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AU DIABLE VAUVERT

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AU DIABLE VAUVERT

Ménéas Marphil, un auteurdécouvert par les enfants !

« L’imagination de l’auteur est fantastique. J’étais vrai-ment stupéfaite de l’utilisation de certaines légendes ouencore l’école de magiciens dans un énorme arbre. J’aifait des comparaisons avec d’autres livres comme HarryPotter ou les Chroniques de Krondor : les histoires se rejoignenten étant différentes, ce qui est génial ! » Camille, 14 ans

« Je conseillerais Abracadagascar aux enfants de mon âgepour ses allusions aux dieux et à certains livres. Une îlefabuleuse dans un monde inconnu, de l’action, du sus-pense, bref : ce livre est à ne pas rater. » Victor, 12 ans

« Un monde utopique et prenant, des personnages sur-prenants, on croirait voir un film… dès la première pageon n'est déjà plus sur terre ! On ne peut pas le lâchertant qu'on n'a pas fini le livre ! » Sarah, 14 ans

Affiche 40X60 - ISBN 9782846261746 - VAU 1649

Du Grau du Roi àMadagascar, une vielongue et aventureuse,riche de voyages et dedécouvertes, a donné àl’érudit Ménéas Marphiltoute la sagesse deconteur qui l’habite.

Ménéas Marphil

AbracadagascarLa Fabuleuse Histoire

des lunes de Pandor

Tome 1

Préambule

Île de Pandor, un soir au clair des lunes, très longtemps après.– C’est vraiment beau ces deux lunes… ces reflets

sur l’Océan Infini… dit Cloé. Je crois que je ne m’enlasserai jamais. Et dire qu’on ne peut voir ça que depuisles Îles Protégées…

– Oui, murmura Norn les yeux dans le ciel, nousavons beaucoup de chance d’être nés sur Pandor.

Depuis quelques temps c’était comme ça chaque soir,à peu près à la même heure, selon le rythme desmarées. Ils venaient s’asseoir sur l’avancée de rochers dela PointeVavat et laissaient balancer leurs pieds au grédes vagues qui finissaient là avec une douceur conte-nue. Parfois, une vague plus grosse que les autres leséclaboussait ; ils se mettaient à rire en secouant leursailes irisées pour les essorer un peu, en attendant lasuivante. Ils allaient avoir quinze ans tous les deux etsavaient qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. Sous leurs

boucles mordorées, leurs yeux verts scintillaient de vieet de tendresse, et leurs fines bouches, si délicatementdessinées, se distribuaient les baisers et les paroles lim-pides propres à tous les Pandorans. Dans ce calmeéthéré, seul dissonait parfois le cristal pas encoreordonné des voix des plus petits… Comme ce soir-làoù le jeune Naëm et la petite Budshu, assis en tailleurun peu plus loin sur la grand-dune, se chamaillaientà propos des lunes. Ils n’étaient pas d’accord sur leursplaces dans le ciel, laquelle était la lune noire, laquelleétait la blanche, laquelle celle de toute éternité… Iln’y avait rien de dramatique dans ces querelles enfan-tines, mais sur Pandor il n’était pas question delaisser s’envenimer quoi que ce soit.

– Je trouve Naëm un peu agité en ce moment, ditCloé.

– C’est normal. Tu sais… il vient juste d’avoir septans, c’est la raison qui entre. Ça perturbe toujours, laraison. Allez, viens, on va les calmer.

– Alors? On vous entend de loin tous les deux!– C’est Naëm qui fait rien que me tromper. Il dit que

la lune de la méchante Reine c’est celle-là… ditBudshu, un doigt pointé vers la lune la plus à gauchedans le ciel.

– Houlà! C’est pas la peine de se disputer pour ça,mais je suis désolé ma petite perle, Naëm a raison.

– Ah! tu vois bien! triompha Naëm en donnant unetape sur les épaules de Budshu.

– Aïe! Ça fait mal…– Bah… j’ai pas tapé fort. Ce que t’es douillette!– Mauvaise réponse! intervint Cloé. Fort ou pas fort,

on ne tape personne. Tu sais très bien que le dos esttrès sensible quand les ailes commencent à pousser. Tun’as qu’à te souvenir du moment où les tiennes sontnées, ce n’est quand même pas si vieux.

– Euh, c’est vrai… je… j’y pensais plus.Norn s’agenouilla devant les petits, posa ses mains

sur leurs épaules et les regarda dans les yeux.– Si vous ne voulez plus vous tromper dans les

lunes, demandez au vieux Ménéas de vous en racon-ter l’histoire. Croyez-moi, après l’avoir entendue, ons’en souvient toute sa vie.

– Mais il l’a déjà racontée l’année dernière, gémitNaëm, un peu dépité. Tu crois qu’il voudra la raconterencore?

– Évidemment ! Ménéas la racontera aussi long-temps qu’il vivra et aussi souvent que quelqu’un vou-dra l’entendre. Le mieux est d’aller le voir tout desuite. Allez, en route ! Je suis sûr que cela va lui faireplaisir.

Un large sourire illumina le visage du garçon, etBudshu ne se fit pas davantage prier pour suivre sesjeunes aînés. Tandis qu’ils s’approchaient tous quatrede mon nid, je vis Cloé donner un petit coup d’ailecomplice à son amoureux.

– Tu sais, Norn… je me demande à qui cela fera leplus plaisir. J’ai beau avoir déjà quinze ans, moi aussi

j’adore cette histoire. On dirait qu’elle… qu’elle estaussi infinie que l’océan qui nous entoure.

C’est ainsi que je les vis débarquer à la tombée dusoir, un soir plutôt idéal pour raconter l’histoirepuisque les deux lunes éclairaient la nuit. C’est tou-jours préférable aux nuits noires, car les lunes ont leurpropre mémoire, et le souffle qu’elles apportent auxrécits contient toujours son pesant de magie.

Quelques instants plus tard, nous étions plus d’unevingtaine à farfouiller entre les buissons de la grandecocoteraie. Je leur avais demandé de ramasser autant debranchages que possible pour faire un grand feu. Le sableétait encore chaud mais la nuit s’annonçait un peuhumide, et ils étaient quelques-uns à n’avoir pas encored’ailes pour se réchauffer. Sans compter que l’histoirequ’ils me demandaient est une longue histoire…

– Elle est longue mais si belle, me dit Yéul qui, duhaut de ses treize ans, la connaissait déjà par cœur.J’espère que ce soir tu nous raconteras au moinsjusqu’au moment où Piphan’…

– Ne sois pas inquiet. Tant que ton attention te por-tera, tu entendras selon tes désirs. Jusqu’à l’aube s’il lefaut… Car qui sait si un jour ce n’est pas toi qui pren-dras ma place?

À vrai dire, même si ma joie est immense de voirtous les miens ainsi rassemblés, je ne serais pas surprisque ce soit Yéul qui hérite un jour du titre de GrandArchonte des Îles Protégées, ce suprême honneur dont

m’a gratifié le Conseil Septentrional. Parmi tous ceuxqui seront l’avenir de Pandor, Yéul a déjà mesurél’importance de ne jamais cesser de raconter ces aven-tures. Il sait qu’à travers ces récits, mon seul et der-nier rôle consiste à accomplir un devoir de mémoire,car l’avenir s’enracine toujours dans les méandres dupassé. Ne pas oublier. Ne jamais oublier pourquoi etcomment le peuple Pandoran vit aujourd’hui dans leplus fantastique des univers, sur cette planète Gaïa quil’a plusieurs fois échappé belle…

Ainsi les flammes crépitèrent-elles à nouveau et ungrand cercle de frimousses attentives se referma autourdu feu. Sans les faire attendre, je désignai du doigt lagrand-dune où Naëm et Budshu se tenaient quelquesinstants plus tôt.

– Vous voyez cette longue dune de sable blanc quiondule comme un serpent d’argent? Eh bien… il futun temps où ce serpent était vivant ; c’était une bar-rière de corail qui encerclait un magnifique lagon auxeaux turquoise. D’un côté du lagon, il y avait une petiteîle qui s’appelait l’îlot Nat, et de l’autre côté une îleplus grande qui s’appelait Albaran. Ce n’est que lorsquele lagon fut complètement ensablé et qu’il n’y eutmême plus un filet d’eau entre les deux îles quel’ensemble prît le nom de Pandor, telle que nous laconnaissons aujourd’hui.

Je m’interrompis brièvement pour replier mes ailes etprendre place dans le cercle. À côté de moi, je voyais les

flammes danser dans les yeux de Yéul. Je fermai lesmiens pour lire dans le grand livre de ma mémoire etsentis à quel point j’étais porté par tous les soufflesretenus.

– Celui dont je vais vous conter l’histoire fut unange. Un ange terrestre. Un Élu. Mais ça, il l’ignoralongtemps. Longtemps aussi il ignora pourquoi il senommait Épiphane, d’autant qu’on l’appelait plutôtPiphan’. Enfin… quand je dis qu’il fut un ange, je veuxdire qu’il avait gagné ses ailes. Car ce qui nous sem-ble naturel aujourd’hui ne l’a pas toujours été, et nous,les Pandorans, c’est à Piphan’ que nous devons ce pou-voir de libérer nos ailes. Les siennes apparurent le jourde ses quinze ans. En fait, il les avait toujours eues,enfouies, comme tout ce qui chez chacun n’attendqu’une révélation. Des ailes pour voler, pour croireun instant qu’on échappe à la pesanteur du monde, àcette époque c’était bien pratique. Surtout à quinzeans, vous pensez bien… Même s’il ne s’en servit passouvent, par manque d’occasions ou de temps.

Au début pourtant, avant qu’il ne s’accélère, le tempsétait fluide, parfois même très élastique. Ils en passaientune bonne partie sur le lagon corallien de leur îlotNat, à bord de pirogues, à pêcher des tatangues oualpaguer des poulpes. Quand je dis “ils”, je veux parlerde la bande des quatre. Épiphane, Kimyan et Voukiétaient pensionnaires de l’orphelinat que mère Pélagiedirigeait d’une morale d’acier. Le quatrième, Marusse,

avait une famille dont il était l’unique enfant. Selonla tradition vawak, ça signifiait qu’il devrait reprendrele métier de son père. Il serait pêcheur. Mais il l’étaitdepuis sa naissance et, vu que l’école n’enseignait riensur les poissons, il avait préféré reporter son assiduitésur la pêche. Ça lui laissait plein de temps libre pourrepérer les bons endroits de la forêt ou du lagon où ilconduisait ensuite ses amis. Avec deux ans de moinsque les autres, Vouki était le benjamin de la bande.Quant à Épiphane et Kimyan… Ah! Piphan’ et Kim!Tant de choses les reliaient…

D’après sœur Bertille, qui les avait tout particulière-ment élevés, ils étaient tous deux entrés à l’orphelinatle même jour, qui était aussi celui de son arrivée à elle.Et tout comme Kim, Piphan’ ne savait quasiment riende ses origines. Sa mère était morte pendantl’accouchement et, comme si une absence ne suffisaitpas, elle avait emporté le secret de la paternité. C’étaitcomme ça pour la plupart de ses frères et sœurs del’orphelinat ; ils étaient les enfants de l’absence, tousfrères et sœurs par abandon. Si bien que les vrais pilierssur lesquels Piphan’ avait toujours pu s’appuyer pourgrandir étaient Kimyan, qu’il aimait comme un frère,Bertille, leur chère Bertille dont l’amour sans faillecompensait la dureté de mère Pélagie, et Mercurio, sonparrain vaza qui venait les visiter de temps en temps.

Ici, on appelait vaza tout étranger. C’était simple, sion était né sur l’îlot Nat ou sur Albaran, on était

vawak, sinon on était vaza. Un jour Piphan’ finiraitpar apprendre que, quels que soient les pays ou lestrous perdus, il y a toujours des vawaks et des vazas,parce qu’on naît toujours vawak quelque part et qu’onest toujours vaza pour quelqu’un d’autre.

En attendant de savoir ça, il éprouvait une grandefierté à être vawak. C’est toujours rassurantd’appartenir à un clan, même si, justement… l’ombresur sa naissance n’avait jamais cessé de planer dans sonesprit comme un doute sauvage. S’il avait grandi ici,si tous le considéraient comme un des leurs, il ne res-tait pas moins un « cheveux-lisses ». Un pur vawakdoit avoir les cheveux noirs, crépus, et une peau som-bre. Or ses cheveux étaient comme l’ébène mais lisses,et on ne pouvait pas dire de sa peau qu’elle fut noire. Ilétait si clairement métissé! À supposer qu’une infimepointe de noir se fût mêlée à ses gènes, le résultat étaitplutôt jaune, un beau jaune que le soleil et le lagonrendaient cuivré en toutes saisons. Tout commeKimyan, dont certains disaient qu’il était Eurasien avecun soupçon d’Africasie. Nul n’en savait rien vraimentet de toute façon, quand on n’a pas de parents,qu’importe d’être d’un pays plutôt que d’un autre,surtout quand on n’a qu’une planète.

Avec Kim il partageait également des yeux queBertille disait plus noirs qu’une nuit sans lune et sansétoiles. À quoi elle ajoutait aussitôt que la lumière quiy brillait était plus puissante que mille soleils. Quoique dît Bertille, c’était toujours un flot d’amour. Avec

elle, ils baignaient dans une tendresse aussi infinie quel’océan du même nom qui les entourait.

Pourtant, quelques deux mille ans plus tard (car ilm’arrive encore de rencontrer Piphan’), il me répètequ’il ne croit pas avoir jamais su aimer. Que sinon lemonde n’en serait pas là. Pas dans cet état. Oh, biensûr… tel n’est peut-être pas le souci de ceux qui n’ontjamais été ni ange ni élu, ni de ceux qui n’ont pas lachance d’être des Pandorans.

Tout de même, avec du recul, lorsque j’observe avecvous ces deux lunes dans le ciel de Pandor, je me disque Piphan’ a raison d’insister car… nous l’avons vrai-ment échappé belle. Au temps où commence notrehistoire, lorsqu’on levait les yeux vers la nuit, il n’yavait qu’une lune dans le ciel. Une lune unique dontles hommes, qu’ils fussent vazas, vawaks, moazis oumagiciens, avaient toujours su se contenter pour éclai-rer leurs rêves. Épiphane le vawak ne savait pas qu’ilexistait aussi des moazis et des magiciens. Mais unjour…

iphan’ était sorti très tôt ce matin-là, entre-bâillant à peine la porte du dortoir pour nepas réveiller ses frères et sœurs.

L’orphelinat dormait encore dans les lueurs rosesd’aube que redistribuait la surface lisse du lagon.C’était Bertille qui lui avait annoncé la bonne nou-velle, en insistant bien sur son caractère secret : sonparrain Mercurio devait arriver par le premier avion,mais mère Pélagie ne devait rien en savoir. Il trou-vait curieux que Mercurio veuille lui en faire la sur-prise, surtout en songeant à leur relation. Car si onpouvait difficilement trouver plus poli que son par-rain, lorsque ce dernier venait en visite à l’îlot Naton pouvait difficilement trouver plus mielleuse quemère Pélagie. Évidemment, elle n’avait aucune envied’étaler au grand jour les brimades et malversationsque les jeunes subissaient.

L’îlot NatChapitre 1

P

1. Gros coquillage (environ 40 cm d’envergure) de valeur marchande. Un sidois enbon état équivaut à 1000 cauris, en bon état aussi.

La raison pour laquelle personne ne la dénonçaitétait la même que celle qui la faisait taire : il en allait descotisations des parrains et des marraines qui faisaientvivre l’orphelinat. Déjà qu’à table on devait se partagerun os de poulet… tous les enfants tremblaient à l’idéequ’un jour il n’ait même plus de moelle.

Un jour, par indiscrétion, Épiphane avait pourtantappris que son parrain payait pour lui douze sidois1

chaque mois. Multipliés par les trente orphelins qu’ilsétaient, mère Pélagie engrangeait chaque mois unecoquette somme dont on savait juste qu’elle disparais-sait sur Albaran, l’île d’en face, où l’on n’avait pas ledroit d’aller.

C’était là, à la pointe d’Albaran, que se trouvait lapiste d’atterrissage. C’était aussi à cet endroit que lelagon était le plus étroit. Il aurait pu traverser à la nagemais, ce matin-là, il décida d’emprunter la pirogue del’orphelinat.

Bien sûr, il était tout aussi interdit d’emprunter lapirogue sans autorisation que d’aller à la Pointe, etPiphan’ n’allait quand même pas réveiller mère Pélagiepour une autorisation que, de toute façon, elle lui refu-serait. Il y a des jours où il ne faut pas être à une infrac-tion près. Il se disait surtout qu’il gagnerait l’immunitéen revenant accompagné de son parrain. Cette journées’annonçait radieuse.

Et pour vrai qu’il fut le jour le plus exceptionnel desa vie, celui où tout commença, il ne s’engagea pour-tant pas très bien.

Pour commencer, Piphan’ ne trouvait pas son par-rain. Il avait vu le petit avion se poser, tous les passagersen descendre et traverser le tarmac, mais pas de Mer-curio. Bertille se serait trompée de date? Non, ça netenait pas. Bertille portait trop d’attention à tout pourfaire une erreur de date. Surtout, elle ne savait quetrop l’importance qu’Épiphane attachait aux visites deson parrain. Pour elle, les sentiments c’était prioritaire.

Il fallait pourtant se rendre à l’évidence : l’avionrepartait, Mercurio n’était pas là!

Ses jambes tremblaient. Cinq minutes plus tôt, ilportait en lui tout l’espoir du monde, si gonflé debonheur qu’il aurait pu, comme Atlas, porter lemonde sur ses épaules. Mais non. Il n’était qu’ungamin de presque quinze ans, pieds nus, tee-shirt pastrès clair, dans le hall décrépi d’un aéroport de boutdu monde.

Après le bonheur, c’était l’amertume qui le gonflaitsoudain comme une outre. Il s’apprêtait à repartirlorsqu’une voix basse l’interpella. Une femme avan-çait vers lui, une vaza aux cheveux courts et blonds,vêtue de clair, d’une beauté qu’il ne connaissaitque par les revues des Pays Extérieurs, surtout de laNouvelle Europe.

– C’est toi Piphan’, n’est-ce pas ? demanda-t-elled’une voix couverte qui incitait au secret.

Comme il acquiesçait, elle lui dit avoir un messagede son parrain. Mercurio le priait de l’excuser pour cecontretemps. Il était arrivé par l’avion de la veille, maisdes affaires importantes le retenaient en ville.

– Vous voulez dire qu’il est déjà sur Albaran?– Oui, et il viendra te voir comme promis, dans

deux ou trois jours. En attendant, il m’a chargée de teremettre ceci.

La vaza blonde tira un paquet de son bagage à main.Venant de son parrain, il ne pouvait s’agir que d’uncadeau. Il lui en apportait à chacune de ses visites. Deslivres le plus souvent, qui signifiaient de longues etbelles heures de plaisir et de rêverie. Son préféré avaitété un gros livre de mythologie, avec peu d’illustrationsmais tellement d’histoires fabuleuses…

Un qui ne le lisait pas du même œil (et pourtant ille lui empruntait plus qu’à son tour), c’était Anicet,le sorcier et président de l’île :

– Tout ça, c’est rien qu’histoires à vazas. Vous avezbeau faire, vous ne m’enlèverez pas l’idée que rien nevaut la tradition orale. Les mots écrits, ça vous dévorel’âme!

Épiphane aimait beaucoup le vieil Anicet, mais sespropos n’étaient pas suffisants pour le faire changerd’avis. Les lectures que son parrain initiait le trans-portaient trop. Au fil des ans, il lui avait apporté destas de livres d’aventures où d’incroyables magies sem-blaient tout permettre. Il adorait. Ces pages luidonnaient le souffle des héros. Il marchait, il che-

vauchait, grimpait, naviguait, le monde était à portéede main, sauf que… quelle que soit l’histoire, il yavait toujours un Seigneur et Maître des Ténèbresdont le seul nom donnait à réfléchir. Alors Piphan’n’était plus très sûr de vouloir être un héros. Maispeut-être que dans le paquet que lui tendait la vaza ily aurait un nouveau livre, une histoire nouvelle, avecune méthode pour ne plus avoir peur du SeigneurNoir…

– Sur ce je dois m’en aller, dit la vaza en le tirant deses rêveries. Ravie de t’avoir rencontré, Piphan’.

– Moirci… merci!Son bafouillage la fit rire, puis elle s’éloigna vers

les taxis-brousse à destination de Lakinta, la capitaled’Albaran.

Tout à son impatience, il n’attendit pas d’avoir rega-gné la Pointe pour ouvrir le paquet. Une longue boîtede chocolats au gingembre attestait de sa gourman-dise et de la bonne mémoire de Mercurio. Mais lepaquet contenait surtout un objet curieux, une pla-quette de bois aux bouts arrondis autour de laquelleétait enroulée une corde. Il se demandait pourquoison parrain lui envoyait de la ficelle, lorsqu’il trouvaune lettre pliée en quatre sous la boîte.

Mon grand Piphan’Pardon pour ce contretemps, mais je te promets

d’être là au plus vite. Ne sois pas déçu si ce colis necontient pas les livres habituels. De grands change-

ments ont lieu en ce moment, et je te supplie de neplus parler de magie avec qui que ce soit. J’insiste. Jene peux t’expliquer pourquoi dans cette lettre, maistu sauras assez tôt.

En revanche, tu trouveras un instrument dans cepaquet. Il s’agit d’un rhombe. Tu es assez futé pourtrouver tout seul comment il fonctionne. Juste unconseil : il est réellement magique. Tu peux en usermais pas en abuser. Dernier point, brûle cette lettredès que tu l’auras lue.

À très bientôt. Je t’embrasse. Ton Mercurio

À ces seuls derniers mots, Piphan’ comprit qu’il n’yavait pas d’embrouille. Son parrain signait toujoursTon Mercurio. Comme s’il y en avait d’autres! Pour luiil n’y en avait qu’un, celui qu’il adorait, alors cen’étaient pas quelques jours de retard qui allaient chan-ger les choses. Il fourra le rhombe et la lettre dans sapoche et retourna vers le lagon.

Le soleil avait pris de l’altitude et baignait à présentles arbres de la Pointe d’une belle lumière dorée. Sou-dain, Piphan’ réalisa qu’il revenait sans son parrain. Si ons’était aperçu de son absence à l’orphelinat, il pouvaitcommencer à numéroter ses abattis. Mais ce qui lui fitdavantage accélérer le pas fut de ne plus voir la pirogue.Normalement, même à cette distance, il aurait dûl’apercevoir entre les cocotiers. Et ce n’était pas tout…Plus il approchait, plus il entendait grandir une rumeur.Des cris montaient de l’autre rive. Un tollé s’amplifiait.

Ce qu’il découvrit en arrivant au bord du lagon legela sur place. Une foule d’hommes, de femmes etd’enfants, presque tout le village était massé sur la riveopposée, criant, hurlant dans sa direction. Certainsavançaient dans l’eau, frappant la surface avec desbâtons ou tapant comme des sourds sur de vieilles mar-mites, des bouts de tôles, tout ce qui pouvait faire duraffut. De part et d’autre de cette foule en furie, deuxpirogues, dont l’une était bien celle de l’orphelinat. Sagorge commençait à se nouer, et lorsqu’il réalisa quedes gendarmes se tenaient à bord des pirogues, il com-prit à peu près la situation : une expulsion, un bannis-sement. Il y avait déjà assisté lorsqu’il était plus jeune.

En tête du cortège, il reconnut le vieil Anicet. Saufqu’aujourd’hui (à croire que ce jour était spécial pourtout le monde) le président de l’île avait revêtu seshabits de troumba, de Grand Sorcier. Il entrait dansl’eau d’un pas lent, tête haute, sans le moindre regarden arrière, ainsi que l’exigeait le rituel. D’une main iltenait le long bâton au sommet duquel pendaient lesamulettes sacrées des Ancêtres. Ça ne laissait aucundoute : la personne à qui il désignait le chemin de lasortie ne pouvait être que malfaisante.

En l’occurrence, il s’agissait d’une petite femme,osseuse et rabougrie. Ses longs cheveux mouillésvenaient se plaquer sur son front et ses épaules, décou-pant un visage émacié, percé d’une bouche fripée, pro-bablement sans dent. Elle avançait les seins à l’air, sousles cris aigus des femmes qui la ballottaient pour

l’empêcher de reculer. C’était une sorcière, ce qui signi-fiait que seules les femmes avaient le droit de latoucher. Elles pouvaient la bousculer, la traiter de tousles noms, lui cracher dessus, il était juste interdit de lafrapper. En tant que représentants de l’ordre civil, c’està cela que veillaient les gendarmes puisque le GrandSorcier n’avait pas le droit de tourner la tête.

D’ailleurs, lorsque celui-ci ne fut plus qu’à une quin-zaine de mètres d’Épiphane, il le fixa et lui signifia d’ungeste de son bâton de s’écarter du rivage. Au premierpied que le Grand Sorcier posa sur le sable de la Pointe,le vacarme s’arrêta net. Les femmes en furie se figè-rent au milieu de l’eau sans plus piper mot, tandis queles gendarmes encadreurs accostaient à leur tour.

C’est dans ce silence chargé que la sorcière humiliée,pareille à une bête blessée à mort, prit elle aussi pied surle rivage. Surgissant de derrière le troumba, elle se diri-gea droit sur Épiphane et s’immobilisa à moins d’unmètre de lui. Leurs regards s’interpénétrèrent avecforce. La sorcière émit un sifflement aigu, vibrant,comme un serpent prêt à l’attaque. Épiphane crut voirune langue fourchue sortir de cette vieille bouche écail-lée, mais tout se passa si vite qu’il douta de sa vision.Quant à ces yeux, si profondément rivés dans les siens,ils étaient bien pareils à ceux des serpents. Ça, il ne lerêvait pas, ils allaient être inoubliables. Deux billesjaunes avec des pupilles étroites et verticales. Des yeuxcomme ça, plus gros que les siens, si près des siens…Leur pouvoir était si puissant qu’il n’arrivait déjà plus

à s’en détacher. Derrière les fentes de ces pupilles, ildevinait l’étrange profondeur d’un abîme qui l’attiraitcomme un aimant. Ses poumons ne fonctionnaientplus, il sentait une force invisible le vider de son éner-gie. Conscient qu’il devait se dégager de cette emprise,dans un effort considérable il ferma les yeux.

C’est alors qu’un souffle chaud l’envahit, en mêmetemps qu’une voix intérieure qui allait bientôt devenirfamilière. Et la voix lui dit d’affronter la peur.

– Concentre-toi! Tout ira bien! Tu es infiniment plusfort que cette simple sorcière, et elle le sait.

– Sssss ! Plus fort… persifla la femme-serpent,comme si elle avait entendu sa voix intérieure. Onverra bien qui sera le plus fort dans vingt-huit jours.Plus qu’une lune, mon garçon!

– Quoi qu’elle dise, ne l’écoute pas! Ose la regarderen face! Elle ne peut rien, absolument rien contre toi.

Alors il ouvrit les yeux comme on sort d’un cau-chemar. La sorcière n’était plus là. Seul persistait unbruit de feuillages dans les buissons où elle venait dedisparaître.

Il flottait en état de choc lorsque retentit une autrevoix.

– Piphan’! Piphan’!C’était Anicet le troumba qui le secouait par les

épaules.– Qu’est-ce qu’elle a dit? Elle te parlait.– Non, rien. Elle a juste… sifflé.– Sifflé comment?

– Ben… sifflé comme… comme…Il se retint de dire comme un serpent. Un vawak n’a

pas peur des serpents. Juste d’en parler. Heureusement,Anicet n’insista pas. Il remercia les gendarmes pourleur aide puis se plaça face au lagon, brandit le bâtonaux amulettes et cria «Vita!», ce qui marquait la fin del’exorcisme et du bannissement. Les bla-bla pouvaientreprendre et les groupes se disperser. Certains rega-gnaient l’îlot Nat, d’autres venaient vers la Pointe ;c’est parmi ces derniers qu’Épiphane aperçut Marusse.Mais aujourd’hui l’ami ne venait pas l’inviter à alpa-guer des poulpes.

– Grouille-toi, Piphan’ ! Je crois que tu vas te fairesonner les cloches par mère Pélagie.

C’était le dur retour aux banalités quotidiennes.L’expulsion de la sorcière avait pris tellement de tempsqu’il n’était plus possible de cacher quoi que ce soit àmère Pélagie. Encore qu’il pourrait toujours se servirdu bannissement pour justifier la traversée à la Pointe…Quant à l’emprunt de la pirogue, Marusse expliqueraitqu’elle avait été réquisitionnée par les gendarmes etqu’il avait eu à charge de la rapporter. Marusse étaithabitué à le couvrir et mère Pélagie ne pouvait riencontre lui, il ne faisait pas partie de l’orphelinat.

Lagon faisant, Épiphane voulut en savoir davantagesur les raisons du bannissement. Marusse n’enconnaissait que les grandes lignes, ce qu’il avait apprisen suivant la foule : la sorcière était originaire

d’Albaran, elle ne s’était installée sur l’îlot Nat que letemps de préparer une potion et des grigris qui allaientprovoquer la mort de son beau-frère. Tout ça pourune sombre histoire de terrain. Si ce n’est que le beau-frère était très estimé sur l’îlot. Sa mort avait sérieuse-ment mis les vawaks en colère et la vindicte populairen’avait pas tardé.

Ils étaient en train d’amarrer la pirogue lorsqueÉpiphane sentit une main ferme lui tirer l’oreille.C’était mère Pélagie, ils ne l’avaient pas vu arriver.

– Alors ? Ce n’est pas du flagrant délit, ça ? Tu vaspeut-être me dire que tu as pris la pirogue pour allerà la messe sur Albaran…

– J’étais pas à Albaran…– Ne mens pas! Je t’ai vu, de mes propres yeux vu. Tu

étais à la Pointe.– Oui… aïe… mais j’étais juste à la Pointe.– C’est vrai, Madame. On n’a pas dépassé la Pointe,

appuya Marusse pour défendre son ami.– Toi, je ne te demande rien, sinon de cesser de

débaucher les jeunes de l’orphelinat. C’est à monsieurÉpiphane que je parle!

Marusse recula un peu sous la pression du regardfoudroyant de mère Pélagie qui reprit son interro-gatoire.

– On t’a vu à l’aéroport. Puis-je savoir ce que tu allaisy faire?

– Je… j’attendais du courrier.

– Du courrier, voyez-vous ça ! À part ton parrain,personne ne t’a jamais écrit.

– Eh bien justement, c’est une lettre de lui!– Quoi, ce maud…Mère Pélagie s’interrompit. Elle détestait ce Mercurio

de malheur mais n’était pas assez stupide pour en diredu mal ouvertement. Elle reprit, d’une voix faus-sement apaisée.

– Je ne vois pas pourquoi ton parrain t’écriraitpuisqu’il doit arriver d’un jour à l’autre.

– En fait, il m’écrit pour dire qu’il est déjà là.– Comment ça, déjà là?– Oui, il est sur Albaran et il va venir dès qu’il aura

réglé ses affaires.– Tu mens! s’écria-t-elle, inquiète.– Non! C’est vrai! Il m’a même fait passer ça, répliqua

Piphan’ en montrant le paquet.À la vue de la boîte, et surtout de l’écriture, Mère

Pélagie comprit que le garçon ne bluffait pas.– S’il en est ainsi, nous règlerons cela plus tard. Il est

l’heure de la messe.

Le dimanche, c’était toujours l’heure de la messe. Ily eut donc celle de huit heures, celle de dix heures,puis les vêpres, et finalement les choses ne se passaientpas trop mal. Elles s’obscurcirent en fin d’après-midilorsque Mère Pélagie fit appeler Piphan’ et Bertille.

– Alors comme ça, ton parrain est déjà sur Albaran?– Oui, ma Mère.

– Et vous, Sœur Bertille, vous étiez au courant?– Bien sûr que non, ma Mère. Comment aurais-je

pu l’être? répondit Bertille de sa voix la plus angélique.– Hum, évidemment…Le ton de mère Pélagie signifiait qu’elle n’en croyait

pas un mot. Elle fixa durement Épiphane pourl’intimider, ragea qu’il ne l’ait pas mise au courant dela venue de son parrain alors qu’il en était informé, etqu’il ait rencontré une inconnue qui lui avait remis unpaquet qu’au demeurant elle confisqua.

Heureusement qu’il avait sorti la lettre et le rhombemagique du colis. Même s’il ignorait encore la raisondu secret concernant sa venue, et même s’il n’avait paseu le temps de brûler la lettre, il n’était pas près detrahir Mercurio. Juste râla-t-il à l’idée que mère Pélagieallait s’empiffrer des chocolats au gingembre qu’ilaurait préféré partager avec ses frères et sœurs.

– Très bien, dit-elle. Voici ce que nous allons faire.Elle fit appeler le gardien-chauffeur-factotum,

l’homme à tout faire de l’orphelinat et exécuteur desbasses besognes que la religion ne l’autorisait pas à exé-cuter elle-même.

– Prends le taxi et file directement chez notreami Loki, à la Cité. Il est au courant de tous les mou-vements sur Albaran. Si Mercurio est là, nous enaurons le cœur net avant ce soir.Vous, Sœur Bertille,vous pouvez disposer. Le travail ne manque pas. Quantà toi…

Elle s’interrompit le temps que Bertille et le gardien

1. Dans les îles de l’Océan Infini, les murs des cases étaient des panneaux végétaux,faits des nervures centrales de longues feuilles.

veuillent bien quitter le bureau, puis elle reprit un tonplus haut.

– Quant à toi, j’espère que tu dis vrai. Si ton parrainest bien ici, nous règlerons ensemble le problème deton indiscipline. Sinon… tu sais ce qui t’attend!

– La réserve?– Bien sûr, la réserve! Enfermé avec les déchets et

les rats, comme tout ce qui ne vaut pas mieux. Et plu-tôt pour quelques jours que quelques heures. Prendrela pirogue, aller sur Albaran, mentir, fréquenter desvoyous… Un jour de réserve pour chaque chose etautant d’autres pour te calmer, car j’en ai plus qu’assez.Tu vas avoir quinze ans et pas une seule fois je ne t’ai vuêtre un exemple pour tes jeunes frères et sœurs.Quinze ans de vaines prières, à espérer que passe cetterévolte imbécile. Pourquoi ne veux-tu pas comprendreque ça ne te conduira nulle part? Les lois sont les lois etles règlements sont les règlements. Qui crois-tu êtrepour prétendre t’y dérober? Épiphane par ci, Épiphanepar là, j’en ai… plus qu’assez!

Plus mère Pélagie haussait le ton, plus il sentait mon-ter en lui la colère. Il n’avait plus l’âge qu’on lui parlecomme à un enfant. Il avança vers la porte et posarésolument une main sur la poignée.

– Je ne t’ai pas dit de sortir! hurla presque mère Pélagie.Alors ce fut la goutte qui fait déborder le vase. Il fit

volte-face et se mit à débiter d’une voix qu’il voulaitassurée :

– Je n’ai… plus rien à faire ici! Mes amis… c’est moi

qui les choisis… et puis vous… vous n’êtes que…qu’une… vous n’êtes qu’une…

Il aurait bien aimé vider son sac mais l’émotion étaittrop forte. Les mots ne sortaient pas. Alors c’est luiqui sortit, en trombe, claquant si fort la porte que tousles objets accrochés aux murs de falafa1 dégringolèrentdans un bruit de bimbeloterie bon marché. Mère Péla-gie, perplexe, se laissa couler sur sa chaise comme unvieux fromage. Personne, et surtout pas un enfant del’orphelinat, ne lui avait jamais répliqué sur ce ton.Le temps qu’elle reprenne ses esprits, Piphan’ étaitdéjà loin.

RésuméÉpiphane, jeune orphelin de 15 ans, vit sur l’îlot Nat, au milieu de l’océan Infini.Il y mène une vie tranquille, jusqu’au jour où il décide de retrouver son pèrequ'il sent vivant quelque part.Bravant l’interdit de mère Pélagie, intendante de l’orphelinat, il fuit d’abord surl’île voisine dans l'espoir de rejoindre son parrain. Mais au fil des rencontres, il sedécouvre les pouvoirs d’un futur grand magicien et embarque pour Élatha, surl’île fabuleuse d’Abracadagascar.Élatha est le plus grand centre de magie ancestrale au monde, celle des originesdu pouvoir. Epiphane y découvre un univers prodigieux dans une natureluxuriante et nourricière, où un arbre immense doté d’une vie propre abritel’école de magie. Et comme le célèbre Harry Potter dans son école de Poudlard,il y entame son initiation…

Recommandation aux adultesPremier tome d’un cycle en cinq volumes, Abracadagascar nous emmène dansun monde où la magie naturelle de l’océan rivalise avec celle des sorciers.Avec une impressionnante et subtile érudition, Ménéas Marphil a su créerun univers où tous les mythes connus se répondent, réel et imaginaire mêlés.Formidable dépaysement, inoubliable récit fantastique, roman d’aventureplein de simplicité et d’humanisme, Abracadagascar est aussi une découvertede nos grandes mythologies fondatrices, grecque, médiévale ou celte.En cela, il résonne avec les études des collégiens. Avec la géographie bien sûr, carl’océan Infini dans lequel évoluent les héros est très proche de notre océanIndien. Mais surtout avec les programmes de français : la mythologie est étudiéeen 6e, le conte en 5e, le fantastique en 4e et 3e. Toutes les mythologies, des plusanciennes aux plus récentes et jusqu’à une intertextualité comprenant leurshéros d’aujourd’hui et en premier lieu le célèbre Harry Potter, deviennent ici desréférences réelles sur lesquelles se fonde la véracité du récit. L’intertextualitése fait alors jeu d’enfants enchantés de découvrir que l’univers de Pandor estduplicable au leur, et de s’interroger sur tel ou tel lieu, telle ou telle légende. Sila magie est partout, toute proche, pourquoi pas en chacun de nous ?…Cette rencontre de la culture malgache avec les figures de notre héritage gréco-latin dépasse donc tous les stéréotypes et nous embarque pour un voyage délicieux,dans un univers riche de références qui captivera les adultes autant que lespréadolescents et adolescents.L’écriture de Marphil quant à elle, ample, simple, prenante et variée, offre unpanorama de figures de style, synesthésies, alternance des niveaux de langue,néologismes et jeux de langage utilisés dans la création d’un univers magique.

Retrouvez tout l'univers surwww.abracadagascar.com

RENCONTRES AVEC MÉNÉAS MARPHIL

Samedi 8 novembre 2008 - 15 h 00Librairie Polymômes - SaurampsLe Triangle - Montpellier

26 - 30 Novembre 2008Salon du livre de JeunesseHalle Marcel-Dufriche - Paris-Est Montreuil128, rue de Paris - 93100 Montreuil

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Au diable vauvert - La Laune - BP 72 - 30600 VauvertTél : 04 66 73 16 56 - Fax : 04 66 73 16 [email protected]

Diffusion CDE-SODISMarque-page 5X17 par 50 ex - ISBN 9782846261753 - VAU 1636