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AUDIT ACHATS La fonction achats du fait même de sa situation en tête de la chaîne logistique de l'entreprise, peut, par ses insuffisances, être la source de dysfonctionnements sérieux perturbant la plupart des autres fonctions de l'entreprise. Elle peut générer des pertes substantielles. En effet, la part des achats dans le prix de vente peut varier considérablement ; représentant 5 à 15% dans certains produits de luxe, elle peut atteindre 80% dans le négoce, et se situe souvent entre 50 et 60% dans l'industriel. Cependant, le poids financier de la fonction achats n'est pas toujours un bon indicateur des enjeux stratégiques qu'elle comporte. Or, c’est un domaine secret, personne ne réclamera à l’entreprise, si elle est bien moins placée aux achats, ni ses fournisseurs, ni ses concurrents et encore moins son acheteur. Une seule solution pour mieux évaluer la performance et l’efficacité globale de cette fonction ; rentrer dedans y faire un solide audit. La question qui se pose à ce niveau, comment mener un audit des achats efficace décelant les différents risques afférents et MSLT 2009 /2010 Page 1

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AUDIT ACHATS

La fonction achats du fait même de sa situation en tête de la chaîne logistique de

l'entreprise, peut, par ses insuffisances, être la source de dysfonctionnements sérieux

perturbant la plupart des autres fonctions de l'entreprise. Elle peut générer des pertes

substantielles.

En effet, la part des achats dans le prix de vente peut varier considérablement ; représentant

5 à 15% dans certains produits de luxe, elle peut atteindre 80% dans le négoce, et se situe

souvent entre 50 et 60% dans l'industriel. Cependant, le poids financier de la fonction achats

n'est pas toujours un bon indicateur des enjeux stratégiques qu'elle comporte.

Or, c’est un domaine secret, personne ne réclamera à l’entreprise, si elle est bien moins placée

aux achats, ni ses fournisseurs, ni ses concurrents et encore moins son acheteur. Une seule

solution pour mieux évaluer la performance et l’efficacité globale de cette fonction ; rentrer

dedans y faire un solide audit.

La question qui se pose à ce niveau, comment mener un audit des achats efficace décelant

les différents risques afférents et proposant des recommandations pertinentes ?

C'est ainsi que dans notre travail, nous essaierons de présenter une partie théorique qui

traitera les fondements de la fonction achat ainsi que les aspects conceptuels de l’audit achats,

pour se pencher par la suite, dans une seconde partie, sur une étude de cas, portant sur

l'application des concepts théoriques précédemment décrits.

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AUDIT ACHATS

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LA FONCTION ACHATS

1) Distinction achat/approvisionnement

Durant un nombre incalculable d'années, tout le monde a fait un amalgame entre la fonction

approvisionnements et la fonction achats.

Malheureusement dans des petites structures la distinction n'est pas encore bien établie. Cette

confusion est tout à fait préjudiciable à l'optimisation des achats et des approvisionnements.

Néanmoins, les dirigeants des petites structures, n'ont souvent pas un budget conséquent, et

emploient une seule personne pour s'occuper des achats et des approvisionnements, ce qui

peut créer une certaine confusion dans l'esprit des autres employés. Malgré le fait que ces

fonctions soient souvent en étroite collaboration, elles ne réalisent absolument pas les mêmes

activités. Voici donc les principales missions de ces deux fonctions. Les achats sont en charge

de :

Répondre à un besoin exprimé ;

Consulter et sélectionner les fournisseurs ;

Négocier les conditions d'achats (prix, conditions de paiement...).

Il est clair que l'achat ne désigne pas uniquement les achats destinés à la production mais

recouvre également tous les autres achats de l'entreprise.

La fonction achats joue un rôle d'interface dans l'entreprise. Elle est le fournisseur attitré de

l'entreprise c'est-à-dire qu'elle doit répondre au mieux et au plus vite aux besoins de ses clients

internes. Mais elle est également le client de ses nombreux fournisseurs externes, elle a pour

mission d'acquérir les biens et services dont ses clients ont besoin, dans les meilleures

conditions commerciales. Les approvisionnements ont quant à eux en charge :

Le calcul de la quantité à commander et de la date à laquelle cette quantité doit être

livrée,

Le passage de commandes,

Le suivi de livraison,

La gestion des stocks.

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AUDIT ACHATS

Ces deux fonctions n'ont souvent pas été dissociées car elles travaillent conjointement dans

l'évaluation des fournisseurs, le traitement des litiges ainsi que sur la définition des conditions

de mise à disposition des produits (taille de lot, délai de livraison...).

2) Les fondements de la fonction achats

a. Le fondement historique

Etrange de parler d’Histoire pour une fonction qui n’est réellement visible que depuis trente

ans. Celle-ci existe pourtant depuis toujours puisque la loi impose l’enregistrement codifié des

dépenses et des factures de chaque entreprise. En fait, c’est l’évolution macro-économique

des sociétés industrielles depuis soixante ans qui a lentement et progressivement révélé

l’intérêt stratégique de la fonction au sein des entreprises. Cependant, l’influence récente des

pays émergents accélère le processus.

Le schéma très général suivant illustre cette évolution :

1- La préhistoire   : 1945-1973

Le contexte

Le conflit mondial terminé, chaque pays entame sa reconstitution. La demande s’affirme donc

face à une offre rendue inopérante. Les produits s’arrachent « à tout prix », au sens fort du

terme, puisque la concurrence est quasi inexistante, au moins en tout début de période. Les

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AUDIT ACHATS

producteurs réalisent « ce qu’ils veulent », les clients achètent ce qu’ils trouvent, quand c’est

disponible, quitte à patienter. Six mois voire un an ne sont pas rares pour acquérir une

automobile, dont il n’est bien entendu pas question d’en choisir la couleur, ni les quelques

options. Les pannes quant à elles font partie du paysage. C’est l’économie de production dans

toute sa splendeur caractérisée par les flux poussé.

L’objectif essentiel des entreprises  

Développer la production afin d’augmenter le chiffre d’affaires garantissant par ailleurs une

marge très confortable.

Le calcul « ascendant » des prix de vente ne souffrait d’aucune limite.

A l’époque, les achats constitués essentiellement de matières premières ne représentaient

qu’environ 20% du chiffre d’affaire de l’entreprise.

Lorsqu’il s’agissait très exceptionnellement de baisser les prix de vente, on agissait

successivement :

- Sur la marge, puisqu’elle était substantielle ;

- Sur la main-d’œuvre (baisse de salaires ou automatisation).

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AUDIT ACHATS

2- La révélation   : 1973-1998

Le contexte

Fin1973, le premier choc pétrolier marque la fin de la croissance. Ce quadruplement du prix

du pétrole décidé par l’OPEP a provoqué de nombreux déséquilibres dans les pays

occidentaux : inflation, aggravation des déficits commerciaux liés à la facture pétrolière,

ralentissement de la croissance imposé par la hausse des coûts de production et les déficits

extérieurs, montée du chômage. S’ensuit une réduction de l’investissement et une baisse de la

confiance des ménages qui se mettent à épargner. Privés d’une forte croissance, confrontés à

une concurrence forte et plus lointaine, l’occident doit revoir ses schémas industriels et

économiques. En bref, l’économie de marché remplace l’économie de production.

L’objectif essentiel des entreprises  

Développer des produits dont le prix est dicté par le marché avec une marge minimum

permettant de survivre.

Le calcul des coûts devient donc logiquement « descendant » car il devient indispensable de

valider a priori la pertinence de chaque nouveau projet client.

Il devient donc impérieux pour les entreprises de rechercher des pistes de réduction des coûts

leur permettant de rester présentes sur des marchés maintenant très concurrencés :

- Baisse des coûts ;

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- Baisse des prix d’achats ;

- Externalisation des activités en dehors du cœur du métier.

La maîtrise des achats apparaît comme un contributeur à l’atteinte de ces objectifs vitaux

d’autant plus que la part achetée passe conséquemment à plus de 50% de chiffre d’affaires.

3- L’ascension   : depuis 1998

Le contexte

La chute du mur de Berlin en 1989 suivie par l’éclatement de la bulle Internet vont à nouveau

changer les repères. Si nous demeurons en économie de marché, celle-ci devient « ultra »

mondiale. Les barrières géographiques, voire politiques et commerciales tombent les unes

derrières les autres. En outre l’information circule à la vitesse de la lumière partout sur terre

révélant des sources d’approvisionnement et débouchés commerciaux jusqu’à présent

largement sous estimés. Les affrontements Est-Ouest terminés fournissent des opportunités à

des pays plein de potentiel. Etant donnée l’étendue du terrain de jeu commercial, la

concurrence est exacerbée et multiple.

L’objectif essentiel des entreprises  

Dans les pays occidentaux, les grandes entreprises sont alors prêtes à diminuer leur taille et à

se réorienter vers des marchés connexes, parfois très éloignés de leur métier de base. Ainsi,

telle multinationale originellement spécialiste des technologies électriques se dirige vers le

marché de la finance et du conseil en achats. Cela nécessite d’acquérir des compétences en

un temps record en ayant recours le plus souvent à des fournisseurs extérieurs.

Focus sur la marge, développement d’achats stratégiques de fait, sont deux bonnes raisons de

continuer à développer la fonction achats.

b. Le fondement financier

Dans un contexte où toutes les forces vives de l’entreprise doivent converger pour garantir

l’atteinte de la marge, les achats se révèlent comme un levier plus efficient que celui

traditionnellement proposé par la force de vente, dans un cotexte où les prix de vente ne

peuvent croître. Prenons l’exemple d’une entreprise correspondant à la moyenne en terme de

montant d’achats, de frais fixes et de valeur ajoutée comparés au chiffre d’affaires. Un gain de

5% sur les dépenses d’achats, toutes choses égales par ailleurs, correspond à un montant que

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AUDIT ACHATS

l’on retrouve intégralement dans la marge. Cependant, pour obtenir la même progression de

marge (25%), il faut réaliser un effort de 12,5% sur le volume des ventes.

Un tel constat réalisé par la direction d’une entreprise contribue à lancer le processus de

développement de la fonction. Celui-ci consiste à la transformer en véritable service achats

doté des moyens humains, matériels et financiers.

c. Le fondement commercial.

Les achats représentent également des enjeux non financiers. L'avantage concurrentiel apporté

par les achats ne se situe pas uniquement au niveau du prix mais aussi dans le choix des

matières utilisées pour la réalisation du produit. Les achats sont donc également stratégiques

dans la mesure où ils peuvent permettre un développement des ventes et une différenciation

de la concurrence par un choix judicieux des matières constituant le produit fini. Ainsi, par

exemple, une société de confection qui a trouvé un fournisseur capable de fabriquer un tissu

en coton qui ne se froisse pas. Cette nouvelle matière première apporte un avantage

concurrentiel à ses produits finis, elle est susceptible de contribuer au développement des

ventes de l'entreprise en question.

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AUDIT ACHATS

L'intégration de la fonction achats très en amont, dès la conception des produits, permettra à

l'entreprise de tirer le meilleur profit des opportunités du marché fournisseur. De toute

évidence, la qualité des produits fabriqués commence par la qualité des matières premières.

Les clients et donneur d'ordre sont de plus en plus amenés à s'assurer de la performance de

leurs fournisseurs, gage de leur propre performance. Ainsi dans le cadre de leur démarche

qualité, ils développent les audits de leurs fournisseurs. Ils veuillent à leur performance au

niveau des achats, en effet, les grandes firmes ont tendance à choisir des sous-traitants

capables de comprendre la dimension stratégique des achats. Lorsqu'on évoque l'image de

l'entreprise, on pense généralement à la fonction commerciale. Or la fonction achats est-elle

aussi en contact permanent avec l'extérieur, elle véhicule l'image de l'entreprise. Il faut donc

en tenir compte lors du choix de l'acheteur, de l'aménagement des locaux dans lesquels il

reçoit et plus largement dans la gestion quotidienne des relations avec les fournisseurs.

d. Les quatre facteurs d’évolution influents

Même si le contexte très global favorise l’émergence d’une fonction achats majeure dans les

entreprises, toutes n’éprouvent pas le même besoin de développer la leur. Différents facteurs

expliquent ce phénomène.

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1- La taille de l’entreprise

Le seuil d’effectif minimal à partir duquel le service achats apparaît dans l’entreprise se situe

à partir de 100 salariés, car en deçà on ne justifie pas un poste à temps plein. En outre les

petites entreprises commencent tout juste à s’imaginer des stratégies pour « peser » face à

leurs fournisseurs.

2- L’activité de l’entreprise

L’industrie (notamment automobile) accorde historiquement à la fonction achats une

importance plus forte que le domaine tertiaire. La distribution, spécialisée ou non, se situant

au milieu.

L’explication provient principalement du poids financier des deux postes de dépenses les plus

importants, les achats et la masse salariale.

3- La visibilité des achats par le client final

Achats de production : l’entreprise qui vend des produits ou services après les avoir

transformés, assemblés ou intégrés. C’est l’activité principale des secteurs de

l’industrie mais aussi des distributeurs fabriquant eux-mêmes sous leur propre marque,

dite « de distributeur (MDD) ».

Achats de négoce : l’entreprise qui commercialise sans transformation les produits ou

prestations qu’elle achète ; cela correspond bien sûr à l’activité principale de la

distribution où la marge s’obtient directement per différence entre prix d’achats et prix

de vente.

Achats indirectes : ce sont les produits ou prestations dits «  de fonctionnement »

invisibles directement des clients finaux. C’est le cas de nombre d’entreprise de

services et c’était celui du secteur bancaire.

4- La matérialité des achats

La facilité apparente qui émane des achats de biens matériels, les met en avant au sein des

entreprises qui en comptent beaucoup. A contrario, les prestataires de service et notamment

intellectuelles, ne sont guère prioritairement traitées par les services achats.

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AUDIT ACHATS

3) Les missions de la fonction achats

a. Description en processus

Quelques constats globaux :

La schématisation de ce processus se veut la plus universelle possible. Elle concerne

donc tout type d’entreprise, tout type d’achat (récurrent ou ponctuel, matériel ou

immatériel, direct ou indirect).

La représentation séquentielle des étapes est choisie pour faciliter la compréhension.

Car pour chaque cas particulier, les étapes se chevauchent plus ou moins. Par exemple,

les phases préliminaires d’une négociation peuvent débuter très tôt au cours d’un

projet et s’étaler dans le temps.

Certes, les approvisionnements se situent en aval des achats, cependant les deux

processus se chevauchent. Par ailleurs, le premier fait lui-même les étapes amont du

processus logistique global (supply chain).

Tous les deux sont impliqués dans la relation avec des interlocuteurs internes et

externes.

La fonction approvisionnement représente l’implication très opérationnelle de

réalisation des contrats. Même sans avoir des approvisionneurs en titre, la fonction

approvisionnement existe dans toutes les entreprises, industrielles ou non. Etant donné

les relations avec les achats, il est donc fondamental pour l’acheteur de l’identifier au

travers de ses interlocuteurs. Par exemple, le PDG d’un groupe qui fait réaliser une

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AUDIT ACHATS

prestation de conseil en stratégie, la commande est en suit lui-même la réalisation. Il

est donc identifié comme « approvisionneur (occasionnel) ».

Détaillons à présent les étapes de ces processus en mentionnant les

informations principales issues de chacune d’elles.

Etapes Données de sortie essentielles

Analyse des besoins/marchés-stratégie Stratégie par famille

Politique fournisseurs

Organisation achats

Présélection des fournisseurs Panel ou long list fournisseurs

Constitution formelle Short list

Négociation-contractualisation Grilles de négociation

Contrats

Réalisation du contrat Avenants contractuels

Résultats fournisseurs

Pilotage de la performance Tableaux de bord

Plans de progrès

1- Analyse des besoins/marchés-stratégie

Cette étape cruciale constitue la démarche du marketing d’achats stratégique. La donnée de

sortie principale est la description de la stratégie, qu’elle soit générique au service ou bien

propre à projet ou un achat ponctuel.

Elle inclut principalement, la segmentation du portefeuille, le axes opérationnels de travail par

domaine d’achat, les orientations pour la recherche de fournisseurs (« sourcing ») et

l’organisation (création ou aménagement de la structure achats).

2- Présélection des fournisseurs

Appelée également « sourcing », cette étape s’inscrit dans le cadre stratégique achat. Il s’agit

de qualifier les fournisseurs à partir de critères globaux les rendant aptes à être consultés

formellement par la suite, dans le cadre d’un achat ponctuel (constitution d’une « long list »)

ou bien de la gestion habituelle du panel fournisseurs travaillant régulièrement avec

l’entreprise.

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AUDIT ACHATS

3- Consultation formelle

L’acheteur obtient du client interne (qui peut être lui-même comme c’est souvent le cas dans

la distribution) la description détaillée du besoin à servir (cahier des charges). Ce qui permet

de lancer un appel d’offre consistant à interroger des fournisseurs présélectionnés. Cette mise

en concurrence donne lieu à une sélection réduite de fournisseurs (« short list ») auprès de qui

l’acheteur négociera. Cette liste doit recevoir l’agrément direct ou délégué du client interne.

4- Négociation et contractualisation

Pour les entreprises ayant peu de culture achats, c’est le seul domaine d’intervention d’un

acheteur. Quel que soit le contexte, cette étape consiste à améliorer les offres des fournisseurs

retenus précédemment. La transparence sur les critères de choix est la règle, facilitée par

l’usage de supports.

La contractualisation formalise l’accord obtenu avec le fournisseur, qu’il s’agisse d’un acte

ponctuel ou bien l’accord cadre, point de départ de transactions répétées par la suite.

5- Exécution des contrats

Etape quasiment sans objet pour les achats standard, elle concerne des projets comportant des

interventions multiples de la part du fournisseur et de son donneur d’ordre :

Développements comportant des prestations préalables (tests, échantillons,

protocoles, prototypes…) ;

Industrialisation, qualification spécifique des ressources du fournisseur, puis de son

produit ;

Montée en puissance de la solution proposée ;

6- Pilotage de la performance

Il s’agit effectivement de pilotage et non d’un simple suivi. La fonction achats « pilote »

c’est-à-dire responsable de la réussite du processus dans ensemble, doit être en mesure

d’expliciter l’atteinte des objectifs définis en amont, et de prendre les mesures nécessaires

pour constamment améliorer la situation. Ceci signifie que les acheteurs doivent obtenir des

« acteurs » du processus les informations permettant le constat.

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AUDIT ACHATS

Pour les entreprises avancées en matière d’achats, cela dépasse largement le simple constat

des performances obtenues des fournisseurs ainsi que des économies réalisées.

Cette dernière étape cruciale, met en exergue le principe de l’amélioration continue qui

caractérise tout processus majeur d’une entreprise. En le représentant sous forme d’un cycle,

on signifie le lien continu entre la dernière et la première étape.

b. Les missions principales

Le processus tel que décrit précédemment représente l’instrumentation opérationnelle des

missions confiées aux achats :

1- Missions   «   cœur de métier   »

Viser à la satisfaction des besoins des clients internes.

Obtenir auprès des fournisseurs des niveaux de flexibilité et de respect des délais

correspondant aux attentes logistiques.

Maitriser les achats en termes de coût global.

Atteindre les exigences qualité fixées par l’entreprise

2- Missions stratégiques .

Anticiper les évolutions des marchés amont (risques et opportunités) notamment en

matière d’innovation et de création de valeur.

Élaborer et piloter la politique fournisseurs

Maîtriser les risques juridiques (confidentialité, propriété intellectuelle,

réglementations sociales, éthiques, environnementales…).

Fiabiliser et sécuriser les sources d’approvisionnement.

c. Les sept dimensions de la fonction

Du fait des missions confiées à la fonction, les activités du processus achats couvrent sept

larges domaines :

Stratégique Ethique- Déontologie- Organisations-

Structures- Management- Relationnel-

Négociation- Transversalité- Mode projet-

Innovation

Commerciale Marketing- Veille- Business- Client-

fournisseur

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AUDIT ACHATS

Economique Prix- Coûts- Pérennité financière

Technique Besoin- Produit- Prestation- Veille

technique-Innovation technologique-

Bonnes pratiques

Logistique Flux- Filières- Délai- Flexibilité-

Sécurisation

Juridique Contrat- Protection- Développement

Qualité Performance- Audit- Progrès permanent-

Processus- Procédures- Traçabilité

4) La fonction achats : relations avec les autres fonctions de l'entreprise.

La fonction achat est amenée à travailler avec beaucoup d'autres fonctions de l'entreprise.

a. Fonction achat et Direction Générale.

Ces deux fonctions de l'entreprise travaillent ensemble sur le plan stratégique. Elles ont la

charge d'élaborer des politiques achats qui contribuent à la réalisation de la politique

générale tout en étant réaliste. Elles décident également ensemble des tableaux de bords

qui pourront être mis en place afin de suivre l'évolution des achats et de la comparer aux

objectifs fixés par la politique achats.

b. Fonction achat et bureau d'étude.

Ici, la fonction achats a pour but de rechercher les sources d'approvisionnement dont

l'entreprise aura besoin dans un avenir plus ou moins proche. Ainsi la fonction achats doit

intervenir dès la conception des nouveaux produits. Cette intervention est essentielle car

c'est la fonction achats qui peut le plus apporter de la valeur ajoutée à l'entreprise. En

effet, le bureau d'étude peut prendre en compte les données du marché des fournisseurs et

l'adapter aux contraintes et opportunités de l'entreprise. La fonction achat peut informer le

bureau d'études sur :

Les nouvelles matières entrant dans la composition du nouveau produit,

Leur disponibilité sur le marché,

Leur prix...

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AUDIT ACHATS

En retour, le bureau d'étude communique à la fonction achat :

Les axes de recherche de nouvelles matières en fonction de ses besoins,

Les spécifications techniques des articles à acheter, qui permettront de consulter

les fournisseurs.

c. Fonction achat et production.

La production est le principal utilisateur des articles sélectionnés et négociés par

l'acheteur, les deux fonctions sont donc amenée à se rencontrer même si la production est

plus souvent en contact avec la fonction approvisionnements, qui l'alimente. La

production communique à l'acheteur, au moment de la sélection des articles, ses exigences

concernant les services que doit apporter le fournisseur en termes de :

Délai de livraison,

Minimum de commande,

Modules de commande,

Emballages et conditionnement des articles.

La production est la fonction la mieux placée pour évaluer la satisfaction par rapport à la

qualité des matières achetées. Elle sait si celles-ci sont faciles à travailler et adaptées aux

équipements de l'entreprise. D'autre part lorsque l'entreprise a recours à la sous-traitance,

les relations entre la production et les achats sont renforcées car la sous-traitance concerne

à la fois la fonction achats et la production.

d. Fonction achats et Fonction approvisionnement.

La fonction achats réalise le travail qui se trouve en amont de l'approvisionnement. Elle

sélectionne et négocie les articles que l'entreprise sera amenée à utiliser. Elle doit

communiquer à la fonction approvisionnements toutes les informations nécessaires au

passage des commandes. En retour, la fonction approvisionnement devra l'informer des

relations quotidiennes avec les fournisseurs et de leur façon de travailler, pour que

l'acheteur puisse en tenir compte dans l'évaluation du fournisseur et lors de négociations

ultérieures.

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AUDIT ACHATS

e. Fonction achats et comptabilité/finance.

Les relations entre la fonction achats et la comptabilité sont administratives. Elles

concernent d'une part l'établissement des budgets achats et d'autre part le contrôle et le

règlement des factures fournisseurs. L'acheteur doit communiquer au comptable ou au

contrôleur de gestion l'ensemble des informations dont il a besoin pour l'élaboration du

budget achats.

La fonction achats pourra se faire assister du comptable ou du financier pour l'évaluation

financière des fournisseurs ou la décomposition de leur prix de revient.

f. Fonction achats et fonction qualité.

Lorsque l'entreprise dispose d'une fonction qualité, ses relations avec la fonction achats

concernent le contrôle des matières achetées. L'acheteur et le responsable qualité

définissent ensemble les critères de contrôle, ce dernier est responsable du contrôle même

s'il ne l'effectue pas lui-même. Il transmet donc le résultat des contrôles à l'acheteur. Ils

définissent également ensemble la méthode d'évaluation des fournisseurs.

5- Evaluation des risques

L’évaluation des risques du processus achat était laissée jusqu’à récemment à l’appréciation

du management des achats de l’entreprise. Avec la mise en œuvre d’une démarche de contrôle

interne, il convient de démontrer que non seulement les risques sont identifiés, analysés et

pesés, mais que les contrôles ont été mis en place pour garantir un niveau acceptable de

couverture de ces risques. Cette correcte couverture des risques est aussi connue comme

l’assurance raisonnable recherchée par les commissionnaires aux comptes.

Vu la multiplicité des risques du processus achat nous nous limiterons à un inventaire des

risques les plus fréquents auxquels est soumis ce processus ainsi que les acteurs de ce

processus.

Exemple de risques du processus achat

Fraude

Fraude fournisseur (facturation, qualité, acomptes…)

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AUDIT ACHATS

Fraude de salariés (détournement d’actifs, vol…)

Fraude externe (blanchiment d’argent…)

Corruption, conflit d’intérêts

Collusion interne et /ou externe

Gestion des droits d’accès au système d’information

Mauvaise gestion des droits d’accès au système d’information

Faille de sécurité d’accès physique au système d’information

Absence de revue des droits d’accès au système d’information

Processus

Le processus achats/fournisseur n’est pas formalisé dans le cadre de procédures et

correctement communiqué aux acteurs (diffusion, formation, environnement de contrôle)

Les créations et/ou les mises à jour des données référentielles fournisseurs (fournisseurs,

contrats, axes d’imputation comptable…) dans le SI sont incorrectes ou autorisées

La mise e œuvre du processus achat (élaboration des contrats) n’est pas correctement

effectuée

Les achats effectués hors processus achat (élaboration des contrats) ne sont pas maitrisés

Les engagements hors bilan issus des contrats ne sont pas correctement recensés et évalués

Le processus achat (exécution des contrats) ne garantit pas le respect des règles de gestion

(demandes d’achat, commande, réceptions, rapprochement…)

Le flux des commandes de régulation est mal maitrisé (mandat apparent, non-respect des

délégations de pouvoir et de signature…)

Le traitement des exceptions et des anomalies n’est pas correctement géré

Les biens et/ou les services livrés ne correspondent pas à la commande (différences sur les

quantités, références, lieu de livraison, date de livraison..)

Les écarts ne sont pas correctement traités,(pénalités, écarts commande/facture/réception,

retours/réclamations…)

Les factures et/ou les avoirs ne sont pas correctement et exhaustivement enregistrés

Le paiement des factures est incorrect (double paiement des factures, non-paiement…)

Les délégations de pouvoir et de signature pour l’autorisation des ordres de paiement ne sont

pas respectées

Une mauvaise gestion des litiges fournisseurs est constatée

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AUDIT ACHATS

CHAPITRE 2 : L’AUDIT DE LA FONCTION ACHATS

1- Audit achats

a- Pourquoi faire un audit opérationnel des achats?

En principe on déclenche une opération d’audit non pas pour faire une intervention

chirurgicale mais plutôt pour faire une radioscopie et une échographie de l’entité à auditer,

autrement dit; rentrer au-dedans de ladite entité pour faire un examen critique qui s’occupe

d’éclairer le contexte et l’opportunité et également pour se guider dans son exécution.

En effet la fonction achats n’est pas seulement une fonction d’amont; elle est une fonction

carrefour entre les divers utilisateurs et qui est censée satisfaire les besoins de l’entreprise,

ainsi que l’ensemble des fournisseurs potentiels. Elle doit agir de façon à assurer aux

utilisateurs un approvisionnement en matériels, matières, marchandises, services et

fournitures qui soient :

Conformes aux spécifications des utilisateurs et contrôlables par réceptionnaires,

Obtenus dans des conditions compétitives de coût net compte tenu des opérations qui

affectent les approvisionnements dans l’entreprise et donc les charges qu’ils engendreront.

Disponibles dans la forme, et les conditions nécessaires et souhaitées, sans rupture de

la continuité des approvisionnements.

L’audit a pour mission de savoir à quel niveau le contrôle interne est capable de satisfaire

ces conditions pour que la fonction achats soit réputée d’un bon contrôle interne.

b- Quand déclenche-t-on l’Audit des achats?

1- En cas de crise   :

L’audit des achats est déclenché prioritairement pour faire face aux difficultés de

fonctionnement et aux conflits internes qui peuvent survenir.

2- Quand on augmente l’importance relative des achats   :

Cette augmentation se reflète dans :

Le prix de revient des fabrications par l’effet de l’accroissement de productivité de la

branche.

Le chiffre d’affaire par l’effet de la diminution des marges.

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Page 19: audit achat

AUDIT ACHATS

Ces phénomènes fatals, liés au temps et à l’âge des produits, sont dénommés couramment

« érosion de valeur ajoutée » mais signifie « augmentation de l’importance relative

des achats » et constituent l’indication d’une remise en cause de cette fonction.

3- Quand il y a une augmentation des volumes traités   :

Même si la gamme de produits évolue de façon telle qu’elle ne vieillit globalement pas, le

développement du volume du chiffre d’affaires peut rendre opportun un changement de

dimension du service Achats.

4- Quand la concurrence l’oblige   :

Il s’agit de la concurrence en aval et de son effet sur les marges, mais la concurrence sur le

marché des matières premières exige aussi un service achats mieux renseigné en temps réel.

Le marché des matières premières se mondialise et devient transparent : l’avantage décisif

devient plus pointu, et requiert une optimisation sans faille des moyens mis en place.

c- Qui va auditer ?

Faut –il choisir un des collaborateurs de l’entreprise ou un auditeur externe? Ceci dépend du

contexte, de l’état d’esprit qui règne dans l’entreprise, de la nature des problèmes qui se

posent, des personnes et du budget dont on dispose.

1- L’auditeur extérieur   :

Il connaît la technique, recueille facilement des informations dépouillées d’influences ou de

préjugent, et dispose d’un savoir-faire lui évitant de s’enliser dans les fausses routes ou de

laisser brouiller ses cartes.

De plus, son expérience lui permettra de relativiser et d’interpréter les résultats, dans la

conversation particulière fructueuse qui suivra la remise du rapport d’audit.

Inconvénient : pas de culture maison, ce qui peut le gêner dans l’exécution de l’audit et le

conduire à des recommandations irrecevables chez l’entreprise.

2- Le collaborateur interne   :

En revanche, le collaborateur connaît les vacances, vit sur place, parle le même langage, et

évitera de mettre en cause ce qui est institutionnel et inamovible.

Inconvénient : homme de l’intérieur, il peut être tributaire d’influences et d’effets reçus.

MSLT 2009 /2010 Page 19

Page 20: audit achat

AUDIT ACHATS

3- Un conseilleur idéal

Lorsqu’elle est possible et qu’il est toujours recommandable d’exploiter, consiste à faire

l’étude par un conseiller extérieur disposant d’un assistant de l’entreprise.

2- Audit à long et à moyen terme

a. A long terme   :

De manière générale, la finalité de la fonction achats sur le long terme, est de rendre la

relation avec les fournisseurs la plus favorable possible à l’entité.

Cela suppose une juste appréciation des facteurs d’évolution des marchés en amont, ainsi que

l’analyse et la mise en œuvre des moyens les plus susceptibles d’influencer les

comportements des fournisseurs.

Il, en résulte que les missions stratégiques de la fonction achats sont d’éclairer les utilisateurs

et la direction générale sur :

Les évolutions technologiques et économiques qui vont probablement toucher

les matières, marchandises, matériels, services et fournitures utiles à l’entité et

propres à développer ses ventes ;

Les signes permettant d’identifier le comportement des concurrents à l’égard

de ces évolutions ;

Et les facteurs qui touchent les marchés amont et potentiellement peuvent

influencer les comportements des fournisseurs dans l’avenir.

Les risques auxquels est exposée la fonction achats dans une perspective de long terme sont

les suivants :

Elle peut se trouver coupée des utilisateurs lorsqu’ils élaborent en autarcie

leurs produits et plans ;

Elle peut être réduite à subir les stratégies des fournisseurs au détriment de la

compétitivité à long terme de l’entreprise voire de son autonomie ;

Elle peut ne pas remplir la fonction d’interface entre les utilisateurs et les

marchés ;

Elle peut ne pas anticiper ses besoins en personnel qualifié,

technologiquement, par rapport à la spécificité des produits à acheter, ou

techniquement, par rapport à la technique d’acheteur.

MSLT 2009 /2010 Page 20

Page 21: audit achat

AUDIT ACHATS

Les principales sources de ces risques sont :

Une mauvaise connaissance dans lesquels s’incorporent les

approvisionnements

Une information insuffisante sur les tendances des marchés d’amont ;

L’inadaptation progressive des acheteurs aux évolutions des technologies.

L’audit doit donc s’assurer que :

La définition des fonctions des acheteurs fait une place suffisante à leurs

missions stratégiques ;

Les mesures incitatives qui intéressent les acheteurs tiennent compte de ces

missions stratégiques ;

Le recrutement, la formation initiale et continue des acheteurs sont conçus de

manière à disposer de compétences adaptées à la technicité et la variété des

approvisionnements, présents et prévisibles ;

Les acheteurs consacrent un temps suffisant au suivi des marchés amont ;

L’information accessible aux acheteurs est utilisée par eux et est de qualité ;

L’entreprise connaît le coût net de ses approvisionnements ;

Le service achats est intégré à la réflexion stratégique.

b. A moyen terme   :

A l’horizon budgétaire, la fonction achats propose des politiques et contribue à la prévision.

La fonction achats propose les politiques d’achats qui lui semblent les plus adaptées à

la stratégie de l’entité en matière de coût/ sécurité/souplesse de ses

approvisionnements.

Les principales sources de risque sont :

Une incohérence entre la politique d’achat et le pragmatisme, l’opportunisme

dans les négociations avec les dits fournisseurs ;

L’absence de formalisation minimum des relations avec les fournisseurs en

réseaux ;

L’absence de sanction vis-à-vis du fournisseur lorsque des fuites se sont

produites par son canal.

MSLT 2009 /2010 Page 21

Page 22: audit achat

AUDIT ACHATS

L’audit doit, d’une manière générale, veiller à l’existence d’une formalisation en harmonie

avec les politiques développées : charte, cahier de charge, détention de savoir faire partagé,

processus de renégociation; il doit aussi détecter les éléments distinctifs d’un acte d’achat par

rapport à celui d’un simple réapprovisionnement, et enfin, analyser sur une longue période,

les modes de traitement des sanctions.

La fonction achats contribue à la prévision car elle  :

Prévoit compte tenu des besoins des utilisateurs et des politiques de stockage,

les programmes et les charges d’approvisionnement induits par les produits de

l’entreprise, ainsi que les conséquences des achats de caractère durable,

notamment e matériels ;

Fournit les indications nécessaires à la prévision financière qui en résulte,

notamment quant aux délais de règlement.

Le risque encouru est multiple :

Un niveau d’indépendance des acheteurs, engendrant l’absence de coordination

vis-à-vis des utilisateurs, ou des fonctionnels ;

Une incohérence entre la stratégie de l’entreprise ou les programmes des

utilisateurs, et al politique de sélection des fournisseurs ;

Une mésestimation des capacités des fournisseurs potentiels à répondre aux

exigences de l’entreprise ;

L’insuffisance d’informations prévisionnelles.

Les principales sources de ce risque sont ainsi :

Une défaillance des procédures de planification dans la fonction achats ;

Une indépendance insuffisante des acheteurs à l’égard de certains

fournisseurs ;

Une qualité insuffisante des informations utilisées dans la planification et la

budgétisation ;

Une information trop sommaire sur les coûts des fournisseurs.

L’audit doit donc :

S’assurer que l’entreprise a établi une politique d’achat à tous les niveaux,

décrite par un document communiqué aux vendeurs en amont ;

MSLT 2009 /2010 Page 22

Page 23: audit achat

AUDIT ACHATS

Vérifier que les modes de coordination entre la fonction achats et les

utilisateurs permettent de penser que les priorités stratégiques sont respectées ;

Rechercher les signes de défaillance des fournisseurs, les risques de

discontinuité des approvisionnements qui peuvent conduire à une perte de

capacité d’exploitation voire à la fraude ;

S’assurer que l’entreprise dispose des règles limitant les risques de collusion

entre les acheteurs et certains fournisseurs ;

Vérifier que les relations stables établies avec certains fournisseurs donnent

lieu à une évaluation périodique qui permette de remettre en cause, la politique

de coopération ou d’exclusivité antérieurement choisie ;….etc.

3- Audit des opérations répétitives de la fonction achat :

Dans son fonctionnement quotidien, la fonction achats a la mission de répondre aux besoins

des utilisateurs en obtenant les approvisionnements définis, au meilleur coût, suivant les

spécifications, et dans les délais requis auprès de fournisseurs retenus pour leur standing et la

qualité de leurs services.

a. La détection des besoins   :

La détection et l’identification des besoins dépendent, pour qu’elles soient correctement

menées, de procédures de planification à court terme :

Programmes de production,

Standards et nomenclatures des matières,

Procédures de gestion des stocks et processus de déclenchement des demandes d’achats,

Modalités mises en œuvre pour la gestion de projets spéciaux.Les risques sont ici d’identifier de manière incomplète, inexacte ou tardive les besoins

prévisibles, et compromettre la sélection du meilleur fournisseur.

Les sources de ces risques sont les suivants :

MSLT 2009 /2010 Page 23

Page 24: audit achat

AUDIT ACHATS

Le caractère incomplet ou obsolète des outils de prévision manuels ou informatisés,

L’inexactitude ou l’inadaptation des informations utilisées dans l’identification des

besoins,

Le retard de collecte ou de transmission des informations qui déclenchent la demande

d’achat,

L’audit doit porter sur :

L’examen des outils de prévision qui gouvernent les demandes d’achat : sont-ils

exhaustifs, quels paramètres par exemple incorporent-ils : délais de

réapprovisionnement, niveau de stock-outil jugé nécessaire, niveau minimum de

commande quel que soit le processus d’approvisionnement.

L’analyse de la qualité des informations utilisées dans les estimations des

besoins (information comptable, estimation en fonction des ventes prévues,

informations projetées d’évolution des cours de matières, de devises…).

b. La décision d’approvisionnement   :

La décision de procéder à l’achat est prise au terme d’une procédure qui doit permettre de

valider le bien fondé de la demande d’achat, le besoin exprimé étant supposé réel.

Le risque est de répondre de manière non optimale à un besoin réel, soit parce que ce besoin

n’aurait pas dû déboucher sur un achat, soit parce que celui-ci n’aurait pas dû être effectué

pour la période et l’échéance considérée, soit enfin parce que le besoin exprimé aurait pu être

satisfait par un autre approvisionnement.

Le risque a plus de chance de se réaliser si :

La demande d’achats peut être émise par une personne incompétente,

La demande d’achats peut être émise en dépassement des budgets alloués, ou

des plans à court terme établis,

La demande d’achats porte sur un produit qui est difficilement disponible, ou

qui n’est pas le meilleur,

MSLT 2009 /2010 Page 24

Page 25: audit achat

AUDIT ACHATS

La décision d’achat prise alors que l’approvisionnement demandé existe dans

l’entité sans être immédiatement nécessaire pour son détenteur, par suite de

révision de ses prévisions de consommation,

La routine conduit à acheter des produits que l’entreprise pourrait fabriquer

elle-même,

La décision d’achat prise par une personne non qualifiée pour le faire au sein

de la fonction achats,

La décision d’achat peut être prise et les opérations engagées alors que la

situation financière de l’entreprise devrait conduire à différer les dépenses non

urgentes,

L’acheteur pris par ses fonctions quotidiennes, néglige sa fonction de

négociateur pour ne se consacrer qu’à celle d’approvisionneur.

S’agissant de tels risques, l’audit doit évaluer les procédures d’information internes et

externes, en vue de vérifier que :

Identifier l’existence, dans les documents de demande d’achat, des visas des

personnes habilitées à autoriser ou émettre la demande,

S’assurer que des limites chiffrées ont été définies pour chaque personne ayant

autorité pour approuver la demande d’achat,

Vérifier que les demandes d’achats sont rapprochées aux budgets prévus ou

plus à court terme, et en cas de dépassement une procédure d’autorisation est

suivie,

Identifier les procédures d’autorisation des opérations d’achat existant au sein

de la fonction achat,

Tester la fréquence d’annulation des commandes et étudier les causes de ces

annulations associées à des variations des besoins, ainsi que la connaissance

que l’on a dans l’entité,

Vérifier que les contrats permettent une certaine souplesse pour faire face soit à

des accroissements soit à des allégements de besoins.

c. La sélection des fournisseurs:

Les acheteurs doivent examiner les conditions proposées par les fournisseurs possibles

compte tenu des politiques définies par l’entité.

MSLT 2009 /2010 Page 25

Page 26: audit achat

AUDIT ACHATS

Si les tâches associées au moyen terme ont été effectuées, la fonction achats dispose d’un

référencement des fournisseurs auxquels il peut être fait appel pour les fournitures régulières.

Restent cependant les cas posés par les achats ponctuels.

Dans le premier cas, les risques résident dans le laisser aller : dégradation de la performance

des fournisseurs, non prise de conscience à temps de la nécessité de réviser la cotation de ses

fournisseurs référencés.

Les sources de risque sont :

L’insuffisance de la recherche des solutions possibles,

L’absence de réexamen périodique de la compétitivité des fournisseurs

habituels,

L’insuffisance des fichiers fournisseurs, incapables d’identifier par produit les

fournisseurs adéquats,

La méconnaissance d’actes d’achat perpétrés par des non acheteurs,

Les solutions de faciliter la tâche à un personnel plus préoccupé par la

poursuite d’une routine que d’aller à la recherche de nouveaux fournisseurs,

procéder à des mises en concurrence et réinitier des discussions,

Une défaillance du suivi des prestations réelles obtenues des fournisseurs avec

lesquels l’entreprise est en relation d’affaire.

L’audit doit par conséquent examiner :

Les systèmes d’information mis en place pour suivre la compétitivité des

fournisseurs habituels relativement aux fournisseurs possibles,

La qualité des tableaux de bord mis en place pour suivre les performances des

fournisseurs dans tous les domaines auxquels l’entité attache de l’importance,

L’exploitation qui est faite des tableaux de bord,

Les rôles des utilisateurs dans la confection des tableaux de bord, la qualité de

la collecte des informations qui y figurent, et des décisions prises à l’égard des

fournisseurs,

L’information provenant des services de contrôle des factures des fournisseurs

sur les achats « pirates » effectués par les utilisateurs.

MSLT 2009 /2010 Page 26

Page 27: audit achat

AUDIT ACHATS

d. La négociation:

Dans le processus d’achats, la négociation est l’action la plus importante, car c’est sur elle que

repose l’efficacité et l’efficience de l’acheteur dans la composante visible des coûts. La

négociation est, en outre, un compromis de rapports de forces, de ressentis, de faiblesses, de

résistances physiques et morales, de complicités, de laisser faire, et enfin de corruption.

Les risques associés à la négociation se situent à plusieurs niveaux :

Obtention d’une performance insuffisante qui engendre des coûts de revient

trop élevés par rapport aux objectifs de rentabilité économique et financière, de

conquête et maintien de part de marché, et d’efficacité des outils de production,

utilisateur dans la chaîne de valeur,

Perte d’image vis-à-vis du marché des fournisseurs qui engendrent des coûts de

difficultés potentielles dans les négociations futures,

Perte de crédibilité de la fonction vis-à-vis des autres parties prenantes internes

Les sources de risques se réfèrent à l’insuffisance ou l’absence d’utilisation d’outils de

maîtrise des opérations de négociation.

L’audit portera son action sur :

Le système de documentation, de notation, d’enregistrement des phases

successives de la négociation,

Le système de suivi des engagements verbaux (notes de suivi, note de

consultation…)

La formalisation de la négociation : via le fax, les notes téléphoniques, la

commande, l’acceptation de devis, la liste des signataires du rapport d’activité

permettant d’identifier autant les réalisations que les échecs analysés par

causes, que les propositions d’orientation, et enfin les analyses concurrentielles

sur les marchés en amont et en aval.

e. La passation de la commande   :

Les acheteurs passent commande dans les conditions spécifiques de prix, service, délais et

modalités de règlement ; une fois passée, la commande engage l’entité. C’est donc l’acte

d’achat qui détermine l’accord passé sur le produit, le prix, les conditions et modalités de

MSLT 2009 /2010 Page 27

Page 28: audit achat

AUDIT ACHATS

livraison, d’exécution, de paiement et éventuellement de garantie. C’est aussi le résultat de

négociation.

Le risque est ici de libeller les clauses de la transaction de manière incorrecte et incontrôlable

par le réceptionnaire,, l’utilisateur, le fournisseur, le personnel chargé du règlement.

Les sources du risque résident dans :

Le caractère inadéquat des documents utilisés, leur insuffisante normalisation, et

formalisation.

Un circuit d’information et de documents défaillants.

La méconnaissance, de la part de la fonction achats, des pratiques commerciales

applicables à la transaction ou la négligence de clauses contractuelles protégeant

l’entreprise en cas de non-respect de ses engagements par le fournisseur.

L’audit a donc la charge de vérifier :

La qualité des contacts passés par l’entreprise ;

L’existence de bons de commande appropriés et pré numérotés,

L’utilisation systématique de bons de commande formalisés, dont toutes les rubriques,

celles du prix en particulier, doivent être remplies par les acheteurs ; lorsque l’emploi

des bons de commande n’est pas systématique, rechercher les causes et modes de

remplacement de ces documents.

Le respect de délais normaux voire légaux entre la décision d’achat et la passation de

commande.

f. Le suivi du sort de la commande   :

Il revient à la fonction achats de suivre l’acte commercial qu’est la commande entre sa

passation et sa réception par l’entité, afin d’assurer le respect des conditions prévues et

l’emploi de solutions de rechange optimales si le besoin s’en manifeste.

Les risques sont les suivants  pour l’entité :

Le fait d’ignorer ou d’apprendre tardivement l’incapacité du fournisseur à faire face à

la demande,

MSLT 2009 /2010 Page 28

Page 29: audit achat

AUDIT ACHATS

Le fait de ne pas réagir à temps aux incidents qui peuvent survenir: un prix supérieur

au prix prévu, un délai plus long, une livraison partielle et une rupture de stock chez le

fournisseur avec proposition d’une fourniture de substitution,

Le fait de réagir de manière inadéquate.

Les sources de risques tiennent à l’insuffisance des procédures et systèmes de suivi externes,

dans les relations avec les fournisseurs, mais aussi à la défaillance des circuits internes.

L’audit doit s’assurer que :

L’entreprise contrôle l’existence d’accusés de réception adressés par les

fournisseurs confirmant l’acceptation de la commande dans les conditions

spécifiées,

L’entreprise a mis en place des procédures internes adaptées en cas de refus de

la commande par le fournisseur, ou de proposition de modifications des

conditions souhaitées par l’entité ;

La fonction achat procède au suivi de la commande acceptée par le fournisseur,

En cas de non respect prévu ou constaté des délais, le service achats relance le

fournisseur et informe les utilisateurs de l’état de la commande,

En ce cas les clauses contractuelles qui engagent le fournisseur sont respectées,

tels les dédits, les choix et mode d’arbitrage.

g. La réception de la commande   :

Les réceptionnaires doivent vérifier que les biens livrés ou les prestations effectuées sont

conformes aux spécifications de la commande, compte tenu d’éventuelles modifications

acceptées par l’entreprise.

Les risques sont :

D’accepter une livraison non conforme à la qualité et à la quantité

commandées aux délais et autres conditions spécifiques du fait du fournisseur

ou du transporteur,

De valider administrativement une réception différente de la livraison

réellement effectuée,

De na pas traiter de manière efficace les incidents de livraison.

MSLT 2009 /2010 Page 29

Page 30: audit achat

AUDIT ACHATS

Les sources de ces risques sont les suivantes :

L’insuffisance de séparations de fonctions entre ceux qui ordonnent, qui

commandent, qui acceptent la livraison, cette absence de séparation peut

conduire à la fraude, au détournement de biens et services,

La défaillance des documents et de leur circuit qui rend possible la discordance

entre la commande, la livraison réelle, la livraison acceptée, par la

multiplicité » d’originaux » adressés par le fournisseur, voire créés par l’entité,

La défaillance des tests de vérification de la qualité des biens et services livrés.

Il en résulte que l’audit doit s’assurer que :

Les réceptionnaires disposent des informations qui sont nécessaires pour

vérifier la conformité de la livraison ;

Les mêmes personnes ne cumulent pas les fonctions d’acheteur, d’utilisateur

et de réceptionnaire, ou qu’alors un contrôle soit du fait de la hiérarchie soit

d’un mode de contrôle de gestion opérationnel ;

La procédure de réception est conçue de manière à éviter une fraude sur les

quantités ;

Les tests de qualité permettent la détection du non-respect des normes

prévues ;

Les utilisateurs interviennent lorsque la livraison n’est pas conforme, de

manière que la solution la plus adaptée soit retenue :

Acceptation ou refus d’une livraison partielle ou différente ;

Contentieux ;

Révision du prix.

h. Le règlement   :

La fonction achats intervient de sorte que le règlement effectué par l’entreprise corresponde

bien aux éléments réceptionnés et aux conditions convenues avec le fournisseur.

Le risque principal est ici de régler une facture qui ne correspond pas à la livraison acceptée,

soit que celle-ci ait déjà été réglée, soit que la facturation ne soit pas conforme à la réception

facturable, par suite d’erreurs ou de fraudes.

Les sources du risque tiennent à la défaillance de la documentation permettant de valider le

règlement demandé.

MSLT 2009 /2010 Page 30

Page 31: audit achat

AUDIT ACHATS

L’audit doit donc vérifier que :

Un seul original de la facture du fournisseur circule dès sa réception et qu’il est

identifiable : possibilité notamment de distinguer l’original de ses doubles s’il en

existe.

La préparation du règlement rapproche la demande d’achat approuvée, le bon de

commande, le bon de réception et la facture ;

Le règlement n’est pas possible sans ce contrôle,

Une commande annulée, ne peut être réglée ;

Les factures réglées sont identifiées ; la structure organisationnelle du système intégré

permet une certaine forme de séparation de pouvoir.

CHAPITRE3 : ETUDE DE CAS  « Espoir »

ETUDE DE CAS.

Conscient des enjeux du nouveau contexte international et des grandes mutations

que connaît le marché de textile au Maroc, M. RADI, PDG de la société « Espoir »

a décidé d’instaurer une démarche d’audit au sein de son établissement pour

maîtriser la gestion, déceler les dysfonctionnements et trouver des solutions.

En fait, il a vu essentiel de commencer par les fonctions dont il constate un grand

écart au niveau de la réalisation des objectifs, et c’est ici que le commencement par

le circuit des achats est pertinent.

1- Identification de l’entreprise :

Raison sociale : Espoir. Capital social  : SARL. Siège social : Lot 77; zone industrielle Gznaya, Tanger. Tél  : 039302510. Fax : 039302560. CNSS n° : 2655823. Patente n° : 54892176. R.C n° : 13652. Activité : Industrie de confection des vêtements.

MSLT 2009 /2010 Page 31

Page 32: audit achat

AUDIT ACHATS

2- Description des tâches du circuit des achats- fournisseurs.

Etablissement d’un bon de commande:

En cas de besoin l’utilisateur final établit un bon de commande après avoir

s’assurer de l’inexistence des marchandises au sein du magasin.

Le BC doit ensuite passé au manager pour approbation.

Passation de commande :

Le service demandeur contacte directement le fournisseur sans passer par le service

« achats ». Dans le cas des articles d’un montant important; des demandes de prix

sont adressés à des fournisseurs avant chaque commande. Dans le cas des articles

dont l’achat est courant et de faible valeur. Le service contacte le fournisseur

habituel.

Le BC, doit être obligatoirement signé par la manager du département concerné,

doit être établi en 4 exemplaires :

L’original « blanc » est transmis au fournisseur.

La souche « Verte » sera gardée au niveau du service demandeur.

La souche « Rose » sera transmise au service « achats- Comptabilité ».

La souche « bleue » sera gardée au carnet pour l’archivage.

Le BC doit mentionner le nom du fournisseur, la désignation, la date, la quantité de

l’article demandé et les différents calculs.

La réception des fournitures.

Les fournitures sont livrées et réceptionnées au niveau du département demandeur.

Au moment de la livraison, le fournisseur est tenu d’envoyer au service

« Comptabilité » la facture en 2 exemplaires ainsi que le bon de livraison indiquant

la nature des articles, la quantité livrée et la date de livraison.

En cas de fournitures importées, la société procède à l’établissement d’un

engagement d’importation en 6 exemplaires envoyés à la banque pour signature

MSLT 2009 /2010 Page 32

Page 33: audit achat

AUDIT ACHATS

prouvant le paiement de la marchandise importée et présenté à l’administration des

douanes pour paiement des droits de douanes. Dans ce cas, c’est la banque qui se

charge du virement du montant de l’achat en consentement avec l’office de

change.

Le suivi des factures.

Une fois la facture et le bon de livraison sont arrivés à la comptabilité, le

responsable des achats procède aux vérifications suivantes :

Contrôle arithmétique de la facture. Contrôle de numéro de patente du fournisseur. Cachet et signature du fournisseur. L’existence de BC et du BL correspondants. Contrôle de la conformité des deux documents.

En l’absence de l’un des éléments précités, l’agent ne peut pas procéder à la

comptabilité des achats.

Après ces différentes vérifications; l’agent comptable constitue le dossier d’achat

qui comporte toutes les pièces justificatives nécessaires et vérifie par l’occasion

que ces pièces sont dûment visées par les personnes autorisées.

Le dossier est constitué des pièces suivantes :

Bon de commande « rose ». Facture. B.L.

Après la constitution du dossier, il procède à la constatation de l’opération dans le

journal des achats et le dossier est classé en lui donnant un numéro.

Le chèque de paiement qui doit être signé par le DG et le Directeur Financier, sera

ensuite établi et présenté au fournisseur qui doit se déplacer aux locaux de la

société pour signer et cacheter une photocopie du chèque faisant foi de sa

réception.

Le chèque est ensuite enregistré au journal de banque.

MSLT 2009 /2010 Page 33

Page 34: audit achat

AUDIT ACHATS

3- Déroulement de la mission d’audit

a- Phase de préparation   :

C’est la période au cours de laquelle les travaux préparatoires vont être réalisés et

ce, avant de passer à l’action. Pour l’auditeur des achats, il s’agit de chercher les

informations nécessaires capables de cerner le sujet audité. Cette phase

s’appréhende par des observations, des études préliminaires et des repérages des

zones de risques. Elle se compose de 4 étapes :

L’ordre de mission. La prise de connaissance. L’identification des risques. Le rapport d’orientation.

1/- Ordre / lettre de mission

Il s’agit d’un mandat donné par le directeur général en vue d’informer les

principaux responsables concernés par l’intervention imminente des auditeurs.

Lorsqu’il s’agit d’une mission externe, on parle de lettre de mission, qui est un

document contractuel entre l’E/se et l’auditeur.

Ordre de mission

MSLT 2009 /2010 Page 34

Société « ESPOIR » Tanger, le 10/03/05Lot 77; zone industrielle Gznaya, Tanger

Destinataire : Le directeur de l’audit interne.Copie pour information : le directeur des ressources humaines.

Objet : Audit du circuit achats- fournisseurs.

Dans une perspective d’amélioration continue, nous avons l’honneur de vous charger d’un audit concernant tous les services susceptibles d’être intéressés par le circuit achats- fournisseurs.

Toutefois; le DRH portera l’ordre de mission à la connaissance de tous les responsables concernés.

Le PDG

Ordre de mission

Page 35: audit achat

AUDIT ACHATS

2/- La prise de connaissance   :

L’efficacité de cette phase réside sur la pertinence des résultats du questionnaire de

prise de connaissance et des grilles d’analyse des tâches, mais aussi de la pertinence

des informations sectorielles collectées.

Les données sectorielles :

Le secteur d’activité.

La position sur le marché.

La structure et facteurs clés de la réussite du secteur.

Etc.

Les grands axes du questionnaire de prise de connaissance

sont :

Les données quantitatives   :

Le nombre de fournisseurs;

Le nombre de personnes intervenantes dans le service;

La consommation de l’exercice;

Le nombre de commandes;

Le coût de passation;

Les barèmes appliqués par les fournisseurs;

Les modes de règlement.

Les données qualitatives   :

Le nombre de retour des commandes;

Le nombre de litiges;

MSLT 2009 /2010 Page 35

Page 36: audit achat

AUDIT ACHATS

Le nombre de réclamations;

L’existence d’un service qualité;

Etc.

Les données réglementaires   :

Les formalités administratives;

Les subventions à recevoir;

Les contrats spéciaux;

Les tarifs imposés;

Les avantages fiscaux;

Etc.

Les procédures   :

L’existence ou non d’un manuel des procédures.

Les grilles d’analyse des tâches.

Elles nous permettent d’apprécier le niveau de satisfaction de la séparation des

fonctions.

GRILLES D’ANALYSE DU CIRCUIT ACHATS – FOURNISSEURS DE

L’ENTREPRISE « ESPOIR ».

ENTREPRISE « ESPOIR » Grille d’analyse des tâches

Etablissement du bon de commande ¼

Opérations IntervenantsUtilisateur final Manager Non exécuté

Etablissement d’un bon de commande interne

x

Consultation du magasin

x

Etablissement du BC X

Approbation du BC x

Rapprochement BC/ x

MSLT 2009 /2010 Page 36

Page 37: audit achat

AUDIT ACHATS

BesoinEtablissement d’un bon de sortie en cas d’existence de la marchandise en stock.

x

ENTREPRISE « ESPOIR » Grille d’analyse des tâches Passation de la commande 2/4

Opérations IntervenantsServices demandeurs Section achat Non exécuté

Consultation de plusieurs fournisseurs

x

Réception des devis x x

Choix du fournisseurx

Contact du fournisseurx

ENTREPRISE « X » Grille d’analyse des tâches

Réception de la commande 3/4Opérations Intervenants

Services demandeurs Section achat Non exécutéRéception des fournisseurs

x

Contrôle des conformités xEtablissement des bons d’entrée

x

Mise à jour la fiche de stock

x

Réception du bon de livraison

x x

Réception de la facture

x

Contrôle arithmétique de la facture

x

Rapprochement x

MSLT 2009 /2010 Page 37

Page 38: audit achat

AUDIT ACHATS

facture/B.C/B.L

ENTREPRISE « ESPOIR » Grille d’analyse des tâches Paiement de l’achat 4/4

Opérations IntervenantsSection achat

Section Banques

D.A.F D.G Non exécuté

Validation des pièces justificatives

x

Constitution du dossier achat

x

Enregistrement comptable de l’achat

x

Etablissement du chèque de paiement

x

Signature du chèque

x x

Enregistrement de l’opération de paiement

x

Cet outil nous permet de faire une évaluation sommaire mais directe de la

séparation des tâches.

Ainsi au niveau de passation des commandes, on constate qu’il n y pas de

cumul de tâches sauf dans le cas de rapprochement du bon de commande, établit

par l’utilisateur final et aussi l’absence de quelques opérations telles: le non

établissement du bon de sortie en cas de satisfaction du besoin.

Au stade de la passation de la commande, la répartition des tâches est

suffisante. Nonobstant aucune personne ne se charge de l’exécution.

Quand à la réception des commandes, toutes les vérifications habituelles sont

faites. La seule remarque concerne le non établissement du bon d’entrée qui a pour

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Page 39: audit achat

AUDIT ACHATS

conséquence la non actualisation de la fiche du stock par le magasinier, celui-ci

n’établissant pas de même le bon de sortie.

Somme toute, on peut dire que l’organisation et la structure administrative de la

société permettent une séparation satisfaisante des tâches entre les différents

intervenants du cycle achats- fournisseurs.

3/- L’identification des risques .

En se basant sur les données recueillies du questionnaire du contrôle interne (1ère

version du QCI) et du diagramme de circulation, l’auditeur créera le tableau de

forces et faiblesses apparentées (TFFA).

Le questionnaire du contrôle interne

ENTREPRISE «ESPOIR » Q.C.I sur le cycle achats -fournisseurs

Objectif N°1 : Formalisation et autorisation des commandes 1/7 Q.C.I Moyens utilisés Evaluation 1- qu’est ce qui assure que toutes les commandes ne peuvent être passées sans l’autorisation des personnes ayant autorité à l’approuver ?

Tout B.C doit être signé par le manager du département avant d’être envoyé au fournisseur

Force

2- qu’est ce qui assure que toute commande est passée dans les limites budgétaires autorisées ?

Chaque département procède au suivi des achats effectué à travers l’établissement d’un état des achats périodiques faisant ressortir le cumul des dépenses.

Force

3- qu’est ce qui assure que toute commande est conforme aux besoins exprimés ?

Aucun repère à signaler puisqu’il n’y a aucun contrôle effectué.

Faiblesse

4- qu’est ce qui assure que le B.C est correct quant aux montants ?

Aucun contrôle n’est effectué.

Faiblesse

ENTREPRISE «ESPOIR » Q.C.I sur le cycle achats -fournisseurs

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Page 40: audit achat

AUDIT ACHATS

Objectif N°2 : Efficacité de la procédure des choix des fournisseurs 2/7 Q.C.I Moyens utilisés Moyens utilisés1- qu’est ce qui assure que tous les fournisseurs potentiels sont pris en compte

Aucune base de données des fournisseurs potentiels n’est établie

Faiblesse

2- comment se fait le choix des fournisseurs ?

Un accord est établit avec un fournisseur sur les prix à pratiquer, le délai de livraison, le mode et le délai de paiement.

Faiblesse.

ENTREPRISE «ESPOIR » Q.C.I sur le cycle achats -fournisseurs

Objectif N°3 : Suivi des commandes en cours 3/7Q.C.I Moyens utilisés Evaluation1- qu’est ce qui assure que tous les commandes en cours sont suivies ?

A l’envoie du bon de commande au fournisseur, l’initiateur de la demande reste en attente de la réception de la commande. En cas de retard, il contacte le fournisseur par téléphone.

Force

2- Comment se fait la relance des fournisseurs en retard de livraison ?

A expiration du délai de livraison, le chef du service de gestion des stocks informe le service approvisionnement qui envoie un fax urgent au fournisseur pour rappel. En vaine, on constate un autre fournisseur.

Force

ENTREPRISE «ESPOIR » Q.C.I sur le cycle achats -fournisseurs Objectif N°4 : Suivi de la réception 4/7

Q.C.I Moyens utilisés Moyens utilisés1- qu’est ce qui assure que toue les réceptions correspondent à des marchandises commandées ?

Toute réception de marchandise est effectuée sur la base du B.C correspondant.En outre, aucune réception ne peut être faite sans B.C.

Force

2- qu’est ce qui assure que toutes les réceptions sont conformes aux commandes quant aux quantités et la qualité ?

Aucun contrôle de la qualité n’est effectué, par ailleurs le magasinier vérifie seulement la quantité reçue.

Faiblesse.

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Page 41: audit achat

AUDIT ACHATS

ENTREPRISE «ESPOIR » Q.C.I sur le cycle achats -fournisseurs Objectif N°5 : Rapprochement entre réception et facturation 5/7

Q.C.I Moyens utilisés Evaluation1- qu’est ce qui assure que toue les marchandises reçues sont facturées ?

Le magasinier fait un rapprochement des quantités livrées et les quantités mentionnées, respectivement, sur le B.L et le B.C.

Force

2- qu’est ce qui assure que toutes les factures sont correctes quant aux montants

Un contrôle arithmétique des factures est effectué sur la base des éléments du bon de commande.

Force.

ENTREPRISE «ESPOIR » Q.C.I sur le cycle achats -fournisseurs

Objectif N°6 : Rapidité exactitude et exhaustivité de l’enregistrement comptable des factures 6/7Q.C.I Moyens utilisés Moyens utilisés1- qu’est ce qui assure qu’il est gardé une trace de la réception des factures ?

A la réception de la facture, le responsable de la section Achat accuse réception de la facture et met un cachet sur une facture Duplicata remise au fournisseur.

Force

2- qu’est ce qui assure que toutes les factures sont comptabilisées ?

Le délai normal de paiement est un mois. Toute facture non comptabilisée aura pour conséquence une réclamation de la part du fournisseur.

Force.

3- qu’est ce qui assure qu’une double comptabilisation des factures est impossible ?

Le responsable de la section « achat », effectue, à l’aide du relevé fournisseur, un suivi mensuel des enregistrements des achats effectués pendant le mois.

Force.

ENTREPRISE «ESPOIR » Q.C.I sur le cycle achats -fournisseurs

Objectif N°7 : Régularité du paiement 7/7

Q.C.I Moyens utilisés Moyens utilisés1- qu’est ce qui assure que tout paiement est justifié par une facture acceptée?

Le chèque n’est établi par le responsable qu’après validation de la facture et sa saisie dans le journal des achats.

Force

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Page 42: audit achat

AUDIT ACHATS

2- qu’est ce qui assure que l’ordre de paiement est donné par des personnes autorisées ?

Le chèque est signé conjointement par le D.G et le D.A.F.

Force.

3- qu’est ce qui assure qu’un double paiement des factures est impossible ?

La technique de lettrage sur le logiciel utilisé permet de marquer les factures réglementées par le chèque à établir.

Force.

Le tableau de forces et faiblesses apparentes.

TFfATâches Objectifs Risques Commentaire

Séparation des fonctions, réception et comptabilisation

Séparation des tâches

Détournement de la marchandise

Recensement et suivi des besoins réels de l’entreprise

Rationaliser les achats

Engagement des achats sans rapport avec les besoins réels de l’entreprise

Envoi des bons de commandes aux fournisseurs

Suivi des commandes

Autorisation préalable des commandes et contrôle de cette autorisation

Harmonie au niveau du travail du service achats

Sur stockage et risque d’obsolescence des stocks

Rapprocher des éléments de la facture avec des éléments de la commande

Eviter les litiges et surévaluation des coûts pour l’entreprise

Surévaluation ou sous évaluation des coûts

4/- Le rapport d’orientation.

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Page 43: audit achat

AUDIT ACHATS

Ce document se décline en objectifs généraux, objectifs spécifiques et champ

d’action de l’auditeur :

Les objectifs généraux  : ils reflètent les principaux objectifs du

contrôle interne, dans ce cas l’auditeur doit s’assurer de la bon application de la

procédure du contrôle interne au sein de la fonction des achats. Il doit veiller à

l’identification complète, exacte et au moment opportun des besoins et

compromettre la sélection du meilleur fournisseur. Il doit aussi faire attention à

la non dégradation de la performance des fournisseurs et à la prise de

conscience à temps de la nécessité de réviser la cotation de ses fournisseurs

référencés.

Les objectifs spécifiques   : ils matérialisent de façon concrète les

dispositifs du contrôle interne qui devront faire l’objet d’un test. L’auditeur se

focalise ainsi sur les zones de risques détectés :

Le contrôle au niveau de réception des m/ses.

Le contrôle des montants figurants dans le BC.

Le choix et la sélection des fournisseurs.

Le champ d’action   :

– Champ d’action fonctionnel : Entrepôts, magasins, halles.

– Champ d’action géographique: ville, région, usine….

b- Phase de réalisation :

C’est la phase du travail sur le terrain, elle comporte trois étapes principales :

La réunion d’ouverture

Le programme d’audit

Le travail sur le terrain

1) La réunion d’ouverture   :

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AUDIT ACHATS

Cette réunion marque le commencement des opérations de réalisation, elle doit être

organisée suivant le planning ci-après:

Présentation des auditeurs et des audités Rappel sur l’audit interne Présentation du rapport d’orientation Rendez vous et contact Logistique de la mission Rappel sur la procédure d’audit

2. Le programme d’audit

C’est un document interne et contractuel qui permet de répartir les tâches entre les

différents membres de l’équipe d’audit.

3. le travail sur le terrain.

Dans cette étape les auditeurs procèdent à des observations et des tests pour affiner

le questionnaire du contrôle interne et établir les feuilles de révélations et analyses

des problèmes (FRAP).

Ces FRAP doivent être préparées par les auditeurs, validées par les audités

(responsable des achats) et approuvées par le chef de mission, en débutant le travail

par des observations qui constitueront un constat, puis la recherche de leurs causes,

ensuite l’élaboration des recommandations et enfin, la précision des problèmes.

Le questionnaire du contrôle interne   : 2 ème version.

ENTREPRISE «ESPOIR » Q.C.I sur le cycle achats -fournisseurs

Objectif N°1 : Exhaustivité des procédures 1/4 Q.C.I Oui Non Evaluation (F/f)Est-ce que toutes les factures sont enregistrées?Existe-t-il une sélection des doubles de BC, une recherche des factures correspondantes et un enregistrement de ces factures?

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Page 45: audit achat

AUDIT ACHATS

Existe –t-il une procédure de traitement des demandes d’Avoir.

ENTREPRISE «ESPOIR » Q.C.I sur le cycle achats -fournisseurs

Objectif N°1 : Réalité des procédures 2/4 Q.C.I Oui Non Evaluation (F/f)Est-ce que tous les achats sont effectués?Est-ce que toutes les charges et les dettes sont autorisées?Existe-t-il une procédure de vérification des factures avec les achats effectuées?ENTREPRISE «ESPOIR » Q.C.I sur le cycle achats -fournisseurs

Objectif N°1 : Autorisation 3/4 Q.C.I Oui Non Evaluation (F/f)Les besoins sont-ils déclenchés par des personnes ayant autorité?Le choix des f/rs est-il approuvé par la personne compétente?Toutes les commandes sont-elles autorisées?Les réceptions sont-elles validées par des personnes habilitées pour ce fait?ENTREPRISE «ESPOIR » Q.C.I sur le cycle achats -fournisseurs

Objectif N°1 : Optimisation 4/4 Q.C.I Oui Non Evaluation (F/f)Les f/rs choisis sont-ils ceux qui ont offert les meilleures propositions?Les délais de suivi sont-ils respectés?Les conditions de paiement sont-ils respectés?La gestion des stocks est-il efficace? Les FRAP concernant le circuit achats- fournisseurs.

Département Section achat FRAP N° : 01

Problème : non assurance de l’existence du besoin d’achat Les B.C sont signés sans s’assurer que le besoin existe Les commandes passées ne sont pas justifiées.

Constat : Chaque département est libre de passer des commandes. Aucune justification ne figure dans les B.C quant à l’utilisation de la

marchandise commandée.

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Page 46: audit achat

AUDIT ACHATS

Causes : Non établissement d’une fiche suiveuse du stock. Non optimisation de l’utilisation des articles commandés. L’absence de contrôle quant à la consommation de chaque département.

Conséquences : Gaspillage de la fourniture. Risque de fraude et de détournements. Mauvaise gestion du stock.

Recommandations : Etablissement d’une fiche suiveuse des stocks avec précision des stocks

minimums pour chaque article. Création d’un bon de commande interne dans lequel est mentionné la destination

ou l’utilisation de l’article demandé.

Département Section achat FRAP N° : 02

Problème : Des fournisseurs uniques pour la société L’approvisionnement se fait à travers un seul fournisseur. Se rattacher à un seul fournisseur est un mauvais choix.

Constat : Chaque fois qu’une commande est passée, c’est le même fournisseur qui est

contacté.

Causes : Relation de confiance avec le fournisseur. Non volonté de multiplier les fournisseurs pour ne pas rendre leur gestion

compliquée.Conséquences :

Non bénéfice des baisses des prix de certains articles au cours de l’année. Risque de se contracter avec un fournisseur moins avantageux.

Recommandations : Nécessité d’établir une base de données des fournisseurs potentiels. Recours aux appels d’offre surtout pour les grandes dépenses.

Département Section achat FRAP N° : 03

Problème : contrôle de la qualité Aucun contrôle de la qualité.

Constat : Absence de rapprochement entre la commande passée et la marchandise livrée

quant à la qualité. Le magasinier se contente du contrôle des quantités.

Causes : Non formalisation de la procédure.

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Page 47: audit achat

AUDIT ACHATS

Conséquences : Réception de marchandises de qualité inférieure.

Recommandations : Obligation de contrôler la qualité de la livraison. Formaliser la procédure.

Département Section achat FRAP N° : 04

Problème : Etablissement du bon de commande La commande se fait par téléphone.

Constat : Le constat des fournisseurs se fait par téléphone ou par faxe. Le non établissement du bon de commande qu’après la réception de la

marchandise.Causes :

Relation de confiance entre le fournisseur et le demandeur. Absence de contrôle.

Conséquences : Risque de non satisfaction de la commande. Risque d’envoyer une marchandise non conforme.

Recommandations : Obligation de produire le B.C. Obligation de recevoir un accusé de réception de la part du fournisseur.

c-Phase de conclusion   :

Dans cette phase l’auditeur va rédiger un projet de rapport d’audit pour permettre la

validation générale lors de la réunion de clôture afin d’aboutir au rapport d’audit en

état final.

1/- Le projet de rapport d'audit

C’est déjà le Rapport d’Audit, à ces trois différences près, c’est pourquoi on le

nomme «provisoire »:

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Page 48: audit achat

AUDIT ACHATS

Absence de validation générale.

Absence de réponses aux recommandations.

Absence de plan d’action.

Ce document va constituer l’ordre du jour de la réunion de clôture.

2/- La réunion de clôture

Elle réunit exactement les mêmes participants que la réunion d’ouverture. Et doit

respecter les quatre principes suivants :

1. Le principe du « livre ouvert » :

C’est l’affirmation que rien ne saurait être écrit dans le rapport d’audit qui n’ait été

au préalable présenté et commenté aux audités.

2. Le principe de la « file d’attente » :

Le premier servi en matière d’information, c’est et ce doit être l’audité, le

responsable direct, avec lequel les informations sont validées. C’est pourquoi le

Projet de Rapport et son contenu ne sont ni diffusés, ni divulgués tant que la

réunion de clôture (et de validation) n’est pas achevée. Rien n’est pire que la

divulgation anticipée à la hiérarchie de constats d’audit – si «croustillants » soient-

ils - et qui arrivent ensuite sur l’audité en forme de reproches alors qu’il n’a pas été

informé par les auditeurs.

3. Le principe du « ranking » :

Les recommandations des auditeurs figurant dans le Projet de Rapport sont

présentées en fonction de leur importance. On effectue donc un classement des

constats à partir de l’analyse des conséquences.

4. Le principe de « l’action immédiate » :

MSLT 2009 /2010 Page 48

Page 49: audit achat

AUDIT ACHATS

Dès que l’audité est informé, on va l’encourager à prendre immédiatement des

mesures correctives, s’il en a les moyens. Si tel est le cas, le rapport mentionne que

des dispositions ont été prises aussitôt et ont déjà porté leurs fruits.

3/- Le rapport d'audit

Il communique aux principaux responsables pour action et à la direction pour

information les conclusions de l’audit concernant la capacité de l’organisation

auditée à accomplir sa mission en mettant l’accent sur les dysfonctionnements pour

faire développer des actions de progrès.( voir exemple en annexes)

4) Le suivi des recommandations   :

L’état des actions de progrès communique régulièrement à la direction les suites

données aux recommandations formulées par l’audité et éventuellement les

résultats obtenus par des actions correctives des audités.

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Page 50: audit achat

AUDIT ACHATS

CONCLUSION

Nous avons vu tout au long de ce travail, à quel point les achats sont devenus une fonction

stratégique au sein de l'entreprise au cours des dernières années. Cette fonction symbolise la

recherche permanente de baisse des coûts des entreprises qui veulent rester compétitives sur

leur marché tout en préservant un certain niveau de rentabilité.

La fonction Achats se positionne plus que jamais en tant que fonction stratégique, synonyme

de productivité, d'innovation et de qualité totale. Son rôle dans la compétitivité globale de

l'entreprise est déterminant. Face aux bouleversements induits par les nouvelles technologies

et l'internationalisation des échanges, la fonction Achats connaît un réel essor en matière de

management.

En dépit de la multiplication des études, la fonction achats reste relativement méconnue.

Pourtant, elle contribue de façon décisive, via les différentes formes d'organisation, à

l'amélioration du couple rentabilité-risque.

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Page 51: audit achat

AUDIT ACHATS

Toutefois, la gestion des achats est tant délicate qu’un dysfonctionnement pourrait menacer la

survie de l’entreprise. Dés lors des audits internes et opérationnels respectant la méthodologie

universelle permettront de mettre en évidence ces dysfonctionnements et y remédie.

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