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THEME I : La Souscription du Contrat I – L’OBLIGATION D'ASSURANCE Selon l’article L. 211-1 alinéa 1 er du Code des Assurances, « toute personne physique ou toute personne morale autre que l’Etat, dont la responsabilité civile peut être engagée en raison de dommages subis par des tiers résultant d’atteintes aux personnes ou aux biens dans la réalisation desquels un véhicule terrestre à moteur, ainsi que ses remorques ou semi- remorques, est impliqué, doit, pour faire circuler lesdits véhicules, être couverte par une assurance garantissant cette responsabilité, dans les conditions fixées par règlement d’administration publique » A- LES PERSONNES SOUMISES A L’OBLIGATION D’ASSURANCE L’obligation d’assurance s’impose en principe à tous. Toutefois, certaines personnes morales, telles que les collectivités publiques, ont pu bénéficier de dérogation. Aujourd’hui, seul l’Etat bénéficie d’une telle dérogation. 1- LES PERSONNES TENUES DE S’ASSURER : La personne tenue de s’assurer est, celle « dont la responsabilité civile peut être engagé » et qui « fait circuler un véhicule » terrestre à moteur, selon l’article L. 211-1 du Code des Assurances. On peut déduire de ce texte que ces deux conditions sont donc nécessaires pour qu’une personne soit tenue de s’assurer. Dans la pratique, la personne soumise à cette obligation d’assurance peut être : 1.1 Le propriétaire du véhicule : Généralement, la personne tenue de s’assurer est le propriétaire du véhicule. Celui-ci l’a acheté pour son usage personnel, dans le but de le « faire circuler » pour son usage personnel. Les dommages qu’il est susceptible de causer à cette occasion engagent sa responsabilité en sa qualité de gardien du véhicule, au sens de l’article 1384, alinéa 1 er du Code Civil. C’est donc lui qui est astreint à l’obligation d’assurance. Cette obligation pèse sur lui, même s’il a passé avec l’utilisateur une convention d’irresponsabilité (Civ. I, 4 avril 1995, RGAT 95- 910). 1.2 L’utilisateur du véhicule : Dans certains cas toutefois, le véhicule n’est pas conduit par son propriétaire. Il convient alors de faire la distinction entre deux situations : a. L’utilisation occasionnelle : La personne qui emprunte de manière occasionnelle un véhicule ne lui appartenant pas est également soumise à l’obligation d’assurance, dans la mesure où il « fait circuler » un véhicule et que cette circulation est susceptible d’engager sa responsabilité en cas d’accident. Avant d’emprunter ce véhicule, il a donc intérêt à vérifier que le certificat d’assurance (ou vignette) est apposé sur ce véhicule et à se faire remettre l’attestation d’assurance, qui doit être en état de validité.

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THEME I : La Souscription du Contrat

I – L’OBLIGATION D'ASSURANCE Selon l’article L. 211-1 alinéa 1er du Code des Assurances, « toute personne physique ou

toute personne morale autre que l’Etat, dont la responsabilité civile peut être engagée en raison de dommages subis par des tiers résultant d’atteintes aux personnes ou aux biens dans la réalisation desquels un véhicule terrestre à moteur, ainsi que ses remorques ou semi-remorques, est impliqué, doit, pour faire circuler lesdits véhicules, être couverte par une assurance garantissant cette responsabilité, dans les conditions fixées par règlement d’administration publique »

A- LES PERSONNES SOUMISES A L’OBLIGATION D’ASSURANCE L’obligation d’assurance s’impose en principe à tous. Toutefois, certaines personnes

morales, telles que les collectivités publiques, ont pu bénéficier de dérogation. Aujourd’hui, seul l’Etat bénéficie d’une telle dérogation.

1- LES PERSONNES TENUES DE S’ASSURER :

La personne tenue de s’assurer est, celle « dont la responsabilité civile peut être

engagé » et qui « fait circuler un véhicule » terrestre à moteur, selon l’article L. 211-1 du Code des Assurances. On peut déduire de ce texte que ces deux conditions sont donc nécessaires pour qu’une personne soit tenue de s’assurer. Dans la pratique, la personne soumise à cette obligation d’assurance peut être :

1.1 Le propriétaire du véhicule :

Généralement, la personne tenue de s’assurer est le propriétaire du véhicule. Celui-ci l’a

acheté pour son usage personnel, dans le but de le « faire circuler » pour son usage personnel. Les dommages qu’il est susceptible de causer à cette occasion engagent sa responsabilité en sa qualité de gardien du véhicule, au sens de l’article 1384, alinéa 1er du Code Civil. C’est donc lui qui est astreint à l’obligation d’assurance. Cette obligation pèse sur lui, même s’il a passé avec l’utilisateur une convention d’irresponsabilité (Civ. I, 4 avril 1995, RGAT 95-910).

1.2 L’utilisateur du véhicule :

Dans certains cas toutefois, le véhicule n’est pas conduit par son propriétaire. Il convient alors de faire la distinction entre deux situations :

a. L’utilisation occasionnelle :

La personne qui emprunte de manière occasionnelle un véhicule ne lui appartenant pas

est également soumise à l’obligation d’assurance, dans la mesure où il « fait circuler » un véhicule et que cette circulation est susceptible d’engager sa responsabilité en cas d’accident. Avant d’emprunter ce véhicule, il a donc intérêt à vérifier que le certificat d’assurance (ou vignette) est apposé sur ce véhicule et à se faire remettre l’attestation d’assurance, qui doit être en état de validité.

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Il a été jugé que si un conducteur occasionnel utilise un véhicule sans s’être muni au préalable de l’attestation d’assurance, il est tenu de prendre en charge les conséquences de l’accident en cas de défaut d’assurance, sans recours possible contre le propriétaire du véhicule (Civ. II, 8 juin 1994, RGAT 94-1141). Dans cette affaire, le contrat d’assurance avait été résilié pour non-paiement de prime avant la date d’expiration de la garantie figurant sur l’attestation d’assurance. De ce fait, si l’utilisateur avait été en possession de ce document, il aurait sans doute disposé d’un recours total contre lui.

On peut déduire de cet arrêt que le défaut d’assurance est à la fois le fait de l’utilisateur,

qui a emprunté un véhicule sans s’assurer, par la remise de l’attestation d’assurance, qu’il était couvert pour sa responsabilité, et du propriétaire, qui a « fait circuler » un véhicule alors qu’il n’était pas assuré. En revanche, si ce document lui avait été remis, le défaut d’assurance aurait pesé sur le seul propriétaire, qui a permis l’utilisation du véhicule par un tiers sans avoir remis en vigueur le contrat d’assurance.

b. L’utilisation exclusive :

Dans ce cas, le propriétaire n’a pas l’usage du véhicule et sa responsabilité ne peut pas

être engagée en cas d’accident de circulation dans la mesure où il n’en a plus la garde, au sens de l’article 1384 alinéa 1er du Code Civil. Il ne remplit donc plus les conditions requises par l’article L. 211-1 du Code des Assurances précité. Dans ce cas, seul l’utilisateur exclusif du véhicule est tenu à l’obligation d’assurance et doit se préoccuper d’en souscrire une, le cas échéant. Cette situation vise notamment :

- Toute personne ayant acheté un véhicule en vue de son utilisation exclusive par

une autre personne (un parent pour ses enfants…). Cette personne, propriétaire du véhicule, peut souscrire elle-même l’assurance, en prenant soin de mentionner aux conditions particulières du contrat les coordonnées du conducteur habituel du véhicule, ou demander à l’utilisateur de souscrire lui-même l’assurance. En cas de difficulté, le propriétaire est présumé gardien du véhicule et doit donc prouver qu’il n’en avait pas la garde pour échapper aux sanctions prévues en cas de défaut d’assurance ;

- Les sociétés de leasing, s’il s’agit d’un véhicule acquis en location-vente. Dans ce

cas, le contrat de leasing impose à l’utilisateur la souscription d’une assurance, y compris pour les dommages au véhicule ;

- Les loueurs de véhicule. Dans la pratique, le loueur souscrit, tant dans son intérêt

que celui de sa clientèle, une police couvrant la flotte des véhicules loués. Si le contrat de location prévoit que le locataire doit satisfaire à l’obligation d’assurance, il est d’usage que le loueur souscrive une police dite « parapluie », destinée à couvrir sa responsabilité en qualité de propriétaire du véhicule ;

- Les professionnels de l’automobile (garagiste, réparateur, carrossier, vendeur),

pour les véhicules confiés par la clientèle dans le cadre de leur activité professionnelle. Ces véhicules sont soumis à une obligation d’assurance spécifique, prévue à l’article R. 211-3 du Code des Assurances, pendant le temps où ils sont sous la responsabilité du garagiste.

1.3 L’utilisation pour les besoins du service :

En revanche, lorsqu’un véhicule est utilisé pour les besoins d’une entreprise ou d’une

collectivité publique, celles-ci en ont la garde, même si le véhicule ne leur appartient pas.

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Responsables des dommages causés par tous les véhicules utilisés pour les besoins du service, elles sont donc a priori tenues de s’assurer. Une distinction doit être faite entre les entreprises privées et les collectivités publiques :

a- Les entreprises privées :

A la différence des collectivités publiques, elles ont le choix entre plusieurs formules

pour satisfaire à l’obligation d’assurance :

L’assurance personnelle du préposé. Les entreprises peuvent exiger que les préposés utilisant leur véhicule personnel de manière habituelle pour les besoins du service se couvrent pour l’usage « déplacements professionnels et missions ». Dans ce cas, les préposés sont remboursés de leurs frais de déplacement sur la base d’un forfait kilométrique, comprenant l’essence, l’amortissement du véhicule et le surcoût de l’assurance. Par ailleurs, pour se mettre à l’abri d’un éventuel défaut d’assurance de leurs préposés, les entreprises peuvent souscrire une extension de garantie « besoin du service » couvrant les véhicules utilisés dans ces conditions. Mais cette garantie, souvent souscrire dans le cadre d’une assurance de responsabilité générale exploitation, ne joue qu’à défaut ou qu’en complément de l’assurance que le préposé reste tenu de souscrire pour l’usage professionnel lorsqu’il devient habituel.

L’assurance mission. Celle-ci souscrite par l’entreprise au moyen d’une police

distincte ou d’une extension de garantie prévue dans le contrat d’assurance automobile ou responsabilité civile exploitation. Dans un tel cas, l’assurance personnelle du collaborateur reste limitée à l’usage promenade et trajet, car la garantie « mission » est seule à intervenir lorsque le sinistre survient pendant un déplacement professionnel. Il n’y a pas alors cumul d’assurances entre l’assurance personnelle du préposé et l’assurance mission (Civ. I, 17 novembre 1993, JA 94-141). Cette solution permet au collaborateur d’échapper à un malus s’il est responsable d’un accident responsable en cours de mission.

L’intégration dans la flotte automobile. Lorsque des collaborateurs utilisent

régulièrement leur véhicule pour des déplacements professionnels, ils peuvent être inclus dans la flotte de véhicule de l’entreprise, sous la rubrique « flotte de collaborateurs ». L’entreprise prend alors directement en charge les primes d’assurance, ce qui peut les assimiler fiscalement à des véhicules de société (art. 1010 CGI). Tel est le cas notamment lorsque l’employeur supporte d’autres frais tels que le péage, le carburant, l’entretien, la franchise en cas d’accident (Cass. Com., 13 décembre 1994, n° 93-12.258), la taxe différentielle et le montant des réparations (Com., 13 juin 1995, Bull. Civ. IV- n° 178 ; Com., 2 juillet 1991, Bull. Civ. IV- n° 245) ou les redevances versées au loueur (Com., 13 juin 1995, n) 93-18.278).

b- Les collectivités publiques :

La responsabilité d’une collectivité locale peut être mise en cause en cas d’accident

imputable à un agent utilisant son véhicule personnel pour les besoins du service (Civ. I, 16 avril 1996, JCP éd. G 96-IV-1382 ; Bull. Civ. I, n° 187). Aussi, les contrats d’assurance de responsabilité des collectivités locales comportent-ils une clause « besoins du service », pour couvrir les dommages causés par un véhicule dont elles n’ont ni la propriété, ni la garde et que ses préposés utilisent pour les besoins de service (y compris sur le trajet de leur résidence

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au lieu de travail et vice versa), soit exceptionnellement, au su ou à leur insu, soit régulièrement. Dans ce dernier cas, la garantie n’est accordée qu’à la condition que le contrat d’assurance automobile souscrit pour l’emploi du véhicule comporte, au moment de l’accident, force majeure. Cette extension de garantie intervient en complément ou à défaut des garanties accordées par l’assurance responsabilité du véhicule.

En effet, les agents des communes, des régions, des départements ou de leurs

établissements publics (districts urbains et communautés urbaines, etc) sont tenus de souscrire une assurance automobile pour les déplacements professionnels qu’ils effectuent au moyen de leur véhicule personnel (D. 91-573 du 19 juin 1991, JO du 21 juin). Cette assurance doit couvrir les garanties « responsabilité civile automobile » et « protection juridique », dont le bénéfice doit être étendu à la collectivité publique en sa qualité de commettant. Cette obligation d’assurance incombe personnellement à l’agent public et son employeur ne peut se substituer à lui. Le surcoût de l’assurance est financé par les indemnités kilométriques qu’il reçoit de la collectivité publique. L’agent a par ailleurs intérêt à souscrire des garanties facultatives (dommages tous accidents, vol, incendie, bris de glaces, etc), car il ne peut prétendre recevoir de son employeur une indemnisation pour ses dommages matériels (RM n° 33735, JOAN Q, 19 février 1996, p. 929). La situation est identique pour les agents de l’Etat et de certains organismes subventionnés utilisant leur véhicule pour les besoins du service (D. 66-619, 10 août 1966, art. 26 à 31, JO du 20 août).

2- LES PERSONNES BENEFICIAIRES DE DEROGATIONS :

Jusqu’au 1er janvier 1997, les entreprises ou organismes qui justifient de garanties

financières suffisantes pouvaient bénéficier d’une dérogation totale ou partielle. L’article L. 211-3 du Code des Assurances qui le prévoyait a été abrogé par la loi n° 96-314 du 12 avril 1996 (art. 85). La Poste et France Télécom étaient déjà rentrées dans le giron de l’assurance en 1995. Les quatre sociétés dérogatoires restantes (la SNCF, la RATP, la Ville de Paris et l’INRA), qui totalisent un parc de 13800 véhicules, sont désormais soumises à l’obligation d’assurance.

En revanche, ne sont pas soumis à l’obligation d’assurance les véhicules de l’Etat (art.

L. 211-1 CA). Une circulaire n° 94-16 du 18 février 1994 du Ministère de l’Equipement précise que cette dérogation à l’obligation d’assurance concerne à la fois les véhicules appartenant à l’Etat et ceux loués par l’Etat pour une durée supérieure à un an. Si la durée de location est inférieure à un an, le loueur doit souscrire une assurance. A l’inverse, si l’Etat loue un véhicule lui appartenant à une entreprise privée, celle-ci est tenue de l’assurer.

Si l’Etat confie un véhicule lui appartenant à une collectivité locale, celle-ci est

responsable des dommages causés par le véhicule lors de son utilisation pour les besoins du service. Elle doit donc se préoccuper de son assurance : s’il s’agit d’une assurance couvrant sa responsabilité civile, s’il comporte une clause garantissant la conduite occasionnelle de véhicules terrestres à moteur. S’il s’agit d’une utilisation habituelle, elle doit souscrire une assurance spécifique.

B- LA SANCTION PENALE DU DEFAUT D’ASSURANCE

Le défaut d’assurance fait l’objet de sanctions pénales et de peines complémentaires

(suspension du permis de conduire, immobilisation du véhicule). Par ailleurs, la non-présentation ou la non-apposition des documents justificatifs que constituent respectivement l’attestation d’assurance et le certificat d’assurance donne lieu à des sanctions pénales spécifiques.

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1- LE DEFAUT D’ASSURANCE :

La loi n° 85-1407 du 30 décembre 1985 a prévu les dispositions suivantes :

Depuis le 1er octobre 1986, le défaut d’assurance est une contravention et non plus un délit. Cette mesure a été prise dans le but de désencombrer les tribunaux de police (art. 63). La contravention est de 5ème classe (art. R. 211-45 Ca et R. 324-1 C. route) et concerne aussi bien le véhicule que ses remorques et semi-remorques ;

Le contrevenant peut se libérer au moyen d’une amende forfaitaire, sauf en cas de récidive (art. 529 C. pr. Pén) ;

L’amende ainsi perçue est majorée, comme par le passé, de 50 % et cette majoration, une fois recouvrée, est versée au Fonds de garantie automobile (art. L. 211-26 CA).

Le véhicule démuni d’assurance peut être immobilisé, mis en fourrière ou retiré de la circulation (art. L. 325-1 et R. 324-2 C. route) ;

Enfin, le permis de conduire du contrevenant peut être suspendu pendant trois ans maximum, cette suspension pouvant être limitée à la conduite en dehors de l’activité professionnelle (art. R. 324-2 C. route).

Une condamnation pénale pour défaut d’assurance est possible même si le véhicule est

en stationnement (Paris, 4 juin 1970, RGAT 71-247). En cas de relaxe au bénéfice du doute, l’assureur peut néanmoins invoquer la non-assurance du véhicule devant les tribunaux civils (Civ. I, 18 juin 1980, D. 81-75, note Berr et Groutel).

Si une juridiction civile est saisie d’une contestation sérieuse portant sur l’existence ou

la validité de l’assurance, la juridiction pénale appelée à se prononcer sur les poursuites exercées pour violation de l’obligation d’assurance doit surseoir à statuer jusqu’à ce qu’il ait été définitivement statué sur la contestation (art L. 211-26 CA). Ces dispositions ne sont pas applicables aux véhicules ayant leur stationnement habituel à l’étranger.

2- LE DEFAUT DE DOCUMENT JUSTIFICATIFS :

Pour permettre aux autorités de police de vérifier que l’obligation d’assurance a bien été

satisfaite, le Code des Assurances a prévu l’établissement et la présentation de documents justificatifs, l’attestation d’assurance et le certificat d’assurance. Le non-respect de ces dispositions donne lieu à des sanctions prévues par le Code des Assurances (art. R. 211-21-7 CA), reprises dans le Code de la Route, qui fait office de Code suiveur (art. R. 233-3 C. route).

2.1 L’attestation d’assurance :

a- La portée de ce document :

L’attestation d’assurance présume qu’il a été satisfait à l’obligation d’assurance pendant

la période mentionnée sur ce document (art. R. 211-14 CA). La présomption ne concerne que l’assurance obligatoire et non les garanties facultatives (Civ. I, 4 mars 1975, RGAT 75-543). A l’expiration de cette période, la présomption subsiste encore pendant un mois (art. R. 211-16 CA), sauf s’il s’agit d’une attestation d’assurance provisoire.

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Exemple : Si l’attestation d’assurance concerne une période d’assurance comprise entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’année N, son détenteur n’est pas en infraction s’il la présente aux autorités de police jusqu’au 31 janvier de l’année N + 1. En revanche, il l’est à compter du 1er février de l’année N + 1

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L’attestation d’assurance doit comporter certaines mentions obligatoires (art. R. 211-15 CA et A. 211-4 à 8 CA), dont la période d’assurance correspondant à la prime payée, l’immatriculation du véhicule ou le numéro de moteur (pour les deux roues), ainsi que la profession du souscripteur (pour les garagistes). En cas de perte ou de vol de l’attestation d’assurance, l’assureur doit en délivrer un duplicata sur simple demande (art. R. 211-20 CA).

b- Les sanctions encourues :

Le refus de délivrance par l’assureur, dans un délai de 15 jours, de l’attestation

d’assurance ou le refus de délivrance immédiate d’une attestation provisoire est passible d’une contravention de 2ème classe (art. R. 211-17 CA).

La non-présentation par le conducteur de l’attestation d’assurance ou de tout autre document justificatif et la présentation de documents périmés sont également passibles d’une contravention de 2ème classe, (art. R. 211-14 CA). Toutefois, le conducteur reste en règle s’il est en mesure de présenter sa carte verte, ou carte internationale (art. R. 211-17 CA), le certificat d’assurance (art. R. 211-21-14 CA) ou tout autre document justificatif, tel que le contrat d’assurance (art. R. 211-14 CA).

Par ailleurs, si une personne, invitée à présenter les documents présumant de l’existence

d’une assurance pour le véhicule, n’est pas en mesure de justifier de leur possession effective dans un délai de cinq jours, elle est passible d’une contravention de 4ème classe (art. R. 211-14 CA). Lorsque cette contravention de 4ème classe est applicable, celle de 2ème classe prévue en cas de non-présentation ne s’applique pas.

2.2 Le certificat d’assurance (ou vignette):

a- La portée de ce document :

Apposé sur le véhicule, le certificat d’assurance justifie qu’une assurance a été souscrite

ou renouvelée pour le véhicule concerné (art. R. 211-21-1 à 7 CA, art. A. 211-9 et 10 CA). La période de validité du certificat est mentionnée sur ce document et reste valable pendant un mois à l’expiration de celle-ci, sauf s’il s’agit d’un certificat provisoire (art. R. 211-4 CA).

Ces dispositions ne sont pas applicables à certains véhicules (véhicules dont le poids

total autorisé en charge est supérieur à 3,5 tonnes, véhicules immatriculés en W). Les garagistes y sont astreints, mais l’immatriculation du véhicule est remplacée par la mention « garage ». En cas de perte ou de vol de ce document, l’assuré doit en faire la déclaration aux autorités de police afin d’obtenir de l’assureur l’établissement d’un double de ce document (art. R. 211-21-3 CA).

b- Les sanctions encourues :

Le refus de délivrance par l’assureur, dans un délai de 15 jours, du certificat d’assurance

ou la délivrance d’un document non conforme est passible d’une contravention de 2ème classe (art. R. 211-21-3 CA).

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AUTRES ASSURANCES DE RESPONSABILITE OBLIGATOIRES EN AUTOMOBILE

RISQUE CONCERNE TEXTE APPLICABLE

PARTICULARITES

Garagistes Art. R. 211-3 CA Elle couvre les véhicules confiés au garagiste en raison de ses fonctions et ceux qu’il utilise dans le cadre de son activité professionnelle.

Agents communaux utilisant leur véhicule pour les besoins du service

Arrêté du 25 février 1982

La garantie est illimitée et couvre également la responsabilité de la commune ou de la collectivité publique employeur.

Fonctionnaires utilisant leur véhicule pour les besoins du service

Arrêté du 10 août 1966 La garantie est illimitée et couvre également la responsabilité de l’Etat.

Auto-écoles Arrêté du 10 mars 1970 La garantie est illimitée et couvre la responsabilité de l’établissement, des moniteurs (y compris à l’égard des élèves) et des élèves (y compris à l’égard de l’examinateur).

Transports publics de voyageurs et de marchandises

Décret du 14 novembre 1949

La garantie est illimitée et couvre la responsabilité des entreprises routières pour les dommages survenus aux personnes ou aux marchandises et résultant de la circulation des véhicules transporteurs.

Epreuves et compétitions sportives sur la voie publique

Décret du 10 juillet 1954

Arrêté des 18 octobre 1955 et 20 octobre 1956 Art. R. 411-29 C. Route

Les personnes qui veulent organiser ces compétitions ne peuvent recevoir d’autorisation administrative que si elles ont souscrit une assurance couvrant la responsabilité des organisateurs, des concurrents et des pouvoirs publics (sauf s’il s’agit de manifestation dans des lieux non ouverts à la circulation lorsque les véhicules ne peuvent dépasser la vitesse de 30 km /heure).

Epreuve et manifestations dans des lieux non ouverts à la circulation publique

Décret du 23 décembre 1958

Arrêté du 17 février 1961

Pour satisfaire à cette obligation d’assurance, les organisateurs sont tenus de souscrire un contrat type dont le texte est fixé par un arrêté. Ce risque est géré par le Groupement technique des accidents.

La non-apposition d’un certificat d’assurance ou l’apposition d’un certificat non valide

est passible d’une contravention de 2ème classe (art. R. 211-21-5 CA). De nombreuses autorités, tels que les agents assermenté de l’Office national des forêts (art. R. 130-4 C. route), peuvent constater cette infraction.

Lorsque l’infraction pour non-apposition d’un certificat d’assurance est retenue, le conducteur ne peut faire l’objet de poursuites pénales pour non-présentation de l’attestation

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d’assurance. A l’inverse, la sanction pour non-apposition du certificat d’assurance semble applicable même si le conducteur est en mesure de présenter une attestation d’assurance en état de validité (en ce sens : Crim, 8 juillet 1998, RGDA 99-114).

II – LES BESOINS COMPLEMENTAIRES D’ASSURANCE

L’assurance obligatoire a un objet limité : elle ne couvre que la responsabilité civile du

conducteur ou du gardien du véhicule, c’est-à-dire les dommages causés aux tiers et, parmi ces dommages, certains sont exclus de son cham d’application. Si elle assure la couverture d’un besoin fondamental, tant dans l’intérêt de celui qui la souscrit que dans celui des victimes, elle n’est pas en mesure de satisfaire tous les besoins que peut susciter la circulation d’un véhicule terrestre à moteur. C’est pourquoi, la souscription d’une assurance automobile obligatoire peut être l’occasion d’offrir au public des garanties complémentaires u des contrats de nature à satisfaire à des besoins spécifiques.

A- L’ASSURANCE DES DOMMAGES AU VEHICULE

Puisque l’assurance de responsabilité civile obligatoire ne garantit pas les dommages

subis par le véhicule assuré, le besoin de souscrire une assurance « dommages » peut s’avérer nécessaire, notamment dans les situations suivantes :

1- VEHICULE NEUF OU DE VALEUR :

En cas de perte totale, l’assurance permet au propriétaire du véhicule d’obtenir une

indemnité lui permettant de s’en racheter un autre ; si la perte n’est que partielle, l’indemnité lui permettra de faire réparer le véhicule. En revanche, s’il s’agit d’un véhicule ancien, sa valeur est réduite : la souscription d’une garantie Dommages au véhicule présente moins d’intérêt dans la mesure où la prime ou cotisation correspondante représente une fraction importante de cette valeur.

2- VEHICULE EN LEASING :

2.1 La définition du leasing :

Le leasing est un mode de financement d’un bien à crédit, sous forme de location avec

option d’achat. Un bailleur, la société de leasing, achète comptant un véhicule afin de le louer à un locataire, ou preneur, qui l’utilise de manière exclusive. En fin de contrat, celui-ci dispose d’un droit d’option : il peut restituer le bien au bailleur ou l’acheter à sa valeur résiduelle. Il s’agit d’abord d’une opération financière, car l’organisme financier, lorsqu’il achète le bien, n’a pas vraiment l’intention d’en disposer comme un propriétaire ; l’opération a seulement pour but de lui permettre de percevoir des loyers, la conservation de la propriété du bien n’étant pour lui qu’une sûreté. Par ailleurs, le recours au leasing permet au locataire de disposer d’un bien sans avoir à mobiliser des fonds importants ou à recourir à l’épargne pour l’acquérir. On distingue deux sortes d’opération de leasing :

a. La location avec option d’achat (ou LOA) :

Encore appelée location avec promesse de vente, elle concerne les biens loués par des

particuliers pour un usage personnel ou familial. Elle est soumise au Code de la consommation et les parties ne sont pas libres du montant de l’indemnité de résiliation, fixée par le décret n° 87-344 du 21 mai 1987, sans préjudice de l’application de l’article 1152 du Code Civil.

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b. Le crédit-bail : Réservé aux biens à usage professionnel, il est régi par la loi n° 66-445 du 2 juillet 1966.

Il vise les locations avec promesse de vente de biens d’équipement ou de matériels d’outillage, de biens immobiliers à usage professionnel et de fonds de commerce. Ces opérations doivent faire l’objet d’une publicité et ne peuvent être pratiquées que par des entreprises commerciales spécialisées relevant du droit bancaire. Les parties sont libres de fixer le montant de l’indemnité de résiliation, voir de se soumettre volontairement aux dispositions du décret du 21 mai 1987 précité.

2.2 Les obligations du détenteur du véhicule :

a. Restituer le bien :

Comme tout locataire, le preneur répond des dégradations ou des pertes qui arrivent

pendant sa jouissance, à moins qu’il ne prouve qu’elles ont eu lieu sans sa faute (art. 1732 C. civ). Il pèse donc sur lui une présomption de faute en cas de dommage causé au bien loué ; il s’exonère s’il apporte la preuve que le dommage n’est pas dû à sa faute, mais à un cas de force majeure (tel que dommage résultant d’un acte criminel, d’un vol, d’un accident imputable à un tiers).

Pour garantir le respect de cette obligation, la société de leasing impose au locataire la

souscription d’une assurance couvrant les dommage accidentels causés au véhicule (dommage tous accidents, incendie, explosion, catastrophes naturelles, attentats, vandalisme…). La société de leasing restant propriétaire du bien, cette assurance constitue donc une assurance pour compte en sa faveur, ce qui lui confère la qualité d’assurée bénéficiaire du contrat, indépendamment des droits qu’elle tire de l’article L. 121-13 du Code des Assurances en tant que créancier gagiste (Civ. I, 9 juin 1993, RGAT 93-772).

Puisque cette assurance permet la conservation de la chose, elle présente également un intérêt pour le locataire : elle lui permet de financer l’exécution de ses obligations contractuelles et évite que sa responsabilité ne soit recherchée par le bailleur en cas de perte ou de destruction. De plus, lorsque l’indemnité d’assurance permet de désintéresser totalement le bailleur, le locataire a le droit de récupérer le reliquat de l’indemnité non perçue par ce dernier (Civ. I, 13 mars 1996, RGDA 96-743, Resp. et Ass. 96-chron. N° 28).

La société de leasing peut également souscrire elle-même une assurance de choses pour

garantir la conservation du véhicule loué. Cette assurance intervient alors pour son compte, afin de l’indemniser des pertes et des dommages qu’elle subit en qualité de propriétaire du bien. Mais elles constitue également une assurance pour compte, ne serait-ce qu’implicite, au profit du locataire, puisqu’elle le dispense de souscrire cette garantie et qu’il en paie les primes.

c. Payer l’indemnité de résiliation :

En cas de disparition du bien, le contrat est résilié de plein droit : le bailleur se trouve

privé des loyers que lui versait le locataire et des bénéfices qu’il escomptait tirer de l’opération. Il oblige donc le locataire, par une disposition du contrat, à le dédommager de cette perte, au moyen d’une indemnité de résiliation dont le montant dépend des loyers restant à courir.

L’indemnité de résiliation peut également faire l’objet d’une assurance spécifique : il ne

s’agit pas d’une assurance de choses destinée à assurer la conservation du bien, mais d’une

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assurance de frais, qui répare le préjudice immatériel subi par le bailleur, privé de loyers qu’il comptait retirer de l’opération. Cette assurance peut se présenter sous la forme :

D’une garantie « perte pécuniaire », correspondant au montant de la TVA due sur

la valeur du véhicule. Dès 1978, la Direction du Trésor avait demandé aux assureurs de prévoir dans leur contrat cette garantie. L’APSAD avait alors convié les assureurs à accorder gratuitement cette garantie, puisque sont coût correspond au montant de la TVA économisée du fait du leasing (voir cas pratique page 339).

D’une garantie « perte financière », destinée à désintéresser totalement le bailleur.

Elle correspond au montant de la TVA due sur l’indemnité de résiliation. Cette garantie peut être souscrite soit directement par l’utilisateur du véhicule auprès de l’assureur automobile, soit par la société de leasing, dans le cadre d’une assurance de groupe, dont le coût est payé par l’emprunteur en même temps que les échéances du prêt.

A- L’ASSURANCE DU CONDUCTEUR

L’assurance de responsabilité civile ne couvre pas les dommages subis par le conducteur (art. R. 218-8 CA). En revanche, les passagers transportés, y compris les membres de la famille du conducteur (art. L. 211-1, dernier al., CA), sont garantis dans le cadre de l’assurance de responsabilité obligatoire, qui leur assure (sauf en cas de faute inexcusable, rarement admise) la réparation intégrale de leur préjudice. Ils n’ont donc pas besoin d’une assurance spécifique.

La non-garantie du conducteur se justifie par le fait qu’en responsabilité civile, on ne

peut obtenir réparation des dommages que l’on s’est causés à soi-même. Aussi, le conducteur à la fois auteur et victime de son propre dommage, n’a pas d’action contre lui-même. Toutefois, dans la pratique, l’assurance du conducteur répond à un réel besoin pour diverses raisons :

La loi du 5 juillet 1985, dite loi Badinter, a, dans une certaine mesure, aggravé le

sort des conducteurs puisque son article 4 prévoit que, « la faute commise par le conducteur a pour effet de limiter ou d’exclure l’indemnisation des dommages qu’il a subi ». Un conducteur blessé n’est totalement indemnisé que s’il n’a commis aucune faute et si son dommage est imputable à la responsabilité d’un tiers.

Cette situation n’est pas tant gênante pour le conducteur que pour les personnes

dont il peut avoir la charge (ses ayants droit : ses enfants mineurs, son conjoint). S’il décède à la suite d’un accident, ils ne sont pas indemnisés de leur préjudice si le conducteur est seul en cause ou s’il a commis une faute exclusive de toute indemnisation. Selon l’article 6 de la loi précité, le préjudice subi par un tiers du fait des dommages causés à la victime directe d’un accident de la circulation est réparé en tenant compte des limitations ou exclusions applicables à l’indemnisation de ces dommages.

Enfin, ce « trou » de garantie peut s’avérer préjudiciable aux intérêts du gardien du

véhicule lorsqu’il a confié la conduite de ce véhicule à un tiers. Il peut être amené à prendre en charge une partie du dommage subi par ce conducteur, dans le cadre d’une action récursoire, sans pouvoir obtenir la garantie de son assureur de responsabilité civile.

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Aussi la Direction des Assurances a-t-elle incité les assureurs à offrir aux conducteurs

des garanties « dommages corporels » leur assurant une indemnisation comparable à celle que reçoit une victime dans le cadre d’une assurance de responsabilité civile. Pour limiter le coût de cette assurance, il est prévu qu’elle ne constitue qu’une « avance sur recours » lorsque le dommage engage la responsabilité d’un tiers. Cette assurance repose à la fois sur l’article L. 131-2 et sur l’article L. 211-25 code des Assurances. Toutefois, des assureurs continuent à offrir des garanties forfaitaires, assorties d’une clause d’avance sur recours.

B- L’ASSURANCE DES BIENS TRANSPORTES

L’assurance es biens transportés fait l’objet d’une double exclusion. En premier lieu, le transport de certaines matières ne permet pas à l’assurance de

responsabilité de jouer normalement ; pour qu’elle intervienne, l’exclusion correspondante doit être rachetée.

En second lieu, les biens transportés sont exclus, de telle sorte qu’une garantie doit être

souscrite pour couvrir les dommages qu’ils subissent en cours de transport. 1. LES DOMMAGES CAUSES PAR CERTAINS BIENS :

Le transport de certaines matières dangereuses est exclu de l’assurance de responsabilité

civile obligatoire. Les personnes ou les entreprises qui pratiquent le transport occasionnel ou habituel de ces matières doivent donc racheter ces exclusion, soit au moyen d’une extension de garantie, soit par la souscription d’un contrat d’assurance spécifique.

Dans le tableau ci-dessous, nous indiquons les exclusions applicables et la manière dont

ces exclusions peuvent être rachetées :

Exclusion applicable Texte Modalités de rachat Transport de matières inflammables, explosives, corrosives ou comburantes (1) (2)

R. 211-11, 3° CA Extension de garantie prévue dans le contrat d’assurance du véhicule

Produits transportés dans le cadre d’une exploitation nucléaire (armes, engins, combustibles, déchets radioactifs et autres sources de rayonnements ionisants).

R. 211-8, 3° CA Souscription d’un contrat d’assurance spécifique auprès du pool atomique.

Transports de sources ionisantes non destinées à une exploitation nucléaire (2)

R. 211-11, 1° CA Extension de garantie prévue dans le contrat d’assurance du véhicule.

(1) A l’exception du transport d’huiles, d’essences minérales, ou de produits similaires ne dépassant pas 500 kg ou 600 litres.

(2) L’assurance de responsabilité ne joue pas que si ces matières ont provoqué ou aggravé le sinistre.

2- LES DOMMAGES SUBIS PAR LES BIENS TRANSPORTES :

L’assurance obligatoire ne couvre pas les dommages causés « aux marchandises et objets transportés, sauf en ce qui concerne la détérioration des vêtements des personnes transportées, lorsque celle-ci est l’accessoire d’un accident corporel » (art. R. 211-8-5° CA).

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Par ailleurs, l’assurance ne couvre pas les dommages « atteignant… les choses ou animaux loués ou confiés au conducteur à n’importe quel titre » (art. R 211-8, 4° CA), ce qui vise également les biens transportés. Le rachat de cette exclusion peut se faire de deux manières :

2.1 Une extension de garantie :

La technique de l’extension de garantie est surtout utilisée pour les particuliers et les

PME-PMI. Par exemple, l’assuré dont le véhicule est équipé d’accessoires ou d’appareils (lecteur de cassette ou de CD, radio téléphone, matériel de télétransmission…) ou qui transport, pour les besoins de sa profession, des marchandises ou des échantillons, doit veiller à souscrire une garantie complémentaire pour couvrir ces biens. Ils peuvent également être couverts par un contrat séparé, de type tous risques objets divers.

2.2 Une assurance transport :

Le professionnel du transport de marchandises est responsable de plein droit, sauf cas de

force majeure, en cas de perte des objets transportés (art. L. 133-1 C. com). En cas de transport international, une obligation comparable pèse sur le transporteur, en application de l’article 17 de la Convention sur le transport de marchandises par route (ou CMR) du 19 mai 1965, qui prévoit néanmoins des limitations de responsabilité.

Comme toute personne faisant circuler un véhicule, le transporteur doit souscrire une

assurance de responsabilité civile. En ce qui concerne les marchandises transportées, il peut souscrire une police type, propre au transport routier, dont la garantie est en général étendue à tous les Etats signataires de la Convention CMR. Elle couvre les seuls dommages matériels, dans la limite d’un capital maximum, et exclut la faute lourde du voiturier et le retard de livraison. Le vol est couvert, mais selon des limitations et des conditions fixées par des clauses syndicales, modifiées en janvier 2003.

D- LES VEHICULES PROFESSIONNELS L’entreprise utilise des véhicules pour les besoins spécifiques de son activité, de sorte

qu’une analyse préalable de son risque automobile s’avère nécessaire pour apporter une couverture d’assurance adaptée à ses besoins.

1- LES ENGINS DE CHANTIER : Les engins de chantiers répondent à la définition de véhicule terrestre à moteur et sont

donc soumis à l’obligation d’assurance automobile. Mais, en plus de leur fonction de véhicule, ils peuvent avoir une fonction d’instrument de travail. Tel est le cas par exemple des engins de chantiers, des chariots-élévateurs… Ces engins peuvent occasionner, en dehors de toute circulation, des dommages exclusivement imputables à leur fonction d’outil et pouvant relever de la responsabilité générale de l’entreprise qui en a la propriété ou l’utilisation.

Il n’est pas toujours facile de déterminer si un sinistre relève de l’exploitation de

l’entreprise ou de la circulation du véhicule. Pour éviter des problèmes de frontières, il est souhaitable que l’entreprise souscrive également une assurance de responsabilité civile »exploitation », couvrant ces véhicules dans leur fonction d’outil, de préférence auprès du même assureur que celui les garantissant pour le risque de circulation proprement dit.

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2- LES FLOTTES DE VEHICULES : La technique habituelle pour assurer des véhicules consiste à souscrire un contrat dit

« mono véhicule », couvrant un ou plusieurs véhicules, tous nommément désignés dans le contrat. Toute modification de véhicule doit être signalée au préalable à l’assureur, pour éviter la suspension automatique du contrat (art. L. 121-11 CA). Lors de cette modification, l’assureur établit une attestation d’assurance et un certificat d’assurance concernant le nouveau véhicule, ainsi qu’un avenant précisant le nouveau taux de prime applicable.

2.1 La notion de flotte automobile : Mais lorsqu’une entreprise ou une collectivité utilise de nombreux véhicules pour les

besoins de son activité, ce mode de gestion s’avère lourd et inadapté. Afin de faciliter cette gestion, les assureurs proposent d’établir des « polices flottes » prévoyant la couverture de leur parc de véhicules, quel que soit son effectif.

Les formalités de gestion (changement de véhicules, attestations d’assurance) sont alors

allégées et/ou transférées à l’intermédiaire ou à l’entreprise elle-même. De plus, le calcul des primes ou cotisation fait l’objet de régularisations périodiques ou en fin d’exercice (voir chapitre deux). La technique dit du « parc flottant » dispense l’assuré de déclarer à l’assureur les entrées et sorties de véhicules et prévoit une garantie automatique des véhicules entrant.

En principe, il est possible de souscrire un contrat d’assurance flotte dès qu’un parc

comporte au moins quatre ou cinq véhicules. Si le Code des Assurances ignore la notion de flotte, la clause type de bonus-malus n’est pas applicable lorsque le contrat d’assurance couvre plus de trois véhicules appartenant à une même personne et nécessitant la possession du permis B (art. A. 121-2, al. 1er CA).

2.2 Les catégories de flottes automobiles :

a. Les flottes artificielles : Ce sont des groupements, couverts au moyen d’un même contrat d’assurance, réunissant

des véhicules appartenant à des personnes faisant partie d’un même groupe, tels que les salariés d’une entreprise, les membres d’une corporation, les détendeurs d’un même type de véhicule.

Un souscripteur (un courrier, un syndicat professionnel, une association, etc) souscrit un

contrat collectif (ou police-mère) après en avoir négocié les conditions de garantie et de tarification. Puis il émet des certificats d’adhésion (ou polices-filles) au profit de chaque assuré membre du groupement. La clause type de bonus-malus s’applique à chacun d’eux. Ce mode de souscription permet aux adhérents de bénéficier de garanties adaptées à leur situation et d’un tarif préférentiel.

Si un adhérent à l’assurance quitte le groupement, il ne remplit plus les conditions

requises pour bénéficier de l’assurance et son adhésion peut être résiliée. Dans le cas où il aurait passé sous silence, lors de son adhésion à l’assurance, qu’il n’appartenait pas au groupement, son adhésion à l’assurance peut être annulée pour dol (art.1116 C. civ) ou pour erreur sur la substance (art. 1110 C. civ) à condition toutefois que l’appartenance au groupe constitue bien la cause déterminante de la convention (Civ. I, 14 mai 1991, RGAT, 91-550 ; Civ. I, 26 novembre 1991, RGAT 92-61), nonobstant les sanctions prévues aux articles L. 113-8 et 9 du Code des Assurances.

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b. Les flottes naturelles :

Elles regroupent, au sein d’un même contrat d’assurance, un ensemble de véhicules

appartenant ou utilisés par une même personne morale ou par les filiales d’un même groupe. Le contrat prévoit une prime ou cotisation unique, des garanties identiques pour chaque véhicule et une seule échéance.

Parmi les flottes naturelles, on distingue notamment les flottes de sociétés, qui

regroupent les véhicules de fonction ou de service d’une même entreprise, les flottes à usages particuliers, tels que le transport de personnes ou de marchandises à titre onéreux, les engins de chantiers et autres véhicules adaptés à un travail particulier, les flottes de location de véhicules en longue ou courte durée.

Les contrats d’assurance couvrant des flottes de véhicules de collectivités locales ou

territoriales se distinguent par leur mode de leur passation. Ils sont en effet soumis au Code des marchés publics et ils ont le caractère de contrats administratifs (L. 2001-1168 du 11 décembre 2001, JO du 12 décembre). L’assurance automobile constitue, au sens de l’article 27 du Code des marchés publics, une « prestation homogène », relevant de la rubrique 65.04 de la nomenclature. Celle-ci comprend l’assurance responsabilité civile, l’assurance de personnes, celle des dommages au véhicule et des marchandises transportées.

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THEME II : Les Garanties Facultatives

LLEESS GGAARRAANNTTIIEESS FFAACCUULLTTAATTIIVVEESS EENN

AASSSSUURRAANNCCEE AAUUTTOOMMOOBBIILLEE

L’assurance de responsabilité civile a été instaurée dans l’intérêt des victimes. Il faut en effet qu’en toutes circonstances, la solvabilité de l’auteur de leurs dommages soit garantie par un assureur ou, à défaut d’assurance, par le Fonds de Garantie Automobile.

L’assurance de responsabilité civile profite également aux assurés, puisqu’elle évite que

l’on puise dans leur patrimoine pour indemniser les victimes. Mais elle ne satisfait pas leurs propres besoins d’indemnisation. Aussi, les assureurs proposent-ils des garanties complémentaires, destinées à couvrir les dommages subis par le conducteur et par son véhicule ou lui permettant d’en obtenir le remboursement lorsqu’ils engagent la responsabilité d’un tiers.

Ces garanties sont généralement contenues dans le même contrat que celui qui couvre la

responsabilité civile. C’est pourquoi les contrats offerts sur le marché sont appelés « multirisques ». L’expression est partiellement inexacte. Elle signifie que le contrat d’assurance couvre un seul risque ou (risque objet), à savoir un véhicule, contre plusieurs risques ou (risque événement) au moyen de plusieurs garanties. Le terme « multi garanties » serait donc plus approprié.

Lorsque le contrat comporte une garantie « dommages tous accidents », il est parfois appelé « tous risques », ce qui peut parfois faire croire aux assurés qu’ils sont couverts pour tous les risques, alors qu’il n’en est rien. Ne sont ainsi pas forcément couverts les dommages subis par le conducteur ou l’assistance au véhicule et aux passagers.

I – CARACTERISTIQUES COMMUNES AUX GARANTIES FACULTATIVES :

Puisque ces garanties ne sont pas obligatoires, chaque assureur est libre d’en définir le

contenu et l’étendue. Elles sont par ailleurs soumises aux règles de droit commun de l’assurance, telles que la prescription biennale ou le principe indemnitaire.

A – LIBERTE CONTRACTUELLE :

Puisqu’il ne s’agit pas de garanties obligatoires, chaque assureur est libre de leur

contenu. Elles varient d’un assureur à l’autre et il n’y a pas de règles générales permettant de déterminer, dans chaque situation, ce qui est couvert et ce qui est exclu. Il est donc nécessaire de se reporter au contrat qui fait « la loi entre les parties », pour déterminer l’étendue de la garante accordée par l’assureur.

Ainsi, les exclusions, interdites ou inopposables aux tiers en assurance de responsabilité

obligatoire, sont autorisées et opposables aux assurés comme aux tiers. Les assureurs peuvent ainsi prévoir une exclusion de garantie lorsque le conducteur n’est pas titulaire de permis de conduire en état de validité ou lorsqu’il conduit le véhicule sous l’empire d’un état alcoolique, sauf si cet état a été sans influence sur le sinistre.

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B – LA PRESCRIPTION BIENNALE :

A la différence de l’assurance de responsabilité civile, la personne qui bénéficie des prestations de l’assureur est l’assuré lui-même et non un tiers.

Passé le délai de deux ans, l’assureur n’a plus d’obligation à l’égard de l’assuré, sauf si

ce délai a été interrompu par une assignation en justice, même en référé, un commandement ou une saisie, la reconnaissance des droits de l’assuré par l’assureur (qui a par exemple payé un acompte, proposé une indemnisation), la désignation d’un expert à la suite d’un sinistre ou l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de réception par l’assuré. A compter de ces événements, un nouveau délai de deux ans est accordé à l’assuré.

C – LE PRINCIPE INDEMNITAIRE :

Si la prestation versée par l’assureur constitue une indemnité destinée à réparer le

préjudice de l’assuré, le montant de celle-ci ne peut être source d’enrichissement pour lui et il ne peut la cumuler avec d’autres indemnités reçues par ailleurs.

D’autre part, si le dommage est imputable à la responsabilité d’un tiers, l’assureur peut

obtenir de celui-ci la restitution des sommes versées à l’assuré. Selon l’article 21 du code des assurances : « l’assureur qui a payé l’indemnité d’assurance est subrogé, jusqu’à concurrence de cette indemnité, dans les droits et actions de l’assuré contre les tiers qui, par leur fait, ont causé le dommage ayant donné lieu à la « responsabilité de l’assureur ».

Mais l’assureur n’a pas de recours contre le responsable lorsqu’il s’agit des « enfants,

descendants, ascendants, alliés en ligne directe, préposés, employés, ouvriers ou domestiques et généralement toute personne vivant habituellement au foyer de l’assuré, sauf le cas de malveillance commise par une de ces personnes ».

II – LES DOMMAGES CORPORELS DU CONDUCTEUR ET DE SES

PROCHES :

L’assurance de responsabilité civile obligatoire ne couvre pas les dommages « subis par la personne conduisant le véhicule ». Le conducteur assuré n’est donc jamais indemnisé, même si l’accident est dû à un vice propre du véhicule (engageant la responsabilité d’un garagiste ou du constructeur) ou à la faute d’un passager (qui s’était emparé des organes de commande de véhicule), sauf en cas d’extension de garantie.

Les dommages subis par le conducteur sont exclus alors même qu’ils peuvent avoir des conséquences économiques graves. Si le conducteur décède, sa famille peut être privée des revenus qu’il lui procurait. En cas de blessures, il peut perdre son emploi à la suite de l’accident. D’ou l’intérêt de souscrire une assurance pour le conducteur. Bien que non obligatoire, elle est vivement conseillée et des assureurs incitent même fortement leurs assurés à la souscrire, en l’incluant par exemple dans la garantie de base.

A cet effet, l’assureur peut proposer différentes formules de garanties, qui peuvent se

cumuler ou non entre elles, comporter des options plus ou moins étendues selon le prix que l’assuré consent à payer pour se garantir. La garantie peut couvrir le seul conducteur ou tous les passagers ayant pris place dans le véhicule assuré. Les prestations accordées peuvent être de type forfaitaire (en individuelle accident), indemnitaire (en « droit commun ») ou un mélange des deux (individuelle droit commun). Cette garantie peut comporter ou non une clause d’avance sur recours.

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Elle peut être souscrite dans le cadre d’un contrat multirisque automobile ou au moyen

d’un contrat séparé. L’assurance peut couvrir le souscripteur et ses proches dans le seul cas où ils conduisent le véhicule assuré ou lorsqu’ils sont au volant d’un véhicule quelconque.

A – L’INDIVIDUELLE ACCIDENT :

Cette garantie peut couvrir les passagers ou le seul conducteur, comporter des

prestations plus ou moins étendues, être versée ou non à titre d’avance sur recours. 1 – LES PERSONNES GARANTIES :

L’assurance peut couvrir tous les passagers transportés ou le seul conducteur.

– Les passagers transportés :

Traditionnellement, les contrats d’assurance comportaient une garantie pour couvrir la famille de l’assuré ou tous les passagers transportés dans le véhicule assuré. Cette formule tend à tomber en désuétude pour diverses raisons : la famille transportés est désormais couverte en assurance de responsabilité civile obligatoire passagers transportés sont indemnisés de manière systématique dans le cadre de la loi du 15 Août 2005.

– Le Conducteur :

Dans ce cas, seul le conducteur, ou ses ayants droits en cas de décès du conducteur,

bénéficie des prestations offertes. Elle s’applique à tout conducteur autorisé et titulaire d’un permis de conduire en état de validité.

2 – L’ETENDUE DES GARANTIES :

Cette garantie prévoit le versement de sommes convenues d’avance. L’assureur peut être amené à prendre en charge des frais de soin, des indemnités journalières en cas d’incapacité temporaire, un capital, en cas de décès de l’assuré, versé à ses ayants droit, ou, en cas d’incapacité permanente, une somme égale à une fraction d’un capital correspondant au taux d’incapacité retenu par expertise médicale (sur la base d’un barème figurant généralement dans le contrat).

Exemple : Si le capital incapacité est de 50 000 DT et si le taux d’incapacité retenu par le médecin-conseil missionné par l’assureur est de 40%, le conducteur blessé reçoit une somme de 20 000 DT.

3 – SON REGIME JURIDIQUE :

La plupart des sommes ainsi versées ne présentent pas un caractère indemnitaire car elles sont calculées en fonctions d’éléments prédéterminées par les parties, indépendamment du préjudice subi : Le cantonnement du caractère indemnitaire de certaines assurances de personnes. Elles peuvent donc se cumuler avec celles reçues au titre d’autres assurances de même nature ou à un autre titre, par la Sécurité sociale, par l’assureur du responsable ou par le Fonds de garantie automobile. D’autre part, l’assureur ne peut en demander la restitution au responsable.

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En revanche, les frais de soins et les compléments de salaires, qui correspondent au paiement de frais réellement engagés ou à un préjudice réel, présentent un caractère indemnitaire et sont récupérables auprès du responsable.

Par ailleurs, si la garantie comporte une clause d’avance sur le recours, les prestations

deviennent indemnitaires par la volonté des parties, alors même que leur calcul s’effectue de manière forfaitaire, sans référence aux règles de droit commun. Les mutuelles d’assurance offrent ainsi des formules d’assurance du conducteur hybrides, se référant à des postes de préjudices dits de droit commun mais dont la détermination se fait d’après de barèmes forfaitaires. Les prestations prévues dans le cadre des assurances individuelles accidents classiques sont donc récupérables sur le responsable si elles comportent une clause d’avance sur indemnité.

B – L’ASSURANCE DROIT COMMUN :

L’assurance « droit commun », de création plus récente, ne prévoit en général que

l’indemnisation du conducteur. Son fonctionnement n’est pas aussi simple que celui de l’assurance Individuelle accident et l’étendue des garanties peut varier selon les options proposées ou selon les assureurs.

1 – LE FONCTIONNEMENT DE L’ASSURANCE :

La détermination des postes de préjudice indemnisables s’effectue selon les règles d’évaluation prévues en droit commun, c’est-à-dire selon les règles appliquées par les tribunaux lorsqu’ils fixent la dette du responsable. Cette évaluation intervient en distinguant d’une part les postes de préjudices personnels (ou extra-patrimoniaux) et d’autre part les postes de préjudices patrimoniaux, desquels sont déduits la créance des tiers payeurs. Le solde obtenu est versé au conducteur, ou à ses ayants droit en cas de décès, dans la limite du capital ou plein de garantie prévues au contrat, selon l’exemple ci-après :

LES GARANTIES OFFERTES EN ASSURANCE AUTOMOBILE Dinars Tunisiens

Postes de préjudice Patrimoniaux (A) Personnels (B) Plein de garantie Montant : 1 500 000 200 000 A déduire créance 300 000 néant 1 000 000 Solde du préjudice indemnisable 1 200 000 1 200 000 Total du préjudice indemnisable (A+B)

1 400 000

Somme contractuellement due à L’assuré

1000 000

Si un tiers est responsable des dommages, l’assurance du conducteur n’intervient qu’en

avance sur recours. Dans le cas contraire, elle permet au conducteur ou à ses ayants droits de recevoir une indemnité comparable à celle qu’elle pourrait prétendre de la part d’un responsable, sous réserve d’exclusion, de franchise ou de limitation de garantie.

– L’ETENDUE DES GARANTIES :

L’assurance des dommages corporels du conducteur ne relève pas de l’obligation légale d’assurance. Elle est donc soumise à la liberté contractuelle : la garantie s’exerce dans la limite des préjudices définis et des montants indiqués par la police. L’assurance comporte

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généralement des franchises (par exemple, pas d’indemnisation des IPP en dessous du seuil de 15%) et des plafonds de garanties (par exemple 200 000), même dans le cas où de telles restrictions ne sont pas autorisées dans le cadre de l’assurance obligatoire. L’indemnisation peut être réduite ou exclue quand le conducteur ne porte pas de ceinture de sécurité ou de casque. Les assureurs peuvent compléter la garantie par des prestations d’assistance, telle qu’aide à domicile en cas d’incapacité temporaire.

– La notion de conducteur

Si la garantie est subordonnée à la condition que la victime ait la qualité de conducteur,

il ne s’agit pas d’une exclusion de garantie (Civ. I, 18 décembre 2002, n°00-21.991) et la preuve que cette condition est replie incombe à la victime. Le contrat d’assurance peut donner une définition à la fois plus large et plus restrictive de la notion de conducteur que celle donnée dans le cadre de l’assurance de responsabilité obligatoire :

Le contrat peut par exemple couvrir les dommages subis par le conducteur non

seulement lorsqu’il est au volant de son véhicule (pour les quatre roues) ou juché sur son engin (pour les deux roues), mais aussi lorsqu’il en sort ou qu’il le quitte, lorsqu’il y effectue des réparations ou qu’il se trouve à proximité ;

En revanche, le contrat ne couvre pas le conducteur non autorisé et exclut la conduite en

état d’ivresse, alors même que de telles exclusions sont interdites en assurance de responsabilité civile. Le contrat peut également exclure l’usage de stupéfiants, le refus de se soumettre à des contrôles tels que l’alcootest, le délit de fuite, les actes de violence ou d’agression, la conduite dans un lieu non règlementé par le Code de la route, la conduite par un conducteur novice, etc.

– Les postes de préjudice :

Ceux-ci peuvent faire l’objet d’une énumération limitative, de telle sorte que les postes

de préjudice non énumérés sont exclus. Ils peuvent également faire l’objet d’une définition restrictive : par exemple, si l’incapacité temporaire st définie comme les pertes de salaires ou de revenus subies pendant la période d’incapacité, l’indemnisation de la gêne éprouvée dans l’accomplissement des actes de la vie ordinaire est exclue. D’autres postes de préjudices peuvent faire l’objet d’exclusions directes ; tel est le cas si l’assurance ne couvre pas les préjudices personnels ou l’incapacité de travail.

III – LES DOMMAGES SUBIS PAR LE VEHICULE ASSURE :

L’assurance de responsabilité civile est conçue de telle manière qu’elle ne puisse jamais

intervenir pour la prise en charges des dommages subis par le véhicule assuré. Il s’agit en effet d’inciter l’assuré à souscrive une assurance complémentaire pour ces dommages. Voici deux exemples pratiques permettant de le démontrer :

Exemple n°1 : Une personne A confie la garde du véhicule lui appartenant à un

conducteur B. Ce dernier perd le contrôle du véhicule et l’endommage. En raison de son défaut de maîtrise, B est responsable du dommage causé à A, lequel à la qualité de tiers. L’assureur du véhicule doit-il indemniser son assuré pour cette raison au titre de la garantie « responsabilité civile » ?

Réponse : non, car le contrat exclut de l’assurance de responsabilité civile obligatoire

« les dommages atteignant les choses… louées ou confiées au conducteur à n’importe quel titre ».

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Exemple n°2 : La situation est la même que dans le cas n°1, mais le conducteur qui

cause l’accident s’était emparé du véhicule contre le gré de son propriétaire. Il ne s’agissait donc pas d’un véhicule confié ou loué au conducteur et l’exclusion ne peut s’appliquer. L’assureur de responsabilité civile doit-il pour autant indemniser son assuré pour les dommages causés à son véhicule ?

Réponse : non, car selon l’article 5 alinéa 2 de la loi du 5 juillet 1985, lorsque le

conducteur d’un véhicule n’en est pas le propriétaire, la faute de ce conducteur peut être opposée au propriétaire pour l’indemnisation des dommages causés à son véhicule ». La garantie est acquise, mais la responsabilité du conducteur fautif ne peut être recherchée par le propriétaire.

Si l’assuré souhaite que les dommages à son véhicule soient garantis en cas d’accident

indépendamment de toute notion de responsabilité, il doit souscrire une garantie complémentaire « dommages au véhicules ».

A – LES DOMMAGES PRIS EN CHARGE :

Il convient de se reporter au contrat d’assurance, qui fixe à la fois les postes de préjudice indemnisables et leur mode d’évaluation.

1 – LES POSTES DE PREJUDICE :

Sont pris en charge les dommages causés au véhicule assuré. Le contrat précise que ces dommages sont fixés de gré (d’un commun accord entre l’assureur et l’assuré) ou, à défaut, par expertise. Le règlement de gré à gré intervient pour les petits dommages qui ne nécessitent pas le recours à l’expertise.

La garantie peut également couvrir les frais de dépannage, dans la limite d’un montant

maximum fixé au contrat. Mais ces frais sont souvent pris en charge au titre de la garantie assistance, de sorte que l’assuré n’a pas à en faire l’avance. La garantie peut être complétée par la mise à disposition d’un véhicule de remplacement.

Les autres postes de préjudice annexe (privation de jouissance, etc.) ne sont pas compris

dans la garantie des dommages au véhicule. Ils peuvent néanmoins être réglés par l’assureur direct dans le cadre de la convention, lorsque le dommage est imputable à un autre véhicule impliqué dans l’accident.

Lorsque le véhicule a été acquis en leasing, le contrat d’assurance peut comporter deux

clauses de garantie particulières :

- Une garantie dite « perte pécuniaire), qui couvre l’indemnité de résiliation due à la société de leasing en cas de sinistre mettant prématurément fin au contrat de leasing. Cette garantie est limitée au montant de la TVA due sur la valeur du bien assuré :

- Une garantie dite « perte financière », qui couvre l’indemnité de résiliation due à la

société de leasing dans sa totalité. Cette garantie peut être souscrite soit par le détenteur du véhicule, soit par la société de leasing elle-même, soit par les deux.

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2 – LE MONTANT DES DOMMAGES :

En assurance de dommages, la valeur du véhicule est toujours fixée par le contrat, auquel il convient de se reporter. Tous les contrats remboursent le coût des réparations directement imputables à l’accident. Certains éléments du véhicule, tels que pneumatiques, appareils électriques, peuvent être pris en charge moyennant une vétusté particulière ou un abattement forfaitaire. Dans tous les cas, le montant des réparations ne peut excéder la valeur du véhicule, définie conventionnellement ou non par le contrat. Cette valeur peut être la suivante :

La valeur vénale. C’est le prix auquel un véhicule peut être vendu sur le marché de

l’occasion. Il est déterminé en fonction de la cotation sur le marché d’un véhicule présentant les mêmes caractéristiques et dans un état général semblable, par référence aux cours moyens par des journaux spécialisés (tel le journal L’Argus de l’automobile).

La valeur à dire d’expert (VAD), ou valeur de remplacement à dire d’expert (VRADE).

Pour cela, les experts utilisent des tables de dépréciations mensuelles, établies par les organismes professionnels d’experts à partir de la valeur à neuf du véhicule. Puis ils appliquent certains correctifs, tenant compte par exemple de l’état du véhicule ou des tendances du marché.

La valeur conventionnelle. Il s’agit d’une valeur fixée de manière forfaitaire par le

contrat d’assurance. Ainsi, différentes clauses peuvent se cumuler ou non entre elles, faire partie de la garantie de base ou être souscrites sur option. Par exemple, le contrat peut prévoir :

Un abattement de 1% sur la valeur à neuf du véhicule au jour du sinistre par mois

d’ancienneté, tant que le véhicule n’a pas atteint cinq ou six années d’âge : au-delà, la valeur vénale ou la valeur de remplacement à dire d’expert est retenue :

Une indemnisation en valeur à neuf tant que le véhicule n’a pas atteint six mois ou un an

d’ancienneté, selon les contrats (clause véhicule neuf) ; Lorsque le véhicule a atteint une certaine ancienneté, une majoration de sa valeur, de

l’ordre de 10 à 30%, ou un montant minimum garanti, fixé aux conditions particulières (clause véhicule ancien).

3 – LES DOMMAGES EXCLUS :

L’assurance peut exclure les dommages subis par le véhicule lorsque le conducteur n’a pas l’âge requis ou n’est pas titulaire du permis de conduire régulier en état de validité. Cette exclusion peut être rachetée lorsqu’il s’agit d’un véhicule d’entreprise, lorsque le préposé a présenté à son employeur un permis de conduire falsifié ou a omis de lui signaler une suspension ou une annulation de son permis.

De même, le contrat peut prévoir une exclusion de garantie pour conduite en état

alcoolique lors de l’accident (à partir de 0,5 gramme d’alcool par litre de sang). Selon les contrats, cette exclusion s’applique dans tous les cas ou uniquement lorsque cet état a eu une influence sur le sinistre. L’assureur peut également prévoir une exclusion pour conduite sous l’empire de stupéfiants, refus de se soumettre à des tests de dépistage, délit de fuite.

Certains dommages peuvent être exclus, tels que les pneumatiques, les dommages

provoqués ou aggravés par le transport de matières dangereuses, les dommages imputables à la guerre civile ou étrangère.

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Les contrats peuvent comporter les franchises. Ces franchises peuvent être modulées en

fonction des garanties souscrites (les garanties incendie, explosion, bris des glaces sont sans franchise), des options choisies par l’assuré ou des biens couverts.

B – LES EVENEMENTS GARANTIS

1. LA GARANTIE « DOMMAGES TOUS ACCIDENTS »

L’assureur garantit les dommages subis par le véhicule lorsqu’ils résultent d’un choc avec un corps fixe ou mobile (un autre véhicule, un animal, un piéton identifié ou non, un obstacle quelconque, des grêlons…) ou du versement du véhicule, avec ou sans collision préalable.

Cette garantie couvre également les actes de vandalisme, soit de manière expresse (le terme vandalisme étant mentionné dans le contrat), soit de manière tacite, du seul fait que le dommage résulte d’un choix avec un corps fixe (ce qui exclut toutefois les graffitis).

Lorsque la garantie est acquise, l’assureur prend en charge toutes les conséquences

directes ou indirectes de l’événement, sauf clause contraire. Par exemple, si véhicule tombe en contrebas d’une route et se retrouve immergé, l’assureur doit prendre en charge le dommage dû au contact avec l’eau de mer (TGI Toulouse, 13 juin 1994, JA 646-94).

2 . LA GARANTIE « DOMMAGES COLLISION »

Par cette garantie, appelée « dommages collision » ou « tierce collision », l’assureur couvre les dommages résultant directement ou indirectement d’un accident ayant pour cause exclusive une collision avec un tiers identifié (un véhicule ou un animal appartenant à un tiers identifié, un piéton identifié). Pour que la garantie trouve application, il faut donc :

- que le heurt intervienne avec un tiers, ce qui n’est pas le cas si deux véhicules

appartenant au même assuré entrent en collision : - qu’il se « matérialise » par une trace visible de choc ou d’autres éléments dont la

preuve incombe à l’assuré : - qu’il intervienne avec un véhicule est non avec un élément de celui-ci : une roue se

détachant du véhicule, un colis tombé à terre… : - que le maître de l’animal soit identifié, en cas de heurt avec celui-ci. Par exemple, en

cas de choc avec un animal sauvage (ou « resnullius »), qui par définition n’a pas de maître, la garantie n’est pas acquise.

Dans ce cas, le conducteur non assuré dispose d’un recours contre le Fonds de

garantie (quand un des passagers transportés a subi des dommages corporels) ou, à défaut, contre la société de chasse, éventuellement responsable d’avoir laissé pulluler le gibier sur son fonds, ou contre l’Etat, qui pourrait se voir reprocher de ne pas avoir placé un panneau de signalisation à un endroit où la traversée de la chaussée par des animaux sauvages est fréquente.

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3 – LES AUTRES EVENEMENTS GARANTIS 3.1 – L’action des forces de la nature :

Cette extension de garantie a été introduite peu avant la garantie obligatoire des catastrophes naturelles, avec laquelle elle peut faire double emploi. Dans ce cas, les garanties ne se cumulent pas et l’assureur doit faire application de la garantie et de la franchise la plus favorable pour l’assuré.

3.2 – L’incendie et l’explosion :

La Société garantit l’assuré contre les dommages subis pas le véhicule assuré ainsi que par les accessoires et les pièces de rechange dont le constructeur prévoit la livraison en même temps que le véhicule, lorsque ces dommages résultent des événements suivants : incendie, combustion spontanée, chute de foudre, explosion.

3.3 – Le bris des glaces :

La garantie des dommages est comprise dans les formules « dommages accidentels au véhicule », pour autant que l’accident entraînant ces dommages entre dans la garantie de la formule prévue au contrat. Lorsque cette assurance est souscrite isolément, elle comprend la garantie des dommages consécutifs à tous accidents (y compris la projection d’objets extérieurs) subis par les pare-brise, glaces latérales et lunette arrière du véhicule assuré, « à l’exclusion des glaces destinées à protéger les phares ».

3.4 – Les catastrophes naturelles :

En application de la loi du 13 juillet 1982, tout véhicule couvert pour ses dommages est automatiquement garanti pour les dommages matériels directs résultant d’une catastrophe naturelle, moyennant une cotisation égale à 6% des cotisations incendie et vol ou, à défaut, à 0,8 % des cotisations dommages (art. A. 125-2 CA).

La garantie ne joue que si le véhicule a été endommagé à la suite d’un phénomène

naturel non assurable ayant donné lieu à la publication d’un arrêté interministériel déclarant l’état de catastrophe naturelle. Le règlement s’effectue dans les mêmes conditions que la garantie principale, sous déduction d’une franchise obligatoire dont le montant est fixé à 380 euros. Pour les biens à usage professionnel, la franchise est de 10% des dommages, avec un minimum de 1 520 euros. La franchise est modulée en fonction du nombre d’arrêté de cat’nat’, dans les communes non dotées d’un plan de prévention des risques naturels prévisibles (Annexe I, A. 125- CA).

Si l’événement est couvert à un autre titre (par exemple, au titre de l’action des forces de

la nature), on applique la franchise la plus favorable à l’assuré (Civ. I, 7 mars 1995, L’Argus 95-61).

3.6 – La tempête :

Les contrats d’assurance qui comportent une garantie dommages au véhicule couvrent automatiquement les risques de tempête, ouragans et cyclones. Cette garantie s’applique dès lors que les effets du vent à caractère cyclonique ne dépassent pas 145 km/h en moyenne sur 10 minutes ou 215 km/h en rafale. Au-delà, le dommage peut être pris en charge au titre de la garantie des catastrophes naturelles

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C- LA GARANTIE VOL :

L’assureur garantit les dommages résultant de la disparition ou de la détérioration du véhicule assuré, à la suite d’un vol ou d’une tentative de vol. Le vol des accessoires et des pièces de rechange, s’il est commis indépendamment du véhicule, n’est couvert qu’en cas de tentative de vol du véhicule lui-même ou cas d’effraction du local dans lequel le véhicule est garé. L’assureur ne prend en charge que les dégradations dues au vol et non celles imputables aux actes de vandalisme, sauf si cet événement est couvert par le contrat.

1- MESURES PREVENTIVES :

En raison de la recrudescence des vols, les assureurs ont été amenés à imposer aux assurés des mesures destinées à les prévenir. Par exemple :

1.1 – Le gravage du véhicule :

L’assureur peut subordonner sa garantie au gravage sur toutes les glaces, du véhicule du numéro d’immatriculation ou de série, accompagné d’une inscription du véhicule sur un fichier accessible aux forces de police. Cette clause subordonnant la garantie vol à l’installation de ces dispositifs de protection n’a pas le caractère d’une exclusion et ne doit donc pas figurer en caractères très apparents. Si un délai est imparti à l’assuré pour prendre ces mesures et qu’elles n’ont pas été prises à l’expiration de ce délai, la garantie n’est pas acquise. Si l’assuré a procédé au marquage mais a omis d’inscrire le véhicule au fichier du marqueur, alors que ces deux formalités étaient requises sous peine de sanction, la garantie vol s’applique car la sanction était commune aux deux formalités et non spécifique à celle-ci.

1.2 – Les autres mesures de prévention

L’assureur peut préconiser la mise en place des mesures de protection suivantes : - La mise en place d’un coupe-circuit interdisant le démarrage du véhicule, d’une alarme

se déclenchant en cas d’infraction, d’un système électronique de repérage du véhicule. Si la garantie est subordonnée à la mise en place d’un système antivol, il s’agit d’une condition de la garantie et non d’une exclusion, de sorte que la preuve du respect de cette clause incombe à l’assuré (Civ. I, 29 octobre 2002, n° 99-10.650) ;

- La remise du véhicule la nuit dans un garage fermé à clef. Le simple fait que le vol du

véhicule ait été perpétré dans un garage public suffit à démontrer que cette obligation n’a pas été respectée (Civ. I, 27 février 1997, RGDA 97-578) ;

- En matière de transport routier, les sociétés d’assurance ont adopté le 30 janvier 1992

une clause syndicale vol, qui a été modifiée en janvier 2003. Le transporteur doit équiper son véhicule et de dispositifs antivol propres à empêcher toute effraction du véhicule et de ses remorques. En cas de stationnement d’une durée supérieure à deux heures, le véhicule doit être remisé dans un droit clos, surveillé ou fermé à clef. A défaut, le chauffeur doit rester à bord du véhicule.

En cas de non-respect des mesures de prévention préconisées, les contrats peuvent

prévoir diverses sanctions, pouvant aller de la non garantie, de la déchéance, à une réduction d’indemnité, généralement sous la forme d’une franchise supplémentaire.

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2. LA PREUVE DU VOL ET DE LA TENTATIVE DU VOL

C’est à l’assuré de faire la preuve que son véhicule a fait l’objet d’un vol ou d’une tentative de vol.

2.1 – Preuve du vol du véhicule :

La preuve du vol peut résulter de divers indices, tels que le dépôt de plainte, l’effraction du véhicule ou de l’antivol. Mais la valeur de ces indices dépend des circonstances.

- Le dépôt de plainte

Les tribunaux estiment généralement que le dépôt de plainte suffit à établir la réalité du vol. Mais ils peuvent écarter cette preuve s’ils constatent d’autres éléments en sens contraire. Tel est le cas par exemple si le dispositif de blocage de direction est retrouvé intact ou si des faits peuvent faire douter de la sincérité de l’assuré, car les juges sont souverains pour apprécier la portée des éléments de preuve fournis. Dans la pratique, si le dépôt de plainte doit être retenu a priori comme élément de preuve, il peut être écarté toutes les fois qu’il existe des éléments contraires.

- L’absence d’effraction

Pendant longtemps, les tribunaux ont estimé que l’absence d’effraction n’était pas un critère permettant d’écarter le vol. En revanche, si d’autres indices permettent de penser qu’il s’agit d’un vol simulé, l’absence d’effraction devient un élément déterminant. Tel est le cas si le véhicule est retrouvé à l’état d’épave ou à une dizaine de kilomètres de son garage avec un antivol intact et bloqué ou si l’assuré précise à la gendarmerie qu’il ne portera pas plainte.

Aujourd’hui, les contrats d’assurance sont plus exigeants. Ils précisent que la preuve du

vol doit être rapportée par des traces d’effraction, constatées sur les serrures, sur l’antivol et/ou sur la colonne de direction. Si le véhicule est retrouvé sans trace d’effraction, le vol peut donc être écarté faute de preuve. A plus forte raison le vol doit-il être écarté si le juge constate des incohérences dans les déclarations de l’assuré.

– La preuve de la tentative de vol

La preuve de la tentative de vol est établie en cas de détériorations mobilières permettant d’établir que le voleur a cherché à pénétrer dans le véhicule pour tenter de la dérober (forcement de la porte ou de la serrure de porte, effraction de colonne de direction, etc.) A défaut, les dégradations constatées sur un véhicule peuvent être mises sur le compte d’un acte de vandalisme, éventuellement couvert au titre d’une extension de la garantie vol ou au titre de la garantie dommages tous accidents.

Certains assurés pensent qu’en déplaçant le véhicule de quelques mètres, l’assureur

croira que les dégradations sont la conséquence d’un vol ou d’une tentative et non d’une dégradation volontaire. Mais il a été jugé, en présence d’un véhicule garé dans un par souterrain de l’immeuble de son propriétaire et retrouvé plus loin dans l’allée centrale, portes fracturées, ailes défoncées, faisceaux électriques arrachés, couvert de graffitis injurieux, que ni l’intention de soustraction frauduleuse, ni la tentative de vol n’étaient établies.

En revanche, le fait de s’emparer de diverses pièces du moteur et de l’habitacle après

avoir fracturé le capot peut caractériser la tentative de vol.

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– L’INDEMNISATION DU VEHICULE VOLE

Si le véhicule est retrouvé, l’assureur prend en charge le coût de sa remise en état sans abattement pour vétusté, à condition qu’elle s oit bien la conséquence du vol (Nîmes, 5 Janvier 1984, JA 85-122). Si le véhicule n’est pas retrouvé, l’assureur, passée une période fixée par le contrat (de 1 à 2 mois), rembourse à l’assuré la valeur de son véhicule, contre la remise de certains documents (carte grise, certificat de cession, clefs, certificats de non-gage, le cas échéant facture d’achat du véhicule).

Si le véhicule est retrouvé, l’assuré en est informé par les autorités de police qui lui

remettent un « avis de découverte ». Les contrats lui donnent la possibilité d’opter pour la reprise du véhicule (contre remboursement de l’indemnité, déduction faite d’éventuelles réparations à ou pour son délaissement au profit de l’assureur, qui en devient alors le propriétaire.

Le délaissement est le droit pour l’assuré d’exiger la totalité de la somme assurée en

abandonnant à l’assureur la propriété du véhicule. Toutefois, ce transfert de propriété ne peut intervenir que si une disposition contractuelle le prévoit expressément.

L’assureur, une fois qu’il a indemnisé son assuré, dispose d’une action contre le voleur

ou le receleur, sur la base de l’article L. 121-12 du Code des assurances, voire d’une action en revendication contre le possesseur de bonne foi, sur le fondement de l’article 2279 du code civil, à condition toutefois qu’il soit effectivement en possession de la chose.

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THEME III : La Tarification du Risque Automobile

I – LA TARIFICATION DES MONO VEHICULES Si les assureurs sont libres de fixer leur tarification, les pouvoirs publics ont mis en

place des garde-fous et imposé un système réglementaire de bonus-malus. A- LES CRITERES DE TARIFICATION : En multipliant la fréquence des accidents par leur coût moyen, déterminé par

statistique, il est possible, pour un véhicule, d’obtenir le coût du risque que constitue sa mise en circulation, ce coût représentant le montant de la « prime pure ».

Une analyse globale de l’ensemble des risques liés à la circulation automobile aboutit à

l’établissement de structures de tarification qui permettent aux assureurs d’équilibrer leurs résultats. Si les assureurs sont libres du choix de ces structures, l’article 2 de l’annexe A à l’article A. 121-1 du Code des Assurances prévoit que les caractéristiques techniques suivantes doivent être prises en compte : véhicule, zone géographique, usage socioprofessionnel ou kilométrage, conduite exclusive ou non. S’y ajoutent les réductions éventuelles figurant au tarif des entreprises d’assurances.

Les tarifs ainsi établis servent à déterminer la « prime de référence » applicable à un

véhicule considéré, communiquée au Ministère de l’Economie et des Finances. Si la prime de référence ne comprend pas les majorations prévues en cas de circonstance

aggravantes, visées à l’article A. 335-9-2 du code des Assurances, elle comprend les surprimes prévues en cas de conduite par un conducteur novice (art. A. 335-9-1 CA).

Une distinction peut être faite entre les critères propres au véhicule et ceux concernant le

ou les conducteurs de ce véhicule.

1- LES CRITERES PROPRES AU VEHICULE : Ils concernent les catégories de véhicule, les zones de tarification et l’usage du véhicule.

1.1 Les catégories de véhicules : Les véhicules ont été classés en 3 catégories, correspondant à 3 types de risque : - Les véhicules de la 1er catégorie (véhicule de tourisme et véhicule commerciaux à

4 roues ou plus) eux-mêmes répartis en 12 groupes (risque responsabilité civile) et 10 classes (risque dommages au véhicule) de tarification.

- Les véhicules de la 2ème catégorie (camions et véhicules industriels d’un poids total

autorisé en charge supérieur à 3500 kg) dont la tarification est établie en fonction de leur tonnage et des types de matières transportées.

- Les véhicules de la 3ème catégorie (cyclomoteurs et autres véhicules de moins de

125 cm3) dont la tarification est établie en fonction de leur type et de leur puissance.

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1.2 Les zones de tarification :

La tarification diffère selon la zone dans laquelle le véhicule est amené à circuler. Les statistiques montrent que la fréquence des accidents augmente lorsque le véhicule circule dans une zone de densité urbaine plus importante. Les communes ont été classées en 5 zones de tarification (de 2 à 6). A titre d’exemple, le Puy-de-Dôme est classé en zone 2, sauf pour Clermont-Ferrand (zone 4) et Riom (zone 3), alors que Paris et sa proche banlieue sont en zone 5.

Pour le choix de la zone, on retient le lieu de stationnement habituel du véhicule, sauf si

celui-ci est utilisé dans une aire géographique plus large (pour des tournées professionnelles par exemple), auquel cas la zone la plus tarifiée est appliquée.

1.3 L’usage du véhicule :

La fréquence des accidents est proportionnelle au kilométrage annuel parcouru.

Autrement dit, plus un véhicule circule et plus les risques qu’il soit impliqué dans un accident augmentent.

Certains assureurs proposent des contrats à prime réduite aux conducteurs qui effectuent

moins de 9000 km par an, ce qui est le cas de 30 % des Français alors que la moyenne nationale est de 12 800 km. Toutefois, ce type de contrat nécessite la pose d’un appareil de contrôle ou une déclaration périodique du kilométrage.

Plus traditionnellement, les assureurs apprécient le kilométrage à travers l’usage

(privatif ou professionnel) du véhicule et la catégorie socioprofessionnelle du conducteur habituel. On sait par exemple, que les cadres circulent davantage que les étudiants et les retraités.

Les études statistiques ont ainsi permis de distinguer neuf groupes de catégories

professionnelle (fonctionnaires, salariés, sédentaires, autres salariés, commerçants, sociétés, artisans, autres professions, sans profession et étudiants, exploitants et salariés agricoles, autres agriculteurs, retraités) et deux usages lorsque ces mêmes catégories socioprofessionnelles utilisent leur véhicule pour des transports de marchandises ou de voyageurs ou pour des « tournées » (des déplacements constants pour visiter la clientèle).

L’usage du véhicule peut être également apprécié en fonction de l’ancienneté du

véhicule (pour ceux de 1er catégorie). D’autre part, les assureurs ont cherché à inciter les conducteurs à se préoccuper de manière plus attentive de l’entretien et de la sécurité de leur véhicule, dans le but de prévenir les défaillances mécaniques génératrices d’accident.

Certains assureurs exigent désormais, notamment pour les véhicules haut de gamme, le

passage de contrôle technique permettant de vérifier que le véhicule est en bon état et de procéder, le cas échéant, aux réparations indispensables.

2- LES CRITERES PROPRES AU CONDUCTEUR : Les statistiques montrent que les accidents sont d’autant plus fréquents que le

conducteur est jeune, que son permis de conduire est récent, qu’il est célibataire, de sexe masculin et qu’il a des antécédents (tels qu’accidents antérieurs, suspension ou retrait de permis de conduire, infraction au Code de la Route). Tous ces éléments sont donc pris en considération dans le calcul de la prime ou cotisation.

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2.1 Les conducteurs novices :

a- Le constat : Les statistiques montrent que le risque automobile dépend du sexe, de l’âge, de la

situation de famille du conducteur, de l’ancienneté du permis de conduire, de la conduite exclusive ou non du véhicule par un seul conducteur. Il est ainsi établi que les jeunes ont plus d’accidents que les autres. Par exemple, à 18 ans l’usager d’un cyclomoteur à trois fois et demi plus de risque d’être impliqué dans un accident qu’à 30 ans. Ce risque double seulement à 20 ans. Le tribut payé par les jeunes est particulièrement lourd, bien qu’il ait tendance à diminuer au fil du temps.

b- L’incidence sur la tarification :

Moins prudents et plus vulnérables, les conducteurs jeunes ou novices justifient donc

d’une tarification plus élevée. Mais pour éviter qu’elle ne devienne prohibitive, les pouvoirs publics ont fixé un pourcentage maximum d’augmentation, prévu à l’article A. 335-9-1 du Code des Assurances. Son plafond est de 100 % du tarif de référence, sans pouvoir excéder 50 % lorsque le conducteur novice a acquis sont permis de conduire au moyen de l’apprentissage par la conduite accompagnée, cette méthode étant réputée améliorer l’expérience de la conduite. La surprime est réduite de moitié après chaque année passée sans sinistre engagement la responsabilité du conducteur. A l’issue de trois années, le conducteur perd sa qualité de conducteur novice.

A également la qualité de conducteur novice, justifiant la perception d’une surprime à ce

titre, la personne qui ne peut justifier d’une assurance effective au cours des trois années précédant la souscription d’un contrat d’assurance. Pour échapper à cette majoration et pour bénéficier d’une ancienneté génératrice de bonus, il est conseillé de se faire désigner comme conducteur habituel dans un contrat d’assurance (par référence à l’article 10 de la clause type « bonus-malus »).

Ainsi, un enfant majeur qui vient d’obtenir son permis de conduire et qui ne peut ou ne

veut pas s’acheter un véhicule a intérêt à être désigné comme conducteur habituel dans le contrat de ses parents. Lorsqu’il souscrira une assurance pour son propre compte, l’ancienneté obtenue en tant que conducteur désigné dans le contrat de ses parents sera prise en compte pour le calcul de son bonus. Certains assureurs acceptent même de ne pas appliquer de surprime « conducteur novice » quand ce conducteur est un membre de la famille du souscripteur assuré.

2.2 Le comportement antérieur du conducteur :

Ce comportement, caractérisé par le nombre d’années sans sinistre, le nombre de

sinistres au cours d’une période donnée, l’existence d’infractions sanctionnées, est une source d’indication de la sinistralité possible d’un risque. Plus on a eu d’accidents dans le passé, plus on risque d’en avoir dans l’avenir. Les statistiques montrent par exemple qu’un conducteur « malusé » a une probabilité d’être impliqué dans un accident quatre fois supérieure à celle d’un conducteur dont le bonus est de 50 %.

Aussi, l’absence ou l’existence de sinistre antérieurs est-elle prise en compte dans le

cadre de la clause type de réduction-majoration (ou « bonus-malus »), imposée par les pouvoirs publics dans le but d’inciter les conducteurs à avoir un comportement prudent.

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Par ailleurs, les assureurs cherchent à décourager par des tarifs dissuasifs les conducteurs à risque, ce qui a conduit les pouvoirs publics à fixer des pourcentages maximums d’augmentation par rapport à la prime de référence. Ces pourcentages sont prévus à l’article A. 335-9-2 du Code des Assurances (voir tableau ci-contre).

COMPORTEMENT DU CONDUCTEUR MAJORATION

MAXIMUM (1) 1. Responsable d’un accident et reconnu en état d’imprégnation

alcoolique au moment de l’accident. 150 %

2. Responsable d’un accident ou d’une infraction aux règles de la circulation qui a conduit à la suspension ou à l’annulation du permis de conduire :

Suspension de 2 à 6 mois Suspension de plus de 6 mois Annulation ou plusieurs suspensions de plus de deux mois au cours de la même période de référence

50 % 100 % 200%

3. Coupable de délit de fuite après accident 100 % 4. N’ayant pas déclaré à la souscription d’un contrat une ou plusieurs des

circonstances aggravantes indiquées ci-dessus ou n’ayant pas déclaré les sinistres dont il a été responsable au cours des trois dernières années précédant la souscription du contrat

100 %

5. Responsable de trois sinistres ou plus au cours de la période annuelle de référence.

50 %

6. Le total des majorations prévues pour les infractions 1 et 3 ne peut excéder la majoration applicable pour la suspension ou l’annulation du permis de conduire qui a pu être prononcée à la suite de ces infractions.

Par exemple : le délit de fuite (100 %) et l’état alcoolique (150 %) qui entraînent une suspension de plus de 6 mois (100 %) ne peut donner lieu à une majoration de plus de 100 %.

50 à 200 %

7. Cumul des majorations 400 % (1) Après deux échéances, la majoration n’est plus applicable.

En revanche, les assureurs cherchent à fidéliser les (bons conducteurs ». Ils accordent

ainsi des tarifs préférentiels aux conducteurs présentant certaines caractéristiques (par exemple, ancienneté de plus de dix ans, âge de 30 ans au moins, bonus de 50 % au moins, conduite exclusive du véhicule par le conducteur ou son conjoint…). Toutefois, la survenance d’accidents ultérieurs est susceptible d’entraîner une augmentation de la cotisation (par le jeu du malus et l’alignement sur le tarif de référence), d’autant moins acceptée que la tarification antérieure était avantageuse.

3- LE CALCUL DE LA PRIME OU COTISATION : Selon l’article A. 335-9-1 du Code des Assurances, elle est fixée de la manière

suivante : la « prime de référence » (prévue à l’article 2 de l’annexe à l’article A. 121-1 CA) est majorée, le cas échéant, de la surprime conducteur jeune ou novice (prévue à l’article A. 335-9-1). Puis on lui applique la clause type de réduction-majoration des primes (ou bonus-malus), et, le cas échéant, les majorations pour « risques aggravés » prévues à l’article A. 335-9-2 du Code des Assurances.

A la prime nette ainsi calculée s’ajoutent les taxes et les contributions de toute nature

versées à la Sécurité Sociale et au Fonds de Garanti, dont le total représente environ le tiers de

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celle-ci. Chaque année, l’assureur peut ajuster son tarif de base en fonction de l’évolution, d’une année sur l’autre, de la fréquence et du coût moyen des sinistres, du rapport des sinistres aux primes et du coefficient moyen de bonus-malus de son portefeuille.

B- LE BONUS-MALUS : Le système du « bonus-malus », ou « coefficient de réduction-majoration », permet de

faire varier le montant de la prime ou cotisation selon la survenance ou non de sinistre, en fonction de paramètres fixés à l’avance. La clause type actuelle s’applique à tous les véhicules, à l’exception des véhicules à deux et trois roues et des quadricycles à moteur dont la cylindrée n’excède pas 80 cm3 des engins de chantier, des véhicules agricoles, forestiers… (art. A. 121-1 CA). Par ailleurs, les polices qui couvrent plus de trois véhicules, celles qui s’appliquent à des risques agricoles et à des véhicules de transport public de voyageurs et de marchandises de plus de 3,5 tonnes peuvent prévoir des clauses dérogatoires.

1- LA JUSTIFICATION DU BONUS-MALUS : L’introduction du « bonus-malus » a été mise en place à partir de 1970, au moment de la

libération des tarifs d’assurance, dans le but de favoriser la prévention des accidents et d’inciter les automobilistes à faire preuve d’une plus grande vigilance au volant. A l’origine le contenu de la clause avait été laissé à l’appréciation des assureurs, mais la diversité des solutions retenues contribuait à rendre anarchiques et opaques pour le consommateur les tarifs pratiqués par les assureurs. Aussi, l’articles A. 121-1 et 2 du Code des Assurances.

Certaines imperfections décelées à l’usage ont rendu nécessaire la révision de la clause

type en 1983 (arrêté du 22 juillet 1983, JO du 2 septembre 1983), en 1985 (arrêté du 26 décembre 1985, JO du 11 janvier 1986) puis en 1991 (arrêté du 22 novembre 1991, JO du 29 novembre).

Mais depuis l’entrée en vigueur de la « libre prestation de service » en juillet 1994, la

validité de cette clause type est remise en cause. En effet, la question se pose de savoir si elle s’impose également aux assureurs étrangers qui veulent pratiquer l’assurance automobile en France. Cela suppose qu’elle soit considérée d’intérêt général (selon l’article 28 de la troisième directive non-vie n° 92/49/CCE).

1.2 Ses aspects communautaires :

Cette question a été tranchée par la Commission Européenne. Par un « avis motivé » du

21 mars 2002, elle a demandé à la France la suppression de cette clause. Selon elle, le système français, qui fait évoluer la prime en fonction de critères imposés par les pouvoirs publics, est contraire au principe de la liberté tarifaire instauré par la troisième directive non-vie n° 92/49/CEE du 18 juin 1992. S’il est possible de prévoir un barème de type « bonus-malus » basé sur le nombre de sinistres, leur fréquence ou leur gravité, voire d’autres critères, il relève de l’appréciation de chaque assureur.

Mais les pouvoirs publics et les assureurs, représentés par leurs instances

professionnelles, ont fait savoir à la Commission qu’ils demeuraient attachés au système mis en place en France, qui garantit la transparence du marché, rend possible la comparaison des prix, favorise la prévention et réalise un compromis entre responsabilité et solidarité. Depuis, la Commission européennes, qui doit donc statuer sur la validité de cette clause type.

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1.3 Ses aspects techniques : Même en France, le système du bonus-malus actuel est contesté. Certains estiment en

effet qu’il ne repose pas sur des bases techniques sérieuses. Par ailleurs, les assureurs l’ont largement détourné en proposant des « super bonus » pour fidéliser leur clientèle de « bon conducteurs ». En cas de sinistre, les assurés ainsi privilégiés ont non seulement un malus mais perdent également leurs avantages tarifaires antérieurs, ce qui équivaut à un « super malus » (Polémique autour du bonus, J. Landel, Trib. ass. mai 01-21).

2- SON MODE DE CALCUL : La période de référence, pendant laquelle est prise en compte l’existence ou l’absence de

sinistre, est la période de douze mois qui précède de deux mois l’échéance principale du contrat.

Exemple : Si l’échéance principale est fixée au 1er janvier de l’année N, aucun sinistre ne doit survenir entre le 1er novembre de l’année N-2 et le 31 octobre de l’année N-1 pour que l’assuré bénéficie d’un bonus.

A l’échéance annuelle de la police, la prime de référence est réduite de 5 % (7 % si le véhicule est assuré pour l’usage « tournée » ou « tous déplacements ») si, au cours de la période de référence, aucun sinistre n’a été déclaré. Le bonus maximum applicable ne peut être inférieur à 50 %. Toutefois, les assureurs détournent facilement cette règle par des tarifs préférentiels destinés à fidéliser les bons conducteurs. En revanche, à l’échéance annuelle de la police, une majoration de 25 % (20 % si le véhicule est en usage « tournée » ou « tous déplacements ») est appliquée par sinistre survenu pendant la période de référence.

Toutefois, la majoration maximale applicable ne peut être supérieure à 250 %. En cas de responsabilité partagée, le malus est réduit de moitié (soit 12,5% et 10 %). De plus, aucun malus n’est appliqué si le souscripteur bénéficie d’un bonus de 50 % depuis au moins trois ans et si le sinistre est provoqué par un conducteur non autorisé, ne vivant pas au foyer de l’assuré. Enfin, la prime est ramenée au tarif de base après deux ans sans sinistre (règle de la « descente rapide »). Concrètement, les coefficients sont ceux figurant dans les tableaux ci-après.

En cas d’interruption du contrat d’assurance pendant moins de trois mois, le coefficient

demeure inchangé. Par ailleurs, il est transféré automatiquement en cas de remplacement ou d’adjonction de véhicule, ainsi qu’en cas de changement d’assureur (à condition de présenter au nouvel assureur un relevé d’information). Si l’interruption du contrat est supérieure à trois mois, son souscripteur a donc intérêt à se faire inscrire comme conducteur habituel dans un autre contrat pour ne pas perdre le bénéfice du bonus acquis pendant qu’il était assuré.

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TABLEAU DES COEFFICIENTS (Tous usages)

Nombre d’années sans sinistres de façon continue

Réduction Accidents ayant engagé totalement la

responsabilité du conducteur

Majoration

1er ………………. 2ème ………………. 3ème ………………. 4ème ………………. 5ème ………………. 6ème ………………. 7ème ………………. 8ème ………………. 9ème ………………. 10ème ………………. 11ème ………………. 12ème ………………. 13ème ……………….

0,95 0,90 0,85 0,80 0,76 0,72 0,68 0,64 0,60 0,57 0,54 0,51 0,48

plafonné à 0,50

1er ……………………….2ème …………………...…. 3ème ………………...……. 4ème ……………...………. 5ème ……………...………. 6ème …………………...….

1,25 1,56 1,95 2,43 3,04 3,80

plafonné à 3,50

TABLEAU DES COEFFICIENTS

(Tournée, tous déplacements) Nombre d’années sans sinistres de façon continue

Réduction Accidents ayant engagé totalement la

responsabilité du conducteur

Majoration

1er ………………. 2ème ………………. 3ème ………………. 4ème ………………. 5ème ………………. 6ème ………………. 7ème ………………. 8ème ………………. 9ème ……………….

0,93 0,86 0,79 0,73 0,67 0,62 0,57 0,53 0,49

plafonné à 0,50

1er ……………………….2ème …………...…………. 3ème ……………...………. 4ème ………………...……. 5ème …………...…………. 6ème ……………...………. 7ème ………………...…….

1,20 1,44 1,72 2,06 2,47 2,96 n3,55

plafonné à 3,50

3- LA NOTION DE SINISTRE : Les sinistres à prendre en compte sont ceux qui engagent la responsabilité, au moins

partielle, du conducteur ou du gardien du véhicule ou qui mettent en jeu une garantie « dommages au véhicule », à l’exception des garanties vol, incendie, bris de glaces et des accidents de stationnement sans tiers identifié.

3.1 Les sinistres responsables :

Lorsque l’assuré déclare un sinistre impliquant un tiers, un malus lui est appliqué

d’office, sauf s’il apporte la preuve que celui-ci n’engage pas sa responsabilité (Civ. I, 21 décembre 1981, 26 mars 1985, JCP 85-IV-203). L’appréciation des responsabilités s’effectue selon les règles de « droit commun » et non selon les articles 2 à 6 de la loi du 5 juillet 1985.

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Ainsi, ne donnent pas lieu à malus les sinistres exclusivement imputables à un cas de force majeure, à un tiers ou à la victime. De même l’assureur ne peut se fonder sur le barème de la convention IRSA si cela aboutit à une responsabilité plus lourde qu’en « droit commun » (TGI Angers, 17 janvier 1983, GP 11 août 83). Par contre, l’assuré qui y a intérêt peut s’en prévaloir. Si le sinistre n’est pas garanti, il ne peut donner lieu à majoration, même si l’assureur a accepté une prise en charge à titre commercial ou pour une autre raison (Civ. I, 17 mai 1982, RGAT 83-223).

3.2 Les sinistres sans suite :

Les assurés admettent difficilement qu’un malus leur soit appliqué quand leur assureur

n’a pas reçu de réclamation du tiers. Dans une circulaire du 18 novembre 1983, le Directeur des Assurances avait demandé aux assureurs que les sinistres « sans suite », qui n’ont donné lieu à aucune indemnisation, « soient examinés avec bienveillance ». Selon l’article L. 124-1 du Code des Assurances, l’assureur de responsabilité n’est tenu que si une réclamation lui est présentée.

Si l’assuré établit qu’aucune réclamation du tiers n’est possible, l’accident ne constitue

donc plus un sinistre. Pour cela, l’assuré peut opter pour l’une des solutions suivantes : payer directement les dommages causés à l’autre conducteur ou au tiers, obtenir du tiers un désistement écrit par lequel il s’engage à ne présenter aucune réclamation ou signer un engagement par lequel il déclare faire son affaire personnelle de la réclamation du tiers.

3.3 Le droit de rectification :

Le conducteur à qui un malus est appliqué, alors que la preuve est faite de sa non-

responsabilité, peut obtenir que le montant de sa prime soit rectifié. Il en est de même en cas d’erreur de calcul. Ce droit est prévu à l’article 8 de la clause-type et, si une rectification doit intervenir, elle se fait au plus tard à la prochaine échéance.

En application de la loi « Informatique et Liberté », la personne inscrite dans un fichier

peut exiger que les informations contenues dans ce fichier et qui s’avèrent inexactes, incomplètes, périmées soient « rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées » (article 36). L’atteinte à ce droit est passible d’une contravention de 5ème classe (décret du 23 décembre 1981).

A notre avis, l’assuré peut obtenir, en vertu de ces dispositions d’ordre public, la

rectification d’un malus appliqué à tort, même si les faits incriminés datent de plus de 2 ans, sans pouvoir réclamer le remboursement des primes trop versées au-delà de ce délai. En effet, selon l’article 8 de la clause-type, « aucune rectification de prime ne sera effectuée si la constatation est faite au-delà de 2 ans suivant l’échéance postérieure à ce sinistre ».

Exemple : Si l’accident qui a donné lieu à malus date de 5 ans, l’assuré doit pouvoir obtenir la rectification de son coefficient de réduction-majoration à titre rétroactif. Mais le remboursement des primes trop versées ne peut porter que sur les deux dernières échéances de prime.

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TTHHEEMMEE IIVV :: TTAARRIIFFIICCAATTIIOONN DDEESS FFLLOOTTTTEESS VVEEHHIICCUULLEESS

Alors que les contrats d’assurances « mono véhicule »sont tarifés en fonction de critères prédéterminés, le tarif de flottes couvrant des véhicules est établit sur la base des résultats de leur sinistralité propre.

A- LA STATISTIQUES DES SINISTRE :

La statistique des sinistres engendrés par une flotte d’automobile est un élément capital, puisqu ‘elle permet d’établir le coût de la prime ou cotisation applicable au risque.

1- Le contenu des statistiques :

Les statistiques concernant les sinistres antérieurs sont établi par les assureurs et les

intermédiaires. Pour être pertinentes, elles doivent porter sur 3 périodes d’assurances au moins, l’année en cours et des 2 années précédentes. Pour avoir une meilleure vision de l’évolution de la sinistralité, il est même conseillé d’analyser 5 années d’assurances.

Chaque période doit faire l’objet d’un état distinct, afin de déterminer des évolutions

significatives, susceptibles d’être projetées dans l’avenir. Pour chaque période considérée, la statistique fournit la liste des sinistres, leur montant

et leur répartition par garantie et par nature de dommages, la position de chaque dossier (terminé, sans suite, en cours), la distinction entre les paiements effectués et les évaluations (ces dernières étant révisables et négociables pour l’assuré), le montant des recours encaissés ou évalués, le nombre moyen de véhicules assurés (nombre de véhicules exprimé en jours, divisé par 365 jours). Un tableau récapitulatif donne une vision d’ensemble de la sinistralité.

2- La communication des statistiques :

Les entreprises ont intérêt à connaître leur statistique des sinistres. Celle-ci leur permet

d’identifier les causes des sinistres et de prendre des mesures de prévention, de fixer un niveau d’auto assurance et de négocier au plus juste leur tarif.

D’autre part lorsqu’elles lancent des appels d’offre pour renouveler l’assurance de leur

flotte de véhicules, elles doivent faire connaître leurs statistiques sinistres à tous les candidats assureurs pour qu’ils puissent leur présenter une offre de tarification comparable et fiable. Une distinction doit être faite entre les flottes administratives et les flottes privées :

- En cas d’appel d ‘offre public, la statistique des sinistres antérieurs doit être fournie

afin de permettre à l’ensemble des candidats assureurs d’apprécier de manière équitable et éclairée le risque à courir. Selon l’administration, le fait que cette information soit restée en la seule possession de l’intermédiaire tenant le contrat est susceptible de rompre l’égalité entre les candidats et d’entacher la procédure d’irrégularité.

- S’il s’agit d’un appel d’offre privé, en vertu des règles d’égalité de traitement entre

les candidats et de transparence, le documents fournis aux candidats tout au long de la procédure doivent être strictement identiques. A notre avis, les candidats sont en droit d’exiger, comme pour les appels d’offres publics, la fourniture d’une statistique complète et fidèle de la sinistralité antérieure.

- L’assureur et l’intermédiaire (courtier ou agent) sont tenus par la déontologie de

délivrer la statistique des sinistres lorsque l’assuré leur en fait la demande. L’assuré

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peut mandater une intermédiaire afin d’obtenir de l’assureur tenant le contrat. Par ailleurs, nous estimons que la tenue d’une statistique fidèle et complète par cet assureur relève à priori de ses devoirs professionnels.

3 – L’interprétation des statistiques :

L’examen des statistiques permet d’établir la fréquence et le coût moyen des sinistres.

3.1 La fréquence :

La fréquence des sinistres est le nombre de sinistre par véhicule assuré. Elle est égale au

rapport entre le nombre de sinistres et le nombre de véhicule, les remorques, engins et 2 roues n’étant pas pris en compte.

Les sinistres de responsabilité civile inférieurs à la franchise doivent être pris en compte

dans le calcul de la fréquence des sinistres. Les sinistres de l’année doivent être appréciés avec un recul d’au moins de 2 ou 3 mois pour tenir compte des délais nécessaire aux déclarations. L’examen de la fréquence permet de dégager des évolutions au fil du temps, qu’il es possible d’extrapoler pour évaluer le nombre de sinistres futurs, servant de base à la tarification.

3.2 Le coût moyen :

Le coût moyen des sinistres est égal au coût total des sinistres divisé par le nombre de sinistres. Le coût total comprend des règlements effectués, les évaluations totales ; du montant ainsi obtenu, sont déduits les recours encaissés ou à prévoir.

Pour apprécier le coût moyen des sinistres, il convient de prendre en compte l’évolution

des franchises, qui peuvent avoir une incidence sur la statistique des sinistres de coût faible. Ainsi l’introduction d’une franchise plus élevée a pour effet d’augmenter le niveau des coûts moyens. Le calcul du coût moyen permet de fixer le montant de la prime ou cotisation d’assurance.

B – LA FIXATION DE LA PRIME :

Au moment de la souscription, l’assureur et l’assuré négocient une prime de base, ou

prime pure, à laquelle s’ajoutent les frais et les taxes. A la fin de chaque période annuelle d’assurance, ils négocient à nouveau un taux de prime en fonction des résultats obtenus. Le contrat peut également prévoir une clause de participation aux bénéfices en faveur de l’assuré si les résultats du contrat le permettent.

1 – La prime de souscription :

La prime de base, ou prime pure, est égale à la prime de fréquence, mutualisée au niveau

de la flotte de véhicules assurés, augmentée de la prime d’intensité, mutualisée au niveau de l’ensemble du portefeuille de l’assureur.

1.1 La Prime de Fréquence :

L’assureur recherche l’équilibre du risque de fréquence à l’intérieur de la flotte elle-

même. Pour cela, il établit une prime destinée à couvrir les sinistres de nature courante touchant le parc assuré. Le montant de cette prime est égal au produit de la fréquence par le coût moyen, établi en principe à partir de la statistique propre de la flotte. En assurance de

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responsabilité, l’assureur peut prendre en compte le coût moyen de son portefeuille pour tenir compte notamment de sa politique de règlement. Les coûts moyens, basés sur la statistique des sinistres antérieurs et sur l’état du parc à la souscription, sont actualisés en tenant compte de l’évolution probable des coûts et de l’effectif prévisible du parc de véhicules.

1.2 La Prime d’Intensité :

La probabilité de survenance d’un sinistre de forte intensité mais de faible fréquence ne

peut être mutualisée qu’au niveau du portefeuille de l’assureur et non de la flotte assurée. La probabilité de survenance d’un tel sinistre fait donc l’objet d’une prime distincte qui vient s’ajouter à la prime perçue pour couvrir le risque de fréquence. Le montant de cette prime est donc calculé sur la base du coût moyen du portefeuille de l’assureur, qui comporte un échantillon plus étendu et qui incorpore les dommages exceptionnels.

1.3 La Prime totale :

Le total des primes de fréquence et d’intensité représente la prime pure. A celle-ci, l’assureur ajoute les « chargements », représentés par ses frais de gestion et par la commission de l’intermédiaire (agent ou courtier), ce qui permet d’obtenir le montant de la prime nette. A la prime nette, s’ajoutent les taxes et les diverses contributions au Fonds de garantie, pour obtenir la prime totale effectivement acquittée par l’assuré.

Si la tarification d’une flotte s’effectue globalement, sans individualiser la prime par

véhicule, l’entreprise assurée peut demander que la prime soit fractionnée par filiale ou par département, pour les besoins de sa comptabilité.

2 – Les primes ultérieures :

Pour calculer les primes ultérieures, l’assureur se base sur les résultats statistiques de

l’année écoulée, qu’il compare aux résultats antérieurs. Pour apprécier le résultat d’une flotte, le principal indicateur est le rapport sinistre à primes. Un autre indicateur est celui de la fréquence des sinistres, comparée avec celle ayant servi de base au tarif initial.

L’ajustement tarifaire d’une assurance flotte consiste par exemple à adapter la prime de fréquence à la tendance manifestée au cours de la dernière période d’assurance, à réduire ou augmenter la provision pour sinistres graves, à anticiper les effets de l’inflation sur les coûts de sinistres (matériels et corporels), à adapter les chargements aux conditions de gestion de la police et des sinistres.

3 – La participation aux bénéfices :

Les parties peuvent insérer dans le contrat une clause de participation bénéficiaire. L’assureur restitue alors une part de la prime si la charge des sinistres est inférieure à celle prévue. Le calcul de la participation se fait dans les trois à six mois qui suivent la clôture de l’exercice, le temps que les sinistres soient tous déclarés et complètement évaluées.

Les sinistres pris en compte sont écrêtés au-delà d’un certain montant, car le coût des sinistres graves est parfois difficile à évaluer. En contrepartie, la part de prime correspondant à la couverture des sinistres graves reste acquise à l’assureur et n’intervient pas dans le calcul de la ristourne. En principe, la clause de participation ne doit porter que sur le risque de fréquence, à l’exclusion du risque d’intensité.

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C – LA REGULARISATION ANNUELLE :

La régularisation annuelle ne doit pas être confondue avec l’ajustement tarifaire. Alors que l’ajustement tarifaire permet de calculer la prime de l’année ultérieure (année N + 1), la régularisation annuelle permet de fixer de manière définitive la prime de l’année écoulée (année N). En effet, en début d’année N, l’assureur a établi une prime provisionnelle, calculée en fonction de l’effectif prévisible de la flotte. En fin d’année N, il doit fixer sa prime en tenant compte de son effectif réel.

Pour les flottes importantes, l’assureur ne peut gère procéder à un ajustement de la prime chaque fois qu’un véhicule est ajouté ou retiré du parc. En effet, cela entraînerait des calculs fastidieux et augmenterait les frais de gestion du contrat. D’autres modes de régularisation des primes sont donc prévus :

1. Le calcul prorata temporis :

Le gestionnaire chargé de la régularisation établit un état chronologique des véhicules incorporés dans le parc, avec le montant de la prime annuelle de chaque véhicule, pour un état chronologique des véhicules sortis du par, avec le montant de la prime annuelle propre à chacun des véhicules. Les véhicules dont les garanties ont été modifiées figurent à la date de la modification dans l’état des entrées et dans celui des sorties. Le tarif utilisé est celui défini au début de l’année d’assurance.

Le gestionnaire calcule ensuite, véhicule par véhicule, le prorata de prime correspondant

à la période comprise entre la date d’entrée ou de sortie et l’échéance suivante. La prime (ou la ristourne de prime) de régularisation est égale à la différence des prorata de primes entre l’état des entrées et celui des sorties de véhicules.

2. Le calcul par demi-différence :

Lorsque la flotte de véhicules est importante, le calcul prorata temporis est souvent remplacé par un mode de calcul plus simple, appelé « demi différence des parcs ». Ce calcul permet au gestionnaire de faire abstraction des mouvements de véhicules intervenus tout au long de la période d’assurance.

Le gestionnaire se contente de tenir compte de l’état du parc assuré au premier jour et au

dernier jour de la période d’assurance. La prime (ou ristourne de prime) de régularisation est alors calculée en additionnant la prime correspondant au nombre de véhicules au 1er jour de l’année d’assurance et la prime correspondant au nombre de véhicules au dernier jour de l’année d’assurance. Le total ainsi obtenu est alors divisé par deux.

3. La prise en compte d’élément variable :

La régularisation de la prime peut se faire sur la base d’un autre paramètre que le parc

automobile, en relation plus ou moins directe avec l’évolution du risque automobile. Ce critère peut être le chiffre d’affaires de l’entreprise (pour le transport de marchandises ou de passagers, les loueurs de courte durée), les salaires du personnel (pour les transporteurs), le nombre de journées (pour les loueurs de courte durée ou les flottes de véhicules immatriculés en TT), le nombre de personnes transportées (pour les entreprises de transport de voyageurs).