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Par Maryse Fortier Éducatrice spécialisée (CISSS-‐programme déficience physique)
ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL (AVC)
Plan de présentation
• Comprendre les fonctions du cerveau • AVC /ICT et les types d’AVC • Le rétablissement de l’AVC • Les symptômes de l’AVC • Les effets de l’AVC • Les limitations qui perdurent dans le temps • L’équipe de réadaptation et leur rôle • La réadaptation • Les rapports de l ’équipe de réadaptation • Agir VITE-‐Apprenez les signes de l ’AVC • Questions?
Comprendre le fonctionnement du cerveau Pour comprendre comment un AVC touche une personne, vous devez savoir comment le cerveau normal fonctionne et comment les fonctions du cerveau sont organisées.
Le cerveau est un centre de commandement . Il gère toutes nos fonctions physiques, mentales et émotives. Ces fonctions comprennent:
• Le mouvement: les fonctions motrices et la coordination des mouvements. • La perception: la manière donc nous interprétons les renseignements transmis par nos sens. • Les sensations: comme le toucher. • La vision: la façon dont nous voyons • La cognition: la pensée, les souvenirs, la compréhension, la planification, le raisonnement et la
résolution de problèmes. • La communication: la parole et la compréhension • La personnalité: y compris les émotions et le comportement
Le cerveau et ses hémisphères
• Le mouvement (les fonctions motr i ces) e t l es sensat ions (fonctions sensorielles) du côté droit du corps
• Les fonctions scientifiques • Production et discrimination des
composantes du langage • L’expression, compréhension orale
et écrite • Calcul • Le raisonnement • Mémoire verbale • Logique • Activité d’analyse • Perception espace D
• Le s f on c t i o n s mo t r i c e s e t sensorielles du côté gauche du corps. • Les fonctions artistiques: musique, sensibilité à l’art, intuition, dessin, graphisme • La perception: saisir ce qui nous en tou r e e t l a c apa c i t é d e comprendre cette information • Mémoire visuelle • Créativité et imaginaire • Perception espace G • Reconnaissance des visages
Hémisphère gauche Hémisphère droit
L’accident vasculaire cérébral • Un accident vasculaire cérébral est une lésion soudaine du cerveau causée par l’arrêt du flot sanguin dans une artère. La zone du cerveau qui est touchée est privée d’oxygène et de nutriments. Le processus endommage les neurones et les fonctions qu’ils commandent dans cette zone du cerveau. Si le flot sanguin n’est pas rétabli en quelques minutes, les neurones meurent petit à petit, sans qu’il soit possible de les remplacer ou de leur faire reprendre leur fonctionnement normal.
• Types d’AVC: • On distingue 3 types d’AVC
• Les 2 premiers sont causés par le blocage d’une artère cérébrale (accident ischémique). Ils sont les plus fréquents et représentent environ 80% des AVC. Le troisième est causé par une hémorragie cérébrale ( accident hémorragique)
Types d’AVC • La thrombose cérébrale • Représente 40% à 50% des cas. • Se produit lorsqu’un caillot sanguin se forme dans une artère cérébrale , sur une plaque de lipides (athérosclérose);
• L’embolie cérébrale • Représente 30% des cas • Comme dans le cas de la thrombose, une artère cérébrale est bloquée. • Toutefois, le caillot qui bloque l’artère s’est formée ailleurs et a été transporté par la circulation sanguine
• Provient souvent du cœur ou d’une artère carotide (dans le cou)
• L’hémorragie cérébrale • Représente 20% des cas • La forme d’AVC la plus grave • Détruit d’autres cellules en exerçant de la pression sur les tissus • Étendu des dommages plus importants
ICT (Ischémie cérébrale transitoire)
• Lorsqu’une artère a seulement une obstruction temporaire, on parle d’une ischémie cérébrale transitoire. • Les symptômes ne durent que quelques minutes, au plus une heure. • Il n’est pas certain que l’ICT laisse des dommages cérébraux permanents, mais les symptômes ne devraient jamais être pris à la légère parce que la personne risque de subir un AVC, beaucoup plus dommageable cette fois. • Des soins médicaux immédiats peuvent réduire le risque d’un AVC subséquent.
Symptômes de l’AVC L’Accident vasculaire cérébral est une urgence médicale Reconnaître les signes avant-‐coureurs d’un AVC et intervenir immédiatement améliore de façon significative les chances de survie et le rétablissement. 1. Faiblesse: faiblesse musculaire soudaine ou engourdissement
soudain du visage, d’un bras ou d’une jambe, même temporaire 2. Trouble de la parole: difficulté soudaine d’élocution, de
compréhension ou confusion soudaine, même temporaire 3. Trouble de vision: problème soudain de vision, même temporaire 4. Mal de tête: mal de tête soudain, intense et inhabituel 5. Etourdissement: perte soudaine de l’équilibre, en particulier si
elle s’accompagne de l’un des autres signes
Thrombolyse
• La thrombolyse est une technique destinée à dissoudre en urgence un caillot qui bouche une artère • Santé Canada a approuvé le médicament thrombolytique appelé t-‐PA • Il doit être administré dans les 3 heures après le début des symptômes • Un traitement rapide peut rétablir le débit sanguin avant que des lésions cérébrales majeures ne se produisent • Améliore les chances d’une bonne récupération après l’AVC
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ne se ressemblent pas. Elle n’affecte jamais deux personnes de la même façon Un AVC cause des dommages au cerveau et une perte soudaine de la fonction cérébrale. Après un AVC, le rétablissement dépend de plusieurs facteurs • L’emplacement des lésions dans le cerveau • La sévérité des lésions • De l’existance d’une circulation collatérale-‐des vaisseaux sanguins supplémentaires dans la zone du cerveau
qui a été touchée et qui continuent parfois à apporter de l’oxygène et des nutriments • De la plasticité synaptique-‐à quelle vitesse les zones saines du cerveau remplacent les zones endommagées
dans le commandement des fonctions touchées par l’AVC • Ainsi que de l ’état de santé antérieur du patient
Par exemple, un AVC léger occasionne une faible quantité de lésions cérébrales. Le survivant est en mesure de récupérer la plupart des fonctions touchées par l’AVC. Un AVC grave qui cause beaucoup de dommages entraîne dans certains cas une très longue période de récupération. Les fonctions touchées risquent de ne se rétablir que partiellement
Le rétablissement d’un AVC
Le rétablissement d’un AVC (suite) • Les personnes ayant survécu à un AVC récupèrent différemment en tant qu’individus, en fonction de facteurs comme:
• Leur âge et leur santé globale • Leur personnalité, leur attitude à l’égard du stress et leur état émotionnel
• Le soutien de leur famille et des gens qu’ils aiment
• La disponibilité de la réadaptation • Leur capacité à participer à la réadaptation
• Le rétablissement le plus rapide se produit au cours des trois à quatre mois suivant l’AVC.
• Le rétablissement continue pendant bien des mois ou même des années
• La plupart des survivants connaîtront une certaine déficience même si elle n’est que temporaire. Environ 75% des personnes ayant survécu à un AVC auront une déficience à long terme.
• Celle-‐ci touchera leur capacité à accomplir des tâches quotidiennes et à participer à des activités sociales et à des loisirs.
Les effets d’un AVC • Les effets des AVC à l’hémisphère gauche
• Faiblesse ou paralysie (hémiplégie) du côté droit du corps • Difficulté à lire, à parler, à penser et à calculer • Comportement peut être plus lent et plus hésitant que d’habitude • Difficulté à acquérir de nouvelles connaissances ou à retenir de nouvelles informations • Besoin de directives et de commentaires fréquents pour terminer les tâches
• Les effets des AVC à l’hémisphère droit • Faiblesse ou paralysie (hémiplégie) du côté gauche du corps • Problème de la vue • Difficultés à comprendre les relations spatiales (les distances, la profondeur, le haut et le bas, l’avant et l’arrière)
• Problème de motricité fine (difficulté à ramasser des objets, à boutonner une chemise ou à lacer les chaussures)
• Problèmes de mémoire à court terme. • Négligence spatiale (oubli ou ignorance des objets ou des gens qui se trouvent à votre gauche
• Négligence corporelle ((oubli ou ignorance du bras ou de la jambe gauche) • Problèmes de jugement ( impulsivité, ne pas reconnaître les limites)
Les effets de l’AVC (suite) • Les effets des AVC au cervelet Bien que les AVC au niveau du cervelet soient rares, ils peuvent entraîner de graves conséquences • Incapacité de marcher, problèmes de coordination et d’équilibre (ataxie), étourdissements, maux de tête, nausées et vomissement
• Les effets des AVC au tronc cérébral Bien que plutôt rare, les AVC au tronc cérébral sont plutôt fatals mais quand le patient survit, plusieurs fonctions seront affectées • Respiration ou fonction cardiaque • Contrôle de la température du corps • Équilibre et coordination • Faiblesse ou paralysie des bras ou des jambes des deux côtés du corps • Mastication, déglutition et parole • Vision
La réadaptation • La réadaptation vise, notamment, à entraîner les cellules nerveuses d’une partie non atteinte du cerveau à remplir des
fonctions qui étaient remplies, avant l’AVC, par d’autres cellules nerveuses. • Selon les besoins, les services de divers thérapeutes sont requis • L’approche interdisciplinaire est privilégiée • Le patient et sa famille sont partenaires dans la réadaptation • Le client est volontaire et participe activement à sa réadaptation • Ce qui y est travaillé: l’autonomie aux AVQ (s’habiller, manger, se déplacer, aller aux toilettes, effectuer ses soins
personnels) aux AVD (faire les courses, faire l’entretien ménager, gérer son argent, préparer ses repas, assurer son transport) à la communication, à la reprise des activités sociales, de loisirs et communautaires et la reprise des activités professionnels (rémunéré ou non)
• Lorsqu’il y a atteinte d’une plateau de récupération: plus de changements significatifs dans l’évolution de la réadaptation, on doit travailler à compenser les incapacités
• URFI: Unité de réadaptation fonctionnelle intensive (interne) • Lorsque le patient n’est pas en mesure de retourner vivre à la maison lors de son congé de l’hôpital • Il est suivi par une équipe de professionnels (médecin, personnel infirmier, travailleur social, physiothérapeute,
ergothérapeute, orthophoniste, éducateur spécialisée, psychologue-‐neuropsychologue, diététiste, pharmacien, coordonnatrice clinique)
• La période de réadaptation en interne se termine lorsque le patient est en mesure de retourner vivre à la maison • Il se peut que suite à l’AVC, le patient doive changer de milieu de vie • Durée: moins de 3 mois • Afin de permettre au client de récupérer au maximum pour un retour à domicile sécuritaire
La réadaptation • RFI: Réadaptation fonctionnelle intensive (externe)
• Suivi en externe par une équipe de professionnels (ergothérapeute, physiothérapeute, orthophoniste, éducateur spécialisée, travailleur social, psychologue-‐neuropsychologue, coordonnatrice clinique)
• Le suivi médical est assuré par le médecin de famille ou le neurologue
• Durée du suivi: variable d’un individu à un autre et en fonction des objectifs de réadaptation, la durée peut varier de 3 à 8 mois (moyenne)
• Le patient est suivi par l’équipe de réadaptation à chaque semaine variant de 2 à 3 fois/semaine mais poursuit sa réadaptation par les activités qu’il a ciblé au plan d’intervention
La communication • Verbale et non verbale • Un AVC réduit souvent la capacité d’une personne à communiquer et établir des liens avec les autres. • Les problèmes de communication font également en sorte qu’il est plus difficile de déterminer ce que la personne comprend réellement • Un AVC provoque dans certains cas des déficiences comme des troubles de l’élocution (dysarthrie), des troubles du langage (aphasie) et une déficience de la communication cognitive (des problèmes de compréhension et de formation des pensées) • D’autres déficiences liées à un AVC ont parfois un effet sur la communication. Une faiblesse musculaire changera l’expression faciale ou empêchera la personne de se tourner pour faire face à la personne qui parle. La voix du patient sera parfois faible et difficile à entendre. • Les déficiences physiques vont parfois empêcher le patient de marcher jusqu’à l’autre bout du couloir pour parler à quelqu’un ou de prendre le téléphone pour appeler un ami. Un patient qui vit seul sera parfois incapable de quitter la maison pour parler à ses voisins et à ses amis. Ces interactions sont pourtant très importantes pour préserver chez le patient le sentiment d’avoir un entourage faible et bienveillant
La communication (suite) • Dysarthrie:
• Problème moteur qui amène des difficulté à reproduire clairement les sons du langage
• Causée par la faiblesse ou le manque de coordination des muscles de la bouche, de la gorge et de la poitrine
• Les mots auront tendance à sonner empâtés, la voix sera très faible ou la personne s’exprimera comme si elle était saoule
• Elles ont toutefois la capacité de comprendre le langage parlé, de lire et écrire à la main ou au clavier, de penser, planifier, décider et raisonner et d’utiliser des ordinateurs ou d’autres appareils de communication
• Aphasie: • Perte du langage ou l’incapacité d’utiliser le langage. • Le langage comprend les sons, les significations et les règles pour combiner les mots en phrase
• L’aphasie a une incidence sur la capacité d’une personne ayant survécu à un AVC à parler, lire, écrire et comprendre le langage.
La douleur après l’AVC Quelques renseignements importants au sujet de la douleur chez les personnes qui ont survécu à un AVC • Les patients ressentent souvent de la douleur dans les parties du corps
dont la mobilité est restreinte • Les patients atteints de démence et d’atteinte cognitive ressentent de la
douleur • Le patient est capable de ressentir de la douleur même s’il n’est pas
conscient • La douleur nuit à la qualité de vie • Si la douleur n’est pas traitée elle risque d’entraîner de l’anxiété, des
problèmes de sommeil, de mémoire ou de posture, la dépression, un manque d’appétit, nuire aux activités quotidiennes, empêcher la personne de se déplacer, de parler, de participer à des activités de loisirs, de rendre la personne irritable et faire en sorte qu’elle refuse des soins
• Moins de 10% des personnes qui ont survécu à un AVC sont atteintes d’une douleur centrale post-‐AVC.
La douleur ( suite) • La douleur à l’épaule hémiplégique:
• Une douleur à l ’épaule du côté touché par l’AVC
• Les muscles touchées par un AVC ne parviennent pas toujours à assurer un alignement correcte de l’articulation et peut donc entraîner la dislocation partielle ou subluxation de l’épaule, la rigidité et la contraction du muscle (spasticité), le manque d’élasticité et le relâchement du muscle, le syndrome épaule-‐main (douleur à l’épaule suivie d’une raideur et d’un gonflement de la main et du poignet accompagnés de douleur)
Cognition • La cognition signifie la façon dont nous connaissons les choses et comment nous pensons • Elle implique: • L’attention: être capable de se concentrer sur une chose pendant un certain temps
• L’orientation: Avoir conscience du temps, du lieu et de qui nous sommes • La mémoire: Avoir la capacité de retenir des événements, de l’information et des savoir-‐faire et de les utiliser au besoin
• La connaissance de soi: Connaître et comprendre nos capacités et nos limites • Le jugement: Faire de bons choix et prendre de bonnes décisions en étant conscient de nos propres capacités
• Les séquences: Être capable d’organiser les choses ou d’exécuter des actions dans le bon ordre
• La résolution de problème: Savoir comment reconnaître un problème et trouver une bonne solution
Cognition (les troubles cognitifs) Les troubles cognitifs sont des obstacles invisibles. Ils ne sont pas aussi faciles à voir que les problèmes physiques. Les personnes ayant survécu à un AVC et qui ont des troubles cognitifs ne donneront pas toujours l’impression d’avoir une déficience. Pourtant, les troubles cognitifs ont souvent un effet important sur le fonctionnement et le niveau d’autonomie de ces personnes Il arrive que les membres de la famille et les amis surestiment les capacités de la personne ayant survécu à un AVC. Il est possible qu’ils se sentent frustrées, ou même se fâchent contre la personne qui a des troubles cognitifs. Ils croiront ainsi dans certains cas que le patient fait exprès, n’est pas motivé ou est entêté. Certaines stratégies peuvent être utilisées pour compenser les troubles cognitifs ( utilisation d’un agenda, ralentir le rythme, directives courtes, rendre l’environnement sécuritaire, utiliser des aides mémoires
Perception • La perception a trait à la façon dont nous comprenons notre environnement • La perception est notre manière de traiter et d’interpréter les informations reçues par nos sens: vision, ouïe, toucher, goût et odorat • Un AVC cause souvent différents problèmes de perception:
• Conscience du temps: comment nous voyons le temps passer • Relations spatiales: comment les objets sont reliés entre eux et comment nous sommes reliés aux objets de notre environnement
• Négligence visuelle: conscience amoindrie du corps et de l’environnement du côté touché par l’AVC
• Négligence corporelle unilatérale: conscience amoindrie ou défaut de prendre soin du côté touché par la maladie
• Apraxie: difficulté d’exécuter des mouvements intentionnels même si la personne ayant survécu à l’AVC a la capacité physique et la compréhension nécessaires pour effectuer la tâche
• Persévération: répétition d’un mot, d’une phrase ou d’un geste sans pouvoir s’arrêter • Problème de vision: vision double, perte partielle de la vision dans un œil ou dans les deux yeux et perte du champ visuel
Perception (suite) • Tout comme les troubles cognitifs, les troubles de la perception sont des obstacles invisibles. Ils ne sont pas aussi faciles à voir que les problèmes physiques. • Une personne ayant survécu à un AVC et qui a des troubles de la perception ne semble souvent avoir aucune déficience. • Les troubles de la perception changent la façon dont la personne ayant survécu à un AVC interprètent ce qu’elle voient et comment elles donnent un sens au monde • Certaines stratégies peuvent être utilisées pour compenser les troubles de la perception ( utiliser des repères visuels pour aider le patient, entraînement pour compenser la négligence, diviser la tâche en petites étapes simples, planifier la tâche avec la personne, utiliser un tape rouge sur l’écran de l’ordinateur afin que le patient compense la négligence…)
Accident vasculaire cérébral et dépression • Un AVC touche parfois les émotions et l’image de la personne qui y a survécu. • Il touche parfois aussi les relations avec la famille et les amis. • Beaucoup de personnes ayant survécu à un AVC ressentent de la crainte, de l’anxiété, de la frustration, de la colère et de la tristesse en plus de regretter leurs pertes de capacités physiques et cognitives. • Ces sentiments sont une réponse naturelle aux effets d’un AVC. • Sur le plan des émotions, les personnes ont parfois l’impression d’être à bord de montagnes russes. • Certaines perturbations et changement de personnalité découlent également des effets physiques des lésions cérébrales. • Ces émotions ne sont pas forcément les signes d’une dépression. • Il est important qu’un médecin décide si la personne souffre de dépression ou si elle a simplement une réaction normale aux effets d’un AVC.
Accident vasculaire cérébral et dépression (suite)
• La personne passe par toutes sortes d’émotion (le choc, le déni, la colère, la tristesse, la frustration, la fatigue, l’isolement) • Il est normal de ressentir de la tristesse et une sensation de perte après l’AVC. • Entre 1/3 et la ½ des personnes ayant survécu à un AVC souffrent de dépression au cours de l’année qui suit leur AVC. • Elle peut survenir immédiatement après l’événement mais il arrive qu’elle s’installe dans les trois mois suivant l’événement et peut frapper jusqu’à deux ans après l’AVC. • Elle nuit à la guérison physique et psychologique. Elle diminue le niveau d’énergie et de cette façon la personne participe moins à sa réadaptation. • Elle diminue dans certains cas la capacité de la personne à prendre soin d’elle même.
Les AVC et le changement de comportement • L’AVC peut avoir des répercussions sur le comportement. • Chez certaines personnes, les changements comportementaux sont minimes ou absents. • Chez d’autres, ils sont particulièrement graves. • Ils dépendent de plusieurs facteurs tels que:
• L’emplacement de l’AVC dans le cerveau
• Le temps écoulé depuis l’AVC
• La gravité de l’AVC • La personnalité, les capacités cognitives et le comportement du patient avant l’AVC
• Certains comportements découlent de problèmes d’ordre cognitif ou perceptif mais d’autres changements découlent de problème de communication du patient
Les AVC et le changement de comportement (suite)
• Les comportements particuliers liés aux AVC: • Le changement de personnalité: la personne va rire en écoutant une histoire tragique, ne se rend pas compte de l’effet de son comportement, a des sautes d’humeur extrêmes, ne s’intéresse plus à ce qui l’entoure…
• La labilité émotionnelle: est un manque de maîtrise des émotions. La personne a des réactions émotionnelles qui semblent excessives, comme un client qui pleure sans cesse après avoir entendu une histoire touchante ou qui rit lorsqu’on lui donne une mauvaise nouvelle.
• L’isolement social: Les patients ont parfois de la difficulté à accepter leur image de soi, leur apparence. Leur estime d’eux même est parfois diminué. Ils ne veulent plus sortir, faire les choses qui avant étaient importantes pour eux.
• La colère et l’agressivité: Dans de rares cas, ils font preuve d’agressivité physique envers les membres de leur famille ou le personnel.
• La léthargie ( manque d’intérêt): ne s’intéresse plus à ses passions antérieurs. • Le jugement social: ce qui est convenable dans une situation donnée. La personne méticuleuse qui fait preuve de négligence a/n de son hygiène ou habillement.
Mobilité, positionnement et transferts • Bouger après un AVC exige beaucoup et on doit prendre ces différents aspects en considération: • La fatigue: très présente dans la première phase • la perte de sensibilité: sentir, conscient du toucher, température, espace • la perte de la fonction motrice: capacité de bouger (hémiplégie) • le tonus musculaire: tension présente dans les muscles (flaccidité/spasticité) • l ’équilibre: risque de chute • la posture: néglige le côté atteint • la perception: négligence corporelle, apraxie (difficulté d’exécuter des mouvements intentionnels), perception déficiente de la profondeur et de la distance
• Des aides à la mobilité seront alors privilégier (orthèse, fauteuil roulant, canne, quadripode, atèles…
Gestion de la fonction de la vessie et des intestins
• L’AVC peut causer la perte de maîtrise de la vessie et des intestins • L’incontinence urinaire • La rétention urinaire • La constipation • La diarrhée
• L’incontinence est une raison fréquente pour laquelle les patients sont transférés à un établissement de soins de longue durée plutôt que de retourner vivre à domicile. • Répercussions sur la vie sociale • Diminution de leur estime de soi • Différentes stratégies, enseignements et aides peuvent être utilisés ( rééducation de la vessie, cathéters, cédule urinaire…)
Aides aux repas et régimes alimentaires spéciaux
• L’alimentation • Problème d’alimentation: maîtrise de leurs bras et leurs mains
• Capacité cognitive liées à l’alimentation
• Déglutition • Difficulté d’amener les aliments et liquide à la bouche
• Difficulté de mâcher et de déplacer les aliments dans la bouche
• Perte du reflexe de toux normal (reflexe de tousser si fausse route)
• Perte de vigilance et d’attention (éviter l’étouffement)
• Diminution des apports alimentaires, perte de poids
Des aides techniques ou des recommandations peuvent être nécessaires
Couteau à bascule, assiette à rebord, ustensiles modifiés…
liquide épaissi, diète particulière…
Activités de la vie quotidienne et domestiques Plusieurs des activités quotidiennes sont touchées par l’AVC
• Prendre un bain ou une douche Il peut s’avérer nécessaire d’adapter ou d’utiliser des aides techniques
• S’habiller • Différentes techniques d’habillage doivent être enseigner et la personne devra s’y entraîner • Penser à comment vous pouvez faire pour mettre votre soutien gorge à 1 main ou comment mettre
un chandail si vous avec le bras gauche paralysé • Utiliser les toilettes
• Différentes adaptations peuvent être recommander (barres d’appui, siège surélevé)
Certaines activités domestiques sont également touchées par l’AVC • Faire les courses
• Certaines personnes ne sont plus en mesure de s’y rendre alors différentes possibilités sont explorées
• Préparer les repas • Des aides techniques sont disponibles ( planche à clou, antidérapant, ouvre boîte one touch…)
• Gérer son argent • Assurer son transport (TA, transport en commun, aide d’un voisin…) • Faire l’entretien ménager
Les loisirs Les loisirs sont ce que nous faisons dans nos temps libres. Beaucoup de gens se définissent par ce qu’ils font de leurs temps libres (exercices, lecture, consacrer du temps aux petits-‐enfants ou aux amis, etc…) Participer à des activités de loisirs est à même de
• Améliorer la vie sociale
• Réduire la dépression
• Soulager les tensions
• Structurer le temps
• Améliorer la confiance en soi
• Augmenter l’estime de soi
• Augmenter l’autonomie
• Accroître la satisfaction à l’égard de la vie
• Améliorer la qualité de vie
Les loisirs (suite) • Étant donné qu’un AVC affecte les capacités cognitives et physiques, la liste des activités auxquelles le patient est capable de participer risque d’être modifiée. • Un joueur de tennis, une pêcheur, un joueur de hockey…
• Il faut alors questionner la personne sur ses intérêts et aider la personne à reprendre ou essayer de nouvelles activités • Il faut questionner la personne sur l’activité qu’elle réalisait antérieurement et ce qu’elle allait chercher dans ses activités (contacts sociaux, dépassement de soi, stimulation, satisfaction, compétition, création…) et essayer d’aller rechercher dans d’autres activités. • Les groupes d’entraide peuvent être aidant • L’accompagnement est très souvent nécessaire pour la reprise de loisirs significatifs.
Le retour au travail Le pronostic de retour au travail dépend de plusieurs facteurs et ceux-‐ci seront pris en considération avant toute évaluation • Âge • La sévérité de la déficience (motrice, cognitive, langagière, comportementale, sensorielle, présence de douleur)
• Les antécédents médicaux, psychiatriques, dépendance (dépression, anxiété, trouble de la personnalité, état de stress post-‐traumatique, diabète, maladie auto-‐immune, douleur chronique, trouble cardiaque, double déficience
• Croyances et attitude envers la déficience et pronostics de récupération, sévérité de la lésion, pronostic de retour au travail
• Motivation à retourner au travail (diminution de la motivation et de la volonté) • Niveau d’éducation (faible niveau de scolarité) • Historique d’emploi (parcours erratique laissant suspecter difficulté d’intégration, sentiment d’insatisfaction, historique d’absences prolongées)
• Composantes culturelles et linguistiques (personne immigrante, barrière linguistique)
Le retour au travail (suite) • Responsabilités familiales (plusieurs enfants à charge, proche-‐aidant, travailleur habitant seul) • Caractéristiques de l’emploi (tâches exigeantes physiquement/cognitivement, charges très lourdes, haut niveau de responsabilités, horaire de travail irrégulier, quarts de travail longs, absence de marge de manœuvre, postures contraignantes • Soutien de la famille et des proches/perception des proches(absence ou diminution) • Implications financières (gains secondaires, couverture assurantielle, précarité financière) • Possibilités d’accommodements et d’adaptations (réaménagement de l’horaire limité, réaménagement ou réorganisation des tâches limité, environnement du poste non-‐modifiable, non-‐éligibilité à une subvention à l’emploi, ajout d’équipement ou d’adaptation limité)
Le retour au travail (suite) • Relations de travail (qualité des liens avec les collègues/employeur diminuée, manque de connaissance sur la déficience et ses problématiques, incompréhension de la déficience et des incapacités en découlant, attitude négative de l’employeur envers la déficience) • Transport (territoires non couverts par le transport en commun ou adapté, nécessité d’avoir une voiture, espaces piétonniers non sécuritaires) • Accessibilités des commodités (environnement physique non accessible/non adapté, absence de commodités (cafétéria, stationnement) • Contexte économique de l’entreprise ( situation financière précaire, secteur de l’entreprise en baisse, absence de subvention à l’emploi)
Le retour au travail (suite) Si ces facteurs sont modifiables, un plan d’intervention est envisagé afin de permettre une réadaptation au travail antérieur (évaluation des capacités de travail, retour au travail antérieur sous forme de stage ou de retour progressif) Si l’emploi antérieur ne peut être envisagé, une évaluation des capacités de travail est faite. Un stage peut être organisé dans le milieu communautaire afin de valider les capacités de la personne à reprendre un autre travail Des organismes peuvent être sollicités afin de permettre un retour un travail (SEMO, Carrefour-‐Jeunesse-‐Emploi…) Si aucun emploi compétitif et rémunérateur ne peut être envisagé, un travail bénévole peut être possible en prenant en considération toutes les problématiques et difficultés vécues par le client
L’équipe de réadaptation et leur rôle • Coordonnatrice clinique: assume les activités de coordination de la réadaptation. • Soins infirmiers: accompagne dans le développement de l’autonomie, aide à gérer les problèmes de santé, fait
le lien avec le médecin, voit à l’application des prescriptions médicales et accompagne le patient sur l’unité (24 heures).
• Pharmacien: gère les médicaments et détecte les éventuelles interactions médicamenteuses ainsi que les effets secondaires
• Physiothérapeute: évalue et traite de la fonction motrice et cardio-‐respiratoire, procède à l’évaluation et à l’entraînement de la mobilité fonctionnelle. Enseigne au client et à l’entourage les interventions à réaliser dans le milieu de vie du patient en vue de favoriser la poursuite de la récupération au quotidien et l’intégration des acquis qui sont faits en thérapie. C’est à lui que revient la tâche de cibler une aide à la mobilité ( canne, quadripode, marchette, ambulateur, bâton de marche, fauteuil roulant) afin de favoriser l’autonomie aux déplacements
• Ergothérapeute: procède à l’analyse de la performance du client dans la réalisation de ses activités en prenant en considération les facteurs environnementaux, et ceux inhérents à la personne qui facilitent ou font obstacles à la reprise de ses habitudes de vie. Les traitements qu’il offre par le biais de l’activité favorisent l’amélioration des capacités fonctionnelles de la personne qui présente des difficultés dans la réalisation de ses tâches quotidiennes. Les interventions visent à développer et à maintenir les aptitudes à la réalisation des habitudes de vie. Elle identifie des moyens de compenser les incapacités fonctionnelles persistantes et oriente le client et ses proches vers les ressources humaines et techniques disponible dans son milieu.
• Orthophoniste: elle évalue et traite la communication dans ses sphères expressives et réceptives, tant à l’oral qu’à l’écrit. Elle contribue au processus de réadaptation par l’analyse de l’impact de la communication du client sur la reprise des habitudes de vie. Elle évalue la pertinence d’une aide de suppléance à la communication. Elle participe en collaboration avec les autres professionnels de l’équipe à l’évaluation et au traitement de la dysphagie.
L’équipe de réadaptation et leur rôle(suite) • L’éducateur spécialisé: est un agent du processus d’intégration sociale. Il permet au patient de
généraliser ses acquis dans la reprise des habitudes de vie. Il accompagne le client dans la mise en place des moyens compensatoires pouvant lui être nécessaires. Ses interventions permettent également d’exprimer de nouvelles façons d’actualiser ses intérêts et d’explorer de nouveaux loisirs lorsque nécessaire. L’éducateur travaille en étroite collaboration avec les autres membres de l’équipe. Il est celui qui accompagne le client et son entourage dans l’identification des opportunités qui lui permettront d’actualiser son plein potentiel de participation sociale. Il est un excellent observateur.
• Psychologue: aide les personnes qui ont survécu à un AVC à surmonter leurs sentiments de colère, de tristesse, de dépression, de confusion et d’anxiété. Il voit à l’accompagnement du client dans son vécu émotif et son processus d’adaptation aux changements qu’il vit.
• Neuropsychologue: Il évalue les capacités cognitives en vue de préciser l’évaluation diagnostic. Il alimente les autres membres de l’équipe en identifiant les éléments du vécu antérieur qui ont un impact sur son fonctionnement actuel et dresse au besoin un profil de personnalité. Il identifie le potentiel d’apprentissage du client. Il enseigne à l’équipe, tout comme à l’entourage, les meilleurs stratégies comportementales et modes d’apprentissage.
• Service social: accueil de la cliente inscrite et contribue à l’évaluation des besoins par la documentation de son histoire psychosocial. Il soutient le client et ses proches dans leur processus d’adaptation à la problématique et il traduit leur vécu tout au long du processus de réadaptation. Il joue un rôle pivot dans la synthèse des informations documentant l’aptitude d’un patient à gérer ses biens et sa personne. Le ts procède aux différentes démarches lorsqu’un changement de milieu de vie devient nécessaire. De concert avec l’éducateur spécialisé, il oriente le patient et ses proches vers les ressources du milieu.
Tests standardisés pour l’évaluation • Les différents intervenants utilisent différents tests (échelle de Berg, évaluation fonctionnelle des activités ou de la fonction d’un membre , éva lua t ion de l a commun ica t ion , t e s t s en neuropsychologie..)
• Il est alors préférable de se fier à l’analyse de l’intervenant afin de bien comprendre le fonctionnement du patient, les séquelles liées à l’AVC, les répercussions des incapacités sur la vie du patient au plan physique, cognitif et psychologique
Quoi demander pour l’analyse de vos dossiers ***Toujours demander une autorisation du client avant de faire une demande à l’archiviste
La réadaptation peut se dérouler en 2 temps (URFI et RFI) • Rapport d’évaluation, recommandations et note de fin d’intervention en physiothérapie • Évaluations fonctionnelles, recommandations, note de fin d’intervention, évaluation des capacités de travail, bilan des interventions de l’ergothérapeute • Évaluations et bilan des interventions de l’orthophoniste • Évaluation en neuro psychologie • Évaluation du fonctionnement psychosocial (par le travailleur social) • Note synthèse des interventions, bilan des observations en milieu de travail de l’éducateur spécialisée • Plans d’interventions se rapportant à la période de réadaptation
Statistiques • L’AVC constitue un problème de santé majeur au Canada • L’AVC occupe le troisième rang parmi les causes de décès au Canada • Chaque année, un plus grand nombre de femmes que d’hommes meurent à la suite d’un AVC • Chaque année, environ 16 000 Canadiens meurent à la suite d’un AVC • 50 000 nouvelles victimes reconnues à chaque année ce qui représente un AVC toutes les 10 minutes • Un AVC sur cinq est fatale • Après l’âge de 55 ans, le risque d’AVC double tous les dix ans • La probabilité d’un nouvel événement au cours des deux années qui suivent un AVC est de 20% • 40% à 50% des victimes survivent avec des séquelles physiques ou cognitives • La majorité des survivants, tout comme souvent leurs proches, expérimente divers degrés de dépression ou d’anxiété, en partie justifiées par le risque de récidive pouvant atteindre 10% dans l’année qui suit l’AVC et 5% par année subséquente.
Statistiques (suite) • Pour chaque groupe de 100 personnes qui subissent un AVC: • 15 meurent (15%)
• 10 se rétablissent complètement (10%) • 25 se rétablissent avec une déficience ou une incapacité mineure (25%)
• 40 souffrent d’une déficience ou une incapacité modérée ou grave (40%) • 10 sont si gravement handicapées qu’elles nécessitent des soins à long terme (10%)
• L’AVC coûte 2.7 milliards de dollars annuellement à l’économie canadienne • Le coût moyen des soins de courte durée après un AVC s’élève à environ 27 500$ • Environ 315 000 Canadiens et Canadiennes vivent avec les séquelles d’un AVC
Apprenez les signes de l’AVC • Visage (est-‐il affaissé? Demander à la personne de sourire) • Incapacité (pouvez vous lever les deux bras normalement?) • Trouble de la parole ( la personne présente t-‐elle des troubles de prononciation?) • Extrême urgence (composez le 9-‐1-‐1)
Apprenez à reconnaître les signes. Plus vite vous réagissez, plus vite vous sauvez la personne