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Biotechnologie végétale et éthique Alvaro Standardi Département des sciences de l’agriculture et de l’environnement Faculté d’agriculture – Université de Perugia Borgo XX Giugno, 74 – 06121 Perugia (Italie) Doru Ioan Marin Faculté d’agriculture Université des sciences agronomiques et de médecine vétérinaire Bd. Marăşti, no.59, Sector 1, 011464 Bucarest (Roumanie) 1. Biotechnologie « Biotechnologie » est un terme relativement récent puisqu’il est apparu pour la première fois vers 1960. Il est composé de bios (« vie » en grec) et de technologie (entré dans la langue française en 1656, au sens d’« étude des outils, machines et matières premières »). Bien que son étymologie soit assez précise, sa définition est un peu plus vague, voire parfois subjective (Bhojwani, 1990). L’utilisation d’organismes vivants et de leurs produits à des fins commerciales en est une définition large. Les premiers fabricants de vin et de pain peuvent donc être considérés comme des scientifiques en biotechnologie avant la lettre. Un sens plus restreint du terme « biotechnologie » l’associe aux réalisations des soixante dernières années comprenant toutes les techniques de culture in vitro, ainsi que les différents aspects de la génétique moléculaire, tels que le clonage de gènes, le séquençage et le génie génétique. De même, il existe deux définitions possibles du terme « biotechnologie végétale ». La première est une définition au sens large et traditionnel, selon laquelle la biotechnologie végétale est l’intervention humaine sur du matériel végétal au moyen d’instruments technologiques afin de produire des effets temporaires (figure 1).

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Biotechnologie végétale et éthique Alvaro Standardi Département des sciences de l’agriculture et de l’environnement Faculté d’agriculture – Université de Perugia Borgo XX Giugno, 74 – 06121 Perugia (Italie) Doru Ioan Marin Faculté d’agriculture Université des sciences agronomiques et de médecine vétérinaire Bd. Marăşti, no.59, Sector 1, 011464 Bucarest (Roumanie) 1. Biotechnologie

« Biotechnologie » est un terme relativement récent puisqu’il est apparu pour la première fois

vers 1960. Il est composé de bios (« vie » en grec) et de technologie (entré dans la langue française

en 1656, au sens d’« étude des outils, machines et matières premières »). Bien que son étymologie

soit assez précise, sa définition est un peu plus vague, voire parfois subjective (Bhojwani, 1990).

L’utilisation d’organismes vivants et de leurs produits à des fins commerciales en est une définition

large. Les premiers fabricants de vin et de pain peuvent donc être considérés comme des

scientifiques en biotechnologie avant la lettre. Un sens plus restreint du terme « biotechnologie »

l’associe aux réalisations des soixante dernières années comprenant toutes les techniques de culture

in vitro, ainsi que les différents aspects de la génétique moléculaire, tels que le clonage de gènes, le

séquençage et le génie génétique. De même, il existe deux définitions possibles du terme

« biotechnologie végétale ». La première est une définition au sens large et traditionnel, selon

laquelle la biotechnologie végétale est l’intervention humaine sur du matériel végétal au moyen

d’instruments technologiques afin de produire des effets temporaires (figure 1).

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Figure 1 : Définition classique de la biotechnologie végétale : intervention humaine sur des

végétaux au moyen d’instruments technologiques afin de produire des réactions temporaires (les

auteurs).

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La seconde définition, au sens strict et moderne, décrit la biotechnologie végétale comme

l’intervention humaine sur du matériel végétal au moyen d’instruments technologiques afin de

produire des effets permanents (transmissibles à la descendance), incluant le génie génétique, ou

manipulation génétique, pour obtenir des plantes transgéniques (figure 2).

Figure 2 : Définition moderne de la biotechnologie végétale : intervention humaine sur des

végétaux au moyen d’instruments technologiques afin de produire des réactions permanentes

transmissibles à la descendance (les auteurs).

Le génie génétique végétal consiste à introduire de façon non naturelle de l’ADN externe dans un

matériel végétal pour créer de nouveaux caractères héréditaires. On obtient ainsi des plantes

génétiquement modifiées (PGM) ou plantes transgéniques.

La biotechnologie végétale utilise une technique majeure, appelée « culture de tissus végétaux »,

associée à la culture in vitro de protoplastes, cellules, tissus et organes et qui consiste à cultiver des

tissus ou des cellules en milieu totalement artificiel. Malheureusement, il est impossible de

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contrôler entièrement tous les facteurs et de reproduire exactement les mêmes procédures in vitro.

La culture de tissus végétaux implique les étapes suivantes :

- la croissance de matériel végétal exempt de microbes en milieu stérile (dans des tubes à essai ou

autres récipients scellés). Toutes les précautions sont prises pour maintenir des conditions

stériles strictes lors de la manipulation et de la culture du matériel végétal ;

- l’utilisation de supports composés d’éléments connus et stériles car de nombreux composants

organiques et inorganiques sont employés dans la culture in vitro de matériel végétal ;

- l’utilisation d’une chambre de croissance dans laquelle l’environnement (lumière et

température) est contrôlé (figure 3).

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Figure 3 : Chambre de croissance où sont placés des récipients stériles contenant du matériel

végétal et des formulations nutritives, cultivés dans des conditions de lumière et de température

contrôlées (les auteurs).

La technique de la culture de tissus végétaux a connu de remarquables progrès au cours des

quarante dernières années. En fait, les premiers essais de culture de cellules végétales simples ont

été réalisés par Haberlandt, dès le début du 20e siècle, mais ses expériences n’ont jamais produit de

résultats concluants. White et Gautheret ont également échoué dans leurs tentatives, et c’est Morel

qui, en 1960, a développé la technique de la culture de méristèmes.

Steck et ses collaborateurs ont été les pionniers en matière de culture in vitro de tissus végétaux

pour la production de composés phytochimiques en 1970, et ce système de culture cellulaire a

récemment été utilisé pour créer des composés d’importance médicale.

Les études sur la régénération des plantes à partir de cultures cellulaires ont commencé en 1959, à

l’initiative de Reinert, et les premiers embryons somatiques ont été obtenus en 1993. En 1970, les

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recherches en culture in vitro des protoplastes, une technique utilisée en sélection, ont abouti à la

division cellulaire. Cette technologie s’est avérée réellement innovante lorsqu’il a été possible de

transférer des gènes d’un matériel végétal cultivé in vitro à un autre (Augée et al., 1995).

La culture in vitro de tissus végétaux requiert un laboratoire et des équipements spécifiques.

Aujourd’hui, il s’agit de la principale technique utilisée en biotechnologie végétale. Ses applications

sont les suivantes :

- reproduction des plantes ou multiplication végétative ou clonage (micropropagation), en

complément des méthodes traditionnelles utilisées en pépinière (greffage, bouturage,

marcottage, division) (figure 4) ;

Figure 4 : Culture in vitro utilisée en biotechnologie végétale pour la reproduction végétative (les

auteurs).

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- conservation du matériel végétal et des génotypes ou stockage du matériel végétal (figure 5) ;

Figure 5 : Culture in vitro utilisée en biotechnologie végétale pour la conservation du matériel

végétal (les auteurs).

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- amélioration de la qualité phytosanitaire (guérison des plantes virosées) (figure 6) ;

Figure 6 : Culture in vitro utilisée en biotechnologie végétale pour la guérison des plantes (les

auteurs).

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- production de substances utiles pour la pharmacologie, l’agriculture et l’industrie (figure 7) ;

Figure 7 : Culture in vitro utilisée en biotechnologie végétale pour la production de substances

utiles (les auteurs).

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- sélection par variation somaclonale, pression de sélection, haploïdie, fusion de protoplastes et

transfert d’ADN étranger (figure 8) ;

Figure 8 : Culture in vitro utilisée en biotechnologie végétale pour la sélection (les auteurs).

- recherche en biochimie végétale, en physiologie végétale et en morphologie végétale.

Les méthodes traditionnelles utilisées dans les programmes d’amélioration des plantes sont la

sélection et le croisement. Depuis près d’un demi-siècle, la culture in vitro est largement utilisée

dans ce domaine, ainsi qu’en génie génétique.

À l’origine, la culture in vitro de tissus végétaux était utilisée dans les procédures de sélection

traditionnelles ou conventionnelles afin d’accélérer le processus lui-même et/ou l’identification de

nouveaux génotypes. Depuis maintenant plusieurs décennies, cette technique est de plus en plus

employée dans les programmes de sélection et considérée davantage comme la méthode à suivre

que comme une méthode complémentaire des techniques traditionnelles. La culture in vitro utilisée

comme technique de sélection peut se diviser en deux groupes (Taji et al., 2002) :

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1. le premier groupe est dit traditionnel ou conventionnel car il induit une variation ou une

mutation des tissus végétaux via des procédés chimiques et/ou physiques consistant à choisir

l’explant initial et les conditions nutritives et environnementales de culture. Ces procédures

n’impliquant pas l’ajout d’ADN externe ou nouveau aux tissus végétaux, la variation est due à

la nouvelle combinaison de l’ADN contenu dans les tissus. Trois techniques principales

permettent actuellement la variation ou la mutation des plantes :

- la fusion des protoplastes ;

- l’haploïdie ;

- la variation somaclonale.

Toutefois, deux types de variation somaclonale sont possibles : héréditaire et épigénétique. La

variation héréditaire est stable au cours du cycle sexuel ou de la propagation asexuée répétée

(végétative), et peut être définie comme une mutation car elle se traduit par une altération

héréditaire du génotype due à une modification de la structure du matériel génétique du tissu

végétal concerné (c’est-à-dire de sa séquence d’ADN). La variation épigénétique est instable,

même en cas de propagation asexuée, et disparaît avec la descendance ou lorsque la cause de la

variation cesse.

2. le second groupe inclut les cas où la nouvelle combinaison génétique est la conséquence de

l’introduction artificielle et délibérée d’ADN externe dans le génome de la plante par des

moyens technologiques. En d’autres termes, de l’ADN étranger est inséré dans le matériel

végétal, lequel devient transgénique. Pour transférer l’ADN du matériel biologique du donneur

au tissu de l’hôte végétal, différents vecteurs biologiques (Agrobacterium, plasmides, virus) et

méthodes chimiques et physiques (biolistique, fusion de protoplastes, hybridation somatique,

électroporation, électrofusion, micro-injection) peuvent être utilisés. Les plantes régénérées à

partir du nouveau génome obtenu grâce à ces techniques innovantes de culture in vitro, ou

génie génétique, sont appelées PGM (plantes génétiquement modifiées) et font partie de la

catégorie plus vaste des OGM (organismes génétiquement modifiés).

Si l’on ne tient pas compte du vecteur utilisé pour le transfert d’ADN entre des matériels (végétaux)

biologiques, la procédure générale permettant d’obtenir et d’utiliser des plantes transgéniques

implique les étapes suivantes (Rosu, 1999) :

- localisation et isolation des gènes du donneur ;

- clonage des gènes ;

- insertion des gènes dans le tissu de l’hôte végétal ;

- régénération de la plante transgénique ;

- caractérisation génétique et sélection assistée par marqueurs ;

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- procédure de mise sur le marché (avec évaluation des effets sur l’environnement et sur la santé

humaine et animale) ;

- développement commercial.

Par conséquent, il est nécessaire, en premier lieu, de disposer d’une procédure efficace de

régénération des plantes à partir du cal transformé de l’espèce faisant l’objet du programme de

sélection. En effet, la régénération à partir des tissus à ADN recombiné est, dans certains cas, très

difficile.

En 2004, près de 8,2 millions d’agriculteurs ont fait pousser des cultures génétiquement modifiées

sur plus de 81 millions d’hectares à travers le monde. À eux seuls, les États-Unis en ont cultivé

47,6 millions d’hectares. Les cultures génétiquement modifiées représentaient 85 à 90 % des

cultures de soja et environ 80 % du coton. L’Argentine arrivait en deuxième position, avec une

surface de 16,2 millions d’hectares. Toujours en 2004, les cultures d’OGM représentaient

5,4 millions d’hectares au Canada, 5 millions d’hectares au Brésil et 3,7 millions d’hectares en

Chine. Le reste de la « surface transgénique » était répartie entre 12 autres pays : Afrique du Sud,

Australie, Inde, Roumanie, Espagne, Uruguay, Mexique, Bulgarie, Indonésie, Colombie, Honduras

et Allemagne. En Europe, très peu de terres cultivées sont destinées aux cultures génétiquement

modifiées (0,2 %). Cela s’explique en grande partie par le rejet des OGM par les consommateurs

(James, 2005).

La culture in vitro de tissus végétaux représente un outil extraordinaire pour les études

physiologiques et biologiques. Les organes et/ou les tissus peuvent être soustraits à l’influence des

autres parties de la plante, ainsi qu’aux contraintes environnementales. En outre, les études in vitro

réagissent davantage aux stimuli chimiques. Les dosages et essais biologiques réalisés à l’aide de la

technique de la culture in vitro de tissus végétaux pourraient donc être considérés comme des

méthodes efficaces pour évaluer :

- les perturbations agrochimiques des cultures (herbicides, régulateurs de croissance, pesticides) ;

- les effets de l’environnement sur la croissance et le métabolisme des plantes ;

- la réaction des plantes à différents stimuli.

2. Biodiversité agricole et plantes transgéniques

La gestion agricole a un impact considérable sur la biodiversité. De nombreuses composantes de la

biodiversité dépendent directement des systèmes agricoles ou co-existent avec eux. La production

agricole devrait donc être étroitement liée à la conservation de la biodiversité.

L’agriculture est une source importante de diversité biologique, à travers la préservation des

différents gènes, biotypes, populations et espèces adaptés à différents habitats. La biodiversité

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agricole ou « agrobiodiversité » inclut toutes les composantes de la diversité biologique

— végétaux, micro-organismes, animaux — importantes pour l’alimentation et l’agriculture. Avec

le temps, la préservation de la diversité génétique des espèces cultivées a conduit à une

augmentation constante de la production agricole. La diversité génétique représente le fondement de

l’adaptabilité des espèces à l’environnement. Une diversité génétique riche entraîne la création de

nouvelles variétés de plantes qui utilisent la diversité de l’environnement, répondant ainsi aux

besoins des hommes en matière de nourriture, fibres, médicaments, fourrage, énergie, etc. (IPGRI,

1993 ; Isik et al.,1997).

L’abandon de terres agricoles, un phénomène constaté dans plusieurs pays européens, peut devenir

une menace pour la biodiversité régionale car certaines espèces, en particulier les oiseaux, vivent

sur les terres cultivées. La biodiversité dans son ensemble est menacée par différents facteurs,

notamment :

- le changement climatique mondial ;

- la destruction ou la fragmentation des habitats ;

- l’exploitation agricole et forestière ;

- l’exploitation excessive des ressources naturelles ;

- la pollution des éléments de l’environnement — sol, eau, air ;

- l’introduction de nouvelles espèces — l’absence de co-évolution met en danger les espèces

indigènes.

La préservation de l’agrobiodiversité représente une part important de la politique agricole de l’UE

et figure dans plusieurs programmes communautaires préconisant des mesures immédiates afin de

cesser les pertes de biodiversité d’ici 2010. Un plan d’action en faveur de la biodiversité agricole a

été lancé en 2001. Intégré à la politique agricole commune et à l’Agenda 2000 (adopté lors du

conseil européen de Berlin au printemps 1999 et définissant le cadre de la PAC jusqu’à 2006) de

l’UE, ce plan a pour objectifs : la promotion des pratiques et systèmes agricoles qui valorisent

l’environnement et favorisent la biodiversité à la fois directement et indirectement ; le soutien de

l’agriculture durable dans les régions riches en biodiversité ; la remise en état écologique et la

préservation des zones affectées ; et la promotion des initiatives liées à la conservation des espèces

animales et des espèces végétales locales ou menacées. Ce plan d’action stipule également que les

mesures de conservation de la biodiversité doivent être appuyées par la recherche scientifique et

l’éducation.

Le développement des biotechnologies agricoles à la fin du 20e siècle et l’introduction d’OGM sur

le marché sont des sources importantes de biodiversité agricole. Grâce à la biotechnologie, les

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organismes peuvent mieux s’adapter à l’environnement ou répondre à certaines demandes des

consommateurs (valeur nutritive ou composition chimique, par exemple).

Les plantes génétiquement modifiées (ou transgéniques) sont des plantes dans lesquelles certains

gènes (dotés des caractéristiques souhaitées) ont été introduits à l’aide de techniques de génie

génétique modernes plus ciblées que les méthodes de sélection traditionnelles.

On peut ainsi obtenir de nouvelles variétés de plantes, ou hybrides, présentant, par exemple, les

caractéristiques suivantes : résistance aux maladies et aux nuisibles, valeur nutritive supérieure

(avec une teneur plus élevée en huile, sucre, protéines, amidon, vitamines, etc.), tolérance à certains

herbicides non sélectifs ou à des facteurs de stress, tels que les températures extrêmes (chaleur ou

gel), la sécheresse ou encore la salinité et l’acidité du sol.

L’utilisation de plantes transgéniques peut se traduire par (Bradford et Alston, 1990 ; Rosu, 1999) :

- une productivité accrue, grâce à des méthodes efficaces de lutte antiparasitaire ;

- des profits plus élevés pour les producteurs, en raison de coûts de production plus faibles ;

- une réduction générale de l’utilisation de pesticides ;

- une dépendance moindre aux pesticides conventionnels ayant des effets négatifs sur la

santé des agriculteurs et des consommateurs ;

- une meilleure qualité des eaux de surface et souterraines, grâce à la réduction des déchets

provenant des pesticides.

Les avantages économiques de l’utilisation de plantes génétiquement modifiées ont entraîné

l’augmentation constante de la surface cultivée consacrée aux OGM dans le monde. Depuis

l’introduction à grande échelle des plantes transgéniques en 1996, cette surface a été multipliée par

quarante.

3. Réglementation des OGM

La surveillance des essais, de l’utilisation et de la commercialisation des OGM — qu’il s’agisse de

végétaux, d’animaux ou de micro-organismes — requiert un système réglementaire spécifique. Ce

système définit un cadre légal et institutionnel permettant de contrôler les effets négatifs potentiels

des OGM sur l’environnement ou la santé humaine et animale (Băbeanu, 2003).

Aux États-Unis, les plantes transgéniques ne sont introduites dans l’environnement ou mises sur le

marché qu’après approbation des agences gouvernementales suivantes, chargées de la protection de

l’environnement et de la santé humaine et animale :

1. United States Department for Agriculture1 (USDA) ;

1 Ministère de l’agriculture des États-Unis.

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2. Environmental Protection Agency2 (EPA) ;

3. Food and Drug Administration3 (FDA).

Aux États-Unis et au Canada, les plantes transgéniques sont cultivées pour l’alimentation humaine

et animale, et la loi n’impose pas de stockage ni d’étiquetage distincts.

Dans l’Union européenne, une législation spécifique a été instaurée en 1990, puis améliorée et

élargie, dans le but de protéger l’environnement et la santé humaine ainsi que de créer un marché

commun pour la biotechnologie :

- Directive 90/219/CEE (modifiée par la Directive 98/81/CE) relative à l’utilisation

confinée de micro-organismes génétiquement modifiés (dans la recherche et l’industrie) ;

- Directive 90/220/CEE relative à la dissémination volontaire d’organismes génétiquement

modifiés dans l’environnement (initiative majeure prise par l’UE, complétée par plusieurs

Décisions de la Commission (2003/623, 811, 812, 813) ;

- Directive 2001/18/CE relative à la dissémination volontaire d’organismes génétiquement

modifiés dans l’environnement et abrogeant la Directive 90/220/CEE. Entrée en vigueur le

17 octobre 2002, cette Directive met à jour et renforce les réglementations existantes. Elle

préconise également l’obligation d’informer le public, la surveillance à long terme des

effets, ainsi que l’étiquetage et la traçabilité des OGM à toutes les étapes de leur mise sur

le marché.

Deux actes supplémentaires ont été adoptés et publiés au Journal officiel des Communautés

européennes concernant le système communautaire de traçabilité des OGM, l’étiquetage des

produits alimentaires et fourragers génétiquement modifiés, ainsi que la procédure d’autorisation ou

d’introduction des OGM dans l’environnement en tant qu’aliments :

- Règlement (CE) n° 1829/2003 du 22 septembre 2003 concernant les denrées alimentaires

et les aliments pour animaux génétiquement modifiés ;

- Règlement (CE) n° 1830/2003 du 22 septembre 2003 concernant la traçabilité et

l’étiquetage des organismes génétiquement modifiés et des produits destinés à

l’alimentation humaine ou animale produits à partir d’organismes génétiquement modifiés.

Ces règlements modifient la Directive européenne 2001/18.

4. Considérations éthiques

Grâce à la biotechnologie, les généticiens et les sélectionneurs ont pu disposer d’outils

supplémentaires et appliquer à la santé humaine et à l’environnement les avantages tirés de

2 Agence de protection de l’environnement.

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l’utilisation des plantes transgéniques, via la réduction de l’utilisation des pesticides et des engrais

ou l’augmentation de la production végétale, entre autres exemples. L’utilisation de nouveaux

génotypes (mutants et/ou PGM) peut être particulièrement importante pour les pays en voie de

développement qui ne disposent pas des technologies agricoles modernes de gestion et de protection

des cultures.

En fait, l’utilisation des PGM en agriculture peut offrir les perspectives suivantes (Bhojwani, 1990 ;

Bradford et Alston, 1990 ; Gamborg, 2002) :

- elles contribuent à l’augmentation de la productivité, puisqu’il est possible de créer des plantes

présentant des caractéristiques avantageuses (résistance et/ou potentiel de rendement, par

exemple) ;

- des efforts supplémentaires sont faits pour développer des plantes cultivées résistantes aux

herbicides, certaines étant déjà disponibles ;

- exemple de produit mis sur le marché, la tomate Flavr Savr avait été modifiée génétiquement

afin que son mûrissement soit retardé. Le fruit pouvait ainsi rester plus longtemps sur le plant et

acquérir une meilleure saveur. Ce produit a été retiré du marché pour diverses raisons (coûts de

production élevés, goût médiocre, etc.) ;

- la composition des cultures est un facteur important pour l’alimentation humaine et animale et

pour la production de produits chimiques spéciaux, notamment les biocarburants ;

- la teneur du sol en azote est améliorée via (a) l’inoculation de bactéries qui fixent l’azote de

l’atmosphère, (b) des technologies qui permettent une fixation plus efficace de l’azote, (c) la

création de plantes cultivées capables de fixer l’azote ;

- les plantes peuvent être modifiées de sorte qu’elles utilisent plus efficacement la lumière ;

- il est possible de développer des cultures pouvant tolérer différentes contraintes

environnementales (salinité, sécheresse, gel, engorgement du sol par l’eau, etc.) ;

- on utilise moins d’engrais de synthèse et de produits chimiques pour protéger les cultures, d’où

une réduction de l’utilisation des combustibles fossiles en agriculture qui se traduit par des

avantages financiers et environnementaux considérables.

L’utilisation des PGM soulève également des réserves. Notamment :

- le risque de voir les nouveaux gènes introduits dans les plantes s’échapper et se transmettre à

d’autres espèces végétales de l’écosystème ;

- le risque de voir certaines plantes transgéniques développer de nouveaux virus ;

- la biotechnologie végétale peut entraîner l’érosion génétique (c’est-à-dire une diminution de la

biodiversité) ;

3 Administration des produits alimentaires et pharmaceutiques.

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- l’introduction de nouvelles plantes transgéniques peut constituer un danger écologique pour

d’autres espèces ;

- les plantes transgéniques résistantes aux insectes risquent de faire apparaître des insectes

résistants et d’entraîner la disparition des insectes utiles ;

- les plantes transgéniques résistantes aux herbicides peuvent conduire à la mutation de plantes

non cultivées qui deviendront résistantes aux herbicides ;

- le développement des PGM peut entraîner la création de monopoles de brevets (brevetage des

gènes et des plantes), qui peuvent, à leur tour, poser d’autres problèmes moraux.

Dans tous les cas, la culture de tissus végétaux utilisée comme outil biotechnologique de sélection

des plantes joue un rôle fondamental car elle permet :

- d’améliorer la santé des plantes et des semences ;

- de conserver les ressources génétiques :

- d’accélérer et diffuser les progrès génétiques ;

- d’augmenter les possibilités de création de variétés adaptées à des climats arides ou difficiles ;

- d’augmenter les possibilités de création de variétés résistantes aux herbicides et aux agents

pathogènes ;

- d’améliorer la qualité des cultures et des aliments ;

- d’augmenter la diversité génétique.

L’ADN recombiné (ou la manipulation génétique) offre un immense potentiel d’amélioration et de

développement des méthodes de sélection conventionnelles, ainsi que d’augmentation de la

production et du rendement des cultures de façon à répondre aux besoins alimentaires futurs.

L’application avisée de cette technologie peut permettre de réduire une partie des principales

contraintes pesant sur le rendement des cultures dans les pays en voie de développement qui

pratiquent l’agriculture de subsistance.

Cependant, la biotechnologie et plus particulièrement les PGM n’apportent pas de solution aux

nombreux défis et problèmes — notamment liés à la santé et à l’environnement — auxquels le

monde doit faire face à l’aube du 21e siècle.

Lorsque la culture du maïs génétiquement modifié Zea mays a été autorisée en France, le président

de l’INRA (Institut National de Recherche Agronomique) a déclaré que le lancement d’une

nouvelle technologie nécessitait toujours que l’on prenne des précautions et qu’il fallait donc

connaître et évaluer les effets de l’introduction de PGM. Il a ajouté qu’entre immobilisme et

irresponsabilité se trouvait une position raisonnable, à savoir l’évaluation diligente des risques

potentiels (Augée, 1995 ; Mizrahi, 1998).

La biotechnologie végétale soulève les questions urgentes suivantes (Augée, 1995 ; Rosu, 1999) :

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1) les risques sont-ils correctement évalués ? Les réglementations actuelles de l’UE sont

inappropriées car aucune notion de risque n’y figure et aucune méthodologie d’évaluation

n’y est prescrite ;

2) la consommation de produits alimentaires provenant de PGM est-elle dangereuse pour la

santé des hommes et/ou des animaux ? À l’heure actuelle, ce point n’est pas suffisamment

clair car les conclusions des recherches ne sont pas disponibles ;

3) l’utilisation de PGM peut-elle réduire l’utilisation des pesticides ? La résistance des plantes

aux attaques bactériennes, fongiques ou animales peut entraîner la résistance de ces parasites

aux toxines des plantes transgéniques. Aucune donnée scientifique n’est disponible sur le

sujet.

Les débats publics sur les OGM se sont peu à peu multipliés dans certains pays. Une partie d’entre

eux a rassemblé des chercheurs, des producteurs, des associations de consommateurs et des

organismes publics, ainsi que des décideurs. Si le public peut être influencé par des réflexions non

scientifiques, les scientifiques, en revanche, peuvent l’être par l’optimisme techno-scientifique naïf ;

en outre, certaines réflexions non scientifiques ne sont pas sans intérêt pour le débat sur la

biotechnologie. Les scientifiques ne possèdent aucune autorité particulière lorsqu’il s’agit de juger

les questions morales.

Beaucoup voient une relation étroite entre les OGM, la sécurité alimentaire et l’environnement. Les

préoccupations des consommateurs au sujet des OGM concernent principalement la sécurité

alimentaire : les consommateurs sont en effet parfois sceptiques quant à la sécurité des produits

alimentaires issus des nouvelles technologies. Les problèmes récents (allergies, résidus de

pesticides, contamination microbiologique et, surtout, ESB) dus à certains aliments non

transgéniques ont aggravé ces préoccupations.

L’opinion publique est également préoccupée par le fait que les OGM puissent créer des

déséquilibres écologiques. Les OGM sont des produits non traditionnels dont la dissémination peut

entraîner des modifications de la structure et du fonctionnement des écosystèmes — modifications

qui ne correspondent pas nécessairement aux objectifs recherchés. Il existe un risque de « pollution

génétique » résultant des croisements entre OGM et espèces sauvages.

Le grand public souhaite vivement être informé sur les OGM utilisés en agriculture. Les

informations doivent être transparentes et claires, et également détailler les risques encourus. En

matière de protection des droits des consommateurs, il est souvent fait mention de la nécessité

d’étiqueter correctement les produits afin d’indiquer s’ils sont ou non transgéniques. Le public peut

vouloir participer activement aux débats locaux, nationaux et internationaux, et donner son opinion

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quant aux orientations à suivre. Mais pour l’heure, l’accès aux débats et aux décisions portant sur la

question des OGM exige un effort de compréhension de la part du public.

Le débat sur la biotechnologie appliquée à l’agriculture est l’un des plus retentissants et des plus

passionnés de ces dernières années. Cela s’explique probablement par les divergences d’opinion

entre le grand public et les gouvernements sur la façon d’appréhender les risques et avantages réels

ou potentiels que présentent les produits issus de la biotechnologie agricole. Selon certains, ces

produits permettraient de résoudre plusieurs problèmes, parmi les plus graves, comme la famine et

la malnutrition, qui touchent les populations, notamment pauvres des pays en voie de

développement. D’autres avancent que ces mêmes produits pourraient être à l’origine de problèmes

sanitaires et environnementaux sérieux et imprévisibles, et avoir des répercussions économiques

négatives, en particulier dans les pays en voie de développement (Bradford et Alston, 1990).

La multiplication des plans de biosécurité nationaux, ainsi que des obligations associées

(autorisation, étiquetage, traçabilité et documentation) pourrait bien compliquer davantage le

commerce international des plantes et/ou des produits agricoles génétiquement modifiés. Pour les

pays en voie de développement, l’agrobiotechnologie est un outil à double tranchant : ils pourraient

en être les principaux bénéficiaires — à condition qu’elle tienne ses promesses —, mais également

les principaux perdants — si les effets de l’agrobiotechnologie sur la biodiversité se révèlent

négatifs ou si le brevetage des produits et processus biotechnologiques met fin aux pratiques

traditionnelles des agriculteurs et entrave l’accès aux semences.

Les pays peuvent décider librement de la façon de régler, sur leur territoire, la question de

l’agrobiotechnologie et de la biosécurité, mais les législations nationales doivent être conformes aux

règles du commerce international. Parallèlement, ces domaines sont soumis à des règles

multilatérales, fixées par le protocole de Carthagène sur la biosécurité (voir

www.biodiv.org/biosafety). L’interaction entre cet instrument légal spécifique et les règles

internationales complique encore un scénario déjà très complexe.

Tandis que les pays développés ont chacun défini un cadre national concernant l’agrobiotechnologie

et la biosécurité, en se concentrant essentiellement sur les stratégies et priorités nationales, la

plupart des pays en voie de développement font de même, mais ils ne disposent pas d’autant de

flexibilité. Il semble que l’on attende d’eux qu’ils instaurent des schémas réglementaires nationaux

conformes aux demandes et exigences de leurs principaux partenaires commerciaux. Pour ces pays,

il s’avère très difficile de concilier intérêts commerciaux et responsabilité par rapport à

l’amélioration de la quantité et de la qualité des produits alimentaires et agricoles, ainsi qu’à la

promotion de la préservation de l’environnement.

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L’utilisation et l’introduction de PGM ont toutefois soulevé des questions concernant la biosécurité.

Le débat portant sur l’acceptabilité des produits alimentaires dérivés de PGM a divisé les

agriculteurs et les consommateurs. Il est nécessaire de réaliser des recherches approfondies sur les

effets des plantes transgéniques sur l’environnement, et leur interaction avec les espèces sauvages et

les organismes non visés. La production et l’introduction de plantes transgéniques doivent se fonder

sur l’expérience et sur un raisonnement scientifique solide. Les exigences réglementaires liées à

l’utilisation des cultures transgéniques doivent être rationalisées et harmonisées, afin de parvenir à

une production alimentaire durable, de réduire la pauvreté et de protéger l’environnement dans les

pays pauvres en ressources.

Une utilisation consciencieuse et responsable des PGM et/ou de leurs produits dérivés est nécessaire

pour éviter les erreurs pouvant entraîner de graves problèmes et accroître la réticence des

consommateurs. Mais la biotechnologie végétale ne doit et ne peut pas être rejetée au seul motif de

la peur de l’inconnu. Les incertitudes actuelles doivent être levées grâce à l’approfondissement des

connaissances scientifiques et à la poursuite des efforts pour éduquer le grand public et l’informer

correctement sur la biotechnologie. Cependant, la recherche sociologique a montré que le fait de

donner davantage d’informations au public ne conduit pas nécessairement à une plus large

acceptation de la biotechnologie (Wynne, 2001).

L’application intelligente de la biotechnologie végétale pourrait amplement contribuer à la

soutenabilité (sustainability) de l’environnement et de l’agriculture, tout en bénéficiant aux

producteurs, distributeurs et consommateurs. Toutefois, la commercialisation de ces applications se

trouve, à ce jour, dans une impasse ; il est donc nécessaire de poursuivre les recherches dans les

domaines scientifiques et politiques afin de créer de nouvelles opportunités en matière de

biotechnologie végétale.

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