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1 Analyse de l’impact des interventions en santé en faveur des enfants et des femmes en République du Congo - Février 2015 -

Analyse d'impact 2015

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Analyse de l'impact des interventions en santé en faveur des enfants et des femmes en République du Congo (2015)

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Analyse de l’impact des interventions en santé en faveur des enfants et des

femmes en République du Congo - Février 2015 -

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femmes en République du Congo- Février 2015-

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Table des matièresIntroduction.............................................................................................................................................................7

Objectifs de l’analyse................................................................................................................................................8

Méthodes.................................................................................................................................................................9

Conception...............................................................................................................................................................9

Sources des données.................................................................................................................................................9

Modélisation des vies sauvées par accroissement de la couverture des interventions..................................................10

Limites....................................................................................................................................................................10

Résultats.................................................................................................................................................................10

Interventions ayant une forte potentialité d’accélérer la survie de l’enfant d’ici 2018...............................................14

Conclusion..............................................................................................................................................................15

Annexes..................................................................................................................................................................17

Bibliographie et références.....................................................................................................................................23

Crédits....................................................................................................................................................................26

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Introduction

Avant le lancement de l’actuel programme de coopération 2014-2018, l’UNICEF avait mené un exercice de réflexion sur son positionnement stratégique. Cet exercice avait permis de déterminer que des progrès considérables ont été ac-complis en direction de l’atteinte de l’OMD 4 qui vise la réduction de 2/3 de la mortalité infantile en République du Congo entre 1990 et 2015.

Les résultats préliminaires de la deuxième édition de l’Enquête démographique de Santé au Congo (EDSC-II), menée entre 2011-2012 nous révèlent que la mortalité infantile a chuté de 42% au cours des dix dernières années et de 31% au cours des cinq dernières années. Afin de mieux comprendre et déter-miner quels sont les facteurs qui avaient permis une réduction si rapide de la mortalité infantile, l’UNICEF s’était proposé d’appuyer le Gouvernement dans l’organisation d’une étude en utilisant le logiciel Lives Saved Tool (LiST).

Le LiST a été utilisé dans le but d’estimer les effets du changement de couver-ture dans les interventions à haut impact sur la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant au cours des 5 dernières années.

Le Congo est un pays à revenu intermédiaire situé en Afrique centrale qui s’étend sur une superficie de 342.000 km2 et qui partage ses frontières avec 5 autres pays : le Gabon, le Cameroun, la RCA, la RDC et le Cabinda (Angola). Selon la dernière estimation de 2011 réalisée par la Division de la population du Bureau des Nations Unies, la population congolaise s’élevait à 4 105 000 habitants, un chiffre que l’on estime aura doublé d’ici 25 ans. Au moins la moitié de la population (45%) est constituée de jeunes de moins de 18 ans.

Le Congo est l’un des pays d’Afrique subsaharienne les plus urbanisés avec plus de 64% de sa population concentrée dans les zones urbaines et il se trouve aujourd’hui classé 137ème sur 187 à l’Index de Développement Humain (IDH).

Figure 1 : RNB par habitant - Méthode Atlas (US$ courant)

Tableau 1 : Indicateurs macroéconomiques

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011PIB (croissance annuelle en %) 7,8 6,2 −1.6 5,6 7,5 8,8 3,4PIB per capita (US$ courant) 1723 2131 2250 3091 2434 2970 3485PIB per capita (croissance annuelle en %) 5,1 3,4 −4.3 2,7 4,6 6 1Revenu National Brut per capita (croissance annuelle en %) −2.7 8,4 −13.7 16,2 13,2 0,1 −36.8Revenu National Brut per capita, Méthode Atlas (US$ courant) 980 1220 1400 1870 1980 2240 2250Revenu National Brut per capita, PPP (US$ courant) 2240 2380 2450 2760 2880 3170 3240Taux de pauvreté (% de la population) 50,1 46,5

Source: World bank database http://data.worldbank.org/indicator/SH.XPD.PCAP/countries/CG-ZF-XN?display=graph

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La République du Congo est membre des organisations sous régionales, régionales et internationales suivantes : la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), l’Union Africaine (UA), l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’Observatoire économique et statistique d’Afrique subsaharienne (AFRISTAT) et l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA).

Depuis le début des années 2000, le gouvernement du Congo a lancé une série de réformes structurelles et de renforcement de la gouvernance afin de consolider la paix et améliorer les performances aux niveaux social et économique. Dans ce contexte, un Document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP) a été élaboré pendant la période 2008-2010 afin de préparer le pays à aller au-delà de l’initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés).

La mise en œuvre réussie du DSRP1 et du programme économique du gouvernement entre 2008 et 2010 a permis au Congo d’enregistrer des progrès déterminants se traduisant par : une croissance économique passant de 5.8% en 2000 à 8.8% en 2010 ; une diminution du taux d’inflation à 3%, une amélioration significative des conditions de vie des ménages, et une forte baisse du taux de chômage de 19.5% en 2005 à 6.9% en 2011.

En janvier 2010, la République du Congo est devenue le 22ème pays membre régional (PMR) à avoir achevé l’initiative PPTE, une réalisation marquant ainsi la fin de ce processus commencé en mars 2006.

Cependant, l’économie de la République du Congo reste très vulnérable. En cause : (1) sa grande dépendance vis-à-vis du secteur pétrolier, (2) le fait que beaucoup d’emplois créés par l’économie soient principalement situés dans des secteurs à faible niveau de productivité et de sécurité, (3) le fait que les infrastructures et services sociaux de base présentent de grosses faiblesses et lacunes notamment au niveau de l’énergie, de l’accès à l’eau, des infrastructures routières, et des services de santé.

L’EDSC-II a montré que le Congo a enregistré une diminution du taux de la population vivant sous le seuil de pauvreté passant ainsi de 50.1% en 2005 à 46.5% en 2011. Ce résultat important sur le plan national cache une autre réalité qui reflète l’inéquité qui existe dans la distribution des ressources. En effet, la pauvreté a augmenté en zone rurale, passant de 64.8% à 74.8%.

Objectifs de l’analyse

L’EDSC-II a révélé que la mortalité infanto-juvénile a chuté de manière considérable entre 1997 et 2011. Ainsi, les résultats indiquent que le taux de mor-talité infanto-juvénile aurait baissé de près de 42% au cours des dix dernières années (passant de 118 morts pour 1000 enfants nés en 1997-2001 à 68 entre 2007-2011), déclinant selon un taux annuel moyen de 5.3% (en supposant que cette réduction a été linéaire durant l’intervalle de temps fourni par l’EDSC-II (voire tableau 2). Cette baisse est significativement plus importante que les précédentes tendances de réduction de la mortalité infanto-juvénile avec un taux annuel moyen de baisse estimé à 0.9% par le Groupe inter-agence pour l’estimation de la mortalité infantile de l’Organisation des Nations Unies (IGME).

Cette étude de cas vise à comprendre dans quelle mesure et à quel degré l’élargissement des interventions à haut impact sur la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant a pu contribuer à l’accélération de la baisse du taux de mortalité infanto-juvénile observée par l’EDSC-II.

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Dans cette perspective, l’étude examine les questions suivantes :

• La baisse du taux de mortalité infantile est-elle attribuable au changement de couverture des interventions à haut impact ?• Quelles sont les interventions qui auraient le plus contribué à la réduction de la mortalité infantile (aux progrès en matière de survie et développe-

ment de l’enfant]?• Quelles sont les interventions qui pourraient avoir le plus gros potentiel pour accélérer les efforts du Gouvernement dans l’objectif d’atteindre le

niveau le plus élevé de la survie et du développement de l’enfant au Congo ?

Méthodes

Afin de mener à bien cette analyse, des données pertinentes issues d’études et enquêtes menées en République du Congo au cours des 6 dernières an-nées ont été collectées. Les données quantitatives liées aux interventions à haut impact pendant la période 2005-2011 ont été modélisées en utilisant l’outil LiST v5.54.

Conception

L’outil LiST v5.54 a été utilisé pour modéliser le changement dans la couverture des interventions à haut impact au Congo de 2005 (année de référence) à 2011 en utilisant des données de qualité disponibles et collectées dans les enquêtes sur les ménages et dans les systèmes de gestion de l’information sur la santé. Les résultats générés par cet outil ont été analysés en termes de « morts évités » ont été analysés pour évaluer si le changement de couverture a induit une baisse significative du taux de mortalité infantile. En outre, l’outil LiST a permis d’identifier les interventions spécifiques auxquelles une large proportion de « morts évités » peuvent être attribuées. Il a enfin permis de déterminer les interventions qui pourraient accélérer l’atteinte de l’OMD4, en admettant que toutes les interventions prévues dans le paquet d’interventions avaient atteints la couverture optimale de 90%.

Source des données

L’outil utilise le taux de couverture nationale par défaut estimée par la John Hopkins University et basée sur des données publiques. Les résultats ont été mis à jour – lorsque des données pertinentes étaient disponibles – et ciblent des années spécifiques sur la base des données récoltée lors d’une visite de

Tableau 2 : Taux de mortalité néonatale, post-néonatale, et des enfants de moins de 5 ans pendant les 5 ans précédant l’enquête, Congo 2011-2012

Années précédant l’enquête Périodes Mortalité néo-natale Mortalité infantile (1q0) Mortalité des moins de 5 ans (5q0)

0-4 2007-2011 22 39 68

5-9 2002-2006 28 57 99

10-14 1997-2001 28 71 118

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terrain au Congo en décembre 2012. Cette visite de terrain a permis à l’équipe de pouvoir discuter avec le personnel du Ministère de la Santé, des ONG et de l’UNICEF impliqué dans la survie de l’enfant au Congo et de procéder à une revue documentaire sur la santé de la mère et de l’enfant et sur la crois-sance économique. Comparé à d’autres pays, le Congo a moins d’enquêtes sur les ménages, représentatives au niveau national. Les données pertinentes identifiées pour cette analyse sont issues des documents suivants : EDS 2005, les résultats préliminaires de l’EDS 2011-2012, les tableaux de l’EDS 2011, l’ECOM 2005, l’ECOM 2011, l’Enquête sur les Indicateurs du Sida 2009, les estimations des couvertures de vaccination de l’OMS-UNICEF de 2005 à 2011 et la série sur les morti-naissances de Lancet.

Au niveau des données démographiques, les estimations de la Division de la population du Bureau des Nations Unies ont été utilisées pour les projec-tions de population. Un module de planification familiale a été utilisé pour les projections relatives à la planification familiale (prévalence de méthodes contraceptives, taux total de fertilité) sur la base des données les plus récentes. La table de survie de Coale-Demeny North a ensuite été utilisée pour effectuer la projection.

La variation annuelle de la couverture des interventions à haut impact entre 2005 et 2011 a été interpolée entre les données de base et la cible annuelle à l’aide de la fonction linéaire. Lorsque les données n’étaient pas disponibles au niveau national, des estimations régionales ou des proxys ont été utilisées. A titre d’exemple, les données régionales ont été utilisées pour estimer le taux de retard de croissance intra-utérin tandis que le proxy a été utilisé pour le calcul du taux de femmes qui dorment sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide. L’état nutritionnel lié au retard de croissance (taille pour âge, - 2SD) et l’émaciation sévère (poids pour taille, -3SD) ont été recalculés en utilisant la nou-velle norme de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les données du groupe d’estimation de mortalité maternelle de l’ONU (IGME) ont été utilisées comme données de base pour le calcul du taux de mortalité maternelle.

Modélisation des vies sauvées par accroissement de la couverture des interventions

Afin d’évaluer de manière prospective les interventions qui pourraient avoir un fort potentiel de sauver des vies, les taux de toutes les interventions portant sur les mères, les enfants et les nouveau-nés ont été fixés à 90% en 2018 (fin du cycle du nouveau programme de coopération entre le Gouvernement du Congo et l’UNICEF ; ce programme couvre la période 2014-2018) avec une interpolation linéaire des couvertures atteintes en 2011 jusqu’à la cible à atteindre en 2018.

Limites

Ce modèle ne prend pas en compte tous les facteurs qui pourraient contribuer à la réduction de la mortalité infanto-juvénile. En effet, l’influence de beau-coup d’autres facteurs environnementaux et socioéconomiques tels que la croissance économique, la diminution des inégalités sociales ou l’amélioration du capital humain comme l’éducation des femmes, peuvent avoir un impact sur cette mortalité. Des données de qualité ne sont pas disponibles pour un certain nombre d’indicateurs. Pour pallier cette situation, des estimations régionales et des proxys furent utilisées. En établissant la cible de 2018 à 90%, nous présumons qu’un investissement conséquent sera assuré durant la période de projection. La modélisation des données ne prend pas non plus en compte la qualité des interventions (ex : mauvaise qualité de la chaîne de froid, des soins prénataux, etc.). Toutes les données utilisées pour modéliser le changement en termes de couverture recèlent quelques incertitudes qui pourraient influencer de manière significative le changement de couverture.

Résultats

En mai 2000, une Politique nationale de Santé (PNS) fut adoptée. L’objectif global à ce moment-là était d’améliorer le statut sanitaire des populations

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afin de promouvoir leur participation dans le développement socioéconomique du pays. Comme l’indique la figure 2, entre 2002-2011, des changements majeurs au niveau des politiques et dans la mise à l’échelle des interventions à haut impact ont été entrepris afin d’améliorer la survie de l’enfant au Congo. Le second Programme National de Développement Sanitaire, qui fut mis en œuvre entre 2005 et 2009 était une sous-composante de la Politique Nationale de Santé. Sa mise en œuvre a cependant conduit à des résultats limités malgré quelques réalisations. Cette politique continua avec la mise en œuvre du programme de développement des services de santé (PDSS), toujours en cours, qui non seulement consolida les acquis du PNDS mais égale-ment le déploiement et la fourniture de biens essentiels.

Le PDSS est actuellement financé d’une part par une contribution importante du Gouvernement du Congo et d’autre part par la Banque mondiale via l’Association internationale de Développement (IDA).

Figure 2 : Changement de politiques et activités importantes mises oeuvre entre 2005 et 2011 au Congo

... 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011...

“LA NOUVELLE ESPERANCE” Projet de société du Président de la République (2002-2009)

PNDS 2007-2011

Offre de paquets de services en SSME

2007-2010: 770 000 MIILDA distribuées aux EM5 et aux FE

2007: Jump start: mise à l’échelle des interventions à haut impact

2008: initiative sur les gestes qui sauvent (C4D) - 2400 RC formés

2008: fortification en fer de la farine de blé

2011-2012: Campagne nationale de distribution des MIILDA

2007: PDSS (Projet de Développement du Secteur Santé), SWAP sectoriel santé

2010: Stratégie nationale de promotion de l’hygiène dans les CSI, les écoles et les communautés

2011: Gratuité césariennesapplication dans 25 hôpitaux sur 30

2009-2016:“LE CHEMIN D’AVENIR” - Projet de société du Président de la République

2007: Stratégie nationale PCIME Clinique

2008: FDR Réduction de lamortalité maternelle, néonatale et infantile

2008: Code de l’eau

2005:Nouvelles directives de PEC du

paludisme/ ACT/ prévention MIILDA pour cibles/ TPI pour les

femmes enceintes

2010: Stratégies nationales d’accès àl’eau potable et l’assainissement

Inte

rven

tions

Pol

itiqu

es

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Le changement en termes de couverture dans les interventions à haut impact entre 2005-2011 a été modélisé avec le LiST. L’outil prédit ainsi le nombre de vies sauvées entre 2005 et 2011 ainsi que la baisse estimée des taux de mortalité infantile. Les résultats du LiST indiquent une réduction de 23% de la mortalité infantile après avoir modélisé le changement de couverture à un taux annuel linéaire de réduction de 3.8%. L’outil a également estimé que 3764 vies d’enfants de moins de 5 ans furent sauvées.

Les figures 3 et 4 donnent le pourcentage de décès évités chez les enfants de moins de 5 ans respectivement par intervention et par stratégie.

Ces résultats sont liés principalement à la présence d’un grand nombre de personnels de santé qualifiés mais également à la présence d’institutions propices au bon déroulement de cette opération. Ainsi, en 2011 presque 95% des naissances furent supervisées par une personne qualifiée. Cette performance classe la République du Congo au-dessus de la moyenne régionale qui est d’environ 50%. Même dans les zones rurales, ce taux reste élevé (86%). De manière gé-nérale, le taux d’accouchement dans des institutions reconnues a augmenté et se trouve largement au-dessus de la moyenne régionale.

Figure 3 : Décès d’enfants de moins de 5 ans évités par type d’intervention, 2005-2011

Prise en charge des cas de malaria 6% Prise en charge des cas

de pneumonie; 4%

Utilisation de Solutions de Réhydratation Orale (SRO); 3%

Gestion du travail et de l'accouchement

18%

Administration prénatale de corticostéroïdes chez les femmes

présentant un risque d'accouchement prématuré; 8%

Réanimation néonatale; 4%

Administration d'antibiotiques en cas de RPMAT; 3%

Gestion des cas d'infection néonatale aigüe; 3%

Possession et utilisation de MIILDA; 12% Supplémentation

en vitamine A; 6%

Prise en charge des cas de rougeole 2%

Vaccin pentavalent ; 12%

Grossesse et TME; 2%

Réduction du retard de croissance; 6%

Réduction de l'émaciation aigüe; 5%

Assainissement amélioré; 2%

Autres; 4%

Prise en charge des cas de malaria

Prise en charge des cas de pneumonie

Utilisation de Solutions de Réhydratation Orale (SRO)

Gestion du travail et de l'accouchement

Administration prénatale de corticostéroïdes chez lesfemmes présentant un risque d'accouchement prématuréRéanimation néonatale

Administration d'antibiotiques en cas de RPMAT

Gestion des cas d'infection néonatale aigüe

Possession et utilisation de MIILDA

Supplémentation en vitamine A

Pris en charge des cas de rougeole

Vaccin pentavalent

Grossesse et TME

Réduction du retard de croissance

Réduction de l'émaciation aigüe

Assainissement amélioré

Autres

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La prise en charge de la malaria et la possession des MIILDA (moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action) ont contribué à autour de 18% de la réduction du taux de mortalité. La malaria est la principale cause de mortalité des enfants de moins de 5 ans au Congo, et représente 26% de tous les décès de moins de 5 ans. MIILDA et ACT (Combinaison thérapeutique à base d’Artémisine) sont des intrants très efficaces développés au cours de la dernière décennie pour combattre le paludisme. Jusqu’à présent, le Congo a montré des progrès dans l’acquisition et l’utilisation des moustiquaires imprégnées.

Un enfant sur quatre de moins de 5 ans dort sous MIILDA 2011. Le département du Pool détient le taux plus élevé de l’utilisation des MIILDA (71%) résultant d’une campagne de masse dans ce département. Comparé à 2005, la distribution de masse des MIILDA a permis de multiplier par 3 le niveau d’utilisation des MIILDA. L’introduction du vaccin DTC-Hib-HepB, qui a atteint 90% de couverture en 2011 a contribué à sauver la vie de 12% des enfants de moins de 5 ans.

L’engagement du Congo dans la vaccination s’est clairement manifesté au cours de la dernière décennie. Depuis 2007, le gouvernement a pris la respon-sabilité d’acheter ses vaccins de routine, sans le soutien de GAVI ni d’autres partenaires. En plus, le Congo finance, sur son propre budget de la santé, la totalité des dépenses, comme le matériel de vaccination et le fonctionnement du Programme élargi de vaccination (PEV).

Figure 4 : Décès d’enfants de moins de 5 ans évités par stratégie(s), 2005-2011

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Pour l’élaboration des documents de politique et stratégies PEV, la réhabilita-tion de sa chaîne de froid, le développement des approches communautaires, la formation du personnel et l’organisation des campagnes de vaccination, le pays bénéficie de l’appuie de plusieurs partenaires dont l’UNICEF.

Les stratégies connues qui ont eu un impact sur la santé maternelle, néonatale et infantile ont aussi largement contribué à cette baisse. Ainsi, l’amélioration des soins maternels et néonatals a contribué pour 37% dans les 3674 décès évités alors que les campagnes de masse (vaccination , supplémentation en vi-tamine A, distribution de moustiquaires) ont contribué à sauver la vie de 32% d’enfants de moins de 5 ans.

La réduction de la malnutrition chronique et de la prévalence de l’émaciation a contribué pour 11% dans la baisse de la mortalité des enfants de moins de 5 ans. Les corticostéroïdes pour la prématurité, la supplémentation en vitamine A et le recours aux soins en cas de pneumonie ont contribué respectivement à 8%, 6% et 4%. La supplémentation en vitamine A a atteint 75% d’enfants âgés de 6 à 59 mois en 2011.

Environ 1500 relais communautaires ont été formés et chacun d’eux est chargé de promouvoir les pratiques pour sauver des vies dans les ménages.

L’UNICEF a aidé le Gouvernement dans la formulation des plans et des orientations stratégiques sur les soins pédiatriques du VIH, l’extension de la préven-tion de la transmission mère-enfant (PTME) et son intégration dans la consultation prénatale. Pour l’ensemble de la population, l’accès aux services de santé (ménages situés à 30 minutes de marche d’un service de santé) est de 66%. Cette accessibilité est plus marquée dans les zones urbaines (75%).Malgré le taux élevé de l’accès aux services de santé, l’utilisation des services de santé est généralement assez faible (24%). Les principales raisons sont : (i) le coût élevé des services (mentionné par plus de 50% es personnes interrogées), (ii) le mauvais accueil quand les patients se présentent dans les structures de santé, (iii) l’absence des médicaments essentiels et (iv) l’absence de personnel qualifié.

Interventions ayant une forte potentialité d’accélérer la survie de l’enfant d’ici 2018

Le changement de couverture a été modélisé en ramenant toutes les interventions à haut impact à une couverture optimale effective de 90% entre 2011 et 2018 afin d’identifier les interventions qui peuvent avoir le plus grand potentiel d’accélérer encore la survie et le développement de l’enfant. Cette prédiction de la couverture optimale de 90% ne s’applique pas à « la promotion de l’allaitement maternel » qui a été fixé à 40% (le double de la couverture de 2011) parce que les habitudes et les comportements changent très lentement au fil des années. En outre, les interventions qui ont déjà atteint des couvertures d’au moins 90% en 2011 ont été maintenues à leur taux de couverture de 2011. Le LiST a estimé que 11300 décès d’enfants de moins de 5 ans pourraient être évités si les interventions à haut impact étaient portées de manière constante à une couverture de 90%. Cette montée en puissance réduirait de moitié le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans en considérant les données de base de 2011. Comme indiqué à la figure 6, les interventions qui ont une plus grande portée pour sauver les vies sont l’utilisation des MIILDA, le traitement du paludisme par les ACT, ainsi que le travail et la gestion de l’accouchement, la gestion de l’infection néonatale sévère et le vaccin anti-pneumococcique.

Figure 5 : Décès additionnels évités chez les enfants de moins de 5 ans par cause en rapport avec l’année d’impact

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En signant le document intitulé « une promesse renouvelée pour la survie de l’enfant », le Gouvernement du Congo s’est formellement engagé à redou-bler ses efforts pour atteindre les OMD en 2015 et maintenir les efforts pour l’agenda post-OMD. Cet engagement permettra au Gouvernement du Congo de mieux utiliser les ressources visant la mise en œuvre réussie des interventions à haut impact.

Conclusion

L’analyse d’impact a montré une accélération de la réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans au Congo entre 2005-2011. Elle a diminué de 42% durant cette période. Cela est dû principalement à la mise en œuvre des interventions à haut impact. Il est aussi clair que plusieurs facteurs ont con-tribué à ce succès dont l’amélioration des conditions de vie des populations, la croissance économique, la réduction de la pauvreté et le niveau d’éducation des femmes. Pour ce dernier indicateur, le pourcentage des femmes de 15-49 ans qui sont alphabétisées est passé de 70% à 82%. La mise à l’échelle des interventions à haut impact pour atteindre une couverture effective de 90% d’ici 2018 afin de réduire de moitié la mortalité infantile exige que le Gou-vernement du Congo mette l’accent sur des approches communautaires en faveur des populations les plus défavorisées. Le gouvernement s’efforcera de réduire les inégalités dans la fourniture, l’accès et l’utilisation des services de santé à travers l’analyse des goulots d’étranglement et la planification décen-tralisée. La levée des barrières financières devrait être envisagée pour les 8-10% de la population rurale qui n’ont pas accès aux soins de santé.

Figure 6 : Estimation des vies sauvées si toutes les interventions atteignent une couverture de 90%

Gestion du travail et de l'accouchement ; 7%

Administration prénatale de corticostéroïdes chez les femmes

présentant un risque d'accouchement prématuré; 3%

Promotion de l'allaitement maternel exclusif optimal; 4%

Supplémentation en zinc; 3%

Utilisation d'un raccordement d'eau dans la maison;3%

Lavage des mains au savon; 3%

Possession et utilisation de moustiquaires imprégnées

d'insecticide à longue durée d'action (MIILDA); 20%

Hib 3%

Vaccin pneumococcique; 5% Méthode "Mère Kangourou" (MK); 4%

Gestion des cas d'infections néonatales aigües; 6%

Antibiotiques oraux - prise en charge des cas de pneumonie

chez les enfants; 3%

Antipaludiques - traitement de la malaria par composés

d'Artemisin; 16%

Autres; 19%

Gestion du travail et de l'accouchement

Administration prénatale de corticostéroïdes chez lesfemmes présentant un risque d'accouchement prématuré

Promotion de l'allaitement maternel exclusif optimal

Supplémentation en zinc

Utilisation d'un raccordement d'eau dans la maison

Lavage des mains au savon

Possession et utilisation de moustiquaires imprégnéesd'insecticide à longue durée d'action (MIILDA)

Hib

Vaccin pneumococcique

Méthode "Mère Kangourou" (MK)

Gestion des cas d'infections néonatales aigües

Antibiotiques oraux - prise en charge des cas de pneumoniechez les enfants

Antipaludiques - traitement de la malaria par composésd'Artemisin

Autres

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Annexes

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ANNEXE I : Changement dans la couverture santé entre 2005 et 2011 par quintile de revenus

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ANNEXE II : Estimation des vies sauvées si toutes les interventions atteignent une couverture de 90%

Type d’intervention à haut impact (IHI) Année 2018 % décès évités

Périconceptuelle 132 1%Supplémentation en fer et acide folique 132 1%Grossesse 191 2%TT - vaccination toxoïde tetanos 28 0%TPIP - traitement préventif intermittent du paludisme 36 0%Détection et traitement de la syphilis 3 0%Prévention de la transmission de la mère à l’enfant (TME) 124 1%Naissance 1523 13%Pratiques hygiéniques pendant la naissance 15 0%Evaluation et soins du nouveau-né à terme 59 1%Gestion du travail et de l’accouchement 787 7%Réanimation néonatale 178 2%Administration prénatale de corticostéroïdes chez les femmes présentant un risque d’accouchement prématuré 345 3%Administration d’antibiotiques en cas de rupture prématurée des membranes à terme (RPMAT) 139 1%Allaitement maternel 414 4%Promotion de l’allaitement maternel exclusif optimal 414 4%Soins préventifs 4176 36%Protection thermique du nouveau-né 232 2%Pratiques post-natales propres 77 1%Alimentation de supplément appropriée 42 0%Supplémentation en vitamine A 146 1%Supplémentation en zinc 352 3%Utilisation d’un raccordement d’eau dans la maison 355 3%Assainissement amélioré - utilisation de latrines ou toilettes 236 2%Lavage des mains au savon 332 3%Elimination hygiénique des selles des enfants 94 1%Possession et utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MIILDA) 2310 20%

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ANNEXE II : Suite

Type d’intervention à haut impact (IHI) Année 2018 % décès évités

Vaccins 1108 10%DTP (diphtérie, tétanos, poliomyélite) 210 2%Hib 288 3%Pneumocoque 517 4%Rougeole 93 1%Soins curatifs après la naissance 3967 34%Méthode de la “Mère Kangourou” (MMK) 468 4%Prise en charge (PEC) des cas d’infection néonatale grave 717 6%SRO - traitement par solution de réhydratation orale 177 2%Antibiotiques - traitement de la dysenterie 6 0%Zinc - pour le traitement de la diarrhée 33 0%Prise en charge (PEC) de la pneumonie 356 3%Vitamine A - pour traitement de la rougeole 38 0%Antipaludiques - traitement par ACT 1879 16%Alimentation thérapeutique 107 1%Cotrimoxazole 116 1%Traitement par antirétroviraux 70 1%

Total de décès évités pour toutes interventions confondues 11511 100%

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ANNEXE III : Décès additionnels évités chez les enfants de moins de 5 ans par type d’intervention en rapport avec l’année d’impact

Type d’Intervention / cause à haut impact (IHI) Nombre de morts évitées Contribution à la réduction du taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans

Soins aux enfants 484 13%

Recours aux soins et au traitement en cas de malaria 244 6%

Recours aux soins et au traitement en cas de pneumonie 145 4%

Utilisation de Solutions de Réhydratation Orale (SRO) 95 3%

Soins maternels et néonatals 1389 37%

Gestion du travail et de l’accouchement 678 18%

Administration prénatale de corticostéroïdes chez les femmes présentant un risque d’accouchement prématuré

294 8%

Réanimation néonatale 153 4%

Administration d’antibiotiques en cas de rupture prématurée des membranes 119 3%

Gestion des cas d’infection néonatales aigües 94 3%

Evaluation et soins du nouveau-né à terme 51 1%

Campagnes de masse/sensibilisation 1207 32%

Possession et utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MIILDA)

446 12%

Supplémentation en vitamine A 232 6%

Rougeole 80 2%

Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite (DTP) 449 12%

Grossesse et transmission de la mère à l’enfant 78 2%

Nutrition 410 11%

Retard de croissance 211 6%

Malnutrition aigüe 199 5%

Services de prévention et de promotion communautaires 122 3%

Assainissement amélioré 96 2%

Source d’eau améliorée 26 1%

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ANNEXE IV : Décès additionnels évités chez les enfants de moins de 5 ans par cause en rapport avec l’année d’impact

Cause de mortalité 2011 PourcentageNéonatal - Diarrhée 9 0%

Néonatal - Septicémie 32 1%

Néonatal - Pneumonie 74 2%

Néonatal - Asphyxie 806 21%

Néonatal - Naissance prématurée 504 13%

Néonatal - Tétanos 16 0%

Néonatal - Autre(s) 1 0%

Diarrhée 542 14%

Pneumonie 495 13%

Meningite 61 2%

Rougeole 120 3%

Malaria 840 22%

Coqueluche 178 5%

SIDA 68 2%

Non déclaré(s) 18 0%

Type d’Intervention / cause à haut impact (IHI) Nombre de morts évitées Contribution à la réduction du taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans

Autre(s) 74 2%

Pratiques hygiéniques pendant la naissance 14 0%

Promotion de l’allaitement maternel 11 0%

Administration d’antibiotiques pour le traitement de la dysenterie 12 0%

Cotrimoxazole 7 0%

Traitement par antirétroviraux 30 1%

Total 3764 100%

ANNEXE III : Suite

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Bibliographie et références

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• United Nations Development Programme. Human Development Report 2011

• Worldbank database http://data.worldbank.org/indicator/SH.XPD.PCAP/countries/CG-ZF-XN?display=graph

• African development Bank, The Republic of Congo completion point document under the enhanced HIPC initiative, 2010.

• United Nations, Inter-agency Group for Child Mortality Estimation. Levels & Trends in Child Mortality, Report 2012. Website, information retrieved on 14 January 2013. http://www.childmortality.org/index.php?r=site/graph&ID=COG_Congo

• An evidence-based tool for estimating impact of interventions. http://www.jhsph.edu/departments/international-health/IIP/list/

• Centre National de la Statistique et des Études Économiques (CNSEE) et ORC Macro. Enquête Démographique et de Santé du Congo (EDSC-I), 2005.http://www.measuredhs.com/Publications/Publication-Search.cfm?ctry_id=60&c=Congo(Brazzaville)&Country=Congo(Brazzaville)&cn=Congo(Brazzaville)

• Centre National de la Statistique et des Études Économiques (CNSEE) et ICF Macro. Enquête Démographique et de Santé Du Congo (EDSC-II), Rapport préliminaire 2011-2012.

• Centre National de la Statistique et des Études Économiques (CNSEE). Enquête Congolaise auprès des ménages pour l’évaluation de la pauvreté, 2005.

• Centre National de la Statistique et des Études Économiques (CNSEE). Enquête Congolaise auprès des ménages pour l’évaluation de la pauvreté, 2011.

• Centre National de la Statistique et des Études Économiques (CNSEE) et ICF Macro. Enquête de séroprévalence et sur les Indicateurs du Sida au Congo 2009

• Congo: WHO and UNICEF estimates of immunization coverage: 2011 revision, 6 July 2012 http://www.who.int/immunization_monitoring/data/cog.pdf

• Simon Cousens, Hannah Blencowe, Cynthia Stanton, Simon Cousens, Hannah Blencowe, Cynthia Stanton: National, regional, and worldwide esti-mates of stillbirth rates in 2009 with trends since 1995: a systematic analysis. The Lancet Vol 377 April 16, 2011

• United Nations, Department of Economic and Social Affairs, Population Division. World Population Prospects: The 2010 Revision, April 2011.

• Child Mortality Decline, Inequality and Economic Growth, Tamara Fioroni, Department of Economics, University of Pisa, _ February 2008

• Emmanuela Gakidou, Krycia Cowling, Rafael Lozano, Christopher J L Murray Increased educational attainment and its eff ect on child mortality in 175 countries between 1970 and 2009: a systematic analysis, Lancet Vol 376 September 18, 2010

• UNICEF. The state of the world’s children, 2012.

• Global, regional, and national causes of child mortality: an updated systematic analysis for 2010 with time trends since 2000, Lancet 379, issue 9832, 9 June 2012

• Chopra M, Daviaud E, Pattinson R, et al. Saving the lives of South Africa’s mothers, babies, and children: can the health system deliver? Lancet 2009; 374: 835-846.

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CréditsPhotographies© UNICEF Congo/2008/Shravan Vidyarthi© UNICEF Congo/2011/Nicolas GuyotProduction© UNICEF Congo. février 2015

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Éditi

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