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49 Les scorpions forment un groupe zoologique très ancien. Les pre- miers scorpions fossiles datent du Silurien (450-400 millions d’an- nées). Ces scorpions, marins de toute évidence, ont évolué vers le milieu terrestre à partir de la fin du Dévonien et au début du Carbonifère (350-325 millions d'années). Les scorpions actuels ressemblent éton- nement à leurs ancêtres du Paléo- zoïque. A l’exception des systèmes locomoteur et respiratoire, qui ont dû s’adapter en raison de la migration vers le milieu terrestre, le plan de base du corps des scorpions a très peu changé depuis près de 400 millions d’années. Pour cette raison, certains auteurs les considèrent comme de véritables “fos- siles vivants”. Si les fossiles nous renseignent sur la morphologie externe, qui a véritable- ment peu changé, on ne peut rien connaître de leur biologie ni de leur physiologie, dont on peut seulement imaginer qu’elles ont subi, notamment la biologie de la reproduction, des modifications évolutives très impor- tantes. En effet, la biologie de la reproduction est, chez les scorpions, extrêmement complexe et cette complexité apparaît comme un mécanisme de compensa- tion qui a permis au groupe de persister jusqu’à nos jours. En général, en effet, ces arthropodes présentent des popula- tions très peu denses et leurs portées sont souvent très réduites. Il est clair que ces deux caractéristiques reproduc- trices ont certainement un effet négatif dans l’efficacité reproductrice du groupe. Le cycle de vie des scorpions peut être divisé en plusieurs étapes : la pariade qui aboutit à la fécondation, le déve- loppement embryonnaire (les scorpions étant des organismes exclusivement vivipares), la parturition, qui est l’aboutissement du développement embryonnaire, et finalement le déve- loppement postembryonnaire, qui donne l’individu adulte. La pariade (fig. 1-2) En présence d’une femelle, le mâle se dirige vers elle, s’en approche ; son corps et ses pattes sont alors agités de tremblements qui durent quelques minutes. Ensuite, le mâle cherche à sai- ISSN 1161-9104 Les Amis du Muséum National d’Histoire Naturelle La biologie reproductrice chez les scorpions Wilson R. LOURENÇO, Muséum national d’histoire naturelle, département Systématique et Evolution, USM 0602, section Arthropodes (Arachnologie)* Publication trimestrielle N° 236 - DECEMBRE 2008 Wilson R. LOURENÇO, La biologie repro- ductrice chez les scorpions ................. Arlette STRERI, Le dialogue des sens à la naissance.................................................. Visite du parc zoologique de Clères ........ Echos ............................................................. Nous avons lu pour vous ........................... Programme des conférences et manifes- tations du quatrième trimestre 2008 ... Les opinions émises dans cette publication n’engagent que leur auteur Les Amis du Muséum national d’histoire naturelle Bulletin d’information de la Société des Amis du Muséum national d’histoire naturelle et du Jardin des Plantes 57, rue Cuvier, 75231 Paris Cedex 05 Tél./Fax : 01 43 31 77 42 E-mail : [email protected] www.mnhn.fr/amismuseum Secrétariat ouvert de 13 h 30 h à 17 h 30 sauf dimanche, lundi et jours fériés Rédaction : Marie-Hélène Barzic, Jacqueline Collot, Jean-Claude Juppy Le numéro : 4 Abonnement annuel : 13 49 52 56 56 62 64 SOMMAIRE ——— * CP 053, 57 rue Cuvier 75005 Paris, France e-mail : [email protected] Fig. 1. Les différentes phases de la pariade. bonne année 2009 bonne année 2009 bonne année 2009 bonne année 2009

bonne année 2009 Les Amis · 2017. 1. 17. · tations du quatrième trimestre 2008 ... Les opinions émises dans cette publication n’engagent que leur auteur Les Amis du Muséum

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Les scorpions forment un groupezoologique très ancien. Les pre-miers scorpions fossiles datent duSilurien (450-400 millions d’an-nées). Ces scorpions, marins detoute évidence, ont évolué vers lemilieu terrestre à partir de la findu Dévonien et au début du Carbonifère (350-325 millionsd'années).Les scorpions actuels ressemblent éton-nement à leurs ancêtres du Paléo-

zoïque. A l’exception des systèmeslocomoteur et respiratoire, qui ont dûs’adapter en raison de la migration versle milieu terrestre, le plan de base ducorps des scorpions a très peu changédepuis près de 400 millions d’années.Pour cette raison, certains auteurs lesconsidèrent comme de véritables “fos-siles vivants”.

Si les fossiles nous renseignent sur lamorphologie externe, qui a véritable-ment peu changé, on ne peut rienconnaître de leur biologie ni de leurphysiologie, dont on peut seulementimaginer qu’elles ont subi, notammentla biologie de la reproduction, desmodifications évolutives très impor-tantes.

En effet, la biologie de la reproductionest, chez les scorpions, extrêmementcomplexe et cette complexité apparaîtcomme un mécanisme de compensa-tion qui a permis au groupe de persisterjusqu’à nos jours. En général, en effet,ces arthropodes présentent des popula-tions très peu denses et leurs portéessont souvent très réduites. Il est clairque ces deux caractéristiques reproduc-trices ont certainement un effet négatifdans l’efficacité reproductrice dugroupe.

Le cycle de vie des scorpions peut êtredivisé en plusieurs étapes : la pariadequi aboutit à la fécondation, le déve-loppement embryonnaire (les scorpionsétant des organismes exclusivement

vivipares), la parturition, qui estl’aboutissement du développementembryonnaire, et finalement le déve-loppement postembryonnaire, quidonne l’individu adulte.

La pariade (fig. 1-2)

En présence d’une femelle, le mâle sedirige vers elle, s’en approche ; soncorps et ses pattes sont alors agités detremblements qui durent quelquesminutes. Ensuite, le mâle cherche à sai-

ISSN

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1-91

04

Les Amisdu Muséum Nationald’Histoire Naturelle

La biologie reproductrice chez les scorpionsWilson R. LOURENÇO, Muséum national d’histoire naturelle, département Systématique et Evolution,

USM 0602, section Arthropodes (Arachnologie)*

Publication trimestrielle N° 236 - DECEMBRE 2008

Wilson R. LOURENÇO, La biologie repro-ductrice chez les scorpions .................

Arlette STRERI, Le dialogue des sens à lanaissance..................................................

Visite du parc zoologique de Clères ........

Echos .............................................................

Nous avons lu pour vous ...........................

Programme des conférences et manifes-tations du quatrième trimestre 2008 ...

Les opinions émises dans cette publication n’engagent que leur auteur

Les Amis du Muséum national

d’histoire naturelle

Bulletin d’information de la Société des Amis du Muséum national

d’histoire naturelle et du Jardin des Plantes57, rue Cuvier, 75231 Paris Cedex 05

Tél./Fax : 01 43 31 77 42 E-mail : [email protected]/amismuseum

Secrétariat ouvert de 13 h 30 h à 17 h 30 sauf dimanche, lundi et jours fériés

Rédaction : Marie-Hélène Barzic, Jacqueline Collot, Jean-Claude Juppy

Le numéro : 4 € Abonnement annuel : 13 €

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S O M M A I R E

———

* CP 053, 57 rue Cuvier 75005 Paris, France e-mail : [email protected] Fig. 1. Les différentes phases de la pariade.

bonne année 2009 bonne année 2009 bonne année 2009 bonne année 2009

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sir les pinces de la femelle à l’aide deses propres pinces. Si la femelle résiste,il tente de la tenir par l’avant du corpsou par les pattes. Si celle-ci est trèsagressive au point de tenter de lepiquer, le mâle cherchera alors à immo-biliser son metasoma (queue) à l’aidede ses pinces. Ayant finalement saisiles pinces de la femelle, le mâle com-mencera alors à danser en promenantsa partenaire, en la tirant ou en la pous-sant sur une petite surface (fig. 1).

Cette danse n’est pas continue, et ungrand nombre d’arrêts, vingt à vingt-cinq, sont observés pendant la durée dela pariade ; ils peuvent durer de 5 à25 secondes environ. Les trajets suivispar les deux partenaires sont, en géné-ral, circulaires ; certains mouvementsde rotation peuvent être observés, mou-vements au cours desquels le mâlepasse par dessus la femelle et tourneautour d’elle en lâchant l’un de sespédipalpes, les deux partenaires seretrouvent alors presque l’un à côté del’autre.

Pendant cette danse-promenade, lemâle attire à lui la femelle et les chéli-cères des deux partenaires arrivent à setoucher, celles du mâle étant en généralsi tuées au-dessus de celles de lafemelle. Au cours de ces “embras-sades”, le mâle agite ses chélicères,tandis que son metasoma reste la plu-part du temps légèrement étendu, oscil-lant un peu de droite à gauche et vice-versa ; après chaque arrêt, et un peuavant de reprendre sa marche, le mâleprésente de légers tremblements.

L’ouverture de l’opercule génital de lafemelle se produit dans les derniers ins-tants de la promenade. Après environ10 à 25 minutes de promenade, lecouple s’arrête, le mâle se soulèvelégèrement, expulse et construit sonspermatophore en le collant sur le sub-strat (fig. 2) ; ensuite il recule un peu etlibère totalement de ses valves géni-tales, le spermatophore, organe scléro-tisé et allongé ; le mâle s’approchealors de la femelle, la tire, et en deuxou trois mouvements l’amène à sedéplacer au-dessus du spermatophore,jusqu’à ce que les valves génitales decette dernière soient en contact aveccelui-ci. Le spermatophore est finale-ment introduit dans l’ouverture génitalede la femelle et, en quelques instants,la masse spermatique contenue dans lespermatophore est absorbée. Aprèsl’accouplement, les deux partenaires

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restent encore en contact pendant 4 à5 minutes, puis le mâle lâche la femelleet ils s’éloignent. Contrairement à unelégende populaire, on n’assiste prati-quement jamais à la prédation du mâlepar la femelle.

Le spermatophore (fig. 2)

Le spermatophore est une pièce rigide,chitineuse, constituée en réalité de

deux moitiés, deux hémispermato-phores, qui se trouvent avant la pariadeà l’intérieur de deux sacs latéraux,situés dans la partie antérieure desorganes géni taux mascul ins . Aumoment de l’expulsion, ces deuxp i è c e s , q u i s o n t p l u s o u m o i n sconcaves, vont se remplir de liquideséminal et ensuite se coller l’une àl’autre, formant ainsi une pièce uniquequi est le spermatophore. Après l’ac-couplement, le spermatophore utiliséest perdu ; dès ce moment, les organesgénitaux du mâle commenceront àsécréter deux nouveaux hémispermato-phores et le mâle sera en condition des’accoupler à nouveau dans un tempsassez court, d’environ deux à quatresemaines.

Le développement

embryonnaire (fig. 3)

La durée du développement embryon-naire est très variable selon les diffé-rentes espèces de scorpions ; elle peutainsi durer de deux à vingt-quatre mois.Toutes les espèces sont vivipares ; seulle degré d’échanges trophiques entre lamère et les embryons peut varier ; pourles espèces dites apoikogéniques, unepartie des nutriments est assurée par deséchanges avec la mère, tandis que lecomplément de nutrition est assuré parles réserves vitellines. Pour les espècesdites katoikogéniques ou à diverticule,la nutrition des embryons est entière-ment assurée par des échanges tro-phiques avec la mère, et cela pendanttoute la durée de la gestation ; l’em-bryon est nourri par voie orale, à l’aided’un organe appelé “tétine” par certainsauteurs ; cette “tétine” est en réalité uneextension du diverticule, appendiceétroitement associé aux glandes diges-tives maternelles, d’où proviennent lesé l é m e n t s n u t r i t i f s d e s t i n é s a u xembryons. Chez les espèces à diverti-cule, le mécanisme est assez semblableà celui retrouvé chez certains mammi-fères.

Le sex-ratio, c’est-à-dire la proportionde mâles et de femelles dans les popula-tions de diverses espèces, peut être de 1à 1, mais le plus souvent il est favorableaux femelles ; dans certaines popula-tions, on trouvera un mâle pour deux,trois, voire quatre femelles. Ce nombreréduit de mâles ne diminue pas, commeon pourrait le penser, l’efficacité repro-ductrice de certaines espèces, car lesmâles peuvent s’accoupler à plusieursreprises pendant leur vie active ; par

Fig. 2. Expulsion du spermatophore et le mêmecollé sur le substrat.

Fig. 3. Développement embryonnaire avec unembryon à l’intérieur d’un diverticule.

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ailleurs, on a observé chez les femellesde plusieurs espèces un mécanisme destockage de spermatozoïdes, qui leurpermet de produire plusieurs portées àpartir d’une seule fécondation.

Certaines espèces, minoritaires, sontégalement capables de se reproduire parparthénogénèse, c’est-à-dire sans fécon-dation d’un ovule. Ce mécanisme estcependant observé uniquement dans dessituations écologiques particulières.

La parturition (fig. 4)

La durée de la parturition est trèsvariable, tant au sein d’une espècequ’entre espèces différentes ; pour unemême espèce, le processus peut durerde 4 à 12 heures.

Quelques heures avant le début de laparturition, la femelle s’immobilise ;elle soulève la partie antérieure de soncorps, région où se trouve l’operculegénital par où sortiront les jeunes scor-pions. Son corps est alors agité de trem-blements, pendant toute la durée de laparturition ; ces mouvements semblentstimuler la montée des petits sur le dosde leur mère. En général, les jeunesscorpions parviennent à monter sur ledos de leur mère, mais quand ils ont desproblèmes pour y parvenir, celle-ci lesaide en plaçant mieux ses pédipalpes ouses pattes. Avec sa première paire depattes, elle soutient les petits qui nais-sent afin qu’ils ne touchent pas le solavant le moment critique de la rupturedu chorion, membrane dans laquellesont enveloppés les petits. Pour se libé-rer de ce chorion qui les enveloppe, lesjeunes scorpions sont animés d’un mou-vement rythmé longitudinal qui finit parrompre la membrane enveloppante. Apartir du moment où celle-ci est rom-pue, les petits montent sur le dos de lamère. Ce phénomène est observé chezla majorité des espèces de scorpions, àl’exception des espèces à diverticule ;

chez ces dernières, les jeunes naissentdépourvus de membrane ; celle-ci ayantdisparu avant la parturition.

Les petits naissent dans le sens antéro-postérieur, pour les espèces sans diver-ticule, et postéro-antérieur pour lesespèces à diverticule ; la naissance dechaque jeune scorpion se fait rapide-ment et l’expulsion est accompagnéed’une contraction musculaire réduite dela femelle. La parturition peut êtreralentie quand certains petits ont desdifficultés pour se libérer de l’operculegénital de la femelle.

La taille d’une portée peut être trèsvariable au sein d’une même espèce ;elle dépend, entre autres, de l’âge de lafemelle ; ainsi, des écarts de un à vingt-cinq petits ont été observés pour unemême espèce. Parmi les différentesespèces de scorpion, la taille moyennedes portées peut varier de trois à centvingt petits.

Le comportement maternel

(fig. 5)

Le comportement maternel est, engénéral, très développé chez les scor-pions, et il a pour but d’assurer la surviedes jeunes scorpions depuis leur nais-sance jusqu’au moment où ils quitterontleur mère. Pendant cette période, qui

peut durer de 5 à 15 jours, ils sont inca-pables de survivre par eux-mêmes etsont, par conséquent, dépendants desoins maternels. Ce comportementdéclenché au moment de la parturitionest un phénomène associé à cette der-nière ; à partir du moment où les petitsquittent le dos de leur mère, le compor-tement maternel cesse, et des cas decannibalisme peuvent être observés.Seules certaines espèces quasi-sociales

présentent une totale absence d’agressi-vité envers des individus de la mêmeespèce.

Pendant la phase de dépendance desoins maternels, si des petits tombentsur le sol, ils tenteront de remonter surle dos de leur mère ; en général, celle-cioriente un pédipalpe ou une patte detelle sorte qu’ils puissent plus facile-ment se hisser ; s’ils ont encore des dif-ficultés pour remonter, la femelle lesaide avec les pédipalpes ou avec lespattes et même les pousse sur son dos.Pendant toute cette période de dépen-dance, leur mère les promène vers lesendroits plus humides, car l’humiditéest essentielle pour le déroulement de lapremière mue que les jeunes scorpionssubiront quelques jours seulement aprèsleur naissance.

Le développement

postembryonnaire (fig. 6)

Le développement postembryonnairecomprend la période qui se situe entrela naissance et le stade adulte. Il peutêtre divisé en deux périodes : unepériode pré-juvénile, qui va de la nais-

sance à la première mue, et une périodejuvénile, qui va de la première mue austade adulte. Pendant la période pré-juvénile, qui ne comprend qu’un stade,le jeune scorpion ne se nourrit pas et nepeut pas piquer ; ses pattes ambula-toires ne portent pas de griffes mais desventouses. La période juvénile com-porte plusieurs stades ; leur nombre, engénéral invariable pour une mêmeespèce, peut varier de quatre à dix. Ledernier stade, plus précisément le stadeadulte, est caractérisé essentiellementpar l’acquisition d’organes reproduc-teurs fonctionnels.

Comme chez tous les arthropodes, lechangement d’un stade juvénile au sui-vant (qui peut être le stade adulte) se

Fig. 4. La parturition.

Fig. 5. Le comportement maternel.

Fig. 6. Le processus d’exuviation ou mue.

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déroule au travers d’un processus lié àla croissance, l’exuviation, plus cou-ramment appelée mue. Celle-ci se pro-duit, en général, de façon indépendantepour chaque individu d’une même por-tée ; quelques jours avant de muer, lecorps du scorpion apparaît comme trèsdistendu du fait de la pression duliquide exuvial. Pour se libérer de sonancienne cuticule, le scorpion contracteson corps en se pliant, la cuticule de larégion antérieure du prosoma se romptle long des pleures, au niveau des chéli-cères, et une ouverture étroite se forme ;c’est par celle-ci que tout le corps et lesappendices passeront. Les mues sedéroulent surtout la nuit, plus rarementdans la journée. Chaque exuviationdemande normalement plusieursheures.

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Pour un grand nombre d’espèces, mâleset femelles adultes peuvent être recon-nus facilement grâce à l’existence decaractères morphologiques externes trèsdifférents, c’est-à-dire d’un importantdimorphisme sexuel. Au contraire, chezles juvéniles, l’identification des sexespeut s’avérer difficile, car l’apparitiondu dimorphisme sexuel coïncide, engénéral, avec la dernière mue.

La durée du développement postem-bryonnaire ainsi que celle du cycle devie d’un scorpion sont très variablesselon les espèces. Chez les espèces depetite taille, les cycles de vie sont engénéral courts : huit à quinze mois pourle développement postembryonnaire,avec un cycle de vie d’environ trente-six à cinquante mois. Chez les espècesde moyenne et grande taille, ces valeurs

peuvent être nettement plus impor-tantes, jusqu’à dix ans pour le dévelop-pement postembryonnaire et des cyclesde vie proches de vingt-cinq ans.

Un paradoxe surprenant…

Au cours de la phylogenèse, la nature a doté l’être humain demodalités sensorielles bien différenciées aux plansanatomique et physiologique. Certaines sont connues, commele toucher, la vue, l’ouïe, l’odorat ou le goût. D’autres sontmoins familières comme la proprioception, la kinesthésie oul’équilibration.

Les cinq sens traditionnellement énoncés captent lespropriétés du monde externe. A l’inverse, la proprioceptionnous renseigne en permanence, de manière interne, sur laposition de notre corps dans l’espace et de nos membres lesuns par rapport aux autres, ainsi que par rapport à la gravité.Cette modalité est liée au sens de l’équilibration, dont le siègese situe dans les canaux circulaires de l’oreille interne. Ainsi,lorsque nous nous levons brutalement du lit, le passage de laposition couchée à la position debout, grâce à ce couplage,s’effectue sans difficulté. La proprioception est aussi liée à lakinesthésie ou sensibilité au mouvement. Lorsque lakinesthésie accompagne le toucher somesthésique ousensibilité cutanée, c’est le sens tactilo-kinesthésique quiintervient. On l’appelle aussi “ sens haptique ”. Lorsque nousmanipulons un objet, les mouvements des doigts augmententla sensibilité cutanée de la main et apportent des informations

plus précises qu’une simple caresse de l’objet sur la surfacede notre peau.

Chaque modalité sensorielle est pourvue de récepteursspécialisés pour capter des informations spécifiques de notreenvironnement. Ces récepteurs sont localisés à des endroitsbien précis et limités de notre anatomie, exceptés lesrécepteurs tactiles qui recouvrent la totalité de notre corps.Lors de leur fonctionnement, nos modalités sensoriellesn’accèdent qu’à une partie de notre environnement, “ unefenêtre ”, et ne sont sensibles qu’à une forme de stimulation.Par exemple, les récepteurs de nos yeux ne répondent qu’àune partie des ondes électromagnétiques de la lumière, “ lafenêtre du visible ”, et la captent de telle sorte que notrecerveau pourra créer des couleurs. Notre appareil auditif nepeut réceptionner qu’une marge étroite des ondes sonores, lesmolécules chimiques ne sont appréciées que par le goût etl’odorat ; par ailleurs, le toucher n’est sensible qu’auxpressions exercées sur la peau, à la température extérieure ettransmet la douleur. Cette polyvalence sensorielle caractérisel’immense potentialité de l’être humain pour saisir toute lacomplexité du monde physique et social.

En dépit de cette pluralité de récepteurs, notre environnementne nous paraît pas morcelé et multiple selon que l’on mobilisetelle ou telle modalité sensorielle, mais au contraire cohérent

Résumé de la conférence présentée le 14 octobre 2006 à la Société des Amis du Muséum national d’histoire naturelle et du Jardin des Plantes

Pour en savoir plus

BROWNELL P. & G. A. POLIS, editors (2001).Scorpion biology and research. OxfordUniversity Press, Oxford, 416 pp.

POLIS G. A., editor (1990). The Biology ofScorpions. Stanford Junior University,588 pp.

LOURENÇO W. R. (2002). Reproduction inscorpions, with special reference toparthenogenesis. Pp. 71-85, In : S. Toft &N. Scharff (Eds.), European Arachnology2000. Aarhus University Press, Aarhus.

Le dialogue des sens à la naissanceArlette STRERI, professeur à l’Institut universitaire de France, laboratoire “psychologie de la perception”

UMR 8158, université Paris Descartes

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et unifié. Par ailleurs, tous nos comportements et toutes nosactivités quotidiennes reposent sur la participation simultanéeet interactive des différents sens : en effet, la plupart desobjets et événements nécessitent, pour être perçus, lamobilisation de plusieurs modalités sensorielles. Il en va ainsiquand nous recherchons nos clés dans un sac, quand nousorientons la tête vers un son, quand nous conduisons unevoiture et même lorsque nous participons à une conversation.Les échanges entre l’individu et son environnement sont doncmultimodaux : cette mosaïque d’informations prélevées parles sens doit être coordonnée pour répondre adéquatement à lasituation.

La question est de savoir comment cette harmonisation estpossible avec des systèmes sensoriels fonctionnant commedes modules apparemment étanches. Comment ajuster lamain en fonction de la taille, de la forme, du poids des objetsà saisir ? Comment savoir que l’œuvre d’art que je contempleest la même que celle que je tiens dans ma main alors que lesinformations que je reçois par la vue et le toucher sont trèsdifférentes ? Ces conduites, banales chez l’adulte, supposentdes mécanismes dont on est loin de comprendre toutes lesrègles, non plus que la manière dont l’interaction sensorielleémerge et se développe chez le jeune enfant. De surcroît, auxproblèmes des particularités anatomiques, physiologiques etfonctionnelles des systèmes sensoriels, se superpose celui deleur développement. En effet, nos systèmes n’émergent et nese développent pas de manière synchrone. A l’exception dumode visuel, la majorité des modalités sensoriellesfonctionnent déjà in utero. Le sens tactile est le premier àrépondre à la stimulation dès les deux premières semainesfœtales, mais n’est pleinement efficace qu’à la fin de lapremière année du bébé. Dans le dernier trimestre de lagrossesse, l’audition, le goût et l’odorat auront déjà imprégnéle fœtus d’événements complexes lui parvenant de l’extérieur,à travers la paroi utérine pour les sons et via l’alimentation desa mère pour le goût et l’olfaction, peu différenciés à ce stade.La vision, par contre, ne deviendra effectivementopérationnelle qu’à la naissance de l’enfant et se développerad’une manière rapide pour devenir la modalité privilégiée etdominante chez l’homme dès le second semestre de vie dubébé.

Ainsi, la démarche modulaire, qui insiste sur la richesse de lafonction perceptive de chacun des sens en soulignant leursspécificités, contraste donc avec nos comportements quisupposent la participation de plusieurs de nos modalités. Cetteoption est due sans doute à la complexité de l’intégrationintersensorielle, qui s’exerce dans des situations très variées etne s’exprime pas par de simples phénomènes additifs ousoustractifs. Pour résoudre ce paradoxe, des réponsesdichotomiques ont d’abord été apportées avant de faire place,aujourd’hui, à un point de vue plus nuancé.

La conception empiriste propose que la coordination de nossens ne repose que sur l’expérience et l’apprentissage desassociations entre sensations radicalement différentes.Cette approche a longtemps dominé, en particulier du XVIIIe

à la première moitié du XXe siècle, et a été rendue célèbre parla fameuse question de Molyneux à son ami Locke en 1689(cf. J. Proust, 1997) : Molyneux se demandait si un aveugle denaissance qui recouvre la vue, une fois adulte, différencieraitd’emblée par la vue seule une sphère d’un cube, ces deux

formes étant bien évidemment distinguées au préalable par letoucher. La réponse à cette question a pendant longtemps éténégative. Les aveugles-nés recouvrant tardivement la vue nepeuvent très généralement pas reconnaître d’embléevisuellement des objets qu’ils connaissent pourtant bientactilement. Ainsi, l’idée d’un apprentissage associatif dès lapetite enfance s’impose-t-elle, association que le langage,acquis plus tardivement et considéré comme un médiateurpuissant, finit par améliorer et cimenter. L’idée d’interroger lenourrisson avait été déjà évoquée par Diderot. Diderot (1749,la lettre sur les aveugles) comparant la personne aveugle à unnouveau-né argumentait que le lien entre modalités était peuprobable parce que « la vision doit être très imparfaite chezun bébé qui ouvre ses yeux pour la première fois, ou chezune personne aveugle juste après son opération ». Cetargument cimentait le point de vue empiriste.

Tout à fait opposée, la conception nativiste, qui a aussi desracines philosophiques anciennes, s’est diffusée à partir desannées 1960, lorsque les travaux sur les nourrissons etl’animal, ainsi que des connaissances neurophysiologiquesnouvelles, ont mis en évidence la précocité et les basescorticales de l’intégration intermodale. L’hypothèse d’uneunité primitive des sens ou d’une perception amodale,transcendant tous nos sens, allait rapidement s’imposer.Comme nous le verrons chez les nourrissons, ces deuxconceptions paraissent aujourd’hui trop radicales, carl’intégration intermodale dépend en réalité de l’interaction demultiples facteurs neuronaux et extérieurs.

Des modalités

de communication diverses…

La diversité des relations intermodales entre le toucher et lavision émerge dans différentes situations (transfert intermo-dal, perception multimodale, situation de conflits), qui éclai-rent la manière dont les deux sens peuvent coopérer

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Amélie, 4 mois, au cours del’exploration tactile d’un objet

Thomas âgé de42 heures

tenant dans lamain uncylindre

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(cf. Hatwell, Streri, Gentaz, 2003 ; Streri, 1993). Dans letransfert intermodal, une information prélevée par une seulemodalité est utilisée ensuite par une autre. Par exemple, unobjet palpé dans l’obscurité peut être reconnu visuellementune fois la lumière revenue. Dans la perception bi- ou multi-modale, deux ou plusieurs sens sont activés simultanément.Deux cas peuvent se présenter :

1. Les sens accèdent à des propriétés distinctes d’un mêmeobjet, les différentes informations doivent se coordonnerpour préserver l’unité de l’objet. Les modalités ont alorsdes fonctions complémentaires et associent des signaux leplus souvent arbitraires (cf. notre exemple du bébé et de laclochette).

2. Les sens perçoivent la même propriété de l'objet (informa-tions redondantes), il faut assigner la même valeur à cettepropriété en dépit des stimulations spécifiques reçues.Ainsi, un objet manipulé et regardé doit conserver saforme, sa taille et sa texture indépendamment du systèmesensoriel qui l’explore.

Enfin, les situations de conflits perceptifs peuvent nous ren-seigner sur le degré d’intégration intersensorielle et sur ladominance d’une modalité sur l’autre pour résoudre ceconflit.

Comment le nouveau-né

résout le paradoxe…

Le transfert intermodal entre la vision et le toucher chez lenouveau-né représente, à sa façon, une réponse à la questionde Molyneux, ancienne de plus de trois siècles (cf. Streri,1997). Un nourrisson est-il capable de reconnaîtrevisuellement un objet qu’il a préalablement exploré dans laseule modalité haptique, sachant qu’il a encore eu peul’occasion d’explorer visuellement le monde qui l’entoure ?Pour répondre à cette question, le bébé est observé dans unesituation standardisée. Afin de tester ses capacitésperceptives, on utilise deux comportements naturels dunourrisson : il se familiarise avec la situation ou s’habitue,c’est-à-dire qu’il porte de moins en moins d’intérêt aux objetsconnus de lui ; il réagit à ce qui est nouveau en explorant pluslonguement ce qu’il ne connaît pas.

Dans la situation de transfert intermodal, le bébé est semi-allongé dans un transat et un grand écran de tissu séparel’espace tactile de l’espace visuel (cf. photos). Cette situationlui permet d’explorer librement les objets avec ses mains,mais sans la possibilité de les voir. Chez le nouveau-né,l’écran de tissu est inutile, car très curieusement, lorsqu’iltient un objet dans la main, il ne tente jamais de le regarder.L’expérience se déroule en deux étapes successives :

1. Une étape de familiarisation au cours de laquelle le bébéexplore l’objet dans une modalité. Pendant cette phase, ildoit prélever des informations sur les propriétés de l’objetet les maintenir en mémoire. C’est la phase d’encodage.

2. Une seconde étape de reconnaissance ou de décodage dansl’autre modalité, au cours de laquelle on présente au bébél’objet supposé familier et un objet nouveau, qui diffère dupremier par une propriété, la forme ou la texture.

Les comportements attendus, dans l’étude du transfert dutoucher à la vision, peuvent être résumés ainsi : le bébéexplore manuellement sans le voir un objet et le tient demoins en moins longtemps au fur et à mesure qu’on le luidonne. Puis on lui présente visuellement l’objet tactilementfamilier et un objet nouveau. Le transfert sera observé s’ilregarde plus longtemps l’objet nouveau que celui qui lui estfamilier. Le déroulement de ce scénario paraît simple. Ilrepose en réalité sur des processus psychologiques complexesqui exigent du bébé une attention, une mémoire et untraitement perceptivo-cognitif important.

En effet, le bébé doit prélever avec sa main des informationssur la forme, la taille, le volume, la texture, le poids et latempérature de l’objet, mais pas sur la couleur, propriététraitée spécifiquement par la vision. Une fois les objetsprésentés à sa vue, il doit opérer un choix. La couleur del’objet sera découverte, mais est peu pertinente pour le choix.Par contre, les propriétés redondantes, communes aux deuxmodalités, comme la forme, la taille et le volume et, demanière limite, la texture serviront de support à lareconnaissance. Le poids et la température, propriétésantérieurement perçues par la main, devront être écartées duchoix, car non pertinentes dans la situation visuelle. Ainsi, unprocessus de catégorisation se met en place : apparier l’objettactile et l’objet visuel qui partagent le plus de valeurscommunes et ne pas tenir compte des spécificités modales. Ceprocessus de catégorisation permet des économiesd’apprentissage, car la reconnaissance est moins coûteuse entemps que l’apprentissage, et se révèle efficace en cas dedéfaillance sensorielle.

La réponse du bébé à la fameuse question de Molyneux et auxpropositions de la philosophie empiriste n’a de sens que si letransfert est testé dès la naissance du bébé et en tout cas avantl’âge de 5/6 mois. Au-delà, commence l’étape de lacoordination préhension-vision. Le bébé saisit alors les objetsqu’il voit et porte à sa vue les objets qu’il tient dans la main.Une exploration bi- ou multimodale s’exerce alors, et leproblème se pose différemment. Cette réponse vient enfind’être apportée dans plusieurs expériences de Streri et sescollaborateurs (Streri & Gentaz, 2003 et 2004 ; Sann & Streri,2007). Ces auteurs ont pu établir que le nouveau-né âgé detrois jours en moyenne (le plus jeune avait 8 h) est capable dereconnaître visuellement la forme d’un objet qu’il apréalablement manipulé sans avoir eu la possibilité de le voir.Semi-allongé sur un siège adapté à sa taille, on dépose dans lamain du bébé un petit cylindre (ou un prisme pour un autrebébé). On procède à la première phase de l’expérience, quiconsiste à l’habituer tactilement à l’objet. L’expérimentateurs’assure que le bébé ne puisse jamais voir l’objet au cours decette phase. Lorsque le bébé lâche de plus en plus souventl’objet, on arrête de le lui déposer dans sa main et la phasevisuelle commence. Un écran est retiré et laisse apparaîtredeux objets de grande taille (dix fois plus grands que lesobjets tactiles) qui se balancent devant le bébé. On enregistrele nombre de fixations sur chaque objet ainsi que le tempspassé à regarder les deux objets, familier tactilement etnouveau. Un second groupe de bébés ne reçoit que la phasevisuelle sans exploration tactile préalable (groupe de contrôle)afin d’établir si une préférence pour un objet existe à la

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naissance. Les résultats ont montré que les bébés qui ont reçuune phase de familiarisation tactile s’oriententpréférentiellement vers l’objet nouveau alors que dans lesecond groupe aucune préférence pour un objet n’a lieu.L’activité visuelle sur les deux objets révèle de nombreusesfixations et des saccades entre les objets. Cependant, cetteactivité est plus intense chez les bébés du groupe ayant reçuune phase de familiarisation tactile que chez ceux du groupede contrôle. Ce résultat signifie plusieurs choses :

1. Tout d’abord le nouveau-né est capable d’extraire uneinformation sur la forme de l’objet uniquement en le serrantdans la main. Le système haptique est donc déjà efficace.

2. Cette information est mémorisée suffisamment longtempspour qu’une reconnaissance visuelle soit possible.

3. Un transfert intermodal entre le toucher et la vision sembletrès précocement établi et la réponse du nouveau-né à laquestion de Molyneux est positive.

Le débat empiriste/innéiste continue…

Cela signifie-t-il que les nativistes ont pleinement raison etque le milieu a peu de chance de jouer un rôle dans cetteétonnante performance ? Pas totalement. En effet, nosexpériences ont révélé que si une reconnaissance visuelle dela forme d’un objet est possible à la naissance, le bébé semontre incapable de reconnaître avec ses mains la forme d’unobjet qu’il a regardé. Autrement dit, l’unité des sens estpartielle, du toucher vers la vision et non de la vision autoucher. Cela signifie-t-il alors que les empiristes (cf.Berkeley, 1709) qui proposaient que le toucher éduque lavision dans son appréhension de la troisième dimension del’espace avaient raison ? Ce n’est pas exact non plus.

En effet, Diderot avait raison de penser que le nouveau-né aune vision très imparfaite de notre environnement, mais desdécennies de recherche sur ses perceptions confortent l’idéequ’il n’est certainement pas aveugle et que ses capacitésvisuelles sont loin d’être négligeables. La vision du nouveau-né, même floue, est supérieure au toucher. Elle est immédiate,et globale tandis que le toucher demeure séquentiel et partiel.Comment comprendre alors ces résultats ? Le transfertintermodal entre le toucher et la vision nécessite un recodage,une retranscription. Ce recodage se fait dans la modalité dereconnaissance. Le système visuel est capable de« comprendre » et de recoder les éléments que lui propose lesystème tactile, car le percept tactile est simple ; l’inverse, parcontre, s’avère plus difficile. Le système tactile a desdifficultés à « comprendre » et recoder le percept visuel, carcelui-ci est déjà trop riche. La perception va toujours du plussimple au plus complexe.

Ce scénario n’est pas spécifique aux nourrissons, il est lemême également chez l’enfant et l’adulte (cf. Hatwell, 2003).Par contre, ce scénario ne concerne que la forme de l’objet quiest une propriété bien détectée par la vision. Pour la propriétéde texture, dans laquelle le toucher se révèle bien meilleur quela vision, les échanges entre ces deux modalités sont

similaires (Sann & Streri, 2007), voire souvent meilleurs de lavision au toucher que du toucher à la vision (Picard, 2007).Ces résultats confirment le principe selon lequel la perceptiontraite les informations du plus simple au plus complexe et nonl’inverse.

En résumé, les liens entre les modalités sensorielles, quipermettent de donner une unité et une cohérence aux objetsqui nous entourent, existent dès la naissance, sans nécessiteraucun apprentissage. Mais ces liens sont fragiles et dépendentdes propriétés des objets. Ces liens ne sont pas stables aucours du développement et se trouveront renforcés à la foisgrâce à la maturation du cerveau de l’enfant, audéveloppement des capacités des systèmes sensoriels pourextraire efficacement les propriétés des objets et auxsituations dans lesquelles ces questions se posent.

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Références citées

BERKELEY, G. (1709 ; 1985). Nouvelle théorie de la vision. In Œuvres, tome1. Paris, PUF.

DIDEROT, D. (1749 ; 1972). La lettre sur les aveugles à l’usage de ceux quivoient (The letter on blind people to sighted people). Paris : Garnier-Flammarion.

HATWELL, Y. (2003). Intermodal coordination in children and adults. InY. HATWELL, A. STRERI & E. GENTAZ (Eds). Touching for knowing. Cognitivepsychology of tactile manual perception. Pp. 207-219. Amsterdam,Johns Benjamins Publishing Company.

HATWELL, Y., STRERI, A. & GENTAZ, E. (2003). Touching for knowing. Cognitivepsychology of tactile manual perception. Amsterdam, Johns BenjaminsPublishing Company.

LOCKE, J. (1729 ; 1994). Essai philosophique concernant l’entendementhumain. Paris, Vrin.

PICARD, D. (2007). Tactual, visual and cross-modal transfer of texture in 5- and 8-year-old children. Perception, 36, 722-736.

PROUST, J. (1997). Perception et Intermodalité. Paris, Presses Universitairesde France.

SANN, C. & STRERI, A. (2007). Perception of object shape and texture inhuman newborns : evidence from cross-modal transfer tasks.Developmental Science, 10 : 3, 398-409.

STRERI, A. (1993). Seeing, Reaching, Touching. The relations between visionand touch in infancy. London, Halverster Wheatsheaf.

STRERI, A. & GENTAZ, E. (2003). Cross-modal recognition of shape from handto eyes in human newborns. Somatosensory & Motor Research, 20, 11-16.

STRERI, A. & GENTAZ, E. (2004). Cross-modal recognition of shape from handto eyes and handedness in human newborns. Neuropsychologia, 42,1365-1369.

STRERI, A. (1997). Les réponses du bébé à Molyneux. In J. Proust (Ed.) Leproblème de Molyneux aujourd’hui : Essais de philosophie de laperception. Paris, PUF, pp. 161-178.

Résumé de la conférence présentée le 10 février 2007 à la Société des Amis du Muséum national d’histoire naturelle et du Jardin des Plantes

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LE MUSEUM NATIONALD’HISTOIRE NATURELLE

VOUS PROPOSE

Au Jardin des PlantesConférences• A la Grande galerie de l’évolution, lelundi à 17hCycle : Incroyables Cétacés ! - Evolution et Biologie des Cétacés, du19 janvier au 2 février 200919 janvier : Origine et évolution desCétacés, par Christian de Muizon26 janvier : Une vie de Cétacé ! par CélineLiret2 février : 25 ans avec les bélugas du Saint-Laurent, confessions d’un voyeur, parRobert Michaud- Hommes et Cétacés, du 9 au 30 mars20099 mars : Les cétacés et les Inuits : subsis-tance, savoirs et représentations, parGeneviève Chevallier et Vladimir Randa23 mars : Du Léviathan à Moby Dick : lescétacés dans les mythes et légendes, parNelson Cazeils30 mars : Histoire de la chasse à la baleine,par Thierry du PasquierAccueil dès 16h30, entrée libre.

• Au Grand amphithéâtre du Muséum,le jeudi à 17h30Cycle : Darwin, sciences d’aujourd’hui,du 5 mars au 2 avril 20095 mars : Darwin en son temps, par PatrickTort12 mars : Darwin naturaliste et l’Histoire duvivant, par Pascal Tassy19 mars : Darwin et la transformation desespèces, par Pierre-Henri Gouyon26 mars : La théorie de l’évolution aujour-d’hui, par Jean Gayon2 avril : Darwin mode d’emploi, parGuillaume LecointreEntrée libre.

Expositions• Bicentenaire de Redouté, du 21 janvierau 27 avril 2009A l’occasion du 250ème anniversaire de lanaissance de Pierre-Joseph Redouté,présentation d’une sélection d’œuvres :dessins, aquarelles, vélins, estampes…Cabinet d’histoire du Jardin des Plantes. Tlj sauf mardi, de 10h à 17h. 3 €, TR, 1 €.• L’Antarctique, haut lieu de biodiver-sité - Photos de terrain prises par lesscientifiques du Muséum en mission,jusque fin mars 2009Il s’agit de montrer la richesse de la biodi-versité en Antarctique : paysages, végéta-tion, oiseaux, phoques, baleines, pois-sons…Grilles de l’école de botanique et du jardinécologique, horaires du Jardin, gratuit.

Visite du Parc zoologique de Clères

Encore une sortie très réussie de la Société desAmis du Muséum national d’histoire naturelle,samedi 18 octobre 2008 au parc zoologique deClères (propriété du MNHN depuis 1967), prèsde Rouen.

Arrivée à 10 h. Fraîcheur normande mais cielbleu et superbe lumière d’automne qui réjouitchacun et surtout les nombreux et redoutables

maniaques du numérique déjà prêts à capturer les animaux !

Accueil sympathique avec café bienvenu et jus de fruit. Matinée de promenade sous laconduite d’un guide dans ce parc extraordinaire : les gibbons (dans leur cagemalheureusement étroite), les espèces d’oiseaux rares et menacés (en semi-liberté ?) dansleurs volières. Puis, au hasard du cheminement, des rencontres avec divers palmipèdes,grues, bernaches, faisans, au loin des wallabies et les hardes paisibles de cerfs axis ouantilopes-cervicapres. Ensuite, tour du lac alimenté par la rivière la Clérette avec desdizaines d’espèces de canards et d’oiseaux divers pour atteindre une sorte de plage oùs’ébattent à quelques mètres des visiteurs plusieurs variétés spectaculaires de flamants(mieux qu’en Camargue !).

Le parc est aussi un jardin botanique plein d’espèces variées : séquoias, rhododendrons,rosiers, etc.

A 13h, repas dans un superbe espace réservé et bien chauffé. Menu raffiné et serviceimpeccable à la surprise des pessimistes.

L’après-midi culturelle nous permet de découvrir, à travers une expositionphotographique remarquable de Frédéric Grimaud, « Les secrets du Manoir », l’histoireémouvante de la fondation du parc et de son créateur Jean Delacour.

On comprend mieux alors la présence sur le site d’un superbe manoir du XIVe siècle etd’un château Renaissance dans lesquels malheureusement le public, pour raisons desécurité, ne peut actuellement pénétrer.

Dans la somnolence du retour en car vers Paris, les participants rêvent peut-être d’uneprochaine visite d’un parc qui, sans perdre son charme sauvage, serait mieux aménagé :les gibbons et les oiseaux captifs échangeant leurs enclos obsolètes pour un hébergementplus généreux, les bâtiments ouverts au public mettant en valeur l’œuvre extraordinaireet la mémoire de Delacour. Le Conseil Général de Seine-Maritime, gestionnaire du parcde Clères, envisage cette rénovation à l’horizon 2011. A suivre !

Y.C.

échos

JEAN DELACOUR 1890-1985

LA SOCIÉTÉ VOUS PROPOSE :• des conférences présentées par des spécialistes le samedi à 14 h 30,• la publication trimestrielle “Les Amis du Muséum National d’Histoire Naturelle”,• la gratuité des entrées à la ménagerie, aux galeries permanentes et aux expositions temporaires du

Muséum national d'histoire naturelle (site du Jardin des Plantes),• un tarif réduit pour le parc zoologique de Vincennes*, le musée de l’Homme et les autres dépen-

dances du Muséum.

Adhésions et renouvellements de cotisations : par courrier ou directement au secrétariat de la Sociétédes Amis du Muséum :

Renseignements : 01 43 31 77 42 E-mail : [email protected] et www.mnhn.fr/amismuseum

En outre, les sociétaires bénéficient d’une remise de 5 % à la librairie Bedi Thomas, 28, rue desFossés-Saint-Bernard (☎ 01 47 00 62 63).* Fermé actuellement pour rénovation.

Les Amis du Muséum à la découverte de la Slovénie Se ressourcer au cœur de la nature slovène

10 jours/9 nuits - Du 16 au 25 mai 2009 Prix : entre 1 730 € et 2 000 €

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Rappel :• Monde sauvage : Regards etémotions, jusqu’au 5 janvier 2009• L’Herbier du Roi, jusqu’au 15 janvier2009• Aldabra, un atoll pour l’humanité,jusqu’au 15 janvier 2009• Incroyables cétacés ! jusqu’au 25 mai2009www.mnhn.fr/cetacesVisites guidées les 11, 18 et 25 janvier, les1er et 8 février, les 8,15, 22 et 29 mars 2009à 11h.1h, 10 € droit d’entrée compris. Publicporteur de handicap : [email protected]

Evénements• 2009, année DarwinL’année 2009 célébrera le bicentenaire de lanaissance de Charles Darwin (1809-1882) etles 150 ans de la parution de son œuvremajeure : l’origine des Espèces. Lemuséum participera à cet événement inter-national tout au long de l’année en propo-sant des expositions, rencontres, confé-rences, films et débats, un bar desSciences… pour faire le point sur lesconnaissances d’aujourd’hui. Connectez-vous avec www.darwinisme.org• Arbre du vivantInstallé dans l’escalier monumental desgaleries d’Anatomie comparée et dePaléontologie, un arbre phylogénétique,élaboré par les scientifiques et les muséo-logues du Muséum, réalisé par une équipede plasticiens dirigée par G. Pennaneac’h,accueille et aide les visiteurs à se repérerdans la multitude des espèces animales etvégétales.www.gillespennaneach.com• Sarcosuchus imperatorDécouvert au Niger en 1973 par les scienti-fiques du Muséum, Sarcosuchus imperatorvivait il y a 130 à 110 millions d’années. Cecrocodile mesurait jusqu’à 10 m et pesaitenviron 3 tonnes. Il prend place auprès desgrands vertébrés fossiles. Galerie de Paléontologie. Tlj sauf mardi de10h à 17h. 6/4 €.

Visites guidées des galeries- Galerie de Paléontologie etd’Anatomie comparée : vertébrésfossiles, 17, 31 janvier - 14, 28 mars 2009,15h. 1h, 8 € droit d’entrée compris.- Grande galerie de l’évolution : 10 et24 janvier - 7 février - 7 et 21 mars 2009,15h. 1h30, 12 € droit d’entrée compris.Accessible aux personnes en situation dehandicap moteur.Infos et inscriptions : 01 40 79 54 79 / 56 01,rdv à l’accueil de la galerie visitée.

Pendant les vacances scolaires• Conte : Les chasseurs et la grandereine des baleinesDécouvrez l’aventure de la reine desbaleines face à des chasseurs aux côtés deses compagnons le cachalot, le calmargéant ou le grand albatros.6 séances par jour, 20 mn à 14h30, 15h,15h30, 16h, 16h30, 17h. Enfants de 3 à6 ans. 15 enfants maximum accompagnésd’un adulte.Les 9, 14, 16, 21, 23, 28 février et le 2 mars2009. Gratuit, accessible aux enfants ensituation d’handicap mental et moteur.

• Spectacle audio-visuel : Baleines etcontrebasseAvec sa contrebasse centenaire et sonarchet, le musicien Bernard Abeille accom-pagne le voyage des baleines sur laplanète bleue …Deux séances par jour, 50 mn, à 14h30 et16h15. Enfants à partir de 8 ans.Les 18, 19 et 20 février 2009. gratuit, acces-sible aux enfants en situation de handicapmoteur.

Inscriptions à partir du 31 janvier par télé-phone 01 40 79 54 79/56 01 et sur placedans la mesure des places disponibles.36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire 75005 Paris. Rdv : accueil de la Grande galerie de l’évo-lution.

Les Amphis du Muséum• Les lundis du Muséum, films à 18h- Buffon, le 12 janvier 2009Film : Buffon le penseur de la nature,52 mn, 2008. Prod. Gédéon Programmes/France5/MNHN, réal. P. Tourancheau.Invité : Jean-Marc Drouin.- Ried bleu, le 16 février 2009Film : Les gravières du ried, 42 mn, 2007.Prod. Association Ried Bleu, réal.S. Dumont.Invité : Serge Dumont.- Pasteurs Himbas, le 16 mars 2009Film : Ocre et eau : Les Himbas, 52 mn,2001. Prod. Doxa, réal. Craig Matthew etJoelle Chesselet.Invitée : Solenn Bardet.Auditorium de la Grande galerie, ticketgratuit à retirer sur place à 17h30.

• T’aime nature, films et débats le samedide 14h30 à 18h- Amazonie, le 17 janvier 200914h30 : Les derniers hommes libres,1h30 mn, 2008. Prod. Yagan/TF1, réal.Ushuaïa.16h : Peuples oubliés, 52 mn, 2002. Prod. etréal. Erling Söderström17h : débat avec E. Söderström et PatrickMenget.- Cétacés, le 14 février 2009. Prod.

National Geographic.14h30 : Dauphins : la vie sauvage, 48 mn.15h20 : Le mystère des Baleines à bosse,50 mn.16h15 : débat avec Olivier Adam et CélineLiret.17h15 : La vague du tueur, 24 mn.- Darwin : l’homme et sa pensée, le

14 mars 200914h30 : Darwin et la science de l’évolution,52 mn, 2002. Prod. Trans EuropeFilm/ARTE/CNRS Images media, réal.Valérie Winckler. 15h30 : Espèces d’espèces, 52 mn, 2008.Prod. Ex Nihilo, réal. Denis Van Waerebeke,auteur Vincent Gaullier.16h30 : débat avec Patrick Tort, Jean-Claude Ameisen, Pierre-Henri Gouyon.Grand amphithéâtre du Muséum, 57, rueCuvier 75005 Paris, entrée libre.

Formations pour tous• Découverte et protection du milieumarin en plongée 2009Les 9 et 10 janvier 2009, 90 €. Responsablepédagogique : Alain Couté. Inscriptionjusqu’au 6 janvier 2009.• Les animaux venimeux et vénéneux- 1/ Vénomologie générale - Vertébrésterrestres, du 26 au 30 janvier 2009Responsables pédagogiques : M. Thireau

et M. Goyffon, 32h. Inscription jusqu’au23 janvier 2009. - 2/ Arthropodes terrestres – Parasites, du30 mars au 3 avril 2009- 3/ Faune marine et écosystèmes marins,du 11 au 15 mai 2009Responsables pédagogiques : C. Rollard etM. Goyffon, 32h. 90 € chaque module.• Environnement et BiodiversitéLes 30 janvier 3, 4, 5 et 6 février 2009. 105 €. Responsable pédagogique : DonatoBergandi, 15h. • Modelage et sculpture animaliersDu 16 au 21 février 2009, 150 €.Responsable pédagogique : Ariane Gérin.Inscription jusqu’au 2 février 2009

Tél : 01 40 79 34 33, fax : 01 40 79 38 87,[email protected] ou MNHN, DICAP, CP 135,57, rue Cuvier 75231 Paris Cedex 05.

Formations pour les enseignants• Les mouvements des masses fluidesCycle de 3 séances : 21, 28 janvier et 4 ou11 février 2009• La lignée humaine : une réflexion surle propre de l’HommeCycle de 2 séances : 4 et 11 mars 2009Inscriptions : 01 40 79 31 69,[email protected]• Préparation à la visite des galeriesdu Jardin des Plantes- Grande galerie de l’évolution : historique

et mode d’emploi, le 4 février 2009- Grande galerie de l’évolution : mode

d’emploi, exposition temporaireIncroyables Cétacés ! les 14 janvier,11 mars et 8 avril 2009

- Galeries de Paléontologie et d’Anatomiecomparée : historique et mode d’emploi,le 25 mars 2009

Inscriptions : [email protected]• Des jardins et des parcs zoologiquesInformations : [email protected]

Au musée de l’Homme• Atapuerca, sur les traces despremiers européens, du 16 janvier au 16 mars 2009L’exposition, qui a lieu dans le cadre del’ouverture prochaine du musée del’Evolution humaine de Burgos (Castilla yLeón) et des relations étroites qui existententre les institutions espagnoles concer-nées et le département de Préhistoire duMuséum, réunira sur 400 m2 de grandsoriginaux et des moulages illustrant lepeuplement ancien de l’Europe centraleoccidentale, entre 1 200 000 et 200 000 ans.Un cycle de conférences sera proposé toutau long de l’exposition.17, pl du Trocadéro Paris. www.mnhn.frTél. : 01 44 05 72 72. Groupes : 01 40 79 36 00, 1h30.Tlj sauf mardi de 10h à 17h, week-endjusqu’à 18h. 5 € ; TR, 3 €.

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LA REDACTION VOUS PROPOSE EGALEMENT

ConférencesA la Cité des Sciences et de l’IndustrieA 10h30 : - Galilée et sa modernité les 10, 17, 24,

31 janvier et le 7 février 2009- Science et philosophie, les 7, 14 et

21 mars 2009A 18h30 :- La sexualité animale : les 6, 13, 20,

27 janvier, 3 et 10 février 2009- Les origines de l’écriture : les 7, 14, 21,

28 janvier et 4 février 2009- Fabriquer du vivant de synthèse les 8, 15

et 22 janvier 2009- Les ressources de la terre, les 3, 10, 17, 24

et 31 mars 2009- L’adolescence, les 4, 11, 18 et 25 mars

2009- La police scientifique, les 5, 12, 19 et

26 mars 200930, av. Corentin Cariou 75019 Paris. Tél. : 01 40 05 35 96. www.cite-sciences.fr/college

ExpositionsAu musée du quai Branly

Galerie suspendue Est• Mangareva, panthéon de Polyné-sie, du 3 février au 10 mai 2009L’exposition rassemble les seulesœuvres connues à ce jour de Manga-reva, île principale de l’archipel poly-nésien des Gambier.• Recettes des dieux, esthétique dufétiche, du 3 février au 10 mai 2009

Présentation de9 2 o b j e t s d ed iv ina t ion del’Afrique mysté-r ieuse et fét i -chiste provenantd’une catégoriee n c o r e m a l

connue, les « objets informes ».

Au musée de la Marine• Albert Marquet, itinéraires maritimes(1875-1945), jusqu’au 2 février 2009Comme une invitation au voyage, l’exposi-tion présente près de cent quatre-vingtsœuvres dont le thème central est la mer etplus particulièrement les ports.• Débarquements, jusqu’au 5 janvier 2009Découverte de la notion de débarquementmaritime et mise en lumière des innova-tions technologiques et des moyens extra-ordinaires au service de prouesses excep-tionnelles. • Les marins font la mode, du 24 févrierau 26 juillet 2009Au travers d’une centaine de tenues etd’accessoires haute couture et prêt-à-porter de luxe, cette exposition est consa-crée aux dialogues entre les uniformes dela Marine et la mode française.17, place du Trocadéro 75016 Paris. Tél : 01 53 65 69 53. Tlj sauf mardi de 10h à 18h ; sauf 1er mai.9 €, TR, 7 €, - 18 ans, 5 €.

A la Cité des Sciences et de l’Industrie• Banane et canne à sucre, origineDOM, jusqu’au 3 mai 2009Cette exposition végétale présenteprogressivement, en cinq parties, les

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qualités des bananes et de la canne àsucre, toutes deux originaires dePapouasie-Nouvelle-Guinée.• Epidemik, l’expo « contagieuse »,jusqu’au 3 janvier 2010Épidémik met en scène (en deux parties)les épidémies passées et à venir. Celles quiont marqué l'histoire de l'humanité etcelles qui menacent. Elle donne àcomprendre les enjeux sanitaires, sociaux,économiques et politiques soulevés par lescrises épidémiques et le rôle que chacunpeut jouer. puis elle plonge ses visiteursdans un jeu de simulation de crises épidé-miques contemporaines. • Médecine prédictive : l’explosion,jusqu’au 8 février 2009A l'occasion de la révision de la loi de bioé-thique, la nouvelle exposition de Scienceactualités explore l'univers des tests géné-tiques, des dernières techniques d'ima-gerie et, plus globalement, de la médecineprédictive.• La terre et nous - Expo-ressources, àpartir du 16 décembre 2008Evaluer la répartition des ressources natu-

relles de la planète pour anticiper uneexploitation responsable et efficace.

30 av. Corentin Cariou, 75019 Paris. Tél. : 01 40 05 80 00. www.cite-sciences.frTlj sauf lundi, de 10h à 18h, 19h ledimanche. 8 € ; TR, 6 €.

Au Palais de la découverte• Alfred Nobel, au service de l’innova-tion, jusqu’au 11 janvier 2009Une vie consacrée à la recherche et à l’in-novation industrielle.• Né pour sentir, jusqu’au 3 mai 2009Autour des perceptions olfactives.

Avenue Franklin D. Roosevelt, 75008 Paris.Tél. : 01 56 43 20 21.Tlj sauf lundi, 25 déc., 1er janv., de 9h30 à18h ; dimanche et fériés de 10h à 19h. 7 € ; TR, 4,50 €.

A l’Exploradrome• Promenons-nous dans les bois,jusqu’au 18 janvier 2009Exposition ludique et interactive sur lematériau bois.Jardin d’acclimatation, Bois de Boulogne,75016 Paris.Tlj de 10h à 18h. 5 € ; TR, 3,50 € (plusentrée jardin, 2,50 € ; TR, 1,25 €).

A la Pinacothèque de Paris• Pollock et le chamanisme, jusqu’au15 février 2009A ses débuts, Jackson Pollok, influencé parles arts africains et le chamanisme, pratiqueune peinture sombre dans laquelle figurentdes masques. Années 1930-1940.28, place de la Madeleine, 75008 Paris.Tél. : 01 42 68 02 01.Tlj de 10h30 à 18h, 21h le 1er mercredi dumois. 25 déc et 1er janv de 14h à 18h. 9 € ;TR, 7 €.

A la manufacture des Gobelins• Alexandre et Louis XIV, tissage degloire, jusqu’au 1er mars 2009Découvrez les tissages de « l’histoired’Alexandre » et « les soies peintes del’histoire du roi ».

46, av des Gobelins, 75013 Paris. Tél : 01 40 13 46 46.Tlj sauf lundi et jours fériés de 12h30 à18h30. 6 € ; TR : 4 €.

Au musée DapperRappel• Ombres portées, de Julie Bessard,jusqu’au 12 juillet 2009• Femmes, dans les arts d’Afrique,jusqu’au 12 juillet 2009

Au musée Albert Kahn• Infiniment Indes, jusqu’au 30 août 2009Présentation de 150 autochromes et desfilms à l’image de la diversité indienneentre 1913 et 1928.14, rue du Port, 92100 Boulogne-Billancourt. Tél. : 01 55 19 28 00. Du mardiau dimanche de 11h à 18h. Fermé du21 déc. 2008 au 2 janv. 2009. 1,50 €, gratuit– 12 ans et pour les visiteurs le premierdimanche de chaque mois.

A l’Institut du Monde arabe• Bonaparte et l’Egypte, feu etlumières, jusqu’au 29 mai 2009Un regard neuf sur les rapports entre laFrance et l’Egypte au XIXe siècle, notam-ment à la suite de l’expédition deBonaparte en Egypte entre 1798 et 1801.Un regard croisé sur les échanges artis-tiques (1770-1870).1, rue des Fossés St-Bernard, 75005 Paris.Tél. : 01 40 51 38 [email protected] sauf lundi de 10h à 18h, 21h30 le jeudi ;week-ends et jours fériés jusqu’à 19h.10,50 € ; TR, 8,50 €.

Au musée des Arts et Métiers• Atmosphère… Le climat révélé parles glaces, jusqu’au 30 avril 2009Quatre-vingts ans de recherche scienti-fique.60, rue Réaumur, 75003 Paris. Tél. : 01 53 01 82 00.Tlj sauf lundi de 10h à 18h, 21h30 le jeudi.5,50 € ; TR, 3,50 €.

A l’Aquarium tropical de la PorteDorée• Requins, jusqu’au 30 juin 2009• Nouvelle-Calédonie : Terre de corail,jusqu’au 19 avril 2009Cette exposition propose une découvertede la Nouvelle-Calédonie à travers seslagons et ses récifs coralliens qui sontinscrits au patrimoine mondial del'Unesco, depuis le 7 juillet 2008. 293, av Daumesnil 75012 Paris. Tél. : 01 44 74 84 [email protected]

Aux Archives nationales• Mémoire d’avenir, jusqu’au 15 juin 2009Pour marquer le bicentenaire de leur instal-lation à l’hôtel de Soubise, les Archivesnationales présentent 250 pièces originalesencore jamais montrées : tableaux, sculp-tures, témoignages. Ces pièces serontremplacées par d’autres au mois de mars.60, rue des Francs Bourgeois, 75003 Paris.Tél. : 01 40 27 60 96.Tlj sauf mardi et jours fériés de 10h à 12h30et de 14h à 17h. Sam et dim, de 14h à17h30. 3 € ; TR, 2,30 €.

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A la fondation EDF• Rapa Nui, l’île de Pâques, jusqu’au1er mars 20096, rue Récamier, 75007 Paris. Tél : 01 53 63 23 45.Tlj sauf lundi et jours fériés, de 12h à 19h.Entrée libre.

Au musée Guimet• Trésors de Dunhuang, jusqu’au28 février 2009Mille ans d’art bouddhique, du Ve auXVe siècle6, place d’Iéna, 75016 Paris. Tél : 01 56 52 53 00.Tlj sauf mardi de 10h à 18h. 6,50 € ; TR, 4,50 €.

Au musée international d’art naïf,Vicq (78)• Auprès de mon arbre, jusqu’au 29 mars2009Des artistes naïfs venus de différents payset appartenant à différentes cultures, àtravers peintures, sculptures, broderies,font partager leur imaginaire : branches,arbres, forêts, paysages déboisés, villageschampêtres, cités nues…15, rue de la Mairie, Vicq (78190)Tél : 01 34 86 06 22. Tlj sauf 25/12 et 1/1, de10h à 18h. 5 € ; TR, 4 €.

A l’Orangerie du Muséum d’histoirenaturelle de Grenoble• Paysages et peuples du Sahara,jusqu’au 4 janvier 2009Présentation de magnifiques photogra-phies du Sahara prises par Jean-MarcDurou, d’objets ethnographiques prove-nant de sa collection personnelle ainsi quedes spécimens zoologiques et archéolo-giques du Sahara prélevés dans lesréserves du Muséum. 1, rue Dolomieu 38816 Grenoble cedex 1Tél. : 04 76 44 05 35, gratuit. Fermé 25/12 et 1/1. www.museum-grenoble.fr

Au musée d’Histoire naturelled’Auxerre• Eclats de pierre, jusqu’au 1er février2009Présentation de la collection de minéra-logie du musée, sortie de ses réserves,répartie en quatre sections : plongée dansla structure d’une roche, du « caillou » àl’atome ; histoires, dont fossiles, roches,cristaux, minerais sont les témoins ; miné-raux de la région : calcite, fluorite, autunite,corail fossile de Mailly-le-Château ; la placedes minéraux dans la vie quotidienne etleurs utilisations.5, bd Vauban, 89000 Auxerre. Tél. : 03 86 72 96 40.Tlj sauf samedi et jours fériés, de 13h30 à17h30. Gratuit.

Au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles• Le sourire de Bouddha, jusqu’au18 janvier 2009Cent trente œuvres, bronzes, peintures,céramiques, retracent 1 600 ans d’art boud-dhique en Corée, du Ve au XXe siècle.Tél. : (32) 2 507 82 00.

Sorties• Les grands moulins de Pantin et croi-sière sur le canal de l’OurcqDans le cadre du cycle de visites « Et voilàle travail ! », le Comité départemental dutourisme de Seine-Saint-Denis propose dedécouvrir ce monument du patrimoineindustriel francilien que sont les Grandsmoulins de Pantin, construits en 1923. Laréhabilitation en cours, pour le compte deBNP Paribas, met en valeur une architec-ture remarquable et aboutira en septembre2009 à la création de 50 000 m2 de bureauxde haute qualité environnementale.Croisière, à partir du bassin de la Villettejusqu’à Pantin, et visite du chantier sontcommentées par un guide.Renseignements et tarifs : 01 49 15 98 98.Inscriptions obligatoires surwww.tourisme93.com.

FilmsA La Géode• 13ème édition du festival de LaGéode, du 14 janvier au 1er février 2009Pour la première fois, La Géode, équipéedes toutes dernières innovations enmatière de projection numérique HD,propose une sélection exclusive de 7 filmset programmes en 3D relief qui fera faceaux six films en format géant IMAX.Informations et détails de la programma-tion : www.lageode.fr. ou 01 40 05 79 99.Rés. : 0892 68 45 40.1 film : 10,50 €, TR, 9 € ; 2 films : 15 €,3 films : 21 €, 6 films : 36 €, intégral : 60 €. • Moi, Van GoghLe film de Peter Knapp et François Bertrandpropose une vision tout à fait nouvelle del’artiste et retrace en 40 mn le parcoursartistique du peintre. Sortie exclusive enFrance le 25 mars 2009.

26, av Corentin Cariou 75019 Paris.

Musées• Musée international de la parfumerieà GrasseLe musée international de la parfumerie dela ville de Grasse a rouvert ses portes le 18 octobre 2008 après quatre années detravaux.Au travers de collections exceptionnellesd’objets et de présentations des différentestechniques industrielles, le visiteurdécouvre l’histoire des parfums, mais aussidu savon, des fards et des cosmétiquesdepuis plus de quatre mille ans.(D’après Revue de l’Habitat, octobre 2008)

• Musée de l’Ecole vétérinaire,Maisons-AlfortRéouverture de la section des Ecorchés deFragonard, collection datant du XVIIIesiècle : une vingtaine de momies humaineset animales préparées par l’anatomisteHonoré Fragonard (1732-1799). Dans lesautres sections du musée, des piècesanatomiques et des animaux monstrueuxdestinés à l’enseignement. 7, av du Gal de Gaulle, 94700 Maisons-Alfort. Tél. : 01 43 96 71 72.Mer et jeudi, de 14h à 18h, sam et dim, de13h à 18h. 7 € ; gratuit, moins de 18 ans.

AUTRES NOUVELLES DU MUSEUM

• Les vertébrés et la myélineLa myéline est une membrane qui entoureles axones (prolongement des cellulesnerveuses) à l’instar du plastique qui isoleles fils électriques. Elle permet l’accéléra-tion de la vitesse de transmission dessignaux nerveux le long d’un axone :50 m/seconde, axone habillé de myéline,un mètre/seconde pour une fibre nue.Grâce à la myéline un animal peut détalerou partir à l’assaut d’une proie. Toutes lesespèces vertébrées en sont équipées,toutes, sauf les poissons sans mâchoirescomme la lamproie.Bernard Zalc, directeur de l’unité Inserm711, Daniel Goujet, professeur au Muséumnational d’histoire naturelle, DavidColman, professeur à l’Institut de neuro-logie de Montréal, ont supposé que l’appa-rition de la myéline était associée à laprésence de mandibules (prédateurs, chas-seurs). Ils ont retrouvé plusieurs fossiles depoissons vertébrés à mâchoires (placo-dermes) et sans mâchoires (ostraco-dermes) de l’époque dévonienne, il y a425 millions d’années, avant l’apparitiondes dinosaures et avant celle des vertébréssur terre.L’étude a porté sur le nerf « oculomoteur »commun à ces poissons, car la myéline,membrane molle, ne résiste pas au temps.A diamètre identique, le nerf des poissonsà mâchoires était dix fois plus long quecelui des poissons sans mâchoires. Lesplacodermes mesuraient jusqu’à neufmètres, les ostracodermes tout justesoixante-dix centimètres, ils ne pouvaientpas atteindre les formes géantes des placo-dermes avec une vitesse de propagationde l’influx nerveux d’un mètre / seconde. Ces travaux aident à comprendre à quoisert la myéline, mais quelles sont lescellules qui la synthétisent ? Leur dégéné-rescence entraîne des maladies comme lasclérose en plaques.« …Une meilleure compréhension de leurorigine et de la façon dont elles sont géné-rées au cour de l’évolution et du dévelop-pement peut nous aider à imaginer desstratégies thérapeutiques réparatrices »déclare Bernard Zalc.(D’après Information presse, Inserm etMNHN, 16 juillet 2008)

• La Galerie des enfantsOuvrira en 2009, au sein du parcours de laGrande galerie de l’évolution, une Galeriedes enfants destinée à un public familial etscolaire et plus particulièrement auxenfants de six à douze ans.Sur plus de 500 m2, les visiteurs chemine-ront à travers le vivant, son histoire et sonavenir, aborderont la biodiversité et serontsensibilisés aux conséquences du compor-tement et du mode de vie du citoyen.Deux points seront mis en exergue : uneévocation de la richesse et de la fragilité duvivant ; une invitation à méditer sur l’avenirde la planète.Le concours de maître d’œuvre (muséo-logie et fonctionnalité) a conduit au choixde l’atelier de scénographie Pascal Payeur,qui, en septembre 2007, a remis lapremière phase de son étude. Le projet

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complet devait être achevé au cours del’été 2008.(D’après Le Muséum, juillet 2008)

• La chèvre et sa domesticationLa chèvre (Capra hircus) est certainement

le premier ongulé à avoir étédomestiqué. Jusqu’àprésent on considéraitque deux zones indépen-

dantes, d’une part le hautbassin du Tigre et de l’Euphrate

et d’autre part le centre-norddu massif du Zagros iranien,

étaient à l’origine de la domestication, pourl’une il y a 10 500 ans, pour l’autre il y a10 000 ans. Or, des analyses sur des échan-tillons d’ADN provenant de la chèvresauvage (Capra aegagrus) ont permis delocaliser un seul centre de domestication,au niveau de l’est de l’Anatolie et du nord-ouest de l’Iran, remettant en cause l’hypo-thèse de plusieurs foyers indépendants dedomestication. Avant même que la domes-tication ne soit engagée, des individussauvages auraient été déplacés parl’homme à seule fin d’une protection etd’une chasse raisonnée.Cette étude a été menée par deux cher-cheurs du CNRS : Pierre Taberlet du labo-ratoire d’Ecologie alpine et Jean-DenisVigne du département Ecologie et gestionde la biodiversité du Muséum nationald’histoire naturelle.(D’après Communiqué de presseMNHN/CNRS, 4 novembre 2008)

• Nouvelle espèce de geckoA la suite de l’expédition scientifique inter-nationale SANTO 2006 co-organisée par leMuséum national d’histoire naturelle,Pronatura international et l’IRD, une espècede gecko (Lepidodactylus buleli) de l’îled’Espiritu Santo a été découverte et décritepar Yvan Ineich, herpétologue au Muséumnational d’histoire naturelle. Le spécimen aété rapporté précieusement à Paris, aprèsun périple de 20 000 km, sous forme d’unœuf. L’œuf éclos, l’animal a été élevé pardeux experts terrariophiles. L’espèce estarboricole, vit parmi des plantes myrméco-phyles (parfois à 20 m de hauteur) qui abri-tent des colonies de fourmis dans lesarbres de la forêt primaire de la côte occi-dentale sèche de Santo. L’animal adultemesure environ 8 cm, y compris la queue,et pèse 1,5 gramme. Cette découverte estl’illustration de la difficulté d’accéder àcertaines strates de la biodiversité, commela canopée, qui demeurent de ce fait incon-nues. La collecte de plantes épiphytes a étépossible grâce au soutien de grimpeursprofessionnels.(D’après Communiqué de presse duMNHN, 5 novembre 2008)

• Le diamant bleu des rois de France etle MuséumVolé pendant la révolution, lors du sac del’Hôtel du Garde-Meuble (Hôtel de laMarine, place de la Concorde) enseptembre 1792, le plus grand diamantbleu originaire de l’Inde, retaillé sur ordrede Louis XIV et pesant alors 69 carats,serait retrouvé.Les chasseurs de trésors estimaient, audébut du XIXe siècle, que la pierre avait dû

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être grossièrement retaillée. Or, en 1812,apparaît chez un joaillier londonien undiamant qui aurait pu être la pierre recher-chée ; acheté par un grand banquier de laCity, H. P. Hope, ce diamant est maintenantconservé à la Smithonian Institution(Washington). Il n’a pas la magnifique tailleen « rose de Paris » de la pierre royale, sesfeux sont mal équilibrés et il ne pèse que45,5 carats…Au cours de l’inventaire numérique (quin’est pas terminé) des fonds anciens dudépartement Histoire de la Terre duMuséum national d’histoire naturelle, a étéretrouvé le modèle en plomb du diamantdes Bourbon, donné par un joaillier pari-sien, qui mentionnait le nom de son client,un certain M. Hope, qui aurait possédél’original.François Farges, chercheur dans ce dépar-tement du Muséum, à l’aide d’un logicielde modélisation en 3D à comparé le plombretrouvé au plomb du diamant Hope, prêtépar la Smithonian Institution. Ceux-cirentrent l’un dans l’autre au millimètreprès.François Farges et son équipe internatio-nale affirment qu’il y a 99 % de chance quele diamant conservé à la SmithonianInstitution ait bien pour origine celui quiornait le grand insigne de la Toison d’Or deLouis XV, mais manque « le certificat d’ori-gine de la gemme originale avec tous leséléments de l’analyse moderne ». De toutefaçon, la France ne pourrait maintenantrécupérer le joyau .Une réédition exacte du « diamant bleu dela couronne » a été réalisée par ScottSucher, lapidaire et spécialiste mondial desrépliques des grands diamants historiques.Cette réplique sera exposée dès 2010 dansla salle du Trésor de la Galerie de minéra-logie et de géologie du Muséum nationald’histoire naturelle de Paris. D’ici là, leplomb et sa réplique vont rejoindre lediamant « Hope » à Washington pour unerétrospective spéciale sur ce diamant.L’enquête, véritable polar scientifique, estrelatée dans un récent numéro de la« Revue de gemmologie » (Vol 165).(D’après E. B.-R. , Le Figaro, 19 novembre2008 et Communiqué de presse du MNHN,18 novembre 2008)

AUTRES INFORMATIONS• Les stalagmites révèlent l’évolutiondu climatComme les carottes de glace permettentde reconstituer l’histoire du climat de laplanète, les stalagmites de la grotte deSanbao en Chine centrale ont permis desuivre l’évolution des moussons en Asieorientale sur 224 000 ans. Ces colonnes decalcaire se forment goutte après goutte àpartir de l’eau de pluie qui s’infiltre dans lesol ; la composition en isotopes d’oxygènede cette eau est modifiée par l’environne-ment.En analysant la concentration de cesisotopes dans les stalagmites, une équipede chercheurs sino-américains a puretracer les variations des précipitations,de la température et de la végétation,indices qui permettent de suivre l’évolutiondes moussons sur des milliers d’années.Les moussons d’été étaient beaucoup plusimportantes, il y a 5 000 à 10 000 ans. La

variation des moussons semble liée à lavariation de l’orbite de la terre autour dusoleil.La fiabilité de la méthode a été prouvée encomparant les mesures faites à Sabao àcelles entreprises dans d’autres grottes, àune certaine distance.L’étude des stalagmites et des stalactites,qui est récente, se révèle fiable et permetde remonter plus loin dans le tempsqu’avec le radiocarbone (50 000 ans).(D’après Sciences et Avenir, avril 2008, inSaga, juin 2008)

• Reboiser ne présente pas que desavantagesD’après l’Isric (Centre international de réfé-rence et d’information sur les sols), surpâ-turage et déforestation conjugués auraient,sur l’espace d’un demi-siècle, appauvri12,8 millions de km2 de terres émergées,en perturbant notamment le fonctionne-ment des cycles biogéochimiques quirégissent la fertilité des sols.Pour tenter de freiner l’expansion de cephénomène, des programmes de reboise-ment dans lesquels sont utilisées desessences d’arbres à croissance rapide ontété appliqués dans les zones tropicales etméditerranéennes. Si ceci permet d’amé-liorer efficacement la production debiomasse d’un écosystème, les répercus-sions sur les caractéristiques microbiennesdu sol, qui garantissent la fertilité, restentmal connues.Un programme de recherche a donc étémis en place au sein de l’IRD et avec sespartenaires pour mieux cerner l’influencedes essences exotiques sur la biodiversitédes communautés de champignons myco-rhiziens et de bactéries rhizobiums du sol.Sous certaines conditions climatiques, laplantation d’arbres exotiques serait à l’ori-gine d’une diminution rapide et importantede la diversité de la microflore du sol et parsuite, d’une altération significative de lafertilité.(D’après Afrique Agriculture, juillet-août2008)

• Entomogastronomie527 espèces d’insectes sont consommésdans quatre-vingt-huit pays, en Afrique, enAsie et en Amérique.Les insectes possèdent une valeur nutritiveélevée ; certains contiennent autant deprotéines que la viande et le poisson. Lesstades larvaires sont particulièrementriches en graisses, en minéraux et en vita-mines.La FAO et l’université de Chiang Mai(Thaïlande) ont consacré trois journées à lagestion, la collecte, l’exploitation, la trans-formation, la commercialisation et laconsommation des insectes comestiblesdes forêts. L’entomocueillette pourraitcontribuer à l’économie rurale, à l’aména-gement durable et à la conservation desforêts.Les ravageurs des cultures sont aussi trèsnourrissants, plus que les végétaux qu’ilsmangent, mais là se pose la question despesticides…(D’après Courrier international, février2008, in Courrier de l’environnement del’INRA, février 2008, diffusé en juin)

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• Comment le Sahara est devenu undésertDe nouvelles données précises sur leprocessus de désertification du Saharaviennent d’être publiées dans la revueScience (9 mai 2008) par Stefan Kröplin, del’université de Cologne, qui, avec sonéquipe, a fait des recherches dans le petitlac Yoa, dans le nord du Tchad : la végéta-tion a disparu progressivement pendantplusieurs milliers d’années avant d’êtreremplacée par les paysages actuels. Ceciest très instructif et important pour laconfection de modèles par les climato-logues.Le déroulement de cette désertification aété reconstitué en étudiant deux carottesde sédiments extraites du fond du lac Yoa(3,5 km2). Dans cette région, il ne pleutpas ; le lac subit une forte évaporation,mais ne s’assèche pas, car alimenté par leseaux fossiles du gigantesque « nubien »(tombé il y a 10 000 ans sur la région). Lasalinité est cinq fois plus forte que celle dela mer.Au cours des 6 000 dernières années, lessédiments se sont accumulés si régulière-ment dans le lac que les variations saison-nières sont repérables. L’étude des carottesde 9 m a permis l’identification et le comp-tage des pollens, des spores, des pous-sières, de la présence ou de l’absence d’in-sectes ou de diatomées, et ainsi de retracerla lente arrivée du désert : il y a 4 800 ans,début de la diminution des pollensd’herbe ; un millénaire plus tard, arrivéeprogressive de grains de sable et depollens de plantes de zones arides dansles sédiments ; il y a 2 700 ans, des pollensde plantes méditerranéennes apparaissentaussi. L’augmentation rapide de la salinitéest la seule rupture brutale relevée dans lescarottes. Elle marquerait peut-être la findes précipitations, mais sûrement celle del’approvisionnement en eau douce du lacpar les rivières, qui ont disparu.Stefan Kröplin, qui arpente le désert depuistrente ans, se demande si on n’assiste pasà un léger retour de la « végétation » (dansle Darfour notamment). Il se propose defaire l’année prochaine de nouveaux carot-tages qui devraient couvrir une périodeplus longue.(D’après Y. M., Le Figaro, 14 mai 2008)

• Installations géothermiques en Île-de-FranceDans le Bassin parisien, le fluidegéothermal extrait du sous-sol provient dela nappe aquifère du Dogger (Bathonien-Jurassique moyen) formé de calcaireporeux, qui se situe entre 1 500 et 2 000 mde profondeur. Les débits artésiens varientde 150 à 500 m3/h.L’eau du Dogger présente une forte salinité(15 à 30 g/l) et une forte concentration ensulfure dissous. Aussi, le fluide géother-mique extrait ne peut-il être rejeté dans lemilieu naturel et doit-il être réinjecté danssa nappe d’origine par un second forage.En Île-de-France, une opération géother-mique comprend donc un puits de produc-tion et un puits de réinjection. Ces puitssont réalisés en appliquant la techniquedes forages pétroliers, à partir d’une mêmeplate-forme. Les deux forages sont distantsd’environ un kilomètre ; ainsi l’eau réin-

jectée ne risque pas de se retrouver dans lepuits de production.Il y a déjà en Île-de-France une trentained’installations géothermiques qui captentcette eau chaude vieille de cent soixante-dix millions d’années, utilisée pourchauffer l’eau qui circulera dans les radia-teurs des immeubles.L’utilisation de la géothermie éviterait unrejet de 350 000 tonnes de CO2 dans l’at-mosphère chaque année et une économiede 100 000 tonnes d’équivalent pétrole.Jusqu’à 350 000 logements pourraient êtrechauffés de cette façon en Île-de-France.Cent cinquante mille le sont déjà et, d’ici2013, 300 000 nouveaux logements pour-raient l’être. En effet, six nouveaux sitesaptes à recevoir des installations géother-miques viennent d’être identifiés parl’Agence de l’environnement et de lamaîtrise de l’énergie et par l’Agence régio-nale de l’environnement et des nouvellesénergies. En outre, six puits dont l’eau àforte salinité avait été à l’origine de corro-sion vont être réhabilités.Pour toutes ces opérations, la région Île-de-France a mobilisé environ 22 millionsd’euros.(D’après Le Journal du Conseil régional,juillet-août 2008, in Saga, octobre 2008)

• Le charbon de bois révélateur desincendies du passéL’étude stratigraphique des dépôts decharbon de bois recueillis dans les sédi-ments de plus de 400 lacs et tourbières apermis de faire un premier bilan desgrands incendies qui se sont produits aucours des deux mille dernières années.La planète terre a été ravagée depuis sonorigine par de gigantesques incendiesprovoqués par des phénomènes purementnaturels. Au cours des deux derniers millé-naires, la situation a changé sous l’in-fluence de l’homme. Pour mesurer ceschangements de façon précise, des cher-cheurs américains, anglais et français ontdressé un premier tableau des grandsincendies survenus pendant cette périodeet leurs premiers résultats peuvent êtreconsultés sur Nature Géoscience, en ligne.Selon l’étude de Jennifer Marion, de l’uni-versité d’Oregon, le plus grand nombred’incendies a eu lieu entre 1750 et 1870,époque du défrichement de vastes régionset d’un essor démographique. Les annéesqui suivirent, 1870-1970, ont été peumarquées par les feux, malgré uneaugmentation globale de la température etune forte progression de la démographie.Ceci serait dû à la mise en culture degrandes superficies et à l’extension del’élevage.Du premier millénaire à 1750, les feuxétaient essentiellement naturels et peuimportants ; les températures étaient plusbasses (sauf entre 1 000 et 1 400) et ladémographie décroissante (grande peste).Des études plus fines devraient êtremenées en Amérique et en Australie afinde mesurer l’influence de l’homme et de lacomparer à celle du climat.(D’après Y. M., Le Figaro, 24 septembre2008)

• Création de la réserve naturellenationale de l’astroblème deRochechouart-ChassenonJean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie,et Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaired’état chargée de l’Ecologie, ont annoncéle 30 septembre 2008, la création pardécret du 18 septembre 2008, de la réservenaturelle nationale de l’astroblème deRochechouart-Chassenon.L’astroblème de Rochechouart-Chassenon,surnommé « la météorite deRochechouart », est un ensemble uniquede traces laissées par l’impact d’une desquinze plus grosses météorites (de6 milliards de tonnes), d’un diamètreprésumé de 1,5 km, tombée sur la terre il ya environ 200 millions d’années. C’est l’undes trois ou quatre plus grands astro-blèmes d’Europe et l’un des douze plusanciens de cette taille au monde.Ce site s’étend sur deux départements (laHaute-Vienne et la Charente) et deuxrégions (le Limousin et le Poitou-Charente).Situé au nord-ouest du Massif central, il estinclus en partie dans le parc naturelrégional Périgord-Limousin.Sur les cinquante-trois affleurementsrépertoriés actuellement sur ce territoire,dix-neuf présentent un intérêt scientifiquemajeur, et douze ont été retenus pour lacréation de la réserve naturelle, représen-tant une superficie totale d’environ 50 ha.En outre, un site de 4 000 ha environ,englobant la quasi-totalité de la zone del’astroblème, fait office de périmètre deprotection, ce qui permettra de suivred’éventuelles découvertes géologiquesque pourraient révéler des travaux d’exca-vation notamment.L’intérêt scientifique incomparable de cesite est reconnu par la communauté scien-tifique du monde entier. Au moment deson impact la météorite s’est vaporisée etl’onde de choc a provoqué dans les rochescristallines du Limousin un métamor-phisme de choc, c’est-à-dire des transfor-mations considérables. Ceci permet d’ob-server tous les stades de métamorphismede choc depuis une fusion et même uneévaporation des roches et de leurs miné-raux, au centre du cratère, jusqu’à unesimple fracturation à l’échelle du minéral.A ce titre, l’astroblème de Rochechouart-Chassenon est exceptionnel.Il présente également des roches particu-lières, qui détonnent au sein de son soclecristallin. Appelées brèches, elles sont réfé-rencées pour la première fois en 1808. L’objectif de la protection réglementaire dece site est de préserver un patrimoinegéologique exceptionnel, reconnu auniveau mondial, qui sera labellisé« European Geopark » par l’Unesco, etd’étudier de manière la plus complètepossible cet astroblème.En outre, les études réalisées à ce jour ontcontribué à la connaissance des phéno-mènes d’impact et, à ce titre, l’astroblèmede Rochechouart pourrait constituer unvéritable pôle pour la recherche scienti-fique dans ce domaine.Par ailleurs, seront entreprises des actionsd’information et de sensibilisation deshabitants des communes concernées envue d’une réappropriation de ce patri-moine unique (animation, création desentiers thématiques, de musées desite…).(D’après Communiqué de presse du minis-tère de l’Ecologie, 30 septembre 2008)

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DROUIN (J.M.). – L’herbier des philo-sophes. Editions du Seuil(Paris), mars 2008, 314 p.14,5 x 22, bibliographie,notes, index, table desillustrations. 22 €.Jean-Marc Drouin estprofesseur de philoso-phie et d’histoire dessciences au Muséumnational d’histoire natu-relle, directeur adjointdu centre AlexandreKoyré.Il faut rechercher dans

le récit de J.-M. Drouin l’idée premièrede la philosophie, c’est-à-dire de laconnaissance par la raison, laquelle serapporte, ici, à la botanique, en oppositionau versant naturaliste du végétal occupépar la géologie et la biologie.La tentation est grande chez tout philo-sophe de chercher dans le monde végétaldes modèles analogiques de la sociétéhumaine. L’auteur fait souvent référence àAugustin-Pyramus Candolle, botanistesuisse (1788-1841), un des fondateurs de lagéographie botanique, et à son filsAlphonse (1806-1893) pour qui la théoriedarwinienne de la sélection est la meilleurethéorie pour expliquer comment les trans-formations se sont conservées et qu’iltranspose pour une vision de l’évolution dela botanique.Jean-Jacques Rousseau a écrit « …j’aitoujours cru qu’on pouvait être un trèsgrand botaniste sans connaître une seuleplante ». Autrement dit, il cherche àconvaincre que la botanique doit être uneétude d’observation et de faits et non pasun simple travail de mémoire. Toutefois,deux ans plus tard il écrivait « …maisencore une fois pour s’entendre avec quel-qu’un qui est absent, il faut bien convenirdes noms qu’on donne aux objets dont onparle ».L’excursion très rousseauiste de Jean-MarcDrouin aboutit à la conclusion que levégétal a eu de patients observateurs, dehardis théoriciens et de merveilleuxpenseurs.

j.-c. J.

FOURTAUX (J.). – L’aventure de la vie ou3 milliards et demi d’années d’évolu-tion. Editions Jouve (Paris), décembre2005, 387 p. 14 x 22, bibliographie, 20 €.C’est une histoire de la vie depuis sesorigines, des premiers organismes jusqu’àl’émergence de l’Homme.Jean Fourtaux, diplômé de l’Ecole poly-technique, détenteur d’un DEA de paléo-anthropologie, n’a pas voulu se consacrerà un seul thème, la théorie de l’évolutionou les origines de l’homme, les dinosaures,les mammifères, ou encore la naissance dela vie, mais plutôt à un regroupement des

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histoires de la vie sur Terre, depuis lesorigines. L’auteur s’attaque aux certitudesdu passé, loin d’être abandonnées dans cecombat entre ceux qui ouvrent les yeux surles réalités et ceux d’une minorité intolé-rante.Dans chaque chapitre du livre, JeanFourtaux développe ses connaissances :origine et formation de la Terre, naissanceet explosion de la vie, apparition et instal-lation des vertébrés, évolution des climats,les dinosaures, le peuplement des mers, laconquête des airs, les premiers mammi-fères, leur radiation puis leur expansion,les primates et les bipèdes terrestres, lespremières découvertes sur l’homme, enfinl’avènement de l’homme véritable.Les espèces, nombreuses, sont nées, ontdisparu la plupart du temps sans laisser detraces, le hasard paraît le principal acteurde la destinée du vivant. L’évolution ne sefait pas à sens unique, certains êtres sontplus simples que leurs ancêtres, beaucoupd’autres restent longtemps stables.L’histoire évolutive de l’humanité est bienmal inscrite dans les fossiles. On peutconstater que les recherches sur le genreHomo peinent à se faire avec la mêmeobjectivité que celles menées sur lesancêtres des animaux. L’homme est un desmillions d’ultimes rameaux du buissonévolutif de l’ensemble du vivant. Un accordest-il possible entre celui qui fait appel àune puissance transcendante et celui quijuge que la vie et l’évolution sont tropcomplexes pour qu’une puissance trans-cendante ait pu intervenir ? Sans doutejamais, mais il faut pouvoir débattre debonne foi et ne pas s’entre-tuer à cetteoccasion.

j.-c. J.(Ouvrage disponible à la Librairie Bedi Thomas)

DORÉ (T.), RÉCHAUCHÈRE (O.), SCHMI-DELY (Ph.). – Les clés des champs.L’agriculture en questions. Editions Quae(Versailles), juillet 2008, 192 p. 12 x 19, réf.,glossaire, liste des abréviations. 13 €.Dans ce petit traité, préfacé par JacquesDiouf, directeur général de la FAO, lesauteurs, tous ingénieurs agronomes, cher-chent à faire prendre conscience à tout unchacun de l’importance de l’agriculture àl’heure présente.Ils constatent que c’est malheureusementau moment de crises comme celles de lavache folle, de la listériose, de la flambéedes prix des matières premières agricolesque l’on cherche à comprendre le mondede l’agriculture.L’importance prise par cette dernière dansl e c a d r e d u « G r e n e l l e d el’Environnement » et au moment de lahausse des prix agricoles est symptoma-tique.Il apparaît donc nécessaire d’apporter leséléments qui permettront à chacun de sefaire une opinion, en tenant compte desconnaissances actuelles.Ces éléments sont présentés dans seizechapitres regroupés sous les titres« L’évolution des modes de production » ;« Les relations entre agriculture et environ-nement », « L’agriculture dans le contextesocio-économique ».

Reste finalement posée la question « saurat-on nourrir la population mondiale en2050 ? » Il existe une interaction complexe entrel’agriculture, le milieu naturel et le contexteplus général de la production, sans oublierl’impact des exigences du consommateuret du citoyen.L’avenir de l’agriculture n’est donc pas touttracé. Pour prendre les bonnes décisionsau bon moment, les auteurs considèrentqu’il faudra continuer à acquérir desconnaissances, ne s’interdire aucuneoption, savoir prendre en compte l’évolu-tion des connaissances, éviter les choixirréversibles, fuir l’idéalisme.Une lecture sérieuse, utile dans le contextede la crise alimentaire.Thierry Doré et Philippe Schmidely sontenseignants et chercheurs à Agro ParisTech et à l’Inra ; Olivier Réchauchère estresponsable de la communication à l’Inrade Versailles-Grignon.

j. C.(Ouvrage disponible à la Librairie Bedi Thomas)

AULAGNIER (S.), HAFFNER (P.),MITCHELL-JONES (A-J.), MOUTOU (F.),ZIMA (F.). – Guide des mammifèresd’Europe, d’Afrique du Nord et du

Moyen-Orient. Lesguides du naturaliste,Delachaux et Niestlé(Paris), sept. 2008,272 p. 13,5 x 19,5,plus de 600 dessinsen couleur et 450 ennoir et blanc répartissur 100 planches,plus de 400 cartes,glossaire, bibliogra-phie, adresses,

noms anglais, indexdes noms scientifiques, des noms verna-culaires, notices sur les auteurs et lesillustrations. 38 €.Ce nouveau guide d’identification estd’autant plus nouveau qu’il associel’Europe à une partie de l’Asie mineure.En effet, il concerne les mammifères duPaléoarctique occidental, qui couvre toutel’Europe, l’Asie tempérée (dont l’ouest dela Sibérie), l’Afrique du Nord, délimitéepar le tropique du Cancer.La liste des espèces a été établie en fonc-tion de l’espace : la composition faunis-tique est ainsi déterminée par les espècesprésentes dans la zone considérée et quis’y reproduisent régulièrement. En outre,seules les espèces marines qui passentune partie de leur cycle biologique à terreont été retenues.La description des espèces se présentesous la forme de notices concises(400 environ), comprenant : description,habitat, biologie. En vis-à-vis, les planchescorrespondantes comportant, pourchaque espèce, un dessin en couleur(silhouette et pelage) et un en noir etblanc (détail du crâne, parfois aussi de ladentition). Des cartes de répartition illus-trent les pages de notices.Cet ouvrage rend compte de la richessefaunistique de la région et des décou-vertes récentes dans la systématique desmammifères.

nousavonslu pourvous

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In fine, de courtes notices précisent lesqualités de chaque auteur et celles desillustrateurs : J. Chevallier, J. Norwood et J. Varela Simó.

j. C.(Ouvrage disponible à la Librairie Bedi Thomas)

POLLET (C.). – Ecorces. Voyage dans l’inti-mité des arbres dumonde. Editions EugenUlmer (Paris). 2008,192 p. 25 x 34, photosen couleur. 36 €.Cédric Pollet est né àNice en 1976, scienti-fique de formation, ilest photographenaturaliste. Il aparcouru plus devingt-cinq pays etprésente, ici, dans un

livre au format excep-tionnel, en pleine page, l’image magnifiéedes écorces les plus spectaculaires, les pluslumineuses, observées à travers le monde.Toutes les photographies sont accompa-gnées d’un texte explicatif, certes court,mais suffisant pour la connaissance àminima de l’arbre, de l’herbe géante(bambou, fougère, etc.) choisis au coursdes pérégrinations de l’auteur.Le lecteur va à la rencontre d’images éton-nantes, lesquelles sont l’aboutissement dedix années de prospection à travers lescinq continents et sont, chacune, desœuvres d’art. Les écorces des essenceseuropéennes révèlent leur beauté, carsouvent méconnues. Le regard de laplupart d’entre nous, habitué à leurprésence, les effleure et ne s’attarde pas. Que dire des écorces « exotiques » expo-sées ici ? Les couleurs rivalisent enrichesse avec les formes. Les photographies, précise Cédric Pollet,présentent les détails visibles à l’œil nu(cadrage réel : environ 9 cm x 13 cm auminimum) et n’ont fait l’objet d’aucunemanipulation colorimétrique. Le livre rassemble quatre cents clichés etprésente le portrait de deux cent vingtespèces d’arbres, sélection difficile parmiles cent mille existantes sur la planète.

j.-c. J.(Ouvrage disponible à la Librairie Bedi Thomas)

MILLIEZ (J.). – L’inconnue du Musée del’Homme. Editions du Masque (Paris), juin2008, 224 p. 11 x 17,5. 6 €.Est-il bien raisonnable d’être un ami duMuséum ? Il s’y passe des choses trèsétranges si l’on en croît « Muséum » deV.V. Roy, paru en 2006, et « La table desmatières » de S. Fayet-Scribe, publié en2007. Et voilà que surgit « L’inconnue duMusée de l’Homme », une jeune femmed’origine asiatique abattue sur la terrassede ce prestigieux musée, où elle devaitrencontrer le directeur. L’aventure se pour-suit essentiellement en Corée, ce qui nouspermet de respirer un peu. Dans un pays où recherche scientifique depointe et rituels chamaniques des plusanciens cohabitent, l’enquête se révèledifficile et le lecteur est tenu en haleine.L’intrigue repose sur un problème d’actua-lité, le clonage, et en particulier le clonagehumain, ce qui amène à se poser des ques-

tions d’éthique, de morale et sur les retom-bées de la recherche scientifique.Prix du roman d’aventure, ce livre est lepremier roman de Jacques Milliez, profes-seur de gynécologie obstétrique, auteurd’ouvrages scientifiques.

j. C.

TORT (P.). – L’effet Darwin. Sélectionnaturelle et naissanced e l a c i v i l i s a t i o n .Science ouverte. Edi-tions du Seuil (Paris),s e p t e m b r e 2 0 0 8 ,2 3 1 p . 1 4 , 5 x 2 2 ,index, bibliographie.18 €.Patrick Tort, spécia-liste de l’œuvre deCharles Darwin,veut en finir avec latentation toujours

présente d’utiliserDarwin pour justifier l’injustifiable. Si lasélection naturelle est éliminatrice desmoins adaptés, l’auteur explique queDarwin, dans sa théorie, expose que l’étatde « civilisation » est une éviction progres-sive de l’élimination naturelle par uneprotection des faibles. Au lieu d’aban-donner à une extinction naturelle lesmalades et les infirmes, la civilisation s’at-tache à les secourir et à les requalifier envue de la vie sociale ; les déficits sont ainsicompensés par une intervention solidairequi remplace une sélection éliminatrice.L’une des malversations courantescontraires à la position darwinienne est defaire croire à un engagement eugéniste deDarwin qui, au contraire, approuve lesmesures de sauvegarde des déficients detous ordres, quoi qu’il en coûte.Bien entendu, Patrick Tort développe dansson ouvrage les différents concepts de lapensée de Darwin et ne manque pas d’af-firmer, qu’aujourd’hui, la question pour larationalité scientifique est de reprendreouvertement sa lutte d’émancipationdevant l’assaut sans précédent de l’irra-tionnel visant à investir son propre champ.Ce qui conduit naturellement à revenir surles questions majeures que sont l’évolu-tion biologique, la conscience, l’émergencedes facultés supérieures et de la morale ;toutes questions liées au grand cadre natu-raliste et anthropologique darwinien quipermet de les penser hors de toute conta-mination créationniste ou finaliste.Patrick Tort est philosophe et théoriciendes sciences.

j.-c.J.

BARDET (O.), FEDOROFF (E.), CAUSSE(G.), MORET (J.). – Atlas de la flore sau-

vage de Bourgogne.Biotope, collectionParthénope (Mèze),M u s é u m n a t i o n a ld’histoire naturelle(Paris), octobre 2008,752 p. 21,5 x 30,5,illustrations, photo-graphies en couleur,cartes, tableaux ana-lytiques, bibliogra-p h i e , g l o s s a i r e ,i n d e x d e s n o m sfrançais. 69 €.

Voici un très important et bel ouvrage surla flore de Bourgogne, extrêmement bienstructuré et d’une présentation exemplaire.La géologie de la Bourgogne s’apparente àcelle du Bassin parisien et à celle du Jura.Cette région est connue pour son vignoble,son histoire et son patrimoine architec-tural, alors que son patrimoine naturelpourtant exceptionnel est peu évoqué.Aussi, la somme des connaissances sur labiodiversité botanique est-elle, dans cetatlas, la plus importante jamais exposéepour une région française. Ici, l’inventairede la flore porte sur les végétaux supé-rieurs, c’est-à-dire les fougères, les plantesà fleurs. Les mousses, les champignons etles lichens n’ont pas été étudiés. Lesespèces indigènes, les espèces naturali-sées, subspontanées, accidentelles sontnotées. Les espèces cultivées ou plantéesne sont pas notées, mais font l’objet dementions. Dans l’ouvrage, les fiches qui décrivent lesespèces sont classées par ordre alphabé-tique et ainsi constituées : nom scienti-fique, nom français, famille, statut «d’ indi-génat », rareté et statut officiel, période defloraison, origine chorologique (parexemple, européenne occidentale), typebiologique, répartition, photographie éven-tuelle de l’espèce, commentaires.Les auteurs remercient vivement les trèsnombreuses personnes qui ont œuvrépour que ce livre existe et serve de basepour continuer les inventaires. Ils souhai-tent que l’atlas constitue un outil, uneforme de retour vers les nombreux bota-nistes amateurs qui les ont aidés.Le Muséum national d’histoire naturelle areçu, en 1998, l’agrément pour être leConservatoire botanique national (CBN duBassin parisien, lequel recouvre les régionsBourgogne, Centre et Ile-de-France,Champagne-Ardenne et le département dela Sarthe).

j.-c. J.(Ouvrage disponible à la Librairie Bedi Thomas)

ASSEMBLEE GENERALEAvis de convocation des membres de laSociété des Amis du Muséum nationald’histoire naturelle et du Jardin desPlantes en assemblée générale

Samedi 28 mars 2009Auditorium de la Grande galerie,

36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire,75005 PARIS à 14h30

ORDRE DU JOUR• Rapport moral du Président• Rapport d’activité du Secrétaire

général• Rapport financier du Trésorier• Vote des résolutions• Elections au conseil d’administration• Questions diverses

Les comptes de la Société pourront êtreconsultés courant mars 2009 sur le site :

http://perso.orange.fr/amismuseum/

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Les amis du musée de l’Homme

vous invitent à assister, le 9 février 2009 à 18 heures,à une conférence sur “l’im-pact du réchauffementclimatique sur les sociétéshumaines” donnée parBrice LALONDE, ancienministre, ambassadeurchargé des négociationsinternationales sur leréchauffement climatique.

Salle Jean Rouch du musée de l’Homme

Place du Trocadéro 75116 Paris

JANVIERSamedi 10

14h30

Samedi 1714h30

Lundi 1914h15

Samedi 2413h45

et 15h00

Samedi 3114h30

FÉVRIERSamedi 6

14h30

MARSSamedi 7

14h30

Samedi 1414h30

Samedi 2114h30

Samedi 2814h30

AVRILSamedi 4

14h30

PROGRAMME DES CONFERENCES ET MANIFESTATIONS DU PREMIER TRIMESTRE 2009Les conférences ont lieu dans l’amphithéâtre de la galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée, 2 rue Buffon, 75005 Paris

SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉUM

NATIONALD’HISTOIRENATURELLE

ET DU JARDIN DES PLANTES

57, rue Cuvier,75231 Paris

Cedex 05Fondée en 1907, reconnue d’uti-lité publique en 1926, la Sociétéa pour but de donner son appuimoral et financier au Muséum,d’enrichir ses collections et defavoriser les travaux scienti-fiques et l’enseignement qui s’yrattachent.

LE DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : J. COLLOT

BULLETIN D’ADHÉSION ou de RENOUVELLEMENT 2009 (barrer la mention inutile)

NOM : M., Mme, Mlle ........................................................................................ Prénom :.......................................................................................

Date de naissance (juniors seulement) :............................................................. Type d’études (étudiants seulement) : .........................................

Adresse : ...................................................................................................................................... Tél. : ...................................................................

E-mail : ................................................................................. Date :.....................................................................

Cotisations : Enfants, 4-12 ans, 15 € • Juniors, 12-18 ans, 20 € • Etudiants, 18 à 25 ans sur justificatif, 20 €Titulaires 35 € • Couples 60 € • Donateurs à partir de 70 €

Mode de paiement : ❒ Chèque postal C.C.P. Paris 990-04 U ❒ Chèque bancaire ❒ en espèces ❒ Carte bancaire

A photocopier

Société des Amis du Muséum national d’histoire naturelle et du Jardin des Plantes57, rue Cuvier 75231 Paris Cedex 05 � 01 43 31 77 42 Site internet : www.mnhn.fr/amismuseum E-mail : [email protected]

✂PENSEZ A RENOUVELER

VOTRE COTISATION 2009

Les savants en Egypte (1798-1801), aspects scientifiques de l’expédition de Bonaparte, parYves LAISSUS, président honoraire de la Société des Amis du Muséum. Avec diapositives.

Découvertes majeures autour du diamant bleu de la Couronne, par François FARGES,professeur au MNHN, département Histoire de la Terre, USM 0201. Avec diapositives.

Visite de l’exposition « Bonaparte et l’Egypte ». L’institut du Monde arabe a fait le choix de pré-senter à son public une exposition qui associe deux mythes parmi les plus puissants del’Histoire : celui de Napoléon et celui de l’Egypte pharaonique. Visite commentée par Jean-MarcelHUMBERT, conservateur général du patrimoine, commissaire scientifique de l’exposition.Rdv à l’IMA : accueil de l’entrée principale à 14h15, 1, rue des Fossés St-Bernard, 75005 Paris. Nombre de per-sonnes limité à 25. Inscription obligatoire avant le 12/01/2009 au secrétariat de la Société.

Visite au musée de l’Homme : Enquête sur les matériaux taillés ou transformés parl’Homme préhistorique, témoins de son savoir-faire, de ses connaissances et de sesterritoires : du terrain au laboratoire, par Aïcha BADOU et François FRÖHLICH,département de Préhistoire, centre de Spectroscopie infrarouge, USM 2004/UMR/5198,équipe Matériaux de la Préhistoire.Deux groupes de 20 personnes : 10 mn d’accueil - 20mn de conférence - 30 mn de démonstration. Rdv 1er groupe :13h45. Rdv 2ème groupe : 15h. Inscription obligatoire avant le 20/01/2009 au secrétariat de la Société.

Le Tassili n’Ajjer (Sahara central, Algérie) : Patrimoine mondial de l’Unesco et réservenaturelle du programme Man and Biosphere, par Lamia MESSILI, docteur en Préhistoire,post-doctorante, centre de Spectroscopie infrarouge/département de Préhistoire, UMR 5108, musée de l’Homme. Avec vidéoprojections.

La longue histoire de l’ornithologie : de la collection à la protection, par Valérie CHANSI-GAUD, historienne de l’environnement, docteur ès environnement. Avec vidéoprojections.

La végétation de Madagascar, par Lucile ALLORGE, botaniste, membre de l’Académie dessciences d’Outre-Mer. Avec vidéoprojections.

Win-Timdouine 2008, une expédition dans le plus grand réseau souterrain d’Afrique, parJean-Michel BICHAIN, docteur du Muséum. Avec vidéoprojections.

Les Îles tropicales : edens des mers du Sud ou mouroirs à espèces ? L’exemple des mol-lusques terrestres, par Benoît FONTAINE, Dr ATER, CRBPO, MNHN. Avec vidéoprojections.

Assemblée générale (auditorium de la Grande galerie de l’évolution), suivie d’un film inti-tulé : Des Îles Rocheuses. Dans un océan de forêt tropicale : les Inselbergs de Guyane,film de Jean-Pierre GASC, produit par le MNHN. Court métrage de 22mn, dans lequel ondécouvre des paysages extraordinaires, qui retrace le travail effectué par une équipe descientifiques entre 1997 et 2005.

La vaccination, ses limites, par Brigitte GICQUEL, chef de l’unité de Génétique Mycobac-térienne, Institut Pasteur de Paris. Avec Vidéoprojections.