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Colombes Gennevilliers Villeneuve-la-Garenne Neuf citoyens interrogent leur député Roland Muzeau Boucle Nord Edouard Mackpayen Délégué CGT de l’entreprise Tata Steel, à Gennevilliers : J’ai accepté de participer à cette rencontre car notre entreprise ferme le site de Gennevilliers. L’entreprise justifie cela par des « raisons écono- miques ». Mais la volonté est de faire plus de pro- fits pour les actionnaires. Mes collègues veulent par mon intermédiaire poser des questions au député. Avant les patrons avaient plaisir à faire travailler les salariés, aujourd’hui ce n’est plus cela. Les patrons ne connaissent même plus leurs salariés. Dans cette situation de quels pouvoirs réels disposez-vous comme politique ? Que pou- vez-vous faire ? Roland Muzeau : A partir des années 80 nous sommes passés de l’économie réelle, celle qui fait de la plus-value avec la participation du travail des humains, à une économie irréelle avec les spéculateurs. Que peut faire le politique ? Un ancien Premier ministre socialiste avait eu une phrase malheureuse à propos d’une ferme- ture chez Michelin ; il avait dit que les politiques ne pouvaient rien faire. Mais pourtant les mots « économies », « commission de Bruxelles », « lois » cachent des décisions politiques. Neuf citoyennes et citoyens, habitants ou salariés des villes de Colombes, Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne ont interrogé leur député, Roland Muzeau. Une table ronde animée par le journaliste Michel Soudais, rédacteur en chef d’un hebdomadaire national. Franche et décontractée, cette rencontre a permis de questionner le député de la circonscription sur les grandes questions que se posent les citoyens et notamment sur la crise économique. Salaire Emploi Crise économique Logement Jeunesse Interview Exclusive BOUCLE NORD 4P.indd 1 5/01/12 16:54:17

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Neuf citoyens interrogent leur député Roland Muzeau

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Co lombes • Gennev i l l i e rs • V i l l eneuve - la -Garenne

Neuf citoyens interrogent leur député Roland Muzeau

Boucle Nord

Edouard Mackpayen

Délégué CGT de l’entreprise Tata Steel, à Gennevilliers :

J’ai accepté de participer à cette rencontre car notre entreprise ferme le site de Gennevilliers. L’entreprise justifie cela par des « raisons écono-miques ». Mais la volonté est de faire plus de pro-fits pour les actionnaires. Mes collègues veulent par mon intermédiaire poser des questions au député. Avant les patrons avaient plaisir à faire travailler les salariés, aujourd’hui ce n’est plus cela. Les patrons ne connaissent même plus leurs salariés. Dans cette situation de quels pouvoirs réels disposez-vous comme politique ? Que pou-vez-vous faire ?

Roland Muzeau : A partir des années 80 nous sommes passés de l’économie réelle, celle qui fait de la plus-value avec la participation du travail des humains, à une économie irréelle avec les spéculateurs. Que peut faire le politique ?Un ancien Premier ministre socialiste avait eu une phrase malheureuse à propos d’une ferme-ture chez Michelin ; il avait dit que les politiques ne pouvaient rien faire. Mais pourtant les mots « économies », « commission de Bruxelles », « lois » cachent des décisions politiques.

Neuf citoyennes et citoyens, habitants ou salariés des villes de Colombes, Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne ont interrogé leur député, Roland Muzeau. Une table ronde animée par le journaliste Michel Soudais, rédacteur en chef d’un hebdomadaire national. Franche et décontractée, cette rencontre a permis de questionner le député de la circonscription sur les grandes questions que se posent les citoyens et notamment sur la crise économique.

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Les politiques peuvent décider de valoriser le tra-vail et de dissuader la spéculation financière. La vraie question est « en ont-ils envie ? ».La gauche en France aura-t-elle le courage d’af-fronter ces questions qui ne sont rien d’autre que des questions de choix de société dans laquelle nous voulons évoluer.

Finance Jean Rabinovici

Citoyen engagé

de Villeneuve-la-Garenne, ancien journaliste et adjoint à la direction de Témoignage Chrétien :

Le problème ce sont les agences de notation qui sont en fait des entreprises privées. Pourquoi élire des députés si les décisions ne sont prises que par les financiers ? Comment s’y opposer ? Ce n’est pas normal que les établissements finan-ciers prennent des décisions à la place des élus.

Roland Muzeau :Cela ramène au débat que nous avons eu en 2005 sur la Constitution européenne avec le rôle de la Banque Centrale Européenne (BCE). Les politi-ques élus au suffrage universel n’ont plus la main sur la BCE.Et qui aujourd’hui est à la tête de la BCE ? Ma-rio Draghi, qui a été vice-président de la branche européenne de la banque d’affaires américaine Goldman Sachs entre 2002 et 2005. Pire, en Ita-lie, le nouveau président du Conseil Mario Monti était, depuis 2005, consultant pour Goldman Sachs et en Grèce, le Premier ministre est Loukas Papadimos, ancien vice-président de la Banque centrale européenne jusqu’en 2010. Si la droite reste au pouvoir, elle va aggraver ces abandons. Or, les politiques doivent avoir le courage d’af-fronter ces questions. C’est tout l’enjeu d’un bon résultat d’une gauche qui place l’humain d’abord en 2012.

Emploi Edouard Mackpayen La France produit moins de véhicule aujourd’hui qu’avant. Pourtant il y a toujours autant de vé-hicules vendus.Les patrons détruisent l’emploi par les délocali-sations, ils ne jouent pas le jeu. Ils agissent contre les salariés qui aiment leur pays. Les politiques doivent s’opposer à ces délocalisations.

Roland Muzeau :Je suis d’accord avec vous. Rappelez-vous Wil-vorde. Les constructeurs de l’époque disaient

qu’ils voulaient s’ouvrir aux pays émergents pour vendre des voitures dans ces pays. En fait ils importent aujourd’hui les véhicules que l’on pourrait fabriquer ici.

Edouard Mackpayen :Ce sont ceux qui ont de l’argent qui décident. La politique doit changer pour inverser cette ten-dance. Ils ne voient que les chiffres.Pour moi, ce sont les gens qui doivent être prio-ritaires. Les machines ne doivent pas être plus importantes que l’humain.

Nicole Marliac

Habitante de Colombes engagée dans des associations de locataires, contre le racisme et aussi écrivain public :

En plus les machines ne cotisent pas !

Roland Muzeau :Au premier semestre 2011, les entreprises du CAC 40 ont dégagé 46 milliards de profits.On ne demande pas que les entreprises perdent de l’argent, on demande juste que les profits bé-néficient au travail et non pas à la finance.

Aurélie Kany

Militante politique à Villeneuve-la-Garenne, assistante commerciale dans un laboratoire médical :

Tout n’est pas fait pour assurer le financement de la sécurité sociale.Des contributions ne sont pas reversées, les poli-tiques pourraient réclamer les sommes dues !

Roland Muzeau :Nous venons de débattre de deux budgets pha-res : celui de la Nation et celui de la sécurité so-ciale.Toutes les mesures d’austérité de ces deux bud-gets vont peser à 86% sur les ménages les plus modestes.Nous disons qu’il faut construire une Europe so-lidaire et mettre fin au dumping fiscal et social. Il faut mettre fin aux paradis fiscaux.Valérie Pécresse prétend renforcer la lutte contre la fraude fiscale. Mais ce ne sont que de belles pa-roles.

Santé

Leila Bavay

Militante syndicale SUD à l’hôpital Louis-Mourier à Colombes, responsable associative :

Vous avez prononcé le mot « humain ». Depuis 2008 nous luttons contre la loi Bachelot qui réduit les budgets hospitaliers. La situation se dégrade à l’hôpital. Les patients deviennent des clients. La précarité des personnels s’accroît. Nous ne ré-pondons plus aux besoins. Qu’en pensez-vous ?

Roland Muzeau :La loi Hôpital Patients Santé Territoire est une loi de plus pour démanteler la médecine publique. Le fil rouge c’est favoriser le secteur privé et faire en sorte qu’il n’ait pas à subir les charges d’une politique de santé publique. Les urgences dans les hôpitaux publics accueillent tout le monde. Le secteur privé se réserve les pathologies les plus lucratives...

Leila Bavay :Oui je confirme, ils nous pillent.

Roland Muzeau :La préoccupation normale d’un Etat devrait être de favoriser l’accès aux soins de tous. Cette se-maine, j’ai vu le directeur de l’Agence Régionale de Santé, Claude Evin. Il y a eu un fossé entre le projet politique présenté par l’ARS et les attentes des citoyens dans la salle. ..

Leila Bavay :Les directions régionales auront des pouvoirs étendus avec la réorganisation régionale de la santé. Avant les maires avaient un pouvoir dans les conseils d’administration des hôpitaux, main-tenant ils pourront moins intervenir.

Roland Muzeau :C’était surtout vrai en province.

Leila Bavay :Nous ne pouvons plus fidéliser les médecins dans un hôpital. Il faut du personnel, du maté-riel pour créer de bonnes conditions de travail. Aujourd’hui, ils suppriment des postes de mé-decin ou diminuent des vacations. Tout est bon pour faire des économies ; avant une femme res-tait 8 jours à l’hôpital après un accouchement, aujourd’hui 3 jours.Le personnel souffre et fait beaucoup d’heures supplémentaires. Il y a eu 38 tentatives de suicide à l’APHP. Parfois, j’ai honte de ne pas pouvoir répondre aux besoins à cause de la baisse de nos moyens. Quand Evin nous dit « laisser les experts

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gérer les affaires », il ne prend pas en compte no-tre expertise de terrain !

Roland Muzeau :Vous avez raison. Globalement, les crédits des hôpitaux diminuent de 700 millions d’euros. La seule marge de manœuvre que les directions des hôpitaux utilisent c’est la suppression d’activité et du personnel qui va avec. Deux millions de RTT n’ont pas été prises dans les hôpitaux mais la situation vaut aussi dans tous les corps d’Etat. Il faut augmenter le budget consacré à la santé, s’attaquer au numérus clausus pour former plus de personnels soignants.

Nicole Marliac :Dans mon activité d’écrivain public je vois la si-tuation se dégrader. Je me demande comment des gens peuvent vivre avec si peu. La situation du logement est dramatique entre le logement insa-lubre et la pénurie de logements.Des personnes en arrivent à refuser des logements sociaux car elles ont trop peu de ressources. Elles sont dos au mur ! Le privé fait monter le prix des loyers, les gens ne s’endettent plus pour acheter des biens, mais pour manger. Les sociétés de cré-dit se font de l’argent sur la pauvreté.Comment la jeunesse peut-elle aller bien dans une telle situation ? Et tout ce que vous dites est loin d’eux. Comment faire pour ce soit ceux qui sont en difficulté qui se battent pour une autre société ? Comment les aider ? Les gens en difficul-té accusent l’autre, l’étranger, « celui qui fraude », ils se désolidarisent et se divisent. On culpabi-lise les gens. Il faut arriver à convaincre les gens qu’ils peuvent changer les choses.

Ecole

Catherine Laigle

Directrice d’école à Colombes, syndicaliste, conseillère municipale :

Quand on nous parle de crise économique c’est comme si elle existait par elle-même. Comme si c’était naturel. Pour moi la gauche et la droite, ce n’est pas pareil. Le gouvernement est en train de détruire tout ce qui est Etat parce qu’avec moins d’Etat on peut faire plus de profits.Dans l’Education nationale, la masterisation c’est bien, (bac+5) mais les salaires sont faibles avec 1500 euros. Cela pose des problèmes de re-crutement. L’école subit une crise comme l’hôpi-tal : précarisation des personnels et paupérisa-tion des usagers.J’ai des craintes si en 2012, il n’y a pas d’alterna-tive politique vraiment à gauche. En Espagne, il y a eu de grandes avancées sociétales avec le PS mais à l’heure de la crise peu de courage politique et en fin de compte une droite dure qui revient.

Michel Soudais

Est-ce que nous sommes condamnés à diminuer les effectifs publics dans leur ensemble. On nous dit que l’Etat est en faillite, y-a-t-il des recettes miracles?

Roland Muzeau :On en revient à la question des choix et du cou-rage politique. On nous dit à longueur de jour-née qu’on ne peut pas faire autrement. La dette a doublé avec la droite.La dette : est-ce un gros mot ? La dette c’est un outil qui doit être au service d’une politique d’in-térêt général.Elle doit servir pour des investissements publics d’avenir. Nous ne pouvons pas accepter la sup-pression de 80 000 postes dans l’Education natio-nale durant ce quinquennat.La droite dit que l’enseignement coûte cher. Nous disons que c’est un choix politique de développe-ment humain et économique.Nicolas Sarkozy ne cesse de vanter l’idée du « tous propriétaires » en expliquant qu’une men-sualité de remboursement est égal à un loyer.Or ce qu’il ne dit pas, c’est que derrière la men-sualité, il y a les charges. On a vu ce que cette po-litique a donné aux Etats-Unis. Il faut répondre aux besoins de 70% de nos concitoyens éligibles au logement social.

Jean RabinoviciA Villeneuve nous sommes en bataille contre ICADE qui vend ses logements à la découpe.Ceux qui peuvent acheter, achètent mais très ra-pidement ils n’arrivent plus à payer les charges.Le gouvernement ne construit pas de logements sociaux et développe l’illusion du « tous proprié-taires ».

Handicap

Mohamed Zarban

Responsable d’association,

habitant de Gennevilliers. :

Je souhaite avoir l’avis du député sur les person-nes handicapées. Elles vivent les discriminations à l’emploi, au logement… Comment abordez-vous ces questions ?

Leila Bavay :Le secteur public est dans l’obligation d’embau-cher un certain pourcentage de personnes handi-capées. En réalité, les directions préfèrent payer une amende !

Roland Muzeau :Le taux de chômage des personnes en situation de handicap est le double des personnes valides. Les personnes handicapées sont doublement vic-times de la crise. Des lois avaient été votées en 1975 et surtout en 2005. Le président Chirac avait fait de grandes annonces sur le sujet. Ceux qui en attendaient beaucoup ont été déçus. Il y a eu des freins et des tentatives d’atténuer certaines mesu-res par ceux qui jugeaient que des aménagements sur le bâti pouvaient coûter cher.

Jeunesse

Khalid Damoun

Étudiant

En tant que jeune, je suis indigné de la place que prend Wall-Street dans nos vies. Cette loi de l’ar-gent dégrade toutes les questions qui intéressent les jeunes citoyens français, elle réduit nos pers-pectives. Il y a de graves problèmes sur l’orienta-tion scolaire. La jeunesse ne trouve pas sa place dans la société.

Roland Muzeau :Nous avons examiné, à l’Assemblée nationale, le budget emploi. Le gouvernement baisse de 12% les crédits du travail et de l’emploi. Ma connais-sance du terrain me fait dire aussi que les jeu-nes de banlieues réussissent bien plus qu’on ne veut nous le faire croire. La non prise en compte de leur travail en est d’autant plus dramatique. Avoir acquis des compétences au prix d’études longues et souvent onéreuses et se voir fermer toutes les portes, c’est rageant. Les discrimina-tions à l’embauche me révoltent.Il y a des choix et des positionnements politiques nécessaires pour affronter ces résistances et ces refus.

Michel Soudais :il y a la question des jeunes discriminés mais ne faudrait-il pas aussi légiférer contre l’utilisation abusive des stages. Des jeunes ont 4, 5, 6 stages avant d’avoir un CDD. On ne parle même plus de CDI.

Jean Rabinovici :Les entreprises abusent de ce système de stage.

Roland Muzeau :Sept offres d’emplois sur dix concernent un em-ploi précaire. N.sarkozy a assoupli les conditions

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d’embauche en précarisant nombre d’emplois. Le gouvernement a suivi et appuyé les desiderata du patronat en allégeant le coût du travail mais aussi les conditions d’accès au travail. Les grandes entreprises de service public ont in-tégré cela également. L’Education nationale re-crute à Pôle Emploi. La Poste a été condamnée à plusieurs reprises pour avoir embauché du per-sonnel avec des multiples CDD. De plus en plus, la précarité devient la règle au travail : CDD, ho-raires éclatés, postes polyvalents. La dégradation de la qualité de travail est dramatique.

Ecologie

Eric Bourmault

Habitant de Villeneuve-la-Garenne, salarié de la petite enfance, responsable d’amap :

Je souhaite intervenir sur la transition énergéti-que. L’énergie va coûter de plus en plus cher. Des gens réfléchissent sur la transition énergétique en 2030 où il devrait y avoir une crise énergétique. Il faut s’y préparer en consommant moins, en relo-calisant les productions. Avec l’AMAP on crée un lien entre le producteur et les consommateurs. Si nous développons une nourriture de plus grande qualité, il y aura moins de malades. Combien de cancers de gens malade à cause des pesticides, de la pollution ? J’aimerai connaître votre position sur le nucléaire. Nous sommes dans une échelle de temps où l’on voit trop court. Il faudrait tra-vailler sur l’avenir. Il faut redonner du sens à la politique, qu’elle soit au service de l’homme et non au service de l’argent.

Jean Rabinovici :Nous sommes dans une société du court terme.

Edouard Mackpayen :La droite utilise la dette, la crise pour nous ef-frayer et faire passer sa politique.

Roland Muzeau :L’écologie politique ne doit pas s’arrêter à quel-ques mesurettes. Je suis pour un débat national sur le nucléaire et à l’issue un référendum. Per-sonnellement, la mixité énergétique a ma faveur. Je trouve que c’est une solution pertinente mais il faut le courage politique de mettre en pratique ce que l’on annonce. Le Grenelle de l’environnement a été vidé de son sens et de sa substance. Quand on parle d’écologie politique, c’est aussi repenser la nature et les moyens de production. Un jean fait le tour du monde avant d’arriver dans les magasins près de chez nous…. Est-ce que l’éco-nomie solidaire c’est acheter des haricots verts au

Kenya et des fraises en hiver ? On ne peut plus consommer n’importe comment à n’importe quel coût pour le producteur et pour l’acheteur. Nous devons revoir nos rapports nord-sud. L’écologie politique traverse tous les domaines et toutes les catégories sociales. Si je la relie à la question du lo-gement, il est scandaleux de voir que les construc-tions sociales et leur isolation thermique sont si mal financées. Il faut que les politiques aillent au bout de la démarche. Il faut aussi encourager le développement des énergies renouvelables.

Michel Soudais :Permettez moi de revenir sur ma question. On nous part de faillite de l’Etat, est-ce vrai ? Avez-vous des propositions pour augmenter les recet-tes ?

Roland Muzeau :pour répondre à cette question, il faut sortir des chiffres. Je vais prendre un exemple : je considère que nous pouvons avoir la retraite à 60 ans pour tous. C’est la différence avec le PS qui est d’ac-cord sur l’âge de départ à la retraite mais pas sur le nombre d’annuité.Avec les députés de mon groupe, je dis qu’il faut aussi mettre en miroir les progressions du PIB par rapport à nos capacités de remboursement. Par ailleurs, il y a 172 milliards d’aides publiques aux entreprises, 170 milliards de trésorerie des grou-pes du CAC40, cela en fait de l’argent à utiliser utilement. Il faut s’attaquer aux cadeaux fait aux grandes entreprises qui payent 50% moins d’im-pôts que les PME grâce à des niches fiscales.

Khalid Damoun :J’ai espoir dans l’avenir. J’ai constaté que le mouvement associatif gennevillois, les élus, s’en-gageaient beaucoup sur la solidarité internatio-nale. J’ai participé à 2 projets de solidarité (avec la Palestine et le Sénégal). J’observe que Sarkozy fait du Bush sur tous les fronts : de la Lybie à l’Iran. Quelle est votre opinion sur la Palestine qui demande à entrer à l’ONU ?

Roland Muzeau :Votre question comporte deux aspects. Le pre-mier, c’est une prise de position politique. La coopération internationale doit permettre le dé-

veloppement des pays concernés et ne pas revêtir une attitude néocoloniale.Concernant la Palestine : j’apporte tout mon soutien à la reconnaissance d’un état palestinien dans le respect de la résolution de l’ONU de 1967. Quand un peuple est bafoué comme l’est le peu-ple palestinien, cela a forcément des conséquen-ces politiques.

Michel Soudais :Pouvez vous nous dire si le fait d’être candidat du Front de Gauche change quelque chose ?

Roland Muzeau :Je me suis questionné sur mes intentions pour 2012. J’ai considéré après de nombreux échanges avec des habitants, des salariés, des militants de la circonscription, que ma candidature pouvait être utile pour faire entendre une voix forte à gauche à l’Assemblée. Il est possible d’aller voir sur le site de l’Assemblée nationale le travail que j’ai accompli en 5 ans. Je crois avoir respecté mes engagements. 2012 doit être l’année de l’alterna-tive. En ce sens, être candidat du Front du gauche change la donne.Je ne suis pas candidat au nom d’un seul parti, mais d’un rassemblement large de forces politiques et de citoyens. Candidat pour une nouvelle façon de faire de la politique et agir pour que les choses ne restent pas en l’état.Per-mettez-moi de terminer notre entretien en souli-gnant qu’aujourd’hui, (ndlr 25 novembre) c’est la journée contre les violences faites aux femmes. Sur ce sujet aussi, il faut des lois d’obligations et non simplement des lois d’intentions. Mon grou-pe a déposé une proposition de loi qui entend vé-ritablement reconnaître les droits des femmes qui subissent des violences. Nous ne pouvons nous contenter de discours et de mesurettes.

Retrouver toute l’actualité parlementaire sur mon site http://www.roland-muzeau.org

Prolongez l’entretien en rencontrant Roland Muzeau lors de ses visites de quartier ou de ses vœux à la population.

A Villeneuve-la-Garenne :Cérémonie publique des vœux en présence de Gabriel Massou, conseiller régional,samedi 21 janvier à 11 heures au salon Neptune, 74, rue de la Fosse aux astres à Villeneuve -la-Garenne.

A Colombes :Cérémonie publique des vœux en présence de Michèle Fritsch, suppléante,jeudi 26 janvier à 19 heures, réfectoire de l’école Maintenon, 3, rue des Glycines à Colombes.

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