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avec zabou breitman chez les nyangatom la 1 ère chaîne publique Jean-Michel Turpin / Adenium Productions

avec zabou breitman chez les nyangatom - TV Conseil · 2018. 12. 20. · Zabou Breitman, « Je ne suis pas une aventurière ! », confie Zabou. Mais en surmontant ses craintes d’une

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Page 1: avec zabou breitman chez les nyangatom - TV Conseil · 2018. 12. 20. · Zabou Breitman, « Je ne suis pas une aventurière ! », confie Zabou. Mais en surmontant ses craintes d’une

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Page 2: avec zabou breitman chez les nyangatom - TV Conseil · 2018. 12. 20. · Zabou Breitman, « Je ne suis pas une aventurière ! », confie Zabou. Mais en surmontant ses craintes d’une

À l’Extrême-Sud-Ouest de l’Ethiopie, aux confins du Soudan et du Kenya, vivent les Nyangatom : les « faiseurs

de paix ». Un peuple fier, qui lutte contre une tradition guerrière. Et qui est capable, chaque jour, de célébrer la

vie en dépit d’une existence rude.

Pour ce nouvel épisode, c’est Zabou Breitman qui a accepté de s’envoler, les yeux bandés, vers une nouvelle terre inconnue. En plein vol,

elle découvre sa destination finale : la basse vallée de l’Omo, au Sud-Ouest de l’Ethiopie.

Il s’agit certainement de l’un des derniers territoires secrets de la corne de l’Afrique. Une région isolée, où vivent de nombreuses ethnies de

pasteurs en partie nomades.

Au cœur de cette savane semi-aride, Zabou Breitman a rendez-vous avec leurs plus fiers représentants : les Nyangatom. A la fois éleveurs,

agriculteurs et pêcheurs, ils entretiennent une relation étroite avec la nature dont ils dépendent pour leur subsistance.

Des guerriers en quête de paix

Les Nyangatom ont aussi la réputation d’être les guerriers les plus redoutés de la vallée. Encore récemment, pour devenir un homme, il

fallait tuer un ennemi… Mais depuis peu, la jeune génération remet en question cette tradition violente. Ces héritiers des guerriers d’antan

se nomment eux-mêmes les « faiseurs de paix ». Ces pacificateurs, qui ont décidé de mettre fin aux conflits meurtriers entre les différentes

ethnies.

Pendant deux semaines, Zabou Breitman va découvrir le quotidien de Lokwam, Lokomsio et leurs familles. Des hommes et des femmes

fiers de leur culture. Et qui malgré une existence rude, célèbrent chaque soir la vie en dansant sous les étoiles.

Nous arrivons à un moment charnière et particulièrement déterminant dans l’histoire des Nyangatom. Toute la région est sur le point de

vivre des bouleversements sans précédent, qui menacent l’équilibre de la vallée : construction de routes et d’un barrage hydroélectrique

géant, des pâturages peut-être bientôt remplacés par des milliers d’hectares de canne à sucre… Le gouvernement éthiopien a déclaré la

guerre au sous-développement. Et même si les Nyangatom aspirent eux aussi à une certaine modernité, leur mode de vie et leur culture

semblent aujourd’hui en sursis.

LES ENJEUX DE L’EXPÉDITION

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Qui avez-vous rencontré cette fois en terre inconnue ?Un village nyangatom. Dans cette région du monde, où pour être un homme il faut avoir tué un ennemi, nous avons fait la connaissance de “faiseurs de paix”. Lokomsio, Lokwam et les guerriers des ethnies voisines ont décidé, tels des arbres au milieu du torrent, d’aller à l’encontre des traditions et de construire la paix. C’est pourquoi les enjeux sont extrêmement existentiels et universels dans ce film. Les conversations traitent parfois de choses graves, parce qu’ils ont tous connu des assassinats. Pourtant c’est là, chez ces guerriers, que j’ai le plus entendu prononcer le mot “amour”.

Quelqu’un vous a touché en particulier ?J’ai une affection toute particulière pour Lokomsio. Pour moi, c’est un grand féministe, envers et contre tous ! En ayant eu accès à l’éducation, il a découvert que les humains sont égaux quelle que soit leur ethnie. Mais il est allé plus loin dans sa réflexion en décidant que l’égalité devait aussi s’appliquer entre hommes et femmes. Tant et si bien qu’il aide sa femme en cachette, au risque d’être banni par les autres hommes. Il est d’une sensibilité et d’un courage atypiques parce qu’il parle de ses idées devant son ami Lokwam, qui n’est pas de son avis. Et il prend de véritables risques à s’exprimer ainsi. Il est aussi très touchant quand il raconte qu’enfant, il s’échappait sans cesse de son village pour aller à l’école à l’insu de ses parents, qui voulaient faire de lui un berger.

Il s’est passé quelque chose d’encore plus inoubliable… Oui. Jamais, lorsque j’ai imaginé ce programme, je n’aurais pensé qu’un jour un enfant naîtrait pendant le tournage et qu’en plus il porterait le prénom de l’invitée. C’est un truc fou ! Nous étions partis dormir avec les troupeaux et, à notre retour, la surprise fut totale : la petite Zabou était née. C’est un cadeau magnifique qui dit tout sur la manière dont ils nous considèrent. Nous entrons naturellement de plain-pied dans leur vie. Et ce genre d’événement montre à quel point il existe une réelle réciprocité.

Pourquoi Zabou ? Pourquoi en Ethiopie ?Avec Franck Desplanques et nos équipes, nous préparons et étudions plusieurs destinations à la fois. Ensuite il faut faire coïncider les emplois du temps de chacun en France et au bout du monde. Il y a des périodes plus propices que d’autres, du fait de la météo ou bien des cultures. Là, c’était le bon moment pour partir en Ethiopie.

Et je savais que Zabou était la bonne personne. Je me doutais qu’elle serait sensible aux questions d’éducation et d’égalité entre hommes et femmes, qu’elle ferait surgir des réponses spontanées, naturelles. Enfin, Toro Lomo, femme forte du village, ne se serait certainement pas confiée ni entendue aussi bien avec un invité masculin. Leur complicité est vraiment très belle à voir.

Comment expliquez-vous d’ailleurs que des liens aussi forts puissent se nouer aussi vite ?Nous vivions ensemble 24 heures sur 24, plus qu’avec nos meilleurs amis. Le fait que nous soyons totalement dépendants d’eux, dans cet environnement hostile pour nous, y est aussi pour beaucoup. Ils nous ouvrent leurs maisons - voire nous en construisent une - et leur cœur ! Ils nous rendent humbles. Ça rééquilibre un peu les rapports entre ceux qui n’ont rien et ceux qui semblent tout posséder. En général, nos hôtes sont touchés que nous venions de si loin pour les rencontrer et leur poser des questions que jamais personne ne leur a posées.

Après treize Rendez-vous en terre inconnue, vous gardez la même fraîcheur. Comment est-ce possible ?Je ne peux pas ressentir de lassitude parce que je ne suis jamais sûr que la magie va opérer. Il y a toujours un suspense. C’est comme un mariage organisé à distance. Nous choisissons de belles personnes en France et au bout du monde, mais rien ne nous assure que le coup de foudre se produira. Quoi qu’il en soit, ce programme a dépassé mes rêves. Il est devenu le préféré des Français, avec des records d’audience et des gens qui, dans la rue, me disent : “Merci, votre émission nous fait du bien. Elle nous montre qu’on peut être heureux avec très peu.”

Pour le meilleur et le pire… ? Je trouve que la chaleur est pire que le froid, contre lequel on peut se couvrir. Contre le chaud, on ne peut pas lutter, ça donne parfois envie de ne rien faire. Le meilleur ? Danser sous les étoiles ! Malgré la dureté de leur vie, les Nyangatom dansent jusque bien tard dans la nuit et j’adore ça. C’est ce que l’Homme peut faire de mieux en termes de légèreté. J’ai adoré également ce moment d’euphorie totale lorsque nous étions en train d’essayer d’effrayer les oiseaux et que Lokwam s’est mis à imiter Louis de Funès avec moi - “Ma biche !” - avec la bonne intonation ! Mais le meilleur moment est sans conteste celui où nous avons fait la connaissance de la petite Nyangatom, Zabou.

INTERVIEW

Frédéric Lopez

connaît de nombreux « bouts du monde ».

Mais lors de ce 13e, Rendez-vous

en terre inconnue, un événement

imprévu bouleversa l’animateur et son

invitée comme jamais auparavant.

Explications.

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Comment avez-vous réagi quand Frédéric Lopez vous a proposé de partir en terre inconnue ?Mon entourage était surexcité. Mais moi, ne regardant pas la télé, je ne connaissais pas le programme. Frédéric appréciait cette « innocence » ; mais j’ai tout de même visionné les DVD de voyages précédents. Là, j’ai compris pourquoi tout le monde m’enviait tant, et j’ai ressenti une vraie montée d’adrénaline. J’adore les surprises !

De quoi aviez-vous le plus peur, avant de partir ?De ne pas être capable d’apprécier l’endroit où Frédéric m’emmènerait. De ne pas être assez disponible, ouverte. D’être empêtrée dans mes angoisses et ma culture. Alors, j’ai tenté de tout faire. J’ai essayé d’être courageuse puisque le courage est fonction de ce qu’on est capable d’accomplir ou pas. Même si je m’étais un peu préparée, me doutant que j’allais devoir crapahuter, c’était dur physiquement. Il y avait une heure et demie de marche sous 45° où qu’on aille : au sorgho, à la pêche... Il fallait boire régulièrement et au moins quatre litres d’eau par jour sous peine de déshydratation.

Quelles peurs avez-vous réussi à surmonter ? Les crocodiles ! Il y en avait partout comme les petits bouts de bois dans Peter Pan. Et la pirogue bougeait beaucoup… trop ! Quand on pêchait, ils étaient à trois mètres de nous. A un moment - on ne le voit pas dans le film - ils se sont battus juste-là, sur la berge. J’ai craqué ! Frédéric, lui, est très courageux. J’ai également eu très peur la nuit où nous avons dormi à la belle étoile, dans les pâturages, au beau milieu des vaches qui ont des cornes immenses. Et le lendemain, lors de la saignée de l’une d’elles pour le petit-déjeuner, j’ai failli tourner de l’œil.

Avez-vous été facilement adoptée par les autres femmes ?Passée la sensation de la nouveauté, les femmes parlent tout de suite de l’essentiel, de l’humanité. Et puis, je suis comme elles très tactile. Un soir que Toro Lomo a eu une grosse migraine à cause d’une insolation - elles n’ont pas le droit de porter de chapeau. Je lui ai massé la tête avec du baume du tigre et elle s’est endormie… Elle est très drôle, Toro Lomo. Elle a un caractère super fort, franc et direct. J’ai beaucoup ri avec elle. Nous avons construit ma hutte toutes ensemble en chantant… Pour la recouvrir, elles ont porté dix kilos d’herbe sur la tête. Moi qui n’en avais que quatre, je trouvais ça déjà très lourd ! Parmi les femmes, j’ai reconnu plusieurs caractères sociaux : la râleuse, la réservée, l’éternelle fatiguée, la maladroite et le clown de la bande. Elles sont toutes très douces avec les petits, personne ne leur crie dessus. Toro Lomo disputait souvent son fils, mais c’est normal, c’est un ado ! Il ne voulait plus aller à l’école… Alors qu’il est extrêmement brillant, mais en pleine rébellion. Il nous regardait de travers, Fred et moi, en disant : « Qu’est-ce qu’ils foutent là ? » Un ado, quoi !

Toro Lomo vous a offert une très belle preuve d’amitié…La petite Zabou ! Nous revenions des pâturages quand nous avons appris que la deuxième femme du mari de Toro Lomo avait donné naissance à une petite fille. Toro Lomo était très fière de ce bébé, à la fois comme une mère et un père. C’était trop beau. J’étais tellement émue que je n’ai même pas pleuré. La maman, encore en sueur - elle avait accouché toute seule -, tenait la petite dans ses bras. Comme c’est la première femme qui nomme les enfants de la famille, c’est Toro Lomo qui lui a donné son nom. Et elle l’a appelée Zabou. Il n’y a pas de mots pour exprimer ce que j’ai ressenti à cet instant…

Une autre personne vous a beaucoup marquée ?Lokomsio. Même le réalisateur pleurait quand il expliquait qu’il aidesa femme, Nania, malgré les interdits. La justice est au-delà de la culture. Il y a toujours un homme ou une femme pour s’élever et dénoncer les injustices d’un système. Lokomsio a deux enfants. En général, les filles travaillent. Mais lui veut que son aînée aille à l’école, qu’elle ait de bons résultats, qu’elle soit indépendante. J’ai trouvé cet homme éblouissant !

Comment vous est venue l’idée de lui chanter La mauvaise réputation de Brassens ?Je ne sais pas, comme ça ! Il était épaté qu’une chanson parle de lui, de ce qu’il vit au quotidien. Je crois que ça lui a fait du bien de savoir qu’il n’était pas seul au monde à essayer de s’opposer à l’ordre établi. En plus, il a une oreille dingue ! En quelques minutes, il avait retenu l’air de la chanson. On peut espérer qu’après nos discussions, au village, ils se diront que Lokomsio n’a peut-être pas tout à fait tort. Il était le plus bouleversé de nous tous, le jour de notre départ. D’ailleurs, il a dit : « Je crois que je ne pourrais pas manger aujourd’hui. »

ZabouBreitman, « Je ne suis pas

une aventurière ! », confie Zabou. Mais en surmontant ses

craintes d’une nature sauvage et d’une

culture différente, elle a vécu chez

les Nyangatom un enchantement dont

elle ne revient pas elle-même.

Récit.

Comment vous est venue l’idée de lui chanter La mauvaise de Brassens ?

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Que gardez-vous de ce voyage ?Après la naissance de mes enfants, c’est la plus belle chose qui me soit arrivée. Il n’y a aucune chance pour que cela se produise dans une vie sauf si on est une aventurière, ce que je ne suis pas, loin de là ! Les émotions que j’ai ressenties sont tellement fortes qu’elles ne se tarissent pas. Il suffit que je les évoque pour qu’elles resurgissent, presque aussi vivaces. Ce qui m’a marquée, c’est de m’apercevoir que le lieu commun « nous sommes tous pareils, dans le fond » que l’on lance dans une conversation parisienne est une vraie claque quand on le vit concrètement. Au bout de trois ou quatre jours, je connaissais mieux les Nyangatom et je partageais plus avec eux qu’avec ma voisine de palier. Je ne pensais pas que cela pourrait être aussi rapide et intense !

Avez-vous envie d’y retourner ?Oui ! Je pense souvent à eux. J’envoie et je reçois parfois des nouvelles grâce à l’interprète, Soya. Je sais que la petite Zabou marche, qu’elle dit « baba, mama » comme tous les enfants du monde. Dans les moments où je ne vais pas bien, où je me recroqueville, j’envoie mon esprit chez les Nyangatom. Ça apaise de penser aux autres êtres humains. Mais ils me manquent. J’aimerais tant les revoir et leur présenter mes enfants.

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Les Nyangatom sont aux prises avec de

nombreux dilemmes. Pourront-ils perpétuer

les traditions dont ils sont si fiers tout en

s’ouvrant sur le monde ? Comment devenir un

« faiseur de paix » quand on est héritier d’une

tradition guerrière ? Les Nyangatom ont déjà

amorcé des mutations. Leurs choix d’aujourd’hui

détermineront le destin de toute une population.

L’ÉDUCATIONLOKOMSIO « Tu sais, je suis très très fier que mes enfants aillent à l’école. Moi aussi quand j’étais petit, je rêvais d’aller à l’école. Mais ma famille ne voulait pas. Alors j’ai cherché un moyen de m’échapper. (…) Je suis parti la nuit et, par hasard, je suis tombé sur une voiture. Je me suis caché dans le coffre et la voiture a démarré… C’est comme ça que j’ai été à l’école la première fois. (…) Mon frère m’a trouvé et m’a ramené au village en me tapant dessus… Je suis resté une nuit et je me suis échappé à nouveau.Pendant longtemps, ça a été la guerre avec ma famille. Mais finalement, ils m’ont laissé faire. C’est grâce à ma mère qui disait : « Va à l’école, tu seras éduqué, tu deviendras quelqu’un de bien. »

« Je voulais être docteur ! Pour aider les gens et pouvoir les soigner. (…) Et on m’a envoyé à l’armée. J’ai dû quitter l’école. (…) J’ai beaucoup de regrets. À une époque, je partais seul dans la forêt et je pleurais beaucoup… »

« Je veux que mes enfants puissent continuer d’aller à l’école. Ça ouvre l’esprit. Ça peut changer totalement ta manière de penser. Tu découvres que tous les hommes sont égaux. »

LES RELATIONS HOMMES-FEMMESLOKOMSIO« Au village, les hommes et les femmes ne sont pas vraiment égaux. La vie des femmes est bien plus dure que celle des hommes. Moi je pense que l’égalité est une bonne chose.Si l’homme rentre de son travail et que la femme a aussi travaillé toute la journée, et qu’ils partagent ensuite les tâches à la maison, c’est ça que je considère comme l’égalité ! »

NANIA« Avec Lokomsio, c’est devenu une blague entre nous. Il n’arrête pas de me dire : “Laisse-moi t’aider !”. Et chaque fois je le renvoie en lui disant que je ne veux pas de son aide. Parfois, il porte l’eau ou d’autres choses sans me le dire… Mais pourquoi ? (…) S’il veut m’aider, je préfère qu’il se marie avec une seconde femme ! Mais qu’un homme nous aide, non ! Ce n’est pas quelque chose de bien chez nous. Il serait isolé dans le village. On ne lui parlerait plus. Ou alors on lui dirait : « T’as plus qu’à te couper le pénis ! ». C’est vraiment très grave tu sais. Il serait banni. »

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LA PAIXLOKOMSIO« Nos peuples aiment partir chez l’ennemi. (…) Prendre le risque de mourir pour gagner du bétail, c’est notre tradition. Mais notre génération veut changer ça. On veut simplement vivre avec le bétail qu’on a déjà. Pas besoin de plus. (…) C’est pour ça que je veux la paix, je veux la fin de ces conflits ! »

« On veut que tout ça s’arrête ! J’ai l’impression que les jeunes générations des différentes ethnies ont le même sentiment. Si c’est le cas, on aura enfin la paix. »

« On fait partie de la génération des « faiseurs de paix ». J’espère (…) qu’on obtiendra la paix pour toujours. Si on y arrive, on sera des héros. C’est ça être un homme. C’est pas tuer, ni voler du bétail ! »

LES CONFLITSLOKWAM« C’était un matin comme les autres. J’ai pris mon arme et je suis parti dans les pâturages. Tout avait l’air calme. J’ai envoyé mon petit frère chercher les vaches qui étaient parties trop loin. Il était encore très jeune, il avait à peu près 17 ans. Un peu plus tard, j’ai entendu un coup de feu. On nous avait volé notre bétail et j’ai trouvé mon frère allongé sur le sol. Il était mort. (…) Les combats ont duré plusieurs heures. Puis quelques Turkanas se sont retrouvés à court de munitions. Et c’est à ce moment-là que j’ai pu en tuer un. J’étais très triste d’avoir perdu mon frère. Et en même temps, le fait d’avoir tué son meurtrier me rendait de la joie au cœur. »

TORO LOMO« En fait j’ai déjà été mariée. (…) Je n’ai pas eu d’enfants de ce premier mariage. Mon mari est mort avant. Il a été tué.(…) On se reposait au bord de l’eau, sur une rive du fleuve. On était tous les deux allongés. Mais de l’autre côté, en face de nous, il y avait un homme de la tribu des Mursi. On ne l’avait pas vu. Et tout d’un coup, il nous a tiré dessus. Il a visé mon mari à la tête. C’est le son du coup de feu qui m’a réveillée. Quand je me suis retournée, j’ai vu que mon mari était mort à côté de moi. »

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Édité par la direction de la communication - avril 2012Directeur de la publication : Rémy Pflimlin

Directeur délégué du Studio : Eric MartinetDirectrice de la communication de France 2 : Delphine JeammetDirectrice adjointe de la communication : Pascale BrunettiResponsable du service PAO : Nathalie AutexierResponsables du service photo : Violaine Petite – Sandra RousselPhotos : Jean-Michel Turpin / Adenium ProductionsResponsable éditoriale : Amélie de VrieseRédaction : Diane Ermel (interviews) et Gaëlle GiraudoResponsable de la direction artistique : Philippe BaussantConception graphique : Valérie MeylanSecrétariat de rédaction : Pierre-André OrillardImprimeur : Expagina

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Un film écrit par Frédéric Lopez et Pierre Stine Réalisé par Pierre Stine Une production Adenium TV France Produit par Frédéric Lopez Productrice exécutive Claire Barrau Rédacteur en Chef Franck Desplanques Journalistes Gaëlle Giraudo et Nathalie MaigretTv Conseil Françoise Doux – Coralie Jacob

Unité de programmes documentaires de France Télévisions Fabrice Puchault – Barbara Hurel – Laurence Hamelin