12
ROCHE Des bâtisseurs 50 ANS D’HISTOIRE – LES DÉBUTS 1963-1970 FASCICULE 1 « Charles-Eugène Rochette, un homme ouvert et chaleureux, à la voix puissante, aux valeurs humaines bien enracinées, à l’écoute attentive et qui considérait que l’apport de chaque employé, quelle que soit sa position hiérarchique, enrichissait l’entreprise. Un fondateur qui savait s’adjoindre les meilleurs pour construire une firme fiable et solide. Il lui a laissé un peu de son âme; elle veille encore dans les couloirs, au détour des conversations. Un homme qui est entré de plain-pied dans la modernité, répondant à l’appel de participer à l’édification d’une société en devenir. » Charles-Eugène Rochette

50e anniversaire - Fascicule 1

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Découvrez le premier fascicule de l'histoire de Roche.

Citation preview

Page 1: 50e anniversaire - Fascicule 1

Source : Linda Croteau, historienne – Collaboratrice à la recherche et rédaction

Source : Service marketing et communications Roche ltée, Groupe-conseil

Imprimé : Avril 2013

ROCHEDes bâtisseurs

50 ANS D’HISTOIRE – LES DÉBUTS 1963-1970 FASCICULE 1

« Charles-Eugène Rochette, un homme ouvert et chaleureux, à la voix puissante, auxvaleurs humaines bien enracinées, à l’écoute attentive et qui considérait que l’apport dechaque employé, quelle que soit sa positionhiérarchique, enrichissait l’entreprise. Un fondateur qui savait s’adjoindre les meilleurs pour construire une firme fiable et solide. Il lui a laissé un peu de son âme;elle veille encore dans les couloirs, au détourdes conversations. Un homme qui est entré deplain-pied dans la modernité, répondant àl’appel de participer à l’édification d’une société en devenir. »

Premier jalon de la diversification et de la croissance de l’entreprise — 1967À la suite de l’octroi d’un contrat pour l’hôpital de Saint-Ferdinand d’Halifax, lequel incluait l’analyse d’échantillons d’égouts, la filiale Les Laboratoires Sanitaires de l’Est est créée et installée…dans le sous-sol deJean-Guy Rochefort. En effet,Charles-E. Rochette dit àJean-Guy Rochefort :

Pendant deux ans et malgré le scepticisme de son épouse, Jean-Guy Rochefort analyse divers échantillons chez lui. Tournés vers l’avenir, les Laboratoires sanitaires de l’Est-du-Québec, qui deviendra Envirolab, furent parmi les premiers laboratoires en environnement à Québec. Grâce àl’expertise de Jean-Guy Rochefort, le bureau obtient de créer le plan directeur pour l’aqueduc etle réseau d’égouts de Matane. Ce projet revêt une signification particulière, car Jean-Guy Rochefortinnove pour l’époque : l’accessibilité à l’un des ordinateurs de l’Université Laval lui permet de calculer les paramètres nécessaires pour balancer électroniquement les pressions des liquides duréseau. C’est le début d’une ère nouvelle où peu à peu, les règles à calculer et les tables à dessinquitteront les bureaux pour faire place à l’informatique.

La petite firme d’ingénierie prend de l’ampleur et s’installe au 1001, route de l’Église à Sainte-Foy; et embauche de nouveaux ingénieurs, dont Gaston Turcotte.

Gaston Turcotte rencontre Charles-E. Rochette pour la première fois en 1965, mais il entre à sonservice le 3 mai 1967. Bachelier ès sciences appliquées de l’Université Laval en 1966 en géniecivil, Gaston Turcotte avait poursuivi des études à l’Institut d’Urbanisme de l’Université de Montréal.Il entre au service de M. Rochette rattaché aux travaux d’infrastructures municipales.

Monsieur Turcotte deviendra plus tard un des principaux associés de l’entreprise et quittera Rocheen 1997 pour prendre sa retraite.

Charles-Eugène Rochette

« nous ne sommes pas riches, mais on doit être capable de s’organiser.C’est alors qu’avec 1 000 $ d’équipements, nous avons installé la nouvelle filiale dans sa résidence. »

Fascicule 50E no1_Mise en page 1 13-04-18 11:10 Page1

Page 2: 50e anniversaire - Fascicule 1

Ce drame et les procédures judiciaires eurent des répercussions directes sur la firme. Plusieurs associés quittent la firme de génie-conseil, alors que Jean-Guy Rochefort reste.

Neuf ans plus tard, Charles-E. Rochette reste philosophe par rapport à cette tragédie et au jugementde la Cour suprême qui s’en suivit lorsqu’on lui demande de commenter :

LA TRAGÉDIE DES ÉBOULEMENTS

« C’était avec le fameux projet des Éboulements. L’un de mes ingénieurs avait fait les plans et devisd’un réservoir, et à cause d’un problème de conception, il s’est écroulé. En tant qu’employeur, mêmesi cet ingénieur avait la responsabilité professionnelle de cette catastrophe, moi j’assumais la responsabilité civile. Et finalement, après de longues poursuites devant les tribunaux contre ma compagnie d’assurance, c’est moi qui ai écopé de tout! »… « J’aurais pu poursuivre l’ingénieur etl’entrepreneur, mais je trouvais qu’il y avait eu assez de commentaires dans les journaux et que lesconcurrents en avaient assez profité. J’ai décidé de payer »… « Mes associés ont quitté le bateausauf Jean-Guy Rochefort et aujourd’hui, il est à la gouverne de Roche. C’est notre capitaine. Ça m’apris huit ans pour me renflouer. J’ai dû trimer dur. La plupart du temps, je faisais de 70 à 80 heurespar semaine. »

UN QUÉBEC MODERNEDe 1960 à 1966, Jean Lesage et son gouvernement mettent de l’avant un train de réformes qui change le visage du Québec. L’État devient interventionniste, s’impliquant dans la vie économique, sociale et culturelle pendant que lafonction publique décuple.

La plus impressionnante réalisation du gouvernement Lesage reste la nationalisation del’électricité à toute la province. Hydro-Québec devient certes, un symbole de réussite et de fierté,mais est le premier pas d’un temps nouveau où legénie québécois se démarquera et prendra uneplace non équivoque pour les années à venir sous leslogan « Maîtres chez-nous ».

Un temps nouveau Un vent de changement souffle sur le monde et sur le Québec, etce, dès la Seconde Guerre mondiale. Après les privations de la crise de 1929 et l’effort de guerresoutenu, les sociétés occidentales évoluent rapidement et le rôle de l’État se précise. Période d’effervescence, de changements rapides, de 1940 à 1966, le Québec vit une période d’ouvertureet de renouveau qui, dès lors, définit les structures du Québec moderne ainsi que la montée d’unenouvelle classe de spécialistes incontournables à ce développement, les ingénieurs québécois. Alorsque la guerre fait rage en Europe, le gouvernement libéral d’Adélard Godbout présente des réformesqui marquent le visage du Québec d’aujourd’hui. Il nationalise la Montreal Light, Heat & Power etfonde en 1944, Hydro-Québec.

L’arrivée au pouvoir de Maurice Duplessis et de l’Union nationale en août 1944 coïncide avec laprospérité économique de l’après-guerre. Le règne de Duplessis est marqué par une recherche dela stabilité traditionaliste et le développement de la libre entreprise.

De plus en plus, le recours à l’État devient nécessaire pour le bien commun, faisant naître l’État-providence.

Jean-Guy Rochefort

Séance d'ouverture de la campagne de souscription Aide à Laval en 1947 (L'Honorable Maurice Duplessis, Premier minis-tre du Québec, Mgr Maurice Roy, archevêque de Québec .) Fonds du Service des relations publiques U519/8611 Photo : Léandre Turgeon

Fascicule 50E no1_Mise en page 1 13-04-18 14:49 Page2

Page 3: 50e anniversaire - Fascicule 1

La modernisation du Québec au début des années60 amène des bouleversements au sein de la société, l’émergence d’une nouvelle structure sociale.

La mise en place des réformes du gouvernement Lesage et l’industrialisation accélérée de cetteépoque vient changer la donne alors que de plus en plus d’ingénieurs québécois fraîchement diplômés prennent part au développement amorcé par l’État interventionniste.

L’intégration croissante des ingénieurs dans le développement industriel du Québec entraîne uneaugmentation de leur rôle social et économiquealors qu’ils sont appelés à jouer un rôle stratégiqueau développement économique du Québec moderne.

DES INGÉNIEURS QUÉBÉCOISPourtant, un projet comme un autreEn 1965, la corporation du village des Éboulements désire faire construire sur son territoire, à proximité du village, un barrage-réservoir d’une capacité de deux millions et demi de gallons, àune altitude d’environ mille pieds et à une distance d’un mille et demi du village de Saint-Joseph-de-la-Rive lequel se situe en bordure immédiate du Saint-Laurent. En fait, il s’agit d’agrandir un réservoir préexistant qui ne suffit plus aux besoins de la municipalité.

L’entreprise présente une soumission pour la préparation des plans et devis d’un « projet de réservoir d’emmagasinement et d’usine d’épuration » ainsi que pour les différents services professionnelsqui pourraient être requis quant à la construction du réservoir.

La firme obtient le contrat et les ingénieurs dessinent un mur en béton perpendiculaire à l’axe ducours d’eau l’alimentant et deux ailes latérales en béton jointes au mur perpendiculaire à l’axe duruisseau. La construction qui en résulte comportel’utilisation d’un escarpement naturel du terrain etl’érection de trois murs de béton formant un récipient dans lequel s’emmagasine l’eau provenant d’une source souterraine.

Le 16 novembre 1966, des pluies diluvienness’abattent sur la région de Charlevoix. Le réservoird'eau municipal situé dans le rang Saint-Joseph sefissure. Un torrent de boue déferle alors de lamontagne en direction du fleuve et emporte dansson sillage un pont, un magasin général, un garage,une maison, la gare et le chemin de fer. Trois personnes perdent la vie ce jour-là.

Un réseau routier en panne Il y a beaucoup à construire au Québec, y compris unréseau routier moderne. Le trajet Québec-Montréal représente une aventure.

L’annonce dès 1960 de la construction de la route 20, aujourd’hui l’Autoroute Jean-Lesage, quireliera Québec à Montréal est l’amorce du futur réseau routier qui sillonne le Québec d’aujourd’huiet permettra le développement économique des régions.

Dans toutes les régions du Québec, l’état du réseau routier ressemble à ce qu’il était avant la crisede 1929. Se rendre en région ressemble davantage à l’excursion qu’à un déplacement économiqueréel.

Les routes de Charlevoix Immense territoire de forêts et de terres agricoles, Charlevoix,berceau de l’ingénieur Charles-E. Rochette, fondateur de Roche ltée, Groupe-conseil, présente unmilieu maritime en bordure du fleuve où défilent tour à tour, en un long chapelet, les vieilles paroisses. Coincés entre le fleuve et les montagnes, les villages sont reliés par une route désuètequi se morcelle rapidement lors des dégels des printemps trop hâtifs.

Partout au Québec, les ingénieurs deviennent des acteurs nécessaires et actifs, jouant un rôle désormais déterminant aux plans économique, social et politique.

Fascicule 50E no1_Mise en page 1 13-04-16 10:32 Page3

Page 4: 50e anniversaire - Fascicule 1

Charles-E. Rochette naît à Pointe-au-Pic dans Charlevoix, le 20 janvier 1922. Il fait ses études secondaires à l’Académie de Québec de 1936 à 1942. Il s’inscrit à l’Université Laval en génie minier.Il dira de ce choix qu’il s’agit de son oncle Edgar Rochette, alors ministre des Mines, des Pêcherieset du Travail dans le cabinet Godbout qui l’influença. Il devient bachelier ès sciences appliquées en1948.

Il fonde à La Malbaie, son premier bureau de génie-conseil, Charles-E. Rochette et associés.

Charles-E. Rochette apporte un concours bénévole à de nombreuses institutions charitables, sociales, culturelles et sportives, tant au Québec que dans sa région natale de Charlevoix.

Fidèle à son Alma mater, il fut, de 1985 à 1987, vice-président, pour la région de l'Est, de la campagne de financement de l'Université Laval avant d'en être le président en 1988-1989. Il fut

également président du FondsRoche, créé en 1984, pour venir enaide à des étudiants en génie àl'Université Laval.

CHARLES-EUGÈNE ROCHETTE

Tremblay, Rosaire. Charlevoix. Des secrets bien gardés, Les Éditions GID, Québec 2010 – Centre d’archives de Charlevoix.

À l’automne 1965, Jean-Guy Rochefort rencontre Charles-E. Rochette à Sainte-Foy.Jean-Guy Rochefort a complété sa maîtrise en épuration des eaux aux États-Unis

il y a quelques mois et Charles-E. Rochette insiste pour que celui-ci vienne travaillerà ses côtés.

Jean-Guy Rochefort se joint ainsi à l’équipe de Charles-E. Rochette et ils fonctionnentalors sous la raison sociale Rochette, Lajoie, Grondin, Normand, Rochefort et associés. Jean-Guy Rochefort devient responsable du génie municipal au bureau de Québec.

La petite boîte d’ingénierie, qui compte environ 15 employés, obtient plusieurscontrats : la construction des écoles de métiers de La Malbaie, Donnacona etSainte-Anne-des-Monts, le réseau d’aqueduc et d’égouts de Saint-Irénée, Sault-au-Mouton, Petite-Matane, Rivière-Malbaie et Clermont, le pont sur la rivière Portneuf, l’Institut de technologie de Sept-Îles, la caserne de pompier de Pont-Rouge ainsi que le barrage-réservoir du village des Éboulements.

ROCHETTE, LAJOIE, GRONDIN, NORMAND, ROCHEFORT ET ASSOCIÉS — 1965

« Nous apprécions surtout son calme et sa bonhomie. Ces qualitésprépondérantes nous le font voir, plus tard, à la tête d’entreprisesprospères. Le succès lui sourit grâce à un optimisme qui ne se démentjamais, et lors même que ses efforts soient, semble-t-il aux non-initiés, toujours mesurés et contenus. C’est donc un sage!... Que notreami demeure à La Malbaie, où il habite depuis quinze ans, ou bienqu’il aille chercher fortune ailleurs, nous sommes assurés de la réussite de ses projets. ». Voilà comment Marc-Henri Côté, confrèrede classe de Charles-E. Rochette décrivait celui-ci dans le journal leVoilier de l’Académie de Québec publié en juin 1942.

École de métiers, La Malbaie

École de métiers, La Malbaie

Fascicule 50E no1_Mise en page 1 13-04-18 14:50 Page4

Page 5: 50e anniversaire - Fascicule 1

PRENDRE RACINE À QUÉBEC — 1963

En 1963, les horizons de Charlevoix, aussi beaux soient-ils, ne suffisent plus au désir d’entrepreneuriat de Charles-E. Rochette. Il prend la décision des’établir à Québec etcomme il le dit lui-même :

« … je voyais peut-être unpeu plus grand. À La Malbaie,pour un ingénieur, c’était trop limité. Lorsque ta clientèle estcomposée de la plupart desmunicipalités du comté deCharlevoix, tu ne pouvais, àl’époque, espérer beaucoupplus. »

Amateur d'art, il contribue à faire connaître les peintres québécois au pays et à l'étranger. Il fut notamment l'instigateur de l'Exposition de peintres québécois qui s'est tenue au Château Bagatelleà Paris en 1991. Il préside la campagne de financement de la Villa Bagatelle de Sillery en 1987 et

est administrateur de la fondation de l'Opéra de Québecdès 1983.

Il préside la Fondation du Centre hospitalier de La Malbaie dès 1985 et la collecte pour la restauration del'Église de Pointe-au-Pic en 1992. Membre du Conseild'administration du Murray Bay Golf Club, il participeaussi activement à toutes les campagnes qui marquent ledéveloppement socio-économique de Charlevoix au coursdes trente dernières années.

Maison Dufour – Baie-St-PaulRené Richard

Pont de la Rivière Noire – St-SiméonMarc-Aurèle Fortin

Il crée avec Marc Picard le bureau PicardRochette et associés Ingénieurs-conseils et déménage en juin de la même année à Québec voulant ainsi non seulement répondre aux besoins grandissants en infrastructuresmunicipales, mais aussi assurer l’expansion de l’entreprise et lui donnerune envergure provinciale.

L’entreprise se spécialise alors en géniecivil. Marc Picard, son associé, avait été in-génieur en chef des Travaux publics auGouvernement du Canada à Rimouski etpar la suite, sous-ministre des Travaux pu-blics au Gouvernement du Québec. Le bu-reau est au 933, route de l’Église àSainte-Foy.

Les débuts à Québec sont difficiles comme le relate Charles-E. Rochette, non sans humour :

Mais peu à peu,les contrats seprésentent et la petite firmed’ingénieurs doitembaucher de nouveaux employés. Gradué ingénieur civil de l’université Laval en 1962, originaire de LaMalbaie, Réal Lajoie rencontre Charles-E. Rochette pour la première fois dans le sous-sol de la maison àLa Malbaie.

Les municipalités se développent rapidement et se modernisent et bientôt, la petite firme est à la recherchede nouveaux professionnels. Réal Lajoie parle alors à Charles-E. Rochette d’un ami, amateur de bridge,tout comme lui, Jean-Guy Rochefort. Ce dernier travaille alors à la Régie des eaux du Québec.

« À ma première année, ce n’était pas tellement rose; Gilles Thibault qui travaille toujours chezRoche (en 1982) a été le premier employé que j’ai engagé. C’est précisément en 1965 qu’il estdevenu vite un expert en mots croisés…! »

Gilles Thibault

Fascicule 50E no1_Mise en page 1 13-04-11 15:31 Page5

Page 6: 50e anniversaire - Fascicule 1

À la fin de ses études, en 1948, Charles-E. Rochette reprend le commerce de son père, représentantde la compagnie BP pour la distribution de pétrole dans Charlevoix-Est, afin de subvenir aux besoinsde sa famille. En 1950, il amorce sa carrière d’ingénieur dans les bureaux des ingénieurs-conseilsGeorges Demers, Piette, Audy, Lépinay, Bertrand & Lemieux avant d’être ingénieur pour la municipalité de La Malbaie.

Jeune ingénieur amical et avenant, ambitieux et poussé par le désir de contribuer à l’essor de la région qui l’a vu grandir, son côté entrepreneurial l’incite à créer son propre bureau-conseil,

Charles-E. Rochette et associés sis au 460, rue Saint-Étienne à La Malbaie. Rapi-dement, les municipalités de Charlevoixfont appel à ses services. Il offre essentiellement des services d’ingénierie, principalement civile en raison du fort développement urbain et des importants investissements en infrastructures municipales.

Monsieur Rochette démontre un amourprofond envers sa région et il a à cœur decréer de l’emploi pour les jeunes de Charlevoix. Longtemps, on entendra dansles bureaux de Roche :

Au débutde 1963, Charles-E. Rochette fait le saut et

établit son premier bureau à Sainte-Foy, prêt à participer au nouvel élan de constructions et d’éta-blissement de nouvelles infrastructures du Québec moderne alors provoqué par le climat politique de la « Révolution tranquille ».

Charles-E. Rochette fonde très tôt son bureau d’ingénieur-conseil, mais il prend rapidementconscience que s’il veut développer son entreprise,il doit s’installer dans la Capitale nationale. D’importants mandats lui sont confiés : la construction du barrage des Éboulements,le déménagement d’un quartier résidentielà Thetford Mines et surtout, le transfertdes maisons de Saint-Jean-Vianney à Shipshaw. Deux grandes réussites, maisaussi un drame qui hantera toujoursCharles-E. Rochette. Il s’entoure peu à peud’hommes solides, de piliers qui forment lastructure de la future firme : Jean-Guy Rochefort, Gaston Turcotte,Émile Langlois, Richard Morency et Pierre Lacroix.

DE LA MALBAIE À QUÉBEC

CHARLES-EUGÈNE ROCHETTE ET ASSOCIÉS

En 1990, l'Association des Anciens de Charlevoix reconnaîtses mérites en le désignant parmi Les Grands de Charlevoix.En 1992, la Chambre de commerce de Charlevoix-Est lui remet le Méritas Excellence pour souligner son exceptionnelle contribution au développement de la région et le Gouvernement du Québec le nomme Chevalierde l’Ordre national du Québec en 1993.

Il décède le 15 novembre 2000, à l’âge de 78 ans.

« Si tu es ici, ou tu viens de Charlevoix,ou tu es vraiment compétent. »

460, rue Saint-Étienne à La Malbaie

Fascicule 50E no1_Mise en page 1 13-04-16 10:32 Page6

Page 7: 50e anniversaire - Fascicule 1

À la fin de ses études, en 1948, Charles-E. Rochette reprend le commerce de son père, représentantde la compagnie BA pour la distribution de pétrole dans Charlevoix-Est, afin de subvenir aux besoinsde sa famille. En 1950, il amorce sa carrière d’ingénieur dans les bureaux des ingénieurs-conseilsGeorges Demers, Piette, Audy, Lépinay, Bertrand & Lemieux avant d’être ingénieur pour la municipalité de La Malbaie.

Jeune ingénieur amical et avenant, ambitieux et poussé par le désir de contribuer à l’essor de la région qui l’a vu grandir, son côté entrepreneurial l’incite à créer son propre bureau-conseil,

Charles-E. Rochette et associés sis au 460, rue Saint-Étienne à La Malbaie. Rapi-dement, les municipalités de Charlevoixfont appel à ses services. Il offre essentiellement des services d’ingénierie, principalement civile en raison du fort développement urbain et des importants investissements en infrastructures municipales.

Monsieur Rochette démontre un amourprofond envers sa région et il a à cœur decréer de l’emploi pour les jeunes de Charlevoix. Longtemps, on entendra dansles bureaux de Roche :

Au débutde 1963, Charles-E. Rochette fait le saut et

établit son premier bureau à Sainte-Foy, prêt à participer au nouvel élan de constructions et d’éta-blissement de nouvelles infrastructures du Québec moderne alors provoqué par le climat politique de la « Révolution tranquille ».

Charles-E. Rochette fonde très tôt son bureau d’ingénieur-conseil, mais il prend rapidementconscience que s’il veut développer son entreprise,il doit s’installer dans la Capitale nationale. D’importants mandats lui sont confiés : la construction du barrage des Éboulements,le déménagement d’un quartier résidentielà Thetford Mines et surtout, le transfertdes maisons de Saint-Jean-Vianney à Shipshaw. Deux grandes réussites, maisaussi un drame qui hantera toujoursCharles-E. Rochette. Il s’entoure peu à peud’hommes solides, de piliers qui forment lastructure de la future firme : Jean-Guy Rochefort, Gaston Turcotte,Émile Langlois, Richard Morency et Pierre Lacroix.

DE LA MALBAIE À QUÉBEC

CHARLES-EUGÈNE ROCHETTE ET ASSOCIÉS

En 1990, l'Association des Anciens de Charlevoix reconnaîtses mérites en le désignant parmi Les Grands de Charlevoix.En 1992, la Chambre de commerce de Charlevoix-Est lui remet le Méritas Excellence pour souligner son exceptionnelle contribution au développement de la région et le Gouvernement du Québec le nomme Chevalierde l’Ordre national du Québec en 1993.

Il décède le 15 novembre 2000, à l’âge de 78 ans.

« Si tu es ici, ou tu viens de Charlevoix,ou tu es vraiment compétent. »

460, rue Saint-Étienne à La Malbaie

Fascicule 50E no1_Mise en page 1 13-04-18 14:50 Page6

Page 8: 50e anniversaire - Fascicule 1

PRENDRE RACINE À QUÉBEC — 1963

En 1963, les horizons de Charlevoix, aussi beaux soient-ils, ne suffisent plus au désir d’entrepreneuriat de Charles-E. Rochette. Il prend la décision des’établir à Québec etcomme il le dit lui-même :

« … je voyais peut-être unpeu plus grand. À La Malbaie,pour un ingénieur, c’était trop limité. Lorsque ta clientèle estcomposée de la plupart desmunicipalités du comté deCharlevoix, tu ne pouvais, àl’époque, espérer beaucoupplus. »

Amateur d'art, il contribue à faire connaître les peintres québécois au pays et à l'étranger. Il fut notamment l'instigateur de l'Exposition de peintres québécois qui s'est tenue au Château Bagatelleà Paris en 1991. Il préside la campagne de financement de la Villa Bagatelle de Sillery en 1987 et

est administrateur de la fondation de l'Opéra de Québecdès 1983.

Il préside la Fondation du Centre hospitalier de La Malbaie dès 1985 et la collecte pour la restauration del'Église de Pointe-au-Pic en 1992. Membre du Conseild'administration du Murray Bay Golf Club, il participeaussi activement à toutes les campagnes qui marquent ledéveloppement socio-économique de Charlevoix au coursdes trente dernières années.

Maison Dufour – Baie-St-PaulRené Richard

Pont de la Rivière Noire – St-SiméonMarc-Aurèle Fortin

Il crée avec Marc Picard le bureau PicardRochette et associés, Ingénieurs-conseils et déménage en juin de la même année à Québec voulant ainsi non seulement répondre aux besoins grandissants en infrastructuresmunicipales, mais aussi assurer l’expansion de l’entreprise et lui donnerune envergure provinciale.

L’entreprise se spécialise alors en géniecivil. Marc Picard, son associé, avait été in-génieur en chef des Travaux publics auGouvernement du Canada à Rimouski etpar la suite, sous-ministre des Travaux pu-blics au Gouvernement du Québec. Le bu-reau est au 933, route de l’Église àSainte-Foy.

Les débuts à Québec sont difficiles comme le relate Charles-E. Rochette, non sans humour :

Mais peu à peu,les contrats seprésentent et la petite firmed’ingénieurs doitembaucher de nouveaux employés. Gradué ingénieur civil de l’Université Laval en 1962 et originaire deLa Malbaie, Réal Lajoie rencontre Charles-E. Rochette pour la première fois dans le sous-sol de la maisonà La Malbaie.

Les municipalités se développent rapidement et se modernisent et bientôt, la petite firme est à la recherchede nouveaux professionnels. Réal Lajoie parle alors à Charles-E. Rochette d’un ami, amateur de bridge,tout comme lui, Jean-Guy Rochefort. Ce dernier travaille alors à la Régie des eaux du Québec.

« À ma première année, ce n’était pas tellement rose; Gilles Thibault qui travaille toujours chezRoche a été le premier employé que j’ai engagé. C’est précisément en 1965 qu’il est devenuvite un expert en mots croisés…! »

Gilles Thibault

Fascicule 50E no1_Mise en page 1 13-04-18 14:50 Page5

Page 9: 50e anniversaire - Fascicule 1

Charles-E. Rochette naît à Pointe-au-Pic dans Charlevoix, le 20 janvier 1922. Il fait ses études secondaires à l’Académie de Québec de 1936 à 1942. Il s’inscrit à l’Université Laval en génie minier.Il dira de ce choix qu’il s’agit de son oncle Edgar Rochette, alors ministre des Mines, des Pêcherieset du Travail dans le cabinet Godbout qui l’influença. Il devient bachelier ès sciences appliquées en1948.

Il fonde à La Malbaie, son premier bureau de génie-conseil, Charles-E. Rochette et associés.

Charles-E. Rochette apporte un concours bénévole à de nombreuses institutions charitables, sociales, culturelles et sportives, tant au Québec que dans sa région natale de Charlevoix.

Fidèle à son Alma mater, il fut, de 1985 à 1987, vice-président, pour la région de l'Est, de la campagne de financement de l'Université Laval avant d'en être le président en 1988-1989. Il fut

également président du FondsRoche, créé en 1984, pour venir enaide à des étudiants en génie àl'Université Laval.

CHARLES-EUGÈNE ROCHETTE

Tremblay, Rosaire. Charlevoix. Des secrets bien gardés, Les Éditions GID, Québec 2010 – Centre d’archives de Charlevoix.

À l’automne 1965, Jean-Guy Rochefort rencontre Charles-E. Rochette à Sainte-Foy.Jean-Guy Rochefort a complété sa maîtrise en épuration des eaux aux États-Unis

il y a quelques mois et Charles-E. Rochette insiste pour que celui-ci vienne travaillerà ses côtés.

Jean-Guy Rochefort se joint ainsi à l’équipe de Charles-E. Rochette et ils fonctionnentalors sous la raison sociale Rochette, Lajoie, Grondin, Normand, Rochefort et associés. Jean-Guy Rochefort devient responsable du génie municipal au bureau de Québec.

La petite boîte d’ingénierie, qui compte environ 15 employés, obtient plusieurscontrats : la construction des écoles de métiers de La Malbaie, Donnacona etSainte-Anne-des-Monts, le réseau d’aqueduc et d’égouts de Saint-Irénée, Sault-au-Mouton, Petite-Matane, Rivière-Malbaie et Clermont, le pont sur la rivière Portneuf, l’Institut de technologie de Sept-Îles, la caserne de pompier de Pont-Rouge ainsi que le barrage-réservoir du village des Éboulements.

ROCHETTE, LAJOIE, GRONDIN, NORMAND, ROCHEFORT ET ASSOCIÉS — 1965

« Nous apprécions surtout son calme et sa bonhomie. Ces qualitésprépondérantes nous le font voir, plus tard, à la tête d’entreprisesprospères. Le succès lui sourit grâce à un optimisme qui ne se démentjamais, et lors même que ses efforts soient, semble-t-il aux non-initiés, toujours mesurés et contenus. C’est donc un sage!... Que notreami demeure à La Malbaie, où il habite depuis quinze ans, ou bienqu’il aille chercher fortune ailleurs, nous sommes assurés de la réussite de ses projets. ».Voilà comment Marc-Henri Côté, confrèrede classe de C.-E. Rochette décrivait celui-ci dans le journal le Voilierde l’Académie de Québec publié en juin 1942.

École de métiers, La Malbaie

École de métiers, La Malbaie

Fascicule 50E no1_Mise en page 1 13-04-11 15:31 Page4

Page 10: 50e anniversaire - Fascicule 1

Ce drame et les procédures judiciaires eurent des répercussions directes sur la firme. Plusieurs associés quittent la firme de génie-conseil, alors que Jean-Guy Rochefort reste.

Neuf ans plus tard, Charles-E. Rochette reste philosophe par rapport à cette tragédie et au jugementde la Cour suprême qui s’en suivit lorsqu’on lui demande de commenter :

LA TRAGÉDIE DES ÉBOULEMENTS

« C’était avec le fameux projet des Éboulements. L’un de mes ingénieurs avait fait les plans et devisd’un réservoir, et à cause d’un problème de conception, il s’est écroulé. En tant qu’employeur, mêmesi cet ingénieur avait la responsabilité professionnelle de cette catastrophe, moi j’assumais la responsabilité civile. Et finalement, après de longues poursuites devant les tribunaux contre ma compagnie d’assurance, c’est moi qui ai écopé de tout! »… « J’aurais pu poursuivre l’ingénieur etl’entrepreneur, mais je trouvais qu’il y avait eu assez de commentaires dans les journaux et que lesconcurrents en avaient assez profité. J’ai décidé de payer »… « Mes associés ont quitté le bateausauf Jean-Guy Rochefort et aujourd’hui, il est à la gouverne de Roche. C’est notre capitaine. Ça m’apris huit ans pour me renflouer. J’ai dû trimer dur. La plupart du temps, je faisais de 70 à 80 heurespar semaine. »

UN QUÉBEC MODERNEDe 1960 à 1966, Jean Lesage et son gouvernement mettent de l’avant un train de réformes qui change le visage du Québec. L’État devient interventionniste, s’impliquant dans la vie économique, sociale et culturelle pendant que lafonction publique décuple.

La plus impressionnante réalisation du gouvernement Lesage reste la nationalisation del’électricité à toute la province. Hydro-Québec devient certes, un symbole de réussite et de fierté,mais est le premier pas d’un temps nouveau où legénie québécois se démarquera et prendra uneplace non équivoque pour les années à venir sous leslogan « Maîtres chez-nous ».

Un temps nouveau Un vent de changement souffle sur le monde et sur le Québec, etce, dès la Seconde Guerre mondiale. Après les privations de la crise de 1929 et l’effort de guerresoutenu, les sociétés occidentales évoluent rapidement et le rôle de l’État se précise. Période d’effervescence, de changements rapides, de 1940 à 1966, le Québec vit une période d’ouvertureet de renouveau qui dès lors, définit les structures du Québec moderne ainsi que la montée d’unenouvelle classe de spécialistes incontournables à ce développement, les ingénieurs québécois. Alorsque la guerre fait rage en Europe, le gouvernement libéral d’Adélard Godbout présente des réformesqui marquent le visage du Québec d’aujourd’hui. Il nationalise la Montreal Light, Heat & Power etfonde en 1944, Hydro-Québec.

L’arrivée au pouvoir de Maurice Duplessis et de l’Union nationale en août 1944 coïncide avec laprospérité économique de l’après-guerre. Le règne de Duplessis est marqué par une recherche dela stabilité traditionaliste et le développement de la libre entreprise.

De plus en plus, le recours à l’État devient nécessaire pour le bien commun, faisant naître l’État-providence.

Jean-Guy Rochefort

Séance d'ouverture de la campagne de souscription Aide à Laval en 1947 (L'Honorable Maurice Duplessis, Premier minis-tre du Québec, Mgr Maurice Roy, archevêque de Québec .) Fonds du Service des relations publiques U519/8611 Photo : Léandre Turgeon

Fascicule 50E no1_Mise en page 1 13-04-11 15:30 Page2

Page 11: 50e anniversaire - Fascicule 1

La modernisation du Québec au début des années60 amène des bouleversements au sein de la société, l’émergence d’une nouvelle structure sociale.

La mise en place des réformes du gouvernement Lesage et l’industrialisation accélérée de cetteépoque vient changer la donne alors que de plus en plus d’ingénieurs québécois fraîchement diplômés prennent part au développement amorcé par l’État interventionniste.

L’intégration croissante des ingénieurs dans le développement industriel du Québec entraîne uneaugmentation de leur rôle social et économiquealors qu’ils sont appelés à jouer un rôle stratégiqueau développement économique du Québec moderne.

DES INGÉNIEURS QUÉBÉCOISPourtant, un projet comme un autreEn 1965, la corporation du village des Éboulements désire faire construire sur son territoire, à proximité du village, un barrage-réservoir d’une capacité de deux millions et demi de gallons, àune altitude d’environ mille pieds et à une distance d’un mille et demi du village de Saint-Joseph-de-la-Rive lequel se situe en bordure immédiate du Saint-Laurent. En fait, il s’agit d’agrandir un réservoir préexistant qui ne suffit plus aux besoins de la municipalité.

L’entreprise présente une soumission pour la préparation des plans et devis d’un « projet de réservoir d’emmagasinement et d’usine d’épuration » ainsi que pour les différents services professionnelsqui pourraient être requis quant à la construction du réservoir.

La firme obtient le contrat et les ingénieurs dessinent un mur en béton perpendiculaire à l’axe ducours d’eau l’alimentant et deux ailes latérales en béton jointes au mur perpendiculaire à l’axe duruisseau. La construction qui en résulte comportel’utilisation d’un escarpement naturel du terrain etl’érection de trois murs de béton formant un récipient dans lequel s’emmagasine l’eau provenant d’une source souterraine.

Le 16 novembre 1966, des pluies diluvienness’abattent sur la région de Charlevoix. Le réservoird'eau municipal situé dans le rang Saint-Joseph sefissure. Un torrent de boue déferle alors de lamontagne en direction du fleuve et emporte dansson sillage un pont, un magasin général, un garage,une maison, la gare et le chemin de fer. Trois personnes perdent la vie ce jour-là.

Un réseau routier en panne Il y a beaucoup à construire au Québec, y compris unréseau routier moderne. Le trajet Québec-Montréal représente une aventure.

L’annonce dès 1960 de la construction de la route 20, aujourd’hui l’Autoroute Jean-Lesage, quireliera Québec à Montréal est l’amorce du futur réseau routier qui sillonne le Québec d’aujourd’huiet permettra le développement économique des régions.

Dans toutes les régions du Québec, l’état du réseau routier ressemble à ce qu’il était avant la crisede 1929. Se rendre en région ressemble davantage à l’excursion qu’à un déplacement économiqueréel.

Les routes de Charlevoix Immense territoire de forêts et de terres agricoles, Charlevoix,berceau de l’ingénieur Charles-E. Rochette, fondateur de Roche ltée, Groupe-conseil, présente unmilieu maritime en bordure du fleuve où défilent tour à tour, en un long chapelet, les vieilles paroisses. Coincés entre le fleuve et les montagnes, les villages sont reliés par une route désuètequi se morcelle rapidement lors des dégels des printemps trop hâtifs.

Partout au Québec, les ingénieurs deviennent des acteurs nécessaires et actifs, jouant un rôle désormais déterminant aux plans économique, social et politique.

Fascicule 50E no1_Mise en page 1 13-04-11 15:30 Page3

Page 12: 50e anniversaire - Fascicule 1

Source : Linda Croteau, historienne – Collaboratrice à la recherche et rédaction

Source : Service marketing et communications Roche ltée, Groupe-conseil

Imprimé : Avril 2013

ROCHEDes bâtisseurs

50 ANS D’HISTOIRE – LES DÉBUTS 1963-1970 FASCICULE 1

« Charles-Eugène Rochette, un homme ouvert et chaleureux, à la voix puissante, auxvaleurs humaines bien enracinées, à l’écoute attentive et qui considérait que l’apport dechaque employé, quelle que soit sa positionhiérarchique, enrichissait l’entreprise. Un fondateur qui savait s’adjoindre les meilleurs pour construire une firme fiable et solide. Il lui a laissé un peu de son âme;elle veille encore dans les couloirs, au détourdes conversations. Un homme qui est entré deplain-pied dans la modernité, répondant àl’appel de participer à l’édification d’une société en devenir. »

Premier jalon de la diversification et de la croissance de l’entreprise — 1967À la suite de l’octroi d’un contrat pour l’hôpital de Saint-Ferdinand d’Halifax, lequel incluait l’analyse d’échantillons d’égouts, la filiale Les Laboratoires Sanitaires de l’Est est créée et installée…dans le sous-sol deJean-Guy Rochefort. En effet,Charles-E. Rochette dit àJean-Guy Rochefort :

Pendant deux ans et malgré le scepticisme de son épouse, Jean-Guy Rochefort analyse divers échantillons chez lui. Tournés vers l’avenir, les Laboratoires sanitaires de l’Est-du-Québec, qui deviendra Envirolab, furent parmi les premiers laboratoires en environnement à Québec. Grâce àl’expertise de Jean-Guy Rochefort, le bureau obtient de créer le plan directeur pour l’aqueduc etle réseau d’égouts de Matane. Ce projet revêt une signification particulière, car Jean-Guy Rochefortinnove pour l’époque : l’accessibilité à l’un des ordinateurs de l’Université Laval lui permet de calculer les paramètres nécessaires pour balancer électroniquement les pressions des liquides duréseau. C’est le début d’une ère nouvelle où peu à peu, les règles à calculer et les tables à dessinquitteront les bureaux pour faire place à l’informatique.

La petite firme d’ingénierie prend de l’ampleur et s’installe au 1001, route de l’Église à Sainte-Foy et embauche de nouveaux ingénieurs, dont Gaston Turcotte.

Gaston Turcotte rencontre Charles-E. Rochette pour la première fois en 1965, mais il entre à sonservice le 3 mai 1967. Bachelier ès sciences appliquées, en génie civil, de l’Université Laval en1966, Gaston Turcotte a poursuivi des études à l’Institut d’Urbanisme de l’Université de Montréal.Il entre au service de M. Rochette rattaché aux travaux d’infrastructures municipales.

Monsieur Turcotte deviendra plus tard un des principaux associés de l’entreprise et quittera Rocheen 1997 pour prendre sa retraite.

Charles-Eugène Rochette

« nous ne sommes pas riches, mais on doit être capable de s’organiser.C’est alors qu’avec 1 000 $ d’équipements, nous avons installé la nouvelle filiale dans sa résidence. »

Fascicule 50E no1_Mise en page 1 13-04-18 14:49 Page1