Biomasse Energie

2- Biomasse nergie

Direction Gnrale de lEnergie et du Climat - 1 - Lindustrie des nergies dcarbones en 2010

Dfinition et technologies existantes

La biomasse se dfinit comme la fraction biodgradable des produits, dchets et rsidus provenant de l'agriculture, y compris les substances vgtales et animales issues de la terre et de la mer, de la sylviculture et des industries connexes, ainsi que la fraction biodgradable des dchets industriels et mnagers (article L211-2 du code de lnergie).

Toutes ces matires organiques peuvent dgager de lnergie soit par combustion directe ou suite une ou plusieurs tapes de transformation.

La biomasse nergie (hors biocarburants et combustion des dchets urbains) reprsente environ 9,6 Mtep en 2009 : 9,1 Mtep en bois nergie (dont 6,6 Mtep en bois domestique) et 0,5 Mtep environ de biogaz.

Les ressources en biomasse sont diverses. Gnralement, on distingue les catgories suivantes :

le bois, notamment sous forme de bches, de granuls ou de plaquettes ;

les sous-produits du bois qui recouvrent lensemble des dchets de la sylviculture et de lindustrie de premire transformation du bois ;

les sous-produits de lindustrie de la deuxime transformation du bois, de lindustrie de la trituration et des industries agroalimentaires ;

les produits et sous-produits issus de lagriculture (paille, rsidus de rcolte, etc.) et les plantations vocation nergtique (saules, miscanthus...) ;

les dchets organiques tels que les dchets urbains, les ordures mnagres et les dchets en provenance de lagriculture tels que les effluents agricoles ;

les dchets de bois qui ne contiennent pas de composs organiques halogns ou des mtaux lourds.

LES DIFFERENTES TECHNOLOGIES

On distingue les technologies ayant pour objet :

de transformer la biomasse en des biocombustibles de nature diffrente (biomthane, hydrogne) pour sadapter aux usages viss et leurs contraintes de productivit ;

de convertir lnergie primaire que reprsente les biocombustibles, ou la biomasse, en nergie finale (thermique ou lectrique).

Les technologies permettant de transformer la biomasse en chaleur et en lectricit sont relativement matures bien quelles fassent lobjet dune recherche permanente de productivit. En effet, lexception de certains cas particuliers -comme les piles combustible - la production de chaleur et dlectricit fait essentiellement appel des ractions de combustion ou dexplosion, avec des solutions technologiques et des quipements connus (chaudires, turbines vapeur, moteurs).

Cependant, la diversit de la biomasse rend difficile ltape de conversion en un produit nergtique. Cest pourquoi les efforts portent actuellement sur les tapes de prtraitement afin dhomogniser et de densifier nergtiquement la biomasse pour augmenter lefficacit des procds de transformation.

La prsente fiche porte essentiellement sur les procds visant transformer la biomasse en biocombustibles de nature diffrente. Actuellement, le mode de production le plus dvelopp concerne la combustion directe du bois dans les secteurs rsidentiels, industriels et tertiaires.

Procds de Transformation Molcule plateforme

Energie finale

Combustion Conversion directe en nergie finale

Gazification

Voie thermochimique

Pyrolyse/Torrfaction

Syngas

Voie biochimique

Mthanisation Biogaz

Chaleur et/ou

Electricit

Biomasse nergie


LES TRANSFORMATIONS DE LA BIOMASSE

On distingue deux catgories de transformation selon la nature de la raction applique la biomasse : les valorisations par voie thermochimique et les valorisations par voie biochimique.

Les transformations thermochimiques Le bois nergie

La voie thermochimique met en uvre trois principaux procds de transformation de la biomasse : la combustion, la pyrolyse (la torrfaction tant un type de pyrolyse), la gazification. Ces technologies sappliquent la plupart du temps une biomasse lignocellulosique.

La technologie la plus mature est la combustion simple (oxydation totale de la biomasse).

Les principaux enjeux de recherche et dveloppement pour cette voie portent sur les technologies de torrfaction, de pyrolyse et de gazification, qui permettent la transformation de la biomasse lignocellulosique en gaz naturel de synthse (syngas) pour notamment une production de biocarburants de deuxime gnration1 ou de chaleur et/ou dlectricit.

La combustion

La combustion se fait dans des chaudires de diffrentes natures en fonction de la biomasse utilise, de sa qualit et des ventuelles transformations pralables sa combustion.

La combustion permet une transformation directe de la biomasse en nergie thermique. Cette nergie thermique est ensuite utilise directement ou transforme en lectricit.

Zoom sur la biomasse nergie et la qualit de lair

La biomasse nergie influe sur la qualit de l'air de manires assez diverses, mais possde un potentiel d'impact tel que son suivi est ncessaire.

Certaines techniques, comme la production de gaz par le biais de la couverture de fosses, en milieu agricole, rduisent la production de particules et de ce fait ont un impact favorable sur la qualit de l'air. De telles mesures sont prconises par le Plan particules.

D'autres techniques, lies notamment la

1 Pour plus dlments, voir la fiche Biocarburants

combustion directe du bois sont bien plus problmatiques du fait des particules qu'elles sont susceptibles d'engendrer. Cela peut tre peru au niveau national, o des plafonds d'missions dont il est probable qu'ils seront introduits dans une Directive Plafonds d'missions Nationaux rvise, seront difficiles respecter si ces techniques nvoluent pas vers davantage de performance environnementale. Cela peut galement tre peru au niveau local, en particulier dans des zones sensibles, o les niveaux de concentration imposs par la Directive Qualit de l'Air peuvent tre menacs dans les mmes conditions.

La pyrolyse et la torrfaction

La pyrolyse et la torrfaction peuvent tre considres comme des technologies de prtraitement de la biomasse. Lavantage principal de ces tapes est lobtention dun produit plus dense au niveau nergtique, avec une part importante de composs volatils pouvant tre stocks facilement.

La pyrolyse du bois est le procd qui permet la transformation du bois en gaz combustible, produits condensables (eau et goudrons) et du charbon de bois. Elle correspond la dcomposition thermique du bois, sous vide ou en prsence de gaz inerte. Les procds traditionnels de pyrolyse utilisent des tempratures de 300 600C et produisent du charbon de bois. Ce charbon de bois est intressant par sa faible densit et son PCI lev mais il ne contient que 30 50% de lnergie initiale du bois car le reste est perdu dans des produits volatiles lors de la carbonisation. Les procds modernes de pyrolyse utilisent des tempratures plus leves et rcuprent lnergie des produits volatiles. Ils mnent la production de produits liquides qui, du fait de leur acidit, doivent tre traits avant dtre utiliss comme des combustibles ventuels. Enfin, la pyrolyse rapide haute temprature (de 800 900C) permet de transformer 10% de lnergie contenue dans le bois utilis en combustible solide et 60% en combustible gazeux de bonne qualit (gaz de synthse riche en hydrogne et en monoxyde de carbone). Techniquement, il serait possible de transformer ce gaz de synthse en mthane ou en mthanol mais actuellement ce nest pas envisageable conomiquement. La torrfaction est une pyrolyse plus basse temprature (environ 200C) qui permet dobtenir un combustible biomasse sec et friable qui peut, par exemple, se substituer au charbon et aux pellets.

La gazification

Biomasse nergie


La gazification est une transformation thermochimique, en restriction doxygne, qui permet de convertir le bois en un gaz de synthseappel syngas (hydrogne et monoxyde de carbone).

Le terme de gazification est frquemment utilis pour dsigner lensemble du procd de transformation de la biomasse jusquau gaz de synthse, soit une tape de pyrolyse, puis de gazification du biochar issu de la pyrolyse et enfin dun reformage des vapeurs et des gaz issus de la pyrolyse.

Ce procd, en plus dtre trs nergivore, (temprature denviron 1000C pour la biomasse lignocellulosique) produit un mlange de gaz (hydrogne et monoxyde de carbone) quil va falloir purifier pour les tapes ultrieures. En effet, ce mlange de gaz, dont la composition varie fortement suivant le type de biomasse utilise, contient un certain nombre de composs ltat de traces (HCl, HF, NH3, HCN), de mtaux alcalins ltat de vapeur, ainsi que des goudrons.

Les technologies de gazification sont essentiellement de deux types : les lits fixes (contre-courant, co-courant) et les lits fluidiss (dense, circulant et entran).

Les lits fixes sont simples construire, sans limite de taille, permettent un contrle des tempratures et des vitesses de raction et assurent un bon contact entre la phase gazeuse et la phase solide. En revanche, ils sont souvent utiliss pour des installations usage thermique (dans le cas du contre-courant) et pour des installations de petites et moyennes puissances infrieures 500 kWe - pour le co-courant.

Les lits fluidiss sont adapts aux grandes puissances et couvrent une large gamme (entre 1 et 1000 MWe). Par contre leur utilisation ncessite une biomasse finement broye et sche.

Les verrous au dveloppement de la gazification concernent essentiellement la nature de la biomasse et son taux dhumidit. La prsence dimpurets telles que les goudrons rend difficile la production dlectricit (risque dencrassement de la turbine ou du moteur de cognration).

Les transformations biochimiques Le biogaz

La voie biochimique met en uvre les principaux procds de transformation de la biomasse suivants : la mthanisation, la fermentation alcoolique et lextraction dhuiles vgtales.

Les deux dernires voies tant essentiellement utilises pour la production de biocarburants (voir

fiche du prsent rapport qui leur est ddie), seule la mthanisation sera prsente ci-dessous.

La mthanisation

La mthanisation est une technologie particulirement mature qui repose sur la fermentation par des bactries dune biomasse organique en conditions anarobies, cest dire en absence doxygne, dans un racteur appel digesteur. La biomasse organique est alors convertie en biogaz : un mlange de gaz satur en eau et compos denviron 50% 70% de mthane (CH4), de 20% 50% de gaz carbonique (CO2) et de quelques gaz traces (NH3, N2, H2S).

Le biogaz peut tre valoris de diffrentes faons : pour la production dun biomthane

carburant2 ; pour la production dlectricit et de chaleur

par cognration ; pour la production de chaleur seule par

chaudire ; ou encore en injection dans le rseau de gaz

naturel aprs puration, pour acheminer le biomthane ainsi produit vers un site o une des trois voies de valorisation prcdente est possible.

La biomasse utilise pour la mthanisation est une biomasse organique fermentescible et mthanogne. Elle est le plus souvent sous forme de boues ou de dchets provenant de secteurs trs varis : le secteur agricole (effluents d'lvage), le secteur industriel (et notamment les industries agro-alimentaires), les dchets mnagers (Fractions Fermentescibles dOrdures Mnagres) et les boues de station dpuration dites boues de STEP. Le biogaz peut galement provenir des ISDND - les installations de stockage des dchets non dangereux et est alors parfois appel le gaz de dcharge .

En plus de la production dun mlange de gaz, la mthanisation produit un digestat. Le digestat est le rsidu liquide ou solide issu de la fermentation. Il peut tre valoris en tant quamendement organique des sols en substitution ou en complment des engrais chimiques traditionnels. Le digestat peut tre valoris directement en pandage lorsque la composition des sols et notamment le taux dazote - le permet. Il peut galement tre mis sur le march aprs un processus dhomologation et de normalisation. En cas dimpossibilit de valorisation, le digestat doit tre dtruit par enfouissement dans une ISDND ou par incinration.

Le digesteur fait appel deux types de technologies : les technologies de linfiniment mlang (la plus mature), ou celle des cellules fixes. Dans le cas de

2 Pour plus dlments, voir la fiche Biocarburants

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linfiniment mlang, le brassage est assur par un moyen hydraulique ou par recirculation du biogaz. Ce type de digesteur fonctionne gnralement vers 35C (msophile). Dans le cas des cellules fixes, le principe est daugmenter la surface de vie des bactries en introduisant un support de grande surface spcifique.

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Chane de valeur

FILIERE BOIS ENERGIE

Le bois nergie nest quune partie de la filire bois . Aujourdhui, lessentiel de la valeur ajoute du bois rside dans son usage en bois duvre (construction, ameublement), puis en bois industrie (panneaux, papier) et rsiduellement en bois nergie. La chane de la valeur est donc particulirement complexe et regroupe cinq grandes catgories dacteurs :

les gestionnaires et les exploitants de la fort ;

les entreprises de premire et de deuxime transformation de la biomasse ;

les producteurs dnergie ;

les quipementiers ;

les utilisateurs finaux (rsidentiel, industrie, agriculture, collectivits, secteur tertiaire).

Les mtiers et les expertises ncessaires chaque stade de la filire sont trs spcifiques si bien quil est difficile, hormis pour certains grands groupes qui sintgrent de plus en plus vers lamont, de matriser lensemble des comptences ncessaires.

La gestion et lexploitation de la fort

La gestion et lexploitation de la fort sont essentielles pour assurer un approvisionnement en biomasse bois.

La fort couvre en France environ 17 millions dhectares. On distingue la fort publique (domaniale, communale) de la fort prive.

En France, la fort est majoritairement prive (environ 75 % des forts) et appartient 3,5 millions de propritaires privs. Cette fort prive se caractrise par son morcellement. 3 millions de propritaires possdent une surface de fort infrieure 4 hectares, seuil en dessous duquel lexploitation est considre comme non rentable conomiquement.

La fort publique (communale, domaniale) est gre par un organisme public, lOffice National des Forts (ONF) qui est soit responsable de la totalit de la gestion (fort domaniale) soit prestataire de services auprs des collectivits.

Les propritaires privs peuvent faire appel une aide extrieure (rseau dorganismes professionnels forestiers) pour la gestion durable de la fort, la rcolte, la commercialisation, lautoconsommation puis la commercialisation de bois majoritairement

cd en vente directe. Les propritaires forestiers sont tenus d'tablir un plan simple de gestion (PSG) qui prvoit les travaux et les coupes raliser pendant la dure du plan (10 30 ans) pour toute proprit de plus de 25 ha. Pour les plus petites surfaces, les propritaires nont aucune obligation.

Les exploitants et les coopratives forestires jouent galement un rle important dans la mobilisation des propritaires forestiers privs et des entrepreneurs de travaux forestiers qui coupent le bois en fort.

La premire et la deuxime transformation de la biomasse bois

Aujourdhui, les premire transformation et deuxime transformation du bois sont assures par de nombreux acteurs correspondant aux diffrentes voies de valorisation du bois outre lnergie : dans la construction et lameublement (bois duvre) ainsi que lindustrie (bois industrie). Cest aujourdhui le bois duvre qui justifie le fonctionnement des scieries, industries en dficit au niveau de leur balance commerciale. En bois industrie, les premiers transformateurs sont les industries de pte papier et de panneau qui triturent le bois. Enfin, en bois nergie, les transformateurs de la biomasse sont les producteurs de biocombustibles savoir producteurs de granuls, de plaquettes mais galement les industriels de la premire transformation partir de sous-produits dexploitation (connexes de scieries, corces).

Dautres acteurs interviennent comme les oprateurs de plateformes de stockage ou de valorisation de dchets bois.

La production dnergie

Le bois nergie peut tre destin aux secteurs du rsidentiel (individuel ou collectif), de l'industrie, de l'agriculture et du tertiaire. Dans ce cas, les producteurs dnergie sont trs diversifis. Ainsi, les producteurs d'nergie partir de bois notamment travers les cognrations peuvent tre des industriels de la premire transformation de bois savoir les industries des panneaux, de la pte papier et plus globalement de la trituration qui sont grosses consommatrices d'nergie lectrique (dchiquetage, dfibrage des bois...) et thermique (cuisson des ptes chimiques). Ainsi, ces industries disposent toutes de chaudires avec ou sans cognration. Dautres industries sintressent de prs la biomasse nergie et se positionnent comme futurs producteurs comme lindustrie

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chimique. Cette dernire fortement consommatrice dnergie et soumise la directive ETS (Emission Trading Scheme) cherche des solutions durables la rduction des missions de gaz effet de serre. Enfin, les nergticiens (Dalkia, Cofely) sont trs prsents sur cette filire et sintgrent de plus en plus en amont de la chane de valeur (plateforme de stockage...).

Les quipementiers

Le bois nergie est aujourd'hui principalement valoris en chauffage domestique ( 72% du bois nergie consomm). Cette nergie issue de la biomasse est produite par diffrents appareils domestiques (poles, inserts, foyers ferms, chaudires, cuisinires) adapts aux besoins du consommateur final. Une filire franaise sest constitue autour dacteurs tels que (suivant les quipements) :

March individuel/collectif

foyers ferms et inserts : Chemines Philippe, Brisach, chemines Richard le Droff, Invicta, chemines de Chazelles, chemines Seguin-Dutriez... ;

poles bois : Supra, Godin, Deville, Staub Fonderie (franco-belge), Invicta, France Turbo... ;

chaudires bois, biomasse : Energie Systme, energie79, selfclimat Morvan, chaudires Mique, chaudires Perge,

cuisinires : Deville, Godin.

March collectif/industriel :

chaudires bois, biomasse : Weiss, Compte-R

Industries connexes (conduits de fume, vitrocramique) : Poujoulat, Keraglass (groupe Saint-Gobain), Tlerie Emaillerie Nantaise

FILIERE BIOGAZ

La chane de la valeur en biogaz est galement trs diversifie et regroupe cinq grandes catgories dacteurs :

la collecte des dchets organiques ;

les bureaux dtudes et dingnieries ;

les constructeurs dunits de mthanisation ;

les quipementiers de valorisation, dpuration, de transport et distribution du biogaz ;

les exploitants et utilisateurs finaux (agriculteurs, industries, collectivits, tertiaires).

Les acteurs sont susceptibles de varier suivant le type de ressource mthaniser : le secteur agricole, le secteur industriel, les ordures mnagres et les boues de station dpuration.

La collecte des dchets organiques

Aujourdhui, la filire mthanisation a encore du retard quant son dploiement en France. En termes de collecte de la ressource, savoir de dchets organiques fermentescibles, il ny a pas de logistique dveloppe ce sujet.

Le modle conomique diffre selon le secteur qui recourt la mthanisation. Ainsi, dans le cas du secteur des ordures mnagres ou FFOM (fraction fermentescible des ordures mnagres) le modle conomique est bas sur des installations de grosses puissances (plusieurs centaines de MW lectrique). Dans ce cas, la collecte est gre par les majors des dchets savoir Suez Environnement, Veolia, Sch Environnement

Dans le cas du secteur agricole, les installations agricoles mthanisent le plus souvent leurs propres dchets (lisiers, fumiers, effluents dlevage) et restent des tailles dinstallation modestes (150 kW elec au maximum). Cependant, un modle de mthanisation territoriale base sur la fermentation de dchets agricoles et agro-industriels est en train dmerger mais ncessitera une logistique et une collecte des dchets organiques.

Les bureaux dtudes et dingnierie

Les bureaux dtudes se chargent des tudes de faisabilit technico-conomique dune unit de mthanisation. A cette offre sajoute parfois, la construction de lunit ou encore lassistance matrise douvrage voire le cofinancement.

La plupart des bureaux dtudes couvrent tous les secteurs de la mthanisation mme si certains sont spcialiss (mthanisation agricole). Les constructeurs dunits de mthanisation sont souvent trangers, notamment allemands (Agrikomp), belges (PsPc) ou encore suisses (Erep) et luxembourgeois (LEE). Ceci sexplique par le dveloppement de cette offre dans ce pays. Cest galement le cas pour les bureaux dtudes. Notons la prsence dacteurs franais tels que lassociation Solagro, le dveloppeur Naskeo ou encore Fertigaz.

Les constructeurs dunits de mthanisation

En termes de matrise duvre, le gnie civil des units est souvent confi aux entreprises de BTP franaises pour le march franais savoir Bouygues et Vinci ainsi que certains entrepreneurs

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locaux. La construction des quipements pour la mthanisation ainsi que la mise en route est confie aux constructeurs le plus souvent trangers. Les constructeurs, fournisseurs dquipements pour la mthanisation, sont souvent spcifiques au march de la mthanisation vis (agricole, industriel, ordures mnagres, boues de station dpuration). En plus de la construction des units, ils offrent souvent une prestation de dmarrage de lunit et de maintenance. Par ailleurs, sur certains marchs, les constructeurs peuvent tre exploitants.

Le march de la mthanisation agricole est mergent en France, les principaux constructeurs sont des bureaux dtudes allemands comme Agrikomp ou encore une socit spcialise en mthanisation centralise comme Fertigaz. Les marchs de la mthanisation des ordures mnagres et des boues de station dpuration sont plus mrs. Le march des ordures mnagres est domin par Valorga prcurseur de la mthanisation des ordures mnagres en France, Vinci Environnement et Strabag. Ce march est en pleine structuration en France.

Les constructeurs des mthaniseurs de boues de station dpuration appartiennent aux grands groupes de leau (Degrmont de Suez

Environnement, OTV de Volia et Streau de la Saur).

Le march de la mthanisation industrielle fait apparatre plusieurs types de constructeurs : des grands groupes de leau et des dchets (Veolia Eau, Suez Environnement), des entreprises spcialises en partenariat ou non avec des grands groupes, des dtenteurs de procds pour couvrir la plupart des substrats de lindustrie (Proserpol, Paques).

Les quipementiers

En plus des quipements principaux de la mthanisation, certains quipements sont ncessaires pour valoriser le biogaz. Lun des postes cls est sans doute la purification du biogaz tant pour des valorisations biomasse nergie (production de chaleur et dlectricit) que de biocarburant ou dinjection sur le rseau de gaz naturel. En injection, le biogaz est purifi en biomthane qui doit ainsi avoir les mmes spcifications que le gaz naturel et tre odoris. Les acteurs franais positionns sont GDF Suez et Air Liquide. Dautres quipementiers sont importants dans cette chane de valeur : il sagit des fournisseurs de moteurs, turbines, et appareils de comptage.

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Le contexte rglementaire

UNE POLITIQUE FRANCAISE AMBITIEUSE

Les principaux textes

Les principaux textes sont regroups dans

le Code de lnergie et ses textes d'application, qui relvent du ministre charg de lnergie et dans

le Code de lenvironnement qui relve du ministre charg de l'environnement.

Le Code de lnergie

Les Programmations Pluriannuelles des Investissements (PPI)

Les PPI dfinissent, chaque lgislature, les investissements souhaitables en matire de production dlectricit et de production de chaleur renouvelables, les dernires datant de 2009.

La PPI chaleur en vigueur retient comme objectif un accroissement de la production annuelle de chaleur partir de biomasse (hors biogaz) de 6,2 Mtep lhorizon 2020 par rapport 2006 dont 3,8 Mtep de chaleur seule issue du secteur collectif/tertiaire/industriel et 2,4 Mtep de chaleur issue dune cognration.

La PPI lectricit retient comme objectif un accroissement de la capacit de production dlectricit partir de biomasse (biogaz compris) de 520 MW lhorizon 2012 et de 2300 MW lhorizon 2020 par rapport 2006.Ce qui correspond un parc install pour la biomasse solide d'environ 1020 MW en 2012 et de 2380 MW l'horizon 2020.

Les objectifs de production dlectricit partir de biogaz sont repris dans la PPI lectricit . Plus globalement, suite au Grenelle de l'Environnement, le comit oprationnel Energie renouvelable a dfini des objectifs franais de production d'nergies renouvelables par filire, que cela soit en terme de chaleur ou d'lectricit : en 2006, la production de chaleur de la filire biogaz tait de 55 ktep. Les objectifs de production de chaleur pour 2012 et 2020 sont respectivement de 60 ktep et 555 ktep.

Pour la production dlectricit

Les articles L311-5 L311-9 prvoient lexistence dautorisation et de dclaration pour lexploitation de centrale de production dlectricit.

Le dcret n2000-877 du 7 septembre 2000 en dfinit les modalits : les installations de production d'lectricit sont soumises,

pralablement leur tablissement, un rgime d'autorisation lorsque leur puissance installe est suprieure 4,5 MW ou un rgime de dclaration lorsque leur puissance installe est infrieure ou gale 4, 5 MW.

Les articles L311-10 L311-13 prvoient la possibilit, pour le ministre en charge de lnergie, de recourir la procdure dappel doffres lorsque les capacits de production ne rpondent pas aux objectifs de la PPI. Le dcret n2002-1434 du 4 dcembre 2002 en dfinit la procdure. Linstruction et lvaluation des offres sont assures par la Commission de Rgulation de lEnergie (CRE). Le ministre en charge de lnergie arrte le cahier de charge et dsigne les laurats.

Les articles L314-1 L314-13 crent le principe de lobligation faite EDF et aux distributeurs non nationaliss dacheter un tarif rglement llectricit dorigine renouvelable. Le dcret n2001-410 du 10 mai 2001 dfinit la procdure suivre pour bnficier de lobligation dachat. Les arrts du 27 janvier 2011 et du 19 mai 2011 fixent, respectivement, les tarifs dachat applicables llectricit produite partir de biomasse et llectricit produite partir de biogaz3.

Pour linjection du biogaz

Les articles L446-1 L446-4 crent le principe de lobligation dachat pour le biogaz inject et de la compensation pour lacheteur. Tout fournisseur peut conclure un contrat dachat dans les conditions fixes par rglement tout en tant compens du surcot. Toutefois, il existe un acheteur de dernier recours qui est tenu daccepter la signature du contrat dachat.

Les rglements pour la mise en uvre de cette obligation dachat seront disponibles prochainement.

Le Code de lenvironnement

La rglementation des installations classes pour la protection de lenvironnement (ICPE)

La rglementation des ICPE impose le respect de normes environnementales pour les installations de combustion de biomasse.

En fonction de la nature des combustibles, les normes applicables pour la combustion sont celles relatives aux rubriques :

3 Les tarifs dachat sont dtaills en page 11 de la prsente

fiche

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2910 A, B ou C : Installation de combustion

2770 et 2771 : Installations de traitement thermique des dchets

La nature des combustibles et la puissance de linstallation dfinissent la procdure applicable linstallation : autorisation ou dclaration.

De plus, une rubrique spcifique la mthanisation a t cre ce qui permettra de raccourcir les dlais dinstruction : rubrique n2781.

Zoom sur la sortie du statut dchet

La directive de 15 juillet 1975 a cr le statut de dchet en entendant par dchet : toute substance ou tout objet dont le dtenteur se dfait ou a l'obligation de se dfaire en vertu des dispositions nationales en vigueur . Ainsi ces dchets taient soumis un rgime particulier en termes de transport, traabilit, responsabilit Rcemment la directive cadre-dchets 2008/98 pose des critres de sortie de statut de dchets, ce qui permet un dveloppement du recyclage (utilisation de matire premire secondaire ou recycle).

Dans le cas de la biomasse nergie, aujourdhui les dchets de bois traits doivent tre limins par incinration (rubrique 2770 de la nomenclature des Installations Classes Pour lEnvironnement-ICPE). Seule la biomasse propre peut tre valorise par combustion (rubrique 2910 A de lICPE). Parfois lorsque les dchets de bois sont peu traits, ils peuvent grce la rubrique 2910 B tre galement valoriss par combustion. Grce la sortie de statut dchet, les modalits de classement dans la rubrique 2910 B devraient tre simplifies en dfinissant des types de biomasse pouvant tre valoriss en combustion.

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Les marchs

En France, la biomasse est la principale filire contributrice latteinte de lobjectif de 23 % dnergies renouvelables dans la consommation finale nergtique en 2020 fix dans le cadre du Grenelle (soit 20 Mtep de production supplmentaires) et reprsente au final plus de la moiti de lobjectif (chaleur, lectricit et biocarburant).

De faon globale, la filire biomasse nergie reste en croissance en France et en Europe.

Daprs EuroObserver - qui traite de lensemble de la biomasse solide4 - la production dnergie primaire est en croissance depuis 1995 en Europe et en 2009 reprsente 72,8 millions de tep (hors filire biogaz et incinration des dchets). LAllemagne est en tte de ce classement avec 11,2 Mtep suivie par la France (9,8 Mtep) et la Sude (8,6 Mtep).

Les valorisations nergtiques (lectricit et chaleur) ont progressivement permis la constitution de vritables marchs en amont et en aval :

un march plutt amont bas sur la transformation de la biomasse bois en bois bche, plaquettes forestires et granuls.

un march aval individuel constitu des appareils domestiques de chauffage au bois

un march collectif/industriel voire tertiaire avec les chaufferies au bois

LA FILIERE BOIS ENERGIE : PRODUCTION DE CHALEUR

La production de chaleur via la filire bois nergie est globalement stable et atteindrait en Europe 58 Mtep en 2008 toute application confondue (Eurostat). Elle peut tre galement obtenue via des chaufferies fonctionnant seules et en cognration. Cette chaleur peut tre valorise sur le march individuel, le march collectif (rseaux de chaleur) et le march industriel et tertiaire. En France, la production dnergie primaire thermique partir de bois nergie reprsente 8,7 Mtep en 2008 et 9,0 Mtep en 2009 (Source : SOeS).

Ainsi, en Europe, la part de chaleur partir de biomasse solide vendue aux rseaux de chaleur reprsente environ 5,5 Mtep (source EurObserv'ER). La Sude est en tte avec 2,1 Mtep

4 La biomasse solide couvre le bois et ses dchets ainsi que

les dchets dorigine vgtale et animale

suivie par la Finlande (1,1 Mtep) et le Danemark (0,6 Mtep). Les marchs de la cognration biomasse et des chaufferies bois sont trs dynamiques et il est difficile destimer de faon prcise la production de chaleur au sein de lUnion au vu de toutes les applications possibles et de lautoconsommation de certains appareils.

Les objectifs de production

La PPI chaleur retient comme objectif un accroissement de la production annuelle de chaleur partir de biomasse (hors biogaz) de 6,2 Mtep lhorizon 2020 par rapport 2006 dont 3,8 Mtep de chaleur seule issue du secteur collectif, tertiaire et industriel et 2,4 Mtep de chaleur issue de cognration. Ces objectifs ont t confirms dans le plan national daction en faveur des nergies renouvelables.

La politique de soutien

La production de chaleur renouvelable peut avoir lieu dans tous les secteurs : rsidentiel individuel, rsidentiel collectif, agriculture, tertiaire et industriel. Le soutien vise les installations pour lesquelles il est conomiquement viable davoir un systme de dpollution de lair (notamment pour les poussires et particules). En particulier, dans le secteur domestique, un effort spcifique est conduit par les pouvoirs publics pour le renouvellement du parc ancien dquipements peu performants en termes de rendement nergtique et de qualit de lair.

Ainsi, pour le secteur domestique, le principal outil de soutien est le crdit dimpt dveloppement durable. Le taux de crdit dimpt 22 % est accord aux mnages squipant en appareils de chauffage au bois, relev 36 % en cas de remplacement dun ancien appareil.

Par ailleurs, les appareils de chauffage au bois sont galement ligibles l'co-prt taux zro ainsi qu'au dispositif des certificats d'conomies d'nergie.

La production de chaleur partir de biomasse dans les secteurs collectif, agricole, tertiaire et industriel est quant elle principalement soutenue par le fonds chaleur gr par lADEME. Le Fonds Chaleur est destin la production de chaleur partir des nergies renouvelables (biomasse, gothermie, solaire thermique). Dot de 1,2 Md sur la priode 2009-2013, il vise inciter une production

Biomasse nergie


supplmentaire de 5,5 Mtep/an de chaleur renouvelable l'horizon 2020. Le fonds intervient sous deux modes : les appels projets nationaux et les aides filires .

Chaque anne est ainsi lanc un appel projets (AAP) dnomm BCIAT (Biomasse Chaleur Industrie Agriculture Tertiaire) qui permet de slectionner des projets aliments partir de biomasse dans le secteur industriel, agricole ou tertiaire, partir dun seuil de 1000 tep/an. Chaque projet doit indiquer la production nergtique annuelle sortie chaudire partir de biomasse (engagement en tep/an) et proposer un montant daide ncessaire pour raliser son projet. Les dossiers sont ensuite classs en fonction du ratio aide demande () / nergie annuelle sortie chaudire produite partir de biomasse (tep/an) .

Le 1er AAP (hors tertiaire lpoque) en 2008-2009 a permis de retenir 31 projets sur 37 dposs. Aprs le dsistement de 3 projets, ce sont aujourdhui 28 projets qui reprsentent une production nergtique totale partir de biomasse de 140 500 tep/an, dpassant de 40 500 tep/an les objectifs fixs. Le total des investissements est de 141,9 M pour 58 M daide soit 41 % des investissements.

Le 2me AAP en 2009-2010 a permis de retenir 37 projets sur 61 dposs qui reprsentent une production nergtique totale partir de biomasse de 224 220 tep/an, dpassant de prs de 50 000 tep/an les objectifs fixs. Le total des investissements est de 198 M pour 90,3 M daide, soit 45 % des investissements.

Un troisime AAP a t lanc le 9 septembre 2010 en maintenant lobjectif indicatif de production nergtique totale des projets retenus 175 000 tep/an : les rsultats sont attendus pour la rentre 2011.

Le fonds chaleur intervient aussi sur un mode filire , en aidant hors AAP, les installations biomasse dans les secteur de l'industrie, de l'agriculture et du tertiaire d'une production infrieure 1000 tep/an, et les installations biomasse dans le secteur du rsidentiel collectif de toutes tailles. Le principe qui sous-tend alors le calcul des aides attribues est de permettre la chaleur renouvelable dtre vendue un prix infrieur dau moins 5 % celui de la chaleur produite partir dnergie fossile conventionnelle.

LA FILIERE BOIS ENERGIE - PRODUCTION DELECTRICITE

La production brute dlectricit partir de bois nergie slve 62,2 TWh en Europe (avec un taux de croissance de 7,4% en 2009 par rapport 2008, en hausse de 14,7% par an depuis 2001 la production tant alors de 20,8 TWh).

La production dlectricit peut tre obtenue via des centrales lectriques seules, des centrales fonctionnant en cognration ou encore des centrales fonctionnant en co-combustion (avec une base de combustibles solides, thmatique non aborde ici). Daprs une tude ralise par Ecoprog et le Fraunhofer Umsicht, le nombre de centrales lectriques fonctionnant la biomasse solide a pratiquement doubl sur les cinq dernires annes. Des systmes incitatifs (certificats verts, tarifs de rachat, appels doffre) mis en place par les diffrents Etats Membres expliquent ce dveloppement et cette production lectrique europenne de 62,2 TWh. Le classement est l encore domin par lAllemagne qui arrive en tte du classement avec 11,4 TWh suivi par la Sude (10 TWh) et la Finlande (8,4 TWh). La France est plus en retrait avec 1,3 TWh. Contrairement lAllemagne et aux pays scandinaves, elle ne bnficie pas de leur exprience dans la valorisation de la biomasse bois par production dlectricit.


Les objectifs nationaux sont dfinis par la PPI lectricit (cf. contexte rglementaire ). Lobjectif pour la biomasse solide a t prcis dans le plan national daction en faveur des nergies renouvelables remis en aot 2010 la Commission Europenne : pour 2020, lobjectif est datteindre un parc install denviron 2380 MW contre environ 750 MW en 2008.


Jusqu fin 2009, le soutien la production dlectricit partir de biomasse tait constitu d'appels d'offres successifs (cf. fiche contexte rglementaire). Les principaux critres de slection des projets taient : le prix de vente de l'lectricit, le plan d'approvisionnement et lefficacit nergtique. En effet, contrairement lobligation dachat o elles sont fixes par rglements, les modalits contractuelles qui lient lacheteur et le producteur sont dtermines par le cahier de charges et loffre du candidat.

Depuis le 1er janvier 2010, la politique de soutien la production dlectricit est la suivante :

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pour les installations fonctionnant en cognration de plus de 12 MW, le gouvernement procde un appel doffres pluriannuel en 4 volets lancs annuellement entre 2010 et 2013 pour une puissance cumule de 800 MW. Le 1er volet a t lanc en le 27 juillet 2010 et porte sur 200 MW ;

pour les installations de taille moyenne, il existe un tarif dachat. Larrt du 27 janvier 2011 dfinit des tarifs dachat incitatifs pour les installations de plus de 5 MW, ou de 1 MW pour les scieries squipant dune cognration pour scher leur production. Cet arrt prvoit des limites dmission en poussire et une obligation de remise annuelle dun rapport dexploitation contenant notamment le plan dapprovisionnement de linstallation.

Figure 1 : Tarifs dachat dfinis dans larrt du 27 janvier 2011

LA FILIERE BIOGAZ : PRODUCTIONDELECTRICITE ET DE CHALEUR

La production dnergie primaire partir de biogaz a atteint 8,3 Mtep en 2009 (gaz brl en torchre non comptabilis) au sein de lUnion Europenne. En France, cette production, est de 538 ktep en 2009 et 608 ktep en 2010 (SOeS, 2011). Les units de production de biogaz sont les units de mthanisation tires par le dveloppement des units de mthanisation agricole ou la ferme (52%), les Installations de Stockage des Dchets Non Dangereux (36%) et les boues de station dpuration (12%)

En 2009, le biogaz a permis la production de 25,2 TWh en Europe, en augmentation de 17,9% par rapport 2008. LAllemagne est en tte du classement avec 12,6 TWh suivie par le Royaume-Uni (5,6 TWh) et lItalie (1,7 TWh). Quant la

chaleur produite, elle permet de chauffer le digesteur (autoconsommation) et peut tre valorise travers les rseaux de chaleur. Au sein de lunion europenne, 173 ktep sont valoriss par les rseaux de chaleur. L encore lAllemagne domine le classement.


Pour le biogaz, la France a un objectif de puissance lectrique installe de 625 MW en 2020 et un objectif de production de chaleur (incluant linjection) de 555 ktep/an en 2020.


Afin datteindre ces objectifs, un nouveau dispositif de soutien complet est en cours de finalisation pour la partie injection du biomthane dans le rseau de gaz naturel.

La mthanisation se caractrise par une trs grande disparit des cots dinvestissement et de fonctionnement, troitement lis la taille de linstallation, des dchets utiliss et des contraintes territoriales. En consquence, il est mis en place un dispositif o sarticulent :

dune part, des aides fixes lchelon national constitues des tarifs dachat revaloriss de l'lectricit, des nouveaux tarifs dachat pour le biogaz inject ainsi que des aides du fonds chaleur pour la production de chaleur et,

dautre part, des aides fixes lchelon territorial revtant un caractre dappoint financier et doptimisation des projets.

Les tarifs dobligation dachat lectriques

Les tarifs dachat ont t revaloriss par larrt du 19 mai 2011. La revalorisation du tarif dachat de llectricit correspond un soutien de 300 M/an lhorizon 2020.

Les principaux points davance du tarif sont :

une meilleure prise en compte des surcots pour les faibles puissances ;

la cration dune prime pour le traitement deffluents dlevage pour promouvoir les units agricoles :

Cette prime vise amliorer la rentabilit des installations agricoles qui traitent des effluents dlevage dont lincorporation entrane une diminution de la productivit en biogaz.

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une prime lefficacit nergtique repense suite des effets daubaine :

En effet, jusqu prsent, la chaleur produite qui tait autoconsomme pour les besoins du procd tait considre comme de lnergie valorise dans le calcul de lefficacit nergtique. Le tarif dachat pouvait alors tre plus avantageux pour des installations aux cots moindres avec un bilan environnemental dgrad (cuves de digestions non isoles et/ou surchauffes).

Figure 2 : Tarif dachat applicable une installation de mthanisation daprs larrt du 19 mai 2011

Le volet territorial du dispositif de soutien

Les objectifs du dispositif daide territoriale seront dinciter, quand cest opportun, un regroupement

des petites installations, dinscrire les projets dans une logique territoriale au travers de la politique de gestion des dchets et dorienter la valorisation du biogaz vers la solution la plus pertinente (bilan carbone, cots et bnfices la collectivit, etc.).

Les subventions qui sont actuellement octroyes aux projets de mthanisation proviennent : du Fonds Dchets et du Fonds Chaleur de lADEME, du plan de performance nergtique des exploitations agricoles du MAAPRAT, du FEDER et FEADER de lUE, les agences de leau et les collectivits territoriales.

La responsabilit de ce volet territorial est confie lADEME.

Il a t confi lADEME un rle de suivi de la filire. Une obligation didentification des projets auprs de lADEME, pralablement leur entre en file dattente de raccordement, a t instaure.

Les tarifs dachat pour le biomthane inject dans les rseaux

Lensemble des textes rglementaires ncessaire la mise en place de lobligation dachat du biomthane (biogaz pur) dans les rseaux sont attendus prochainement.

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Les acteurs de la filire

LES ACTEURS INDUSTRIELS FRANCAIS : LE BOIS ENERGIE

La chane de la valeur en bois nergie est particulirement complexe et regroupe six grandes catgories dacteurs :

les gestionnaires de la fort ;

les exploitants de la fort ;

les entreprises de premire et de deuxime transformation de la biomasse ;

les producteurs dnergie ;

les quipementiers ;

les utilisateurs finaux (rsidentiel, industrie, agriculture, collectivits, secteur tertiaire ).

Tableau 1 : Principaux acteurs par activit de la chane de valeur : le bois nergie

Principaux acteurs Gestion de la ressource

Exploitation forestire

Ngociants/Plateformes de stockage

Entreprises de 1re et de 2me transformation, producteurs dnergie

Equipementiers Consommateurs

France

Fort prive : propritaires

forestiers (Forestiers privs de France, centre national professionnel de la proprit forestire, Fdration nationale des communes forestires)

Fort publique : domaniale, communale (Inventaire Forestier National, Office National des Forts)

Exploitants forestiers

Entrepreneurs de travaux forestiers

Office National des Forts (ONF)

Ngociants : -ONF Energies -Bois Energie France

Plateformes : -Dalkia -Cofely

Bois dindustrie : -fabricants de panneaux (UIPP) -papetiers (COPACEL) -Bois duvre (scieries)

Bois nergie(Comit

Interprofessionnel du Bois Energie, UPM, Dalkia, Cofely, Tembec)

Menuiserie

Charpenterie

Industrie du Meuble

March individuel, domestique : -foyers ferms et inserts : chemines philippe, Brisach, chemines richard le Droff, invicta, chemines de chazelles, chemines seguin-Dutriez... -poles bois : supra, Godin, Deville, staub Fonderie (FrancoBelge), invicta, France turbo. -Chaudires bois:energiesystme,energie79,self climat Morvan, chaudires Mique, chaudires perge... cuisinires : Deville, Godin.

March collectif/industriel -Equipementiers de chaufferies bois(Weiss, Compte-R)

Industries connexes : (conduits de fume, vitrocramique) : Poujoulat, Keraglass (groupe Saint-Gobain), Tlerie Emaillerie Nantaise

-Particuliers -Industries -Collectivits -Tertiaire

Autres

Connaissance de la ressource : instituts de recherche (FCBA, INRA, Cemagref, AgroParisTech) Dveloppement de la demande : CRE, Ademe, MEDDTL, MAPRAAT Respect des objectifs nationaux : Cellules Biomasse, antennes rgionales de lAdemeMarch collectif/industriel : ingnierie, matrise douvrage, et matrise duvre des installations (chaufferies et rseaux de chaleur)

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LES ACTEURS INDUSTRIELS FRANCAIS : LE BIOGAZ

La chane de la valeur en biogaz est galement trs diversifie et regroupe cinq grandes catgories dacteurs :

la collecte des dchets organiques ;

les bureaux dtudes et dingnieries ;

les constructeurs dunits ;

les quipementiers de valorisation, dpuration, de transport et distribution du biogaz ;

les exploitants et utilisateurs finaux (agriculteurs, industries, collectivits, tertiaires)

Tableau 2 Principaux acteurs par activit de la chane de valeur : le biogaz

La collecte des dchets organiques

Les bureaux dtudes et dingnirie

Les constructeurs dunits

Les quipementiers dpuration, de transport et de distribution du biogaz

Les exploitants et utilisateurs finaux

France

Mthanisation agricole et industrielle : pas de logistique ddie

Mthanisation des boues de step et ordures mnagres : filiales dchets des grands groupes de leau et de lenvironnement (Veolia, Suez Environnement, Sch Environnement)

Mthanisation agricole :Solagro, Naskeo

Mthanisation des ordures mnagres : Cirus, Merlin, BioLogic Assistance

Mthanisation agricole : Fertigaz

Mthanisation industrielle : Proserpol, Veolia Eau, Ondeo, Dgrmont

Mthanisation des boues de step : Degrmont, OTV (Volia), Strau (SAUR)

Mthanisation des ordures mnagres : Valorga, Vinci

-GDF Suez -Air Liquide

Mthanisation agricole : agriculteurs, bureaux dtudes

Mthanisation industrielle : Proserpol, Saur, Suez Environnement, Volia, industriels eux-mmes

Mthanisation des boues de step : Suez Environnement, Volia Eau, Saur

Mthanisation des ordures mnagres : Idex Environnement, Novergie (Sita), Dalkia (Volia)

Autres

Mthanisation agricole et autres Agrikomp (DE), PsPc (DE), LEE (LUX), EREP (S)

Mthanisation agricole : Agrikomp

Mthanisation industrielle : Pques (HOLL)

Mthanisation des ordures mnagres : Strabag (DE), Ros

Roca (ESP), BTA (DE)

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Historique

BOIS ENERGIE

Avant lavnement des nergies fossiles, le bois a longtemps fait lobjet dune forte demande de la part des populations afin de satisfaire les besoins en bois de chauffage. Avant la rvolution industrielle du dbut du XIXme sicle, les forts feuillues traites en taillis et en taillis-sous-futaie ont fait lobjet dune exploitation croissante pour rpondre aux besoins croissants de lindustrie. Le bois tait alors transform en charbon de bois, directement en fort, pour tre transport plus facilement. Cela explique la localisation des verreries et des forges proximit des grands massifs feuillus. Face cette pression, la surface forestire a fortement diminue.

Avec le dveloppement du ptrole, du gaz et du charbon, au cours des XIX me et XX me sicles, la valorisation nergtique de la fort a laiss place dautres dbouchs (papier, panneaux) ct des usages matriaux plus classiques. Si, aujourdhui, le bois duvre et le bois industrie reprsentent la plus large part de la valorisation franaise de bois, lafort apporte toujours une importante contribution aux nergies renouvelables, puisque prs de 45% des nergies renouvelables proviennent du bois. Le bois nergie permet ainsi la production de 60% de la chaleur renouvelable. Dici 2020, les objectifs en matires dnergies renouvelables impliquent une forte mobilisation de la biomasse nergie puisque un tiers de lobjectif reposera sur la biomasse, dont le bois (ainsi que les produits et sous-produits de lagriculture et les cultures nergtiques), pour la production de chaleur et dlectricit.

BIOGAZ La formation du biogaz est un phnomne naturel de fermentation bactrienne anarobie des produits organiques qui se produit dans les marais, les amas de fumier et dans lintestin des animaux et des humains. Des moteurs lectriques aliments en biogaz apparaissent en Europe ds 1870. Durant la Deuxime Guerre mondiale, des vhicules fonctionnaient aux biogaz rcuprs des fumiers de fermes (moteur gaz). Au cours des cinquante dernires annes, de remarquables progrs technologiques dans le dveloppement de systmes de digestion anarobie ont permis laugmentation de la productivit en mthane (CH4) partir de rejets organiques. En Asie (Inde et Chine), des centaines de milliers de digesteurs familiaux rustiques permettent aux familles de cuisiner sur des rchauds au biogaz. Les ressources en matires organiques valorisables par mthanisation sont bien entendu extrmement importantes et bien rparties sur la plante. Les dchets organiques mnagers ou industriels sont, en plus, gnralement produits prs des lieux dutilisation de llectricit et de la chaleur. Le principal enjeu est donc la capacit diffuser les diffrentes technologies disponibles.

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R&D et innovation

LA RECHERCHE ET LE DEVELOPPEMENT

Une action franaise publique forte

La France s'est largement implique dans le dveloppement du bois nergie en mettant en place un dispositif de soutien important (appels doffre CRE, fonds chaleur). La biomasse ayant de nombreuses voies de valorisations : biomasse nergie (production de chaleur et dlectricit), biocarburants, chimie du vgtal dont biomasse matriaux, certains programmes de recherche comporte lune et/ou lautre des voies de valorisation.

Le 1er programme dimportance consacr la biomasse fut Agrice, Agriculture pour la Chimie et l'Energie, fond en 1994 par les ministres chargs de lAgriculture, de lEnvironnement, de lIndustrie, de la Recherche, avec la collaboration de lADEME. Organis autour de deux conventions fondatrices, une premire de 1994 2000, suivie dune seconde (2000-2007), Agrice visait au financement, au suivi et lvaluation de programmes de Recherche et Dveloppement portant sur les nouvelles valorisations des produits et coproduits dorigine agricole dans les domaines de lnergie, de la chimie et des matriaux. Agrice a permis le financement de 341 projets entre 1994 et 2007 portant sur la gestion de lamont des filires biomasse (cultures, rendement), la transformation (optimisation des rendements de transformation), la mobilisation (stockage, logistique) et les impacts socitaux et environnementaux. Parmi ces 341 projets, 24 sont ddis la thmatique biomasse nergie hors biocarburant et reprsentent un montant daides denviron 2 millions deuros pour un cot total denviron 6 millions deuros.

On peut galement citer le Programme National de Recherche sur les Bionergies conduit par le binme ADEME-ANR. Ce dernier a t conduit de 2005 2007 et a permis de financer 32 projets soit un montant daides global de 23 millions deuros. Citons titre dexemple, le projet REGIX qui vise tablir un rfrentiel pour valuer le gisement de la ressource lignocellulosique pour une valorisation en biomasse nergie ou encore le projet MOBICAGE qui sintresse la problmatique de lapprovsionnement de la biomasse lignocellulosique. En 2008, deux nouveaux programmes ont t lancs, lun directement gr par lAgence Nationale de la Recherche (ANR), il sagit du programme "Bionergies" (BIO-E), lautre suivi et gr par lADEME, Bio-ressources,

Industrie et Performances (BIP). 15 projets BIP qui ciblaient plutt les procds de transformation de la biomasse ont t financs en 2008 et 2009.

La Recherche et Dveloppement dans le domaine de la biomasse nergie est importante et est complte depuis peu par des Instituts dExcellence en Energie Dcarbone (IEED) dans le cadre des Investissements dAvenir.

Deux projets dIEED ont t rcemment dclars laurats du premier appel projet lanc en 2010 dans le cadre des investissements davenir : les instituts P.I.V.E.R.T. (Picardie Innovation Enseignement et recherches technologiques) et I.N.D.E.E.D (Institut National pour le Dveloppement des Ecotechnologies et des Energies Dcarbones). P.I.V.E.R.T. est ddi la chimie du vgtal mais comprendra un volet spcifique au pr-traitement de la biomasse, ce qui amliorera la connaissance pour toutes les filires biomasse. Quant I.N.D.E.E.D., un volet sur la gazification de la biomasse est prvu.

Deux acteurs publics bien identifis : lADEME et lANR

Depuis ces deux programmes, lANR et lADEME ont gr des programmes de plus en plus importants en termes de financement sur la biomasse. En 2008, lANR a lanc le programme Bionergies (Bio-E) pour une dure de 3 ans. BIO-E 08 a permis de financer 13 projets pour un montant total daide de 10,6 millions d tandis que BIO-E 09 est lorigine de 7 projets pour un montant total daide de 6,5 millions . On peut noter les projets Sylvabiom (cultures ligneuses) et Amazon (adquation multiressources la gazification).

Depuis 2010, ce programme est devenu BIO-ME (Biomatires et Energies) qui sappuie davantage sur le concept de bioraffineries (multivalorisations de la biomasse : biomasse nergie mais aussi des produits plus haute valeur ajoute comme ceux de la chimie du vgtal). Les axes viss sont entre autres lamlioration de la disponibilit et la rduction des cots de mise disposition de la biomasse, lamlioration des formes de biomasse mobilisables des fins de valorisation nergtique et chimique, lamlioration des performances technico-conomiques des filires par co-valorisation intgre matire/nergie, le dveloppement de technologies performantes et durables de conversion industrielles de la biomasse ligno-cellulosique.

Quant lADEME, elle a, travers le fond dmonstrateur de recherche financ le projet

GAYA conduit par GDF Suez. Le soutien public, d'un montant de 18,9 millions d'euros alimentera les travaux de recherche de GDF Suez et des ses partenaires : l'Union de la Coopration Forestire Franaise (UCFF), des organismes publics de recherche (CEA, CIRAD, CTP, FCBA, ENSTIMAC-RAPSODEE, LSGC, ENSIACET-

LGC et UCCS) et l'entreprise autrichienne REPOTEC.

Enfin, en plus de ces deux acteurs, les organismes/dispositifs suivants aident considrablement la recherche et dveloppement sur la biomasse nergie : le Fonds Unique Interministriel, Oseo, CNRS

Tableau 3 : Projets Biomasse du Programme National de Recherche sur les Bionergies (ADEME)

Les centres de comptence nationaux et europens

Les tablissements publics : lOffice National des Forts (ONF)

Les instituts de recherche et organismes techniques : institut technologique fort, cellulose, bois, construction, ameublement (FCBA), INRA, CNRS, CEMAGREF, CIRAD

Les associations et fdrations professionnelles : l'Union de la Coopration Forestire Franaise, le Comit Interprofessionnel du Bois nergie , le Club Biogaz, Solagro, le Syndicat des Energies Renouvelables

Les ples de comptitivit : Xylofutur, Derbi, Fibres, Tenerrdis

Contributeurs : Nadia Boukhetaia, Julien Fyot, Hubert Holin

Documents

Biomasse Energie