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SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE LA SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE La Société préhistorique française, fondée en 1904, est une des plus anciennes sociétés d’archéologie. Reconnue d’utilité publique en 1910, elle a obtenu le grand prix de l’Archéologie en 1982. Elle compte actuellement plus de mille membres, et près de cinq cents bibliothèques, universités ou associations sont, en France et dans le monde, abonnées au Bulletin de la Société préhistorique française. Tous les membres de la Société préhistorique française peuvent participer : – aux séances scientifiques de la Société – Plusieurs séances ont lieu chaque année, en France ou dans les pays limitrophes. Le programme annuel est annoncé dans le premier Bulletin et rappelé régulièrement . Ces réunions portent sur des thèmes variés : bilans régionaux ou nationaux sur les découvertes et travaux récents ou synthèses sur une problématique en cours dans un secteur de recherche ou une période en particulier ; – aux Congrès préhistoriques de France – Ils se déroulent régulièrement depuis la création de la Société, actuellement tous les quatre ans environ. Leurs actes sont publiés par la Société préhistorique française. Depuis 1984, les congrès se tiennent sur des thèmes particuliers ; – à l’assemblée générale annuelle – L’assemblée générale se réunit en début d’année, en région parisienne, et s’accompagne toujours d’une réunion scientifique. Elle permet au conseil d’administration de rendre compte de la gestion de la Société devant ses membres et à ceux-ci de l’interpeller directement. Le renou- vellement partiel du conseil se fait à cette occasion. Les membres de la Société préhistorique française bénéficient : – d’information et de documentation scientifiques – Le Bulletin de la Société préhistorique française com- prend, en quatre livraisons de 200 pages chacune environ, des articles, des comptes rendus, une rubrique d’actualités scientifiques et une autre sur la vie de la Société. La diffusion du bulletin se fait par abonnement annuel. Les autres publications de la SPF – Mémoires, Travaux, Séances, fascicules des Typologies de la Commission du Bronze, Actes des Congrès, Tables et index bibliographiques ainsi que les anciens numé- ros du Bulletin – sont disponibles au siège de la Société préhistorique française, sur son site web (avec une réduction de 20 % pour les membres de la SPF et téléchargement gratuit au format PDF lorsque l’ouvrage est épuisé) ou en librairie. – de services – Les membres de la SPF ont accès à la riche bibliothèque de la Société, mise en dépôt à la bibliothèque du musée de l’Homme à Paris. Régie par la loi de 1901, sans but lucratif, la Société préhistorique française vit des cotisations versées par ses adhérents. Contribuez à la vie de notre Société par vos cotisations, par des dons et en suscitant de nouvelles adhésions autour de vous. LES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE Les Séances de la Société préhistorique française sont organisées deux à trois fois par an. D’une durée d’une ou deux journées, elles portent sur des thèmes variés : bilans régionaux ou nationaux sur les décou- vertes et travaux récents ou synthèses sur une problématique en cours dans un secteur de recherche ou une période en particulier. La Société préhistorique française considère qu’il est de l’intérêt général de permettre un large accès aux articles et ouvrages scientifiques sans en compromettre la qualité ni la liberté académique. La SPF est une association à but non lucratif régie par la loi de 1901 et reconnue d’utilité publique, dont l’un des buts, défi- nis dans ses statuts, est de faciliter la publication des travaux de ses membres. Elle ne cherche pas le profit par une activité commerciale mais doit recevoir une rémunération pour compenser ses coûts de gestion et les coûts de fabrication et de diffusion de ses publications. Conforméméent à ces principes, la Société préhistorique française a décidé de proposer les actes des Séances en téléchargement gratuit sous forme de fichiers au format PDF interactif. Bien qu’en libre accès, ces publications disposent d’un ISBN et font l’objet d’une évaluation scientifique au même titre que nos publication papier périodiques et non périodiques. Par ailleurs, même en ligne, ces publications ont un coût (secrétariat d’édition, mise en page, mise en ligne, gestion du site internet) : vous pouvez aider la SPF à poursuivre ces activités de diffusion scientifique en adhérent à l’association et en vous abonnant au Bulletin de la Société préhistorique française (voir au dos ou sur http://www.prehistoire.org/form/515/736/formu- laire-adhesion-et-ou-abonnement-spf-2014.html).

aDhéSiOn ET abOnnEMEnT 2017 · 2017. 5. 2. · Pantelitsa Mylona, Julia Wattez, Yodrik Franel, Jean-Denis Vigne — L’utilisation de la terre crue au PPNA à Klimonas (Ayios Tychonas,

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L A SO CIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FR ANÇAISE

La Société préhistorique française, fondée en 1904, est une des plus anciennes sociétés d’archéologie. Reconnue d’utilité publique en 1910, elle a obtenu le grand prix de l’Archéologie en 1982. Elle compte actuellement plus de mille membres, et près de cinq cents bibliothèques, universités ou associations sont, en France et dans le monde, abonnées au Bulletin de la Société préhistorique française.

Tous les membres de la Société préhistorique française peuvent participer :– aux séances scientifiques de la Société – Plusieurs séances ont lieu chaque année, en France ou dans les pays limitrophes. Le programme annuel est annoncé dans le premier Bulletin et rappelé régulièrement . Ces réunions portent sur des thèmes variés : bilans régionaux ou nationaux sur les découvertes et travaux récents ou synthèses sur une problématique en cours dans un secteur de recherche ou une période en particulier ;– aux Congrès préhistoriques de France – Ils se déroulent régulièrement depuis la création de la Société, actuellement tous les quatre ans environ. Leurs actes sont publiés par la Société préhistorique française. Depuis 1984, les congrès se tiennent sur des thèmes particuliers ;– à l’assemblée générale annuelle – L’assemblée générale se réunit en début d’année, en région parisienne, et s’accompagne toujours d’une réunion scientifique. Elle permet au conseil d’administration de rendre compte de la gestion de la Société devant ses membres et à ceux-ci de l’interpeller directement. Le renou-vellement partiel du conseil se fait à cette occasion.

Les membres de la Société préhistorique française bénéficient :– d’information et de documentation scientifiques – Le Bulletin de la Société préhistorique française com-prend, en quatre livraisons de 200 pages chacune environ, des articles, des comptes rendus, une rubrique d’actualités scientifiques et une autre sur la vie de la Société. La diffusion du bulletin se fait par abonnement annuel. Les autres publications de la SPF – Mémoires, Travaux, Séances, fascicules des Typologies de la Commission du Bronze, Actes des Congrès, Tables et index bibliographiques ainsi que les anciens numé-ros du Bulletin – sont disponibles au siège de la Société préhistorique française, sur son site web (avec une réduction de 20 % pour les membres de la SPF et téléchargement gratuit au format PDF lorsque l’ouvrage est épuisé) ou en librairie.– de services – Les membres de la SPF ont accès à la riche bibliothèque de la Société, mise en dépôt à la bibliothèque du musée de l’Homme à Paris.

Régie par la loi de 1901, sans but lucratif, la Société préhistorique française vit des cotisations versées par ses adhérents. Contribuez à la vie de notre Société par vos cotisations, par des dons et en suscitant de nouvelles adhésions autour de vous.

LES SÉANCES DE L A SO CIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FR ANÇAISE

Les Séances de la Société préhistorique française sont organisées deux à trois fois par an. D’une durée d’une ou deux journées, elles portent sur des thèmes variés : bilans régionaux ou nationaux sur les décou-vertes et travaux récents ou synthèses sur une problématique en cours dans un secteur de recherche ou une période en particulier.La Société préhistorique française considère qu’il est de l’intérêt général de permettre un large accès aux articles et ouvrages scientifiques sans en compromettre la qualité ni la liberté académique. La SPF est une association à but non lucratif régie par la loi de 1901 et reconnue d’utilité publique, dont l’un des buts, défi-nis dans ses statuts, est de faciliter la publication des travaux de ses membres. Elle ne cherche pas le profit par une activité commerciale mais doit recevoir une rémunération pour compenser ses coûts de gestion et les coûts de fabrication et de diffusion de ses publications. Conforméméent à ces principes, la Société préhistorique française a décidé de proposer les actes des Séances en téléchargement gratuit sous forme de fichiers au format PDF interactif. Bien qu’en libre accès, ces publications disposent d’un ISBN et font l’objet d’une évaluation scientifique au même titre que nos publication papier périodiques et non périodiques. Par ailleurs, même en ligne, ces publications ont un coût (secrétariat d’édition, mise en page, mise en ligne, gestion du site internet) : vous pouvez aider la SPF à poursuivre ces activités de diffusion scientifique en adhérent à l’association et en vous abonnant au Bulletin de la Société préhistorique française (voir au dos ou sur http://www.prehistoire.org/form/515/736/formu-laire-adhesion-et-ou-abonnement-spf-2014.html).

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Paiement par chèque libellé au nom de la Société préhistorique française, par carte de crédit (Visa, Mastercard et Eurocard) ou par virement à La Banque Postale • Paris IDF centre financier • 11, rue Bourseul, 75900 Paris cedex 15, France • RIB : 20041 00001 0040644J020 86 • IBAN : FR 07 2004 1000 0100 4064 4J02 086 • BIC : PSSTFRPPPAR.Toute réclamation d’un bulletin non reçu de l’abonnement en cours doit se faire au plus tard dans l’année qui suit. Merci de toujours envoyer une enveloppe timbrée (tarif en vigueur) avec vos coordonnées en précisant vous souhaitez recevoir un reçu fiscal, une fac-ture acquitée ou le timbre SPF de l’année en cours, et au besoin une nouvelle carte de membre.

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* : Pour une meilleure gestion de l’association, merci de bien vouloir envoyer par courrier ou par e-mail en fin d’année, ou en tout début de la nouvelle année, votre lettre de démission.** : Zone euro de l’Union européenne : Allemagne, Autriche, Belgique, Chypre, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Irlande,Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Portugal, Slovaquie, Slovénie. *** : Pour les moins de 26 ans, joindre une copie d’une pièce d’identité ; pour les demandeurs d’emploi, joindre un justificatif de Pôle emploi ; pour les membres de la Prehistoric Society, joindre une copie de la carte de membre ; le tarif « premier abonnement » profite exclusivement à des membres qui s’abonnent pour la toute première fois et est valable un an uniquement (ne concerne pas les réabonnements).**** : L’abonnement électronique n'est accessible qu’aux personnes physiques ; il donne accès également aux numéros anciens du Bulletin. L'abonnement papier donne accès aux versions numériques (numéros en cours et anciens).

aDhéSiOn ET abOnnEMEnT 2017

1. PERSONNES PHYSIQUES Zone €** Hors zone €Adhésion à la Société préhistorique française et abonnement au Bulletin de la Société préhistorique française

➢ tarif réduit (premier abonnement, étudiants, moins de 26 ans, demandeurs d’emploi, membres de la Prehistoric Society***)

q 40 € q 45 €

➢ abonnement papier et électronique / renouvellement q 75 € q 80 €➢ abonnement électronique seul (PDF)**** q 50 € q 50 €

OUAbonnement papier et électronique au Bulletin de la Société préhistorique française****

➢ abonnement annuel (sans adhésion) q 85 € q 90 €OUAdhésion seule à la Société préhistorique française

➢ cotisation annuelle q 25 € q 25 €2. PERSONNES MORALES

Abonnement papier au Bulletin de la Société préhistorique française****

➢ associations archéologiques françaises q 110 €➢ autres personnes morales q 145 € q 155 €

Adhésion à la Société préhistorique française

➢ cotisation annuelle q 25 € q 25 €

Le réabonnement est reconduit automatiquement d’année en année*.Paiement en ligne sécurisé sur

www.prehistoire.orgou paiement par courrier : formulaire papier à nous retourner à l’adresse de gestion et de correspondance de la SPF :

BSPF, Maison de l’archéologie et de l’ethnologie Pôle éditorial, boîte 41, 21 allée de l’Université, 92023 Nanterre cedex

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NOUVELLES DONNÉES

SUR LES DÉBUTS DU NÉOLITHIQUE

À CHYPRE

NEW DATA

ON THE BEGINNINGS OF THE NEOLITHIC

IN CYPRUS

ACTES DE LA SÉANCEDE LA SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE

PA R I S 1 8 - 1 9 M A R S 2 0 1 5

Textes publiés sous la direction de

Jean-Denis Vigne, François Briois et Margareta Tengberg

Société préhistorique françaiseParis2017

SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE

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Les « Séances de la Société préhistorique française » sont des publications en ligne disponibles sur :

www.prehistoire.org

Illustration de couverture : Klimonas: sub-zenithal photo of the communal building (St 10) and its entrance device (upper left), taken at the end of the 2012 excavation season. Klimonas : vue sub-zénithale du bâtiment communautaire (St 10) et de son dispositif d’entrée (en haut, à gauche), prise à la fin de la campagne de fouille 2012. La mire mesure 1 m. Le nord est situé vers la gauche (© M. Azéma, Passé simple).

•Responsables des réunions scientifiques de la SPF :

Jacques Jaubert, José Gomez de Soto, Jean-Pierre Fagnart et Cyril MontoyaDirecteur de la publication : Jean-Marc Pétillon

Secrétariat de rédaction, maquette et mise en page : Martin Sauvage et Franck Barbary (CNRS, USR 3225, Nanterre)Correction et vérification : Claire Letourneux

Mise en ligne : Ludovic Mevel•

Société préhistorique française (reconnue d’utilité publique, décret du 28 juillet 1910). Grand Prix de l’Archéologie 1982.

Siège social : 22, rue Saint-Ambroise, 75011 Paris Tél. : 01 43 57 16 97 – Fax : 01 43 57 73 95 – Mél. : [email protected]

Site internet : www.prehistoire.org

Adresse de gestion et de correspondance

Maison de l’archéologie et de l’ethnologie, Pôle éditorial, boîte 41, 21 allée de l’Université, F-92023 Nanterre cedex

Tél. : 01 46 69 24 44 La Banque Postale Paris 406-44 J

Publié avec le concours du ministère de la Culture et de la Communication (sous-direction de l’Archéologie),du ministère des Affaires étrangères et du Développement international,

du Centre national de la recherche scientifique, du Centre national du Livre, de l’Institut national de recherches archéologiques préventives, du Museum national d’histoire naturelle,

de l’École française d’Athènes, de l'UMR 7209 Archéozoologie et archéobotanique (Paris), de l'UMR 5608 TRACES (Toulouse) et du SEEG « Limassol » (CNRS, INEE)

.

© Société préhistorique française, Paris, 2017.Tous droits réservés, reproduction et diffusion interdite sans autorisation.

Dépôt légal : 2e trimestre 2017

ISSN : 2263-3847 – ISBN : 2-913745-69-5 (en ligne)

À la mémoire d'Edgar Peltenburg

To the memory of Edgar Peltenburg

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SOMMAIRE / CONTENTS

Jean-Denis Vigne, François Briois et Margareta Tengberg — Nouvelles données sur les débuts du Néolithique à Chypre / New data on the beginnings of the Neolithic in Cyprus ........................................................................................ 7

Jean Guilaine — Introduction. Le Néolithique précéramique de Chypre. Réflexions autour du bilan de la mission « Néolithisation » (1991-2013) ........................................................................................................................... 13

Première partie Klimonas et Ayia Varvara dans le contexte du PPNA

Jean-Denis Vigne, François Briois, Thomas Cucchi, Yodrik Franel, Pantelitsa Mylona, Margareta Tengberg, Régis Touquet, Julia Wattez, George Willcox, Antoine Zazzo and Jean Guilaine — Klimonas, a late PPNA hunter-cultivator village in Cyprus: new results .................................................................................................................... 21

Carole McCartney — Ayia Varvara Asprokremnos: a late PPNA specialized site on Cyprus ................................. 47

Remi Hadad — Le rivage de Chypre : connectivité, architecture et résistance dans le contexte du PPNA levantin ........................................................................................................................................................................... 59

Deuxième partie Contributions géoarchéologiques à l’étude de Klimonas

Christophe Benech, Alain Tabbagh et Jean-Denis Vigne — Étude par prospections magnétique et électromagnétique du site de Klimonas (Chypre) ............................................................................................................. 79

Pantelitsa Mylona, Benoît Devillers, Jean-Denis Vigne — De la fin du Pléniglaciaire au début de l’Holocène à Chypre : premières analyses des terrasses fluviatiles proches du site néolithique précéramique de Klimonas (Ayios Tychonas, Limassol) ................................................................................................................................ 95

Pantelitsa Mylona, Julia Wattez, Yodrik Franel, Jean-Denis Vigne — L’utilisation de la terre crue au PPNA à Klimonas (Ayios Tychonas, Chypre) : construction et évolution du bâtiment communautaire (structure 10). Approche géoarchéologique ....................................................................................................................................................... 105

Troisième partie Techniques et pratiques au cours du Néolithique précéramique chypriote (du Xe au VIe millénaire)

François Briois et Laurence Astruc — L’outillage de pierre taillée à Chypre du Xe au milieu du VIe millénaire avant notre ère : une évocation ................................................................................................................................................. 121

Jérôme Robitaille — Le macro-outillage d’un site PPNA chypriote, Ayios-Tychonas Klimonas ......................... 135

Claire Manen — Manufacturing and use of the stone vessels from PPN Shillourokambos in the context of Cypriot and Near Eastern PPN stone vessel production ............................................................................................... 167

Solange Rigaud, Nathalie Serrand et Jean-Guilaine — Les parures des premières sociétés du Néolithique précramique de Chypre : apport des gisements de Klimonas et de Shillourokambos .................. 183

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Angelos Hadjikoumis, Paul Croft, Alan Simmons, Jean Guilaine, Edgard Peltenburg †, Ian Todd, Alain Le Brun et Jean-Denis Vigne — A first glimpse into butchery practices in Pre-Pottery Neolithic Cyprus: evidence on sheep and goat remains from six sites .............................................. 199

Quatrième partie Nouvelles réflexions sur Khirokitia

Odile Daune-Le Brun, F. Hourani et Alain Le Brun — Khirokitia (Chypre, VIIe-VIe millénaires av. J.-C.), la séquence stratigraphique dans son contexte ...................................................................................................................... 217

Alain Le Brun — Voulu ou accidentel, l’abandon à Khirokitia (Chypre, VIIe-VIe millénaires av. J.-C.) de plusieurs constructions à la fin du niveau C ..................................................................................................................... 229

Andrea Parés et Margareta Tengberg — Étude des pratiques d’exploitation et d’utilisation des ressources végétales du village de Khirokitia (Chypre) au Néolithique précéramique récent chypriote (VIIe-VIe millénaires av. J.-C.) ................................................................................................................................................. 241

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Les parures des premières sociétés du Néolithique précéramique de Chypre Apport des gisements de Klimonas et de Shillourokambos

Résumé : Le développement du Néolithique à Chypre est amorcé par de multiples influences continentales dont la nature et la fré-quence posent encore question. Les apports continentaux impactent tant la sphère technique des sociétés précéramiques insulaires que leurs sphères économique et symbolique. Les objets de parure constituent une des productions matérielles relevant de la sphère symbolique de ces populations les mieux représentées dans les vestiges archéologiques qui nous parviennent.À travers l’analyse des objets de parure, cette étude propose de documenter dans quelle mesure les messages d’ordre social et les symboles codés à travers les ornements corporels produits et portés par les premières sociétés précéramiques implantées à Chypre ont été renouvelés au cours du temps. Le corpus analysé comprend les objets de parure des gisements du Cypro-PPNA récent de Klimo-nas (n = 200) et du cypro-PPNB de Shillourokambos (n = 511). À travers une approche gîtologique, technologique et tracéologique, l’analyse identifie les changements et les continuités dans les stratégies d’approvisionnement, de transformation et d’utilisation des ornements corporels sur le temps long.Les résultats montrent que les sociétés Cypro-PPNA et Cypro-PPNB ont largement exploité les ressources locales pour fabriquer leurs ornements. Les matériaux sélectionnés comprennent des matières dures minérales provenant du lit du Kouris qui charrie des roches vertes riches en serpentine issues du Troodos, des coquillages marins collectés au sein de thanatocénoses sur la côte et des coquil-lages fossiles provenant de différents affleurements. La présence de matières premières identiques au Cypro-PPNA et au Cypro-PPNB montre un maintien dans le temps de l’exploitation de certaines sources d’approvisionnement. Les supports malacologiques exploités pour l’ornementation corporelle sont variés, et nombre d’entre eux sont communs au Cypro-PPNA et au Cypro-PPNB. En revanche, la fréquence d’utilisation de certains coquillages dans les ornements, tels que les spondyles, les dentales et les Columbella rustica, varie d’une phase d’occupation à l’autre. Parmi les matières dures minérales exploitées, une roche verte, la picrolite, domine au Cypro-PPNA comme au Cypro-PPNB. Les modalités de transformation des supports sont très variées à chacune des périodes. Une partie des choix stylistiques des communautés implantées à Chypre reflète des tendances continentales. C’est le cas de la forte représentation des roches vertes dans l’ornementation des groupes, de la diminution des dentales entre le PPNA et le PPNB, et de la diversification des teintes des objets en matières dures minérales, notamment l’intégration du rouge, qui apparaît en même temps sur le continent qu’à Chypre, au PPNB. Ces résultats montrent que les sociétés insulaires ont adapté leur ornementation aux nouvelles disponibilités de l’environnement, notamment à travers l’exploitation des roches vertes locales, tout conservant des normes stylis-tiques partagées avec le continent. Ces sociétés étaient soumises à différentes formes d’influences culturelles en lien avec une sphère d’interactions continentales étendue.

Mots-clés : coquillages, roche verte, technologie, tracéologie, PPNA, PPNB.

New insight into the Cypro-PPN personal ornaments from Klimonas and Shillourokambos

Abstract: The impact of multiple continental influences on the island’s economic, technical, and symbolic systems initiated the development of the Neolithic in Cyprus. Beyond the identification of exogenous materials in the Cypro-preceramic material culture, the nature, extent and frequency of these continental influences remain unclear. We explore how successive continental contacts trans-formed the symbolic codes expressed through personal ornaments of the first Cypro-preceramic societies.The personal ornaments from the final Cypro-PPNA site of Klimonas (n = 200) and the Cypro-PPNB site of Shillourokambos (n = 511) were analyzed combining sourcing of the material, technological and use wear analyses. Changes in the raw material acquis-ition strategies, transformation and use of the beads were documented for the site’s different periods of occupation.Results show that Cypro-PPNA and Cypro-PPNB societies have intensely exploited local raw material to produce personal ornaments,

Solange Rigaud, Nathalie Serrand et Jean Guilaine

Nouvelles données sur les débuts du Néolithique à ChypreNew data on the beginnings of the Neolithic in Cyprus

Actes de la séance de la Société préhistorique françaiseParis, 18-19 mars 2015

Textes publiés sous la direction de Jean-Denis Vigne, François Briois et Margareta Tengberg

Paris, Société préhistorique française, 2017(Séances de la Société préhistorique française, 9), p. 183-197

www.prehistoire.orgISSN : 2263-3847 – ISBN : 2-913745-2-913745-69-5

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184 Solange Rigaud, Nathalie Serrand et Jean Guilaine

Le développement du Néolithique à Chypre relève de relations complexes établies entre les sociétés insulaires pionnières et le continent

proche-oriental (Vigne et Cucchi, 2005). Les apports continentaux s’expriment dans le registre archéologique à travers une large gamme de marqueurs des activités techniques (Guilaine et Briois, 2005 ; Astruc, 2011) et économiques (Le Brun, 1989 ; Willcox, 2004 ; Vigne et al., 2011) développées par ces populations. L’élar-gissement et le recul chronologique du corpus livré par les sites précéramiques de Chypre ces dernières années (Guilaine et al., 2000 et 2011 ; Vigne et al., 2012) sou-lignent le caractère non linéaire et rythmé de ces mul-tiples contacts (Briois et al., 1997 ; Vigne et al., 2011). Ces liens avec le continent transparaissent également à travers plusieurs éléments de la culture matérielle rele-vant, au moins en partie, de la sphère symbolique et de l’idéologie de ces populations (Guilaine, 2000 ; Guilaine et al., 2000 ; Peltenburg et al., 2001). Les objets d’orne-mentation corporelle représentent un des plus fréquents témoins des productions non utilitaires de ces sociétés (Serrand et Vigne, 2011 ; Serrand et al., 2005).

Au sein des sociétés traditionnelles, le message social transmis par les objets de parure n’est pleinement compréhensible que par les destinataires partageant les mêmes origines culturelles (Ray, 1975 ; Hodder, 1979 ; Lock et Symes, 1999). La manière de coder les informa-tions à travers les associations d’objets de parure et leur position sur le corps peut changer selon les régions en fonction de nombreux phénomènes tels que, entre autres, des évolutions culturelles, des diffusions, circulations et échanges sur de plus ou moins longues distances de traits culturels ainsi que des remplacements de populations ou des mélanges (Verswijver, 1982 et 1986). Les parures peuvent donc être considérées comme de bons traceurs de la diversité ethnique et culturelle des populations (Verswijver, 1986 ; Sanders, 2002).

Appliquée au registre archéologique, l’analyse de ces objets contribue à l’identification des traditions tech-niques et stylistiques des sociétés (White, 1989 ; Tabo-rin, 1992 ; Bar-Yosef Mayer, 1997 ; Cristiani et al., 2014 ; Rigaud, 2014), à la reconstruction de la paléogéographie

culturelle (Newell et al., 1990 ; Vanhaeren et D’Errico, 2006 ; Rigaud et al., 2015) et des réseaux d’interactions, de circulation et d’échange entre les groupes (Eriksen, 2002 ; Alarashi et Chambrade, 2010 ; Bar-Yosef et al., 2010 ; Rigaud, 2013 ; Rigaud et al., 2014).

L’analyse des objets de parure produits par les pre-mières communautés précéramiques implantées à Chypre vise à identifier dans quelle mesure ces sociétés ont conservé leur identité ornementale héritée du conti-nent, quelles stratégies ont été développées pour adapter l’ornementation aux nouvelles disponibilités de l’envi-ronnement et comment les apports continentaux succes-sifs ont conduit à une reconfiguration du bagage symbo-lique de ces sociétés insulaires.

Cette étude documente sur le temps long les objets de parure des gisements de Klimonas (Cypro-PPNA) et de Shillourokambos (Cypro-PPNB). À travers une approche gîtologique, technologique et tracéologique, l’analyse contribue à caractériser les changements et les continuités dans les stratégies d’approvisionnement, de transformation et d’utilisation des ornements corporels identifiés au sein de ces communautés précéramiques.

Les deux sites étudiés sont localisés dans la partie méridionale de l’île (fig. 1). Le gisement de Klimonas (Ayios Tychonas, Limassol), étudié et fouillé depuis 2009, a livré un bâtiment communautaire, le bâtiment 10, et plusieurs restes de bâtiments domestiques (Vigne et al., 2012). Le matériel identifié dans les différentes structures et les dates radiocarbone ont permis d’attribuer l’occupa-tion du village à une phase finale du Cypro-PPNA, datée entre 11100 et 10600 cal. BP (Vigne et al., 2012). Le matériel présenté dans cette analyse comprend 200 pièces provenant d’un bâtiment domestique fouillé en 2014 et 2015 (bâtiment 800). Ce dernier n’a pas été directement daté, mais il a livré un matériel très similaire à celui issu des fouilles précédentes (Vigne et al., ce volume).

Le gisement de Shillourokambos (Parekklisha, Limassol) se trouve à 5 km de la côte actuelle. Fouillés entre 1992 et 2004, deux secteurs principaux (S1 et S3) ont livré des vestiges témoignant d’occupations succes-sives attribuées à différentes phases du Cypro-PPNB et datées entre 10400 et 9000 cal. BP (Guilaine et al., 2002

including green stones rich in serpentine originating from the Troodos mountains and collected in the Kouris river, marine shells coming from thanatocenosis and fossil shells coming from several outcrops. The local raw materials common to the Cypro-PPNA and Cypro-PPNB ornaments indicate continuity in the exploitation of raw material sources between the different occupations. Numerous shell species were exploited for bead manufacture. Some of the species are used during the Cypro-PPNA and also the Cypro-PPNB; however, their frequencies change between the different phases of occupation, in particular the spondylus, dentalium and Columbella rustica. Within the various stones used for bead manufacture, the picrolite green stone is the more abundant during the final Cypro-PPNA and the Cypro-PPNB. Manufacture processes developed for stone and shell beads’ production are highly diversified during each period. Some of the changes visible in the Cypro-PPN ornaments echo variations in the personal ornamentation of continental societies. Similarities in the personal ornaments from the island and from the continent include the high frequency of green stones and the decrease in dentalium frequency between the PPNA and the PPNB. The simultaneous color diversification of stone beads on the continent and in Cyprus during the PPNB, in particular the adoption of red stones, also reflect symbolic behaviors common to Cyprus and the continent. Our results indicate that the first Cypro-PPN societies were subject to complex cultural influences in connection with a large continental interaction sphere.

Keywords: shells, green stone, technology, use wear analysis, PPNA, PPNB.

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Les parures des premières sociétés du Néolithique précéramique de Chypre 185

et 2011). L’analyse porte sur les 511 pièces provenant des ensembles clairement attribués à l’une des phases d’occu-pation du gisement et provenant de structures ayant eu, pour certaines, une fonction domestique et, pour d’autres, une fonction rituelle (Guilaine et al., 2011).

Tous les types de supports ont été analysés sur chacun des sites. Sont inclus 453 coquillages à Shillourokambos et 156 à Klimonas, ainsi que 58 objets réalisés sur des matières dures minérales dominées par les roches vertes, en particulier la picrolite, à Shillourokambos et 44 à Kli-monas.

MÉTHODES D'ANALYSE

Coquillages

À la suite du travail d’identification taxinomique, la sur-face des coquillages a été examinée afin de relever les modifications microscopiques qui attestent d’événements s’étant déroulés au cours de la vie du mollusque ou post-mortem. Dans le cas de coquillages collectés et modifiés par les groupes préhistoriques, l’analyse microscopique fournit des informations sur l’environnement dans lequel

le coquillage a été collecté ainsi que sur les modifications taphonomiques et anthropiques qui ont suivi (D’Errico, 1993 ; Dupont, 2006 ; Vanhaeren et al., 2013 ; Rigaud et al., 2014).

L’enregistrement comprend le degré de fracturation – traduit par les altérations structurelles de la forme de la coquille, telles que l’absence d’apex sur les gastéropodes, des fractures sur le bord de l’aperture ou une modification de la forme de la coquille résultant des ressacs (Barus-seau, 1973 ; Taborin, 1992 ; Lozouet et Vigne, 1994 ; Gorzelak et al., 2013) – et les traces de prédation (Dietl et Kelley, 2006 ; Rigaud et al., 2014).

Les modifications d’origine anthropique résultant de la collecte, de l’aménagement et de l’utilisation des pièces ont également été systématiquement relevées. Les traces de manufacture ayant entraîné la modification de la forme de la coquille ou consistant en l’aménagement d’un système de suspension sont enregistrées, ainsi que les traces d’utilisation prenant la forme d’usure de sur-face ou de volume (sensu Bonnardin, 2009). Les traces d’utilisation sont identifiées par la présence d’un fin lustre sur une zone délimitée de la coquille. Elles diffèrent des traces laissées par les ressacs de la mer par leur brillance, la forme et l’orientation des stries, ainsi que leur distribu-tion à la surface de la coquille.

Fig. 1 – Localisation de Klimonas (Cypro-PPNA), de Shillourokambos (Cypro-PPNB) et des sources d’approvisionnement supposées mentionnées dans le texte. Les sites étudiés sont figurés par les étoiles et les sources de matières premières par les pointillés..Fig. 1 – Location of Klimonas (Cypro-PPNA), of Shillourokambos (Cypro-PPNB) and of the possibly exploited raw material sources cited in the text. Stars locate the archaeological sites and dotted lines the raw material sources.

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186 Solange Rigaud, Nathalie Serrand et Jean Guilaine

Fig. 2 – Spectre malacologique des phases d’occupation ancienne, moyenne et récente de Shillourokambos (Cypro-PPNB).Fig. 2 – Malacological spectrum of the specimens recovered from the early, middle and late occupation phases of Shillourokambos (Cypro-PPNB).

Un microscope Motic SMZ-168 équipé d’une caméra digitale Jenoptik ProgRes-CT3 a été utilisé pour docu-menter les modifications à la surface des coquilles. La pré-sence, la position et le degré des modifications naturelles postdépositionelles pouvant gêner la lecture des traces anthropiques lors de l’analyse microscopique (dépôts cal-citiques, craquelures, puits de dissolution, cassures) ont été également enregistrés sur chaque spécimen.

Matière dure minérale

Une analyse technologique et tracéologique réalisée dans les mêmes conditions que celle appliquée aux coquillages a été réalisée sur les objets façonnés en matières dures minérales pour en déterminer les modalités de façonnage et d’utilisation.

Le matériel de Shillourokambos a pu être exhaustive-ment analysé. Seules les données concernant les matières premières et la forme des objets ont pu être collectées sur le matériel de Klimonas, site qui est toujours en cours de fouille et d’analyse.

RÉSULTATS

Coquillages

Taphonomie et modalité dominante de collecte

La majorité des pièces d’origine marine recensées sur les deux gisements possède des stigmates résult-ant de l’action des ressacs de la mer ayant entraîné

une modification de la forme générale des reliefs des coquilles, notamment de l’apex des gastéropodes. Une Columbella rustica présente à Shillourokambos porte des traces d’attaque de la coquille par un spongiaire (selon les critères de Dupont, 2006), prenant la forme de petits puits circulaires répartis sur l’ensemble de la surface du coquillage. Plusieurs dentales de Klimonas portent une perforation résultant de la prédation du mollusque par un ver. On peut donc en déduire que la majorité des éléments coquilliers retrouvés en contexte de sites a été ramassée à l’état mort, dans les laisses de mer et les hauts de plage.

Choix des supports

Certains des coquillages identifiés à Shillourokambos n’ont été destinés qu’à la consommation. Quelques-uns ont été destinés à la fois à la subsistance et à une activ-ité technique ou symbolique (Serrand et Vigne, 2011), comme le cardium et Spondylus sp. dont de rares valves attestent de l’utilisation des taxons pour l’ornementation corporelle. Les autres taxons identifiés parmi les objets de parure sont le plus souvent sans intérêt pour la con-sommation.

L’ensemble des éléments non destinés à la consomma-tion, à Shillourokambos, inclut des coquillages fossiles, des bivalves, des scaphopodes et de nombreux gastéro-podes, en majorité de petite taille (fig. 2).

Les spécimens fossiles d’amande de mer, Glycyme-ris sp., sont clairement liés à une utilisation ornementale.

Parmi les gastéropodes utilisés à des fins ornemen-tales, les espèces Hexaplex trunculus et Columbella rus-tica dominent dans les trois phases d’occupation et une

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Les parures des premières sociétés du Néolithique précéramique de Chypre 187

Fig. 3 – Espèces utilisées à des fins ornementales à Shillourokambos (a-o) et à Klimonas (p). a : Hexaplex trunculus ; b : Monoplex parthenopeus ; c : Bolinus brandaris ; d : Luria lurida ; e : Conus sp. ; f : Aporrhais pespelecani ; g : Cerithium vul-gatum ; h : Turitella cf. communis ; i : Neverita josephinia ; j : Nassarius gibbosulus ; k : Columbella rustica ; l : Dentalium sp. ; m : Cerastoderma glaucum ; n : Glycymeris glycymeris ; o : pendeloque sur valve de spondyle de Shillourokambos ; p : perle tubulaire en spondyle identifiée à Klimonas.Fig. 3 – Shell species used for personal ornamentation at Shillourokambos (a-o) and Klimonas (p). a: Hexaplex trunculus; b: Monoplex parthenopeus; c: Bolinus brandaris; d: Luria lurida; e: Conus sp.; f: Aporrhais pespelecani; g: Cerithium vul-gatum; h: Turitella cf. communis; i: Neverita josephinia; j: Nassarius gibbosulus; k: Columbella rustica; l: Dentalium sp.; m: Cerastoderma glaucum; n: Glycymeris glycymeris; o: Spondylus pendant from Shillourokambos; p: Tubular Spondylus bead from Klimonas.

augmentation significative des Columbella rustica est observée à partir des phases moyenne et récente d’occu-pation du site (χ² p < 0,5). Les genres Nassarius, Luria,

Cymatium, Conus, Cerithium et Bolinus sont représen-tés dans les trois phases d’occupation (fig. 3). Les turri-telles et l’espèce Neverita josephinia ne sont présentes

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188 Solange Rigaud, Nathalie Serrand et Jean Guilaine

que dans la phase ancienne, les scaphodes et l’espèce Aporrhais pespelecani sont absents de la phase récente d’occupation.

Deux spectres malacologiques ont été établis pour évaluer le matériel livré par le bâtiment 800 à fonction domestique de Klimonas : un spectre comprend exclu-sivement le matériel attribué avec certitude au PPNA et un spectre inclut ce matériel et les pièces provenant de contextes toujours en cours d’analyse, mais dont l’attri-bution au PPNA est privilégiée (PPNA lato sensu).

À Klimonas, que l’on considère le matériel stricte-ment attribué au Cypro-PPNA (n = 31) ou attribué au Cypro-PPNA lato sensu (n = 156), le spectre malaco-logique est dominé par les scaphodes Antalis panorma, Dentalium sp. et Antalis inaequicostata (fig. 4).

L’ensemble des espèces représentées dans les deux spectres de Klimonas est également présent à Shillou-rokambos. Parmi ces espèces, une perle est réalisée sur un test de spondyle, dont l’origine marine ou fossile est indéterminée, alors que les autres valves de spondyles ne semblent pas modifiées en vue d’une utilisation orne-mentale.

Transformation et utilisation

À Shillourokambos, les objets de parure fabriqués sur des restes malacologiques sont majoritairement des coquilles aménagées pour la suspension et dont la forme naturelle a été préservée. Une unique pendeloque en reste de Spondylus crassicosta est entièrement façonnée.

Parmi les coquilles simplement aménagées, les Nas-sarius gibbosulus sont préférentiellement perforés en face ventrale, alors que les Hexaplex trunculus le sont en face dorsale, sur le dernier tour de spire. La position de ces per-forations, leur morphologie et celle de leur paroi indiquent qu’une partie d’entre elles ont une origine naturelle et que d’autres ont été réalisées par percussion. Des perfo-rations naturelles sont également présentes sur le crochet des bivalves. Des traces d’utilisation, prenant la forme de multiples plages de stries fusiformes, à la section en « V » et multidirectionnelles, sont visibles sur une partie des coquillages présentant des perforations d’origine naturelle (fig. 5h-5j) et d’origine anthropique. Des perforations réa-lisées par abrasion (fig. 5a et 5b) et sciage (fig. 5c, 5e, 5f) sont également présentes. Les perforations réalisées par

Fig. 4 – Spectre malacologique établi pour le matériel cypro-PPNA du bâtiment 800 de Klimonas. * Matériel strictement attri-bué au Cypro-PPNA et matériel provenant de contextes toujours en cours d’analyse mais dont l’attribution au Cypro-PPNA est privilégiée.Fig. 4 – Malacological spectrum of the Cypro-PPNA specimens recovered from the building 800 at Klimonas. * Material attributed to the Cypro-PPNA and material recovered from structures still under analysis but for which an attribution to the Cypro-PPNA is currently proposed.

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Fig. 5 – Exemple de traces d’aménagement et d’utilisation identifiées sur les coquillages de Shillourokambos. 1 : Cardiidae ; 2 et 3 : Luria lurida ; 4-5 et 7 : Nassarius gibbosulus ; 6 : Monoplex parthenopeus ; 8 : Conus mediterraneus.Fig. 5 – Anthropogenic modifications and use wear identified on the shells from Shillourokambos. 1: Cardiidae; 2 and 3: Luria lurida; 4-5 and 7: Nassarius gibbosulus; 6: Monoplex parthenopeus; 8: Conus mediterraneus.

abrasion sont observées au niveau du crochet de trois Car-diidae des phases moyenne et récente de Shillourokambos. Les perforations par sciage sont majoritairement identi-fiées sur les Cypraeidae, en partie dorsale. Ces coquil-lages sont mono ou biperforés par une incision perpendi-

culaire à l’axe d’allongement des coquilles et positionnée à proximité des extrémités antérieure et postérieure des coquilles. Les coquillages ainsi aménagés présentent des traces d’usure en face ventrale, de part et d’autre de l’aper-ture (fig. 5d). Ce type de perforation est aussi identifié sur

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Fig. 6 – Pendeloque en spondyle provenant de la phase ancienne d’occupation de Shillourokambos.Fig. 6 – Spondylus pendant from the early occupation phase of Shillourokambos.

les gastéropodes de gros volume (fig. 5p) ainsi que sur un coquillage de l’espèce Natica hebraeus. Une partie des Conidae est dépourvue d’apex et de columelle, permet-tant aussi le passage d’un lien. L’utilisation de ce système de suspension a laissé des traces sur la face ventrale des coquilles, près de l’aperture (fig. 5r).

Une partie des Columbella rustica ne présente aucun système de suspension – ni perforation ni rainure, inci-sion ou gorge –, mais porte néanmoins des traces d’utili-sation en face ventrale. La présence de ces usures atteste de l’existence d’un autre système de fixation n’impliquant pas d’aménagement du volume des coquilles (Rigaud dans Guilaine et al., à paraître).

Une partie des coquilles des espèces utilisées de manière récurrente en objets de parure ne présente aucun aménagement ni trace d’utilisation. Les dentales pré-sentent des extrémités fracturées dont l’origine – anthro-pique ou naturelle – est indéterminée.

La technique de perforation par abrasion est absente des phases anciennes d’occupation du gise-ment, et le système de suspension sans aménagement du volume des coquilles n’est présent que dans les phases récentes. L’utilisation de perforations natu-relles et l’aménagement de perforations par percus-sion et sciage sont identifiés dans toutes les phases.

Les Conus sp. sans apex sont également présents dans toutes les phases.

Une pendeloque a été réalisée sur une valve d’une espèce fossile de spondyle, collectée sous forme d’un galet naturellement très émoussé. La pièce présente une perforation biconique, dont les parois sont couvertes de stries circulaires concentriques ne présentant pas d’inter-ruption (fig. 3o ; fig. 6a, b). Ces traces techniques sont caractéristiques d’une perforation bifaciale à l’aide d’un foret à pompe ou à arc. La partie restante d’une seconde perforation localisée en bordure de la pièce est présente non loin de la perforation complète. Des stries circulaires de même nature et organisées de manière similaire à la première perforation sont visibles, attestant du même pro-cédé d’aménagement (fig. 6e). La surface de la pièce est entièrement couverte de plages de longues stries longitu-dinales, parallèles, dont la largeur varie de 10 à 30 μm. Ces stries sont le résultat de l’abrasion de la surface de la pièce sur une surface dure à grains de différents dia-mètres (fig. 6f). Dans la zone de la pendeloque portant les perforations, l’abrasion est plus intense et forme une facette plane. L’organisation des différentes traces de façonnage indique que la première étape de fabrication de la pendeloque a consisté en l’aménagement d’une pre-mière perforation, fracturée soit lors de son façonnage

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Les parures des premières sociétés du Néolithique précéramique de Chypre 191

Fig. 7 – a-p : exemples d’objets provenant de Shillourokambos réalisés sur matière dure minérale (a-g : phase récente ; h-j : phase moyenne ; f, g, k-s : phase ancienne). Picrolite : a-d, h, g, j, m, n, q, r ; roche noire indéterminée : e-f ; cornaline : k ; calcaire : l, o, p. s-y : exemples d’objets provenant de Klimonas réalisés sur picrolite.Fig. 7 – a-p: stone beads from Shillourokambos (a-g: recent phase; h-j: middle phase; f, g, k-s: early phase). Picrolite: a-d, h, g, j, m, n, q, r; unidentified dark stone e-f; carnelian: k; limestone: l, o, p. s-y: picrolite beads and shaped fragments from Klimonas.

soit au cours du port. La partie fracturée est recoupée par les traces d’abrasion, suggérant que la surface a été, par la suite, régularisée (fig. 6e, f). La seconde perforation, qui recoupe les stries d’abrasion, a été réalisée dans un troisième temps.

Les premières données enregistrées sur le matériel de Klimonas montrent que la forme naturelle des coquilles ayant pu être suspendues a été préservée. Une unique perle tubulaire réalisée sur une valve de spondyle est entièrement façonnée (fig. 3p).

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Les Conidae sont dépourvus d’apex et de columelle, ce qui permet le passage d’un lien. Certains Hexaplex trunculus portent une perforation dorsale sur le dernier tour de spire. Une partie des Glycymeris sp. porte une perforation naturelle au crochet.

Matières dures minérales

Les objets de parure réalisés sur des roches vertes riches en serpentine sont les mieux représentés sur les deux sites (fig. 7). Parmi ces roches, la picrolite domine à Klimonas (84 % des pièces en matières dures minérales), comme à Shil-lourokambos (45 % de pièces en matières dures minérales).

Des galets bruts de picrolite, de petit volume et non aménagés, sont présents sur les deux sites (fig. 7i, j, m, s-u). Plusieurs techniques ont été combinées pour le façonnage des objets de parure sur ce support. La mise en forme des volumes recherchés est réalisée par raclage et sciage (fig. 8a, b). Les perforations présentent des traces de rotation régulières et continues à la section biconique ou droite. Ces traces attestent de l’utilisation d’un foret à pompe ou à arc pour perforer les pièces, soit par rotation simple soit par rotation bifaciale (fig. 8c, e). L’utilisation du polissage fin pour atténuer les traces de façonnage est attestée, mais non systématique.

Les produits finis sont de petites dimensions (7 à 40 mm), de formes relativement variables et irrégulières (discoïde, ovale à rectangulaire), à section plane, trian-gulaire ou semi-circulaire. Aucune standardisation n’est observée.

Des traces du port des objets (fig. 8d), incluant dans certains cas des usures de volume (sensu Bonnardin, 2009), ont été observées sur nombre de pièces.

Les objets de parure réalisés sur les matériaux moins bien représentés sur les sites ont été façonnés selon le même procédé.

Les différents supports et procédés techniques identi-fiés sont présents sur les deux gisements, toutes périodes confondues. Seule une perle en cornaline présente dans la phase ancienne d’occupation de Shillourokambos sort de la variabilité observée (fig. 7k).

DISCUSSION

Acquisition

Les traces de l’action des ressacs de la mer et de prédation relevées sur les pièces, traduites par la présence de perfo-rations naturelles dans certains cas et d’un émoussé des parties saillantes des coquilles, indiquent que l’ensemble des coquilles des deux sites a été collecté au sein d’une ou plusieurs thanatocénoses. Les espèces identifiées sont des espèces méditerranéennes présentes sur les rivages de Chypre et ont donc pu être localement acquises par les groupes (Serrand et Vigne, 2011).

Comme déjà mis en évidence (Serrand et Vigne, 2011), une partie des espèces fossiles, dont les amandes de mer (Glycymeris sp.) et certaines coques (Cardiidae), a pu être collectée sur les plages fossiles affleurant à l’est d’Amathonte et à Moni (fig. 1). Une partie des dentales de gros calibre a probablement une origine fossile qui reste inconnue pour le moment. Les spondyles fossiles ayant pu servir à la fabrica-tion des perles tubulaires proviennent de plages fossiles du Plio-Pleistocène localisées à Chypre (Vigne et al., 2012).

Fig. 8 – Traces de façonnage et d’utilisation identifiées sur les objets de picrolite à Shillourokambos.Fig. 8 – Anthropogenic modifications and use wear registered on picrolite pendants from Shillourokambos.

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Les parures des premières sociétés du Néolithique précéramique de Chypre 193

Les roches vertes riches en serpentine, dont les galets de picrolite, sont charriées par les cours d’eau issus du Troodos (Xenophontos, 1991). La proximité du cours d’eau Kouris (fig. 1), où sont présents ces types de roches, a pu permettre la collecte locale du support utilisé pour le façonnage des pièces en matières dures minérales (Gui-laine et al., 2011). Il est vraisemblable que les supports de teinte noire, plus anecdotiques sur les sites, proviennent de ces mêmes zones de collecte qui offrent une large gamme de supports.

En revanche, la pièce en cornaline présente à Shillou-rokambos témoigne de l’utilisation d’un support d’ori-gine exogène. La présence de cornaline est documentée dans le lit de l’Euphrate en Anatolie (Inizan, 2000) et au Nord de la Syrie (Alarashi, 2014), au Sud de la Jordanie et au Sinaï (Aston et al., 2000 ; Bloxam, 2006 ; Quenet, 2008 ; Al Nahar, 2014). Les perles façonnées sur ce sup-port sont attestées au PPNB sur une vaste aire géogra-phique comprenant l’Anatolie et le Levant nord et sud (Rollefson et Simmons, 1985 ; Erim-Özdoğan, 2011a et 2011b ; Bains et al., 2013 ; Alarashi, 2014 ; Borrell et Molist, 2014 ; Spatz et al., 2014 ; Groman-Yaroslavski et Bar-Yosef Mayer, 2015).

La rareté des perles en cornaline au sein du Cypro-PPNB (un seul autre exemplaire connu, sur le gisement d’Ais Giorkis ; Simmons, 2012) et l’absence de frag-ments du support brut sur le site amènent à privilégier l’hypothèse de l’acquisition d’un produit fini par les occupants de Shillourokambos. La vaste distribution des perles en cornaline sur le continent, déclinées en une grande diversité de formes à cette période (Alarashi, 2014 ; Groman-Yaroslavski et Bar-Yosef Mayer, 2015), empêche de préciser l’origine de cette perle de Shillou-rokambos.

Sélection

Les spectres malacologiques des deux sites présentent des similitudes : les espèces identifiées à Klimonas (quatorze taxons) sont toutes représentées dans l’assemblage plus important, mais guère plus diversifié, de Shillourokambos (dix-neuf taxons). À Klimonas, les espèces présentes au sein du bâtiment 10 à fonction collective comprennent également des exemplaires de Pecten jacobeus, Calista chione, Cerithium vulgatum, Columbella rustica, Bolinus brandaris et des fragments de gros gastéropodes tels que Semicassis sp. ou Charonia sp., pour certains façonnés (Vigne et al., 2012). Les scaphopodes sont dominants au sein du Cypro-PPNA récent de Klimonas (aussi bien au sein du bâtiment domestique 800 que du bâtiment collec-tif 10), et l’utilisation des spondyles fossiles pour la fabri-cation d’ornements est beaucoup plus fréquente à Klimo-nas qu’à Shillourokambos (Vigne et al., 2012).

Au cours du Cypro-PPNB, les scaphopodes ne sont plus majoritaires, et le spectre malacologique s’élargit à d’autres espèces complémentaires. Les muricidés, cônes, cérithes, porcelaines et colombelles semblent être privi-légiés à Shillourokambos. Les autres taxons, plus rares, semblent constituer des variantes de ces espèces fré-

quentes et ont sans doute été collectés de manière plus occasionnelle.

Par ailleurs, une augmentation significative de la fréquence des Columbella rustica au cours des phases moyenne et récente du Cypro-PPNB de Shillourokam-bos est visible. Cette augmentation est à rapporter à deux dépôts rituels de ces coquillages dans les structures 283 et 389 des phases moyenne et récente de Shillourokambos (Rigaud dans Guilaine et al., à paraître). La présence de ces deux dépôts rituels au sein des phases postérieures à la phase ancienne du Cypro-PPNB semble indiquer une diversification de la fonction des coquilles des Columbella rustica au cours du temps. En revanche, les contextes de découverte des dentales ne permettent pas d’observer une fonction rituelle particulière des scaphopodes. Un chan-gement des normes régissant l’effet visuel recherché dans l’ornementation des sociétés précéramiques de Chypre peut être proposé pour expliquer la diminution des den-tales entre la fin du Cypro-PPNA et le Cypro-PPNB récent.

Les matières dures minérales utilisées dans l’ornemen-tation corporelle sont essentiellement représentées par les roches vertes. Parmi ces dernières, la picrolite domine à Klimonas et à Shillourokambos. La collecte, portée préfé-rentiellement sur la picrolite, au regard des autres roches vertes disponibles dans l’environnement, reflète peut-être un choix motivé par les caractéristiques physiques de la roche. Sa nature à la fois massive et tendre la rend apte à être façonnée par l’utilisation d’une large gamme d’outils.

Transformation, utilisation

Les premières données technologiques montrent des investissements techniques très différents selon les matières premières, allant de l’exploitation de la morpho-logie naturelle des supports, pour les coquillages, à une chaîne opératoire complexe, pour la picrolite, et les perles et pendeloques en spondyle.

Les différents fragments de matières dures minérales, plus ou moins aménagés, du galet brut à la perle finie, attestent de la présence de plusieurs étapes de la chaîne opératoire de fabrication sur les deux sites. Aucun change-ment dans les techniques de façonnage n’est observé entre la fin du Cypro-PPNA et le Cypro-PPNB. De même, les usures observées ne varient pas d’une phase d’occupation à l’autre.

Concernant les coquillages, l’analyse du matériel de Shillourokambos montre que les cardiums et les spon-dyles ont été utilisés pour l’ornementation, mais dans une très faible proportion. La majorité des coquillages de ces deux espèces a été utilisée à des fins économiques et techniques, pour la fabrication d’outillages (Serrand et al., 2005 ; Serrand et Vigne, 2011). En revanche, pour les autres espèces de coquillages représentées dans les objets de parure, on n’observe qu’un mode d’utilisation ornemental. La fréquence de modification enregistrée pour ces différentes espèces suggère que les coquilles non modifiées de ces taxons ont été ramassées en vue d’une utilisation pour la parure. Les coquillages non modifiés auraient pu constituer des réserves de matière première,

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ou résulter d’un tri et du rejet des pièces étant, par leur morphotype ou leur teinte, inaptes à être transformées en objets de parure.

Des usures sont identifiées sur nombre de pièces. À Shillourokambos (phase ancienne), la présence, sur la pendeloque en spondyle, d’une perforation fracturée et d’une perforation complète réalisée dans un second temps suggère la volonté de réparer la pièce pour en prolonger le port plutôt que de la remplacer. Les différents stades de transformation de cette pièce traduisent un entretien soigné qui n’a pas été documenté sur d’autres objets de parure réalisés en coquillages. Cette singularité implique une valeur fonctionnelle et symbolique forte de cet objet dans l’ornementation du groupe.

Variabilité et dynamique des pratiques ornementales

Nombre de supports en coquillages et en matières dures minérales sont communs à Klimonas et aux différentes phases de Shillourokambos, indiquant une continuité dans le choix des matériaux à travers le temps. L’utilisation des supports fossiles, originaires des plages de l’est d’Ama-thonte et de Moni, et de picrolite, originaire du Kouris, indique également un maintien dans le temps de l’exploi-tation de certaines sources d’approvisionnement. La pré-sence d’objets en picrolite au sein de l’occupation épipa-léolithique d’Akrotiri-Aetokremnos (niveau 2 : Simmons 1999) indique qu’au moins une partie de ces sources de matières premières faisait l’objet d’une exploitation anté-rieure. Les fossés chronologiques qui séparent tant l’Épi-paléolithique d’Akrotiri-Aetokremnos de la fin du Cypro-PPNA identifié à Klimonas (Manning, 2015) que la fin du Cypro-PPNA des premières phases d’occupations Cypro-PPNB de Shillourokambos (Manning, 2015) suggèrent que les vestiges qui nous parviennent ont été produits par des communautés maîtrisant déjà la disponibilité des res-sources minérales et fossilifères sur l’île.

Les communautés ayant occupé Klimonas et Shil-lourokambos avaient une subsistance basée sur des res-sources essentiellement terrestres, et l’apport des res-sources marines restait discret. En revanche, les objets de parure comprennent une large proportion de coquillages marins, y compris fossiles d’origine côtière. Les différents systèmes d’acquisition développés par ces communau-tés précéramiques pour leurs diverses activités semblent avoir été en partie disjoints : un système d’acquisition pré-férentiellement développé dans le domaine terrestre pour les activités économiques d’une part, étendu au domaine côtier pour les activités symboliques d’autre part.

Parmi les supports identifiés au sein du Cypro-PPNA et du Cypro-PPNB, certaines espèces de coquillages n’ont pas fait l’objet de la même attention. C’est le cas des dentales, dont la fréquence d’utilisation diminue entre le Cypro-PPNA et le Cypro-PPNB, et des Colum-bella rustica, dont la part au sein de l’ornementation aug-mente significativement au cours du Cypro-PPNB. Les spondyles, fossiles ou non, sont bien représentés aussi bien à Klimonas (Vigne et al., 2012) qu’à Shillourokam-

bos (Serrand et Vigne, 2011), mais leur utilisation pour la réalisation d’ornements est beaucoup plus fréquente à Klimonas. Aussi, si la sélection d’une partie des supports apparaît stable, leur fréquence au sein des parures varie d’une phase d’occupation à l’autre.

Les modalités de transformation et d’utilisation des objets, tous matériaux confondus, sont extrêmement diversifiées au cours du Néolithique précéramique de Chypre. À la fin du Cypro-PPNB, l’existence d’un sys-tème d’attache des colombelles, qui n’implique pas d’aménagement du volume des coquilles, semble marquer le développement d’une technique de suspension propre à cette phase d’occupation de Shillourokambos (Rigaud dans Guilaine et al., à paraître).

L’ornementation développée par les premières socié-tés précéramiques chypriotes est ainsi composée d’un fonds commun aux différentes périodes, dans lequel, néanmoins, la contribution de chacun des types d’orne-ments varie avec le temps.

Ces objets sont complétés par des supports minori-taires qui ne sont pas présents à toutes les périodes. Ces variations traduisent des changements dans l’intérêt des groupes pour certains objets de parure, mais également des influences continentales.

Ces influences sont notamment perceptibles dans la diminution de la fréquence des dentales entre les occu-pations de Klimonas et de Shillourokambos, diminution aussi observée entre les occupations PPNA et PPNB du Levant sud (Bar-Yosef Mayer, 1991). La large représen-tation des objets de parure réalisés sur des roches vertes à Klimonas et à Shillourokambos fait écho à une tendance stylistique continentale identique, qui se développe au cours du Néolithique précéramique du Levant et d’Anato-lie (Bar-Yosef Mayer et Porat, 2008). Une diversification de la couleur des supports en matières dures minérales est observée sur le continent, en particulier dans le Levant nord, à partir du PPNB (Alarashi, 2014). La perle rouge en cornaline présente dans le matériel de la phase ancienne C de Shillourokambos reflète cette tendance. C’est en effet dans le PPNB moyen du Levant nord, contemporain de la fin de la phase ancienne d’occupation de Shillourokambos (Guilaine et al., 2000 et 2011 ; Vigne et al., 2011), qu’ap-paraissent les premières perles en cornaline (Alarashi, 2014). Cette pièce, clairement allochtone, signale égale-ment des liens avec le continent de par sa provenance.

CONCLUSION

L’ornementation des premières sociétés précéramiques de Chypre apparaît hautement diversifiée dès la fin

du Cypro-PPNA et tout au long du Cypro-PPNB. Des chan-gements dans le choix des supports, leur fréquence au sein des ornements et les modalités de fabrication des objets de parure sont visibles entre les différentes périodes. Ces variations pourraient signer la recomposition des groupes ou des changements d’organisation des communautés, impliquant la création ou l’abandon de parures corporelles

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en lien avec des statuts sociaux renouvelés. Une partie de ces changements trouve des correspondances marquées et synchrones avec des variations au sein des parures des sociétés précéramiques continentales. Ces dynamiques partagées avec le continent indiquent que l’ornementa-tion des premières sociétés précéramiques de Chypre était soumise à différentes formes d’influences culturelles en lien avec une sphère d’interactions continentales étendue. Plusieurs mécanismes ont pu contribuer à ces différentes interactions. L’arrivée successive de plusieurs vagues de migrants continentaux, d’artisans spécialisés ou encore des contacts indirects via des populations côtières inter-médiaires ont pu influer sur le renouvellement des orne-ments corporels au cours du temps. Ces changements dans la sphère symbolique des populations précéramiques chypriotes sont, pour certains, concordants avec des chan-

gements dans les sphères économique et technique de ces mêmes groupes (Briois et al., 1997 ; Astruc, 2011 ; Vigne et al., 2011). Ces données illustrent l’étroite relation des activités symboliques des communautés précéramiques chypriotes avec les activités domestiques de tous les jours, tel que cela est souvent documenté au sein des sociétés traditionnelles (Firth, 1951 ; Bell, 1992).

Remerciements : Le travail mené par S. Rigaud a été mené dans le cadre de deux post-doctorats financés par les fondations Fys-sen et Marie-Curie COFUND. Nous adressons de très sincères remerciements à F. Briois et J-D. Vigne, pour leurs commen-taires et conseils qui ont aidé à l’amélioration de ce manuscrit. Nous sommes également très reconnaissantes envers D. Reese dont les suggestions ont permis sa finalisation.

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Solange Rigaud

CNRS, UMI 3199 CIRHUSCenter for International Research

in the Humanities and Social Sciences,Department of Anthropology,

New York University,4 Washington Square North,

New York, NY 10003 (USA)[email protected]

Nathalie SeRRand

UMR 7209 Archéozoologie et archéobotanique, MNHN-CNRS-SUs

INRAP Guadeloupe,Centre de recherches archéologiques,

Route de Dolé, 97113 [email protected]

Jean guilaine

Collège de FranceUMR 5608 TRACES

Université Jean-Jaurès5, allées Antonio-Machado,

31058 Toulouse cedex 09