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Depuis les années 1970-80, période de la « grande sécheresse », l’image du Sahel renvoyée par la plupart des médias laisse à penser que la situation agricole et alimentaire de la région s’est largement dégradée. En Mauritanie, cette image est relayée par de nombreux acteurs qui font ainsi état d’un appauvrissement généralisé et de la désertification des zones rurales du pays. Cet Atlas questionne cette représentation dominante à partir de l’examen de la situation de cinq régions du sudest mauritanien : Gorgol, Guidimakha, Assaba, Hodh El Gharbi et Hodh Echargui. Il se base sur une étude rétrospective des dynamiques rurales observées au cours du 20ème siècle, construite grâce à l’analyse de données statistiques, bibliographiques et de la recherche-action conduite par le GRDR et ses partenaires dans le cadre du projet SPAP et d’actions antérieures.
Citation preview
Dynamiques ruralesAtlas du Sud-Est mauritanien
Les frontires et les limites administratives reprsentes sur les cartes nont pas de valeur juridique.
Rsum - 5
Depuis les annes 1970-80, priode de la grande
scheresse , limage du Sahel renvoye par la plupart
des mdias laisse penser que la situation agricole et
alimentaire de la rgion sest largement dgrade. En
Mauritanie, cette image est relaye par de nombreux
acteurs qui font ainsi tat dun appauvrissement gn-
Cet Atlas questionne cette reprsentation dominante
partir de lexamen de la situation de cinq rgions du sud-
est mauritanien : Gorgol, Guidimakha, Assaba, Hodh El
Gharbi et Hodh Echargui. Il se base sur une tude rtro-
spective des dynamiques rurales observes au cours
du 20me sicle, construite grce lanalyse de donnes
statistiques, bibliographiques et de la recherche-action
conduite par le GRDR et ses partenaires dans le cadre
du projet SPAP et dactions antrieures.
!"
-
cielles sont incompltes et parfois contradictoires. La
revue bibliographique suggre en outre que le dve-
loppement rural na jamais constitu une priorit relle
de lEtat qui a davantage concentr ses moyens sur les
secteurs des mines, de la pche, les services de base
(sant, ducation) et sur lamnagement de la ville de
Nouakchott. Le Sud-Est mauritanien a pourtant profon-
dment volu.
La population rurale, stagnante durant la premire moi-
ti du 20me sicle, a depuis les annes 1960 quasiment
doubl tandis qu lchelle nationale les taux durbani-
sation et de sdentarisation passaient respectivement
de 5 50% et de 20 90%. La mobilit de la population
# $
connexions territoriales, entre campagnes et villes dune
part, entre la Mauritanie, lAfrique de lOuest et dautres
rgions du monde (Europe, Moyen-Orient) dautre part.
Ces connexions ont, dans une certaine mesure, permis
aux familles comptant des migrants de saffranchir des
contraintes climatiques et socio-conomiques locales.
En outre, la mise en uvre dune politique de scurit
alimentaire base depuis les annes 1970 sur les impor-
tations cralires et la stabilisation du prix des denres
de base a contribu scuriser la situation alimentaire
des familles, mme si de fortes disparits existent.
Le dveloppement des connexions territoriales et les
politiques publiques ont profondment marqu lco-
nomie locale. Les systmes de production relativement
spcialiss, o prvalait un degr lev de division so-
ciale du travail, ont laiss place des systmes incluant
des activits varies et comprenant des actifs polyva-
lents. Quasiment tous les ruraux pratiquent dsormais
lagriculture et llevage et retirent des revenus des mi-
grations. Dans le mme temps, la main duvre servile,
base de lconomie rurale au dbut du 20me sicle, sest
progressivement affranchie tandis que le mtayage et le
salariat agricole se dveloppaient.
Si la craliculture en sec contribue hauteur de 60%
de la production nationale et est pratique par quasi-
ment toutes les units de production, son importance
conomique na cess de dcliner : le changement des
habitudes alimentaires et la comptition avec les impor-
&$
et mas produits localement. La production de crales
pluviales permet davantage de marquer lespace que de
soutenir lconomie domestique. Les importants efforts
consentis partir des annes 1980 pour dvelopper la
' -
ts : sur la priode 2000-2009, la production irrigue se
$*+-
$ / '-
preneurs aiss.
Llevage a en revanche conserv un poids conomique
important ; la Mauritanie contribue alimenter en viande
rouge de nombreux centres urbains de la sous-rgion
(Dakar, Nouakchott, Abidjan). Si les caprins et ovins
jouent un rle dterminant au plan alimentaire et co-
nomique pour quasiment toutes les units de produc-
tion, le cheptel de bovins et camelins na cess de se
sumR
6 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
concentrer entre les mains de grands propritaires.
Dernire volution notoire : la dconnexion progressive
$ 3 $4
attaque de criquets) et alimentaires. La dernire
??@B>??F4*$
davantage dune baisse du pouvoir dachat en milieu
urbain et rural que dune crise de production.
J4K-
tiques de la Mauritanie en matire de scurit alimentaire
et dveloppement rural se trouve largement questionne.
T U T4 V4 4 W4
X 4 X 4 $ 4
4 4 * '$ K4
$4 4 4 -
44$
Remerciements - 7
Le prsent document a t ralis dans le cadre du
projet Scurisation de la production agro-pastorale
dans les zones pr-sahliennes de Mauritanie (SPAP),
dvelopp par le consortium ACORD-GRDR. Mis en
uvre de mai 2007 avril 2011 dans cinq rgions du
sud-est mauritanien (le Gorgol, lAssaba, le Guidimakha,
le Hodh Garbi et le Hodh Echargui), il visait y scu-
riser durablement et de faon concerte la production
agro-pastorale 1.
Le partenariat GRDR-ACORD remercie les partenaires du
projet (ECODEV, ARDM et ADICOR), les services dcon-
centrs du MDR ainsi que lensemble des institutions
* $ U Z
Catholique contre la Faim et pour le Dveloppement
(CCFD), le Comit Franais de Solidarit Internationale
(CFSI), lUnion Europenne (UE), la Coopration Fran-
aise, lAgencia Espaola de Cooperacin Internacional
para el Desarrollo (AECID) et JOA.
Le partenariat remercie galement les membres du
/K
$UTT
El Moctar Ould Ramdane (Dpartement de Gographie
Universit de Nouakchott), El Yedaly Ould Mohameden
(Direction de lElevage), Mohamed Ould Sidi Bolle (Direc-
tion de lAgriculture), Mamadou Diarra (FAO), Hamady
Samba Sy (Consultant indpendant), Marie-Laure Robert
(Dlgation UE), Ahmed Barro (ACORD), Mohamed Lag-
lhal (GRDR) et Habaye Ansari (GRDR).
`$
sinvestir dans la relecture du manuscrit (Alain Bleu, Lina
ZTZK4TZ4T
Zw*4Z4T`K4
Mohamed Laghlal, Annie Leven et Samba Yatera) de
mme que Mamadou Yero Ba, Demba M. Sow et Ber-
trand Vincent pour leur investissement dans le projet.
1- ACORD et GRDR, 2006. Formulaire de demande de subvention - 32
emerciementsR
Mare en hivernage, Guidimakha
Introduction - 9
Les principales sources dinformation sur le milieu rural
$ +-
U
10 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Sngal Niger
Burkina Faso
Algrie
Mali
Niger
Mauritanie
Rp. deGuine
Sngal
Bnin
SaharaOccidental
Guine Bissau
Gambie
Gao
NmaAleg
Atar
Matam
Kidal
Mop
SgouKolda
Rosso
Louga
Dakar ThisKayes
KaediKia
BamakoFack
Zoueira
Sdhiou
Sikasso
Kaolack
Akjoujt
Kdougou
Karine
Tombouctou
Slibaby
Tidjkdja
Ziguinchor
Nouakcho
Nouadhibou
Tambacounda
Saint-Louis
Aoun
Diourbel
0 510255 Km
Chef-lieu rgional
Capitale
Principales routes revtuesou parellement amliores
Rgions d'tudeAssaba, Gorgol, Guidimakha,Hodh El Gharbi, Hodh Echargui.Cf. plus loin, carte administravede la Mauritanie)
Sources :Cartothque du CSAO pour le trac et la slection des routes au Mali et au Sngal www.oecd.org/csao/cartes (donnes 2005). Pour la Mauritanie : base de donnes du Ministre des Mines et de l'Industrie. Seulement les routes revtues ou en cours de revtement sont reprsentes (donnes 2011)
Carte de localisation des rgions tudies Carte 1
Chef-lieu rgional
Capitale
Principales routes revtuesou parellement amliores
Rgions d'tude (Assaba, Gorgol,Guidimakha, Hodh El Gharbi, Hodh Echargui.Cf. plus loin, carte administrave de la Mauritanie)
Introduction - 11
nationale), produisent environ 50% des crales (90% de
la production non irrigue) et regroupent prs de 90%
du cheptel national. Elles ont en consquence un poids
'$
peuvent, dans leur diversit, donner une image juste de la
$/'
'` $ ' '
/ /
34 wilaya, communes, terroirs,
* '$ K4 * '$4 -
*/-
$/'3-
4'
La revue historique, dont des lments sont intgrs
4
$4
4 FF?B>?? -
riodes principales :
1880-1900 : priode prcoloniale, marque par
+K
T
1900-1970 : priode correspondant la gense
T
@?B>?? U/ '-
'
Les sources consultes et les donnes produites pour
'''&'$
3 *
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*-
$Z$'
4'$'
T3-
'$4'V4
4Z4J$'$4
VT4'$W3-
4 '
T'K
12 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Communaut des Etats Sahlo-Sahariens (CENSAD)
Communaut Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)
Comit Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Scheresse au Sahel(CILLS)
Union du Maghreb Arabe
Union Economique et Montaire Ouest-Africaine (UEMOA)
Sources :CSAO/OCDE et CEDEAO (2009)
Sources :Banque Mondiale http://donnees.banquemondiale.org/ (consult en octobre 2011)
SierraLeone
Liberia
Ghana
Nigeria
Tchad
AlgrieLibye
Mali NigerMauritanie
Guine
MarocTunisie
Cted'Ivoire
SngalBurkina Faso
Bnin
SaharaOccidental
Togo
GuineBissau
Gambie
La Mauritanie dans la sous-rgion 1/2Carte 2
Populaon rurale(% sur populaon totale)
57
58 - 59
60 - 67
68 - 70
71 - 80
Organismes de coopration intertatique Population rurale en 2010
0 1 000500 Km
0 1 000500 Km
Populaon totale(nombre d'habitants)
1 515 224 - 3 459 773
3 459 774 - 9 981 590
9 981 591 - 12 433 728
12 433 729 - 16 468 714
Introduction - 13
La Mauritanie dans la sous-rgion 2/2Carte 3
Sources :Banque Mondiale (http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/ DT.ODA.ODAT.PC.ZS), consult en septembre 2011.
La valeur des importations alimentaires est infrieure celle des exportations ali-mentaires au Mali, au Burkina Faso et en Guine Bissau. Dans les autres pays, elle est de 4 7 fois suprieure.
Sources :FAO stat (http://faostat.fao.org/site/342/default.aspx). Consult en octobre 2011, donnes 2005. Les statistiques
!!
"#$donc que partiellement la dpendance alimentaire des diffrents pays. Par rapport celle-ci, des biais supplmentaires sont introduits par la prise en compte du coton et, inversement, par la non intgration des produits issus de la pche).
Commerce de produits agricoles Aide publique au dveloppement
Aide publique au Dveloppement nette reue par habitant(dollars amricains constants)
moyenne 2006-2009
Ratio importations agricoles / exportations agricoles
1 000500 Km
25
26 - 64
65 - 67
68 - 81
82 - 89
58%73%
86%409%
457%729%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
Burkina Faso Guine Conakry
Guine Bissau
Mauritanie Mali Sngal
Part des importaonsalimentaires dans lesimportaons totales
Part des exportaonsagricoles dans les exportaons totales
0 1 000500 Km
0 1 000500 Km
14 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Sources consultes et/ou donnes produitesPriode historique
concerneObjectifs
Principales conclusions sur les donnes et sources
Donnes statistiques de lEtat (MDRE, CSA, DA-TAR, ONS) et des agences des Nations Unies (FAO, PAM).
1970-2000
Comprendre le rle des informations statis-tiques en Mauritanie (usages) ;$-tant entre elles et aux autres sources dinfor-mation ;$'nationales et rgionales : population, produc-tion agro-pastorale, ressources en eau,
4 4 -4*-lit pas toujours avre.
Documents dorientation stratgique : poli-tique de dveloppement rural et autres politiques sectorielles, document cadre de rduction de la pauvret, tudes sectorielles (levage, irrigation, migration).Sources : Etat, Agences des Nations Unies, OMC, Banque Mondiale.
1990-2010
* $ -naires pour engager une politique de dve-loppement rural.
Documents remontant aux annes 1960-F? -$3sur les programmes dinvestissement par exemple).
Donnes collectes dans le cadre du projet SPAP U44$-leur du milieu, typologie des systmes de produc-tion, dynamique du peuplementSources : GRDR et ses partenaires.
Principalement annes 2000Zoom sur des dynamiques localises (terroir $44*'$ruraux) ;w *
-/'/plus importantes.
T&* ' -namiques rgionales et nationales et pour $ B(systmes de production).
$K34T- '
Introduction - 15
Habitat rural, Assaba
Habitat rural, Gorgol
Lcole de Bir El Barka, Gorgol
G
R
D
R
Aleg
Atar
Kia NmaRosso
Kaedi
Zoueiratt
Akjoujt
Slibaby
Tidjkja
Nouadhibou
Aoun
ADRAR
TIRIS ZEMMOUR
TAGANT
HODHECHARGUI
TRARZA
INCHIRI
ASSABA
BRAKNA
HODH ELGHARBIGORGOL
DAKHLETNOUADHIBOU
GUIDIMAKHA
Nouakcho
Dcoupage administratif de la Mauritanie et rgions dtudeCarte 4
Capitale
Chef-lieu rgional
Route revtue
Route revtue en construction
Rgion
Rgion d'tude
0 550275 Km
Milieu physiquePremire Partie
18 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Loued Niorodel, Guidimakha
Premire partie. Milieu physique - 19
Les ressources en eau de la Mauritanie
ne sont que partiellement connues. On
estime que des rserves importantes
existent dans le sous-sol, localises es-
sentiellement dans le bassin ctier et dans
certaines parties du bassin de Taoudenni.
La chane des Mauritanides et la dor-
sale de Regueibat, tant composes de
roches peu permables, naccueillent que
*4
-
tion, les rgions tudies occupent une
place relativement privilgie.
Une importante rserve deau a t iden-
U ' '
aquifre continu caractris par de bons
dbits et dont le niveau statique se situe
entre 40 et 70 mtres. Des rserves deau
sont prsentes aussi plus louest, o un
aquifre discontinu et aux dbits variables
offre, pourtant, une eau de bonne qua-
lit. Dans lAffol les rserves, bien que
non homognes, sont importantes et il
existe de nombreuses sources naturelles,
donnant naissance de multiples plans
' 4 4 -
mations dunaires qui occupent la marge
mridionale du bassin de Taoudenni, les
gueltas (rsurgences deau souterraine)
et les oasis tmoignent de la prsence de
+ ` -
W4'V-
saba sont moins riches en eaux souter-
raines, lexception de quelques nappes
localises dans la zone de MBout et de
J4$+$
Sngal.
Cependant, si lon connat relativement
*-
taines de leurs caractristiques gnrales,
les quantits deau stocke ne sont pas
connues ou alors elles correspondent
des estimations de maxima. Or, sil est vrai
que la prospection hydrogologique est
longue et coteuse, les dpenses engen-
20 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
dailleurs, les risques associs la surexploitation des res-
sources. Ce dernier aspect est particulirement important
puisque la majorit des ressources souterraines de la
Mauritanie est fossile et ne se renouvelle pas avec les
prcipitations ;
le seuil de recharge admis correspond un total de pluies
annuelles de 400 mm (Toupet, 1983), ce qui se retrouve
seulement dans la pointe mridionale du pays. Finale-
ment, daprs la FAO, la partie renouvelable serait de
300 millions de m3 par an (cf. tableau 2), pour lensemble
des eaux souterraines mauritaniennes.
4'$K-
tent quune petite partie des ressources hydriques mau-
3 KK
rle est nanmoins essentiel, notamment pour lapprovi-
sionnement des populations et pour llevage. Dans les
rgions ici tudies, les puits permettent souvent lexploi-
tation de pturages autrement inaccessibles (les eaux
de surface ntant disponibles que pendant une courte
priode). Des puisards temporaires sont systmatique-
ment utiliss pour labreuvement du cheptel pendant la
saison sche, parfois dj en saison froide. Creuss le
plus souvent dans les nappes alluviales (formes par les
pandages des cours deau), leur profondeur est faible
(dpassant rarement 5 mtres) et leur dbit variable, mais
ils permettent labreuvement des animaux pendant plu-
sieurs mois. Leur localisation structure les axes de trans-
humance et caractrise les zones de concentration de
saison sche du sud du pays. Les eaux souterraines sont
/''
Beaucoup plus importantes, les ressources en eaux super-
/???3 (presque
40 fois les rserves en eaux souterraines). Lessentiel du
systme hydrographique est constitu par le bassin du
Les aquifres du bassin ctier ont fait lobjet de nom-
breuses tudes et sont certainement les mieux connus de
la Mauritanie, notamment parce quils contribuent lali-
mentation des villes de Nouadhibou et de Nouakchott. Ce-
pendant, estimer les rserves disponibles nest pas ais et
lanalyse bibliographique montre de fortes disparits dans
les estimations.
Selon certaines sources (RIM, 2001), les rserves en eau
reconnues du bassin ctier seraient d1 milliard de m3
deau. Selon dautres (UNICEF, sans date), 4 des 6 nappes
du bassin ctier recleraient 4 milliards de m3 deau exploi-
table. La Direction de lHydraulique et de lAssainissement
(RIM-DHA, 2003) estime que la nappe du Trarza (lune
des 6 donc) stocke 20 milliards de m3 deau, quantit qui
serait 10 fois plus importante si lon considre le systme
de laquifre dans son ensemble (en incluant la nappe du
+$ J $ K
sa partie occidentale et mridionale). Dans dautres do-
3X&4F44$
souterraines totales de la Mauritanie (y compris le bassin
ctier) sont ramenes plutt 50 milliards de m3.
Pour les autres aquifres, les informations sont aussi ht-
rognes et, par ailleurs, plus lacunaires. Nous avons pour
cette raison dcid de ne citer que peu de donnes quan-
titatives.
Affol
Hodh
Dhar NmaMauritanides
Bassin ctier
Plat
eau
de l'A
ssaba
Source cartographique : Carte des eaux soutrraines, tablie par Bassirou Diagana et Samba Thiy, 2007.L'importance relative des aquifres est ici voque sur la base des sources suivantes :- Les aquifres (IEMVT, 1988)- Monographies rgionales (DATAR, 1996)
Nappe
s affle
urante
s
des for
mation
s duna
ires
0 200100 Km
Visualisation des eaux souterrainesCarte 6
Sources : Carte des eaux souterraines, tablie par Bassirou Diagana et Samba Thiy, 2007.L'importance relative des aquifres est ici voque sur la base des sources suivantes :- Les aquifres (IEMVT, 1988)- Monographies rgionales (DATAR, 1996)
Premire partie. Milieu physique - 21
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' $4 $
Puisard creus prs de Bouguirb maure, Guidimakha Garfa
Kara
koro
Taskass
Wadou
Gorgol NoirGorgol
Niorod
elDesili
Kiffa
Kow
Greigue
l
Tour
ella
Sedelm
Hao
uiss
Hara
Tayaret
El NoudryaKouroudjel
Kr el Akdhar
Sngal
Gorgol Bl
anc
Tayaret
Oumm Sebo
ua
Djowol
Silliw
ol
Tourim
Mbalou
Moylah
Gou
jow
ol
Gorgol Blanc
0 200100 kmCours d'eau
Sources :Les donnes graphiques (cours d'eau et zones inondables) ont t acquises en 2008, auprs du Ministre des Mines et de l'Industrie. La dnomination des cours d'eau a t ajoute partir des cartes 1/200.00 de l'IGN et des *^_%``*consults, ainsi que quelques oueds remarquables indiqus par nos interlocuteurs sur le terrain.Des corrections ont t apportes aussi la couche des zones inondables. Par comparaison avec les cartes IGN,?*&Y`?{_|}|}|~}
Le rseau hydrographiqueCarte 7
Cours d'eau
Zone inondable
22 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
0 400200 Km
Surface d'eau
Terrain humide avec vgtation
Source : Small Water Bodies (SWB), VGT4Africa. Le produit SWB est disponible en tlchargement gratuit sur le site http://www.devcocast.eu Il est issu des donnes SPOT VGTS10, d'aprs une mthodologie mise au point par le Centre commun de recherche - Commission Europenne (CCR-IES), Italie. L'exactitude du produit est estime 90%. La frquence de livraison est de 10 jours. Les donnes sont disponibles partir de la dcade 11 juillet 1999.
Evolution des surfaces deau pendant lhivernage 2010(Supercie dtecte partir d1 km2)
Carte 8
Sources :Small Water Bodies (SWB), VGT4Africa.Le produit SWB est disponible en tlchargement gratuit sur le site http://www.devcocast.eu Il est issu des donnes SPOT VGTS10, d'aprs une mthodologie mise au point par le Centre commun de recherche - Commission Europenne (CCR-IES), Italie. L'exactitude du produit est estime 90%. La frquence de livraison est de 10 jours. Les donnes sont disponibles partir de la dcade 11 juillet 1999.
Surface d'eau
Terrain humide avec vgtation
1er aot
1er septembre
1er juillet 1er octobre
1er novembre
Premire partie. Milieu physique - 23
1999 2001
2003 2005
2007 2009
Variation interannuelle des surfaces deau au 1er septembre, entre 1999 et 2010 (Supercie dtecte partir d1 km2)
Carte 9
24 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Pour les surfaces plus petites, il nexiste que peu de
donnes, issues dinventaires de terrain, raliss dans
&Z
exhaustives (seulement certaines zones sont couvertes),
ni homognes (pour les mthodes de collecte, les attri-
buts recenss, les dates de ralisation des campagnes de
terrain), ce qui limite les analyses possibles. Nanmoins,
ces donnes permettent une visualisation densemble qui
laisse envisager limportance de plus petits plans deau.
0 200100 km
Donnes issues des enqutes et collectes de terrain
Donnes issues des produits de tldtection
Surface d'eau ( >= 1km2)
Terrain humide avec vgtation ( >= 1km2)
Les donnes de terrain sont issues des enqutes et relevs raliss par la GTZ (Projet GRN, 2007) et le GRDR (Projet SPAP, 2010). Dans les deux cas, il s'agit d'inventaireseffectus sur la base des indications fournies par les interlocuteurs sur le terrain. Dans lecas des relevs GRDR, le recensement a port sur les plans d'eau d'intrt pastoral. Lestournes de terrain se sont droules essentiellement entre l'ouest du Dhar Nema et l'Assaba.Les donnes de tldtection proviennent des SWB, VGT4Africa (au 1 septembre 2010)
Sources Surface d'eau
Zone de puisards des oueds
Inventaire des plans deauCarte 10
Ressources en eaux renouvelables (km3/an, moyen)
K$produites lintrieur du pays
0,1
K$produites lextrieur du pays
11
11,1
Eaux souterraines renouvelables produites lintrieur du pays
0,3
Eaux souterraines renouvelables produites lextrieur du pays
0
0,3
TOTAL RESSOURCES EN EAUX RENOUVELABLES
11,4
TOTAL PRELEVEMENTS EN 2000 1,7
Tableau 2. Tableau rcapitulatif des ressources en eaux(Source : FAO, base AQUASTAT, consulte en dcembre 2010)
Donnes issues des enqutes et collectes de terrain
Donnes issues des produits de tldtection
Surface d'eau ( >= 1km2)
Terrain humide avec vgtation ( >= 1km2)
Surface d'eau
Zone de puisards des ouedsSources :Les donnes de terrain sont issues des enqutes et relevs raliss par la GTZ (Projet GRN, 2007) et le GRDR (Projet SPAP, 2010). Dans les deux cas, il s'agit d'inventaires effectus sur la base des indications fournies par les interlocuteurs sur le terrain. Dans le cas des relevs GRDR, le recensement a port sur les plans d'eau d'intrt pastoral. Les tournes de terrain se sont droules essentiellement entre l'ouest du Dhar Nma et l'Assaba. Les donnes de tldtection proviennent des SWB, VGT4Africa (au 1er septembre 2010)
Premire partie. Milieu physique - 25
Le Fleuve Sngal Kaedi, Gorgol
La mare de Melghayisse dans la commune de Bassikounou, Hodh Echargui
Au puits Lemleyzmatt, Gorgol
La mare de Kankossa, Assaba
G
R
D
R
M
.
Y
e
r
o
B
G
R
D
R
,
2
0
1
0
26 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Un oued en crue prs de Slibaby, Guidimakha
Premire partie. Milieu physique - 27
` & &
$ &
B'+
3!` '$!'
de phnomnes orageux sporadiques ; alors que des
/?>??W-
*`$
* '-
4B&B3
' ' $
Nanmoins, mme en plein hivernage, des interruptions
'$ 4 K
+!V'4!-
$ 4$$
`JB
typiquement sahlien qui devient progressivement saha-
/'$
Les apports pluviomtriques, enregistrs dans plusieurs
4>??
??
En dehors du gradient nord-sud qui est le plus vident,
'/''V-
#3$
4$'V}
en gnral moins arroses.
T$'
$
-
*$>??>??
es prcipitations irrgulires dans la longue dureD
StationPluie
moyenne (mm)
Ecart type (mm)
de
variation (%)
J 4> 4@ ?
MBout 4 >4?
>@4 >4F >
>?4 ??4@
Nma >4F ?4 ?
V} >4 4 ?
T$-tions de la zone dtude 3UB4>??3?B>??@4/>??@
Arc-en-ciel
Orage
28 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Les isohytes des rgions tudiesCarte 12
Les isohytesCarte 11
50
100
200
150
250
300350400 450
600
200
600
200
1940-67, OCDE 1961-91, FAO1968-2000, OCDE
350450550
650
AounKiffa
Kaedi M'Bout
Nma
Slibaby
1950-1969
250
350
450
Aoun Nma
Kaedi M'Bout
Kiffa
Slibaby
1970-1989
350450550
AounKiffa
Kaedi M'Bout
Nma
Slibaby
69
1990-2007
0 500250 Km
1950-1969195
0-1969
1970
-1989
1990-2007
1970-19891990-2007
GRDRKaedi, des an
350 mm/an450 mm/an
Source
Sources : GRDR, Dia (2010). Le calcul des isohytes a port sur les sries pluviomtriques des stations suivantes : Slibaby, Bogh, Kaedi, Aleg, Aoun, Kiffa, M'Bout et Nma. QV+QVVQV[+QVWV!&&`
Sources : FAO, 2000OCDE, 2005
Isohyte calcule surla priode1940-1967
Isohyte calcule surla priode 1968-2000
Premire partie. Milieu physique - 29
Variabilit et htrognit portent sur les quantits
absolues, mais aussi sur les modalits des prcipita-
tions (intensit et frquence des pluies et espacement
des pisodes pluvieux). Lanalyse de la pluviomtrie des
*4T4
prcise ces aspects (Nouaceur, 2009) : des annes
bonne pluviomtrie (annes 50) ont t suivies par une
3 '@? 'F?4
que, depuis une dizaine dannes, de courtes priodes
humides alternent avec des annes sches. Par ailleurs,
le nombre de jours de pluies serait en diminution, alors
que le nombre des forts orages augmenteraient. Dans ce
contexte, la comprhension des phnomnes physiques
(base des activits agro-pastorales) nest pas aise et
les dmarches intellectuelles qui (implicitement ou expli-
citement) sont la base des pratiques agro-pastorales
prennent lallure dun calcul des probabilits dlicat
Quand lhivernage dbute-il ? Dire que lhivernage dbute avec la premire pluie ne correspond pas la situation pour la
vgtation, car une premire pluie sans que dautres succdent nentrane pas le dveloppe-
$$`'$
&?
se sont accumuls partir de la premire pluie dau moins 15 mm, si ce cumul est atteint dans
K
>&J?
'
>&
&F?
'` / *
pas prendre en compte les pluies de trs faible quantit dont limpact sur le couvert vgtal
est quasi-nul. Leur importance est nanmoins plus grande lorsquune premire grosse pluie a
U'''
/
dterminer ltat du couvert vgtal.
La priode maximale de 21 jours est choisie car en cas de pluies plus espaces une quantit
?
/$4$
$&
de lhivernage.
!"
de critres plus reprsentatifs montre une grande diffrence. Lcart entre les deux para-
*$''*
''$$
les activits conomiques dpendant de ce dernier, telles que lagriculture et llevage .
0 400200 Km
Cumuls pluviomtriques 2009
Cumuls pluviomtriques 2010
500 mm400 mm300 mm200 mm150 mm100 mm50 mm
Cumuls pluviomtriques des hivernages 2009 et 2010Carte 13
Sources : Y_
30 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Dans le cadre du Projet de Gestion des Ressources Naturelles mis en uvre par la GTZ, une +K/$JV}4-
Premire partie. Milieu physique - 31Approvisionnement en eau dans une mare, Assaba
M
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2
0
1
0
32 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Plant de nib (cooprative fminine de Gouraye), Guidimakha
Premire partie. Milieu physique - 33
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K 3 K4
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etour sur la scheresse R
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$
Z
34 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
1971-1975 1976-1980 1981-1985
1986-1990
0 1 000500 Km
Variations de la pluviomtrie
Source : Nouaceur (1995)
La variation de la pluviomtrie est ici value partir de la variation des indices pluviomtriques moyens (IPM). Cette mthode permet de visualiser lintensit relative des variations quinquennales par rapport la moyenne de la priode considre comme rfrence (qui s'tale ici de 1941 1995). L'IPM permet d'identifier les rgions ayant t davantage touches par les variations pluviomtriques, ainsi que l'volution spatio-temporelle du phnomne. L'IPM ne renseigne pas sur la dimension quantitative absolue du phnomne et encore moins sur son impact sur le milieu et les activits.
Suprieure la moyenne pluviomtrique de la priode considre, mais infrieure l'cart type. (IPM positif, compris entre 0,50 et 0,99)
Lgrement suprieure la moyenne pluviomtrique de la priode considre (IPM positif, compris entre 0 et 0,49)
Lgrement infrieure la moyenne pluviomtrique de la priode considre (IMP ngatif, compris entre 0 et 0,49)
Infrieure la moyenne pluviomtrique de la priode considre, mais ne dpassant pas l'cart type. (IPM ngatif, compris entre 0,50 et 0,99)
Infrieure la moyenne pluviomtrique de la priode considre et suprieure l'cart type. (IPM ngatif, compris entre 1 et 1,49)
Variation de la pluviomtrie entre 1971 et 1990 Carte 14
Suprieure la moyenne pluviomtrique de la priode considre, mais infrieure l'cart type. (IPM positif, compris entre 0,50 et 0,99)
Lgrement suprieure la moyenne pluviomtrique de la priode considre (IPM positif, compris entre 0 et 0,49)
Lgrement infrieure la moyenne pluviomtrique de la priode considre (IMP ngatif, compris entre 0 et 0,49)
Infrieure la moyenne pluviomtrique de la priode considre, mais ne dpassant pas l'cart type. (IPM ngatif, compris entre 0,50 et 0,99)
Infrieure la moyenne pluviomtrique de la priode considre et suprieure l'cart type. (IPM ngatif, compris entre 1 et 1,49)
Sources :NOUACEUR (1995)
Premire partie. Milieu physique - 35
On sest beaucoup interrog sur les causes de la sche-
resse et limportance des facteurs anthropiques a sou-
vent t voque. Plusieurs auteurs (Pitte, 1975, Toupet,
&-
ciales et conomiques qui, ayant engendr une hausse
$4'K
''@?Z-
cations remontent parfois lpoque coloniale et sac-
centuent avec lindpendance : mesures favorisant la
sdentarisation des nomades, amlioration du systme
4 $4 +K
de pasteurs et agriculteurs vers le Sahel, pendant les
annes humides qui caractrisent la dcennie 1951-60.
$ / K
comprendre le fonctionnement du climat. Si beaucoup
daspects ont t claircis ces dernires annes, de nom-
breuses incertitudes demeurent. Les points de vue restent
4 ' '$ -
cations venir. Face lhypothse dune baisse progres-
sive des prcipitations au Sahel, lie un changement cli-
matique majeur, certains auteurs, en remontant lhistoire,
soulignent la variabilit du climat sahlien, aussi bien sur la
longue priode qu lchelle de lhistoire humaine. Dautre
part, depuis quelques annes, on observe une hausse des
TK '`-
terprtation quil faut donner ces phnomnes ne fait
pourtant pas lunanimit : si pour certains la scheresse
continue, pour dautres ce serait le retour une priode
humide (Nouaceur, 2009), certains allant jusqu envisager
un reverdissement du Sahel (Brooks, 2006).
4 &'K4
''
le risque climatique qui reste donc la donne de dpart
K4
du risque passe essentiellement par la rduction de la
vulnrabilit. On reviendra dans les chapitres suivants
3+K4
complmentarits des activits, ) mises en uvre par
la paysannerie mauritanienne. On reviendra galement
sur les risques anthropiques 3 '*K
ressources, notamment) qui, en augmentant la vulnra-
bilit, fragilisent ces stratgies et augmentent les risques
dchecs.
Les derniers 40 000 ans ont vu lalternance de priodes arides et priodes humides. Lors de la dernire priode aride (il y a 12
???4J'&'`/
K$K#'
Sahara constell de lacs. Les conditions dsertiques, telles que nous les connaissons aujourdhui, apparaissent il y a environ
5 000 ans. Cependant, la longue priode humide qui sest droule entre 10 000 et 3 000 avant notre re, a connu plusieurs
phases sches, dont certaines violentes et abruptes, se prolongeant parfois pendant plusieurs sicles.
Selon certains auteurs, le dveloppement de llevage nomade serait mettre en relation avec le desschement du milieu (et
'$'4$#'V$$-
$*4*$K$ZKB'
3$$$4'$K
Ensuite ils descendent vers le sud o nous les trouvons encore aujourdhui, tandis que chvres et moutons les remplacent
(Brooks, 2006).
J*3/K4
'
36 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Paysage prs de Kaedi
Premire partie. Milieu physique - 37
es terres : une grande diversit de milieux propice des formes varies dagriculture et dlevageL
Altitude en mtres1 - 65
66 - 125
126 - 177
178 - 211
212 - 248
249 - 286
287 - 338
339 - 633
Source : ASTER Global Digital Elevation Model (ASTER GDEM)Modle numrique de terrain ralis en collaboration par la NASA et le Ministre de lEconomie, du Commerce et de lIndustrie du Japon.Pas de 30 mtres.Tlchargeable gratuitement l'adresse : www.gdem.aster.ersdac.or.jp
0 200100 Km
Aperu morphologique Carte 15
Sources :ASTER Global Digital Elevation Model (ASTER GDEM)Modle numrique de terrain ralis en collaboration par la NASA et le Ministre de lEconomie, du Commerce et de lIndustrie du Japon.Pas de 30 mtres.Tlchargeable gratuitement l'adresse : www.gdem.aster.ersdac.or.jp
Altitude en mtres1 - 65
66 - 125
126 - 177
178 - 211
212 - 248
249 - 286
287 - 338
339 - 633
Dans le Sud-Est mauritanien, les terres cultives ont
occup, entre 1999 et 2007, une surface moyenne dun
peu moins de 280 000 hectares (soit environ 3% de la
Il sagit avant tout de terres de diri. Emprunt la
langue poulaar, ce terme dsignait lorigine les terres
$4&+$J
Par extension, il est utilis aujourdhui pour indiquer
toute surface non sujette inondation et cultive sous
pluie.
Dans les zones caillouteuses, mais bien arroses (que
' $ W4
culture de diri est parfois pratique sur les cuirasses
$4 +
rocheux pourvus de sols plus ou moins riches selon
la nature du substratum, sur les dunes fossiles ou, le
plus souvent, sur les plaines caractrises par des sols
plutt sablonneux. Dans les zones gravillonaires moins
3VX4
4
est essentiellement pratique sur les terres bordant les
4
localise sur les sols dunaires. Les cultures de diri re-
prsentent en moyenne 86% des surfaces cultives et
elles sont prdominantes dans lensemble des rgions
tudies, lexception du Gorgol.
38 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Les terres inondables, cultives en dcrue, occupent
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' primtres irrigus,
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LEVEES LIT MINEUR HAUTES LEVEES CUVETTES ARGILEUSES TERRASSE ET DUNES
WALO DIERIFONDEFALODIACRE'
Sols sableux ou trs sableuxSols sargileux ou trs argileuxSols finement sableuxSols sableux ou sablo-argileux
Leves et cuvettes Dpts sableux Lit du fleuve
Vue panoramique vers Blajmil, Assaba
Premire partie. Milieu physique - 39
SONADER, que sur des surfaces plus modestes, dont
/ K
*
par des privs. Pour lensemble de la valle, la super-
$
40 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
deau est essentiellement dtermin par les pluies sou-
4
/4'
4
K$-
loppement jouent sans doute un rle dterminant. Ce
&$
Type de primtre Surfaces brutes en ha
Trarza Brakna Gorgol Guidimakha TOTAL
* 3 310 1 200 5 150 - 9 660
* 7 367 3 466 2 946 852 14 631
*$ 16 765 1 124 - - 17 889
TOTAL 27 442 5 790 8 096 852 42 180
J
Premire partie. Milieu physique - 41
Mare de Kankossa, Assaba
Sur les rives du Gorgol Noir Au Guidimakha
Paysage dunaire, Assaba
42 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Butte ensable dans l'Affol, Hodh El GharbiM
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0
1
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Premire partie. Milieu physique - 43
LAtlas des ressources pastorales (IEMVT, 1989) est,
notre connaissance, le seul document qui dcrit et
cartographie, la mme chelle et suivant une mme
approche, le couvert vgtal de lensemble du Sud mau-
ritanien2. La prise en compte des diffrents facteurs qui
engendrent la diffrenciation du tapis herbac et ligneux
(climat, morphologie, hydrographie et pdologie) permet
de distinguer les principaux regroupements.
Localises essentiellement lest du Hodh Echargui et
sur les limites orientales de la chane de lAssaba, les
formations dunaires sont caractrises par une steppe
arbustive trs clairseme3 qui spaissit par endroits,
selon la morphologie locale. Les dunes vives et les ondu-
lations semi-mobiles, caractrises par un tapis herbac
trs discontinu, fournissent en gnral des pturages as-
sez lches, utiliss souvent seulement aprs puisement
des autres espaces fourragers ou alors par les troupeaux
de passage lors de la transhumance. En revanche, les
dpressions dunaires reprsentent des zones de ptu-
rages dhivernage et de dbut de saison froide appr-
cis pour leurs qualits nutritives et pour la persistance
'$* Z
cependant une extension rduite, et lors des annes
pluvieuses, elles sont plu-
tt rserves aux activits
agricoles.
Plus abondant, le tapis
herbac des formations
sableuses non dunaires
couvre lessentiel des
espaces pastoraux entre
les deux Hodh. Les res-
sources fourragres oc-
cupent de vastes ten-
dues de
trs apprci par les bo-
vins et les ovins et ais-
ment exploitables grce
aux nombreux points
deau naturels de la r-
gion. Si les zones humides
qui entourent ces points
deau sont parfois utilises
pour les cultures, le diri
$$/'$Z
cependant trs dpendants des variations pluviom-
triques, et leur productivit peut doubler dune anne
lautre. Ainsi, dans les mauvaises annes, la pression
des troupeaux saccrot sur les formations humides, au
$$$
es pturages : une grande diversit et une volution globalement positive L
>B`+$Z4'$'$*3
4*UZ*4>???3 - Le terme steppe est ici utilis dans son acception gnrique, pour indiquer une formation ouverte.
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44 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
0 250125 Km
DV, OD,CD, d
SO
LS
SP
SL
GR
GL
R et PC
LR
VA
SG
Les formations dunaires hbergent une strate ligneuse trs lche caractrise par Balanites aegyptiaca, Commiphora africana, Combretum glutinosum, Ziziphus mauritania et diffrentes espces dacacias (Acacia tortilis, Acacia senegal, Acacia seyal). La vgtation herbace est domine par Cenchrus biflorus, auquel sajoutent dautres gramines sahliennes (Cenchrus prieurii, Aristida mutabilis, Leptothrium senegalense, Dactyloctenium aegyptium et Aristida sieberiana). La production herbace moyenne, de lordre de 100 kg de matire sche par hectare sur les dunes vives (DV), peut atteindre 1 000 kg sur les cordons dunaires (CD) et jusqu 1 500 dans les dpressions dunaires.
Sur les vertisols (VA) de la valle du fleuve Sngal et de quelques uns de ses affluents, le couvert vgtal est caractris par la prsence despces prises comme Panicum laetum, Panicum subalbidum, Eragrostis pilosa, Melochia corchorifolia. Dans les zones humides, on retrouve par ailleurs Cyperus procerus, Echinochloa colona, Echinochloa stagnina. La matire sche herbace est estime 1 800 kg par hectare, mais les superficies destines au pturage sont rduites cause de la prsence importante de champs cultivs.
Affleurements rocheux, buttes isoles et plateaux cuirasss (R et PC) sont caractriss par une vgtation sporadique et disperse qui se dveloppe dans les interstices o une couche de sol peut se former. De qualit diffrente selon les caractristiques locales, cette couverture produit une matire sche herbace estime entre 200 et 500 kg par hectare. Cependant, ces zones sont souvent caractrises par des pimonts limoneux (LR) qui reoivent les eaux des reliefs et peuvent hberger par endroit une steppe arbustive dense (Dalbergia melanoxylon, Grewia bicolor) avec une strate herbace serre (Pennisetum pedicellatum, Peristrophe bicalyculata, Achyranthes sicula).
Les formations sur reg (GR et GL) prsentent en gnral une couverture ligneuse arbustive trs clairseme dAcacia ehrenbergiana, et une strate herbace discon-tinue de Schoenefeldia gracilis et Aristida adscensionis ; la production estime de matire sche herbace est de lordre de 300 kg par hectare. Cependant, l o les prcipitations sont plus importantes, notamment dans le Guidimakha, le reg est entaill par de nombreux ravins autour desquels une vgtation arbore sinstalle avec lapparition despces sud-sahliennes (Combretum nigricans, Adansonia digitata, Bombax constatum). La couverture herbace comporte de hautes herbes (Celosia argentea, Eragrostis namaquensis), avec parfois des andropogones sciaphiles (Diheteropogon hagerupii) et une strate plus basse (Sphaeranthus senegalensis). La production de matire sche herbace augmente alors sensiblement et peut atteindre 1 100 kg par hectare. Quand le substrat est gravillo-limoneux et recouvert par une strate sableuse (SG), les formations vgtales senrichissent davantage, en espces et en production herbace. Celle-ci peut alors atteindre, selon la pluviom-trie, 1 200 2 500 kg par hectare.
Les formations sableuses non dunaires des plaines lgrement ondules (SO) sont caractrises par une strate ligneuse arbustive et peu dense, domine par Combretum glutinosum : on y retrouve aussi Balanites aegyptiaca, Acacia senegal et, dans les cuvettes, Ziziphus mauritania. Le tapis herbac est constitu de Cenchrus biflorus, et, par endroit, dAristida stipoides ou de champhytes. La production de matire sche herbace se situe entre 1 000 2 000 kg par hectare, selon labondance des pluies. Ces plaines sont entailles par des valles fossiles (LS) o lcoulement actuel peut former par endroit des retenues deau. Le couvert vgtal est alors assez diversifi, selon la topographie locale. Les plaines sableuses dont le substrat devient limoneux en profondeur (SP) peuvent hberger une steppe arbustive dAcacia senegal et Combretum glutinosum, avec lapparition de Sclerocarya birrea (en formations localises au nord, comme espce dominante au sud) et, dans les sites les plus arross, quelques exemplaires de baobabs (Adansonia digitata). Selon la morphologie et la pluviomtrie, ces formations peuvent atteindre jusqu 2 500 kg de matire sche herbace par hectare. Enfin, les anciens dpts alluviaux (SL), densment cultivs, ont une strate ligneuse assez pauvre reprsen-te par Pilostigma reticulata. Le tapis herbac reste cependant important et caractris par une strate haute et dense de Schizachyrium exile, Panicum walense, Jacquemontia tamnifolia, Leptadenia hastata.
Le couvert vgtalCarte 18
Sources : -
=_?H
Premire partie. Milieu physique - 45
Presque partout ailleurs, le substrat caillouteux do-
mine, hbergeant des steppes arbustives clairsemes et
un tapis herbac irrgulier. En Assaba et dans la partie
septentrionale des Hodh, lensablement du reg permet
le dveloppement daires de pturage parfois riches en
production fourragre, bien que disperses selon les
' ` $ $-
tal varie galement avec le gradient pluviomtrique, les
caractristiques de la saison pluvieuse et les phno-
mnes locaux de ruissellement. Ainsi, malgr leur faible
productivit gnrale, les surfaces caillouteuses du Sud
(Guidimakha et Hodh Echargui) reprsentent des aires
de pturage prises en saison sche. En fait, grce
une pluviomtrie relativement importante, ces plaines
sont entailles par de nombreux ravins, parcourus par
un rseau dense doueds temporaires. De nos jours, ces
cours deau sont de plus en plus cultivs et le couvert
vgtal sensiblement rduit, mais dans les enclaves
non investies par lagriculture, des surfaces fourragres
persistent. Ces pturages sont souvent utiliss en dbut
de saison sche, lorsque les puisards creuss le long
des oueds deviennent les points dabreuvement privil-
gis et que les activits agricoles nont pas commenc.
Par ailleurs, ces cours deau portent une vgtation rive-
raine arbore dont les bourgeons sont assez priss par
*$4
troupeaux descendent alors le long des oueds, zigza-
$`#*
se retrouve le long des cours deau qui entaillent le reg
gravillonaire plus au nord (ouest de lAssaba et nord du
Gorgol). Si la pluviomtrie est ici moins favorable, les
rives moins cultives fournissent des espaces fourragers
46 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
(cramcram)
Fruits d'#(gommier)
$(fonio)
%(jujubier)$&(palmier)
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Premire partie. Milieu physique - 47
Calatropis procera
Balanites aegyptiaca (dattier du dsert)
Adansonia digitata (baobab)
Maytenus senegalensis
Fruit d'Adansonia digitata (baobab)
Acacia seyal (gommier)
Leptadenia pyrotechnica (gent d'Afrique) et Guiera senegalensis
C
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48 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
La description des pturages peut tre prcise par en-
droits, en sappuyant sur des tudes rcentes plus d-
tailles qui permettent par ailleurs de mettre en vidence
3
survenues dans les dernires 20 annes.
` K
couvert vgtal au Guidimakha. La premire (Kuberow,
2002) est une comparaison par tldtection de la den-
sit des formations vgtales entre 1988 et 1999. Les
observations montrent une augmentation des surfaces
ayant une densit de vgtation infrieure 30% (ce
qui pour lauteur reprsente un terrain dgrad ) et un
recul des formations denses et des galeries forestires.
Ltude ne permet pas dtablir les causes de cette d-
gradation et il nest donc pas possible de faire la part des
"
des prcipitations et celles dues aux activits anthro-
piques. Cependant, la dgradation nest pas uniforme
et certaines zones (notamment entre Baydiam et Gha-
bou) semblent plus touches que dautres (pour la visua-
lisation cartographique, nous renvoyons lAtlas du Gui-
dimakha, GTZ, 2006).
La deuxime tude (Krause, 2010) permet de mettre
jour ce tableau. Elle prend en compte la priode
1999/2009. On remarque tout dabord une certaine sta-
bilit du couvert vgtal ; sur un peu plus de la moiti de
la rgion aucun changement nest en effet dtect4. Par
4 $4
puisque le bilan entre surfaces dgrades (moins denses
quen 1999) et surfaces rgnres (plus denses quen
1999) est positif sur 15% de la surface soumise
changement (on note en effet une amlioration sur 32%
@K
diffrentes units vgtales, ce sont essentiellement les
formations arbustives (-20%) qui ont recul. Les sur-
faces arbores se sont largement tendues (+10%),
tandis quun accroissement modr est observ sur les
3#34
% sur
totale rgio-nale 1988
% sur
totale rgio-nale 1998
Terres dgrades Densit de la vgtation < 10%
4,5 15,1
Terres dgrades Densit de la vgtation < 30%
22,9 25,4
Formations clairsemes Densit de la vgtation entre 30% et 60%
16,1 16,4
Formations densesDensit de la vgtation entre 60% et 80%
13,3 6,1
Galeries forestires clairsemes 6,9 4,9
Galeries forestires denses >4@ 0,9
T$$au Guidimakha daprs Kuberow, 2002(Seules les formations principales sont ici indiques) Pturages dhivernage prs de Boully, Guidimakha
4 - Comme dans ltude prcdente, lanalyse porte sur la densit du couvert vgtal. Pour une zone donne, on considre que le couvert vgtal sest dgrad si la densit de vgtation a diminu (par exemple, si une steppe arbore dense a t remplace par une steppe arbore clairseme).
Premire partie. Milieu physique - 49
3
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0 5025 Km
Modication du couvert vgtal au Guidimakha
entre 1999 et 2009Carte 19
Bilan ngatif (diminution de la densit du couvert vgtal)
Bilan positif (augmentation de la densit du couvert vgtal)
Couvert vgtal inchang
Sources :Donnes GTZ - Krause, 2010 Couverture vgtale dense, Gorgol
50 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
A notre connaissance, pour les rgions tudies la seule
analyse disponible est celle ralise dans le cadre du pro-
jet SPAP (GRDR-Demanou, 2010) dans le Hodh El Gharbi
(la totalit presque de la wilaya a t tudie) et dans lAs-
saba (sur une partie de la moughataa de Kankossa).
Les relevs de terrains (143 sites tudis) rvlent
#&21 familles et 47
espces de ligneux ont t globalement rpertories,
tandis que 7 espces diffrentes sont prsentes en
moyenne sur chaque site.
Par ailleurs, certaines espces sembleraient avoir da-
$
quelques unes dentre elles (Chrozophora brochiana
et Balanites aegyptiaca, par exemple), la progression
constate est peut-tre mettre en relation avec les pra-
tiques humaines : apprcies par les troupeaux, ces es-
pces auraient eu davantage dopportunits de coloniser
lespace, transportes par les animaux. De la mme ma-
nire, la rgression dAcacia ehrenbergiana pourrait avoir
t acclre par la pratique largement rpandue de la
coupe du bois. Mais le mme sort na pas t rserv
Dalbergia melanoxon (espce connue pour fournir le
meilleur charbon de bois) qui, en disparition lpoque
de latlas de lIEMVT, est pourtant toujours prsente
(pargne peut-tre puisque souvent localise dans des
endroits moins accessibles). Encore une fois, les don-
nes ne nous permettent pas daller plus loin.
En effet, les autres tudes disponibles ne sont pas homo-
gnes dans les approches et ne couvrent pas les mmes
espaces. Autant dlments quil faut avant tout imputer
au fait quils sont le plus souvent le rsultat de dmarches
disparates, lies aux besoins ponctuels de quelques pro-
jets. Le manque dune approche concerte et cohrente
3
organismes tatiques peuvent assurer) est ici particuli-
rement criant.
Pour clore cette prsentation, il parat important dvo-
quer !$ Dans la
plupart des pays sahliens, de nombreux programmes
ont vu le jour ces dernires annes pour estimer la pro-
duction des pturages. Les diffrentes mthodes mises
au point, combinent normalement des approches varies
(mesures directes, modlisation, ...), des informations
issues des sources diverses (relevs terrain, informations
satellitaires) et prennent en compte plusieurs facteurs
(pluviomtrie, pdologie, conditions atmosphriques, ).
Malheureusement, une telle dynamique nexiste pas en-
core en Mauritanie. Les donnes disponibles (cf. plus
loin, CILSS, FAO, Nations Unies) restent gnrales, c'est-
-dire produites des chelles peu dtailles. Tandis que
les produits gratuits issus des acquisitions satellitaires ne
peuvent tre utiliss que pour des analyses qualitatives
$ 3 -
mique vgtale est plus ou moins importante, variabilit
interannuelle, ...).
Les informations produites dans le cadre du SIPSA
(Systme dInformation sur le Pastoralisme au Sa-
hel), donnent, pour la priode 1998-2009 des valeurs
moyennes comprises entre 50 et 1 600 kg de matire
sche par hectare (CILSS, sans date). La FAO (FAO,
2002) et les Nations Unies (Nations Unies, 2002) donnent
quelques lments quantitatifs sur les surfaces de ptu-
rage (qui reprsenteraient environ 14% de la surface
totale du pays) et sur la production fourragre, dans le
but de dresser un bilan fourrager du cheptel. Daprs
le document des Nations Unies, les pturages maurita-K$ (Source : GRDR-Demanou, 2010)
Premire partie. Milieu physique - 51
niens auraient une production de 6,3 milliards dunits
fourragres (UF), permettant de subvenir aux besoins de
2,5 millions dunits de btail tropical (UBT). Cela indi-
querait pour 2001 un large dpassement de la capa-
cit de la charge de lcosystme pastoral , le cheptel
tant estim en 2001 3,5 millions dUBT. Le bilan de
la FAO, toujours pour 2001, est plus mitig et indique
que la matire sche produite (9 182 725 tonnes) aurait
dpass lgrement les besoins globaux des troupeaux
mauritaniens (8 474 580 tonnes).
Les deux documents soulignent nanmoins que les
*
Il faut ajouter que mme quand les donnes de base
(surfaces des pturages, production primaire, nombre
'K4 3B/B$
des mthodes rigoureuses et dont on connat lerreur),
le calcul de la charge reste une estimation. Elle est sou-
vent exprime avec un intervalle de valeurs (capacit
de charge maximale et minimale) et le rapport entre les
extrmes peut tre de 1 pour 5 (FAO, sans date). Sans
oublier limportance de distinguer la charge saisonnire
des pturages (certaines rgions pouvant subvenir cor-
rectement aux besoins du cheptel en hivernage, mais
pas en saison sche), ainsi que les diffrences micro-
zonales (certains pturages tant peu ou pas exploits
puisque dpourvus de points deau).
K4 "
4
/ la question du surp-
turage. Mme si lon voulait admettre quune surcharge
animale existe en Mauritanie, il resterait en prendre la
mesure et la caractriser (quelles sont les zones tou-
ches ? Lensemble de lespace est-il satur ou des
zones sous-exploites subsistent-elles ? ), sans ou-
blier sa dimension anthropique (les rgles daccs aux
ressources sont-elles responsables de la mauvaise
gestion des pturages ? Les facteurs politiques ont-ils
/K~
Dautant plus que le milieu est caractris par une dyna-
mique importante. Les dernires annes ont vu le retour
de saisons pluvieuses plus abondantes et le cheptel a
grandi pour rejoindre voire dpasser (camelins) les ef-
fectifs de 1968. En mme temps les pratiques pasto-
rales voluent.
4 K 3 -
sante, changements importants et rapides), il parat
$ 4
en sappuyant sur une connaissance plus solide du
milieu. Pourtant, les services de lEtat mauritanien
nont jamais vraiment consenti leffort ncessaire la
production dune telle connaissance qui reste au-
jourdhui patrimoine presque exclusif des bergers, sans
$ / +K -
tionnels. Cet aspect sera repris et approfondi dans les
paragraphes suivants.
Mare de Kafre, prs de Ould Yenge, Guidimakha
M
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Y
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G
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D
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2
0
1
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52 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
21 aot 2004 21 aot 2005
21 aot 2006 21 aot 2007
Indice normalis de vgtation, comparaison interannuelle Carte 20a
Premire partie. Milieu physique - 53
21 aot 2010
Indice normalis de vgtation (NDVI)de - 0,1 0,1 (peu ou pas de vgtation)
0,1 - 0,29 (steppe arbustive)
0,3 - 0,5 (steppe arbustive)
0,5 et plus (vgtation dense)
21 aot 2008
0 500250 Km
21 aot 2009
Indice normalis de vgtation, comparaison interannuelle Carte 20b
Sources :S10 NDVI, VGT4Africa. Le produit S10 NDVI est disponible en tlchargement gratuit sur le site http://www.devcocast.eu Il est une synthse de 10 jours, ralise en utilisant l'algorithme MVC (composite de valeur maximum) partit des donnes SPOT VGTS10.L'exactitude est de 300 m et la rsolution d'1 km. Les donnes sont disponibles partir de la dcade 1er janvier 2004. Le NDVI est une mesure relative de la prsence de la vgtation. Les libells de la lgende ne sont donns qu' titre indicatif.
Indice normalis de vgtation (NDVI)de - 0,1 0,1 (peu ou pas de vgtation)
0,1 - 0,29 (steppe arbustive)
0,3 - 0,5 (steppe arbustive)
0,5 et plus (vgtation dense)
54 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Janvier Avril
Juillet Octobre
de -0,1 0,09
0,09 - 0,1
0,1 - 0,2
0,2 - 0,3
0,3 - 0,4
0,4 et plus
Indice de vgtation normalis0 500250 Km
Indice normalis de vgtation, volution au cours de lanne 2009Carte 21
Sources :S10 NDVI, VGT4Africa
de -0,1 0,09
0,09 - 0,1
0,1 - 0,2
0,2 - 0,3
0,3 - 0,4
0,4 et plus
Indice de vgtation normalis
Premire partie. Milieu physique - 55
lgende xoxoox oxox oxox ox xoxo
Les pturages de saison froide sont domins par Aristida mutabilis, Schoenefeldia gracilis et
" des espces abondantes en Mauritanie, peu ou pas consommes par les
bovins et les ovins pendant lhivernage.
`4$4*-
$ ' 4 '$ / 4 # ' -
vantage. Ce phnomne, li au rgime pluviomtrique, est assez frquent et il a t observ
pendant la saison froide 2009/2010 (prcde pourtant par un hivernage aux prcipitations
abondantes), sur des larges tendues au sud de Laweinatt et au nord de Voulaniya. Cela en-
trane une baisse de la valeur alimentaire des pturages de saison froide, dautant plus que
les espces cycle court, comme Tribulus terrestris, se desschent prcocement. Ainsi, de
nombreux cas de pica (maladie lie une carence lourde en sels minraux) sont observs, et
KK$/4#$Z
situation est surtout caractristique des zones o les sols sableux prdominent. Sur les sols
sablo-limoneux, les lgumineuses telles Zornia glochidiata et Cassia obtusifolia, plus nutritives
que les gramines annuelles, sont prsentes parfois en abondance, surtout dans le sud. Si la
premire sche vite, la seconde constitue une source importante de protines surtout pour les
$$$4Panicum laetum qui
forme des plages localises sous les peuplements dAcacia seyal, de Bauhinia rufescens ou
dAcacia nilotica.Source : GRDR-DEMANOU, 2010
Graphique 5. Caractristiques des pturages en saison froide(novembre-janvier)
Recouvrement du sol infrieur 25% Recouvrement du sol entre 25 et 50%
Recouvrement du sol suprieur 50%
Caractristiques des parcours entre novembre et janvier (Assaba du Sud et Hodh El Gharbi)
Pturages de saison froide, Guidimakha
56 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Les zones humides sont des cosystmes originaux qui se constituent autour des eaux de sur-
face et qui hbergent un panel trs riche despces vgtales et animales. Les plans deau sont
en majorit temporaires, leur tendue et permanence pouvant varier avec la pluviomtrie. Dune
anne lautre, elles peuvent changer de taille et de forme et rester parfois assches pendant
plusieurs annes.
Elles sont alimentes par les pluies, le ruissellement et les nappes souterraines. En suivant la
topographie et le niveau dinondation, la vgtation sorganise de manire concentrique et se
dveloppe en fonction du retrait de leau. Dans la partie la plus longuement inonde, la strate
arbore est domine par Acacia nilotica et diffrents types de plantes aquatiques ou semi-aquatiques (Cyperus sp., Nymphea sp., Sporobolus helvolus, Oryza barthii, Ipomea aquatica).
Sur les contours, la strate arbore senrichit de diffrents Acacias (Acacia seyal,
+), et despces ne pouvant tolrer quune plus courte inondation (Zi-
ziphus mauritania, Indigofera sp., Bauhinia rufescens), tandis que le tapis herbac est
caractris par un nombre assez important despces (Heliotropium sp., Eragrostis
tremula, Cyperus esculentus, Panicum laetum, Echinochloa colona
environs, nous retrouvons la vgtation arbore typique des zones plus arides (Lep-
tadenia pyrotechnica, Acacia raddiana, Balanites aegyptiaca, Combretum aculeatum)
et parfois une strate herbace trs apprcie par le cheptel (Cenchrus sp., Panicum
turgidum '`+'K'K'
$K$4$
du nord (depuis lEurope), en quittant la saison froide. Selon les annes et la pluvio-
mtrie, ils utilisent ces sites comme refuge dhivernage ou comme point de relais. La
faune aquatique compte nombreuses espces de poissons, reptiles et amphibiens,
ayant dvelopp diffrentes stratgies de survie aux priodes sches : les crocodiles
(crocodilus niloticus$$
Protopterus (un poisson pourvu de poumons) senfonce dans la boue o il peut res-
ter plusieurs annes en diapause. Bien que moins abondants, de nombreux mam-
mifres peuplent aussi ces sites et leurs alentours. Les zones humides du Hodh El
Gharbi constituent donc des sites de grand intrt cologique, caractriss par une
importante biodiversit. Trois dentre elles (Chlim, Sawana/Oum Lelli et Mahmouda)
ont t proposes comme sites dintrt international dans la cadre de la convention
de Ramsar5 (1971).
Nanmoins, les zones humides constituent aujourdhui des espaces fortement an-
thropiss, exploits par les populations locales, qui distinguent ces sites selon leurs
caractristiques physiques : tendue, dure de prsence de la surface deau, subs-
44+4V
dlments qui concourent orienter les pratiques et lutilisation de ces milieux.
Les tamourts sont de vastes dpressions densment boises. La strate arbore est
Les zones humides du Hodh El Gharbi
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Gat Touil
Gat Kervi
Gat Sawana
Oasis Liebe
Tamourt Kour
Tamourt Eyer
Tamourt Chlim
Tamourt Sambou
Tamourt Sahaba
Guelta Chelkha
Tamourt Kibedi
Tamourt Koubeir
Tamourt Rachida
OuedTamchekett
TamourtGounguel
TamourtDouerara
Tamourt Elkirane
Tamourt Agmeimine
Tamourt Oum Lelli
Lemssile Gharghar
Tamourt Boichiche
Tichillit El Barka
OuedOuld Angueila
TamourtTentregwej
TamourtEdreyguiye
Tamourt Oum Lekcheb
Tamourt BouhleiviyeTamourt Oum Azvavail
TouemeritTaleb Sidi Tamourt Tali El Khadar
Tamourt El Ahmed Teberou
TamourtLeiweije Chargui
Sebkha Endrein Essbeikha
TichillitR'Deidatt
0 9045 km
%
%
Localisation des zones humides rpertories
Localisation des principales zones humidesCarte 22
%
%
Localisation des zones humides rpertories
Localisation et dnomination des zones humides tudiesSources :ProGRN, 2007 5 - En sappuyant sur la coopration internationale, celle-ci vise la protection et lutilisation
durable des zones humides de la plante. La Mauritanie a adhr cette convention en 1987.
Premire partie. Milieu physique - 57
0 10050 km
domine par Acacia nilotica, tandis que le tapis herbac fournit des fourrages de saison sche trs
apprcis pour la prsence de sels minraux. Ils sont prioritairement rservs lactivit pastorale,
comme points dabreuvement (permettant lexploitation des vastes ressources pastorales situes sur
les sols sableux environnants) et comme lieu de pturage, souvent jusquen saison sche avance.
Ainsi, dans la petite tamourt Boichiche plus de 3 000 animaux viennent sabreuver chaque jour ; la
tamourt Goungel (o, les annes pluvieuses, leau reste pendant 12 mois) reoit quant elle plus de
7 000 ttes pendant le mois de fvrier et presque 15 000 en avril, quand de nombreuses zones humides
environnantes sont assches. A Oum Lelli, le nombre danimaux venant sabreuver entre dcembre
et avril est estim plus de 65 000. Dune manire gnrale, dans les plus grandes tamourts, plus de
10 000 animaux (sdentaires ou transhumants) viennent sabreuver chaque jour.
Lactivit agricole y est galement rpandue. Cest dans le gas, le plus souvent moins profond, que
lon prfre cultiver : leau y disparat rapidement aprs la saison des pluies et le couvert vgtal
est moins abondant. Lactivit agricole prend donc le relais sur llevage : semis prcoce en dcrue,
agriculture derrire barrage et marachage. Bien que lactivit reste largement tributaire des alas plu-
viomtriques, les amnagements en terre sont nombreux et le rseau de puits assez dense. Les super-
$3'4gas
o la production cralire peut tre importante, comme Sawana o, dans les annes humides,
environ 800 ha sont mis en culture (sorgho surtout, mais aussi nib et mas).
Source : GTZ, 2007
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Surface moyenne inondable en hectares% moins de 50
% 50 310
% 311 - 700
% 701 - 1200
% 1201 - 2000
% 2001 40000 10050 km
Source : ProGRN, 2007
Priode de prsence de l'eauHivernage
Saison sche froide
Saison sche chaude
Surface permanente
Sources : ProGRN, 2007
Typologie des zones humidesCarte 23
Dure de l'inondationCarte 24 Surfaces inondablesCarte 25
Priode de prsence de l'eauHivernage
Saison sche froide
Saison sche chaude
Surface permanenteSources :ProGRN, 2007
% moins de 50
% 50 310
% 311 - 700
% 701 - 1200
% 1201 - 2000
% 2001 - 4000
Surface moyenne inondable en hectares
Sources :ProGRN, 2007
Deuxime PartieTerritoires et peuplement
60 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
/+0++20+3456
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1
9
0
8
Deuxime partie. Territoires et peuplement - 61
LEtat mauritanien contemporain sest constitu en englo-
bant tout ou partie densembles politiques prexistants.
Au niveau de la rgion considre dans le prsent docu-
ment, la littrature et les sources orales contemporaines
font ainsi tat de lexistence de quatre grands ensembles
territoriaux qui sont toujours prsents dans les reprsen-
tations sociales actuelles (cf. carte 26).
On peut relever des points communs dans les modalits
de gestion de ces quatre territoires.
Cest ainsi quon note lexistence dun clerg qui dtient
souvent le capital conomique (matrise des rgles de ges-
tion de lespace - notamment des points deau- et dans
une large mesure des rgles de rpartition des ressources
et de la production agro-pastorale, dtention dun cheptel
important, accs privilgi aux rseaux commerciaux) et
social (matrise de lcriture et des textes religieux). Cette
classe religieuse entretient des relations privilgies avec
une strate militaire qui veille lintgrit du territoire,
ventuellement son expansion. Celle-ci joue souvent
un rle conomique important, particulirement pour les
ensembles du Nord, en protgeant les ressources cls
(points deau, greniers) ou en contribuant laccumula-
tion de biens (razzia sur le btail). Il arrive que ces deux
catgories sociales soient confondues, certains notables
exerant la fois des fonctions religieuses et militaires.
Ces deux premires catgories forment souvent la base
la veille de la colonisation : de multiples Etats dj ouverts sur lextrieurA
Le Guidimakha, au centre sud, tait pour lessentiel compos dun ensemble de villages relativement autonomes dans la
gestion de leur terroir, nouant des alliances militaires entre eux en cas de menace. Il stendait au-del de la rive gauche du
Karakoro, au niveau de lactuel Mali. Au Taganet (nord de lactuel Gorgol et de lAssaba) et dans les Hodh, des tribus nomades
' 4
''+$J4
'W&'/T3
62 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
dune oligarchie foncire. Lespace quils contrlent est
valoris par une classe servile, majoritaire au plan d-
mographique : les esclaves ou les affranchis fournissent
lessentiel de la main-duvre agricole mais se chargent
aussi de lentretien des animaux, de la cueillette (gomme
arabique, fruits et feuilles de baobabs, fonio), ventuel-
lement de la chasse et de la pche.
4
Deuxime partie. Territoires et peuplement - 63
La cuvette argileuse (hollalde+$
le cur des leydi. Les parties les plus basses de la cuvette, systmatiquement
inondes, sont contrles par les agriculteurs de statut noble (tooroodo - classe
religieuse - et ceddo - classe militaire) tandis que la priphrie est accessible aux
autres catgories. Les cuvettes sont ensemences en crales (sorgho, mas) et
lgumineuses (nib) ds le retrait des eaux. Elles sont ainsi occupes doctobre
mars. A lissue de la rcolte (mars-avril), le btail des pullo y accde et pro-
V
lhivernage, ces cuvettes sont naturellement ensemences en alevins qui bn-
&$
les pcheurs y trouveront une ressource importante avant que les agriculteurs
nensemencent de nouveau les parties exondes. Laccs cette partie de lco-
systme apparat donc comme stratgique pour les diffrents systmes de pro-
duction composant le leydi.
Le dveloppement des primtres irrigus villageois et lessor de lmigration
dans les annes 1970 bouleverseront cette organisation territoriale.
Source : Boutillier et Schmitz, (1987)
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FL. SNGAL
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64 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
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Deuxime partie. Territoires et peuplement - 65
La conqute militaire du futur territoire mauritanien par
' 4 ???`$44
il procde directement diverses oprations damnage-
ment du territoire ; le dveloppement des oasis, des pre-
miers petits barrages en dur et forages se fait sous son
impulsion.
Cette reconnaissance des rgles locales de gestion de
lespace par lcrit et la titrisation ne concernera cepen-
dant quune minorit, proche et favorable au colonisa-
4'&/
+`/ '
de la notion dethnie et son intgration par la popu-
lation. Autant de choix qui seront lourds de consquence
pour la Mauritanie indpendante.
Cest par ailleurs avec la colonisation que les prmisses de
lorganisation administrative contemporaine se mettent en
place. A la veille de lindpendance, la ville de Nouakchott
est cre en vue den faire la future capitale, tandis que
les Hodh sont rattachs la Mauritanie. Le dcoupage
'"&'
$
(cf. carte 28).
Il se fera en considrant dans certains cas les ensembles
territoriaux prexistants. Le Taganet sera toutefois clat
en plusieurs rgions (wilaya) tandis que le Fuuta Tooro
sera scind en deux avec la cration de la frontire entre
le Sngal et la Mauritanie.
LEtat indpendant reprend initialement les dispositions
e la colonisation nos jours : une construction administrative en volution, des acteurs de plus en plus nombreux dans la gestion de lespaceD
Fte Tadjakaut, prs de M'Bout
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9
66 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Bamako
Dakar
Conakry
Cotonou
Ziguinchor
Saint-Louis
Vers 1887
Rivires du sud
Haut F
leuve
Sn
gal
Sngal
Bamako
Nioro
Sgou
KayesDakar
Conakry
Cotonou
Sassandra
Ziguinchor
Toumbouctou
Saint-Louis
Soudanfranais
Cted'Ivoire
Guine franaise
Niger
Vers 1895
1887
Niger
Cte des esclaves
Sngal
Sngal
Gao 1899
Atar 1909
Nioro
Sgou
Kayes
Dakar
Bamako
Tichit 1912
Agadez 1897
Zinder 1899Niamey 1901
Oualata1912
Sikasso1898
Conakry
Cotonou
Medredra 1901
Sassandra
Boutilimit1902
Ziguinchor
Ouagadougou
Toumbouctou
Saint-Louis
1897
Vers 1919
Territoiremilitairedu Niger
Dahomey
Haut-Sngalet Niger
Haute Volta
Cted'Ivoire
Territoire civildes paysmaures
Guinefranaise
Sngal
Conakry
AbidjanPorto Novo
Niamey
Saint-Louis
DakarBamako
Algrie
NigerSouda
n Fran
aisMauritanie
Cote
d'Ivo
ire
Sngal
GuineFranaise
Dahomey
Organisation administrative de l'AOF vers 1936
Brasseur (1995)Bernier (1976), L'Illustration (1936)www.histoire-afrique.org
Territoire contrl par la FranceLocalits principales et anne doccupationCapitale de colonie
Capitale de l'AOF
Limite de colonie
Nouvelle limite de la Mauritanie (1944)et de la Haute Volta (1947)
Afrique Occidentale Franaise (AOF)
0 500250 Km 0 500250 Km
0 500250 Km 0 500250 Km
Sources : 1884
Les tapes de la conqute militaire franaise et les premires phases du dcoupage administratif de la MauritanieCarte 27
Territoire contrl par la FranceLocalits principales et anne doccupationCapitale de colonie
Capitale de l'AOF
Limite de colonie
Nouvelle limite de la Mauritanie (1944)et de la Haute Volta (1947)
Afrique Occidentale Franaise (AOF)
1884
Sources :Brasseur (1995)Bernier (1976), L'Illustration (1936)www.histoire-afrique.org
Deuxime partie. Territoires et peuplement - 67
Gense des limites administratives et rgionalesCarte 28
Adrar
TagantTrarza
Assaba
Akjoujt
Brakna
GorgolGuidimakha
Baie du Levrier
Aleg
Atar
KiffaKaedi
Akjoujt
Tidjika
Slibaby
Boutilimit
Port-Etienne
0 25
Chef-lieu ou de wilaCapitale
Boutilimit
Adrar
Nma
TagantTrarza
Akjoujt
AssabaBrakna
Gorgol
Guidimakha
Baie du Levrier
Aleg
Atar
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Akjoujt
Tidjika
Slibaby
Nouakchott
Port-Etienne
NmaAleg
Atar
Rosso AounKiffa
Kaedi
Nouakchott
2me
1re
3me
6me
5me
7me
4meources :
Nma
Adrar
Tiris Zemmour
TagantTrarza
Hodh
Ech
argu
iInchiri
Assaba
Brakna
Hodh ElGharbiGorgol
Dakhlet Nouadhibou
Guidimakha
Aleg
Atar
Rosso
AounKiffa
Kaedi
Zoueiratt
Akjoujt
Tidjika
Slibaby
Nouakchott
Nouadhidibou
Sources :WHKMLA Historical Atlas, 2010 ; DATAR, 1996 ; El Hacen, 1989 ; Munier, 1952
En 1944 la Mauritanie est une colonie de l'AOF subdivise en 9 cercles En 1958 la Mauritanie est un territoire d'Outre-mer de l'AOF ; elle
En 1969 la Mauritanie est une rpublique islamique indpendante, subdivise en 7 rgions
En 2011 la Mauritanie compte dsormais 13 wilayas0 500250 Km
Chef-lieu de cercle ou de rgionou de wilayaCapitale
68 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
du colonisateur sur le foncier ; les droits locaux collectifs
sont ainsi reconnus tandis que les espaces non valoriss
depuis plus de 10 ans font, selon la loi, partie du domaine
tatique. Lordonnance foncire de 1983 constitue un
vritable tournant car elle abolit la proprit collective,
sauf pour les coopratives agricoles et le mtayage. Le
gouvernement de lpoque fait du dveloppement de la
proprit prive individuelle un objectif central de sa poli-
tique considrant que la gnralisation de ce type de te-
nure est une condition ncessaire au dveloppement de
*4-
tera qu une minorit de no-agriculteurs (urbains riches)
et constituera un des ferments des vnements de 1989
(cf. encadr chapitre suivant). Dans certaines localits ru-
rales, elle affaiblira la lgitimit de lEtat intervenir sur le
foncier. Dans dautres, elle incitera llite rurale investir
ladministration pour conserver ses droits.
La dcentralisation, engage ds 1987 mais qui ne se
concrtise qu partir des annes 2000, entrane la cra-
tion de communes6 dont le dcoupage ne sadosse que
peu aux logiques territoriales existantes (cf. notamment
lexemple du terroir de Arr, qui sera scind en deux entre
la commune de Arr et celle de Woumpou). Les lus locaux
se voient attribuer certaines comptences, notamment
dans la gestion de laccs leau potable ou de certaines
infrastructures scolaires et sanitaires. Toutefois, lessentiel
des dcisions relatives lamnagement du territoire reste
dans les faits centralises.
Au poste de MBout
S
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2
9
En abolissant la proprit collective via lordonnance foncire de 1983, lEtat menace directement les notables contrlant
le foncier. Pour rpondre cette menace, ces derniers crent des coopratives agricoles, les font enregistrer lgalement et
sattribuent les postes cls de lorganisation (prsidence, secrtariat). Ils prservent ainsi leurs pleines prrogatives sur la
gestion de lespace. Par la suite, de nombreux acteurs du dveloppement rural feront de lexistence de coopratives une
condition pralable leur intervention. Les coopratives se dvelopperont en consquence.
Lordonnance foncire de 1983 comme moteur du dveloppement des coopratives rurales
6 - Pour la rpartition administrative rgionale contemporaine, cf. Les cartes rgionales dans les annexes.
Deuxime partie. Territoires et peuplement - 69
70 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Famille en transhumanceM
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Deuxime partie. Territoires et peuplement - 71
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omadisme et sdentarisation en milieu rural : des dterminants climatiques mais aussi socio-conomiquesN
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3 500 000
3 000 000
2 500 000
2 000 000
1 500 000
1 000 000
500 000
0
72 - Atlas du Sud-Est mauritanien. Dynamiques rurales
Sur cette priode la sdentarisation concerne ainsi majo-
ritairement