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En association avec XLII e colloque des hôpitaux de jour psychiatriques Les 10 et 11 octobre 2014 à Namur Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Au-delà du symptôme la porte du soin en hôpital de jour · Nos remerciements vont tout d’abord au comité local d’organisation, qui s’est dépensé sans compter ... Nous

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En association avec

XLIIe colloque des hôpitaux de jour psychiatriques

Les 10 et 11 octobre 2014 à Namur

Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

XLIIe colloque des Hôpitaux de Jour PsychiatriquesLes 10 et 11 octobre 2014 à Namur

Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

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Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Au-delà du symptôme… la porte du soin en hôpital de jour

Quand une patiente fibromyalgique nous avance sa douleur, quand un patient alcoolique se présente en état d’ivresse, quand un enfant nous perturbe par ses troubles du comportement, quand une personne âgée ne nous donne à travailler que son appel à la mort, nous devons aller au-delà du symptôme : il per-met au patient de trouver la porte de l’hôpital de jour mais, réduit à lui-même, le symptôme ne mène nulle part. Dans une psychiatrie de plus en plus normative, le symptôme ne doit pas nous faire oublier la subjectivité : il se situe dans une histoire, personnelle, familiale et, dès lors, institutionnelle et systémique. Derrière chaque symptôme, il y a une souffrance qu’il convient de symboliser, de métaboliser, de sublimer ou simplement d’apaiser.

Face à l’émergence de la souffrance dans le réel, nos capacités de symbolisation sont mises à mal. Le symptôme à l’origine du soin, ou qui surgit lors de la prise en charge, est un empêcheur de soigner en rond. En ce sens, il est toujours à comprendre et à élaborer, surtout lorsqu’il interrompt le processus thérapeutique.

Quand le symptôme interroge la subjectivité du patient, quand il perturbe ou fait souffrir la famille, quand il malmène le collectif parce que trop saillant, il questionne les subjectivités multiples des soignants. Notre formation, nos a priori, notre façon d’être au monde vont influencer la lecture du symptôme. Pour qu’il s’élabore, l’hôpital de jour, comme institution, doit être un lieu d’échanges et de cohérence dans la diversité des approches.

A chaque moment de nos existences, le symptôme questionne nos réalités, de l’enfant rejeté à l’homéos-tasie perdue du vieillard. Il demande une réflexion permanente, une remise en question, un dynamisme sans faille, une recherche continue de nouvelles idées, de nouvelles façons de l’appréhender.

C’est la fonction même de l’hôpital de jour.

Autour de ce travail spécifique et polyphonique, qui veut aller au-delà du symptôme pour accompagner et subjectiver une souffrance que le patient pourra s’approprier, nous vous proposons de débattre lors de ce quarante-deuxième colloque des hôpitaux de jour, pour que chacun puisse contribuer, selon ses pratiques, mais aussi ses difficultés, à cette réflexion : qu’est-ce que le symptôme nous dit du patient, mais aussi de nos institutions…

Dr Xavier De LongueviLLe

Directeur médical de l’Hôpital Psychiatrique du Beau Vallon

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Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Les remerciements

En 2000, nous avons eu la chance d’organiser le XXVIIIe colloque des hôpitaux de jour psychiatrique à Namur. Nous sommes heureux que le Groupement nous ait confié l’organisation de ce XLIIe colloque à l’occasion du centenaire de notre institution.

Nos remerciements vont tout d’abord au comité local d’organisation, qui s’est dépensé sans compter pour vous offrir un colloque à la hauteur de ses ambitions. Nous espérons que vous trouverez durant ces deux journées d’échanges de nombreuses pistes de réflexion qui permettront à chacun de repartir vers ses patients avec une énergie et un dynamisme renouvelés.

Nous remercions le bourgmestre de Namur et ministre wallon de la Santé, Maxime Prévot, pour sa pré-sence.

Nous remercions les orateurs et les équipes qui présentent leur travail en atelier.

Nous remercions la direction et le conseil d’administration de l’hôpital psychiatrique du Beau-Vallon de leur soutien dans cette préparation.

Nous remercions le personnel des facultés universitaires Notre-Dame de Paix à Namur pour sa disponi-bilité et sa serviabilité.

Nous remercions le docteur Jean-Yves Cozic pour la transmission efficace de ses éclairages quant à l’or-ganisation du colloque.

Nous remercions enfin le comité scientifique du groupement et tout particulièrement son président, le docteur Monney ainsi que le professeur Jean Bertrand et le docteur Alary pour leurs conseils éclairés dans la préparation de cette manifestation.

Cet événement est également possible grâce au soutien de Xperthis, Lundbeck et Belfius.

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Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Conseil d’administrationDr Patrick Alary Dr Michel JadotPr Jean Bertrand Dr Guy JonardPr Walter Bettschart Dr Bernard KabuthDr Hugues Borremans Dr Paulette LisinMme Marie-France Charon Pr Jean-Marc TriffauxDr Jean-Yves Cozic Dr Christian PlumecocqDr Marie-Françoise Desseilles Dr Christian Monney

Comité ScientifiqueDr Patrick Alary Dr Guy JonardPr Jean Bertrand Dr Bernard KabuthPr Walter Bettschart M. Michaël Kyndt Dr Hugues Borremans Dr Paulette LisinMme Marie-France Charon Pr Jean-Marc TriffauxDr Jean-Yves Cozic Dr Christian PlumecocqDr Marie-Françoise Desseilles Dr Christian MonneyMme Marie-Cécile Lefebvre M. Jean-François PinchardDr Philippe Goosens Dr Philippe Guignard

Dr Michel Jadot

Comité local d’organisationDr Xavier De Longueville M. Jacques HansenneMonsieur Alain Brogneaux Monsieur Jean-Claude FrogneuxMonsieur Marcel Rappe Madame Anne-Marie OhnMme Nadia El Abassi Mme Colette Van HeughenMme Lysiane Toussaint Mme Martine KatkaMme Maryse Mahaux Mme Cécile QuoibionMme Élodie Spoto Mme Kabouya Nsom BodyMme Caroline Deprez M. Julien LieutenantM. Bernard Deheneffe Mme Nathalie GuilloMme Martine Van Den Boch Madame Evelyne Paquet

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Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Vendredi 10 octobre 2014

Palais des Congrès Place d’Armes

■ 9h30 : Réunion du Comité Scientifique

■ 12h00 : Repas de travail

■ 13h00 : Accueil des participants au Colloque des Hôpitaux de Jour

■ 13h30 : Allocution de bienvenue par le Docteur Xavier De LongueviLLe, directeur médical de l’hô-pital psychiatrique du Beau-Vallon et Monsieur Maxime Prévot, bourgmestre en titre de Namur et ministre wallon de la Santé.

Séance académique d’ouverture par le Docteur Christian Monney, président du groupement des hôpitaux de jour psychiatriques francophones.

Séance plénière présidée par le Professeur Jean BertranD

■ 14h15 : Docteur Arménio Barata (Suisse) : « La pathologie limite de l’enfance en hôpital de jour : entre symptômes, illusions et désillusion »

■ 15h00 : Docteur Patrick aLary (France) : “Symptôme, diversité et humanité : les Jivaros au service d’une nosographie post-moderne ? ”

■ 15h 45 : pause café, visite des stands, inscription aux ateliers

Séance plénière présidée par Madame Muriel reBoh-Serero

■ 16h30 : Docteur Bernard Fourez (Belgique) : «Solitude et abandon, symptômes courants de notre époque»

■ 17h15 : Discussion générale

Arsenal Rue Bruno 11

■ 19h00 : Apéritif

■ 20h00 : repas de gala

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Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Samedi 11 octobre 2014

Faculté de philosophie et lettres Rue Grafé 1

■ 8h45 : Accueil des participants

■ 9h00 : Session I : groupes de travail en ateliers (nombre limité à 30 participants) présentés par les équipes des hôpitaux de jour

■ 10h30 : pause-café et visite des stands

■ 11h00 : Session II : Groupes de travail en ateliers (nombre limité à 30 participants) présentés par les équipes des Hôpitaux de jour.

■ 12h30 : Repas à l’Arsenal, rue Bruno 11 à Namur.

■ 14h00 : Session III : Groupes de travail en ateliers (nombre limité à 30 participants) présentés par les équipes des Hôpitaux de jour.

■ 15h30 : pause-café et visite des stands

■ 16h00 : Dr Jean-Yves CoziC et Dr Christian Monney pour la séance de clôture dans l’amphithéâtre Aula Maior, Rue de Bruxelles

Docteur Patrick genvreSSe pour l’annonce du XLIIIe colloque des hôpitaux de jour psy-chiatriques

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Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Les horaires des ateliers

1. « Oui mais, j’ai mal », la douleur de la fibromyalgie comme symptôme à l’hôpital de jour » - Hôpital de jour de l’Hôpital psychiatrique du Beau Vallon, Saint-Servais

2. « Leurs douleurs, nos plaintes… et les liens ? » - Hôpital de jour Paul Sivadon – Institut de psychiatrie et de psychologie médicale du CHU Brugmann, Bruxelles

3. « Symptôme toi-même ! » - Le Canevas, centre psychothérapeutique de jour (Asbl Sanatia)

4. « Les symptômes autistiques et psychotiques dans le « jeu » de l’enfant, implications diagnostiques et cliniques » - Centre psychothérapeutique de jour Charles-Albert Frère – GHDC

5. « Retour vers le passé » ou « S’intéresser à l’histoire du symptôme pour mieux prendre soin de nos patients » - Centre psychothérapeutique de jour Charles-Albert Frère – GHDC

6. « L’hôpital de jour comme symptôme ? » - Centre thérapeutique de Jour pour Adolescent, SUPEA, Lausanne

7. « L’Assemblage libre et le jeu des niveaux de représentations » - CT Jado – Hôpital Vincent Van Gogh, Charleroi

8. « Faim de vie : trop ou pas assez, mais jamais le bon poids pour le dire ! » - Escal – Hug, Genève

9. « Les maux font corps » - Hôpital de jour le Quotidien, groupe hospitalier La Ramée – Fond’Roy, Bruxelles

10. « Qu’est-ce que cette commission d’admission ? » - Hôpital de jour Sandor Fernczi, Asnières

11. « Un atelier vide grenier ou le commerce avec l’objet » - Institut Paul Sivadon de l’association l’Elan retrouvé

12. « Irruption de la souffrance au travail en HDJ, un signe des temps » - Clinique de la Chavanerie (Cha-ponost), Orpea

13. « Utilisation des ateliers dans un centre thérapeutique de jour pour des personnes à double diagnos-tic » - Les Héliotropes Asbl

14. « Ateliers corporels, quand l’expérience des corps est une mise en forme de soi » - Hôpital de Jour Helix des Cliniques St Jean, Bruxelles

15. « De la chrysalide à l’envol du papillon, ou métamorphoses au sein de l’atelier Jeux de société » Hô-pital de Jour Helix des Cliniques St Jean, Bruxelles

16. « Programme de soins et expression des symptômes : une histoire de temps » - CAPPI (Centre ambulatoire de psychiatrie et de psychothérapie intégrée) Jonction HUG (Hôpitaux universitaires genevois), Genève

17. « Souffrance parentale et symptomatologie des enfants. Apport d’un dispositif de groupe » - Le Kapp, Hôpital de jour pour enfants, Cliniques universitaires St Luc, Bruxelles

18. « Si cette institution n’existait pas, je ne serais rien » - La Charabiole, club psycho-social, IHP L’Espoir, Saint-Servais

19. « En-deça du symptôme, au-dedans du cadre, au-delà du symptôme » - Hôpital de jour universitaire La Clé

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Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

20. « Pleins phares dans le brouillard » - Hôpital de jour de La Velotte, Besançon

21. « Le Relais, une façon interactive d’aller au-delà du symptôme et d’accueillir le patient dans sa condi-tion humaine » - Hôpital de jour « La Croisée » - Centre psychiatrique St Bernard, Manage

22. « Quel avenir pour le symptôme ? » - Centre de jour de rééducation psycho-sociale « Laurent Maré-chal »

23. « Dépendances… mais encore ? L’artistique comme voie d’entrée à l’en-deça du symptôme » Nouvel Hôpital de Jour, Hôpital Psychiatrique du Beau Vallon, Saint-Servais

24. « La grossesse rencontre intime parfois déstabilisante avec soi-même. Quelle place pour l’hôpital de jour ? » - PsyGogne, Hôpital Psychiatrique du Beau Vallon, Saint-Servais

25. « Au menu : symptôme sur son lit de soignant servi en hôpital de jour » - Hôpital de jour de Porrentruy

26. « Quand les fonctions s’en mêlent, les symptômes se démêlent : fonctions phoriques, sémaphoriques et métaphoriques » - Hôpital de Jour La Renouée, Clinique de la Forêt de Soignes, Waterloo

27. « Il était une fois, une porte sous influence » - Hôpital de Jour Yvetot – CH du Rouvray

28. « Les difficultés cognitives d’origine psychique en hôpital de jour de l’âge avancé. Au-delà du symp-tôme, la neuroréhabilitation » - Centre ambulatoire de psychiatrie de l’âge avancé, Service universitaire de Psychiatrie de l’âge avancé, Lausanne

29. « Jouer ensemble ? Le « Play Project » ou le jeu comme vecteur de liaison entre le jardin d’enfants thérapeutique et la maison » - CHUV – Centre Hospitalier universitaire vaudois, Département de psy-chiatrie (SUPEA), Consultation spécialisée du développement en pédopsychiatrie (CSD – P), Jardin d’enfants Thérapeutique « La Marcotte »

30. « La décroissance de la place du symptôme d’appel au cours du traitement » - Atelier Thérapeutique du Soir (ATS), unité du Service Universitaire de Psychiatrie pour Enfants et Adolescents (SUPEA), Centre Hospitalier universitaire vaudois (CHUV)

Salles/Horaire 9 H 11 H 14 H L24 Atelier n° 3 Atelier n° 2 Atelier n° 1L25 Atelier n° 16 Atelier n° 4 Atelier n° 28 L31 Atelier n° 9 Atelier n° 11 Atelier n° 8 L32 Atelier n° 10 Atelier n° 13 Atelier n° 12 L33 Atelier n° 15 Atelier n° 18 Atelier n° 14 L52 Atelier n° 7 Atelier n° 22 Atelier n° 17 L53 Atelier n° 20 Atelier n° 23 Atelier n° 19 L55 Atelier n° 21 Atelier n° 25 Atelier n° 6L56 Atelier n° 26 Atelier n° 27 Atelier n° 24 L57 Atelier n° 29 Atelier n° 30 Atelier n° 5

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Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Le descriptif des ateliers

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Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 1

« Oui mais, j’ai mal », la douleur de la fibromyalgie comme symptôme à l’hôpital de jour.

Docteur H. haMouDa

Hôpital Psychiatrique du Beau Vallon

Namur

Belgique

Quelques témoignages des soignants à l’hôpital de jour :

« Ouh là !! Une fibromyalgique !! »

« Je ne comprends pas sa souffrance, je ne sais pas si c’est réel».

« C’est encore un diagnostic comme une réponse aux maux de la société actuelle ».

« Pourquoi ce besoin de poser ce diagnostic, cette étiquette ? »

« Qu’est ce qu’elle va me raconter à travers son corps, qu’est ce qui est traduit dans sa souffrance psy-chique à partir de son corps ».

« On manque de formations et d’approches ».

La fibromyalgie est un syndrome polyalgique idiopathique diffus, accompagné de fatigue et de trouble du sommeil. Il est considéré chez certains auteurs un « non diagnostic » c’est-à-dire qu’on le retient après avoir exclus toute maladie inflammatoire courante.

La fibromyalgie est un diagnostic à la mode et nous le rencontrons de plus en plus dans notre pratique médicale. Ce mal être chez le patient en provoque aussi chez les soignants de l’hôpital de jour.

En ce sens, il exprime un manque de connaissance et de compréhension des symptômes, la peur de s’in-vestir dans une relation thérapeutique pour des cas qu’on imagine désespérés. Ils redoutent par-dessus tout, le sentiment d’impuissance, d’inefficacité qui peut avoir un retentissement sur l’approche thérapeu-tique, et une prise en charge moins constructive.

Cependant contrairement à ce qu’on peut croire, il est tout à fait possible de traiter ce syndrome fibromyal-gique et améliorer la qualité de vie de personnes souffrantes de ce trouble.

Ce travail abordera différents aspect de la fibromyalgie comme les symptômes prédominants, les critères diagnostiques, les facteurs de risque et ce que la prise en charge dans un hôpital de jour peut apporter à ces patients, afin de réaliser la meilleure prise en charge possible.

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Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 2

Leurs douleurs, nos plaintes… et les liens ?

S. ouehhBaDi,

D. BoSSu,

I. DeFgnee,

J. LeMoine

Hôpital de jour Paul Sivadon, Institut de Psychiatrie et de psychologie médicale du CHU Brugmann

Bruxelles

Belgique

Fibromyalgie, syndrome de fatigue chronique, troubles somatoformes, troubles douloureux sont des en-tités nosographiques qui ont un vecteur commun : le corps en souffrance. Nous avons accueilli à l’hôpital de jour durant l’année 2013, 20% de patients présentant une problématique « douloureuse » comme diagnostic principal ou en comorbidité à un autre trouble psychiatrique.

La focalisation du discours sur le symptôme physique, la dévaluation apparente de la fonction de men-talisation voire pour certains de symbolisation rend la prise en charge de ces personnes particulièrement difficile. Elle met à l’épreuve le processus de soins, interroge notre cadre de travail face aux demandes d’aménagements spécifiques et nous questionne sur notre fonction de soignant happé dans la dialectique somatique/ psychique. Accueillir les parties clivées, les remettre en lien et dans le lien relève de la gageure. Et qu’en est-t-il de la nécessité de compatir au moins à minima là où souvent notre contre-transfert est mis à rude épreuve ?

Comment tenir un cadre qui subit les attaques des pulsions de mort du patient qui génère chez lui le dé-sinvestissement objectal et est susceptible d’engendrer, par identification projective, un découragement, une perte de désir de soin chez le soignant ?

Nous revisiterons notre travail en équipe pour aborder ces difficultés et également faire le point sur ce qui se joue dans les groupes de paroles et au sein des ateliers d’activités à médiation. L’hôpital de jour de par sa position complexe d’appartenance à un hôpital général, haut lieu du soin physique, peut-il avoir un impact socio-psychothérapeutique sur le patient « douloureux »? Là où nous ne prescrivons pas d’an-tidouleur ou d’examen complémentaire, qu’avons-nous à substituer ? Le cadre et les activités qui y sont proposées peuvent-elles réellement faire office de levier en proposant, par exemple, une majoration psychique des fonctions de « reliaison » créatives.

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Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 3

Symptôme toi-même !

S. hoCePieD,

e. giLLeS,

D. LaCourt

Le Canevas, centre psychothérapeutique de jour (Asbl Sanatia),

Bruxelles,

Belgique

Nous nous proposons, à l’occasion de cet atelier, de vous présenter une analyse institutionnelle illustrant notre façon de manier le symptôme. A priori, notre pratique en centre de jour tend à aborder celui-ci en tant que « symptôme du lien social », et non comme un écart à la norme. Le symptôme nous renseigne d’abord sur la manière dont le sujet se lie à son univers social.

Cette conception du soin implique un exercice d’équilibriste. Les personnes accueillies s’inscrivent dans la vie quotidienne, où leurs symptômes ne manquent pas de se déployer. Par ailleurs cela suppose que la vie institutionnelle puisse être traversée par l’émergence du symptôme ainsi que ses effets. Mais en même temps, nous sommes tenus de baliser quelque peu sa survenue pour garantir une certaine sérénité dans nos murs.

Au travers de leur expérience quotidienne au Canevas, nous espérons que les patients puissent se réap-proprier ce lien social singulier, symptomatique.

L’équipe elle-même n’est pas épargnée par la question du symptôme. Reconnaître ses propres symptômes et leurs interactions avec ceux des autres nous invite à chercher un équilibre. Autrement dit prendre soin de nous.

Faire circuler la parole pendant les réunions d’équipe, prendre soin de notre mode de fonctionnement nous permet de maintenir une ouverture dans notre pratique clinique.

Nous présenterons cet atelier ainsi que nos questionnements à partir de la brève description de quelques dispositifs mis en place par l’équipe. Certaines situations nous permettront aussi de témoigner des limites de notre accompagnement, induites notamment par la vie communautaire.

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Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 4

Les symptômes autistiques et psychotiques dans le « jeu » de l’enfant, implications diagnostiques et cliniques

A. naMeChe,

a.C. FrankarD,

Docteur I. SChonne,

Centre psychothérapeutique de jour Charles-Albert Frère – GHDC,

Marcinelle,

Belgique

Sur base de divers travaux tels que ceux de Geneviève Haag et de C. De Guibert & L. Beaud, …

Nous tenterons de dégager, au travers du jeu de l’enfant et de son rapport aux objets, les symptômes et observations mis en évidence par ces auteurs dans les problématiques autistique et psychotique. En nous appuyant sur la clinique, nous illustrerons la manière dont les symptômes de l’autisme et de la psychose viennent s’exprimer au travers du jeu de l’enfant et de son rapport aux objets.

Nous verrons comment, au travers du jeu, les symptômes de l’enfant viennent dire quelque chose de son rapport à soi, au monde et à l’autre. La rencontre avec l’objet et le « jeu », nous permet d’appuyer le sens du symptôme comme porteur d’une vérité propre à l’enfant.

Lors de leur entrée au Centre de Jour Charles-Albert Frère, les enfants sont déjà diagnostiqués par un pédopsychiatre envoyeur. Notre objectif consiste à affiner ce diagnostic afin de proposer des pistes thérapeutiques adaptées à la problématique de l’enfant. Les outils actuels tels que l’échelle de Vineland, Le CARS (Childhood Autism Rating Scale) ou l’ADOS (échelle d’observation pour le diagnostic de l’au-tisme) nous aident dans ce processus mais révèlent aussi leurs limites.

Afin de rencontrer au mieux la symptomatologie de l’enfant, nous proposons de développer un nouvel outil qui nous serve à affiner davantage la question clinique et diagnostique chez l’enfant autiste et psy-chotique, tout en tentant de répondre aux limites des évaluations déjà existantes.

Cette recherche s’inscrit dans une démarche pluridisciplinaire où chaque observation et réflexion vien-drait appuyer le travail entreprit avec l’enfant dans les différents lieux où il est attendu et prit en charge. Le « jeu » comme zone de déploiement de la vie psychique de l’enfant et donc comme lieu d’expression de sa symptomatologie devient un espace à penser et à créer afin de mettre au travail les difficultés propres à chaque enfant.

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Atelier n° 5

« Retour vers le passé » ou « S’intéresser à l’histoire du symptôme pour mieux prendre soin de nos patients »

Docteur R. CharLot

a.C. iStaSSe,

F. verreCht,

Centre psychothérapeutique de jour Charles-Albert Frère – GHDC,

Marcinelle,

Belgique

Le symptôme est à l’origine de la demande de soins et de la prise en charge en milieu hospitalier. Mais nombreuses sont les étapes qui peuvent précéder l’arrivée à l’hôpital de jour.

En psychiatrie infantile particulièrement, ce chemin peut s’avérer un véritable parcours du combattant pour les familles qui font face à un contexte où la diversité des intervenants côtoie l’urgence de poser un diagnostic et le manque de place dans les structures spécialisées.

L’équipe du Centre Psychothérapeutique de jour Charles-Albert Frère s’est intéressée à l’histoire du symptôme, depuis son apparition au sein de la famille jusqu’à l’entrée de l’enfant à l’hôpital de jour.

Que nous apprend le parcours mené par les familles avant l’hospitalisation? En quoi cela influence-t-il nos possibilités d’avancer avec le patient, la famille ou le réseau? Quel est l’impact sur notre lecture du symptôme et sur notre manière de le soigner ?

C’est via l’analyse de dossiers d’enfants hospitalisés au Centre Psychothérapeutique de jour Charles-Al-bert Frère entre 2003 et 2013 et à l’aide de vignettes cliniques que nous développerons ces questions.

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Atelier n° 6

L’hôpital de jour comme symptôme ?

t. CaCheLin,

Docteur Q. gougerot,

Centre thérapeutique de jour pour adolescent, SUPEA

Lausanne

Suisse

Le symptôme du patient l’amène à l’hôpital de jour. Dans certains cas, la prise en charge permet à ce-lui-ci de s’atténuer. Mais il arrive alors que la prise en charge à l’hôpital de jour devienne elle-même de l’ordre du symptôme, voire même le principal symptôme, quand il nous apparaît que certains patients qui semblent aller beaucoup mieux, n’arrivent plus envisager de vivre sans l’hôpital de jour.

L’hospitalisation peut-elle alors être comprise comme relevant d’une formation de compromis ? Mais dans certains cas, cela peut devenir problématique. Cela dépend évidemment de la structuration psy-chique du patient. Parfois, la prise en charge nous apparaît comme un étayage indispensable, parfois, il nous arrive de nous demander ce que le patient peut encore trouver à l’hôpital de jour et ce que nous-même nous attendons de la poursuite de la prise en charge.

La prise en charge à l’hôpital de jour ne devient-elle pas alors en elle-même un symptôme à traiter ?

Nous nous intéresserons à ce que cela recouvre. Qu’est ce que le symptôme ? Ce symptôme de rester à l’hôpital de jour, que vient-il nous dire des subjectivités de chacun des acteurs en présence ? Est-il pour une part le symptôme du patient, mais aussi le symptôme des soignants, le symptôme de sa famille voire celui de la société ? S’agit-il alors d’un symptôme de « transfert » et quelles sont les positions transféren-tielles en jeu ? Comment arriver à aider le patient à faire tomber ce nouveau symptôme ? Nous aborde-rons cette problématique à partir d’un cas clinique.

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Atelier n° 7

L’assemblage libre et le jeu des niveaux de représentation

M. DarteveLLe,

S. Dutrieux,

A. PoChet,

CTJado (Centre thérapeutique de jour pour adolescents),

Hôpital Vincent Van Gogh,

Charleroi,

Belgique

Dans la mouvance de l’art brut, l’atelier « Création » du Centre Thérapeutique de Jour pour Adolescents propose différents medias artistiques qui s’articulent au sein d’un dispositif thérapeutique original répon-dant aux besoins spécifiques d’adolescents en difficulté psychologique. L’assemblage de mots imprimés (« Cut art ») et d’images (« collage »), avec des éléments naturels ou des objets détournés de leur fonction première ouvre à une expérience de symbolisation plurielle inédite.

L’organisation aléatoire de matériaux (mots, cailloux, épices) sur un support inhabituel (carton, brouette,…) sont autant d’éléments qui enferment leurs propres significations latentes susceptibles de résonner avec celles de l’adolescent. Jouant sur l’opposition intérieur/extérieur, le dispositif instaure une respiration dans le processus de création. La collecte d’objet au dehors, induit une alternance entre action et pensée. L’utilisation de la projection de peinture associée à l’assemblage renforce cette dimension agie.

Chez des adolescents en pédopsychiatrie, les processus d’intégration des transformations pubertaires sont entravés par le clivage, l’évitement ou la régression. La scène interne est boycottée, mise hors service. Le dispositif thérapeutique « d’assemblage libre » offre alors une scène d’externalisation modulable au gré des mouvements affectifs qui ne peuvent emprunter la voie de la verbalisation. L’œuvre en cours de réalisation prend la fonction « d’espace psychique élargi » en travail.

A l’aide d’exemples clinique, nous déplions comment ce dispositif à médiation artistique met en œuvre, avec ses limites, différents niveaux du processus de symbolisation.

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Atelier n° 8

Faim de vie : trop ou pas assez, mais jamais le bon poids pour le dire !

C. Mekui,

k. WeBer,

e. verger,

a. Canuto,

Hôpital de jour des Espaces de soins pour les troubles du comportement alimentaire (ESCAL),

Genève,

Suisse

James Hillman nous raconte dans sa «Re-vision de la psychologie» (1975) l’histoire de Philoctète. Philoc-tète est un vaillant guerrier qui se blesse au pied. Son ulcère inguérissable devient si purulent et malodo-rant que les autres héros l’abandonnent seul sur une île. La conscience héroïque ne peut pas concevoir l’affliction et la douleur. Pour les héros de guerre, une blessure guérit ou tue, sa présence dans le temps ne peut pas être envisagée. Comment imaginer alors l’ouverture offerte par une blessure, un symptôme, un déficit ?

Cet atelier montre comment le symptôme peut être une voie privilégiée pour faire âme, pour transformer les événements en expériences. Faire nôtre l’idée de la pathologisation nous incite à restituer au symp-tôme sa valence de communication à propos de la singularité de la personne et de sa vie et des options qui lui sont offertes dans la rencontre avec la maladie. Individualiser plus que normaliser, produire de la signification plus que viser à l’éradication du symptôme.

L’hôpital de jour des Espaces de soins pour les troubles du comportement alimentaire (ESCAL) est au service de la souffrance et du doute, pour permettre à l’autre de parcourir, accompagné, la voie vers la découverte de sa propre histoire de vie. L’atelier illustre la diversité des approches psychothérapeutiques proposées à ESCAL pour aller à la rencontre de la souffrance, peu importe la nature du symptôme qu’elle aura choisie pour s’exprimer.

21XLIIe colloque des hôpitaux de jour psychiatriques, 10 et 11 octobre 2014, Namur

Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 9

Les maux font corps

M. noirFaLiSe,

K. MoinS,

Hôpital de jour Le Quotidien, Fond’Roy,

Bruxelles,

Belgique

Nous nous proposons d’interroger la place des infirmières et la place des soins accordés au corps, au sein de l’équipe pluridisciplinaire de l’hôpital de jour « Le Quotidien ». Comment prendre en compte les plaintes somatiques, comment les accueillir et les travailler, non seulement comme telles mais aussi comme porte à la voie psychique?

Point d’ancrage : quel usage le patient fait-il de cette possibilité offerte d’avoir accès à un soin somatique ? Pour certains ; c’est la seule possibilité d’aborder leur souffrance, de la verbaliser.

Quand le suivi médical imposé donne un cadre et fait office de colonne vertébrale : comment permettre à la plainte somatique d’être une porte d’entrée au transfert, tout en n’entravant pas une prise en charge du réseau propre du patient ?

Le signifiant [Hôpital] se dévoilera sous différentes facettes autour : des rituels de soins, la diffraction du soin sur l’équipe, les notions de bobologie, d’urgence, « faire cadre ». Le sujet sera recentré sur le soin et le moment du soin sera l’occasion d’échanges et de remises en contexte. L’hospitalité est entendue comme l’action de recevoir quelqu’un chez soi avec bienveillance & protection.

Nous vous proposons au travers de courtes vignettes cliniques d’éclairer notre pratique et de réfléchir à ce qu’elle nous enseigne du maniement de ce transfert particulier

22 XLIIe colloque des hôpitaux de jour psychiatriques, 10 et 11 octobre 2014, Namur

Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 10

Qu’est-ce que cette commission d’admission ? ?

A. S. CavaLheiro,

R. DavieS,

Elsa hnatoW,

Eric ranCher

Hôpital de jour Sandor Ferenczi,

Asnières,

France

La commission d’admission marque le moment d’entrée (et de rencontre) du patient dans un lieu de soins, proposé à quelqu’un qui reconnaît à minima que sa maladie invalide sa vie quotidienne.

Dans ce temps d’accueil, les deux versants du symptôme, construction et résistance mettent à l’épreuve cette articulation impensée par le patient et les soignants. Quelle vont être nos hypothèses ?

Au delà du récit d’anamnèse, nous tenterons d’entendre les informations signifiantes qui peuvent avoir effet de surprise tant pour l’investissement des soignants, que pour le patient, décalé de sa position de malade : de ces effets de surprise, nous proposons un projet de soin.

Notre atelier propose d’explorer la réflexion autour du besoin de déchiffrer quelques symptômes, pour donner du sens à un « processus » de soins et, au même temps, empêcher la réduction de la personne au diagnostic et réduire l’installation des à priori dans l’équipe soignante.

Pour accueillir et articuler cette oscillation : symptômes envahissants-construction subjective, nous avons choisi d’être à plusieurs plutôt qu’un seul: ceci a son importance dont nous rendrons compte.

Nous essayerons de décliner ce que constitue le fondateur théorique de notre travail avec le collectif, en prenant acte du quotidien des personnes que nous rencontrons. Comment faire place à la surprise au travers du dispositif, voilà un des points sur lequel nous nous pencherons.

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Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 11

Un atelier vide grenier ou le commerce avec l’objet

S. DevoS,

v. DeMouLin,

n. roCh,

S. Petit,

Institut Paul Sivadon de l’association l’Elan retrouvé,

France

« L’atelier Vide-Grenier que nous allons créer se base, à l’image du projet de l’Hôpital De Jour sur un double mouvement d’investissement du moi (dedans) et d’investissement d’objet (dehors). Ces deux mouvements complémentaires se traduisent ici dans le groupe par :

Une implication des soignés et des soignants la plus large possible à la fois au sein de l’Hôpital de jour et dans la Cité, c’est-à-dire une activité transversale impliquant d’autres temps et d’autres lieux (autres ate-liers thérapeutiques voire d’autres structures de l’Élan Retrouvé)/ institutions et acteurs sociaux du 9ème arrondissement et du quartier.

Le travail, dans le temps de l’atelier autour des objets apportés par toute personne faisant partie de l’insti-tution (patients, soignants, personnel non soignant), objets pouvant venir du dehors (encombrants, dons personnels) ou du dedans (objet donné par l’association).

Le travail d’organisation de l’évènement « Vide Grenier » qui aura lieu dans le quartier, ce travail suppo-sant à la fois un lien avec les acteurs locaux (associations, particuliers, commerces...= dehors) et un lien avec la direction de l’Élan Retrouvé et le personnel (stockage, dépôt, réparation des objets = dedans...)

Ce projet vise à ce que, à travers un atelier, une clinique institutionnelle puisse se développer.

Cet ensemble s’articulera autour d’une clinique de l’objet : objet personnel, objet trouvé, objet rebut, objet d’art, objet médium de l’échange et dont la valeur argent reviendra au collectif (une vente dans un vide grenier de l’arrondissement).

Ce qui spécifie la maladie mentale c’est souvent l’immobilisation, « l’incarcération des objets ». Il s’agirait de mettre ou remettre en circulation des objets « morts », fétichisés, immobilisés ou indifférenciés.

Nous voudrions évoquer la nature fondamentalement équivoque de l’ « objet » qui est particulièrement à l’œuvre dans la psychose: objets qui encombrent, qui parlent, objets incorporés ou équivalents corporels.

L’expérience institutionnelle d’un atelier Vide-Grenier nous a donné l’occasion d’explorer ce qu’il en est de l’objet comme symptôme et des possibilités de mobilisation qu’il représente. Une véritable clinique institutionnelle où la circulation, la valorisation, l’échange mais aussi le rapport intérieur/ extérieur- ani-mé/inanimé ont pu être expérimentés.

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Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 12

Irruption de la souffrance au travail en HDJ, un signe des temps

Docteur J. FurtoS

Clinique de la Chavanerie, (CLINEA)

Chaponost,

France

Lorsque l’hospitalisation complète n’est plus nécessaire ou que la consultation individuelle n’est pas insuffisante : l’hospitalisation de jour est un outil thérapeutique de choix. Dans ce cadre, j’ai constaté l’apparition consistante de symptômes de souffrance au travail : burn out, harcèlement moral ou sexuel. Le patient nous explique que le patron a changé, que le management s’est transformé, que le rapport au travail empêche la satisfaction du bel ouvrage, avec des rythmes non assumables ; il nous dit ne plus pou-voir tenir, s’épuiser ou s’effondrer, tandis qu’assez souvent une action en justice accompagne la plainte.

Il s’agit de reprendre à nouveaux frais le rapport entre névroses actuelles et psychonévroses, pour le dire en termes freudiens, ce qui pose la question d’un double regard. On ne peut en effet éluder la prise en compte du contexte, qui a effectivement changé, tandis que notre cœur de métier ne peut négliger la vie psychique et l’histoire du sujet.

Le travail nécessite une difficile cohérence : comment ne pas mélanger les genres, mais aussi comment savoir reconnaitre une clinique psychosociale, c’est-à-dire 100% psychique et 100% sociale, telle qu’elle a été théorisée à l’Observatoire National des Pratiques en Santé Mentale et Précarité ( ONSMP-ORSPERE, Lyon, France) ? Nous donnerons des exemples cliniques du maniement de ce double regard, de cette approche psycho-sociale, qui nécessite à l’évidence une double connaissance : celle du contexte concret de la globalisation néolibérale et de ses effets sur les personnes, et celle de la vie psychique, de ses étayages multiples, de ses avatars et de ses lois.

Les résultats semblent indiquer une élaboration et une évolution manifestement favorable dans nombre de cas, mais aussi parfois une butée immobilisatrice sur une position paranoïaque, ou un effondrement mélancolique sur des fragilités précoces.

Globalement, le cadre de l’ HDJ, qui met en acte thérapeutique le rapport entre l’individuel et le groupal, à travers la parole et des médiations diverses, nous parait constituer une approche appropriée dans ces cas difficiles dont l’apparition est surprenante en qualité de nouvelle indication.

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Atelier n° 13

Utilisation des ateliers dans un centre thérapeutique de jour pour des personnes à double diagnostic

N. DeLvenne,

Docteur G. HourLay,

Les Héliotropes,

Incourt,

Belgique

Au Centre Thérapeutique de Jour « Les Héliotropes », nous accueillons une demi-douzaine de jeunes adultes à double diagnostic dans un cadre structuré par plus de 30 ateliers répartis tout au long de la se-maine. Ces ateliers se répètent de semaine en semaine, dans les mêmes lieux, aux mêmes heures et pour une même durée. Leur fréquentation ne fait pas l’objet d’une obligation mais plutôt d’une invitation constante et consistante, portée et soutenue par le personnel accueillant : il n’y a pas d’injonction à la participation mais une injonction professionnelle à l’invitation. Enfin, une réunion clinique hebdoma-daire permet au personnel accueillant de parler non seulement des symptômes auxquels il est confronté mais aussi de la manière dont les personnes accueillies s’articulent à l’invitation et utilisent les médiums présentés dans les ateliers.

A l’usage, il apparaît qu’une telle structuration est propice à favoriser un certain apaisement au quotidien en réglant le temps et l’espace et en réglant la rencontre. Elle favorise également un travail de compré-hension de la vie psychique des personnes accueillies par le personnel accueillant.

Ce modèle de structuration du quotidien nous semble pouvoir être exporté dans d’autres lieux d’accueil, que leur visée soit spécifiquement thérapeutique ou non.

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Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 14

Ateliers corporels, quand l’expérience des corps est une mise en forme de soi

S. Bogaert,

A. WageManS,

P. Da ConCeiCao SantoS,

Hôpital de jour Helix de la Clinique Saint-Jean,

Bruxelles

Lorsqu’un patient entre dans l’un de nos ateliers, son langage corporel nous indique comment il se sent « ici et maintenant ». Le dispositif de nos différents ateliers corporels ainsi que nos spécificités profes-sionnelles et humaines, nous mènent naturellement à porter notre attention sur ces corps qui sont, à nos yeux, des manifestations d’une partie de la symptomatologie du patient.

Comment se présente t-il ? Comment évoque t-il son rapport au corps ? Comment vit-il la présence du corps de l’autre ?…

Cet exposé est l’occasion de se pencher d’avantage sur ce qui fait notre travail, où notre propre langage corporel est engagé. Notre intention est de créer un pont entre sensations corporelles et réalité psychique en accompagnant le patient dans l’étayage de son ressenti et de nouvelles expériences corporelles.

Nous illustrerons notre réflexion par des vignettes cliniques, l’occasion de vous présenter nos processus d’atelier et d’animation.

Nous espérons que cet atelier engagera un échange autour de la place du corps et de ses manifestations.

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Atelier n° 15

De la chrysalide à l’envol du papillon, ou métamorphoses au sein de l’atelier Jeux de société

I. Lionnez,

Hôpital de Jour Helix, Clinique Saint-Jean,

Bruxelles,

Belgique

Infirmière spécialisée en psychiatrie et santé mentale, je coanime chaque semaine l’atelier Jeux de so-ciété au sein de l’hôpital de jour Helix de la clinique Saint Jean à Bruxelles.

Nous bénéficions de deux heures le vendredi après-midi, plage horaire idéale pour boucler la semaine, et pouvoir s’exprimer de façon ludique et diverse via ce média.

Que vient dire la personne au travers d’un personnage de jeu de rôles ? Comment mobiliser ce corps si douloureux lors de mimes ? Ou comment accéder à l’imaginaire quand le concret est déjà si complexe ?

De par sa diversité, son approche accessible de tout un chacun, son côté fédérateur, mais aussi son en-couragement à l’expression sous différentes formes, le jeu est une source intarissable pour la manifes-tation de symptômes.

Au travers de plusieurs jeux, je souhaite partager mes expériences nourries de mon observation, ainsi que de ma participation à ces moments ludiques, qui permettent l’expression du symptôme, qui peut alors engendrer le processus thérapeutique.

Pour conclure, je vous propose la présentation d’une vignette clinique illustrant l’évolution d’un des participants de l’atelier au travers du temps et ces espaces ludiques.

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Atelier n° 16

Programme de soins et expression des symptômes : une histoire de temps

I. uny,

C. De Bevy,

Dre vaSiLiki gaLani,

Y. PLantaDiS,

C. vienney,

O. voutaz,

Docteur O. SentiSSi

CAPPI (Centre ambulatoire de psychiatrie et de psychothérapie intégrée,

Jonction HUG (Hôpitaux universitaires genevois),

Genève,

Suisse

Au cours de cette dernière décennie, les soins ambulatoires psychiatriques sur Genève étaient constitués autour de 2 pôles ; l’un était structuré sur le concept de crise (N. de Coulon, La crise, stratégies d’intervention thérapeutique en psychiatrie, Ed. Gaëtan Morin) et accueillait des patients suivant un programme court et bien structuré (4 à 6 semaines) et l’autre offrait des suivis de type consultation médicale et/ou infirmière à moyen ou long terme.

Il y a un peu plus d’une année, un constat est fait. Il montre que ce dispositif de soins ambulatoires ne répond pas aux besoins de certains patients souffrant de troubles psychiatriques sévères et présentant d’importants déficits psycho-sociaux. Lors des épisodes de recrudescence de la symptomatologie, la seule alternative est le séjour hospitalier.

Dans ce contexte est né le programme de jour. Les soignants, tous issus du programme « crise » ont dû développer de nouvelles pratiques en s’appuyant entre autres sur le concept de rétablissement (J. Favrod, A. Maire, Se rétablir de la schizophrénie, guide pratique pour les professionnels, Ed. Elsevier Masson ; P. Huguelet, Le rétablissement, un concept organisateur des soins aux patients souffrant de troubles mentaux sévères, Schweizer archiv für neurologie und psychiatrie).

A l’heure du premier bilan, nous observons que ce programme de soins a modifié notre regard sur la compréhension des symptômes et nous offre une nouvelle lecture de l’histoire des personnes en soins.

Cette présentation s’articulera autour de deux axes :

• Comment passer du soin centré sur le symptôme à une approche holistique de la personne ?

• Comment le facteur temps est venu impacter notre regard, questionner nos pratiques et quelles adap-tations avons-nous dû réaliser afin d’accompagner les patients dans leur projet de vie ?

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Atelier n° 17

Souffrance parentale et symptomatologie des enfants

Apport d’un dispositif de groupe

E. AngLaDa,

Professeur D. CharLier,

S. eLakeL,

A. Pereira,

Hôpital de jour pour enfants,

Cliniques universitaires Saint Luc,

Bruxelles,

Belgique

Au travers de notre travail en pédopsychiatrie, quelle que soit notre fonction, nous nous occupons des problèmes psychiatriques de jeunes enfants en collaboration avec leurs parents. Chaque jour, nous sommes confrontés à la grande détresse des parents car ils n’arrivent pas à faire manger leur enfant, à le comprendre, à l’éduquer, ou à établir un lien affectif… Les souffrances des parents et leur impact, parfois direct, sur la symptomatologie des enfants est régulièrement difficile à aborder par les moyens de théra-pies familiales ou parentales habituelles.

Après réflexion, nous avons décidé d’ajouter un lieu de parole de groupe pour ces parents. Nous les invitons tous les mois à des séances que nous appellerons « Thé à la menthe ». Très vite, les parents ont marqué un grand engouement. Ils nous ont rapidement fait confiance et ont pu, par ce dispositif, nous livrer leurs problèmes les plus intimes. Ces rencontres nous aident beaucoup dans les thérapies engagées avec leurs enfants et c’est avec le cœur léger que les parents quittent nos séances.

Notre objectif est de faire part de nos expériences et des questions que nous avons autour de ce dispositif.

30 XLIIe colloque des hôpitaux de jour psychiatriques, 10 et 11 octobre 2014, Namur

Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 18

Si cette institution n’existait pas, je ne serais rien.

Docteur S. rozenCWeig,

Docteur B. DeLatte,

La Charabiole, club psychosocial, IHP L’Espoir,

Saint-Servais,

Belgique

« Je rencontre plus de gens intéressants au sein de cette institution qu’en dehors ». « J’espère pouvoir rester plusieurs années dans cette institution, je ne veux pas d’autres projets ». « Marie, l’assistante so-ciale, José, l’ergothérapeute et Jean mon référent m’ont énormément aidé depuis mon arrivée, j’ai besoin d’eux… »

La dépendance institutionnelle…Qu’est ce que ce symptôme nous dit du patient, mais aussi de nos ins-titutions et de notre société?

Lors de son arrivée à l’hôpital de jour, le patient est accueilli, accepté, entouré, entendu dans ses difficultés et sa souffrance, reconnu par des « pairs ». Cet accueil permet de faire évoluer le lien et de faire mûrir l’affiliation du patient à l’institution. Mais à partir de quand peut-on considérer que cette affiliation se transforme en symptôme de dépendance pouvant entraver son autonomie? Comment aider le patient à faire évoluer ce symptôme généré en autre par l’institution elle-même ? Comment accompagner le patient dans ses démarches quotidiennes, ses difficultés relationnelles et sociales sans compromettre sa capacité de décision, d’action et son intégration dans la communauté élargie.

L’objectif de transférer ce transfert pathogène à l’extérieur de l’institution, est-il un objectif réellement bénéfique pour le patient ou un besoin généré par l’institution ? Ce symptôme de dépendance n’émerge pas uniquement d’une structure de personnalité mais renvoie également à de multiples facteurs exogènes qui contribuent à l’aliénation du sujet vis-à-vis de l’institution.

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Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 19

En-deçà du symptôme, au-dedans du cadre, au-delà du symptôme

Docteur g. MikokajCzak,

a. thiry,

Hôpital de jour universitaire, La Clé,

Liège,

Belgique

Le symptôme reste une forme de « voie royale » pour entrer à l’hôpital de jour. Mais que véhicule-t-il ? Quelles réponses thérapeutiques originales l’hôpital de jour peut-il lui apporter?

Après un bref tour d’horizon de la notion de symptôme et de sa prise en charge selon les modèles psy-chanalytique, systémique et cognitivo-comportemental, nous nous interrogerons sur les ingrédients qui encadrent et nourrissent de façon intégrative le travail thérapeutique à l’hôpital de jour.

Au travers de vignettes cliniques, nous mettrons en évidence des éléments touchant aux concepts de psychothérapie institutionnelle, de transferts et contre-transferts individuels et groupaux, de holding, de fonction maternelle et paternelle, de réalité intra- et intersubjective, d’étayage objectal, de processus de symbolisation et d’enveloppe psychique.

Nous verrons comment l’hôpital de jour, en tant qu’espace de soin s’inscrivant dans une discontinuité temporelle, permet la continuité psychique et ouvre la voie du rétablissement du sujet.

32 XLIIe colloque des hôpitaux de jour psychiatriques, 10 et 11 octobre 2014, Namur

Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 20

Pleins phares dans le brouillard

Hôpital de jour de la Velotte,

Besançon,

France

Lorsque nous croisons une voiture en plein phares, notre regard est immédiatement attiré, puis aveuglé. Pour ne pas être ébloui, il suffit alors de détourner les yeux de quelques centimètres. C’est ainsi que Paul-Claude Racamier parlait du symptôme. Cette manifestation subjective d’un trouble peut prendre tellement de place qu’elle nous ferait quitter la route du soin si nous ne pouvions nous en protéger par un léger coup d’œil sur le côté. Pour garder le cap, il ne faut pas toujours viser droit devant soi.

C’est dans ce sens que nous travaillons en équipe à la Velotte. Quotidiennement, les soignants récoltent des informations, des détails et des impressions que les symptômes leur font vivre. Puis vient le temps de la distillation par un long travail d’élaboration et de synthèse fait à plusieurs et à distance de l’éblouis-sement.

Mettre en lumière le symptôme sans vouloir le faire disparaître. Interroger son sens en équipe, indi-viduellement avec le patient, mais également de façon groupale. Ainsi, nous pouvons tenter de com-prendre ce qu’il dit du patient et aussi de sa famille.

Que faire lorsque Jérémie ne se lève plus pour venir à l’Hôpital de Jour ? Inquiétude, agacement, lassi-tude… Autant de ressentis différents éprouvés par les soignants et les patients. Comment penser de nouveau le soin pour lui ? A l’aube de sa sortie de la Velotte, et malgré la persistance de ce symptôme, le brouillard ne nous semble pourtant plus si opaque…

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Atelier n° 21

Le relais, une façon interactive d’aller au-delà du symptôme et d’accueillir le patient dans sa condition humaine

S. BougeoiS,

F. DeLhaye,

M.a. DeSSart,

S. tanghe,

C. Wauthier,

M. ParDonge,

La Croisée. Hôpital de jour de St Bernard

Manage,

Belgique

L’instauration d’un travail en relais a produit au sein de notre Hôpital de jour La Croisée, l’effet d’un recadrage salutaire pour notre équipe et pour les patients. En effet, le symptôme, déposé çà et là, au gré des humeurs du patient et des moments, peut contribuer au débordement, à l’engluement destructeur qui fait parfois « perdre le nord » aux professionnels.

Le RELAIS, dispositif mis en place par l’équipe depuis 1 an et demi à La Croisée est basé sur le recen-trage de la personne dans son intégrité, l’attention étant mise sur une meilleure formulation de ses de-mandes qui induit une écoute plus optimale et sur une meilleure observation grâce aux soins informels journaliers. Les entretiens ont pour objet le quotidien du patient et la (re)découverte de ses ressources et de ses blocages.

Dans cet atelier, nous expliquerons les objectifs, les outils utilisés, les avantages et inconvénients du dis-positif mobilisateur et activateur.

34 XLIIe colloque des hôpitaux de jour psychiatriques, 10 et 11 octobre 2014, Namur

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Atelier n° 22

Quel avenir pour le symptôme ?

P. FouLon,

K. huygheBaert,

M. verSCheLDe,

Centre Laurent Maréchal (géré par le Centre Hospitalier de Mouscron)

Mouscron

Belgique

Dans nos institutions, nous sommes confrontés à l’éventail infini des symptômes.

Si nous parlons d’éventail infini, c’est bien parce que, à chaque fois, le symptôme est une invention du sujet qui tente ainsi de se bricoler une solution qui lui permet de traiter l’insupportable et de se tenir dans le monde.

C’est quand le bricolage ne tient plus qu’il en vient à s’adresser à nous.

Alors que faire du symptôme ?

Nous sommes très souvent confrontés, quand on s’attelle à interroger le symptôme, à un vide énigma-tique, à ce qui se présente comme « hors sens ». L’expérience clinique nous enseigne donc que, dans nos institutions, il s’agit, le plus souvent, non pas d’interpréter le symptôme, ni de chercher à en dévoiler la signification cachée mais bien de soutenir et de rendre opérant l’effort du sujet pour réaménager son rapport au monde.

Cette option s’oppose de manière radicale aux techniques qui cherchent à adapter et à « normaliser ». Elle se dissocie donc d’un discours qui tend à se généraliser dans le champ de la psychiatrie en Belgique d’autant qu’il se voit relayer par les acteurs principaux du projet 107 (projet de réforme de la santé mentale en Belgique). S’opèrent alors de dangereux glissements par exemple de la notion de réinsertion psycho-sociale à celle de réinsertion professionnelle.

C’est toujours le retour à la clinique qui donne consistance et assise à notre travail malgré les pressions croissantes du champ politique et social. Dans cet atelier, nous tenterons d’en témoigner à travers un cas clinique qui nous a particulièrement mis au travail autour de la notion de symptôme.

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Atelier n° 23

Dépendances…mais encore? L’artistique comme voie d’entrée à l’en-deçà du symptôme

J. Lieutenant,

E. SPoto,

Nouvel Hôpital de Jour,

Hôpital Psychiatrique du Beau Vallon

Saint-Servais,

Belgique

Déni de l’intoxication, fuite imaginaire ou réelle, irrégularité du lien, amnésies, consommations dissi-mulées et évitement sont autant de symptômes de la dépendance à l’alcool. Chacun de ces symptômes pourrait être une entrave à l’adhésion à l’espace de soins offert en Hôpital de Jour. Dès lors, comment la structure de soins s’articule-t-elle pour accueillir la personne, avec ses symptômes, tout en restant cohé-rente sans l’exclure? Qu’en est-il du lien thérapeutique lorsque celui-ci se construit dans l’irrégularité, le mensonge ou encore la fuite? Comment accéder à l’en-deçà des symptômes?

Afin d’approcher et toucher ce qui sous-tend l’être et le mal-être des patientes dépendantes à l’alcool, un groupe psychothérapeutique, avec utilisation de médias artistiques, a été mis en place. Comment in-troduire de la différence là où le symptôme se reproduit à l’infini? Alors que le patient alcoolique tente d’anesthésier et d’immerger ses émotions, nous avons fait appel à la théâtrothérapie comme une tentative de les faire émerger et de leur redonner du sens. Cet atelier relatera l’expérience et les questionnements de l’accompagnement thérapeutique d’un groupe de patientes alcooliques au Nouvel Hôpital de Jour.

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Atelier n° 24

La grossesse, rencontre intime parfois déstabilisante avec soi-même. Quelle place pour l’hôpital de jour ?

Docteur C. De BeauFFort,

P. ernSt,

M. raMLot,

PsyGogne - Hôpital Psychiatrique du Beau Vallon, Saint-Servais,

Belgique

La grossesse peut être assimilée à une crise maturative qui permet d’accéder à une identité nouvelle, celle d’être mère.

Cette crise psychique peut réveiller des conflits latents et de l’anxiété. Ces remaniements psychiques, rencontrés tout au long de la grossesse sont naturels et nécessaires et vont occasionner des symptômes psychiques variables en expression et intensité en fonction du vécu, de la fragilité et des antécédents des mères.

Il convient, dans une dimension préventive d’être attentif aux projections négatives dont l’enfant peut être l’objet. La grossesse est également appelée «période de transparence psychique», où les remémora-tions du passé sont accessibles avec moins de filtres, et où les appels à l’aide sont fréquents. Les condi-tions sont ainsi favorables à la création d’une alliance thérapeutique.

C’est dans ce cadre que» Psygogne» au départ du centre de jour de l’hôpital psychiatrique du Beauvallon propose dans un cadre familial un accueil de jour spécifique pour les futures mères et jeunes mères avec leur nouveau-né permettant ainsi un accompagnement du lien de la dyade et de la famille.

Il s’agit d’une prise en charge pluridisciplinaire alliant travail individuel et de groupe via des ateliers artis-tiques, de parole autour de la maternalité permettant aux mères de dépasser d’éventuels conflits latents rendus plus accessibles par la grossesse et d’être ainsi plus disponibles pour leur nouveau-né.

La prise en charge peut aussi comporter un volet social (nouveau statut familial) et médical (délicate ques-tion de la médication pendant la grossesse) en adéquation et en lien avec le réseau familial et professionnel déjà mis en place.

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Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 25

Symptôme sur son lit de soignants servi en hôpital de jour.

Docteur S. giLLeS,

M. noirjean,

F. PiLotti,

C. LehMann,

r. Lajeanne,

Hôpital de jour «La Villa Blanche,

Porrentruy,

Suisse

Symptôme, qui es-tu ? Où es-tu ? Que fais-tu ? Que veux-tu nous dire ?

Ces questions sont devenues le sujet de longues réflexions entre nous, soignants, d’origines profession-nelles différentes.

Pour le groupe de travail constitué à l’hôpital de jour, le symptôme est pris en considération un peu comme à l’image d’une recette de cuisine qui comporterait plusieurs ingrédients à mélanger avec une certaine justesse, voire de la délicatesse afin d’obtenir un résultat et un éventuel apaisement partagé. Bref faire preuve de « bon goût ».

Recette proposée :

100g de farine (scolaire)

350g de sucre (éducatif)

1,5 dl de lait (autres patients)

3 œufs (thérapeutique)

Beaucoup d’arôme (la famille)

Cette recette peut être à tout moment améliorée pour le bien être de la personne.

Au terme de multiples réflexions autour de ce thème, plusieurs choix se présentaient à nous : partir d’un point de vue institutionnel, de groupe ou de cas cliniques, chaque alternative n’étant en rien exclusive de l’une ou l’autre.

Nous avons finalement retenu pour ce moment d’échange de nous arrêter sur un modèle qui présente plusieurs cas cliniques avec leurs symptômes. Au travers de ces exemples, nous allons tenter de vous ex-pliquer la manière dont nous accueillons le symptôme et certaines difficultés rencontrées par rapport au bénéficiaire de soins et au(x) soignant(s). A-t-on une vraie réponse à donner ?

38 XLIIe colloque des hôpitaux de jour psychiatriques, 10 et 11 octobre 2014, Namur

Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 26

Quand les fonctions s’en mêlent, les symptômes se démêlent : fonctions phoriques, sémaphoriques et

métaphoriques

Docteur F. Bon,

M. PatriS,

C. SMit,

Hôpital de jour La Renouée-Clinique de la Forêt de Soignes,

Waterloo,

Belgique

Les symptômes des patients interpellent chacun des membres de notre équipe de manière différente. Ces ressentis, subjectifs, variés, peuvent générer de l’incompréhension, des conflits, de l’agacement au sein du groupe des soignants...

En équipe, par un travail de supervision et une remise en question quotidienne, comment créer un es-pace suffisamment sécure ou « suffisamment bon » pour que chacun puisse y exprimer librement son contre-transfert ? Et, partant, identifier ce que l’autre produit chez nous tel « un lieu sémaphorique de ce qui est à interpréter » (Michel Balat).

N’y a-t-il pas en quelque sorte à servir d’appareil psychique disposé à recevoir ces signes et à les organi-ser, les interpréter en fonction de l’histoire familiale du patient et comprendre ce qui se rejoue au sein de notre institution ?

Comment conjuguer ces ressentis sans s’épuiser ou se diviser ? Quels outils peuvent nous rassembler pour poursuivre notre travail en équipe? Comment pouvons-nous accepter de ne pas ressentir les événe-ments de la même manière tout en poursuivant un objectif commun, le bien-être du patient? Et comment surmonter les échecs thérapeutiques?

Nous souhaitons, au travers de cet atelier, exposer le cheminement de notre équipe dans cette démarche clinique toujours délicate de la gestion des symptômes de nos patients.

39XLIIe colloque des hôpitaux de jour psychiatriques, 10 et 11 octobre 2014, Namur

Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 27

« Il était une fois, une porte sous influence… »

E. DuraMe

D. gauDu

C. LeMettaiS

L. Marguet

M. rataj

Hôpital de Jour adultes

Centre Hospitalier du Rouvray

Sotteville les Rouen

France

« Oyez, Oyez, braves gens, damoiselles et damoiseaux !

Laissez nous vous conter l’histoire du duché d’Yvetot…

En l’an de grâce 1214 après J-C, le duc d’Yvetot régnait sur son château et ses sujets ; parmi eux, le chef des gardes veillait sur la tranquillité et sur les entrées et sorties du château. Un jour, il fît entrer un individu déguisé en pénitent qui frappait à la grande porte… »

Cette admission, pas si anodine que cela, vint bousculer l’organisation et les règles établies.

Comment les symptômes et les démonstrations de la souffrance d’une patiente ont pu créer des mouve-ments d’équipe variés et mettre en évidence la faille institutionnelle. C’est en repensant le soin que nous avons réussi à guider la patiente vers la porte de sortie…

40 XLIIe colloque des hôpitaux de jour psychiatriques, 10 et 11 octobre 2014, Namur

Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 28

Les difficultés cognitives d’origine psychique en hôpital de jour de l’âge avancé. Au delà du symptôme, la

neuroréhabilitationC. iMoBerSteg,

V. Perrin,

M. MenDez,

Service Universitaire de Psychiatrie de l’âge avancé (SUPAA), CAPAA (Centre ambulatoire de psychiatrie de l’âge avancé),

Lausanne,

Suisse

La littérature, et plus particulièrement les recherches de Yakov Stern, a montré que le cerveau pouvait mieux s’en sortir en cas de lésions, aiguës ou dégénératives, s’il avait une bonne mobilité. Stern parle d’une part de réserve neuronale (c’est-à-dire stock de neurones, taille du cerveau) et de réserve cognitive. En termes de prise en charge cognitive, nous ne cherchons pas à nous appuyer sur la réserve neuronale, mais plutôt sur celle cognitive. En effet, la composante plastique du cerveau permet ce développement de connectivité entre régions cérébrales, que nous souhaitons favoriser tant que possible par le biais de notre travail en groupe avec les patients de l’hôpital de jour.

Il a également été montré que les relations interpersonnelles ainsi que l’effort physique étaient des fac-teurs protecteurs de cette réserve cognitive, raisons pour lesquelles nous sollicitons des interactions entre les patients lors des séances (« compétition » par groupe de patients autour d’une tâche de mimes par exemple) ainsi que des sorties hors de l’hôpital (musée, parcours fléchés), ces dernières étant préparées en amont par une stimulation mnésique, exécutive ou autre au travers de questionnaires générés par nos soins. L’idée étant d’activer les plus de régions cérébrales et les connectivités entre elles.

Le programme de neuroréhabilitation psychiatrique en hôpital de jour de l’âge avancé a pour but de fa-voriser une meilleure autonomie de nos patients par la pratique d’exercices et activités structurées à l‘aide d’une assise théorique neurocognitive et psychologique.

41XLIIe colloque des hôpitaux de jour psychiatriques, 10 et 11 octobre 2014, Namur

Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 29

Jouer ensemble ?

Le « play project » ou le jeu comme vecteur de liaison entre le jardin d’enfants thérapeutique et la maison

J. SiMon,

R. MarChiteLLi,

Marcotte, jardin d’enfants thérapeutique

Fondation de Vernand, Service Universitaire de Psychiatrie de

Ecoles d’enseignement spécialisé de l’Enfant et de l’Adolescent (SUPEA),

Suisse

Face aux symptômes autistiques, face à ce que les parents, les soignants peuvent parfois vivre comme iso-lement, comment (re)trouver le fil du plaisir partagé et créer l’espace de jeu nécessaire au développement de la communication et des interactions.

Dans le cadre du jardin d’enfants thérapeutique « la Marcotte », le Play Project est utilisé à domicile avec les familles afin de favoriser les compétences parentales et développer un projet de soin de l’enfant auquel les parents vont pouvoir prendre une part active. Cette forme de guidance parentale, en complément des autres soins offerts dans le cadre du centre de jour, permet :

• de développer le langage et la communication et diminuer la sévérité des symptômes de l’enfant,

• de tisser des liens de confiance et d’établir des objectifs communs entre soignants et parents

• de changer les représentations des parents sur les symptômes de leur enfant et sur l’institution.

Ce type de travail, où le jeu devient phénomène transitionnel, permet des échanges réciproques parents - enfant, familles - institution, afin d’offrir à l’enfant un étayage cohérent et contenant.

Le parent redevient un acteur à part entière du projet thérapeutique de son enfant. A travers le PLAY Project, la représentation du diagnostic et du symptôme se modifie. L’enfant en tant que sujet qui courait le risque de disparaître derrière le diagnostic, reprend sa place. A travers le jeu, c’est bien le sujet, dans toute sa complexité qui est placé au centre du propos et non seulement l’enfant autiste.

42 XLIIe colloque des hôpitaux de jour psychiatriques, 10 et 11 octobre 2014, Namur

Au-delà du symptôme... la porte du soin en hôpital de jour

Atelier n° 30

La décroissance de la place du symptôme d’appel au cours du traitement

A.-D. PhiLDiuS,

T. aStengo,

G. Pittet,

B. hunziker

Atelier Thérapeutique du Soir, SUPEA,

Lausanne,

Suisse

Nous accueillons à l’Atelier Thérapeutique du Soir (ATS) des enfants présentant des troubles psychiques importants. Les demandes des psys qui nous les adressent relaient souvent les plaintes de l’école, signalant une socialisation et des apprentissages entravés, avec souvent une demande de normalisation.

Nous aimerions pouvoir accueillir les symptômes de ces enfants comme des formations de compromis : des symptômes qui pourraient permettre de penser.

Or, les symptômes des enfants que nous recevons ne sont que peu symbolisés. Ils sont le signe de sens non encore émergés, des expulsions qui tout d’abord nous débordent. Puis, vient le temps de la transfor-mation d’éléments alpha en bêta, de comportements bruts en logiques symboliques. A partir des projec-tions que nous repérons et de nos contre-transferts, nous démêlons l’écheveau qui mêle difficultés de l’enfant, projections des parents et de l’école, écart culturel, etc. Bref, nous soignons.

Que reste-t-il alors du symptôme d’appel ? Il reste parfois un peu présent, il s’est parfois envolé dans une histoire où il n’a plus sa place ; il peut rester comme une difficulté spécifique, une pression de l’extérieur normalisateur mais il n’envahit plus tout. Il a décru.

Nous nous réjouissons de partager avec vous ces réflexions sur la décroissance et la transformation du symptôme au cours des prises en charge.

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