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Mars 2015 ArchiDoc NEWS Périodique du service archives et documentation de la Direction générale Victimes de la guerre

Archidoc News, mars 2015

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Mars 2015

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Les dossiers de dédommagement des victimes civiLes de La Première guerre mondiaLe

Dans le cadre du séminaire d’époque contemporaine de première année de master en histoire, donné à l’Université Libre de Bruxelles par M. Serge Jaumain (titulaire) et Mmes Vanessa d’Hooghe et Philomène Gallez (assistantes), les étudiant(e)s ont exploré les dossiers de demandes de dédommagement introduites par les victimes civiles belges de la Première Guerre mondiale. Ce fonds d’archives, conservé par la DG Victimes de la Guerre, est, en terme d’informations historiques, une véritable mine d’or encore inexploitée. La commémoration de la Première Guerre mondiale nous paraissait une occasion idéale pour rompre le silence sur cette source et dévoiler un nouveau pan de l’histoire de Bruxelles sous et après l’occupation.

Au total, les étudiant(e)s ont examiné près de 1300 dossiers de Bruxellois(e)s qui, victimes d’un dommage physique pendant la guerre, demandèrent à l’État belge certaines indemnités sur base des lois coordonnées du 19 août 1921. Un premier groupe d’étudiant(e)s s’est concentré sur le groupe le plus important de victimes civiles à Bruxelles, à savoir, les déportés.

séminaire de recherches

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Furent également étudiés, par de plus petits groupes :

• les dossiers de prisonniers politiques à savoir les personnes qui ont participé à des actes d’espionnage, à la diffusion de la presse clandestine, à des tentatives de rejoindre le front ou à des actes de violence envers l’occupant ;

• les dossiers de femmes dont une large majorité furent actives dans l’espionnage, et des blessés par accident ;

• la législation et les discussions parlementaires relatives au dédommagement ainsi que les discussions successives qui menèrent à la législation d’après la Seconde Guerre mondiale.

Les dossiers ont livré des informations tant quantitatives (relatives aux personnes, aux dommages et aux dédommagements), que qualitatives à propos de différents sujets (vie dans les camps, circonstances du passage des frontières, diffusion de la presse clandestine, actes de violence, organisation de l’espionnage, etc.). S’y trouvent également des éléments liés au contexte du retour de la déportation, de l’emprisonnement et aux séquelles souvent profondes de ces expériences, qui perdurent parfois encore longtempsaprèsleconflit.

Ces premières explorations sur des sujets aussi variés prouvent l’intérêt de ce fonds et son potentiel à nourrir de nouvelles recherches sur la Première Guerre mondiale et les conséquences qu’elle a pu avoir sur les civils en Belgique.

Depuis 2013, la DG Victimes de la Guerre réfléchissait àla meilleure manière de commémorer le centenaire de la Première Guerre mondiale. Du fait qu’elle assure la conservation patrimoniale de 240.000 dossiers relatifs aux personnes ayant subi une atteinte à leur intégrité physique durantceconflit,quecesoitsur le territoirebelgeoudansles territoires occupés, s’est imposée l’idée de la création d’une exposition virtuelle. Cette riche documentation, encore largement inexploitée d’un point de vue scientifique etfamilial, est dès lors au centre d’un projet destiné à la mettre en scène, évoluant entre témoignages , supports visuels et mises en contexte. La preuve, une fois encore s’il en est, que les archives administratives ne sont pas juste un support servant la politique de l’Etat à une période donnée, mais bienlerefletdetouteuneépoque,siprochemaispourtantsidifférente de la nôtre.

commémoration

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Photo : Construction de baraquements

provisoires à Lessines, ca 1919,

document prêté par le cercle d’Histoire

de l’entité lessinoise, Mr. Michel Duhaut

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Coordonner un tel projet uniquement en interne semblait irréaliste, au vu des nombreuses autres tâches réalisées au quotidien par les archivistes de la DG Victimes de la Guerre. Unappeladès lorsété fait auseinde l’administrationafinde trouver un(e) gestionnaire de projet expérimenté(e), en utilisant le nouveau processus de mobilité temporaire Talent Avenue. Issue de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Aline Goosens, Docteur en Histoire (ULB), est venue le 15 septembre 2014 renforcer la DG Victimes de la Guerre, où durant 10 mois elle mettra en œuvre le projet d‘exposition virtuelle, avec le soutien des archivistes.

Nous pouvons déjà vous dévoiler quelques lignes directrices duprojet,sansdéflorerpourautantlafuturescénographie.L’idée directrice du projet est de montrer comment les archives historiques de la DG Victimes de la Guerre peuvent être utiles pourunpublicdiversifié:historiens,généalogistes,familleset ayants droit des victimes civiles, établissements scolaires et grand public. L’équilibre est donc à rechercher entre le récit historique rigoureux, basé sur des faits concrets et une juste contextualisation, et une mise en scène attrayante (mais respectueuse de la gravité des faits présentés). Quelles thématiques seront abordées ? Partant de l’expérience des archivistes de la DG Victimes de la Guerre, mais aussi par coups de sonde dans une série de dossiers d’archives et par recoupements avec la littérature historique générale et locale, deux axes essentiels ont été mis en évidence: expliciter le contenu du terme de « victimes civiles », et donner un aperçu

de la vie quotidienne en Belgique occupée et derrière sa ligne de front.

En1921,lelégislateurn’avaiteneffetpasdéfiniprécisémentqui étaient les victimes civiles, se contentant de les opposer aux victimes militaires. Les dossiers d’indemnisation permettent de se faire une idée au plus près des réalités vécues, y compris dans leur chair, par ces hommes, femmes et enfants, décédés ou blessés (plus ou moins gravement) en cette période de guerre mais également au cours des années qui ont suivi . C’est donc une « autre Belgique » qui nous est dévoilée par ces archives, à découvrir très bientôt.

Photo : Déportés civils belges au travail

obligatoire au camp de Lager Tessensdorf

(Prusse orientale), 1916-1917, document prêté

par le cercle d’Histoire de l’entité lessinoise, Mr.

Michel Duhaut

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Les invaLides civiLsC’est en 20061 que fut créé le statut d’invalide civil de la guerre 1940-1945.

Le but de ce nouveau statut est d’octroyer une reconnaissance nationale aux victimes civiles au même titre que les autres bénéficiairesdesstatuts.Lespersonnesquiontsubiundommage résultant d’une atteinte à leur intégrité physique peuvent se voir octroyer le statut d’invalide civil de la guerre, sous certaines conditions.

Si ce statut accorde une revalorisation morale, il n’entraîne aucunavantagefinancier.Cependant,l’arrêtéprévoitl’octroid’une carte de reconnaissance nationale et d’une médaille. Lestatutestaccordéàtitrepersonnelethonorifiqueetnepeut donc être alloué aux ayants droits de l’invalide civil.

Les dossiers d’invalidité contiennent essentiellement des données médicales et ne sont donc pas consultables pour la recherche historique.

Les statuts de reconnaissance nationaLe

Photo : Médaille de l’invalide civil de la guerre 1940-1945, SVG-DOS

1 Arrêté Royal du 16 octobre 2006 publié au Moniteur belge du 29 novembre 2006

Photo : Dossiers hôpitaux militaires, SVG-DOS

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L’informatisation des dossiers de La deuxième guerre mondiaLeL’informatisation des dossiers « statuts de reconnaissance nationale » a débuté dans les années nonante. Il s’agissait de regrouper toutes les données concernant une personne afindesavoirrapidement,enquelquesclicsde souris s’il existait un dossier, où il se trouvait, ainsi qu’avoir un aperçu des données essentielles du (des) dossier(s) : les décisions prises, les périodes de reconnaissance éventuelles, etc… Pour des raisons pratiques, toutes les informations et les faits sur lesquels étaient fondés les différentes décisions n’ont pu être repris dans la banque de données. Il faut, donc aujourd’hui encore, pouvoir consulter le dossier physique pour avoir une meilleure connaissance des détails.

Difficile,dèslors,d’établirunjusteéquilibreentre la nécessité d’avoir une information

rapidement disponible par le biais de l’informatisation et le besoin encore bien vivant de conserver des dossiers, véritables pouls de l’époque !

Au début, l’informatisation des données de greffe se faisait au moyen du programme « Victciv ». Mais, après 10 ans, cette applications’estpeuàpeuessoufflée.Ellenepermettait plus de traiter le volume croissant d’informations à encoder et ne répondait plus aux attentes des utilisateurs plus nombreux et plus exigeants. C’est pourquoi, avec l’aide du service informatique, nous avons pu mettre en place une nouvelle application, en Oracle, plus performante et mieux adaptée aux demandes actuelles. Ce nouvel outil, appelé Victory, a également permis de développer différents types de statistiques.

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Dans la pratique, l’encodage des données fut un travail de longue haleine. Aujourd’hui, plus de 298.500 fichessignalétiques et près de 385.000 dossiers ont été encodés. En ce qui concerne l’encodage des dossiers de rentes et d’invalidité, le travail fut facilité grâce à la banque de données de la « Caisse Nationale des Pensions de Guerre » (CNPG) qui assure effectivement le paiement de ces allocations.

Mais, c’est dans le cadre de l’application de la loi du 11 avril 2003 (instaurant une rente pour les victimes de

Illustration : Copie d’un écran de la base de données Victory, SVG-DOS

persécutions raciales) que Victory a pris un véritable envol. Loin de se limiter à une base de données statique, Victory s’est développé en outil de travail quotidien. Les demandes sont immédiatement encodées, les informations sont tenues à jour au fur et à mesure de leurs entrées, à chaque étape de la procédure. On constate que, progressivement, le dossier « papier » cède sa place pour un accès rapide à l’information grâce à l’outil informatique.

Victory est, avant tout, une base de données administrative permettant aux collaborateurs de suivre les dossiers depuis leur introduction jusqu’à leur clôture, ce qui améliore considérablement le délai et la qualité du traitement des demandes. Il fait l’objet de mise à jour régulière, notamment lors de la mise en application de nouvelles lois. Victory est également utilisé par les collaborateurs du service archives pour retrouver les références des dossiers statuts et ainsi les proposer à la consultation ou pour établir des tris de données (ex. tous les résistants civils reconnus habitants à Anvers). Grâce à cet outil, il n’est plus nécessaire de retourner au fichier papier pour retrouverdes données et de nouvelles recherches peuvent être demandées.

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Journées du Patrimoine 2014La DG Victimes de la Guerre ne pouvait pas manquer de participer à l’édition 2014 des journées du patrimoine ayant comme thème porteur : « Histoire et Mémoire. »

Dans ce cadre, les visiteurs ont pu découvrir le bâtiment de style Art nouveau de l’ancien siège de la Prévoyance sociale. La DG proposait, en collaboration avec le CEGES, des visites guidées destinées à exposer l’histoire du service et ses missions et à expliquer le rôle des archives depuis 1944.

300 visiteurs ont découvert le bâtiment et 135 ont participé aux visites guidées.

Photo : Hall d’accueil du bâtiment rénové de l’ancien siège de

la Prévoyance sociale, Régie des Bâtiments.

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SPF Sécurité socialeDirection générale Victimes de la Guerre31, Square de l’Aviation1070 BruxellesTél : 02/528.91.00Fax : 02/528.91.75E-mail : [email protected] internet : http://warvictims.fgov.be

Ont collaboré à cette éditionThérèse Briquemanne, Gert De Prins, Philomène Gallez (ULB), Aline Goosens, Marie Lejeune, AlexandraMatagne,VéroniqueSchifflers

RéalisationService Communication, SPF Sécurité sociale

TraductionService de Traduction, SPF Sécurité sociale

Editeur responsableClaire Barette - Mars 2015

D/2015/10.770/6