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A N D R É C A M P R A 1660-1 744 l C a m p r a : Salve R e g i n a (5:50)
F R A N Ç O I S C O U P E R I N 1668-1 733 2 C o u p e r i n : Audi te o m n e s et expavesci te (10:09)
PETITS MOTETS 3 C o u p e r i n : Respice in me (s:4r>)
LES ARTS FLORISSANTS 4 C o u p e r i n : Salve Regina (10:48)
Will iam Chr is t i e direction musicale, orgue 5 C o u p e r i n : U s q u e q u o , D o m i n e (6:38)
Paul A g n e w haute-contre 6 C a m p r a : Insère D o m i n e (8:50)
A n n e - M a r i e Lasla viole de gambe 7 C o u p e r i n : Q u i d retr ibuam tibi D o m i n e (6:23)
C a t h e r i n e G i r a r d , Maia Si lberstein violon 8 C a m p r a : Q u e m a d m o d u m desiderat cervus (9:12)
Char les Zcb lcy , R u t h U n g c r flûte 9 C a m p r a : F l o r c t e prata (9:10) n 72:52
CAMPRA . COMPERI N
P E T I T S M O T E T S
S A L V E R E G I N A
P A U L A ^ N E W . W I L L I A M C H R I S T I E
A N N E - M A R I E L A S L A . L E S A R T S FLORISSANTS
Paul Agnew
Photo © Sandrine Expilly
ANDRÉ CAMPRA ,««0-1744
FRANÇOIS COUPERIN aa-mì
Petits motets
A n d r é C a m p r a
1 Salve Regina
François Couper in
2 Audite omnes et expavescite (Meditano de Passione Christi)
3 Respice in me
4 Salve Regina
5 Usquequo, Domine
A n d r é C a m p r a
6 Insère Domine
François C o u p e r i n
7 Quid rétribuant tibi Domine
A n d r é C a m p r a
a Quemadmodum desiderat cervus
9 Florete prata
LES ARTS F L O R I S S A N T S
"William Christie direction musicale, orgue
Paul A g n e w haute-contre
A n n e - M a r i e Lasla viole de gambe
C a t h e r i n e Girard, Maia Silberstein violon 2 , 6 , 9
Charles Zebley, R u t h U n g e r flûte 9
C A M P R A , C O U P E R I N
Petits motets
André Campra : entre le service de Dieu
et les délices de l'opéra
André Campra naît à Aix-en-Provence en
1660 d'une mère française et d'un père italien :
généalogie décisive pour un compositeur qui
se fera l'un des hérauts des goûts réunis. Après
avoir suivi l'enseignement de son père, il intègre
la fameuse Maîtrise de Saint-Sauveur d'Aix
et entame parallèlement, à l'âge de 18 ans, des
études religieuses. En 1681, le chapitre de la
cathédrale d'Aix menace de le renvoyer pour
avoir participé sans autorisation à des repré-
sentations théâtrales. Il s'agit d'une première
altercation sans conséquences mais déjà signi-
ficative d'un tiraillement entre l'Eglise et l'Opéra
qui le poursuivra toute sa vie : il faudra l'inter-
vention de personnes influentes pour pallier
l'incapacité du compositeur à choisir entre le
service divin et les délices de l'opéra. En 1693,
Campra arrive à Toulouse où il occupe le poste
de maître de chapelle à St Etienne. Après onze
années de bons et loyaux services, il réclame un
congé de quatre mois pour se rendre à Paris dans
le but de s'y perfectionner. Il ne reviendra pas et,
sans nouvelles de sa part, le clergé doit bientôt
engager un remplaçant. En 1694, Campra se
trouve effectivement à Paris, où, par le concours
de puissants protecteurs, il obtient le poste de
maître de chapelle de la cathédrale Notre-Dame.
Ses compositions lui procurent une grande
notoriété et ses talents dramatiques sont remar-
qués par trois personnalités qui orienteront le
cours de sa destinée : le duc de Sully, la duchesse
de la Ferté et Philippe d'Orléans, futur régent.
En 1697, Campra compose L'Europe galante,
opéra-ballet publié sous le nom de son frère
Joseph. Nul n'est dupe cependant de l'impos-
ture, comme en témoigne une petite chanson
qui court alors dans Paris : « Quand notre
Archevesque scaura/L'auteur du nouvel
Opera/De sa cathédrale Campra/Decampera 1 ».
Dans la préface du second livre de motets (1699),
il tranquillise le clergé de Notre-Dame en
l'assurant une nouvelle fois de son obligeance.
Son succès à l'opéra égale celui qu'ont connu ses
deux premiers livres de motets : le public s'en
régale, se rue tous les samedis à la cathédrale
pour en apprécier les « grâces », et achète les
partitions imprimées par Ballard (le nombre de
retirages atteste de ce succès). Pourtant, Campra
« décampe » de Notre-Dame en 1700, non pas
parce qu'il en a été chassé, mais de son plein gré
et soutenu par ses admirateurs de l'Académie
Royale.
La redécouverte des motets
de François Couperin 2
Ces motets ont connu une fabuleuse destinée.
Le comte de Toulouse, bâtard de Louis xiv et de
Mme de Montespan, élève de François Couperin,
voue une véritable passion à la musique. Il pos-
sède, en son château de Rambouillet, la plus
somptueuse bibliothèque musicale du royaume
après celle du roi lui-même. A sa mort, la
totalité du patrimoine échoit à son fils, le duc
de Penthièvre. D'héritage en dot, la collection
musicale arrive entre les mains de Louis-Philippe,
roi des Français. Lorsque celui-ci abdique, ses
biens sont vendus aux enchères sur la place
publique : les volumes de musique contenant
notamment des « motets de Lalande, Colasse,
Minoret, Desmarets, Campra, Bernier, et
Couperin » sont majoritairement acquis par
un Anglais pour la somme de 600 francs. Un
pasteur, lui-même féru de musique, en hérite et
les cède au St Michael's Collège de Tenbury.
Nouveau revers du destin : en 1978, cette insti-
tution connaît de graves difficultés financières et
doit se résoudre à vendre ses collections chez
Sotheby's. Par l'intermédiaire d'un marchand
français, la Bibliothèque nationale de France
acquiert alors les volumes les plus importants.
D'autres lots avaient été acquis en 1848 par deux
Français : une partie a réintégré le fonds du
conservatoire, tandis que d'autres volumes ont
reparu chez un marchand de livres anciens du
Boulevard Haussmann à Paris dans les années
1930. Ces partitions, qui auraient pu se volatiliser
au gré des emplettes de collectionneurs parisiens,
ont réintégré le fonds vendu chez Sotheby's
grâce à l'intervention d'une mécène australienne,
Louise Dyer (fondatrice des Editions de l'Oiseau-
Lyre). In fine, les motets de Couperin sont aujour-
d'hui conservés à la Bibliothèque nationale.
Le petit motet : le triomphe discret mais
certain du goût italien
A partir des années 1660, la politique centralisa-
trice de Louis xiv fait émerger en France le culte
de l'art national. Les assauts de l'art italien, frei-
nés de façon récurrente depuis la Fronde, font
couler beaucoup d'encre : tous les amateurs de
musique prennent bientôt parti dans la querelle.
L'un des critiques les plus virulents de l'époque,
Lecerf de la Viéville, tout en reconnaissant le
talent des deux musiciens, émet de fortes réserves
sur l'art italianisant de Campra, et Couperin se
voit qualifié par lui de « serviteur passionné de
l'Italie ». Ces deux musiciens cultivent pourtant
majoritairement des formes françaises et leur
style s'inscrit globalement dans la tendance post-
lullyste. Le petit motet est une forme musicale
au goût du roî : certes issu de la musique des
maîtres italiens, il a été repensé par Henry
Dumont et Pierre Robert pour s'intégrer au rite
gallican. En effet, la messe basse était agrémentée
d'« un grand motet, d'un petit motet pour l'éléva-
tion, et [d']un Domine salvumfac regem3 ».
L'effectif restreint (ici, une voix accompagnée
de la basse continue, parfois soutenue par un
ou deux instruments de dessus) n'enlève rien
à l'expressivité des pièces : si le grand motet
impressionne le fidèle par sa pompe, le petit
motet le touche plus volontiers par son intério-
rité et son éloquence profonde (ainsi le Salve
Regîna de Campra s'ouvre-t-il sur une interpel-
lation sublime de simplicité et de recueillement).
Faute d'avoir, comme Campra, composé pour la
scène, c'est dans ses petits motets que François
Couperin révèle son génie dramatique : chaque
imploration se teinte de sensualité, chaque
silence prend un sens rhétorique (début du Salve
Regîna), la diversité et la puissance des passions
du texte sont ardemment défendues par la
composition (notamment dans les continuelles
oppositions entre la bonté divine et la misère
humaine de YAudite omnes, de la paix profonde -
« Et pius traditus est » - à la violence - « imma-
nitas, impietas, perversitas » - en passant par
la suavité - « tua bonitas, tua charitas »). La
frénésie des fidèles accourant pour entendre
ces motets, les interprètes plus familiers du
théâtre que de l'encens des cathédrales, et la
musique elle-même, tout dans ces petits motets
évoque l'opéra. Cependant, ces pièces sont, chez
Couperin et Campra, le lieu d'un foisonnement
d'ingrédients italiens : la forme, alternant air et
récit ; l'écriture de la voix, recourant souvent au
mélisme ; des basses continues en croches perpé-
tuelles rappelant les sonates en trio de Corelli ;
les harmonies suaves et expressives (par exemple,
l'imploration initiale du Quemadmodum
desiderat de Couperin évoquant en sous-main
un récit d'opéra italien). Les compositions des
Italiens sont bien connues de ce dernier : il est
l'un des premiers à introduire l'art de la sonate
en France. D'abord publié sous l'anagramme
de son nom, donnant ainsi naissance à un
cousin imaginaire (Pernucio), ces « sonades »
seront enrichies de danses et publiées en 172e
(Les Nations).
De la même manière que Couperin compose
avec des influences italiennes pour le roi de
France 4 , le petit motet est un des genres officiels
où l'italianisme est le plus exploité : faut-il
s'approcher le plus possible du Soleil pour ne
pas être brûlé ? Ni Campra, ni Couperin n'ont
entrepris le voyage d'Italie. La tentation d'expli-
quer ces influences ultramontaines par le père de
l'un ou le faux cousin de l'autre se dissipe rapide-
ment au vu de pistes plus tangibles : la présence
reconnue à l'époque de musiciens italiens
(Lorenzani au service de la reine) ou italianisants
(Charpentier chez Mlle de Guise, les Jésuites et
le Dauphin), ou encore les rapports qu'entretient
Couperin avec la cour italianophile de James 11
Stuart, alors exilé à Saint-Germain-en-Laye. Par
ailleurs, les deux compositeurs ont probablement
fréquenté le salon de l'abbé Mathieu, « curé de
St André-des-Arcs, pendant plusieurs années
du dernier siècle, [qui] avoit établi chés lui un
concert toutes les semaines où l'on ne chantoit
que de la musique latine composée en Italie par
les grands maîtres qui y brilloient depuis 1 6 5 0 5 ».
La superficie du salon et les instruments que
possède l'abbé (deux violons, une viole, un
violone, un orgue et un clavecin) laissent à
penser que le petit motet devait être l'un des
genres favoris de ce cénacle. Il y a fort à parier que
nos deux compositeurs ont pu tantôt entendre là
les joyaux de la musique italienne d'alors, tantôt
y faire jouer les leurs.
Sébastien Daucé
1. Chansonnier de Maurepas cité par Maurice
Barthélémy, Campra, Paris, Picard, 1957, p. 23.
2. Pour une présentation exhaustive de l'histoire des
manuscrits des motets de Couperin, voir la préface de
K. Gilbert, D. Moroney et O. Memed à l'édition des
Œuvres complètes de François Couperin, Editions de
l'Oiseau-Lyre, Monaco, 1995.
3. Pierre Perrin, préface des Canticapro capella régis,
1665.
4. I l occupe à cette époque la charge de claveciniste
ordinaire de la Chambre du roy.
5. Les dons des enfants de Latone, Serre de Rieux, Paris,
1734, p. 112.
C A M P R A , C O U P E R I N
Motets
André Campra: torn between the service of
God and the delights of opera
André Campra was born in Aix-en-Provence in
1660 to a French mother and an Italian father -
a highly appropriate family background for a
composer who was to be one of the first to
point towards the synthesis of French and
Italian styles known as the gouts réunis. After
receiving some instruction from his father,
Campra entered the famous choir school of
St Sauveur in Aix, and when he reached the age
of eighteen, also commenced his ecclesiastical
studies. In 1681, the chapter of Aix cathedral
threatened to sack him for having taken part
in theatrical performances without permission.
This was to prove to be the first occasion on
which he fell foul of the ecclesiastical authorities
and emerged from the experience relatively
unscathed, and it set the tone for the rest of his
career, which was to be characterised by the
competing claims of church and opera. It took
the intervention of influential backers to force
the composer to make up his mind between the
service of God and the delights of opera. In
1683, Campra arrived in Toulouse, where he
became maitre de chapelle at St Etienne. After
having loyally discharged his duties there for
eleven years, he applied for four months' leave
William Christie
Photo Simon Fowler/
Virgin Classics
in order to visit Paris to further his musical
education. When he failed to return (and did
not even bother to inform his employers of his
plans), the church authorities had no choice but
to find a replacement. From 1694 onwards,
Campra was a resident of Paris, where with the
help of powerful patrons, he secured the post of
maitre de cbapelle at Notre Dame Cathedral.
His works earned him much fame and his
dramatic talents were noticed by three figures
who were to influence the course of his career:
the Duke of Sully, the Duchess of la Ferté and
Philip of Orleans, the future regent. In 1697,
Campra composed L'Europe galante, an opéra-
ballet that was published under the name of his
brother Joseph. However, no-one was taken in
by this act of subterfuge, as can be seen from the
words of a ditty then going the rounds of Paris:
'Quand notre Archevesque scaura/L'auteur du
nouvel Opera/De sa cathedrale Campra/
Decamperà' 1 (When our archbishop finds out
the composer of the new opera Campra will
decamp from his cathedral). In the preface to his
second book of motets (1699), he tried to placate
the Notre Dame clergy by assuring them once
more of his devotion. He was to enjoy as much
success in the field of opera as he had with his
first two books of motets - the public could not
get enough of these, but flocked to the cathedral
every Saturday to take advantage of the 'graces'
they bestowed, and snapped up the scores
printed by Ballard (the number of reprints is
further evidence of the popularity of these
works). Campra did in fact finally 'decamp'
from Notre Dame in 1700 - not because he was
forced out, but of his own free will and with the
support of his admirers at the Academie Royale
de Musique.
The rediscovery of the motets of
Francois Couperin 2
The story behind these motets reads like a fairy-
tale. The Count of Toulouse (the illegitimate son
of Louis xiv and Madame de Montespan) was a
pupil of Couperin and a great lover of music.
His palace at Rambouillet boasted the most
sumptuous music library in the country after
that of the king himself. On his death, the entire
estate went to his son, the Duke of Penthievre.
Louis-Philippe, the king of the French, later
acquired the music collection as part of a dowry.
After his abdication in 1848, Louis-Philippe's
possessions were sold off by public auction, and
the main part of the music collection (consisting
of 'motets by Lalande, Colasse, Minoret,
Desmarets, Campra, Bernier and Couperin')
was bought by an English bidder for 600 francs.
These pieces were subsequently inherited by a
clergyman with a keen interest in music, who
left them to St Michael's College in Tenbury.
A further twist of fate occurred in 1978, when
the college found itself in serious financial diffi-
culties and was forced to offer up its collections
for sale at Sotheby's. Through a French dealer,
the Bibliothèque nationale de France then
acquired the most important volumes. Other
lots had been acquired back in 1848 by two
French buyers: one batch became part of the
Paris Conservatoire collection, while other
volumes resurfaced in 1930 at a second-hand
bookseller's on the Boulevard Haussmann in
Paris. These scores, which could so easily have
been snapped up by Parisian collectors and then
vanished without trace, were - thanks to the
good offices of an Australian art-lover, Louise
Dyer (the founder of the Editions de l'Oiseau-
Lyre) - reunited with the collection bought at
Sotheby's. And so the final outcome of all this
is that Couperin's motets are today housed in
the Bibliothèque nationale.
The petit motet: the discreet but definite
triumph of the Italian style
From the 1660s onwards, the centralist policies
of Louis xiv gave rise to a cult of national art in
France. Much ink was spilt over the encroach-
ment of Italian influences, which there had been
regular efforts to hold in check since the Fronde
(opposition to the French court partly triggered
by resentment of the power of the Italian-born
chief minister Cardinal Mazarin), and it was
not long before all music-lovers had taken sides
in the quarrel. One of the most virulent critics
of the day, Lecerf de la Vieville, while acknow-
ledging the talents of Campra and Couperin,
expressed strong reservations over the Italianate
art of the former and described the latter as 'an
enthusiastic servant of Italy'. Yet both composers
cultivated mainly French forms and their style
is generally considered to represent a logical
continuation of the tradition founded by Lully.
The petit motet was a form that appealed to the
king: the genre may have been borrowed from
Italian composers, but it was recreated by Henry
Dumont and Pierre Robert in a form more
suited to the Gallican rite. In practice, Low
Mass was accompanied by 'a grand motet, a
petit motet for the Elevation and a Domine
salvum fac regem'.3 The modest forces called
for (in this case, a single voice accompanied by
continuo, occasionally reinforced by one or two
extra instruments), in no way detracts from the
expressive power of the works: if the grand
motet impressed the faithful with its pomp and
ceremony, the impact of the petit motet derived
more from its intimate quality and its profound
eloquence (a good example of this is the way in
which Campra's Salve Regina begins with a
sublime questioning passage distinguished by
its simplicity and meditative quality). Unlike
Campra, Couperin had no experience of
composing for the theatre, but he was still able
to give vent to his dramatic genius in his petits
motets: each entreaty is tinged with sensuality,
each silence takes on a rhetorical significance
(as at the beginning of his Salve Regina), the
contrasts and the powerful passions of the text
are faithfully reflected in the music, notably in
the frequent comparisons drawn between divine
goodness and human misery in Audite omnes,
from deep peace ('Et pius traditus est') via
suavity ('tua bonitas, tua charitas') to violence
('immanitas, impietas, perversitas'). The frenzy
of the faithful rushing to hear these motets; the
performers more at home in the theatre than
with the incense-laden atmosphere of the
cathedral; the music itself - everything about
these petits motets suggests opera. There can be
no denying the abundance of Italian ingredients
in the motets of Couperin and Campra: the
form, based on alternating arias and recitatives;
the frequently melismatic vocal writing; the
continuo parts featuring a perpetually flowing
quaver bass line that brings to mind the trio
sonatas of Corelli; the smooth and expressive
harmonies (a good example of these are to be
found in the initial entreaty of Couperin's
Quemadmodum desiderat, which makes sly
reference to Italianate operatic recitative).
Couperin was familiar with the work of
contemporary Italian composers, and was one
of the first to introduce the sonata to France.
Originally issued under an anagram of the
composer's surname, and thus giving birth to
an imaginary cousin (Pernucio), these 'sonades'
were later augmented by the addition of dance
movements and were published in 1726 as
Les Nations.
In the same way that Couperin drew on
Italian influences in his works for the king of
France 4 , the petit motet was one of the official
genres that most often had recourse to the
Italian manner, leading one to suspect that its
composers may have been motivated by an urge
to see just how much they could get away with.
In fact, neither Campra nor Couperin ever
visited Italy. It may be tempting to account for
the influence of Italy by reference to the father
of the former or the invented cousin of the latter,
but a rather more plausible explanation is to
hand: the presence in France of both real Italian
musicians (Lorenzani was at that time in the
service of the queen) and those heavily influenced
by the Italian style (Charpentier was employed
by Mademoiselle de Guise, the Jesuits and the
Dauphin), as well as Couperin's connections
with the Italophile court of the Stuart King
James 11, then in exile at Saint-Germain-en-
Laye. Moreover, the two composers probably
frequented the salon of the Abbe Mathieu,
'the parish priest of St Andre-des-Arcs for a
number of years during the last century, [who]
put on a concert every week at which only Latin
music written in Italy by the great masters who
have excelled there since 1650 was sung'. 5 The
limited capacity of the salon and the instruments
that the Abbé had at his disposal (two violins,
a viola, a violone, an organ and a harpsichord)
lead one to conclude that the petit motet must
have been one of the favourite genres of this
coterie. It is more than likely that these occasions
would have enabled our two composers to hear
some masterpieces of contemporary Italian
music as well as providing an opportunity for
their own works to be performed.
Sébastien Daucé
Translation: Paula Kennedy
1. From the Maurepas chansonnier, quoted by Maurice
Barthélémy in Campra (Picard, Paris 1957), p-23-
2. For a comprehensive account of the history of the
manuscripts of Couperin's motets, see the preface by
K. Gilbert, D. Moroney and O. Memed to the Œuvres
complètes of François Couperin (Editions de l'Oiseau-
Lyre, Monaco 1995).
3. From the preface to the Canticapro capella regis
(1665) by Pierre Perrin.
4. At this period he held the position of 'claveciniste
ordinaire de la Chambre du roy'.
5. Les dons des enfants de Latone, Serre de Rieux,
Paris 1734, p.112.
C A M P R A , C O U P E R I N
Motetten
André Campra: Zwischen kirchlichem Dienst
und den Freuden der Oper
André Campra wurde 1660 als Sohn eines
Italieners und einer Französin in Aix-en-
Provence in Frankreich geboren - eine Abstam-
mung, die für einen Komponisten, der verschie-
dene Geschmacksrichtungen auf einen Nenner
zu bringen suchte, von entscheidender Bedeutung
war. Nachdem er bei seinem Vater Unterricht
erhalten hatte, wurde er Chorknabe an der
berühmten Kathedrale Saint-Sauveur in Aix
und nahm parallel dazu, mit achtzehn Jahren,
ein religiöses Studium auf. 1681 drohte ihm das
Kapitel der Kathedrale mit einem Verweis, weil
er unerlaubt an Theateraufführungen teilgenom-
men hatte. Das war eine erste Auseinander-
setzung, die ohne Folgen blieb, aber bereits
bezeichnend war für die Reibereien zwischen
Kirche und Oper, die ihn sein Leben lang begleiten
würden - einflussreiche Persönlichkeiten
mussten schließlich einschreiten, weil sich der
Komponist zwischen kirchlichen Diensten und
den Freuden der Oper nicht entscheiden konnte.
1683 ging Campra nach Toulouse, wo er Kapell-
meister an Saint-Etienne wurde. Nach elf Jahren
treuer Dienste erbat er sich einen viermonatigen
Urlaub, um sich in Paris weiterzubilden. Er
kehrte nicht mehr zurück, und weil der Klerus
ohne Nachricht von ihm blieb, musste bald ein
Vertreter eingestellt werden. 1694 befand sich
Campra jedenfalls in Paris, wo er durch die
Fürsprache einflussreicher Gönner an der
Kathedrale Notre-Dame eine Anstellung als
Kapellmeister erhielt. Seine Kompositionen
brachten ihm große Bekanntheit, und auf seine
Talente als Dramatiker wurden drei Persön-
lichkeiten aufmerksam, die seinem weiteren
Weg die Richtung wiesen: der Duc de Sully, die
Duchesse de la Ferte und Philippe d'Orleans,
der spätere Regent. 1697 komponierte Campra
L'Europe galante, eine Ballettoper, die unter
dem Namen seines Bruders Joseph veröffent-
licht wurde. Allerdings Heß sich niemand durch
diesen Schwindel täuschen, wie ein kleines Lied
beweist, das damals in Paris kursierte: Quand
notre Archevesque scaura/L'auteur du nouvel
Opera/De sa cathedrale Campra/Decamperax
(Wenn unser Erzbischof erfahrt, von wem die
neue Oper stammt, dann wird Campra aus
seiner Kathedrale verduften). Im Vorwort zu
seinem zweiten Buch mit Motetten (1699)
besänftigte er die Kleriker von Notre-Dame,
indem er sie ein weiteres Mal seiner Dienst-
willigkeit versicherte. Seinem Erfolg in der Oper
stand die Beliebtheit seiner beiden ersten Bücher
mit Motetten in nichts nach - das Publikum
drängte jeden Sonnabend zur Kathedrale, um
ihre „Zierlichkeiten" zu würdigen, und kaufte
die bei Ballard gedruckten Partituren (die hohe
Zahl der Neuauflagen ist der Beweis für diesen
Erfolg). 1700 „verduftete" Campra tatsächlich
aus der Kathedrale Notre-Dame, aber nicht weil
er hinausgeworfen worden wäre, sondern aus
völlig freien Stücken und mit der Unterstützung
seiner Bewunderer aus der Académie Royale.
Die Wiederentdeckung der Motetten von
François Couperin 2
Couperins Motetten haben einen legendären Weg
zurückgelegt. Der Graf von Toulouse, unehe-
licher Sohn von Ludwig XIV. und Madame de
Montespan, Schüler von François Couperin,
widmete sich der Musik mit wahrer Leiden-
schaft. Er besaß in seinem Schloss Rambouillet
die - neben der Sammlung des Königs - präch-
tigste Musikbibliothek des Reiches. Bei seinem
Tod fiel sein Vermögen an seinen Sohn, den Duc
de Penthièvre. Als ererbte Mitgift gelangten die
Musikalien in die Hände des „Bürgerkönigs"
Louis-Philippe. Als dieser abdankte, wurde
seine Habe öffentlich versteigert - die Mehrheit
der Musikbände, die hauptsächlich „Motetten
von Lalande, Colasse, Minoret, Desmarets,
Campra, Bernier und Couperin" enthielten,
wurden für einen Betrag von 600 Franken von
einem Engländer erworben. Ein Pfarrer, selbst
ein Musiknarr, erbte sie und vermachte sie dem
St Michael's College in Tenbury. Eine weitere
Wende kam, als diese Institution 1978 in finan-
zielle Bedrängnis geriet und beschlossen wurde,
die Sammlung bei Sotheby's zu verkaufen. Durch
Vermittlung eines französischen Händlers erwarb
die französische Nationalbibliothek die bedeu-
tendsten Bände. Weitere Stücke waren 1848 von
zwei Franzosen gekauft worden; davon kehrte
ein Teil in den Bestand des Conservatoire
zurück, während weitere Bände in den 1930er
Jahren bei einem Antiquitätenhändler auf dem
Boulevard Haussmann in Paris auftauchten.
Diese Partituren, die dort von beliebigen
Sammlern hätten erworben werden können,
gingen dank der Intervention von Louise Dyer,
einer australischen Mäzenin (Gründerin der
Editions de L'Oiseau-Lyre), wieder in den
Bestand von Sotheby's über. Heute befinden
sich die Motetten Couperins in der Pariser
Nationalbibliothek.
Die kleine Motette - ein leiser, aber
unverkennbarer Sieg des italienischen
Geschmacks
Im Zuge der Zentralisierungspolitik, die Ludwig
XIV. verfolgte, entstand in den 1660er Jahren in
Frankreich ein Kult der nationalen Kunst. Die
Angriffe auf die Kunst der Italiener, die seit der
Fronde immer wieder einmal abgebremst
worden waren, ließen viel Tinte fließen - alle
Musikfreunde ergriffen bald in diesem Streit
Partei. Lecerf de la Vieville, einer der schärfsten
Kritiker dieser Zeit, gestand den beiden Kompo-
nisten zwar Talent zu, äußerte jedoch heftige Vor-
behalte gegenüber der italianisierenden Kunst
Campras und titulierte Couperin als „passionier-
ten Diener Italiens". Diese beiden Komponisten
pflegten allerdings vorwiegend französische
Formen, und ihr Stil orientierte sich an der
Tradition Lullys. Die kleine Motette war eine
musikalische Form nach dem Geschmack des
Königs. Zwar war sie aus der Musik der
italienischen Meister hervorgegangen, Henry
Dumont und Pierre Robert jedoch hatten sie
neu durchdacht und den Gepflogenheiten des
gallikanischen Ritus angepasst. So wurde die
stille Messe durch „eine große Motette, eine
kleine Motette für die Erhebung der Hostie und
ein Domine salvum fac regem" ausgeschmückt 3 .
Die geringe Besetzung (hier eine vom General-
bass begleitete Stimme, die von ein oder zwei
Instrumenten in höherer Lage gestützt wird) ist
der Ausdruckskraft der Stücke in keiner Weise
abträglich: Hatte die große Motette die Gläubi-
gen durch ihre prächtige Ausgestaltung beein-
druckt, so berührte die kleine Motette vor allem
durch ihre Innerlichkeit und Eloquenz (Campras
Salve Regina zum Beispiel beginnt mit einem
erhabenen Ruf voller Schlichtheit und Andacht).
Bei Francois Couperin, der im Gegensatz zu
Campra nicht für die Bühne komponiert hat,
sind es die kleinen Motetten, die sein drama-
tisches Genie beweisen: Jedes Bittgebet nimmt
eine sinnliche Färbung an, jede Pause gewinnt
rhetorische Bedeutung (Beginn des Salve Regina),
Anne-Marie Lasla
Photo © Guy Vivien
die vielfältigen und tiefen Emotionen, die der
Text beinhaltet, sind in der Musik auf beein-
druckende Weise herausgearbeitet (so in der fort-
währenden Gegenüberstellung von göttlicher
Liebe und menschlichem Leid in Audite omnes,
von tiefem Frieden - „Et pius traditus est" - und
Gewalt - „immanitas, impietas, perversitas" -
auf dem Weg über sanfte Zwischentöne - „tua
bonitas, tua C h a r i t a s " ) . Die Gläubigen, die
begeistert herbeieilten, um diese Motetten zu
hören, die Interpreten, die mit dem Theater
vertrauter waren als mit dem Weihrauch der
Kathedralen, und schließlich die Musik selbst,
in diesen kleinen Motetten erinnert alles an
die Oper. Freilich sind in diesen Stücken, bei
Couperin ebenso wie bei Campra, italienische
Ingredienzien in Fülle vorhanden: die Form
mit ihrem Wechsel von Arie und Rezitativ;
die Gesangsstimme, die häufig Melismen
verwendet; eine Generalbassbegleitung aus
ständig wiederkehrenden Achteln, die an
Corellis Triosonaten denken lässt; sanfte
und ausdrucksvolle Harmonien (zum Beispiel
das Bittgebet zu Beginn von Couperins
Quemadmodum desiderat, das einem italie-
nischen Opernrezitativ ähnlich ist). Der
Komponist kannte die Musik der Italiener
sehr genau, und als einer der Ersten brachte
er die der Kunst der Sonate nach Frankreich.
Seine „sonades", die zunächst unter dem
Anagramm seines Namens erschienen und auf
diese Weise einem erdachten Vetter (Pernucio)
das Leben schenkten, wurden um Tänze erwei-
tert und 1726 veröffentlicht (Les Nations).
In der gleichen Weise, wie Couperin für den
französischen König Musik mit italienischen
Einflüssen komponierte 4 , war die kleine Motette
einer der offiziellen Gattungen, die am häufig-
sten Italianismen verwendete. Muss man sich
der Sonne so weit wie möglich nähern, um nicht
verbrannt zu werden? Weder Campra noch
Couperin haben jemals eine Reise nach Italien
unternommen. Die Versuchung, diese Einflüsse
aus dem Süden in dem einen Fall auf den Vater,
im anderen Fall auf den falschen Vetter zurück-
zuführen, wird bald zunichte, sobald sich bessere
Möglichkeiten abzeichnen: Damals hielten sich
bekanntlich viele italienische Musiker in Frank-
reich auf (Lorenzani im Dienst der Königin),
Komponisten bedienten sich italienischer
Stilelemente (Charpentier bei Mademoiselle
de Guise, den Jesuiten und dem Dauphin), und
Couperin schließlich unterhielt Kontakte zu
James II . Stuart, der sich in Saint-Germain-en-
Laye im Exil befand. Zudem besuchten beide
Komponisten vermutlich den Salon von Abbe
Mathieu - „Pfarrer an St Andre des Ares,
mehrere Jahre im vergangenen Jahrhundert,
[der] jede Woche bei sich zu Hause ein Konzert
stattfinden ließ, wo man nur lateinische Musik
sang, in Italien von großen Meistern komponiert,
die dort seit 1650 brillierten" 5 . Die Größe des
Salons und die Instrumente, die der Abbe besaß
(zwei Violinen, eine Viola, ein Violone, eine
Orgel und ein Cembalo) lassen vermuten, dass
die kleine Motette eine der bevorzugten Gat-
tungen dieses Kreises war. Man möchte wetten,
dass unsere beiden Komponisten dort entweder
die Juwelen der damals aktuellen italienischen
Musik hören konnten oder ihre eigenen Stücke
aufführen ließen.
Sebastien Dauce
Übersetzung: Gudrun Meier
1. Chansonnier de Maurepas, zitiert von Maurice
Barthelemy, Campra, Paris, Picard, 1957, S. 23.
2. Ausführlich dokumentiert ist die Geschichte der
Manuskripte von Couperins Motetten im Vorwort von
K. Gilbert, D. Moroney und O. Memed zu der Ausgabe
der CEuvres completes von Francois Couperin, LMitions
de POiseau-Lyre, Monaco, 1995.
3. Pierre Perrin, Vorwort zu Cantica pro capella regis,
i66f.
4. E r ist zu dieser Zeit Cembalist im Dienst des Königs.
5. Les dons des enfants de Latone, Serre de Rieux,
Paris 1734, S. 112.
Recording Eglise de Gorges, Manche (France),
28-30 July 2004 (recorded during the n t h Festival
de Lessay)
Producer Nicolas Bartholomée (Musica Numéris)
Executive producer Alain Lanceron
Balance engineer Mireille Faure (Musica Numéris)
Editing Nicolas Bartholomée & Mireille Faure
(Musica Numéris)
F r o n t cover Photo Matthew Somorj ay/Millennium
Back cover Photos from the concert performance
at the Cathedral Saint Théodorit, Uzès, 18 July 2004
© www.vikingphoto.fr
Les Arts Florissants sont subventionnés par le Ministère
de la Culture et de la Communication, la Ville de Caen
et le Conseil régional de Basse-Normandie.
® 2005 The copyright in this sound recording
is owned by E M I Records Ltd/Virgin Classics.
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Sei gegrüßt, Königin Hail, Holy Queen
Sei gegrüßt, Königin, Mutter der Barmherzigkeit: Hail, Ho ly Queen, mother of mercy:
Unser Leben, unsere Wonne und Hoffnung, sei gegrüßt. hail, our life, our sweetness and our hope.
Zu dir rufen wir, Verstoßene, Evas Kinder. We cry to you, exiled children of Eve,
Zu dir erheben wir unser Seufzen, we send you our sighs, groaning and weeping,
weinen und Klagen in diesem Tränental. from this valley of tears.
So richte, unsere Fürsprecherin,
voller Erbarmen
deine Augen auf uns.
Zeige uns Jesus, die gesegnete Frucht deines Leibes,
nach dieser Zeit der Verbannung.
O milde, reine, sanfte Jungfrau Maria.
O most gracious advocate,
turn towards us
your most merciful gaze,
and when our exile is ended, show to us Jesus,
the blessed fruit of your womb.
O clement, O loving, O sweet Virgin Mary.
Hört alle und entsetzt euch
(Meditation über das Leiden Christi)
Hört alle und entsetzt euch,
seht her und staunt.
Der ungerechte Mensch hat gesündigt,
und der Gerechte hat gelitten.
Der frevelhafte Mensch hat gefehlt,
und der Fromme ist ausgeliefert worden.
Wer hat dergleichen jemals gesehen?
Wer hat dergleichen jemals gehört?
Was der Knecht begangen, nimmt der Herr auf sich.
Was der Schuldige verdient, hat Gott erlitten.
Was der Sünder begangen, erduldet der Schöpfer.
Hear this, all you people, and be afeared
(Meditation on the passion of Christ)
Hear this, all you people, and be afeared.
Listen to this, and be astounded.
Rebellious man has sinned
and a just man suffers.
Impious man has committed the crime
and a pious one is handed over.
Who has ever seen such treachery?
Who has ever heard such blasphemy?
The Lord answers for the slave's iniquity,
God has suffered what the guilty deserve:
the Creator has removed the sinner's crime.
A N D R É CAMPRA
Salve Regina
1 Salve Regina, mater misericordiaî :
vita, dulcedo, et spes nostra, salve.
Ad te clamamus, exules, filii Eva;.
Ad te suspiramus, gementes et fientes
in hac lacrimarum valle.
Eia ergo, advocata nostra,
illos tuos miséricordes
oculos ad nos converte.
E t Jesum benedictum fructum ventris tui,
nobis post hoc exiiium ostende.
O clemens, O pia, O dulcis Virgo Maria.
F R A N Ç O I S C O U P E R I N
Audite omnes et expavescïte
(Meditatio de Passione Christi)
2 Audite omnes et expavescite,
attendîte et obstupescite.
Iniquus homo peccavit,
et Justus passus est.
Impius homo deliquit,
et pius traditus est.
Quis umquam tale vidit ?
Quis umquam hasc audivit ?
Quod commisit servus, sustinet Dominus :
quod meruit reus, passus est Deus :
quod commisit peccator, tolerat Creator.
Salut, ô reine
Salut, ô reine, mère de miséricorde,
notre vie, notre douceur et notre espoir, salut.
Vers vous montent nos cris d'exilés, de fils d'Eve.
Vers vous s'élèvent nos soupirs, nos gémissements et
nos pleurs, en cette vallée de larmes.
De grâce donc, ô notre avocate,
tournez vers nous
vos yeux si compatissants,
et après cet exil, faites-nous voir Jésus,
le fruit béni de votre sein.
O clémente, ô bonne, ô douce Vierge Marie.
Ecoutez tous et frémissez
(Méditation sur la passion du Christ)
Ecoutez tous et frémissez,
regardez et soyez stupéfaits !
L'honneur injuste a péché
et c'est le Juste qui a souffert.
L'homme impie a fait le mal,
et le Pieux a été livré.
Qui a jamais vu cela ?
Qui a jamais ouï cela ?
Ce que l'esclave a commis, le Maître le prend sur lui ;
la peine du coupable, c'est Dieu qui l'a endurée ;
ce que le pécheur a commis, le Créateur le prend sur lui.
O liebster Jesus!
O unschuldiger Heiland!
Was hast du getan? Was ist dein Verbrechen?
Was hast du den Menschen getan?
Du , der du für alle sterben wolltest?
Wie unsäglich groß ist Gottes Liebe!
Wie unbeschreiblich blind ist des Menschen Seele!
Wie tief hinab gestiegen,
gnädigster Jesus,
ist deine Demut!
Wie weit hinauf gestiegen,
undankbarer Mensch,
ist deine Torheit!
O sanfter Jesus, woher rührt deine Zuwendung?
Deine Güte, deine Liebe?
O ungerechter Sünder, wie groß wird deine Torheit,
deine Schändlichkeit und Niedertracht noch werden?
Sieh mich an
(Zu Ehren der holden Jungfrau Maria)
Sieh mich an, göttliche Mutter der Frömmigkeit,
die du mich empfangen im mütterlichen Schoß.
Daher freut sich mein Herz, hofft auf dich
und frohlockt.
Daher liebe ich dich, Himmelskönigin!
Ich verehre dich, lobe dich, Herrscherin der Engel!
Sieh mich an, Mutter der Frömmigkeit,
die du mich empfangen im mütterlichen Schoß.
Ich liebe dich, Mutter der Reinheit!
Ich verehre dich, Liebe des Göttlichen!
O most lovable Jesus!
O most innocent Saviour!
What evil have you done? What is your crime?
What harm have you done against us men?
Yet you were willing to die for us all.
H o w indescribable is the nature of God's love!
H o w stupendously blind is the mind of man!
To what depths
did your humility descend,
most merciful Jesus?
To what heights
did your perversity ascend,
most ungrateful Man?
0 sweetest Jesus, who can measure the breadth
of your love, your goodness, your charity?
Who can measure the height of your barbarity,
hatred and perversity, most wicked sinner?
Look down on me
(In honour of the Blessed Virgin Mary)
Look down on me, divine Mother of love,
you have cared for me from my mother's womb,
therefore my heart rejoices, and hopes in you,
and is glad.
Therefore I love you, O Queen of Heaven!
1 venerate you, I praise you, O Queen of Angels!
Look down on me, O Mother of devotion,
who has cared for me from my mother's womb.
I love you, O Mother of purity!
I venerate you, O love of the Godhead!
O Jesu amabilissime !
O Salvator innocentissime !
Quid fecisti ? Quod est tuum scelus ?
Quid fecisti hominibus ?
Tu qui voluisti mori pro omnibus ?
O ineffabilis divina; charitatis dispositio !
O stupenda humana; mentis excascatio !
Quo descendìt,
Jesu clementissime,
tua humilitas !
Quo ascendit,
homo ingratissime,
tua perversitas !
O Jesu dulcissime, quo processit tua dilectio ?
Tua bonitas, tua charitas ?
O peccator iniquissime, quo ascendit tua
immanitas, impietas, perversitas ?
Respice in me
(Ad honorem Beatae Maria; Virginis)
Respice in me, divina Mater pietatis,
qua; suscepisti me ab utero matris,
propter hoc la;tatur, in te sperat,
et exultat cor meum.
Propter hoc, te amo, O Regina Cadorum !
Te colo, te laudo, O princeps Angelorum !
Respice in me, O mater pietatis,
qua; suscepisti me ab utero matris.
Te amo, O mater puritatis !
Te colo, O amor Deitatis !
O Jésus très aimable !
O Sauveur très innocent !
Qu'as-tu fait et quel est ton crime ?
Qu'as-tu fait aux humains,
Toi qui voulus mourir pour nous tous ?
O ineffable inclination de la charité divine !
O stupéfiant aveuglement de l'âme humaine !
Jusqu'où est descendue,
Jésus très clément,
ton humilité !
Jusqu'où est montée,
homme impénitent,
Ta perversité !
Très doux Jésus, d'où nous vient ton amour ?
Ta bonté ? Ta charité ?
Très inique pécheur, jusqu'où ira ton ignominie ?
Ton impiété ? Ta perversité ?
Regarde-moi
(en l 'honneur de la Sainte Vierge Marie)
Regarde-moi, divine Mère de bonté,
qui m'as accueilli dès le sein maternel.
C'est pourquoi mon cœur se réjouit,
en toi il espère et exulte.
C'est pourquoi je t'aime, ô Reine du Ciel !
Je te vénère, je te loue, ô princesse des anges !
Regarde moi, Mère de bonté
qui m'as accueilli dès le sein maternel.
Je t'aime, ô Mère de pureté,
je te vénère, ô amour de la Déité.
Du bist die Mutter ohne Makel,
ein Gefäß als Zeichen der Hingabe,
Mutter der schönen Liebe.
Deshalb lobe, liebe, verehre ich dich.
O liebreiche Mutter, unschuldige Jungfrau!
Schenke mir ein Herz, das dir geweiht
und ganz ergeben ist,
ich verschreibe mich dir ganz,
ich binde mich ganz an dich.
Du , Jungfrau, nimm mich an,
du, Mutter, beschütze mich.
Sei gegrüßt, Königin
Sei gegrüßt, Königin, Mutter der Barmherzigkeit:
Unser Leben, unsere Wonne und Hoffnung, sei gegrüßt.
Zu dir rufen wir, Verstoßene, Evas Kinder.
Zu dir erheben wir unser Seufzen,
weinen und Klagen in diesem Tränental.
So richte, unsere Fürsprecherin,
voller Erbarmen
deine Augen auf uns.
Zeige uns Jesus, die gesegnete Frucht deines Leibes,
nach dieser Zeit der Verbannung.
O milde, reine, sanfte Jungfrau Maria.
Wann, Herr, wirst du
Wann, Herr, wirst du mich vergessen?
Wann wirst du dein Antlitz von mir wenden?
Wie lange werde ich meine Seele mit Sorgen,
mein Herz mit Schmerzen nähren, Tag für Tag?
You are Mother inviolate,
shining vessel of devotion,
mother of beauteous delight.
Therefore I praise you, I love you, I venerate you.
0 most delightful Mother, most innocent Virgin!
Give me a heart devoted to you,
which I will offer to you completely.
1 dedicate myself totally to you,
I enlist myself totally in your service,
O Virgin, accept me,
O Mother, protect me.
Hail, Holy Queen
Hail , Holy Queen, mother of mercy:
hail, our life, our sweetness and our hope.
We cry to you, exiled children of Eve,
we send you our sighs, groaning and weeping,
from this valley of tears.
O most gracious advocate,
turn towards us
your most merciful gaze,
and when our exile is ended, show to us Jesus,
the blessed fruit of your womb.
O clement, O loving, O sweet Virgin Mary.
How long, O Lord
H o w long, O Lord, will you forget me - to the very end?
H o w long will you turn your face away from me?
H o w much longer must I keep warlike thoughts
in my soul, this sorrow in my heart, all day long?
Tu es Mater intemerata,
vas insigne devotionis,
mater pulchra; dilectionis.
Propterea te l a u d o , te amo, te c o l o .
O mater dilectissìma, Virgo innocentissima !
Da mihi prò te cor devotum,
quod tibi offeram totum,
me totum tibi adscribo,
me totum tibi astringo,
tu me, Virgo, suscipe,
tu me, Mater, protege.
Salve Regina
4 Salve Regina, mater misericordia; :
vita, dulcedo, et spes nostra, salve.
Ad te ciamamus, exules, f i l i i Eva;.
Ad te suspiramus, gementes et flentes
in hac lacrimarum valle.
Eia ergo, advocata nostra,
illos tuos misericordes
oculos ad nos converte.
E t Jesum benedictum fructum ventris tui,
nobis post hoc exilium ostende.
O clemens, O pia, O dulcis Virgo Maria.
Usquequo, Domine
5 Usquequo, Domine, oblivisceris me i n finem ?
Usquequo, Domine, avertis faciem tuam a me ?
Quam diu ponam Consi l ia in anima mea,
dolorem in corde meo per diem ?
Tu es une mère inviolée,
réceptacle insigne de la ferveur,
Mère du bel amour.
C'est pourquoi je te loue, je t'aime, je te vénère,
ô mère toute aimable, Vierge toute innocente !
Donne-moi envers toi un cceur dévoué,
qui puisse s'offrir tout entier.
Tout entier je m'enrôle auprès de toi,
tout entier je m'attache à toi.
Toi, Vierge, reçois-moi,
toi, Mère, protège-moi.
Salut, ô reine
Salut, ô reine, mère de miséricorde,
notre vie, notre douceur et notre espoir, salut.
Vers vous montent nos cris d'exilés, de fils d'Eve.
Vers vous s'élèvent nos soupirs, nos gémissements et
nos pleurs, en cette vallée de larmes.
De grâce donc, ô notre avocate,
tournez vers nous
vos yeux si compatissants,
et après cet exil, faites-nous voir Jésus,
le fruit béni de votre sein.
O clémente, ô bonne, ô douce Vierge Marie.
Jusques à quand, Seigneur
Jusques à quand, Seigneur, vas-tu m'oublier,
et détourneras-tu de moi ton visage ?
Combien de temps nourrirai-je mon âme de soucis
et mon cceur de douleur, jour après jours ?
Wann wird der Feind über mich die Oberhand gewinnen?
Sieh mich an, hör mich an, mein Herr und Gott.
Erleuchte meine Augen, bewahre mich vor dem Schlaf
des Todes;
lass nie meinen Widersacher sagen: Ich habe ihn besiegt.
Die mich angreifen, werden frohlocken, wenn ich
strauchle; doch ich hoffe auf deine Barmherzigkeit.
Mein Herz wird jubeln dank deines Beistands.
Ich werde dem Herrn singen, der mir Gutes getan hat,
und den Namen des allerhöchsten Gottes lobpreisen.
Psalm 12 (14)
Lass mich, Herr
Lass mich, Herr, in meiner Brust
deine Liebe spüren.
Lass mich dich ehren, nicht mit Worten,
nicht mit Sprache, sondern durch Taten und Wahrheit.
Lass meinen Glauben, meine Hoffnung wachsen,
und meine Seele scheide dahin,
von den Speeren deiner Liebe durchbohrt.
Wie schön du bist, geliebter Gott!
Wie sanft, ohne Fehl zu den Deinen!
Entzünde mein Herz
mit dem Feuer deiner göttlichen Liebe.
Du allein bist mein König, meine Freude
und meine einzige Sehnsucht.
Lord, place in my breast
Lord, place in my breast
the delight of your love.
Grant that I may love you, not in word,
nor speech, but by work and in truth.
Increase faith in me, nurture hope
and may my soul faint,
pierced by the lance of your love.
H o w beautiful you are, my beloved!
H o w sweet, how perfect to your own!
Inflame my heart
with the flame of your divine charity.
You alone are my King, my joy
and my desire.
H o w long will my enemy triumph over me?
Look down on me, and hear me, Lord my God.
Enlighten my eyes lest I fall asleep
in death;
may my enemy never say: I have overcome him.
Those who oppress me will exult if I am in torment;
but I have hoped in your mercy.
M y heart shall rejoice in your salvation.
I will sing to the Lord who has rendered me good
a psalm to the name of the Lord most high.
Psalm 12 (14)
Usquequo exaltabitur inimicus meus super me ?
Respice, et exaudi me, Domine Deus meus.
Illumina oculos meos, ne unquam obdormiam
in morte ;
nequando dicat inimicus meus : prxvalui adversus eum.
Qui tribulant me exultabunt si motus fuero ;
ego autem in misericordia tua speravi.
Exultabit cor meum in salutari tuo.
Cantabo Domino qui bona tribuit mihi ;
et psallam nomini Domini altissimi.
Psalmus 12 (14)
A N D R É CAMPRA
Insere Domine Insere Domine, insere pectori meo,
tua: dilectionis affectum.
Da mihi te diligere, non verbo,
non lingua, sed opere et veritate.
Auge in me fidem, spem fove
et deficiat anima mea,
amoris tui transfixa jaculis.
Quam pulcher es, dilecte mi !
Quam suavis, indelictus tuis !
Accende cor meum
divinis Charitatis tua; flammis.
Tu solus Rex meus, gaudium
et desiderium meum.
Jusqu'à quand l'ennemi prévaudra-t-il sur moi ?
Regarde-moi, écoute-moi, ô mon Seigneur, ô Dieu !
Illumine mes yeux, garde-moi pour jamais du sommeil
de la mort,
et que jamais mon ennemi ne dise : J ' a i vaincu.
Ceux qui m'attaquent exulteront si je suis ébranlé,
mais moi, j'espère en ta miséricorde.
Mon cœur exulte grâce à ton aide.
Je louerai le Seigneur qui m'a comblé de biens
et chanterai le nom du Dieu Très-Haut.
Psaume 12 (14)
Mets, Seigneur
Mets, Seigneur, mets dans ma poitrine
le sentiment de ton amour.
Donne-moi de t'honorer non par les mots,
non par la langue, mais en actes et en vérité.
Fais croître en moi la foi, réchauffe mon espérance,
et que mon âme succombe,
percée des traits de ton amour.
Que tu es beau, mon bien-aimé !
Que tu es doux, irréprochable pour les tiens !
Embrase mon cœur
des feux de ta Charité !
Tu es mon seul Roi , ma seule joie,
mon seul désir.
Wie soll ich dir danken, Herr
(Danksagung)
Wie soll ich dir danken, Herr, für alles,
was du für mich getan hast.
Du geruhtest, für mich zu leiden,
für mich zu sterben,
und hast mich mit deinem teuren Blut erlöst.
Wie soll ich dir danken, Herr,
denn du hast mich mehr als dich selbst geliebt.
Du hast meine Seele aus tiefem Schlamm gezogen,
aus einem See des Unglücks,
aus schmutzigem Morast, aus tiefer Not.
Wie soll ich dir danken, Herr,
für alles, was du für mich getan hast?
Du hast meine Seele
von den Ketten der Sünde,
aus den Schlingen der Jäger,
von den Stürmen der Welt befreit.
Wie soll ich dir danken, Herr,
für alles, was du für mich getan hast?
Du hast meine Seele
aus Todesgefahr errettet,
von der Knechtschaft der Dämonen
und der Grausamkeit des Teufels.
Deshalb sage ich dir Dank
und werde deinen Namen feiern,
von deinen Wundern berichten
und alle Tage meines Lebens
dir fromm und rechtschaffen dienen.
What return can I make to you Lord
(An act of thanksgiving to God)
What return can I make to you, Lord,
for all the things you have done for me?
You were so good as to suffer for me,
to die for me,
and you redeemed me with your precious blood.
What return can I make to you Lord,
for you have loved me more than yourself?
You have rescued my soul from the deep pit
and from the lake of misery,
from the filthy mire, and from dire straits.
What return can I make to you, Lord,
for all the things you have done for me?
You have led out my soul
from the fetters of sin,
from the noose of evildoers,
and the shipwreck of the world.
What return can I make to you, Lord,
for all the things you have done for me?
You have saved my soul
from danger of death,
from the slavery of demons
and the devil's cruelty.
Because of this I will offer you my thanks
and praise your name;
I will tell of your great marvels,
and all the days of my life
I will serve you in holiness and justice.
FRANÇOIS C O U P E R I N
Quid retribuam tibí Domine
(Gratiarum actio ad Deum)
Quid retribuam tibi, Domine, pro omnibus
qua; fecisti pro me.
Dignatus es pro me pati,
pro me mori,
et pretioso tuo sanguine redemisti me.
Quid retribuam tibi Domine,
quoniam dilexisti me plus quam te.
Eruisti animam meam de limo profundi,
et de lacu miseria;,
de luto fa;cis, et de loco angustia;.
Quid retribuam tibi Domine,
pro omnibus qua; fecisti pro me ?
Eduxisti animam meam
a peccatorum vinculo
de laqueo venantium,
et de mundi naufragio.
Quid retribuam tibi Domine,
pro omnibus qua; fecisti pro me ?
Salvasti animam meam
de mortis periculo,
a da;monum servitute,
et crudeli demonio.
Propterea vota mea tibi reddam,
et confitebor nomini tuo,
narrabo mirabilia tua,
et cunctis diebus vita; mea;
serviam tibi in sanctitate et justitia.
Comment te remercier, Seigneur
(Action de grâces envers Dieu)
Comment te remercier, Seigneur,
pour tout ce que tu fis pour moi ?
Tu as daigné souffrir pour moi,
mourir pour moi,
et tu m'as racheté de ton sang précieux.
Comment te remercier, Seigneur,
puisque tu m'as aimé plus que toi-même.
Tu as tiré mon âme des boues de l'abîme
et d'un lac de malheur,
d'une fange d'ordure et d'un lieu de détresse.
Comment te remercier, Seigneur,
pour tout ce que tu fis pour moi ?
Tu as sorti mon âme
des chaînes du péché,
du piège des chasseurs
et des tempêtes du monde.
Comment te remercier, Seigneur,
pour tout ce que tu fis pour moi ?
Tu as sauvé mon âme
du péril de la mort,
de l'esclavage des démons
et du diable cruel.
C'est pourquoi je te rendrai grâces
et je célébrerai ton nom,
je raconterai tes miracles
et durant tous les jours de ma vie
te servirai en sainteté comme en justice.
Wie der Hirsch lechzt
Wie der Hirsch nach frischem Wasser lechzt,
so dürstet meine Seele nach dir, mein Gott.
Meine Seele dürstet nach Gott, dem lebendigen Gott,
wann darf ich kommen und Gottes Angesicht schauen?
Meine Tränen waren mir Nahrung Tag und Nacht,
denn man fragt mich ständig: Wo ist dein Gott?
Das Herz geht mir über, wenn ich daran denke,
wie ich zum Hause Gottes ging
mit der großen Schar,
jubelnd und dankend
in der feiernden Menge.
Warum bist du so traurig, meine Seele,
und was sorgst du dich?
Hoffe auf Gott, denn ich werde ihn preisen:
E r ist mein Gott und mein Retter.
Psalm 41 (42)
Ihr Wiesen, erblüht
Ihr Wiesen, erblüht,
ihr Lilien, sprießt.
Der Bräutigam kommt aus dem Libanon,
in den Gärten zu wandeln.
Eilt wirbelnd herbei, ihr Winde,
öffnet sanft säuselnd eure Flügel.
Und durch grünende Schatten,
mit fächelnden Lüften
fliegt her, helft, lasst die Saat aufgehen,
Just as the deer longs
As the deer longs for springs of water,
so does my heart long for you, O God.
M y soul thirsts for God, the living spring:
when shall I come and appear before the face of God?
M y tears have been my only bread by day and by night:
while they said to me daily, 'Where is your God? '
I recalled these things and my heart melted within me
so I will go up to the place of the wondrous tabernacle,
up to the house of God
amid voices of rejoicing and praise
and the sound of feasting.
W h y are you sad, my soul,
and why are you disturbed within me?
Hope in God, for I will praise him still,
the salvation of my countenance and my God.
Psalm 41 (42)
Burst out in flower, fields
Burst out in flower, fields,
lilies, burst into leaf,
the bridegroom is coming up from Lebanon
to pasture his sheep in the gardens.
Blow, south winds, in whirling flow,
unfurl your softly murmuring wings
to verdant shades
where breezes gently sway.
Fly forth, favour, flower,
A N D R É C A M P R A
Quemadmodum desiderat cervus
Quemadmodum desiderat cervus ad fontes aquarum :
ita desiderat anima mea ad te Deus.
Sitivit anima mea, ad Deum fontem vivum :
quando veniam et apparebo ante faciem Dei ?
Fuerunt mihi lacrima: meae panes die ac nocte :
dum dicitur mihi quotidie, Ub i est Deus tuus ?
Hase recordatus sum et effudi in me animam meam
quoniam transibo in locum tabernaculi
admirabilis usque ad domum Dei
in voce exultationis
et confessionis sonus epulantis.
Quare tristis es anima mea
et quare conturbas me ?
Spera in Deo, quoniam adhuc confitebor illi :
salutare vultus mei et Deus meus.
Psalmus 41 (42)
Florete prata
Florete prata,
frondete lilia.
Gredietur de Libano sponsus,
ut pascatur in hortis.
Currite austri, turbine fluido,
solvite pennas murmure placido.
E t viridantibus umbris,
et ventilantibus auris,
advolate, secúndate, germinate,
Comme une biche soupire
Comme une biche soupire après des courants d'eau,
ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu !
Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant :
quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ?
Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit,
pendant qu'on me dit sans cesse : O ù est ton Dieu ?
Je me rappelle avec effusion de cœur
quand je marchais entouré de la foule,
et que je m'avançais à sa tête vers la maison de Dieu,
au milieu des cris de joie et des actions de grâces
d'une multitude en fête.
Pourquoi t'abats-tu, mon âme,
et gémis-tu au dedans de moi ?
Espère en Dieu, car je le louerai encore ;
il est mon salut et mon Dieu.
Psaume 41 (42)
Prés, couvrez-vous de fleurs
Prés, couvrez-vous de fleurs,
lys, couvrez-vous de feuilles !
Voici que le Fiancé vient du Liban
se délasser dans les jardins.
Vents, courez d'un souffle rapide,
ouvrez vos ailes avec un doux bruissement !
E t par les ombres verdoyantes,
avec vos brises frémissantes,
volez ici, aidez, faites germer,
lasst alles fruchtbar sein in Wald und Flur und weht
in der schmeichelnden Schar meinen Geliebten herbei.
So komm, Feldblume,
sanfter Windhauch,
Tau des Himmels.
Die Sonne,
die blinde Nacht freut mich nicht.
Komm, Liebe, komm, Leben,
unendliches Hei l der Welt.
Tröste eine Seele, die dich liebt
und vor Sehnsucht vergeht.
make fruitful the pleasant glades, and fan with delight
the charming spots between the streams.
So come, my flower of the meadow,
sweet breeze,
dew of heaven.
Neither the sun
nor the blind night delights me.
Come my love, come my life,
bringing salvation to the ends of the earth.
Give solace to one who loves you,
languishing and sighing.
Übersetzung; Gudrun Meier Translation: Louise Rüey-Smith
fecundate, grata inter nemora,
et dilecto ventilate, blanda inter agmina.
Ergo veni, campi flos,
dulcis aura,
cadi ros.
Me non sol,
non ca:ca nox delectat.
Veni amor, veni vita,
mundi Salus infinita.
E t languenti, suspiranti,
da solamen te amanti.
fécondez tout dans ces bosquets charmants ;
puis éventez, troupes flatteuses, mon Bien-aimé.
Venez donc, charmante fleur des champs,
venez, doux zéphyr,
venez, rosée du ciel.
Le soleil et la nuit
me déplaisent.
Venez, mon amour, venez, ma vie,
venez, Salut éternel du monde ;
soulagez une âme languissante et soupirante après vous ;
soulagez un cœur qui n'a d'amour que pour vous.
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