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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 35 A - Structure et richesses des paysages naturels

A- Structure et richesses des paysages naturels · 2°Les ouvrages hérités de divers usages de l’eau, et notamment les ouvrages hydrauliques utilisant la force motrice de l’eau

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Page 1: A- Structure et richesses des paysages naturels · 2°Les ouvrages hérités de divers usages de l’eau, et notamment les ouvrages hydrauliques utilisant la force motrice de l’eau

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 35

A- Structure et richesses des paysages naturels

Page 2: A- Structure et richesses des paysages naturels · 2°Les ouvrages hérités de divers usages de l’eau, et notamment les ouvrages hydrauliques utilisant la force motrice de l’eau

1° Le réseau hydrographique

Un chevelu ramifié de cours d’eau joue un rôle structurant majeur dans les paysages du territoire.

La Moselle en constitue l’axe principal. D’abord simple ruisseau à sa source au pied du Col de

Bussang, elle devient rapidement une rivière aux eaux abondantes en aval du bourg, alimentée par

de multiples affluents. Son tracé opère un virage à 90° lorsqu’il se heurte à l’imposant massif

granitique des Ballons et sa couronne de Granite des Crêtes. La rivière contourne alors le Tertre à

Saint-Maurice, lui conférant ainsi une position de « pivot » dans l’axe de plusieurs vallées, cerné

par la Moselle sur les ¾ de son périmètre et par des ruisseaux sur le reste.

La Moselle développe des méandres de plus en plus amples vers l’aval, passant d’un versant de la

vallée à l’autre. Une boucle importante est observable au sud du Tertre ; elle a été propice à

l’implantation d’une usine et de sa dérivation pour un moulin hydraulique.

Au niveau de Hardoye, elle longe le coteau abrupt en rive droite. Il semblerait que l’ancienne voie

romaine, en rive droite de la Moselle, soit passé par le col du Lait, plus en amont dans la

montagne, pour éviter ce passage difficile, qui n’a été aménagé qu’à partir du 18ème siècle.

Le réseau hydrographique donne lieu à de multiples richesses paysagères :

- l’eau calme ou bondissante, en large rivière ou en simple filet, qui est toujours un attrait majeur

dans le paysage, généralement uniquement visible à partir des ponts ;

- les affleurements de roches moutonnées dans le lit mineur, les atterrissements de galets ou de

sable fin, les berges douces ou encaissées et enrochées ;

- les forêts rivulaires (ripisylves) et leur végétation spécifique de milieux humides, fin cordon

forestier qui souligne le tracé du cours d’eau et en révèle la présence ;

- les lits majeurs tapissés d’alluvions fines, inondables, traditionnellement utilisés en prés de

fauche ce qui met en valeur la forêt rivulaire ;

- les sources aménagées de façon monumentale comme la source de la Moselle, ou dans un style

rural (ex : réception de l’eau dans un tronc évidé) ;

- les cascades, petites ou grandes (ex : cascade de l’Ours près de la Tête de la Bouloie à Bussang) ;

- les étangs naturels sur les anciennes tourbières de cirques glaciaires (ex : étang Jean, étang du

Drumont ou du Chaillon), et les nombreux étangs de pêches à l’aspect plus ou moins artificialisé.

Problématique de gestionL’abandon et le manque d’entretien de certaines berges, ou leur boisement, ferment la vue vers

l’eau ou vers les ripisylves qui en marquait la présence et structurait le paysage. Lorsque les

berges sont exemptes de boisement, la renouée du Japon, difficile à éradiquer, s’y répand.

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 36

Réseau hydrographique,

sources mentionnées sur la carte de 1905,

étangs et mardelles, naturels ou artificiels

Moselle

Affluents de la Moselle

Etangs

Source de la Moselle Autres sources

A- Structure et richesses des paysages naturels

- III - Les paysages associés à l’eau

Page 3: A- Structure et richesses des paysages naturels · 2°Les ouvrages hérités de divers usages de l’eau, et notamment les ouvrages hydrauliques utilisant la force motrice de l’eau

2° Les ouvrages hérités de divers usages de l’eau, et notamment les

ouvrages hydrauliques utilisant la force motrice de l’eau

Les paysages naturels des cours d’eau ont été remaniés de longue date pour divers usages : la

circulation avec les lieux de franchissement, l’irrigation des prés par un maillage de rigoles, les

lavoirs, les aménagements pour favoriser le développement des populations piscicoles, et

surtout l’utilisation de la force motrice de l’eau pour les besoins pré-industriels puis industriels.

Cette dernière marque de façon importante les paysages liés à l’eau.

Ainsi, divers aménagements renforcent les attraits des paysages naturels des

rivières :

- les ponts à partir desquels les paysages aquatiques des cours d’eau se découvrent ;

- les ponceaux de pierre très pittoresques le long des chemins agraires et forestiers ;

- les multiples ouvrages hydrauliques aménagés pour les anciennes usines utilisant la force

motrice de l’eau, avec prises d’eau, retenues d’eau, canaux de dérivation, chutes,

empierrements, passerelles, petits barrages, …

Ces ouvrages ont laissé des traces intéressantes dans le paysage, alors même que les anciens

moulins, ou tout simplement d’anciennes roues hydrauliques, par exemple pour le traitement du

minerai, peuvent avoir disparu. Actuellement, seules de rares canaux et chutes sont utilisées

pour une petite production hydroélectrique. La plupart des ouvrages est à l’abandon.

Certains étangs sont hérités de ces aménagements et réutilisés pour les loisirs de pêche.

D’autres ont été créés pour les loisirs de pêche uniquement. Ils donnent lieu à de plaisants

paysages de loisirs (enchaînement de bassins ombragés, secteurs renaturés avec nénuphars,

sentiers limitrophes pour la pêche et la promenades, animations,…).

Problématique de gestion paysagère

L’abandon de certains ouvrages hydrauliques et de divers aménagements, conduisent à leur

délabrement et parfois à l’envahissement par les broussailles. Les paysages plaisants auxquels

ils donnaient lieu disparaissent. Les retenues d’eau s’ensablent et ne remplissent plus leur

fonction secondaire de retenue des eaux d’orages. Les petits barrages se dégradent.

Bon nombre de prés ne sont plus ni drainés, ni irrigués, avec l’avantage de l’extension d’une

zone humide, et l’inconvénient de la perte de prés utilisables pour l’agriculture de montagne.

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 37

A- Structure et richesses des paysages naturels

- III - Les paysages associés à l’eau

Ouvrages hydrauliques

Canaux encore existants

Industrie de 1905 où les traces d ’anciens ouvrages

hydrauliques sont généralement encore visibles

(retenue d’eau, vannes, petits canaux, chutes, roue

ou lieu de fixation de la roue, …)

Moselle

Chevelu des affluents de la Moselle

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3° Les sources minérales de Bussang

Un patrimoine naturel autrefois renommé

Les eaux minérales de Bussang ont été collectées dans 4 sources au pied du Mont Charat : la grande et

la petite Salmade, les Demoiselles et la source Marie.

Elles produisaient une eau dite reconstituante, préconisée pour soigner l’anémie. Fraipont, dans sa

description des Vosges au 19ème siècle, précise qu’elle sont « froides, ferrugineuses, bicarbonatées,

manganésifères, arsenicales et gazeuses ». Dom Calmet, quant à lui dit de Bussang « célèbre par ses

eaux aigrelettes, que les habitants du lieu appellent Salmade, et où poisson n’y peut vivre… mais

excellentes à boire et aux propriétés curatives très remarquables ». Au 18ème siècle selon le

minéralogiste voyageur Monnet, les eaux de Bussang sont dites « gazeuses, chargées de matière saline

et terreuse, aptes à purger, peu abondantes et moyennement renommées, prescrites pour la

médecine ».

Le fait est que tout le monde en parle. Au 17ème siècle, elles étaient appréciées des Ducs de Lorraine.

Au 18ème et 19ème siècles, l’activité thermale s’est développée dans deux bâtiments au sein d’un vaste

parc. Un remarquable pavillon, la buvette Salmade, avait été bâti au début du 20ème siècle dans le style

art déco.

La majeure partie de l’ancienne station thermale est aujourd’hui abandonnée

L’agrément de station thermale a été retiré en 1958, en raison d’un trop faible débit d’eau et d’une

pollution bactérienne de 3 sources sur les 4. La source Marie est la seule qui subsiste aujourd’hui. En

propriété communale, elle est ouverte au public. Ses abords ont fait l’objet d’aménagements plaisants,

très fréquentés par les touristes. En 1971, une limonaderie a remplacé l’ancienne usine

d’embouteillage, mais elle périclita en 1980. Les propriétaires privés de l’ancien hôtel thermal ont

malheureusement démolit ce patrimoine identitaire pour Bussang, tandis qu’actuellement, la buvette

art déco de la source Salmade est bien délabré (mais sont identité architecturale reste toutefois encore

bien identifiable).

En 1997, des investisseurs privés ont racheté une partie du site. Un nouveau projet d’embouteillage

d’eau de source est à l’étude, à partir d’un nouveau captage sur le Mont Charat.

Problématique de gestion paysagère

L’ancienne activité thermale est importante pour l’image de marque de Bussang. La mise en valeur de

tous les éléments paysagers rappelant cette ancienne activité comporte des enjeux importants.

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 38

A- Structure et richesses des paysages naturels

- III - Les paysages associés à l’eau

L’ancien domaine des sources

à Bussang,

dans son environnement de sources

mentionnées sur la carte de 1905

Ancien domaine des sources

Source de la Moselle

Sources mentionnées sur la carte de

1905, essentiellement autour du vallon

de la Hutte

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 39

A- Structure et richesses des paysages naturels

- III - Les paysages associés à l’eau

Illustration d’une

problématique de gestion

des bords de rivières

Moselle

Affluents

Berges de rivières occupées par une

ripisylve nette, bien entretenue, qui

structure les paysages et contribue à sa

beauté

Berges de rivières occupées par des

boisements et des broussailles, rendant la

perception du tracé peu lisible et les

paysages environnants confus

Berges de rivière occupées par la

Renouée du Japon, plante invasive

exclusive dont l’éradication est difficile

Rivère en milieu forestier

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 40

A- Structure et richesses des paysages naturels

- III - Les paysages associés à l’eau

Zoom sur BussangTracé des rivières et paysages de leurs berges.

Sources mentionnées sur la carte de 1905, étangs et

mardelles, naturels ou artificiels, en 2013.

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 41

A- Structure et richesses des paysages naturels

- III - Les paysages associés à l’eau

Zoom sur St-Maurice Tracé des rivières et paysages de leurs berges.

Sources mentionnées sur la carte de 1905, étangs et

mardelles, naturels ou artificiels, en 2013.

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 42

A- Structure et richesses des paysages naturels

- III - Les paysages associés à l’eau

Zoom sur FresseTracé des rivières et paysages de leurs berges.

Sources mentionnées sur la carte de 1905, étangs et

mardelles, naturels ou artificiels, en 2013.

Page 9: A- Structure et richesses des paysages naturels · 2°Les ouvrages hérités de divers usages de l’eau, et notamment les ouvrages hydrauliques utilisant la force motrice de l’eau

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 43

A- Structure et richesses des paysages naturels

- III - Les paysages associés à l’eau

Les cascades et les chutes

diversifient les paysages de rivières.

Le milieu aquatique est visible depuis les ponts

avec leurs bancs de sables, atterrissements de

sable ou de galets, berges douces ou enrochées,

végétation aquatique et rivulaire, …

Exemples de richesses

paysagères liées aux rivières

Les cascades

petites ou

grandes

Rivières et ponts

Bussang entre Voie Verte et RN66

Bussang

St-Maurice Goutte des Forges

Les milieux

aquatiques de rivières

Fresse : Pont Jean

Les rivières ne

sont que

rarement

visibles depuis

les routes et la

Voie Verte.

La qualité des

ponts contribue

à l’attrait des

paysages

aquatiques.

La ripsylve qui révèle

le tracé de la rivière

Bussang, vallée de la Hutte, Corodie

Bussang, Pont Séchenat

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 44

A- Structure et richesses des paysages naturels

- III - Les paysages associés à l’eau

De grands étangs ont été aménagés pour les loisirs.

L’étang dans l’ancien marais du vallon de Presle

avait été rehaussé par une petite digue pour la

fourniture d’énergie hydraulique.

Exemples de richesses paysagères liées à l’eau,

lorsqu’elle est visible : étangs et sources Les étangs +ou -

artificialisés

Saint-Maurice Presle

Bussang

St-Maurice Presle

Fresse

FresseBussang

8 sources importantes sont mentionnées anciennement sur

les hauteurs de la source de la Moselle autour du vallon de la

Hutte. Une valorisation plus importante pourrait être

envisagée sur cette thématique.

Les sources

renommées … … ou modestes

Source Marie

à Bussang

Etang de pêche

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 45

A- Structure et richesses des paysages naturels

- III - Les paysages associés à l’eau

Bussang le long de la voie verte et de la RN66

La vue vers

l’eau :

un atout à

utiliser pour

valoriser les

paysages le long

des voies

routières,

pédestres ou de

la Voie Verte

Etang / Voie Verte :

une covisibilité à

renforcer ?

Page 12: A- Structure et richesses des paysages naturels · 2°Les ouvrages hérités de divers usages de l’eau, et notamment les ouvrages hydrauliques utilisant la force motrice de l’eau

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 46

St-Maurice : le vallon de Presles, un paysage

glaciaire, agraire et hydraulique typique,

mais quelque peu à l’abandon.

Retenue d’eau

et bas-marais, cours

d’eau caillouteux,

vannes et déversoir,

canal empierré, …

Le petit patrimoine pittoresque, qu’il soit naturel

ou aménagé, pourrait être davantage mis en valeur.

A- Structure et richesses des paysages naturels

- III - Les paysages associés à l’eau

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 47

Exemple de richesses de perspectives

Fresse

La vue vers l’eau :

un atout à utiliser pour valoriser les paysages urbains

A- Structure et richesses des paysages naturels

- III - Les paysages associés à l’eau

Le canal et l’étang,

à flanc de coteau

face au cœur de village de Fresse

et à son hôtel,

contribuent à la valorisation

du paysage urbain.

La Moselle bien

dégagée

contribue à la

valorisation du

paysage

industriel. Mais

l’envahissement

par la renouée du

Japon pose

problème.

Page 14: A- Structure et richesses des paysages naturels · 2°Les ouvrages hérités de divers usages de l’eau, et notamment les ouvrages hydrauliques utilisant la force motrice de l’eau

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 48

La covisibilité entre plusieurs richesses paysagères

renforce l’intérêt d’un paysage

Fresse depuis Hangy

Par exemple, la covisibilité entre la ferme typique du Hangy

sur des pâturages encore ouverts, et les étangs en contrebas,

le tout situé en entrée d’un vallon pittoresque (le vallon de Presle).

A- Structure et richesses des paysages naturels

- III - Les paysages associés à l’eau

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 49

A- Structure et richesses des paysages naturels

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1° Les biotopes remarquables se situent principalement

sur les parties sommitalesIls concernent plusieurs zones Natura 2000 avec des Zones Spéciales

de Conservation des oiseaux et des Zones de Protection Spéciales des

habitats, pour lesquelles un document d’objectifs de gestion a été

établi (le Docup). La Réserve Naturelle des Ballons comtois s’étend

au-delà de la Haute Saône, sur les hauteurs au sud du vallon de

Presle. Les Espaces Naturels Sensibles du Département concernent

bon nombre de zones Natura 2000, et les étendent quelque peu à des

fonds de vallon, notamment au remarquable vallon glaciaire de

Presle, ainsi qu’à la vallée de la Moselle. Des ZNIEFF s’étendent

jusqu’aux bas de versants au sud-ouest du territoire d’étude.

2° Les paysages de montagne comportent, dans leur

globalité, une biodiversité qui participe à leur identitéLes pics rocheux et les falaises, les milieux aquatiques et humides, les

espaces forestiers et les broussailles, mais aussi les pâturages et les

zones urbanisées, comportent à des degrés divers une richesse

biologique spécifique : hêtraie d’altitude, pelouses à bruyère et à

sorbier, faune et flore spécifiques aux vieux vergers, circulation

abondante de la faune dans les milieux urbanisés et les jardins, etc.

3° Problématique de gestion paysagèreLes actions du Plan de Paysage porteront surtout sur les lieux de vie

en fonds de vallées, moins concernés par les grandes protections

environnementales. Les enjeux paysagers et environnementaux se

conjuguent généralement harmonieusement. Toutefois, il peut arriver,

en cas d’ouverture d’un point de vue ou de création d’un itinéraire de

découverte, par exemple, que des compromis soient à trouver.

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 50

Les parties sommitales ont fait l’objet de multiples inventaires

et protections environnementales

A- Structure et richesses des paysages naturels

- IV – Les biotopes remarquables

Zone Spéciale de Conservation

Zone de Protection Spéciale

Habitat Tétras

Réserve Naturelle

Espace Naturel Sensible le long de

la Moselle

Espace Naturel

Sensible des Vosges

ZNIEFF 1 (Zone

Naturelle d’Intérêt

Ecologique,

Faunistique et

Floristique)

Page 17: A- Structure et richesses des paysages naturels · 2°Les ouvrages hérités de divers usages de l’eau, et notamment les ouvrages hydrauliques utilisant la force motrice de l’eau

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 51

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 52

B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 53

B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 54

B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité

-I- Avant le 17ème siècle : quelques éléments d’information

1°Aux temps préhistoriques : des observations très partielles

Sources : Carte Archéologique de la Gaule. Bulletin de la Hte Moselle n° 30 M. Decombis et groupe archéologique du Collège du Thillot.

Les ramassages de surface ponctuels dans la haute vallée de la Moselle et diverses observations de

terrain mettent en évidence une présence plus forte que prévue des derniers cueilleurs-chasseurs

au Mézolithique (-12000 à -5500), avec des sites par exemple à Maxonchamp et à Lepange. Les

prospections à Ramonchamp et au Thillot ont montré, de plus, une occupation néolithique, de l’âge

du Bronze et gallo-romaine. Les secteurs amonts n’ont guère été prospectés faute de labours qui

permettent de collecter des artefacts en surface. Une lame néolithique a toutefois été trouvée dans la

vallée des Charbonniers.

L’aire d’étude est située entre deux grands sites d’extraction de roches pour la fabrication de

haches polies au néolithique, dans les pélites-quartz et les aphanites. Elles étaient exploitées de

façon très organisée de - 4600 à - 3700 à Plancher-les-Mines en Haute-Saône sous forme d’un front

de taille (classé monument historique) ; et d’environ -5000 à -2900 à Saint-Amarin en Alsace, selon

les observations de M. Pétrequin, archéologue de l’université de Besançon. On peut se demander si

des circulations, par les sommets vosgiens, existaient entre ces deux sites, et si d’autres minières

existaient dans le secteur d’étude, vues des similitudes ponctuelles de substrat rocheux (roches

cornéennes dure résultant du contact entre les roches métamorphiques des grauwakes et les

intrusions granitiques, pélites-quartz, aphanites, roche magmatique microgrenue et parfois verrières

dont quelques gîtes existent aux environs du Couard et du Tertre).

Les analyses de sol des hautes chaumes nous révèlent par ailleurs qu’elles pouvaient être occupées

très précocement dès l’âge du Bronze. Il est possible d’envisager que l’estive était pratiquée dès cette

époque (entre – 1800 et – 700) comme cela est avéré dans les Hautes Alpes. Mais en l’état actuel des

connaissances, rien ne permet de considérer une occupation aussi ancienne sur les hautes chaumes du

secteur d’étude.

Le nom même de Moselle révèle également une occupation ancienne de la vallée. Il dérive du mot

Mosa en latin, le même nom que celui qui désignait la Meuse. Les Romains ont repris le nom

celtique, lui-même résultant, selon certains chercheurs, d’une dénomination pré-celtique. Moselle

signifierait ainsi « petite Meuse ». Certains toponymes y font référence, tel que Meuselotte ou

Meusefoux (de fons, la source).

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 55

2° Les traces gallo-romaines confèrent de la profondeur historique aux

paysages

La voie romaine reliant Trêves (une des capitales de l’empire romain au 3ème siècle), Metz et

Bâle (chefs lieux de cités), par le col de Bussang, appelée Via Strata ou Augusta Rauracorum,

passerait par les lieux-dits suivants :

- par l’Estraye (ancien nom du col de Bussang), Taye, Champs Colnot, à Bussang ;

- par le col du Lait à Saint-Maurice (où un pavement ancien a été remplacé en 1634) ;

- par la Hardoye (qui pourrait dériver de « ardua via », c’est-à-dire la « voie pentue » ; en effet,

la « Roche du Larron » surplombant directement la Moselle à cet endroit, a nécessité un

passage en altitude avant sa destruction pour le tracé de la route actuelle au 18ème siècle) ;

- par l’ancien village de Fresse (en amont de l’actuelle cité du Plain), où un ancien nom de rue

évoque son passage.

Une carte de 1707 mentionne un tracé qui pourrait s’en rapprocher, sous le vocable Voie

Militaire. Le rôle également militaire de l’ancienne voie romaine semblerait confirmé par

l’écartement d’1,10 m des ornières de la voie à Urbès et à St-Amarin dans le Haut-Rhin, qui

appartiennent à la même voie, écartement typique des voies militaires de montagne à la fin de

l’Empire romain. Le terme Strata Via apparaît sur la carte de 1707, au lieu-dit actuel Estray à

Ramonchamp, ce qui pourrait confirmer la correspondance entre ces deux termes. Sur cette

carte, son tracé résolument situé en rive droite de la Moselle dans le secteur d’étude passe par

les hauteurs dominant la vallée, mais son tracé ne peut pour l’instant être précisé avec certitude.

Lors de la réfection de la Croix de la Voye à Fresse, un ossarium de la fin du 2ème début

du 3ème siècle a été découvert au lieu-dit Louvière (bloc de grès carré avec orifice pour les

cendres du défunt). L’étymologie de Louvière semble se rapporter à une origine gallo-romaine,

comme l’a démontré M. Franville de Verdun dans un article publié sur le site internet de la

Société d’Etude Diverses de Louviers et de sa Région. Il signifierait Locus Ver, c’est-à-dire

« alluvionnement entouré d’eau ».

L’origine gallo-romaine d’une autre voie semble être attestée par une découverte archéologique.

Il s’agit de la voie pavée du Col du Page, qui prolonge le chemin des Vaudés (en lien avec le

lieu dit Champ Vaudez à Fresse ?), qui est datable grâce à un dé à coudre romain trouvé sur les

lieux. (cf. Bulletin de la Haute Moselle n° 30)

B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité

-I- Avant le 17ème siècle : quelques éléments d’information

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 56

3° D’autres paysages portent de façon particulière l’histoire locale

Certains espaces donnent lieu à des hypothèses d’occupation historiques spécifiques, plus ou

moins étayées de preuves. Il s’agit soit de voies, soit de sommets au positionnement

stratégique. Une attention particulière doit être portée à ces paysages, de façon à recueillir

d’éventuels éléments d’information ou de façon à les intégrer dans des projets de

valorisation. Car même les paysages légendaires méritent d’être valorisés.

Diverses voies anciennes parsèment le secteur. La date de leur création est souvent difficile à

déterminer : le « chemin gaulois » pavé sur 750m sous Morteville en direction du Col des

Charbonniers ; la voie pavée sur 750 m entre la ferme du Cadet et le Col du Stalon ; la voie du

Gresson par le Col des Charbonniers et la chapelle Botiotte, pavée du côté Alsacien certainement au

16ème siècle. Certaines voies, constituées de pavés sur poutrages en bois, pourraient être fort

anciennes.

La Tête du Seux en surplomb de l’église de Fresse

Le lieu-dit intrigue : fait-il référence à Uxello = hauteur en celte ? Sa morphologie a-t-elle donné lieu à

l’implantation d’un petit oppidum, habitat fortifié de hauteur sur une butte aux flancs raides, séparée

du reste de la montagne par une dépression qui aurait pu être accentuée en un fossé défensif, comblé

ultérieurement ? Le fait est qu’il domine la confluence de la Moselle et du ruisseau de la Colline par

un dénivelé d’une quarantaine de mètres.

Dans les proches environs, deux autres toponymes similaires sur une sitologie identique, sont à noter :

le Haut de Seu sur les hauteurs ouest du Thillot, à la jonction de la vallée de la Moselle et de la vallée

du Ménil, formant également un éperon détaché de la montagne par une petit dépression ; la Tête du

Seu dans la vallée du Ménil, à la confluence du ruisseau du Ménil et du ruisseau des

Granges/Kinsmuss, formant une butte au milieu de la vallée, bordée en amont et en aval de toponymes

en référence à une voie ancienne (ex : Charrière, Pont Charreau, …).

La Tête du Tertre au coude de la Moselle

Contournée par la Moselle, cette hauteur est entourée sur les ¾ de son périmètre par le cours d’eau, et

séparée du reste de la montagne par un petit col, dans lequel une ancienne voie pavée est mentionnée

dès 1634, au moment de son remplacement. Il comporte une levée de terre de 78m / 27 m, autrefois

sur 34.5m avant l’élargissement de la route, donnant lieu à l’hypothèse d’un ancien « camp romain ».

B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité

-I- Avant le 17ème siècle : quelques éléments d’information

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 57

Le Col de Bussang est mentionné pour la première fois en 1246 sous le nom d’Estée. Il disposait

d’un péage mentionné en 1276 sous le nom Pertuis d’Estaye. Le « Château d’Estaye » est mentionné

et dessiné sur la carte des Hautes Chaumes que Thierry Alix a réalisé pour le « Dénombrement des

Duchés de Lorraine » en 1594. Il semble apparaître en amont des sources de la Moselle. Le n° 30 du

Bulletin de la Haute Moselle mentionne qu’en 1610 apparaît la mention de la réutilisation des pierres

du château pour la construction des bâtiments des Sources Minérales par le Duc de Lorraine. En

1779, les ruines du château, donc encore existantes, sont appelées Mosello, ou Mossello en l’An IX.

La carte de 1707 mentionne « Trou de Taille Pertusa Rupes » , celle de Naudin « Château de Taillé

ruine », celle de Cassini « ruine de Mosellot » nettement situé au sud des sources de la Moselle).

L’hypothèse a été émise d’un site défensif en ce lieu, qui reste pour l’instant difficile à localiser

précisément.

- Sur la butte de 812 mètres au déboucher du vallon de Petit Gazon, Charles Kraemer émet

l’hypothèse d’une tour de bois entre les 10ème et 12ème siècles, dans le cadre de ses recherches sur les

ban et château de l’église de Remiremont.

- Une ferme dénommée « Laula » est située dans la Colline de Fresse, près du petit col de la

Croix de Fresse, qui fait face au col de Bussang. Ce terme est peut-être en lien avec « aula », la

cour de ferme en latin. On peut noter l’alignement du Col des Vès, du Col de la Croix de Fresse et

du sommet de la Tête des Allemands qui domine le col de Bussang.

-La ligne de crête ayant servi de frontière entre l’Alsace et la Lorraine durant des

siècles constitue un autre paysage riche en significations historiques. Ainsi, les bornes frontières du

duché de Lorraine, de l’abbaye de Remiremont, de l’abbaye de Murbach, et des bornes énigmatiques

(points géodésiques des relevés de la carte d’Etat Major ?) jalonnent l’ancienne frontière des

sommets vosgiens.

Problématique de gestion paysagèreLes paysages concernés par les occupations mésolithiques, néolithiques,

protohistoriques, antiques et du Moyen Âge, sont encore trop méconnus. Une vigilance

lors des travaux d’aménagements serait souhaitable, car leurs enjeux culturels sont

importants. Ils offrent des opportunités de valorisation pour les loisirs de découverte et

le tourisme.

B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité

-I- Avant le 17ème siècle : quelques éléments d’information

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 58

Carte de 1707

La carte de 1707 donne un aperçu d’une

voie militaire en rive droite de la Moselle

(pour la partie située dans l’aire d’étude),

qui pourrait correspondre au moins

partiellement au tracé de l’ancienne voie

romaine.

La présence d’une ancienne voie romaine

confère aux paysages concernés une

notoriété dont les projets de valorisation

pourraient tirer parti.

La voie apparaît résolument en rive droite de la

Moselle de sa source jusqu’au Thillot, s’éloignant

du bourg de Saint-Maurice par les hauteurs (par

l’ancienne voie pavée du Col du Lait ?).

Près du Col de Bussang, le tracé mentionné sur la

carte reste incertain, puisqu’il diffère de la source

de la Moselle et du château de Trou de Taillé

limitrophe. La voie passait-elle par le vallon de la

Hutte, ou bien la source de la Moselle était-elle

située dans le vallon de Séchenat ?

De multiples lieux-dits font référence à l’ancienne

voie romaine, dont Etrée (Estraye), Strata Via à

Ramonchamp.

L’analyse paysagère au travers des cartes anciennes

B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité

-I- Avant le 17ème siècle : quelques éléments d’information

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 59

L’ancien château

d’Estraye (ancien nom du

Col de Bussang) apparaît

sur la carte de 1594

1246 : première mention du col de Bussang,

sous le nom de Pertuis Estée, probablement

issu d’Estraye et de Via Strata, nom donné à la

voie romaine.

Fayling est l’ancien nom donné à la haute

chaume du Drumont

1276 : Mention du péage d’Estraye

1594 : apparition du château d’Estraye sur la

carte de Thierry Alix

1610 : mention des ruines du château utilisées

pour la construction des sources minérales par

le Duc de Lorraine

Cartes de Cassini fin 18ème siècle : mention du

château en ruine, montrant ainsi que toutes les

pierres du château n’avaient pas été utilisées.

Carte de Thierry Alix de 1594

Sur le site des anciennes sources

minérales

L’aspect d’un mur de soutènement

construit en pierre sèche à partir de boules

de granite fractionnées et stabilisées avec

des éclats, pose question: s’agirait-il d’un

élément de construction réalisé avec les

pierres de l’ancien château au 18ème siècle

?

B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité

-I- Avant le 17ème siècle : quelques éléments d’information

Page 26: A- Structure et richesses des paysages naturels · 2°Les ouvrages hérités de divers usages de l’eau, et notamment les ouvrages hydrauliques utilisant la force motrice de l’eau

Des possibilités

d’anciennes places

fortes

1. Un habitat de hauteur gaulois au Seu

de Fresse, de type oppidum ?

2. La plate-forme énigmatique sur la Tête

du Tertre de 78 / 34.5m : un « camp

romain » ?

3. Une ancienne tour de bois entre les

10ème et 12ème siècle, sur le verrou

glaciaire du vallon du Petit Gazon (cf.

étude de M. Kraemer sur les bans et

châteaux de l’église de Remiremont)

4. Un château de pierre à proximité du

Col de Bussang, dont le péage est

mentionné en 1276 sous le nom

Pertuis d’Estaye et dont le château

apparaît sur la carte des Hautes

Chaumes que Thierry Alix a réalisé

pour le « Dénombrement des Duchés

de Lorraine » en 1594.

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 60

Un possible tracé de la voie romaine sur le Chemin de

Maxeraumont (Haute Hardoye), visible depuis le Seu.Seu de Fresse

B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité

-I- Avant le 17ème siècle : quelques éléments d’information

1

2

3

4

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 61

La Tête du Tertre sur la limite entre St-Maurice et Fresse était dénudée

autrefois. Aujourd’hui, elle est recouverte de forêt.

B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité

-I- Avant le 17ème siècle : quelques éléments d’information

La Tête du Tertre forme un

promontoire de vision majeur

au coude de la Moselle et face à

la vallée des Charbonniers qui

conduit aux hautes vallées du

Territoire de Belfort, et

notamment vers Plancher-les-

Mines, où s’était développée

une intense activité minière.

Ces vues ne sont plus possibles

aujourd’hui, avec le

développement des friches et

boisements.

C’est sur ce promontoire

qu’avait été implantée la borne

de visée pour le tracé du tunnel

projeté entre Urbès et St-

Maurice au début du 20ème s. Sur le Tertre est visible la plateforme rectangulaire de 78m / 34.5m, encore entière à cette époque.

Jusqu’au 19ème siècle

Actuellement

Plate forme empierrée

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 62

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B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 64

1° Les paysages au début du 18ème siècle : la carte de Naudin

1728 à 1739 (Cf. carte du Comité d’Histoire Régionale de Lorraine)

La carte des Naudin du début du 18ème siècle montre des vallées largement mises en valeur par

l’activité agricole, avec des prés de fauche le long de tous les cours d’eau, de vastes terres labourées

sur les versants et des forêts sommitales relativement réduites. Seules deux hautes chaumes y sont

dessinées : le Ballon de Servance dit « Ballon Bourguignon » ; et le Drumont dit « Vacherie ». Le

Gustiberg, côté alsacien, est appelé Trimont (en référence aux 3 crêtes du sommet ?).

Les chaumes du Ballon d’Alsace dit « Ballon Lorrain », du Gazon Rouge et des Neuf Bois,

englobées dans le vocable « Hauteur des sources de la Petite Moselle », existent mais

n’apparaissent pas sur la carte (cf. carte des hautes chaumes ducales).

La haute chaume du Drumont, dite Fayling, est mentionnée dans la cession des droits

d’exploitation de l’abbaye de Remiremont au Duc de Lorraine en 1560. La haute chaume du

Neuf Bois, dite Neuveldin, est mentionnée dans son amodiation par le Duc Charles III à la

communauté de Gérardmer en 1580 (80 bovins). La chaume de Rouge Gazon faisait

probablement partie des Neuf Bois. Sa mention spécifique apparaît en 1716 à propos de la

construction d’un bâtiment. En 1787, les hautes chaumes font partie des domaines royaux. Les

fermes de la Jumenterie, du Rouge Gazon et du Ballon de Servance sont reconstruites, avec

murs enduits à la chaux et bardeaux de bois sur les toitures et sur certaines façades afin de

résister aux intempéries. Ces bâtiments n’existent plus aujourd’hui. La marcairerie du Neuf

Bois est la seule marcairie du 18ème siècle encore existant, bien que délabré, d’où son grand intérêt.

Même si les bourgs de Bussang, St-Maurice et Fresse ont périclité après l’essor minier, comme

l’indiquent les commentaires de voyage du minéralogiste Monnet, la carte des Naudin montre

toutefois que leur emprise s’est maintenue (entourée de haies). S’y ajoutent de multiples fermes

dispersées sur les versants, ouvertes sur leur environnement. Un seul moulin est mentionné, celui de

Fresse. Un seul étang y apparaît : celui de Presle à Saint-Maurice.

A noter que la Moselle était appelée Petite Moselle (la Moselotte étant nommée Grande Moselle ! ).

B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité

-II- Les paysages au 18ème siècle

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Le paysage entre 1729 et 1739 au travers de la carte de Naudin

1. Des paysages très

ouverts par l’activité

agricole

Les parties les plus

hautes, à l’Est, sont

boisées, hormis les hautes

chaumes (Drumont, Ballon

« Bourguignon » ; mais

Neuf Bois, Gazon Rouge

et Ballon d’Alsace

n’apparaissent pas

exploités : oublie du

cartographe ou abandon

momentané ?)

2. Un important taux de

fermes dispersées, et

des bourgs entourés

d’une couronne verte

3. Les sources sont un

trait d’identité marquant

des limites Est, nommées

« Hauteurs des sources de

la Petite Moselle .

B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité

-II- Les paysages au 18ème siècle

La dénomination « Basse de Fresse » et « Basse des Charbonnier » précède l’appellation « Colline de Fresse » et « Colline des

Charbonniers » pour ces vallées, comme si une vision à partir des hauteurs avait été privilégiée dans un premier temps, avant la

vision à partir du fond de la vallée. Cette évolution étymologique mériterait d’être analysée pour en interpréter la signification.

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 66

2° Les paysages à la fin du 18ème siècle au travers de

la carte de Naudin 1756 à 1789

La carte de Cassini représente plus fidèlement la localisation générale des éléments

du paysage, notamment ceux ouvrant droit à des levées d’impôts, mais elle est plus

imprécise quant à l’usage du sol. Les villages y sont mentionnés de façon

symbolique, de même que l’habitat dispersé, dont le relevé semble incomplèt.

La « route de Basle » constitue l’axe structurant de cette carte. Elle apparaît avec le

symbole de route empierrée, bordée d’arbres. La voie principale a été modifiée en

amont de Bussang, de façon à ne plus franchir un méandre de la Moselle. Elle se

cantonne donc à la rive droite de la rivière. Les lieux de franchissement de la

Moselle sont situés en amont de St-Maurice et au niveau de Pont Jean, comme sur la

carte de Naudin, soit de part et d’autre de la Tête du Tertre. Dans la Haute Vallée de

la Moselle, c’est le seul endroit où la voie est en rive gauche de la rivière, où la

rejoint la voie venant du Territoire de Belfort.

En effet, un autre axe important, créé en 1751 par les Pont et Chaussée, en

remplacement d’une voie plus ancienne, relie St-Maurice à Giromagny par le Ballon

d’Alsace, faisant de St-Maurice un carrefour important, où l’hôtellerie semblait

particulièrement appréciée selon les chroniques de voyage du minéralogiste Monnet.

Une voie plus ancienne semblerait être passée par le Col de Stalon, ou par

Morteville, faisant de St-Maurice un carrefour depuis fort longtemps.

Fresse, St-Maurice et Bussang sont mentionnés comme paroisses sur la carte de

Cassini et apparaissent déjà comme des bourgs bien achalandés, ce que nous avait

appris l’histoire minière du secteur. S’y ajoutent cinq hameaux : les Huttes et

Lamery à Bussang, le Village de Fresse (lieu le plus ancien de la commune, face

auquel un pont sur la Moselle est noté), la Hardoye et Pont Jean. Cette armature

urbaine est complétée par quelques grandes fermes dispersées, et de multiples

granges et grangettes notamment dans la « Colline de Fresse » et dans la « Coline

des Charbonniers », nouvelle dénomination de ces vallées.

B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité

-II- Les paysages au 18ème siècle

Page 33: A- Structure et richesses des paysages naturels · 2°Les ouvrages hérités de divers usages de l’eau, et notamment les ouvrages hydrauliques utilisant la force motrice de l’eau

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 67

2° Les paysages à la fin du 18ème siècle au travers de la carte de Naudin 1756 à 1789

L’activité préindustrielle apparaît fortement implantée à Saint-Maurice, 5 moulins

étant notés dans la vallée des Charbonniers, dont une scierie et une fonderie. Au

16ème/17ème siècles, c’est en effet à Saint-Maurice qu’étaient situées les fonderies

pour traiter le minerai local. Deux moulins sont notés à Fresse, l’un dans le cœur de

village actuel, l’autre au Village de Fresse.

Une galerie de mine est mentionnée sur la carte au cœur de la Colline de Fresse,

probablement vers le lieu-dit « Les Pierres ».

A noter également une mention plus inhabituelle concernant un « Entrepos des sels »

à St-Maurice. Cette mention apparaît sur la Tête du Tertre, mais pourrait désigner un

lieu proche. La vallée de la Moselle était en effet située sur les routes du sel, issu de

longue date du lieu d’extraction des environs de Marsal (Pays des Etangs) en

Lorraine, et dispatcher à longue distance. Le sel était donc entreposé à Saint-

Maurice, lieu de forte activité de traitement du minerai, et au carrefour de la grande

voie Trêve/Bâle, au niveau d’un embranchement vers Belfort.

Quant à Bussang, les « eaux minérales » et sources de la Moselle y sont

mentionnées, ce qui souligne leur importance dès cette époque.

Une curiosité toponymique : les « Basses » deviennent des « Collines »Les vallons sont appelés « Colline » de Fresse à Bussang dans la vallée de la Moselle,

dénomination utilisée également dans les hautes vallées jusqu’à La Bresse en passant par Le

Ménil et Ventron. Cette dénomination n’a pas été notée ailleurs. Le terme « Basse » utilisé

sur la carte de Naudin, plus ancienne, s’est maintenu dans le vallon de Petit Gazon à Bussang

et autour de la Tête des Champs à Le Ménil. Ainsi, ce changement de dénomination pourrait

être interprété comme un changement de lieu à partir duquel le paysage est désigné : désigné

à partir des sommets, les vallons deviennent des « Basses » ; désigné à partir de la vallée de

la Moselle, les vallons deviennent des « Collines ». Pour comprendre la réalité de l’évolution

de cette toponymie, des analyses plus fines seraient nécessaires.

B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité

-II- Les paysages au 18ème siècle