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Eveil historique et géographique
" L’éveil et la formation par l’histoire et la géographie constituent des domaines
privilégiés où les élèves prennent conscience des problèmes de société et
d’environnement. " (Socles de Compétences, 1999, p. 75)
Ces deux disciplines, qui visent la construction de repères spatiaux, temporels et
sociaux, doivent aussi permettre de sensibiliser les élèves à leur responsabilité de
citoyen. Grâce à des compétences qui leur permettront de s’ouvrir au monde et de
développer leur esprit critique, ils pourront prendre conscience qu’ils occuperont
plus tard une place active dans la société.
Les objectifs de l’histoire et de la géographie ont évolué avec le temps.
Auparavant, le sens premier était la transmission de connaissances par l’enseignant
et la restitution de faits, noms, dates…par les élèves, après une mémorisation pure.
Actuellement, si on lit les documents officiels, le but de l’histoire est d’étudier le
passé de l’homme pour éclairer le présent et préparer l’avenir. La géographie a
évolué également dans le sens où, de descriptive, elle est devenue relationnelle en
prenant en compte les interactions entre l’homme et son espace.
Ces disciplines s’inscrivent donc dans une démarche plus ouverte. Elles sont
devenues le terrain de mise en place de méthodes associées à l’acquisition de
savoirs. Savoirs et savoir-faire se complètent donc et ne se distinguent plus dans le
processus d’apprentissage.
Les finalités de la « formation historique et géographique comprenant la formation
à la vie sociale et économique » sont donc bien de « former l’enfant en qualité de
citoyen responsable, c’est-à-dire une personne qui s’inscrit dans le milieu où il vit,
qui s’y pose des questions, qui cherche des réponses, qui se découvre par ce fait
même, qui souhaite devenir acteur de son milieu, son environnement. »1
1 Servais-Delvaux, M., Pistes didactiques de la Commission Histoire-Géographie, Service général de l'Inspection.
3
Cet élève doit alors acquérir progressivement des compétences qui s’apparentent à
une démarche de recherche documentaire, être doté de clés de lecture du monde
qui l’entoure et être acteur de son apprentissage.
Acteur de son apprentissage
Pour motiver l’élève à apprendre, l’enseignant prévoira d’abord des situations
proches de l’intérêt de l’enfant pour son environnement et privilégiera des activités
qui ont une signification à la fois par leur contenu et par leur forme.
Ces mises en situation seront choisies en fonction de la maturité psychologique de
l’élève, en démarrant par le milieu proche, en l’élargissant ensuite au vécu des
parents et grands-parents pour arriver à l’utilisation d’informations de même type,
puisées dans certaines périodes conventionnelles illustratrices d’un fait.
De plus, pour éveiller la curiosité de l’élève, il est intéressant de le mettre en
situation d’enquêteur. Face à un problème, il a besoin d’une réponse que seules les
traces du passé ou l’observation d’un milieu peuvent lui apporter. L’élève
entreprend donc une démarche de recherche, pour résoudre le problème posé.
Selon Meirieu1, il est nécessaire de « créer l’énigme » pour faire émerger le désir
d’apprendre. Enseigner, c’est faire découvrir. Mais cette découverte doit être
demandée par l’élève.
« Un apprentissage s’effectue quand un individu prend de l’information de son
environnement en fonction d’un projet personnel » (Meirieu).
Eveiller à la curiosité est donc une première étape essentielle dans le processus de
recherche.
De plus, faire émerger une problématique va déstabiliser les premières impressions
de l’élève. En étant confrontées avec d’autres, ses représentations seront remises en
cause. « Apprendre et comprendre, c’est relier du nouveau à ce que l’on sait et voit
déjà. C’est donner du sens à cette nouveauté ».2
1 Meirieu, P. (1989). Apprendre…oui, mais comment? (4è éd.). Paris: Editions ESF
2 Moniot H. (1995). Didactique de l’Histoire. Paris : Nathan Pédagogie.
4
Pour rendre l’élève acteur de son apprentissage et lui permettre de construire son
savoir à partir de la situation-problème, une démarche scientifique est utile. Elle
lui permet d’utiliser des savoir-faire communs à l’éveil historique et géographique
pour acquérir des compétences.
Ces compétences sont :
se poser des questions
construire une démarche de recherche
rechercher de l’information
exploiter l’information et en vérifier la pertinence
structurer les résultats de sa recherche, valider sa recherche
communiquer
transférer à des situations nouvelles
agir et réagir.
(Socles de compétences, 1999, p. 90)
Démarche active de recherche
1) Se poser des questions et construire une démarche de recherche
Cette première étape peut réellement constituer un apprentissage car elle n’est pas
facilement accessible pour tous les élèves. Pourtant, un jeune enfant pose
beaucoup de questions mais des recherches ont montré qu’il en pose de moins en
moins quand il fréquente l’école. Apprendre à s’interroger sur son environnement
ou son passé aide à développer la curiosité et la motivation.
L’élève peut ainsi être invité à
- reformuler l’objet de recherche
- sélectionner les questions utiles
- dresser l’inventaire de ce qu’il croit connaître et de ce qui lui reste à découvrir
- élaborer un plan de recherche.
5
2) Rechercher l’information
Il est ensuite nécessaire de trouver des réponses aux questions posées en cherchant
véritablement l’information là où elle se trouve et en l’analysant selon un autre
point de vue que le sien.
L’élève peut alors :
- interroger des personnes ressources
- utiliser des instruments de travail
- lire des documents variés
- visiter des musées, des expositions.
Des stratégies doivent alors être apprises en classe pour aider l’élève à effectuer
une recherche efficace : utiliser un dictionnaire, lire un tableau de données, lire un
écrit informatif…
Pour mieux approcher l’information, il faut également pouvoir lire une trace du
passé (objet, habitat, monument, peinture, récit) ou lire un espace proche (le vivre,
le lire quand il est dessiné ou représenté sur une image géographique ou une
photo). Ces savoir-faire peuvent alors être intégrés à la recherche.
3) Exploiter l’information et en vérifier la pertinence
L’élève peut :
- décoder l’information recueillie
- la sélectionner
- la situer dans l’espace et dans le temps.
Pour mieux exploiter l’information récoltée, l’élève a besoin de repères et de
représentations du temps et d’espace, à intégrer dans la recherche. Il a également
besoin d’outils représentant ce temps et cet espace, construits par lui-même pour
les réutiliser ensuite.
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4) Structurer les résultats de sa recherche et valider sa démarche de
recherche
Une bonne structuration mentale est nécessaire pour énoncer les résultats obtenus.
L’élève est alors invité à structurer les réponses aux questions posées au départ. Il
peut aussi évaluer les pratiques qu’il a mises en œuvre pour obtenir ces résultats,
en les confrontant avec ceux de ses pairs.
5) Communiquer les résultats de la recherche
L’élève peut alors communiquer aux autres ses réponses sous la forme d’un exposé
oral, d’un écrit, d’un graphique…
6) Transférer à des situations nouvelles
Il pourra ensuite réinvestir ce qu’il a appris (savoirs et savoir-faire) dans d’autres
situations, qui lui permettront de mettre en relation les éléments du monde qui
l’entoure pour mieux le comprendre.
7) Agir et réagir
Toutes les phases de cette démarche de recherche aideront l’élève à
- faire preuve d’esprit critique
- accepter la différence
- prendre des initiatives
- se montrer solidaire.
Les phases de travail individuel et collectif seront donc privilégiées pour favoriser
des échanges entres les différents acteurs de la classe.
Visiter le site du Grand-Hornu permet d’aborder l’éveil historique et géographique.
Ce milieu contient des ressources intéressantes pour approcher la réalité spatiale et
temporelle ainsi que les aspects socio-économiques d’un quartier. Lors de
l’animation pédagogique, un accès à ce milieu est possible de manière immédiate
(traces du site industriel, coron) mais également de manière médiatisée (documents
anciens, maquettes…).
7
Participer au module « Charbonnage » aidera les élèves de votre classe dans leur
enquête. En effet, ils pourront rechercher de l’information pour l’exploiter ensuite
en classe afin de répondre à un questionnement.
Il est donc suggéré aux enseignants qui désirent réserver une animation de
rencontrer les guides afin de collaborer à la préparation de celle-ci.
Ainsi, la visite sera préparée en fonction de vos objectifs et pourra être ancrée dans
le travail de votre classe.
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Apports du module
Dans un premier temps, en participant à ce module, les élèves peuvent identifier
eux-mêmes diverses traces du passé telles que des fossiles, outils et accessoires du
mineur, images d’époque…
Si nécessaire, le guide peut être consulté comme personne ressource.
Ainsi, loin d’une visite muséale traditionnelle, ce module permet une approche
pédagogique active et interactive.
Comment ?
Grâce à un matériel concret, l’action est privilégiée ainsi que l’utilisation des
cinq sens.
Les enfants découvrent de manière ludique une maquette animée montrant
les différents postes de travail et le fonctionnement d’un charbonnage.
Une maquette géologique représentant une coupe transversale du sous-sol
lors de la formation du charbon leur permet de se la représenter
concrètement.
Des modèles réduits, invitant à explorer les divers champs d’utilisation du
charbon, peuvent être manipulés.
De même, les élèves reconnaissent et différencient, par le toucher, diverses
formes de roches carbonifères.
Un montage audio constitué de bruitages liés à l’exploitation minière permet
de s’immerger dans l’ambiance sonore de l’époque industrielle et de
différencier ces bruits de ceux rencontrés actuellement.
Dans un deuxième temps, la visite du site en lui-même, sous forme ludique, aide
les élèves à s’y repérer et à acquérir une vue d’ensemble du projet urbanistique du
Grand-Hornu.
9
Ils sont ensuite invités à structurer les informations récoltées sur une maquette ou
un plan.1
Le module "Charbonnage" peut être complété par le module "Balade et
Découvertes". En effet, après avoir rencontré un espace ayant une fonction
économique, les élèves peuvent découvrir un espace à fonction résidentielle lors de
la visite du coron, développé en lien avec ce site industriel. De plus, une visite du
terril peut être également une source d'informations permettant de compléter
l'étude de ce milieu particulier qu'est le Grand-Hornu.
1 Document 1, en fin de dossier
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Compétences visées dans ce module
Eveil historique et géographique
Rechercher l’information en recourant à des sources adéquates et
diversifiées : traces du passé, médias…
Lire une trace du passé pour l’identifier.
Lire un plan en utilisant des éléments de la légende : pictogrammes,
représentation par des couleurs…
Utiliser des représentations de l’espace : espace auquel on a eu un accès
direct.
Situer par rapport à soi et à des repères visuels.
Caractériser la fonction d’un espace auquel on a eu un accès direct.
Eveil et initiation scientifique
Dans les domaines : énergie, sol, hommes et environnement…
Recueillir des informations par des observations qualitatives en utilisant les
cinq sens et par des observations quantitatives.
Repérer et noter correctement une information issue d’une photo, d’un
croquis réaliste.
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Exploitations possibles en classe
Diverses formes d’enquêtes permettant la construction des savoirs sont possibles
en y intégrant la participation au module.Vous en trouverez quelques exemples ci-
après.
Nous citerons également quelques idées de projets qui pourront être introduits par
des situations mobilisatrices et où une démarche de recherche a également son
importance. Ces situations permettront aux élèves d’acquérir diverses compétences
dans plusieurs disciplines. Enfin, nous énoncerons quelques activités pouvant être
développées dans des disciplines bien spécifiques, activités qui peuvent aider les
élèves à structurer les informations collectées lors de leur recherche.
Enquêtes
1) Démarrer l’enquête : faire face à la situation complexe
Un objet ou une photo de celui-ci peut être apporté en classe et être présenté aux
enfants, sans indication sur sa nature. Plusieurs objets ou documents peuvent
également être comparés.1
Exemples :
- lampe de mineur, casque ou autre accessoire utilisé dans la mine
- fossile
- photo de la maison d’un mineur
- photo d’un enfant mineur.
- photo d’un jardin, d’un terril et d’une forêt
- photo d’un coron…
- photo d’une locomotive à vapeur et d’une locomotive actuelle…
Les élèves émettent donc des hypothèses au sujet de ces documents ou objets.
1 Document 5 + bibliographie
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2) Se poser des questions
Ils repèrent alors certains éléments qui les interpellent, sont invités à dessiner ou à
écrire un texte sur ce qu’ils pensent savoir à propos de ce qui a été présenté. Avec
l’aide de l’enseignant, ils se posent des questions telles que :
- A quoi sert cet objet ?
- Cette maison ressemble-t-elle à la vôtre ? Pourquoi ?
- Pourquoi cet enfant est-il habillé de cette manière ? Pourrait-on encore le
rencontrer aujourd’hui ?
- Au siècle dernier, tous les enfants allaient-ils à l’école ?
- Les jardins, terrils et forêts ont-ils les mêmes sols ? Pourquoi ?
- Pourquoi les maisons de ce quartier sont-elles identiques ?
- Quelle énergie est nécessaire pour faire fonctionner une locomotive
actuellement ? Et au temps des charbonnages ?
- Dans le Borinage, les charbonnages ont cessé leurs activités. Pourquoi ?
3) Construire la démarche de recherche
En classe, l’objet de recherche est ainsi défini, les questions utiles sont
sélectionnées et un plan de recherche est établi afin de savoir quel type
d’informations trouver, où, et quel matériel sera utilisé.
4) Rechercher et exploiter l’information
La sélection des informations, pour trouver des éléments de réponse aux questions,
peut ensuite commencer lors de la participation au module, en observant et
analysant les diverses traces et en posant des questions à l’animateur.
Elle peut également se prolonger en classe et être envisagée de diverses manières :
Par une tâche:
- Les élèves analysent un texte, une image, un extrait de film.
- Ils recherchent une information dans des documents livresques ou sur
Internet, en équipes.
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Par une compétence :
- Lire une trace du passé pour l’identifier et la classer en fonction de sa
nature.
- Lire une trace du passé pour déterminer son origine et la rattacher à
un mode de vie.
- Exploiter des sources historiques :
- distinguer un document original d’un document reconstitué
- comparer deux documents de même nature (iconographiques
ou objets) ou de natures différentes, traitant d’un même sujet.
Les documents peuvent être :
- iconographiques (gravures, carte postales, photographies, peintures,
films)
- schématiques (plans, cartes, graphiques)
- écrits (journaux, témoignages)
- oraux (témoignages).
Exemples :
o photos d’un poêle à charbon et d’un radiateur
o objets de la cuisine au XIXème et au XXIème siècles
o vêtements
o mobilier de la salle de bains. 1
5) Structurer les résultats de la recherche et les communiquer à autrui
Les résultats peuvent alors être présentés sous forme de :
- reportage photos si les élèves ont eu l’occasion de tirer des photos lors
de l’animation pédagogique
- panneaux explicatifs
- exposé oral
- maquette…
1 bibliographie
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Les recherches peuvent être réalisées en groupes, autour d’une même question.
Les résultats peuvent ensuite être comparés.
Pour aborder ce milieu sous divers aspects, chaque groupe peut également
présenter les résultats répondant à des questions différentes pour chacun.
Diverses idées de projets permettant de présenter les résultats suite aux diverses
enquêtes vous sont présentées ci-après.
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Projets à partir de situations mobilisatrices
Préparer l’activité extérieure (à savoir la visite) avec la classe : utiliser le
téléphone pour demander des renseignements, écrire une lettre de
demande… et lire la réponse reçue.1
Réaliser une exposition relatant la visite du Grand-Hornu.
Réaliser l’affiche annonçant l’exposition et y intégrer un texte de manière
artistique.2
Présenter à une autre classe ou aux parents, la vie d’un enfant mineur, sous
diverses formes :
o saynète dramatisée
o spectacle de marionnettes
o saynète mimée avec bruitages
o livre avec textes et images peintes ou dessinées
o BD…
Créer un conte à partir de peintures sur la mine ou suite à la visite.3
Créer un " jeu de l’oie " ayant pour thème le vocabulaire de la mine
(mot + illustration à associer à une définition).4
Créer un dictionnaire (mot + illustration) sur le thème de la mine. Celui-ci
peut, par exemple, servir de référent pour le jeu " de l’oie ".
Créer un " trivial pursuit " sur le thème du charbonnage.
Présenter une saynète où un enfant mineur rencontre un enfant
d’aujourd’hui.
1 Document 2
2 Document 9
3 Bibliographie
4 Documents 3 et 4
16
Présenter, aux élèves de la classe, un monologue dont le sujet peut être :
Je suis :
un enfant mineur et je raconte…
un mineur et je raconte…
une femme de mineur et je raconte…
Construire une ligne du temps par équipe et y placer la création du
charbonnage du Grand - Hornu. Comparer ensuite les divers étalons ou
échelles utilisés.
Réaliser une maquette de la maison d’un enfant mineur vivant au Grand-
Hornu et celle d’un élève de la classe. 1
Créer un référentiel individuel concernant le mode de vie à l'époque du
charbonnage du Grand-Hornu. Chacun pourrait y insérer des photos, des
dessins ou des textes puisés dans des livres ou sur Internet… après avoir
structuré les diverses informations. Ce référentiel pourrait ensuite être
complété lors de la rencontre d'autres époques.
1 Document 6
17
Activités permettant le développement de compétences disciplinaires
Français
Lire
Orienter sa lecture en fonction de la situation de communication : repérer
les informations relatives aux références d’un livre.
Repérer le titre, le nom de l’auteur, la maison d’édition sur la couverture de
l’album exploité dans le module1 ainsi que d’autres livres évoquant le même
thème.
Elaborer des significations : réagir, selon la nature du document et
distinguer le vrai du faux.
Suite à la visite, prendre connaissance d’un texte court conçu par
l’enseignant et distinguer les propositions vraies des fausses.
Elaborer des significations : gérer la compréhension du document pour
percevoir le sens global afin de pouvoir restituer l’histoire en respectant
l’ordre chronologique, les liens logiques.
A partir d’une histoire illustrée, attribuer à chaque locuteur le phylactère qui
lui convient ou associer la légende correspondant à chaque image ou
remettre des dessins dans l’ordre (journée d’un mineur, formation du
charbon…)2.
Traiter les unités lexicales : comprendre en confirmant le sens d’un mot,
trouver le sens qui convient dans un dictionnaire.
Réaliser des mots croisés en associant définition et mot.3
1 Grégoire, F. (2003). Les enfants de la mine. Paris : L’école des Loisirs (collection Archimède)
2 Documents 7 et 10
3 Document 11
18
Ecrire
Orienter son écrit en fonction de la situation de communication en tenant
compte du genre de texte imposé.
o Avec un support de photos ou de peintures, rédiger un texte décrivant
l’aspect physique du mineur à l’aide de cinq détails : deux pour les
habits, un pour les outils, un pour l’allure et un pour le visage.1
o Ecrire un texte racontant la journée d’un enfant à la mine avec un
support de dessins.2
o Rédiger la légende d’illustrations (formation du charbon ou journée
d’un enfant mineur).3
Orienter son écrit en fonction de la situation de communication en tenant
compte du projet, du contexte de l’activité
Suite à l’écoute d’un texte :
o établir le schéma de la famille d’un enfant mineur et comparer avec le
sien.
o préciser ce que mange l’enfant mineur et comparer avec les repas
actuels.
o décrire le lieu de vie d’un enfant mineur et comparer avec sa propre
maison (citer le nom des pièces, le mobilier…).4
1 Bibliographie
2 Document 7
3 Documents 7 et 10
4 Documents 6 et 8
19
Eveil et initiation scientifique
Comparer, trier, classer dans le domaine des êtres vivants.
Récolter des informations par la recherche documentaire et la consultation
de personnes ressources.
o Visiter un terril, répertorier des espèces végétales ou animales.
o Rechercher leur nom et les classer en vue d’une exposition ou de la
réalisation d’un herbier.
Eveil historique et géographique
Utiliser des représentations du temps : journée divisée en heures
Compléter un disque sur base de l’horaire d’un enfant mineur et un autre
disque à partir de la journée d’un enfant actuellement.1
Lire une carte, un plan
Situer le site du Grand-Hornu sur une carte de Belgique ou de la région.
Situer les charbonnages de son village, s’ils existaient.2
1 Document 12
2 Document 13
20
Pour en savoir plus
21
Histoire du site - Le Grand – Hornu1
L’ancien charbonnage du Grand-Hornu est situé dans la partie sud de la Belgique,
à proximité de Mons et non loin de la frontière française (Maubeuge et
Valenciennes plus précisément).
Son fondateur, le français Henri De Gorge, est né en 1774 dans le Nord de la
France, près de Valenciennes. Après avoir servi dans les armées napoléoniennes,
dont il assurait l’approvisionnement en combustible, il entame une carrière
commerciale dans la vente du charbon.
Gravure d'Henri De Gorge - © Grand-Hornu Images
En 1810, il se rend acquéreur d’une modeste exploitation de houille à Hornu. Les
difficultés d’extraction sont grandes : quoique riches, les veines sont étroites et
profondes et l’eau envahit constamment les puits.
Grâce à son opiniâtreté, Henri De Gorge réussit à développer les houillères de
Hornu. Il y fonde le Grand-Hornu, l’un des premiers complexes intégrés, modèle
d’urbanisme, d’innovation industrielle et de modernité.
Entre autres progrès, De Gorge introduit, en 1830, la première voie de chemin de
fer en Belgique pour relier ses fosses au canal de Mons à Condé (en France).
Il meurt en 1832, emporté par le choléra dont une épidémie sévissait à l’époque.
1 Document destiné à l’enseignant
22
Lithographie extraite de "La Belgique industrielle", 1852.
Pour concrétiser son rêve ambitieux, De Gorge voulait attirer et fixer une main-
d’œuvre nombreuse par " l’appât d’un bien-être inouï ", selon ses propres termes. Il
fait appel, pour la construction, à trois architectes, dont Bruno Renard de Tournai.
Il semble que l’influence de ce dernier ait été déterminante dans la conception de
l’ensemble.
Bruno Renard, né en 1781, a fait des études d’architecture à Paris, notamment sous
la direction de Percier et Fontaine, les créateurs du style Empire. Lorsqu’il
commence, en 1823, la cité et les ateliers du Grand-Hornu, il s’inspire des leçons
de rythme et de grandeur que lui ont inculquées ses maîtres, ainsi que des principes
de l’idéal communautaire défendus par certains théoriciens et utopistes de
l’époque.
Gravure de Bruno Renard - © Grand-Hornu Images
23
Les bâtiments sont construits dans le goût néoclassique. Les ateliers et bureaux du
charbonnage constituent un majestueux ensemble, aujourd’hui en grande partie
restaurés. Ils sont bâtis autour de deux magnifiques cours : l’une, vaste et
ellipsoïdale ; l’autre, carrée, de dimensions plus réduites.
On y trouve les magasins, écuries, ateliers de construction, fonderies de fer et de
cuivre, fourneaux à coke et bureaux d’ingénieurs, encore appelés " grands
bureaux ". Les puits d’extraction proprement dits, au nombre de 12, étaient situés à
la périphérie de l’ensemble.
vue aérienne du Grand-Hornu - © Grand-Hornu Images
La cité De Gorge est voisine du complexe industriel. Elle fut la première du genre
en Europe. Dortoir puis résidence, elle accueillait les ouvriers venus de régions
diverses dans 425 maisons, exceptionnellement confortables pour l’époque et
dotées chacune d’un jardin. La cité se compléta ensuite d’une école, d’une
bibliothèque, d’un établissement de bains, d’une salle de danse et d’un hôpital.
Carte postale ancienne – Collection Marcel Capouillez
24
Enfin, une importante demeure fut construite par la suite, destinée à servir de
résidence aux administrateurs.
Mort prématurément, Henri De Gorge n’habita pas ce château qui porte néanmoins
son nom.
Carte postale ancienne – Collection Marcel Capouillez
Le Grand-Hornu, dans toutes ses composantes, constitue un exemple unique
d’urbanisme fonctionnel à l’aube de la grande période d’industrialisation, à la fois
témoin du paternalisme ambiant mais aussi de l’esprit d’entreprise qui fut celui des
grands capitaines d’industrie.
Le charbonnage, qui connut une activité florissante jusqu’au début du XXème
siècle, subit les crises successives de l’industrie charbonnière. Il poursuit
néanmoins ses activités jusqu’en 1954, date à laquelle il ferme définitivement ses
portes, victime parmi d’autres des mesures de rationalisation instaurées par la
CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier).
Laissé à l’abandon, il est sauvé une première fois de la ruine en 1971 par un
architecte de la région : Henri Guchez. En juin 1989, à l’initiative du Député
permanent Claude Durieux, les bâtiments industriels sont rachetés par la Province
du Hainaut qui en poursuit la patiente restauration et en confie la gestion à
l’Association Sans But Lucratif (ASBL) GRAND-HORNU IMAGES.
25
Le Grand-Hornu à l'abandon - © Grand-Hornu Images
Les membres de l’association mènent alors une réflexion en profondeur pour
trouver une nouvelle affectation au site, en accord avec son histoire, sa vocation et
ses caractéristiques.
Le Grand-Hornu actuel - © Grand-Hornu Images
Texte Grand-Hornu Images
26
Bibliographie
Documents destinés aux enseignants
Capouillez, M. (1994), Le Grand-Hornu en cartes postales anciennes.
Boussu : Grand-Hornu Images
Deleuze, D., Forti, A. & Stassen J.-J. (1996), Objectif Mine. Alleur :
Editions du Perron
Ouvrage retraçant toutes les étapes de l'exploitation houillère, du front de
taille jusqu'au triage-lavoir, à partir de nombreuses photos prises par Désiré
Deleuze, photographe professionnel.
Malva, C. (2007), Paroles de mineurs. S.L.: Omnibus
Watelet, H. (1993), Le grand-Hornu – Joyau de la révolution industrielle et
du Borinage (2ème
édition). Boussu : Grand-Hornu Images
Site historique du grand-Hornu
> www.grand-hornu.be
Images d’enfants mineurs
> http://perso.orange.fr/miely/images_site/jeunes_MINEURS
Photos + texte
> http://mineshainaut.ibelgique.com/La_vie_du_mineur.htm
Les sociétés charbonnières du Couchant de Mons
> http://mines.hainaut.ibelgique.com/societes_borinage.htm
Peintures de mineurs
Pierre Paulus
> www.charleroi-museum.org/mba/code/fr/expo_paulus_gd.htm
Constantin Meunier
> www.charleroi-museum.org/mba/code/fr/expo_meunier_gd.htm
27
Documents pouvant être utilisés comme ressources par les élèves
La mine
Grégoire, F. (2003), Les enfants de la mine.
Paris : l’Ecole des Loisirs (collection Archimède)
Magazine documentaire BT n° 1110 (1999), Les secrets des terrils.
Pemf
Emission "c'est pas sorcier" (1998-2001). Le dernier charbon. RIFF
Productions.
Documentaire retraçant l'histoire de l'exploitation du charbon. Témoignages
d'anciens et d'actuels mineurs, documents d'archives.
Scènes filmées en son direct.
Texte informatif et petites séquence animée sur la formation du charbon.
> www.planete-energie.com/contenu/charbon/formation.html
Schémas, photos sur la formation et les différents types de charbons.
> www.procharbon.org/origines.php
Les objets anciens et l’habitation
Béasse, A.-M. (1993), 50 objets du temps passé – Pour s’initier à l’histoire.
S.L.: Albin Michel
Bonotaux, G. & Lasserre, H. (2000), Quand mamie avait mon âge.
S.L.: Editions Autrement
Buisson, L. (1994), Le chauffage domestique. S.L.: Histoire de…Périscope
de Froment, I. & Besson, J.-L. (1992), L’extraordinaire histoire de la
maison – Du feu de bois au four à micro-ondes. Paris : Bayard Editions
Humphrey, P. & Mawet, D.-P. (1993), Quand grand-mère était jeune.
Paris-Tournai : Editions Gamma
Magazine documentaire BT n° 106 (1974), Comment s’éclairaient nos
grands-parents ?
Steele, P. & De Vissher, M. (1993), L’habitation au fil des siècles.
Paris-Tournai : Editions Gamma
Ventura, P. (1993), La maison – Son architecture et son rôle à travers les
siècles. Paris : Gründ.
28
Documents
29
Document 1 : plan du site
Plan du site pour la construction du MAC's, 2000
30
Plan axonométrique du Grand-Hornu, 2003.
31
Document 2 : informations pratiques
Adresse : ASBL Grand-Hornu Images
82, rue Sainte-Louise
B-7301 Hornu
Tél : +32(0)65/65.21.21
Fax : +32(0)65/61.38.97
www.grand-hornu.be
www.grand-hornu-images.be
Ouverture : Tous les jours sauf le lundi de 10h à 18h.
Parking gratuit.
Informations : Service pédagogique : +32(0)65/61.38.72
Réservation : Laurence Lelong : +32(0)65/61.38.81
Marie-Jeanne Vanaise : +32(0)65/61.38.67
E-mail : [email protected]
Prix d’accès au site : 2 euros par élève.
Gratuit pour les enfants de moins de 6 ans.
Gratuit pour les accompagnants : 1 accompagnant pour 10
élèves.
Prix par module : 40 euros
Ces modules peuvent être combinés pour constituer une journée entière de visites.
Des cahiers pédagogiques pour chacun des modules sont rédigés par compétences
et sont disponibles auprès du service pédagogique au prix de 2 euros.
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Document 3 : mots pour le dictionnaire ou le " jeu de l’oie "
Le charbonnage
mine
salle des pendus
cage ou ascenseur
châssis à molettes
taille
mineur
coron
wagonnet
terril
charbon
galeries
Les ouvriers
porion
piqueur
hiercheur
boiseur
trieuse
Les outils
pic
masse
lampe
masque
casque
lampe mineur coron
wagonnet casque terril
châssis à molettes charbon
galeries ascenseur
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Document 4 : jeu "de l’oie"
Lancer le dé et avancer.
Quand on s’arrête sur une case avec un mot, avancer ou reculer jusqu’à la case
avec la définition correspondante.
Agir de la même manière si on arrive sur une case avec une définition.
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Document 5 : objets du module
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Document 6 : maquettes
Reconstitution du rez-de-chaussée
d’une maison de mineur vers 1930. Dessin Valérie Gevers pour la Fondation Roi
Baudouin.
Appartement d’aujourd’hui (d'après "La maison - Son architecture et son rôle à travers les siècles", voir
bibliographie)
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Document 7 : la journée du mineur – En 1900, Louis petit mineur de 13 ans
4 heures du matin.
Une famille de mineurs se réveille.
Louis a 13 ans.
Comme d’autres enfants, il travaille à
la mine de charbon.
Louis enfile ses habits de mineur et
prend sa lampe à la lampisterie.
Il est 6 heures. Arrivé au fond du
puits, Louis va prendre son poste de
travail.
Allongés dans une faille étroite, les
mineurs se tordent le cou pour
manœuvrer leur pic.
10 heures : enfin l’heure de la
pause. Des mineurs se retrouvent
pour le " briquet ".
40
18 heures, Louis a terminé sa
journée de travail. Il rentre au coron
avec son père.
Dehors, la poussière de charbon
salit tout. Mais l’intérieur des
maisons est très propre.
A 19 heures, la famille se retrouve
autour d’un grand plat de pommes
de terre.
Tout appartient à la Compagnie des
mines : les maisons, la coopérative,
l’école aussi.
Avant de souper, les mineurs se
retrouvent dans la rue ou à
l’estaminet pour bavarder.
Les jours de fête, tout le monde sort
pour applaudir les musiciens de
l’harmonie ou de la fanfare.
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Document 7 : la journée du mineur (sans texte)
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43
Document 8 :
“Le dessinateur nous a rencontrés,
mes parents et moi, alors que nous
partions au travail. Vous le voyez à
notre costume : nous sommes ouvriers
mineurs.
Papa a 43 ans, maman 35 et moi 11.
J’ai deux frères et une sœur, plus
jeunes, qui ne travaillent pas encore et
sont gardés à la maison par mes
grands-parents.
Dans quelques mois, mon petit frère
de 9 ans viendra travailler avec nous.
Comme moi, il s’occupera au fond de
la mine à pousser les wagonnets,
évacuer les terres, amener le bois qui
sert à encadrer les galeries…
La première fois il aura, comme moi, peur du bruit, de l’obscurité, de la poussière
et aussi des grandes personnes qui crient beaucoup. Puis comme moi, il
s’habituera.
Dans notre Borinage, c’est ainsi pour tous les enfants d’ouvriers. C’est notre vie et
nous n’en avons jamais connue d’autre.
Les filles aussi descendent dans la mine, mais un peu plus tard. Comme pour
maman, leur travail consiste surtout à pousser les chariots dans des galeries peu
élevées. Quand maman a commencé à travailler, en 1840, elle avait 11 ans, comme
moi aujourd’hui. Elle m’a raconté qu’elle quittait la maison à 3 heures du matin et
ne rentrait qu’à 7 heures le soir. En hiver, elle ne voyait le soleil que le dimanche.
Ce qui lui a été le plus pénible au fond, c’est le changement d’air : très chaud et
lourd mais avec des bouffées d’air froid qui collent sur les os la transpiration due
au travail. On dit qu’on peut reconnaître les enfants de la mine rien qu’à la pâleur
de leur visage. Quand elle rentrait de la mine, maman allait “glaner” sur le terril
des morceaux de charbon qu’on peut encore faire brûler.
Le travail de papa est très dur. Il est “ouvrier à veine”, c’est-à-dire qu’il abat le
charbon en frappant d’un pic avec de très grands coups : C’est le travail le plus
fatigant de tous mais il est mieux payé. Malgré cela, il faut bien que maman et moi
nous rapportions aussi notre petit salaire, sinon, papa dit toujours qu’on n’y
arriverait pas. Au moins la moitié de ce que nous gagnons sert à acheter de la
nourriture et encore, c’est le potager de papa qui nous fournit les pommes de terre
et les légumes.
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Quand maman sait que papa va toucher sa quinzaine, je vois bien qu’elle s’inquiète
s’il ne rentre pas à l’heure habituelle. Souvent il repasse au cabaret de la fosse et
quand il en revient, il n’est pas comme d’habitude. Parfois, maman doit aller le
rechercher.
Moi, au fond de la mine, pour le moment, je suis bouteur. C’est moi qui fait passer le
charbon de la taille dans la voie avec une petite pelle. C’est un travail pénible, qui me
casse le dos, et la pelle est bien lourde pour mes mains, mais je ne suis jamais loin de
papa.
Il y a trois ans, un groupe de messieurs est venu faire une enquête dans notre fosse. A
la sortie, ils ont dit : “un borain de 40 ans, sain et robuste est presque chose
impossible à trouver aujourd’hui”. Je l’ai retenu parce que c’était l’âge de papa et
qu’il tousse beaucoup.
Le matin, c’est la course. Je me débarbouille le nez très vite et j’avale mon déjeuner :
du café au lait avec beaucoup de chicorée et du pain. Pour la journée, j’emporte mon
“bidon” de café au lait et du pain avec un peu de beurre que je mangerai tout en
travaillant. Quand je rentre du travail, très fatigué, je mange de la soupe ou des
pommes de terre avec des légumes et je me couche très vite après m’être nettoyé de
la poussière du fond. Malgré tout, il m’en reste toujours autour des yeux.
L’école? J’y suis allé un peu mais maintenant ce n’est plus possible. Il y a une petite
école du soir où on apprend à lire et compter à 4 Km de chez nous mais quand je
rentre de la fosse, je suis beaucoup trop fatigué pour y aller.
Le dimanche, enfin, je peux dormir plus tard, parfois jusqu’à midi. Après le repas du
dimanche, le vrai repas de la semaine, je joue un peu puis je cours jusqu’à l’église
pour les vêpres et le catéchisme, puisque l’an prochain, je ferai ma communion. Tout
ce qu’on m’y apprend, je dois le retenir par cœur puisque je ne sais pas écrire. A la
maison, personne ne lit ni n’écrit. D’ailleurs nous ne parlons pas le français mais
notre patois borain et il a fallu “traduire” pour vous ce que j’ai exprimé dans ma
langue.
Ne croyez pas que mon cas soit exceptionnel. Dans la Belgique du milieu du XIXième
siècle, tous les enfants d’ouvriers travaillent, à la ville comme dans les campagnes.
L’école n’est pas pour nous puisqu’on nous met au travail dès que nous sommes
capables de comprendre un ordre, de l’exécuter et que nous avons la force physique
d’accomplir ce qui nous est demandé.”
(Cahier pédagogique "le Grand-Hornu" de la Fondation Roi Baudouin)
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Document 9 :
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Document 10 : La formation du charbon
Il y a environ 300 millions d’années, l’aspect de la surface terrestre est bien différent
de ce qu’il est aujourd’hui. Les mers dominent encore largement les continents.
L’Europe ne possède ni les Pyrénées, ni les Alpes, …
Le climat dans nos régions est chaud et humide.
De luxuriantes forêts constituées en grande partie par des fougères arborescentes se
développent.
Leurs débris s’accumulent dans l’eau stagnante ; leur décomposition est très lente et
incomplète. Sur le fond des marais se forment des couches de tourbe. A certains
moments, ceux-ci sont envahis par des alluvions provenant du débordement des cours
d’eau. L’argile et le sable qui se décomposent sur la tourbe la mettent à l’abri de l’air
et assurent sa conservation. Puis la forêt inondée réapparaît.
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Une nouvelle couche de tourbe se forme et ainsi de suite. Toutes n’ont pas toujours la
même épaisseur.
Cette alternance de dépôts de tourbe et de sédiments s’est poursuivie durant plusieurs
millions d’années. C’est le processus qui a donné naissance au charbon.
Des phénomènes d’échauffement et de pression dus au poids des couches qui se
superposent sont la cause des différences de composition des types de houille.
Extrait du dossier pédagogique " le Grand-Hornu" de la Fondation Roi Baudouin.
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Document 11 : Mots croisés
Placez les mots correspondant aux définitions dans la grille
1. Outils à deux pointes.
2. Ascenseur qui descendait les mineurs.
3. Celui qui abat le charbon.
4. Avoir bonne ou mauvaise …
5. Le charbon après être extrait est ramené vers les …
6. Grand tunnel dans les mines.
7. Celui qui transporte le charbon.
8. Matière noire que les mineurs extraient.
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Document 12 : Roue horaire
Journée de l'enfant mineur vers 1860.
Extrait du dossier pédagogique " le Grand-Hornu" de la Fondation Roi Baudouin.
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Document 13 : Le bassin houiller en Belgique
Extrait du dossier pédagogique " le Grand-Hornu" de la Fondation Roi Baudouin.
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Document 14 : Un mineur vous parle (d’après Constant Malva)
C’était en 1919.
J’avais quinze ans et demi quand je suis descendu dans la mine pour la
première fois.
J’avais été engagé comme manœuvre de fond.
J’avais à emplir des chariots de charbon avec une pelle et je gagnais cinq
francs septante-cinq par jour.
Au Borinage, les manœuvres de fond ont le nom de " slauneurs ".
Dans les autres régions du pays, ils ont le nom de " hiercheurs ".
J’étais dans la catégorie des petits sclauneurs. Pour être grand sclauneur, il
fallait dix-neuf ans et le salaire d’une journée était de onze francs
cinquante.
Je parvenais à remplir vingt-cinq à trente chariots. Je travaillais autant
qu’un grand.
J’ai travaillé au fond pendant vingt années : dix comme manœuvre et dix
comme bouveleur, c’est-à-dire ouvrier qualifié.
Mon père aurait voulu me voir travailler au chemin de fer, mais il fallait
dix-huit ans pour cela. Mon oncle aurait voulu, lui, que je sois coiffeur.
Mais je ne me sentais pas la vocation d’un figaro.
Jeune mineur poussant un wagonnet.
Extrait de L'Industrie en Belgique. Deux siècles d'évolution 1780-1980,
Catalogue d'exposition C.C.B., Bruxelles, 1981, p.75.
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Document 15 : Le cheval de mine (d’après Constant Malva)
Savez-vous qu’il y avait des chevaux de mine qui travaillaient d’une façon
ininterrompue ?
C’est-à-dire : matin, midi, soir ; matin, midi, soir et toujours ainsi.
Imaginez-vous le sort de l’un de ces chevaux, et dans quelles conditions !
Il a travaillé toute la journée…
Il a travaillé dans l’obscurité, la chaleur, la poussière…
Il a travaillé sous les injures, parfois même sous les coups…
Il a travaillé par des galeries étroites et basses où il s’écorche aux esquilles des bois
rompus.
Quand on le ramène à l’écurie, c’est seulement pour manger et quelqu’un est déjà là
pour repartir avec lui. Il repart et travaille tout l’après-midi.
On le ramène pour qu’il mange et un homme de l’équipe de nuit attend pour
l’emmener avec lui.
Je sais ce dont je parle parce que j’ai été moi-même un de ces meneurs de chevaux.
Certains de mes compagnons, pour aller plus vite, prenaient plus de chariots à la rame
que le nombre habituel. Ils risquaient ainsi de se faire mettre à l’amende par le
vétérinaire ou l’inspecteur.
Moi, soucieux du cheval, je ne prenais que le nombre de chariots permis.
Alors, la journée finie, le porion se plaignait de moi.
Il y en a même eu un qui m’a dit : " Si tu n’as pas envie de travailler comme les
autres, fais le colporteur, va vendre des lacets et des boutons chez les paysans. "
Les chevaux tirent les trains de wagonnets dans les galeries de mines – Document M. Capouillez
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Document 16 : Descendre au fond de la mine (C. Marécaux)
Pendant très longtemps, quand le charbon se situait près de la surface, les hommes
descendaient grâce à des échelles.
Mais ces déplacements étaient longs et fatigants et, quand il a fallu creuser plus
profondément, les échelles ne permettaient plus de descendre si bas.
Plus tard, des machines à vapeur furent installées dans les charbonnages.
Ces machines actionnaient un treuil auquel était suspendu un grand tonneau : le
cuffat.
Ensuite, une cage remplaça le cuffat. On pouvait facilement repérer ces endroits de
descente en surface par des constructions munies de grandes roues en métal : les
châssis à molette (ou encore "belles fleurs").
Grâce à cette cage, les mineurs pouvaient descendre à des profondeurs de mille
mètres.
Coupe dans une mine.
Extrait de Eug. VAN BEMEL, La Belgique illustrée, t. 2, Bruxelles, 1882, p. 37.
Puits n°9 du Grand-Hornu – Document Marcel Capouillez
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Document 17 : Schéma du charbonnage
1. Les veines de charbon
2. Puits d’entrée d’air
3. Puits de sortie d’air
4. Des galeries horizontales dans lesquelles circulent le matériel, les hommes, les
wagonnets chargés de charbon.
5. Les wagonnets sont remontés grâce aux puissantes machines d’extraction.
6. Les wagonnets chargés sont remplacés par d'autres qui sont renvoyés dans le
fond.
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Table des matières
Eveil historique et géographique .......................................................................... 2
Apports du module .................................................................................................... 8
Compétences visées dans ce module ............................................................................. 10
Exploitations possibles en classe ....................................................................... 11
Projets à partir de situations mobilisatrices .................................................................... 15
Activités permettant le développement de compétences disciplinaires ........................ 17
Pour en savoir plus .................................................................................................. 20
Histoire du site – Le Grand-Hornu ................................................................................. 21
Bibliographie ................................................................................................................... 26
Documents ................................................................................................................. 28
Document 1 : plan du site .............................................................................................. 29
Document 2 : informations pratiques ............................................................................ 31
Document 3 : images pour le " jeu de l’oie " ou le dictionnaire ..................................... 32
Document 4 : " jeu de l’oie " ........................................................................................... 33
Document 5 : objets du module ...................................................................................... 34
Document 6 : maquettes ................................................................................................ 38
Document 7 : la journée du mineur ............................................................................... 39
Document 8 : texte sur la famille du mineur ................................................................. 43
Document 9 : exposition ............................................................................................... 45
Document 10 : la formation du charbon ........................................................................ 46
Document 11 : mots croisés ........................................................................................... 48
Document 12 : roue horaire ........................................................................................... 49
Document 13 : le bassin houiller en Belgique ............................................................... 50
Document 14 : un mineur vous parle ............................................................................. 51
Document 15 : le cheval de mine ................................................................................... 52
Document 16 : descendre au fond de la mine ................................................................ 53
Document 17 : schéma du charbonnage ....................................................................... 54