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ANTICIPER SON TRAVAIL
POUR PERENNISER L’ELEVAGE
13 septembre 2018 – SPACE
- Septembre 2018 – version 1
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M. Daniel ROGUET
Président de la Chambre d'agriculture de la Somme
Responsable Elevage des Chambres d’agriculture
S'installer en agriculture, c'est bien sûr choisir un métier, qui s'apprend
et qui doit générer un revenu suffisant pour en vivre durablement. Mais
c'est aussi choisir un projet de vie, qui a du sens, pour soi, pour sa
famille, et tous ceux qui nous entourent.
Pourtant, il est toujours difficile, et encore plus dans les périodes
chahutées que nous vivons, pour les agriculteurs et notamment les plus
jeunes, de choisir son organisation du travail, seul en investissant dans plus
de matériel ou en s’associant avec d'autres par exemple.
Malgré tout, pour pérenniser nos exploitations d'élevage, il nous faut
adapter continuellement notre projet et réfléchir à notre organisation du
travail, en un mot Anticiper.
C’est pourquoi, les chambres d’agriculture vous proposent ce livret, afin de
vous aider à avancer dans votre réflexion sur ce thème.
Nous ne vous proposerons pas de grands changements, mais plutôt de
faire un pas après l’autre vers une nouvelle organisation du travail pour
vous permettre de pérenniser l’élevage.
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L’objectif de ce livret est de vous donner accès rapidement à un
nombre important de ressources et de répondre à un certain
nombre de questions.
L’ensemble des ressources citées dans ce livret est disponible
sur les sites des chambres d’agriculture. N’hésitez pas à y
découvrir ce qui peut vous être utile :
- www.chambres-agriculture.fr/
- www.bretagne.synagri.com/
Sommaire
- Le travail, un sujet multi-facettes
4
- Pourquoi parler travail à l’installation ?
5
- Vous avez dit astreinte ou pénibilité ?
6
- S’associer ou embaucher ?
7
- Faire ou faire faire ?
8
- Le travail administratif, c’est aussi du travail
9
- Bâtiment : prendre le temps de la réflexion
10
- Par où commencer ?
11
Tous nos remerciements à Véronique Vannier, Florian Georgel,
Pauline Singez, Didier Debroize, Nabila Gain Nachi, Philippe
Briand, Jeannie Bregmestre.
Nous remercions également les agriculteurs qui ont participé
directement ou indirectement à ce livret ou à ses supports.
Réalisation : David Pereira – APCA
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Le travail, un sujet multi-facettes
Le travail est au cœur de l’activité économique. Mais parler du
travail s’avère difficile car c’est un sujet multi-facettes, qui ne
signifie pas toujours la même chose pour les femmes et les
hommes qui le font.
Parler du Travail c’est à la fois aborder la façon dont il est fait, sa
pénibilité ou le sens qu’on lui donne.
Il est donc en même temps :
- Une ressource plus ou moins quantifiable et optimisable
(abordé sous le prisme du temps de travail),
- Organisé avec d’autres (associés, salariés, fournisseurs,
conseillers, famille, etc) et articulé dans le temps,
- Mais aussi subjectif et dépendant de nos valeurs et de nos
objectifs personnels et professionnels.
Ces différents aspects et l’interpénétration entre dimension
personnelle et professionnelle, peuvent faire du travail une
question sensible et complexe.
Au quotidien, vous pouvez avancer, seul ou avec vos conseillers,
sur votre organisation du travail à plusieurs occasions et dans
différents contextes :
- Lors d’une réflexion autour d’un atelier (traite, alimentation,
planning phyto, etc),
- A l’occasion d’un projet (ex. bâtiment) ou d’un changement
dans l’exploitation (départ d’associés, diversification, etc),
- Pour faire un point plus global sur votre organisation, les
orientations pour l’exploitation ou pour anticiper des
changements à venir (Travail, RH, Stratégie, Coaching, etc).
(Sources : INRA Benoît Dedieu, IDELE Florence Kling, Chambre
d’Agriculture groupe métier Travail, Véronique Vannier).
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Pourquoi parler Travail à l’installation ?
Qu’il s’agisse des agriculteurs nouvellement installés ou de leurs
accompagnateurs, tous sont unanimes : Anticiper son
organisation du travail est indispensable pour une installation
réussie. En effet, pour assurer sa pérennité sur le long terme, un
projet d’installation doit être viable et vivable.
Malgré tout dans de nombreux cas, cette thématique passe trop
souvent « aux oubliettes » alors, qu’elle apparait comme l’un des
principaux facteurs d’échec des projets d’installation. Ainsi,
beaucoup de jeunes agriculteurs ne s’estiment pas satisfait de
leur temps de travail, comme l’illustre une étude réalisée dans les
Hauts-de-France.
Un accompagnement des porteurs de projets pour les inciter à
qualifier et quantifier leur temps de travail est donc nécessaire. Il
ne s’agit pas d’empêcher ou de freiner les projets d’installation,
mais bien d’anticiper le travail afin que les futurs jeunes installés
puissent adapter leur projet.
>Florian Georgel et Pauline Singez, Chambres d’Agriculture
des Hauts-de-France.
Pour aller plus loin :
- Consulter un guide à destination des porteurs de projet sur
www.deveniragriculteur-npdc.fr : « Installation et temps de
travail : on en parle? » ».
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Vous avez dit astreinte ou pénibilité ?
Face à des aléas de plus en plus nombreux, il est essentiel de se
fixer un cap et des objectifs, notamment en matière
d’organisation du travail. Il faut à la fois assurer la cohérence
de son système, anticiper et réfléchir chaque poste de travail.
Pour les éleveurs laitiers, la traite représente à elle seule 50% du
travail d’astreinte. Elle est donc naturellement l’un des postes
principaux à réfléchir. Mais d’autres postes sont aussi à
« ausculter » en cohérence les uns avec les autres tels que : la
part de pâturage et l’affouragement hivernal, le paillage et le
raclage, la conduite des veaux en lots, etc.
Pour chaque poste,
les évolutions
peuvent passer par
une simplification
de la conduite, une
organisation
différente, de la
délégation ou de
l’équipement.
Quelles que soient
les solutions
proposées, il vous
reste à découvrir
votre « bouquet de
solutions » pour améliorer l’organisation du travail et limiter la
pénibilité des tâches sur votre exploitation (voir schéma – RMT
Travail en élevage).
Pour ce faire, n’hésitez pas à consulter les astuces d’autres
éleveurs, largement diffusées sur Internet, et pourquoi pas à
participer à un groupe d’amélioration des pratiques avec d’autres
agriculteurs.
Pour aller plus loin :
- Lire sur www.bretagne.synagri.com le « Guide solutions
travail ».
- Voir la vidéo sur YouTube « Groupe d'éleveurs de porcs en
Bretagne accompagné par la Chambre d'agriculture »
- Consulter sur www.seine-maritime.chambres-agriculture.fr le
concours trucs et astuces et ses « astuces d’éleveurs ».
TOUT UN PANEL DE SOLUTIONS RECOURS FORCE DE TRAVAIL
EXTERIEUR
DIMINUER LE BESOIN EN TRAVAIL DU SYSTEME
REDUIRE LE TRAVAIL
D’ASTREINTE
REDUIRE LE TRAVAIL DE
SAISON
Service de remplacement
Salarié seul ou en groupement ETA,
CUMA
Mise en pension des génisses
Regroupement Entraide,
banque de travail
Regroupement de vêlages
Equipements et aménagements
Salle de traite, robot de traiteMode
d’alimentation
Réduction fréquence de
traite
Achat équipement performant
Simplification conduites culturales
Achat de fourrages
CUMA
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S’associer ou embaucher ?
S’associer ou embaucher est une vraie solution pour partager le
travail et les responsabilités, voire gagner en temps disponible et
en qualité de vie. Mais c’est aussi accepter de modifier sa façon
de faire et d’être confronté à d’autres points de vue sur son
exploitation. Il faut donc se poser quelques questions : Suis-je
prêt à déléguer des travaux et lesquels ? Suis-je prêt à travailler
avec quelqu’un d’autre ? voire partager les décisions ? Combien
cela va-t-il coûter et est ce supportable pour mon exploitation?
S’associer c’est avant tout construire un projet commun et
partagé, cohérent avec les attentes de chacun. Pour cela il est
impératif de prendre le temps de se connaître avant de se lancer.
Au quotidien, cela veut dire organiser le travail en remettant
chacun à sa juste place, poser
un cadre de fonctionnement
partagé et beaucoup échanger.
La clé de la réussite :
communiquer.
Devenir employeur n’est pas
non plus donné à tous. Il faut
être prêt à recruter, manager,
administrer au quotidien.
Avant tout, il vous faudra définir les besoins en MO, c’est à dire
pour quelles tâches, combien d’heures, avec quel degré
d’autonomie, etc.
Il s’agira ensuite d’organiser le travail efficacement tout en
associant le salarié afin de profiter de son regard extérieur. Ici
encore le maître mot est « communication ».
> Véronique Vannier, Chambres d’agriculture de Bretagne
Pour aller plus loin :
- Aller à la journée « S’associer, embaucher ou déléguer : les
solutions pour mon exploitation »- 4 décembre à Pontivy (56).
- Consulter sur www.deveniragriculteur-npdc.fr : «Je recrute, je
travaille dans une exploitation agricole en Nord-Pas de
Calais »
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Faire ou faire faire ?
Parmi le panel de solutions possibles, la délégation est toujours
un moyen de soulager la charge de travail de l'exploitation.
L'offre (Cuma avec chauffeur, ETA, etc) est souvent assez large et
déjà connue localement.
Par contre, il ne faut pas oublier de se poser les questions
complémentaires indispensables qui peuvent limiter l’intérêt du
recours à un tiers : Mon délégataire potentiel est-il performant
techniquement sur l'opération à réaliser ? sera-t-il disponible
quand j'en aurais besoin ? quel va être l'impact financier de cette
délégation ? Et si la délégation s'installe dans le temps, ma
stratégie de mécanisation doit-elle évoluer ?
Par ailleurs, il est toujours pertinent de faire un état des lieux
complet pour bien analyser la situation actuelle et les évolutions
potentielles (voir ci-contre un planning prévisionnel réalisé avec
AGRISIM couplant
temps de travaux,
charges de
mécanisation et
marges des cultures).
Cet état des lieux
pourra également
permettre d’identifier
d’autres solutions
possibles pour limiter
les pointes de travaux
comme l'évolution de
l'assolement par
exemple.
> Didier Debroize, Chambres d’agriculture de Bretagne
Pour aller plus loin :
- Consulter sur www.bretagne.synagri.com ou dans TERRA
Janvier 2018 : « AGRISIM, un outil de gestion stratégique
de son temps de travail ».
- Télécharger sur www.chambres-agriculture.fr/, « les Coûts
2018 des matériels agricoles ».
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Des agriculteurs et agricultrices sont en questionnement croissant
sur la gestion administrative. C’est une tâche nécessaire mais
parfois perçue comme stressante, anxiogène, non-valorisante.
La gestion administrative demande du temps et surtout de la
méthode. Aujourd’hui, plus de 60 à 70 % des revenus sont liés à
ce travail administratif. C’est donc un poste clef pour l’entreprise
au même titre que l’élevage et la conduite des cultures.
Principe de base pour une gestion administrative optimale :
toutes personnes de l’entreprise doit retrouver, en 3 minutes, un
document dans la masse de papiers et informations. Cela
implique un vrai plan de classement et un travail d’archivage. Un
agenda partagé accessible et des temps de réunions facilitent la
communication et la prise de
décision.
Qu’il soit à la maison ou sur
l’exploitation, grand ou petit,
une seule obligation un espace
spécifique doit être dédié pour la
réalisation de la gestion
administrative.
> Nabila GAIN NACHI, Chambres d’Agriculture Bretagne
Pour aller plus loin :
- Sur Youtube, visionner la vidéo : « GEDA AFDA Blé, vaches,
cochons Et papiers ! ».
- Sur www.agriculteurs35.com, consulter « faciliter-la-gestion-
administrative-de-l-exploitation-agricole »
- Commander, en Octobre 2018, Un guide pratique pour la
gestion administrative et l’organisation du bureau
Le travail administratif
c’est aussi du travail !
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Bâtiment : prendre le temps de la réflexion
S’il est un domaine où le travail est au cœur de la réflexion c’est
bien le bâtiment d’élevage.
Un bâtiment est souvent une réponse pour réduire la pénibilité
et améliorer le confort de l’éleveur. Un nouveau bloc traite, de
la place et du confort pour les animaux, du stockage pour les
fourrages, tout doit être là, à portée de main ou de tracteur, pour
se faciliter le travail.
Mais la construction d’un bâtiment coûte cher et augmente
durablement le niveau d’endettement de l’entreprise.
Lorsque cela est possible un projet par étapes permet d’en
faciliter le financement.
C’est pourquoi
prévoir et anticiper
sur l’évolution de
son élevage et son
organisation du
travail permet de
mieux réfléchir et
de mûrir son projet
bâtiment pour
aujourd’hui et
surtout pour les 20
à 30 ans
d’utilisation à
venir.
> Philippe Briand, Chambres d’agriculture de Bretagne
Pour aller plus loin :
- Consulter sur www.bretagne.synagri.com : « Objectif revenu
et travail : Stratégies Bâtiment et Mécanisation».
- Consulter les documents de référence sur le site
http://www.gie-elevages-bretagne.fr
- Aller sur le stand SPACE du GIE Elevages de Bretagne
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Par ou commencer ? Un réseau et des ressources
autour de vous
Une fois chez soi, il est parfois difficile de savoir par où
commencer la réflexion sur son organisation du travail.
La première étape consiste à prendre du recul. c’est à dire
prendre du temps pour soi, pour réflechir à son organisation, à
son temps de travail, en parler avec sa famille et ses collègues,
découvrir d’autres façons de faire, d’autres exploitations, ou pays.
Pour vous aider à clarifier vos idées, vous devez impérativement
quantifier votre temps de travail et les différentes tâches. Vous
pouvez également vous positionner à l’aide d’un auto-diagnotic
sur le Travail tel que « Bien vivre son travail : autodiagnostic »
sur www.bretagne.synagri.com.
Si vous le souhaitez, vous pouvez vous faire accompagner sur
une question en lien avec le Travail.
Les Chambres d’agriculture disposent
dans chaque région de conseillers
spécialisés sur l’organisation du travail,
les relations entre associés, l’élevage, les
bâtiments, ou les équipements. Pour les
trouver, n’hésitez pas à contacter votre
chambre d’agriculture.
Les formations sont également un bon moyen d’avancer sur ce
thème. Vous trouverez :
- le catalogue des services Travail des chambres d’agriculture,
sur www.chambres-agriculture.fr , Organisation du travail.
- Le site www.bretagne.synagri.com
Enfin la participation à un groupe, à des portes ouvertes
Innov’action ou des journées techniques peuvent vous
permettre d’avancer pas à pas sur votre organisation.
@ChambagriFrance @chambres.agriculture @chambres_agriculture