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Avec la participation du photographe Stéphane Rocher Impression : Ville de Guyancourt GUYANCOURT AU FIL DE L’EAU Salle d’Exposition mercredi et samedi de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h jeudi et vendredi de 15 h à 18 h dimanche de 10 h à 13 h Entrée libre 11, place Pierre-Bérégovoy Quartier de Villaroy - Guyancourt Renseignements 01 30 44 50 80 A ccès depuis P ar is : Par la route N86 ou A13 puis A12 Par le train gare de St-Quentin-en-Yvelines sortie St-Quentin-en-Yvelines depuis RER C-La Défense - Montparnasse puis Guyancourt Paris puis bus 468 ou 465 - arrêt Haussman Salle d’Exposition GUYANCOURT au fil de l’eau Dans le cadre des Journées du Patrimoine Collection privée

au fil de l eau

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Avec la participation du photographe Stéphane Rocher

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G U Y A N C O U R T A U F I L D E L ’ E A U

Salle d’Exposition

mercredi et samedi de 10 h à 12 h

et de 14 h à 18 h

jeudi et vendredi de 15 h à 18 h

dimanche de 10 h à 13 h

Entrée libre

11, place Pierre-Bérégovoy

Quartier de Villaroy - Guyancourt

Renseignements � 01 30 44 50 80

Accès depuis Paris :

Par la route N86 ou A13 puis A12 Par le train gare de St-Quentin-en-Yvelines

sortie St-Quentin-en-Yvelines depuis RER C-La Défense - Montparnasse

puis Guyancourt Paris puis bus 468 ou 465 - arrêt Haussman

Salle d’Exposition

GUYANCOURTau fil de l’eau

Dans le cadre des Journées du Patrimoine

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Sommaire

Guyancourt au fil de l’eau :Que les eaux jaillissent ! .......................................................... page 4De l’eau et des toiles .................................................................. page 6Autrefois, la vie .............................................................................. page 8Construire la ville ........................................................................ page 10

Bibliographie.................................................................................. page 12

Stéphane Rocher .................................................................... page 15

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Pour le bon plaisir de Louis XIV quidécida d’installer la cour à Versailles,une œuvre pharaonique conduite sousla direction de Colbert puis deLouvois fut accomplie. Outre lesbassins, fontaines, jets d’eau quiornaient les jardins de Le Nôtre, uneville nouvelle en pleine expansiondevait être alimentée en eau.

Or Versailles, située au fonds d’unvallon, ne bénéficiait comme uniquepoint d’eau que du ru de Clagny !Amener « les eaux les plusabondantes là ou la nature avaitjustement refusé d’en mettre » fut lagrande fierté du Roi. Il put afficher leluxe inouï de faire marcher sans cessependant plusieurs heures par jour etsimultanément ces créationshydrauliques fastueuses signifiantainsi sa richesse et sa puissance.

Très vite des solutions furent à trouveren dehors de Versailles et c’est versGuyancourt où la Bièvre prend sasource que l’on se tourna. L’étang duVal (actuel Val d’Or) fut redessiné dansla zone marécageuse d’alors par lebarrage de la Bièvre. Un canal dedérivation parallèle à la rivière futconstruit permettant de faire tournerune grande roue à aubes de vingtmètres de diamètre. Le moulin Launay

était situé à l’emplacement de ladigue de l’actuel étang de la Genesteà Buc. La roue, entraînée par la forcedu courant, actionnait une pompe àpiston enterrée. Ainsi, l’eau forcéedevait gravir la colline de Satory où unréservoir fut créé. Cette machine futcomplétée dès 1672 par des moulinsà vent installés sur la pente dite duDésert. Ce système était trop soumisaux aléas climatiques comme lasécheresse ou le manque de vent.On le fit disparaître définitivement en1688 mais il avait préfiguré enquelque sorte la machine de Marly quiapporta jusqu’à Versailles et pendantde nombreuses années l’eau de laSeine.

Loin du machinisme de la Bièvre, lacollecte des eaux de pluie par gravitéen drainant les plateaux environnantVersailles fut imaginée. En effet,l’Abbé Picard avait remarqué que lesmares situées sur la plaine de Trappesétaient plus hautes que les réservoirsde Versailles. Dès 1675, par le barragede l’écoulement des eaux vers lavallée de la Bièvre, les étangs dits« supérieurs » furent créés : Trappes(actuel étang de Saint-Quentin-en-Yvelines), Bois-d’Arcy et Bois Robert(situé en partie sur Guyancourt). Cesdeux derniers furent asséchés en

Que les eauxjaillissent !

1807 pour des raisons de salubritépublique suite aux maladiesconstatées dans le voisinage. Unaqueduc souterrain reliant l’étang deSaint-Quentin aux étangs Gobert(situés encore aujourd’hui près de lagare de Versailles Chantiers) futconstruit. L’« aqueduc de Trappes »qui passait par Bouviers(cheminement à situer sous l’actuellepasserelle qui relie les Garennes àBouviers) était encore en état defonctionnement jusqu’en 1977.

Devant le succès de l’opération, leréseau fut étendu vers Rambouilletpuis vers le plateau de Saclay. Onenvisagea même sérieusement derécupérer l’eau de l’Eure et de laLoire ! Le système de récupération del’eau « des étangs inférieurs », situésà une dizaine de mètres en dessousdes premiers, ne put alimenter que lesbassins situés sous les parterres.Au total, il fut constitué un réseauunique au monde qui modifiacomplètement le paysage de forêts etde garennes humides etmarécageuses. Les terres setransformèrent en plateaux agricolesriches qui devaient plus tard favoriserl’implantation d’une agriculturemoderne.

Axe central du réseau, constitué de200 kilomètres de rigoles etd’aqueducs, la « rigole deGuyancourt » fut bâtie entre 1682 et1686. Elle reliait jadis les étangssupérieurs (Saint-Quentin-en-Yvelines)aux étangs inférieurs de Saclay.Servant de décharge aux étangssupérieurs et de collecteurs pourles rigoles secondaires, elle traversaitplusieurs villages : Montigny, Voisins,Guyancourt, Chateaufort, Toussus-le-Noble, Villiers-le-Bâcle et Saclay.

Sur ses vingt-trois kilomètres delongueur, des bornes à fleur de lysfurent posées pour marquer lapropriété royale. Aujourd’hui, sonparcours, du fait de l’urbanisation, aété fortement perturbé. Coupée àhauteur de l’aérodrome de Toussus-le-Noble en 1976, recouverte en partiepar l’Etablissement Publicd’Aménagement de la ville nouvelle en1974, la rigole de Guyancourt sert uneautre logique liée au nouvelassainissement mis en place depuis.

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La Bièvre participa activement aubesoin de création des hommes, àleurs plaisirs, à leurs nécessités defabrication et de travail. Eau potableet source d’énergie potentielle, elle futà ce point surexploitée que lapollution obligea à la recouvrir à partird’Antony jusqu’à la gare d’Austerlitz àParis où elle se jette dans la Seine.Traversant cinq départements etquarante-neuf communes, elle necoule plus à l’air libre que sur vingtkilomètres.

La proximité de Paris et la qualité deses eaux plus calcaires qu’ailleurs ontcontribué à un développementartisanal et industriel sans précédent.Ainsi dès le XIIe siècle, la présence demoulins est attestée. Jusqu’à Antony,l’eau actionne la roue par le hautobligeant ainsi les meuniers àaménager des biefs, des vannes etdes déversoirs. Ces artifices que laBièvre connaîtra de tout tempsprovoqueront des querelles sans finavec les autres corps de métier car ilsétaient à l’origine de retenues d’eauqui stoppaient la production ouentraînaient des inondations terribles.

À Guyancourt, en 1625, Charles deLamberville décrit au fil de l’eau laBièvre : la fontaine de Bouviers abrite

sa source, puis trois étangs sontmentionnés (Braque, Regnard et duVal qui sont présents selon lesépoques et l’attention des hommespour leur entretien au milieu des terresmarécageuses). Les moulins Regnard,du Val, de Launoy puis de Buc sontalors en activité.

Il fallait constamment nettoyer, curer,consolider les berges, réglementerpour éviter le déversement desimmondices. Mais les intérêts privéset commerciaux parfois divergentsd’un corps de métier à l’autre ontdéfinitivement transformé la Bièvre enun cloaque nauséabond à enterrerpour l’oublier. Les blanchisseries, lestanneries et les teinturiers avec lacélèbre Manufacture des Gobelinsinstallée dès le XVe siècle à Paris, ontpourtant tous profité des vertus deces eaux.

Aussi, on comprend mieux les enjeuxconsidérables attachés à l’acquisitionde la source de la Bièvre. C’est ceque fit le célèbre Christophe-PhilippeOberkampf (1738-1815) créateur de lamanufacture des toiles imprimées deJouy-en-Josas. D’origine allemande,issu d’une famille de teinturiers, ils’installa à Jouy-en-Josas pourbénéficier de l’eau pure de la Bièvre,

De l’eau etdes toiles

des vastes prairies pour le séchagedes toiles, de la main d’œuvre localebon marché et de la proximité deParis et Versailles. En ne cessantd’apporter des trouvailles géniales, ilfit le succès de cette manufacture quidevint royale en 1783. Lui-même futanobli en 1787 et reçut des mains deNapoléon 1er la légion d’honneur.

L’eau était un élément déterminantdans le processus de création destoiles peintes, intervenant à denombreuses reprises. Ainsi sur cettetoile des « Travaux de laManufacture », une des œuvres lesplus connues, qui appartient à la sériedes « camaïeux » destinés àl’ameublement et à la décoration, onpeut suivre les différentes étapes defabrication qui devait s’étaler surplusieurs mois. L’étape du « battage »sur la Bièvre permettait de préparer latoile en éliminant les substancesrestées lors du tissage. Le lavage

intervenait à plusieurs reprises encoreensuite ; par exemple lors dublanchiment des cotons qui faisaitalterner des bains et des séchagesdans la prairie. L’eau était savammentrépartie dans les terrains et lesdifférents bâtiments suite à laréalisation de travaux considérableseffectués sur ces sols marécageux.Oberkampf redressa la rivière et fitconstruire une écluse pour contrôler ledébit des canaux de la manufacture. Ilacheta la ferme de Bouviers paradjudication au district de Versailles le26 fructivor de l’an III. L’inventaire deses biens, dont le montant est estiméà 25 000 francs en 1814, montre à lalecture de la matrice cadastraleconservée aux Archives Municipales,des terrains qui s’étendaient de laremise de Bouviers jusqu’àl’emplacement de l’actuel étangBraque réduit alors à l’état de coursd’eau.

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Autrefois, la vie à Guyancourts’organisait autour des fermes. Danscette commune rurale, la populationétait réduite. Les archives nousapprennent qu’en 1881, 644 individusvivent sur le territoire, partagés entrele village (288 habitants), les hameauxde Bouviers (172), de La Minière (128)et de Troux et Villaroy. La viequotidienne des gens se déroulaitpresque en autonomie dans leshameaux. Ainsi, pour limiter lesdéplacements, outre la présenceparfois de quelques commerces etsurtout de cafés, la municipalité avaitencouragé la création de mares et delavoirs. Ainsi, pour la création de lamare de La Minière un impôtextraordinaire fut voté au conseilmunicipal en 1852. Ces maresnécessitaient des entretiens et desaménagements constants. Certainsfermiers prêtaient leurs chevaux pourle curage des mares, d’autresrevendaient la vase ainsi enlevée. Leconseil municipal se chargeait ausside donner des autorisations de pêcheaux uns et aux autres. Certainesmares, comme celle du grand noyer,comportaient un système de pouliepour puiser l’eau dans leur partieprofonde. Celle du village, située enface des douves de la ferme deChâteauneuf servait d’abreuvoir. Celle

de la Noël avait la particularité de sesituer sur la rigole de Guyancourt eton venait parfois s’y promener ouposer le temps de la prise d’unephotographie. Devenues inutiles, suiteparfois à des noyades d’enfants,beaucoup furent recouvertes. Elles ontsouvent été remplacées par des petitsparkings, ce qui permet de leslocaliser.

Autre lieu social d’importance maisréservé aux femmes, les lavoirs sedéveloppèrent partout en France auXIXe siècle et au début du XXe siècle.Les rencontres et les échanges denouvelles fusaient tandis que lesfemmes accomplissaient leur lessive,agenouillées dans une caisse en boisremplie de paille ou de chiffons. Unbattoir aidait au lavage qui pouvait sefaire, comme à Bouviers sur la Bièvre,dans deux bassins différents ; lepremier couvert sur un côté étaitréservé au rinçage, l’opération la pluslongue. Celui du Val d’Or construit surun terrain domanial faisait l’objetd’une concession avec l’État. Lesdifférends avec la commune étaientfort nombreux.

L’eau de la Bièvre servait dès sasource à l’hygiène des habitants maiselle était également utilisée pour les

Autrefois,la vie…

besoins courants en eau potable. Cetrésor a fait l’objet de la part de lamunicipalité de toutes les attentionspossibles. Ainsi, en 1893, il étaitdécidé qu’en « complément dudrainage ayant pour objet d’alimenterles lavoirs de Bouviers, il serait utilede couvrir la fontaine des Gobelins etde modifier le mode actueld’écoulement du trop plein » parl’installation d’une pompe. « Il seraitbon qu’il fût impossible aux enfantsinconscients, aux étrangers ignorants,aux rôdeurs malveillants ou auxchiens altérés, de troubler, de salir oude contaminer la seule eau potableque la commune possède. »

La Bièvre étant le seul apport en eaupotable gratuit, la commune étaitdonc « obligée de s’en procurer à prixd’argent. » Un abonnement futsouscrit auprès de la CompagnieGénérale des Eaux de 1884 à 1934.Une étude de l’ingénieur de lacommune, datée de 1931 etconservée dans les Archivesmunicipales (28W11), nous donne uneidée de la situation : Guyancourtcompte pour une population de 854habitants deux bornes fontainesbranchées sur une canalisation de laCompagnie Générale des Eaux (une àla Minière et une autre au Village). Lesautres hameaux possédaient denombreux puits particuliers dont lapureté de l’eau est mise en doute dufait du voisinage des écuries ou desfosses à purin. Trois cas de fièvretyphoïde ont été d’ailleurs relevésdepuis 1928. L’ingénieur souligneégalement le bas niveau de sécuritéen cas d’incendie. Poussé par unepétition de plusieurs habitants quiréclamaient d’être branchés

directement à un réseaud’alimentation par l’intermédiaired’une concession, le conseil municipalfut obligé de réfléchir à d’autressolutions. Finalement, la villesouscrivit en 1935 un abonnement auService des Eaux de Versailles, Marlyet Saint-Cloud. Peu à peu, l’eaucourante gagna les foyers. En 1952, laferme de Villaroy restait le seul pointnon alimenté du territoire.

Les années soixante promettent àl’ensemble de la société une vie deconfort et de loisirs. Le rapport à l’eauchange, il est assimilé à des plaisirsnon limités de baignade. C’est à cetteépoque que l’ONF aménage le coursde la Bièvre : les étangs de la Minièresont redéfinis par d’importantstravaux de déboisement et derégulation des eaux. Cesaménagements sont complétés par lerecalibrage de la rivière décidé par lesélus de la ville nouvelle. De 1966 à1977, la plage du Centre des sourcesde la Bièvre gérée par un syndicatintercommunal (Saint-Cyr etGuyancourt) accueille les baigneurs etles amoureux des sports nautiques detoute la région. On vient de loin pourpiquer une tête à « GuyancourtPlage » (actuelle réserve naturelle).Puis, la piscine des Canetons,remplacée par notre actuelle piscineAndrée-Pierre Viénot inaugurée en1996 par Roland Nadaus, compenserala perte d’une baignade en plein air enoffrant aux nouveaux habitants un lieude loisirs et de détente.

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En décidant de créer une villenouvelle, l’État supprima peu à peules terres agricoles pour faire émergerles nouveaux quartiers. Cetteurbanisation du territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines a entraîné uneimperméabilisation des sols prise encompte par les concepteurs de la villenouvelle. Les normes techniquesmodernes ont imposé l’installationd’un réseau séparatif des eaux uséeset pluviales. À Guyancourt, la stationd’épuration de la Minière, installée surl’emplacement de l’anciennemanufacture, traite les eaux usées.L’eau potable provient quant à elle del’usine de traitement de Louveciennesaprès avoir été pompée dans la nappede Croissy-sur-Seine.

La maîtrise des eaux pluviales anécessité la création d’un réseaud’acheminement différent de celui duXVIIe siècle avec la création d’unechaîne de bassins de retenues. Cesouvrages de régulation hydrauliquejouent un rôle de stockage des eauxet diminuent les risques d’inondationet de crues de la Bièvre plus en avaldans la vallée. En retenantmomentanément les eaux, ilspermettent une baisse des pollutionsdont elles se chargent lors duruissellement. Pour la zone est de

Saint-Quentin-en-Yvelines dontGuyancourt fait partie deux exutoiresont été aménagés : l’étang du Val d’Orà la Minière et le bassin de Villaroyappelé « étang de la Commanderie ».Mis en service en 1993, on y accèdepar la ferme de Villaroy. Il a vocation àréguler les débits vers ses propresexutoires c’est-à-dire la rigole deGuyancourt puis le ru de Saint-Marcqui se jette dans la Bièvre à Jouy-en-Josas. Les bassins de retenue situésen amont des étangs du Val d’Or etde Villaroy font partie intégrante duréseau et sont reliés entre eux par descollecteurs.

De fait, les eaux pluviales de la villenouvelle sont devenues la principalesource de la Bièvre avant celle deBouviers. Sur la rivière a été installéun système automatisé de contrôledes débits et des pollutions. Grâceaux travaux impulsés par les élus, onobtient aujourd’hui une eau de qualitébonne jusqu’à la confluence avec le rude Saint-Marc, passable jusqu’àVerrières-le-Buisson puis médiocre etmauvaise.

Ces bassins « tampons » façonnentaujourd’hui la ville. Ils apportent unélément de respiration indéniable auxcitadins que nous sommes devenus.

Construirela ville

Les étangs de la Minière, bienqu’artificiels, servent l’image d’uneville à la campagne, d’une ville « aunaturel ». Ce concept sous-jacent dèsla création de Saint-Quentin-en-Yvelines était très présent dans la têtedes urbanistes et des élus dontl’objectif était d’éviter l’échec des« cités dortoirs » de l’après-guerre.Les loisirs étaient à portée de marchedes habitants mais l’eau ne faisait pasencore partie du décor de la ville.

Avec le lac de Villaroy, l’eau, aucontraire, devient un élémentd’urbanisme et participe pleinement àla structure de ce quartier élaboré aucours des années quatre-vingt-dix. La« Vague de lumière », sculpture dePierre Nicouleau, renforce l’axe duquartier en l’animant. « Sur le galbe deses volumes, les rayons seréfléchissent, se réfractent et sediffractent en épousant les variationsperpétuelles du temps ».

Cette mise en scène urbaine seretrouve dans le « Parc central » oùMarta Pan avec sa « Perspective »orchestre le point de vue de la ville surla nature. En effet, le quartier ducentre de Saint-Quentin-en-Yvelines,dans sa conception, avait remis àl’honneur la présence de l’eau que lesurbanistes parisiens du XIXe siècledans le Paris de Haussmann et leurvision hygiéniste avaient tentéd’enterrer avec la Bièvre. L’eau a unrôle social à tenir car sa présencesuscite des envies de promenades etde rencontres. Offrant un symbole fortd’ancrage dans la tradition etl’histoire, l’eau réinvestit la ville.

Le concept d’une « ville verte etbleue », élément de communicationefficace des élus et de l’EtablissementPublic d’Aménagement de la villenouvelle, domine aussi la création du« Parc central ». La compositioneau/sculpture est d’abord trèsstructurée en bordure de ville : jardinsdu Centre (Paul Soun et BertrandLemoine), la « Perspective » de MartaPan, le Carré Urbain de Dani Karavan.Puis le parcours de l’eau architecturéamène jusqu’aux deux mares(naturelles) de Troux qui conduisentensuite au bassin des Roussières crééen 1978. Pour donner une unité à cetensemble, les urbanistes décidèrentde jouer sur l’ambiguïté des eaux deruissellement de l’étang de Saint-Quentin-en-Yvelines dont le trop pleindepuis le XIXe siècle était conduitjusque dans la Bièvre. Aussi dansl’imaginaire de beaucoup denouveaux habitants, les sources de laBièvre se situaient dans le bois desRoussières et pour conforter cetteidée, on inventa un « ancien lit de lapetite Bièvre » en amont de la fontainedes Gobelins, à l’emplacement du« Parc des sources de la Bièvre ».L’identité générale du « Parc central »devait se construire autour des idéesde « source », « ressource » et« dialogue ». Ainsi donc, quand on lesuit, le fil de l’eau se révèle dans tousles éclats de son artifice…

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• ALDUY Jean-PaulSi Saint-Quentin-en-Yvelines m’étaitconté : la trame verte (Clio Média/SAN, 1990).

� Médiathèque du Canal : espace documentation-- Livre cote : 944.35 EPA No2. LOCAL. (Exclu duprêt. Consultation sur place).� Musée de la Ville : centre de documentation --Livre cote : REV SQY.004. (Exclu du prêt.Consultation sur place).� Médiathèque des 7 Mares :espace adulte -- Livre cote : 944.35 SIS� Médiathèque Jean-Rousselot :espace adulte -- Livre cote : 710 SIS

• BARBET L.A.Les grandes Eaux de Versailles (Paris, 1907).

• BUSSIERE RoselyneAu Sud de Versailles (Images du Patrimoine 2001).

� Médiathèque des 7 Mares :espace adulte -- Livre cote : 914.434 BUS� Médiathèque du Canal :espace adulte -- Livre cote : 914.436 BUS

• CHAMONTIN CatherineLes réserves d’eau à Versailles même,in Miroir 1(Publ. de l’Écomusée de St Quentin-en-Yvelines, juin 1986).

• FOURNIER Patrick, GAUGE Claire,GRECH Elizabeth

La Bièvre, La haute vallée(Éd. Alan Sutton, 2003).

� Médiathèque du Canal :espace adulte -- Livre cote : 944.34 FOU

• GAGNEUX Renaud, ANCKAERT JeanSur les traces de la Bièvre parisienne,Promenades au fil d’une rivière disparue(Parigramme, 2002).

� Médiathèque du Canal :espace adulte -- Livre cote : 914.434 GAG� Médiathèque Anatole-France :espace adulte -- Livre cote : 914.436 GAG� Bibliobus : espace adulte -- Livre cote :914.434 GAG� Médiathèque Jean-Rousselot :espace adulte -- Livre cote : 914 ILE PAR

• Groupe de Recherches Historiquesde Jouy-en-Josas

Oberkampf et ses manufactures, Jouy-en-Josas et Corbeil-Essonnes, 1760-1894,(Les cahiers historiques de Jouy-en-Josas, hors série

n°1, 2006).

• Groupe Historique de Toussus-le-Noble,

BESSAS PatrickLes eaux de Versailles 1, 1996, (bul. n°1)Les eaux de Versailles 2, 1997, (bul. n°2)Les eaux de Versailles 3, 1998. (bul. n°3)GUYOT Alain,Promenade du réseau des étangs etrigoles, 2001. (bul. n°6)

• HOUDINET DavidQuand il fallait de l’eau pour le château(Guyancourt Magazine n° 162, 25 novembre 2000).

• HUCHON Jean-PaulBièvre, rivière d’Ile de France(Conseil Régional, 2005).

• LAFAILLE CatherineHistoires d’eau (Le Petit Quentin n° 146).

• Les Amis de la Vallée de la BièvreLes Étangs et Rigoles du Plateau de Saclay(Éd. Les Amis de la Vallée de la Bièvre, 1995).

Bibliographie • LORIERS Marie-ChristineSaint-Quentin-en-Yvelines, histoire enmarche et verts parages(Éditions Autrement, 1992).

� Médiathèque du Canal : espacedocumentation -- Livre cote : 914.435 LOR.LOCAL. (Exclu du prêt. Consultation sur place).� Musée de la Ville :entre de documentation -- Livre cote : SQY.025.(Exclu du prêt. Consultation sur place).� Médiathèque Jean-Rousselot :espace adulte -- Livre cote : 914 ILE YVE. Retourprévu le 27/09/2006� Médiathèque Antoine de St-Exupéry :espace adulte -- Livre cote : 944.436 LOR� Médiathèque des 7 Mares :espace adulte -- Livre cote : 914.436 LOR� Bibliobus :espace adulte -- Livre cote : 914.435 LOR

• MAROTEAUX VincentVersailles le Roi et son Domaine(Picard, 2000).

� Médiathèque du Canal :espace documentation -- Livre cote : 944.033MAR. LOCAL. (Consultation sur place).

• NADAUS RolandQuelques regards sur l’histoirede Guyancourt(Les Éditions de Liesse, 1985).

� Médiathèque Jean-Rousselot :espace adulte -- Livre cote : 914 ILE YVE� Musée de la Ville :centre de documentation -- Livre cote : GU.1.(Exclu du prêt. Consultation sur place).

• PIZZORNI-ITIE Florence- Les aménagements aux environsde Versailles et sur le plateaude Trappes in Miroir 1(Publication de l’Écomusée

de St Quentin-en-Yvelines, juin 1986).

- La haute vallée de la Bièvre,une histoire au futur(Les Amis de la Vallée de la Bièvre, 1982).

� Musée de la Ville : centre de documentation --Livre. (Exclu du prêt. Consultation sur place).

• RONDEAU JacquesLe foulonnier de Saint-Marceau(Imprimerie Fresnoise Editions, 2002).

• STEPHAN Edouard,Saint-Quentin-en-Yvelines, Cartespostales et histoire locale, tome 2,(Les Éditions de Liesse, 1984).

� Médiathèque des 7 Mares :espace adulte -- Livre cote : 944.35 STEespace adulte -- Livre cote : 944.35 STE. USUELS.(Exclu du prêt. Consultation sur place).� Médiathèque du Canal :espace adulte -- Livre cote : 944.35 STE� Médiathèque Jean-Jaurès :espace adulte -- Livre cote : 944.35 STE� Bibliobus :espace adulte -- Livre cote : 944.35 STE� Médiathèque Antoine de St-Exupéry :espace adulte -- Livre cote : 944.436 STE� Médiathèque Anatole-France :espace adulte -- Livre cote : 944.34 STE� Musée de la Ville :centre de documentation -- Livre cote : SQY.54.(Exclu du prêt. Consultation sur place).

• TOURNIER Michel, LOBGEOISPascal, de GIVRY Jacques

Versailles les Grandes Eaux(JDG Publications, 2000).

� Médiathèque des 7 Mares :espace adulte -- Livre cote : 914.434 BUS� Médiathèque du Canal :espace adulte -- Livre cote : 914.436 BUS

En collaboration avec la Médiathèque Jean-Rousselot

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StéphaneRocher

À 38 ans, après avoir vécu au Maroc, à Paris,en Normandie... Stéphane Rocher habite àChâteaudun, dans sa région d’origine.Obéissant à sa passion, il opère un viragespectaculaire en 1997 en abandonnant un statutconfortable de cadre dans une multinationalepour se lancer sans filets dans la photographiedans la durée, et se consacre essentiellementaux expositions. Avec une vingtaine de sujets - oucommandes - réalisés, il aura monté, en cette find’année, 45 expositions personnelles,dont 20 à l’étranger.

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Expositions2005• Carré Saint-Vincent - Scène Nationaled’Orléans - Beauce(s)• Versailles - Arbres• Musée de la Marine de Loire -Châteauneuf sur Loire - Nuit de Loire• Les Mureaux - Parc de Bècheville -Ici et Ailleurs• Lèves - Place de la mairie - Lèves encoulisses• Les Mureaux - Chemin de Halage• Médiathèque G. Sand - Lucé -Atlantique, bord du monde• Cours d’honneur - Conseil Général duPuy De Dôme - Maroc, Boxing Clubs

2004• Château de Tours - La Loire vue parles artistes - Nuit de Loire• Musée de la Loire - Cosne s/Loire -Nuit de Loire• Institut Français de Brême/ Allemagne- Suite Nordique• Théâtre de Chartres - Danse auCœur• Institut Français de Nouakchott/Ministère de la culture, Mauritanie -Atlantique, bord du monde2003• Fondation Calouste Gulbenkian -Paris - Portugal, Atlantique bord dumonde• Maison Descartes - Amsterdam -Suite Nordique• Institut Français deHambourg/Allemagne - Suite Nordique• Musée des Beaux Arts - Chartres -Nuit de Chartres

• Institut Français deCasablanca/Maroc - Maroc, BoxingClubs• Institut Français de Marrakech/Maroc- Maroc, Boxing Clubs• Institut Français de Rabat/Maroc -Maroc, Boxing Clubs• Institut Français de Kénitra/Maroc -Maroc, Boxing Clubs• Institut Français de Meknès/Maroc -Maroc, Boxing Clubs• Institut Français de Fés/Maroc -Maroc, Boxing Clubs• Espace Soutine- Lèves - Un hiver enBeauceMédiathèque - Orléans - Nuit de Loire

2002• Ecole Nationale des Beaux Arts -Tétouan/ Maroc - Triptyque Atlantique• Institut Français deCasablanca/Maroc - TriptyqueAtlantique• Institut Français de Oujda/Maroc -Triptyque Atlantique• Institut Français de Kénitra/Maroc -Triptyque Atlantique

2001• Institut Français d’Agadir/Maroc -Triptyque Atlantique• Alliance Française d’El Jadida/Maroc- Triptyque Atlantique

1997• Centre Photographique deNormandie/ Pôle Image HauteNormandie - Rouen - Côte d’Albâtre

Parutions• Livre/catalogue :Lèves en coulisses (2005)

• Portfolio : Nuit de Loire(Musée de la Loire, Cosne s/Loire 2004)

• Catalogue : La Loire vue par les artistesVille de Tours 2004

• Portfolio : Nuit de Chartres(Ville de Chartres 2003)

• Portfolio : Portugal, Atlantique ; borddu monde(Fondation Calouste Gulbenkian 2003)

• Monographie : Côte d’Albâtre(Éd. Bertout 1997)

• Participation à l’ouvrage : Normandie(Ed. Gallimard/F. Paolini 1996)

Collections• Cabinet des Estampes, Bibliothèque

Nationale de France• Fondation Calouste Gulbenkian -

Paris/Lisbonne• Musée des Beaux Arts - Chartres• Musée de la Loire - Cosne sur Loire• Musée de la marine de Loire -

Châteauneuf sur Loire• Pôle Image Haute Normandie- Rouen• Maison Descartes - Amsterdam• Et Collections privées

TranslationPartout où le regard se pose, l’image apparaît, seule, puis additionnée enune succession d’instantanés. Qu’existe-t-il dans le passage d’un lieu à un autre ?Le paysage défile sous l’œil en mouvement qui, sans s’arrêter, saisit la translation.Pas de point de vue, mais une complicité devant l’impermanence volée dansun murmure. Un partage avec le spectateur de l’expérience cinétique du voyageur.Un monde offert au tout possible, dans une fresque quasi picturale de la vieen perpétuel mouvement.

Valérie Berthelin

À PROPOS DE …