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Analyse des inegalites d’acces aux ressources de la ville a
travers le prisme des mobilites quotidiennes pour le
travail et les etudes a Sao Paulo (Bresil) :
Experimentation methodologique – Resultats
preliminaires
Florent Demoraes, Marie Piron, Silvana Zioni, Sylvain Souchaud
To cite this version:
Florent Demoraes, Marie Piron, Silvana Zioni, Sylvain Souchaud. Analyse des inegalites d’accesaux ressources de la ville a travers le prisme des mobilites quotidiennes pour le travail etles etudes a Sao Paulo (Bresil) : Experimentation methodologique – Resultats preliminaires.11emes rencontres ”Mobilites spatiales et fluidites sociales” sur le theme ”Mobilites spatialeset ressources metropolitaines : l’accessibilite en questions”, Mar 2011, Grenoble, France. 2011,<http://calenda.org/203239>. <hal-00849477>
HAL Id: hal-00849477
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00849477
Submitted on 29 Jan 2015
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Analyse des inégalités d’accès aux ressources de la ville à travers le prisme des mobilités
quotidiennes pour le travail et les études à São Paulo (Brésil)Expérimentation méthodologique – Résultats préliminaires
Programme ANR-METAL (Métropoles d’Amérique latine dans la mondialisation : reconfigurations territoriales,
mobilité spatiale, action publique, sous la direction de F. Dureau),
financé dans le cadre Programme ANR/AIRD « Les Suds aujourd’hui ».
Florent Demoraes
Enseignant-chercheur en géographie
Université Rennes 2, Laboratoire ESO-Rennes
UMR 6590 CNRS - Espaces et Sociétés
Campus Villejean - Place du recteur Henri Le Moal
CS 24307 - 35043 Rennes cedex – France
Marie Piron
Chargée de recherche en statistique appliquée
Institut de Recherche pour le Développement (IRD)
UMR 8586 PRODIG
Centre de recherche d'Ile-de-France,
32, avenue Henri Varagnat - 93143 Bondy Cedex – France
Silvana Zioni
Professeure d’urbanisme
Centro de Engenharia, Modelagem e Ciências
Sociais Aplicadas
Universidade Federal do ABC, CEP 09210-170,
Santo André - São Paulo – Brésil
Sylvain Souchaud
Chargé de recherche en géographie,
Institut de Recherche pour le Développement (IRD),
URMIS - Unité de recherches "Migrations et société",
Université Paris Diderot - Paris 7 - UFR Sciences Sociales, Case courrier 7027
75205 PARIS Cedex 13
Problématique et questionnements
De nombreux travaux ont montré que les individus étaient inégaux en matière d’accès aux ressources
urbaines (emploi, éducation, loisir, etc…), et que ces inégalités étaient en grande partie le reflet de la
hiérarchie sociale (Figueroa O., 2005 ; Montezuma R., 2003 ; Henry E., Hubert J.-P., 2001 ; Vasconcellos
E., 1996). D’autres travaux montrent que le lieu de résidence exerce également un impact sur la mobilité
quotidienne des individus, et notamment sur les déplacements pour accéder au travail, et au lieu d’étude
(Dureau F., 2006, Demoraes et al. – 2010). Ce poster présente les résultats préliminaires d’une série
d’enquêtes réalisées dans le cadre du programme ANR-METAL (Métropoles d’Amérique latine dans la
mondialisation : reconfigurations territoriales, mobilité spatiale, action publique, sous la direction de F.
Dureau). Ces premiers résultats permettent de contribuer à la réflexion sur l’analyse des inégalités
d’accès aux lieux d’étude et de travail dans l’agglomération de São Paulo selon le secteur de résidence et
les caractéristiques socio-économiques des individus.
Références bibliographiques et logiciels utilisés
Corpus de données
Les données sont issues d’une série d’enquêtes sur les mobilités (quotidiennes,
résidentielles, migratoires) menées à São Paulo entre juin et septembre 2009 dans 9
zones* d’étude (6 à l’intérieur du municipe de São Paulo et 3 dans sa périphérie
métropolitaine). Dans chaque zone, un échantillon de ménages représentatif (voir
Dureau et al., 2011) a été sélectionné selon un plan de sondage aréolaire à deux
degrés (îlots, ménages). Les 9 zones composent une mosaïque illustrative des profils
socio-économiques et d’urbanisation de l’agglomération de São Paulo. Sur l’ensemble
de São Paulo et de sa périphérie, 910 ménages ont été enquêtés (soit 2970 individus).
Pour étudier les pratiques de mobilités quotidiennes dans leur dimension spatiale, une
base de données SIG a été constituée.
* Onze zones avaient été initialement choisies, mais dans l’une, les enquêteurs n’ont pas pu entrer en contact avec les personnes
sélectionnées (lotissements fermés). Quant à la deuxième zone, nous l’avons exclue de notre analyse car nous ne pouvons pas
extrapoler les valeurs recueillies (problème au niveau du plan de sondage).
São Paulo en chiffres
• 19 millions d’habitants
• 25 millions de déplacements motorisés
quotidiens
• 55% des trajets motorisés en transport en
commun
• 12 millions de déplacements à pied par jour
• un métro dont le réseau est peu étendu au
regard de la taille de l’agglomération
• forte concentration des emplois dans la ville-
centre, même si on observe une tendance à la
déconcentration spatiale depuis 10 ans.
Méthodologie développée
• Dans un premier temps, nous avons différencié les individus enquêtés en fonction de caractéristiques socio-économiques :
l’âge, le sexe, l’activité (étude ou travail), la trajectoire résidentielle (ancienneté de l’individu dans le logement). Nous avons
considéré aussi le revenu moyen du ménage auquel l’individu appartient.
• Dans un second temps, nous avons localisé les lieux fréquentés pour le travail et les études par les individus, à l’aide de points
positionnés sur le centroïde des districts de destination. Nous obtenons ainsi, un semis de points qui reflète l’ensemble des
espaces pratiqués au quotidien par la population enquêtée.
• Dans un troisième temps, dans le SIG, nous avons appliqué sur ces lieux une analyse centrographique afin de calculer des
indicateurs synthétiques de dispersion spatiale (calcul des points moyens pondérés et des ellipses de dispersion). Ces analyses
de semis de points sont décrites dans Pumain et Saint-Julien (1997) et Morency (2006) et ont été utilisées notamment par Imbert
et al. (2009) sur les déplacements des membres d’un ménage à Poitiers. Dans notre cas, nous mesurons la dispersion spatiale
des espaces fréquentés par les différents groupes d’individus pour chaque zone. Les cartes suivantes permettent de comparer
les ellipses d’une zone à l’autre en fonction du critère choisi et de faire ressortir des différences d’accès à la ville entre individus.
Discussion et perspectivesIntérêt de la méthode :
• Synthétise les trajectoires quotidiennes et permet de les comparer entre elles (formes, orientation,
position)
Limite de la méthode :
• Requiert un nombre important de points et une localisation précises des lieux fréquentés.
Dans notre étude, les ellipses ont été calculées sur le centroïde des districts mais cette destination reste
peu précise car certains districts sont très vastes et d’autres ne sont que partiellement urbanisés. Ce
deuxième problème a été corrigé en recentrant les centroïdes sur les parties urbanisées. Pour ce faire,
nous avons calculé le barycentre pondéré par la population disponible à une échelle inférieure, les
secteurs censitaires.
Un autre biais de l’analyse est la localisation des zones enquêtées situées pour la plupart en périphérie
ce qui conditionne fortement l’orientation des ellipses (tournées vers le centre-ville).
Perspectives :
• Introduire des variables « réseau » (distance à la station de métro la plus proche, etc…) et exploiter
l’information relative au recours à l’offre de transport recueillie dans les questionnaires.
• Elaborer une typologie des individus à partir de leurs caractéristiques (âge, sexe, revenu, ancienneté
dans le logement) et calculer ensuite des ellipses pour chaque type.
• Reproduire la méthodologie sur les deux autres villes dans une perspective de comparaison.
A – Espaces de mobilité quotidienne des personnes enquêtées
Trajets pour accéder aux ressources urbaines (travail et étude)
B – Espaces de mobilité quotidienne des personnes enquêtées
(distinction par sexe) - Trajets pour le travail et les études
C – Espaces de mobilité quotidienne des personnes enquêtées
(distinction suivant le revenu des ménages) - Trajets pour le travail
D – Espaces de mobilité quotidienne des personnes enquêtées
(distinction suivant l’ancienneté dans le logement) - Trajets pour le travail
- Les personnes récemment installées dans
leur logement habitent près de leur lieu de
travail (1TA).
- Les destinations des actifs résidant depuis
15 ans et plus dans leur logement sont les
plus déconcentrées spatialement (2TD). Le
déphasage spatial entre lieux de travail et
lieux de résidence s’accentue (ancrage plus
marqué dans le quartier).
Résultats préliminaires
- logique endotrope (attraction de la ville-centre) plus marquée pour le travail.
- les trajets pour étude sont moins longs que ceux pour le travail (couverture en
établissements scolaires assez homogène).
- les destinations sont plus diversifiées pour le travail (en lien avec la distribution
de l’emploi dans agglomération).
- les travailleurs des ménages modestes à l'ouest vont moins loin que ceux de l'est (2TA)
- les travailleurs des ménages très riches résidant dans le centre (Bras-Pari, en bleu) exercent une
activité proche de leur lieu de résidence
- les ménages aisés et très aisés (2TC et 2TD) sont les seuls à sortir de São Bernardo (orange)
pour se rendre à leur travail
- les espaces de mobilité quotidienne ne se recoupent que partiellement en fonction du sexe
- les hommes parcourent des trajets globalement plus longs pour l'école et le travail
- pour certains lieux de résidence les espaces de mobilité quotidienne homme/femme se différencient
nettement (ex : 09 - Suzano Jardim Leblon, en bleu clair)
Demoraes F., Gouëset V., Piron M., Figueroa, O., Zioni S., 2010 - Mobilités quotidiennes et inégalités socio-
territoriales à Bogotá, Santiago du Chili et São Paulo, Revue Espace, Populations, Sociétés, n° 2010-2 «
Nouvelles mobilités dans les Suds », pp. 349-364.
Dureau F., 2006, « Habiter la ville : stratégies et mobilités résidentielles », in Dureau F., Gouëset V., Mesclier E.,
Géographies de l'Amérique latine, Rennes, 2006, PUR, coll. Espace et territoires, pp. 263-292.
Dureau F., Gouëset V., Le Roux G., Lulle Th, 2011, Mutations urbaines et inégalités d’accès aux ressources de la
ville. Quelques enseignements d’une collecte biographique sur les mobilités à Bogotá (Colombie), communication
au colloque « Mobilités spatiales et ressources métropolitaines :
l’accessibilité en questions », Grenoble, mars 2011.
Figueroa O., 2005, « Transporte urbano y globalización. Políticas y efectos en América latina », Santiago du Chili,
Revista Eure, vol. XXXI, n° 94, p. 41-53.
Henry E. & Hubert J.-P., 2001.« Enjeux territoriaux de la motorisation et contrastes de la mobilité », in
Bussière Y. & Madre J.-L., (dir.), Démographie et demande de transport: villes du Nord et villes du Sud. Paris:
Economica.
Montezuma R., 2003, « Ciudad y transporte. La movilidad urbana », in Balbo M. et al., La ciudad inclusiva,
Santiago du Chili, Cuadernos de la CEPAL, n° 88, p. 175-191.
Morency, C. 2006, Étude de méthodes d'analyse spatiale et illustration à l'aide de microdonnées urbaines de
la Grande Région de Montréal. Les Cahiers scientifiques du transport, 49, p. 77-102.
Pumain D. et Saint Julien T., 1997. L’analyse spatiale. 1 : localisations dans l’espace. Paris, Armand Colin,
Coll. Cursus, Géographie, 167 p.
Vasconcellos E., 1996, Transporte urbano nos países em desenvolvimento. São Paulo: Ed. Annablume.
Logiciels utilisés : Stata, SavGIS (www.savgis.org)