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LA REVUE DE L’ÉCO-EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE 822 ISSN 0758-3826 / DÉCEMBRE 2013 Interview : Alain Le Du, président du Serce Autoconsommation : vers un nouveau modèle créateur de valeur Câblage : la bataille du 40 Gbit/s sur cuivre Retour sur l’évènement de la filière bâtiment Batimat, Interclima+elec, Idéo Bain Pour la gestion active du bâtiment tertiaire, industriel et collectif

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LA REVUE DE L’ÉCO-EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE 822ISSN 0758-3826 / DÉCEMBRE 2013

• Interview : Alain Le Du, président du Serce • Autoconsommation : vers un nouveau modèle créateur de valeur • Câblage : la bataille du 40 Gbit/s sur cuivre

Retour sur l’évènement de la filière bâtiment

Batimat, Interclima+elec, Idéo Bain

Pour la gestion activedu bâtiment tertiaire,industriel et collectif

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j3e 822 / DÉCEMBRE 2013 - www.filiere-3e.fr

ÉDITO

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a semaine du 4 au 8 novembre, au cours de laquelle ont été

réunies pour la première fois trois grandes expositions (Batimat,

Interclima+elec Home and Building et Idéo Bain) au parc

des expositions de Paris Nord Villepinte, aura permis une

démonstration en vraie grandeur de la complémentarité des

compétences des professions concernées, aussi bien par le gros

œuvre et le second œuvre que par la gestion intelligente des bâtiments.

Cette approche commune, qui permet de conjuguer efficacité énergétique active

et passive, est un impératif si l’on veut atteindre les objectifs d’économies

d’énergie envisagés pour le secteur tertiaire.

Nous avons à plusieurs reprises abordé cette question dans j3e, sachant qu’il

s’agissait à la fois d’une obligation et d’un challenge pour les différents domaines.

Les concours qui ont eu lieu lors de ces expositions ont démontré, s’il en était

besoin, la nécessité pour les architectes et bureaux d’étude d’avoir une approche

globale des ouvrages. Ce point a été en grande partie compris par nombre d’entre

eux, mais il reste à faire entrer dans certains esprits cette indispensable

transversalité entre les métiers de la création et ceux de la gestion des énergies,

sachant que les ouvrages réalisés aussi bien pour les collectivités locales, bureaux,

hôtels, hôpitaux ou logements vont vivre au rythme des occupants et des

contraintes énergétiques en termes de coûts.

La durée de vie des ouvrages est la caractéristique essentielle de ce secteur, c’est

la raison pour laquelle la contrainte énergétique constitue une sorte d’impératif

variable dans le temps.

Le « Net » aura été omniprésent sur les stands. L’offre de systèmes, logiciels… est

plus que mature. Elle est intégrée dans la vision globale d’une gestion active et

intelligente des bâtiments.

Ce rendez-vous unique et maintenant biennal des secteurs tertiaires et

domestiques du bâtiment aura été l’occasion de démontrer la vitalité de l’offre.

Le cahier spécial de ce numéro réalisé par l’équipe de rédaction à la suite de

la visite des stands vous permettra de bénéficier d’une première synthèse.

Jean-Claude KARPELÈS

L

© DR

En couverture : après 5 jours d’exposition, de conférences et d’animations, les salons Batimat,Interclima+elec et Idéo Bain ont fermé leurs portes. L’évènement aura rassemblé très largement la filière du bâtiment. Premières impressions et premier bilan du salon Interclima+elec à travers les commentaires de professionnels rencontrés sur place. © Tous droits réservés par le salon Batimat 2013

Il reste à faire entrer dans certains espritscette indispensabletransversalité entre les métiers de lacréation et ceux de la gestion des énergies,sachant que lesouvrages vont vivre aurythme des occupants et des contraintesénergétiques en termesde coûts.

Une approche globale du bâtiment

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SOMMAIRE

j3e 822 / DÉCEMBRE 2013 - www.filiere-3e.fr

© Serce

FORD 2e de couv.

EATON 4e de couv.AGI 45CNPP 25MERSEN 35METZ CONNECT 27SOCOMEC 23

j3e N° 822 DÉCEMBRE 2013

j3e est un périodique inscrit à la Commissionparitaire des publications et agences de pressesous le no 0617 T 85793. Il est édité par la Société 3e Médias, SAS au capital de 140 000 euros ; siège social,23, rue Galilée, 75116 Paris ; représentant légalJean Tillinac.

© 3e Médias, Paris. Reproduction interdite.Toutefois, des photocopiespeuvent être réalisées avecl’autorisation de l’éditeur.Celle-ci pourra être obtenueauprès du Centre Français duCopyright, 20, rue des Grands-

Augustins, 75006 Paris, auquel 3e Médias a donnémandat pour le représenter auprès des utilisateurs. Tél. : + 33 (0) 1 44 07 47 70.Dépôt légal : décembre 2013

Conception graphique - Réalisation : Planète Graphique Studio - Paris 17e

Impression : IPPAC / Imprimerie de Champagne52500 Langres.

Directeur de la publication : Jean Tillinac

Rédaction3e Médias : 23, rue Galilée, F-75116 ParisTél. + 33 (0) 1 44 92 50 50Fax + 33 (0) 1 44 92 50 51Rédacteur en chef : Jean-Claude KarpelèsSecrétariat de rédaction : Pascale Renou (50 46)A collaboré à ce numéro : Jean-François Moreau, Jean-Paul Beaudet

DiffusionMarketing-développement : David Le Souder (50 50)Relations abonnements : Solène Collat (50 41)Abonnement pour la France : voir page 5.Pour l’étranger : 105 € HT franco ;

125 € HT par avion Prix au numéro : 11€

Publicité3e Médias23, rue Galilée, F-75116 ParisTél. + 33 (0) 1 44 92 50 50 Fax + 33 (0) 1 44 92 50 51Directeur de clientèle print & digital :Thierry MeunierLigne directe : 01 44 92 50 56Mobile : 06 80 21 50 26

Pour joindre vos correspondants : Téléphone : composez le 01 44 92 suivi des 4 chiffres mentionnés (à côté du nom)

e-mail : @filiere-3e.fr précédé de l’initiale du prénom et du nom entier (en minuscule)

© Salon Batimat

18

© In

Situ A&E

20 - Colloque CSEEE-GCCP : La filière bâtiment au cœur des débats24 - Smart grid : Une évolution plus qu’une révolution 25 - Génie électrique : Application Android gratuite pour calculs électriques

Sondage en ligne : Quelle est votre perception des smart grids ?26 - Photovoltaïque : Un point sur le marché français de l’autoconsommation27 - Silver Économie : Michèle Delaunay chez Hager

Réseaux de distribution : Un nouveau câble HT en test dans le Limousin28 - Batimat, Interclima+elec, Idéo Bain : Cécile Duflot signe 3 chartes RGE

Convergence des métiers : Des partenariats innovants pour une meilleureapproche du bâtiment

29 - Autoconsommation : Le GMPV-FFB entre en campagne

LISTE DES ANNONCEURS -N° 822 - décembre 2013

CAHIER SPÉCIAL SALONS

10 Retour sur l’évènementde la filière bâtiment

BATIMAT, INTERCLIMA+ELEC ET IDEO BAIN

18 Le Grand Carcouët, à Nantes : Premier programme de logements sociaux Bepos

GRAND ANGLE

INTERVIEW

6 Alain Le Du : Président du Serce

ACTUALITÉ20

© Salon Batimat

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5 j3e 820 / SEPTEMBRE 2013 - www.3egroup.fr

SOMMAIRE

j3e 822 / DÉCEMBRE 2013 - www.filiere-3e.fr

3 QUESTIONS À

F FOURNISSEURS ENERGIE FP n Production FT n Transport FD n Distribution

C CONSTRUCTION / FABRICATION CE n Equipement Electrique CL n Eclairage CG n Génie climatique CMn Mesure, Contrôle CA n Automatismes CI n Micro informatique CV n VDI - Sécurité, communication CO n Outils

O MAÎTRISE D’OUVRAGE OP n Promoteur, constructeur OT n Collectivités territoriales OE n Etat (Ministères, DDE, DDA)

P PRESCRIPTION / MAÎTRISE D’ŒUVRE PA n Architecte PI n Architecte d’intérieur PE n BE, ingénierie, conseil PC n Bureau de contrôle PMn Métreur, économiste, géomètre D DISTRIBUTION DI n Importateur DG n Grossiste DD n Détaillant

I INSTALLATION / MAINTENANCE IE n Electricien IC n Chauffagiste, climaticien IA n Automaticien, informaticien,

instrumentiste IV n Installateurs Réseaux, VDIU EXPLOITANTS UI n Utilisateurs industrie UT n Utilisateurs tertiaire UF n Utilisateurs infrastructures UC n Collectivités territorialesG ENSEIGNEMENT / FORMATION GA n Enseignant GB n Etudiant GC n StagiaireS SERVICES SA n Direction générale SC n Direction commerciale SK n Chargé d’affaires SL n Direction marketing SMn Direction des travaux SB n Direction des études SN n Services techniques SX n AutresE EFFECTIF DE L’ENTREPRISE E0 n 1 à 4 E1 n 5 à 10 E2 n 11 à 50 E3 n 51 à 300 E4 n 301 à 1000 E5 n + 1000

À COMPLÉTER

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© Im

pact Com

mun

ication

& Zoko production

© Briand Energies

30

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PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE

30 Autoconsommation, stockage et smart gridVers un nouveau modèlecréateur de valeur

36 DatacentersLa bataille du 40 Gbit/s sur câble cuivre

50 Pierre Margairaz, Président du groupe Switch Made

40 Moteur haut rendement6 % d’économies d’énergie grâce à l’entraînement à réluctance variable

42 Éclairage industrielUne alternative LED haute puissance

44 VidéoprotectionIntégrer les nouvellestechnologies en site classé

RÉALISATION

PRODUITS48

Concours de l’Innovation 2013 :Lauréats Interclima+elec

Light Balancing, Somfy : Unesynergie intelligente de l’éclairageSmart Thermogène Grid,Cardonnel Ingénierie : Bien gérerles énergies fatales et renouvelablesHysae Hybrid, Atlantic :Unechaudière associant 2 sources d’énergiePluzzy, Toshiba : La gestionénergétique de l’habitatEnergy Valve, Belimo : La régulationintelligente du CVC

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© Schneider Electric

48

© Som

fy

46 SmartStruxure LiteLa GTB pour des bâtimentstertiaires < 5 000 m2

ÉQUIPEMENTS ET TECHNIQUE

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INTERVIEW

© Serce

Chaque jour de débat sans décision,c’est autant d’emplois qui ne se créent pas.

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INTERVIEW

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Président du Serce. Élu le 5 juin dernier à la présidence du Syndicat des entreprises de génie électrique et climatique (Serce), Alain Le Du possède l’expérience terrain dans le public et le privé : chef d’entreprise du secteur électrique depuis 1984, ancienmaire et ancien président de communauté de communes, ancien président de la commissionÉclairage public et régulation du trafic du Serce, il a une approche à la fois théorique et pragmatique des problématiques qui agitent le secteur du bâtiment et de l’énergie. Un atoutdans le contexte actuel, où les décisions politiques sont parfois difficiles à interpréter.

Propos recueillis par Pascale Renou

j3e - La France a du mal à s’engagerdans la transition énergétique. Nosvoisins européens avancent, quandnous prenons du retard. Quelle estvotre analyse ? Alain Le Du - La France prend eneffet du retard, vis-à-vis de ses voisinsmais aussi compte tenu de ses pro-pres objectifs. Le report du projet deloi sur la transition énergétique à fin2014 continue d’agrandir le fosséavec nos voisins européens et rendl’atteinte de nos objectifs difficile ; jerappelle que l’échéance de la plupartd’entre eux est 2020. Nous faisonsaujourd’hui les mêmes erreurs quel’Allemagne il y a 15 ans, sans appren-dre de cette expérience pourtant pré-cieuse : en continuant par exempleà accepter de comptabiliser les éco-nomies en énergie primaire, alorsque cela ne garantit pas une amélio-ration de la performance énergétiquequi ne peut être mesurée qu’en éner-gie finale. Il est urgent que notre paysprenne le virage de la transition éner-gétique, créatrice d’emplois et facteurd’innovation.

La filière est depuis trop longtempsdans l’attente de la publication detextes réglementaires qui pourrontlancer le marché des services éner-gétiques. C’est le cas notamment dudécret sur la rénovation des bâti-ments tertiaires, qui permettra d’en-gager des travaux de rénovation.Nous attendons la publication de cedécret depuis 2011. L’annonce faitepar le président de la République, enouverture de la conférence environ-nementale, de publier ce décret en2014 va dans le bon sens, et permet-tra de pouvoir enfin lancer le marché.

j3e - Le financement de la rénova-tion énergétique est un élément clédu débat. En Allemagne, la KfW est un soutien important pour le financement de la reconstruction.Que pensez-vous d’un tel modèlepour la France ? A.L.D. - Le financement de la réno-vation énergétique est un pointimportant dans le débat actuel. Créer un schéma simple et efficace de financement est la seule solution.

En Allemagne, la KfW s’est révéléeêtre un outil à l’efficacité redoutable.Bénéficiant de la garantie de l’Étatallemand et des Länder, la KfW serefinance sur les marchés à des tauxtrès bas, lui permettant d’appliqueraux particuliers, entreprises et col-lectivités des taux variant entre 0,1 et 1 % (un peu plus pour lesentreprises). Son modèle s’appuiesur les banques privées, qui évaluentla solvabilité des emprunteurs et dis-tribuent les fonds. En 2012 elle a ainsidistribué près de 10 mds €, générantpar effet de levier des investissements3 fois plus élevés. Ce modèle n’est pas transposable telquel en France, mais il est souhaitableque le système français qui sera misen place s’en inspire fortement, aussibien au niveau de la mécaniquefinancière que de l’envergure desinvestissements.

Le Serce propose de moduler le tauxdes prêts en fonction du pourcentaged’économies réalisées. Les prêts etsubventions ne devraient être accordés …

Alain Le Du

j3e 822 / DÉCEMBRE 2013 - www.filiere-3e.fr

Chaque jour de débat sans décision,c’est autant d’emplois qui ne se créent pas.

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Alain Le Du

INTERVIEW

qu’aux opérations dont le résultat estgaranti par la mise en place d’uneméthode de mesure et vérificationde type IPMVP (1) et expliquée aumaître d’ouvrage.

j3e - Le CPE et le CEE restent des outils sous-employés dans le financement de la rénovation énergétique. Comment peut-on lesvaloriser ? A.L.D. - Vous avez raison, certainsoutils existent mais ne sont pas plei-nement exploités, c’est le cas descontrats avec engagement de perfor-mance. Les entreprises du Sercedéfendent une approche vertueuse,qui associe l’élaboration d’une situa-tion de référence, une méthode demesure et de vérification et un enga-gement dans la durée. Ces contratsdoivent être utilisés pour des actionsd’efficacité énergétique effective : onvoit trop souvent la fournitured’énergie être associée à ces contrats,ce qui fausse les résultats. Il suffit alorsde modifier la source d’énergie oud’en renégocier les tarifs pour fairebaisser artificiellement les factures,au détriment de l’amélioration de laperformance énergétique des bâti-ments et des vrais investissements.

En ce qui concerne les CEE, noussommes dans une période transi-toire, qui doit nous mener, l’annéeprochaine, à une troisième périodeaux objectifs plus ambitieux. Unrécent rapport de la Cour descomptes juge ce système efficace maisperfectible. Je partage cette analyse :cet outil participe à l’atteinte de nosobjectifs d’efficacité énergétique,mais il pâtit de la difficulté d’enmesurer l’impact direct. Estimer lesgains apportés par chaque solutionafin de favoriser les plus efficacesserait un moyen d’améliorer la per-formance de cet outil.

j3e - La formation initiale est unautre sujet central dans l’évolutiondu bâtiment. Quelle est l’action duSerce pour attirer les jeunes dans lafilière ? A.L.D. - La formation initiale (maisaussi continue !) représente un enjeumajeur pour le Serce. Il s’agit en effetde veiller au maintien et à l’adapta-tion des compétences en tenantcompte des perspectives d’évolutiondes marchés et des technologies.Malgré la crise, le secteur du génieélectrique et climatique reste porteur,et l’investissement en formation dans

ces filières est important car il répondà des enjeux énergétiques et environ-nementaux capitaux. Faire évolueret ajuster les formations dans cedomaine est donc indispensable,mais aussi mobilisateur pour lesjeunes à qui elles ouvrent la portedes métiers de demain.

Nous développons depuis de nom-breuses années des actions de pro-motion pour attirer des jeunes bienformés et motivés, et nous mettonsen relation le monde de l’entrepriseet celui de l’éducation sous diffé-rentes formes : partenariats écoles/entreprises, forums métiers, siteInternet dédié (www.metiers-elec tricite.com), supports de communi-cation (plaquette, affiches…).

Le Serce travaille en relation étroiteavec le ministère de l’Éducationnationale. Cet échange concret entreles professionnels et le monde del’enseignement est d’autant plusimportant que les nouvelles régle-mentations liées à l’efficacité éner-gétique nécessitent des formationsintégrant à la fois une connaissancede la gestion globale de l’énergie etdes spécialisations. L’efficacité éner-

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« Le modèle KfW n’est pas transposable tel quel en France, mais il est souhaitable

que le système français qui sera mis en places’en inspire fortement, aussi bien au niveau

de la mécanique financière que del’envergure des investissements. »

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j3e 822 / DÉCEMBRE 2013 - www.filiere-3e.fr 9

gétique étant désormais un élémentà la croisée de tous les métiers duBTP, aussi bien en constructionneuve qu’en rénovation.Cette relation de proximité se déclineégalement localement par des initia-tives régionales, via la signature deconventions de partenariat avec desétablissements ayant ouvert ou pro-jetant d’ouvrir des cursus de forma-tion dédiés à la maîtrise de l’énergieou à l’efficacité énergétique appli-quée aux bâtiments (2).

j3e - La publication de l’arrêté d’ex-tinction de l’éclairage des bureauxet des commerces a suscité de vivesréactions de la part du Serce. Avecl’Association française de l’éclai-rage, vous prônez un éclairage « juste » et la capacité de marier lalumière naturelle à l’éclairage arti-ficiel. Pouvez-vous nous expliquerla démarche ? A.L.D. -L’éclairage artificiel complèteles apports de la lumière naturelle etfait l’objet de nombreuses innovationsqui combinent de plus en plus les deuxsources. L’intégration de systèmes degestion des installations et des équi-pements énergétiques au sein des bâti-ments est un moyen essentiel pouréclairer « juste » et réaliser des écono-mies d’énergie. Détection de présence,gradation de l’éclairage, programma-tion des niveaux de luminosité per-

mettent d’adapter l’éclairage inté-rieur en tenant compte de l’activitétout en répondant aux exigences deperformance énergétique, de confortvisuel et de santé au travail. Lemariage entre lumière naturelle etartificielle est désormais en pleinessor et il nous a semblé intéressantde communiquer à ce sujet.

En outre, de notre point de vue, l’ar-rêté d’extinction de l’éclairage desbureaux et commerces (entre 1 heureet 7 heures du matin) entré en appli-cation en juillet dernier est uncontresens. Si le gouvernement veutpoursuivre et renforcer son actionen faveur de l’efficacité énergétique,c’est en favorisant la mise en œuvrede dispositifs de pilotage des instal-lations de jour comme de nuit et nonpar une mesure qui nie les progrèsréalisés par les industriels et la capa-cité des installateurs à intégrer dessystèmes performants.

j3e - Dans ce contexte de crise, com-ment donner confiance aux profes-sionnels du bâtiment ? A.L.D. - La filière du bâtiment et lesacteurs de l’efficacité énergétiquesont une filière d’avenir, sur laquelletout le monde s’accorde à dire qu’elleest un gisement d’emplois impor-tant. Pour que les créations d’emploissoient au rendez-vous, les pouvoirs

publics doivent créer un environne-ment favorable aux nouveaux mar-chés découlant de la transition éner-gétique. Chaque jour de débat sansdécision, c’est autant d’emplois quine se créent pas. Nos entreprises sontprêtes à se lancer à la conquête de cemarché et attendent qu’on leur endonne les moyens, mais elles ne peu-vent se permettre d’attendre passi-vement. Selon nos estimations, si letaux de rénovation des bâtiments duparc tertiaire (près de 922 millionsde m²) passait de 1,5 % à 2,5 % paran, cela générerait pour les entre-prises du Serce un besoin d’emploisde 40 000 personnes. La transitionénergétique est une priorité pour leclimat, mais aussi pour notre écono-mie, et nous ne pouvons pas nouslaisser distancer au risque de ne pluspouvoir rattraper notre retard. (1) Programme international de mesure etvérification des rendements.(2) UFR de physique de Lille avec l’ouvertured’une licence Pro Énergie et Génie climatique« Énergies renouvelables et Efficacité énergé-tique » ; lycée Jean-Moulin, des Andelys, avecla création d’une licence professionnelle « Éclairage et Économie d’Énergie » ; lycéeprofessionnel Raspail, à Paris, pour la créationd’une licence SPI (Sciences pour l’ingénieur),option « Efficacité énergétique en génie climatique » pour former des chargés d’affaires ;une nouvelle formation d’élèves ingénieurspar apprentissage en « Génie énergétique dela construction » (GECD), à l’ESTP, etc.

« Si le taux de rénovation des bâtimentstertiaires passait de 1,5 % à 2,5 % par an, cela générerait un besoin d’emplois de

40 000 personnes pour les entreprises du Serce. »

Alain Le Du INTERVIEW

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10 j3e 822 / DÉCEMBRE 2013 - www.filiere-3e.fr

BATIMAT, INTERCLIMA+ELEC, IDÉO BAIN

Retour sur l’évènement de la filière bâtimentCette année, Interclima+elec se retrouvait dans la cour des grands, à Paris Nord Villepinte,avec les salons Batimat et Idéo Bain. Risque d’absorption, ou occasion unique de présenter,pour les filières du génie climatique et de la basse tension, la globalité de leurs offres et tousles métiers de l’habitat et du confort durable ? Retour sur un regroupement logique qui a mis plus que jamais en évidence les trois tendances majeures du bâtiment : l’entrée en force des nouvelles technologies de l’information ; les solutions d’efficience énergétiqueet d’affichage des consommations et les systèmes reposant sur un mix énergétique (CVC principalement).

/Un dossier réalisé parJEAN-FRANÇOIS MOREAU

Photos : © Tous droits réservés - Salon Batimat

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11j3e 822 / DÉCEMBRE 2013 - www.filiere-3e.fr

réflexes des prescripteurs. » Même sa-tisfaction pour Onelec, un des raresdistributeurs en matériel électriqueprésents à Interclima+elec : « La fré-quentation a été satisfaisante avec unebonne qualité des contacts, notam-ment avec les artisans électriciens, résume Vincent Tillier, commercialau sein de l’entreprise. Nous avonsparticulièrement apprécié le systèmede scan qui va nous permettre un suivifacile des prospects enregistrés. »

P remier constat à la clôturedes salons : le rapproche-ment de Batimat, Inter-

clima+elec et Idéo Bain a trouvé unécho favorable auprès des exposantsde la filière « élec » rencontrés pen-dant cette semaine d’exposition.

Pour Xavier Bon, PDG de Mios, société spécialisée dans le domainede la gestion active du bâtiment, « le visitorat comportait une bonne proportion de contacts internationaux,toutefois le public était moins spécialiséque celui rencontré lors de salons plusciblés comme IBS ». Interclima+elec conjoint à Batimat adrainé « une audience élargie et beau-coup de contacts en recherche d’infor-mations, notamment sur la partieefficacité énergétique », note pour sapart Erwan Emery, de Wago. « Untaux de visite satisfaisant et descontacts de qualité, installateurs, dis-tributeurs, maîtres d’ouvrage privés,selon Christophe Decorsaire, direc-teur régional Nord Est de Delta Dore.Le salon conforte les résultats du tra-vail de terrain pour faire connaître nos

solutions de gestion des énergies et depilotage du confort. La RT 2012 et lanécessité d’estimer les différents usagesd’un bâtiment, de réguler le chauffagetout en gardant le confort, donnent unnouveau visage au secteur du bâti-ment. L’optimisation énergétique estdevenue incontournable ; nous leconstatons de plus en plus dans les

Hall 1 du salon Interclima+elec. La performance énergétique était à l’honneur sur tous les stands. Les exposants ont donné à voir

une offre pléthorique de systèmescapables de s’interfacer,

de communiquer et de piloter les applications de confort avec

de plus en plus de facilité.

Hall 5 du salon Batimat.Après le long week-end de la Toussaint, le salon a démarré tout en douceurle lundi pour atteindre un pic d’affluence le jeudi.

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12 j3e 822 / DÉCEMBRE 2013 - www.filiere-3e.fr

alarmes incendie, du vol, de la télépro-tection… et des câbles », reconnaîtBernard Gioan.

Le sans-fil en plein boom Comme au salon IBS, en septembredernier, les technologies sans fil ontété plébiscitées. Le stand de l’allianceEnOcean à Interclima+elec, c’étaitenviron 20 partenaires présentant àla fois des solutions logicielles et ma-térielles pour le contrôle d’accès, lagestion des occultants, l’éclairage, lepilotage d’une ventilation, la gestion

« Le point fort est la globalité de l’offre quepropose cette nouvelle plate-forme des 3 salons, où l’on retrouve tous les métiers de l’habitat

jusqu’au confort durable, dans le neuf comme dans la rénovation. »

Cardonnel Ingénierie

Déception pour lesélectriciens qui avaient fait le déplacement à Interclima+elec pourdécouvrir les nouveautésdes industriels de la bassetension ; ce secteur, comme celui de l’éclairage,était très peu représenté.

tomatisme, électronique et électricité,du fait du glissement vers le traitementdes problématiques globales de perfor-mance énergétique, et c’était très visi-ble au salon, analyse le représentantde la FFIE. D’une certaine manière, lesocle “électrique et BT” pouvait être vucomme une commodité “nécessaire etcommunicante”. Pour autant, sou-ligne-t-il, la BT reste la couche indis-pensable aux systèmes de gestion etd’efficience énergétique du bâtiment,à la gestion des énergies renouvelables,aux systèmes 3 en 1 ou 4 en 1 (cou-vrant chauffage, rafraîchissement,ventilation...), aux infrastructures derecharge de véhicules, etc. »« À cela, il faut ajouter l’absence deHager et Legrand, la présence plutôtfaible des acteurs des domaines des

L’absence remarquée et déplorée de la basse tension Pour Bernard Gioan, président de lacommission technique de la FFIE(Fédération des entreprises de génieélectrique et énergétique), la nouvelleformule de regroupement des salonsest une bonne chose car elle permetde bien faire ressortir le côté trans-verse des métiers : génie climatique,régulation, pilotage des installations.Restait une grande absente : la bassetension. L’électricité semblait ne pasêtre, en tant que telle, au cœur de laproblématique du bâtiment, et cer-tains électriciens rencontrés dans lesallées n’ont pas caché leur déceptionlorsque nous les avons interrogés. « Cela est sans doute lié au mix de plusen plus fort entre communication, au-

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équipements toujours plus éco-nomes, de plus en plus réversibles(chauffage rafraîchissement) et sur-tout mixant plusieurs sources d’éner-gie (gaz et électricité ou énergie bois et cogénération d’électricité), àl’exemple d’Atlantic, qui disposait in-contestablement du plus grand standdu salon Interclima+elec. « Nousavons essayé de tout prévoir pour êtreefficaces vis-à-vis du public Batimat et Interclima+elec, explique Céline Périclès. Nous avons réalisé un espacedédié à la prescription (BE, construc-teurs de maisons, architectes). Nousavons beaucoup dispensé d’informa-

du chauffage et de l’eau chaude, le pilotage de capteurs de CO2, de dé-tection de présence, d’hygrométrie… « Le salon a montré et même primél’intérêt des solutions de gestion del’énergie sans fil au travers du SmartHome Awards décerné à la société Medetic pour un projet de résidencesseniors utilisant nos produits, s’est félicité Caroline Buisson, de GeneralElectric Industrial Solutions. Les apriori sur le sans-fil s’effacent et cettetechnologie intéresse de plus en pluspar sa performance et sa flexibilité,mais également par la quantité crois-sante de produits et solutions utilisantles protocoles Zigbee et EnOcean.

Puissance et innovation du génie climatique Les grands acteurs du CVC étaient aurendez-vous, et visiblement par la di-mension et l’activité des stands. Lesecteur est apparu extrêmement dy-namique, notamment par ses inno-vations technologiques avec des

tions sur les nouveautés, comme lachaudière murale hybride (gaz etpompe à chaleur) primée pendant lasemaine au concours de l’Innovation,sur le radiateur dynamique réversiblequi associe radiateur et pompe à chaleur, et sur les solutions de mix énergétique (ECS solaire et/ou ther-modynamique, etc.). »

« En termes de public, nous avons eu un nombre important de visiteursinternationaux, d’Afrique notamment, et une plus grande diversité de profils que sur un salon plus spécialisé. »

General Electric Industrial Solutions

Rien de trop grand pour lesacteurs du génie climatiquequi, fidèles à leur habitude,

disposaient de standsimposants pour mettre en avantles dernières innovations dans

le domaine du CVC, notammentdes solutions hybrides.

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proposer des offres toujours plus com-plètes et performantes. »

Une belle représentativité des éditeurs de CAO Alpi, Trace Software, IGE+XAO…les experts de l’édition de logiciels deCAO étaient au complet et globale-ment satisfaits. « Au plus fort du salonélec, nous avions enregistré plus de 1 000 contacts, se souvient Alain DiCrescenzo, PDG de la sociétéIGE+XAO. Nous ne serons pas trèséloignés de ce résultat cette année, avecune bonne dynamique et des contactsintéressants. Ce salon a aussi été pournous l’occasion d’obtenir de nouveauxcontacts car nous avions un deuxième

emplacement dans le hall de Batimatpour pouvoir rencontrer des prescrip-teurs et des bureaux d’étude. »

L’éclairage ne fait-il pas partie du bâtiment ? Le moins que l’on puisse dire, c’estque l’éclairage n’était pas du tout misen lumière. Parmi les très rares expo-sants du secteur, Thomson Lightinget Neolux, qui présentaient leurs so-lutions LED, ont exprimé un senti-ment de « solitude sur le salon ».Situé dans le hall 5a, très éloigné des3 halls dédiés à Interclima+elec, as-socié à la décoration, l’éclairage étaitde fait dissocié des applications degestion du confort dans le bâtiment.Pour ces quelques exposants, le salon

Côtoyant les grands noms du secteur,des PME innovantes, comme MyDa-tec, spécialiste des systèmes thermo-dynamiques double flux : « Nousproposons un système 3 en 1 pour lechauffage, le rafraîchissement et laventilation principalement pour lepetit tertiaire, explique Adèle de Vomicourt, responsable Commercialet Marketing de l’entreprise. Le succèsque nous rencontrons en 2013 estconfirmé par Interclima+elec avec descontacts d’installateurs, pour complé-ter notre distribution, et de maîtresd’ouvrage qui ont découvert ce type desolution. Le salon nous a égalementapporté des ouvertures business avecd’autres exposants et acteurs, pour

C’est bien connu, lesFrançais ne sont jamaiscontents. Exposer à ParisNord Villepinte méritaitbien quelques critiquessur le plan pratique. La logistique d’accès, toutd’abord. Pratiquementtous les exposants et bonnombre de visiteurs ontsouligné des difficultés

d’accès en RER. La SNCFserait bien inspirée de revoir le trafic direct versle parc des expositions et l’aéroport CDG pouréviter le rythme omnibuset les rames bondées qui n’en finissent pas d’arriver. Difficultés égalementpour ceux qui ont été

tentés de se rendre auxsalons en voiture : l’accèsparking était parfois tellement engorgé (c’estla rançon du succès !)qu’il fallait, selon certainsconducteurs, plus d’uneheure pour sortir du par-king en fin d’après-midi.Par ailleurs, la limitationdes capacités hôtelièresdans la zone du parc d’exposition a contraintcertaines équipes à répartir leurs interve-nants sur différents sites,compliquant l’organisa-tion des repas ou soiréesentre les collaborateurs.

Côté salons, beaucoup devisiteurs et d’exposantscroisés dans les allées ontdéploré le manque de lisi-bilité et le repérage desstands qui n’étaient pastoujours très évidents ;

une numérotation desstands au sol, pas fran-chement pratique, et unseul grand panneau lettrepar allée, quelquefoismasqué par un stand degrande ampleur ou toutsimplement pas visibledepuis l’entrée de par la configuration du hall d’exposition. Des conférences très intéressantes, organiséesdans des salles plutôtbien insonorisées, notamment dans les mezzanines, mais qui gagneraient à être au plusprès de la thématique duhall. Enfin, quelques suggestions exprimées, à l’instar de Somfy, qui propose des tables rondessur des sujets multisys-tèmes et multisolutionspour une prochaine édition.

Paris Nord Villepinte, quelques améliorations pratiques souhaitées

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ploitant au quotidien. C’est d’ailleursle choix effectué par Aréal avec sonlogiciel Topkapi, choix a priori judi-cieux pour les clients qui peuventajouter les indicateurs et suivis de dé-rives de consommation à coût réduit. Ce marché foisonnant va néanmoinsdevoir clarifier son offre afin que lesprescripteurs puissent s’y retrouver.Pour Lacroix Sofrel, spécialiste de latélégestion, il y a de fait un besoin deformation, d’information, de vulga-risation à dispenser pour aider lesbureaux d’étude à comprendre et às’orienter au cœur de toutes les solu-tions proposées. Un travail de dé-cryptage des technologies s’imposepour éviter les confusions et faussesidées qui règnent dans ce domaine.

En dépit des difficultés, le secteur du photovoltaïque avance Malgré la crise du secteur photovol-taïque, quelques acteurs étaient pré-sents, malheureusement disséminésdans des halls différents. Le secteurs’est révélé particulièrement inno-vant, à l’instar de T-Solaris : « Notresolution, médaillée d’or au salon desInventions de Genève 2012, est com-

posée d’une pièce unique, auto-venti-lée, sans voliges, avec une pose ultra-rapide du fait du vissage direct sur leschevrons en toiture. Nous avons dusuccès auprès des clients étrangers, quireprésentent près de 80 % de notreclientèle. Mais pour nous, le salon Ba-timat est un peu trop général ; ilconfirme aussi que le marché françaisphotovoltaïque n’est pas sorti de lacrise, les prescripteurs français sontencore frileux. C’est dommage carnotre solution est à très longue duréede vie, avec une vraie rentabilité », af-firme Guy Saillard, responsable tech-nique de T-Solaris.Moindre déception pour Centroso-lar France, qui exposait pour la pre-mière fois à Batimat et présentaitson nouveau produit photovoltaïqueen technologie bi-verre léger avec des performances garanties sur 30 ans (> 87 % à 30 ans). « Noussommes optimistes pour 2014 et l’au-toconsommation devrait faire sonchemin en France, assure VirginieLindeperg. Pour nous, cette premièreparticipation est un succès avec descontacts variés, ce n’est pas notre pu-blic habituel mais cela ouvre versd’autres prescripteurs. »

s’est soldé par peu de contacts vrai-ment intéressants. L’absence des grands noms du sec-teur (Philips, Osram, Thorn Euro-phane, Erco…) n’y est sans doute pasétrangère. Les grands industriels ontboudé l’évènement. Considèrent-ils,à l’instar de Patricia El Bâamrani, deThorn, venue animer une confé-rence, que Batimat, Interclima+elecet Idéo Bain n’est pas l’endroit pourl’éclairage alors même qu’il est au-jourd’hui un poste de consomma-tion énergétique majeur dans lebâtiment et que son pilotage en asso-ciation avec d’autres applications deconfort est plus que jamais nécessaire ?Que les industriels de l’éclairagen’aient pas profité de cet évènementmajeur, autant généraliste que spé-cialiste, pour exposer leur technolo-gie et leurs solutions de gestion de lalumière interpelle le positionnementde cette filière dans le bâtiment.

Supervision et suivi énergétique : une offre foisonnante La recherche d’efficacité énergétique,qui est au cœur de tous les débats ac-tuels sur le bâtiment, a trouvé un échoà Interclima+elec : l’offre en matièrede supervision et suivi énergétiqueétait tout simplement pléthorique.Cela pose la question de l’évolution dece marché qui, aujourd’hui, se partageentre experts de l’IT, fabricants decomposants industriels proposant des solutions de suivi énergétique et industriels de la GTB/GTC. Pour les éditeurs de supervision, deuxchoix possibles : soit créer un parte-nariat avec une solution spécialiséesur le suivi énergétique, soit complé-ter l’offre existante de supervisionGTB/GTC pour intégrer les fonction-nalités de suivi énergétique pour l’ex-

« Cette nouvelle version d’Interclima+elec se révèle très satisfaisante. Le fait de s’être joint à Batimat est une bonne chose :

notre problématique n’est plus seulementthermique, il s’agit désormais de traiter toute l’enveloppe du bâtiment. Les clients qui viennent s’y retrouvent et cette réunion des salons est d’une grande cohérence.

Nous avons pu aussi découvrir de nouveauxinterlocuteurs, comme les architectes, les bureaux d’étude, les prescripteurs…

qui n’avaient pas la référence Interclima+elec. » De Dietrich

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Quand le système multifonction prend le pas sur le composant La réunion des trois salons Batimat,Interclima+elec et Idéo Bain devaitmarquer la convergence des métiers.Cette transversalité s’est illustrée enparticulier avec le choix de Somfyd’exposer à Interclima+elec plutôtqu’à Batimat. Laurent Favre expliquece changement : « Nous avons déve-loppé un partenariat avec Philips pourproposer, aux clients de l’enveloppe dubâtiment tertiaire, une gestion globale

de la lumière (le « light balancing »),autrement dit une approche entière-ment intégrée de la gestion des niveauxd’éclairage (artificiel et naturel) ainsique de la température intérieure. Nousavons réalisé les premiers projets en ac-compagnant la réalisation jusqu’à lamise en service. Interclima+elec enconjonction avec Batimat a été une ex-cellente occasion de confirmer l’intérêtdes solutions globales industriellescomme celle-ci : les professionnels duconstructif et les installateurs élec-triques étaient au rendez-vous. »

Ce qu’il faut retenir pour conclure,c’est que la réunion des 3 salons Bati-mat, Interclima+elec et Idéo Bain ausein du parc Paris Nord Villepinte aindiscutablement constitué un évène-ment unique par sa taille et sonexhaustivité dans l’univers du bâti-ment et de l’architecture. Tout est tou-jours perfectible, mais pour StéphanieAuxenfans, directrice de la divisionConstruction de Reed Expositions, « le challenge est rempli : une premièreédition à Villepinte réunissant nos 3 salons a montré toute sa cohérence. Le visitorat international est en aug-mentation et de grande qualité…». À l’heure où nous devons mettre j3esous presse, nous ne disposons pasdes chiffres de la fréquentation, maisnous ne manquerons pas de revenirsur cet évènement, en particulier surles conférences qui s’y sont dérouléespour partager leur contenu riched’enseignement.

Innovations également sur les standsde Dualsun et de Systovi, ce dernierayant obtenu le Grand Prix de l’Effi-cacité énergétique 2013. Ces deuxPME françaises proposent des solu-tions hybrides, utilisant l’énergie solaire sous ses deux aspects : photo-voltaïque (production d’électricité) etsolaire thermique (alimentation d’unballon thermodynamique pour l’eauchaude sanitaire), l’électricité pro-duite par les panneaux PV pouvantêtre soit autoconsommée soit injectéesur le réseau.

« Nous avons connu une très bonnefréquentation sur les 5 jours et la nocturne du jeudi a été particulièrement appréciée par nos clients. Beaucoup de contacts, et des contacts de grande qualité… »

Ciat

Les lauréats du concoursde l’Innovation 2013.Première motivation departicipation pour 96 % des exposants et 99 % des visiteurs, l’innovationest le fer de lance del’exposition.

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Lauréat du concours d’Architecture Bas Carbone 2012 d’EDF sur le thème « habiterdurable », le Grand Carcouët est le premierprogramme de logements sociaux à énergiepositive. Les 30 logements seront livrésdébut 2014.

Le Grand Carcouët, à Nantes

Premier programmede logements sociaux Bepos

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Le Grand Carcouët, à Nantes

Premier programmede logements sociaux Bepos

Le projet du Grand Carcouët s’inscritle long du vallon de la Chézine, un

lieu de promenade au cœur d’une clai-rière inscrite dans un groupe scolaire(école primaire, collège et lycée) etune crèche. La maîtrise d’œuvre a étéparticulièrement vigilante sur la qualitéd’usage, le confort et la réduction desbesoins énergétiques, pour un modede vie plus respectueux de l’environ-nement. La réponse à l’obligation de perfor-mance (technique, thermique, écono-mique) s’est enrichie d’une réflexionqui part du logement pour en redéfinirles usages vers un espace de vie avecplus de « disponible ». Ainsi, un espacecomplémentaire offre des possibilitésque le logement collectif a perduesavec la réduction de sa surface : atelier,rangement, coin musique à l’écart,chambre complémentaire pour une famille recomposée, buanderie… etles usages à venir : pôle multimédia,bureau de télétravail, etc.

Le logement s’organise autour d’unespace intermédiaire non chauffé, maisgarantissant une température deconfort toute l’année (entre 17 et 27 °C). Celui-ci fusionne l’accès du lo-gement, sa loggia et un espace buan-derie. Il offre modularité, fluidité, apportthermique et ventilation : au gré dessaisons, il devient jardin d’hiver confor-table ou balcon ouvert sur le paysageà l’abri des regards. Pour les duplex,les loggias ouvrent sur le paysage dèsl’entrée dans le logement. Leur intégra-tion dans le volume isolé permet de tra-vailler une limite logement/loggia plussouple : larges panneaux coulissants,châssis vitré, meubles-rangements.

La production d’eau chaude sanitaireest assurée par un système Heliopac(moquette solaire) couplé à une pompeà chaleur, et bénéficie d’une récupéra-tion de chaleur sur les eaux grises parun système Power-pipe. Les deux bâtiments, en structure bétonhabillée de murs à ossature bois isolés,seront chauffés à l’électricité et dépas-seront de 20 % les exigences du niveauBBC Effinergie. L’ajout de panneauxphotovoltaïques en toiture permettrade faire passer ce programme au niveaubâtiment à énergie positive (Bepos).

GRAND ANGLE

Equipe de maîtrise d’œuvre :In Situ Architecture et Environnementet Pouget ConsultantsEntreprise Générale : Quille et CMBNiveau de performance : Bepos Émissions de GES :1,26 kgeq CO2/m2.an Consommation énergétique :- 3,55 kWhep/m2.an Performance du bâti : entre 28 % et 30 % selon les bâtiments (gain Ubât1) Prix de revient : 1 528 €/m2 Shon

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Situ A&E

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ACTUALITÉ

dans certains secteurs(technologies de pointe enparticulier), 66 % des chefsd’entreprise déclarent limiter l’investissement et l’embauche. » Ceux qui s’en sortent sontles grandes entreprisesqui innovent ou qui fontleur chiffre à l’internatio-nal. Pour le président de la CGPME, l’innovation estune voie de sortie de crise.« Il y a des progrès fantas-tiques dans le bâtiment, il faut les utiliser sachantque la reprise ne sera pasrapide. Il faut aussi allerchercher des points decroissance ailleurs. » À l’export ? Pas si simple :la plupart des entreprisesfrançaises comptent moinsde 20 personnes. « Pourune petite entreprise, seplacer sur des marchés eu-ropéens passe par l’innova-tion, mais il ne faut pas sefaire d’illusion, a tempéréJean-François Roubaud, sivous n’avez jamais traité àl’international, vous pouvez

La filière bâtiment au cœur des débatsColloque CSEEE-GCCP

Le 16 octobre dernier, la CSEEE (1) et la GCCP (2) coorganisaient un colloque sur le thème : « Le bâtiment, moteur de la reprise économique. » Les professionnels s’étaient déplacés en nombre pour venir écouter les intervenantsprestigieux réunis pour l’occasion. Si le mécontentement et l’inquiétude se sont clairement fait sentir, les organisateurs ne souhaitaient pas inscrire ces rencontres dans un esprit défaitiste mais plutôt volontariste.

les différents secteurs économiques ne sont pastouchés de manière égalepar la crise. L’aéronautiquese sent pousser des ailes,quand le secteur automo-bile s’enlise. « Mais il nefaut pas se tromper,prévient-il. Sans réformemajeure, sans efforts significatifs sur la fiscalitéet le coût du travail, la reprise technique serafaible et ne s’accompa-

gnera pas d’une reprise de l’emploi. »

« Nous sommes sur destaux de croissance quasinuls et ils seront faibles en2014, même si le gouverne-ment et les indicateursInsee donnent des signesde croissance de 0,9 %, arenchéri le président de laCGPME, Jean-FrançoisRoubaud. S’il y a effective-ment des signes de reprise

« Un entrepreneur est quelqu’un d’optimistepar définition. Il se lève le matin avec l’envie de trouver des clients et de développer son CA,mais il faut être lucide : on risque d’avoir unecroissance molle pendant des années si on nefait pas les réformes nécessaires. »

Geoffroy Roux de Bézieux,Medef

Positiver était le motd’ordre des organi-sateurs du colloque

CSEEE-GCCP, le 16 octo-bre dernier, à Paris. C’estpeut-être la raison pour laquelle Geoffroy Roux deBézieux (Medef) a ouvertles débats avec une remarque encourageante : « La croissance est bien là,les indices sont en train de repartir. Tous les pays (Espagne, Grèce, Portu-gal, Irlande) qui ont faitun effort de compétitivité,et d’énormes sacrifices surles dépenses publiques etle coût du travail, com-mencent à voir des signesde reprises », a-t-il affirmé.Reste la France, où la situation est « plus compli-quée », selon le vice-prési-dent du Medef, parce que

Un plateau d’intervenants prestigieux face à 200 professionnels en attente de réponses concrètes sur le bâtiment. De gauche à droite : Alain Maugard (Qualibat), Jacques Chanut (FFB), Jean-Luc Tuffier(CSEEE), Patrick Aimon (GCCP), Isabelle Martinet (journaliste animatrice), Jean-François Roubaud(CGPME) et Geoffroy Roux de Bézieux (Medef).

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ACTUALITÉ

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vraiment vous prendre lespieds dans le tapis. »

Le vrai problème, selon leprésident de la CGPME,est le niveau des margesqui plafonne à 27 %. « C’est12 points de moins qu’enAllemagne. Comment êtrecompétitif pour avoir desréserves, investir et créerde l’emploi, surtout lorsqueles règles du jeu changentconstamment et n’offrentpas de vision claire auxchefs d’entreprise. Mêmeceux qui gagnent de l’ar-gent le mettent de côté etattendent de voir commentle vent va tourner », s’est-ilagacé, en appelant àmoins de charges socialeset un financement de laprotection sociale qui nerepose pas uniquementsur les salaires. Sur cepoint, les représentants duMedef et de la CGPME ontrappelé qu’ils entendentmettre la fiscalité à platpour retrouver un niveaude marge acceptable. « Sinous trouvons le cheminpolitique pour convaincrel’opinion et obtenir uncadre législatif stable pourles prochaines années,alors l’économie pourra repartir très vite parce qu’il

est catastrophique pour l’investissement. »

Comment aborder l’avenir avec confiance ? Pour autant, le présidentde la CGPME a reconnuqu’il y a du travail et que « si beaucoup se plaignent,ça ne va pas si mal ». Maisil faut prendre les bonnesmesures pour que la filièrese désenglue de la régle-mentation qui bloque etempêche d’avancer vite. « Pour la première fois depuis 1 ou 2 ans, noussommes face à un gouver-nement qui commence à réaliser qu’on ne s’en sortira pas sans prendre en compte les PME parcequ’elles ne délocalisent paset qu’elles créent de l’em-ploi, a-t-il ajouté. Il y a unevraie volonté des pouvoirspublics d’aider les PME,mais il y a tous les combats

y a un formidable tissud’entreprises en France,a assuré Geoffroy Roux deBézieux. Nous recevonsplus de 1 000 dossiers paran de jeunes entrepreneurset il faut être courageux,quand vous avez 25 ans,pour monter une entrepriseen France. Ce qui nousfrustre tous est que cetteénergie française est bridée. » Les deux représentants patronaux ont déjà eu

quelques succès, notam-ment le retrait de la taxa-tion EBE inscrite dans laloi de Finance 2014 : « Nous avons réussi à obtenir que les entreprisesayant un CA < 50 M€ nesoient pas touchées par ceprojet de taxation parcequ’elles sont au taquet etne peuvent plus supportertoutes ces taxes, s’est félicité Jean-François Rou-baud. Quant aux grandesentreprises, ce projet EBE

Défendre la voie de l’apprentissageLa décision du gouvernement de sup-primer les aides à l’apprentissage pourles entreprises de plus de 20 salariéset de ne les conserver que pour les entreprises de moins de 10 apparaît totalement incompréhensible pour lesprofessionnels du secteur du bâtiment.Jean-François Roubaud a répondu.

Comment gérer l’excès de réglementation ?La crise est telle qu’il faut accepter uncertain sacrifice pour avoir des résultats, a martelé François Fillon àplusieurs reprises durant le colloque.L’ancien Premier ministre a avancéplusieurs idées pour alléger la régle-mentation française devenue insup-portable pour les professionnels dubâtiment.

L’Île-de-France, une région à partAu milieu de la crise,l’Île-de-France s’ensort un peu mieuxque le reste du pays. Le chômage yest de 9 %, contre 11 % en moyennepour le reste de la France. Si les car-nets de commande sont moins impac-tés, des problèmes sérieux demeurent.

Un train de mesures proposé par François FillonLa dernière partie du colloque CSEEE-GCCP portait sur la vision politique dela relance économique. Invité d’honneurde ces rencontres, François Fillon a livréson analyse de la situation, suggéranttoute une série de pistes de réformespour sortir le pays de la crise dont il af-firme qu’elle n’est pas conjoncturelle.

Plus d’information sur www.filiere-3e.fr

« Karine Berger, députée des Hautes-Alpes et secrétaire nationale à l’Économie du PS,porte un amendement concernant un impôtsur les sociétés qui serait de 15 % pour lesPME ayant un CA < 50 M€ au lieu des 33,33 % actuels, la moyenne pour les grandesentreprises étant de 18 %. Cette propositiond’optimisation est une bonne chose. »

Jean-François Roubaud, CGPME

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ACTUALITÉ

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politiques. Dans les négo-ciations sur la fiscalité, ilva falloir trouver un che-min acceptable pour euxqui soit un progrès et unebaisse de charges pournous. »

Quelles perspectives pour 2014Face à cette vision ma-croéconomique, quellesperspectives peut-ondresser pour la filière dubâtiment en 2014. Sansdisposer de tous les chif-fres, le représentant de laFFB qui est intervenualors s’est voulu prudent :« Après une année 2012 enrecul de 1,2 % en produc-tion, nous avions prévuune baisse de 3,5 % en2013, a exposé JacquesChanut. Finalement, lerecul devrait être de l’or-dre de 2,6 %. » Le loge-ment, qui représente 2/3de l’activité bâtiment,reste un critère fort de lasanté de la filière, et surce point, le secteur duneuf (45 % de l’activité lo-gement) a subi une baisseimportante, même si elleest moins massive que

prévu, a analysé le vice-président de la FFB. « Cequi nous étonne beaucoupest la capacité de résis-tance du bâtiment dans lecontexte actuel. » Deuxéléments l’expliquent,selon lui : - le moral des entrepre-neurs, qui sont habituésaux cycles du bâtiment etsont optimistes par nature ;- le plan de relance de2008, très ciblé sur le secteur du bâtiment, qui a permis de maintenir un peu l’activité.Mais le représentant de laFFB ne cache pas qu’il y a « des signes importantsd’affaiblissement des en-treprises : la profitabilité a été divisée par 2 et latrésorerie par 3, tandisque les délais de paiementdes fournisseurs ont baisséet ceux des clients ontaugmenté ». En clair, mal-gré un volume d’affairesqui ne paraît pas si catas-trophique, les prix s’effon-drent et il n’y a plus decorrélation entre le niveaudes prix et le niveau d’activité. Selon la FFB, cette baisse

des prix s’explique aussipar la main-d’œuvreétrangère, détachée surles chantiers français pour répondre à des prix d’appel d’offres très bas. « C’est un poison morteldans nos professions, quipeut mettre en dangernotre modèle social », aalerté Jacques Chanut.

Pour 2014, le vice-prési-dent de la FFB a annoncéla tendance : « Même s’il

faut rester prudent avecles chiffres que l’on nousdonne, nous ne nous at-tendons pas à une repriseen 2014, en particulierdans le neuf. La rénovation, en re-vanche, devrait être soute-nue, grâce au taux de TVAà 5,5 % sur les travaux derénovation énergétique. »Une certitude, selon lesyndicat : les pertes d’em-plois vont continuer dufait d’une inadéquationentre le volume d’affaireset le nombre d’emplois ;certains entrepreneursvont continuer à ajusterleur outil de production et continuer à licencier.

Un nouveau positionne-ment du bâtiment Pour autant, le bâtimentn’est pas en perdition, il amême de l’avenir : « Peude secteurs économiquesont une telle assuranced’exister à long terme », a rappelé Alain Maugard.Le président de Qualibat

« Quand on parle de “passer le rabot sur lafonction publique” on pourrait penser quec’est stupide, mais je crois que si vous n’avezpas une baisse simple et brutale des dépensespubliques, vous n’avez aucune chanced’atteindre vos objectifs. » François Fillon

L’économie accélère et l’Éducation nationalene suit pas. « Le problème, lorsque l’on veutfaire une nouvelle formation, est qu’il fautpasser par le ministère de l’Éducationnationale. Ça prend 10 ans, et quand laformation est créée elle est obsolète. Si l’on pouvait mettre en place, dans nos CFA,les formations en adéquation avec les besoinsde nos entreprises, nous serions 100 fois plusefficaces. Nos organisations professionnellesont un gros travail à mener pour faire passer ce message. » Jean-Luc Tuffier, CSEEE

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a présenté une visionprospective qui pose lesecteur du bâtiment surdes trajectoires pour lemoins « constructives » :- le bâtiment comme solution à la questionénergétique par l’im-mense gisement d’éco-nomies qu’il représenteet parce qu’il va devenirproducteur d’énergie ; - le chantier du bâtimentqu’il faut adapter pour répondre aux probléma-tiques de l’allongementde la durée de vie et dumaintien à domicile ;- le bâtiment commesupplétif aux hôpitauxgrâce aux technologiesde l’information et de lacommunication (TIC).

« Ces 3 grands traceursde la prospective vontélargir le champ du bâtiment pour en faire un objet de la transitionénergétique. Mais laquestion du bâtiment estaussi celle du quartier etdes villes pour lesquels ily aura des solutions à ceséchelles, a-t-il complétéen s’adressant alors directement, et légère-ment accusateur, au représentant du Medef,Geoffroy Roux de Bézieux : Dans la transi-tion énergétique, vousavez privilégié les pro-ducteurs d’énergie cen-tralisée et pas le champde l’économie territorialeavec des productions localisées d’énergie. C’estpourtant tout aussi important, cela crée del’emploi, peut-être mêmedes PME, des champsd’innovation… »

Acquérir la compétenceest un devoirReste la compétence : « Est-ce qu’on est bon ?Interroge Alain Mau-gard avant de donner sa réponse : La compé-tence est un devoir ; onn’a jamais vu un secteurqui se modernise et quin’a pas besoin de forma-tion. Ancrer dans les mé-tiers du bâtiment qu’il ya cet effort d’acquisitionde la compétence et quecela mérite une qualifi-cation est essentiel. »

Au sujet de la forma-tion, Jean-Luc Tuffier,président de la CSEEE,a évoqué le projet « Éco-campus » issu du rapprochement avec le GCCP. L’idée est de trouver un site,en Île-de-France, où implanter un bâtimentRT 2020 dans lequel apprentis et salariéspourront se former auxmétiers de l’efficacitéénergétique de demain,mais également apprendre à travaillerensemble, les profes-sionnels du génie climatique et de l’élec-tricité étant de plus enplus souvent amenés à collaborer dans laperspective de laconvergence des métiers. Dont acte.

Pascale Renou

(1) CSEEE : Chambre syndicale des entreprisesd’équipement électrique de Paris et sa région.(2) GCCP : Syndicat des en-treprises de génie climatiqueet de couverture plomberie.

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ACTUALITÉ

j3e 822 / DÉCEMBRE 2013 - www.filiere-3e.fr24

Smart grid

tionnels d’énergie et d’infor-mation, et favorisant les in-teractions entre acteurs.Le smart grid doit être un réseau communicant et interactif permettantl’échange des données, facilitant ainsi la gestiondes flux d’énergie de façonmultidirectionnelle entretous les acteurs concernés :consom’acteur, producteur,transporteur, distributeur. Afin d’assurer ces fonction-nalités, les interfaces entreles acteurs amont (réseaupublic) et aval (utilisateursfinaux) doivent être claire-ment définies et compati-bles. Le Capiel et sesentreprises adhérentescontribuent à la normalisa-tion de ces interfaces, tantsur les échanges élec-triques que de donnéesénergétiques. Cela intègre :• les informations dont disposeront les consomma-teurs en temps réel sur leprix de l’énergie, sa disponi-bilité, son contenu en CO2 ;• les systèmes et appareilsintelligents permettant depiloter avec précision lesusages, de contrôler lesconsommations ;• les dispositifs permettantd’assurer la sécurité desbiens et des personnes.

La filière électrique bassetension propose une largegamme de solutions contri-buant à transformer lesconsommateurs enconsom’acteurs et à rendreles réseaux intelligents.

Une évolution plus qu’une révolution

La majorité des produits(disjoncteurs, relais,contacteurs…) proposéspar les entreprises du Capiel sont intelligents,c’est-à-dire qu’ils offrent,en complément de leursfonctions de protection etde contrôle des charges,des capacités de gestionénergétique. Avec ces solutions, les installationsélectriques deviennent intelligentes.Leurs systèmes électriquess’intègrent aux systèmesexistants pour une plusgrande efficacité, unconfort accru. Ils adressenten particulier : • les bâtiments tertiaires,avec les systèmes de gestion technique du bâtiment (GTB) • les immeubles résiden-tiels, avec les Home Management Systems(HMS) • l’industrie manufactu-rière, avec les Plant Mana-gement Systems (PMS).Pour plus d’information,visitez www.capiel.eu.

mentations de plus en plusexigeantes en faveur del’environnement et du développement durable.Un constat s’impose alors :la conception actuelle desréseaux électriques ne permet pas de répondre à ces enjeux. Centralisés et unidirectionnels, les réseaux électriques du 20e siècle doivent évoluervers un modèle décentraliséet interconnecté, per-mettant des flux bidirec-

L’écosystème énergé-tique est en profonde

mutation. De nouveauxmodèles et usages (l’inté-gration des énergies renouvelables, l’émergencedu véhicule électrique re-chargeable, la dérégulationprogressive du marché del’énergie…) changent defaçon profonde la nature etla structure de la demandeen électricité. Ces change-ments sont encouragés pardes politiques et des régle-

Le Capiel réunit les entreprises concernées par les interfaces du smart grid ; elles accompagnent leurs clients dans l’utilisation intelligente des réseaux interconnectés, pour leur permettre d’utiliserl’énergie de façon plus efficace et plus intelligente.

• Usages consom’a cteurs• Véhicule électrique• Énergie renouvelable

localisée

• Usages consom’acteurs• Énergie renouvelable +

génération localisées• Système de gestion

de l’énergie

• Système de gestion de l’énergie

• Véhicule électrique• Énergie renouvelable

localisée

TRANSMISSION

RÉSIDENTIEL

INDUSTRIE

TERTIAIRE

PRODUCTION D’ÉNERGIE CENTRALISÉE AGRÉGATEURS

FOURNISSEURSD’ÉNERGIE

DISTRIBUTION

Centrales de production traditionnelles

Énergies renouvelables

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Application Android gratuitepour calculs électriques

Génie électrique

Le Gimélec est le Groupement des industries de l’équipe-ment électrique, du contrôle-commande et des servicesassociés. Il regroupe notamment les constructeurs de produits et de solutions basse tension. Ces entreprises accompagnent leurs clients dans l’utilisation intelligentedes réseaux interconnectés, pour leur permettre d’écono-miser l’énergie de façon plus efficace et plus intelligente. Le Capiel est une association réunissant ces entreprisesau niveau européen ; le Gimélec est membre du Capiel.

L’objectif de cette étude est d’évaluer le niveau d’infor-mation et de caractériser la perception des différentesprofessions concernées sur les profonds changements annoncés par le développement du smart grid.

Répondre à ce questionnaire ne vous prendra pas plus de 5 minutes :

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SONDAGE EN LIGNE

Quelle est votre perception des smart grids ?

ACTUALITÉ

Ultra pratiques, les ap-plications pour smart-

phone ont le vent en poupeet sont appelées à devenirdes outils de travail au quotidien pour beaucoupde professionnels.IGE+XAO l’a compris, quivient de lancer SEE Electri-cal Calculator. Ce logicielprofessionnel calcule lessections de câbles, la chutede tension, la prise de terre,les courants de court-circuitainsi que de nombreux au-tres calculs électriques. Àchaque étape, l’applicationguide l’utilisateur. Simple,rapide et complète, elle réa-

lise des calculs sur smart-phone à tout moment et entout lieu. Disponible enfrançais et en anglais, com-patible avec les versionsAndroid 1.5 et supérieures,cette application gratuiteva permettre au plus grandnombre de disposer d’unoutil de calcul électriqueprofessionnel conforme à la norme NF C-15100. SEE Calculation contient uncatalogue de plus de 20 000références de disjoncteursrégulièrement mis à jour.Téléchargez l’applicationsur http://tinyurl.com/ckwlexs.

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ACTUALITÉ

j3e 822 / DÉCEMBRE 2013 - www.filiere-3e.fr26

Photovoltaïque

de la filière d’élaborer despropositions pour favoriserl’autoconsommation enFrance, et un groupe de travail a été mis en placeavec Enerplan.

Les études montrent quel’énergie photovoltaïque est aujourd’hui compétitiveface à tout nouvel investis-sement dans la productiond’électricité à partir desénergies carbonées. La RT 2012 favorise indirec-tement l’autoconsomma-tion en incitant à unemeilleure efficacité énergé-tique des bâtiments et deleurs usages, notammenten faisant appel à la pro-duction d’énergie solaire.Enfin, la technologie est aujourd’hui prête. Reste à mettre en place des mécanismes de soutien

Pour SMA, leader mon-dial des onduleurs

solaires, tout porte à croireque le marché photovol-taïque français est à laveille d’une évolution majeure. L’impact de latransition énergétique surles choix énergétiques, le projet de loi de finances2014 annonçant la suppres-sion du crédit d’impôt développement durable,l’annonce du président dela République sur une pos-sible mise en place d’undispositif de soutien à l’au-toconsommation… autantd’indicateurs qui vont dansle bon sens pour le secteurphotovoltaïque, ont expli-qué les experts de SMA.D’ailleurs, la Direction générale de l’énergie et duclimat (DGEC) vient de de-mander aux professionnels

pour que l’offre s’adapte à la demande. Selon SMA,les premières pistes de réflexion portent sur : - le « net-metering », quipermet de vendre l’énergieinjectée sur le réseau auprix où l’on achète le kWh à EDF ; - le financement au plan ré-gional avec les fonds Federd’ores et déjà disponibles ; - la subvention, jusqu’à uncertain plafond, des kWhautoconsommés. Un mix de ces différentessolutions reste possible.

L’autoconsommation avec ou sans stockage L’industriel a évoqué laquestion de l’alimentationde secours, rappelant quecette fonction de « Backup »permet d’être alimenté en cas de coupure réseaugrâce à de l’énergiestockée en batteries, cetteénergie stockée n’étant pasforcément photovoltaïque. Il a rappelé qu’autocon-sommation n’est pas autosuffisance : « L’auto-consommation consiste àconsommer sur place l’éner-gie photovoltaïque pro-duite, ce système pouvantêtre avec ou sans stockage,et ne présentant pas systé-matiquement de fonction-nalité de backup, même enprésence de stockage. »

Les experts de SMA ontabordé ce sujet rarement

évoqué de l’autoconsom-mation « naturelle », quiconsiste à injecter la production photovoltaïqueau niveau du tableau électrique, ce qui évitel’installation d’un compteurde revente indépendant.L’énergie consommée aumoment de la productionest alors automatiquementdéduite de la facture. « Onparle d’autoconsommationnaturelle lorsque aucun ap-pareil spécifique n’est misen place pour augmenterson taux d’autoconsomma-tion », ont-ils expliqué. Ce concept permettraitd’atteindre un taux d’autoconsommation de l’ordre de 30 à 35 %.

Pour l’industriel, lestockage reste un élémentimportant pour augmenterle taux d’autoconsomma-tion, mais ce taux est difficile à estimer parcequ’il dépend de la capacitéde stockage disponible. La conférence s’est poursuivie avec une présentation des solutionsproposées par le construc-teur et un point sur la réglementation ; un domaine sur lequel j3ereviendra sans doute aucours d’un prochain arti-cle car, dans le domainede l’autoconsommation,les industriels se heurtentà une absence de cadreréglementaire.

Un point sur le marché français de l’autoconsommation Le 25 octobre dernier, au cours d’une conférence qu’elle avait organisée à Paris, la société SMA, spécialiste mondiald’onduleurs solaires, faisait le point sur le marché du photovoltaïque et plus précisément sur l’avenir de l’autocon-sommation en France, domaine pour lequel le constructeur propose de nombreuses solutions techniques.

Parmi les solutions présentées par SMA lors de sa conférence, le SunnyHome Manager permet de programmer le fonctionnement d’appareilsénergivores en période de forte production photovoltaïque et d’augmenterainsi son taux d’autoconsommation.

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ACTUALITÉ

27j3e 822 / DÉCEMBRE 2013 - www.filiere-3e.fr

Silver Économie

Personnes âgées et de l’Autonomie. Au pro-gramme de ce déplace-ment, la visite de la maisontémoin Adorha. Situé àObernai, ce site concrétise

Le 24 octobre dernier, legroupe Hager recevait

à Obernai, près de Stras-bourg, la visite de MichèleDelaunay, ministre déléguée, chargée des

un projet initié par leCG67 (Conseil général du Bas-Rhin) et porté par 4 partenaires : Hager,membre de la Silver Économie (1), le CEP-Cicat,Opus 67 et Nouvelles Maisons d’Alsace. Cettemaison témoin permetd’expérimenter les solutions domotiques visant à sécuriser les personnes âgées dansleur environnement etainsi faciliter leur quotidien.

(1) Filière économique et industrielle, la Silver Économieregroupe des entreprises qui proposent des technologies pour favoriser l’autonomie des personnes âgées.

Nexans et RTE expéri-mentent in situ la

technologie Lo-Sag, unconducteur à matrice organique. Cet essai terrainest effectué sur une portiond’environ 1 km du chantierde modernisation de laligne électrique aériennehaute tension à 90 000 voltsreliant les communes deBellac et Saint-Martin-Terressus, dans le Limou-sin. Il s’agit du premier déploiement européen dece nouveau câble reposantsur une âme en carbonecomposite. Si les résultatss’avèrent concluants, le déploiement de cette

technologie permettrad’offrir une réponse optimisée à certains besoins de renforcementdes réseaux électriques. À la différence desconducteurs aériens classiques à âme d’acier,Lo-Sag comporte une âmeen carbone compositedont le coefficient de dilatation thermique estbien inférieur. Cela signifiequ’il permet d’augmenterla capacité de transit du courant électrique.L’installation pilote tripha-sée de 90 000 V réaliséedans le Limousin rem-place des câbles en acier

plus anciens tout en réutilisant la majeure partie de l’infrastructureexistante, notamment les pylônes, et ce grâce aux caractéristiques des nouveaux conducteurs en termes de légèreté et de faible dilatation.Des tests complets de cette technologie Lo-Sag se dérouleront tout aulong de l’année, notam-ment pour vérifier sa compatibilité avec le réseau existant et étudierses propriétés méca-niques et sa résistance au climat français.

Visionnerla vidéo explicative.

Un nouveau câble HT en test dans le Limousin

Réseaux de distribution

Michèle Delaunay chez Hager

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ACTUALITÉ

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Cécile Duflot signe 3 chartes RGEBatimat, Interclima+elec, Idéo Bain

Àl’occasion de sa vi-site aux salons Bati-

mat, Interclima+elec etIdéo Bain, Cécile Duflot,ministre de l’Égalité desterritoires et du Logement,

a signé 3 chartes « RGE »avec l’Ademe et les filièresdu bâtiment, attestant dela mobilisation des profes-sionnels pour atteindre lesobjectifs ambitieux de

construction et rénovationdu gouvernement :- élargissement de la dé-marche « RGE travaux »,qui est prolongée de 2 anset étendue aux certifica-tions portant sur une offreglobale de rénovation ;- lancement de la mention« RGE études » pour iden-tifier les professionnels de la maîtrise d’œuvre(bureaux d’étude, écono-mistes de la construction,architectes) compétentsen matière d’améliorationde la performance énergé-tique et engager la mon-tée en compétence de cesmaîtres d’œuvre ;- engagement des indus-

triels produisant les maté-riaux de construction et derénovation à renforcer l’as-pect « économies d’énergie» dans la formation des artisans et à promouvoir la mention « RGE ».Ainsi enrichie et étendueà de nouveaux profession-nels, la mention « RGE »prend un nouveau nom etdevient « Reconnu garantde l’environnement ». Ellepermettra aux particuliersd’identifier plus facile-ment les entreprises et artisans bénéficiant d’unequalification profession-nelle reconnue en matièrede rénovation énergé-tique.

La ministre Cécile Duflot serrant la main de Didier Ridoret, président de la FFB,en présence de Bruno Léchevin, président de l’Ademe (à droite de Didier Rido-ret) et des organisateurs du salon. © Tous droits réservés Salon Batimat

Des partenariats innovants pour une meilleureapproche du bâtiment

Convergence des métiers

La foncière tertiaireIcade et Philips ont

signé un protocole de partenariat portant sur laconception de solutions innovantes en matièred’éclairage et de technolo-gie de santé appliquées à l’immobilier. Quatregroupes de travail permettront de mener uneréflexion dans les parcstertiaire, santé, bureau et logement. Il s’agit, à travers ce partenariat,d’associer industriels etmaîtrise d’ ouvrage dansune nouvelle méthodologiedès la conception du bâti-ment. Les deux entreprises

s’engagent à proposer lesdernières innovations afind’anticiper au mieux lesbesoins des utilisateurs finaux. Ainsi, la tour Eqhooù un dispositif d’éclairage(dont la généralisation dela LED pour les partiescommunes) a permis deconcilier exigences énergé-tiques, amélioration duconfort et meilleure pro-ductivité des employés.D’autres projets sont encours : Icade et Philips tra-vaillent sur l’éco-quartierles Closbilles, à Cergy (95),et sur l’hôpital d’Orléans,le plus grand hôpital enconstruction en Europe.

Somfy, lauréat duconcours de l’Innovationau salon Interclima+elec2013 Autre partenariat remar-qué : celui de Somfy avec Philips et Crestron sur le light balancing. Unconcept qui vient de remporter le concours de l’Innovation 2013 au salonInterclima+elec, dans lacatégorie Gestion intelli-gente de l’énergie. Dans ce concours très attendu,Somfy concourait face à 5 autres nominés qui présentaient leurs dernières innovations enmatière d’automatisation :

Belimo (Energy Valve), Cardonnel Ingénierie(Smart Thermogene Grid),Delta Dore (Gestionnaired’énergie 3 en 1), SchneiderElectric (SmartStruxureLite) et Toshiba (Pluzzy).

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ACTUALITÉ

j3e 822 / DÉCEMBRE 2013 - www.filiere-3e.fr 29

n’avons pas de parti pris »,a lancé Philippe Guistinati,à l’intention des profes-sionnels. « Nos métiers évoluent et nous avons besoin de partenaires quipeuvent nous donner unétat de l’art sur la partie industrielle afin que notrecommission reste à lapointe de la technologie », a complété le président de la FFB, Jean Damian.

La campagne est lancée.Les antennes régionalesde la FFB sont déjà à piedd’œuvre ; autant dire queles professionnels du sec-teur vont être particulière-ment attentifs auxrésultats. P. R.

(1) Groupement des métiers duphotovoltaïque de la Fédérationfrançaise du bâtiment.

Le GMPV-FFB entre en campagneAutoconsommation

Le 15 octobre dernier, le GMPV(1) lançait une campagne de communication au sein du réseau de la FFB pour défendreles métiers du bâtiment liés au photovoltaïque à travers deux thèmes majeurs : le photovoltaïque au service de laperformance énergétique et les solutions d’autoconsommation de l’électricité solaire. Le syndicat entend s’appuyersur ses bureaux en région pour promouvoir ce secteur qui va inévitablement jouer un rôle essentiel dans le bâtiment.

solutions ont un coût élevé.Nous sommes performantsaussi bien sur le plan éner-gétique que financier », a-t-il affirmé.Les panneaux ne cessentd’évoluer et, parallèlement,les métiers en lien avec lePV intégré au bâti, a pour-suivi le dirigeant d’Issol. « Avec les nouvelles régle-mentations à venir, nous allons créer une filière plusintéressante, capable defaire vivre la main-d’œuvrelocale, de revenir à un circuitd’économie réelle et pas uniquement financière. »

Des guides méthodologiques... L’évolution du secteur demande néanmoins uneorganisation de ces nouveaux métiers liés auphotovoltaïque, une aideméthodologique, chaqueinstallation faisant appel àplusieurs lots du bâtiment.Sur ce point, Philippe Guistinati, animateur de la commission techniquedu GMPV, a annoncé desguides en préparation au syndicat, pour une publication en 2014 :- Système hybride photo-voltaïque et thermique ;- Systèmes en surimposéen couverture ;- Système photovoltaïqueen toiture terrasse par module rigide ;

- Solutions architecturalespour l’intégration du photovoltaïque dans le bâtiment ;- Les ombrières et leursusages…

... et un logiciel en préparationIl a également évoqué leprojet d’un logiciel propre à la fédération pour établirune offre d’autoconsomma-tion. Le développement de cet outil a été confié auCnes et doit être une aidesimple mais solide pourétablir divers scénariosd’autoconsommation avecou sans stockage, définirun profil de consommationet de fonctionnement... Sonlancement est annoncépour début 2014. « Touteaide pour concevoir ce logi-ciel est la bienvenue, nous

Pour Jean Damian,président duGMPV-FFB, il est

urgent de parler de ma-nière positive du photovol-taïque dans le bâtiment etde le valoriser pour ce qu’ilest : « un mode de produc-tion énergétique vertueux,source de valorisation fon-cière, de compétitivité et decroissance économique ».Pour que ce message soitdiffusé et compris le pluslargement possible, la fédération a conçu un kitde communication à l’origine de cette matinée d’information organisée au siège de la FFB, à Paris, le 15 octobre dernier. Ens’appuyant sur son vasteréseau en régions, le syn-dicat entend engager unmouvement national en faveur du photovoltaïquetout au long de l’année2014.

Un secteur en devenirqu’il faut réinventer « Ce métier est devenu trèscapitalistique au détrimentdes professionnels du ter-rain, a rappelé, Laurent Quittre, fondateuret dirigeant d’Issol, spécia-liste du photovoltaïque intégré au bâti. Il fauttransformer cette vision,expliquer les opportunitésqu’offre l’intégré au bâti et ne pas imaginer que ces

Ces 2 guides méthodologiques s’inscrivent dans la campagne de communication mise en place par le GMPV pour redonner du souffle à la filière photovoltaïque française. Ils seront adressésaux institutionnels, bailleurs sociaux, maîtres d’ouvrages et maîtres d’œuvre ainsi qu’aux entreprises.

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Autoconsommation, stockage et smart grid

Vers un nouveau modèlecréateur de valeur

PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE

Le quartier d’affaires SeineOuest, à Issy-les-Moulineaux(92) où l’expérimentation IssyGrid combine smart grid,stockage et autoconsommation.Le projet fédère l’expertise de 10 grands groupes industriels aux compétences complémentaires, mais aussides start-up innovantes. © Impact Communication & Zoko Productions – PierrePerrin, Maud Delaflotte

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PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE

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L’ autoconsommation de-vrait trouver son déve-loppement avec la RT

2012 (l’intégration d’une produc-tion locale de quelques kWc permet de passer sous le seuil des 50 kWh/m2.an), et plus encore avecla RT 2020, lorsqu’il y aura produc-tion locale d’énergie, pour que lebilan de 5 usages soit positif(Bepos). Cette production d’énergiesera probablement solaire photovol-taïque et thermique.Les solutions techniques existent etcommencent déjà à être mises enœuvre. Ainsi, lors de la dernière assemblée générale d’Enerplan, syn-dicat des professionnels de l’énergiesolaire, son président, ThierryMueth, proposait « une obligationd’autoconsommation suivant l’échelledu projet avec, par exemple, 20 %d’autoconsommation chez les parti-culiers et 80 % dans les entreprises ».

Pour cela, il faudra une refonte dumodèle économique et de la poli-tique tarifaire favorisant l’autocon-sommation comme c’est déjà le casen Allemagne. Cela devrait se faireavec la fin progressive des tarifsd’achat bonifiés annoncée par leprésident de la République, lors dela 2e conférence environnementale,en septembre dernier, et la mise enplace d’un nouveau cadre réglemen-taire (et fiscal). Pour Enerplan, celapasse par un système d’incitationcohérent, avec le maintien du créditd’impôt développement durable(CIDD) en 2014, pour les installa-tions intégrant l’autoconsomma-tion.

Les multiples bénéfices de l’autoconsommation

En France, où le coût du kWh restepeu élevé et le prix de rachat encoreattractif, les avantages de l’autocon-

Depuis quelques mois, autoconsommerl’énergie électriqueproduite localement à partir d’énergiesrenouvelables (EnR)est une solution deplus en plus souventprésentée à l’échelled’un bâtimentrésidentiel ou tertiaire,d’un quartier, voired’un territoire. Maispour que cetteperspective deviennefiable et pérenne, ilfaut qu’elle s’appuiesur des techniques destockage de l’électricitéplus performantes et, surtout, undéveloppement des smart grids. Desmodifications du cadreréglementaire, tarifaireet fiscal seront aussinécessaires. Un vraidéfi, mais qui peutmener à un nouveaumodèle économiquecréateur de valeur.

L’expérimentation IssyGrid « Un stockage d’énergie sera déployé à partir de batteries de véhicules électriques recyclées. »L’expérimentation d’IssyGrid, à Issy-les-Moulineaux (92), porte sur 160 000 m2 de bureaux et 1 800 logements et fédère des expertises de 10 grands groupes industriels aux compétences complémentaires, maisaussi des start-up innovantes. Deux ans après son lancement, IssyGrid est rentré dans la phaseconcrète de son développement : compteurs communicants installésdans les logements, immeubles Galeo (siège de Bouygues Immobilierpilote du programme) et Sequana rendus « smart grid ready », panneauxsolaires avec gestion de l’électricité produite, éclairage public « intelligent »avec une modulation du niveau d’éclairement... Des logements tests ontété dotés d’équipements pour le suivi des consommations : prises com-municantes, capteurs de température avec transmission des donnéesvia la box Internet. Cela devrait encourager un mode de consommationénergétique plus vertueux (extinction d’appareils, réglage du chauf-fage…). Dans les prochaines phases, un stockage d’énergie sera déployédans un poste de distribution à partir de batteries de véhicules électriquesrecyclées et dans un immeuble tertiaire. Est également programméel’extension à 1 650 nouveaux logements.

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PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE

production. Ce sera encore plus vraià l’échelle d’un éco-quartier avec lefoisonnement des consommations.Dans tous les cas, deux solutionsvont permettre de gérer cette auto-consommation et, plus globalement,l’équilibre entre l’offre et la demande :- le stockage d’une partie de la pro-duction pour utilisation décalée ;- une gestion fine permanente desniveaux de production, de consom-mation et d’état des réseaux à l’aidede capteurs et de systèmes de communication pour optimiser les flux énergétiques et détecter lescontraintes avant qu’elles ne survien-nent : ce sont les réseaux communi-cants (ou smart grids).

Les technologies de stockage existentdepuis de nombreuses années maischaque technologie est adaptée à unbesoin propre. Des solutions commeles stations de transfert d’énergie par

sommation ne paraissent pas évi-dents ; pourtant, à assez court terme,cette solution va présenter des béné-fices pour l’utilisateur et la commu-nauté :- améliorer l’autonomie et la perfor-mance énergétique du bâtiment ;- diminuer sa dépendance à un prixd’achat du kWh en augmentationconstante, dont le prix dépassera ra-pidement (en 2016-2018) le prix dukWh PV injecté sur le réseau ;- réduire les pertes dues au transportde l’électricité sur les longues dis-tances ;- économiser sur les frais de raccor-dement au réseau, simplifier les demandes administratives et lescontraintes d’installation en casd’autoconsommation sans vented’excédent ;- réduire le poids de la CSPE suppor-tée par tous les consommateurs ;- pouvoir, dans certaines régions,

fonctionner en autonomie (îlotage)en cas de carence du distributeur.Ces bénéfices sont encore plus im-portants à l’échelle d’un quartier(éco-quartier) ou d’un territoireavec échange et mutualisation del’électricité produite et foisonne-ment des besoins pour optimiser lavalorisation des énergies renouvela-bles.

L’importance du stockage pour gérer l’autoconsommation

Des études montrent que la partd’électricité autoconsommée au ni-veau d’un bâtiment résidentiel variede 20 à 40 % sans système de gestionde la consommation des récepteurset sans stockage. Pour un bâtimentcommercial ou tertiaire, la consom-mation sera beaucoup plus syn-chrone avec la production, et pourraatteindre 60 à 70 % d’autoconsom-mation pendant les périodes de

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L’expérimentation Sdem/Kergrid « L’enjeu majeur était de faire dialoguer plusieurs équipements avec des protocoles et des fournisseurs différents. »Pour son nouveau siège, à Vannes (bâtiment de 3 300 m2), le Sdem (Syndicat départemental d’énergiesdu Morbihan) a décidé de construire un smart buildingassociant performance énergétique, production d’EnR(850 m2 de panneaux photovoltaïques et 2 mini-éo-liennes) et capacité de stockage (56 kWh de batteriesLi-ion). Pour Henri Le Breton, président du Sdem : « Notre première intention a été de concevoir un bâti-ment qui s’efface pendant les pointes d’hiver. La Bre-tagne demeure aujourd’hui l’une des régions françaisesles plus fragilisées électriquement. Aux heures depointe, la péninsule qui produit moins de 10 % del’électricité qu’elle consomme reste exposée à desrisques élevés de coupure, voire de black-out. » Dansle cadre d’un partenariat avec Schneider Electric, lebâtiment est équipé d’un PMS (Power ManagementSystem). Un automate est chargé de gérer les fluxd’énergie en arbitrant entre l’alimentation du réseau,

l’autoconsommation, le stockage ou la revente del’électricité. Il intègre de nombreux paramètres telsque la production locale, la charge des batteries et desvéhicules électriques (5 prises) et les contraintes duréseau. Le partenariat comprend la conception, la réa-lisation, la mise en service mais également l’exploitationdu PMS pendant 3 ans. « L’enjeu majeur était de fairedialoguer plusieurs équipements avec des protocoleset des fournisseurs différents, analyse Luc de Crémoux,responsable Développement Marketing et CommercialEMS, de Schneider Electric. Une année d’exploitationsera sans doute nécessaire pour ajuster les règlesd’arbitrage et de régulation du bâtiment, en fonctionde sa consommation réelle et de l’usage qui en serafait. » Pour le président du Sdem, « au-delà de l’indé-pendance énergétique du bâtiment pendant les pointes,aujourd’hui les enjeux de cette expérimentation sonttechniques, économiques et réglementaires » .

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PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE

par rapport aux pertes de production,renforcement de réseau et/ou investisse-ment dans des capacités de productionconventionnelles flexibles nécessaires ».

Encore faut-il que cette énergiestockée soit utilisée à bon escient etc’est là où l’apport des smart grids est

crucial. Ces réseaux équipésde capteurs, de compteursélectroniques, d’automa-tismes de contrôle/com-mande, de communicationen temps réel et de supervi-seurs de systèmes com-plexes vont permettre :- l’intégration de la pro-

duction locale d’énergies renouvela-bles et du stockage ;- une meilleure consommation,moindre et au bon moment ;- l’optimisation de la gestion de

pompage (Step), le stockage à aircomprimé ou le stockage thermiquesont adaptés à des gestions planifia-bles à moyen ou long termes (instal-lations de grande puissance). Pourla gestion en temps réel du réseau,on va utiliser des solutions telles queles supercondensateurs, volantsd’inertie, mais surtout batteries. En quelques années, le lithium-ions’est imposé pour des besoins dequelques kWh à plusieurs MWhpour des décharges rapides oulentes. Pour Michael Lippert, Mar-keting & Business DevelopmentManager, Energy Storage Systems deSaft, « une durée de vie calendaire > 20 ans et un cyclage supérieur àtoutes les autres solutions de stockageélectrochimique, une capacité àstocker et déstocker en permanence etde façon très dynamique positionnentle Li-ion comme solution de stockagedécentralisé et apte à équilibrer desfluctuations intra-journalières in-duites par la différence entre produc-tion et consommation ».

Des conditions pour que le stockage soit rentable

Les batteries Li-ion restent pluschères à l’investissement, mais les vo-lumes produits sont en hausse, tirés,outre par le stockaged’EnR, par l’électromobi-lité, les réseaux de télé-c o m m u n i c a t i o n s ,l’espace… ce qui permetla baisse des coûts enta-mée depuis 2010. Ces bat-teries Li-ion Saft sontlargement utilisées dansles installations des systèmes destockage résidentiels du programmeMillener associés à la production PVdans les îles françaises (Corse, Gua-deloupe, Réunion).

Mais Michael Lippert confirme que« si, pour les installations résiden-tielles, la solution de stockage com-mence à n’être rentable que danscertains pays comme l’Allemagne, oùles tarifs d’injection PV sont faibles etl’énergie chère, pour l’opérateur de réseau, le stockage est désormais

rentable dans certaines situations, surles réseaux non interconnectés et for-tement pénétrés par les EnR (doncvulnérables) ». Dans ces cas-là, « lestockage se justifie économiquement

L’expérimentation Nice Grid « Engager le consommateur-client dans une participation active à la maîtrise de sa consommation d’énergie. »À Carros, près de Nice (06), le projet Nice Grid fait intervenir destechnologies novatrices de communication, de production photovoltaïquecentralisée et décentralisée (200 sites avec 2,5 MW de puissance) et destockage d’électricité (2,7 MWh de batteries Li-ion réparties à différentsniveaux, depuis le poste source, le réseau de distribution et jusque chezle particulier). Ce projet est au-delà d’un simple démonstrateur avec deséquipements permettant l’effacement volontaire de certains usages ter-tiaires ou résidentiels (3 MW d’effacement) et la possibilité d’îlotaged’une zone restreinte en cas de défaillance du réseau amont. L’objectifest d’engager le consommateur-client dans une participation active à lamaîtrise de sa consommation d’énergie, y compris l’eau chaude ou levéhicule électrique : devenir « consommateur-producteur d’énergies re-nouvelables-stockeur-arbitre de choix énergétiques ». Pour MichaelLippert, « cela va permettre d’équilibrer l’offre et la demande et mieuxrépondre à la spécificité de la région Paca fortement dépendante d’uneligne d’alimentation HT ». Ce projet devrait permettre de démontrer le rôle essentiel du stockagedans la gestion d’un réseau avec un fort contenu EnR.

« Dans un avenir proche, chacund’entre nous va être appelé à jouerun rôle actif, non seulement deconsommateur mais aussi de producteur d’énergie. »

Thierry Djahel, Schneider Electric

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PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE

l’énergie et des différents usages àl’échelle du bâtiment ou du quartier,le lissage des pointes de consomma-tion ;- l’amélioration de la fiabilité du ré-seau et l’anticipation des défail-lances ;- l’intégration de nouveaux besoinscomme la recharge du véhicule élec-trique.Ces objectifs et les moyens tech-niques et logiciels mis en œuvre vontse retrouver dans plusieurs projetsou démonstrateurs en cours de dé-ploiement en France. Ils sont nom-breux et d’échelles très différentesmais on peut en citer trois :Sdem/Kergrid, en Bretagne ; Issy-Grid, en région parisienne, et NiceGrid (lire les encadrés).

Quelle rentabilité du modèle économique

Le modèle économique se révèlerentable pour le client dans certainspays comme l’Allemagne, mais sil’on reste en France, hors des zonesisolées ou non interconnectées, ilfaut que le cadre technique, écono-mique, réglementaire de la produc-tion et de l’achat/vente d’énergieévolue pour tirer parti de cette dé-centralisation et de la proximité desconsommateurs. La gestion intelli-gente de l’équilibre entre la produc-tion et la consommation, avecstockage éventuel permettra d’avoirune énergie PV compétitive. Les pro-fessionnels demandent d’ailleurs dessoutiens comme une prime au kWhautoconsommé ou un dispositif de « net metering » : le producteur-consommateur recevrait un créditpour chaque kWh produit en sus desa consommation propre et injectésur le réseau. À un échelon local, ilpourra aussi être important de gérer

AVIS D’EXPERT

THIERRY DJAHEL, directeur Développement & Prospective, Schneider Electric

C’est maintenant une évidence,l’augmentation de la demandeen électricité dans lesprochaines années vainexorablement entraîner unevolatilité haussière des coûtsd’approvisionnement. Dans lemême temps, les technologiesrenouvelables se massifient surnotre territoire.

Dans un avenir proche, chacund’entre nous va être appelé àjouer un rôle actif, nonseulement de consommateurmais aussi de producteurd’énergie. Nous serons de plusen plus incités à produire notreénergie et la mise en œuvre de micro-réseaux d’énergiedistribuée dans nos bâtimentset disposant d’un système de stockage de l’électricité seraalors un atout pour optimiser la manière de la consommer etde la vendre sur le réseau. Il estd’ores et déjà convenu de parlerde « négawatt »” (énergieéconomisée) et de « posiwatt »(énergie vendue).

Ces micro-grids serontcomplétés d’applications « SaaS »hébergées sur le cloud, pourrassembler les données etcoordonner la communicationavec le smart grid. Des

algorithmes évolués, portés via une passerelle intelligente,surveilleront la production, lestockage et la consommationd’énergie ; ils ouvriront à des programmes deDemand/Response en vue de rémunérer notre capacité às’effacer du réseau (à cesser deconsommer) ou au contraire àconsommer à un instant précis(lorsque la production d’énergierenouvelable est forte, parexemple).

Stocker l’énergie produitelocalement va surtout permettred’accéder à des tarifs plusintéressants, favoriserl’autoconsommation et intégrerune modulation visant à utiliserl’énergie stockée pendant lespériodes de pics lorsque le coûtest élevé, voire prohibitif.

Ce mouvement vertueux devraits’accélérer et donner naissanceà une nouvelle filière decompétences créatrices devaleur et porteuses de modèlesdynamiques astucieux pourréduire nos facturesénergétiques en jouant aussi sur les variations du coût del’énergie et gagner enindépendance vis-à-vis duréseau électrique.

« Stocker son énergie : un atout pour l’avenir ! »

plusieurs moyens de productioncomplémentaires au PV (éolien, cen-trale à biogaz, voire cogénération)associés à une gestion des charges etéventuellement au stockage. De l’avis de Sébastien Meunier,

directeur Performance Énergétiqued’ABB, « nos référentiels autour del’énergie sont à changer, tout devraêtre recalculé dans le futur avec lesnouvelles données et la fin des tarifs àprix fixes ». Jean-Paul Beaudet

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Toutes les informations (ou signaux)circulant dans un centre de données(entrant/sortant et surtout intramuros dont le flux est encore plusimportant) s’échangent essentielle-ment via le protocole Ethernet, surfibre optique (impulsion lumineuse)ou sur câble cuivre à paires torsadées(impulsion électrique). Si ces deuxsupports permettent de faire circuler

L e choix de l’infrastructure decâblage d’un centre de don-nées s’organise en fonction

des applications réseaux déployéesdans le centre de données ; on dis-tingue par exemple :- l’arrivée des réseaux extérieurs, enfibres optiques ou câbles cuivrelongues distances ;- la distribution principale, qui per-

met d’interconnecter les arrivées ex-térieures avec les passerelles réseauxinstallées dans une 2e zone compo-sée de panneaux de brassage à trèsforte densité et de switchs ;- la distribution horizontale, qui in-nerve une 3e zone, celle des baies.C’est à ce niveau que le câble cuivre40 Gbits pourrait changer la donnede manière significative.

PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE

L’explosion des terminaux communicants et la convergence IP nousont fait entrer dans l’ère de la « big data », avec un volume d’échangesde données absolument phénoménal. Pour les centres de données,pouvoir traiter ce trafic en un minimum de temps est un objectifprioritaire. La technologie des câbles (fibre optique et cuivre) n’a cesséd’évoluer au fil des années pour répondre à ce besoin. Les travaux lesplus récents dans ce domaine concernent le système de câblage cuivre40 Gbits/s, une technologie très prometteuse, dont la normalisationfait cependant l’objet d’une véritable bataille technico-commerciale.

DATACENTERS

La bataille du 40 G sur câble cuivre

© Nexans

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PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE

faces fibre. De ce point de vue, lechangement d’un équipement peutse révéler problématique.

Le câble cuivre, en revanche, estauto-adaptable ; un équipementcommunicant en 40 G pourra dia-loguer avec les équipements en 10,100 Mbit ou 1 Gbit (Fast Ethernet)déjà installés. Les signaux n’ont pasbesoin d’être transformés par desconvertisseurs : c’est moins de coûtsmatériels, moins de consommationénergétique et moins de temps delatence dans le flux des donnéespuisque l’architecture est simplifiée.

Autant de raisons qui expliquentl’intérêt du développement du câble40 G cuivre pour remplacer celui enfibre optique ; les centres de don-nées pourraient sensiblement opti-miser leurs coûts d’infrastructure.

Reste à définir les caractéristiques decette nouvelle technologie à traversla norme IEEE 802.3bq 40 GBase-T.Pas si simple ! Les États-Unis travail-lent sur ce projet au sein du comitéTIA, quand les Européens avancentau sein de l’instance internationaleISO/IEC ; entre les deux, l’IEEE (2),organisme chargé, entre autres, denormaliser les protocoles de com-munication, va devoir trancher.Étant donné la portée politiqued’une normalisation, cette collabo-ration tripartite est naturellementcompliquée.

Une entorse à la portée traditionnelle de 100 m

Le groupe de travail constitué ausein de l’IEEE, qui a pour mission dedévelopper les spécifications du 40 Gbits/s Ethernet sur câblage cui-vre à paires torsadées, a validé cer-taines orientations proposées par lesdeux comités TIA et ISO/IEC, no-tamment la longueur du segment decâble : « Une étude a montré que lescâbles de 30 à 40 m couvrent 95 % desbesoins d’un centre de données, ex-plique Frédéric Rappelle, de Nexans.Il y a eu un consensus au niveau dugroupe de travail pour réduire la por-

tée habituelle de 100 à 30 mafin d’avoir une bande pas-sante plus puissante (passerde 500 MHz à 2 GHz). Onsait que la consommation àl’émission double tous les 10 m ; réduire le segment à30 m était pertinent puisquecela répond aux besoins des

centres de données et simplifie les défistechniques. »

ISO et TIA : deux technologiesqui s’opposent

Le choix du média est, quant à lui,plus compliqué. L’objectif est defaire évoluer une classe de câbleexistante vers le 40 GBase-T pour li-miter les coûts de développement.Les caractéristiques de ce câble « ex-trapolé », baptisé Cat.8 par les Amé-ricains, opposent l’Europe et lesÉtats-Unis qui défendent chacunune classe différente. « Le TIA vou-drait faire évoluer leur câble Cat.6aUTP (non blindé) vers une classeCat.8 UTP, mais nous lui préférons lecâble ISO Cat.7a qui est blindé, a étéconçu pour pouvoir transmettre en 40 Gbits/s et affiche des performancesde communication très nettement

la même information, le coût de lafibre et ses contraintes techniquessont tels que les industriels du sec-teur du câble cherchent toujours dessolutions cuivre de substitution.Ainsi, l’évolution d’applications versla fibre précède-t-elle celle sur câblecuivre. Le travail de normalisationactuellement en cours sur le câblecuivre 40 Gbits/s procède de cette logique.

Les avantages du cuivre sur la fibre optique

De fait, la transmission par fibre optique 40 G existe depuis 2008. Elleest implémentée dans cer-tains centres de données,mais pour leurs gestion-naires elle présente descontraintes majeures, quivont à l’encontre de la per-formance énergétique re-cherchée aujourd’hui partous les sites :- un coût élevé, voire excessivementélevé en fonction de la fibre utiliséeet de l’interface utilisée pour l’injec-tion du signal (Laser monomode/VCSEL(1) multimode), qui condi-tionne la performance de transmis-sion des données ;- une dépense d’énergie supplémen-taire due à la transformation des signaux lumineux injectés dans lafibre en signaux électroniques pardes convertisseurs qui sont à la foiscoûteux et consommateurs d’énergieélectrique ;- une contrainte physique : les inter-faces pour la fibre ne sont pas « auto-adaptables » ; dédiées à unetransmission en 40 G, par exemple,elles ne pourront pas communiquerde manière rétrocompatible en 10 G.L’adage « Qui peut le plus peut lemoins » ne vaut pas pour les inter-

Les caractéristiques de ce nouveaucâble « extrapolé », baptisé Cat.8 par les Américains, opposent l’Europe et les États-Unis qui défendentchacun une classe différente.

© Nexans

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PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE

en étant néanmoins plus proche descaractéristiques du câble américain(graphique) et donc moins exigeantsur le rapport signal/bruit. « L’IEEEsait que plus les exigences vont se rap-procher de notre solution, plus le câbledevra être performant, analyse Frédé-ric Rappelle. En outre, les grands ac-teurs américains de l’informatiquesont toujours partis du principe queleur technologie est là pour pallier lesfaiblesses d’une mauvaise transmis-sion due à la performance du câblage.Lorsque vous avez une astuce pourcompenser certains défauts, il est ten-tant de l’implémenter pour ouvrir lar-gement un marché, nous en avons eul’exemple avec le passage au 100 Mbits(Fast Ethernet), en 1995 ; l’idée étaitde répartir ce débit de 100 Mbits surplusieurs paires d’un même câble(transmettre en 4 x 25), ce qui permet-tait de conserver les câbles existants. »

De nouvelles options pour gagner en performance énergétique

Pour l’heure, l’IEEE n’a pas tranchésur les performances du câblage et lelobbying est à l’œuvre en coulisses.Les experts européens avancent quele Cat.8 exigera un recours au DSP(Data Signal Processing) pour « net-toyer » les transmissions puisque lerapport signal/bruit n’est pas bon. « On ne le dit pas assez, mais ce trai-tement des signaux est à l’origine de 40 % de consommation d’énergie deséquipements, pointe Frédéric Rap-pelle. Une bonne qualité de transmis-sion pourrait permettre d’économiserl’énergie en autorisant la désactivationdes protocoles DSP, mais transmettresur un segment de 30 m en UTP abou-tira probablement à une solution éner-givore. De plus, le câble va rayonner etprovoquer des interférences avec les câ-

supérieures, précise Frédéric Rappelle.Nous avons une culture du blindagede câble en Europe qui évite le phéno-mène de rayonnement (diaphonieexogène) et nous permet de garantir latransmission. Transmettre en 2 GHzsur un câble TIA Cat.8 UTP poserades problèmes de pollution électroma-gnétique alors que nous savons que leCat.7a est la solution la plus éprouvéeet la plus adaptée si un investissementdoit être consenti pour passer en 40 GBase-T. Bien sûr, nous ne pou-vons pas affirmer aujourd’hui que le

câble européen répondra à tous les as-pects de la norme, et c’est là où il y ade la bagarre », reconnaît non sanshumour l’expert de Nexans.

Un compromis à trouver pour l’IEEE

De fait, l’IEEE doit définir les cri-tères et les performances de cetteclasse de câble et, pour que son coûtde développement soit raisonnable,l’organisme de normalisation aplacé le curseur entre le câble TIACat.6a UTP et le câble ISO Cat.7a,

Une rupture technologique annoncée pour les connecteursAu-delà de la bataille de standards qui oppose Américains et Européenssur les caractéristiques du futur câble 40 GBase-T, se pose aussi laquestion de la connectique. Le connecteur RJ45 pourra-t-il supportercette nouvelle capacité de transmission ? Les Américains envisagent demaintenir ce standard, mais le GG45 (GigaGate 45), mis au point parNexans, a l’avantage d’accepter la rétrocompatibilité RJ45 et pourraitpeut-être s’imposer. Il faut noter que la norme ISO/IEC 24764 pour centre de données spécifiedéjà l’utilisation de connecteur IEC 60603-7-71 GG45 pour les systèmesde câblage Cat.7 et Cat.7a. Par ailleurs, avec ses 8 fibres, la fibre optique en 40 G a imposé unerupture technologique avec le connecteur MPO (multifibre), une migrationdu connecteur cuivre semble donc incontournable mais il faut attendre leréférentiel de l’IEEE pour statuer.

0

- 20

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0 500 1000 1500 2000 2500

MHz

IEEE +9 dB

NEXT TIA

NEXT CH II Channel

NEXT Quali�cation

dB

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PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE

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bles voisins ; cette diaphonie exogèneest imprédictible et source de pertur-bations importantes ; un phénomèneque personne ne sait gérer », affirmecet expert. D’où la nécessité d’un sys-tème limitant les phénomènes decouplage, à savoir un blindage à forteimmunité électromagnétique.

Il apparaît clairement impossibled’envisager un câble Cat.8 TIA quiaurait des performances supérieuresau Cat.7a ISO, ce serait tuer la nou-velle technologie dans l’œuf. Chaquepartie travaille donc dans son coin etcampe sur ses positions. Beaucoupde points techniques sont à valider etpersonne ne peut dire aujourd’huiqui l’emportera, mais le résultatpourrait marquer une petite révolu-tion dans les centres de données. Spécialement destiné aux architec-tures des DC de type « End of Row »et « Middle of Row » (photo), l’arri-vée du câble cuivre 40 GBase-Touvre la voie à de nouvelles optionstechniques pour gagner en perfor-mance. Parallèlement, la connec-tique, qui est amenée à évoluer (lirel’encadré), améliorera encore la ren-tabilité d’un site. Le monde du câblebouge ; ces innovations (hormis laclasse Cat.7a déjà commercialisée)seront disponibles sur le marché d’icià 2 ans ; il est important d’intégrerdès aujourd’hui ces avancées dans laréflexion sur la conception d’un cen-tre de données pour profiter de cesévolutions. Pour les gestionnaires desites qui ont l’œil rivé sur leur TCO(Total Cost of Ownership), c’est unebonne nouvelle.

Pascale Renou

(1) Vertical Cavity Surface Emitting Laser

(2) Institute of Electrical and Electronics Engineers

AVIS D’EXPERT

OLIVIER PARIZOT, DG Multimédia Connect, CAE

j3e - Que pensez-vous du débatautour de la normalisation ducâblage cuivre 40 G ?Olivier Parizot – Depuis environ5 ans, toutes les catégories decâbles ont glissé du datacentervers le tertiaire, qui représente85 % du marché contre 15 % pourles DC. Limité aux centres dedonnées, l’enjeu du câblagecuivre 40 G est faible, etl’orientation technologiqueportée par les Européens àtravers l’ISO/IEC pourraitl’emporter sur celle défenduepar les Américains (TIA). Le problème est tout à faitdifférent si ce système intéresse le tertiaire.

j3e – Avec une longueur de 30 m, comment pourrait-ilintéresser le tertiaire ?O. P. – L’idée d’une infrastructureréseaux décentralisée est entrain d’apparaître et pourraittout changer. Le concept reposesur une boucle fibre optiquereliée à des switchs déportés en faux plafond ou faux plancherau plus près des équipements à connecter. Avec ce conceptnovateur, le câble cuivre 40 G de 30 m présente de l’intérêt.

j3e – L’argument du câble blindépeut-il être déterminant ?O. P. – Je considère qu’il n’y apas de débat sur ce point. Lecâble Cat.6a est déjà largementvendu dans sa version blindée,même dans les pays sous forteinfluence américaine ; et dans lecadre des travaux menés par laTIA sur le câble cuivre 40 G, les

Américains ont conçu unemaquette avec un câblageblindé (F/UTP). En réalité, la vraie question dans cettebataille du câblage 40 G, c’est le connecteur.

j3e – Comment le connecteurpeut-il être clé ?O. P. – Il y a une bataille entre le GG45, soutenu par Nexans, le Tera soutenu par Siemon, et leRJ45, standard le plus répandudans le monde. Tous lesarguments sont bons pourjustifier tel ou tel standard. On peut avancer que laperformance du câblage 40 Gpasse par un connecteur « évolué ». On peut répondre que commercialiser une nouvelleconnectique va prendre dutemps et limiter le marchéquand le RJ45 l’ouvre largementet immédiatement, c’est laposition des fabricantsd’actifs… qui donnent le tempoà l’IEEE et défendent le RJ45 ;d’ailleurs, la maquette du câble40 G TIA, dont je vous ai parlé,utilise ce standard. N’oubliezpas que le marché du câblestructuré pèse 6,5 mds dedollars par an, on comprendmieux alors le lobbying, laguerre de procédure et leprotectionnisme en coulisses.Reste une autre stratégie : celle de limiter le 40 G cuivre au marché des DC pour mieuxentrer sur le marché tertiairedans un second temps. Si elleréussit, cette stratégie pourraitmarquer un changementhistorique.

La vraie question des systèmes 40 G, c’est le connecteur.

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RÉALISATION

Fin 2012, la compagnie des eaux britannique South Staffs Water a décidé de remplacer son ancien système d’entraînement à vitessevariable (moteur à induction + variateur de fréquence). L’entreprise a fait le choix du nouveau système d’entraînement à réluctancevariable d’ABB. Malgré les bonnes performances de l’installationexistante, la compagnie des eaux espérait faire mieux. Le résultat a dépassé ses espérances : le changement a permis d’atteindre leniveau de rendement IE4 (le premier système de ce type à atteindrece niveau) et de réduire de 6 % sa consommation d’énergie.

MOTEUR HAUT RENDEMENT

6 % d’économies d’énergiegrâce à l’entraînement à réluctance variable

continue de s’alourdir à la faveur deshausses successives des prix de l’énergie.Environ 90 % de ces dépenses sont liésau pompage de l’eau car nous dispo-sons de la capacité de refoulement laplus élevée de toutes les compagnies deseaux britanniques, du fait de la pro-fondeur de nos forages et du profil val-lonné des terrains qui se situent dansnotre zone d’approvisionnement. »En tenant compte de l’abattementfiscal lié au programme « EnhancedCapital Allowances » (ECA), mis enœuvre par le gouvernement britan-nique, l’entreprise peut sereinementenvisager un retour sur investisse-ment en 5 ou 6 ans.

Un besoin de ventilation sensiblement réduit

Contrairement au moteur à induc-tion, un rotor doté de la technologieà réluctance variable ne comporteaucune cage en court-circuit, ni ai-

Dans sa station de pompage deSomerford (GB), la sociétébritannique South Staffs

Water utilisait un moteur à inductionde 115 kW. Installé en 1993, il servaità commander une pompe de forage àaxe vertical refoulant 2,5 millions delitres d’eau par jour. Ce moteur declasse IE2 faisait appel au systèmed’entraînement ACS800 d’ABB, dontla fonction d’optimisation des fluxavait déjà permis de réaliser de subs-tantielles économies d’énergie. La so-ciété de service public a programmé lechangement de ce moteur dans lecadre de son plan d’investissement eta décidé d’expérimenter le moteur àréluctance variable d’ABB.

Au-delà du changement d’un moteur,il s’agissait d’améliorer encore le ren-dement et la fiabilité du procédé, deréduire les pertes thermiques, lesbruits et les coûts de maintenance.

Le système d’entraînement existantest déposé et remplacé par un systèmed’entraînement doté d’un processeurplus puissant, qui permet d’associerle moteur à réluctance variable à latechnologie de régulation directe ducouple (DTC), évitant l’utilisation decodeurs et d’autres dispositifs de retour de vitesse.

Des gains immédiats sur la consommation d’énergie

Le changement de ce moteur déjà trèsperformant s’est traduit par une ré-duction de 6 % de la consommationd’énergie. Une excellente nouvellepour Keith Marshall, directeur desapprovisionnements chez SouthStaffs Water, au regard du coût del’énergie dans l’activité de l’entreprise :« Même si nous comptons parmi les entreprises les plus performantes du sec-teur, notre facture d’électricité dépasseles 9 M£ par an (plus de 10,6 M€) et

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mants permanents, ni bobinage d’ex-citation. Il fonctionne selon le prin-cipe de la réluctance magnétique. Ensimplifiant la structure du rotor deses moteurs synchrones à réluctance,ABB a supprimé les pertes rotoriques ;non seulement le rendement estamélioré mais l’encombrement estréduit. L’obtention des valeurs nor-malisées de puissance et de coupleavec cet échauffement limité permetd’améliorer la durée de vie de l’iso-lant, prolongeant celle des roule-ments, ou d’espacer les intervalles delubrification. L’ensemble à réluctance variable a réduit de 58 % la température de carcasse par rapport à un moteur àinduction. « En été, nombre de sitessont soumis à un échauffement impor-tant, note Keith Marshall. En équi-pant le plus d’installations possible demoteurs à réluctance variable, nousparviendrons à réduire considérable-ment le besoin de systèmes de ventila-tion forcée. » Autre bonne nouvelle pour la com-pagnie des eaux : cette technologie aréduit les bruits perceptibles de 7,5 %,

passant de 78 dBA à 72,3 dBA pourun régime de 1 450 tr/min.

Une accélération du programme d’investissement

Pour Glen Hickman, de SentridgeControl, la société chargée de laconception et de la mise en service del’installation, le point le plus signifi-catif de l’opération est d’avoir menécette expérimentation avec une ins-tallation qui faisait déjà appel à unsystème d’entraînement de pointe,même s’il fonctionnait avec un mo-teur à induction vieux de 20 ans. « Nous aurions pu réduire les dimen-sions du moteur mais, pour pouvoirvraiment comparer, nous avons choiside conserver la même taille de carcasse.Ce gain d’économies d’énergie de 6 %est inespéré quand on sait que le rende-ment énergétique de cette installationétait déjà considéré comme particuliè-rement élevé. Avec une installation plusancienne, nous aurions sans doute puréaliser entre 10 et 15 % d’économiesd’énergie supplémentaires. »Convaincu du potentiel d’économiesd’énergie réalisable, South Staffs

Water a accéléré son programmed’investissement. «Certaines installa-tions, qui jusqu’alors étaient moinsprioritaires, deviennent des objectifstout à fait accessibles dans le cadre denotre programme d’investissement,confirme Keith Marshall. Nous tra-vaillons avec Glen Hickman depuisplus de 15 ans et, durant cette période,il a mis en place nombre de nouvellestechnologies, à commencer par desconvertisseurs de fréquence. Resterconstamment à la pointe de l’évolutiontechnologique est absolument essentielpour notre activité et, in fine, pour nosclients. »

Pour la première fois, ABB disposed’une technologie développée dès ledépart pour équiper des pompes etventilateurs fonctionnant à vitessevariable. Selon l’industriel, chaquesystème de pompe et de ventilateurnécessitant un entraînement à vi-tesse variable gagnerait à être équipéde la technologie à réluctance varia-ble, d’autant plus que la plupart deces installations sont surdimension-nées de 20 à 40 %.

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L’ACS850 et le moteur à réluctance variabled’ABB installés dansl’usine de South Staffs

Water, en Grande-Bretagne. Le gain

d’économies d’énergiede 6 % était inespéré

sachant que lerendement énergétique

de l’installation existanteétait déjà élevé. © ABB

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RÉALISATION

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La société Heppner, à La Roche-sur-Yon (85), vient d’innover en matière d’éclairage de bâtiments logistiques et industriels : ce site de messagerie a accepté de s’engager sur un éclairage LEDrévolutionnaire, codéveloppé par Neolux, spécialiste français del’éclairage LED pour les professionnels, et Briand Énergies, expert en EnR et solutions d’efficacité énergétique.

ÉCLAIRAGE INDUSTRIEL

Une alternative LED haute puissance

Un codéveloppement entre un charpentier et un éclairagiste

Pour mettre cette innovation aupoint, Emmanuel Morisot va s’ap-puyer sur l’expertise de Briand enmatière de comportement des char-pentes à hautes températures et de Neolux, spécialiste français del’éclairage LED, qui a dû répondre àplusieurs objectifs : - le choix de LED haute perfor-mance ; - un éclairage avec des caractéris-tiques photométriques stables etmaîtrisées ;- une nappe lumineuse homogèneen termes de flux et de températurede couleur ;- la mise au point d’un système deprotection anticorrosion, qui sup-porte les conditions parfois extrêmesde différents environnements.Il faudra un an de conception, demontage et de tests en laboratoirepour trouver le bon équilibre, maisaujourd’hui, Briand en est à plus de25 000 m² installés et ses expertsR&D développent et améliorent lagamme en permanence.

Avec ses bâtiments de grandehauteur, qui exigent un éclai-rage puissant, le secteur de

l’industrie est encore réticent quand ils’agit d’éclairage LED, lui préférant lessolutions traditionnelles (fluorescenceet iodure métallique), nettement pluscompétitives en termes de prix. BriandÉnergies, entreprise spécialisée dans lacharpente métallique et les énergiesnouvelles, sait depuis longtemps queses clients sont demandeurs de la LEDmais ne veulent pas payer 3 fois pluscher pour en bénéficier. La PME deVertou (44) a cherché un moyen derendre cette technologie plus accessible.La solution qu’elle a mise au point ré-volutionne l’approche des systèmesd’éclairage LED dès lors qu’un site dis-pose d’une charpente métallique.Client privilégié de Briand, Heppner aaccepté d’installer cette solution surson site de La Roche-sur-Yon, devenantdu même coup la première messagerie,en France, à être équipée de cet éclai-rage LED révolutionnaire.

La dissipation thermique, point de départ de la recherche

« L’intérêt de la LED de forte puis-

sance, sa durée de vie tout particuliè-rement, ne vaut que si la dissipationthermique est bien gérée, expliqueEmmanuel Morisot, qui dirigeBriand. Les solutions actuellementdisponibles sur le marché intègrent undissipateur de chaleur très coûteux,qui explique le coût dissuasif des sys-tèmes d’éclairage LED. L’idée que nousavons développée consistait à s’affran-chir de ce composant. » La solution ? Briand la trouve avecles charpentes métalliques qu’il ins-talle sur des sites industriels, un ma-tériau naturellement dissipateur dechaleur, et dont l’entreprise maîtrisele comportement à hautes tempéra-tures. « Nous avons compris que sinotre charpente métallique était capa-ble, par sa nature et sa forme, d’ac-cueillir un système LED et d’assurercorrectement la dissipation ther-mique, nous pourrions trouver un bon compromis technologique et financier permettant de nous posi-tionner par rapport à des solutionstraditionnelles d’éclairage LED etd’être, en plus, parfaitement en ligneavec la recherche d’efficacité énergé-tique. »

Fait encore trop rare, des charpentiers, des éclairagistes et des électriciens sontintervenus en même temps sur un mêmeprojet, en parlant le même langage alorsqu’ils viennent d’horizons différents.

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Le codéveloppement entre le spécialistede la charpente et l’expert en assem-blage de composants LED sur circuitsimprimés se concrétise avec la solutionStarbeam, brevetée, homologuée parun laboratoire français tierce partie(LCIE Bureau Veritas), conforme auxnormes de sécurité électrique, de ges-tion thermique et de champs électro-magnétiques (CEM). C’est une desleçons à tirer de cette opération : laconvergence des métiers est sourced’innovation. Fait encore trop rare, descharpentiers, des éclairagistes et desélectriciens sont intervenus en mêmetemps sur un même projet, en parlantle même langage alors qu’ils viennentd’horizons différents. Le résultat estplus qu’encourageant.

Associer une charpente en acier galvanisé à un PCB LED aluminium

Quant au secret de fabrication,Briand préfère rester discret. « Nousn’avons pas suivi la logique des indus-triels du secteur, qui investissent dansdes systèmes de dissipation qui n’ontaucune fonction d’éclairage et ne sor-tent pas des sentiers battus, précisesimplement Emmanuel Morisot. Latechnologie LED a cette capacité extraordinaire de pouvoir s’intégrerdans des matériaux pour apporter dela lumière tout en devenant un élé-ment constitutif du bâtiment. » Pourlui, la révolution de la LED est là.Cette PME, qui intervient dans lesecteur photovoltaïque, s’est inspiréede la même logique : les panneauxsolaires peuvent devenir partie inté-grante d’une toiture ou d’une façadeet remplacer ces éléments deconstruction en apportant quelquechose en plus, devenant dès lors unesolution compétitive. Avec la LED, ils’agissait d’associer une charpente en

acier galvanisé à un PCB LED alumi-nium pour assurer à la fois la diffu-sion thermique et la protectionindispensable du système d’éclai-rage. Pari gagné avec Starbeam.L’installation est démontable et déplaçable, il suffit de faire glisser lesystème LED le long de la panne quireçoit le luminaire et le câblage. « Ceconcept donne un style d’éclairageassez esthétique qui plaît aux archi-

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tectes, conclut Emmanuel Morisot. Ilévite d’avoir à suspendre l’éclairage à50 cm sous la charpente. Non seule-ment ce principe va permettre de ré-duire la hauteur sous plafond des sitesindustriels, mais il évite les chemins decâbles puisque la panne reçoit toute lacâblerie. » Une petite révolution quidevrait en entraîner d’autres.

Pascale Renou

Fait encore trop rare, des charpentiers,

des éclairagistes et desélectriciens sont intervenus

en même temps sur un même projet, en parlant

le même langage alors qu’ils viennent d’horizons

différents.

© Briand Energies

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Installer des équipements techniques dans un site classé etrichement décoré porte souvent atteinte au raffinement des lieux. En matière de vidéoprotection, des solutions aussi astucieuses que performantes existent pour répondre à cette situation. Exemple au Café de la Paix, à La Rochelle (17).

VIDÉOPROTECTION

Intégrer les nouvellestechnologies en site classé

permettent de créer deux images pa-noramiques 180°, haute résolution,corrigées de 3,1 mégapixels chacune,en noir et blanc. » L’alimentation de la caméra s’effectueà moindre coût par câble réseau(PoE). Sa consommation est infé-rieure à 5 W/h. Quant au logiciel nécessaire à la configuration et à l’uti-lisation de la caméra, il est intégré aumatériel.

Le propriétaire du Café de la Paix peutnon seulement gérer à distance le fluxde clientèle en salle ou en terrasse,mais également identifier les clientsqui seraient tentés de partir sanspayer. En toute discrétion.

Au Café de la Paix, à LaRochelle, les grands miroirs,les boiseries de style Empire,

les moulures et autres peintures floralesqui datent de 1900 et ornent encore au-jourd’hui murs et plafond ont fait dulieu une institution. Cette brasserie clas-sée au Patrimoine depuis 1941 accueilleun millier de clients chaque jour.

C’est la société Visio Control Ouest, àChâtelaillon-Plage (17), qui a réalisél’installation de vidéoprotection : « Notre client avait des contraintes évi-dentes de respect de la décoration ; ilétait hors de question de fixer quoi quece soit aux murs ou au plafond, relateFabrice Fouillé, qui dirige la société. Il

fallait du matériel vidéo extrêmementdiscret mais avec une qualité d’imagesfluide, précise et nette. »Le choix de Visio Control Ouest seporte sur des systèmes proposés par la société Mobotix, notamment la caméra S14 : « C’est la première camérahémisphérique double et flexible dumarché, a justifié Fabrice Fouillé. Ellepermet de surveiller intégralementdeux pièces se trouvant côte à côte oul’une au-dessus de l’autre avec un seulmodule. Grâce à leur forme plate, lesunités du module peuvent être montéesde manière très discrète. Une installa-tion adaptée permet de voir “en coin”ou de surveiller en même temps l’inté-rieur et l’extérieur. Ses deux capteurs

© DR

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SMARTSTRUXURE LITE

En France, le parc tertiaire est majoritairement constitué de bâtimentsd’une surface < 5 000 m2 ; les grands bâtiments (> 10 000 m2) nereprésentent que 2 % du secteur. Pour ces surfaces plus modestes, dessolutions de GTB adaptées commencent à apparaître sur le marché, àl’instar de SmartStruxure Lite, la solution que Schneider Electric vientde lancer à l’occasion du salon Interclima+elec. Grégoire Viasnoff,directeur Marketing Buildings & Partner Project, nous la présente.

j3e - À quels types de bâtiment s’adressevotre solution SmartStruxure Lite, et que pourra-t-on piloter ? Grégoire Viasnoff - L’idée de SchneiderElectric a été de simplifier la solutionde GTB dédiée au grand tertiaire quenous commercialisons déjà (Smart-StruxureWare) et de la dimensionnerde telle sorte qu’elle réponde auxbesoins des bâtiments d’une surface < 5 000 m2 qui n’ont pas un seuil decriticité trop élevé : écoles, bureaux,commerces, hôtels, maisons de retraite,bibliothèques, salles de sport… En fait,le point clé est moins la surface que leseuil de criticité.Concrètement, il sera possible, pourdes personnes qui n’ont pas de connais-sances en GTB, de piloter les applica-tions de confort et d’énergie classiques

(température, éclairage, stores, CVC,prises électriques) et de faire du moni-toring pour suivre les consommationsd’énergie et gérer les alarmes. C’estune « domotique avancée », qui alliegestion du confort, productivité etefficacité énergétique.

j3e - Comment s’organise la solu-tion SmartStruxure Lite sur le planmatériel et système ? G.V. - SmartStruxure Lite comprend3 types de composants :- des contrôleurs et des détecteurspour les applications CVC et comp-tage ;- des « Managers » (MPM) qui sontdes boîtiers intégrant des fonctionsde contrôleurs et de passerelles maisaussi de serveurs Web ;

- une supervision (hébergée dans leséquipements MPM) avec des fonc-tions préprogrammées (régulation,alarmes, tableaux de bord…). Notre système est ouvert et peut dia-loguer avec les équipements existantsdans la mesure où leurs protocolessont ouverts également. Pour piloterle chauffage, par exemple, on pourrainterfacer un contrôleur Smart-Struxure Lite avec les modules derégulation d’une chaufferie et fairecommuniquer les deux équipementsen Modbus, qui est un des protocolesles plus répandus dans ce domaine.

j3e - N’est-ce pas compliqué et coû-teux en termes de mise en œuvre ? G.V. - C’est l’un des points forts denotre solution : SmartStruxure Litecombine versions filaire et sans fil.Lorsque la logique filaire est tropcomplexe et trop coûteuse à mettreen œuvre, ce qui est généralement lecas en rénovation, SmartStruxureLite sans fil prend tout son sens :ainsi, un contrôleur communicantsans fil pourra récupérer les infor-mations d’une électrovanne ou d’un

ÉQUIPEMENTS ET TECHNIQUE

La GTB pour des bâtimentstertiaires < 5 000 m2

SmartStruxure Lite s’inscrit dans un schéma plus global del’offre Schneider Electric puisqu’elle peut se combiner avec la version SmartStruxure et Energy Operation pour le grandtertiaire. Une chaîne de magasins, un établissement bancaireet ses agences pourront agréger l’ensemble des données pourprofiter d’une gestion technique globalisée au niveau de leursiège, par exemple.

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capteur de détection d’ouverture defenêtre et enclencher automatique-ment une logique de régulation dechauffage… SmartStruxure Lite estnativement compatible avec les équi-pements EnOcean et Zigbee. Certes,les équipements vont coûter un peuplus cher à l’achat, mais il faut penseren coût global et là, l’opération estgagnante. La solution sans fil offre lapossibilité d’implémenter un systèmede gestion simple du bâtiment là où,bien souvent, les applications deconfort étaient régulées – le caséchéant ! – séparément et sans corré-lation.

j3e - Avec, en plus, la possibilité desuivre ses consommations d’énergieet d’affiner ce pilotage… G.V. - Absolument. Les contrôleursSmartStruxure Lite intègrent un ser-veur Web, qui permet de faire du pilo-tage et du monitoring de manière sim-ple et sur mesure, sans coût de licenceassocié puisqu’il n’y a pas de logiciel.Il sera possible de programmer lechauffage en fonction d’un calendrier,d’importer un plan de masse en for-mat Jpeg pour placer des alarmes enmode « drag and drop », différentstableaux de bord personnalisés per-mettront de suivre les consomma-tions… l’accès à cette plate-formeWeb pourra être total ou partiel selonles utilisateurs grâce à une gestion desdroits d’accès, les alarmes pourrontêtre déportées sur smartphone afind’informer le client en temps réel d’undysfonctionnement, d’une fuite d’eau,d’une panne…

j3e - Comment convaincre les clientsqui pourraient craindre de ne passavoir utiliser cet outil ? G.V. - Sur ce point, l’accompagne-ment est très important. Notamment

pour la programmation ; la plupartdes clients finaux s’appuieront surun installateur, un intégrateur ouencore directement sur SchneiderElectric. Nous disposons d’un réseaude partenaires qui est en mesure deles accompagner. Nous offrons éga-lement un service d’accompagne-ment à distance, grâce à l’ajout d’unecouche logicielle (Energy OperationFirst, de Vizelia) qui nous permet defaire du monitoring pour le compted’un client. Ces formules couvrent80 % des besoins de ce marché, maisnous réfléchissons à un « serviceavancé », plus proactif, qui devraitêtre proposé en 2014.

j3e - Même s’il est difficile de répon-dre précisément à la question, quelssont le coût et le retour sur inves-tissement de SmartStruxure Lite? G.V. - C’est un critère clé, délicat àdéterminer puisqu’il dépend du typed’infrastructure et des actions mises

en œuvre. Je dirais que le prix d’uneprestation complète avec la mise enplace de quelques points d’alarme, lemonitoring des énergies principalessur une dizaine de points, la mise encoffret, l’installation sur site et la récep-tion ainsi que la création des tableauxde bord et la mise en service est del’ordre de 5 000 € HT, avec un ROIentre 3 et 5 ans. Mais il faut penser au-delà du coût financier : SmartStruxureLite est un investissement sur la conti-nuité de service et un confort amélioré,qui sont des éléments très importantspour une entreprise et plus difficile-ment quantifiables. Notre propositionde valeur ne repose pas uniquementsur l’efficacité énergétique.

Propos recueillis par Pascale Renou

SmartStruxure Lite proposeune solution de « domotiqueavancée », qui allie gestiondu confort, productivité etefficacité énergétique pour

les petits et moyensbâtiments. Avantage nonnégligeable, elle existe enversion filaire et sans fil.

© Schneider Electric

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Smart Thermogène Grid, Cardonnel Ingénierie

Bien gérer les énergies fatales et renouvelables

Le Smart Thermogène Grid, de Cardonnel Ingénie-rie, est dédié au résidentiel collectif pour le chauf-fage/ECS en gérant les énergies fatales etrenouvelables. Il inclut un module individuel tech-nique d’appartement MTA avec échangeur pourl’ECS et départ modulé pour le chauffage ; un ensemble de gestion, régulation et suivi du confortet des c onsommations d’énergie pour les usagers(sur bus ou Internet) ; une boucle de transfert dechaleur vers les modules MTA et une génération col-lective traditionnelle ou de chaleur thermodyna-mique (absorption gaz, PAC électrique, solaire) ;une boucle d’eau tempérée, qui permet de mutuali-ser et valoriser les EnR fatales, recyclées et renouve-lables du bâtiment.

Light Balancing, Somfy

Une synergie intelligente de l’éclairage

Cette année, le concours de l’Innovation a compté plus de 235 participants, 81 innovations ont été distinguées par des experts du bâtiment réunis pour formerles jurys techniques. Véritable vitrine pour les acteurs des filières du bâtiment, cet évènement a été entièrement repensé pour concerner désormais les 3 salons (Batimat, Interclima+elec et Idéo Bain). Voici une sélection de produits qui se sontdistingués dans la catégorie « Systèmes utilisant les énergies renouvelables » et « Gestion intelligente de l’énergie ».

CONCOURS DE L’INNOVATION 2013

Lauréats Interclima+elec

© Som

fy

Le Grand Prix Alliance des compétences a été décernéà Somfy, qui a décidé de s'allier à Philips pour répon-dre à la mutation de leurs marchés respectifs (conver-gence des technologies de l'information, durcissementdes contextes réglementaires énergétiques,…). Lesdeux entreprises ont développé des solutions de syner-gie intelligente entre la lumière naturelle et artificielle.C’est le « light balancing », un concept qui maximiseles apports solaires pour ajuster et ainsi économiser leniveau d'éclairage artificiel. On atteint ainsi jusqu'à 50 % de réduction sur les deux postes majeurs de consommation énergétique (critère Cep).

PRODUITS

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Hysae Hybrid, Atlantic

Une chaudière associant 2 sources d’énergie

La chaudière murale Hysae Hybrid d’Atlantic associedeux sources énergétiques : une pompe à chaleur de 3 kW et une chaudière gaz condensation de 16 kW (28 kW en sanitaire). La production d’eau chaude sanitaire est assurée par la chaudière via la technologiemicro-accumulation pour atteindre un débit spéci-fique de 14 l/min. La PAC est de type Inverter split sys-tem pour des performances accrues. Le système est

« ultra compact » :seulement 45 cmde large. L’HysaeHybrid est dotéed'une régulationsur énergie pri-maire pour répon-dre aux contraintesde l’habitat RT 2012et bénéficie d’unetechnologie permet-tant une modula-tion de la puissancede 1 à 16 kW.

Energy Valve, Belimo

La régulation intelligente du CVC

L’Energy Valve, de Belimo, est une vanne 2 voies de régulation indépendante de la pression avec fonctiond’équilibrage dynamique intégrée, pour les installationsde CVC. Elle se pilote en mode conventionnel (0-10V)ou en BACnet. Grâce au capteur à induction magnétiqueutile à sa fonction d’équilibrage dynamique, la lecture dudébit est continue. Selon les applications, avec ses sondesde température (départ et retour) connectées au blocfonctionnel, l’énergie chaude ou froide est intégrée. Sa technologie à boisseau sphérique lui garantit une étanchéité totale. La fonction « limitation Delta T » permet de livrer la puissance souscrite à hauteur d’unevaleur maximale fixée.

Pluzzy, Toshiba

La gestion énergétiquede l’habitat

Pluzzy, de Toshiba, est une plate-forme de gestion éner-gétique pour l’habitat. Elle permet aux professionnelsde proposer des services d’efficacité énergétique en avaldu compteur et des services de pilotage des appareilsdomestiques connectés. Elle allie une plate-forme Internet à des interfaces et un réseau domestique com-posés d’objets communicants (unité centrale, capteurs,module pour compteur électrique, prise intelligente).L’utilisateur dispose d’informations et de moyens d’action pour mesurer la consommation électrique globale et par appareil, réguler la température intérieureet automatiser des actions d’économies d’énergie.

PRODUITS

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3 QUESTIONS À

est passée de 60 à 120 l/W. Cette évo-lution s’explique par l’arrivée, sur lemarché de l’éclairage, de grandsacteurs du secteur des semi-conduc-teurs comme Samsung, LG, Toshiba,qui maîtrisent parfaitement cettetechnologie. La concurrence qui enrésulte a entraîné une baisse des prixqui gomme ce différentiel avec lafluorescence. Les downlights LEDsont aujourd’hui très compétitifspar rapport à leurs homologues entechnologie traditionnelle.Il faut également rappeler que nousne disposons d’un référentiel sur lesalimentations de systèmes LED quedepuis 2 ans. Or, l’alimentation estla partie la plus sensible ; si un com-posant électronique n’est pas bon,c’est le produit tout entier qui estinefficace. Cette technologie estaujourd’hui maîtrisée, mais il y a eudes désenchantements qui ont freinél’engouement pour la LED.

j3e - Et mis à mal des entreprisescomme la vôtre, qui avait misé surson déploiement rapide…P. M. - En effet. Nous avons investide manière significative depuis 2008parce que j’anticipais le fait que lemarché de l’éclairage allait rapide-ment basculer à 30 ou 40 % vers latechnologie LED. En 2013, il n’estque de 25 %. Nous avons dû restruc-turer l’entreprise, fermer des filiales

j3e - Malgré ses atouts, qui lui per-mettent de répondre à l’objectif deperformance énergétique recherchéeaujourd’hui par les clients finaux, laLED reste encore à la marge en éclai-rage fonctionnel. Comment expli-quer ce paradoxe ?Pierre Margairaz - Le retard que l’onpeut en effet constater en matièred’éclairage LED, en vue des perspec-tives que l’on lui avait prédites, s’ex-plique tout simplement pour une rai-son de coût. Il est encore difficile deconcurrencer la fluorescence, dont lesprix sont très bas. En comparaison, leretour sur investissement de la LEDparaît trop important. Il est par ail-leurs difficile de la justifier aujourd’huiau regard du prix du kilowattheure,en France, qui n’est pas suffisammentincitatif. L’augmentation annoncée de30 % du coût de l’énergie, d’ici à 3 ou5 ans, devrait favoriser cette techno-logie qui a évolué de manière specta-culaire. Cependant, la situation est en trainde changer ; prenez l’exemple dudownlight. Auparavant, sa sourcecombinait de petites LED sur unmême point ; la chaleur dégagéedemandait un dissipateur important ;ce principe était compliqué et cher.Aujourd’hui, la source des downlightsest composées de 20 ou 30 petites LEDsur un même support, elles sont pluspuissantes et leur efficacité lumineuse

en Espagne et en Italie. L’entreprised’éclairage public que nous avionsacquise au prix fort a dû être cédée. Une restructuration est évidemmentun cap difficile pour toutes les entre-prises du groupe, mais pour SwitchMade cela s’explique et peut se com-prendre si l’on considère la crise, laconcurrence et l’évolution techno-logique. J’ai été trop optimiste etcertainement trop ambitieux ; nousavions au total une cinquantaine deprescripteurs pour un marché quiprenait juste son essor, les coûts defonctionnement étaient dispropor-tionnés.Nous redémarrons sur des basessaines en termes de rentabilité éco-nomique ; la procédure judiciaire,qui vient de se clôturer, nous auto-rise à poursuivre notre activité. Nousallons repartir à la conquête de cemarché avec des produits qui intè-grent cette nouvelle approche tech-nologique de petites LED que jeviens d’évoquer. Nos avons revu nosprix pour être encore plus compé-titifs.Même si le marché de l’éclairagereste difficile, la technologie LEDapporte une dynamique énorme,mais aussi beaucoup de questions.Il faut y aller par étapes, cela prendradu temps, mais l’éclairage LED vase généraliser, il n’y aura pas deretour en arrière, et le groupe Switch

Pierre Margairaz, Président du groupe Switch Made

Spécialiste de l’éclairage LED, Pierre Margairaz fait partie de cesacteurs qui ont très tôt misé sur cette technologie. Trop tôt sans doute. La demanden’a pas été au rendez-vous. Après une lourde restructuration, ce chef d’entreprise a décidé de repartir sur de nouvelles bases. La technologie est mature, son offre a évolué et les contrats qu’il a récemment signés lui ont redonné l’envie et la volontéde faire de son groupe un acteur référent du secteur de l’éclairage LED.

© DR

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3 QUESTIONS À

les produits standards afin de porterfinancièrement une équipe commer-ciale en prescription. Pour s’imposer,il faut apporter de la nouveauté et êtreplus rapide que les grands acteurs dumarché. Nous savons que la décision d’achatest locale, que le marché de la pres-cription et des projets est compliquéet prend du temps ; c’est avec une pré-sence sur le terrain, des équipes moti-vées et compétentes, que nous par-viendrons à grandir.Switch Made dispose d’une offre debase importante, nous sommes surle marché depuis de nombreusesannées ; pour gagner en réactivité,nous développons de plus en plus nosconcepts en Europe. Tout cela doitêtre emmené par la prescription avec

Made entend s’inscrire dans ce marchécomme un spécialiste de l’éclairageLED qu’il est déjà.

j3e - De quelle manière ?P. M. - Penser la LED comme simplesource de substitution aux technologiestraditionnelles n’est qu’une réponse par-tielle aux attentes du marché. Il va yavoir au contraire des luminaires conçuspour tirer avantage des atouts de cettetechnologie. La LED offre bien plus depossibilités que les sources tradition-nelles, en éclairage comme en design ;l’innovation est clé. Notre force reposerasur des produits sur mesure et un serviced’accompagnement des donneurs d’or-dre. Avec la concurrence actuelle, il n’estpas possible, pour une PME comme lanôtre, de faire des marges suffisantes sur

… des produits qui répondent auxattentes des architectes qui sont enpermanence en recherche d’idéesnouvelles. Pour les donneurs d’ordre,il est très difficile de suivre l’évolutionde la technologie LED, de même pourles distributeurs qui n’ont pas voca-tion à innover. À nous de communi-quer au plus près du donneur d’ordreet de nous engager sur des produitsqui n’ont plus rien à voir avec l’éclai-rage que l’on connaît. Nous avons unprojet ambitieux avec les magasinsApple sur l’ensemble des pays euro-péens ; c’est ce type de projet, trèsmotivant, qui me fait penser qu’il ya, dans ce secteur de l’éclairage LED,une place pour Switch Made.

Propos recueillis par Pascale Renou

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