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DG/2011/151 – Original multilingue
Madame la Présidente de la Conférence générale,
Madame la Présidente du Conseil exécutif,
Mesdames et Messieurs,
Le Président de la Serbie nous a rappelé la semaine dernière les mots de Thomas
Mann (je cite) : « La parole est l’essence même de la civilisation… C’est le silence
qui isole ».
Tel est l’objectif de l’UNESCO et de l’Organisation des Nations Unies : faire en
sorte que chaque voix ait une tribune et que nous agissions ensemble pour
répondre aux défis communs.
La Conférence générale a bénéficié de la participation des États membres au
niveau des chefs d’État et de gouvernement.
La présence d’un si grand nombre d’organisations internationales, d’organisations
non gouvernementales et d’observateurs témoigne de notre capacité de
mobilisation et de la pertinence que l’on reconnaît à nos activités.
De jeunes États, du Timor-Leste aux Maldives, nous ont dit comment ils jetaient les
fondements de vibrantes démocraties, en privilégiant notamment l’éducation et la
culture.
Nous avons été honorés par une participation sans précédent des États membres
du Pacifique, et en particulier par la présence du Président des Palaos.
Allocution de Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO, en réponse au débat de politique générale à la 36e session de la Conférence générale
UNESCO, 31 octobre 2011
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De nombreux pays en situation d’après-conflit nous ont fait part de leur expérience
du processus de réconciliation et de la construction d’un avenir meilleur, priorité
étant donnée aux domaines de compétence de l’UNESCO.
Haïti nous a dit sa détermination à faire en sorte que tous les enfants aient accès à
l’éducation et bénéficient de la gratuité de l’enseignement, à développer les
programmes dans le domaine de la science et à sauvegarder son riche patrimoine
culturel matériel et immatériel.
Je sais que les manifestations parallèles de la semaine passée ont été des
occasions d’échanger au plus haut niveau vos vues sur la qualité de l’éducation en
Amérique latine et en Afrique, sur le renforcement des partenariats pour
l’alphabétisation dans les pays de l’E9, et sur les moyens de faire avancer le
Programme de renforcement des capacités en faveur de l’Éducation pour tous dans
20 pays prioritaires.
Je voudrais vous remercier tous d’avoir animé ce débat passionné.
Le Premier Ministre de la Grenade nous a rappelé que le nombre croissant de
catastrophes naturelles représente (je le cite) : « une grave menace pour la
prospérité et la sécurité du monde ».
Le Ministre indien du développement des ressources humaines a dit (je le cite) :
« Nous sommes à un tournant décisif de l’histoire. Le passé s’écroule et l’avenir est
incertain ».
Nombreuses ont été les déclarations tout aussi poignantes.
Ce débat nous a permis de prendre la mesure de notre époque.
Je crois qu’il a aussi révélé quelque chose de plus prégnant. La détermination à
relever les défis communs, à agir et à le faire ensemble.
Nelson Mandela a dit (je cite) : « Le courage n’est pas l’absence de peur, mais la
capacité de la vaincre ».
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Nous avons entendu de nombreux témoignages de courage, dans toutes les
parties du monde.
Nous avons entendu des témoignages de la volonté qui existe d’agir ensemble.
J’y vois la confirmation de l’engagement des États membres de l’UNESCO et de
nos efforts pour renforcer la coopération dans les domaines de l’éducation, de la
culture, des sciences et de la communication.
Les États membres conviennent que tels sont précisément aujourd’hui les enjeux
de la paix et du développement durable.
L’UNESCO a été créée pour faire en sorte que l’éducation, les sciences, la culture
et la communication ne deviennent pas des champs de bataille, mais des ponts.
C’est là l’ambition humaniste de notre Acte constitutif qui date de 1945 mais
conserve aujourd’hui encore toute sa vitalité et toute sa force de conviction.
Pour réussir, l’UNESCO doit demeurer une plate-forme universelle de dialogue, où
tous sont mobilisés dans une quête commune de la paix et attachés aux valeurs
que nous partageons.
Pour réussir, il nous faut l’engagement constant de chacun, et des financements
stables.
Notre mandat et notre mission n’ont jamais été aussi indispensables qu’aujourd’hui.
J’ai entendu les attentes élevées de tous les États à l’égard de l’UNESCO.
Je veillerai à ce que l’UNESCO exerce le leadership qui lui incombe, conformément
à son mandat. Je m’emploie à façonner cette Organisation pour qu’elle réponde à
vos attentes.
Je vous remercie de votre ferme appui à la réforme fondamentale que nous avons
lancée.
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Nous avançons côte à côte – sur la base des recommandations de l’Évaluation
externe indépendante de l’UNESCO, des travaux du Groupe de travail ad hoc du
Conseil exécutif sur l’évaluation externe indépendante de l’UNESCO, et des
initiatives que j’ai entreprises et que je planifie en tant que Directrice générale.
Cette entente touche tous les aspects de notre travail – y compris, par exemple, ma
profonde détermination à tisser des liens de coopération équilibrés et efficaces
avec des organisations non gouvernementales du monde entier.
Ce soutien unanime constitue pour nous un socle solide. Il vient m’encourager et je
suis impatiente de continuer d’aller de l’avant avec vous.
Pour ce faire, l’Organisation doit pouvoir compter sur des niveaux de financement à
la mesure des tâches à accomplir et des résultats escomptés.
Je sais que les temps sont difficiles pour de nombreux gouvernements. Je
comprends que les États membres se dirigent vers un consensus en faveur de
l’option alternative de Projet de programme et de budget pour 2012-2013, fondée
sur une croissance nominale zéro.
J’y vois un appel adressé à l’Organisation pour qu’elle prenne des mesures.
Je m’engage à concentrer, telle un laser, tous mes efforts sur la mise en valeur et
l’amélioration de notre capacité d’exécution.
Cet objectif guidera mon action pour renforcer notre travail sur le terrain.
Je remercie les États membres de soutenir la nouvelle architecture que j’ai
proposée. Je me réjouis de l’attention que vous portez au caractère
multidisciplinaire de cette réforme du dispositif hors Siège.
J’ai conscience que la mise en œuvre de cette réforme, dont la première phase
intéressera l’Afrique subsaharienne, n’ira pas sans difficultés. Soyez assurés que
ce processus demeurera placé sous le signe de la consultation.
Une UNESCO plus vigoureuse sur le terrain signifie une UNESCO plus attentive
aux États membres.
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Cela signifie aussi une intégration plus poussée dans le système des Nations Unies
et un rôle accru dans sa réforme.
L’UNESCO est me semble-t-il aujourd’hui un partenaire de plus en plus apprécié au
sein du système des Nations Unies, et nous continuerons de renforcer notre
engagement.
Je remercie les États membres de leur appui extrabudgétaire continu aux activités
de l’UNESCO, y compris dans les nouveaux domaines prioritaires du Programme
additionnel complémentaire
– notamment le Partenariat mondial de l’UNESCO pour l’éducation des filles et des
femmes.
Je suis confortée par le soutien des États membres à l’établissement de nouveaux
partenariats avec le secteur privé.
Le projet de cadre directeur soumis à votre examen renforcera cette orientation et
garantira la cohérence des partenariats avec nos valeurs et nos priorités
fondamentales.
Mesdames et Messieurs,
Deux priorités absolues ressortent du Forum des dirigeants et du débat de politique
générale.
Ces deux objectifs sont les suivants : promouvoir une culture de la paix et
promouvoir le développement durable.
Pendant le Forum des dirigeants, le Premier Ministre du Kenya a déclaré (je le
cite) : « La paix et le développement durable sont les deux faces d’une même
médaille. Ils ne peuvent exister l’un sans l’autre ».
Ces paroles traduisent avec éloquence l’esprit de notre débat.
Culture de la paix et développement durable sont intrinsèquement liés. Sans paix, il
ne peut y avoir de développement durable. Le Président des Palaos s’est exprimé
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avec autant de clarté (je le cite) : « Le développement n’est jamais durable en
l’absence de paix ».
Dans le même temps, la pauvreté endémique, les effets du changement climatique
et des catastrophes naturelles, les violations des droits de l’homme et des libertés
fondamentales, la marginalisation et la discrimination sont autant d’obstacles à la
paix.
Une première conclusion est que la paix commence par la protection de la dignité
inhérente à chaque femme et à chaque homme – tel est le fondement du respect
des droits de l’homme, l’assise sur laquelle donner à chaque membre de la société
les moyens de prendre sa vie en main.
Là réside l’importance de la mission de l’UNESCO.
L’éducation, la culture, les sciences et la communication sont les instruments de la
dignité humaine, d’un développement autonome et de la solidarité entre les peuples
et les cultures.
Tous les États membres ont placé l’éducation au cœur de la culture de la paix et du
développement durable.
L’éducation est un puissant accélérateur du développement – mais elle est aussi
bien plus que cela. Elle est le meilleur moyen de cultiver les droits de l’homme et la
citoyenneté, de promouvoir la tolérance et le respect, et de façonner une nouvelle
culture de la durabilité.
Le XXIe siècle doit s’édifier dans les écoles.
Cela signifie que nous devons nous assurer que la xénophobie et l’intolérance n’ont
pas leur place dans les programmes et les contenus éducatifs et que ceux-ci
présentent une vision inclusive de notre histoire.
L’éducation pour perpétuer la mémoire de l’Holocauste a une place spéciale dans
ce contexte. Nous continuerons à soutenir les chercheurs et les enseignants du
monde entier, à produire des matériels didactiques et à faciliter l’organisation
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d’ateliers pédagogiques, y compris par le Réseau du système des écoles associées
de l’UNESCO.
Le 15 novembre, l’UNESCO prévoit de lancer, avec le soutien des États-Unis, un
projet visant à élaborer un cadre applicable aux programmes d’enseignement axé
sur la lutte contre le racisme et sur la tolérance que les pays pourront adapter à
leurs besoins.
Mesdames, Messieurs, l’éducation est aussi le meilleur moyen d’inculquer les
aptitudes et les comportements nécessaires à la durabilité.
De nombreuses délégations ont appelé de leurs vœux une action plus forte en ce
qui concerne l’éducation au changement climatique. Je souhaite remercier le Japon
et le Bangladesh pour les idées intéressantes qu’ils ont formulées. Dans sa
déclaration, El Salvador a aussi souligné l’importance vitale de l’éducation. Nous
allons promouvoir plus largement l’éducation en vue du développement durable, en
prenant appui sur l’éducation au changement climatique et en développant notre
action en matière de réduction des risques de catastrophe.
La culture est au cœur de notre programme.
Je partage l’avis du Guatemala, de la Tunisie et de beaucoup d’autres États qui
estiment que la paix ne peut être uniquement réalisée grâce au développement
économique. Elle doit puiser dans la force contenue dans le patrimoine culturel de
l’humanité et la diversité culturelle.
L’Indonésie s’est décrite de façon poignante comme (je cite) : « un vaste laboratoire
vivant de la diversité ». Je tiens à dire combien je me réjouis à la perspective de
rencontrer le Président de l’Indonésie dans deux jours.
Le représentant de la Malaisie a déclaré (je cite) : « La diversité culturelle doit être
considérée comme une source de force, plutôt qu’une source de conflit ». Le
Ministre de l’éducation du Guatemala a parlé éloquemment du rôle de la culture
dans une société en situation de post-conflit.
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Ces idées sont à la base de la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité
culturelle, dont nous célébrerons le 10e anniversaire lors d’une séance plénière qui
se tiendra le 2 novembre.
Les conventions de l’UNESCO représentent le seul cadre permettant de gérer à
l’échelon international les opportunités et les défis liés au patrimoine culturel et à la
diversité des expressions culturelles.
Nous devons promouvoir une vision positive de la diversité culturelle et faire
progresser l’alphabétisation culturelle grâce à l’apprentissage, aux échanges et au
dialogue. Ces actions sont essentielles pour lutter contre la discrimination, les
préjugés et l’extrémisme.
La diversité culturelle et l’alphabétisation culturelle constituent des atouts essentiels
pour le renouvellement de nos sociétés.
Nous irons de l’avant en coopération étroite avec tous nos partenaires, y compris
l’Alliance des civilisations des Nations Unies.
Je remercie les États membres pour le soutien qu’ils prodiguent à l’UNESCO dans
son action visant à lier culture et développement.
Il ne saurait y avoir de développement durable qui ne tienne pas compte des
situations culturelles locales, qui fasse abstraction de la richesse que représente la
diversité culturelle. Je continuerai à prôner l’intégration de la culture de façon aussi
systématique que possible dans toutes les politiques de développement. Ce n’est
pas là un objectif en soi – c’est le moyen de réaliser l’ensemble des objectifs de
développement convenus au niveau international, y compris les Objectifs du
Millénaire pour le développement.
De nombreuses délégations ont déclaré que la crise qui frappe actuellement le
monde était également une crise des valeurs.
Je conviens que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour renforcer
les valeurs que nous partageons – en particulier dans les sociétés qui connaissent
des transitions complexes et dans les pays victimes d’un conflit ou de ses
conséquences.
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Promouvoir la liberté d’expression, la libre circulation de l’information et le
développement de médias libres, indépendants et pluralistes revêt une importance
toute particulière dans de tels cas. Cela fait partie des priorités premières de
l’UNESCO.
L’Organisation continuera de défendre ces libertés fondamentales avec vigueur et
elle fera progresser l’action des Nations Unies en faveur d’une meilleure protection
de la sécurité des journalistes.
Nous concrétiserons plus avant notre engagement à appuyer la création de médias
indépendants en Tunisie, en Égypte et dans l’ensemble du monde arabe. Cette
démarche est indispensable pour encourager la citoyenneté, la démocratie et les
droits de l’homme.
Je partage l’avis des délégations qui ont souligné l’importance de notre Programme
« Gestion des transformations sociales ». Nous allons poursuivre la réorientation du
Programme, afin de nous concentrer sur deux priorités d’importance mondiale :
l’inclusion sociale et la mutation de l’environnement planétaire.
À cet égard, j’attends avec impatience le 9e Forum des ministres d’Amérique latine
chargés du développement social qui se tiendra au Honduras.
Rio + 20 doit être un succès, c’est l’une des principales conclusions de ce débat.
Les attentes sont grandes dans les États membres et hors des enceintes
gouvernementales.
L’UNESCO se doit de jouer un rôle majeur dans ce succès. Je présenterai à Rio
une feuille de route conçue pour tirer le meilleur parti du pouvoir de transformation
propre à l’éducation, aux sciences, à la culture et aux médias. Nous devons bâtir
des « sociétés vertes » inclusives et équitables, en même temps que des
« économies vertes ».
Le Plan pour la durabilité de l’océan et des zones côtières, qui sera lancé demain
dans le cadre d’une manifestation en marge de la Conférence générale, illustre la
singularité de notre contribution. Il est le fruit de la collaboration entre la
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Commission océanographique intergouvernementale de l'UNESCO, le Programme
des Nations Unies pour le développement, l’Organisation des Nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture et l’Organisation maritime internationale.
Le Forum des sciences, organisé en coopération avec le Gouvernement brésilien,
se tiendra à Rio pendant cinq jours, en prélude à la Conférence des Nations Unies.
La feuille de route de l’UNESCO pour Rio + 20 traduit notre démarche holistique et
intégrée en faveur d’une culture de la paix et du développement durable.
Pour réussir, nous avons besoin de tout votre appui.
Je compte sur les États membres pour faire en sorte que nos idées figurent en
bonne place dans le document final de la Conférence Rio + 20. Je ne peux
concevoir un document final dans lequel la contribution de l’UNESCO ne serait pas
exprimée avec force.
Cette contribution procède de ma politique plus générale qui vise à renforcer les
liens entre science et développement, entre science et culture de la paix.
Le 9 novembre, je lancerai l’Initiative de l’UNESCO sur la biodiversité. Celle-ci
favorisera la collaboration intersectorielle sur tous les aspects de la biodiversité –
depuis le savoir scientifique jusqu’aux savoirs traditionnels et autochtones, en
passant par la culture, l’éthique et l’éducation.
Je compte que la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la
biodiversité et les services écosystémiques sera pleinement mise en œuvre en
2012, sous le coparrainage institutionnel de l’UNESCO.
L’UNESCO continuera d’agir là où les besoins sont les plus pressants. Nombreux
sont les États membres qui ont appelé à une action vigoureuse dans les petits
États insulaires en développement.
Nous travaillerons avec les petits États insulaires en développement dans tous nos
domaines de compétence pour faire face à leurs vulnérabilités.
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Nos priorités sont clairement définies : l’éducation au changement climatique en
vue du développement durable, de meilleures perspectives pour les jeunes, la
conservation de la biodiversité, le renforcement des savoirs locaux et autochtones,
et la protection du patrimoine culturel.
Je partage l’avis du Ministre de l’éducation des Îles Salomon selon lequel les
cultures et les langues insulaires sont la principale ressource du pays face au
changement climatique.
Comme l’ont affirmé la République de Corée et bien d’autres, le développement
durable doit s’appuyer sur les points forts des systèmes de savoirs locaux.
Cela concerne également l’observation pertinente faite par le Mali, la Bolivie, le
Bénin et d’autres États concernant la nécessité de protéger les langues
autochtones en péril. Nous savons combien celles-ci sont importantes pour
l’identité des peuples. Nous savons également qu’il existe un lien essentiel entre
ces langues, d’une part, et l’alphabétisation et l’apprentissage, d’autre part.
Cela nous ramène, une fois de plus, à la relation étroite qui existe entre la culture et
le développement.
L’Afrique est une priorité globale de l’action de l’UNESCO visant à promouvoir une
culture de la paix et un développement durable.
Je remercie les États membres de leurs encouragements et des idées qu’ils ont
formulées pour aller de l’avant.
La nouvelle structure hors Siège nous permettra de répondre plus efficacement aux
besoins des sociétés africaines. L’élaboration d’une stratégie de l’UNESCO sur les
priorités en la matière, en collaboration avec les pays africains, nous aidera à
mieux cibler notre action.
Je suis heureuse d’avoir signé il y a deux jours, avec le Président de la Côte
d’Ivoire, M. Ouattara, un mémorandum d’accord prévoyant la mise en place d’un
programme global d’appui post-conflit couvrant tous les domaines de compétence
de l’UNESCO.
DG/2011/151 – page 12
Nos activités en Afrique font partie d’une action élargie en faveur des pays les
moins avancés.
Je ferai progresser le programme de l’UNESCO que j’ai présenté à la
4e Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, tenue en mai
dernier à Istanbul. L’éducation, la culture, les sciences et la communication sont de
puissants vecteurs pour l’élimination de la pauvreté et le développement durable, et
nous en tirerons le plus grand parti possible.
Je remercie les États membres d’appuyer massivement notre priorité globale
Égalité entre les sexes.
Nous avons déjà beaucoup progressé, et je suis déterminée à aller de l’avant
encore plus énergiquement. Je veillerai à ce que cette priorité transparaisse dans
toutes nos activités, au Siège et hors Siège. Comme l’a dit le représentant de la
Norvège, l’égalité entre les sexes doit être « une épine dorsale », et elle le sera.
Nous multiplierons nos efforts pour renforcer la présence des femmes dans les
séances et pour leur permettre de bénéficier des résultats de la recherche
scientifique, notamment à travers le partenariat UNESCO-L’Oréal.
Je reconnais que nous devons en faire plus pour intégrer les femmes aux efforts
d’édification de la paix. Les filles et les femmes, qui sont touchées par les conflits
de façon disproportionnée, ont un rôle crucial à jouer dans les efforts de
réconciliation et de normalisation.
Les jeunes font partie de nos principales préoccupations.
Je suis particulièrement heureuse d’affirmer cela en présence des deux distingués
représentants du Forum des jeunes.
Le représentant du Pakistan a fort justement dit : « Les jeunes constituent le pouls
de la société ». Il est donc essentiel de répondre à leurs attentes pour parvenir à la
paix et au développement durable.
Nous devons nous attacher à promouvoir la participation des jeunes aux processus
politiques et sociaux, à prévenir la violence, et à renforcer les capacités
DG/2011/151 – page 13
nécessaires à la vie courante dont les jeunes ont besoin pour réussir leur carrière,
leur éducation et leur vie en communauté. Une attention particulière doit être
accordée au rôle de la jeunesse dans les situations de post-conflit ou de post-
catastrophe.
Je ferai progresser la Stratégie pour la jeunesse africaine, en coopération avec la
Commission de l’Union africaine, et je m’appuierai sur les partenariats que j’ai
signés récemment, par exemple avec l’International Youth Foundation, pour
soutenir les innovations dirigées par les jeunes en Afrique.
Je prie tous les États membres d’étudier attentivement le rapport du 7e Forum des
jeunes de l’UNESCO, que nous venons d’entendre et qui est actuellement examiné
dans toutes les commissions de programme. Le Forum 2011 a été particulièrement
inclusif et dynamique, et nous devons veiller à ce que les voix des jeunes trouvent
un écho dans nos activités.
Je suis consciente que nous pouvons en faire plus, et je suis déterminée à intégrer
les jeunes plus systématiquement dans toutes nos activités.
Un dernier point, Mesdames et Messieurs, sur la culture de la paix.
J’invite les États membres à faire en sorte que le message de l’UNESCO soit
entendu à New York pour que notre contribution soit bien représentée dans l’actuel
débat de l’Assemblée générale concernant une résolution sur la culture de la paix.
J’engage les États membres à établir des liens étroits entre Paris et New York. Je
ne peux imaginer que l’Organisation des Nations Unies adopte une résolution aussi
importante sans exprimer énergiquement son adhésion à l’action et aux idées de
l’UNESCO.
Madame la Présidente de la Conférence générale,
Mesdames et Messieurs,
Je me réjouis des initiatives, nombreuses, novatrices, lancées par de nombreuses
délégations pour assurer l’équité et l’inclusion dans l’éducation, ou pour améliorer
la formation des professeurs.
DG/2011/151 – page 14
Les mesures de gratuité adoptées dans de nombreux pays d’Afrique en sont
quelques exemples.
J’ai l’espoir que les nouvelles initiatives de l'UNESCO pour atteindre les groupes
marginalisés nous permettent d’obtenir de nouveaux résultats. Je pense
évidemment à notre partenariat mondial pour l’éducation des filles et des femmes,
ou bien encore à notre programme éducatif en Afghanistan.
À seulement quatre ans de la date fixée pour atteindre les objectifs fixés à Dakar,
notre devoir est de préparer l’après 2015, tout en accélérant davantage nos efforts
jusqu’à la date butoir, parce que les résultats obtenus – ou non – et la manière de
les atteindre sont des informations vitales pour améliorer notre action.
Dans cette optique, il est essentiel de viser la qualité de l’éducation, et pas
seulement le nombre d’élèves inscrits, pour atteindre les objectifs du
développement.
Il est essentiel de penser à l’échelle de l’ensemble du système éducatif, de la petite
enfance jusqu’au supérieur.
Je tiens à réaffirmer notre effort prioritaire en direction des pays les plus éloignés
des objectifs de l’Éducation pour tous, avec un accent particulier sur
l'alphabétisation, la formation des enseignants, l’enseignement technique et
professionnel, et la planification.
Nous allons entamer les consultations sur cette stratégie dans la commission de
l’éducation dès cette semaine. Je vous encourage à penser de façon créative et
ambitieuse.
À cet égard, je vois au moins deux conditions à la réussite de notre action : la
réforme de l'architecture de coordination de l’Éducation pour tous, en est une, et
doit absolument être menée à bien.
La recherche de sources novatrices de financement dans l'éducation en est une
autre, et doit aboutir d’ici 2015.
DG/2011/151 – page 15
J’ai constaté le très fort consensus autour de la formation technique et
professionnelle.
Plusieurs délégations constatent le changement de perception de l’enseignement
technique, considéré autrefois comme une « voie de garage », et de plus en plus
reconnu comme une filière à haute valeur ajoutée.
Les étudiants s'inquiètent de savoir où leur formation les conduira, si elle leur
permettra de participer pleinement à la vie économique et sociale.
La délégation de l’Inde a fait remarquer que certaines compétences techniques
comme la maîtrise des nouvelles technologies, sont des connaissances de base
indispensables dans le monde actuel.
Mon ambition est de faire du Congrès international de l'UNESCO sur
l'enseignement et la formation techniques et professionnelles, l’année prochaine en
Chine, un tremplin pour la promotion et le partage des bonnes pratiques sur ce
sujet.
Notre approche de l’école doit être résolument guidée par cette philosophie de la
compétence, qui est indissociable de la connaissance et des savoirs : compétences
professionnelles, compétences civiques, compétences environnementales. Les
entreprises du secteur privé ont également beaucoup à offrir en termes
d’apprentissage et doivent faire partie intégrante de cet effort.
Le double enjeu de la préparation des sociétés aux risques naturels et de
l’éducation des individus au réchauffement climatique commence à l’école, et
commande d’investir massivement dans le développement scientifique et
technologique, dans la science fondamentale et appliquée.
En réponse à toutes les délégations qui appellent à un renforcement de ces
activités, je veux dire que l'UNESCO entend jouer un rôle crucial dans ce domaine,
que ce soit à travers la création du réseau mondial de groupes de recherche – qui
vise à évaluer les politiques scientifiques dans leurs pays respectifs – ou bien à
travers l'Observatoire mondial des instruments de politique scientifique, qui vise à
informer les décisions politiques.
DG/2011/151 – page 16
L’objectif du Haut panel sur la science pour le développement durable est aussi de
nous aider à renforcer notre stratégie dans ce domaine.
C’est une vision qui rejoint, je crois, l’expérience et la vision du Brésil d’une
« science sans frontière ».
À titre d’exemple de cette « science sans frontière » à laquelle nous aspirons tous,
je voudrais saluer la création de la biosphère transnationale de Trifinio/Fraternidad
entre El Salvador, Honduras et le Guatemala, et la coopération entre le Bélarus,
l’Ukraine et la Pologne pour la création de la Biosphère de Polésie. Les réserves de
biosphères du Programme sur l'homme et la biosphère, comme les géoparcs sont
des outils stratégiques pour appréhender le réchauffement climatique.
Vous avez été nombreux à saluer l’action de l’UNESCO dans les deux domaines
importants des océans et de la gestion de l’eau.
La Commission océanographique intergouvernementale (COI), est effectivement
l’un des programmes phares de l’UNESCO, et nous avons vu les progrès rapides et
significatifs des systèmes d’alerte aux tsunamis. C’est pourquoi – en réponse aux
remarques de la Barbade et de la Belgique – j’ai renforcé les moyens de la
Commission océanographique de plus de 12 %.
Mais ce que vous dites de positif sur l’UNESCO, vous pouvez également le dire à
l’extérieur de cette enceinte, en permettant par exemple à l’UNESCO d’acquérir le
statut d’Agence de projet du Fonds pour l’environnement mondial (en anglais le
Global Environment Facility) et nous ouvrir de nouvelles opportunités de
financement.
En ce qui concerne la question vitale de la gestion de l’eau, sur laquelle la Belgique
a fortement attiré l’attention, je veux que l’UNESCO soit un chef de file encore
mieux reconnu dans ce domaine.
Nous coordonnons et nous hébergeons déjà, à Pérouse, en Italie, le Programme
mondial d’évaluation des ressources en eau, chargé de produire le rapport mondial
de l’eau et qui sera lancé le 12 mars 2012, à Marseille.
DG/2011/151 – page 17
Le Programme hydrologique international va continuer son action pour
accompagner les États dans la gestion de l’eau douce, dans les situations de
sécheresse comme dans la Corne de l’Afrique, et aussi face aux inondations.
Le modèle de prévision des inondations mis en place par l’UNESCO au Pakistan va
servir de modèles dans d’autres pays.
Tous ces efforts, comme vous l’avez largement souligné Mesdames et Messieurs,
appellent une action conjointe, et transdisciplinaire : et c’est justement l’objectifs
des deux plates-formes intersectorielles pour les petits États insulaires en
développement et le changement climatique, qui sont pour la première fois dotées
de ressources propres.
Vous avez presque tous souligné le rôle essentiel des communautés, des langues
locales, des savoir-faire autochtones, comme des « agents facilitateurs » de
développement durable.
La gestion de l’eau est l’un des domaines où les savoir-faire locaux, les systèmes
traditionnels d’irrigation apportent des solutions très concrètes, et très solides, pour
des millions d’individus.
Ces savoir-faire sont fragiles, et peuvent être perdus. Nous avons découvert que
plus de 100 000 (cent mille) personnes du nord de l’Irak avaient dû quitter leurs
terres, faute de savoir utiliser le système d’irrigation des Karez de manière durable.
Nous avons travaillé avec le gouvernement pour réhabiliter ces systèmes, former
les populations à revitaliser un système qui est le seul moyen de distribuer l’eau
dans certaines zones arides. J’y vois l’essence même de notre rôle de partage des
savoirs et de recherche scientifique.
C’est vrai dans le domaine des sciences, et c’est évidemment le cœur de notre
effort de préservation de la culture. Nous en avons fait l’un des principes directeurs
de notre action pour les Conventions de 1972, de 2003 et bien sûr 2005.
J’ai noté avec plaisir l'augmentation du taux de ratification des Conventions
culturelles de l'UNESCO, notamment en Afrique et je veux redire ici mon soutien à
la mise en œuvre des activités du Fonds d’aide au patrimoine africain.
DG/2011/151 – page 18
Je suis consciente de la nécessité de faire davantage dans des situations
particulières comme celle des pays insulaires, évoquée par les Comores, Sainte-
Lucie, Trinité-et-Tobago, aux territoires dispersés, fragilisés dans la culture de leurs
sous-régions. Reste à protéger la crédibilité de ces conventions, qui est la condition
de leur autorité.
Un plan d'action stratégique a été développé à ce sujet par le Comité du patrimoine
mondial, et j'espère qu'il sera adopté par l'Assemblée générale des États parties
dans quelques jours.
La prochaine session du Comité du patrimoine culturel immatériel, à Bali, en
Indonésie, doit également se prononcer sur les mesures à prendre pour garantir la
crédibilité du processus d’inscription.
Quant à la Convention de 1970, la réunion que nous aurons l’année prochaine sera
une nouvelle étape décisive pour son renforcement et je remercie le Mexique, avec
d’autres, pour leur appui à cet égard dans son intervention ce matin.
J’ai fait de la lutte contre le trafic des objets culturels une priorité personnelle, et je
tiens à assurer le représentant de la Côte d'Ivoire de notre détermination totale à
soutenir le Musée des civilisations d'Abidjan dans sa lutte pour récupérer les objets
volés. INTERPOL a été alerté et nous allons nous rendre sur place.
J'ai entendu les Seychelles, le Cambodge, le Kenya mais aussi le Brésil et les
Émirats Arabes Unis, parmi d’autres, souligner le potentiel du patrimoine et des
industries culturelles pour le développement national.
La valorisation de la diversité culturelle est aussi une source de développement, et
je remercie le Malawi d’avoir très clairement rappelé cette réalité.
Nous allons donc poursuivre nos efforts dans ce domaine et je veux appuyer les
interventions de la Bulgarie et de la Slovénie sur la nécessité d’une éducation des
jeunes à la diversité culturelle et à la protection du patrimoine.
La version de la Déclaration universelle sur la diversité culturelle pour les jeunes,
mais aussi le programme du « Patrimoine aux mains des jeunes » sont un début,
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mais nous pouvons faire beaucoup plus, surtout en ces temps de « dissémination
culturelle » comme l’a souligné le Président des Palaos.
Ce lien entre culture et éducation est effectivement capital et détermine la
citoyenneté mondiale de demain. Je remercie d’ailleurs le Zimbabwe de ses
commentaires positifs autour de l'utilisation pédagogique de l'Histoire générale de
l'Afrique de l'UNESCO.
Tout ce travail pour la préservation, la mise en valeur et le partage des cultures et
des langues ne fait que souligner le rôle essentiel des nouvelles technologies et de
l’immense potentiel qu’elles représentent.
Plusieurs pays ont noté l'importance du programme Mémoire du monde, qui fêtera
l'an prochain son 20e anniversaire, et je tiens à remercier la Pologne et le
Cambodge pour leur appui à ce programme.
En réponse aux remarques de la France, sur l’importance de la numérisation des
contenus culturels, je suis heureuse d'annoncer l’organisation d’une conférence
internationale spécialement sur ce sujet, au mois de septembre 2012, dont le
principal objectif sera de dégager des lignes directrices pour la numérisation
durable.
Associé au respect de la liberté d’expression et au pluralisme des médias, qui
permet le partage des points de vue, les nouvelles technologies sont effectivement
un moteur de croissance et d’innovation sociale stratégique. L’UNESCO met tout
en œuvre pour s’assurer que les individus puissent les utiliser au mieux.
L’UNESCO a un rôle à jouer pour résorber la fracture numérique et mettre le
potentiel de ces outils au service de l’éducation et de la réalisation des individus.
Je vais lancer tout à l’heure la deuxième version du Cadre de compétences des
professeurs en technologies de l’information, dont l’objectif est de mettre le
potentiel des nouvelles technologies au service de l’éducation, en partenariat avec
Microsoft, Intel, CISCO et d’autres.
Le lancement de la Plate-forme de l’UNESCO pour les ressources éducatives libres
est aussi une première, et en réponse à l’intervention du Mali, je voudrais souligner
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notre accord avec l’Union économique et monétaire de l’Ouest africain pour la
création de bibliothèques virtuelles en Afrique. Notre projet vise à relier entre elles
les universités de huit pays de la région.
C’est une forme d’intégration régionale en laquelle je crois beaucoup, et les
commentaires positifs de la Lituanie sur les projets similaires de bibliothèques
connectées en Europe m’encouragent en ce sens.
Mesdames, Messieurs,
Pour conclure, je dirais que plusieurs idées transversales se dégagent.
La nécessité de jouer sur tous les leviers de « durabilité » en est une.
La notion de pleine réalisation de l’individu en est une autre.
Cette confiance – et cette exigence – placée dans la réalisation du potentiel des
individus, des hommes et des femmes, cela porte un nom.
C’est l’humanisme.
C’est en allant puiser dans les ressources de l’intelligence humaine, par l’éducation,
les sciences, la culture – en cherchant à réaliser pleinement ce qui lui revient en
propre – que l’humanité, qui a déjà été confrontée à des impasses et mise en
demeure de trouver de nouveaux modèles de développement, a toujours réussi à
se réinventer et à repenser sa façon d’être au monde.
Nous sommes à l’un de ces tournants de l’histoire, qui nous appelle comme l’a
souligné Singapour, à un supplément de pensée critique, et davantage de pensée
créative.
Les bouleversements nous poussent à refonder le projet humaniste de pleine
réalisation des individus comme clé de voute d’un nouveau modèle de
développement.
C’est un enjeu qui concerne tous les pays, les moins avancés, les émergents, les
développés, au Nord comme au Sud. Nous avons tous intérêt à le faire.
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J’ai entendu, clairement, les attentes, immenses, des pays qui s’en remettent à
l’UNESCO.
Cette confiance nous honore et nous oblige – et l’UNESCO doit avoir tous les
moyens humains et matériels de les satisfaire.
J’ai entendu, avec émotion, la Délégation de la République de Corée nous rappeler
le souvenir des convois de l’UNESCO qui distribuaient dans les années 1950 des
manuels gratuits pour assurer l’éducation des enfants d’un pays dévasté par la
guerre.
Qui aurait pu croire, à cette époque, que ce pays deviendrait si vite l’une des
démocraties les plus prospères, en misant sur l’éducation comme le principal
moteur de son développement ?
Aujourd’hui, comme il y a 50 ans, nous avons besoin, pour accompagner toutes ces
hommes et ces femmes qui croient en l’UNESCO, d’un engagement sans faille,
nous avons besoin de ressources, et je dirais même, nous avons besoin d’un
surcroît d’humanisme – un nouvel humanisme qui nous paraît peut-être
inaccessible comme un rêve aujourd’hui, mais qui est justement d’autant plus
nécessaire si, à en croire André Malraux, l’homme est effectivement « un être qui
se construit en poursuivant ce qui le dépasse ».
Je vous remercie.
Irina Bokova