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Revue 1973 n° 2 http://www.etudesheraultaises.fr/ Article : Les fastes de la gloire : Milice bourgeoise et garde nationale de Pézenas (1770-1871) Auteur (s) : .................................................................................. Claude ACHARD Nombre de pages : ............................ 18 Année de parution : 1973

Article : Les fastes de la gloire : Milice bourgeoise et ... · pourtant en activité au début de la guerre de 1870 comme armée de réserve. Elle est abolie par la loi du 25 août

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Page 1: Article : Les fastes de la gloire : Milice bourgeoise et ... · pourtant en activité au début de la guerre de 1870 comme armée de réserve. Elle est abolie par la loi du 25 août

Revue 1973 n° 2

http://www.etudesheraultaises.fr/

Article : Les fastes de la gloire : Milice bourgeoise et garde nationale de Pézenas (1770-1871)

Auteur (s) : .................................................................................. Claude ACHARD

Nombre de pages : ............................ 18

Année de parution : 1973

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LES .FASTES DE LA GLOIREMILICE BOURGEOISE

ET GARDE NATIONALE DEPEZENAS (1770-1871)

La Milice bourgeoise de Pézenas n'a rien de commun avec les régiments de milice pro­vinciale de l'Ancien Régime ; elle est établie, en janvier 1770, à la suite de «désordres etvols journal iers » pendant l'h iver 1769-1770..Le règlement de cette simple force de policeest définitivement donné par le comte de Périgord le 27 janvier 1772, il ordonne de divi­ser les habitants en deux classes : « l'une pour commander la patrouille et l'autre pourservir de soldats. La prem ière classe sera composée des bourgeois faisant la profession denégoc iants en gros et en déta il et des notaires, procureurs postulants et autres de cettequal ité. Ne seront exempts de commander la garde bourgeoise que les officiers militaires,les officiers de justice, les avocats reçus en Parlements, les médecins et les rnaltres­ch irurgiens. La seconde classe sera composée de tous les arts et métiers et tous les habi ­ta nts y seront sujets. On observera de ne commander les travailleurs de terre à la pa­trouille que les jours de fête, autant que faire se pourra »,

Le service est peu à peu relâché; en 1782, la patrouille commence le 1er octobre etfinit le 31 mai. Tro is ans plus tard, le service est repris et le comte de Périgord autoriseI~achat de fusils « mais sans baïonnettes .».

La garde nationale n'est donc pas née exactement des événements révolutionnaires.

La garde nationale a été en France une institution or iginale: formée au début de laRévolution de façon spontanée et quelque peu anarchique, elle est organisée par l'As­

semblée nat ionale ; seuls les citoyens « actifs » en font partie, c'est- à-dire ceux qui

pa ient une contribution d irecte égale à la valeur de trois journées de travail ; seules lesmunicipalités, les directoires de d istrict ou de département pourront requérir la gardenat ionale ; les gardes nationaux prêtent serment «d'être fidèles à la nation , à la loi et auroi, de ma intenir la Constitution du royaume et de prêter main forte à l'exécution desordonnances de justice et à celle des décrets de l'Assemblée nationale acceptés et sanc­t ionnés par le ro i ». En 1792 elle accepte tous les citoyens de 20 à 60 ans qu i ne sont

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pas sous les drapeaux. N'a ppartenant ni ,à la Police ni à l'Armée, elle tenait pourtant deces deux corps ; si elle deva it veiller à la tranqu illité publ ique, elle n'en était pas mo insune énorme armée de réserve (2.500.000 hommes sur le papier en 1791) à laquelle onrecourt largement dès les premiers chocs de la Révolution avec l'Europe. C'est bien ainsique Napoléon l'utilise, quoiqu'il ait achevé d'en faire le garant de l'ordre établi en n'yadmettant que « les propr iétaires les plus imposés, ou les négociants ou ceux qui 'exerce­ront une profession ut ile, ou les fils des uns et des autres ,»...(1) .La Restauration la con­serve mais ne J' ut ilise pas. Louis-Philippe la ressusc ite avec le bonheur que l'on sait dansla répression des émeutes républicaines ; à Paris elle perd 2.000 hommes entre 1832 et1834, tombés pour défendre « la royauté constitutionnelle, la Charte et les droits qu'ellea consacrés ; pour maintenir l'obéissance aux lois, conserver ou rétablir l'o rd re et la paixpublique ». (2) Le rôle des gardes nat ionaux dans l'insurrect ion de ju in 1848 est égaIe­ment connu . Son existence est purement nominale sous le Second Empire qu i la remetpourtant en activité au début de la guerre de 1870 comme armée de réserve. Elle estabolie par la loi du 25 août 1871 . La garde de Pézenas a suivi de loin toutes ces vicis­situdes - souvent de fort loin, pour le bonheur de ses habitants.

Par cra inte d'une émeute popula ire les Consuls demandent, en avril 1789, à renforcerla milice; c'est donc le « patrouillotisme » qui les a guidés et non l'enthousiasme. Par unelettre du 18 de ce même mois, le comte de Pér igord , gouverneur de Montpel lier, suggèreaux Consul s pour maintenir la tranqu illité de « former une garde bourgeoise composée decitoyens sûrs, en ayant attention d'en excepter les gens du bas peuple, so it en raison dubeso in qu ' ils ont de leur temps soit à raison du peu de conf iance que l'on pourrait ymettre dans une pareille circonstance ». Il ajoute le 21 : « Lorsque vos patrou illes bour­geo ises seront montées et que leur service sera réglé, fa ites arrêter et mettre en p risontous ceux qui se permettront de ten ir des propos séd it ieux ou che rcheront par d'autresmoyens à troubler l'o rdre et la t ranqu illité publ ics. . . J'a i donné ordre que l'on arrêtât àMontpell ier tous les gens sans aveu; les étrangers suspects et surtout les Ital iens et lesProvençaux (3), et c'est en partie à cette précau tion que l'on doi t la tranquillité dont ony jouit, vous feriez bien d'employer le même moyen », La garde créée alors comprenait400 hommes ; en novembre de la même année, 600 ; le 24 juin 1790, 880 hommes ré­partis en hu it compagnies dont une de vétérans ; ils sont commandés ,par Monsieur deSTEINAUER, brigadier général, le comte Joseph DELORT (4), major, deux aide-major :M.M. VAUQUET et SALSON ; M. BEDOS est à la tête des vétérans (5) ; novembre1790 vo it une garde de 1.200 hommes. Ces ch iffres peuvent paraître considérab les pou rune ville qu i compta it à pe ine 8.000 hab itants (6), or en ma i 1792, lorsque tous lescitoyens de 18 à 60 ans sont appelés à s'inscr ire dans la garde nationale, elle at te int1.632 hommes.

Une fois organisée, elle corrpte une compagn ie de 59 caval iers et deux bataillons àhuit compagnies chacun, ayant respectivement 711 et 655 hommes. Les officiers pro­viennent indubitablement de la bourgeoisie : hommes de loi, marchands, propriéta ires,tanneurs, etc . . .

Leur nombre ne suffisant pas à rassurer les Consuls, ils assa illent le comte de Pér igordde prières pou r obtenir l'armement de ces gardes nationaux ; ils n'en obtiennent que desrefus empreints de toute la courto isie souha itable : les fus ils on t déjà été distribués à d'au­tres communes ou sont réservés à l'armée active, il ne lu i reste que des rebuts qu i nesont plus en état de servir. En désespoir de cause, ils s'ad ressent aux Consuls d'Agde, enaoût 1789, une émeute leur paraissant imminente. Le chevalier de BERNARD, com­mandant d'armes, leur procure cen t mousquetons le 2 août et les reprend le 13, l'alertepassée. Les Consuls et les off iciers de la garde nat ionale ne se découragent pas et conti­nuent à envoyer des requêtes à Montpellier. Ils agissent, il faut le dire, pressés par l'opi­nion de leurs admin istrés: beaucoup de gardes menacent de se retirer si la communauténe leur donne aucun moyen de se défendre et , pour l' instant, ils ne d isposent que dedouze fusils (ceux qui avaient été achetés en 1785). En novembre, le comte JosephDELORT, major, va réclamer lui-même 600 fusils sous le prétexte de mettre en appli-

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cation la loi martiale du 21 janvier 1789. Il n'obtient rien. La municipalité suggère alorsaux habitants de se pourvoir en armes par" leurs propres moyens: le nombre des fusilsreste rigoureusement le même. Enfin, début juillet 1790, les demandes aboutissent à laréception de cent mousquetons que l'on étrenne pour la Fête de la Fédération. Celane pouvait suffire ; après avoir longuement hésité, les Consuls se décident à un empruntde 2.700 livres et achètent, en août 1791,250 fusils « garnis de cuivres, armés deleurbaïonnette, fourreau, tire-bourre et baguette d'acier, d'une solidité à toute épreuve », (7)Un nouvel emprunt est fait en février 1793 (3.425 1ivres, 17 sous, 6 deniers) pour 150 fu­sils cette fois. Il ne faut pas en conclure que la garde était mieux pourvue; au fur et à me­sure de leur départ les volontaires ont emporté les armes qui leur étaient nécessaires, aupoint qu 'en 1794 il ne reste plus que 25 fusils au corps de garde: 400 piques remplacentceux qui manquent.

Au début, la garde est montée avec peu d'exactitude, on relève par exemple dix -septabsents sur trente-deux hommes dans la nuit du 19 au 20 août 1789. Les «coupables »allèguent qu'ils « ne peuvent" monter la garde après une longue journée de travail », ce quisemble indigner leurs officiers ; d'autres, sans doute plus naïfs, répondent qu'ils « nesavaient pas qu'ils fussent obligés de participer aux patrouilles ». Cependant, la disciplines'établit et bientôt la moyenne des absents n'est plus que de deux par nuit; les amendesy contribuaient peut-être (8) mais auss i « l'immense élan de concorde» de 1790. Pézenasse fédère, établ it des pactes de fraternité avec tous les villages des environs, de Gabian àMèze, de Nézignan à Villeveyrac, avec les villes voisines : Bédarieux, Agde, Béziers, Saint­Pons ; les gardes nationales de Pézenas et de Montpellier échangent des drapeaux, fontserment de « se regarder mutuellement comme d'un même corps» et adhèrent ensembleaux fédérations proposées par Lyon, Rouen, Beaucaire ; Pézenas envoie 49 volontaires àBéziers pour députer à la fédération générale du royaume. Tout cela devait renforcer lesnat ionaux dans leurs devoirs. Ils interviennent le 7 juin 1790 à Saint-Pargoire où la moitiéde la population aurait volontiers fa it disparaître l'autre. Le 13 juillet les trouve à Monta­gnac, ils y util isent « les voies de conciliation les plus propres à la réunion, à la paix et àla concorde» pour ramener le calme au sein des compagnies de la milice. Puis le 30 mai1791, deux cents hommes, sous les ordres du capitaine VAUQUET, vont imposer et ins­taller le curé constitutionnel de Roujan. Pour toutes les interventions ils reço ivent, endécembre 1792, les félic itations du conseil municipal: « La garde nationale s'est toujoursmontrée avec zèle pour le service qu i a été exigé d'elle ». Ils manifestent encore ce zêlepar des patrouilles nocturnes assidues, la surveillance des routes, par un rôle purementdécorat if dans les fêtes publiques : déf ilé, musique en tête, le 11 novembre 1792 « pourcélébrer les succès qu i ont quivi les armées françaises en Savoie », le 25 novembre « à rai­son des victoires remportées par les armées de la République, de la prise de Mons et de lajournée à jamais mémorable de Jemmapes », le 10 février 1793 à la cérémonie funèbre enl'honneur de Lepelletier de Saint-Fargeau (9) .

Les Piscénois font aussi preuve de patriotisme, ils fournissent vingt-huit hommes au1er bataillon de gardes nationales de l'Hérault en 1791, dix-sept volontaires partent pourParis, en juillet 1792, rejo indre un corps de vingt mille gardes nationaux (10). Lorsquela patrie est proclamée en danger, en août, et que le général Montesquiou (11) réquisition­ne les grenadiers et les chasseurs de la garde nationale, une compagnie de cent volon­taires se forme spontanément « pour se rendre à l'armée du Midi ou partout ailleurs oùla patrie se trouvera attaquée ». Six volontaires sont versés au 3ème bataillon de l'Hérault.A l'occasion de la levée de 300.000 hommes, trente « volontaires désignés par le sort »,armés, équipés et habillés par la commune, sont envoyés à Montpellier (12) . Au mois demai quatre-vingts hommes vont à l'armée des Pyrénées; en juin (13), cent, sans comptercinq cavaliers et cinq fantassins qui se rendent à Paris ; en juillet, vingt-deux hommes sontversés au 4ème bataillon des gardes nationales de l'Hérault, « pour la camoagne actuelle etcelle de l'année prochaine». Dès octobre, la plupart des volontaires regagnent leurs foyerssans permission, les Piscénois ne se distinguaient pas en cela des autres volontaires de l'ar­mée des Pyrénées et ils avaient de plus une excuse toute prête: les vendanges devaient sefaire .

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La garde nati onale rend encore quelques services en 1794. Outre les rondes de nu itfaites par trente hommes, elle assure avec huit fusil iers la survei llance de l'hôpital militaireet celle du bureau du citoyen Ladevèze, commissaire des guerres elle escorte quotidien­nement les convois de l'évacuation des Pyrénées-Oriental es et les malades ou blessés. Sondernier rôle consiste à empêcher que le glanage précède la récolte des olives en décembre.

Les choses se gâtent en 1795, le commandant du second bataillon et son adjudant­major se plaignent du peu d'exactitude de leurs concitoyens dans le service. Le consei lmunicipal prend un arrêté le 4 février, le plus clair en est que l'amende pour défaut deservice passe de 5 à 16 livres; perso nne n'en tient compte et décembre connaft les mêmesreproches : « les gardes de nuit ne sont composées que du t iers des individus qui sont

commandés. Ceux qui se rendent à leur poste ne sont presque jamais en nombre suffisant,et le moment de la désorganisation totale n'est pas éloigné », L'amende des mauvais ci­toyens est portée à 100 livres.

Le 21 janvier 1796 « jour anniversaire de la mort du dernier des tyrans », le cortègen'est précédé au matin que « des tambours et de la musique de la garde nationa le qu ijouent les airs chéris des républicains, tels que la Marsei llaise, Ça ira, Ve illons au salut del'Empire (14 ), le Chant du départ ». L'après-mid i, une rixe écla te sur la promenade duPré où la population était réunie pour danser, elle est apaisée par les off iciers mun icipaux

et le citoyen VIDAL, commandant de la garde nationale, quelques détachements de fusi­liers dispersent les têtes chaudes. On voit par là que les Piscénois n'étaient guè re atteintsde jacobinisme. Au 1er avr il, seuls les grenadiers et les chasseurs de la garde se présententpour élire leurs officiers et sous-officiers, les fus iliers s'abstiennent. Là foire de Beaucaire,en ju illet, amène beaucoup de mouvement sur les routes... et les voyageu rs attirent lesbrigands ; le général Chateauneuf-Randon (15 ) prend en co nséquence un ar rêté selon le­quel les gardes nationaux feront « le service le plus régu lier sur les gra nde s rout es ». Laco lonne mobile de Pézenas (16) est req u ise. Le serv ice reste cependant méd iocre, parfoisnu l. Devant l' iner ti e des habitants les administrateurs municipaux sont désarmés, leur s ar­rêtés restent sans effet, aussi décident-ils d 'avertir le d irecto ire départemental «avec invi­ta tion d'aviser aux moyens de réprimer la négligence avec laquelle se fait journellement leserv ice de la garde nationale, et d 'en prévenir les effets ». Cette inerti e t rouve son apogéeet sa punition en novembre : trente et un gardes de la co lonne mob ile, requ is pour allerà Béziers, ont préféré rester chez eux ; ils sont envoyés en prison pour vingt -quatre heures.

Viennent alors des jou rs de désordre complet. Dans la nu it d u 2 auS janvier 1797, unnommé Guéry est tué d 'une balle q ui, semb le-t-il, ne lui éta it pas dest inée . Le citoyenLépine, ma ire, accuse la garde nationale d'être responsable de cette mo rt: «Si le serviceeû t été fait avec plus d'exactitude, la tranqui llité publ ique n'au ra it pas été t roublée et lesang n'aurait pas cou lé dans la commune », son émotion est d'autant plus vive que la villeéta it tenue de payer 3.000 livres à la veuve du citoyen Guéry .

Le mème mois, des voyageurs sont à plusieurs reprises vict imes de voleurs des grand schemins « quasiment aux portes de la commune ». La co lonne mobile et la gendarmer iesont chargées de surveiller les abords de la ville, le comm issaire de police, pour sa pa rt , sepréoccupe « avec exactitude, des cabarets, maisons de jeu et tri pot s ». L'ordr e ne revientpas pour autant, les royalistes se promènent la nu it, armés de sabres et de bâtons, chantentle réve il du Peuple (17) « chanson propre à rappeler l'esprit de parti » ; on interdit lessabres, les bâtons, les chansons, on va jusqu' à interdire « les ganses jau nes ou blanches etles boutons blancs portés au chapeau en signe de ralliement », ma is les faut eurs de tro u­ble sont une cinquantaine et se moquent des ar rêtés autant que des gardes nationaux. Le17 juillet au café Fave, le citoyen Ross igno l est tué. Son assassin présumé, Et ienne Cous­tan, est arrêté mais fausse compagn ie au gendarme chargé de le surveiller. Un petit nom­bre de fusiliers de la garde réuss it à rétablir l'ordre, aidé presque imméd iatement parcinquante ou soixante citoyens de bonne volonté, armés de leurs fus ils de chasse. L' inhu­mation du citoyen Ross ignol se fa it avec l'appui des colonnes mobiles de Florensac, Mon­tagnac et Servian, « il n'est plus poss ible de compter sur le plus grand nombr e de cito -

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yens » avoue l'administration municipale qui ne peut plus répondre de la tranquillitépublique. Des volontaires sont envoyés de Béziers, ils chahutent dans les rues, «chantantet heurtant les portes à coups de sabre », contribuant à créer un plus grand désordre.

Nouvel attentat dans la nuit du 2 au 3 décembre: un homme' est grièvement blessé, unautre reçoit un coup de feu le 5 ; la municipalité organise un corps d'élite de 200 hommespris parmi les pères de famille, elle demande en outre l'envoi de 50 soldats de ligne et de60 gardes nationaux du canton rural de Pézenas. Après l'enlèvement de vingt déserteursaux quatre gendarmes qui les escortaient de Pézenas à Montpellier, le directoire départe­mental se décide à envoyer 25 hommes de ligne. On tente de réorganiser la garde,puis onreconnaît « qu'il serait dangereux de le faire dans le moment présent ». Les royalistescontinuent à défier l'autorité, ils parodient « de façon sacrilège» la cérémonie républi­caine à la Fête de la Souveraineté du Peuple, en chantant notamment:

Sachons vaincre ou sachons mourir,Tout Français doit vivre sans Elle,Sans Elle un Français doit mourir.

Le résultat est la proclamation de l'état de siège, quatre jours plus tard, le 27 mars 1798.Désormais, la colonne d'élite n'accompagne plus les cortèges, elle en « protège la marche ».Cette colonne est portée à 300 hommes en août 1799. Si les opinions n'ont pas changé,les esprits sont plus calmes et l'état de siège peut être levé le 12 septembre, la garde réor­ganisée aussitôt à deux bataillons ; chaque jour, vingt-et-un hommes font le service en vil­le et trente hommes surveillent les routes. Les administrateurs se rendent bientôt compteque des remplaçants prennent le service quarante-huit heures de suite, que des jeunesgens n'ayant pas l'âge requis par la loi sont de garde la nuit, sans qu'il s'agisse de leurpart d'une marque de bonne volonté: c'est le seul moyen que les pères aient trouvé dedormir tranquilles. Le conseil municipal menace les coupables du tribunal de la policecorrectionnelle... sans le moindre résultat.

Raymond Cambon, travailleur de terre, est découvert assassiné, la nuit du 12 au 13 no­vembre 1799, par une patrouille de la garde nationale. Des troubles ont lieu dans la nuitdu 17 au 18 et la garde se trouve insuffisante pour les réprimer, elle est donc renforcée à48 hommes par nuit, les cabarets et les tripots sont fermés dèssix.heures du soir. Le ser­vice en ville assuré, la surveillance des routes se trouve en défaut, le 8 janvier.. 1800, ladiligence est arrêtée et 32.000 francs pris. Malgré des arrêtés dè plus en plus précis, leservice laisse toujours à désirer, « les patrouilles sont en général composées de rempla­çants habitués, incapables et qui, n'offrent aucune garantie », c'est au point que le 19mai, de mauvais plaisants incendient le corps de garde de la Place d'Armes, déserté parses occupants. Le service finit par reposer chaque nuit sur quatre vétérans de 50 à 60 ans,encore ne l'assurent-ils pas régulièrement; le conseil municipal prend enfin une décisionénergique: 600 hommes sont désignés pour faire partie de la garde nationale le 8 septem­bre 1800, ils se révèlent vite encore plus insuffisants que les vétérans. Selon la bonneformule « on prend les mêmes et on recommence », en janvier 1801, tous les citoyensde 18 à 60 ans sont appelés à former la colonne d'élite, ils servent surtout à « protégerles récoltes en grand danger d'être pillées.par des glaneurs, grapilleurs, etc... » La dernièremention de la garde nationale sous le Consulat est la présence de vingt hommes par com­pagnie à la Fête du 14 juillet 1802.

On peut sourire à l'énumération de ces faits, la sagesse craintive des Consuls a ce­pendant évité que la Grande Peur vienne visiter Pézenas. Cette petite ville est restée rela­tivement calme pendant la Révolution, sans enthousiasme excessif peut-être, sans révoltenon plus. L'adjudant-général Guillet qui, en avril 1797, rendait hommage « au zèle, à lafermeté et à la pureté des citoyens de Pézenas» se trompait à coup sûr mais l'abus descorvées quotidiennes a pu lasser très vite des gens qui n'y avaient jamais été préparés; deplus personne n'aime recevoir des coups sans pouvoir les rendre et, nous l'avons vu,quand cinquante hommes prenaient leur tour de garde, la moitié étaient armés, les autressuivaient les mains vides. Cela explique le fonctionnement approximatif de cette garde.

L'Empire est, à Pézenas, une période de grand calme. La garde nationale n'apparaît

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plus que pour les fêtes. Elle vient rendre les honneurs lorsque passe Carrion-Nisas, tribunet chancelier de la 9ème cohorte de la Légion d'honneur, conduisant à Béziers le buste deNapoléon, en octobre 1804. Pour les fêtes du couronnement, elle envoie à Paris un offi­cier et un grenadier, habillés à leurs frais mais dont le voyage était tout de même payé.La garde et sa musique sont présentes par la suite à chaque anniversaire du couronne­ment et de la bataille d'Austerlitz, à chaque Saint-Napoléon. L'Empereur, au retour deBlyonne, devait passer par le Midi; on fit donc à Pézenas le projet de mettre sur pied unegarde d'honneur tirée de la garde nationale ; cinquante volontaires à pied et à cheval,portant un uniforme vert, (18) auraient eu l'insigne priv ilège d'escorter leur souverainpendant quelques minutes. . . Napoléon ne vint pas, ce qui évita quelques fra is.

Par décret du 17 décembre 1813 « Il sera organisé pour maintenir la tranqu ill ité etdonner main forte à l'autorité publique, des cohortes de grenadiers de la garde nationaledans les villes à l'égard desquelles il n'y aurait pas été pourvu par des décrets antérieurs etqui ne sont pas places de guerre ». (19) Pézenas organise une cohorte de grenadiers de2ème classe à quatre compagnies de 75 hommes chacune. Pierre Antoine de JUVENEL,jouissait d'une fortune de 8.000 francs par an, « ancien off icier de cavalerie recomman­dable par ces services, considéré, et dévoué à Sa Majesté l'Empereur et Roi », est nomméchef de cohorte. Les autres officiers possèdent de 1.200 à 4.000 francs par an, tous sontpropriétaires ou négociants, un seul est agriculteur, tous sans exception sont recomman­dables pour leur dévouement à la cause impériale.

Tous ceux qui exercent des fonctions publiques, administratives, judiciaires et écclésias­tiques sont exemptés du service dans la garde nationale.

Les rondes de nuit se font avec autant d'entrain que sous le Consulat. Le chef decohorte passe son temps à rédiger des notes de service et à exhorter les grenadiers pour

qu'ils achètent un uniforme. Certains « se trouvant sans travail , leurs pet ites ressourcessont insuffisantes pour fournir à la dépensequ'on exige d'eux ». Le changement de régimese fait sans heurt, dans la continu ité; à cette occasion JUVENEL rédige un vib rant ordredu jour :

« Nous ne sommes plus les agents du despot isme. Un gouvernement prov isoire pleinde justice et de bonté nous invi te à seconder ses vues. Nous ne sommes plus destinés qu'àveiller à la sûreté de nos foyers et à garant ir le bonheur et la paix dans le sein de nosfamilles. Je compte trop sur votre honneu r et vos bons sentiments pour ne pas êtrepersuadé que chacun de vous fera tous ses efforts pour être promptement armé, habillé etéquipé. Des patrouilles en habit bourgeo is n'inspirent ni respect ni confiance. J'ose espé­rer que la revue de dimanche prochain offrira un coup d'oeil militaire. Faisons pour notreroi légitime ce que nous avons refusé à un tyran. Monsieur, comte d'Artois, Lieutenant· ·Général du Royaume est entré dans Paris sous "habit que je vous sollicite de porter.Obéissons par amour, du moment que nous ne sommes plus subjugués par, la crain­te ». (20)

Comme on attend d'un jour à l'autre la visite du duc d'Angoulème, le chef de cohortedemande au préfet : « Je désirerais que vous voulussiez bien m'autoriser à rayer du ta­bleau une quarantaine d'individus qui sont dans l'impossibilité absolue de s'habiller », ilva jusqu'à regretter le temps où il pouvait menacer ceux qu i n'achetaient pas leur un i­forme de les envoyer dans les un ités de la garde nationale active . (21) Début septembre,tous les officiers reçoivent la décoration du Lys. JUVENEL écrit au duc d'Angou lèmepour le remercier et pour solliciter une nouvelle faveur : « Les soldats, pressés par unenoble émulation, brûlent d'obtenir la même grâce que plus ieurs cohortes des villes vois i­nes ont déjà obtenue », tous les grenadiers réclament la décoration reçue par les officiers,Monsieur et le duc de Berry la leur accordent avec une louab le générosité, à la cond itiontoutefois qu'ils fassent l'effort de s'habiller. JUVENEL tient enf in un moyen de pressionefficace : « Je ne doute pas, écrit-il, que les grenadiers qui n'ont pas encore leur un iformene s'empressent de le faire faire pour participer à la faveur que nos princes daignent nousaccorder ».

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Pendant ce temps le service se fait avec la même négligence, comment s'en étonnerquand on sait que le corps de garde ne renferme que quatre fusils? La garde au completparticipe le 21 janvie r 1815 au « service expiatoire en l'honneur du ' meilleur et du plusinfortuné de nos rois », chaque homme porte un crêpe au bras gauche en signe de deuil.

Le chef de la cohorte songeait à une réorganisation de son corps à 79 hommes parcompagnie lorsque Napoléon revint de l'Ile d'Elbe.

La proclamation du retour de l'Empereur se fait le 5 avril 1815 ; quoiqu'il y ait àPézenas « une foule immense» pour l'entendre et crier « Vive l'Empereur! », la gardenationale ne se montre point.

Le 26 mars, un arrêté préfectoral fixe le contingent de la garde nationale sédentairede Pézenas à 150 hommes. (22)

Le major JUVENEL reprend son service après les Cent-Jours. Il l' inaugure par une tou­chante adresse au roi :

«Sire,Après quatre mois passés dans le deuil, les ango isses et le désespoir, qu ' il est doux

pour des enfants soum is et fidèles de fél iciter leur père sur son heureux retour dans sonhér itage. Nous n' avio ns po int attendu , Sire , jusqu'à ce jour pour faire éclater les transportsde notre allégresse et dès le 26 ju in, au moment où votre coeur paternel nous adressait deCambrai cette noble proclamation qui a fait tressaillir la France d'amour et de. joie,électrisés par le retour de notre ro i dans notre belle patrie, nos acclamations se confon­daient avec celles qui retentissaient sur les rives de l'Escaut avant que la Renommée elle­même eût pu franch ir l'espace qui nous sépara it de Votre Majesté, l'étendard des lysflottait sur nos terres et sur nos murailles et nos yeux consolés voyaient dans ce signesalutaire la f in de tous nos maux. Un si beau jour, Sire, ne fut souillé par aucune réaction,pas une seule goutte de sang n'en tern it la pureté, préposés pour le maintien de l'ordrepublic nous attendions tout de la just ice de notre roi .

Jouissez, Sire, de votre bonheur. Il do it être immense puisqu'i l est composé de celuique vous faites éprouver à tous vos sujets. Que votre règne glorieux et paisible égale parsa durée l'amour et le respect infinis qu 'ont pour votre Personne Sacrée les très humbles,très obéissants et très soum is serviteurs et sujets les officiers, sous-officiers et soldats de lagarde nationale de Pézenas ».

La garde participe à la fête de la Saint-Louis le 25 août 1815, puis rend les honneursau duc d'Angoulême lors de son passage en novembre. A cette occasion,seuls les grenadiersen uniforme sont présents, soit deux compagnies.

Le lieutenant de BOUSSUGUES et trente hommes devaient se rendre àsBéz iers, surl'ordre du sous-préfet, au mois de décembre. Cinq hommes seulement obéissent à cetteréquisition. Les autres, dont M. de BOUSSUGUES, sont condamnés à vingt -quatre heuresde prison . JUVEN EL le regrette vivement et fait part de ses doléances au maire:« Quand nous aurons le pouvoir de faire des règlements et d' imposer des punitions pater­nelles, nous n'aurons plus le désagrément de voir citer M. M. les officiers et soldats devantle tr ibunal de la pol ice correct ionnelle conformément à l'article 42 de la loi du 3 août1791 ». La rancoeur ar istocratique de JUVEN EL contre les.lois révolutionnaires ne changerien à la situation, aucun conseil de discipl ine, propre à la cohorte, n'est créé.

Avec le retour de la compagnie de gardes nationales actives et la libération des sol­dats, la garde fin it par compter 600 hommes qu'il faut organiser. Le major propose lacréation « de six compagnies de 83 hommes, dont trois compagnies d'élite, unede grena ­diers, une de chasseurs et une de voltigeurs, dans lesquelles on admettrait de préférence leshommes les plus valides, les plus aisés, les plus jeunes, non mariés autant que possible,on aurait 249 hommes qui formeraient une très belle garde nationale, vu la population dela ville, et les trois compagnies du centre feraient à leur tour le service ordinaire tandis

que les trois compagnies d'élite figureraient dans les occasions ». Heureusement, ce serviceaussi peu égalitaire que possible ne fut pas institué.

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Lorsque le commandement passe à Joseph François de PLANTAVIT, en juin 1816, la

garde possède une compagnie de grenadiers, une de chasseurs, une de fusiliers, soit 217hommes et une compagnie d e 51 cavaliers. Elle est encore réorganisée en juillet 1818 enune compagnie de grenadiers et deux de fusiliers, soit 230 hommes et une compagnie decavalerie de 50 hommes; la population de Pézenas est alors de 7.554 individus. La 2èmel éqionde l'arrondissement de Béziers comprend en outre une compagnie de 66 chasseursfournis par Caux et une compagnie de 82 fusiliers fournie aux deux-tiers par Saint­Thibéry, par Nézignan pour le reste.

Vers 1819 la garde cesse pratiquement d'exister. Quatre gardes de nuit assurent le serevice à partir de 1820, leur existence est attestée jusqu'en 1871. Un dernier état de 1821révèle que la garde de Pézenas « n'étant pas tombée tout à fait en désuétude pourraitêtre réunie pour faire un service quelconque» il indique d'autre part que « le nombredes soldats et sous-officiers armés, habillés et équipés est de 200. La force de cette gardepeut être d'environ 600 hommes. Le service qu'elle faisait a cessé, ceux qui n'étaient pointhabillés et armés faisaient le service avec les armes du corps de garde de la mairie ».,Les

officiers, au nombre de dix-neuf sont pris parmi les notables, du moins le chef de batail­lon et les capitaines; les lieutenants et sous-l ieutenants semblent d'origine plus modeste,si l'on en-juqe d'après le montant de leurs contributions.

Avec l'arrivée du roi bourgeo is la garde nationale revient à l'ordre du jour et l'ons'occupe activement de la réorganiser. Pézenas fournit quatre compagnies commandées

par dix-huit officiers et comprenant 556 hommes dont une tête de colonne de 30 musi­ciens, un tambou r-major, trois sapeurs et cinq tambours. Comme auparavant, ceux quisont propriétaires d'un cheval essaient de constituer une compagnie de cavalerie, maisleur petit nombre les en empêche; malgré une intervention en leur faveur du général ins­pecteur, Mathieu-Dumas, auprès du préfet de l'Hérau lt, ils doivent renoncer à ce projet

et « chacun reprend son rang dans J'infanterie ». L'armement de cette garde, quo iquehétérocl ite (23), est assuré par l'état et non plus par la mairie. Le rôle des gardes natio­naux est à peu près nul pendant le règne de Lou is-Philippe, ce n'est qu'en 184é qu 'ilspourraient se distinguer puisqu'ils sont remis en activité le 2 mai. En septembre, l'agita­tion gagne Pézenas, on ne peut ici que rappeler le cahier de délibération du conseil mun i­cipal : « Le citoyen président a exposé que déjà depuis longtemps une irr itation très gran­

de existe dans la commune, cette irritation grandit sans cesse ; elle est produite pa r desmanifestations qui tous les jours deviennent plus graves . Toutes les nu its, une bandecomposée de soixante à quatre-vingts indiv idus , se reconnaissant entre eux à des signes

particuliers, armés d 'énormes bâtons, parcourent la vil le en vociférant des chansonssocialistes, telles que la chanson du pain de Dupont et quelques autres, dont elles déna­turent les paroles. Elle affecte de s'arrêter à la po rte des maisons de quelques citoyenset notamment devant celle du cercle littéraire ; là, elle profère des provocations de toutessortes, telles que: A bas les car listes, A bas les riches, A bas le cercle, Vive Barbès, ViveBlanqui, Vive Raspa il. Elle passe ensuite devant la mair ie, où se t rouve le poste de lagarde nationale et là, aux cr is que nous avons déjà rapportés, elle ajoute ceux de A bas leposte, A bas la garde nationale, A bas les baïonnettes.

Ces provocations sans cesse renouvelées ont excité chez la portion saine de la popu­lation une irritation telle que nous avons beaucoup de peine à empêcher les bons cito ­yens ainsi provoqués de se réun ir eux aussi en bande et de se jeter sur les perturbateurs.D'un autre côté nous reculons devant la dure nécessité d'engager la garde nationale seu lecontre ceux qui paraissent rechercher avidement une collision avec elle. Et la garde natio­nale insultée, croyant que l'adm inistration et la police font défaut, commence à vouloirrefuser son service... Dans ces circonstances, l'adm inistration croit qu' il est de son devoirde proposer un moyen pour préven ir et éviter une lutte qu i pourrait avoir des suites àjamais regrettables. Ce moyen est la demande de deux compagn ies de troupes de ligne quiconcurremment avec la garde nat ionale seront chargées de mainten ir et de faire respecter

tous les citoyens quels qu' ils soient. » Pézenas connaît à nouveau l'état de siège et reçoitle 30 mars 1850 une garnison permanente de 150 hommes.

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En décembre 1851, lors de la révolte de Pézenas, les gros propriétaires constituent unemilice sous les ordres de M. LE NOEL, capitaine au 16ème de ligne en congé; inutile dedire que cette garde n'avait rien de légal (24).

La dernière réorganisation de la garde nationale se fait en 1870, d'abord à la demandedu préfet représentant l'autor ité impériale, puis le 6 décembre lorsque le maire fait unappel à ses concitoyens :

« Dans les circonstances douloureuses que nous traversons tout Français est soldat etdoit, dans la mesure de ses forces, concourir à la défense de la Patrie, c'est un devoir sa­cré.

L'ennem i foule le sol de la France, il faut le forcer à repasser nos frontières si nousvoulons asseo ir la République sur des bases solides et durables.

Mont rons lui dans une attitude ferme et résolue. Ainsi, les membres de la commissionmunicipale invitent tous les citoyens propres à entrer dans les cadres de la garde natio­nale sédenta ire à venir se fa ire inscr ire sur un registre qui sera ouvert dès demain à lamair ie.

La même comm ission fa it un appel tout particulier aux anciens militaires et les inviteà se rendre aujourd'hui à deux heures dans la cour de l'hôtel de la mairie ».

Un bataillon est organisé qui ne semble avoir eu aucun rôle actif.

Pour jouer les gardiens de l'o rdre, il faut plus que du temps, il faut des loisirs; aussi lagarde piscénoise n'a-t-elle existé, que de façon intermittente et sous l'empire de .gravesnécessités. Dès que le calme est revenu , elle a cessé son service et le système des rempla­cements, ce vice initial, a été poussé dans ses dernières conséquences logiques : la créationd'un corps de quatre gardes de nu it chargés, par procuration, de veiller sur le repos deleurs concitoyens. La police municipale est par là l'héritière de la garde nationale.

Claude ACHARD .

Professeur au Lycée de PËZENAS

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Georges S IX

A lber t SOBO UL

SOURCES

ARCHIVES MUNICIPALES

Règlem ent et c orresp o nd a nce pou r l'é ta b lissemen t d'une patrouille b ourge oi se 1770 - 17 8 5.

Cllhi ers des d él ïb ératt ons d u conseil m u nici p al 178 8 . 18 71 .

Ca h ie r d es délibérat ions d e la ga rde nat ionale 2 1 mai 1790 - 1 1 n o ve m bre 1791.

Correspondance municipale 17 8 9 .

Devis des fêtes données à Pézenas de 1790 à 1815.

Pièc es c o m pta b les concerna n t la ga rde na t io n a le pendan t la Révolu t ion.

Cor resoo ndanca du majo r d e JUVENEL 9 rn a rs 18 14 · 9 avril 18 16 .

Ëta t des amend es pour avo ir ma nq ué un se rv ice de la garde : q ue lques indications pour 17 8 9 .

. 14 m a rs 1792 au 19 d éc embre 17 9 5 • 6 se p t embre 1799 a u 17 fév rier 1800.

S it ua tlon d e la ga rde nationa le e n 18 3 1.

Cahier de situat io n d e l' a rm e m e n t 1831 • 1838.

ARCHIVES DËPARTEMENTALES

J e sa isis Ic i " occasion de remerci e r Mo nsi eu r Pie r re J o u ve, a rc hi vi st e , pou r sa patience e t ses

co nsei ls.

Sér ie 2L 2 0 1 1 à 2017. 2L 4198. 2L 4420.

Sér ie 4R 1 à 5 . 4R 236 . 4R 242. 4R 262.

OUVRAGES GËNËRAUX

Les so ldats de l'an Il . Paris· 1969.

Dic t io nnai re b iog rap h ique des générau x et amirau x d e la R évolution e t

de I· Em pl re . Par is v 1930.

LIENHART ET HUMBERT : Les uniform es de l' A rmée f ra n çai se. Tome IV . pp. 1 à 63.

Leipzig. 1898.

Pierre CARON : Correspondance des calendr iers républ ica in e t grégorien. Par is 1905.

La Gazette off ic ielle ou Mon iteur Universel.

OUVRAGE SUR PËZENAS :

Gu illau me LAU R 1BEL : Pézenas et le cou p d 'éta t de Lou is-Napoléon-Bonaparte - décemb re 18 5 1.

P éze rias > 19 6 0.

NOTES

1) Décret du 17 décembre 1813, a rt ic le 7.

2 ) Lo i su r la garde nationale parue al moniteu r du 25 ma rs 1831 , article 1er.

3 ) Les Provençaux ava ient mauvaise réputation à cause des t roubles survenus dans leu r provi nc e

au pr intemps . 1789.

4 ) Jugemen t des off ic iers mun icipaux sur Joseph DE LORT, le 12 octobre 1793 : « Prononcé pour la

Révolution et d istingu é par son zèle à remplir le devoir d u bon c itoyen ». M . de STEINAUER es t

éga lem e n t ju gé: « Vieillard respectable , très prononcé pou r la Révolutio n »,

5 ) Les vé té ra ns deva ien t être âgés de p lus de so ixante ans.

6 ) Au 1er ju illet 1792, Pézenas est estimé avoir 8.000 âmes. Un autre document du 10 ja nvi e r 1794

, EJ1 dénombre 7.013 dont 2.369 ont le d ro it de vote r, en y comprena n t le s volonta ires qu i sont aux

armées.

7) Un f usi l de dragon, modèle 1777, gar n i de cu ivre, conservé dans la réserve du Musée Vul liod

Salrrt-Gerrnain, pourrait provenir de ce lot.

8) Le ré gim e des amendes su it le coû t de la vie : 2 liv res 6 den iers e n 179.2,5 livres en 179.3, J 6îiv res e n

mars 1795, 100 livres fi n 1795, 1 f ra nc 50 centimes en 1799, 2 francs 25 centimes en 1800. Leu r

montant se rt à payer quelques dépenses comme la réparation des armes, "entretien du corps de

ga rde etc•..

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9 ) Lepelle t le r de Sain t- Fa rgeau ava it voté pou r la mort au p rocès de Lo u is XVI ; son exemple aura it

e ntralné d e nombreux hé sit ants, on pu t le ten ir pour respo nsa b le de l'exécut ion du ro i. Il fut assas­

siné p a r un ro y a liste, Pâ r is , a nc ie n ga rde du c o rps, le 2 0 jan v ier 1793.

10) Décision de form er près de Pe r is u n cam p de 20.000 gardes na ti o nau x d iis dëpartem énts 18 ju in ,

179 2) . Cétte décisi on qui d eva it amene r près de la ca pi t al e des v o lo n t a ir es purs et du rs , fu t repous­

Sée pa r le ro i.

111 Anne Pierre , m arqu is de Montesqu ie u-Fe ze nsac . (1739-1798). Du 20 ma l 17 91 au 29 oc tob re ,

lieutenant-gé néral c omma ndant de la 9ème d ivis io n militaire qu i comprend al o rs l'Ave yro n,

l' Ar d èche, laLoz ère, le Gard, l'Hérault et le Tarn. Du 13 av r il 1792 au 27 aoü t, commandant en

c hef de l' a rm ée du Mid i.

12 ) La comp agn ie de cent volontaires a été versée au 2 e ba t a illo n d es gardes n at ion aux vol ontaires

d e l'Hérault. L'express ion « d és ign és par le so rt » In d iq ue bien que si le s premières levé es f urent

spon tanées, les su iva n t es ne deva ie nt rien à l' enth o u sia sm e.

13) La Conve n t io n av ait déclaré la guerre au ro i d'Espagne le 7 mars 1793, d'ot.. ces levées successives ;

les dernières deva ient se faire parmi les h ommes « non compris dan s la ga rde nati onale », la Con­

vention voula it Aa r cette mesure év iter de dégarnir les vill es des élém e nts rév ol uti o n na ires act if s.

Dans le cas de Pézenas, une pareille mesure ne pouvait a vo ir a ucun effet, tou s les cito yens étant

inscr it dans la garde nationale.

14) Malgré son ti t re il s'agit d 'un chant ré voluti onnaire, le m ot Em p ire y est pr is dans le se n s d' Etat.

Paroles de Boy, musique tirée d e ~E!!'.!"_d_~'~~tl.. o pé r a d e Dala y rac (179 1). E n v o ic i les paroles

d o nt o n p eu t trouver cur ieux q u 'elles ai e nt é t é c o n servé es sous Nap o léo n 1er .

Veill ons au sa lut de l' Em pi re

Veill ons au maint ien de n o s dro its

Si le desp otisme c onsp ire

Conspirons la perte des ro is

Liberté 1 Libe rté 1

Que tout morte l te rende hommage.

Tyrans trem b le z ,

Vous allez exp ie r vos f o rf ait s

Plutôt la mort que l'esclavage,

C'est la dev ise des F ra n çai s.

Du sa lu t de notre pa t r ie

Dépend cel ui de l' un ivers,

S i ja m a is elle est asservi e

Tous les p e u pl es sont da ns les fer s.

Liberté 1 Liberté 1 etc••

Ennemis de la ty ra nn ie ,

Paraissez donc , arme z vos bra s

Du f o n d de l'E uro pe av ilie

Ma rc h ez avec n ou s au co m bat

Liberté 1 Li berté 1 e tc • •.

15 ) Alex andre Paul Gu ér in de Chateauneuf-Rand on , merquls d e Joyeuse (17157 -1 8 27 ) , Mo ntBg nerd , a

voté la mort sans appel n i su rs is au procès d e Louis XVI ,

E n m issi o n dans la 9l!me d iv isio n m ilitaire pour rép rimer les m ouvements c on trs-r évolu t lnnnalres

du 22 oc tobre au 22 novemb re 1793 . En m ission au x armées d es Pyrénées Occ identales et

Orientales pour j'embrigadement des troupes du 5 f é vr ier a u 19 avril 17 9 4 . Comm andant les 9 l!m e

et 10ème d ivis ions m ilitaires à Aubenas du 23 ja n vier au 26 septembre 17 96 .

16 ) La colonne mobile doit c om p re nd re les membres les p lu s robustes d e la garde nationale, c 'est à

d ire les hommes de 20 à 4 0 ans.

17 ) Le Réve il du Peuple : paroles d e Sou r igul!re, mus ique de Gaveaux, acteur du théâtre Feydeau;"

chanté pour la prem ière f oi s le 19 janv ie r 1795, à la ré u ni o n d écadaire d e la section Guillaume Tell.

Ce chant f u t immédiate m e n t adop té pa r la je u n esse d orée c omme une anti-M arse illa ise. En 'vo ic i

quelques c o u p le ts:

Peuple frança is, peuple de fr~res,

Peux-tu vo ir , sans frémir d'horreur ,

Le c rime arborer les bannières

Du carnage et d e la ter reu r 7

Tu souffres qu'une horde atroce,

Et d 'assassins et de bri gands,

Sou ille par son souff le fér oce

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Le te r ri t oire des vivants•••

Ah 1 qu' ils pé r isse nt ces infâmes ,

Et ces égorge urs dé vo ra nts,

Qu i porten t au f o nd de leurs âmes

Le crim e et l' am o u r des tyrans.

Mânes plaintifs de l'i nn oce nce,

Apaisez-vous dans vos tombeaux

Le jo ur t ar dif de la ve ngeance

Fait en f in pâ li r vos bourreaux.Voyez déjà comme ils fr émissent

Ils n' ose nt fuir, les scé lé ra ts,

Les traces du sang qu ' ils vom issent

Dédieraient b ien t ô t leurs pas.

Ou i, nous juro ns sur votre tom be,

Par no t re pays malheu reux ,

De ne fai re qu'une hécatombe

De ces cannibales affreux. , •

Les royalistes cherchAren t à im po ser le Réveil du Peuple pour fai re disparal tre la Marse illa ise. Il

fallu t le décret du 26 Jui llet 1795, qu i in t e rd it aux musiqu es m ilita ires de joue r le Réve il du Peup le,

pour ordonner aux gardes montantes de ne jo u e r que la Ma rse illa ise,

18) Cahier des délibéra t ions m u nlclpa les , 24 av ril 1808 ;

« L'unifo rme de ce tte garde se ra composé d'u n ha bit vert avec les pa remen t s e t les revers au ch o ix

du maire ; le rest e de l'habill em ent se ra égal ement au choix du maire a insi que l'a rm em e nt et l'Ins­

t ru ctio n aux évo lutio ns mil ita ire s »,

19) A rticle 2 de ce déc re t.

20) L'habillement, équipement et armement d'u n ga rd e na ti o na l se m o nte à 17 4 fr ancs soit env iron

1.000 fr a ncs 19 72. C'est peu p our un ho m m e q u i jouit de l' éq u iva le nt d e 7 0 .0 0 0 fr a ncs pa r an.

21 ) L'Hérau lt a fou rn i, pa r d éc re t d u 13 m ars 1812, 888 h ommes c onstituant la 28Am e c oh o rte d e

gardes na tiona les. En 181 3 , pa r décret d u 3 avril , 1.8 0 0 h ommes, touj ours de la garde na t iona le,

son t m is en ac t iv ité ; Ils deva ien t co ntribu er à la défense des chantier s de T oulon.

22) Arrêté préfec to ra l sig né Auberno n, par.2, a rti c le 6 , q u i précise que Pézenas ava n t déjà une garde

nationale sédenta ire n' au ra qu'à m ai n t enir les h omm es en serv ice.

23) Les fu sils so n t de divers modèles : 177 7, a n 1X, 181 6 , 18 22. Le plu s grand n om br e é ta nt d u mod è­

le 1816.

ANNEXES

1. - UNIFORMES

. En 17 9 0, les compa gnies ne se d istinguent que p ar le pompon de leu r chapeau. La 1ère com pag nie

porte un pompo n b lanc ; la 2Ame, vert ; la 3 ême, noir ; la 4Ame, b leu , la Sème, lilas; la 6ême, jau ne;

la 7ème, rouge ; la compagnie des vétérans n'a pas d 'Ins igne part icu lie r. Chaque escouade à l' Intéri eu r

des c om pa gni es do it mod if ier ces c oul eurs de base ; nou s savons pa r exemple que la 3Ame escouade de

la 3 ème compagnie porte u n pompon b lanc et noir.

La même année, o n commence à porte r l' u n ifo rm e prescrit par le d éc re t du 23 ju illet :

« L'Assemb lée nationa le, ap rès avoir e n te nd u son com ité de Constitution, su r l' u niform e à don ne r

au x ga rdes nationales du royaume, a décrété et décrllte :

1. Q u' il n'y au ra q u ' u n seu l et même un iforme p our t o u t es les gardes nationales du royaume, et qu 'en

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conséquence, tous les citoyens f ra nçai s adm is dans les gardes nationales, ne pourront porter d'autre

u nif orm e qu e celu i qu i va être prescri t.

!:! ~I::?!.t bl eu de ro i, doublure blanche, parements et revers écarlates, et passepoil blanc, collet blanc,

et passepoil écar la te , épaulette jau ne ou en or, la manche ouverte à trois petits boutons, avec passe­

po il rou ge; sur le bou ton se ra insc r it : D ISTRICT DE • ••• • • Les retroussis de l' ha b it écarlates, sur

l'un des retroussis il se ra éc rit en lettres jaunes ou o r, ce mot : CONSTITUTION ; et su r l' autre re­

tr ou ssis, ce m ot: LIBE RTE ; v!l~t.!~!...=-ul~!!,_b lanches.

2. Que les gar des nationales qui ont adopté un au t re un iforme q ue ce lu i qui es t prescrit ci-dessus, ne

pou rro nt cont inuer de le porter q ue 'ju squ'au 14 juillet prochain, jo u r an nive rsaire de la Fédérat ion.

3. Qu e les ga rdes nationales des lieux où il n' y ava it poin t e ncore d 'uniforme établi, et qu i en ont u n

pour assister à la Fédération, pourront éga lement le porter, ma is se u lement ju sq u'au 14 juillet procha in ,

jour auq uel t o u teslles gardes nationales d u royau me porteront le même u nif o rme »,

L'uniforme p orté à Péz enas différait d e celu i décrit ici par les retrou ssis q u i étaient b lancs à passe­

poil rou ge••• qu and il a été porté. Les o rnement s de re t ro u ssis (d 'apr ès natu rel sont ro uges, brodés e n

soie jaune ; sur l'écusson LIBE RT E, la lame de l'épée est brodée en soi e blanche,

21 septembre 1790 : « L'Assemblée nationale dé c rê t e :

1. Qu e le b outon uniform e des garde s national es de F rance sera conf orme à l' em preinte annexée au

présent décret, p o rtent u ne co u ronne civique au mil ieu de laquelle so ht les d it s mot s : LA LO 1 ET LE

ROI , avec le nom d u district en entourage entre la c ouronne et le c ordo n de ce b ou t on.

2. Que dans le distr ict où il y a plusieurs sec t io ns, ell es seront dist ingu ées par un nu m ér o placé à la su i­

te du nom du di strict.

3. Que l'unifo rmité ne sera p oint détruite, quelle q u e so it la qua lité du bout o n : doré su r b oi s, su r­

d oré sur os, sur m oule de cui vr e ou matrice ; chaque citoy en rest a n t maltre de choi sir la q ua lité q u i lui

conviendra le m ieux »,

Les décrets des 20 jui lle t et 29 se ptem bre 1791 , rat ifiés par l' Assem b lée le 14 octobre 1791,

prescr ivent u n uniforme légêrement diffé re nt :

« L"m iforrT'e n ~t; :>ra l sera le même p our tous les Fr ançais en état d e serv ice ; les sign es d istin ctifs

seront les mêmes que dans les troupes de ligne. Il sera définitivement réglé ainsi q u ' il su it: hab it bleu

de roi, passepo ilé d'écarlate, doublure blanche, parements et co llet écarlates, avec pa ssepoil éc a rlate,

revers blancs e t passepo il écar late, m a nches ouvertes à t ro is petits boutons, poches en d eho rs à trois

pointes et tro is boutons, avec passepoil ro u ge ; le bouton tel qu'il est prescr it par le d éc ret du 21

septembre 1790, l'agrafe des re t ro u ssis éc ar late, veste e t culotte blanches.

C'est dans un u nif or me à peu près semb lab le que les re présenta nts d e Pézenas so nt partis a ss ister

au x cérémon ies du Sacre. On leu r ava it demandé d e surcroit de se mun ir d e deux p a ires d e gu êtres,

l' une noire, l'au tr e blanche.

Décret du 14 ma rs 1812.

« T itre VII

Article 30. L:uniforme des gardes nationa les compo sant les compagnies de fu sili ers et la compa gnie du

dépôt de chaque cohorte, sera le même que celui qu i a été déterminé pour l' infanterie d e ligne par

notre décret du 19 ja nvier 1812. Les boutons ser ont de métal blanc, timbrés d ' u n aigle, avec ces m ots :

PREMIER BAN DE LA GARDE NATIONALE »,

Il s' a git là de l' unifo rme, de la garde nationa le m o bili sée, les gardes natio nales sédentaires deva ient

porter le m ême, du moins les gardes -qu i pou va ient en fai re la dépense. D'après le d éc ret p réc it é l'uni­

fo rm e se dé c rit a insi : Hab it-veste b leu, co llet rouge à p assepo il bleu, parement rougè à passep oi l

rouge . Panta lon blanc, dem i-guêtres no ires à boutons de cu ivre.

Le 10 av ri l 1814, le jou r même de ,' abdi ca ti o n de l'Empereu r, de J uve ne l écrivait au ma ire de

Pézenas : « D'après les rappo rts qu'on ni'a rem is il ré sulte qu e 169 grenad iers o nt des fu sils de cha sse,

aucun n 'a de gibe rn e attendu qu ' il est impossible de se pr oc u rer ce t ar ticl e à Pézenas, p lusieu rs o n t

leurs habits tout pr ê t s à l'excep tion des boutons à l'a igle qu'on n'a pu se p ro cu re r, je désirerai s que

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M. le Préfet veuille bien autoriser les grenadiers à mettre des boutons blancs un is ou à la hussarde, pa r

ce moyen l'habillement serait plus tÔt confectionné, la plupart ont leur chapeau »,

La première Restauration change peu de choses à cet uniforme. Naturellement la cocarde devient

blanche. Porte-agrafe des retroussis écarlate avec grenade brodée en blanc ou argent. En théorie le bou­

ton doit porter une fleur de lys entourée de ces mots: GARDE NATIONALE.

Une circulaire aux préfets du 1 er mars 1815 suggère l' ad o p ti o n d'un casque en cuir vernis « auquel

on donnerait la couleur et l'éclat du métal blanc )} et dont le modèle serait pris dans la Maison du Roi .

Cette mesure n'aurait touché que les départements du Mid i, le bonnet à poil n'y étant guère conseill é

à cause du climat. A Pézenas, les gardes conservent le chapeau.

Aux Cant-Jours on reprend la cocarde tricolore : bleue au centre, rouge, blanc à l'extérieur.

Les trois couleurs apparaissent avec trop d'évidence sur les habits-vestes, la Seconde Restauration

ordonne que les revers deviennent bleus.

Sous Louis-Philippe, 70 grenadiers environ font confectionner leur un iforme. Vraisemb lab lem en t et

sans aucune certitude: Habit bleu, collet écarlate, revers bleu à passepoi l éc arlate, parem e nt éca r late ,

patte de parement blanche à passepoil écarlate, passepoil figu rant les poches écar la t e, re tr o u ss is en

drap écarlate ornés de grenades blanches. Boutons de métal blanc portant une grenade au mi lieu, et

autour la légende: Liberté, Ordre Public. Bride d'épau lettes en drap rouge doublé de bleu. Epau lettes

à corps et franges écarlates, doublées de bleu. Pantalon de toile blanche, guêtres blanches. En hi ve r ,

pantalon de drap bleu. Les gardes de Sète ont porté le schakos, nous ne savons pas s'il en fut de m ême

à Pézenas.

La gravure que nous reproduisons a été envoyée pa r le Min istère de la Guerre au préfet de Mont­

pellier, on ne peut nier son pittoresque qui la isse des doutes quant, à son app licat ion :

Blouse en toile de chanvre ou de lin, bleue. Collet en serge rouge, à la base galon en laine rouge. Pas­

sants d 'épaulettes rouges. Parement bleu à liseré rOlge. Epaulettes ro u ges pou r les grenadiers ; corps

vert, tournante et franges rouges pour les chasseurs. Ceinture au x tro is couleu rs, le rouge en haut.

Schakos noir tresse supér ieure rouge. Cocarde en fer blanc peint, bleu au centre, blanc, rouge à l' e x t é­

rieur . Plaque en fer blanc, jugulaires de même. Visière en cuir vernis, dessous vert. Pompon en laine

rouge avec flamme de laine bleue et blanche, serrée par un anneau de laine rouge. Porte-g iberne et

baudrier de sabre en buffle uni , giberne en cuir noir ci ré, Napoléon avait lui aussi essayé d'imposer

aux gardes nationaux de 1814 et 1815 « l'habit gaulois ou blouse bleue », certaines unités des

gardes l'avaient effectivement porté.

II. DRAPEAUX

La première bannière de la milice bourgeo ise portait la devise : PRO LARIUM TUTELA, nous

n'avons rien trouvé concernant les couleurs de cet emblème. En août 1790 la garde nationale de

Pézenas offre un drapeau à celle de Montpellier et en reçoit un en échange, le 2 octobre de la même

année, ; tout ce qu'on en peut dire c'est qu'il n'était pas aux trois couleurs. Le premier drapeau au x

couleurs nationales est offert par M. de Steinauer au mois de juillet 1791, il portait « ce cri redou­

table» : LA LIBERTË OU LA MORT; en cela il devançait le décret du 29 septembre qui prescrit

(Section Il • Art. 27) : « Les d rapeaux des gardes nationales seront au x trois couleurs et porteront ces

mots : LE PEUPLE FRANCAIS ; et ces autres mots: LA LlBERTË OU LA MORT », Chaque comps­

gnie a dû posséder également un fanion.

Sous l'Empire, i l n'existe plus qu'un drapeau par département, ains i que nous l'apprend un arrêté

pr ,éfectoral du 25 fructidor en XII (12 septembre 1804) : « Le 9 vendémiaire (1er octobre) le pr éfet

remettra au détachement assemblé un drapeau semblable à ceux des troupes de ligne avec cette inscrip­

tion : GARDE NATIONALE DU DËPARTEMENT DE L'HËRAULT », Il s'agit d'un drapeau modèle

1804.

Nous avons connaissance de l'existence d'un drapeau sous la Restau ration , M. de Juvenel le remet

à M. de Plantavit lorsqu'il lui passe le commandement en Juin 1816.

Le drapeau que nous reproduisons pour 1830 est d'un modèle général , La hampe doit mesurer

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offi cier I79 )

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m Ajo r IllIS .

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2;43 mètres .en bois peint en bleu, garnie de cu ivre à son ex trém ité Infé rieu re; la lance, de 29,7 cen t i­

mètres es t e n cu ivre doré à l' o r m o ul u; la cou ronne dest inée à recevoir la cravate es t auss i en cu iv re

doré, L' étoffe, de 1,624 rn, en lar geur e t 1,190 rn, en ha u t eur, est composée de trois bandes de sole

(G ro s de Tou rs ) le b leu t e nant à la ham p e. F ra nges argen t . Le ttres pein tes en o r. Cravate de 1,461 m .

su r 0 ,541 m . en soie (G ro s de Naples), tri c o lore , avec fr a nge en argent, partie à to rsade et pa rtie à

gra ine, m ontée sur un ga lon d 'argent.

III. - BUDGET

178 9 : 3 7 0 livres (1 ) 1807 à 18 14 15 0 fra ncs pa r an

1790 : 1.225 181 5 250

17 9 1 1.3 9 0 1816 250

1792 11.439 (2) 1817 1.550 (5)

1793 1.3 06 18 18 1.100 (6)

179 4 1.537 18 19 1.050 (7 )

179 5 30.490 (3) 1820 400 (8 )

1796 749 1821 250

1797 400 1822 250

1798 461 f rancs (4 ) 1823 150

1799 1.070 1824 200

1800 642 18 25 à 18 3 1 100 par an

1801 433 18 3 2 2 .000 (9)

1802 547 1833 à 1835 200 pa r a n

18 03 400 1836 à 18 5 0 10 0 par an

18 0 4 5 0 0 18 51 à 18 6 9 50 par an

18 05 200 18 7 0 2.690 (1 0)

18 06 200

1) L'essentie l du bud get est consti tué pa r l'achat d e b ois de chauffage et de cha nd elles pou r le

corp s de ga rde.

2) Rembol.:rsement d e l'emprunt c ontracté pou r l' achat de fus ils.

3) Le budge t n' est si gl evé ce tte a nn ée-I à q u 'à cau se de la dépréc ia t ion des ass ignats. On passe de

l' ind ice 100 en 1790 à l'i ndice 580 en janv ier 17 95, 720 en m ar s, 900 e n avrll .et 5 .340 e n nov em!

b re ,

4 ) Le fr anc, à peu près identique à la livre e n départ (1 fr anc : 1 livre 3 den ie rs ) : est deve n u l'unité

m onétaire pa r dé c re t d u 15 aoü t 1795, cependant le budget reste en livr es ju sq u'lm 17 9 8.

5) En 1817 s' ajou te n t au x fr ais ha bitue ls : la solde d a ci nq t arn b o u rs.T eur hab ille me n t , l'en tre ti en d e

leurs caisses et des arm es, les frais de bureau .

6) L' adjoint'maj or reçoit une indemnité d e 400 francs, il en est de m ême l' année suiva nte .

7 ) Les tambou rs son t payés 2 0 franc s chacu n et non plu s 60. « Cette somme es t suffisante atte ndu le

peu d ' em p lo i des tam bours dans les services q u'ils so nt chargés de faire pou r la ga rd e nationale »,

8 ) Supp res sion d e l'I ndem n ité d e "adjoint-maj or, compression des autres dé p enses.

9 ) « Entretien des armes, des ca isses de tambou rs et t o u t es au t res dépenses qu i se ront nécess iares à la

ga rde nationale d'après le règlement qui sera fa it d e son budget »,

10 ) La solde de l' ad ju da n t sou s-officier et du cap it a ine adjudant.major est payée pa r la commune. Les

instru c t eurs so n t payés u n f ranc c inquante par journée de présence. L'habillement de la musique

est ju gé « un luxe inu ti le », ce qui se comprend aisément.

IV. - PROFESSIONS DES GARDES NATI ONAUX

Nous p ossédons t ro is list es, la p remière de 1792 comporte 1.632 noms et donne les professions

de 1.254 ind ivid u s. La seconde de 1814 comporte 300 noms, la p rofession de chacun es t indi q u ée. La

dernière de 1830 ou 1831 comporte 556 noms, les profess ions sont ind iq u ées pour 458 d 'entre eux.

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1792 1814 1831 1792 1814 1831

cordonni ers. _ .

cu isin iers • . • • • • • • • • • • • • • • • • • •

cri bl eu rs ••• 0 • •• • • • • •• • • •• 0 ' ·

imprimeu rs

9

2

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9

1

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50

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9

.... .. 1garçons cord iers • ••• • ••

ho mmes de loi • • . • .•••• • ••• •

horlogers • • . . • •. • • • • • . • . . ; •

hôteliers, aubergistes • • • • . • .•• •

hu issiers • •

garçons c or d o n ni e rs • • • • •• • • . • • • •

cou rtiers • • • • • .. • • •• • . • • 0 0 ••••

co u t eli ers • • • • •• • •• •• ••• • ••• .

cu It ivat eu rs • • • • •. : ••• •• • •• •• ••

débitants de tabac.•• •• •.• •••••. .

défenseu r off ic ieux • • • .••• .•• •••

dégra isseu r •• . •• • • •• •• •• • •• •

dessinateur • ••• ••••.• •• ••• •.

di recteu r de poste ••• •• •• • ••••

ingé ni eur •• • ••••••••••. ••.•

insti tu teur s •••. • •••.. •••• ••

jardiniers • • • • ••• • •• • • •• • •• •

ga rçons ja rdi n ie rs •• •.•. ••• •••

va lets ja rd in iers ••• • • • • ••• .• • ,

jo u eur d e f ifr e . •••• • .••.• • . .

jo u rnali er s • •.••• . • ••••.•• ••\

drogu istes •.• •• ••• •• • •••••• .

ecclésiastiques ••••• ••••••. •••

ém ondeurs • • •• • • • • •• ••• • •• •

anc ien e nt reposeu r de tabac • • •••

ent rep re neu r • • • •• • • • •• •• . • ••

épic iers • • • • • •• • . ..•• •• • •••

étudiantS ••••• •••••••• •••••

fac t eu r; d e d iligences •• • • • •• •••

factu r ie rs .• •• • .• •• • • • • . •• ••

fa br ica nts • •• • .• • ••• • • •• ••••

fa bricant de bi lla rd s ••• • .• • . •• .

fa bricants d ' ea u de v ie • . • • •. • ••

fa b ricant de ce nd res gravelées • •••

fabr ican t de vert de gr is •• • •• •• •

fabrican t de chandelles •• • •••• • •

faï encier •• ••• • •• ••• •• 0 • • ••

fai seurs d e bas ••• • • • .

faiseur de pan iers • • •••

fai seu r d e pe ignes • • • • • •• •.

fer bl a n ti ers .

fl euriste. • • • . • • • • • • • • • •• • •

fo ndeu rs •• . • • . • • • • • • • . • • • •

fourgo nniers • . .• . •• • ••. •• • • •

fourniers • •• . • • • • • • . • • • • • • •

f ri pi er ••.• •• ••• • . ••• • • •• ••

garde messier (c ham p êt re ) •• •• • •

géomètre •. • .•. • • .••• ••• •••

gramm airiens .• ••• : ••.•• • • • •

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2

2

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1

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7

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com missionnaires •• • • • •••• • ••••

cord iers ••• • • .. •••• •••• • •• ••• j

ga rço ns bou rre lie rs • • •• •• • . • • •

bouvie rs •• • • •.••••••• •• • ••

b rasseu r • . • • • • • • •• • • • •

brid iers • • • • • • . • • • •_ ••

garçons b r id iers •• • •• • •• • • • ••

briquet ie r . • • • • • . • . .• • • • •••

bu ra listes • •• •••• • • •• •••.•••

cabaret iers • • • . . . •• • • • ••• •••

cafet ie rs .•••• • • • • • •• ••• •••

garço n ca fetier • • • • . • •••• • • • •

capi taine en non-acti vi té •• •• • ••

car releu r • ••• ••••.• ••.•••• •

carto nn ier • • • • • • • • • • • • • • • • •

chapelie rs • • • . . • • • • • • • • • • • •

ga rçon chapelie r ..• ••• ••• ••••

charcutiers •• ••• ••• . . • . • • •• •

charretiers .• ••• ••• •• •••• •••

garçons charrons • •• • • •• • • • • • .

ch au dronn iers •••. •..•• ••. . .•

ch im iste • •• •• • • • •• • • • . ••••

ch irurgiens • • • • • • • •• • • . • • • • .

gar çon ch iru rg ien ••••• . .••• ••

cir ier • •• . • . .•• .•• • . . • • • ••

c lerc t onsu ré •• • • • ••. • • • • •• •

coiffeu r •••• • • • •• • • • • • • • •

charrons • • • • •• • • •• . • • •• • • •

ap oth ica ires ou pharmac iens• • ••• j

a rbo ris t es . • . . • • • • • • • • • • • • • •

arm ur iers ••.. •••• . • •• ••••• .

bou rrel ier s • •• •• .•••• . ••• • ••

commerçants •• • •• •.• • • •• • •

comm is •• • • • •• • •• • • •• ••• • .

com missai.res chargeu rs . •.•• • • •

cond ucteur de t ravaux à l' ar mée • .

conducteu r de travau x des Ponts e t

Chaussées • ••..• •. • ,

contrô leur des contributions • • • •••

conf iseu rs .. .... ........... ...

arpen te u rs • • •••• •• • •• •• • • • •

ar t istes•• •. . . . • • . . • • . • . • . • •

avoca ts . . •• • . . . . .. •• • .

b ijo ut ie rs • • • .• . • • • • • • •

b la t ie rs • • • •• . • • • . .•• . .•

bo rd eu rs • • • . . • • • • • • . •• •

ga rço ns bordeu rs • •• • • • • • •• • • •

bouchers •• ••• ••••• . •••• • • •

bau langers . . . . ... . .... . . . • • •

app re nt i bou lanqer ••• •

ga rçons bou lan ger s ••••

bou rgeo is .

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labour eurs 2 3 prêtre s, curé 12

lai ti er p rop r ié t a ires 21 46

laveu rs : 4 ram oneur

laveurs d e laine 3 rége nts d u Co llège 2 5

libr ai re re lieu r . ~lo ge u r rent iers 4

m -;ons 29 5 17 reve nd eurs 3 3 6

ga rçons maçons ro ul ie rs 8 3

ma î tre Il danser ' "salpêtrlers ..

m alt re de mu sique sa peur

maq u igno n savet ier s 5

marbriers 2 ga rçons savetier s 2

m arc han ds 56 19 22 savon niers

comm is m arch ands 20 2 ga rço n savonn ier ' ,'

m archands de cu ir 2 scieu rs d e lo ng 2

ma réchaux·ferr an t s 14 2 scu lp t eu rs 3

matelassiers secréta ire greffier

m édec ins, praticiens .. 3 5 1 1 se ll ie rs 4

ménagers 9 serru ri ers 15 6 6

mé né tr ie r ga rçons serru ri ers 2

m enu isiers 24 10 1 1 ta illa nd ie r

ga rço ns m enui siers 3 ta illeu rs d e p ierres 3

me rc iers 5 ta illeu rs d 'ha b it s 19 5 9

m esur eur garçons t ailleurs

m eu nier ta lon n ier

anc ien m eu nier ... tambour de v ill e

muletiers 3 tanneu rs 3 6 30 18 ( 1)né goc iants 36 2 7 tanneu rs 23 8ga rço nsco mm is négociants 3 2 tapissie rnota ires 7 2 te in tu r iers

o ff ic ie rs munic ipaux 6 t isserands 27 8 5d e l' O ra t o ire 1 1 ga rço ns ti sse ra nd s 3o rfè vres .. 9 5 tondeu rspa ingossie rs 2 2 tonnel ie rs 24 8 17' "pâ t iss ie rs 4 3 4 ga rçons tonneli ers 1ga rço ns pât iss iers tourneu rs su r bois 12 3 3

pa ve u rs 4 t raceu r

pe in tre traf iqu ants 5

pelligantie r tra iteu rs 2

percepteur ., trava illeurs 229

perruqu iers 31 10 10 tu ilie rs 3 3

peseu rs va le t

p latr ie rs 28 10 6 vannier

port ef a ix 12 vété r ina ire

po t iers d'étain 8 vitr iers 6 3 6

po t ie rs de terre .- 3 4 2 ga rço n v it r ie r

porteu r vo itu r iers , . 8

La list e de 1814 donne également la date de na issance des ga rdes na­

tionaux, La moyenne d'âge est de 35 ans, On tr o u ve :

1 homme de moins de 20 ans

79 hommes de 20 Il 30 ans

90 hommes de 30 Il 40 ans

128 hommes de 40 Il 50 ans

1 ho m m e de p lus de 60 ans,

1 ) Les mé t ie rs du cu ir sont no m b reux Il Pézenas Il cause des im po rta t io ns

en provenance d'Argentine via Ma rse ille ,

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Année de parution : 1973

AU SOMMAIRE DU VOLUME 1973 n° 2

Jean-Jacques JULLY, Documents de civilisation matérielle de la fin du premier âge du fer dans le Golfe du Lion.

La Factorerie de la Monedière, Bessan (Hérault). La nécropole se St. Julien, Pézenas (Hérault).

Claude ACHARD, Les fastes de la gloire : Milice bourgeoise et garde nationale de Pézenas (1770-1871)

http://www.etudesheraultaises.fr/