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/ 37 6 es Assises Internationales du Roman / Un événement conçu et réalisé par Le Monde et la Villa Gillet / Du 28 mai au 3 juin 2012 aux Subsistances (Lyon) / www.villagillet.net Ananda Devi Île Maurice Ananda Devi est née en 1957 à Trois-Boutiques (Île Maurice). Elle publie son premier recueil de nouvelles à 19 ans. L'île Mau- rice est, dans sa splendeur et sa diversité humaine, au cœur de son œuvre. Cette ethnologue de formation et traductrice de mé- tier, est sensible à l'imbrication des identités et des langages. Elle explore avec une grande acuité de nombreux caractères hu- mains, recomposant ainsi les multiples univers qui se côtoient, s'affrontent, se déchirent dans un espace insulaire qui n'est pas moins analysé que recréé. Si elle a choisi d'écrire en français, ses romans et ses nouvelles intègrent le créole et l'hindi. Son style incisif, lyrique et pénétrant, offre à la langue française de nouvelles dimensions culturelles et linguistiques liées à son île natale. Après avoir passé quelques années au Congo-Brazza- ville, elle s'est installée en Suisse. Parmi les auteurs de l'Océan Indien, elle est considérée comme une figure centrale et des plus prolifiques. Son œuvre compte des romans, un recueil de poèmes et plusieurs nouvelles, dont Harrikrisna Anenden a fait un long-métrage en 2006, La cathédrale. Depuis son premier roman, son œuvre met en scène l'autodestruction causée par différentes sortes d'enfermement. L'œuvre d'Ananda Devi est à la fois tragique et poétique. Hantée par les questions de l'exclu- sion, de l'altérité, de la déviance et de la souffrance, elle dénonce le climat étouffant d'une société aux multiples cloisonnements. L’auteur © C. Hélie - Gallimard Où sont les femmes ? Zoom « Tous ces hommes qui me parlent. Fils, mari, père, amis, écrivains morts et vivants. Une li- tanie de mots, d’heures effacées et revécues, de bonheurs révolus, de tendresses éclopées. Je suis offerte à la parole des hommes. Parce que je suis femme. » Ce récit autobiographique est une longue mé- ditation sur l’existence, l’écriture, l’amour et la maternité, l’éducation, la solitude. Ananda Devi y évoque des souvenirs d’enfance, ses rapports avec des proches tour à tour humbles et contemplatifs ou exigeants et intransigeants. Aujourd’hui, elle ne voit plus d’issue que dans l’éloignement : quitter ces hommes qui la musèlent depuis si longtemps, partir en brisant tout, comme le font souvent les personnages féminins de ses romans. « Toutes les femmes de mes livres me l’ont dit : affranchis-toi. C’était le message que je m’adressais. Et je ne m’écoutais pas. » Ananda Devi donne là un texte sincère, d’une violence prenante dans sa quête de vérité et dans l’expression du désir d’écrire. Les Hommes qui me parlent (Gallimard, 2011) (220 p.) La presse « La trace, la maturité, la liberté, la maternité, la hantise de la routine, le conflit entre la vie de femme et l'écriture..., les confessions d'Ananda brassent large (...). Le récit balance ainsi entre découragement et envie, tour à tour dépressif et exalté, dépréciatif et assuré, porté par un désir toujours menacé par la tentation de la fuite. (...) Ouvert sur un réquisitoire amer, accablé par un sentiment d'impasse et de vanité, le livre accomplit ce travail, accompagne la mue. » Livres Hebdo Ressources Entretiens avec Ananda Devi : http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/devi.html http://www.indereunion.net/actu/ananda/intervad.htm http://vimeo.com/16588516 Ananda Devi présente Le Sari vert : http://www.youtube.com/watch?v=mKsiVMRBwuk

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Page 1: Ananda Devi

/ 376es Assises Internationales du Roman / Un événement conçu et réalisé par Le Monde et la Villa Gillet / Du 28 mai au 3 juin 2012 aux Subsistances (Lyon) / www.villagillet.net

Ananda DeviÎle Maurice

Ananda Devi est née en 1957 à Trois-Boutiques (Île Maurice). Elle publie son premier recueil de nouvelles à 19 ans. L'île Mau-rice est, dans sa splendeur et sa diversité humaine, au cœur de son œuvre. Cette ethnologue de formation et traductrice de mé-tier, est sensible à l'imbrication des identités et des langages. Elle explore avec une grande acuité de nombreux caractères hu-mains, recomposant ainsi les multiples univers qui se côtoient, s'affrontent, se déchirent dans un espace insulaire qui n'est pas moins analysé que recréé. Si elle a choisi d'écrire en français, ses romans et ses nouvelles intègrent le créole et l'hindi. Son style incisif, lyrique et pénétrant, offre à la langue française de nouvelles dimensions culturelles et linguistiques liées à son île natale. Après avoir passé quelques années au Congo-Brazza-ville, elle s'est installée en Suisse. Parmi les auteurs de l'Océan Indien, elle est considérée comme une figure centrale et des plus prolifiques. Son œuvre compte des romans, un recueil de poèmes et plusieurs nouvelles, dont Harrikrisna Anenden a fait un long-métrage en 2006, La cathédrale. Depuis son premier roman, son œuvre met en scène l'autodestruction causée par différentes sortes d'enfermement. L'œuvre d'Ananda Devi est à la fois tragique et poétique. Hantée par les questions de l'exclu-sion, de l'altérité, de la déviance et de la souffrance, elle dénonce le climat étouffant d'une société aux multiples cloisonnements.

L’auteur

© C. Hélie - Gallimard

Où sont les femmes ?Zoom

« Tous ces hommes qui me parlent. Fils, mari, père, amis, écrivains morts et vivants. Une li-tanie de mots, d’heures effacées et revécues, de bonheurs révolus, de tendresses éclopées. Je suis offerte à la parole des hommes. Parce que je suis femme. » Ce récit autobiographique est une longue mé-ditation sur l’existence, l’écriture, l’amour et la maternité, l’éducation, la solitude. Ananda Devi y évoque des souvenirs d’enfance, ses

rapports avec des proches tour à tour humbles et contemplatifs ou exigeants et intransigeants.Aujourd’hui, elle ne voit plus d’issue que dans l’éloignement : quitter ces hommes qui la musèlent depuis si longtemps, partir en brisant tout, comme le font souvent les personnages féminins de ses romans. « Toutes les femmes de mes livres me l’ont dit : affranchis-toi. C’était le message que je m’adressais. Et je ne m’écoutais pas. » Ananda Devi donne là un texte sincère, d’une violence prenante dans sa quête de vérité et dans l’expression du désir d’écrire.

Les Hommes qui me parlent (Gallimard, 2011) (220 p.)

La presse

« La trace, la maturité, la liberté, la maternité, la hantise de la routine, le conflit entre la vie de femme et l'écriture..., les confessions d'Ananda brassent large (...). Le récit balance ainsi entre découragement et envie, tour à tour dépressif et exalté, dépréciatif et assuré, porté par un désir toujours menacé par la tentation de la fuite. (...) Ouvert sur un réquisitoire amer, accablé par un sentiment d'impasse et de vanité, le livre accomplit ce travail, accompagne lamue. »

Livres Hebdo

Ressources

Entretiens avec Ananda Devi :http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/devi.htmlhttp://www.indereunion.net/actu/ananda/intervad.htmhttp://vimeo.com/16588516

Ananda Devi présente Le Sari vert :http://www.youtube.com/watch?v=mKsiVMRBwuk

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/ 386es Assises Internationales du Roman / Un événement conçu et réalisé par Le Monde et la Villa Gillet / Du 28 mai au 3 juin 2012 aux Subsistances (Lyon) / www.villagillet.net

L’œuvre

> RomansLes Hommes qui me parlent (Gallimard, 2011) (220 p.) Le Sari vert (Gallimard, 2009; Gallimard, coll. « Folio », 2011) (214 p.) Prix Louis GuillouxIndian Tango (Gallimard, 2007; Gallimard, coll. « Folio », 2009) (195 p.) Sélection Prix Fémina et Prix France TélévisionsÈve de ses décombres (Gallimard, 2006) (154 p.) Prix TSR du Roman (Télévision Suisse Romande), Prix des cinq continents de la francophonie, Prix RFO du LivreLa Vie de Joséphin le fou (Gallimard, 2003) (87 p.)Soupir (Gallimard, 2002) (226 p.)Pagli (Gallimard, 2001) (155 p.) Moi, l'interdite (Dapper, 2000) (126 p.) Prix Radio France du Livre de l'Océan IndienL'Arbre-fouet (L'Harmattan, 1997 - 2009) (172 p.)Le Voile de Draupadi (L'Harmattan, 1993 - 2010) (175 p.)Rue la poudrière (Nouvelles Éditions Africaines, 1989 ; Le Printemps, 1997 INDISPONIBLE) (193 p.)

> PoésieQuand la nuit consent à me parler (Bruno Doucey, 2011) (64 p.) Le Long Désir (Gallimard, 2003) ( 129 p.)

> NouvellesNouvelles de l’Île Maurice, avec J.M.G. Le Clézio, Barlen Piyamootoo, Vinod Rughoonundun (Magellan et Cie, 2007) (108 p.)Enfances, avec Alain Mabanckou, Florent Couao-Zotti, Eliane Kodjo (Ndzé, coll. « Juniors », 2006 ; Pocket, 2008) (144 p.)La Fin des pierres et des âges (Éditions de l'Océan Indien, 1992 INDISPONIBLE) (153 p.)Le poids des êtres (Éditions de l'Océan Indien, 1987 INDISPONIBLE) Solstices (Regent Press, 1977; Le Printemps, 1997 INDISPONIBLE) (130 p.)

« Je suis Sadiq. Tout le monde m'appelle Sad. Entre tristesse et cruauté, la ligne est mince. Ève est ma raison, mais elle prétend ne pas le savoir. Quand elle me croise, son regard me traverse sans s'arrêter. Je disparais. Je suis dans un lieu gris. Ou plutôt brun jaunâtre, qui

mérite bien son nom : Troumaron. Troumaron, c'est une sorte d'entonnoir ; le dernier goulet où viennent se déverser les eaux usées de tout un pays. Ici, on recase les réfugiés des cyclones, ceux qui n'ont pas trouvé à se loger après une tempête tropicale et qui, deux ou cinq ou dix ou vingt ans après, ont toujours les orteils à l'eau et les yeux pâles de pluie. » (A.D.)

Par Sad, Ève, Savita, Clélio, ces ados aux destins cabossés pris au piège d'un crime odieux, et grâce à son écriture à la violence contenue au service d'un suspense tout de finesse, Ananda Devi nous dit l'autre île Maurice du XXIe siècle, celle que n'ignorent pas seulement les dépliants touristiques.

Ève de ses décombres (Gallimard, 2006) (154 p.) Prix TSR du Roman (Télévision Suisse Romande), Prix des cinq continents de la francophonie, Prix RFO du Livre

Avril 2004. New Delhi. L'Inde est en pleine campagne électorale. Sonia Gandhi – l'Italienne, l'étrangère – deviendra-t-elle le prochain Premier ministre ? Mais pour Suhhadra, cinquante-deux ans, grande, plutôt ronde, une femme ordinaire, la préoccupation est autre :

ira-t-elle à ce pèlerinage de renoncement des femmes ménopausées que lui propose sa belle-mère pour marquer la fin de sa féminité ? Ou cédera-t-elle au contraire à la mystérieuse séduction de l'autre qui la suit depuis un mois dans les rues de Delhi ? Un étrange pas de deux, chassé-croisé amoureux qui lui offre une chose que personne ne lui a jamais offerte : son propre corps...

« Ananda Devi est une romancière qui écrit des choses graves et amères avec une voix douce et délicate. Dans ce roman, il est question d'une Inde sans pitié, surtout pour les femmes d'un certain âge et d'un certain penchant (…) C'est la poésie du désespoir. Sur une même page, elle peut parler d'« Ange noir » et de « sourire mortifère ». Au final, Indian Tango est bercé par une étrange musique : pessimiste, mais si belle. »

Le Figaro

Indian Tango (Gallimard, 2007; Gallimard, coll. « Folio », 2009) (195 p.) Sélection Prix Fémina et Prix France Télévisions

Dans une maison de Curepipe, sur l'île Maurice, un vieux médecin à l'agonie est veillé par sa fille et par sa petite-fille. Entre elles et lui se tisse un dialogue d'une violence extrême, où affleurent progressivement des éléments du passé, des souvenirs, des reproches, et surtout la figure

mystérieuse de la mère de Kitty, l'épouse du « Dokter-Dieu », qui a disparu dans des circonstances terribles. « Celui qu’on dit monstre est l’expression la plus achevée de l’espèce. Celui que l’on dit monstre est terrifiant de beauté plutôt que d’être terrifiant tout court parce qu’il décèle avec une finesse inhumaine les failles des autres et les élargit et les aggrave, et il devient ainsi cet idéal de sombre masculinité que les mythologies prêtent aux dieux et aux démons. Quelle merveilleuse sensation que de plier une créature à sa volonté ! »

Le Sari vert (Gallimard, 2009; Gallimard, coll. « Folio », 2011) (214 p.) Prix Louis Guilloux

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Terre Rouge, un village au nord-ouest de l'île Maurice. Une femme y arrive le jour de la Cérémonie, aux côtés de l'homme qu'elle a accep-té d'épouser par vengeance. Il pleut. Son sari de mariée est alourdi de boue. Elle ne sait pas encore que cet en-droit rouge va lui apporter

autre chose. L'amitié de Mitsy aux robes mul-ticolores, l'odeur brumeuse des épices qu'elle laisse filer entre ses doigts, et surtout l'amour de Zil, le pêcheur.Amour interdit, parce qu'elle est mariée, parce qu'elle est hindoue, parce qu'il est créole, parce qu'il est pêcheur, parce que tous les prétextes sont bons pour interdire. Un soir, chargées de lui faire entendre raison, les mofines, gar-diennes de la pureté, viennent la marquer au fer du nom de folle : Pagli. Pour elle, ce ne sera pas une punition, mais une libération.

Pagli (Gallimard, 2001) (155 p.)

Au lieu-dit Soupir, dans Rodrigues, dernière île habitée à l'est de l'Afrique, les quatre points cardinaux sont soleil, sécheresse, mer et cyclone. Une poignée de gens, piégés entre un passé renié et un avenir compromis, poussés par leurs rêves fous, décident

de s'exiler à Soupir, au flanc d'une colline, pour y cultiver la ganja. Livrés à eux-mêmes, hantés par les âmes mortes de Soupir, pris dans leur chair tourmentée, Patrice l'Eclairé, Bertrand Laborieux, Noëlla, Marivonne, Pitié, Royal Palm et tous les autres seront confrontés à leurs propres ombres et au bleu-noir de leur destin, où seule une frontière fragile et bien trop aisément franchie sépare l'innocence de la cruauté. « Chaque jour à Soupir le temps était violet et cyclonique. Même le soleil était graisseux, les nuits vitrifiées, les matins remplis d'égratignures. Les gens se réveillaient avec des boursouflures et des démangeaisons. Ils sortaient des abris de fortune le corps dilapidé. Ils contemplaient le jour, incurieux, sachant qu'ils n'en réchapperaient pas. » (A.D.)

Soupir (Gallimard, 2002) (226 p.)

On le dit monstre, on le dit mythe. On le dit légende sortie des sources volcaniques de l'île, esprit mauvais hantant les cavernes de roche. On l'appelle le pêcheur nu, l'homme anguille. Joséphin le fou. Il est tout cela. Il est aussi l'enfant perdu que

seule la mer accueille, et qui apprend, avec ses créatures, la cruauté minérale des grands fonds. Il est celui qui tente de capturer, dans le regard de deux petites filles, la goutte de paradis qui y tremble.Il est celui qui détruit par innocence meurtrière. Il est, tout simplement, Joséphin.

La Vie de Joséphin le fou (Gallimard, 2003) (87 p.)

« Ils sont tous là, dehors. Avec leur lumière et leur rire, leurs nourritures et leur soif. Ils aspirent à la simplicité des choses, à un songe linéaire de la naissance à la mort, comme une corde tirée à laquelle ils s'accrochent pour ne pas se perdre ou

se pendre. Cœurs murés, âmes barricadées, yeux crevés pour ne pas reconnaître ceux qui se noient dans leur besoin d'eux. Un vide si grand qu'ils finissent par avoir peur de ce ver-tige. L'envers des choses ne signifie rien, cet univers de tristes monstres et de destins cruels n'est qu'un cauchemar issu de leurs angoisses. Il n'est pas vrai. »A.D.

Moi, l'interdite (Dapper, 2000) (126 p.) Prix Radio France du Livre de l'Océan Indien

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Maurice : Ici s'est jouée l'Histoire. À la croisée des grandes routes maritimes qui reliaient l'Europe aux Indes orientales et à l'Ex-trême-Orient, l'Europe à l'Afrique. l'Afrique à l'Asie. c'est à l'île Maurice qu'ac-costèrent les boutres arabes, les caraques portugais, les

galions ou caravelles hollandais et espagnols, les goélettes ou voiliers français et anglais... De cet incessant trafic maritime, et humain, qui dura du XVIe au XIXe siècle, est née l'île-mo-saïque.Peuplée de descendants d'esclaves africains et malgaches d'abord, d'Indiens, de descendants d'Européens, de Chinois, elle est une petite planète, un miracle de coexistence entre hin-dous, chrétiens, musulmans, tamouls, taoistes et bouddhistes. La littérature ne pouvait rendre cette richesse que par un imaginaire unique. Une littérature d'une grande diversité est née du terreau mauricien, irrigué par la mer in-dienne.

Nouvelles de l’Île Maurice, avec J.M.G. Le Clézio, Barlen Piyamootoo, Vinod Rughoonundun (Magellan et Cie, 2007) (108 p.)

L'enfance.Quoi de plus personnel ? De plus universel ? Dans ces neufs récits à la diversité déconcertante – à l'image des auteurs – l'émotion et l'émerveillement sont au rendez-vous. Qu'il ait les pieds rouges, la peau albi-nos, ou tout simplement qu'il voie des nains voler sur les

lampadaires, l'enfant est un marginal à ses propres yeux. Mais, pathétique ou plein d'hu-mour, ce marginal n'a qu'un souci : ressembler aux autres.Quitte à rendre la vie moins monotone en frô-lant la vérité. L'enfance n'est-elle pas le plus sincère des mensonges ? En Afrique comme ailleurs, les enfants lisent Le Petit Prince et, parfois, des livres qu'ils ne devraient pas.En Afrique comme ailleurs, ils s'enthousias-ment des exploits d'un acrobate de cirque, ils espionnent les adultes et s'interrogent sur leur comportement étrange, ils s'aventurent dans les marais ou sur la mer alors qu'on le leur avait interdit. En Afrique comme ailleurs, les enfants sont frondeurs, rêveurs, avides de découvertes et impatients de grandir. Mais l'Afrique, où la nature, les traditions et le merveilleux sont om-niprésents, leur offre un terrain de jeux un peu plus grand qu'ailleurs...

Enfances, avec Alain Mabanckou, Florent Couao-Zotti, Eliane Kodjo (Ndzé, coll. « Juniors », 2006 ; Pocket, 2008) (144 p.)

Confrontée à la maladie de son fils, Anjali, jeune femme hindoue de l’Île Maurice, n’a plus qu’un recours : accom-plir la marche sur le feu, un rituel à travers lequel elle intercédera auprès des divi-nités en faveur de la vie de son fils. Mais avant de fran-chir le sentier de braises et de tenter d’apercevoir

ce voile de Draupadi, dont on dit qu’il s’étend sur les braises pour protéger les marcheurs et les empêcher de se brûler, elle devra parcou-rir une longue route mystique au fond d’elle-même, vers un passé où se ont forgées toutes les chaînes de connivence qui emprisonnent son destin.

Le Voile de Draupadi (L'Harmattan, 1993 - 2010) (175 p.)

L'Arbre-fouet (L'Harmattan, 1997 - 2009) (172 p.)

« Mon nom est la Gungi, la lunaire ou Aeena, qu'im-porte. Je serai tour à tour muette ou miroir, selon le temps qui se décompose et se recompose autour de moi, selon les êtres qui me heurtent, me meutris-sent ou m'apaisent, selon les vies que je retrouve en cherchant, dans mon pas-sé, les clés du présent. Car

je suis née fille de swami, et marquée du karma du parricide. Mais qui étais-je donc, dans cette vie que je n'ai pas vécue et pourquoi ai-je tué ? »A.D.

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