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est parti, hier, pour le château du Fête. Mme Doyon, notre hôte, est partie pour Territet. •• M. Edme Sommier, est rentré à Paris. Mr et Mrs Whitney, sont partis, hier, pour Aix-les Biins. Mr Elliot estjrentré à Paris. * * La comtesse d'Essex, notre hôte de tous les hivers, vient de rentrer a Paris. Mr et Mrs Sloddart, sont partis pour Territet. *•• La comtesse Bocarmé, qui a passé la saison parmi nous, s est rendue, également èTerritet. MARIAGE On a célébré, hier, le mariage de MlleKoemer avec M Branckhaus. La cérémonie religieuse a eu lieu au Temple protestant de la rue Notre- Dame. Mariage toute fait intime. Malgré cela on a tenu a fêter l'union des jeu- nes époux au milieu d'une décoration de bon goût. Nous sommes heureux d'en féliciter les auteurs MM. Enjol- ras. les horticulteurs fleuristes si appréciés d Antihes. De Monte Carlo : Au lendemain de l'immense succès de Vieil Aigle, M. Raoul Gunsbourg prépare un nouveau drame lyrique, loan le Terrible, trois actes dont il écrit en ce moment le poème et la musique. HOTEL DES PALMIERS ET DES PRINCES T«e anlf» *«r k« H " «* l'Kil'rel - PMIMOB OMUilt Cttfort Modem. Om»wrt dm t" Ocf*t M i- /*•«. — E. GEORGES, propriétaire. tj» EN T URQUI E Les drapeaux flottent dans toute la ville de Constantinoplo ; des illuminations ont eu lieu ; de grandes fêtes sont organisées par les soins du gouvernement à l'occasion de l'avènement du nouveau sultan Moha- med V. Dans les provinces, la. proclamation du nouveau sultan a été bien accueillie. A Smyrae, à Beyrouth, en AnatoWe. <l*une manière générale, il nesemble pas qu'il y ait des protestations sérieuses à craindre. Mohamed Va fait hier ses dévotions à la Mosquée de Sainte-Sophie. Il assistera aa- jourd'hui à la séance parlementaire. Tewfik Pacha est occupé à constituer un nouveau cabinet, les ministres des Finan • ces, de la Guerre, de la Justice et de l'In- térieur ayant donné leur démission. L'Assemblée nationale a décidé que le Sultan prêterait serment à la Constitution, à la Chambre des députés d'ici à huit jours. L'Assemblée a approuvé la déportation d'Abdul-Hamid à Salonique ; elle a décidé d'ouvrir des souscriptions au bénéfice des victimes des derniers combats. Un conseil de guerre va être institué â Adana, pour juger les instigateurs des mas- sacres do cette ville. Le gouvernement est résolu à agir avec la plus grande sévérité dans cette affaire. Guillaume II a envoyé un télégramme de félicitations au sultan Mo- hamed V. HOTEL DES ANGLAIS lliitoo de premier ordre, »pp«rtementi coapleti, K*ec t»lle de bun. Ck»uf»«f central, vaite c*»r. O«vert à* i- octobre *« t" j«i«. 7'57 Bon !.. et par la lucarne, le plancher, le plafond, um? évasion est-elle possible ? Un filet tendu à travers le fossé ?... Une corde?... Elle s'interrompit : ...Sous ce rapport : serrure forcée, bar- reaux sciés, corde à noeuds, etc., rien à faire... rien I... rien !... la surveillance à la forteresso est inconcevable ; sinon, croyez-vous que j'eusse attendu jusqu'à ce jour pour tenter de sauver Ivan Dimitrievitch ?... Mais c'était une souffrance de savoir qu'à coté de moi on torturait cet homme !.. Il a fallu une circons- tance toute fortuite, un pur hasard, pour que je pense à l'envoi do la tourterelle de ma nièce... Cherchons donc autre chose. N'avez- vous rien imaginé avec des déguisements ? Si... j'entrevois bien un moyen, mais votre concours serait nécessaire... et c'est peut-être vous exposer... La vieille fille eut un beau mouvement. Oh ! si ce n'est que ça 1 fit-elle. Puis elle ajouta : Je suis décidée à tout maintenant... Ma pauvre belle-soeur meurt à petit feu, ot nous sommes à bout, à bout de courage, à bout de voir souffrir... Kt puis, en admettant que ma complicité soit reconnue, j'ai soixan- te-cinq ans, je suis une vieille femme, la pu- nition sera peu rigide... Et moi, un vieux bonhomme, répli- qua Kavarine, tandis qu'Ivan a vingt-sept ans d'âge, mais à peine vingt ans d'existence, le pauvre enfant a si peu vécu !,.. Plus rien alors ne nous retient pour em- ployer les grands moyens ? Au lieu de répondre, le notaire tendit la main à son interlocutrice. Il y eut encore un silence, un silence d'émotion deLi part de Ka- varine ; puis, sans ajouter une observation, U dit: AU MAROC l.a situation de Mouley-Hafid est considé- rée comme très précaire. I.e sultan, dit-on, a fait tous ses préparatifs de fuite dans le (As où ses différentes mehallas seraient bat- tues. La situation est très grave, car les révol- tas surfissent de toutes parts autour de Fez; même les tribus considérées jusqu'ici comme très tidèles semblent disposées à participer AU mouvement. Les portes de la capitale sont fermées, il est interdit à tout le monde d'entrer ou de sortir. Une vive panique règne partout. Les vivres renchérissent chaque jour, les den- rées n'arrivent plus sur les marchés. Les troupes de Bou-Amara sont à 18 milles de Fei. RÏVIERA PALACE HOTEL PRINCE DE GALLES Vue splrnili.te. entouré I1*'.T» parc ma^ni iiju? à l'abri île la noifssicre. appartement< <vec salle de Bd.n. Lawn-Tenms. Ooquei Service spécial pour la ville. Autw-Orr.nl feu* C««ln*-t*«l* ••(«•<*'•''> '.760 Veuv H. le U BLAACHETAIS LE ! Nous crayon-, savoir que la 1 lumellerie ] va donner satisfaction aux pétitionnaires; des lors cette taxe serait accordée de droit à tous les jur< : * -.upplémen taire v Grand Hôtel du Pavillon Aroéufé avec tant le cosfoft nuderne Prii mode réf. - P BORGO, propriétaire. «f*}t SOCIALISME CAPITALISTE Le I ,'tnp-i donne les détails suivants sur les mesures de police prises à Paris : Lt-s troupes qui occuperont certains points stratégiques de lacapitale seront dissimu- lées, mais en même temps rendues mobilisa- bles, de façon qu'elles puissent se porter instantanément aux endroits leur pré- sence sera nécessaire. Des agents cyclistes parcourront Paris d'une manière permanente .itin que lepréfet de police ne cesse pas d'être tenu a-.i courant de l'état d** la ville. On sait déjà qu'un certain nombre d'auto- mobiles seront disposées à proximité des lo- caux où les gardiens de la paix ot los gardes municipaux seront concentrés. Ces véhicules serviront à transporter les forces de police, qui pourront ainsi se rendre avec la plus grande célérité sur les points où des bagarres viendraient à se produire. .. jJH Toute lagarnison de Paris sera consignée et rendue disponible pour agir au besoin. Dans le cas une partie quelconque des troupes qui la composent serait obligée d'in- tervenir pour rétablir l'ordre, M. I-épine a fait prendre des dispositions pour que le vide formé par ce concours soit, eu deux ou trois heures au plus, comblé par les forces emprun- tées aux garnisons des environs de Paris. Ainsi l'effectif de la garnison de Paris sera toujours au complet. jJvLe Temps ajoute que les ministres ont dé- cidé de rester dans leurs cabinets respectifs pendant les journées du i " et du 2 mai. A Toulon, toute la garnison et les équipa- ges de 1H flotte ont été consignés hier, à par- tir de minuit, la Préfecture Maritime a été invitée à tenir prêts les cuirassés Démocratie et Iiouvet et le croiseur Galilée à appareiller, ce matin, sur divers points de la CÔte, pour la transmission des dépêches officielles par té- légraphie sans fil dans le cas d'une grève dus postiers à Paris. L'INDEMNITÉJU JURY La loi du 17 juillet 1908 a prévu pour les jurés d'assises une indemnité de séjour dis- tincte de l'indemnité de déplacement. Elle ne fait pour cette nouvelle indemnité aucu- ne distinction entre les jurés titulaires et les. jures supplémentaires. Ceux-ci sans dou- te peuvent ne pas être appelés à siéger, mais ils doivent se tenir a la dépositions de la cour. Or, tandis que certains présidents d'assi- ses ont taxé sur réquisition les jurés supplé- mentaires, d'autres ont refusé de les taxer. C'est pour taire mettre un terme à ces di- vergences que les jurés supplémentaires de la dernière session des assises de l'Aveyron, s'étant vu refuser la taxe accordée à leurs prédécesseurs, ont adressé au garde des sceaux une requête pour le prier de les fai- re taxer, si la taxe est un droit, ou d'établir un texte formel qui fixe une règle uniforme. Eh bien ! voici ce que je propose... J'ai ici à ma disposition une imprimerie. Je puis faire composer dos en-têtes de lettres et des circulaires semblables à celles des ministères.. Sur l'une cjo ces contre-façons, j'annoncerai â votre frère la visite d'un prétendu inspecteur pour la date de... la date est à discuter en- semble... Je ferai remettre par un exprès cette circulaire à Fedor Petrovitch. A la date fixée, quelques-uns de nos amis et moi, nous nous rendrons à S** - sous déguisoment d'offi- ciers... L'un en inspecteur général, cinq ou six on aides de camp et officiers subalternes. Ma première visite est pour la forteresse;.. Nous examinons en détail cellules et prison- niers, faisons des observations, donnons des ordres, en un mot, nous jouons notre rôle... Mais ce rôle me semble bien difficile à improviser. Oui, très difficile lorsqu'on veut le jouer sans apprentissage, mais qui nous empêche de le répéter ici même ? Les uniformes, nous les avons nv nous les aurons, les armes aussi... Les armes !... vous allez... Rassurez-vous, comtesse, ces armes de nous seront nécessaires que pour compléter nos uniformes ; et j'espère bien ne pas en faire usage... Précisément, c'est là le piont diffi- cile : agir sans accident, sans verser de sang. Pour y parvenir, voici ce que je proposerais. Lorsque nous visiterons los cellules, Ivan, bien entendu, sera averti, et au moment nous pénétrerons dans la sienne, il se jettera sur... ... mon frère... Oh ! un simple simulacre !.. La senti- nelle entre alors pour prêter main-forte, nous la suivons, nos liens et nos baillons tout prêts ... et chacun de nous sachant auparavant quelle doit être saproie... fonctionnaires et Une idée assez curieuse vient d'être lan- cée dans les milieux socialistes belges. A une réunion des syndicats de mineurs du Borinago, a (laquelle vingt-deux groupe- ments étaient représentés, on a préconisé la fondation d'une ou de plusieurs banques sous le patronage du parti ouvrier belge. Dans ce. Dut, les militants ont conseillé aux .ou- vriers de retirer les fonds qu'ils ont placés à la caisse d'épargne et qui serviraient à constituer le capital nécessaire à la créa- tion de la banque socialiste. La question va être examinée minutieuse- ment au cours d'une prochaine assemblée plénière de la fédération des mineurs du florin âge. La Langue Française ea Alsace-Lorraine I.e Conseil municipal de Strasbourg, a vo- \<: ."1 l'unanimité une résolution disant que la connaissance de la langue française est d'absolue nécessité pour la plus grande par- tie des élèves des écoles primaires. Il estime que la ville a le devoir de pro- curer la connaissance du français à tous les enfants ayant les rapacités intellectuelles né- cessaires, sans tenir rompte de leur situation sociale. HOTEL DES PINS Lovit-T***t> Ai.mtênt - T éléphant. - Jirdin. - Service spActal d«- volturei pont A proiimltt de l'Kfliu Rnt*e AU CASINO MUNICIPAL Concert Classique Hier après-midi, au Casino Municipal, était donné le 20** et dernier concert classi- que de la saison. On sait combien ces manifestations musi- cales sont appréciées et suivies de nos hiver- nants. L'orchestre d'élite que dirige avec tant de maestria M. I^ouis Laporte.chef d'or- chestre des Concerts Colonne.est au-dessus de tous les éloges et peut, de l'avis des per- sonnes autorisées, rivaliser avec les plus grands orchestres des stations hivernales. Los concerts classiques du Casino Municipal sont un des principaux éléments de sa réus- site. Une chambrée nombreuse ut sélecte as- sistait donc hier à ce dernier concert. Le pro- gramme était dos mieux composés. La première partie débutait par l'ouverture du Roi d'Ys, de Lalo. Cette ouverture, qui comporte un travail orchestral inoui au point de vue musique imîtative, a été rendue à la perfection. Le passage de l'ouverture des écluses et celui de la fuite ont produit un très grand effet. h'Andante favori, pour clarinette, de Mo- zart, a été interprète par M. Moulin, avec tout U* charme qu'on lui connaît. Dans Deux pièces pour le cor. Berceuse, de Schubert et Barcarolle, de Mozart, déjà entendues l'an passé et redemandées cette fin de saison, le public a fait une véritable ovation à M. Diard, qui est un corniste exceptionnel. \,'Artésienne, suite d'orchestre, de Bizet clô- turait cette première partie 11 faut avoir entendu cette musique de Bizet, interprétée par un orchestre dirigé par Louis Laporte, pour en comprendre les beautés, surtout dans la farandole. La flûte. M. Dusaussoy et la harpe, M. Jandelli, ont été très applaudis dans le Menuet. La deu xième partie comportait l'exécu- tion, au début, de l'oeuvre d'un jeune com- positeur qui ne manque pas de charme, de coloris. Ouverture triomphale, de Broutin, a été fort bien exécutée. Plaisir d'amour, de soldats sont garrottés et liés instantanément ... Notre fait d'armes accompli, nous faisons habiller Ivan avec un uniforme que leplus svelte d'entre nous portera en double sous le sien, nous refermons la cellule et nous repar- tons... Voilà les grandes lignes. Maintenant, il va falloir examiner les détails... Ceci est l'affaire de quelques jours. Mais ètc-s-vous sûr, tout à fait siir, des amis à qui vous vous ouvrirez de ce plan ? Absolument.Ces amis sont tous des obli- gés d'Ivan Dimitrievitch.Depuis longtemps déjà je les avais choisis à tout^hasard. Hé ! hé ! des obligés... Oh ! ceux-là ont la mémoire du coeur... Fiez-vous à moi, comtesse. Très bien, très bien !... mais dans tout cela, je ne vois pas le rôle que vous me faites jouer. Le plus grand., malheureuroment... C'est à vous qu'incombera d'intercepter la réponse à notre lettre ministérielle, car sûre- ment Fedor Petrowîtch y répondra... Or, cette réponse arrivant au ministère, c'est le déjouement de tout notre plan, notre ruine. Et c'est tout mon rôle ? Elle prononça ces paroles avec une si gran- de simplicité que Kavarino en fut touché, et it la remercia avec émotion. Puis il lui dit : Maintenant, comtesse, il y a plus de deux heures que nous symmes enfermés seuls ici. J'ai confiance en mon personnel, <lu moins je crois pouvoir avoir confiance... mais... en Russie, on soupçonne j usqu 'à son père... Si vous voulez donc bien, je vais faire appe- ler mon premier clerc et vous lui donnerez vos instructions au sujet do la vente de votre propriété. Quanta moi, jeresteà vos ordres... Notre plan demande encore à être bien mûri. Martini, a été l'objet d'un véritable succès pour M. Berges qui est un cor anglais et un hautboïste de grande valeur. Sérénade, de Widor, a permis d'apprécier la maîtrisede MM. Lemaître (violon) et Monsuèz (violon- celle) . La Marche Hongroise de la Damnation de Faust (H. Herlioz) a terminé cette dernière partie ot a valu à M. Laporte. des applaudis- sements enthousiastes. Dans cette Marche Hongroise, on retrouve la furia des tziganes On croirait entendre- le plus excellent orches- tre tzigane qu'il soit possible d'imaginer. En somme, succès pour tous : chef d'or- chestre et instrumentistes auxquels nous di- sons au revoir, à l'année prochaine, car nous sommes persuadés quel'administration aura à creur de maintenir la renommée de ses Concerts Classiques, de l'augmenter même. Représentation de Gala Pour la clôture de la saison théâtrale et pour lus adieux de la troupe, l'administra- tion du Casino Municipal avait organisé, hier soir.uiiu gratuit: représentation de gala. Comme la Bienfaisance ne perd jamais ses droits, le produit de cette représentation a été destiné au profit de la Maison de retraite des Comédiens, fondée par Constant Coque- lin. M m es Georgette Leblanc- Maeterlinck ; A. Péréroi ; Gavelle ; Bréhal ; Nicollc ; MM. Bre- ton-Caubet ; Cadio ; Ramieux ; Régis ; Ca- deau : Horton ; Lantori et tous les excellents artistes de notre troupe lyrique avaient tenu à prêter leur gracieux concours. Tant pour le but de cette soirée que pour applaudir, une dernièce fois cette saison, los pensionnaires du théâtre du Casino Munici- pal, il y avait atfluence de spectateurs. Le programma comportait, VOuveriure triomphale, de Broutin, exécutée par l'or- chestre du Casino Municipal, sous la direc- tion de M. L. L.iporte ; Le Maître de Cha- pelle, opéra-comique en unacte, interprêté par Mme Gavelle et MM. Cadio et Cadeau ; le fV tableau d'Hamlet,où Mlle A. Péréroi rem- porta un très grand succès dans le rôle d't Jphé- lie, qu'elle interprêta avec unogrâce infinie, une poésie exquise : le 2 r tableau do Carmen, U; si joli opéra de Bizet, qui fut l'objet d'un véritable triomphe pour Mme Georgette I,e- blanc qui tenait le rôle de Carmen et sut lui donner un caractère si vrai. Mmes Bréhal (Krasquita) et Nicollc (Mercedes); MM. Bre- ton-C'aubet -(Don José) : Ramieux (Escamil- lo) ; Régis (Le Dancaire) ; Cadeau (Le Re- mendado) ; Berton (Zuniga) ; I-anteri (Mo- rales) ; Laroque (Lillas Pasha) donnèrent bril- lamment la réplique et recueillirent de nom- breux applaudissements. A l'issue de cette représentation, Mlle A. Péréroi, dit d'une voix chaude et timbrée d'une note émotive : Adieux au public, à pro- pos, dont l'auteur, un de ncTS concitoyens, veut garder l'anonymat, et que nous sommes heureux de publier : Public aimable et bienveillant Nous venons une fois encore Solliciter U supplément D'un geste qu'ici l'on adore... D'un bravo ! qui sera dernier Car la saison, tas, se termine. Et de songer à la quitter Sous nous sentons l'âme chagrine. C'est donc pour te remercier. De ta présence encourageante Que je U puis certifier En ce moment je suis parlante Au nom de tous. Et c'est ainsi Que Werther, Rosine, Charlotte. Et Figaro, Basile aussi Ont, ce jour, laissé leur roulotte. Roulotte est pour « Char de Tkespis » Le nom ne fit rien à la chose. On disait (har au temps jadis Mats, roulotte est moins d la pose. De représenter à tes yeux Ces personnages symboliques Ou légendaires, amoureux, Fatalistes, ou bien tragiques Des maîtres que nous admirons Enfantements de leur génie Qu'avec joie nous interprêtons [Pas toujours selon notre envie) Le labeur n'était pas aisé Mais n'était par pour nous déplaire. Nous y avons au moins visé Eh bien 1 voulfcz-voviK que jo revienne demain vers trois heures ? Votre heure est la mienne. Il se leva alors et appela un nom à travers un cornet acoustique. Quelques instants après un jeune homme entrait dans le cabinet. Mlle la comtesse, dit Kavarine, je vous présente mon fondé de pouvoirs. S'adressant ensuite au clerc ; - Son Excellence va vous entretenir d'une vente qu'elle désire terminer... Veuillez vous mettre à sa disposition... Vous ferez ensuite un dossier et me le soumettrez. Katarina se leva, le vieillard reprit son masque d'homme de loi, ouvrit la porte, se courba, et laissa passer sa cliente suivie du premier clerc. XI Ivan Bobroff, le maudit, le galérien, l'es- seulé, vivait heureux. L'espérance lui avait élargi le coeur, puis, par-dessus, commeun coup de soleil, l'amour avait brillé, faisant évaporer les larmes, l'amertume, le désespoir, chauffant l'imagination, fouettant le sang, lo taisant circuler chaud, bouillant, généreux. Il n'existait plus le muet, le torturé qui, il y avait quelques semaines, sentait en son cer- veau des vacillements de folie, qui, petit à petit, s'affaissait physiquement et intellec- tuellement qu'on tuait à coups d'épingle, mu- ré dans une cage comme un fauve humain dangereux, et qui, n'enpouvant plus de tris- tesse, se laissait mourir, la faim aux entrailles Oui, cet homme avait disparu. Son exis- tence s'était magiquement et subitement éclairée. Tel qu'en une résurrection, il re- naissait au monde, réveillé en son tombeau. Kt loin, bien loin, là-bas, tout là-bas en arrière à demi effacé comme uno réminiscence de Désireux de te satisfaire. A cela sommes-nous parvenus . •> f-ors ce serait à vous, Mesdames, A vous. Messieurs, les bien-venus. De dire qu'au but nous touchâmes-. ï:t par un geste encourageant Gentiment clore la carrière De cette Saison sûrement Qui ne sera pas la dernière. Non.-* .1 r'ressons toutes nos félicitations à Mme Courgette Leblanc-Maeterlinck, pour son précieux concours ; aux artistes du Casi- no Municipal et à tous nous leur disons : « Merci, et au revoir ! - Le Tzar en France Les Dernières \oucellen de Kiel annoncent que le t/.ar, se rendant en France, arrivera dans la seconde moi- tié du mois de moi en vue de Kiol il fera escale. L'escadre russe, qui se composera de cinq ou six vaisseaux de guerre, continuera ensuite son voyage en traversant le canal de Kiel. ^ D'après le journal, aucune décision n'a été prise encore concernant une rencontre entre l'empereur Guillaume et le tzar. Le Kaiser en voyage Dans chacun de ses voyages, Guillaume II emporte avec lui une garde-robe très complète et bien montée. C'est son luxe principal. Son second luxe, c sont les auto> il en a toujours, en voyage, une série. A Corfou, il en a fait venir six ; cinq sont de marque allemande, une ;>eule de marque italienne. Toutes ses autos sont peintes en blanc ivoi- re ; chacune à des trompettes de tons dif- férents. Si la garde-robe impériale occupe douze domestiques et une vingtaine d'employés, la cuisine, au contraire, est très modeste. C'est l'Impératrice qui la dirige, elle est d'une grande sobriété. Nul n'est plus gai en voyage que le Kai- ser; mais les matinées sont aux affaires sé- rieuses. Levé à six heures, il se met au tra- vail â sept heures avec les chefs de ses cabi- nets civil,, militaire et marin. A neuf heu- res, il écrit des lettres sur un papier spécial fabrinué pour lui: ce sont des feuilles épais- ses, lourdes, blanc-ivoiro avec une légère bordure lilas. Dimension; 37 sur 28 centi- mètres. Ses cartes de visite, proportionnées à la grandeur de son papier i lettres, sont colossales. LES CONCERTS CLASSIQUES DE TIO\Tt:-| 4KI.O Le 24* concert classique dirigé par M. Léon Jehin témoignait d'un heureux et constant éclectisme de musique ancienne et moderne, l'on trouvait les noms des jeunes maîtres Kalinniltow, de l'école russe, et G. Spork» de l'école française, unis à ceux des illustres allemands Beethoven et Wagner. Aussi la foule des grands jours se pressait-elle dans la salle G armer. Après avoir débuté par une magistrale exécution d'I/amlet, ouverture pour le dra- me d<- Shakespeare, écrite par Stadtfcld, l'or- cheMre aborda laSymphonie e.n sol mineur (n° 1) du jeune compositeur moscovite Ka- linnikow, oeuvre puissante et dune belle coupe rythmique. Bien que d'un caractère exclusivement russe, les compositions de Ka- linnikow ne renferment guère les mélodies des chants populaires, mais des harmonies fondées sur des modes anciens grecs, tel le trio du sherzo de la symphonie qui rtent du mode éolien. A ladeuxième partie, Paysages normands de Georges Spork, suite d'orchestre toute de charme, de fraîcheur et de poésie, dont l'é- légie fut délicieusement soupirée par la flû- te et provoqua d'unanimes applaudissements. Beethoven et Wagner clôturaient le pro- gramme: le premier avec la merveilleuse pa- ge. Thème et Variations du quatuor, pour laquelle ont été épuisées toutes les formules élogieuses ; et le second par l'oeuvre somp- cauchemar, flottait le souvenir du passé... Dans les quelques pieds carrés de sa cel- lule, il vivait enfin... il aimait... Et quel amour ! I.e plus puissant, le plus délicieux, le premier... Et cet amour, il l'éprouvait après quatre années de réclusion pendant lesquefc il avait surtout souffert du mal de l'âme, c)b l'assoiffement inassouvi de ses aspirations, car cet homme, malgré ses vingt-sept ans, était resté un enfant, un enfant aux impres- sions vierges... C'était une âme tendre, une imagination un peu ôthéréc, plutôt qu'une forte tête do réformateur révolutionnaire. En France, ou d.ms un pays libro. il eût été un admirable poète, le poète aux envolées qui viennent du coeur. Elevé par uno mère, véritable nature de soeur de charité, mais es- prit un peu mystique, il fût tourmenté de bonne heure par les grandes idées humani- taires qui fermentent actuellement en Russie, et dans son remous de tourbillon le nihilis- me l'avait englouti. S'il n'avait pas succombé à la défaillance, c'était grâce à son éducation première, et parce que, incessamment, ses facultés étaient tendues, comme celles du maniaque, vers uno seule idée, fixe, inébranlable : c'était uncon- vaincu... De même, le missionnaire qui part catéchiser quelquo peuplade antropophage sait qu'il y trouvera la mort. Çju'imi>orte, U part !... Ivan Bobrofï considérait sa tâche comme un devoir et lo nihilisme comme une religion. Y faillir, oût été devenir parjure... iît puis, chez lui, le coeur dominait le cerveau, ainsi que chez les grands et vrais prêtres, ceux que les catlioJiyues nomment les élus de Dieu... (A Suivre).

AU CASINO MUNICIPAL - Cannesarchivesjournaux.ville-cannes.fr/dossiers/littoral/1909/... · 2006-07-24 · Ainsi l'effectif de la garnison de Paris sera toujours au complet. jJvLe

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est parti, hier, pour le château duFête.

Mme Doyon, notre hôte, est partiepour Territet.

• • •M. Edme Sommier, est rentré à

Paris.

Mr et Mrs Whitney, sont partis,hier, pour Aix-les Biins.

Mr Elliot estjrentré à Paris.• * *

La comtesse d'Essex, notre hôte detous les hivers, vient de rentrer aParis.

Mr et Mrs Sloddart, sont partispour Territet.

* • •La comtesse d« Bocarmé, qui a

passé la saison parmi nous, s estrendue, également è Territet.

MARIAGE

On a célébré, hier, le mariage deMlleKoemer avec M Branckhaus.

La cérémonie religieuse a eu lieuau Temple protestant de la rue Notre-Dame.

Mariage toute fait intime. Malgrécela on a tenu a fêter l'union des jeu-nes époux au milieu d'une décorationde bon goût. Nous sommes heureuxd'en féliciter les auteurs MM. Enjol-ras. les horticulteurs fleuristes siappréciés d Antihes.

De Monte Carlo :Au lendemain de l'immense succès

de Vieil Aigle, M. Raoul Gunsbourgprépare un nouveau drame lyrique,loan le Terrible, trois actes dont ilécrit en ce moment le poème et lamusique.

HOTEL DES PALMIERSET DES PRINCES

T«e a n l f » *«r k« H" «* l'Kil'rel - PMIMOBOMUilt — Cttfort Modem. — Om»wrt dm t" Ocf*tM i- /*•«. — E. GEORGES, propriétaire. tj»

EN T URQUI E

Les drapeaux flottent dans toute la villede Constantinoplo ; des illuminations onteu lieu ; de grandes fêtes sont organiséespar les soins du gouvernement à l'occasionde l'avènement du nouveau sultan Moha-med V.

Dans les provinces, la. proclamation dunouveau sultan a été bien accueillie. ASmyrae, à Beyrouth, en AnatoWe. <l*unemanière générale, il ne semble pas qu'il yait des protestations sérieuses à craindre.

Mohamed V a fait hier ses dévotions à laMosquée de Sainte-Sophie. Il assistera aa-jourd'hui à la séance parlementaire.

Tewfik Pacha est occupé à constituer unnouveau cabinet, les ministres des Finan •ces, de la Guerre, de la Justice et de l'In-térieur ayant donné leur démission.

L'Assemblée nationale a décidé que leSultan prêterait serment à la Constitution,à la Chambre des députés d'ici à huit jours.

L'Assemblée a approuvé la déportationd'Abdul-Hamid à Salonique ; elle a décidéd'ouvrir des souscriptions au bénéfice desvictimes des derniers combats.

Un conseil de guerre va être institué âAdana, pour juger les instigateurs des mas-sacres do cette ville. Le gouvernement estrésolu à agir avec la plus grande sévéritédans cette affaire. Guillaume II a envoyé untélégramme de félicitations au sultan Mo-hamed V.

HOTEL DES ANGLAISl l i itoo de premier ordre, »pp«rtementi coapleti,

K*ec t»lle de bun. Ck»uf»«f central, vaite c*»r.O«vert à* i- octobre *« t" j«i«. 7'57

— Bon !.. et par la lucarne, le plancher,le plafond, um? évasion est-elle possible ? Unfilet tendu à travers le fossé ?... Une corde?...

Elle s'interrompit :— ...Sous ce rapport : serrure forcée, bar-

reaux sciés, corde à nœuds, etc., rien à faire...rien I... rien !... la surveillance à la forteressoest inconcevable ; sinon, croyez-vous quej'eusse attendu jusqu'à ce jour pour tenterde sauver Ivan Dimitrievitch ?... Mais c'étaitune souffrance de savoir qu'à coté de moi ontorturait cet homme !.. Il a fallu une circons-tance toute fortuite, un pur hasard, pour queje pense à l'envoi do la tourterelle de manièce... Cherchons donc autre chose. N'avez-vous rien imaginé avec des déguisements ?

— Si... j'entrevois bien un moyen, maisvotre concours serait nécessaire... et c'estpeut-être vous exposer...

La vieille fille eut un beau mouvement.— Oh ! si ce n'est que ça 1 fit-elle.Puis elle ajouta :— Je suis décidée à tout maintenant...

Ma pauvre belle-sœur meurt à petit feu, otnous sommes à bout, à bout de courage, àbout de voir souffrir... Kt puis, en admettantque ma complicité soit reconnue, j'ai soixan-te-cinq ans, je suis une vieille femme, la pu-nition sera peu rigide...

— Et moi, un vieux bonhomme, répli-qua Kavarine, tandis qu'Ivan a vingt-septans d'âge, mais à peine vingt ans d'existence,le pauvre enfant a si peu vécu !,..

— Plus rien alors ne nous retient pour em-ployer les grands moyens ?

Au lieu de répondre, le notaire tendit lamain à son interlocutrice. Il y eut encore unsilence, un silence d'émotion de Li part de Ka-varine ; puis, sans ajouter une observation,U dit:

AU MAROC

l.a situation de Mouley-Hafid est considé-rée comme très précaire. I.e sultan, dit-on,a fait tous ses préparatifs de fuite dans le(As où ses différentes mehallas seraient bat-tues.

La situation est très grave, car les révol-tas surfissent de toutes parts autour de Fez;même les tribus considérées jusqu'ici commetrès tidèles semblent disposées à participerAU mouvement.

Les portes de la capitale sont fermées, ilest interdit à tout le monde d'entrer ou desortir. Une vive panique règne partout. Lesvivres renchérissent chaque jour, les den-rées n'arrivent plus sur les marchés.

Les troupes de Bou-Amara sont à 18 millesde Fei.

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SOCIALISME CAPITALISTE

Le I ,'tnp-i donne les détails suivants sur lesmesures de police prises à Paris :

Lt-s troupes qui occuperont certains pointsstratégiques de la capitale seront dissimu-lées, mais en même temps rendues mobilisa-bles, de façon qu'elles puissent se porterinstantanément aux endroits où leur pré-sence sera nécessaire. Des agents cyclistesparcourront Paris d'une manière permanente.itin que le préfet de police ne cesse pas d'êtretenu a-.i courant de l'état d** la ville.

On sait déjà qu'un certain nombre d'auto-mobiles seront disposées à proximité des lo-caux où les gardiens de la paix ot los gardesmunicipaux seront concentrés. Ces véhiculesserviront à transporter les forces de police,qui pourront ainsi se rendre avec la plusgrande célérité sur les points où des bagarresviendraient à se produire. .. jJH

Toute la garnison de Paris sera consignéeet rendue disponible pour agir au besoin.Dans le cas où une partie quelconque destroupes qui la composent serait obligée d'in-tervenir pour rétablir l'ordre, M. I-épine afait prendre des dispositions pour que le videformé par ce concours soit, eu deux ou troisheures au plus, comblé par les forces emprun-tées aux garnisons des environs de Paris.Ainsi l'effectif de la garnison de Paris seratoujours au complet.jJvLe Temps ajoute que les ministres ont dé-cidé de rester dans leurs cabinets respectifspendant les journées du i " et du 2 mai.

A Toulon, toute la garnison et les équipa-ges de 1H flotte ont été consignés hier, à par-tir de minuit, la Préfecture Maritime a étéinvitée à tenir prêts les cuirassés Démocratieet Iiouvet et le croiseur Galilée à appareiller,ce matin, sur divers points de la CÔte, pourla transmission des dépêches officielles par té-légraphie sans fil dans le cas d'une grève duspostiers à Paris.

L'INDEMNITÉJU JURYLa loi du 17 juillet 1908 a prévu pour les

jurés d'assises une indemnité de séjour dis-tincte de l'indemnité de déplacement. Ellene fait pour cette nouvelle indemnité aucu-ne distinction entre les jurés titulaires etles. jures supplémentaires. Ceux-ci sans dou-te peuvent ne pas être appelés à siéger, maisils doivent se tenir a la dépositions de lacour.

Or, tandis que certains présidents d'assi-ses ont taxé sur réquisition les jurés supplé-mentaires, d'autres ont refusé de les taxer.

C'est pour taire mettre un terme à ces di-vergences que les jurés supplémentaires dela dernière session des assises de l'Aveyron,s'étant vu refuser la taxe accordée à leursprédécesseurs, ont adressé au garde dessceaux une requête pour le prier de les fai-re taxer, si la taxe est un droit, ou d'établirun texte formel qui fixe une règle uniforme.

— Eh bien ! voici ce que je propose... J'aiici à ma disposition une imprimerie. Je puisfaire composer dos en-têtes de lettres et descirculaires semblables à celles des ministères..Sur l'une cjo ces contre-façons, j'annoncerai âvotre frère la visite d'un prétendu inspecteurpour la date de... la date est à discuter en-semble... Je ferai remettre par un exprès cettecirculaire à Fedor Petrovitch. A la date fixée,quelques-uns de nos amis et moi, nous nousrendrons à S**- sous déguisoment d'offi-ciers... L'un en inspecteur général, cinq ousix on aides de camp et officiers subalternes.Ma première visite est pour la forteresse;..Nous examinons en détail cellules et prison-niers, faisons des observations, donnons desordres, en un mot, nous jouons notre rôle...

— Mais ce rôle me semble bien difficile àimproviser.

— Oui, très difficile lorsqu'on veut le jouersans apprentissage, mais qui nous empêchede le répéter ici même ? Les uniformes, nousles avons nv nous les aurons, les armes aussi...

— Les armes !... vous allez...— Rassurez-vous, comtesse, ces armes de

nous seront nécessaires que pour compléternos uniformes ; et j'espère bien ne pas en faireusage... Précisément, c'est là le piont diffi-cile : agir sans accident, sans verser de sang.Pour y parvenir, voici ce que je proposerais.Lorsque nous visiterons los cellules, Ivan,bien entendu, sera averti, et au moment oùnous pénétrerons dans la sienne, il se jetterasur...

— ... mon frère...— Oh ! un simple simulacre !.. La senti-

nelle entre alors pour prêter main-forte, nousla suivons, nos liens et nos baillons tout prêts... et chacun de nous sachant auparavantquelle doit être sa proie... fonctionnaires et

Une idée assez curieuse vient d'être lan-cée dans les milieux socialistes belges. Aune réunion des syndicats de mineurs duBorinago, a (laquelle vingt-deux groupe-ments étaient représentés, on a préconisé lafondation d'une ou de plusieurs banques sousle patronage du parti ouvrier belge. Dansce. Dut, les militants ont conseillé aux .ou-vriers de retirer les fonds qu'ils ont placésà la caisse d'épargne et qui serviraient àconstituer le capital nécessaire à la créa-tion de la banque socialiste.

La question va être examinée minutieuse-ment au cours d'une prochaine assembléeplénière de la fédération des mineurs duflorin âge.

La Langue Françaiseea Alsace-Lorraine

I.e Conseil municipal de Strasbourg, a vo-\<: ."1 l'unanimité une résolution disant quela connaissance de la langue française estd'absolue nécessité pour la plus grande par-tie des élèves des écoles primaires.

Il estime que la ville a le devoir de pro-curer la connaissance du français à tous lesenfants ayant les rapacités intellectuelles né-cessaires, sans tenir rompte de leur situationsociale.

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AU CASINOMUNICIPAL

Concert ClassiqueHier après-midi, au Casino Municipal,

était donné le 20** et dernier concert classi-que de la saison.

On sait combien ces manifestations musi-cales sont appréciées et suivies de nos hiver-nants. L'orchestre d'élite que dirige avectant de maestria M. I ouis Laporte.chef d'or-chestre des Concerts Colonne.est au-dessusde tous les éloges et peut, de l'avis des per-sonnes autorisées, rivaliser avec les plusgrands orchestres des stations hivernales.Los concerts classiques du Casino Municipalsont un des principaux éléments de sa réus-site.

Une chambrée nombreuse ut sélecte as-sistait donc hier à ce dernier concert. Le pro-gramme était dos mieux composés.

La première partie débutait par l'ouverturedu Roi d'Ys, de Lalo. Cette ouverture, quicomporte un travail orchestral inoui aupoint de vue musique imîtative, a été rendueà la perfection. Le passage de l'ouverture desécluses et celui de la fuite ont produit untrès grand effet.

h'Andante favori, pour clarinette, de Mo-zart, a été interprète par M. Moulin, avectout U* charme qu'on lui connaît. DansDeux pièces pour le cor. Berceuse, de Schubertet Barcarolle, de Mozart, déjà entendues l'anpassé et redemandées cette fin de saison, lepublic a fait une véritable ovation à M.Diard, qui est un corniste exceptionnel.\,'Artésienne, suite d'orchestre, de Bizet clô-turait cette première partie 11 faut avoirentendu cette musique de Bizet, interprétéepar un orchestre dirigé par Louis Laporte,pour en comprendre les beautés, surtout dansla farandole. La flûte. M. Dusaussoy et laharpe, M. Jandelli, ont été très applaudisdans le Menuet.

La deu xième partie comportait l'exécu-tion, au début, de l'œuvre d'un jeune com-positeur qui ne manque pas de charme, decoloris. Ouverture triomphale, de Broutin, aété fort bien exécutée. Plaisir d'amour, de

soldats sont garrottés et liés instantanément... Notre fait d'armes accompli, nous faisonshabiller Ivan avec un uniforme que le plussvelte d'entre nous portera en double sous lesien, nous refermons la cellule et nous repar-tons... Voilà les grandes lignes. Maintenant,il va falloir examiner les détails... Ceci estl'affaire de quelques jours.

— Mais ètc-s-vous sûr, tout à fait siir, desamis à qui vous vous ouvrirez de ce plan ?

— Absolument.Ces amis sont tous des obli-gés d'Ivan Dimitrievitch.Depuis longtempsdéjà je les avais choisis à tout^hasard.

— Hé ! hé ! des obligés...— Oh ! ceux-là ont la mémoire du cœur...

Fiez-vous à moi, comtesse.— Très bien, très bien !... mais dans tout

cela, je ne vois pas le rôle que vous me faitesjouer.

— Le plus grand., malheureuroment...C'est à vous qu'incombera d'intercepter laréponse à notre lettre ministérielle, car sûre-ment Fedor Petrowîtch y répondra... Or,cette réponse arrivant au ministère, c'est ledéjouement de tout notre plan, notre ruine.

— Et c'est tout mon rôle ?Elle prononça ces paroles avec une si gran-

de simplicité que Kavarino en fut touché, etit la remercia avec émotion.

Puis il lui dit :— Maintenant, comtesse, il y a plus de

deux heures que nous symmes enfermés seulsici. J'ai confiance en mon personnel, <lu moinsje crois pouvoir avoir confiance... mais... enRussie, on soupçonne j usqu 'à son père...Si vous voulez donc bien, je vais faire appe-ler mon premier clerc et vous lui donnerez vosinstructions au sujet do la vente de votrepropriété. Quanta moi, jeresteà vos ordres...Notre plan demande encore à être bien mûri.

Martini, a été l'objet d'un véritable succèspour M. Berges qui est un cor anglais et unhautboïste de grande valeur. Sérénade, deWidor, a permis d'apprécier la maîtrise deMM. Lemaître (violon) et Monsuèz (violon-celle) .

La Marche Hongroise de la Damnation deFaust (H. Herlioz) a terminé cette dernièrepartie ot a valu à M. Laporte. des applaudis-sements enthousiastes. Dans cette MarcheHongroise, on retrouve la furia des tziganesOn croirait entendre- le plus excellent orches-tre tzigane qu'il soit possible d'imaginer.

En somme, succès pour tous : chef d'or-chestre et instrumentistes auxquels nous di-sons au revoir, à l'année prochaine, car noussommes persuadés que l'administration auraà creur de maintenir la renommée de sesConcerts Classiques, de l'augmenter même.

Représentation de Gala

Pour la clôture de la saison théâtrale etpour lus adieux de la troupe, l'administra-tion du Casino Municipal avait organisé, hiersoir.uiiu gratuit: représentation de gala.

Comme la Bienfaisance ne perd jamais sesdroits, le produit de cette représentation aété destiné au profit de la Maison de retraitedes Comédiens, fondée par Constant Coque-lin.

M m es Georgette Leblanc- Maeterlinck ; A.Péréroi ; Gavelle ; Bréhal ; Nicollc ; MM. Bre-ton-Caubet ; Cadio ; Ramieux ; Régis ; Ca-deau : Horton ; Lantori et tous les excellentsartistes de notre troupe lyrique avaient tenuà prêter leur gracieux concours.

Tant pour le but de cette soirée que pourapplaudir, une dernièce fois cette saison, lospensionnaires du théâtre du Casino Munici-pal, il y avait atfluence de spectateurs.

Le programma comportait, VOuveriuretriomphale, de Broutin, exécutée par l'or-chestre du Casino Municipal, sous la direc-tion de M. L. L.iporte ; Le Maître de Cha-pelle, opéra-comique en un acte, interprêtépar Mme Gavelle et MM. Cadio et Cadeau ;le fV tableau d'Hamlet,où Mlle A. Péréroi rem-porta un très grand succès dans le rôle d't Jphé-lie, qu'elle interprêta avec uno grâce infinie,une poésie exquise : le 2r tableau do Carmen,U; si joli opéra de Bizet, qui fut l'objet d'unvéritable triomphe pour Mme Georgette I,e-blanc qui tenait le rôle de Carmen et sut luidonner un caractère si vrai. Mmes Bréhal(Krasquita) et Nicollc (Mercedes); MM. Bre-ton-C'aubet -(Don José) : Ramieux (Escamil-lo) ; Régis (Le Dancaire) ; Cadeau (Le Re-mendado) ; Berton (Zuniga) ; I-anteri (Mo-rales) ; Laroque (Lillas Pasha) donnèrent bril-lamment la réplique et recueillirent de nom-breux applaudissements.

A l'issue de cette représentation, Mlle A.Péréroi, dit d'une voix chaude et timbréed'une note émotive : Adieux au public, à pro-pos, dont l'auteur, un de ncTS concitoyens,veut garder l'anonymat, et que nous sommesheureux de publier :

Public aimable et bienveillantNous venons une fois encoreSolliciter U supplémentD'un geste qu'ici l'on adore...D'un bravo ! — qui sera dernier —Car la saison, tas, se termine.Et de songer à la quitterSous nous sentons l'âme chagrine.C'est donc pour te remercier.De ta présence encourageanteQue — je U puis certifier —En ce moment je suis parlanteAu nom de tous. Et c'est ainsiQue Werther, Rosine, Charlotte.Et Figaro, Basile aussiOnt, ce jour, laissé leur roulotte.Roulotte est pour « Char de Tkespis »Le nom ne fit rien à la chose.On disait — (har — au temps jadisMats, roulotte est moins d la pose.De représenter à tes yeuxCes personnages symboliquesOu légendaires, amoureux,Fatalistes, ou bien tragiquesDes maîtres que nous admironsEnfantements de leur génieQu'avec joie nous interprêtons[Pas toujours selon notre envie)Le labeur n'était pas aiséMais n'était par pour nous déplaire.Nous y avons au moins visé

— Eh bien 1 voulfcz-voviK que jo reviennedemain vers trois heures ?

— Votre heure est la mienne.Il se leva alors et appela un nom à travers

un cornet acoustique.Quelques instants après un jeune homme

entrait dans le cabinet.— Mlle la comtesse, dit Kavarine, je vous

présente mon fondé de pouvoirs. S'adressantensuite au clerc ;

- Son Excellence va vous entretenir d'unevente qu'elle désire terminer... Veuillez vousmettre à sa disposition... Vous ferez ensuiteun dossier et me le soumettrez.

Katarina se leva, le vieillard reprit sonmasque d'homme de loi, ouvrit la porte, secourba, et laissa passer sa cliente suivie dupremier clerc.

XIIvan Bobroff, le maudit, le galérien, l'es-

seulé, vivait heureux. L'espérance lui avaitélargi le cœur, puis, par-dessus, comme uncoup de soleil, l'amour avait brillé, faisantévaporer les larmes, l'amertume, le désespoir,chauffant l'imagination, fouettant le sang, lotaisant circuler chaud, bouillant, généreux.

Il n'existait plus le muet, le torturé qui, ily avait quelques semaines, sentait en son cer-veau des vacillements de folie, qui, petit àpetit, s'affaissait physiquement et intellec-tuellement qu'on tuait à coups d'épingle, mu-ré dans une cage comme un fauve humaindangereux, et qui, n'en pouvant plus de tris-tesse, se laissait mourir, la faim aux entrailles

Oui, cet homme là avait disparu. Son exis-tence s'était magiquement et subitementéclairée. Tel qu'en une résurrection, il re-naissait au monde, réveillé en son tombeau.Kt loin, bien loin, là-bas, tout là-bas en arrièreà demi effacé comme uno réminiscence de

Désireux de te satisfaire.A cela sommes-nous parvenus .•>f-ors ce serait à vous, Mesdames,A vous. Messieurs, les bien-venus.De dire qu'au but nous touchâmes-.ï:t par un geste encourageantGentiment clore la carrièreDe cette Saison — sûrementQui ne sera pas la dernière.

Non.-* .1 r'ressons toutes nos félicitations àMme Courgette Leblanc-Maeterlinck, pourson précieux concours ; aux artistes du Casi-no Municipal et à tous nous leur disons :« Merci, et au revoir ! -

Le Tzar en France

Les Dernières \oucellen de Kielannoncent que le t/.ar, se rendant enFrance, arrivera dans la seconde moi-tié du mois de moi en vue de Kiol oùil fera escale.

L'escadre russe, qui se composerade cinq ou six vaisseaux de guerre,continuera ensuite son voyage entraversant le canal de Kiel.

^ D'après le journal, aucune décisionn'a été prise encore concernant unerencontre entre l'empereur Guillaumeet le tzar.

Le Kaiser en voyageDans chacun de ses voyages, Guillaume

II emporte avec lui une garde-robe trèscomplète et bien montée. C'est son luxeprincipal.

Son second luxe, c sont les auto> il ena toujours, en voyage, une série. A Corfou,il en a fait venir six ; cinq sont de marqueallemande, une ;>eule de marque italienne.Toutes ses autos sont peintes en blanc ivoi-re ; chacune à des trompettes de tons dif-férents.

Si la garde-robe impériale occupe douzedomestiques et une vingtaine d'employés, lacuisine, au contraire, est très modeste. C'estl'Impératrice qui la dirige, elle est d'unegrande sobriété.

Nul n'est plus gai en voyage que le Kai-ser; mais les matinées sont aux affaires sé-rieuses. Levé à six heures, il se met au tra-vail â sept heures avec les chefs de ses cabi-nets civil,, militaire et marin. A neuf heu-res, il écrit des lettres sur un papier spécialfabrinué pour lui: ce sont des feuilles épais-ses, lourdes, blanc-ivoiro avec une légèrebordure lilas. Dimension; 37 sur 28 centi-mètres. Ses cartes de visite, proportionnéesà la grandeur de son papier i lettres, sontcolossales.

LES CONCERTS CLASSIQUESDE TIO\Tt:-| 4KI.O

Le 24* concert classique dirigé par M. LéonJehin témoignait d'un heureux et constantéclectisme de musique ancienne et moderne,où l'on trouvait les noms des jeunes maîtresKalinniltow, de l'école russe, et G. Spork»de l'école française, unis à ceux des illustresallemands Beethoven et Wagner. Aussi lafoule des grands jours se pressait-elle dansla salle G armer.

Après avoir débuté par une magistraleexécution d'I/amlet, ouverture pour le dra-me d<- Shakespeare, écrite par Stadtfcld, l'or-cheMre aborda la Symphonie e.n sol mineur(n° 1) du jeune compositeur moscovite Ka-linnikow, œuvre puissante et dune bellecoupe rythmique. Bien que d'un caractèreexclusivement russe, les compositions de Ka-linnikow ne renferment guère les mélodiesdes chants populaires, mais des harmoniesfondées sur des modes anciens grecs, tel letrio du sherzo de la symphonie qui rtent dumode éolien.

A la deuxième partie, Paysages normandsde Georges Spork, suite d'orchestre toute decharme, de fraîcheur et de poésie, dont l'é-légie fut délicieusement soupirée par la flû-te et provoqua d'unanimes applaudissements.

Beethoven et Wagner clôturaient le pro-gramme: le premier avec la merveilleuse pa-ge. Thème et Variations du 5» quatuor, pourlaquelle ont été épuisées toutes les formulesélogieuses ; et le second par l'œuvre somp-

cauchemar, flottait le souvenir du passé...Dans les quelques pieds carrés de sa cel-

lule, il vivait enfin... il aimait... Et quelamour ! I.e plus puissant, le plus délicieux, lepremier... Et cet amour, il l'éprouvait aprèsquatre années de réclusion pendant lesquefcil avait surtout souffert du mal de l'âme, c)bl'assoiffement inassouvi de ses aspirations,car cet homme, malgré ses vingt-sept ans,était resté un enfant, un enfant aux impres-sions vierges...

C'était une âme tendre, une imaginationun peu ôthéréc, plutôt qu'une forte tête doréformateur révolutionnaire.

En France, ou d.ms un pays libro. il eût étéun admirable poète, le poète aux envoléesqui viennent du cœur. Elevé par uno mère,véritable nature de sœur de charité, mais es-prit un peu mystique, il fût tourmenté debonne heure par les grandes idées humani-taires qui fermentent actuellement en Russie,et dans son remous de tourbillon le nihilis-me l'avait englouti.

S'il n'avait pas succombé à la défaillance,c'était grâce à son éducation première, etparce que, incessamment, ses facultés étaienttendues, comme celles du maniaque, vers unoseule idée, fixe, inébranlable : c'était un con-vaincu... De même, le missionnaire qui partcatéchiser quelquo peuplade antropophagesait qu'il y trouvera la mort. Çju'imi>orte, Upart !...

Ivan Bobrofï considérait sa tâche commeun devoir et lo nihilisme comme une religion.Y faillir, oût été devenir parjure... iît puis,chez lui, le cœur dominait le cerveau, ainsique chez les grands et vrais prêtres, ceux queles catlioJiyues nomment les élus de Dieu...

(A Suivre).