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Ordre Ecossais des Chevaliers du Saint Temple de Jérusalem L’Abraxas Numéro 4 Avril - Mai - Juin 2014 Edito du Grand Maître La fête de Saint Hilaire, à cause de l’acceptation des règles L’Ordre de De Molay aux USA

Abraxas n4

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Ordre Ecossais des Chevaliers du Saint Temple de Jérusalem

L’Abraxas Numéro 4 Avril - Mai - Juin 2014

Edito du Grand Maître

La fête de Saint Hilaire, à cause de l’acceptation

des règles

L’Ordre de De Molay aux USA

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Editorial du Grand Maître Spécificité spirituelle de la S.O.T. La fête de Saint Hilaire, à cause de l’acceptation des

règles

L’Ordre de De Molay aux USA

L’Ordre Ecossais des Chevaliers du Saint Temple de Jérusalem est représentatif de ce qu’il renferme au sein de ses rituels et de sa construction maçonnique. C’est un Ordre initiatique qui est une marche vers l’éveil en toute quiétude et qui est inscrit dans le monde.

Notre Ordre revendique l’esprit du Temple et se propose, dans un cadre maçonnique et chevaleresque qui lui est propre, de défendre la mémoire des Chevaliers de l’Ordre du Temple et d’en promouvoir ses valeurs, qui sont :

Les vertus théologales : la foi, l'espérance et la charité. Les vertus cardinales : la justice, la tempérance,

la prudence et la force. Les vertus maçonniques : l’obéissance, le silence,

la constance, la fraternité, le sens des responsabilités, la grandeur d’âme et la sérénité face à la mort. Les vertus chevaleresques traditionnelles : la

noblesse, la bonté, l'humilité, le courage, l'amour spirituel, la fidélité et l’honneur.

Les capitations annuelles de l’Ordre se montent à 20 euros pour les Loges symboliques (Apprenti, Compagnon et Maître) auxquels s’ajoutent, pour les Frères et Sœurs concernés, 30 euros pour les Loges de nos hauts grades. La croix de l’Ordre est une croix templière rouge émaillée sans inscription.

Cette croix est portée par les seuls Chevaliers du Temple de l’Ordre dans l’Ordre Intérieur.

Eglise du Saint Sépulcre Jérusalem

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Voici entre vos mains le numéro 4 de

notre revue l’Abraxas et je vous en sou-

haite une bonne lecture et un

enrichissement personnel et « sans cause ».

Ce numéro va vous transporter au cœur de notre maçonnerie de type

« templière », avec la découverte de notre

spiritualité.

Nous ne répéterons jamais assez que nous

sommes une Maçonnerie de type

Continentale Initiatique, Traditionnelle et

Spirituelle.

Au sein de votre avancement dans notre rite, on aperçoit « la grande Lumière » qui commence à se lever, un voile cachant

les arcanes de notre cœur se soulève pour laisser la place à celui que nous sommes

vraiment.

Le profane qui entre dans notre Ordre va pouvoir avancer avec sa propre intelligence et avec sa propre spiritualité.

Il va pouvoir mettre sa liberté à son

service et rentrer dans la structure de son âme.

Par sa vie maçonnique il va apprendre que le franc-maçon doit se distinguer des

autres hommes par sa droiture et son

amitié envers ses Frères et Sœurs, sa manière de penser libre et volontaire, par

l’évolution de sa manière de vivre et de

respecter touts les êtres de l’univers, que le mal a autant son bon côté que le bien

peut avoir son mauvais côté et que tout ce

qui est soumis au hasard et aux

changements extérieurs ne peut rien apporter à notre vrai bonheur.

Il prendra conscience du sens qu’il porte à sa vie, à l’obéissance, au silence, à la

constance, à la fraternité, aux sens des

responsabilités, à la grandeur d’âme et à

la sérénité face à la mort .

Sa vie sera sereine grâce à sa façon de

vivre qui se fait jour et sera plus facile grâce à la méfiance, comme mère de

sûreté, à sa vigilance, en son attention en

l’art de paraître céder en se soumettant en s’accompagnant des effets du temps, en la

maîtrise à supporter les revers, en

l’aptitude à entreprendre et surtout il

devra gagner la considération des profanes par son comportement juste et

courtois. Et grâce à son courage digne

d’un lion, à son adresse , à sa façon de

vivre dans le monde il arrivera aux portes

de la chevalerie spirituelle, point ultime de

notre quête spirituelle. Et la grande finalité de son travail lui

permettra d’approfondir les mystères de l'Ordre, sans toutefois en rechercher,

acquérir ou retirer vanité.

« Vaste programme » avait dit un Grand personnage du XXème siècle, certes je ne peux le nier, mais il apporte à tout maçon

digne de ce nom une grande sérénité

laissant apercevoir parfois une réelle « félicitée ».

Le Sérénissime Grand Maître de la III° Province de l’Ordre

Eques Professus a Sancto Jacobo

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Ceux, maçons ou profanes, qui par curiosité, se sont penchés sur l'Ordre maçonnique Illustre de la Stricte Observance templière, voulue par le baron de Hund, notent que cette dernière dégage une spiritualité certaine. Mais d'abord, se pose cette question : pourquoi cette spécificité par rapport aux autres obédiences ou régimes ? La réponse, limpide, se situe dans son intitulé : « La Stricte Observance templière ». En effet, cette Maçonnerie, chevaleresque dans ses hauts grades, ne peut se départir, sans renier son essence, de cet idéal spirituel, à savoir être au service de Dieu, de la veuve et de l'orphelin, ce qui était l'âme de la chevalerie primitive. D'autre part, la chevalerie monastique, insistant encore plus - cela est tout à fait normal - sur le plan déiste, sa spécificité première, conforte cette orientation particulière qui lui est propre. L'adjectif « templier » donne donc tout son sens à cet ancrage en une croyance. Bien que vécue de nos jours dans une connotation spéculative, elle ne pouvait pas, sous peine de se renier, abandonner cet idéal qui jus t i f ie so n caract ère « templariste ». Notons ce qui pourrait apparaître pour certains comme un paradoxe vis-à-vis de la S.O T. En effet, si la plupart des obédiences maçonniques, lors de la cérémonie de réception d'un profane, dans le rite de l’aban-don des métaux sur les parvis, affirme cette prédominance du spirituel sur la matière, peut-on à

l'affirmative. Par là, il marque sa spécificité déiste, ce qui est primordial pour ceux qui voient leur Maître de Loge, étant impérativement Chevalier, arborer au col la croix templière de l'Ordre. Car cette croix, poteau stylisé du divin Crucifié, marque la fidélité aux valeurs d'abnégation et de croyance en un Dieu trinitaire, que nous transmirent au-delà des siècles nos preux ancêtres qui l'adoptèrent et la portèrent sur leur fière poitrine. Subissant pour elle les pires sévices et la mort sur les brasiers séculiers de Philippe le Bel ; et ce, au nom et pour le Christ, comme Jacques de Molay, dernier Grand Maître des temps anciens, afin de ne point renier la substance même de leur idéal. Comment ne point y adhérer de cœur et d'esprit, sous peine de rendre caduque notre spécificité maçonnique et l'union intemporelle et mystique des martyrs du bûcher et du divin Martyr de la croix. Cette croix même (notre symbole) au pied de laquelle le Galiléen confia, dans un dernier souffle, sa propre mère à son disciple préféré, le futur visionnaire de l'Apocalypse, dont le sublime message d'amour et d'espérance s'inscrit pleinement dans notre pensée maçonnique. De plus, le Maître de Loge, à la Stricte observance, pose son épée sur la Bible ouverte sur le prologue de l'évangile de saint Jean, comme pour signifier qu'il en défend son contenu et l'espérance en une Jérusalem céleste. Serait-il primordial, voire indispensable, d'ouvrir un

proprement par ler de spiritualité ? Y voir plutôt un ésotérisme profond paraissant peut-être plus approprié, par le fait même, qu'en général, elle laisse, de plus, le récipiendaire libre de croire ou de ne pas croire en un Grand Architecte de l'Univers qui souvent, d'après les rituels, préside à cette initiation, mais ) mais à qui on dénie une existence réelle. La Stricte Observance, dans cette rigueur toute templière qui est sienne, appelle le Grand Architecte de l'Univers par le nom sous lequel il apparaît dans la Bible et les Evangiles : Dieu tout simplement ! Evangiles sur lesquels, d'autre part, tout profane lors de sa réception, prête serment. Donc, explicitement, sans faux-semblant, le divin Créateur est nommé par son nom. En effet, faire référence à celui auquel on serait libre de croire ou non sans le nommer deviendrait, pour ceux qui sont épris de l'idéal templier, pour le moins fallacieux. Cela ressemblerait plus alors à une représentation théâtrale qu'a un acte intimement vécu au plus profond de soi. Un Maçon ne joue pas, il vit une expérience ésotérique, sous les auspices, la férule, la tutelle, le regard, (je laisse libre choix du vocable) de ce fameux Grand Architecte de l'Univers. Pour l'Ordre illustre qui revendique une filiation spirituelle avec les pauvres soldats du Christ, poser la question, c'est répondre par

pourraient y voir un diktat religieux, nuisant à la sacro-sainte liberté de pensée de tout Maçon libre. Qu' ils soient rassurés ! Sans rien lui dévoiler de ses fameux« secrets maçonniques», tout impétrant, prévenu de cette spécificité par son parrain, n'est donc point pris au dépourvu puisqu'il est averti, au départ, du côté «spirituel» de l'Ordre. Libre à lui de prétendre y adhérer ou non ! Car, pour tout Franc-Maçon, il est essentiel de vivre en accord et en harmonie avec ses pensées et son idéal. Alors, lors de sa réception, à l'injonction du Maître de Loge, l'Orateur, donnant lecture des neuf points qu'un Franc-Maçon doit penser de la Franc-Maço nne r ie , co nf i r mera définitivement au nouveau Frère le penchant déiste de sa Loge, bien qu'il y soit interdit tout prosélytisme à ce sujet comme

jours que la Stricte Observance a franchi le pas mais dès ses origines. Alors, même si elle a vu le jour en pays germanique, où le protestantisme était et est des plus répandu, le baron de Hund selon ses propres mémoires, (dont la Loge Minerva de Leipzig conservait le manuscrit avant la deuxième guerre mondiale, mais dont on ignore où il se trouve aujourd'hui.), fin 1742 ou début 1743, donc à l'âge de 20 ou 21 ans, se convertit au catholicisme lors d'un voyage à Paris. On comprend peut-être mieux alors que, dans la Stricte Observance dont il fut le zélé instigateur, une notion plus que déiste, osons enfin le mot « chrétienne » de par son coté templier, réserve la place unique et centrale à la croyance en un Dieu régissant l'univers ! Certains esprits chagrins

Evangile à chaque tenue, si l'on n'adhérait peu ou prou à son contenu, laissant à chacun, bien e n t e n d u , s a l i b e r t é d'imprégnation. Sinon défendre les armes à la main ce en quoi l'on ne croirait point ne deviendrait-il pas caduque ou obsolète ? Mais, le Maître de Loge n'est point le seul à devoir préserver cette identité. C'est à l'Aumônier, en premier, dont la fonction est cléricale (le vocable parle de lui-même), comme il apparaît dans le Manuel d'instruction à l'usage des Frères de la IIIème province de l'Ordre, qu'il appartient de veiller à l'instruction morale et à la direction spirituelle des Frères, « dans la fidélité à la sainte religion chrétienne ». Ce n'est point seulement de nos

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Se dévouer, oui, mais à quoi? Telle est la question qui habite nos cœurs, ou le devrait. Pour les Templiers la chose était simple en raison de leur mission initiale: au nom de Dieu, au service des pèlerins, ils versaient leur sang afin d'assurer la sauvegarde de ceux qui venaient se recueillir sur la terre, sacrée à leurs yeux, du Rédempteur, du Sauveur de leurs âmes, le Christ. Ce nom commence à éclairer alors l’obscurité du terme « en trois personnes » qui préside à l’article 1 des statuts de notre Ordre. Ce Nazaréen, dont l'existence terrestre indubitable, mentionnée par des historiens romains attestant de sa crucifixion, fut mortel donc, comme tout homme, mais sa spiritualité unique (entendons par-là l'unicité de l'Esprit), cette originale osmose, cette totale fusion en l'Esprit éternel et initial, bannissant toute dualité même symbolique, en fait donc

en politique. Dans tous statuts, règlements, les articles se déclinent, mais, il est vrai que c'est avec le premier article, en général, que le rédacteur tente de donner l’ossature, l’essence même, la signification profonde de toute la suite des textes. Premier article qui dirige, habille et coordonne dans l'harmonie les suivants et qui sera donc le seul que nous traiterons en ces lignes, puisque, par sa nature, il détermine et oriente tous les autres pour leur donner vie et plénitude. Qu'entend-on le soir de sa réception dans le silence de son cœur, à la Stricte Observance ? Une phrase simple, sans emphase et qui pourrait passer aux oreilles d'un profane pour anodine et sans fondement, dans ce monde qui nous cerne hors des portes du Temple : Un Frère ou une Sœur doit se dévouer en

entier à Dieu, seul en trois personnes. Ces trois derniers mots donnent un éclairage particulier à la sobriété de ce texte : « seul » et « en trois personnes » ; deux mots qui lui donnent par delà le temps tout son sens, car héritier spirituel des pauvres soldats du Christ, l'Ordre se devait d'en perpétuer la tradition, dans sa symbolique spirituelle. Se dévouer en entier à Dieu seul : comment se dévouer, se mettre au service exclusif d'un Etre suprême que nous ne pouvons côtoyer, apercevoir, contempler et dont l'absence physique nous prive d'une cohabitation dirigiste, dont le comportement humain serait certes d'une exemplarité féconde, nous facilitant tellement la tâche quelle en perdrait toute sa grandeur, privée de l'abnégation volontaire et libre au profit d'une tutelle dévalorisante.

une part intégrante et intégrée du Dieu unique. Si pour les Templiers de jadis donner son sang était se dévouer en entier à Dieu seul, de nos jours, puisque nous pouvons fouler la terre d'Orient et que le glaive n'est plus la seule sauvegarde de nos personnes, c'est donc, dans une tout autre optique qu'il faut interpréter ce commandement essentiel de l'article 1er, tellement simple, en vérité, qu'il faut se faire violence pour le pratiquer dans sa quotidienneté. Comment le définir d'un seul mot aujourd'hui ? AMOUR ! Tout simplement : AMOUR ! Le réel message du Christ. Amour qui est abnégation, fraternel et enrichissant, amour seul qui transcende, celui qui fait que l'on porte un regard attentif et humain sur tous. Sans sectarisme réducteur pour ouvrir son cœur à la misère morale des autres par une écoute attentive mais combien réconfortante et vivifiante. « Donnez-moi un levier et je soulèverai le monde. » Pour nous, Maçons, il n'est point d'autre outil pour cette œuvre d'amour qu'est le dévouement entier à Dieu. Alors quel est-il ce levier, cet instrument, ce vecteur permettant, comme par magie, le dépassement de soi ? Rien ! Rien de tangible. Rien qu 'une présence , informelle certes, mais ô combien agissante, pour que guidés par elle, nous acceptions de nous mettre au service des autres, comme en ce lointain an de grâce 1118, quand Hugues de Payns, suivi de ses frères, se mit au service des pèlerins pour leur sauvegarde, guidés par l'Esprit

qualifiables de matériels et dont les valeurs peuvent être communes à toutes les obédiences maçonniques. Seul, le neuvième et dernier article des statuts vient clore, comme un contrepoint, en un ultime écho humaniste, et légitimer la substance profonde du premier, à savoir : « Tout Frère de l'Ordre doit s'attacher à pratiquer avec beaucoup d'honnêteté les 7 œuvres de miséricorde qui premièrement furent établies si grandes et si belles pour l’amour de Dieu et des pauvres ». Œuvres bannissant la futilité du monde et tout ce qui n'est pas primordial, pour nous offrir l'essentiel, la possibilité de poser un regard réceptif d'amour et de fraternité qu' il nous faut apprendre à porter, au nom de Dieu et de son amour des hommes, sur tous nos Frères et Sœurs, égaux devant lui comme en tout Temple où nous nous réunissons. Car souvenons-nous en tous : même si notre vêture maçonnique, au décorum pompeux et futile, nous donne de la stature, seule notre espérance en le Grand Architecte, qui est Dieu, nous donne de la grandeur. Mors omnia aequat (devise de la Vème Province, dite de Bourgogne): la mort (terrestre) nivelle toutes choses, sans l'espérance de l'éternité infinie du divin Créateur !

C-R d'E.

saint. C'est lui le levier, cet agent agissant invisible de par son essence, car divin Esprit. Un, indivisible, unique et à la démarche trinitaire. Manifesté à Moïse en une nuée de feu, comme Créateur, Architecte éternel de toutes choses ; manifesté dans l'abnégation et la passion de l'Ecce Homo, celui qu'avec nos pauvres mots nous appelons le Fils ; manifesté, enfin par l'Esprit saint, dans la sapience, par exemple, de saint Bernard de Clairvaux. Trinité, certes, par ses aspects extérieurs, mais unique quant à sa qualification. Telle symbole si riche au cœur des Maçons de la S.O.T. qui devinent en un triangle la parfaite harmonie de l'unité trinitaire. C'est ainsi que nous pouvons peut-être, malgré les restrictions de notre pauvre entendement, concevoir avec plus d' acuité cette symbolique de Dieu, seul en trois personnes ; seulement, si nous n'entendons pas automatiquement par personnes des entités physiques, mais au contraire, une présence forte et représentative d'un état d'être («être» étant à entendre, non comme existant réellement, mais pleinement !). Alors, dans son contenu succinct, d'une simplicité verbale toute templière, l'article premier des statuts incarne, à lui seul, la spécificité de la Stricte Observance voulue par le baron de Hund et dont la IIIè Province, dite d' Occitanie, perpétue en France le message templariste. Les autres points, codifiant les mœurs et la conduite des Frères et Sœurs, n'en étant que des faire-valoir ou des impératifs

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« reposa en paix, plein de vertus,» le 13 janvier 367. De nombreux miracles lui sont attribués, d'après la Légende dorée de Jacques de Voragine. Quand il sentit que sa fin approchait, il appela Léonce, un prêtre qu'il aimait beaucoup. […] Il éclata dans la chambre une très grande lumière, telle que les yeux du prêtre ne pouvaient la supporter. Et la lumière alla en s'affaiblissant peu à peu, et au moment qu'elle disparut, Hilaire trépassa en Notre-Seigneur. » Son disciple fut saint Martin de Tours qu'il installa à Ligugé en 361. Mais la dévotion à saint Hilaire commença avec Clovis, roi des Francs (481 -511 ), qui demeura très attaché à l'église Saint Hilaire de Poitiers, remontant au tout début du VIème siècle. « Alors que le roi Clovis, parvenu près de Poitiers, veillait dans sa tente, un globe de feu, issu de la basilique de Saint-Hilaire, vint se placer au-dessus de lui, comme pour l'inciter à combattre plus hardiment » (Grégoire de Tours). L'église fut placée sous le triple patronage des comtes de Poitiers, ducs d'Aquitaine, des rois de France (qui en étaient abbés laïcs) et, à partir de 1704, du pape. Dans son traité De Trinitate (livre 12, chapitre 5) se trouve la prière de saint Hilaire : « Que je garde toujours [Seigneur] ce que j'ai affirmé dans le symbole proclamé lors de ma nouvelle naissance, lorsque j'ai été baptisé dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit! » Ainsi, Saint Hilaire peut être considéré par la Stricte Observance comme un « frère » absent mais invité aux fête d'obligation de l'Ordre.

AB.

C’est en acceptant les règles qu'on peut se référer à saint Hilaire. Cette mise en perspective permet de prendre conscience que, parmi les sept fêtes de l'Ordre Illustre de la Stricte Observance, la Saint Hilaire est célébrée en quatrième position, le 14 janvier. Cela vient du fait que Carl Gotthelf, von Hund und Alten-Grotkau, appelé communément baron de Hund, fut l'instigateur et le « père » philosophique de la Stricte Observance. Il rédigea, avec trois associés, les textes primitifs et fit célébrer l’acceptation des Règles présentées par Hugues de Payens (ou Payns), au concile de Troyes « l'an de l'Incarnation du Fils de Dieu 1128, le 9ème de la fondation de la susdite chevalerie, à la fête de saint Hilaire ». C'est donc bien Hugues de Payens, né au château de Payns (près de Troyes) en 1070, mort en 1136, fondateur de l'Ordre du Temple en 1118 (ou 1119), qui élabora la règle primitive devant régir l'Ordre. En fêtant la Saint-Hilaire, les frères et sœurs prennent conscience que

ce saint est aux origines de tous les statuts et règlements de la Stricte Observance. Cette référence doit les motiver à l’acceptation totale des règles qui sont : le silence, l'obéissance, la fraternité d'armes, la tolérance, la dévotion totale à Dieu, être de bonnes mœurs, l'assiduité, la stricte observance desdites règles et la stricte obédience aux supérieurs de l'Ordre. Autant d'éléments qui règlent la vie et la liberté du maçon de franche pierre. Saint Hilaire naquit à Poitiers, en Aquitaine, l'an 315, de parents riches et nobles. Son père était sénateur de l'Empire romain et lui fit faire de bonnes études. A l'âge adulte, il prit épouse et eut une fille, Abra. Nommé évêque en 350, il est surtout connu pour sa lutte contre l'arianisme, en 355. L'arianisme combattait l'unité et la consubstantialité des trois personnes de la Trinité et soutenait que le Verbe, tiré du néant, était très inférieur au Père. Il regardait Jésus-Christ comme

e s s e n t i e l l e m e n t parfait, mais il niait sa d i v i n i t é . C e t t e doctrine, prêchée vers l'an 323, par Arius, prêtre rattaché à l’Egli-se d'Alexandrie, fut condamnée au concile de Nicée (325). Entre 356 et 360, saint H i l a i r e , p o u r approfondir sa foi et rédiger un traité sur la Trinité, s'exila en Phrygie (Asie Mineure). Il fut considéré comme le premier « docteur » de l'Eglise latine d'Occident par le pape Pie IX en 1852. Il

C'est le 24 mars 1919 que trente et un garçons se réunirent, après avoir choisi le nom de De Molay, dans le Temple du Rite Ecossais de Kansas City (Missouri) et c'est pour eux qu'à la demande du

Frère Frank S. Land le Frère Frank A Marshall écrivit, au tout début de l'été 1919, le rituel. Le Frère Marshall, honoré à la fois par le Rite Ecossais et le Rite d'York, était, avec le Frère Land, qui appartenait à la loge « Ivanhoe n° 446 » travaillant au Rite Ecossais Ancien et Accepté, membre du « Conseil De Molay », de la Vallée de Kansas City, dont il devint Commandeur. Il s'agissait d'un « Aréopage » de « Chevaliers Kadosch », trentième degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté, dont le titre complet, en France, est « Grand Inquisiteur, Grand Elu, Chevalier Kadosch, ou Chevalier de l'Aigle blanc et noir » et le rituel, en partie, « templier ». « Peut-être, écrivit le Frère Marshall, ma plus grande tâche au début fut-elle d'éviter la phraséologie maçonnique, car dans les premiers jours la peur de copier la Maçonnerie fut vraiment réelle et il y eut une opposition

Jacques de Molay et Guy d'Auvergne liés au même poteau sur le bûcher « en symbole final de leur fraternité » ; c'est dans la troisième que l'Orateur prononce une courte allocution qui met un point final à la scène de la première section ; enfin, au cours de la quatrième, le candidat, après avoir prêté serment, reçoit les mot, signe et attouchement de l'Ordre. Tout Chapitre de l'Ordre de De Molay est ouvert aux garçons qui ont entre treize et vingt et un ans, qui croient en Dieu et révèrent son saint Nom. Le but que se propose l'Ordre est « exclusivement charitable et éducatif» : il « communique, promeut et encourage la moralité, la charité, l'éducation, la religion, le bon civisme, pour perfectionner le sens de l'amitié, établir l'ordre et la tranquillité, encourager et promouvoir la prospérité générale ... » (Statuts, article I, section 3).

tout à fait définitive à quoi que ce soit qui eût suggéré un lien avec la Maçonnerie ou que [l'Ordre de J De Molay apparût comme une préparation pour de futurs Maçons. » Il n'en reste pas moins vrai que le rituel, dans les formules d'ouverture et de fermeture du Chapitre et dans la forme même des réceptions, apparaît comme fortement influencé par la rituélie maçonnique. Un Chapitre de l'Ordre de De Molay (Order of De Molay) confère deux degrés : un degré probatoire (lnitiatory Degree) et un degré dit « de De Molay » (De Molay Degree). Dans le premier, le candidat, après son serment, reçoit la « Couronne de la Jeunesse » et il lui est enseigné les sept vertus cardinales. Le second comprend quatre sections : la première est une scène retraçant la comparution de Jacques de Molay devant la commission inquisitoriale ; dans la deuxième, on peut représenter

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Une chose est affirmée par ceux qui semblent connaître certains ressorts secrets : c'est le rôle central joué par l'Ordre du Temple dans l'histoire médiévale de l'Occident chrétien tout entier. Voilà qui nous interpelle, car nous sommes membres de l’Ordre Ecossais des Chevaliers du Saint Temple de Jérusalem. Il faut relire les ouvrages de René Guénon pour mieux comprendre le rôle considérable des Templiers. Ainsi, il nous précise une spécificité que n'avaient pas les ordres hospitaliers : ils étaient non seulement les gardiens de la Terre Sainte, mais également les gardiens du « Centre suprême ». Leur fonction véritable revêtait ainsi un aspect mystérieux et métaphysique, c'est-à-dire situé au delà de leur propre tradition, le christianisme. Ils assuraient le maintien du lien de l'Occident chrétien avec ce « Centre suprême » mythique qui n'est autre que le lieu caché où est conservée intacte la Tradition primordiale.

Les Templiers furent donc le flambeau spirituel de l'Occident, flambeau dont la flamme était entretenue par la source même de toute spiritualité. Tant que leur ordre se maintint influent et actif, la civilisation chrétienne perdura, dans son esprit traditionnel intégral. Car, non seulement ils avaient cette fonction de gardiens du Centre suprême, mais, par voie de conséquence, ils étaient les dépositaires d'une influence spirituelle authentique et sans cesse vivifiée.

Nous, membres de l’Ordre Ecossais des Chevaliers du Saint Temple de Jérusalem, ne sommes plus des guerriers chevauchant vers la Terre Sainte. Il serait vain et ridicule de prétendre ressusciter l'Ordre du Temple tel qu'il existait. Il apparaît qu'il y a une disproportion entre ce qu'ils étaient et ce que nous sommes. Nous ne pouvons prétendre, comme nos maîtres du XIIIe siècle, être le pôle spirituel de l'Occident et les messagers du Centre suprême. Soyons assez lucides pour le reconnaître, notre action doit s'adapter à notre époque et prendre une autre forme, plus modeste.

Soyons fiers, cependant, de notre héritage et méditons ensemble sur le fait que nos maîtres représentaient la « substantifique moelle » de la Chrétienté. Nous la portons désormais en nous, elle nous vient du fond des siècles et du grand Saint Bernard. Cela nous donne gloire et honneur, certes, mais également une redoutable responsabilité. Nul doute que la providence divine, qui a voulu cette résurgence, nous réserve en vue de quelque mission, encore inconnue. Nous devons en être conscients, nous tenir prêts et, dans cette attente, travailler avec ardeur et foi à notre métamorphose intérieure.

Car nulle force ne peut vaincre l’Ordre !

Le Grand Prieur

Nous sommes très honorés de vous faire partager cette revue de l’Ordre Ecossais des Chevaliers du Saint Temple de Jérusalem. Notre Ordre, fondé le 1er avril 1995, vous invite à voyager au milieu des diverses informations qui vous aideront à mieux nous comprendre et apprécier notre démarche initiatique. « La Grande Loge écossaise d’Occitanie » suffragante de « L’Ordre Ecossais des Chevaliers du Saint Temple de Jérusalem » anciennement nommé Ordre illustre de la Stricte Observance Templière est un Ordre qui travaille les grades de la maçonnerie écossaise, de la chevalerie ainsi que les grades ultimes de nos rites. L’Ordre Ecossais des Chevaliers du Saint Temple de Jérusalem pratique les grades de la Stricte Observance du premier au dernier grade, ceux du Régime Ecossais Rectifié, et tout grade, système ou rite ayant quelque rapport avec son origine et son histoire. Nous sommes un Ordre maçonnique mixte pratiquant une maçonnerie dite écossaise,

des grades chevaleresques templiers mais aussi des grades dits « cléricaux ». Promenons-nous au milieu de notre recherche basée sur la spiritualité et la connaissance des symboles, laissons parler nos rituels et l’esprit de l’Ordre. Je vous cède maintenant la place et vous souhaite une bonne lecture.

Le Grand Maître Eques Professus a Sancto Jacobo

Directeur de publication : D.B Conception & réalisation : S.B. Les « cahiers de Pierre d'Aumont » constituent la revue d'étude de la Loge de recherches Pierre d'Aumont, relevant de la grande loge Ecossaise d'Occitanie, sous l'autorité directe du Grand Maître Provincial de la IIIème Province templière de l'Ordre. « Abraxas » en est un complément d’information.