Approche Sociolinguistique

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Universit d'tat de MoldavieFacultdesLangues et Littratures trangresDpartement langue franaise

Rapport la Sociolinguistique

Thme: Approche sociolinguistique du discours FMININ

L'tudiante : Srbu Vronique gr. 211 LLa professeur : Axenti E.Contenu :

1. Introduction2. CHAPITRE I: Genre et Sexe3. CHAPITRE II: Langue et Sexe4. CHAPITRE III: Approche Sociolinguistique du discours Fminin5. Conclusion6. Bibliographie (au moins 3 sources); siteographie7. Glossaire

Introduction Le franais est une langue vocation universelle, de gentillesse et d'honntet, et il nous a fait don de ces mots abstraits si rares dans nos langues. - Lopold Sdar Senghor

Jai choisi ce sujet pour mon raport parce que premirement je suis une femme en devenir, deuximement, c'est un sujet d'actualit aujourd'hui et troisimement, moi, la professeur avenir, je veux faire une recherche dans ce domaine de la Sociolinguistique. Les recherches sur le langage des femmes est, en France, relativement rcent, puisqu'il remonte une quinzaine d'annes, vigoureux, ingal suivant les disciplines. Avec l'anthropologie et la sociologie, l 'histoire en constitue sans doute aujourd'hui un des fronts pionniers. Plusieurs series de facteurs ont contribue reintroduire la dimension sexuelle dans la Sociolinguistique : la rflexion sur la famille comme structure lmentaire de la socit, sur la vie prive comme thtre majeur de l'existence, sur les roles sexuels comme acteurs fondamentaux. D'autre part et surtout, le mouvement des femmes elles-mmes dans les annes 1970-1975, qui correspondent la perce politique du MLF, et les multiples interrogations et remises en question qu'il a entranes (cf. D. Borne, Histoire de la socit franaise depuis 1945, Armand Colin. 1988. pp. 89-93). En linguistique, en revanche, les etudes sur langue et genre, sexe n'ont jou qu'un role mineur, exception faite de l'ouvrage de M. Yaguello, Les Mots et les femmes, Payot. 1978 ; la litrature, notamment luvrage de Simone de Beauvoir, Le Deuxime Sexe aparu en 1949, a plus fait pour les femmes a la conqute de lautonomie que les cercles linguistiques. La sociolinguistique naissante, qui aurait d tenter de cerner le langage dans sa diversit sexuelle, tait en majorit le fait de linguistes marxisants qui reprochaient Simone de Beauvoir de refuser de confonfre oppositon des sexes: " On vole la plus-value de l'ouvrier, mais la mnagre ne cre pas la mme que celle de luvrier..." Le modle de la nouvelle femme leur paraissait inaccesible l'nsemble des femmes ; dessin par les femmes actives des nouvelles classes moyennes, capables par leurs revenus de mener une vie indpendente, ce modle n'tait-il pas exclusivement leur usage.

I: Genre et SexeLe mot genre, dans le titre de ce chapitre, rfre un ensemble de phnomnes sociaux, culturels et psychologiques lis au sexe, acception commune dans les sciences sociales et du comportement. Il rfre aussi une catgorie linguistique qui entretient avec la catgorie naturelle du sexe des relations complexes. Il renvoie toute une srie de questions importantes : quels sont les mcanismes linguistiques et les motivations socials qui dcident du genre des mots ? Existe-t-il des registres diffrents selon le sexe dans telle langue ou dans toutes les langues? Les hommes et les femmes ont-ils un rapport diffrent au langage?Comment les femmes parlent-elles? Comment se parlent-elles? Comment leur parle-t-on? Comment parle-t-on d'elles? O se situe l'identit culturelle et, par suite, linguistique de la femme? Quelle image de la femme nous renvoie le miroir de la langue? Pourquoi la langue du pouvoir est-elle extrieure aux femmes?Le developpement des recherches sur les femmes est, en France, relativement rcent, puisqu'il remonte une quinzaine d'annes, vigoureux, ingal suivant les disciplines. Avec l'anthropologie et la sociologie,l 'histoire en constitue sans doute aujourd'hui un des fronts pionniers. Plusieurs series de facteurs ont contribue reintroduire la dimension sexuelle dans cette discipline: la rflexion sur la famille comme structure lmentaire de la socit, sur la vie prive comme thtre majeur de l'existence, sur les roles sexuels comme acteurs fondamentaux. D'autre part et surtout, le mouvement des femmes elles-mmes dans les annes 1970-1975, qui correspondent la perce politique du MLF, et les multiples interrogations et remises en question qu'il a entranes (cf. D. Borne, Histoire de la socit franaise depuis 1945, Armand Colin. 1988. pp. 89-93). En linguistique, en revanche, les etudes sur langue et genre, sexe n'ont jou qu'un role mineur, exception faite de l'ouvrage de M. Yaguello, Les Mots et les femmes, Payot. 1978 ; la litrature, notamment luvrage de Simone de Beauvoir, Le Deuxime Sexe paru en 1949, a plus fait pour les femmes a la conqute de lautonomie que les cercles linguistiques.Pourquoi les linguistes ont-ils t si longtemps relativement inactifs dans le champ de recherches sur langue et genre/sexe? Le dsintrt des linguistes peut s'expliquer de plusieurs faons. Limpulsion initiale de on ne nait pas femme, on le devient , et certaines revendications - la libert des femmes hors le mariage, le droit des femmes reconnaitre ou non le pre biologique de l'nfant, la suppression de l'appropriation prive du corps des femmes par les hommes - ne leur paraissaient pas provenir d'un intrt scientifique pour le langage. Pour la linguistique dominante, celle de bureau, la grammaire gnrativequi se propose, de manire explicite, de rendre compte de ce savoir intriris qust la comptence, les usages de la langue, le sexe des nonciateurs ne prsentent gure d'interet pour l'tablissement d'une grammaire formelle. La sociolinguistique naissante, qui aurait d tenter de cerner le langage dans sa diversit sexuelle, tait en majorit le fait de linguistes marxisants qui reprochaient Simone de Beauvoir de refuser de confonfre oppositon des sexes: " On vole la plus-value de l'ouvrier, mais la mnagre ne cre pas la mme que celle de luvrier..." Le modle de la nouvelle femme leur paraissait inaccesible l'nsemble des femmes ;dessin par les femmes actives des nouvelles classes moyennes, capables par leurs revenus de mener une vie indpendente, ce modle n'tait-il pas exclusivement leur usage?Le genre, en francais, du point de vue du signifi, entretient avec le sexe des relations complexes car l'homologie entre les deux classifications du genre et du sexe n'a rien de constant pour les tres anims. Pour les humains, il existe un nombre non ngligeable de noms masculins dsignant des femmes : un mannequin. II s'agit parfois de termes pjoratifs tels que trottin, bas-bleu ( femme pretentions littraires ), et une serie de suffixes en -on : lai-deron, souillon, tendron... Inversement, un certain nombre de noms fminins s'appliquent des hommes. II s'agit de noms dsignant des fonctions, souvent militaires : estafette, ordonnance, recrue, sentinelle, vedette, vigie ... Il existe galement un certain nombre de noms pjoratifs, fonctionnrant souvent comme des insultes : canaille, crapule, fripouille, ganache, gouape...;et pour des raisons sexuelles videntes, certaines dsignations, trs vulgaires, des homosexuels : folle, tante, tapette...Le probleme le plus intressant pos par les relations entre le sexe et le genre est celui des fonctions ou professions, originellement rserves aux hommes, mais auxquelles les femmes, sporadiquement depuis la fin du XIX sicle, systmatiquement depuis le debut du XX, ont progressivement accs. Doit-on continuer utiliser les priphrases coteuses du type "un professeur femme "? Et persister utiliser les formules bizarres telles que "Madame le Juge, Mademoiselle le Docteur "? Ou les accords tranges (ou problmatiques) tels que Madame le ministre des Droits de la femme, dlgu(e?) auprs du Premier ministre ? Doit-on au contraire former, quand ils n'existent pas, des signifiants spciaux munis de la marque du fminin? La langue du XIX sicle disposait de prfete, mairesse, gnrale, colonelle...mais exclusivement pour dsigner les pouses des titulaires masculins de ces fonctions. Ici les problmes idologiques interferent de faon confuse avec les donnes morphologiques. Il parait plus facile d'affecter un dterminant fminin un nom termin par un -e muet (Madame le ministre, une juge d'instruction) ou de former un fminin exclusivement graphique tel que professeure, ou ingnieure (sur le modle de prieure ou suprieure) que de faire apparaitre une marque du fminin l o le masculin a t longtemps exclusif: crivaine est mal accept malgr romancire; autrice et sculptrice continuent faire difficult malgr lnalogie de trs nombreux mots en -trice. On remarquera que ce sont sutout les noms de professions ou d'acceptabilit. Seul cas inverse: celui des hommes exerant la profession autrefois exclusivement rserve aux sages-femmes; on les apelle maieuticiens, mot pdantesque et hellnisant dont le success dpendra, entre autres, de lextension de la profession chez les hommes. Sur ce problme des relations entre le sexe et le genre, qui chauffe sporadiquement les esprits jusqu' l' Acadmie franaise on remarquera seulement deux faits : l'exprience de nombreuses autres langues montre qu'une intervention consciente et explicite d'une volont humaine peut avoir un effet sur 1'evolution de la langue ; d'autre part, la gnralisation de la formule d'apostrophe Franaises, Frangais qui s'est substitue dans les discours politiques au plus simple Franais des annes 50, semble indiquer que le statut de cas non marqu du masculin n'est pas intangible, puisque la seule forme du masculin ne parat plus suffisante pour dsigner I'ensemble du public vis (M. Arriv, F. Gadet, M. Galmiche, La Grammaire d'aujourd'hui, Flammarion, 1986, p. 284).Dpourvu de toute relation avec un rfrent sexuel inexistant, le genre des non-anims n'en fonctionne pas moins comme catgorie smantique, de faon mtaphorique, au niveau de la connotation. Comme l'ont remarqu Damourette et Pichon, le genre (qu'ils baptisent joliment sexuisemblance) est un sexe fictif attribu aux objets non animes. De ce point de vue, il est possible de rprer les relations qu'entretient le signifi du nom avec son genre grammatical: la terre, passive et nourricire, la mer, de surcroit homophone de la mre, sont l'une et l'autre fminines, la seconde en dpit de son tymon latin "mare" est neutre. Le nom de l'arbre et le nom des arbres, fminins en latin, sont passs au masculin en'franais: indice massif d'une diffrence radicale de conceptualisation de 1'objet. L automobile tait au dbut du sicle masculine et ne s'est dfinitivement fixe au fminin que lors des dbuts de sa gnralisation. Le camion, masculin, ne se fminise qu'en rapetissant en camionnette. D'une faon gnrale, le franais, contrairement aux autres langues romanes, oppose frquemment (mais non constamment) de grands objets masculins de petits objets fminins ; qu'ils soient morphologiquement apparents (bassin, biassine) ou que leur relation ne se situe qu'au niveau smantique : plat, assiette, fauteuil, chaise, etc. Et le suffixe diminutif -et, -ette est beaucoup plus comme camionnette sous sa forme feminine.On peut speculer sur les raisons qui ont originellemnt (quand ?) confr tel genre tel nom, et tent de prsenter le fonctionnement du genre en franais comme le point de rencontre entre une structure grammaticale contraignante et fluctuante et les reprsentations smantiques collectives des locuteurs francophones (M. Yaguello, Le Sexe des mots, Belfond, 1989, p. 13). On peut tirer de l'examen des faits grammaticaux des arguments au profit d'une thse idologique (l'homme en se posant comme sujet aurait ainsi dfini la femme comme objet) des niveaux de srieux variables : victime. En latin, victima dsigne un animal destin au sacrifice. II passe en franais avec le genre fminin et entre ainsi dans le petit groupe des noms gnriques fminins (voir personne, connaissance, vedette)On pourra, si on veut, arguer de la prdestination des femmes tre victimes (ibid. p. 158), ou encore vertu. Du latin, virtus, "mrite de l'homme". On voit que le sens tymologique s'est perdu. Seules les filles perdent leur vertu. Seules les femmes l'ont petite {ibid. p. 157).Plus intressantes sont les remarques sur les noms d'agent dont le fminin est inexistant, l'abondance des termes injurieux du genre fminin, le rseau d'oppositions entre principes males et femelles qui comprend les couples ciel/terre, jour/nuit, soleil/ lune, feu/eau,... (p. 51), les mots qui prennent un sens pejoratif quand ils sont appliques une femme (crature...). Peut-etre convient-il de rappeler ici, la suite de H. Frei (La Grammaire des fautes, Genve, 1929, p. 241), que l'interversion des sexes peut jouer un role dans le besoin d'expressivit que manifeste toute langue, besoin qui vise renouveler les impressions et la signification qui se rattachent un signe frquent. On dira, par exemple, une personne du sexe fminin : mon petit, mon chri . Le cas inverse, qui est plus rare, ne tmoigne pas des memes sentiments : dpeche-toi, ma belle . De meme, on peut substituer un suffixe masculin un fminin ; d'o l'expressivit plus ou moins forte des noms propres fminins en -on : Madelon (Madeleine), Louison (Louise), Margot, Margoton (Marguerite)...CI. Hagge (La Structure des langues, PUF, 2e ed. 1986, p. 79) donne un rapide aperu de la catgorie grammaticale du genre et de son fonctionnement dans d'autres langues. En indo-europen, l'opposition de deux ou trois genres (masculin vs. fminin/neutre, le masculin tant dominant et moins marqu) est surtout grammaticale ; mais les traits formels d'accord en assonance qui l'ont produite ont , d'abord rsult d'une difference morphologique qui refltait elle-meme la distinction agents anims/patients inanims(cf. J. Haudry, L'lndo-Europen, PUF. 1979, p. 33). Colle-ci est vivante dans d'autres familles o elle se diversifie en couples raisonnable/non raisonnable (langues du Caucase oriental), suprieur (hommes, dieux, gnies masculins) / infrieur (femmes, divinits-fminines, rhosos) dans les langues dravidiennes (Inde), etc, bien qu'elle ne se conserve parfois que dans les pronoms, par exemple interrogatifs (ex. gorgien, (rhinois, hongrois). Elle se remotive en amharique (thiopie), o tout nom masculin peut etre mis (par transfert sur le verbe) au fminin, avec un sens diminutif ou dprciatif (Hagge, La Structure..., p. 79).On pourra galement consulter sur ce point, B. Thorne et al. eds. Language, Gender and Society, Newbury House, 1983: P. Smith, Language, the Sexes and Society, Blackwell, 1985 et S. Philips et al., Language and Sex in Comparative Perspective, Cambridge University Press, 1987.

II: Langue et SexeLe problme de savoir s'il existe des registres diffrents selon le sexe a suscit peu de recherches jusqu' prsent. Les tudes dej faites aboutissent des rsultats contradictoires, en fonction sans doute des groupes linguistiques analyss. Il semble qu'une langue de groupe propre au sexe fminin se distingue d'autant plus de son pendant masculin que la socit envisage prsente un stade de civilisation moins avanc et que le statut social diffre profondment selon le sexe. Ce n'est pas le cas en France (Bodo Muller, Le Franais d'aujourd'hui, Klincksieck, 1985, p. 175).Depuis le XVIe siecle, les grammairiens ont cependant remarqu qu'en ce qui concerne le franais, les femmes se distinguent linguistiquement des hommes. Certains les considrent comme plus conservatrices et plus rticentes l'gard des innovations W. von Wartburg, par exemple , d'autres les tiennent pour plus progressistes et plus sensibles aux changements dus la mode. Ces deux jugements s'appuient sur des arguments historiques. Selon les documents d'poque, les femmes auraient encore prononc au XVIIe sicle la voyelle nasale dans vin, destin, el le -r final des infinitifs en -er (chanter, aller). D'autre part, des observations de la langue aux XVIe et XVIIe sicles rendent les femmes responsables de la prononciation (-r-) l place de (-ar-) (Pris pour Paris, Mrie pour Marie) et les voient galement responsables du changement de -r- en -z- qui, dans le cas du laun cathedra, a entraine le ddoublement actuel : 1. chaire, estrade, tribune pour les prdicateurs 1'eglise ; 2. chaise, siege dossier et sans bras .Les dialectologues ont observ,qu'en France les sujets fminins disposant de plus d'un registre dialectal ont tendance utiliser le franais commun plus que le dialecte ou la langue ethnique. Les sujets masculins, par contre, semblent moins complexs vis--vis du dialecte local : ils utilisent le patois sans aucune gne au bistrot, au march, au travail... Que,chez les femmes, cette attitude soit due un besoin de compensation, leur role d'educatrices ou une prdilection pour un mode d'expression qu'elles jugent socialement le plus utile, il n'en reste pas moins que leur disposition " passer plus rapidement du parler local la langue commune" a favoris la gnralisation du franais et acclr la disparition des dialectes (ou des langues ethniques). Les jeunes gnrations n'ont pas pu apprendre leur langue maternelle tant donn que les mres, qui transmettent aux jeunes enfants tout le systme smiotique d'une communaut, ont t les Premires l'abandonner.Du point de vue phontique, les enqutes menes par G. Straka ( Quelques observations phontiques sur le langage des femmes , dans Orbis 1, 1952, p. 335-357) Strasbourg ont montr que les locuteurs fminins articulent plus rapidement que les locuteurs masculins, ncessitant donc moins de temps pour la meme phrase et formant nettement moins de groupes rythmiques dans la chane parle. Le nombre des groupes ryhmiques conditionne videmment la frquence des accents dans la phrase, ainsi que le nombre des units intonatives. L'analyse statistique d'un corpus de 25 heures de conversations enregistres avec des membres de la haute bourgeoisie parisienne montre que la vitesse moyenne du dbit fminin s'lve 345 syllabes par minute, alors que celle du debit masculin est de 343 syll./min. La longueur moyenne de l'nonc est de 6, 8 syllabes pour les femmes, les hommnes n'atteignant qu'une moyenne de 6, 3 syllabes. Le dbit plus rapide des locuteurs fminins, conditionn par leur capacit respiratoire moindre . combine avec une nergie articulatoire plus faible, entrane paralllement l'affaiblissement des occlusives p, t, k, b, d, g.

Du point de vue phonologique, il n'y a pas de diffrences entre locuteurs masculins et fminins s'ils sont d'origine franaise. Il n'en va pas de meme pour des locuteurs extra-mtropolitains. L'enqute de G. Deyhime (La Linguistique 2, 1967, p. 84) montre que, chez des sujets d'origine maghrbine, leur comportement devant les oppositions vocalique entre "a" antrieur et "a" postrieur, "e" ferm et "o" ouvert, o ferme et o ouvert, en pass d'etre neutralises, dpend du sexe du locuteur. Des locuteurs d'origine marocaine, algerienne et tunisienne font encore ces oppositions, mais les pourcentages diffrent selon qu'il s'agit de femmes (entre 87,5 % et 100 %, sauf l'opposition des deux "e" non ralise) ou d'hommes (entre 33 et 67 %). Les pourcentages concernant le "e" final instable varient galement selon le sexe des locuteurs (50 % pour les femmes, 25 % pour les hommes). Ces rsultats ayant t obtenus avec des Maghrbins tudiant en France, dont l'ge moyen tait de 23 ans, il faut en conclure que, si les personnes interroges avaient rsid en Afrique du Nord, les diffrences entre hommes et femmes se seraient encore accrues en fonction de l'ge et de l'appartenance des couches sociales infrieures. Cette variation dans le comportement linguistique reflte indeniablement la diffrence de statut qui existe en Afrique musulmane entre l'homme et la femme. La sgrgation de la femme, considre comme infrieure l'homme et tenue l'cart de la vie professionnelle, des possibilits d'instruction, a donn naissance une langue de groupe greffe sur une socit de caste sexiste; cette organisation sociale laisse des traces, meme chez les tudiants qui l'ont rejete.Du point de vue syntaxique, il peut exister des diffrences au moins en ce qui concerne la langue parle (cf. 1. Robach, tude sociolinguistique de la segmentation syntaxique du franais parle, Lund, 1974). Quel que soit l'ge ou le groupe social envisag, meme chez des locuteurs de la catgorie ( ouvriers, personnes de service, artisans ), ns entre 1939 et 1950, on a constat chez les hommes un pourcentage plus important de phrases complexes que chez les femmes. Sur 100 exemples, on a trouv une moyenne dc 60,7 constructions avec subordonne chez les hommes, ntre 52,8 chez les femmes. Enfin, du point de vue lexical, le seuil qualitatif dans le choix du vocabulaire est plus lev chez la femme : Ses tches d'ducatrice, en effet, lui donnent conscience de servir de modle linguistique l'enfant qui doit s'insrer dans la communaut ; par ailleurs, son infriorit physique et le role, conditionne par la maternit, qu'elle remplit dans la famille aux cots de l'homme, lui valent une certaine retenue naturelle. Elle vite en particulier les mots vulgaires et obscnes et affiche plus de rticence employer les mots tabous , 1es lexmes quivoques , les associations genantes (Bodo Muller, Le Franais d'aujourd'hui, op. cit. p. 176)Cette expression plus soigne est accompagne chez les Franaises d'un plus fort pourcenuge de formes hypercorrectes dues la graphie que chez les hommes (par exemple, cheptel et dompteur prononcs avec un -p-). Dans l'histoire du franais, c'est la langue des Prcieuses et l'influence qu'ont eue les Salons du XVIIe sicle qui ont rvl ce choix scrupuleux des mots t cette hypercorrection dans la faon de s'exprimer.

III: Approche Sociolinguistique du discours FmininM.Yaguello (Les Mots et les femmes, op. cit.) tente une approche sociolinguistique de la langue des femmes ; se plaant sur le terrain idologique, elle met l'accent sur la condition fminine plutot que sur le sexe, c'est--dire adopte un point de vue social plutot que psycho-biologique ; elle refuse donc les explications psychologistes fondes sur la nature fminine , l'ternel fminin. Les diffrences mises en vidence entre discours masculin et discours fminin, bien que certaines puissent etre rapportes la nature (voix, timbre, intonation, dbit) apparaissent largement culturelles (langue polie des femmes, privilge de la langue forte dvolu aux hommes, situations de bilinguisme du type lingua della casa/ lingua del pane...). En tout tat de cause, les diffrences biologiques sont renforces par l'appren-tissage culturel des roles (ceci vaut galement pour d'autres codes tels que postures, gestes, expressions faciales, etc.). La diffrenciation sexuelle aparat donc avant tout comme un fait d'ordre socioculturel qui se reflte dans la langue en tant que systeme semiotique parmi d'autres (ibid., p. 9).La langue est vue, dans une large mesure (par sa structure ou par le jeu des connotations ou de la mtaphore) comme un miroir cullurel qui fixe les reprsentations symboliques, et se fait l'cho des prjugs et des strotypes, en meme temps qu'il alimente et entretient ceux-ci.Peut-on rellement opposer une langue des mecs une langue des nanas? Certes, une langue n'est pas un tout homogene et monolithique : la variation est inhrente toute langue; le raport de l'individu la langue passe par son rapport la socit; et parmi les paramtres de la variation, classe sociale, groupe ethnique, age, profession, rgion, etc., il convient de faire sa place la diffrenciation sexuelle. Mais la discrimination sexuelle, aussi grande soit-elle, ne saurait etre assimile aux diffrentes formes de la discrimination sociale car les femmes n'ont pas d'existence sociale spare (ibid, p. 8). Si loin que soit pousse la diffrenciation, il n'existe pas de cas o l'on puisse parler de langues distinctes, d'un code masculin et d'un code fminin distincts. On a toujours affaire des variantes ou des sociolectes d'une langue commune avec comprhension mutuelle (ibid., p. 20). On peut simplement parler de registres, de styles, de discours diffrents, de parole de femme ... Les femmes, qui, au travers des classes sociales, partagent avec les hommes le meme code, ne parlent pas rellement comme eux (cf. J. Shibamoto, Japanese Women's Language, New York, Academic Press, 1985 ; B. Thorne et N. Henley, Language and Sex : Difference and Dominance, Rowley, Newbury House, 1975), n'crivent pas comme eux (E. Abel, "Writing and Sexual Difference", University of Chicago Press, 1982 ; M. Hiatt, The Way Women Write, New York, 1977). Cette pratique langagire spcifiquement fminine n'est cependant pas perue par tous les linguistes : l'ouvrage de C. Desirat et T. Hord, La Langue francaise au XXe sicle, Bordas, 1976, n'y fait gure allusion. Il est vrai que, de toute vidence, il faut que les sexes communiquent entre eux. Donc, s'il a langue rserve, d'un cot comme de l'autre, ou des deux, il faut qu'il ait aussi langue commune.Le discours fminin, comme ralisation d'un sous-systme d'une langue commune, a longtemps t prsent comme caractristique des socits archaiques et primitives ; on lui attribuait comme fondements le tabou la femme ne doit ni profrer ni meme connaitre les formules des hommes au risque de les rendre inoprantes ou nfastes ou l'exogamie , le mariage hors du clan qui amne dans la socit patrilocale des femmes de langue trangre. On est pass ensuite du descriptivisme ethno-folkorique la sociolinguistique, l'ide que des diffrences entre hommes et femmes dans la communication socio-verbale existent aussi dans les socits dites" civilises, dans nos socits industrialises, que la parole des femmes est lie au respect des tabous verbaux, au maniement de l'euphmisme, aux structures de la politesse, au purisme, la pruderie, au conservatisme... Cette diffrenciation linguistique entre hommes et femmes est ensuite tudie dans le cadre concret de l'interaction verbale o l'on oppose des strotypes : le langage viril impliquant l'usage de l'argot et de la langue verte, le jeu de mots caractre sexuel, la matrise des registres technique, politique, intellectuel, ...au langage fminin puriste, non creatif, incapable de manier des concepts abstraits, maitrisant des registres relevant de domaines mineurs... Pour M. Yaguello (Les Mots et les femmes, op. cit., p. 45), ces diffrences n'ont pas toujours t correctement interprtes: si elles femmes rpugnent naturellement au langage grossier, c'est dans une large mesure le rsultat dn dressage et une caractristique de la classe bourgeoise; si elles sont plus polies que les hommes, c'est que leur position socialement infrieure les amne etre moins assertives, moins agressives; elles sont pousses l'hypercorrection par la recherche d'un standing social; les structures socio-conomiques les rendent plus conservatrices que les hommes tant qu'elles restent la maison. La langue commune, la langue dominante, est avant tout celle des hommes, ce qui explique que la langue des femmes soit perue comme dviante par rapport la langue. La langue des hommes peut donc etre un instrument de domination sur les femmes, de meme que les usagers de la langue standard ou varit dominante exercent un pouvoir sur les locuteurs des dialectes ou varit qualifis de substandard . (cf. D. Cameron, Feminism and Linguistic Theory, New York, St. Martin's Press, 1985; M. Vetterling-Braggin, Sexist Language: a Modern Philisophical Analysis. Totowa, Littlefield, Adams & Co., 1981).Commentconcevoir la notion de sexe en smantique linguistique? Comme une notion biologique spontanment significative zoologique ou comme une notion idologique symbolise dans un rapport social dtermin? Telles sont quelques des questions traites dans cet ouvrage dont laxe de recherche repose sur lexpression linguistique du rapport desexage, autrement dit sur lexpression de lidologie naturaliste sexiste en franais. Claire Michard propose dune part une analyse du fonctionnement de la langue, centre sur la question du genre lexical et grammatical, et articule aux hypothses matrialistes sur le genre, dautre part une analyse critique de la faon dont les linguistes prsentent le genre. Deux priodes: 1920-1970 (objet de ce premier volume) et 1970-1990 (objet dun second volume dans lequel il sagira de voir comment, dans les recherches en sciences du langage, linfluence des mouvements fministes des annes 1970 a t traduite dans la conception smantique du genre). La coupure est justifie par la contestation des structures sociales en 1968 et les effets des mouvements fministes sur la connaissance.Claire Michard et Claudine Ribry avaient publi en 1982, sous le titreSexisme et sciences humaines: pratique linguistique du rapport de sexage(Lille, Presses universitaires de Lille), une tude qui articulait lanalyse des formes linguistiques dcrivant les activits des femmes et des hommes dans des textes dethnologues hommes avec les thorisations matrialistes des rapports sociaux de sexe. La saisie des objets de discours femmes comme non-agents et comme non construits en tant quindividus particuliers faisant partie dun ensemble, lnonciation des femmes en tant que sexe et celle des hommes en tant quacteurs sociaux, agents, et par consquent humains absolus, confrent aux femmes un statut dhumains problmatiques, dhumains non-humains en quelque sorte . Cest ainsi que la notion dhomme vhicule davantage dhumanit, et la notion de femme davantage de sexe. Cette structure smantique rvle le fondement idologique du sens.Telle est la thse qui continue guider lanalyse de Claire Michard. Pendant la priode 1920-1970, lauteure constate quil y a, en dpit dimportantes diffrences thoriques, un accord des linguistes sur un certain nombre de points concernant le genre. En premier lieu,le genre fminin est un genre driv, du point de vue de la forme il a un statut second. Deuximement: il y a uneprdominance syntaxique du genre masculin sur le genre fminincar laccord des adjectifs et des participes lis des noms coordonns de genre fminin et masculin se fait au masculin pluriel. Troisimement:la moindre porte valorisante du fminin. Le genre fminin et le genre masculin nont pas la mme porte valorisante lorsquils qualifient une femme. Otto Jespersen note sans commentaire quegreat poetessest un compliment infrieur great poet; Jacques Damourette et Edouard Pichon observent que lexpressionle seul auteur,utilise pour dsigner dans lexemple choisi Isabelle Eberhardt, affirme sa prminence sur les auteurs des deux sexes. Claire Michard remarque que les linguistes ne mentionnent pas ce quelle-mme qualifie de drives smantiques (et non de simples connotations pjoratives) associes beaucoup de termes de genre fminin par rapport leurs quivalents formels de genre masculin. Exemples: matre/matresse, professionnel/professionnelle, entraneur/entraneuse, coureur/coureuse (drive vers la sexualit, et vers une sexualit elle-mme disqualifie); rapporteur/rapporteuse (drive vers un dfaut moral); grand homme/grande femme (drive du moral vers le physique). Enfin elle note la prdominance dune smantique rfrentielle, reposant sur une vue zoologique, a-sociologique, du sexe. Aucun des linguistes cits ne sinterroge sur larticulation entre dune part trait de sexe et dautre part trait dhumanit pour les signifis de chaque genre. Les traits /femelle/, /mle/, sont toujours supposs qualifier le trait dhumanit de faon (zoo)logique: ils sont dailleurs nomms de faon courante genre naturel ou genre vrai sans lombre dune rflexion sociologique concernant les sexes. Il faut attendre le dbut des annes 1970 aux tats-Unis, et la fin de ces mmes annes en France, pour que les analyses critiques fministes, que lauteure exposera dans le prochain volume, montrent lampleur du phnomne.

ConclusionLa femmen'est plus conue comme fmellit traduite en fminit, ni en fmellit labore en fminitude, bonne ou mauvaise selon les opinions, mais comme fmellit construite: comme femelle objectivement approprie et ideologiquement naturalise (Mathieu, 1991).Pour conclure ce sujet et cette analyse, nous pouvons dire qu il sagit en bref de penser les sexes non comme des objets des sciences naturelles mais comme des classes sociales construites par un rapport de pouvoir, de prciser que ce rapport de pouvoir concret a des effets idologiques cognitifs et que les reprsentations mentales quil entrane sont mises en forme par le langage. Il est donc ncessaire de concevoir le langage comme exprimant fondamentalement les effets mentaux des rapports sociaux de sexe. Cette conceptualisation sociologique de lanalyse linguistique sappuie sur les textes de Christine Delphy, de Colette Guillaumin, de Nicole-Claude Mathieu, de Monique Plaza, de Paola Tabet et de Monique Wittig.Pendant une longue priode, et malgr des diffrences thoriques et importantes on peut constater laccord des linguistes sur les points suivants: morpholoogiquement, le genre fminin est un genre driv; syntaxiquement le genre masculin domine le genre fminin; smantiquement le genre fminin a une moindre valeur que le genre masculin; le sens est dfini par lapplication des noms aux rfrents extralinguistiques non-dfinis sociologiquement; le trait smantique du sexe est inhrent au genre fminin et il ne semble pas, ou moins, letre au genre masculin. En outre, la contradiction entre laffirmation de la symtrie smantique, au sexe pres, et certaines formulations qui prsentent la femelle dune espece comme la femelle ou lafemmedu male de lespece, ainsi que le traitement spar de la forme et du sens ( description asymtrique de la structure formelle et description symtrique de la structure smantique ), produisent un double discours melant raisonnement logique et effet idologique du rapport dappropriation des femmes par les hommes, rapport conceptualis par Guillaumin et dnomm sexage.

Bibliographie:

1. Ch. Baylon, Sociolinguistique2. D. Borne, Histoire de la socit franaise depuis 1945, Armand Colin, 19883. M. Yaguello, Les Mots et les femmes, Payot, 19784. Simone de Beauvoir, Le Deuxieme Sexe, 19495. M. Arriv, F. Gadet, M. Galmiche, La Grammaire daujourdhui, Flammarion, 19866. M. Yaguello, Le sexe des mots, Belfond, 19897. H. Frei, La Grammaire des fautes, Geneve, 19298. G. Straka, Quelques observations phontiques sur le langage des femmes, Orbis 1, 19529. Claire Michard, Le sexe en linguistiqueSemantique ou zoologie?, 1920-1970

La sitographie:1. http://ressourcesfeministes.files.wordpress.com/2012/08/sexe-en-linguistique.pdf2. http://lhomme.revues.org/index15912.html

Glossaire

Linguistique- science qui a pour objet l'tude du langage, des langues envisages comme systmes sous leurs aspects phonologiques, syntaxiques, lexicaux et smantiques. Sociologie- science des faits sociaux humains (considrs comme un objet d'tude spcifique), des groupes sociaux en tant que ralit distincte de la somme des individus qui les composent. Ethnologie- tude explicative et comparative de l'ensemble des caractres de groupes humains, particulirement des populations primitives , qui tente d'aboutir la formulation de la structure et de l'volution des socits. Dialectologie- partie de la linguistique consacre l'tude des dialectes et des patois et qui procde l'inventaire des faits linguistiques observables dans une aire dialectale donne et l'interprtation de ces faits. Sociolinguistique-branche de la linguistique qui tudie dans une socit donne les interactions entre la diversification linguistique et les contradictions du corps social. Code- ensemble de rgles ou contraintes qui assurent le fonctionnement du langage. Situation de communication- contexte dans lequel s'expriment les interlocuteurs. Communication- action de communiquer quelque chose quelqu'un. La politique linguistique- toutepolitiqueconduite par un tatou une organisation internationale propos d'une ou plusieurslanguesparles dans les territoires relevant de sasouverainet, pour en modifier lecorpusou lestatut, gnralement pour en conforter l'usage, parfois pour en limiter l'expansion, ou mme uvrer sonradication. Plurilinguisme- qui, l'intrieur d'une communaut, utilise plusieurs langues selon le type de communication (relations avec la famille, avec l'administration, relations sociales, etc.). Communaut linguistique- on appelle communaut linguistique un groupe d'tres humains utilisant la mme langue ou le mme dialecte un moment donn et pouvant communiquer entre eux. Quand une nation est monolingue, elle constitue une communaut linguistique. Mais une communaut linguistique n'est pas homogne; elle se compose toujours d'un grand nombre de groupes diffrents; la forme de langue que les membres de ces groupes utilisent tend reproduire d'une manire ou d'une autre, dans la phontique, la syntaxe ou le lexique, les diffrences de gnrations; d'origine ou de rsidence, de profession ou de formation( diffrences socioculturelles). Synchronie- tat de langue considr dans son fonctionnement un moment donn. Diachronie- caractre des faits linguistiques considrs du point de vue des phases de leur volution dans le temps. Un tat de fait- situation telle qu'elle existe, sans rfrence juridique, sans fondement lgal. Locuteur- sujet parlant sa langue maternelle, considr comme ayant intrioris les rgles de grammaire de sa langue. Lauditeur- celui, celle qui coute un discours, un rcit, un cours, une excution musicale, une mission radiophonique, etc. Sociologue- spcialiste de sociologie. Systme organique de signes linguistiques- le signe linguistique est un signe organique mis par lhomme. Il est intentionnel (sauf le lapsus):parler, cest vouloir signifier. Mais pas toujours: largot, par exemple, permet dtre compris par un groupe restreint. Le signifiant- une suite de sons, cest la forme sonore dun mot;

Le signifi- une ide, cest le sens. Langue- systme de signes vocaux et/ou graphiques, conventionnels, utilis par un groupe d'individus pour l'expression du mental et la communication. Apprendre une langue- cest avant tout apprendre communiquer.Et toute communication civilise commence par la matrise de formules lmentaires de politesse et de convivialit. Connaitre une langue- cest produire et comprendre des phrases bien formes appropries une situation particulire. Idiolecte- langage particulier d'une personne, ses habitudes verbales; le langage en tant qu'il est parl par un seul individu. Dialecte regional- forme particulire d'une langue, intermdiaire entre cette langue et le patois, parle et crite dans une rgion d'tendue variable et parfois instable ou confuse, sans le statut culturel ni le plus souvent social de cette langue, l'intrieur ou en marge de laquelle elle s'est dveloppe sous l'influence de divers facteurs sociaux, politiques, religieux, etc. Dialecte social- ensemble de termes et de rgles syntaxiques utilis dans un groupe social donn ou par rfrence ce groupe. (On classe ainsi les argots, les langues de spcialit, les vocabulaires techniques.) Langue nationale- langueconsidre comme propre unenationou unpays, et dont la dfinition exacte varie selon les pays. Dans certains pays, une langue peut avoir un statut de langue nationale reconnu par le gouvernement ou la loi. La notion se confond parfois avec celle delangue officielleselon les pays. Langue dtat- languequi est spcifiquement dsigne comme telle, dans laConstitutionou les textes deloid'un pays, d'untatou d'une organisation quelconque.

Jargon professionnel- code linguistique particulier un groupe socio-culturel ou professionnel, une activit, se caractrisant par un lexique spcialis, qui peut tre incomprhensible ou difficilement comprhensible pour les non initis. Argot- langage de convention dont se servaient les gueux, les bohmiens, etc., c'est--dire langage particulier aux malfaiteurs (vagabonds, voleurs, assassins); aujourd'hui essentiellement, parler qu'emploient naturellement la pgre, le Milieu, les repris de justice, etc. Idiome- usage linguistique propre une rgion, une province, un groupe social, indpendamment d'une structure politique, administrative ou nationale. Intercomprhension- facult de comprhension rciproque (entre deux ou plusieurs personnes ou groupes de personnes). Langue standard- est une varit delangueayant non seulement des normes implicites, mais aussi des normes explicites, cest--dire codifies, lgalises par une instance de rgulation officielle, travers desdictionnairesmonolingues etorthographiques, desgrammaireset dautres ouvrageslinguistiques. Elle est surtout utilise sous forme crite, et parle par ceux quon appelle locuteurs natifs ayant un degr dinstruction relativement lev. Cest cette varit qui est enseigne dans les coles en tant quelangue maternelle, et aussi ceux qui lapprennent en tant quelangue trangre. Classe sociale- dsigne, dans son sens le plus large, un groupe socialde grande dimension (ce qui le distingue des simples professions), pris dans une hirarchie sociale de fait et non de droit (ce qui le distingue desordreset descastes). Corpus linguistique- on parle de corpus pour dsigner l'aspect normatif de la langue: sa structure et son code en particulier. "Corpus" est gnralement oppos "status" (ou statut), qui correspond aux conditions d'utilisation de la langue. Cette opposition est commune dans l'tude des politiques linguistiques.

Groupe de rfrence- l'ensemble de personnes auquel cet individu ou ce groupe se compare pour valuer ses propres caractristiques ou sa propre position sociale. Maitrise de la langue- s'attache produire des outils qui rpondent aux besoins prioritaires, identifis notamment par les rsultats aux valuations nationales. Philologie compare - est une discipline de lalinguistiquequi tudie l'histoire et l'volution deslangues(prises individuellement) ou desfamilles de langues. C'est une discipline minemmentdiachronique. La linguistique compare procde de laphilologie, terme qui, parfois, doit tre compris comme unsynonymebien que les deux disciplines soient diffrentes. Langue vivante- langueparleactuellement. Calques linguistiques- procd de cration d'un mot ou d'une construction syntaxique par emprunt de sens ou de structure morphologique une autre langue. Comptence de communication- lacapacit de communiquer efficacement dans une langue(maternelle, seconde ou trangre). Comptence linguistique-habilet interprter et appliquer les rgles du code linguistique dans une situation de communication. Comptence sociolinguistique- habilet interprter et utiliser diffrents types de discours en fonction d'une situation de communication. Comptence socioculturelle - habilet interprter et utiliser les objets culturels lis une situation de communication. Comptence rfrentielle- habilet interprter et utiliser des domaines d'exprience, des objets du monde et de leurs relations dans une situation de communication. Comptence stratgique- habilet utiliser des stratgies verbales et non-verbales pour maintenir le contact avec les interlocuteurs et grer l'acte de communication en fonction de l'intention des locuteurs.

Adaptation- action de s'adapter ou d'adapter; rsultat de cette action. Rgulation- fait d'en rgler le fonctionnement ou le mode de fonctionnement, notamment pour l'adapter aux conditions extrieures ou au rsultat obtenir. Troncation- le procd par lequel on cre un nouveau mot en supprimant une ou plusieurs syllabes d'un mot plus long. Verlanisation- consiste inverser des syllabes, parfois des phonmes ou des lettres purement graphiques, parfois des ensembles plus vastes comme des groupes verbaux ou des expressions. La verlanisation est une forme de mtathse, ou dplacement des sons. Lapproche communicative- une des principales mthodologies de la didactique des langues. Elle est prcde dans le temps par les mthodes traditionnelle et directe, et la mthode audiovisuelle. La mthode est base sur le principe dela comptence de communication. Sujet parlant- les termes sujet parlant, locuteur et nonciateur prtent trs souvent confusion. L'on est presque toujours tent de les considrer comme des synonymes. Politique dassimilation- consiste utiliser des moyens, gnralement planifis, en vue d'acclrer la minorisation ou la liquidation de certains groupes linguistiques. Diglossie- dsigne l'tat dans lequel se trouvent deuxvarits linguistiquescoexistant sur unterritoiredonn et ayant, pour des motifs historiques et politiques, des statuts et des fonctions sociales distinctes, l'une tant reprsente comme suprieure et lautre infrieure au sein de la population. Les deux varits peuvent tre desdialectesd'une mme langue ou bien appartenir deuxlanguesdiffrentes.