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VADE-MECUM Procédure devant le TGI Aliénor Kamara-Cavarroc Avocat au barreau de Paris Avec la participation de : Françoise Kamara-Ribettes, Conseiller à la Cour de cassation Laure Toutenu, Juge au TGI de Nanterre Stéphane Meyer, Vice-Président au TGI de Paris Année 2015

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VADE-MECUM Procédure devant le TGI

Aliénor Kamara-Cavarroc

Avocat au barreau de Paris

Avec la participation de :

Françoise Kamara-Ribettes, Conseiller à la Cour de cassation

Laure Toutenu, Juge au TGI de Nanterre

Stéphane Meyer, Vice-Président au TGI de Paris

Année 2015

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Ce vade-mecum est un outil chronologique et pratique pour permettre à de jeunes avocats de mener une procédure avec représentation

obligatoire, de la réception du client en demande au prononcé du jugement, en passant par la mise en état. Les annexes, tout comme celles des

autres vade-mecum, suivent l’ordre de lecture du vade-mecum et la chronologie des dossiers, pour plus de pratiques et de facilité d’appréhension.

Ce vade-mecum ne se substitue pas à une étude approfondie du code de procédure civile et n’a pas vocation à constituer un cours de

procédure civile : il donne certaines clefs et prend la forme d’un guide des démarches à suivre et des questions à se poser à chacun des stades de

la procédure, mais les étudiants devront impérativement et systématiquement chercher les réponses aux questions y posées en se reportant aux

articles du code de procédure civile cités ou à tout autre texte susceptible d’y répondre (compétence, prescription, nullités, fins de non-recevoir,

juge de la mise en état, obligations déontologiques…).

Ce vade-mecum est complété par différents vade-mecum (référés, requêtes, JEX, baux commerciaux, construction, appel, procédure pénale et

rédaction d’écritures) auxquels les étudiants sont invités à se référer.

ASSIGNATION

Avocat du demandeur

Réception du

client en

demande

Vérification de l’identité du demandeur :

personne physique : carte d’identité

personne morale :

k-bis à jour,

statut de la personne qui vous saisit (outre sa carte d’identité) : la personne est-elle le représentant légal de la

société et la société est-elle en difficultés : à vérifier régulièrement en cours de procédure (penser à créer une

alerte Infogreffe),

l’objet de la demande est-il en corrélation avec l’objet social de la société.

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Vérifications relative à la personne défenderesse :

adresse,

s’il s’agit d’une personne morale, k-bis à jour (est-elle en difficultés : penser à vérifier régulièrement en cours de

procédure).

Identification d’un éventuel conflit d’intérêts

Evocation de la question des honoraires et des termes d’une lettre de mission

Analyse des pièces, vérification de l’authenticité des pièces

Prescription : faire attention aux délais courts et abrégés (ex responsabilité du fait des produits défectueux etc...)

Compétence :

matérielle

objet du litige

montant du litige

territoriale (spécificité de certaines matières comme la propriété intellectuelle, le droit immobilier, le droit des

successions ; règles concernant les magistrats et auxiliaires de justice ; théorie des gares principales…) – art. 42

et s du CPC.

Pendant la

construction de

l’assignation

1) Préparation

Analyse des demandes du client au regard des textes et de la jurisprudence : en fonction du but poursuivi par le

client, l’avocat doit déterminer sur quels textes fonder la demande pour aboutir au but souhaité.

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Attention, il convient de lire attentivement les textes et les arrêts et de ne pas se reposer exclusivement sur la doctrine qui peut

en avoir fait une interprétation erronée ou personnelle et/ou ne les avoir cités que partiellement pour n’en tirer que ce qui

soutient l’article en cause, alors que des moyens supplémentaires peuvent s’en dégager qui peuvent être utile à sa propre

démonstration.

Etude approfondie des pièces : les faits sont-ils suffisamment établis et démontrés, manque-t-il des éléments pour

fonder la demande, compte tenu de l’interprétation que les juges font des textes qui seront utilisés au soutien de la

demande ? L’avocat ne doit jamais se fier aux explications du client et ne doit en aucun cas rédiger d’assignation sans

pièces démontrant les assertions y figurant.

Proposition d’une stratégie au client : avant d’assigner au fond, l’avocat doit évaluer l’opportunité de procéder par

assignation en référé ou de déposer une requête (provision, expertise, constat d’huissier, mesures d’urgence, mesures

conservatoire) – articles 808 et 809 du CPC – ou par voie de requête en injonction de payer – articles 1405 et s du CPC

(cf. vade-mecum référés et requêtes).

Une fois que la stratégie est adoptée, l’avocat doit penser à la faire valider par écrit.

Ne pas oublier qu’il existe des modes alternatifs de règlements des litiges.

2) Pré-action

Eventuellement, mettre en demeure le débiteur d’exécuter ses obligations et lui demander les coordonnées de son

conseil habituel en lui indiquant que, faute pour lui de réponse dans un délai X, une procédure judiciaire sera engagée

(conserver la preuve de réception de la mise en demeure par LAR qui fait courir les intérêts sur le fondement de l’article

1153 du CC le cas échéant).

Il est également possible de faire signifier par huissier de justice une sommation interpellative pour, le plus souvent, tenter de se

ménager des preuves négatives

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Si le dossier est suffisamment solide pour envisager une action (art. 146 CPC le juge ne supplée pas la carence des

parties) mais qu’il manque des pièces dont le client n’est pas en possession mais dont il sait qu’elles existent et entre les

mains de qui elles se trouvent (la future partie ou un tiers), saisir par voie de requête ou en référé le président du TGI

sur le fondement de l’article 145 du CPC en demandant la production des pièces, le cas échéant sous astreinte (cf.

vade-mecum référés et requêtes).

De la même manière, si une expertise semble utile avant d’assigner au fond, saisir le juge des référés d’une demande d’expertise

(art. 145, 263 et s, et 808 CPC, toujours sous la réserve de 146 CPC) (cf. vade-mecum référés).

S’il existe un risque sur la solvabilité du défendeur ou sur l’éventuelle organisation d’une insolvabilité, avant de lancer

l’assignation, saisir le JEX de demandes de saisies conservatoires (art. L. 511-1 et s et R. 511-1 et s du code des

procédures civiles d’exécution).

Toujours vérifier s’il existe une clause de conciliation préalable ou une clause de règlement alternatif du litige (médiation, conciliation, arbitrage) qui peut constituer une condition de recevabilité d’une action judiciaire ou qui peut

conduire à une incompétence des juridictions judiciaires.

Rédaction de

l’assignation

(modèle joint)

Penser aux mentions obligatoires (art. 56, 648 et 752 CPC et, le cas échéant, 643 CPC pour les défendeurs résidant dans les

DOM-TOM ou à l’étranger) qui sont différentes selon les personnes concernées par l’assignation, tant en demande qu’en

défense, et penser à produire les k-bis à jour si des sociétés sont concernées par le litige.

Commencer par indiquer « OBJET DE LA DEMANDE »

Il est possible d’introduire brièvement le dossier d’une phrase ou deux entre le titre précédent et le titre suivant.

Suivre avec le « RAPPEL DES FAITS » : il ne s’agit pas d’exposer une histoire, mais de démontrer des faits. Le récit

ne doit comporter aucune formule ampoulée ni insultante et, à ce stade, aucune appréciation juridique.

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En revanche, l’exposé des faits doit être soigneusement rédigé et orienté, sans jamais faire preuve de mauvaise foi mais

en en utilisant les pièces du dossier, utiles au soutien de la demande (art. 11 CPC), qui doivent avoir été analysées de

façon très précise, pour en extraire toute argumentation utile, de façon à ce que le juge ait, à la fin de l’exposé des faits,

parfaitement compris ce qu’allaient être la demande et les moyens de droit qui lui seront soulevés et soit convaincu du

bien-fondé de la demande qui va lui être soumise.

Les faits sont une préparation de la « DISCUSSION » qui doit donc découler parfaitement du rappel des faits.

Dans la mesure du possible et puisqu’il s’agit de démontrer une situation factuelle, faire suivre chaque phrase d’une ou plusieurs

pièces étayant l’affirmation y figurant (Pièce n° x : intitulé de la pièce).

Surtout, ne pas oublier que le juge a un nombre très important de dossiers et qu’il n’a pas le temps de lire l’intégralité de

chaque pièce si elles sont volumineuses. Par conséquent, faciliter le travail du juge le plus possible en extrayant des pièces

essentielles les éléments qui sont de nature à soutenir la thèse factuelle énoncée dans le rappel des faits et faire suivre les

affirmations importantes d’extraits de la pièce utilisée entre guillemets avant de la citer entre parenthèses. Si jamais une pièce

qui a déjà été citée est à nouveau visée, indiquer à chaque fois entre parenthèses le numéro de la pièce.

Après le rappel des faits, exposer les demandes en droit dans un paragraphe que l’on nomme « DISCUSSION ». Il est

possible, dès le stade de l’assignation, de former une demande in limine litis (telle qu’un sursis à statuer : l’on peut en

effet assigner pour éviter l’acquisition d’une prescription tout en sachant que la demande ne pourra être examinée

qu’après la survenance d’un certain événement ; en ce cas, et afin que le juge ne soit pas surpris, il convient de préciser

que l’assignation est destinée à arrêter le cours de la prescription, dans l’attente de la réalisation de l’événement qui

justifie la demande de sursis) puis une demande principale et une ou plusieurs demandes subsidiaires.

Exposer les moyens de droit, les textes sur lesquels la demande est fondée ainsi que les arrêts (de préférence rendus par la Cour

de cassation et les plus récents possibles), puis rappeler les faits qui ont été exposés dans le paragraphe précédent et qui

soutiennent ces moyens, pour conclure que la demande est fondée puisque le droit sanctionne bien les faits objet du litige

(syllogisme), et démontrée (actori incumbit probatio) (art. 4 et 9 CPC).

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Il peut être judicieux, au stade de l’assignation, de ne pas dévoiler toutes ses cartes pour voir ce que sera la réaction du

défendeur, avec le risque cependant que la personne assignée ne constitue pas d’avocat et que le JME clôture l’affaire sans qu’il

y ait d’échanges d’écritures, auquel cas les arguments non développés dans l’assignation ne seront pas soumis au juge.

Penser à justifier toutes les demandes indemnitaires ainsi que l’article 700 du CPC (si possible, produire les factures remises au

client) et, le cas échéant, demander l’exécution provisoire en la motivant (cf. vade-mecum référés concernant les risques liés à

l’exécution provisoire), puis suivre par la demande de condamnation aux dépens.

Terminer par le « PAR CES MOTIFS » dans lequel il faut viser les textes venant au soutien de la ou des demande(s) et

introduire les demandes par « Il est demandé au tribunal de : » (ou au Président du tribunal si l’on procède par voie de

requête ou au Président du tribunal statuant en référé si l’on assigne en référé).

Eviter les formules telles que « Dire et Juger », mais préférer : Constater, Déclarer, Juger, Condamner, Ordonner. En revanche,

bannir « sous toutes réserves » ou « donner acte » qui ne recouvrent aucune notion juridique et « conjointement et

solidairement » qui est une formule antinomique (cf. vade-mecum rédaction d’écritures).

Reprendre les demandes telles qu’énoncées dans les moyens et rappeler « A titre principal », « Subsidiairement », « Plus

subsidiairement », utiliser les formules « en conséquence » et « en toute hypothèse ».

Dresser, en dernière page, le bordereau reprenant la « LISTE DES PIECES UTILISEES AU SOUTIEN DE LA DEMANDE »

en reprenant la numérotation figurant dans les écritures.

Placement de

l’assignation

(modèles joints)

L’assignation doit être placée dans les quatre mois de sa signification sous peine de caducité (art. 757 CPC).

Le timbre fiscal de 35 € a disparu et il n’est donc plus nécessaire d’en apposer sur l’assignation.

L’assignation peut être placée :

soit par RPVA (modèle joint) : suivre les instructions (+ timbre BRA dématérialisé bientôt disponible) ;

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soit physiquement :

o remplir un placet réquisition d’audience (feuille A3 : modèle joint) à l’intérieur duquel on glisse le second original

de l’assignation, y apposer un timbre BRA en haut à droite du placet (Paris, Nanterre, Bobigny et Créteil = 16 €),

o déposer le dossier (placet timbré + second original) dans la case Bureau d’Ordre Civil (BOC) (à Paris, au fond à

droite de la salle des pas perdus ; à Nanterre, à l'annexe au 2ème étage).

Tiers au litige initial (intervenant volontaire ou forcé)

Rappel

Certaines personnes, qui n’ont pas été assignées par le demandeur initial, peuvent être appelées au litige ou intervenir.

Il s’agit des cas de jonction entre deux instances, assignation en intervention forcée, appel en garantie et conclusions

d’intervention volontaire principale ou incidente (dans ce dernier cas, attention à la constitution et, soit se constituer par la voie

normale, soit demander expressément dans le PCM au tribunal de recevoir la constitution de l’avocat rédacteur de l’acte).

Avocat du défendeur (initial et intervenant)

Réception du

client par

l’avocat en

défense

et constitution

(modèle joint)

La personne assignée est, devant le tribunal de grande instance (sauf procédures particulières telles le référé), tenue de constituer

avocat sous 15 jours à compter de la signification de l’assignation (art. 755 CPC, sauf client résidant à l’étranger ou dans les

DOM-TOM : art. 643 et 644 CPC).

Il est risqué de jouer avec la constitution car l’affaire peut faire l’objet d’une clôture et plaidoiries avant la constitution effective

de l’avocat (ou du client) qui aurait voulu gagner du temps (une demande de rabat de l'ordonnance de clôture peut être formulée

en cas de constitution tardive).

L’avocat saisi du dossier en défense procède exactement de la même manière que l’avocat saisi du dossier en demande lorsqu’il

reçoit son client et apprécie s’il convient d’accepter le dossier. Une fois qu’il a accepté le dossier, il se constitue, en faisant

attention aux mentions de l’acte de constitution qui figurent à l’article 814 du CPC (modèle joint) et en en déposant :

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- 2 exemplaires pour le tribunal avec, en haut à droite et en diagonale, le plus souvent en rouge et encadré, « POUR LE

TRIBUNAL »,

- 1 exemplaire pour chaque avocat adverse avec au dos la formule « Signifié laissé copie à Me X, numéro de toque : X),

- 1 exemplaire qui lui revient avec l’apposition de son nom et de sa toque puis la formule « Signifié laissé copie à » suivie

du nom et de la toque de tous les avocats destinataires de la constitution. L’avocat doit apposer un timbre BRA à 16 €

(sauf constitution aux lieu et place) et une vignette huissiers audienciers à 7,80 € par avocat adverse.

L’un des deux exemplaires pour le tribunal sera remis par le greffe dans la toque de l’avocat, ce qui démontrera que le tribunal

est bien saisi de l’acte, et l’exemplaire remis dans la toque de l’avocat par les huissiers audienciers comportant la mention de la

signification au(x) autre(s) avocat(s) sert à démontrer que le contradictoire a bien été respecté.

La constitution doit être datée et signée.

Attention, ne peuvent se constituer que les avocats inscrits au barreau du ressort du TGI compétent : si le litige est porté

devant un TGI extérieur à son propre barreau, faire appel à un avocat postulant (multipostulation à Paris et région

parisienne, donc un avocat parisien peut être avocat constitué à Nanterre, par exemple, mais la multipostulation ne

fonctionne que pour ses dossiers propres, donc un avocat parisien ne peut pas être l’avocat postulant à Nanterre pour un

confrère nantais).

Certaines personnes, qui n’ont pas été assignées par le demandeur initial, peuvent être appelées au litige ou intervenir.

Il s’agit des cas de jonction entre deux instances, assignation en intervention forcée, appel en garantie et conclusions

d’intervention volontaire principale ou incidente (dans ce dernier cas, attention à la constitution et, soit se constituer par la voie

normale, soit demander expressément dans le PCM au tribunal de recevoir la constitution de l’avocat rédacteur de l’acte).

Les règles de procédure applicables ci-dessous à l’avocat du défendeur sont intégralement applicables à l’avocat du tiers ainsi

intervenant au litige.

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Avocats du demandeur et du défendeur (initial et intervenant)

Communication

des pièces

(modèle joint)

Cf. les articles 132 et s du CPC.

Un bordereau de communication de pièces doit être établi (modèle joint) et les pièces sont envoyées par courrier (LRAR pour

éviter tout débat ou tout risque de perte) ou transmises par RPVA en utilisant le mode « messages entre avocats » (capture

d’écran jointe).

MISE EN ETAT

Avocats du demandeur et du défendeur (initial et intervenant)

Instruction par

le juge de la

mise en état

et compétences

exclusives

(modèles joints)

Lorsque l’affaire est affectée à une chambre du TGI, l’un des magistrats est nommé juge de la mise en état (JME) (art. 763 et s

CPC).

Le JME dispose de pouvoirs propres : il instruit le dossier, veille à la loyauté des débats (art. 14 à 16 CPC et 763 CPC)

et décide du calendrier de dépôt des écritures en fonction de la complexité de l’affaire et en concertation avec les avocats.

Il procède aux jonctions et disjonction et peut proposer une médiation (mais ne peut imposer qu'un premier entretien

d'information à la médiation). Il clôture le dossier et détermine la date des plaidoiries (art. 779 CPC).

Des bulletins de mise en état précisent aux avocats les dates des différents événements (modèles joints).

Compétence exclusive du JME à compter de sa désignation : elles sont définies à l’article 771 du CPC.

o Attention, les exceptions de procédure (art. 73 et s CPC) que sont

- l’incompétence (art. 75 et s CPC),

- la litispendance et la connexité (art. 100 et s CPC) et

- les exceptions dilatoires (art. 108 et s CPC),

doivent être soulevées in limine litis devant le JME et ne pourront plus l’être devant les juges du fond ni après que des moyens

d’irrecevabilité ou des moyens de défense au fond auront été soulevés.

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o En ce qui concerne les nullités des actes de procédure pour vice de forme (art. 12 et s CPC), le JME est seul

compétent et un grief doit être démontré (art. 114 CPC).

o En ce qui concerne les nullités pour vice de fond (art. 117 et s CPC), elles peuvent être soulevées devant le JME

mais également devant le tribunal puisqu’elles peuvent être proposées en tout état de cause (art. 118 CPC), tout

comme elles peuvent être relevées d’office lorsqu’elles ont un caractère d’ordre public (art. 120 CPC), mais ne

nécessitent pas la démonstration d’un grief (art. 119 CPC) et peuvent être régularisées (art. 121 CPC).

o Les autres compétences exclusives du JME sont l’allocation de provisions, les mesures d’instruction (expertise,

production de pièces (art. 134 CPC, éventuellement sous astreinte)…) et les mesures conservatoires (sauf saisie

conservatoire et hypothèque et nantissement provisoires qui relèvent de la compétence du JEX).

Si besoin, pour encourager le JME à faire droit à la demande de production de pièces, il est toujours possible de faire signifier

une « Sommation de communiquer » (modèle joint) soit par RPVA, soit par les huissiers audienciers (selon les mêmes formes

que la constitution, à l’exception près que le timbre BRA n’est pas dû : seuls les timbres huissiers audienciers, un par avocat

concerné, doivent être apposés.

Il ne faut pas oublier de faire usage de l’article 138 du CPC pour obtenir des pièces détenues par un tiers.

Difficulté relative au sursis à statuer : la demande de sursis à statuer doit être soulevée avant toute défense au fond,

mais des débats existent sur le fait de savoir si son prononcé relève de la compétence du JME ou de celle du tribunal (il

existe de la jurisprudence dans les deux sens, mais un arrêt de la 1ère chambre civile de la Cour de cassation du 27

septembre 2012 (n° 11-16361) énonce que le sursis à statuer est une exception de procédure, or, le JME a une

compétence exclusive dans ce domaine) : dans cette hypothèse, comme dans toute autre, d’ailleurs, où un doute

existe, toujours former toutes les demandes devant toutes les juridictions dont on pense qu’elles sont compétentes

et sous toutes les formes possibles, de façon à ce que le bon juge en soit saisi : on ne perd rien à former une

mauvaise demande mais on perd tout à ne pas former la bonne.

En l’espèce, pour le sursis, penser à le soulever devant le JME puis, s’il s’est estimé incompétent, reformuler la demande in

limine litis devant le tribunal dans les conclusions au fond (ne pas déposer de conclusions au fond ne comportant pas, in limine

litis, la demande de sursis).

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En principe, les ordonnances du JME ne sont pas susceptibles de recours, sauf exceptions définies à l’article 776

du CPC. Elles n’ont pas non plus, au principal, l’autorité de la chose jugée, sauf exceptions (art. 775 CPC), ce qui

signifie que de nouvelles demandes autrement formulées pour aboutir aux mêmes fins peuvent, le cas échéant, être

déposées devant le JME.

Penser à faire signifier les ordonnances du JME pour exécuter et faire courir les recours éventuels.

Conclusions

d’incident

(modèle joint)

Les demandes formées devant le JME prennent la forme de conclusions d’incident qui ne sont pas des conclusions devant

le TGI mais des « conclusions d’incident aux fins de… devant le juge de la mise en état de la xème chambre du TGI ».

Les conclusions débutent donc par « PLAISE AU JUGE DE LA MISE EN ETAT » puis, dans le PCM, utiliser la formule « Il

est demandé au juge de la mise en état de : ».

Toujours viser les textes utilisés au soutien de la demande.

Qu’elles émanent de l’une ou de l’autre des parties, elles doivent être motivées (cf. ci-dessous) tant en fait qu’en droit (objet de

la demande et justification de la demande). Un débat contradictoire s’instaure sur les demandes fondant l’incident et le JME

organisera un calendrier particulier pour cet incident et détermine une date de plaidoiries sur cet incident.

Les conclusions d’incident doivent être signifiées, soit par RPVA (capture d’écran jointe), auquel cas aucun timbre n’est dû,

soit par les huissiers audienciers selon les mêmes formes que pour la constitution (2 exemplaires pour le tribunal, un pour

chaque avocat adverse et un pour l’avocat qui fait signifier), à l’exception près qu’aucun timbre BRA n’est à apposer (seul le ou

les timbres huissiers audienciers sont requis, en fonction du nombre d’avocats à qui les conclusions sont signifiées)

Les dossiers de plaidoiries prennent la forme énoncée ci-dessous et les conclusions y figurant doivent être signées.

Conclusions au

fond

Ne pas oublier de formuler tous les moyens que l’on peut soulever dans le litige en cause car, en raison du

principe de concentration des moyens, il ne sera plus possible d’initier une nouvelle action sur de nouveaux

moyens, en cas d’irrecevabilité ou de débouté (sauf survenance d’un nouveau fait ou apparition d’une nouvelle pièce

ou d’une pièce qui aurait été dissimulée).

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(en réponse, en

réplique, en

duplique…)

(modèle joint)

et pièces venant

au soutien des

conclusions

Les avocats doivent impérativement lire l’arrêt Césareo Cass. Ass. Plén., 7 juillet 2006, n° 04-10.672) et ne pas oublier que

l’obligation de concentration des moyens tirée de l’arrêt Cesareo a été étendue au défendeur (Cass. Com. 20 février 2007, n° 05-

18322).

NOTA : il est donc désormais, si la demande est soit contractuelle, soit quasi-délictuelle, recommandé de demander à titre

principal l’une et, à titre subsidiaire, l’autre, le principe de non-cumul des responsabilités contractuelle/quasi-délictuelle n’ayant

plus vocation à s’appliquer.

S’il existe des moyens tirés d’une ou plusieurs nullités pour vice de fond ou d’une demande de sursis à statuer,

commencer par eux, à titre principal.

Poursuivre, le cas échéant, ou commencer, à titre principal, par les fins de non-recevoir (art. 122 CPC) qui sont le défaut

d’intérêt ou de qualité à agir, la prescription, le délai préfix et la chose jugée : les fins de non-recevoir ne doivent pas

être soulevées in limine litis : elles peuvent être soulevées en tout état de cause (art. 123 CPC), c’est-à-dire même pour

la première fois en cause d’appel (attention : le juge peut prononcer des dommages et intérêts si la partie soulève

tardivement la fin de non-recevoir pour des motifs dilatoires).

Ne jamais s’arrêter à une exception ou à un moyen d’irrecevabilité et toujours développer les moyens de défense au fond

car, si le tribunal ne fait pas droit à l’un des deux premiers moyens de défense, il rendra sa décision au fond sur la base

des seuls éléments produits par la partie adverse.

Poursuivre, donc, avec les défenses au fond (ex : absence de faute, nullité du contrat) (elle sont soulevées à titre

subsidiaire si une exception a été soulevée in limine litis ou si elles suivent une fin de non-recevoir, mais elles sont

soulevées à titre principal en l’absence d’exception ou fin de non-recevoir), puis par les défenses subsidiaires (absence de

préjudice), puis par les défenses encore plus subsidiaires (ex : diminution du préjudice) et ce, jusqu’à l’infiniment

subsidiaire, afin de couvrir toutes les possibilités et ne laisser aucune porte de sortie ni à l’adversaire, ni au juge, qui, s’il

ne fait pas accueilli la première défense au fond, se verra obligé d’analyser toutes les défenses successives jusqu’à, l’on

l’espère, accueillir l’une d’entre elles.

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Eventuellement, terminer par des demandes incidentes ou reconventionnelles (art. 4 CPC) avant de former les demandes

d’article 700 CPC, de condamnation aux dépens, et éventuellement d’exécution provisoire en la motivant (cf. vade-

mecum référés concernant les risques liés à l’exécution provisoire).

Ne pas oublier que les conclusions en réponse, qu’elles émanent, au fur et à mesure, du défendeur ou du

demandeur, sont des réponses aux écritures précédentes et adverses et qu’il ne s’agit pas de deux dossiers

parallèles : il est important de reprendre, dans ses propres écritures, les arguments soulevés par la partie adverse

et d’y répondre en démontrant qu’ils ne sont fondés ni en fait ni en droit et relèvent d’une interprétation erronée,

non pas de se contenter de faire état de sa propre version des faits car tout argument auquel il n’aura pas été

répondu laissera toute latitude au juge pour décider que la partie adverse a raison.

Toutes les demandes et tous les arguments soulevés en demande et en défense doivent être prouvés par celui qui les

allègue et toutes les pièces utilisées au cours des débats doivent être communiquées à la partie adverse dans les formes

indiquées ci-dessus au paragraphe « Communication des pièces » et numérotées (art. 4 et 9 CPC et 753 CPC).

Lorsque plusieurs jeux sont échangés, toujours reprendre l’intégralité de ses moyens et demandes qui sont, à défaut,

réputés abandonnés (art. 753 CPC) ; faciliter le travail des confrères adverses et du JME en signalant d’une barre verticale

dans la marge les nouveaux paragraphes ou en faisant précéder ces paragraphes de la formule « Réponse aux conclusions

adverses du… » en police lisible et visible. Faciliter le travail du juge en présentant les nouveaux arguments et/ou moyens de

manière synthétique et en respectant la hiérarchie initiale (ne pas rajouter les réponses en fin de conclusion, mais les intégrer au

fur et à mesure des conclusions, dans la mesure du possible). Etre percutant sur la forme, ne pas rédiger d’écritures trop longues.

Les conclusions sont des « Conclusions devant la xème chambre du tribunal de grande instance de », « Pour X, défendeur (ou

demandeur), ayant pour avocat X », « Contre x, demandeur (ou défendeur) ayant pour avocat X », le cas échéant « en présence

de ». Elles débutent par « PLAISE AU TRIBUNAL », se poursuivent exactement de la même manière que l’assignation (si ce

n’est que, dans le paragraphe introductif précédant le rappel des faits, l’on insère le rappel de l’assignation et des demandes), et

dans le PCM, utiliser la formule « Il est demandé au tribunal de ». Toujours viser les textes utilisés au soutien de la défense et, le

cas échéant, de la demande reconventionnelle.

Les conclusions au fond sont, là encore, signifiées soit par les huissiers audienciers, selon les mêmes formes que les conclusions

d’incident, soit par RPVA (capture d’écran jointe).

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Clôture

(modèle joint),

dépôt du

dossier de

plaidoiries et

plaidoiries

Le JME prononce la clôture lorsque le dossier est en état d’être plaidé et communique aux avocats son ordonnance : il

n’est alors plus possible de déposer de nouvelles pièces et/ou écritures (art. 779 à 783 CPC), sauf cause grave intervenue

à la suite de cette ordonnance qui sera alors révoquée (art. 784 CPC).

Conformément à un protocole qui a été signé entre le Barreau de Paris et le TGI, les dossiers de plaidoiries comportent

une cote « Procédure » dans laquelle il faut glisser l’assignation et les dernières écritures de chaque partie : ses propres

écritures doivent être signées) et une cote « Pièce » et, le cas échéant, une cote « Jurisprudence » (que rien n’oblige à

communiquer à la partie adverse, sauf si elle n’a pas été publiée).

Lorsque les dossiers de pièces sont très épais, les relier avec des intercalaires. La présentation du dossier de pièce et le soin

accordé à son élaboration sont deux éléments très importants car le juge sera réticent à étudier un dossier mal lisible et peu

soigné. En toute hypothèse, bannir les dossiers de plaidoirie « à cotes » dont le format est obsolète.

Toujours conformément à ce protocole, les dossiers de plaidoiries doivent être déposés physiquement auprès du greffe de la

chambre saisie quinze jours avant l’audience, afin de permettre au juge rapporteur de faire le rapport à l'audience.

A Nanterre, en revanche, les écritures sont imprimées par le greffe et les dossiers de plaidoiries n'ont pas à être déposés à

l'avance, en l'absence de rapport du juge à l'audience.

Il est à noter qu’un projet de protocole sur le fonctionnement barreau - juridictions parisiennes est en cours d’élaboration et que

le fonctionnement sus-décrit est susceptible de variation.

Dans la mesure où la procédure est écrite, les plaidoiries par observations suffisent souvent et tout élément plaidé mais

ne figurant pas dans les écritures ni dans les pièces ne pourra être pris en compte par le tribunal dans sa décision. Il est

important d'être synthétique et percutant, de respecter les délais d'audiencement fixés par le tribunal (souvent 10

minutes par partie) et il est inutile de reprendre l’exposé des faits et arguments triviaux. Il est fondamental de rappeler, en

tête de sa plaidoirie, l’objet du litige et les demandes que l’on va former avant d’exposer son argumentaire factuel et

juridique.

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Attention, le tribunal pourra toujours rouvrir les débats s’il estime que les parties n’ont pas traité la question essentielle

permettant de solutionner le litige, auquel cas la clôture sera rabattue et les parties invitées à donner leurs explications sur un

point soulevé par la juridiction.

JUGEMENT

Avocats du demandeur et du défendeur (initial et intervenant)

Signification du

jugement

(modèle joint)

Lorsque la représentation est obligatoire, le jugement doit être notifié aux avocats (modèle joint), à peine de nullité de la

signification à partie, avant d’être signifié par huissier de justice à la partie adverse (art. 678 CPC) : cette notification peut

être réalisée soit par RPVA (capture d’écran jointe), sans timbres, soit physiquement par les huissiers audienciers (selon les

mêmes règles que celles relatives à la signification des constitutions, sommations et conclusions).

Lorsque la représentation n’est pas obligatoire, la décision est signifiée par huissier de justice uniquement à la partie adverse

(art. 675 CPC).

Attention, il existe des cas dans lesquels la décision est notifiée par le greffe et les délais de recours courent à compter de cette

notification (notamment en matière gracieuse : art. 675 CPC).

Recours

Un appel peut être formé soit par RPVA (capture d’écran jointe), soit auprès des greffes (art. 901 CPC), mais

systématiquement vérifier si le greffe compétent est celui de la juridiction qui a rendu la décision ou celui de la cour d’appel

compétente. Se reporter au vade-mecum appel pour les délais et modalités d’exercice du recours, puis pour la procédure d’appel.

LES DELAIS

Avocats du demandeur et du défendeur (initial et intervenant) Computation

des délais

Voir les articles 640 et s du CPC.

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PROCEDURES SPECIFIQUES

Avocat du demandeur Avocat du défendeur

Référés

Les articles 808 et 809 du CPC instituent une procédure de référés dans les cas suivants :

« Dans tous les cas d'urgence, le président du tribunal de grande instance peut ordonner en référé toutes les mesures qui ne se

heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifie l'existence d'un différend » (art. 808 CPC) ;

« Le président peut toujours, même en présence d'une contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures conservatoires ou

de remise en état qui s'imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement

illicite.

Dans les cas où l'existence de l'obligation n'est pas sérieusement contestable, il peut accorder une provision au créancier, ou

ordonner l'exécution de l'obligation même s'il s'agit d'une obligation de faire » (art. 809 CPC).

Le vade-mecum référés établit avec précision tant les cas que les modalités de saisine du président du tribunal de grande

instance et la procédure à suivre.

Procédure à

jour fixe

(cf. vade-

mecum

requêtes)

Voir les articles 788 à 792 CPC : dépôt et soutien d’une requête

aux fins d’être autorisé à assigner à jour fixe.

L’assignation est à faire signifier dans les délais prescrits par le

président du tribunal de grande instance.

Bien anticiper qu'il ne pourra y avoir d'échanges de

conclusions et que l'affaire doit être en l'état à la première

audience sous peine de redistribution de l’affaire au rôle

général : il ne sera, a priori, pas possible d’apporter de

réponse aux conclusions en défense.

Voir les articles 788 à 792 du CPC.

L’avocat en défense doit, malgré les délais très courts, déposer

une constitution et ce, avant l’audience.

Il doit procéder à une vérification de l’urgence alléguée.

Le dépôt de conclusions et pièces est possible jusqu’à

l’audience.

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Procédures non

contradictoires

(cf. vade-

mecum

requêtes)

Il peut être utile de procéder par voie de requête en cas

d’urgence ou pour éviter tout débat contradictoire afin de

préserver des preuves, autoriser un constat, nommer un

administrateur ad hoc… : ex : art 812, 875, 145 du CPC ou

autorisation d’assigner à jour fixe (cf. art. 493 à 498 CPC pour

la procédure), requêtes devant le JEX (art. R. 121-23 et R. 121-

24 C proc civ d’exécution) et requêtes en injonction de payer

(art. 1405 et s CPC).

Systématiquement interroger les greffes concernés car la

composition des dossiers et les modalités de dépôt (et de

soutien) varient d’un tribunal à un autre.

Lorsque la requête a été accueillie, signifier l’ordonnance et

faire attention, en fonction du type d’ordonnance, aux délais

d’appel, s’il en existe, pour le demandeur (art. 496 CPC), et

d’opposition, pour le défendeur, pour surveiller, le cas échéant,

le délai d’apposition de la formule exécutoire (art. 1423 CPC).

Possibilité de saisir le juge qui a rendu la requête d’une

rétraction par le biais du référé-rétractation (art. 496 et 497

CPC ; R. 121-23 C proc civ d’exécution) : cette procédure a

pour effet de rétablir un débat contradictoire. Pas de délai

particulier.

Attention, pour les ordonnances portant injonction de payer,

faire attention aux délais d’opposition et se renseigner sur le

greffe compétent pour recevoir l’opposition (art. 1412, 1416

et 1415 CPC). L’opposition a pour effet de renvoyer le litige

au fond.