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DI BARTOLOMÉO Nathalie (LPR du Haut-Forez, Verrières-en-Forez)
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SUJET D’ETUDE : NOURRIR LES HOMMES
Référence au programme – Géographie – Classe de seconde On constate la persistance de la malnutrition et de la sous-nutrition malgré la croissance des disponibilités alimentaires permise par les révolutions agricoles, l’extension des terres cultivées et le développement des échanges. On s’interroge sur les moyens d’assurer la sécurité alimentaire et de développer une agriculture durable.
Bibliographie utilisée pour faire la séquence : - La documentation photographie, L’agriculture mondialisée, n° 8059, Sept-Oct. 2007 (JP. Charvet) - TDC, Nourrir la planète, n°881, 2004 - La documentation photographique, L’Inde ou le grand écart, n°8060, nov.-déc. 2007
- Atlas de l’Inde, Ed. Autrement, 2008
- Atlas des développements durables, Ed. Autrement, 2008
- cafe-geo.net (J.P Charvet : Nourrir les hommes ; L’agriculture peut-elle nourrir le monde ? L’agriculture et
l’alimentation dans le monde : images médiatiques et réalités)
- cafe-geo.net (F. Landy : Espaces ruraux et alimentation en Inde : comment dépasser la révolution verte ?
- cafe-geo.net (S. Brunel : OGM et développement, entre discours et réalité)
- fig-st-die.education.fr/actes/actes_2004/index.htm (articles de Charvet « Nourrir les hommes, un enjeu
mondial» et F. Landy : La politique alimentaire de l’Inde : le blé ou l’oseille ?)
- arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/le-dessous-descartes (sécurité alimentaire du 21.09.2005 ; Les cartes de la
faim dans le monde entretien avec S. Brunel, 23.03.2002)
Problématique générale : Comment les sociétés humaines tentent-elles d’assurer la sécurité alimentaire ? Dans quelle mesure le développement d’une agriculture durable est-il en marche ?
Objectifs généraux :
- Montrer que l’alimentation est un enjeu de plus en plus important du développement durable marqué par un glissement de l’objectif quantitatif vers des objectifs de natures qualitatives
- Enrichir la connaissance de la notion de développement durable - Lire et analyser des cartes, croiser des informations et généraliser à partir d’une étude de cas
En début de séquence, le professeur fait émerger les représentations des élèves sur la question – en fin
de séquence, un retour sur ces représentations sera effectué. Il s’agira également de revenir sur leurs
acquis de collège ou, pour certains, de CAP – la question alimentaire ayant pu être abordée, par
exemple, à travers le sujet d’études « la gestion d’une ressource : l’eau » ou le thème « Inégalités et
dépendances dans le monde d’aujourd’hui ».
L’organisation ici envisagée n’est évidemment pas exclusive. Par exemple, il est possible d’étudier
d’abord les situations portant sur l’Inde et sur l’Afrique subsaharienne, puis de passer à l’échelle
mondiale. L’inverse est également possible : d’abord faire un point sur le défi alimentaire à l’échelle
mondiale, puis passer à l’échelle régionale (Afrique subsaharienne), avant de s’attacher à l’Inde, une
nation donc, mais également un sous-continent.
Les leçons ici présentées doivent donc être envisagées comme des pistes de réflexion à articuler selon
le projet construit par chacun.
DI BARTOLOMÉO Nathalie (LPR du Haut-Forez, Verrières-en-Forez)
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LEÇON 1 : L’INDE – PLUS D’UN MILLIARD D’HOMMES A NOURRIR (1H)
La leçon doit permettre de montrer que l’Inde parvient à mieux nourrir sa population mais que si elle est
arrivée à l’autosuffisance céréalière, elle reste encore victime de l’insécurité alimentaire.
Problématique : Dans quelle mesure et comment l’Inde parvient-elle à faire face au défi alimentaire ?
Document d’entrée dans la séance
Atlas de l’Inde, Ed. Autrement, 2008
DI BARTOLOMÉO Nathalie (LPR du Haut-Forez, Verrières-en-Forez)
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Complément d’informations pour le professeur : Frédéric Landy sur la fragilité de la situation
nutritionnelle indienne.
En dépit des apparences, la situation alimentaire actuelle n’est pas florissante. L’équilibre est précaire : on
ne souffre plus de la faim, mais le déséquilibre nutritionnel des rations est inquiétant. La consommation
de protéagineux (lentilles, pois...) est importante car l’alimentation des Indiens est celle des habitants des
pays pauvres : elle comporte peu de fruits, de légumes, de viandes (pour avoir de la viande, il faut du
fourrage qui serait produit au détriment des autres cultures). Pour les populations rurales et urbaines, la
ration alimentaire diminue légèrement en termes caloriques. En moyenne, elle s’élève à 2100 calories.
48% des enfants souffrent de sous-nutrition et 80% des femmes sont anémiées. Le déficit dans les
campagnes est donc à la fois qualitatif (malnutrition) et quantitatif (sous-nutrition) : il contraste avec
l’image des stocks (qui pourrissent parfois sous les bâches). Les exportations de riz (1/3 du marché
mondial) ne sont donc pas un bon signe : c’est certes le résultat de la révolution verte, mais c’est surtout
le signe que la population n’a pas les moyens d’acheter du riz. Le cas du blé, alimentation de l’Inde du
nord, était similaire jusqu’au renversement récent du marché mondial qui rend désormais l’Inde (de façon
conjoncturelle ?) importatrice.
Frédéric Landy , http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=1284
I. Vers l’autosuffisance ?
A partir du texte définir la notion de sécurité alimentaire Qu’est-ce-que la sécurité alimentaire ? C’est une notion difficile à définir car elle n’a pas toujours le même sens. [Voici 50 ans, sécurité alimentaire se traduisait par "avoir assez à manger pour tout le monde" Aujourd’hui, sécurité alimentaire se traduit par "qualité sanitaire" (définition de JP Charvet)]
Document illustratif qui peut être ou non projeté aux élèves.
Jusqu’en 2006, où l’Inde se mit à importer du blé, l’autosuffisance céréalière était devenue une réalité depuis
trois décennies, grâce à la « révolution verte » : des variétés améliorées à haut rendement, conjuguées aux
engrais chimiques et à l’irrigation par puits vont permettre cette « révolution verte » c’est à dire une agriculture
de plus en plus « intensive ». Les rendements augmentent au Punjab et dans la partie ouest de la plaine indo-
gangétique, ainsi que dans les grands deltas de la côte est et dans la pointe du Deccan. Mais cette
autosuffisance n’a jamais signifié « sécurité alimentaire » étant donné que certaines régions de l’Inde sont
déficitaires en grains. Si la ration quotidienne est satisfaisante avec plus de 2100 calories, ce n’est qu’une
moyenne nationale, laissant suggérer que beaucoup d’individus souffrent de disette.
La documentation photographique, L’Inde ou le grand écart, n°8060, nov.-déc. 2007 et Atlas de l’Inde, Ed. Autrement, 2008
In La documentation photographie, L’agriculture mondialisée, n° 8059, Sept-Oct. 2007
DI BARTOLOMÉO Nathalie (LPR du Haut-Forez, Verrières-en-Forez)
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II. La Révolution verte cause de progrès ?
Pistes de recherches/d’analyse du document ci-dessus :
Expliquer ce qu’est la révolution verte à travers ses moyens, ses acteurs et les régions concernées -
après avoir fait repérer/souligner dans le texte les éléments d’information proposés.
III. Quels sont les nouveaux défis de l’agriculture indienne ?
Vers une agriculture durable possible en Inde ?
En Inde la croissance économique accentue la menace générale sur l’environnement. qui met en
péril les ressources naturelles faute de solutions. L’exemple le plus clair de ce non-développement non
durable est celui de l’irrigation : dans les régions desservies par canal, comme au Punjab, des zones
insuffisamment drainées deviennent stériles par salinisation mais d’autres zones souffrent d’une baisse
drastique des nappes en raison de la multiplication des forages. Les agriculteurs sont conscients qu’ils
courent à un suicide écologique étant donné que leurs puits se tarissent.
Dans le monde agricole, un agronome comme M.S. Swaminathan réclame depuis longtemps une
« révolution doublement verte » qui soit tout à la fois économiquement rentable, socialement équitable et
écologiquement durable. Mais le souci de nourrir plus d’un milliard d’habitants encourage encore les
pratiques très intensives ; et l’agriculture biologique ne peut espérer se développer dans les régions
pauvres, où les agriculteurs ont certes des pratiques plus « écologiques », mais où les marchés sont
distants et les structures sociales souvent très hiérarchisées. Quant à L’Etat, il ne semble pas prêt à
imiter la politique européenne de subvention de son agriculture : en Inde l’agriculture est encore une
activité économique, les campagnes des espaces de production et leur valeur culturelle ou
environnementale n’est nullement prise en compte. Atlas des développements durables, Ed. Autrement, 2008 et La documentation photographique, L’Inde ou le grand écart, n°8060
Trois nouvelles voies sont aujourd’hui à l’étude : - L’agriculture biologique est réservée aux consommateurs des classes moyennes supérieures. Un marché bio se
tient régulièrement à Delhi. Pour le moment, le marché est étroit et les systèmes de production sont peu adaptés.
Cela concerne seulement une petite frange de la population.
- Reconnaître la valeur écologique des services rendus par les agriculteurs : il faut promouvoir la
multifonctionnalité du secteur agricole. Cela permet de développer l’identité du groupe, le tourisme ou le paysage.
- Développer l’agriculture sous contrat et l’agrobusiness. Ces formes modernes de production se développent avec
l’urbanisation (35 agglomérations comptent plus d’un million d’habitants en 2001) qui modifie en profondeur la
carte des campagnes. Frédéric Landy , http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=1284
Le but de la révolution verte a consisté à accroître le rendement par hectare. Dans les années 1960,
cette stratégie apparaît comme la seule possible face à la pression sur les terres agricoles en
l’absence de terres à défricher. […] Elle coïncide avec la création de d’institutions nouvelles et la
réalisation de réformes politiques : les programmes de développement communautaires qui met en
place des administrations locales et régionales en charge du développement au sein desquelles les
paysans sont invités à s’engager. La révolution verte a nécessité de forts investissements publics et
privés mono. L’Etat s’octroie le monopole de la production des variétés à haut rendement, l’effort
porte ensuite sur l’extension de l’irrigation et par la création de grands barrages sur les fleuves. Les
agriculteurs quand à eux investissent en masse dans le creusement de puits. L’Etat intervient
également avec la construction d’usines de fabrication d’engrais, des prix garantis élevés aux
industries, publiques ou privées, et par des subventions à l’achat des produits par les paysans. Enfin
la révolution verte, qui n’aurait pu avoir lieu sans l’implication des petits producteurs, passe par la
mise en place de systèmes de crédit adaptés aux besoins des agriculteurs afin de faciliter les
investissements.
Atlas de l’Inde, Ed. Autrement, 2008
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Pistes de recherches/d’analyse des documents ci-dessus :
Établir le bilan de la révolution verte : identifier les inégalités et les limites.
Répondre à la question : « quelles sont les solutions possibles pour l’avenir ? »
En fin de leçon : réponse à la problématique, oralement.
Le professeur note au tableau les éléments fournis par les élèves. Il s’appuie sur ces éléments pour
dicter la synthèse de la leçon.
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LEÇON 2 : NOURRIR LES HOMMES : UN DEFI MONDIAL (1H)
Il s’agit ici de changer d’échelle, en s’appuyant sur le travail effectué précédemment (l’Inde). L’on passe donc à
l’échelle planétaire. Il est possible de débuter la leçon en suivant deux pistes de réflexion :
- l’Inde est aujourd’hui autosuffisante sur le plan alimentaire. Quelle est la situation alimentaire mondiale ?
- La « révolution verte » a assuré le succès agricole de certaines régions du pays : quelles sont les réponses aux
besoins alimentaires d’une population mondiale en forte croissance ?
Problématique : Comment nourrir 6 milliards d’hommes ?
I. LA SOUS ALIMENTATION : UN FLEAU DU SUD
Afin de faire constater que la sous alimentation est un fléau du Sud, différentes stratégies sont possibles : - s’appuyer sur la parole des élèves, qui ont généralement conscience de cet état de fait - s’appuyer sur le commentaire oral, par les élèves (afin de réellement « entrer dans l’échange oral »), de cartes telles que celles proposées ci-dessous : - exposer aux élèves les inégalités en la matière Le professeur veillera aussi à mettre en relief les liens entre sous-alimentation et pauvreté ; les causes de la sous-alimentation seront rappelées, ainsi que le creusement des inégalités dans les pays émergents. Au besoin, le professeur pourra s’appuyer sur l’Atlas des développements durables (éd. Autrement, 2008), ou sur les autres ouvrages cités en bibliographie, ci-dessus. Exemple de documents exploitables : Carte 1 : carte des ratio- caloriques par J/Pers
- dégager l’intérêt de ce type de carte : on fait relever les situations contrastées lorsque l’on passe
de l’échelle mondiale à celle des Etats avec les pays riches aux fortes disponibilités alimentaires
quotidiennes, des disponibilités moyennes dans les PED où on peut faire identifier les grands
contrastes
Carte 2 : carte de la sous-alimentation dans le monde
- localiser les populations les plus touchées par la sous-alimentation
- faire relativiser les écarts trouver précédemment cette carte permettant de corriger les
informations tirées des moyennes nationales des rations caloriques
- carte qui confirme l’ampleur de la sous-alimentation en Afrique subsaharienne mais qui montre
que les deux pays les plus touchés par la sous-alimentation sont la Chine et l’Inde.
- voir aussi les remarques ci-dessous
Carte 3 : population sous-alimentée, 1999-2001, par l’atelier de cartographie de Sciences-po.
Les deux dernières cartes se prêtent également à une réflexion sur l’intérêt de ce type de carte, sur la
construction du discours cartographique également. Par exemple, pour la carte 3, le professeur amènera
les élèves à repérer les informations proposées par la carte, mais également à réfléchir sur la source du
cartographe (PNUD, Programme des Nations Unies pour le Développement), et les informations qu’il a
choisi de mettre en lumière. L’absence de données sur les pays du « Nord » sera alors commentée ; le
professeur fera un point sur la situation alimentaire de ces pays.
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Carte 1 :
Pour satisfaire ses besoins nutritifs, une personne a besoin d'au moins 2300 kilocalories par jour. En dessous de ce seuil, on
parle de malnutrition. Depuis 30 ans, l’amélioration de la situation est significative. La malnutrition touche aujourd’hui 15% de la
population mondiale, contre 33% en 1970.
http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/le-dessous-descartes/392,CmC=980526,view=maps.html
Carte 2 :
In Atlas des développements durables, Ed. Autrement, 2008
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Carte 3 :
II. COMMENT PRODUIRE PLUS ET MIEUX ?
Là encore, le travail effectué lors de la leçon précédente servira d’étai à cette courte réflexion sur les
possibilités qui s’offrent aux hommes, aujourd’hui. Dans le cas (le plus probable) d’une analyse
approfondie d’une des cartes ci-dessus, par les élèves, une simple lecture cursive du texte sera
réalisée. Une fois repérée, les différentes solutions évoquées par Jean-Paul Charvet pourront faire
l’objet d’une courte analyse distanciée orale.
Le ralentissement de la progression des rendements est en particulier dû au fait que les agriculteurs ne
recherchent plus à présent le rendement maximum mais le rendement optimum (compte-tenu des contraintes
environnementales).
Il va donc falloir intensifier les productions dans les pays en développement ce qui rend l’irrigation indispensable
mais la marge de progression est limitée. A partir des 275 millions d’hectares irrigués actuels (d’où proviennent
40% de la production agricole mondiale) on ne pourra guère aller au delà de 350 millions d’hectares à l’échelle de
la Terre compte tenu de la raréfaction des ressources en eau. Il faudra en outre plus de pesticides, d’engrais etc...
Une solution pourrait être l’agriculture biologique mais elle ne représente qu’1% des surfaces agricoles planétaires
et affiche des rendements de 30 à 40 % inférieurs à l’agriculture traditionnelle. L’agriculture "bio" est cependant
une approche intéressante qui peut apporter de bonnes idées à l’agriculture conventionnelle, mais elle ne peut pas
nourrir la planète.
Les OGM et les biotechnologies sont d’autres pistes. La surface cultivée en OGM en 2008 représente 125 millions
d’hectares sur la planète, surtout répartis dans les deux Amériques, en Chine et en Inde
On a souvent une image négative des OGM, avec de bonnes raisons. On peut avoir des doutes (scientifiquement
fondés ?) du point de vue des consommateurs, mais les agriculteurs leur apparaissent de plus en plus favorables sur
tous les continents.
Jean-Paul Charvet , http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=1538 mardi 17 février 2009
DI BARTOLOMÉO Nathalie (LPR du Haut-Forez, Verrières-en-Forez)
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III. CREER DE NOUVEAUX RAPPORTS NORD/SUD
Dès lors, on cherchera à montrer que la question de la sécurité alimentaire s’intègre à celle de la
mondialisation des échanges. Les extraits ci-après permettront de se demander s’il est raisonnable
voire souhaitable de mettre en concurrence, sur un marché mondial unique, des producteurs aux
compétitivités aussi contrastées.
Afin de répondre à la problématique, un tableau de synthèse peut être complété – les modalités sont
laissées à la libre appréciation du professeur (en commun, en autonomie etc.)
Rappel de la problématique : Comment nourrir 6 milliards d’hommes ?
Trace écrite : compléter un tableau de synthèse
La situation alimentaire dans
le monde
Produire plus et mieux Créer de nouveaux rapports
nord / Sud
In TDC, Nourrir la planète, n°881, 2004
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LEÇON 3 : LA SECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
L’échelle est désormais régionale ; la situation de l’Afrique subsaharienne, la plus alarmante, n’est
généralement pas inconnue des élèves.
Problématique : En peut-on parler, concernant la situation alimentaire de l’Afrique subsaharienne, de
« crise alimentaire chronique » ? Quelles solutions sont apportées ou proposées pour y faire face ?
Carte de rappel du cours précédent, replacer l’Afrique dans le contexte international.
I. UNE SITUATION D’INSECURITE ALIMENTAIRE CHRONIQUE Carte des risques alimentaires en Afrique On cherchera à faire constater la persistance de la malnutrition et de la sous-alimentation en Afrique. Là encore, les acquis des élèves seront sollicités. La spécificité de la situation africaine – et singulièrement de l’Afrique subsaharienne, sera aussi soulignée. Le professeur veillera à mettre en évidence la corrélation entre sous-nutrition et conflits. Il pourra s’appuyer, s’il le souhaite, sur les documents ci-dessous. Le titre de la carte sera explicité (« risques alimentaires »), en faisant notamment commenter la légende. Le texte, qui devra être mis en relation avec la carte, permettra certes de cibler les victimes principales, mais également de montrer le caractère chronique de la crise alimentaire.
Les dossiers et documents du Monde
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In Atlas de l’Afrique, Ed. Autrement, 2005
In Population et avenir, n° 676, janvier-février, 2006
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II. LES CAUSES DE CETTE SITUATION DE PENURIE CHRONIQUE
Les documents ci-dessus ayant été
appréciés sous la conduite du
professeur, l’on proposera aux élèves
de travailler en autonomie. Les constats
par ailleurs effectués seront alors
approfondis et des tentatives
d’explications seront proposées. Après
avoir repéré les causes de la sous-
alimentation, les élèves pourraient
rédiger un texte de quelques lignes
synthétisant les informations contenues
dans le texte.
III. QUELLES SOLUTIONS POUR L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE ?
Les différentes solutions proposées par la FAO ou par les géographes seront portées à la connaissance
des élèves. Le professeur pourra s’appuyer sur les documents ci-dessous, ainsi que sur les ouvrages
cités dans la bibliographie.
Augmenter la production alimentaire
La production alimentaire peut être augmentée grâce:
à l’augmentation de la surface des terres cultivées, bien que cela signifie la mise en culture
de terres de plus en plus marginales et la perte des services environnementaux rendus par
les forêts;
au recyclage du fumier, l'utilisation des résidus de culture, l'utilisation d’engrais verts et des
cultures de couverture; et l’adoption de l'agroforesterie;
à l’utilisation des engrais minéraux, bien qu’ils soient souvent trop chers pour les petits
agriculteurs;
au changement des systèmes de culture pour qu’ils deviennent plus productifs et durables;
à l’augmentation des investissements pour l'amélioration des terres et la promotion d'un
régime foncier cohérent; à l’utilisation efficace de l'eau
http://www.fao.org/docrep/006/x9681f/x9681f05.htm#TopOfPage
In Atlas de l’Afrique, Ed. Autrement, 2005
DI BARTOLOMÉO Nathalie (LPR du Haut-Forez, Verrières-en-Forez)
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Une révolution verte est-elle possible en Afrique ?
Dans 90 % des cas, tout dépend de l’irrigation.
La maîtrise de l’eau est impérative. Sur le plan culturel, l’irrigation fait partie de la culture du
paysan asiatique mais est étrangère aux Africains sauf en Afrique du Nord.
Les agriculteurs doivent bénéficier de structures d’encadrement et d’organisation efficaces. Dans
les pays développés, cela ne pose pas de problème d’autant plus que les agriculteurs bénéficient de
primes à l’hectare. Les Etats forts comme la Chine ou l’Inde permettent le fonctionnement de
telles structures d’encadrement et d’organisation, mais dans les P.M.A. d’Afrique, c’est très
aléatoire.
Enfin, la paix est un élément essentiel au développement agricole et pour le moment, elle n’est pas
omniprésente en Afrique.
Jean-Paul Charvet, http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=32
Réponse à la problématique :
Les élèves pourraient répondre à la problématique en deux phases :
- les éléments de réponse sont notés au tableau, sous la conduite du professeur
- les élèves rédigent deux paragraphes reprenant ces éléments.
ÉVALUATION TERMINALE
L’évaluation terminale pourrait être réalisée sous la forme qui suit :
- un questionnement - les élèves définissent les principales notions abordées
- l’analyse d’un document explicitant les défis alimentaires auxquels les sociétés humaines doivent faire
face (voir les nombreuses possibilités dans les travaux mentionnés dans la bibliographie/sitographie).
Un autre type d’évaluation pourrait être proposé, centré sur le cas sénégalais :
Problématique : A quelles difficultés le Sénégal est-il confronté pour nourrir sa population ? Comment y
parvient-il ?
- Questions de connaissance, à partir de documents, au choix (deux documents semblent un choix
suffisant) :
1. Carte de la situation alimentaire au Sénégal
Des zones de pénuries alimentaires chroniques seraient repérées ; la « crise alimentaire
chronique » serait expliquée
2. Texte : les difficultés du pays pour assurer de la nourriture pour tous
Les causes de ces pénuries seraient analysées
3. Photographie : rizière en basse Casamance
Les problèmes environnementaux provoqués par les méthodes de cultures modernes seraient
identifiés (salinisation, désertification) et expliqués
4. Tableau de statistiques des importations de produits alimentaires
La dépendance alimentaire serait mise en lumière
5. Question d’expression écrite : les élèves devraient répondre en huit lignes à la problématique, en
s’appuyant sur les documents proposés et sur leurs connaissances.
Autre possibilité : les élèves devraient montrer que les documents choisis par le professeur
permettent de répondre à la problématique.
Ce texte pourrait faire l’objet d’une réécriture, après correction par le professeur et proposition d’une
grille de remédiatio.
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BILAN DE LA SEQUENCE
En fin de séquence, réponse est apportée à la problématique de séquence, sous la conduite du
professeur. Les défis alimentaires seront rappelés ; on prendra aussi garde à revenir sur les « moyens
d’assurer la sécurité alimentaire et de développer une agriculture durable ».