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Aa Pergumonmaseam de Berfin, c’es antipités gréco-romuines font peua neave Max Kunze Né en 1944, il étudie l’archéologie et la philologie classiques à Berlin (République fédérale d’Allema- gne) de 1964 à 1969. II travaille pour les musées d’État de Berlin (RDA) (Cabinet des médailles) de 1969 à 1971. Directeur du Musée Winckelmann de Stendal de 1971 à 1982, il dirige la collection des antiquités et lePergamonmuseum. De 1978 à 1983, il est, à I’ICOM, president du Comité international pour les musées de littérature. Membre en 1986 du Comité international d’archéologie et d’histoire, il est l’auteur de nombreuses publications de I’ICOM (de 1978 à 1982), des u Contributions de la Société Wenckelmannn partir de 1974, 13 volumes) et des u Communications de la Société Winckelmann 1) (parution annuelle). 28 Cour du Pergamonmuseum de Berlin ; de face, le nouveau hall d’entrée. Parmi les nombreux musées de la capitale de la République démocratique alle- mande, le Pergamonmuseum exerce une attraction particulière sur le public. En 1985, trois millions de visiteurs du monde entier sont venus admirer les cinq collectionsqui y sont rassemblées. Ouvert en 1930, il a d’abord abrité la collection gréco-romaine et celle de l’antiquité du Proche-Orient et de l’Islam. Après la deuxième guerre mondiale, la recons- truction et le retour des œuvres d’art, qui avaient été mises à l’abri en Union sovié- tique, le musée a également accueilli les collections d’Asie de l’Est et celles du Musée du folklore. S’il est devenu un haut lieu du tourisme international, national et local, c’est grâce à ses dimen- sions généreuses, qui lui permettent d’exposer des chefs-d’œuvrede l’art dans des salles en partie rénovées. Construit d’après les plans de l’architecte A. Messe1 (1853-1909),il afindement été aménagé en musée d’architecture gréco-romaine, proche-orientale et islamique (fig. 28). Après avoir inspiré de nombreux émules, il demeure aujourd’hui encore l’un des plus importants musée d’architecture du monde. Dans les trois grandes salles centrales, dont le toit vitré laisse pénétrer la lumière du jour, tout ou partie de monuments grecs et romains ont pu être reconstitués dans le respect des rapports architectoni- ques originaux entre les différents élé- ments et en restituant les dimensions et les proportions des édifices antiques. Ainsi, dans la salle gréco-hellénistique (17,20 m sous plafond), deux colonnes de l’imposant temple d’Athéna de Priène et certains éléments de son autel monumen- tal ont été reconstruit ; les parties infé-

Au Pergamonmuseum de Berlin, les antiquités gréco-romaines font peau neuve

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Aa Pergumonmaseam de Berfin, c’es antipités gréco-romuines

font peua neave

Max Kunze

Né en 1944, il étudie l’archéologie et la philologie classiques à Berlin (République fédérale d’Allema- gne) de 1964 à 1969. II travaille pour les musées d’État de Berlin (RDA) (Cabinet des médailles) de 1969 à 1971. Directeur du Musée Winckelmann de Stendal de 1971 à 1982, il dirige la collection des antiquités et lePergamonmuseum. De 1978 à 1983, il est, à I’ICOM, president du Comité international pour les musées de littérature. Membre en 1986 du Comité international d’archéologie et d’histoire, il est l’auteur de nombreuses publications de I’ICOM (de 1978 à 1982), des u Contributions de la Société Wenckelmannn (à partir de 1974, 13 volumes) et des u Communications de la Société Winckelmann 1) (parution annuelle).

28 Cour du Pergamonmuseum de Berlin ; de face, le nouveau hall d’entrée.

Parmi les nombreux musées de la capitale de la République démocratique alle- mande, le Pergamonmuseum exerce une attraction particulière sur le public. En 1985, trois millions de visiteurs du monde entier sont venus admirer les cinq collections qui y sont rassemblées. Ouvert en 1930, il a d’abord abrité la collection gréco-romaine et celle de l’antiquité du Proche-Orient et de l’Islam. Après la deuxième guerre mondiale, la recons- truction et le retour des œuvres d’art, qui avaient été mises à l’abri en Union sovié- tique, le musée a également accueilli les collections d’Asie de l’Est et celles du Musée du folklore. S’il est devenu un haut lieu du tourisme international, national et local, c’est grâce à ses dimen- sions généreuses, qui lui permettent d’exposer des chefs-d’œuvre de l’art dans des salles en partie rénovées. Construit

d’après les plans de l’architecte A. Messe1 (1853-1909), il afindement été aménagé en musée d’architecture gréco-romaine, proche-orientale et islamique (fig. 28). Après avoir inspiré de nombreux émules, il demeure aujourd’hui encore l’un des plus importants musée d’architecture du monde.

Dans les trois grandes salles centrales, dont le toit vitré laisse pénétrer la lumière du jour, tout ou partie de monuments grecs et romains ont pu être reconstitués dans le respect des rapports architectoni- ques originaux entre les différents élé- ments et en restituant les dimensions et les proportions des édifices antiques. Ainsi, dans la salle gréco-hellénistique (17,20 m sous plafond), deux colonnes de l’imposant temple d’Athéna de Priène et certains éléments de son autel monumen- tal ont été reconstruit ; les parties infé-

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rieures, sont d’origine et les parties supé- mineure, et donnent au visiteur un pre- rieures (chapiteaux et corniches), ont été mier aperçu de l’histoire des villes de remplacées par des copies, les originaux l’Antiquité. étant présentés séparément à hauteur L’architecture ne constitue toutefois d’homme pour la commodité du visiteur. qu’une partie de la section des antiquités Ce principe d’exposition est appliqué gréco-romaines, qui occupe quelque systématiquement aux reconstitutions 6.000 m2. Au rez-de-chaussée de l’aile partielles. Mais il y a aussi des reconstitu- nord se trouvent les salles consacrées à la tions intégrales, telles que la porte du sculpture, ouvertes après rénovation en marché de Milet (120 ap. J.-C.), haute de avril 1983 ; les travaux, qui ont duré exac- presque 17 m, dont les nombreux fran- . tement deux ans, ont permis de créer de - - - merits ont été complétés par des blocs de marbre et des pierres artificielles ou, dans la sale médiane, la partie ouest de l’autel de Pergame (180-160 av. J.-C.) avec son grand escalier et la frise des dieux et des titans (fig. 29). Le visiteur peut ici, ce qu’il peut rarement faire ailleurs, étudier la structure des monuments antiques, sacrés ou profanes, leurs proportions et leurs formes ornementales et apprécier leurs véritables dimensions. Les nou- veaux matériels d’accompagnement - textes et illustrations, coupes et plans, maquettes de villes telles que Pergame et Milet - constituent un ensemble didac- tique, riche en informations, qui aide le visiteur àmieux se représenter la structure des monuments antiques et leurs rap- ports. Ainsi présentée, l’architecture de l’antiquité, si différente soit-elle de l’architecture moderne, devient immé- diatement intelligible pour le visiteur familiarisé par ailleurs avec les multiples variations architectoniques et ornemen- tales d’inspiration antique, qui ont marqué l’architecture européenne depuis la Renaissance.

A l’ouverture du musée, en 1930, on accédait aux expositions par deux étroits couloirs qui menaient aux ailes du bâti- ment. Depuis 1982 le nouveau hall d’entrée et les deux foyers ouvrant sur la salle centrale où se trouve l’autel de Per- game sont accessibles par la grande cour rénovée. Le hall, dont l’aménagement s’imposait, ne fût-ce que pour loger les différents services indispensables à la bonne marche d’un musée, abrite le bureau d’accueil des visiteurs et deux sal- les de conférences où l’on peut suivre une présentation des expositions temporaires et permanentes. Les œuvres exposées dans les deux foyers ont la même fonction de présentation générale : ce sont des exemples choisis de l’architecture anti- que et grecque archaïques auxquels sont joints des panneaux d’information avec des photographies, des dessins et des tex- tes, qui exposent les résultats des fouilles entreprises depuis 1975 par les musées de Berlin à Olympie, Samos, Pergame et dans d’autres sites grecs de la côte d’Asie

nouveaux espaces et de revêtir le sol de pierre naturelle. un grand nombre de sculptures ont maintenant un socle en grès fait sur mesure, dont la partie supé- rieure est souvent amovible, de sorte que les œuvres qui y sont scellées peuvent être déplacées pour des expositions temporai- res. L’idée générale qui a présidé à la con- ception et à l’organisation des salles réno- vées est que la sculpture, en tant que forme artistique privilégiée des Anciens, est celle qui illustre le mieux l’originalité et l’évolution de l’art grec. La représenta- tion réaliste de l’homme, dont les Grecs ont été les initiateurs, a joué un rôle fon- damental dans I’évolution artistique de l’Europe et, dans une certaine mesure, du monde entier. Malgré la présence de courants différents, voire opposés, elle est restée dans l’art du XXe siècle une tradi- tion vivante donnant, aujourd’hui

29 Reconstitution de la partie ouest de l’autel de Zeus et d’rithena, à Pergame, dans la

centrale du Pergamomuseum.

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30 Salle no 3 de la collection de sculptures : la sculpture funéraire.

encore, accès à une époque exemplaire par son intelligibilité.

Le contexte social et culturel du visiteur du XXe siècle a bien sûr été pris en compte. Aujourd’hui, en effet, la con- naissance de l’Antiquité gréco-romaine n’est plus transmise par des institutions traditionnelles telles que I’école. De ce fait, le musée des antiquités se voit investi d’une nouvelle fonction de formation, doté de nouvelles possibilités d’action et confronté à un public de jeunes dont il doit satisfaire la curiosité. La nouvelle sec- tion de la statuaire antique retrace près de 1.000 ans d’histoire de l’art, considérée du point de vue pariculier de la décou- verte et de l’évolution de la représenta- tion humaine, depuis les premières figu- res datant de l’époque archaïque (7“/6“ siècles av. J.-C.) jusqu’au bas Empire romain (IVe siècle après J.-C.). Cette lon-

gue séquence temporelle est clairement structurée en ensembles correspondant aux grandes époques de l’art et de l’his- toire. A l’intérieur de chaque ensemble, on s’attache moins àdéterminer la succes- sion chronologique des diverses œuvres en les attribuant àun siècle donné (ce que permettent aujourd’hui les techniques de datation de l’archéologie classique), qu’à stimuler l’intérêt du public en met- tant l’accent sur tel ou tel thème caracté- ristique d’une époque. Un autre avan- tage des nouvelles salles est la clarté, qui rend justice à la valeur plastique des sculptures. En disposant celles-ci plus librement, en évitant les symétries, on a pu mettre en relief la retenue de la sta- tuaire archaïque ou le mouvement de la statuaire hellénistique.

L’exposition débute par les premières grandes œuvres du Ge siècle avant J.-C.

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-après avoir passé rapidement sur les balbutiements du 7‘ siècle. Dans la pre- mière salle dominent les kouros archaï- ques (statues de jeunes gens) suivis, dans la deuxième salle, par les korês, merveil- leuses effigies de jeunes filles, de femmes et de déesses. L’ancienne organisation, axée sur les différentes écoles et concep- tions de I’écart archaïque, a été abandon- née au profit d’une articulation thémati- que; la fonction de la sculpture (funéraire, sacrée ou profane) doit être visible et la grande diversité des expres- sions de l’art archaïque illustrée par la présentation de statuettes. De même, les sculptures de l’époque classique et post- classique ( 5 e et 4‘ siècles avant J.-C.), où la représentation de la figure humaine subit une évolution qui correspond à l’âge d’or et aux luttes des cités grecques, sont regroupées autour de différents thè-

mes qui ordonnent les nombreuses sta- tues, têtes, frises et bas-reliefs funéraires et sacrés. Une première série de salles est ainsi consacrée aux reliefs funéraires (fig. 30) ; s’il est possible de suivre leur évolu- tion artistique, depuis les œuvres archaï- ques qui les préfigurent jusqu’aux hauts- reliefs, déjà proches de la ronde-bosse, représentatifs du 4‘ siècle avant notre ère, c’est le thème des rites funéraires et du culte des morts qui rtgit leur ordon- nance. Au centre, on a placé divers types de reliefs de façon à reconstituer la dispo- sition originale d’un caveau de famille dans la nécropole d’Athènes : le visiteur peut ainsi comprendre le lien qui existe entre les différents types de sculptures et les différentes couches sociales de la Grèce antique. Ça et là sont exposés des vases, des terres cuites et des bronzes, en l’occurrence des lécythes peints sur fond blanc qui étaient utilisés pour les rites funéraires et dont le décor - scènes de la vie quotidienne et représentations de l’autre monde - enrichit notre connais- sance de ces rites. Plusieurs <( lectures )> sont ainsi offertes au visiteur : au-delà de son impact artistique et esthétique, cha- que œuvre d’art dépeint la vie et la men- talité des populations de l’Antiquité, réduisant à peu de choses les explications écrites et graphiques nécessaires. En Salle no 4 de la collection outre, le groupement et l’ordonnance- la sculpture sacrée.

de sculptures :

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ment des œuvres sont assez parlants. I1 va de soi que le Pergamonmuseum n’aurait pas pu offrir au public une image aussi complète s’il ne possédait pas une aussi riche collection de sculptures funéraires grecques petites stèles ioniques à effigie unique, bas-reliefs de groupes où le mort est représenté avec les membres de sa famille plongés dans l’affliction ou con- tenant leur douleur, hauts-reliefs somp- tueux, etc. Certes, les ensembles architec- turaux, les petits temples qu’ils ornaient, ne sont, pour la plupart, pas parvenus jusqu’à nous, mais le décor peint des vases de l’époque permet de les reconsti- tuer. Quant aux sculptures sacrées, qui forment un ensemble distinct, elles sont représentées dans leur diversité, de la noble statuaire de l’Attique au plus hum- ble artefact. (fig. 31)

Un autre grand ensemble est celui des copies romaines des chefs-d’œuvre des plus grands artistes (fig. 32-34). Ces sculptures ne sont évidemment pas là pour témoigner du goût romain, mais, en règle générale, en qualité de substituts

d’oeuvres dont l’original est perdu. Ce parti s’est traduit - et se traduit encore-sur le plan de la restauration par l’exclusion de tous ajouts ultérieurs qui n’apporteraient rien de bien signifi- catif par rapport à l’original grec, mais qui risqueraient tout au plus d’introduire une certaine confusion. En revanche, les ajouts correspondant au goût des deux derniers siècles seront réunis dans une autre partie de la collection des antiquités de Berlin. Dans le ((Alten Museum, (Vieux musée) de Berlin, construit par Carl Friedrich Schinkel et inauguré en 1830, l’immense rotonde-panthéon a retrouvé depuis 1980 les statues de dieux antiques qui l’ornaient initialement ; elle a été aménagée et décorée dans le plus strict respect du goût de l’époque de Schinkel et les restaurations ont été inté- gralement conservées.

Les salles suivantes sont consacrées à l’art hellénistique du 3e au le‘ siècle avant J.-C.. Quelques grandes sculptures témoignent des nouveaux moyens d’ex- pression et styles utilisés à la cour des dia-

doques. Les thèmes de l’époque sont mis en valeur : ainsi le culte de la personna- lité, dont participe le groupe de Promé- thée (de Pergame), où le sculpteur a donné à Héraclès les traits du souverain et qui nous donne un aperçu de la richesse allégorique de l’époque. On voit aussi se refléter dans la sculpture hellénistique les questions sociales, l’exploitation et la misère du peuple.

La dernière salle du rez-de-chaussée est consacrée à l’art romain. (fig. 35, 36) L’étendue de son registre, des effigies officielles àun art de caractère plus popu- laire, est illustrée par des pièces choisies dans le riche patrimoine berlinois. A la différence de la sculpture grecque, les sta- tues des Romains en cuirasse et en toge sont classées en fonction de leur option décorative : l’exposition reflète ainsi fidè- lement la façon dont elles étaient employées et présentées à l’époque romaine. Dans cette partie du musée, l’orientation historique est plus mar- quée, sans que l’on ait pour autant pré- tendu montrer toute la diversité de l’acti-

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34 Vu partielle de la salle no 6 : copies

romaines d’originaux grecs. Au centre, le Doryphore de Polyclète.

vité artistique àRome ou encore les struc- tures de l’Empire romain. Néanmoins il fallait montrer le phénomène de la pro- duction romaine et fournir à cette fin quelques indications thématiques : les dieux romains les plus importants sont représentés par des statuettes en bronze et la vie quotidienne est illustrée par des ustensiles en bronze, des lampes et des récipients (en bronze, en argile et en verre), l’armée, les jeux, les gladiateurs et le théâtre étant surtout représentés sur des bas-reliefs. Dans le domaine de l’art funéraire, l’exposition rassemble sarco- phages, urnes et bas-reliefs. L’une des raisons pour lesquelles l’orientation his- torique est plus marquée dans cette sec- tion est le manque de place-à I’étage supérieur, l’art romain n’est illustré que par des bustes.

L’exposition des nouvelles salles de l’étage supérieur (dans la même aile) vise àla fois 8 compléter la collection de sculp- tures et à présenter d’autres aspects de la culture gréco-romaine. Dans une salle séparée, l’art romain est représenté,

32 Vue partielle de la salle no 6 : copies romaines d’originaux grecs. Au centre gauche, torse de Dionysos.

33 Salle no 6 de la collection de sculptures : copies romaines d’originaux grecs. Au centre, copie faite à Pergame de I’Athena Parthenos d’Athènes.

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comme on vient de l’indiquer, par une trentaine de bustes de la collection berli- noise. Ces effigies d’empereurs, de fonc- tionnaires et de simples citoyens donnent un aperçu de l’art du portrait à Rome, genre caractéristique de l’époque. Mais il y a également des bronzes et des terres cuites des 10e-7e siècles avant J.-C., les- quels laissent déjà deviner l’orientation monumentale que vont prendre les arts plastiques.

Après la sculpture plusieurs salles du premier étage sont consacrées à d’autres formes d’expression de l’art antique. Elles offrent au visiteur un large pano- rama de l’art de la terre cuite qui s’est développé en Grèce, en Asie mineure et en Italie du Sud du au le‘ siècle avant J.-C., et lui apprennent à distinguer entre les différents styles et centres de production et de création. Une salle est consacrée à la céramique grecque des 6‘-4‘ siècles avant J.-C. ; la forme et la décoration des vases ont atteint, à Athè- nes surtout, une qualité exceptionnelle et leur décor constitue une excellente initia- tion à la vie quotidienne, à la religion et à la mythologie, au sport et au théâtre dans l’Antiquité. Le souci de montrer d’une part les qualités de l’art en soi et, d’autre part, ce qu’il traduit de la culture de l’époque se reflète dans l’agencement et le groupement des œuvres. Dans d’autres salles encore, on trouve des bronzes grecs et des œuvres d’art étrusques.

Si grande soit-elle, la surface d’exposi- tion du Pergamonmuseum ne suffit pas à rendre compte comme on le souhaiterait aujourd’hui du contexte culturel de l’art

grec et romain. C’est ainsi que les collec- tions relatives aux anciennes cultures de la Méditerranée ne peuvent pas toujours être exposées en permanence, mais seule- ment à l’occasion d’expositions tempo- raires. Or, le but recherché est de présen- ter un panorama intégré du patrimoine artistique des Cyclades, de Mycènes, d’Anatolie et d’Asie mineure ou de Chypre, qui permette d’appréhender synchroniquement les expressions cultu- relles de ces peuples. 35 _ _

Salle de l’art romain : statues, bas-reliefs et mosaïques. [ Tradzlit de l’ullemund]

Y

36 Salle de l’art romain de Xanthos B.

le ((jeune garçon