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Association culturelle (Loi du 1er juillet 1901) J.O.A. N° 1336 du 07/02/1996
Octobre 2013 Bulletin N° 14
Association des Amis de la Fondation
pour la Mémoire de la Déportation
Délégation de la Marne
Présidente : Hélène Lebrec
9 avenue Bonaparte
51430 TINQUEUX
Tél. : 03-26-61-52-16
Vice-président :
José Guillemin
Tél. : 03-26-36-26-76
Président d’Honneur et
Responsable de la publication :
Jean Constant
Bureau 211
Maison de la Vie Associative
122 bis rue du Barbâtre
51100 REIMS
Courriel : [email protected]
Site internet :
http://www.afmd.asso.fr
Puis cliquer «DT 51»
SOMMAIRE
- Éditorial
- L’AG de l’AFMD nationale
- André Verchuren …
- La pièce « Le convoi des 31000 »...
- Les maquis marnais.
- Le CNRD 2014
- N’oubliez pas nos conférences.
- La conférence en hommage à ...
- Le voyage de mémoire annulé.
- Les projets pour 2013-2014.
- DVD La Résistance dans la Marne.
- Le rosier « Résurrection » …
- Message des déportés.
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ÉDITORIAL
Cette visite n’est pas passée inaperçue dans notre association avec des appréciations très diverses.
Il est possible d’y voir un élément de réconciliation, non par l’oubli mais par la reconnaissance d’une culpabilité.
Le Président n’est pas venu, me semble-t-il, de manière opportuniste pour redorer son image personnelle mais avec sincérité.
Dans son intervention il s’est adressé aux familles des victimes avec émo-tion :
« Je partage votre amertume par rapport au fait que des assassins n’ont pas eu à rendre de comptes. Votre amertume est la mienne, je l’emporte avec moi en Allemagne et je ne resterai pas muet. »
ORADOUR,
VISITE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ALLEMANDE
Pouvons-nous souhaiter que d’autres responsables allemands participent à d’autres cérémonies en France ?
Certainement si la démarche est de connaître sans aveuglement la res-ponsabilité de la grande majorité du peuple allemand, d’enrichir la réflexion pour la paix et contre le fascisme, toujours menaçant.
N’oublions pas non plus que, dès mars 1933, les camps de concentration ont été ouverts pour les antifascistes allemands.
Et gardons en mémoire que des centaines d’ORADOUR ont jalonné la route des armées nazies en Europe de l’Est.
Souvenons-nous aussi que le général LAMMERDING qui commandait la division das REICH à ORADOUR est mort dans son lit en Allemagne sans être inquiété*.
Cette visite nous conforte dans notre action de mémoire et d’information. Et me revient à l’esprit la belle phrase d’Elie WIESEL : « Le bourreau tue toujours deux fois, la seconde par l’oubli. »
J. CONSTANT
* Rappelons que le général Lammerding a été condamné à mort en France, mais que la Répu-
blique Fédérale d’Allemagne a toujours refusé son extradition.
Les deux présidents
encadrant un rescapé
à Oradour,
le 4 septembre 2013.
Photo AFP
2
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’A.F.M.D
Saint-Malo les 8 et 9 juin 2013
C’est dans les locaux de l’École de la Marine marchande, avec une belle vue sur la mer, que la DT 35 accueillait les quelque 150 délégués, parmi lesquels 4 membres de la DT 51, dont notre prési-dente, le secrétaire et moi-même. La première matinée s’ouvrait sur une conférence de Michel Fize, sociologue spécialiste de la jeunesse, qui a relevé les ambiguïtés des discours habituellement tenus sur celle-ci, et la nécessité de s’adresser à elle sans démagogie ni stigmatisation. Un riche débat a suivi, soulignant notamment la qualité d’écoute des jeunes lors des témoignages de déportés. Ensuite Yves Lescure, secrétaire général de la FMD, est revenu sur l’assemblée générale de la FNDIRP, pour corriger les inexacti-tudes de propos qui y avaient été tenus, et rappeler les objectifs de cette Fondation. Il a aussi commenté la mort de Clément Méric pour souligner le danger de la renaissance des groupes d’extrême droite.
Après le déjeuner pris en commun, occasion d’échanges entre délégations, l’après-midi fut consacrée aux travaux des commissions. La commission « Transmission » mit l’accent sur la coopération des DT voisines pour monter des opérations lourdes et coûteuses, celle consacrée à « Histoire et patri-
moine » montra la nécessité de préparer 2015 en poursuivant la collecte de toutes les traces de la Déportation, la commission « Vigilance » revint sur le maintien du 8 mai, les dangers de l’extrême-droite, qui pratique simultanément la violence et l’entrisme. La commission « Communication et développement » a examiné la situation posée par le
départ brusque du rédacteur en chef de Mémoire et Vigilance et engagé la réflexion sur un possible festival du film de la Déportation. Ensuite un point d’histoire sur « L’Ar Zenith », l’ancien courrier de l’île de Sein qui fut le premier navire civil à mettre le cap sur l’Angleterre au lende-main de l’appel du Général de Gaulle : restauré, il est visible à Saint-Malo. Enfin, un professeur d’arts plastiques présenta la fresque réalisée par ses élèves pour illustrer le thème du dernier CNRD, travail qu’il entreprend chaque année et qui est régulièrement primé. Le soir, la DT 35 proposa un spectacle culturel de grande qualité : « Des Mots et des notes pour se souvenir », qui, mêlant musique vocale et instru-mentale, fit aussi entendre avec beaucoup d’émotion des textes de Primo Levi, Charlotte Delbo, Francine Christophe, etc. Le chœur du conservatoire de Saint-Malo et les deux comédiens ont ainsi magnifiquement montré la capacité d’une œuvre culturelle à toucher le cœur et l’esprit des spectateurs. La soirée s’achevait par la cérémonie au Carré du Souvenir où le Chant
des partisans a rythmé l’appel des noms des Malouins morts en déportation.
TOURNÉS VERS L’AVENIR
Le dimanche matin fut consacré à l’assemblée générale : rapport moral, rapport financier et rapport d’orientation furent adoptés à l’unanimité, comme il fut procédé à l’élection des membres du Conseil d’administration où fut recon-duite Hélène Lebrec. De ces différents rapports, il faut retenir qu’après un fléchissement, les adhésions repartent à la
hausse, sans doute après la dissolution de certaines ADIRP. L’acti-vité des DT est inégale, et semble avoir beaucoup de mal à « remonter » au niveau national. Ce dernier, confronté à des pro-blèmes financiers, est engagé dans une politique d’économies, qui ne remet pas en cause ses orientations essentielles, que développa Michèle Gabert, la secrétaire générale : formation des membres des DT, partenariat avec toutes les organisations engagées dans le tra-vail de mémoire, dénonciation de toutes les formes d’exclusion, de répression et de persécution, renforcement de l’AFMD par une « visibilité » accrue. La décision récente de la FNDIRP de surseoir à sa dissolution était à l’arrière-plan de toutes les interventions, et notamment de celles de Robert Créange, président de la FNDIRP, démissionnaire, et de Marie-José Chombart de Lauwe, présidente de la FMD. En respectant ce choix, nous devons montrer que nous défendons les
mêmes valeurs que celles qui ont présidé à la création de la FNDIRP et que nous pouvons accueillir ses membres, quel que soit le sort des ADIRP. La matinée de travail s’est terminée par la réunion du conseil d’administration de l’AFMD nationale au cours de laquelle Serge Chupin fut réélu Président.
Toutes les photos de cet article sont de J.F. Genesseau. D. ROCHE
Michel FIZE lors de
son intervention.
Vos représentants
au congrès de Saint Malo.
Une partie de la
fresque primée au
CNRD 2012.
Une partie des
acteurs « Des Mots
et des notes pour
se souvenir ».
Michèle GABERT,
secrétaire générale
de l’AFMD.
S. CHUPIN, au côté de M.J.
CHOMBART de LAUWE,
fut reconduit dans ses
fonctions de président
de l’AFMD.
3
ANDRÉ VERCHUREN, LE CÉLÈBRE ACCORDÉONISTE,
ÉTAIT UN RÉSISTANT DÉPORTÉ
André Verchuren, le champion du monde d’accordéon, est décédé le 10 juillet 2013, à l’âge de 92 ans.
Qui savait que cet homme du spectacle avait été un résistant déporté à Dachau ?
Il faisait partie, avec ses parents d’origine belge, d’un réseau dont la raison principale était de cacher des parachutistes alliés, puis de procéder à leur évacuation par une filière à travers les pays occupés.
Arrêté en juin 1944, suite à une dénonciation, André Verchuren (son vrai nom était Verschueren), fut torturé par la sinistre gestapo avant d’être transféré au camp de Royallieu, près de Compiègne.
Il partit en déportation par le célèbre « Train de la mort », convoi 7909, qui démarra de Com-piègne-Royallieu, le 2 juillet 1944, et arriva au camp de Dachau, le 5 juillet *.
André Verchuren, matricule 77676, fit chanter la Marseillaise à tous ses camarades du block lors du 14 juillet 1944. Il fut interné pendant treize mois et avait été affecté au sonderkommando du camp.
Libéré en août 1945, il reçut, à son retour de déportation, un diplôme de reconnaissance des États Unis d’Amérique pour services rendus, si-gné de la main d’Eisenhower.
Médaillé militaire, Il avait également reçu les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur (1986), puis ceux d’Officier (1997).
De même, il était Commandeur de l’Ordre National du Mérite depuis 2006.
Un article intitulé « Verchuren le survivant » du magazine Paris Match (numéro 2866 du 22 avril 2004), relata sa déportation que beaucoup d’entre-nous ignoraient.
* Voir notre bulletin N° 11 d’octobre 2012. Source : ADIF 02 J.-F. GENESSEAU
LA PIÈCE « LE CONVOI DES 31000 », RÉCOMPENSÉE, CONTINUE D’ÊTRE
REPRÉSENTÉE
La pièce de théâtre, créée par Gérard THÉVENIN pour notre association, vient de recevoir une belle récompense.
Dans le concours régional de la Fête du Théâtre « Brut de scène », elle a reçu le « PREMIER PRIX » et, à ce titre, participera au Concours National du Festival de théâtre amateur en octobre dans la région de Tours (FESTHÉA).
Un grand bravo à toute l’équipe qui doit cette récompense à un travail rigoureux et à la qualité des ac-teurs, du décorateur et du metteur en scène.
La pièce est constituée de 14 tableaux qui font revivre dix de ces femmes déportées, héroïques et soli-daires, au cours de leur arrestation, de leur déportation et de leur arrivée au camp d’Auschwitz-Birkenau.
Quelques objets plantent les décors. Dix comédiennes et trois comédiens donnent vie aux vingt et un personnages qui vous feront passer par de multiples émotions : crainte, angoisse, soulagement, détresse, admiration.
Toutes les scènes sont inspirées de faits réels.
Les prochaines représentations dans notre département :
- À Fismes, le samedi 12 octobre à 20h30 à « La Spirale »,
- à Bétheny, le lundi 11 novembre à 15h, salle T. Meng,
- à Saint Brice-Courcelles, le samedi 23 novembre à 20h30,
- à Vitry le François, le dimanche 12 janvier à 15h à « La Sala-mandre ».
Pour tous renseignements contactez :
Gérard Thévenin 03 26 02 33 92; Jocelyne Batteux 03 26 85 84 71. J. C.
André Verchuren à son
retour de Dachau.
Photo Site d’André Verchuren
Commerce des parents Verschueren
qui servait de couverture pour
la Résistance.
Photo Site d’André Verchuren
Les comédiennes lors d’un tableau
du « Convoi des 31 000 ».
Photo Danielle Silland
4
LES MAQUIS MARNAIS
La Résistance est souvent associée aux maquis, devenus des symboles de la lutte intérieure contre
l’occupant pendant la Seconde guerre mondiale : maquis du Vercors, maquis du Mont-Mouchet, maquis
de l’Ain, de Bretagne, du sud-ouest …, maquis auxquels ont aussi participé des jeunes Marnais.
Dans la Marne, il n’y a pas eu de grands maquis de ce type, des maquis susceptibles de recevoir, de
ravitailler, d’armer et de former de nombreux combattants. Il est vrai que leur implantation était difficile
dans un département où prédominait un paysage de champs ouverts, où l’armée allemande avait forte-
ment investi les casernes, les camps militaires et les terrains d’aviation et où certains responsables de la
Résistance étaient réticents à l’égard d’une insurrection armée qui, selon eux, risquait de profiter aux
communistes.
Les premiers maquis qui se sont constitués ont eu une activité intermittente, centrée sur l’aide aux pri-
sonniers de guerre évadés et aux aviateurs alliés, sur la réception et le transport de matériel parachuté,
sur la constitution de dépôts d’armes et sur la prise en charge de réfractaires au STO dans des chantiers
forestiers.
Au printemps 1944, et surtout après le débarquement allié du 6 juin 1944 en Normandie, les maquis
ont vu affluer de nombreux patriotes, en particulier des jeunes, soucieux de participer à la phase finale de
la libération de leur département mais dont l’inexpérience, le nombre même, firent courir des risques à la
Résistance, avec parfois une issue tragique comme ce fut le cas au maquis de Champlat soumis, le 28
août 1944, à une attaque meurtrière de la Wehrmacht.
C’est dans l’arrondissement FFI d’Épernay organisé par Pierre Servagnat en 5 secteurs désignés par
les lettres A, B, C, D, E, que les maquis ont été les plus précoces et les plus nombreux.
- Secteur A : maquis Hadrien au sud-est d’Épernay dirigé par Adrien Leducq.
- Secteur B : maquis de Trécon dirigé par Fernand Fayon ; maquis
Richard, au sud de Fère-Champenoise, dirigé par le gendarme Émile Ri-
chard.
- Secteur C : quatre maquis implantés dans la région de Sézanne et
placés sous l’autorité de Raymond Moutardier : maquis Ramuntcho
(pseudo de Moutardier), maquis de la forêt de Traconne, maquis de la
forêt du Gault, maquis de Réveillon.
- Secteur D, placé sous l’autorité de Camille Rousseau : maquis Ca-
mille près de Mareuil-en-Brie, maquis Pierrot dirigé dans les bois de
Montmort par Pierre Baillot, maquis Tartas dirigé dans les bois d’Argen-
solle par Serge Tartas, maquis de la forêt de Charmoye, maquis de la Grande Fosse près de Saint-Martin
d’Ablois. Ce secteur comptait aussi deux maquis FTPF, le maquis de Montmort dirigé par Robert Dié puis
par Georges Galataud, et le maquis de la Ferme de Varsovie près d’Anglure.
- Secteur E : le maquis de Trotte près de Châtillon-sur-Marne dirigé par Louis Froeliger.
Dans l’arrondissement de Vitry-le-François, le maquis des Chênes et le maquis de Trois-Fontaines ont
commencé à s’organiser dès la fin de 1943. Dans l’arrondissement de Châlons-sur-Marne, le Groupe Mel-
pomène, créé par Jacques Degrandcourt, a pris le maquis près de Soudron en février 1944.
Au cours de l’été 1944, se sont constitués le maquis Paulus dans l’Argonne marnaise, le maquis de
Champlat autour de la Ferme de Chantereine, le maquis de Blacy près de Vitry-le-François.
La participation des maquis aux combats de la libération a été limitée en raison même de la rapidité
avec laquelle les troupes américaines ont libéré la Marne (en trois ou quatre jours, à la fin du mois d’août
1944). Cependant leur action est loin d’avoir été négligeable dans l’application des plans Vert, Violet et
Paul déclenchés lors du débarquement allié en Normandie, qui visaient à déstabiliser l’armée allemande
par des sabotages et des opérations de harcèlement. Même si leur rôle a été plus limité que dans d’autres
départements, les maquis marnais ont ainsi participé à la Libération et dont l’année 2014 marquera le 70e
Le maquis de Trécon
au printemps 1944.*
5
Dans le cadre de cet anniversaire, le thème du Concours National de la Résistance et de la Déporta-
tion, retenu pour l’année scolaire 2013-2014, porte sur « La libération du territoire et le retour à la Répu-
blique ».
Jocelyne et Jean-Pierre HUSSON
Pour en savoir plus, La Résistance dans la Marne, DVD rom coédité par l’AERI-Fondation de la Résis-
tance et par le CRDP de l’Académie de Reims, 2013 (Voir l’article page 8).
* Photo publiée dans l’ouvrage de Michel Pichard, « L’Espoir des ténèbres. Parachutages sous l’Occupation », ERTI éditeur,
1990.
anniversaire.
LE CONCOURS NATIONAL DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION
La session 2014 du CNRD se déroulera selon les modalités habituelles pour les élèves de la Troisième
à la Terminale ; les épreuves individuelles auront lieu le 21 mars 2014.
Le thème retenu pour cette année est : "La libération du territoire et le retour à la République".
Ce thème s’inscrit naturellement dans la perspective de la commémoration de l’année 1944, année qui
présente deux visages : celui de la Libération tant attendue du territoire national à la suite du débarque-
ment allié de juin ; mais 1944 est aussi l’année de l’accentuation de l’extermination des juifs, de la répres-
sion des maquis, des crimes de l’armée allemande : les pendus de Tulle, le massacre d’Oradour.
Mais plus globalement, le terme de libération évoque l’espoir, né et maintenu aux lendemains de la
défaite de 1940, et qui s’incarne dans le nom des mouvements de Résistance : la France Libre de Charles
de Gaulle, Libé-Nord, le Front National de lutte pour la libération et l’indépendance de la France.
La Libération, c’est aussi la libération de la Corse, dès septembre 1943, et, auparavant, le débarque-
ment américain en Afrique du Nord qui permettait au général De Gaulle d’installer le gouvernement de la
France à Alger, alors colonie française. Mais, à la fin de 1944, alors que le drapeau français flotte sur
Strasbourg, les Allemands occupent encore des « poches » qui ne connaîtront la liberté qu’en 1945. Et il
faudra attendre la capitulation de l’Allemagne nazie pour voir revenir les prisonniers de guerre, les requis
du STO et les déportés survivants des camps.
La Libération, ce n’est pas seulement la fin de quatre années d’occupation et la mise à bas du régime
de Vichy, c’est aussi la volonté de restaurer la République en tenant compte des idéaux de la Résistance,
et notamment du programme du Conseil National de la Résistance (CNR). Mise en place douloureuse,
car le châtiment des collaborateurs n’est pas à la mesure des attentes, parce que la France est ruinée par
les destructions de la guerre et les quatre années de spoliations.
C’est donc une période complexe sur laquelle les jeunes du XXIème siècle sont appelés à réfléchir : la
Libération incarne l’idée que, face à la barbarie, la démocratie peut, seule, affirmer la grandeur de
l’Homme. Idée qui, hélas, demande à être incarnée aujourd’hui dans bien des pays ! L’union, dans la Ré-
sistance, de mouvements si différents, le combat commun de « celui qui croyait au Ciel » et de « celui qui
n’y croyait pas », sont un exemple de tolérance et de respect mutuel pour la jeunesse d’aujourd’hui.
Confrontée à l’angoisse du lendemain, elle peut se tourner vers ces jeunes de 1944, alors à peine plus
âgés qu’eux, qui ont risqué leur vie pour l’espoir de la liberté retrouvée.
Cette réflexion, les élèves pourront la mener avec l’aide de leurs professeurs, grâce à l’abondante do-
cumentation disponible sur Internet (http://www.cndp.fr/cnrd/), par la lecture des ouvrages historiques ou
littéraires qui évoquent cette période. À l’AFMD 51, nous pouvons les y aider, notamment par une confé-
rence prévue sur les maquis de la Marne.
Mais il serait aussi souhaitable que chaque membre de l’AFMD 51 puisse s’engager dans la promotion
de ce concours qui ne concerne encore dans notre département, que trop peu d’établissements scolaires.
D. R.
6
N’OUBLIEZ PAS NOS CONFÉRENCES DES MERCREDIS DE LA DÉPORTATION :
D’ABORD SUR RAWA RUSKA, PUIS SUR ROBERT ANTELME
1, C’est d’abord par une conférence sur « le camp de Rawa-Ruska », qui sera présentée par mon-sieur Jean ARTOUX, président de l’association « Ceux de Rawa-Ruska », que nous ouvrons la saison.
Il ne s’agit pas d’un camp de concentration, mais du plus grand camp de représailles mis sur pied par les nazis (Voir l’article publié dans le bulletin n°13).
24000 soldats, prisonniers français, y ont séjourné. Tous en ont conservé un souvenir de terreur.
« S’il y a eu pour toute l’armée prisonnière un haut lieu de courage, un symbole de la Résistance
et de la Déportation, ce fut Rawa-Ruska ». Charles de Gaulle
Nous vous attendons donc nombreux, le mercredi 23 octobre 2013 à 17h30, salle 101 de la Maison de la Vie Associative de Reims.
2, Puis, une deuxième conférence, présentée par Daniel ROCHE, sur « L’Espèce humaine de Ro-bert ANTELME. L’oeuvre d’un déporté. » aura lieu le mercredi 27 novembre à 17h30 à la MVA de Reims.
3, Une autre conférence est envisagée en janvier, avant notre Assemblée Générale, dans le cadre de la préparation au CNRD 2014, sur « la Libération de Reims ». Des précisions vous seront apportées ultérieurement dans le bulletin N° 15.
JFG
LA CONFÉRENCE EN HOMMAGE
À NOTRE AMIE PAULETTE GELLÉ
La conférence en hommage à notre amie Paulette, décédée récemment, a eu lieu, le mercredi 15 mai 2013 à la MVA, en présence d’un public reconnaissant du souvenir qu’elle nous a laissé.
Cet hommage, « Les enfants juifs de Bergen-Belsen », était d’autant plus émouvant qu’il était présenté par sa fille Bénédicte. Elle nous a présenté un diaporama constitué par des documents photographiques de sa famille, et a permis, à tous les nombreux assistants, de comprendre le calvaire subi à Bergen-Belsen par Paulette, sa sœur aî-née, toutes deux très jeunes, et de leur maman.
Un film documentaire fut ensuite projeté : La captation de témoignages de déportés de ce camp, dont ceux de Paulette et de sa sœur. Et ce travail a été fait par Bénédicte elle-même. Merci pour ce cadeau exclusif.
Paulette était une personne très discrète mais qui restera infiniment présente dans notre mémoire pour le travail qu’elle faisait, non seulement au sein de notre associa-tion, mais aussi dans d’autres, pour une société plus juste et empreinte de tolérance.
JFG
LE VOYAGE DE MÉMOIRE 2013 EN ALSACE A ÉTÉ ANNULÉ
Le voyage de mémoire, qui devait avoir lieu le samedi 25 mai au Mémorial de l’Alsace Moselle et au Struthof, reporté au dimanche 26 mai (suite à une incompréhension de notre transporteur), a finalement été annulé faute d’un nombre suffisant de participants.
Malgré notre déception, nous envisageons d’organiser un voyage au cours de cette saison 2013-2014. Nous n’avons pas encore décidé du lieu de mémoire que nous visiterons. Une information plus précise vous sera donnée lors de l’Assemblée Générale de l’AFMD51 et dans le prochain bulletin n°15.
JFG
Bénédicte Gellé
présentant son
travail sur sa mère
Paulette.
Photo J.F. Genesseau
7
PROJETS POUR LA SAISON 2013-2014
- Outre les conférences déjà annoncées (page 6), nous vous invitons à assister à la prochaine céré-
monie commémorant la « Nuit de Cristal », le samedi 9 novembre 2013 à 18h, square des victimes
de la Gestapo, rue Jeanne d’Arc à Reims.
Au prétexte de l'assassinat, à Paris, d'un conseiller de l'ambassade d'Allemagne par un Juif polonais,
les nazis organisèrent un gigantesque pogrom. Une centaine de synagogues furent incendiées, 7 500 ma-
gasins furent pillés, près de 100 personnes ont été assassinées et 35 000 Juifs enfermés dans les camps.
La Nuit de Cristal (nom donné en référence aux vitrines brisées) fut une étape majeure dans la montée
de la barbarie nazie, entre les odieuses lois de Nuremberg (exclusion des Juifs de la société allemande)
et la mise en œuvre de la solution finale dans les camps d'extermination.
Sur fond de crise économique, au moment où le racisme gagne du terrain dans la société, il faut nous
rassembler pour ne pas oublier, pour rester vigilants.
- Le Forum des associations de Châlons en Champagne a déjà eu lieu, le 22 septembre dernier.
Celui de Reims aura lieu au Parc des expositions les samedi 12 (de 14h à 19h) et dimanche 13
octobre 2013 (de 10h à 17h) dans le hall 1.
Comme d’habitude, et comme cela a été fait à Châlons, nous tiendrons un stand (n° 151) lors de cette manifestation organisée par la municipalité de Reims.
- L’Assemblée Générale de l’AFMD51 se tiendra, comme de coutume, à la MVA de Reims. Elle
aura lieu le 25 janvier 2014 et sera présidée par monsieur DUPUIS, directeur de l’ONAC-VG de la Marne.
Il interviendra après les différents rapports des responsables de notre association (Comment travailler en-
semble, en particulier sur le Concours National de la Résistance et de la Déportation, et sur l’exploitation
des différentes expositions, comme celle sur Jean Moulin, conférences de presse communes, etc.). Vous
recevrez une convocation à cette Assemblée Générale dans le prochain bulletin n°15 de janvier 2014.
- La pièce de théâtre « Le Convoi » continuera de tourner dans et hors de notre département,
jusqu’en 2015. (Voir les dates des représentations et les renseignements dans ce bulletin page 8).
- L’Opéra de Reims donnera, en janvier, « Der Kaiser von Atlantis », œuvre du compositeur juif Vic-
tor Ullmann, écrite pendant sa déportation à Theresienstadt, répétée par les déportés, mais interdite par
les nazis. À cette occasion, l’AFMD51 vous propose une conférence de Monsieur Francis Albou, le jeudi 9
janvier 2014 à 18h, au Conservatoire Régional de Reims.
JFG
IMPORTANT
Si vous désirez obtenir votre bulletin de l’AFMD51 par votre boîte mail, veuillez nous le faire
savoir en nous envoyant votre adresse Email à notre courriel ([email protected])
dès que possible .
Nous vous en remercions d’avance.
8
LE DVD-ROM SUR « LA RÉSISTANCE DANS LA MARNE »
A ÉTÉ PRÉSENTÉ À ÉPERNAY
Le DVD rom sur « La Résistance dans la Marne » a été présenté à l’Hôtel de ville d’Épernay, le 1er octobre à 18h30. Ce travail a été réalisé par nos amis historiens Jocelyne et Jean-Pierre HUSSON. Une précédente présentation a eu lieu à l’Hôtel de ville de Reims, le 18 juin dernier, lors de la journée anniversaire de l’appel du général de Gaulle.
Merci à tous les deux.
Le disque (Attention, sa lecture nécessite l’usage d’un mi-cro-ordinateur) est en vente au prix de 20 euros à la librairie du CRDP, 17 boulevard de la Paix, 51100 Reims, dans les librairies commerciales et au-près de l’AFMD 51.
JFG
Le DVD rom.
LE ROSIER « RÉSURRECTION » EST MAL EN POINT !
Le rosier « Résurrection », qui avait été planté lors de la cérémonie du 27 avril dernier au square des
victimes de la Gestapo à Reims, est en très mauvais état.
Cet Arbuste, symbole de Ravensbrück, n’a pas eu une repousse normale cet été. Pourquoi?
Bref, son état réclame l’urgence. Il faudrait que les services des jardins municipaux de Reims s’en pré-
occupent rapidement, sinon c’est du bois mort que nous retrouverons prochainement lors de la cérémonie
commémorative de la « Nuit de Cristal » du samedi 9 novembre. Merci d’avance.
JFG
MESSAGE DES DÉPORTÉS
POUR LA JOURNÉE NATIONALE DU SOUVENIR DE LA DÉPORTATION, LE 28 AVRIL 2013.
Il y a 80 ans, le nazisme triomphait. Hitler imposait son pouvoir en Allemagne dans l’indifférence quasi
générale des démocraties, et entraînait le monde dans un conflit qui prit fin en 1945, après des années de
terreur, par la victoire sur le nazisme.
C’est alors que les déportés survivants revinrent des camps de concentration et d’extermination.
Nous avons le devoir, au nom de nos camarades disparus, de rappeler ces événements qui ont ponc-
tué notre histoire.
Tant que nous pourrons prendre la parole, nous devons dire aux générations nouvelles que c’est sur-
tout dans les moments de crise que resurgissent les discours antidémocratiques, xénophobes, racistes et
antisémites, dans lesquels elles doivent discerner les thèses de ceux qui ont exterminé les juifs d’Europe,
massacré les Tziganes, déportés et fusillé les Résistants.
Aujourd’hui, il est essentiel qu’elle reconnaissent, dans d’autres discours, les vociférations d’Adolf Hi-
tler et la voix soumise de Philippe Pétain. Ainsi averties, elles pourront combattre le danger s’il se pré-
sente.
Nous lançons, aujourd’hui, un appel à la vigilance, au respect de l’être humain, de sa dignité et du droit
à la différence. Ce message, que nous adressons aux jeunes générations, se veut partie prenante de la
construction de l’avenir.
Ce message a été rédigé conjointement par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD), la Fédération Nationale
des Déportés et Internés de la Résistance (FNDIR), la Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et patriotes
(FNDIRP), l’Union Nationale des Associations de Déportés, Internés et Familles de disparus (UNADIF).
J. et J.P. HUSSON présen-
tant leur travail à Epernay.
Photo J. et J.P. HUSSON