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Adénite cervicale aiguë

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Plan I- Définition –Généralités II- Rappels A ) Anatomique B ) Histologique III- Pathogenie IV- Étude clinique: Adénite simple de l’enfant V- Formes cliniques 1) Formes étiologiques selon le type de l’infection 2) Formes évolutives a - Adénite aigue suppurée b - Adénophlegmon c - La cellulite cervicale 3) Formes de localisation profonde ou juxta-viscerale 4) Forme de l’adulte VI- Diagnostic VII- Évolution – Pronostic VIII- Traitement IX- Conclusion

I- Définition –généralités :

Le terme adénite désigne une réaction inflammatoire histologique au sein du

ganglion, qu’elle soit aigue ou chronique. d’autres pathologies qu’elles soient tumorales (lymphome ,carcinome ) ou

immunologique (maladies de système ) peuvent reproduire un tableau histologique similaire .

Il est communément admis d’employer le terme d’adénite pour l’atteinte infectieuse d’un ganglion .

La stimulation des ganglions lymphatiques par une infection s’accompagne ds

tous les cas d’une hypertrophie ggl limitée au territoire drainé ds les infections locales, ds plusieurs groupes ggl en cas d’infection

générale par un agent microbien lymphophyle a tropisme intracellulaire.

Ds certains cas, l’hypertrophie évolue vers la suppuration ou l’abcédation réalisant ainsi le classique adénophlegmon .

Ds le cadre de l’urgence trois tableaux différents sont susceptibles d’être rencontrer - les adénites simples ;

- les adénites suppurées ; - les adénites sub-aigues.

II- Rappels :A ) Anatomique : Les lymphatiques du cou se présentent classiquement

par :Cercle péri cervical de Poirier Cunéo :comprenant - les ggl sous occipitaux -les ggl mastoïdiens -les ggl parotidiens -les ggl sous mandibulaires -les ggl sous mentaux.

Le triangle de rouvière : de chaque cote est constitué de trois bords : -le bord antérieur:(la chaine jugulocarotidienne) se distingue en 3 groupes : *groupe sup :le sous digastrique de KUTNER *groupe moyen:c’est le ggl sus omohyoidien de poirier *groupe inf : - le bord inf : chaîne cervicale transverse ,du cote gauche elle contient le ggl de Troisier. - le bord post : chaîne spinale .

B ) Histologique :

Le ganglion lymphatique est entouré d’une capsule d’où naissent les travées conjonctives qui le cloisonne . Le parenchyme comporte 2 régions spécialisées :

*Le cortex :constitue la région externe formée de follicules lymphoïdes qui présente une région centrale claire ou centre germinatif; c’est la zone des LB.

*La médulla : région interne ;les lymphocytes sont disposés en cordons médullaires c’est une zone T dépendante

III- Pathogénie : a) Porte d’entrée : dépend des territoires de drainage des ggls.

-cutanée y compris le cuire chevelu :greffures ,lésions de grattage ,eczéma surinfecté ,furoncle ,impétigo …

-dentaire : caries et abcès dentaires .

-muqueuse :infection pharyngo-amygdaliennes adénoïdiennes .

b) Microbiologie : - ds les adénites simples , l’agent est souvent un virus (adénovirus ,echonovirus ,VRS …).

- adénites suppurées : staph aureus ,streptocoque BHGA et les anaérobies a degré moindre .

- les enterobacters et les BGN sur terrain d’immuno- déficience .

c)Terrain : - mauvaise hygiène buccodentaire .

- mal nutrition et immunodéficience .

- diabète …

IV- Étude clique : TTD :Adénite simple de l’enfant (lymphadénite

non suppurée).

-- Elle constitue la première cause de tuméfaction cervicale inflammatoire chez l’enfant .

-- Le motif de consultation en urgence est l’apparition récente en

moins de 7 jours d’une tuméfaction cervicale sensible , topographiquement ggaire ,accompagnée ou non d’une inflammation sous cutanée modérée ds un contexte d’une rhinopharyngite ou d’éruption dentaire ou virose.

-- Interrogatoire recherche : - Le mode et la date d’apparition ; - Signes associes ( fièvre ,douleur ..). - Statut vaccinal et conditions de vie ; - Notion de contage et présence d’animaux ds l’entourage . -- L’examen local : Précise les caractères de l’adénite . -La peau en regard est de coloration normale a l’inspection;

- L’ADP est de topographie sous mentomandibulaire le plus souvent ,de consistance élastique avec des limites nettes , bien individualisée mais peuvent être imprécises par la péri adénite ,sensible voir douloureuse a la palpation .

-- L’examen locorégional a la recherche d’une porte d’entrée ( buccodentaire pharyngo-amygdalienne , otologique et cutanée ).

-- On termine par la palpation d’autres aires gglaires a la recherche d’autres ADP

-- Les examens complémentaires ne sont pas indispensables au diagnostic.

-- Le Dc + d’adénite aigue simple se pose devant une tuméfaction cervicale inflammatoire avec peri adénite modérée ds un contexte viral .

V- formes cliniques : 1) Formes étiologiques selon le type de l’infection :

-- Infection virale : -polyadénopathie cervicale bilatérale ; - infra centimétriques , non inflammatoires ,plus ou moins

sensibles a la palpation . - de siège s/mandibulaire ou s/digastrique ; - disparaissent après guérison de l’épisode viral ; -en pratique aucun examen complémentaire n’est

nécessaire. -- les infection responsables sont : MNI –CMV –primo-

infection rubéolique ,rougeole, synd. kawazaki ….

-- Infection bacterienne :- l’atteinte gglaire se limite généralement a un seul ggl siégeant ds le territoire de drainage d’une porte d’entrée microbienne .

- le trt du foyer infectieux primitif entraîne la guérison de l’ADP.

- il est essentiel sur le plan Dc et thérapeutique de rechercher cette porte d’entrée qui n’est pas tjrs retrouvée .

- les germes responsables ds 80 % sont le staph aureus d’origine cutanée et SBHA d’origine pharyngo amygdaliénne ,les anaérobies jouent un role moindre avec porte d’entrée buccodentaire.

2) Formes évolutives :

a – Adénite aigue suppurée :

- Touche typiquement l’enfant entre 1-4 ans ; - Le mode de début est plus brutal avec signes d’accompagnement plus intenses ; - Cliniquement, l’enfant est fébrile et hyperalgique ; - Palpation d’une masse cervicale très inflammatoire , arrondie, ferme ou très fluctuante selon le degré de l’abcédation

centrale . -Échographie : masse hypoéchogene avasculaire . - La ponction a l’aiguille fine raméne du pus dont l’examen

bactériologique retrouve des germes pyogènes et plus rarement les anaérobies ;

- L’évolution naturelle se fait vers la fistulisation a la peau .

b – Adénophlegmon : -- C’est la conséquence de la diffusion extra gglaire de l’infection qui peut être primitive ou secondaire a une adénite aigue suppurée non ou mal traitée . -- Cliniquement : signes généraux intenses avec syn infectieux T=39-40 et AEG , localement , apparaît un empattement mal limite, très douloureux a la palpation . -- Biologie :hyperleucocytose a PNN, VS accélérée et la ponction a l’aiguille confirme le caractère suppuré et permet l’ECB et ATBgramme. -- L’échographie ds les cas litiges permet d’apprécier le caractère collecté ou non de la masse , de distinguer entre adénophlegmon et suppuration de voisinage et précise les rapports avec les axes vasculaires .

c) La cellulite cervicale :

-- Rare mais grave survenant sur un terrain fragile ;

-- C’est la diffusion de l’infection et la suppuration vers les espaces celluleux du cou par contiguïté limitée par les fascias puis s’étendant vers les tissus mous vascularisés .

-- Cliniquement : AEG très importante pouvant aboutir au choc septique ;

il existe deux formes : - Forme phlegmoneuse ou domine l’oedeme et signes de compression .

- Forme gangréneuse avec crépitations neigeuses s/cutanée a la palpations et phlyctènes cutanés .

-- LA suspicion de la cellulite cervicale doit conduire a la réalisation d’une TDM cervico-médiastinale avec injection du PC qui confirme le Dc et fait le bilan d’extension .

3) Formes de localisation profonde ou juxta-viscerale :

-- La masse est inaccessible a la palpation ;

-- Cliniquement :

- Signes généraux (fièvre , asthénie ..)

-Douleur , dysphagie par compression (ggl rétro pharyngien );

- Trismus et torticolis par irritation musculaire.

-- Le Dc se fait a la TDM avec injection du PC par la visualisation d’une masse arrondie a coque épaisse prenant intensément le contraste avec un centre hypodense , permet de préciser le site de l’adénite ,ses rapports en particulier vasculaires.

-- Le germe incriminé ds ces localisations est l’H influenzae .

4) Formes de l’adulte : Différentes de celles de l’enfant par :

-- A la cytoponction ggl ; association bactérienne et fréquence des anaérobies ;

-- La hantise des ADP néoplasiques dont on doit éviter le drainage ;

-- La rareté des adénites profondes juxtaviscerales .

VI- Diagnostic : 1) Dc + : - Examen clinique ;

- Échographie ;

- Ponction ggl ;

- TDM indiquée ds; - Les atteintes profondes

- Suspicion d’une cellulite cervico-facial .

2) Dc différentiel :

-- Devant les adénites simples :

a - Adénites sub-aigues :

- Surtout lors d’un retard de consultation et dont la présentation clinique peut simuler une adénite aigue ;

- Une pérsistance malgré un trt médical bien conduit avec évolution lente vers la fistulisation font évoquer le Dc ;

- Le Dc repose sur les données de l’interrogatoire (contage tuberculeux ,griffures ou morsures par un animal ) ,l’examen clinique ( foyer infectieux

ORL,dentaire, fièvre ,AEG )et examens cpt(sérologie,FNS,VS,IDR,cytoponction,TLT..).

-Tuberculose , maladie des griffes du chat ,infections a mycobacteries atypiques ….

b) Malformations congénitales surinfectés: les + fréquent sont

-- Kyste du canal thyréoglosse;

-- Kyste de la fente branchiale ;

-- Lymphangiome kystique ;

dont le Dc se fait sur la notion d’une tuméfaction pré existante a l’infection ,échgraphie et TDM .

Devant une adénite de l’adulte :

-- Métastases gglaires d’un carcinome épidermoide ;

-- Les hémopathies malignes;

-- Les infections salivaires et en particulier la s/mandibulite aigue ( intérêt du palper bimanuel endobuccal et l’échographie ).

Devant une adénite profonde : Le problème Dc se pose avec l’abcès profond qui possède pratiquement le même aspect clinique mais un mode d’évolution et une prise en charge thérapeutique différente .

La TDM avec injection de PC permet de distinguer entre un abcès ( paroi fine , contours irréguliers ,majoritairement hypodense ) d’une adénite suppurée (masse arrondie dense a coque épaisse , régulière et un centre hypodense.

VII) Évolution – pronostic : 1) évolution : -- l’adénite simple aigue évolue favorablement vers la guérison

avec régression des symptômes mais on peut observer une persistance d’une hypertrophie résiduelle .

-- l’adénite suppurée évolue vers la guérison avec ou sans fistulisation.

-- l’adénite profonde évolue favorablement s/trt médical mais l’évolution vers la cellulite est possible selon le terrain .

2) pronostic : généralement bon mais dépend de la virulence du germe ,siége de l’adénite et le terrain .

VIII) Traitement : buts: - trt de l’infection ; - éviter les complications.

moyens : - médicaux : - Antibiotiques dont le choix se fait selon la porte d’entrée ,la

localisation de l’adénite et éventuellement les résultats de l’ATBgrame ( peni A ,amoxicilline +AC ,macrolides, céphalosporines ,les anti

anaérobies…) - les anti inflammatoires sont proscrits car ils favorisent

l’extension de l’infection .

-- Chirurgicaux : - Ponction a l’aiguille fine ; - Incision – drainage chirurgical; - Cérvicotomie. Indications : 1) Adénite simple :Pen A ou macrolides pdt cinq jours .

2) Adénite suppurée : PEC en milieu hospitalier pour surveillance chez

l’enfant ; -Pen M ou céphalosporines 1ere génération(PE cutanée ); - Amoxicilline+AC (PE oropharygee); -La ponction est indiquée en cas d’échec du trt ATB , aspect pré fistuleux ou cpts générales .

3) Adénite profonde : - ATB en IV visant l’H influenzae . En l’absence d’amélioration , signes de compression aérodigestive, une

atteinte sévère de l’état général, présence d’une vaste collection a la TDM doivent conduire a un trt chirurgical par : - Ponction drainage selon l’importance de l’adénite ;

- Voie endobuccale ou cervicale selon sa localisation. 4) Cellulite cervicale : c’est une urgence chirurgicale qui

nécessite une cérvicotomie avec ablation des tissus nécrotiques et suppurés .

IX- Conclusion :

La majorité des masses cervicales correspond à des adénites infectieuses

d’origine virale. Il incombe au clinicien de reconnaître les situations

nécessitant une prise en charge immédiate et celles qui nécessitent un bilan

complémentaire. Pour se faire, les éléments clés tel les symptômes généraux

(sudations, perte de poids…), l’aspect locorégional (abcès, masse ferme,

indolore, localisation postérieure ou supra-claviculaire, évolution fulgurante)

doivent être systématiquement pris en compte.