Amélioration foncière intégrale de Riddes – Saillon – Saxon

Département de l’économie et du territoireService de l’agriculture

Une amélioration foncière intégrale est nécessaire dans la plaine de Riddes-Saillon, avec amélioration des équipements agricoles, intégration des aménagements du Rhône et coordination avec le développement des communes. Périmètre indicatif au 1:25’000. Le périmètre inclus des zones à bâtir sans pour autant les remettre systématiquement en question.

QUATRE COMMUNES:RIDDES – LEYTRON – SAILLON - SAXON

LE CŒUR ARBORICOLE DU VALAIS

Le périmètre couvre 700 ha. L’agriculture occupe 580 ha, dont 360 ha d’arboriculture et 70 ha de maraîchage.

Les activités publiques et privées occupent 110 ha: habitat, loisirs, artisanat et industrie. Les 10 ha restants sont couverts de forêts, cours d’eau et autres terres non cultivées.

QUELLE PLAINE DEMAIN ?

La plaine du Rhône évolue, avec une diversification de ses fonctions et une pression toujours plus forte sur l’espace agricole: développement des activités économiques, de l’habitat, des activités de détente et loisirs, aménagement des cours d’eau et autres infrastructures.

Pour organiser la plaine de la meilleure façon, les communes et la région font face à des enjeux importants touchant àl’aménagement du territoire. Dans ce cadre, l’agriculture doit maintenir des surfaces suffisantes et des équipements performants. Elle doit permettre aux exploitations agricoles de préserver leur compétitivité. Elle doit garantir des volumes de production suffisamment importants pour garantir l’existence des filières de conditionnement et de commercialisation.

QUELLE AGRICULTURE DEMAIN ?

En Valais Central, le maintien d’une agriculture durable passe par un renforcement de l’arboriculture et par une amélioration des outils de production. Il s’agit notamment de renforcer les grands domaines et d’offrir des équipements pour les cultures spéciales sur l’ensemble de la zone agricole.

Une modernisation des équipements est nécessaire pour favoriser la rationalisation de l’exploitation. Les équipements doivent être adaptés à l’évolution constante des cultures. Ils doivent favoriser le potentiel de certaines cultures de niche.

Des zones agricoles spéciales doivent êtres planifiées pour regrouper les principales installations de conditionnement et decommercialisation, pour créer des hangars à machines agricoles hors des quartiers d’habitation et pour les serres permanentes.

DE MOINS EN MOINS DE SURFACE AGRICOLE…

Avec le développement des activités, de l’habitat, des infrastructures et des grands projets, notamment la 3ème

correction du Rhône, la surface agricole diminue peu à peu.

Pour y faire face, la solution passe par un aménagement du territoire rural concerté au niveau régional ou intercommunal. La prise en compte des enjeux agricoles se fait au travers d’un diagnostic agricole et d’une étude d’opportunités.

Le Service de l’agriculture propose de réaliser plusieurs améliorations foncières intégrales (AFI) dans la plaine du Rhône. Les AFI sont une opportunité pour améliorer les structures, diminuer les coûts de production agricole et régler certains conflits liés à la cohabitation entre agriculture intensive, habitat et activités de détente. Les AFI garantissent le futur de l’agriculture. Elles assurent un investissement massif de la Confédération et du Canton dans la plaine.

L’AMELIORATION FONCIERE INTEGRALE

Une amélioration foncière intégrale (AFI) permet de réorganiser le territoire jusqu’à la propriété foncière. Elle se concentre sur les terres agricoles, mais gagne souvent à être réalisée en coordination avec une révision du plan d’affectation des zones.

L’AFI agit de façon globale, en prenant en compte l’ensemble des intérêts. Premièrement, elle optimise les conditions de production agricole en améliorant les équipements et la structure parcellaire. Deuxièmement, elle améliore la qualité environnementale: réseau écologique, protection des sources et gestion des risques naturels. Troisièmement, elle sert de support au développement socioéconomique, en intégration avec les activités de détente et le développement des communes.

QUAND ET COMMENT ?

Le Service de l’agriculture soutient le principe de réaliser des AFI rapidement, afin de permettre une intégration des aménagements du Rhône sur plusieurs décennies.

Le financement des AFI est réparti en fonction d’une analyse d’utilité. La participation de la 3ème correction du Rhône dépend des perturbations induites et de l’emprise. Les AFI sont subventionnés par la Confédération et le Canton. La part à la charge des communes dépend de l’importance des mesures d’intérêt public prévues. La part à la charge des propriétaires est fixée par l’avant-projet; elle dépend de la plus-value à la parcelle.

© EMAC & B+C, 2008

La 3ème correction du Rhône vise à assurer la sécurité future de la plaine. Cet objectif est indispensable, aussi bien pour la population résidente que pour le développement économique futur du Valais.La sécurité doit être assurée en limitant au maximum les pertes de surfaces agricoles. La préservation de celles-ci constitue en effet un enjeu majeur pour les générations futures. Seul l'objectif sécuritaire peut aujourd'hui encore justifier une perte de terres agricoles face aux défis alimentaires qui se profilent à l'avenir.Or le projet mis en consultation prévoit une emprise importante sur les terres agricoles. C'est pourquoi il s'agit de concevoir dès maintenant les mesures d'accompagnement permettant de diminuer l'impact globalement négatif du projet sur l'agriculture.Parmi les mesures d'accompagnement possibles le Conseil d'Etat valaisan et les services vaudois en charge des AFI proposent d'améliorer globalement les structures de production de la plaine du Rhône par le biais des améliorations foncières intégrales (AFI).Les AFI sont un outil pertinent pour intégrer les aménagements du Rhône dans la plaine. Elles ont pour objectif de favoriser la multifonctionnalité des projets d’améliorations structurelles subventionnés par la Confédération. Elles permettent de réorganiser le territoire rural de façon globale, en prenant en compte l’ensemble des intérêts privés et publics : agriculture, développement régional, infrastructures, nature, paysage, loisirs, risques naturels, etc. Les AFI sont généralement utilisées pour gérer le territoire en dehors des zones à bâtir, mais peuvent s’y étendre s’il existe une volonté d’intégrer les réflexions sur l’espace bâti et l’espace rural. En matière d’aménagement du territoire, les AFI sont le seul instrument qui permette de

réorganiser le territoire jusqu’au niveau du foncier et des propriétaires, tout en garantissant la propriété privée et l’équité de traitement par une procédure très structurée.Entre Oberwald et le Léman, l’agriculture de plaine présente une importante diversité: élevage, arboriculture, maraîchage, grandes cultures et cultures de niche. Les solutions pour intégrer les aménagements du Rhône dans le territoire rural doivent donc être adaptées à chaque situation locale, en fonction de l’importance des grands projets (Rhône, autoroute, rail), des enjeux agricoles, environnementaux et socioéconomiques.En collaboration avec le projet de 3ème correction du Rhône, les service services de l’agriculture valaisans et vaudois, ainsi que le Service vaudois du développement territorial ont commandé une analyse globale des enjeux pour proposer la meilleure solution dans chaque portion du territoire rural de la plaine. Les fichescontenues dans ce document présentent une synthèse de l’analyse effectuée, avec des recommandations pour des projets agricoles. Selon les enjeux, ces projets sont de trois types:

- des améliorations foncières intégrales (AFI)- des améliorations foncières intégrales en interaction avec la

planification générale du territoire- des projets de développement régional

Les services précités soutiennent le principe de réaliser des projets à chaque fois qu’une réorganisation du territoire rural et une adaptation des équipements sont nécessaires. Sur la base de ces recommandations, il revient aux communes et aux milieux agricoles de contribuer au développement d’une agriculture compétitive pour les décennies à venir.

Amélioration foncière intégrale de Riddes – Saillon – Saxon

Département de l’économie et du territoireService de l’agriculture

RIDDES – SAILLON - SAXON:

UNE AMELIORATION FONCIERE INTEGRALE EN SYNERGIE AVEC LE DEVELOPPEMENT COMMUNAL

L’analyse effectuée montre que les conditions sont remplies pour lancer une amélioration foncière intégrale:

Les besoins pour l’agriculture sont réels

L’emprise des aménagements liés au Rhône est extrêmement importante (près de 11% de la surface agricole)

Les équipements ruraux nécessitent une réhabilitation d’envergure

Plusieurs projets d’importance sont à l’étude dans la plaine, notamment liés à l’aménagement du territoire

La préservation d’un cœur agricole fort est une priorité pour tous

Le parcellaire est morcelé

RECOMMANDATION

Mener une étude d’opportunité d’amélioration foncière intégrale (AFI) sous la conduite des communes et du Service de l’agriculture. Le clarification des attentes du monde agricole, une analyse approfondie des besoins et les possibilités de financement permettront de préciser l’intérêt pour une amélioration foncière intégrale, ainsi que son cahier des charges.

En fonction de l’avancement du dossier 3ème correction du Rhône, le Service de l’agriculture propose aux communes de mener rapidement cette étude d’opportunité. De cette manière, les communes bénéficieront d’éléments concrets pour assurer la meilleure intégration possible des aménagements du Rhône dans la plaine et d’étaler cette intégration sur plusieurs dizaines d’années.

Le Service de l’agriculture se tient à la disposition des communes et des milieux agricoles pour leur donner de plus amples informations.

ENJEUX AGRICOLES

Les cultures spéciales pratiquées dans le périmètre exigent un excellent niveau d’équipements agricoles, ainsi qu’une bonne adaptabilité aux évolutions du marché.

Le périmètre présente un potentiel pour une généralisation de l’électrification et de l’irrigation par pompes électriques, pour une rénovation et adaptation du système de drainage et pour quelques améliorations du réseau des chemins agricoles.

Un remaniement parcellaire paraît nécessaire, même si l'exploitation en cultures spéciales rend difficile les échanges de surfaces. La taille moyenne des parcelles est de 2000 m2 contre 3’000 m2 pour la parcelle d’exploitation.

L’emprise de la 3ème correction du Rhône sur les zones agricoles est de 62 ha, soit 10.9% de la surface agricole. Avec une telle emprise, un remaniement parcellaire est incontournable. Il permettra de favoriser les échanges et d’éviter l’expropriation. Il permettra de répartir les pertes de surfaces entre plusieurs exploitations et donc de limiter le risque de voir une exploitation agricole réduite à néant.

ENJEUX SOCIOECONOMIQUES

Le périmètre présente des enjeux socioéconomiques de moyenne importance.

Les activités de loisirs et de détente sont appelées à se développer à proximité du Rhône et sur l’axe Saillon-Riddes. La vente directe de produits agricoles prend également de l’essor. La planification de ces activités doit être coordonnée avec les contraintes de l’exploitation agricole.

Les circulations pour l’accès aux zones de détente devront être coordonnées avec l’utilisation agricole des chemins. La séparation des trafics est souhaitable pour permettre de bonnes conditions d’exploitation agricole. Elle devrait être réalisée en tenant compte du réseau de chemins existants et en favorisant la création d’un véritable réseau de desserte 40 t.

La pression de l’urbanisation est importante. Elle touche principalement la plaine entre Riddes et Saxon où près de 20% de la surface agricole est concernée. Ces enjeux sont importants et méritent une bonne coordination intercommunale.

ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX

Le périmètre présente des enjeux environnementaux de moyenne importance, mais qui doivent être coordonnés avec l’exploitation agricole et ses contraintes.

Le périmètre comporte deux forages eau potable, pour lequel des zones de protection des eaux souterraines sont définies. Ces éléments constituent une contrainte importante pour l’exploitation agricole et ne sont pas résolus à ce jour. Un aménagement du Canal du Syndicat est à l’étude et un projet pour le Canal LSF est en cours. Ces projets vont imposer de nouvelles contraintes à l’exploitation agricole.

D’importantes demandes ont été faites pour l’amélioration du réseau écologique de la plaine. Une coordination avec l’agriculture est nécessaire pour que ces éléments écologiques soient compatibles avec l’exploitation agricole et qu’ils puissent être intégrés dans les compensations écologiques agricoles (SCE).

Finalement, le potentiel pour la valorisation de la géothermie à Saillon pourrait être revu, en tenant compte des expériences passées.

© EMAC & B+C, 2008