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IFPEK Rennes Institut de Formation en Ergothérapie Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie : Quels enjeux dans la prise en soin rééducative des patients post-AVC en ergothérapie ? En vue de l’obtention du diplôme d’Etat d’Ergothérapeute UE 6.5 S6 : Evaluation de la pratique professionnelle et recherche Maëlann DUBET Année scolaire 2019-2020

Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

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Page 1: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

IFPEK Rennes

Institut de Formation en Ergothérapie

Bras robotisé dans la rééducation

en ergothérapie :

Quels enjeux dans la prise en soin rééducative des

patients post-AVC en ergothérapie ?

En vue de l’obtention du diplôme d’Etat d’Ergothérapeute

UE 6.5 S6 : Evaluation de la pratique professionnelle et recherche

Maëlann DUBET

Année scolaire 2019-2020

Page 2: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

IFPEK Rennes

Institut de Formation en Ergothérapie

Bras robotisé dans la rééducation

en ergothérapie :

Quels enjeux dans la prise en soin rééducative des

patients post-AVC en ergothérapie ?

En vue de l’obtention du diplôme d’Etat d’Ergothérapeute

UE 6.5 S6 : Evaluation de la pratique professionnelle et recherche

Sous la direction de Monsieur Sylvain FLEURY

Maëlann DUBET

Année scolaire 2019-2020

Page 3: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

PRÉFET DE LA RÉGION

BRETAGNE

DIRECTION REGIONALE

DE LA JEUNESSE, DES SPORTS

ET DE LA COHÉSION SOCIALE

Pôle formation-certification-métier

ATTESTATION SUR L’HONNEUR, FRAUDES ET PLAGIAT, CODE DE LA PROPRIETE INTELLECTUELLE

Diplôme d’Etat d’Ergothérapeute Travaux de fin d’études :

Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie : quels enjeux dans la prise en soin

rééducative des patients post-AVC en ergothérapie ?

Page à insérer par l’étudiant après la 1ère page de couverture de son travail de fin d’études

Conformément à l’article L 122-4 du code de la propriété intellectuelle du 3 juillet 1992 : « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque ».

J’atteste sur l’honneur que la rédaction des travaux de fin d’études, réalisée en vue de l’obtention du diplôme d’Etat d’Ergothérapeute est uniquement la transcription de mes réflexions et de mon travail personnel. Et, si pour mon argumentation, je copie, j’emprunte un extrait, une partie ou la totalité de pages d’un texte, je certifie avoir précisé les sources bibliographiques. Le 19/05/2020 Signature de l’étudiant : DUBET Maëlann

Fraudes aux examens : CODE PENAL, TITRE IV DES ATTEINTES A LA CONFIANCE PUBLIQUE CHAPITRE PREMIER : DES FAUX Art. 441-1 : Constitue un faux toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre support d’expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d’établir la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques. Le faux et l’usage de faux sont punis de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende. Loi du 23 décembre 1901, réprimant les fraudes dans les examens et concours publics. Art. 1er : Toute fraude commise dans les examens et les concours publics qui ont pour objet l’entrée dans une administration publique ou l’acquisition d’un diplôme délivré par l’Etat constitue un délit.

Page 4: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

IMPRIME Ip 04.04.03 – C Doc de rattachement : I

04.04.01

ENGAGEMENT ETUDIANT

MAJ : mai, 2019

Je soussigné, Maëlann DUBET, étudiant IFPEK en :

Pédicurie-Podologie Ergothérapie Masso-kinésithérapie

Reconnaît avoir pris connaissance de la procédure IFPEK « Procédure Interne Ethique Recherche Etudiante »

Accepte les conditions de réalisation des projets au sein de l’IFPEK

M’engage à respecter toutes les étapes définies dans la procédure, durant toute la durée de mes études au sein de l’IFPEK, et notamment :

o Le recueil des consentements auprès des personnes interrogées dans le cadre de mes projets,

o Le recueil de l’autorisation du professionnel de santé d’utiliser des données de santé anonymisées dans le cadre d’une étude rétrospective,

o L’anonymisation des personnes interrogées et des données collectées,

o La non-diffusion de ces données en dehors du cadre pédagogique,

o La destruction des données brutes recueillies à l’issue du projet.

En cas de manquement à ces différentes règles, l’IFPEK sera susceptible d’appliquer des

sanctions notamment si des plaintes ou réclamations sont déposées par des personnes

interrogées (avertissement, conseil de discipline, …).

Fait en deux exemplaires à Rennes, le 19/05/2020

L’étudiant IFPEK

(lu et approuvé)

Lu et approuvé

Maëlann DUBET

Association IFPEK – 12 rue Jean-Louis Bertrand - 35000 RENNES

4/85

Page 5: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

Remerciements :

Je tiens à remercier toutes les personnes ayant contribué à l’élaboration de ce

travail :

Monsieur Fleury Sylvain, mon directeur de mémoire, pour sa disponibilité, ses

conseils avisés et ses encouragements,

Les formateurs de l’institut pour le partage de leurs connaissances et leur

accompagnement durant ces trois années de formation,

A mes deux mousquetaires préférés Corentin et Maëna pour tous ces moments

de rigolades mais aussi de sérieux,

Au GB pour ces trois merveilleuses années à vos côtés,

Aux membres de ma famille, pour leur soutien et sans qui cette aventure n’aurait

pas eu lieu,

A mon coloc Coco pour tous ces beaux moments partagés,

A Jessica pour m’avoir soutenu, relu, épaulé et surtout supporté depuis bientôt

trois ans,

Merci

Page 6: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

« Un robot n’est pas tout à fait une machine. Un robot est une machine fabriquée pour imiter de son mieux l’être humain »

- Isaac ASIMOV

« L’être humain croira toujours que plus le robot paraît humain, plus il est avancé, complexe et intelligent »

- Isaac ASIMOV

Page 7: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

NOM : DUBET PRENOM : MAËLANN

Titre : Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie : quels enjeux dans la prise en soin rééducative des patient post-AVC en ergothérapie ?

RÉSUMÉ : En France, l’AVC touche 140 000 personnes par an, certains en garde des séquelles

motrices ou cognitives. Pour limiter les conséquences de l’AVC la rééducation est un

processus essentiel. De nouvelles rééducations ont vu le jour avec les progrès technologiques,

dont certaines sont basées sur l’utilisation d’un bras robotisé. Cependant, la littérature

scientifique sur ce sujet montre qu’elle n’est pas plus efficace que les anciennes techniques

de rééducation. Ce mémoire présente un travail de recherche visant à déterminer pour

quelles raisons ces approches sont utilisées en soin en ergothérapie, malgré leur plus-value

identifiée comme très modeste. Ce travail s’intéresse donc à comprendre quels sont les

intérêts liés aux bras robotisés dans la rééducation motrice. Le retour d’expériences par

questionnaire d’ergothérapeutes utilisant cette technologie est une réelle source

d’information permettant de comprendre les bénéfices qu’ils en tirent avec cette

rééducation. Les bras robotisés s’adaptent aux patients et s’inscrivent dans l’évolution de la

pratique en lien avec la société.

ABSTRACT : In France, stroke affects 140,000 people a year, some of whom have motor or

cognitive after-effects. To limit the consequences of stroke, rehabilitation is an essential

process. New rehabilitation have emerged with technological progress, some of which are

based on the use of robotic arm. However, the scientific literature on this subject shows that

it is no more effective than traditional rehabilitation techniques. The dissertation presents a

research work aimed at determining the reasons why these approaches are used in

Occupational Therapy despite their added value, which is identified as very modest. This work

is therefore interested in understanding what are the interests related to robotic arms in

motor rehabilitation. Feedback from Occupational Therapists using this technology through

questionnaires is a real source of information to understand the benefits they derive from

this rehabilitation. Robotic arms adapt to the patient and are part of the evolution of the

practice in connection with society.

MOTS CLES : Rééducation robotisé – AVC – Ergothérapie – rééducation motrice

KEY WORDS : Robot rehabilitation – Stroke –Occupational Therapy- motor rehabilitation

INSTITUT DE FORMATION EN ERGOTHERAPIE de RENNES

Adresse : 12, rue Jean-Louis BERTRAND 35000 RENNES

TRAVAIL ECRIT DE FIN D’ETUDES – 2020

Page 8: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

Table des matières 1 Introduction ................................................................................................................ 1

2 Problématique ............................................................................................................ 2

2.1 Contexte lié à la question de départ ............................................................................. 2

2.2 Explications de termes principaux ................................................................................ 3

2.2.1 La technologie ....................................................................................................... 3

2.2.2 La technologie médicale........................................................................................ 4

2.2.3 L’Accident Vasculaire Cérébrale (AVC) .................................................................. 5

2.2.4 Rééducation de l’AVC ............................................................................................ 6

2.3 L’AVC en chiffre ............................................................................................................. 7

2.4 L’entretient exploratoire ............................................................................................. 11

2.5 La question de recherche ............................................................................................ 12

3 Cadre théorique ........................................................................................................ 13

3.1 Introduction ................................................................................................................ 13

3.2 Qu’est-ce que l’ergothérapie ? ................................................................................... 13

3.2.1 Les compétences de l’ergothérapeute................................................................ 13

3.2.2 L’ergothérapie et la prise en soin de l’AVC ......................................................... 16

3.3 Les rééducations motrices en ergothérapie. .............................................................. 18

3.3.1 Les rééducations conventionnelles et la nouvelle approche rééducative. ......... 19

3.4 Les robots de rééducation : ........................................................................................ 23

3.4.1 Les principes de la robotique de rééducation ..................................................... 24

3.4.2 Typologie des robots de rééducation du membre supérieur ............................. 26

3.5 Réputations des établissements de santé. ................................................................. 32

3.5.1 Les établissements avec et sans robot ................................................................ 33

3.5.2 Les articles de presse .......................................................................................... 34

3.6 Synthèse du cadre théorique ...................................................................................... 34

4 Cadre d’analyse ......................................................................................................... 35

4.1 Méthodologie de recherche........................................................................................ 35

4.1.1 Population interrogée ......................................................................................... 35

4.1.2 Outil utilisé .......................................................................................................... 35

4.1.3 Ressources utilisées ............................................................................................ 35

4.1.4 Analyse des données ........................................................................................... 36

5 Analyse du recueil de données ................................................................................... 36

5.1 Réponses obtenues ..................................................................................................... 36

5.2 Résultats du questionnaire ......................................................................................... 37

Page 9: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

5.2.1 Profil des ergothérapeutes.................................................................................. 37

5.2.2 Votre service d’ergothérapie .............................................................................. 37

5.2.3 Service ayant un robot de rééducation. .............................................................. 38

5.3 Bras robotisé et rééducation....................................................................................... 40

5.4 Le rapport des ergothérapeutes aux nouvelles technologies ..................................... 42

6 Discussion ................................................................................................................. 44

6.1 Limites de l’étude ........................................................................................................ 46

6.2 Axe de réflexion .......................................................................................................... 47

7 Conclusion................................................................................................................. 48

Bibliographie .................................................................................................................... 49

Page 10: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

Tables des illustrations

Figure 1: Effectifs de décès liés à un AVC, INSERM, 2016. ............................................................ 7

Figure 2: Poids des accidents vasculaires cérébraux en France en 2007, OMS, 2009. ................. 8

Figure 3: Timeline Pubmed, Pubmed, 2019. ................................................................................. 9

Figure 4: Courbe de Hype, GARTNER, 2020. ............................................................................... 10

Figure 5: Les différentes compétences des ergothérapeutes. .................................................... 15

Figure 6: Robot Gentle, Radhika Chemuturi, 2013 ..................................................................... 27

Figure 7: Robot NeReBot, Giovanni Morone, 2014 .................................................................... 27

Figure 8: Robot In motion 2, Janis J Daly, 2006 .......................................................................... 28

Figure 9: Robot In motion arm, Bionik, 2020 .............................................................................. 29

Figure 10: Arméo Power, Clinique St-Roch de Cambrai. ............................................................. 30

Figure 11: Arméo Spring, Giovanni Merolla, 2014. ..................................................................... 30

Figure 12: Robot RUPERT, Shruthi Balasubramanian, 2008 ....................................................... 31

Figure 13: Hand Mentor, helth management, 2020 ................................................................... 31

Figure 14: Cyberforce, cyberglove system .................................................................................. 32

Figure 15: Graphique représentant depuis combien d'années exercent les ergothérapeutes

interrogés. ................................................................................................................................... 37

Figure 16: Classification des différents bilans utilisés ................................................................. 37

Figure 17: Classification des différents bilans physiques ............................................................ 38

Figure 18: Les raisons de la présence d'un robot de rééducation dans le service. .................... 38

Figure 19: Evolution de la réputation des services après l'acquisition d'un robot de

rééducation. ................................................................................................................................ 39

Figure 20: Les causes de la non-utilisation systématique du robot de rééducation après un AVC.

..................................................................................................................................................... 39

Figure 21: Les différentes rééducations associées à la rééducation robotisée. ......................... 40

Figure 22: Apports des robots de rééducations dans la pratique. .............................................. 41

Figure 23: Apports des nouvelles technologies en ergothérapie ............................................... 42

Figure 24: Avis sur l'intégration des nouvelles technologies dans la prise en soin en

ergothérapie................................................................................................................................ 42

Page 11: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

1

1 Introduction

La prise en soin en ergothérapie intègre énormément d’outils divers et variés. Dans le domaine

de la rééducation post-AVC, la rééducation robotisée s’est installée depuis une dizaine d’années.

140 000 personnes sont touchées par un Accident Vasculaire Cérébrale (AVC) en France par an.

Les séquelles d’un AVC sont très diverses, que ce soient des troubles cognitifs ou encore des

troubles moteurs. Pour diminuer l’impacts de ces séquelles dans les activités de vie quotidienne

des patients, les ergothérapeutes vont tout faire pour leur proposer une rééducation adaptée à

leurs besoins.

Dans le cas de patients hémiparétiques, la rééducation robotisée est de plus en plus

sollicitée. Le robot de rééducation du membre supérieur est une machine complexe qui permet

la réalisation d’exercices moteurs. Le patient peut avoir l’aide du robot ou non pour la réalisation

des mouvements. La finalité de cette rééducation est la réduction des déficits moteurs du

patient. De nombreuses études scientifiques sur l’impact de l’utilisation des robots de

rééducation sont actuellement en cours.

Ce travail s’intéresse donc à l’utilisation de la robotique de rééducation du membre

supérieur par les ergothérapeutes. Cela permet de comprendre les enjeux liés à cet outil qui se

développe. Des hypothèses attachées au robot de rééducation seront exposées puis étudiées à

l’aide de la littérature scientifique et d’un questionnaire assigné aux ergothérapeute travaillant

dans le domaine de la rééducation post-AVC. Une discussion permettra de conclure sur ces

hypothèses et ainsi de comprendre les différentes facettes de l’utilisation du robot de

rééducation par les ergothérapeutes.

Page 12: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

2

2 Problématique

2.1 Contexte lié à la question de départ Au cours de ma deuxième année d’ergothérapie, j’ai effectué un stage au Centre Hospitalier

Régional Universitaire de Brest dans le service de neurologie. Ce service de Soins de Suite et de

Réadaptation prend principalement en charge des patients ayant été victime d’accident

vasculaire cérébral. Plusieurs techniques de rééducation étaient utilisées par les

ergothérapeutes ; la méthode Bobath, la méthode Perfetti, la miroir thérapie, la rééducation

analytique ou encore la rééducation assistée par robot.

Lors de mon premier jour, pendant la visite du pôle d’ergothérapie, j’ai été interpelé par

un objet assez intrigant, installé dans une pièce qui lui était spécialement dédiée. C’était un

grand bras mécanique relié à un ordinateur. Il s’agissait d’un Arméo spring. Cette machine est

utilisée pour la rééducation motrice des membres supérieures après un Accident Vasculaire

Cérébral (AVC), un traumatisme crânien ou encore un problème traumatologique. Le patient est

placé devant le support du bras mécanisé et en face de l’ordinateur. Le thérapeute règle le bras

mécanisé du coté atteint du patient. Sur ce modèle d’Arméo présent dans ce service, la machine

n'est pas motorisée. C’est avec des systèmes de ressorts réglables en tension que les aides vont

être apportées. Chaque mouvement du patient est ainsi retransmis sur un écran d’ordinateur.

Un logiciel interprète les mouvements et les intègres aux divers exercices qui sont installés et

qui permettent de travailler différents mouvements.

Dans cette même salle, il y avait un Beyond Your Motion/Au-delà du mouvement (BYM)

qui est un logiciel sur une tablette reliée à des capteurs fixés sur les différentes parties du bras

qui vont travailler. Cette technologie est destinée à un plus grand public car elle est en vente

aux particuliers. Son prix de 300€ fait qu’il est facile de s’en procurer comparé à l’Arméo qui est,

selon les ergothérapeutes du service, une machine dont le montant est à 4 chiffres.

Ces deux machines étaient surtout utilisées dans le cadre de la rééducation des

membres supérieurs, chez des personnes adultes atteintes d’hémiplégie suite à un AVC. Sur les

prescriptions d’ergothérapies, la méthode de rééducation n’était pas spécifiée. C’étaient donc

les ergothérapeutes qui choisissaient selon leurs expériences, la méthode selon laquelle le

patient allait récupérer un maximum de fonction. Une évaluation standardisée, le Fugl-Meyer

(voir Annexe I), était toujours administrée au patient, mais les résultats n’influençaient pas la

méthode de rééducation qui allait être utilisée. La prise en soin de tous les patients

hémiplégiques n’était donc pas la même, certains utilisaient le BYM ou l’Arméo, alors que

d’autres ne les utilisaient pas et avaient un autre type de rééducation.

Page 13: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

3

De manière générale, les nouvelles technologies étaient assez présentes sur le plateau

technique, dans la salle ergo il y avait donc l’Arméo, le BYM ainsi que des technologies plus

anciennes comme la WII et une tablette tactile.

Je me suis donc beaucoup questionné sur ces appareils. Pourquoi tous les patients

n’utilisent pas ces machines ? Quels sont leurs objectifs ? Quelle est leur efficacité ? Sont-ils

indispensables ? Peut-on rééduquer une personne seulement avec ces machines ? Est-ce que

les nouvelles technologies seront LA solution pour une rééducation idéale ?

De plus, en discutant avec les ergothérapeutes du plateau technique, j’ai appris que le

service avait participé à une étude comparative entre une rééducation avec l’Arméo, et une

rééducation traditionnelle avec des posters d’étirements et des mouvements en actif aidé. Les

résultats de cette étude n’étaient pas encore publiés lors de mon stage, ce qui a aussi contribué

à ma curiosité. Voilà pourquoi j’aimerais savoir et comprendre ce que ces nouvelles machines

apportent dans la rééducation. Tout ce cheminement, m’a amené à ma question de départ :

Quels sont les apports des nouvelles technologies dans la rééducation motrice des

adultes après un AVC ?

2.2 Explications de termes principaux

2.2.1 La technologie De nos jours, la technologie est omniprésente dans notre quotidien. On ne s’en rend pas

forcément compte, mais de notre levé à notre couché nous en utilisons. Le réveil, le micro-onde,

la voiture, l’ordinateur, un frigo ou plus surprenant encore … un simple stylo.

Pour comprendre ce qu’est la technologie nous allons tout d’abord nous pencher sur

l’étymologie de ce mot. Il vient de l’ancien grec « tecknos » (technique) et « logos » (étude). Au

sens littéral il signifie « l’étude des techniques » (AC-LYON, s. d.).

L’étymologie ne suffit pas pour bien comprendre ce que signifie la technologie, car au

cours de l’histoire sa définition a évolué. Au début du XIXème siècle, la technologie était une

discipline universitaire. Puis, face au changement de la société d’un point de vue industrielle et

scientifique, la technologie s’est spécialisée en de nombreux domaines. Pour mieux

comprendre, à ses débuts la technologie correspondait à la technologie des métiers, soit le

Page 14: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

4

discours sur les techniques. Puis la technologie est devenue la technologie des machines ou

« techno-science » qui est un mélange de technologies des métiers et de la science.

Actuellement le métier qui représente le mieux la technologie est l’ingénieur. Il transpose les

dernières découvertes scientifiques à l’industrie. Il permet donc la création « d’objet

technologique » (CARNINO, 2010).

Mais nous ne nous intéresserons pas à toute la technologie car c’est un domaine très

vaste dont certaines parties n’apportent rien pour notre sujet. Nous allons alors définir et

comprendre ce que sont les technologies électroniques et les technologies médicales. Pour

commencer, intéressons-nous au champ des technologies médicales qui selon le thésaurus de

l’activité gouvernementale est « L’Étude des techniques et des différents procédés de mise en

œuvre, à l'aide des technologies de pointe, dans les domaines par exemple de la technologie

chirurgicale, du matériel de laboratoire, des produits de physiothérapie, des systèmes de

communication, des produits de diagnostic et autres produits médicaux. » (GOUVERNEMENT

DU QUÉBEC, 2019). Du coté des technologies électroniques, elles sont définies par le Centre

National de Ressources Textuelles et Lexicales comme des machines « qui utilisent des électrons

à l’état libre » (CNRTL, 2012). Dans ces objets, le courant électrique est utilisé afin de

transmettre des informations.

Ces deux technologies sont complémentaires, d’ailleurs certains objets entrent dans ces deux

catégories. Pour mieux le comprendre prenons un exemple, le BYM est une technologie

électronique au sens ou son fonctionnement est basé sur des composants électroniques. Ces

éléments traitent les informations pour les transmettre à la tablette tactile afin de réaliser

l’exercice demandé. Le BYM est aussi une technologie médicale car elle s’appuie sur des

découvertes scientifiques du domaine de la rééducation après un AVC.

2.2.2 La technologie médicale La technologie médicale regroupe énormément d’objet comme les scanners, les IRM, les

radiographies, les logiciels de communication intra-hospitaliers, les stéthoscopes… Ils sont

entrés dans le quotidien du domaine de la santé. Ces technologies sont communes de nos jours,

pourtant à leur sortie ces objets étaient considérés comme des nouvelles technologies. C’est-à-

dire que les toutes nouvelles découvertes scientifiques de cette époque étaient concentrées

dans ces objets (LAROUSSE, s. d.).

Aujourd’hui les nouvelles technologies dans le milieu médical sont florissantes. De

nombreuses avancées technologiques ont lieu et révolutionnent la façon de soigner.

Page 15: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

5

Voici quelques exemples non exhaustifs de nouvelles technologies médicales :

- Le boitier minimed 670G qui régule automatiquement la glycémie ou « pancréas

artificiel » chez des patients diabétiques. Avec cet objet les personnes atteintes de

diabète ont une meilleure régulation de leur glycémie et cela sans effort car c’est le

boitier qui calcule la glycémie ainsi que les dose d’insuline à injecter au patient

(SNOUFFER, 2018).

- Une prothèse robotique contrôlée par la pensée du patient amputé. Des capteurs

sont placés sur le patient, détectent les messages nerveux de la moelle épinière et

les retranscrivent en mouvement (FARINA et al., 2017).

- Une prothèse robotique qui recrée la sensation de proprioception chez une

personne amputée à l’aide d’électrodes. (D’ANNA et al., 2019).

- Le robot Da Vinci qui est utilisé par des chirurgiens pour des opérations. Il permet

des opérations mini-invasives et permet des opérations là où le chirurgien seul ne le

pourrait pas. (INTUITIVE SURGICAL, 2019).

2.2.3 L’Accident Vasculaire Cérébrale (AVC) Malgré tous ces progrès technologiques, l’AVC fait toujours des victimes. En France,

toutes les quatre minutes, une personne en est victime, soit 140 000 cas par an. Il engendre des

complications et est la 1ère cause de handicap acquis chez l’adulte, ainsi que la 2ème cause de

mortalité. L’AVC peut survenir à tout âge mais la moyenne d’âge est de 74 ans. Selon l’INSERM

la population de jeunes touchée par un AVC augmente significativement depuis quelques

années(INSERM, s. d.).

Tout d’abord, pour mieux le comprendre il faut définir ce qu’est l’accident vasculaire cérébral.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) « Un accident vasculaire cérébral (AVC) résulte

de l’interruption de la circulation sanguine dans le cerveau, en général quand un vaisseau

sanguin éclate ou est bloqué par un caillot. L’apport en oxygène et en nutriments est stoppé, ce

qui endommage les tissus cérébraux. » De plus l’AVC a des symptômes caractéristiques

« faiblesse subite », « perte de sensibilité » d’un hémicorps. Il entraîne également « confusion

mentale, difficulté à parler ou des troubles de la compréhension », trouble de la vision et de

l’équilibre. Des céphalées, l’évanouissement ou l’inconscience sont possibles. Le scénario le plus

dramatique peut entrainer une « mort subite » (OMS, 2019).

Page 16: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

6

2.2.4 Rééducation de l’AVC Le cerveau est donc endommagé par l’AVC, mais comment expliquer le fait que des

patients récupèrent totalement ou partiellement leurs capacités après cela ? Le cerveau est un

organe complexe qui n’a pas encore fini de nous révéler ses secrets. Actuellement, en suivant

les avancées scientifiques, la récupération suite à un AVC, qu’elle soit motrice ou cognitive, se

base sur le principe de la plasticité cérébrale. C’est-à-dire que le cerveau n’est pas un organe

fixe, il évolue constamment, il est en perpétuel changement. C’est grâce à ce principe qu’une

partie des personnes victimes d’un AVC récupèrent de leurs incapacités causées par l’accident.

L’IRM fonctionnel a permis de confirmer ce phénomène de plasticité cérébrale. En effet, les

chercheurs ont constaté « des variations architectoniques des neurones observables du

Système Nerveux Central, se traduisant par une réorganisation s’effectuant sous l’effet d’une

force extérieure et ou par contraintes de l’environnement ». Enfin selon E.TAUB, il existe deux

sortes de plasticité cérébrale :

- Une plasticité dite « post-lésionnelle de réparation ou l’apprentissage par

l’inactivité » se traduit par des chemins neuronaux qui ne sont plus stimulés à une

tâche à laquelle ils étaient programmés. Le cerveau va donc oublier cette tâche pour

la remplacer par une nouvelle.

- Une plasticité dite « post-lésionnelles fonctionnelles » qui par l’entrainement à un

geste ou une activité va construire ou utiliser de nouveaux chemins neuronaux.

L’intérêt de la rééducation est donc de « piloter la récupération » en se basant sur ces deux types

de plasticités cérébrales (PICARD, 2007). Le but étant de remodeler le cerveau pour

« remplacer » les zones lésées, et de créer des nouveaux circuits neuronaux qui compenseront

les circuits détruits à cause de l’accident.

Après un AVC, il y a une zone de nécrose de cellules appelée zone de nécrose ischémique qui est

irréversible. Cette dernière est entourée pour une seconde zone de pénombre ou zone

ischémique réversible liée à un défaut de débit de circulation sanguine. En effet, tant que le

débit initial n’est pas rétabli, le cerveau se défend. À cet endroit les neurones sont en souffrance,

leurs besoins sont satisfaits à leur strict minimum mais les cellules se mettent en veille. Dans

cette zone de pénombre, deux choix s’offrent donc aux neurones :

- L’apoptose qui est la mort programmée de ces neurones

- La fuite cellulaire, les neurones vont migrer vers d’autres parties du cerveau non

atteintes par l’AVC.

Page 17: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

7

La stimulation de la zone de pénombre est le meilleur moyen pour limiter la mort neuronale.

Par conséquent, la rééducation doit se faire le plus rapidement possible. Les cellules qui ont

migré peuvent aussi retourner à leur endroit initial avec la rééducation (NIGHOGHOSSIAN,

2006).

2.3 L’AVC en chiffre L’AVC suivant sa gravité peut causer la mort. Selon l’INSERM, le code CIM- I64 qui classe

par sexe et tranche d’âge le nombre de décès en France a répertorié 11 275 morts à cause des

AVC en un an, soit environ 8% des 140 000 victimes (Chiffres de 2016, les plus récents de leur

base de données CépiDC). La tranche d’âge des 85-94 ans est la plus élevée en matière de décès.

Figure 1: Effectifs de décès liés à un AVC, INSERM, 2016.

En 2007 en France, le coût que représente l’AVC est estimé à 8,413 milliards d’euros (GOUÉPO,

CHEVREUL et DURAND-ZALESKI, 2009) soit environ 60 000€ par personne touchée.

Page 18: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

8

1

Figure 2: Poids des accidents vasculaires cérébraux en France en 2007, OMS, 2009.

La prise en charge sanitaire des cas incidents et prévalents représente, à elle seule,

70,1% des coûts de l’AVC. Ces coûts sanitaires comprennent la prise en charge rééducative des

personnes atteintes. Si cette phase de prise en charge sanitaire était plus efficace, le coût de la

prise en charge médico-sociale serait moins important. En effet, les personnes gardant des

séquelles entravant leur autonomie et leur indépendance ne peuvent pas reprendre leurs

habitudes de vie comme auparavant. Ces personnes ont donc des aides, que ce soit à domicile

ou en structure, pour leur permettre d’avoir la meilleure qualité de vie possible en fonction de

leur situation. Il faut donc que la rééducation des patients ayant eu un AVC soit la plus efficiente

possible.

En s’intéressant aux nouvelles méthodes de rééducation et à leurs outils, nous observons que la

rééducation robotique est très présente. Divers concours ou projets ont récompensé ces

nouveaux objets. Voici quelques exemples :

- En 2017, la SOFMER (SOciété Française de MEdecine physique et de Réadaptation)

a récompensé un projet innovant permettant la rééducation de la marche avec un

robot. Il s’agit du Robot-K développé par la société BA Helthcare (BA SYSTÈMES,

2017). Même si les robots de rééducations sont arrivés il y a une dizaine d’années,

ils sont toujours d’actualités.

- La société Dessintey lauréat en 2016 du concourt de la SOFMER, commercialise un

appareil high-tech basé sur la thérapie miroir et la simulation visuelle. Elle donne

l’illusion au cerveau que la main lésée bouge normalement (DESSINTEY, 2019).

1 https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/AVC_-_annexe_15.pdf page A199

Page 19: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

9

- La société Axinesis propose le Réaplan, une interface robotisée pour la rééducation

du membre supérieur. Elle permet à travers un algorithme d’aider le patient pour la

réalisation des tâches qui lui sont proposées (AXINESIS, s. d.).

Ces exemples permettent d’avoir un rapide benchmark de ce qui est proposé. On

observe un essor du nombre de résultats des nouvelles technologies dans le domaine de la

rééducation. En effet, la timeline de la base de données PubMed en est un bon indicateur

(PUBMED, 2019)2 :

Depuis une dizaine d’années, il y a eu énormément d’études en lien avec la robotique et la

rééducation. Le pic d’activité est en 2017 puis on observe une baisse sur les années qui suivent.

Les nouvelles technologies qui nous intéressent plus particulièrement sont les bras robotisés.

Leur début se situe dans les années 1990. Depuis, ces machines ont changé. Pour bien

comprendre l’évolution d’une technologie, il faut s’intéresser à la courbe de Hype. À la sortie

d’un nouvel objet, il y a habituellement un pic d’intérêt pour celui-ci. Puis, une phase de

désillusion : sa popularité diminue face aux prix et à la complexité de la technologie. À la suite

de cela, il y a une pente dite de « l’illumination », c’est-à-dire que des avancées ont eu lieu et

que la technologie a un regain d’intérêt, et donc qu’il y a des investissements de fait sur cette

technologie. Enfin la dernière partie est un plateau de stagnation lorsque la technologie est au

maximum de ce qu’elle peut offrir. Cela est résumé sur la courbe ci-dessous :

2 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed sur la partie droite de la page.

Figure 3: Timeline Pubmed, Pubmed, 2019.

Page 20: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

10

Figure 4: Courbe de Hype, GARTNER, 2020.3

Quel lien faire entre les bras robotisés et la courbe de Hype ? La nouvelle technologie qu’est le

bras robotisé est dans la phase de « l’illumination » (voir la croix sur la figure 3). C’est-à-dire que

cette technologie subit encore des améliorations et que des études sont en cours sur le sujet.

Ce qui veut dire que la documentation sur les bras robotisés est fournie et qu’il y a énormément

de résultats. Mais le problème est le suivant : ces études ne constituent pas des preuves

scientifiques robustes car elles sont effectuées à petite échelle.

Récemment, une étude ayant suivi une méthodologie de recherche suivant les caractéristiques

données par l’HAS est sortie. Cette étude répond aux quatre critères suivants :

- « L’adéquation du protocole d’étude à la question posée ;

- L’existence ou non de biais importants dans la réalisation ;

- L’adaptation de l’analyse statistique aux objectifs de l’étude ;

- La puissance de l’étude et en particulier la taille de l’échantillon » (HAS, 2013a, p.6)

Dans un premier temps, les résultats de l’étude mettent en avant une amélioration rapide des

scores qui correspond à l’assimilation de la compréhension de la machine par les patients. Puis

dans un second temps, une amélioration plus lente des scores mais cette fois liée à

3 GARTNER (2020) Hype Cycle Research Methodology. Gartner. Disponible sur :

https://www.gartner.com/en/research/methodologies/gartner-hype-cycle [Consulté le

27/04/20].

Page 21: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

11

l’amélioration des capacités fonctionnelles du membre supérieur. Certes, cela montre tout de

même qu’il y a une amélioration mais elle n’est pas corrélée à la rééducation robotisée

(SCHWEIGHOFER et al., 2018). De même, les résultats publiés par l’HAS en 2012, montrent que

la rééducation motrice des patients après un AVC avec des bras robotisés est efficace, mais pas

plus qu’une autre technique (HAS, 2012a). « La plupart des études récentes évoquent que

l’entraînement par robot est aussi efficace qu’une prise en charge thérapeutique d’intensité

identique faite par des thérapeutes » (HAS, 2012a, p.164).Dans cette citation, l’HAS s’appuie sur

les études de MASSIERO, LO et KUTNER qui mettent en avant le fait que si le nombre d’heures

de rééducation est la même alors le robot et le thérapeute sont d’une efficacité similaire

(MASIERO et al., 2007; KUTNER et al., 2010; LO et al., 2010).

2.4 L’entretient exploratoire Nous avons eu la chance de pouvoir interroger un Professeur, qui a directement participé

à l’étude de Schweighofer. Ce qui est ressorti de cet échange est intéressant.

La littérature sur l’efficacité des nouvelles technologies est fleurissante, mais un aspect

important a interpellé le Professeur. En effet, la qualité des études n’était pas assez satisfaisante

pour être recevable. C’est pour cela qu’une étude à grande ampleur a été lancé afin de combler

ces lacunes de méthodologies et ainsi avoir des résultats fiables.

Les nouvelles technologies sont aussi très bien reçues par les patients qui s’accordent volontiers

à ces objets de rééducation. Cela permet une meilleure implication des patients dans leur prise

en charge.

Pour le professeur, les études scientifiques permettent d’ouvrir une porte qui en débouche sur

de nouvelles. Ce qu’il faut comprendre c’est qu’un questionnement en soulève un autre.

Pour finir, il y a dans les hôpitaux une ambivalence dans l’intégration des nouvelles

technologies. En effet, il y a une part commerciale plus que de la nécessité dans certains cas. En

général, la hiérarchie fait la demande pour l’acquisition de ce genre de matériel, parfois sans les

avis des professionnels qui vont l’exploiter. Heureusement, les professionnels sont bien formés

et utilisent à bon escient les nouvelles technologies qui leur sont proposées pour leur pratique.

Ils en tirent un maximum de bénéfice grâce à leurs expériences, et cela permet une meilleure

prise en soin pour les patients. Outre l’aspect commercial, ces machines permettent de faire des

études très précises, comme par exemple avec les bras robotisés. Elles peuvent étudier des

mouvements reproductibles tout en observant un seul facteur précis. Ce qui est impossible sans

la technologie présente dans leur fonctionnement.

Page 22: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

12

2.5 La question de recherche Tout ce cheminement entre les nouvelles technologies, l’AVC et la rééducation m’a

amené à la question de recherche suivante :

Pourquoi faire le choix d’utiliser la rééducation robotisée dans la prise en soin en ergothérapie,

pour la rééducation motrice post- AVC, alors qu’il n’y a aucune preuve de son efficacité au regard

des autres techniques ?

Voici les hypothèses qui sous-tendent cette question de recherche :

- Après les premières séances, le patient est en autonomie avec le robot de

rééducation.

- La rééducation robotisée permet au thérapeute d’augmenter le temps de

rééducation du patient.

- La rééducation robotisée permet une meilleure renommée pour un service de

rééducation.

Page 23: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

13

3 Cadre théorique

3.1 Introduction

Cette partie théorique permet tout d’abord d’expliquer ce qu’est l’ergothérapie et les

compétences des thérapeutes de cette profession. En fonction de cela l’ergothérapeute va

pouvoir mettre en œuvre différentes techniques de rééducation pour les patients ayant eu un

AVC, dont la rééducation robotisée. Cette rééducation comporte différents types de robot qui

permettent la récupération motrice du membre supérieur. Malgré des résultats de rééducation

similaires aux autres techniques, des établissements s’en procurent alors que les robots sont un

investissement onéreux. Nous verrons donc si cette acquisition est en lien avec la réputation à

tenir pour les établissements de santé. Nous chercherons également si les patients sont

autonomes dans l’utilisation des robots de rééducation du membre supérieur, et enfin nous

vérifierons si cette thérapie permet l’augmentation du nombre d’heures de rééducation.

3.2 Qu’est-ce que l’ergothérapie ?

Pour commencer, voici comment l’Association Nationale Française des Ergothérapeutes

(ANFE) définit ce métier : « L'objectif de l'ergothérapie (occupational therapy) est de maintenir,

de restaurer et de permettre les activités humaines de manière sécurisée, autonome et

efficace. » (ANFE, 2019).

Cette définition est très globale et n’explique pas concrètement ce que va faire

l’ergothérapeute sur le terrain, c’est la grande ligne directrice que suivent les professionnels. En

effet l’ergothérapeute va intervenir dans beaucoup de lieux différents. L’ANFE en compte plus

d’une trentaine et cette liste n’est pas exhaustive (ANFE, 2017). C’est pour cela qu’un

ergothérapeute qui travaille en psychiatrie n’aura pas la même approche de l’ergothérapie

qu’un ergothérapeute travaillant en Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées

Dépendantes (EHPAD) ; cependant ils suivront toujours cette grande ligne directrice.

3.2.1 Les compétences de l’ergothérapeute À sa sortie de l’institut de formation, l’ergothérapeute possède 10 compétences

nécessaires pour sa pratique. Elles lui serviront tout au long de sa carrière professionnelle. Elles

sont présentées dans le « portfolio de l’étudiant en ergothérapie » (MINISTÈRE CHARGÉ DE LA

SANTÉ, 2014, p.7‑11). Ces différentes aptitudes se définissent de la façon suivante :

Page 24: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

14

Numéro de la compétence Intitulé de la compétence Attendu de la compétence

1 Évaluer et élaborer un diagnostic ergothérapique À l’aide d’outils et de sources d’information pertinentes, comprendre la situation de la personne pour ensuite faire un résumé et faire un diagnostic ergothérapique.

2 Concevoir et conduire un projet d’intervention en ergothérapie et d’aménagement de l’environnement

Savoir édifier et programmer un plan de soins adapté à la personne et le modifier si nécessaire.

3 Mettre en œuvre des activités de soins, de rééducation, de réadaptation, de réinsertion et de réhabilitation psycho-sociale en ergothérapie

Savoir mettre en place des activités adaptées à la personne et en lien avec le plan de soin. Le patient doit se sentir investi.

4 Concevoir, réaliser, adapter les orthèses provisoires, extemporanées, à visée fonctionnelle ou à visée d’aide technique, adapter et préconiser les orthèses de série, les aides techniques ou animalières et les assistances technologiques

Savoir préconiser, sélectionner, concevoir, adapter des aides-techniques. Pouvoir expliquer le fonctionnement de ces aides-techniques.

5 Élaborer et conduire une démarche d’éducation et de conseil en ergothérapie et en santé publique

Comprendre les besoins du patient et de son entourage. Mettre en place une démarche de conseil et d’éducation adaptée et personnelle pour y subvenir.

6 Conduire une relation dans un contexte d’intervention en ergothérapie

Savoir établir une relation thérapeutique avec un patient et son entourage afin de faciliter la prise en soin de celui-ci.

Page 25: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

15

7 Évaluer et faire évoluer la pratique professionnelle Savoir remettre en question sa pratique dans l’intention de la faire évoluer positivement. Tout cela en respectant la réglementation, les valeurs de la profession ainsi que l’éthique.

8 Rechercher, traiter et analyser des données professionnelles et scientifiques

Pouvoir répondre à un questionnement professionnel à l’aide de documentation fiable.

9 Coopérer avec les différents acteurs et organiser les activités

Savoir coopérer avec les différents professionnels d’une structure. Savoir tracer les informations liées à sa pratique.

10 Former et informer Savoir délivrer les informations nécessaires aux autres professionnels. Être capable de mettre en place des formations en lien avec les compétences d’un ergothérapeute.

Figure 5: Les différentes compétences des ergothérapeutes.

Page 26: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

16

Les ergothérapeutes ont donc des connaissances scientifiques, sociales,

professionnelles et méthodologiques indispensables à leur pratique. Dans cette partie nous

allons exposer les différentes connaissances des ergothérapeutes en fonction des domaines

scientifiques et professionnels.

L’ergothérapeute à une certaine compréhension de la physiologie des muscles et de

l’anatomie musculo-squelettique du corps humain et de façon plus approfondie sur le membre

supérieur (MS). Il connait aussi l’organisation du système sensoriel. L’ergothérapeute a

également des connaissances en neuro-anatomie, afin de comprendre les bases de

fonctionnement du cerveau humain. Cela lui permet de mieux appréhender les fonctions

cognitives qui regroupent les mécanismes de l’attention, de la motricité, de perception,

d’orientation, de la mémoire, du langage oral et écrit, des fonctions exécutives. Les fonctions

exécutives contrôlent les phénomènes d’organisation et planification, de jugement, d’auto-

contrôle et de flexibilité (AQNP, 2020).

Les connaissances précédentes sont essentielles pour l’ergothérapeute. Elles lui

permettent par la suite de mieux comprendre les dysfonctionnements de tous ces systèmes,

que ce soit les troubles du système nerveux liés à des maladies comme l’AVC, ou encore les

troubles du système sensoriel (équilibre, touché). Les notions acquises sur les

dysfonctionnements cognitifs et psychiques regroupent des troubles souvent présents à la suite

d’un AVC. Il est donc fondamental de comprendre ces dysfonctionnements pour savoir

comment agir dans la rééducation et réadaptation de ces troubles.

Enfin, les ergothérapeutes ont les connaissances et de l’expérience pour mettre en

œuvre des prises en soin pour rééduquer et réadapter les troubles vus auparavant :

dysfonctionnement des systèmes nerveux et sensoriel, dysfonctionnement cognitif et psychique

(MINISTÈRE DU TRAVAIL, DE LA SOLIDARITÉ ET DE LA FONCTION PUBLIQUE et MINISTÈRE DE LA

SANTÉ ET DES SPORTS, 2010, p.223‑224). Les moyens pouvant être mis en place vont être

explicités dans la partie suivante.

3.2.2 L’ergothérapie et la prise en soin de l’AVC Pour ce qui concerne la prise en soin des patients ayant eu un AVC, l’ergothérapeute va

être un acteur important de ce processus de rééducation. Il sera présent de la phase aigüe à la

phase chronique lorsque le patient est en hospitalisation complète et/ou de jour. En effet il n’y

a pas d’intérêt à ce que l’ergothérapeute intervienne quand la personne a une récupération

spontanée (motrice et cognitive) car il n’y aura aucune répercussion sur ses activités de vie

Page 27: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

17

quotidienne. Selon l’HAS l’ergothérapeute va intervenir pour l’ « évaluation, rééducation

sensori-motrice et cognitive dans un but d’optimisation des activités de la vie quotidienne, de

loisirs, de travail, de conduite automobile » (HAS, 2019a, p.22)

Voici comment sont décrites les interventions des ergothérapeutes dans la prise en soin des

patients ayant eu un AVC à l’Assistance Public Hôpitaux de Paris (APHP) :

Tout d’abord l’ergothérapeute va intervenir dans la « prévention des complications cutanées,

trophiques, orthopédiques et douleurs ». Pour cela il va mettre en place des solutions de

positionnement au lit ainsi qu’au fauteuil avec le matériel mis à sa disposition (cousin microbille,

cousin de positionnement, matelas à mémoire de forme, matelas à air…).

Par la suite l’ergothérapeute va « Évaluer les déficits, les répercussions fonctionnelles et les

situations de handicaps » pour cela il va s’appuyer sur de nombreux bilans spécifiques4

- Bilan cutané-trophique et de la douleur : échelle de Braden (voir Annexe II), l’Échelle

visuel analogique (EVA ; voir Annexe III).

- Bilan moteur, sensitif, cognitif, préhension : l’échelle du Fugl-Meyer (voir Annexe I), le

Pique-touche5, Montreal Cognitive Assessment (MoCA© ; voir Annexe IV ), Box & Block

Test6 (BBT).

- Bilan des Activités de Vie Quotidienne (AVQ) : la Mesure de l’indépendance

Fonctionnelle (MIF ; voir Annexe V), Mesure Canadienne du Rendement Occupationnel

7(MCRO).

Après avoir réalisé les bilans, l’ergothérapeute sera en mesure d’orienter la prise en soin en

fonction des problématiques du patient. Une fois la situation analysée l’ergothérapeute va

pourvoir « Entretenir/Développer les capacités sensitivomotrices, cognitives et fonctionnelles »

du patient avec différentes méthodes de rééducation (méthode Bobath, bras robotisé, mise en

situation, exercices stimulant les fonctions cognitives).

4 Il s’agit d’une liste non exhaustive, car il existe énormément de bilan. C’est en quelque sorte un aperçut. 5 Le Pique-touche est un bilan de sensibilité, la patient doit préciser si le thérapeute « touche » ou « pique » la zone concernée. 6 Le BBT est un bilan de dextérité, le patient doit passer un maximum de cube d’un part et d’autre d’une caisse en passant par-dessus une planchette en bois placé comme un filet. 7 La MCRO est un outil qui permet « d’identifier les occupations ou activités que la personne perçoit comme limitant ou affectant sa performance dans la vie quotidienne et pour lesquelles elle souhaite voir des améliorations, et déceler les changements de perception au fil du temps »(CENTRE INTÉGRÉ DE SANTÉ ET DE SERVICES SOCIAUX DE LA MONTÉRÉGIE-CENTRE QUÉBEC, 2020).

Page 28: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

18

Ensuite, le but pour le thérapeute va être de réussir à transférer les nouveaux acquis du

patient dans sa vie de tous les jours afin qu’il soit autonome et indépendant dans ses AVQ. Si le

patient se trouve encore en difficulté, l’ergothérapeute va pouvoir lui proposer des aides-

techniques pour y pallier. L’aide technique compense la situation de handicap (APHP, 2017).

Une étude de LEGG, malgré un faible niveau de preuve scientifique du fait d’une méthodologie

peu robuste, va dans le sens d’une amélioration des activités de vie quotidienne à la suite d’une

intervention en ergothérapie (LEGG et al., 2017).

Toutes ces étapes renvoient donc à notre ligne conductrice : permettre aux patients d’être le

plus indépendant et le plus autonome dans ses activités.

Pour mettre en œuvre de la rééducation, les ergothérapeutes vont pouvoir s’appuyer sur divers

moyens de prise en soin détaillés dans la partie ci-dessous.

3.3 Les rééducations motrices en ergothérapie. Les ergothérapeutes ne peuvent pas proposer n’importe quelle forme de rééducation.

Ils n’ont pas le droit de faire ce que bon leur semble. C’est la Haute autorité de santé (HAS),

organisme indépendant, qui régit ces pratiques. Elle emploie des experts dans divers domaines

afin de pouvoir élaborer quelles sont les meilleures pratiques. C’est ainsi qu’en 2012, l’HAS a

sorti « le guide des bonnes pratiques pour la rééducation de patients ayant été victime d’AVC »

(HAS, 2012b). Toutes ces formes de rééducation sont regroupées sous le terme de rééducation

conventionnelle. Elles ne touchent pas essentiellement les ergothérapeutes mais plus

globalement les rééducateurs du paramédical. (Kiné, APA, Orthophoniste...). Ce qui est entendu

comme conventionnel ici, c’est l’avis de plusieurs experts dans le domaine de la rééducation qui

ont privilégié les techniques actuelles les plus efficaces. De nouvelles techniques peuvent avoir

vu le jour depuis 2012. Elles sont dites « innovantes », mais d’ici quelques années, suivant les

résultats d’études, elles seront peut-être des techniques de rééducation conventionnelle.

Pour le moment, aucune technique de rééducation n’est identifiée comme supérieure aux

autres. Certaines sont plus efficaces à un moment de la rééducation alors que d’autres le seront

à un autre.

Les ergothérapeutes utilisent donc diverses rééducations qui vont être présentées dans

la partie suivante. Tout d’abord seront explicitées les techniques de rééducations

conventionnelles puis une technique considérée comme nouvelle.

Page 29: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

19

3.3.1 Les rééducations conventionnelles et la nouvelle approche rééducative. Différentes rééducations motrices existent. Dans cette partie les différentes techniques

conseillées seront listées par l’HAS, ainsi qu’une nouvelle approche utilisée depuis quelques

années, et qui est de plus en plus utilisée par les ergothérapeutes.

3.3.1.1 Rééducation de la sensibilité

Les troubles de la sensibilité sont une des séquelles possibles après un AVC. « La rééducation

de la sensibilité après AVC vise à réduire ou à compenser les troubles sensitifs superficiels et

profonds et leur perception » (HAS, 2012b, p.19). Cette rééducation peut se faire avec des auto-

massages des mains, de la desensitization (retrouver des sensations en adéquation avec le

stimulus concerné), de la mobilité et des étirements des mains. Enfin, travailler la motricité des

mains de la pâte de rééducation par exemple, peut être un bon exercice (APHP, 2011).

3.3.1.2 Rééducation manuelle individuelle (physiotherapy approach)

« La rééducation manuelle individuelle fait référence à l’application des techniques

classiques de mobilisation passives et actives réalisées par un rééducateur en tête à tête avec le

patient »(HAS, 2012b, p.24). Il s’agit d’une thérapie individualisée, le patient pourra alors

travailler un mouvement ou un muscle déficitaire spécifique avec l’aide du thérapeute pour le

guider. Par exemple, l’empilement de cônes est un exercice classique. Le patient va devoir faire

travailler des muscles élévateurs de l’épaule pour réussir sa tâche, le thérapeute sera là pour le

suppléer et le guider si des difficultés sont présentes. La rééducation manuelle individuelle peut

être mise en place à la phase aigüe, subaigu et chronique de l’AVC.

3.3.1.3 Renforcement musculaire (muscle strengthening)

La faiblesse musculaire peut être une conséquence de l’AVC. Elle est pénalisante dans les

actes de la vie quotidienne. Pour y remédier « Le renforcement musculaire intègre l’ensemble

des techniques de rééducation qui permettent d’augmenter la force musculaire. L’objectif visé

ici est l’amélioration de la trophicité et de la performance musculaires, et non de la commande

neuromotrice »(HAS, 2012b, p.30). Prenons l’exemple d’un patient qui n’arrive plus à soulever

un verre d’eau pour boire. Tout d’abord le thérapeute lui demandera de soulever un verre vide,

puis au fur et à mesure des séances il remplira un peu plus le verre.

3.3.1.4 Rééducation intensive

« La rééducation intensive consiste à réaliser une activité ciblée de rééducation avec un

nombre élevé (non prédéfini) de répétitions ou dans des conditions qui augmentent la charge

en comparaison avec l’intensité habituellement proposée » (HAS, 2012b, p.39).Les scientifiques

ne se sont pas accordé sur le nombre d’heures nécessaires à une rééducation intensive ni même

Page 30: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

20

sur le nombre de répétitions nécessaires. Cette rééducation stimulerait la plasticité cérébrale et

serait efficace à la phase subaiguë de l’AVC. La rééducation intensive est également connexe à

la rééducation de répétition de tâches. Toutes les rééducations du point précédent peuvent être

associées à des exercices de la rééducation intensive.

3.3.1.5 Approches neurophysiologiques

Ces approches s’appuient sur la physiologie du cerveau. Les deux méthodes les plus connues

en France sont le concept Bobath et la méthode Kabat. Le 1er concept se définit comme « Une

approche par résolution de problèmes caractérisée par une interaction continue entre

évaluation et traitement de patients présentant des troubles du tonus, du mouvement et de la

fonction dus à une lésion du système nerveux central » (CHANTRAINE, 2013, p.139‑146). La

méthode Bobath se base donc sur le phénomène de plasticité cérébrale. Elle permet de réduire

la spasticité et restaure un mouvement normal sans trouble du tonus. La seconde méthode «

Kabat ou « neuro-facilitation proprioceptive » fait partie de l’ensemble des méthodes

regroupées sous le vocable de « reprogrammation sensori-motrice ». Elle permet d’obtenir un

renforcement de la contraction musculaire grâce à l’utilisation de mécanismes de facilitation.

Elle fait intervenir à la fois la motricité réflexe, automatique et volontaire. Il s’agit d’une méthode

de renforcement musculaire actif contre résistance manuelle réalisée suivant un schéma moteur

tridimensionnel » (HAS, 2019a, p.60). Cette technique permet d’améliorer l’amplitude des

mouvements ainsi que la qualité des contractions musculaires. Sur le plan scientifique il n’y a

pas une de ces deux méthodes plus efficace que l’autre.

3.3.1.6 Apprentissage moteur (motor learning)

L’apprentissage moteur vise « à utiliser les mêmes voies d’apprentissage que celles utilisées

habituellement pour des personnes saines. Elle met l’accent sur le réapprentissage des activités

motrices spécifiques. Le rééducateur analyse, pour chaque tâche évaluée, les composantes à

l’origine des difficultés d’exécution et entraîne le sujet à la tâche de manière spécifique. Il veille

à obtenir le transfert dans les activités de la vie quotidienne » (HAS, 2019a, p.62). Avec cette

technique de rééducation, l’ergothérapeute va analyser entièrement le geste pour comprendre

où est la difficulté. De là, il va pouvoir guider le patient pour réaliser sa tâche.

3.3.1.7 Biofeedback ou rétroaction biologie (BFB)

Le Biofeedback « s’applique à l’utilisation d’appareils de contrôle qui détectent et

matérialisent par quantification un processus physiologique dans le but de rendre

immédiatement disponibles, pour l’individu, une information sur son fonctionnement, alors que

les conditions physiologiques lui rendraient cette connaissance inaccessible » (HAS, 2019a,

Page 31: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

21

p.63). Cette technique d’exercice s’utilise donc avec du matériel qui permet un retour

d’information au patient. Le BYM et l’Arméo présentés dans la problématique peuvent être

considérés comme des rééducations utilisant le biofeedback. Ce type de d’exercice est utilisé

pendant la phase subaiguë et chronique d’un AVC.

3.3.1.8 Répétition de tâches (repetitive task training) ou tâches orientées

Il n’existe pas de définition précise dans la littérature, cependant l’HAS l’explique comme

une « activité motrice organisée autour d’un objectif et réalisée sous les contraintes générées

par l’environnement » (HAS, 2019a, p.88). Reprenons l’exemple d’un patient n’arrivant plus à

boire avec un verre d’eau, avec cette thérapie, il répète plusieurs fois la série de gestes à

effectuer pour arriver au but de son action. Les études sur cette technique de rééducation ne

permettent pas de prononcer un verdict sur son efficacité que ce soit à la phase subaiguë ou

chronique de l’AVC.

3.3.1.9 Approches thérapeutiques combinées (mixed approaches)

Nous ne sommes pas sans savoir qu’il n’y a pas de rééducation parfaite après un AVC.

Chaque technique de rééducation a des avantages mais aussi des inconvénients. C’est pour cela

que « les approches combinée associent deux méthodes ou plus dans le programme de

rééducation motrice » (HAS, 2019a, p.102). Par ailleurs, l’HAS préconise d’associer plusieurs

méthodes au lieu de se focaliser sur une seule (2012b, p.103).

3.3.1.10 Contrainte induite du membre supérieur (Constraint-Induced Movement Therapy :

CIMT)

La contrainte induite « consiste à limiter ou à empêcher l’activité du membre supérieur sain

afin de susciter l’activité du membre atteint par la répétition intensive de tâches spécifiques

et/ou fonctionnelles » (HAS, 2012b, p.142). Cela permet de solliciter le membre parétique afin

de stimuler la plasticité cérébrale. Avec cette technique, le patient sera obligé d’utiliser son

membre atteint pour la réalisation d’action proposées par le thérapeute. Cette technique de

rééducation est recommandée à la phase chronique de l’AVC. A contrario elle serait délétère à

la phase aiguë. Elle peut être utilisée avec la rééducation orientée vers la tâche pour entrainer

le patient à exécuter une action avec son membre supérieur atteint.

3.3.1.11 Rééducation des membres supérieurs par mouvements bilatéraux simultanés

« Cette technique a pour but de solliciter la motricité du membre hémiplégique avec le

membre controlatéral sain par le biais de mouvements, symétriques ou non, réalisés

bilatéralement » (HAS, 2012b, p.171). Par exemple, le patient doit lever une balle au-dessus de

sa tête, pour se faire il doit saisir la balle des deux mains puis lever les deux bras en même temps.

Cette technique est facilement mise en œuvre et ne demande pas de matériel. Les recherches

Page 32: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

22

scientifiques sur le sujet ne permettent pas de savoir si cette rééducation a une utilité dans la

rééducation subaiguë et chronique après un AVC.

3.3.1.12 Imagerie mentale motrice (mental practice with motor imagery)

L’imagerie mentale est une technique de rééducation qui « consiste soit à évoquer et à

répéter mentalement une expérience motrice déjà vécue dans le passé, soit à évoquer l’image

anticipatrice d’une action nouvelle, dans le but d’obtenir la réalisation ou la mémorisation d’un

mouvement donné » (HAS, 2012b, p.176). Par exemple, avec cette technique le patient devra

imaginer sa main atteinte en train d’attraper un objet. Cette technique n’est pas spécifique à la

rééducation, elle est surtout utilisée dans le monde du sport de haut niveau afin de visualiser le

parcours à effectuer. L’imagerie mentale permet d’activer les zones du cerveau nécessaires à la

réalisation du mouvement alors même qu’il n’est pas réalisé. Si cette technique est utilisée

conjointement à une technique de rééducation conventionnelle elle est bénéfique à la phase

chronique de l’AVC. Cependant, la littérature scientifique ne se prononce pas sur son utilisation

à la phase subaiguë de l’AVC.

3.3.1.13 La réalité virtuelle

« La réalité virtuelle est la création informatique d’un environnement simulé avec lequel le

sujet peut interagir par différents moyens : toucher, vision, mouvements » (HAS, 2012b, p.183).

Il existe plusieurs niveaux de réalité virtuelle. La réalité virtuelle dite immersive (les casques de

réalité virtuelle) où l’utilisateur est dans un espace différent de la réalité. Ensuite il y a la réalité

virtuelle dite non immersive (la console WII) où l’utilisateur interagit via une interface. Les

études réalisées sur l’utilisation de la réalité virtuelle ne permettent pas de conclure sur

l’efficacité de cette technique de rééducation dans la rééducation post-AVC. Les exercices en

réalité virtuelle peuvent être associés à beaucoup de rééducation. Par exemple, la rééducation

orientée vers la tâche peut se passer dans un monde virtuel immersif pour le patient.

3.3.1.14 Rééducation assistée par robotique

« La rééducation assistée par robotique consiste à réaliser des mouvements contraints par

un système électromécanique, couplé ou non à un environnement virtuel. Ce couplage est

systématique pour le membre supérieur car il s’agit de travailler la répétition de mouvements

orientés vers la cible » (HAS, 2012b, p.162). Cette technique de rééducation doit être alliée aux

autres rééducations conventionnelles. Elle permet une amélioration motrice mais non

fonctionnelle lors de la phase subaiguë et chronique.

Page 33: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

23

3.3.1.15 Nouvelles approches rééducatives : miroir thérapie

« La thérapie par le miroir (TM) est une thérapie de rééducation dans laquelle un miroir est

placé entre les bras ou les jambes de sorte que l'image d'un membre non affecté en mouvement

donne l'illusion d'un mouvement normal dans le membre affecté. Par cette configuration,

différentes régions du cerveau pour le mouvement, la sensation et la douleur sont stimulées »

(THIEME et al., 2018). Les recherches sur la thérapie miroir sont encore assez faibles pour en

conclure une réelle efficacité, elle permettrait tout de même d’améliorer les mouvements des

activités quotidiennes.

Comme nous venons de le voir, il existe énormément d’approches rééducatives et

d’exercices que l’ergothérapeute peut mettre en place. La technique qui nous intéresse

particulièrement ici est la rééducation robotisée. Nous allons donc approfondir celle-ci dans une

partie spécifique.

3.4 Les robots de rééducation : Les robots ont été introduit dans le milieu de la rééducation au début des années 1990.

Depuis près de trente ans, ces machines ont bien évolué et se sont diversifiées au gré des

nouvelles avancées technologiques. C’est pour cela que les robots sont toujours à la pointe de

la technologie et que leur cout est élevé. Les robots de rééducation sont donc divers et variés.

La robotique utilisée dans ce domaine entre dans la famille de cobot, il s’agit de la contraction

de « collaborative robot ». Ce terme a été inventé dans les années 90 dans le domaine industriel

par COLGATE et PESHKIN ici cité par CLAVERIE. Il est question d’un robot qui se base sur

l’utilisateur, en l’occurrence le patient. La machine récolte des informations sur le patient grâce

à divers capteurs (position, pression, vitesse…), et peut donc accompagner l’utilisateur dans la

réalisation de mouvement pour effectuer les exercices demandés. Il agit comme une intelligence

artificielle, suivant les informations reçues et traitées par son système, il va être à même de

prendre une décision pour guider ou suppléer le patient dans son mouvement par exemple

(CLAVERIE, BLANC et FOUILLAT, 2013).

Il existe deux grands types des robots en rééducation. Le robot de rééducation qui sera

directement en contact physique avec le patient ; et le robot social qui lui va interagir avec le

patient. L’ergothérapeute ne va pas intervenir avec tous ces robots. En effet, certains sortent du

champ de compétences de son métier comme les robots de rééducation du membre inférieur,

ainsi que les robots sociaux. Les robots de rééducation du membre inférieur vont plutôt être du

Page 34: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

24

ressort des kinésithérapeutes. Les robots sociaux, quant à eux, sont là pour encourager le

patient lors de la rééducation. Il sert en quelque sorte de coach, mais n’est pas aussi complet

qu’un vrai professionnel (MATARIĆ et al., 2007).

L’ergothérapeute va donc plutôt s’intéresser au robot de rééducation du membre

supérieur. Dans leur formation, les étudiants en ergothérapie apprennent l’anatomie du

membre supérieur ainsi que son fonctionnement neuro-moteur. L’ergothérapeute est donc un

protagoniste dans la rééducation du membre supérieur et c’est pour cela qu’il s’est approprié

cet outil qu’est le robot de rééducation du membre supérieur.

Les robots de rééducations sont pour la plupart reliés à une interface. Des exercices de

rééducation plus ou moins fonctionnels y sont proposés pour que le patient reproduise

fidèlement et naturellement le geste qu’il effectuerait dans la vraie vie pour exécuter ce

mouvement. Ce n’est pas un hasard si le robot travaille sur des mouvements fonctionnels car la

thérapie est plus efficace dans ces situations. De plus, Breward a fait ressortir diverses études,

montrant que si la tâche est proposée dans un environnement écologique pour la personne,

alors elle sera mieux exécutée. (BREWER, MCDOWELL et WORTHEN-CHAUDHARI, 2007, p.40).

3.4.1 Les principes de la robotique de rééducation Sur quoi se basent les robots pour la rééducation du membre supérieur ? Ils sont utilisés

pour la rééducation sensori-motrice. Les robots s’appuient sur les principes fondamentaux

suivants :

- « La plasticité de la fonction motrice »

- « L’intensité du travail sensorimoteur »

- « La thérapie orientée vers la tâche »

C’est sur ces trois concepts que la thérapie assistée par la robotique se base (DURET, 2010,

p.488‑490).

3.4.1.1 La plasticité de la fonction motrice

La plasticité cérébrale n’est pas propre aux personnes ayant eu un AVC. C’est un

phénomène quotidien dans l’organisation de notre cerveau. Il s’agit d’un modelage des circuits

neuronaux pour une tâche donnée (parole, écriture, mouvement…). Pour une action, au début,

l’information va passer par des neurones différents, mais pas forcément par le chemin le plus

efficace. Au fur et à mesure des répétitions de mouvements, l’information nécessaire à

l’exécution de l’action doit privilégier le chemin le plus approprié. Ce chemin d’information va

être renforcé au détriment des autres moins efficaces. La plasticité cérébrale est beaucoup plus

Page 35: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

25

présente chez les enfants que chez les personnes âgées. Ceci est lié à la maturation cérébrale,

quand on est petit notre cerveau possède énormément de neurones avec beaucoup de

connexions synaptiques. Il y a donc beaucoup de circuits possibles, mais ils ne sont spécifiques

à aucune action. C’est au fur et à mesure des apprentissages que les connexions synaptiques

inutiles disparaissent (HERTZ-PANNIER, 1999). Tous les jours, notre cerveau « apprend ».

La plasticité cérébrale post-lésionnelle intervient après une atteinte du cerveau comme un AVC.

C’est à ce moment que les stimuli sensoriels extéroceptifs et intéroceptifs vont actionner de

nouveaux réseaux axonaux, qui vont être solidifiés par la répétition jusqu’à ce qu’ils deviennent

fonctionnels. Des cellules souches viennent aussi en soutien pour le remodelage des régions

lésées, mais elles sont en nombres limités (DEROIDE et al., 2010, p.487‑490).

3.4.1.2 L’intensité du travail sensorimoteur

L’intensité représente ici deux choses. Premièrement le temps de rééducation en termes

d’heures, puis un nombre élevé de répétitions pour un mouvement donné. Ce nombre n’est pas

précisé dans la littérature scientifique (HAS, 2012b). Elle peut être rattachée à la rééducation

orientée vers la tâche. Pour le moment, selon l’HAS « il existe un faible niveau de preuve de

l’efficacité de l’augmentation du temps de rééducation sur la fonction » (HAS, 2012a, p.39).

3.4.1.3 Thérapie orientée vers la tâche

Pour l’HAS, la thérapie orientée vers la tâche c’est « la répétition d’une même séquence

de mouvements dans le but d’en améliorer l’exécution. » (HAS, 2012a, p.88). Un exemple type

pour expliquer cette thérapie est le suivant : répéter l’action d’attraper un verre d’eau. Le but

étant de pouvoir appliquer ce geste par la suite dans des activités signifiantes, et donc dans cet

exemple de pouvoir boire seul.

Les recommandations actuelles pour la thérapie orientée vers la tâche sont les suivantes :

- À la phase aigüe « L’état actuel des connaissances ne permet pas de conclure sur

l’intérêt fonctionnel de la répétition de tâches. » (HAS, 2012a, p.90).

- Toujours selon l’HAS, à la phase subaigüe et chronique, la thérapie orientée vers la

tâche est recommandé pour la marche mais il n’existe pas de preuve de son efficacité

pour le membre supérieur (HAS, 2012a, p.90).

Page 36: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

26

3.4.2 Typologie des robots de rééducation du membre supérieur Selon Breward cité par Renaudin, le robot de rééducation du membre supérieur se

décline en trois sortes (RENAUDIN et al., 2015). Chaque type de robot sera expliqué dans des

parties distinctes. Il y a donc les manipulateurs ou manipulandum (end-effector), les

exosquelettes et les robots distaux (RENAUDIN et al., 2015).

Chaque type de robot de rééducation du membre supérieur ayant des caractéristiques propres,

nous allons étayer nos propos avec des études menées sur des robots appartenant à chaque

catégorie distincte.

3.4.2.1 Les manipulateurs ou manipulandum (end-effector)

Ce type de robot du membre supérieur n’a qu’un seul point de contact avec le patient.

En général il s’agit d’un point de contact avec la main, le poignet ou encore une sorte de

gouttière où l’on vient poser son avant-bras.

Des avantages et des axes d’amélioration possibles ont déjà été classés pour les

manipulateurs. Le premier avantage de ce robot est la précision dans la reproductibilité du

geste, ce qui entraine, en contrepartie, peu de liberté de travail. Cette reproductibilité permet

dans un second temps de pouvoir quantifier les mouvements et ainsi de suivre l’évolution des

résultats. De plus, l’ergothérapeute va pouvoir contrôler les paramètres du robot, le mode de

travail sera donc adapté aux capacités du patient.

En améliorations, il serait intéressant d’augmenter la liberté de travail des

manipulateurs. De plus, le travail se fait toujours par allégement gravitationnel du membre

supérieur du patient, or lorsque la récupération est bonne le patient n’a pas besoin de cette

aide.

Le patient pourra être amené à travailler avec trois modes de travail différents. En passif,

ce qui signifie que le robot va entièrement faire les mouvements pour l’utilisateur. En actif-aidé,

lorsque le patient à des difficultés dans la réalisation d’un mouvement le robot va le suppléer

pour combler ses difficultés. Enfin en Actif, c’est le patient qui sera l’acteur pour tous les

mouvements sans aucune aide de la part du manipulateur (RENAUDIN et al., 2015).

Il existe plusieurs modèles sur le marché tel que : le In Motion Arm, le In motion 2, le

Nerebot, le Gentle. Ces robots sont les plus connus et fonctionnent sur le même principe. Ce qui

les différencie sont leur année de création, le fabriquant, le design ainsi que les exercices qu’ils

proposent.

Page 37: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

27

A) Robot Gentle 8

Le robot Gentle est un des plus anciens robots de

rééducation, aujourd’hui il est commercialisé sous le nom

de HapticMaster. Il permet de faire travailler l’avant-bras

en apesanteur avec un système de poulies lorsqu’il y a des

troubles moteurs du membre supérieur (visible sur la

figure 5).

Une étude sortie en 2008, vise à analyser l’impact de la

rééducation du robot Gentle sur la rééducation fonctionnelle du bras après un AVC. Cette étude

à un grade de niveau 2 selon le document « Niveau de preuve et gradation des

recommandations de bonne pratique » de l’HAS (HAS, 2013a). Cela veut dire que le niveau de

preuve est intermédiaire car l’échantillon était de petite taille et que le temps depuis lequel a

eu lieu l’AVC est disparate entre les deux groupes (28,1 mois contre 15,9 mois). Les résultats ne

sont pas significatifs et ne montrent pas que la rééducation avec le robot Gentle est plus efficace

que le groupe témoin (COOTE et al., 2008).

B) Robot Nerebot

9

NeReBot signifie NEro REhabilitation RoBOT. Il utilise

lui aussi un système de poulies pour permettre le travail en

apesanteur du membre supérieur.

Selon une étude de MASIERO menée sur le Nerebot, la

rééducation robotique est un complément efficace à la

rééducation conventionnelle. Il a observé moins de déficiences

motrices et une meilleure récupération fonctionnelle du

membre supérieur du groupe ayant utilisé la robothérapie

(MASIERO et al., 2007). Il faut cependant prendre avec

8CHEMUTURI, R. (2013) GENTLE/A - Adaptive robotic assistance for upper-limb rehabilitation.

Disponible sur : https://www.semanticscholar.org/paper/GENTLE%2FA-Adaptive-robotic-

assistance-for-upper-limb-Chemuturi/82a34d854ca11edf250a8da99c79d0788d4066a7.

9 MORONE, G. (2014) Figure 1. Robotic device for upper limb rehabilitation (NeReBot).

ResearchGate. Disponible sur : https://www.researchgate.net/figure/Robotic-device-for-

upper-limb-rehabilitation-NeReBot_fig1_259987079 [Consulté le 20/05/20].

Figure 6: Robot Gentle, Radhika Chemuturi, 2013

Figure 7: Robot NeReBot, Giovanni Morone, 2014

Page 38: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

28

précaution ces résultats, dès le départ le groupe témoin avait de meilleurs résultats au Fugl-

Meyer que le groupe témoin. Cette étude est donc de niveau 2 selon l’HAS. (HAS, 2013a)

Une autre étude de MASIERO toujours sur le NeReBot à la phase subaiguë de l’AVC montre que

le robot à la même efficacité qu’une thérapie standard. Le groupe ayant eu une rééducation

seulement avec le robot et le groupe ayant eu la rééducation seulement avec le thérapeute ont

amélioré leur score sur les différents tests normés. Il n’y a pas de différence entre les deux

groupes (MASIERO, ARMANI et ROSATI, 2011).

A) Robot in motion 2 10Le robot in motion 2 n’utilise pas le même

procédé que les deux robots précédents. Celui-ci

possède un bras articulé où le patient vient poser son

avant-bras. Ce système permet également le travail

en apesanteur.

Le chercheur LO a mené une étude sur le robot in

motion 2. Elle est de niveau 1 si l’on s’en réfère au

guide de l’HAS. Ce qui ressort de cette expérience est

qu’au bout de 12 semaines il n’y a pas d’amélioration

significative de la rééducation robotique vis-à-vis des

autres. À l’inverse à 36 semaines, il y avait une différence significative sur le score (plus élevé)

des patients ayant suivi la thérapie robotique avec le In Motion 2 (LO et al., 2010), à long terme

le robot de rééducation permet l’amélioration du score moteur du patient.

10 DALY, J. (2006) Figure 1.1: The Inmotion 2 Shoulder-Elbow Robot is used in upper... ResearchGate.

Disponible sur : https://www.researchgate.net/figure/The-Inmotion-2-Shoulder-Elbow-Robot-

is-used-in-upper-extremity-physical_fig1_224635326 [Consulté le 20/05/20].

Figure 8: Robot In motion 2, Janis J Daly, 2006

Page 39: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

29

B) Robot in motion arm 11Le robot in motion arm est le plus récent de ceux

présentés ici. Il est plus compact que les trois autres.

Il est le successeur du robot in motion 2.

En 2008, une étude de VOLPE compare la rééducation

du membre supérieur en kinésithérapie avec celle

d’un robot de rééducation. Dans les deux cas il y avait

une amélioration significative au score du Fugl-Meyer.

Cette étude montre que la rééducation par robot est

aussi efficace que de la kinésithérapie et que les

résultats sont aussi durables dans le temps (VOLPE et

al., 2008). Cependant l’échantillon de l’étude est petit, il faudrait une étude de plus grande

envergure pour confirmer ces résultats. L’étude est donc de niveau 2 selon le guide de l’HAS.

(HAS, 2013a)

3.4.2.2 Les exosquelettes

Les robots considérés comme exosquelettes doivent avoir plus de deux points de

contact avec l’utilisateur. La machine se règle et s’adapte au patient suivant sa morphologie.

L’exosquelette offre une plus grande liberté de mouvement, ce qui permet de pouvoir proposer

des exercices en situation plus écologique a contrario des manipulateurs. L’utilisation de ces

machines demande un espace plus grand car les mouvements peuvent être amples, il faut donc

une pièce assez grande. Cela peut être problématique dans certains lieux où la place manque.

De plus, ce type de robot a des limites techniques. D’une part il peut y avoir un décalage

entre le mouvement réalisé et le mouvement perçu sur l’interface, causé par le temps de

transmissions des informations. L’exosquelette s’adapte à l’utilisateur, ce qui demande un

temps de réglages plus important pour la paramétrer. Avant chaque séance il faut donc prévoir

un temps d’installation du patient pour ajuster la machine au membre supérieur de celui-ci.

En fonction des capacités du patient, le thérapeute va choisir de quelle façon il est approprié

de travailler avec l’exosquelette. Sur certains modèles il est possible de travailler uniquement

en actif mais sur d’autres le choix est plus vaste. Ainsi, il est possible de travailler en actif-aidé

11 BIONIK (2020) InMotion ARMTM :: Bionik Laboratories Corp. (BNKL). Disponible sur :

https://www.bioniklabs.com/products/inmotion-arm [Consulté le 20/05/20].

Figure 9: Robot In motion arm, Bionik, 2020

Page 40: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

30

ou encore en passif. Pour le moment, des limites se posent lors du travail en actif-aidé. La

machine doit considérer les intentions motrices du patient pour ne pas gêner le mouvement

volontaire, or il n’est pas encore possible de les détecter totalement (RENAUDIN et al., 2015).

Peut-être qu’avec de nouvelles innovations technologiques ce problème sera écarté, mais pour

le moment il est réel.

A) Robots Arméo spring et power

12 13

Figure 11: Arméo Spring, Giovanni Merolla, 2014.

La société Hocoma fabrique plusieurs robots sous le nom de série Arméo. Il y en a deux

qui nous intéressent plus particulièrement. L’Arméo Spring (Figure 6) qui est un exosquelette

utilisant des ressorts réglables pour ajuster l’aide nécessaire au patient. Le bras articulé épouse

le bras, chaque mouvement du patient est retransmis en temps réel sur l’écran face à lui. Le

second robot, l’Arméo Power (Figure 5), est équipé de plusieurs moteurs permettant un travail

en passif.

Un article de la littérature sur les robots Arméo est sortie en 2020 dans la revue Revista de

neurologia. Ce qui en ressort est la faible qualité méthodologique du peu d’études faites sur le

sujet. Il faudrait de nouvelles études pour prouver l’efficacité de ces dispositifs (S.L.U, 2020).

12 MORELLA, G. (2014) Figure 2. Armeo® Spring: an ergonomic arm exoskeleton with integrated...

ResearchGate. Disponible sur : https://www.researchgate.net/figure/ArmeoR-Spring-an-

ergonomic-arm-exoskeleton-with-integrated-springs-reprint-with_fig2_267274035 [Consulté

le 20/05/20].

13CLINIQUE ST-ROCH Clinique St-Roch de Cambrai : découvrez l’assistance robotisée à la marche et la

préhension ! Centre de rééducation de Cambrai. Disponible sur : http://reeducation-

cambrai.fr/robots-clinique-saint-roch/ [Consulté le 20/05/20].

Figure 10: Arméo Power, Clinique St-Roch de Cambrai.

Page 41: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

31

B) Robot RUPERT 14Le robot Rupert est un exosquelette du

membre supérieur. Il est équipé de pistons pour

faciliter les mouvements.

En 2011 à la conférence « rehab week zurich »,

des chercheurs se sont penchés sur la possibilité

d’utiliser un robot de rééducation directement au

domicile des patients ayant eu un AVC. Un

protocole était en cours. Deux patients avaient à

leur domicile le robot de rééducation et l’utilisaient avec l’aide de leur famille pour faire des

séances. Une fois par semaine un thérapeute venait surveiller si tout allait bien. Les deux

patients ayant eu le robot à domicile ont eu une amélioration fonctionnelle de leur membre

supérieur. Ces résultats ne sont pas significatifs car l’échantillon est trop petit mais cela reste

une piste pour de futures études (ZHANG et al., 2011).

3.4.2.3 Les robots distaux

Les robots distaux, à l’inverse des exosquelettes et des manipulateurs, ne servent pas à la

rééducation de tout le membre supérieur. Ils se focalisent sur la main et le poignet, ainsi ils

n’agissent pas ou très peu sur l’avant-bras et n’impactent pas le bras (RENAUDIN et al., 2015).

A) Hand Mentor 15Le Hand Mentor est un robot distal. Le patient enfile le

système comme sur la figure 8, ce robot permet le travail de

flexion et d’extension du poignet avec un système de contrainte

élastique.

Une étude préliminaire de KUTNER publié en 2010, a essayé de

se pencher sur l’impact de la rééducation robotisée dans

l’amélioration de la fonction motrice de la main associé à la

14 BALASUBRAMANIAN, S. et al. (2008) RUPERT: An exoskeleton robot for assisting rehabilitation of

arm functions. 2008 Virtual Rehabilitation. Disponible sur :

https://www.semanticscholar.org/paper/RUPERT%3A-An-exoskeleton-robot-for-assisting-of-

arm-Balasubramanian-Wei/16b6576a0c488b67fb60ccb4bf4563697f99babf.

15 BRAZILLER, C. (2010) Brain Plasticity–the act of rewiring your brain. Braziller and Associates.

Disponible sur : https://braziller.com/2010/03/04/brain-plasticity-the-act-of-rewiring-your-

brain/ [Consulté le 20/05/20].

Figure 12: Robot RUPERT, Shruthi Balasubramanian, 2008

Figure 13: Hand Mentor, helth management, 2020

Page 42: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

32

qualité de vie de patient ayant eu un AVC. Les résultats sont similaires entre le groupe ayant eu

30 heures de thérapie robot et 30 heures de répétition de tâche, et le groupe ayant eu 60 heures

de répétition de tâche. Dans les deux cas, il y a eu une augmentation au score du Stroke Impact

Scale16 (SIS). De plus, le groupe avec la rééducation robotique de la main a un meilleur ressenti

sur leur récupération. On peut donc dire avec précaution que la rééducation robotique a un

impact positif sur la qualité de vie chez des patients ayant subi un AVC (KUTNER et al., 2010).

B) Cyberforce 17Le cyberforce est un robot distal. Il est composé

d’un gant que le patient enfile. Sur ce gant chaque doigt

est relié à une armature spécifique permettant à

chaque articulation de la main de se mouvoir. Tout ce

système est connecté à un ordinateur qui retransmet le

mouvement et permet la réalisation d’exercices. Ce

dispositif permet d’imiter la tenue d’un objet. De plus il

permet de faire travailler la main en apesanteur avec

son système de contrepoids.

L’acquisition de robot de rééducation est un cout budgétaire conséquent pour une structure.

Nous voulons savoir si le fait d’avoir ces machines à un impact sur la réputation de

l’établissement qui en possède. C’est la thématique qui sera abordée dans la partie suivante.

3.5 Réputations des établissements de santé.

Dans notre société, tout est constamment jugé, noté. Il n’y a qu’à taper le nom d’un lieu

sur google et un résultat sur 5 étoiles apparaît. Les hôpitaux ne font pas office d’exception. Toute

personne peut laisser un commentaire et une note. Ce score est quant à lui très subjectif car les

critères de notation son propre à chaque personne. De plus ces notes ne sont pas

représentatives car il n’y a qu’un petit échantillon de patients qui prennent le temps de remplir

16 Bilan évaluant l’impact d’un AVC sur les activités de vie quotidienne.

17 CYBERGLOVE SYSTEMS CyberForce. CyberGlove Systems LLC. Disponible sur :

http://www.cyberglovesystems.com/cyberforce [Consulté le 20/05/20].

Figure 14: Cyberforce, cyberglove system

Page 43: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

33

ces commentaires. Certains individus vont se baser sur ces notes et vont être influencés dans

leur choix d’établissement.

Certains magazines ou sites internet proposent des classements. Ils sont tous différents car les

critères varient d’un site à l’autre.

Ces divers exemples de classement montrent à quel point la réputation est importante

dans notre société. Pour faire face à ces nombreux classement « officieux », l’HAS a sorti une

application nommée « Scope santé » qui « informe sur le niveau de qualité de tous les hôpitaux

et cliniques de France. » (HAS, 2019b). Ce site fait suite a l’article L. 161-37 8° du code de la

sécurité sociale dont le but est de « coordonner l’élaboration et assurer la diffusion d’une

information adaptée sur la qualité des prises en charge dans les établissements de santé, à

destination des usagers et de leurs représentants » (COMMISSION DES AFFAIRES SOCIALES,

2017). Scope santé permet de faire un « état des lieux » des établissements de santé en

indiquant la qualité et la sécurité des soins. Cela permet d’avoir un aperçu d’un hôpital ou autres

structures de soins. Prenons un exemple, sur l’application le CHRU de Brest dans l’onglet qualité

de l’établissement il y a une sous-partie AVC. Dans celle-ci il y a une partie « Évaluation par un

professionnel de la rééducation dans le cadre de l’accident vasculaire cérébral. Cette partie

permet d’évaluer si dans le dossier il y a une trace écrite d’un rééducateur pour évaluer les

besoins d’une rééducation. Le SSR du CHRU obtient le grade B qui correspond à une trace écrite

dans 8 dossiers sur 10 (HAS, 2013b). Cela met en avant la tenue des dossiers mais ne reflète pas

toujours la réalité. Un rééducateur n’a pas forcément le temps d’écrire tout ce qu’il met en place

avec ses patients.

La réputation est donc quelque chose de fondamental pour l’opinion publique. Par conséquent,

un organisme réputé a été chargé de noter ces établissements de santé pour répondre à cette

demande. De plus, cela permet à l’HAS de savoir comment sont organisés les soins.

3.5.1 Les établissements avec et sans robot Aucune étude ne porte sur les différences de réputation entre les établissements avec

un robot de rééducation et ceux qui n’en possèdent pas. Nous allons observer si des différences

sont perceptibles sur les sites internet des différents établissements de rééducation post-AVC.

Sur tous les sites nous observons une partie présentation. Dans celle-ci, tous les professionnels

présents pour la rééducation apparaissent, soit en général ; les ergothérapeutes, les

kinésithérapeutes, les orthophonistes, les neuropsychologues.

Il existe cependant une différence dans les présentations. Dans certains cas, les plateaux

techniques possédant des robots de rééducations ont un onglet spécial pour notifier la présence

Page 44: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

34

de robots et expliquer quels sont leurs intérêts dans la rééducation (CHU NANTES, 2018),

(CENTRE MUTUALISTE DE KERPAPE, s. d.),(GHBS, 2018), (CHU GRENOBLE, 2014),(PÔLE ST-

HÉLIER, 2020).

3.5.2 Les articles de presse En cherchant des articles relatifs aux robots de rééducation post-AVC sur le site d’un

quotidien régional, nous observons plusieurs articles sur le sujet. En effet, il est fréquent lors de

l’acquisition d’un robot de rééducation par une structure qu’un article spécial apparaisse dans

les journaux locaux. Par exemple à Hennebont un centre de rééducation a acquis un Réaplan et

plusieurs articles ainsi que des reportages télévisés ont parlé de ce centre et de ce robot (OUEST-

FRANCE, 2018). Cela peut donner de la visibilité aux centres de rééducation. Un centre de

médecine physique et de réadaptation de St-Nazaire a aussi figuré dans le journal Ouest-France,

pour son inauguration après travaux. Le texte parle de l’acquisition de robots de rééducation

avec le montant que cela représente, soit 330 000€ de matériel dernier cris (SAÏDI, 2017). Cela

montre à quel point il est important pour un centre de rééducation de rester à la pointe des

technologies médicales.

La presse est généralement élogieuse dans leur article sur ces nouvelles technologies. En effet

le Ouest-France a intitulé un article « Les nouveaux espoirs de la recherche à Kerpape ».

3.6 Synthèse du cadre théorique L’ergothérapeute est habilité, de par son expérience et ses compétences, à faire des

prises en soin de personne ayant eu un AVC. Plusieurs techniques de rééducation sont à

disposition des thérapeutes. Parmi elles, la rééducation robotisée qui permet le travail de la

plasticité cérébrale grâce à un travail en intensité et une thérapie orientée vers la tâche. Les

recherches ne permettent pas de dire si ce type de matériel est acquis dans le but d’améliorer

la réputation de l’établissement. Dans la littérature, il n’est jamais mentionné le fait que les

patients utilisent les bras robotisés en autonomie, à l’exception d’une étude. Enfin, le nombre

d’heures de rééducation d’un patient est quelque chose de variable. Chaque études à des

protocoles différents incluant des heures de rééducation distinctes.

Page 45: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

35

4 Cadre d’analyse

4.1 Méthodologie de recherche Les lectures et recherches documentaires des concepts nous ont permis de mieux

comprendre la question de recherche. À présent, nous allons avec un outil de recueil de données

approfondir certains points non abordés dans la littérature scientifique.

4.1.1 Population interrogée Pour obtenir des réponses à ce questionnaire, la population interrogée est composée

d’ergothérapeutes travaillant dans la rééducation/réadaptation des personnes adultes ayant eu

un AVC. C’est ce public qui a été sondé car il travaille directement avec la population ciblée dans

ce mémoire. Ces ergothérapeutes ont été interrogés, qu’ils aient ou non un robot de

rééducation du membre supérieur dans leur service. Cela a permis de confronter les avis des

ergothérapeutes pratiquant avec ces technologies et ceux pratiquant sans. Avoir les avis de ces

deux catégories d’ergothérapeute permet d’éviter le syndrome du survivant qui s’explique de la

manière suivante : en interrogeant seulement les ergothérapeutes utilisant le robot de

rééducation seuls des avis positifs seraient récoltés.

Les patients ne seront pas interrogés dans ce mémoire car nous nous intéressons

seulement à l’avis des professionnels vis-à-vis de la rééducation robotisée.

4.1.2 Outil utilisé Afin de récolter un maximum de réponses et de croiser les avis des différents

ergothérapeutes, nous avons choisi d’utiliser comme outil de recueil de données le

questionnaire. Ce type d’outil est intéressant pour récolter beaucoup de réponses, soit

qualitatives avec l’utilisation de questions ouvertes, soit quantitatives à l’aide de questions

fermées.

4.1.3 Ressources utilisées Le questionnaire a été élaboré sur Google Forms. Dans un premier temps, le

questionnaire a été partagé sur les réseaux sociaux sur les pages « Le coin de l’ergothérapie » et

« Mémoire ergothérapie » qui regroupent des ergothérapeutes diplômés d’État et des étudiants

en ergothérapie. Ces pages ont été utilisées afin de pouvoir atteindre un public large. Puis le

questionnaire a été diffusé par mail dans des structures précises ayant un robot de rééducation.

L’anonymat a été garanti lors des réponses au questionnaire pour la confidentialité des données.

Les ergothérapeutes avaient 8 semaines pour y répondre.

Page 46: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

36

Ce questionnaire est divisé en six parties :

- Votre parcours professionnel

- Votre service d’ergothérapie

- Services n’ayant pas de bras robotisé

- Services ayant un bras robotisé

- Bras robotisé et rééducation

- Votre rapport aux nouvelles technologies

Les ergothérapeutes ne répondaient qu’aux parties qui les concernaient. Seul le parcours

professionnel, le service d’ergothérapie et le rapport aux nouvelles technologies étaient

commun à tous.

Ayant eu un nombre de réponses trop faible (3 réponses) des ergothérapeutes ne travaillant pas

avec un robot de rééducation, la partie du questionnaire « service n’ayant pas de robot de

rééducation » ainsi que les réponses des professionnels concernés, ne sera pas exploitée. En

effet, exploiter ces réponses ne serait pas représentatif de la réalité.

4.1.4 Analyse des données Le but de cette analyse de données est de mieux comprendre l’utilisation des bras

robotisés dans la rééducation des patients ayant eu AVC. Cela permettra d’aller dans le sens ou

non des hypothèses émises suite à la question de recherche évoquée dans la problématique.

Pour l’analyse des différentes questions, lorsque celles-ci étaient ouvertes, les réponses ont été

triées et regroupées dans un même item pour faciliter la compréhension. Lorsque les questions

étaient fermées, les résultats ont été classés selon le nombre de réponses par item.

5 Analyse du recueil de données

5.1 Réponses obtenues Les réponses ont été collectées du 04/03/20 au 21/04/20. Dans ce laps de temps, 28

ergothérapeutes ont répondu au questionnaire. Le taux de réponses exploitables aux questions

varie de 79% à 100% (soit de 22 réponses à 28).

Page 47: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

37

5.2 Résultats du questionnaire

5.2.1 Profil des ergothérapeutes Les ergothérapeutes interrogés

pratiquent ce métier depuis au moins 1 an

pour les plus jeunes et depuis plus de 31ans

pour les plus expérimentés. Nous observons

notamment qu’une grande proportion des

répondants (48%) sont des jeunes diplômés

exerçant depuis 5ans ou moins.

Nous observons également que dans leur

passé, 72% des professionnels ont exercé

dans un lieu rééducatif, 12% dans un lieu

gériatrique et 7% dans un lieu pédiatrique (voir Annexe VI ).

Actuellement, tous les ergothérapeutes travaillent dans le domaine de la

rééducation. 17% sont dans un service de Médecine Physique et Réadaptation (MPR), 38% sont

dans un Centre de Rééducation Fonctionnelle (CRF) et 45% sont dans un service de Soins de

Suite et de Réadaptation (SSR). À noter également que deux des ergothérapeutes travaillent en

parallèle en libéral (voir Annexe VII).

5.2.2 Votre service d’ergothérapie Les ergothérapeutes ont affirmé que dans chacun de leur service, des personnes ayant

eu un AVC sont pris en soins. Afin de suivre les évolutions de la rééducation en ergothérapie de

cette population, les ergothérapeutes utilisent des bilans qu’ils font passer au début et à la fin

de la prise en soins. 41 bilans différents ont été cités. Les trois bilans qui sont les plus utilisés

(voir Annexe VIII) sont le Box & Block Test (20 ergothérapeutes), le Purdue Pegbord18 (14

ergothérapeutes) et le Jamar19 (10

ergothérapeutes).

Sur ces bilans, 20 sont des bilans physiques, 16

des bilans cognitifs, 4 des bilans des activités

quotidiennes, enfin un seul est un bilan maison

donc non répertoriable dans les 3 autres items.

18 Le Purdue Pegbord est un bilan de dextérité 19 Le Jamar est un bilan de force de la main

Figure 15: Graphique représentant depuis combien d'années exercent les ergothérapeutes interrogés.

49%39%

10%2% bilan physique

bilan cognitif

AVQ

bilan maison

Figure 16: Classification des différents bilans utilisés

0

2

4

6

8

10

12

14

1 à 5ans

6 à 10ans

11 à 15ans

16 à 20ans

21 à 30ans

31 ansou +

Page 48: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

38

Pour ce qui est des bilans physiques, 6 sous

parties en découlent. Nous observons que 7 des

bilans physiques sont fonctionnels, 3 des bilans

de forces, 2 des moteurs, 2 sensitifs, 1 de

préhension et 5 de dextérités.

5.2.3 Service ayant un robot de rééducation.

Nous observons que la présence de bras robotisée du membre supérieur est due à 11

facteurs différents. Un seul des ergothérapeutes ne sait pas pour quelles raisons il y a un robot

dans son service. Les principales raisons de l’acquisition d’un robot de rééducation sont pour

varier les outils de rééducation (9 réponses) et pour la rééducation du membre supérieur (8

réponses). D’un point de vue rééducatif d’autres points ressortent comme la stimulation de la

plasticité (4 réponses) et le travail d’intensité, répétition, fréquence (2 réponses). Parfois

l’acquisition de ce type de matériel se fait sur la demande des ergothérapeutes ou de la

hiérarchie (médecin ou direction). Dans des services le matériel a été acquis à la suite d’étude.

La réputation de l’établissement n’apparaît pas dans les réponses, il est important de le

souligner.

Figure 17: Classification des différents bilans physiques

Figure 18: Les raisons de la présence d'un robot de rééducation dans le service.

012345678

0123456789

10

Page 49: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

39

Après l’acquisition d’un robot de rééducation, nous avons voulu savoir si cela avait eu

un impact sur la réputation du service. Sur cette question, 22 réponses sont exploitables sur 28.

Nous observons qu’environ 1/3 des services ont

eu une évolution favorable, 1/3 des services ont

vu leur réputation inchangée mais également

1/3 des ergothérapeutes ne savent pas si un

changement de réputation a eu lieu. Certains

ergothérapeutes sont arrivés sur leur lieux

d’exercice après le robot de rééducation, c’est

pour cela que plusieurs n’ont aucune idée de

l’impact qu’a eu le robot sur la réputation du service. Les réponses indiquant que l’image du

service reste inchangée s’appuient sur le fait qu’on ne juge pas un service sur son matériel et

que l’acquisition d’un robot est normale et en lien avec l’évolution des nouvelles technologies.

Pour comprendre comment est utilisé le robot au sein du service, nous avons demandé

si tous les patients ayant eu un AVC bénéficient d’une rééducation robotisée. 24 des

ergothérapeutes (86%) ont répondu que non, tous les patients ne l’utilisent pas. À l’inverse,

seuls 4 ergothérapeutes (14%) ont répondu que oui, tous leurs patients ayant eu un AVC utilisent

le robot de rééducation. Pour approfondir cette partie nous avons demandé les raisons de ce

choix.

Les robots ne sont pas utilisés

en systématique,

notamment lorsque les

patients ont des troubles

cognitifs, si la récupération

est déjà avancée, lorsque le

patient est très spastique ou

encore s’il est douloureux

lors de la mobilisation. Nous

observons qu’il y a un grand

nombre de raison de ne pas

utiliser le robot de

rééducation. L’ergothérapeute doit adapter sa prise en soin à chaque patient.

36%

32%

32% ne sait pas

positivement

inchangé

Figure 19: Evolution de la réputation des services après l'acquisition d'un robot de rééducation.

Figure 20: Les causes de la non-utilisation systématique du robot de rééducation après un AVC.

0 2 4 6 8 10

les troubles cognitifs

récupération déjà bien avancée

pas assez de récupération motrice

spasticité

douleur

adhésion du patient

inadaptabilité du matériel au patient

suivant les séquelles de l'AVC

suivant les résultats des bilans

pas toujours pertinant

contre indication

suspicion de SDRC

manque de temps

prescription médicale

Page 50: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

40

Le robot de rééducation peut être utilisé à différents moments de la rééducation (voir

Annexe IX). 11% des ergothérapeutes l’utilisent pendant la phase aigüe de l’AVC (avant le 14ème

jour), 97% s’en servent pendant la phase subaiguë de l’AVC (entre le 14ème jour et le 6ème mois),

enfin 44% l’utilisent à la phase chronique (après le 6ème mois). L’utilisation du robot de

rééducation se passe principalement à la phase subaiguë de l’AVC, c’est à ce moment-là que les

patients arrivent dans le service de rééducation (41% des réponses). Les ergothérapeutes

soulignent aussi que c’est dans cette phase que le processus de récupération est le plus

important, d’où la nécessité de le stimuler (22% des réponses).

Après les premières utilisations du robot, nous avons voulu avoir des informations sur

l’autonomie du patient vis-à-vis de cette technologie (voir Annexe X). Il en ressort que 63% des

ergothérapeutes ne laissent pas les patients seuls lors des séances alors que 37% le font. Malgré

le fait qu’une grande majorité d’ergothérapeutes ne laissent pas leurs patients en autonomie,

55% des interrogés affirment que le bras robotisé permet l’augmentation du nombre d’heures

de rééducation du patient ; 37% pensent le contraire et 6% ne savent pas (voir Annexe XI).

5.3 Bras robotisé et rééducation Tous les ergothérapeutes utilisant la rééducation robotisée, l’associent à une autre rééducation.

Figure 21: Les différentes rééducations associées à la rééducation robotisée.

21% des ergothérapeutes utilisent toutes les rééducations conventionnelles en association de

la rééducation robotisée. Plus de la moitié des répondants utilisent la rééducation manuelle

individuelle (64%) et la rééducation de répétition de tâches ou tâches orientées (57%) en

complément des bras robotisés. La thérapie miroir est utilisée en plus dans 46% des cas.

Les ergothérapeutes sont unanimes pour énoncer que la rééducation robotique est

complémentaire aux autres techniques de rééducation. Une des raisons citée à plusieurs

reprises est que le robot de rééducation ne se suffit pas à lui-même. Des ergothérapeutes ont

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20

rééducation manuelle individuelle

rééducation répétition de tâches ou tâche orientées

thérapie miroir

toutes les rééducations conventionnelles

rééducation neurophysiologique

contrainte induite

imagerie mentale

Page 51: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

41

aussi indiqué qu’avec le robot, le patient va faire des mouvements en quantité alors qu’en travail

sur table le patient fera des mouvements de qualité.

Figure 22: Apports des robots de rééducations dans la pratique.

Pour 74% des répondants, la rééducation robotique n’est pas plus efficace qu’une autre.

À l’inverse, 19% pense que si, et 7 % n’ont pas d’avis. Malgré des avis divergents entre les

ergothérapeutes, tous s’accordent à dire que le robot de rééducation leur apporte quelque

chose dans leur pratique à l’exception d’un professionnel. Cet ergothérapeute trouve que dans

sa pratique, le robot n’apporte rien de plus qu’une autre technique de rééducation. Au contraire,

57% des ergothérapeutes relèvent que la rééducation robotisée permet la diversification des

moyens de rééducation. De plus, 21% des répondants trouvent que la rééducation robotisée

permet une meilleure motivation des patients et permet une augmentation du temps de

rééducation.

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18

Diversifie les moyens de rééducation

meilleure motivation des patients

augmentation du temps de rééducation

travail de répétitivité de mouvements

gain de temps

gain de mobilité

travail de la plasticité cérébrale

rien

baisse de la spasticité

permet le travail avec peu de capacités motrices

le robot s'adapte parfaitement aux besoins du patients

travail de feedback

Page 52: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

42

5.4 Le rapport des ergothérapeutes aux nouvelles technologies

Figure 23: Apports des nouvelles technologies en ergothérapie

Les différents ergothérapeutes interrogés sont tous favorables à l’intégration des

nouvelles technologies dans la prise en soin en ergothérapie. Les raisons sont diverses ; car

l’ergothérapie évolue avec la société (32% des répondants), elles permettent de varier les

moyens de rééducation (18%), elles donnent un côté ludique à la rééducation (18%) et motivent

les patients dans leur rééducation (18%). De plus, les nouvelles technologies sont des moyens

efficaces pour atteindre des objectifs de la rééducation (11%) et permettent d’augmenter le

temps de rééducation (11%). Certains ergothérapeutes soulèvent aussi que les nouvelles

technologies s’adaptent aux nouvelles générations de patients.

Figure 24: Avis sur l'intégration des nouvelles technologies dans la prise en soin en ergothérapie

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

car la pratique de l'ergothérapie évolue avec la société

permet de varier les moyens de rééducation

motivent les patients

donnent un côté ludique à la rééducation

permet d'augmenter le nombre d'heures de rééducation

moyens efficaces d'atteindre des objectifs de rééducation

les nouvelles technologies sont des aides techniques

s'adaptent aux nouvelles générations de patients

ouvrent des nouvelles perspectives

il faut être à la pointe pour la rééducation

toute nouveauté est bonne à essayer

je ne vois pas raison d'être contre

facilitent l'évaluation de la motricité

répond aux demandes de la rééducation intensive

0 2 4 6 8 10 12 14

je suis pour

bénéfique pour le patient

les nouvelles technologies ont des limites dans la prise en soin

ce sont des outils supplémentaires dans la prise en soin

possibilité de les utiliser en autonomie

notre profession doit évoluer en lien avec la société

il ne faut pas oublier les anciennes méthodes

à suivre en fonction des résusltats d'études

coûteuse en temps

le thérapeute reste essentielle et ne doit pas être remplacer par une machine

toute nouveauté est bonne à essayer

cela apporte un plus en tant qu'image

elles doivent être utilisé par un regard éclairer de la part du thérapeute

Page 53: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

43

Dans une dernière question, nous avons pu recueillir l’avis des ergothérapeutes

interrogés sur l’intégration des nouvelles technologies robotiques dans la prise en soin en

ergothérapie. Nous pouvons remarquer un avis favorable à 46%, que cela est bénéfique pour le

patient à 21% mais qu’elle a ses limites dans une prise en soin à 14%. D’autres avis regroupant

moins de réponses sont aussi intéressants comme le fait que ; les robots de rééducations sont

des outils supplémentaires (11%), l’ergothérapie doit évoluer avec la société (7%), les robots de

rééducation permettent un travail en autonomie (7%), mais qu’il ne faut pas oublier les

anciennes méthodes de rééducation (7%).

Nous avons également pu recueillir des réponses individuelles d’ergothérapeutes qui

ont plutôt un avis favorable mais sous certaines conditions : le thérapeute doit comprendre

l’intérêt de ces machines, et ne doit pas se faire remplacer par le robot. De plus, il est important

de suivre les résultats d’études sur le sujet et il ne faut pas hésiter à tester les nouveautés.

Cependant, un des interrogé à répondu que ce type de rééducation est coûteuse en temps. Enfin

un ergothérapeute pense que la rééducation robotisée permet d’apporter une bonne image

pour la rééducation.

Page 54: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

44

6 Discussion Après analyse du questionnaire, des réflexions intéressantes en émergent. Les

ergothérapeutes interrogés sont favorables à l’utilisation des nouvelles technologies dans les

prises en soins des patients ayant eu un AVC. Cela est causé par l’évolution de la société qui

engendre elle-même une modification dans la pratique de l’ergothérapie. L’ergothérapeute se

base sur les activités de vies quotidiennes des personnes pour orienter sa prise en soins. Étant

donné que les patients sont quotidiennement au contact de nouvelles technologies, c’est donc

naturellement que l’ergothérapie intègre ces outils dans les prises en soins. Il en est de même

pour la robotique de rééducation. L’acquisition de robot de rééducation est en lien avec une

demande de varier les outils de rééducation pour le membre supérieur, en utilisant la plasticité

cérébrale.

L’impact du robot de rééducation sur la réputation des services reste mitigé, et de

nombreux professionnels sont arrivés après le robot ce qui rend la comparaison impossible.

Cependant, dans certains services les patients y sont orientés spécialement pour l’utilisation du

robot. La réputation du service n’est pas une réponse spontanée des ergothérapeutes interrogés

quand on leur demande les raisons de la présence d’un robot dans leur service. C’est peut-être

la direction qui utilise le robot de rééducation pour améliorer la réputation de son

établissement. Les professionnels eux s’en servent pour améliorer la qualité de prise en soins

réalisée auprès des patients.

Avec les robots de rééducation, le principe de la rééducation reste le même. Tout

d’abord, les ergothérapeutes utilisent des bilans pour comprendre où sont les difficultés des

patients. De là, ils vont être à même de préconiser ou non de la rééducation robotisée. Les

patients ayant des troubles cognitifs importants, une spasticité conséquente, une récupération

spontanée ou encore les personnes douloureuses ne vont pas utiliser cette technologie car elle

ne leur serait pas bénéfique.

Le robot de rééducation est utilisé à l’arrivée des patients dans le service, ce qui

correspond à la phase subaigüe de l’AVC. Il est plus rare qu’il soit utilisé à la phase chronique de

l’AVC car les patients ne sont plus dans le service. Seules les personnes bénéficiant de l’hôpital

de jour se servent du robot dans cette phase-là. Le robot est utilisé à la phase subaiguë car il

facilite le processus de récupération motrice du membre supérieur.

La rééducation robotisée n’est pas une rééducation exclusive, elle est toujours associée

aux autres techniques de rééducation. Elle apporte vraiment un plus dans la prise en soin car

elle permet de varier les outils utilisés lors de la rééducation. Elle est également un bon élément

Page 55: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

45

pour la motivation des patients qui sont très réceptifs à cette technologie qui est ludique. De

plus elle permet la mobilisation du membre supérieur qui n’a pas de motricité, cela avec l’aide

de moteurs dans le mécanisme de la machine. Le robot répond également aux principes de la

rééducation intensive.

La plupart des ergothérapeutes ne laissent pas leur patient en autonomie avec l’appareil

car la phase de réglage est importante, il faut avoir été formé pour bien l’effectuer. En revanche

le nombre d’heures de rééducation est plus important lorsque le patient bénéficie de la

rééducation robotisée.

Cependant, le robot de rééducation a ses limites. Pour commencer, il faut réussir à

transférer les acquis sur machine aux activités de vie quotidienne, or le travail sur robot n’est

pour le moment pas assez proche de la réalité. De plus, le robot peut être vu par le patient

comme un remède miracle mais ce n’est pas le cas. Le robot ne doit pas non plus remplacer le

thérapeute, en effet la relation thérapeutique entre le thérapeute et le patient est primordiale

dans la progression de ce dernier. Enfin, il y a un dernier point non négligeable, le robot ne peut

pas remplacer les mises en situation, qui sont pourtant essentielles dans la prise en soin des

patients puisqu’elles leur permettent de retrouver peu à peu de l’indépendance dans leurs

activités.

Pour rappel voici la question de recherche :

Pourquoi faire le choix d’utiliser la rééducation robotisée dans la prise en soin en ergothérapie,

pour la rééducation motrice post- AVC, alors qu’il n’y a aucune preuve de son efficacité au regard

des autres techniques ?

Les hypothèses qui sous-tendent à cette question de recherche ont été exploitées avec la

littérature et le recueil de données. Voici pour chacune d’elles ce qui en ressort.

- Hypothèse 1 : Après les premières séances le patient est en autonomie avec le robot de

rééducation.

L’installation de la personne sur la machine est une phase délicate, les réglages doivent être

identiques aux séances précédentes pour ne pas perturber le patient, et par conséquent les

résultats. De plus, certains patients ayant de légers troubles cognitifs, les ergothérapeutes

doivent être à leurs côtés pour les guider. Ces résultats ne vont donc pas dans le sens de cette

hypothèse.

Page 56: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

46

- Hypothèse 2 : La rééducation robotisée permet au thérapeute d’augmenter le temps de

rééducation du patient.

Les résultats récoltés vont dans le sens de cette hypothèse. Les ergothérapeutes pensent

que le robot de rééducation augmente le temps total de rééducation pour les patients qui

l’utilisent. À défaut de laisser le patient en autonomie, les professionnels peuvent prendre une

autre personne sur le même créneau et alterner entre les deux.

- Hypothèse 3 : La rééducation robotisée permet une meilleure renommée pour un

service de rééducation.

L’acquisition d’un dispositif de bras robotisé est un investissement important pour un

structure. Cependant, les résultats ne vont pas dans le sens de cette dernière hypothèse. En

effet, les données collectées sont très éparses et les ergothérapeutes ne semblent pas savoir si

l’achat de ce dispositif améliore la renommée de l’établissement. Il est tout à fait possible qu’il

existe une différence sur les objectifs d’acquisition d’un robot de rééducation. D’une part la

direction peut être motivée par l’amélioration de la réputation de leur service, alors que les

ergothérapeutes peuvent être motivés par l’amélioration de la prise en soins des patients.

6.1 Limites de l’étude La population ayant répondu au questionnaire est principalement constituée de jeunes

ergothérapeutes. En effet, il n’est pas possible de contrôler la population qui va répondre. On

peut donc se demander si les réponses auraient été similaires avec des professionnels plus

expérimentés. De plus, nous avons eu très peu de réponse de la part d’ergothérapeute ne

travaillant pas avec des robots de rééducation, c’est pour cela que nous n’avons pas comparé

ces deux populations. Ensuite, avec ce type de méthode de recueil de données, nous ne pouvons

pas être certain que la personne a répondu seule au questionnaire. Enfin, il serait peut-être

intéressant de pouvoir faire passer ce questionnaire à un échantillon plus grand. Cependant, ce

travail permet de mettre en avant des pistes de réflexions intéressantes sur le sujet de la

rééducation robotisée.

Bien entendu, ce mémoire s’intéresse à la prise en soin des personnes ayant eu un AVC sans

explorer d’autres types de troubles qui pourraient être concernés par des problématiques

similaires : sclérose en plaques, lésion médullaire, traumatisme crânien, etc. Il n’est pas

question dans ce mémoire de tirer des conclusions qui seraient des généralisations à ces

différentes catégories.

Page 57: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

47

6.2 Axe de réflexion

Les bras de rééducation robotisés sont des outils intéressants pour la rééducation du

membre supérieur. Ils permettent une meilleure adhésion du patient au processus de

rééducation. En effet, ils permettent de varier les outils de soin et d’augmenter le temps de

rééducation des utilisateurs. Cependant, cette technologie a ses limites. L’environnement dans

lequel est plongé le patient n’est pas réaliste ou écologique, ce qui complique le transfert des

acquis dans les activités de vie quotidienne. L’ergothérapeute utilisant la rééducation robotisée

avec ses patients est dans une approche très analytique et centrée sur la déficience.

La profession d’ergothérapeute a évolué depuis le début du 20ème siècle. Au début,

l’ergothérapie « était fondée sur l’importance de l’activité pour l’être humain et l’amélioration

de fonctionnement de la personne par la mise en activité » (MOREL-BRACQ, 2017, p.6). Cela

consistait à ce que les personnes reprennent un travail, par le biais d’activités manuelles, afin

qu’elles retrouvent leur place dans la société. « Au milieu du xxe siècle, en lien avec les progrès

des connaissances biomédicales, le deuxième paradigme de l’ergothérapie se centre sur

l’importance du fonctionnement des systèmes internes (intra-psychique, musculo-squelettique,

nerveux, cognitif…) et l’amélioration de ces systèmes pour permettre l’activité grâce à une

analyse de l’activité orientée vers la réduction des déficits et la rééducation »(MOREL-BRACQ,

2017, p.6). Le robot de rééducation entre dans ce courant de pensée de l’ergothérapie, le robot

est là pour rééduquer une déficience précise. Or « à la fin du xxe siècle, l’environnement prend

de l’importance dans le monde de la santé. La perception de la complexité des situations de

handicap amène l’émergence d’un troisième paradigme centré sur l’interaction personne-

activité-environnement dans une perspective systémique »(MOREL-BRACQ, 2017, p.6). De nos

jours, dans sa prise en soin, l’ergothérapeute va prendre la personne dans son ensemble et pas

seulement à travers sa déficience. La question se pose donc, est-ce qu’il est nécessaire d’utiliser

les robots de rééducation dans la prise en soin en ergothérapie ? En parallèle, les masseurs-

kinésithérapeutes utilisent également les robots de rééducation. Sachant que la prise en soin

des patients en kinésithérapie se base principalement sur les déficiences, ne serait-il pas plus

adapté que ce soit eux qui utilisent ce type de rééducation ? Il serait intéressant de regrouper

les avis d’ergothérapeutes et de kinésithérapeutes pour avoir leur opinion sur la question et

peut- être à l’avenir faire évoluer la prise en soin en ergothérapie des patients ayant eu un AVC.

Page 58: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

48

7 Conclusion

L’Accident vasculaire cérébrale peut entrainer des troubles moteurs et cognitifs

limitants les personnes atteintes dans leurs activités de vie quotidienne. Pour essayer de

remédier à cela, l’ergothérapeute évalue le patient afin d’adapter sa prise en soin et être au plus

près de ses besoins. Lorsque la personne a des troubles moteurs, l’ergothérapeute peut être

amené à proposer de la rééducation conventionnelle associée à de la rééducation robotisée. Ces

types de rééducation sont validés par la Haute Autorité de Santé. Aucune rééducation ne permet

de meilleurs résultats que les autres. Par ailleurs, l’HAS recommande d’utiliser plusieurs de ces

approches afin d’obtenir un maximum de bénéfices pour le patient.

L’utilisation des robots de rééducation permet aux ergothérapeutes de varier les outils

de rééducation à leur disposition, ce qui évite aux patients une rééducation redondante. Les

nouvelles technologies sont aussi un bon moyen de levier pour la motivation des patients, et

ainsi les rendre acteur de leur rééducation. Cependant, les bras robotisés ne permettent pas la

mise en situation des patients dans leurs activités, le thérapeute doit donc accompagner le

patient à transférer les acquis de la rééducation robotisée à son quotidien. Cela reste complexe

pour le patient, c’est pour cela que la rééducation robotisé est toujours associé à une autre

rééducation.

Ce travail m’a permis d’approfondir mes connaissances sur les bras robotisés utilisés

dans la prise en soin en ergothérapie. Tout ce cheminement m’a fait comprendre que le bras

robotisé est une rééducation qui a sa place en ergothérapie à condition d’être adapté aux

besoins de la personne. L’amélioration de cette technologie pourra peut-être, dans un futur

proche, permettre une mise en situation écologique du patient !

Page 59: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

49

Bibliographie AC-LYON Étymologie de mots « techno ». Disponible sur : https://www2.ac-

lyon.fr/etab/colleges/col-69/kandelaft/site_techno/lexique/etymologie.html [Consulté le 03/10/19].

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Page 64: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

Tables des illustrations

Figure 1: Effectifs de décès liés à un AVC, INSERM, 2016. ............................................................ 7

Figure 2: Poids des accidents vasculaires cérébraux en France en 2007, OMS, 2009. ................. 8

Figure 3: Timeline Pubmed, Pubmed, 2019. ................................................................................. 9

Figure 4: Courbe de Hype, GARTNER, 2020. ............................................................................... 10

Figure 5: Robot Gentle, Radhika Chemuturi, 2013 ..................................................................... 27

Figure 6: Robot NeReBot, Giovanni Morone, 2014 .................................................................... 27

Figure 7: Robot In motion 2, Janis J Daly, 2006 .......................................................................... 28

Figure 8: Robot In motion arm, Bionik, 2020 .............................................................................. 29

Figure 9: Arméo Power, Clinique St-Roch de Cambrai. ............................................................... 30

Figure 10: Arméo Spring, Giovanni Merolla, 2014. ..................................................................... 30

Figure 11: Robot RUPERT, Shruthi Balasubramanian, 2008 ....................................................... 31

Figure 12: Hand Mentor, helth management, 2020 ................................................................... 31

Figure 13: Cyberforce, cyberglove system .................................................................................. 32

Figure 14: Graphique représentant depuis combien d'années exercent les ergothérapeutes

interrogés. ................................................................................................................................... 37

Figure 15: Classification des différents bilans utilisés ................................................................. 37

Figure 16: Classification des différents bilans physiques ............................................................ 38

Figure 17: Les raisons de la présence d'un robot de rééducation dans le service. .................... 38

Figure 18: Evolution de la réputation des services après l'acquisition d'un robot de

rééducation. ................................................................................................................................ 39

Figure 19: Les causes de la non-utilisation systématique du robot de rééducation après un AVC.

..................................................................................................................................................... 39

Figure 20: Les différentes rééducations associées à la rééducation robotisée. ......................... 40

Figure 21: Apports des robots de rééducations dans la pratique. .............................................. 41

Figure 22: Apports des nouvelles technologies en ergothérapie ............................................... 42

Figure 23: Avis sur l'intégration des nouvelles technologies dans la prise en soin en

ergothérapie................................................................................................................................ 42

Page 65: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

Table des annexes

Annexe I : FUGL-MEYER ................................................................................................................. I

Annexe II : Echelle BRADEN, échelle d’évaluation au risque d’escarre ....................................... IV

Annexe III : Échelle Visuelle Analogique ....................................................................................... V

Annexe IV: Montreal Cognitive Assessment (MoCA) ................................................................... VI

Annexe V : Mesure de l'indépendance fonctionnelle (MIF) ....................................................... VII

Annexe VI: Endroit dans lesquelles les ergothérapeutes interrogés ont travaillé auparavant. VIII

Annexe VII: Lieux actuels d'exercices des ergothérapeutes interrogés ..................................... VIII

Annexe VIII: Bilans utilisés par les ergothérapeutes interrogés .................................................. IX

Annexe IX: Moments d'utilisations des bras robotisés selon les ergothérapeutes interrogé. ..... X

Annexe X: Réponse à la question " Le patient est-il en autonomie avec le robot après les

premières utilisations ?" ............................................................................................................... X

Annexe XI : Réponse à la question "Est-ce que l'utilisation du bras robotisé, permet

l'augmentation du nombre d'heure de rééducation?" ................................................................ XI

Annexe XII: Questionnaire vierge, partie 1. ................................................................................ XII

Annexe XIII: Questionnaire vierge, partie 2. .............................................................................. XIV

Annexe XIV: Questionnaire vierge, partie 3. ............................................................................... XV

Annexe XV: Questionnaire vierge, partie 4. ............................................................................... XVI

Annexe XVI: Questionnaire vierge, partie 5. .............................................................................. XIX

Annexe XVII: Questionnaire vierge, partie 6 ............................................................................... XX

Page 66: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

I

Annexe I : FUGL-MEYER

20

20 UNIVERSITY OF GOTHENBURG (1975) FUGL-MEYER ASSESSMENT UPPER EXTREMITY (FMA-UE).

Disponible sur : https://neurophys.gu.se/digitalAssets/1520/1520603_fma-ue-protocol-

english-updated-20150311.pdf [Consulté le 20/05/20].

Page 67: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

II

Page 68: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

III

Page 69: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

IV

Annexe II : Echelle BRADEN, échelle d’évaluation au risque d’escarre

21

21 SYST’AM L’escarre en bref. Disponible sur :

http://www.systam.com/pdf_esc/Grille_devaluation_du_risque_descarre_de_Braden.pdf

[Consulté le 20/05/20].

Page 70: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

V

Annexe III : Échelle Visuelle Analogique

22

22ANTALVITE L’ÉCHELLE VISUELLE ANALOGIQUE (EVA). Disponible sur :

http://www.antalvite.fr/pdf/echelle_visuelle_analogique.htm [Consulté le 20/05/20].

Page 71: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

VI

Annexe IV: Montreal Cognitive Assessment (MoCA)

23

23 NASREDDINE (2018) Fig. 2. Montreal Cognitive Assessment (MoCA). ResearchGate. Disponible sur

: https://www.researchgate.net/figure/Montreal-Cognitive-Assessment-

MoCA_fig2_323748592 [Consulté le 20/05/20].

Page 72: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

VII

Annexe V : Mesure de l'indépendance fonctionnelle (MIF)

24

24 GRANGER (1986) Mesure de l’indépendance fonctionnelle MIF. Disponible sur :

https://slideplayer.fr/slide/14245404/89/images/18/Mesure+de+l%E2%80%99ind%C3%A9pen

dance+fonctionnelle+%E2%80%93MIF+%28Granger+CV+Top.+Geriat.jpg [Consulté le

20/05/20].

Page 73: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

VIII

Annexe VI: Endroit dans lesquelles les ergothérapeutes interrogés ont travaillé auparavant.

Annexe VII: Lieux actuels d'exercices des ergothérapeutes interrogés

0

5

10

15

20

25

30

35

rééducation gériatrie pédiatrie UEROS MDPH SAMSAH MAS

0 2 4 6 8 10 12 14

Soins de suite de réadaptation

Centre de rééducation fonctionnelle

Médecine physique et de réadaptation

Page 74: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

IX

Annexe VIII: Bilans utilisés par les ergothérapeutes interrogés

0 5 10 15 20 25

box and bloks testpurdue pegboard

jamarNHPTERFC

MIFMOCA

BEN400 points

Pinchtest des cloches

bilan maisonAVQ

Franchay arm testASHWORTH

MCROminessota test

ARATmise en situation

Grooved pegboard testclassification fonctionnelle de la préhension d'enjalbert

EF2EJebsen taylor test

KAPENDJIBref

rangueil toulouseRéGéMa

évaluation de la fonction du membre supérieur chez le sujet…Aires fonctionnelles de JULY

MMSENSU

CAHAIéchelle de HELD

LAnguage Screening Testfigure de REY

Line Bissection Test LOTCA

monofilamentSEVE FERRIEU

The Functional Test of the Hemiparetic Upper Extremitynégligence spatiale unilatérale

Page 75: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

X

Annexe IX: Moments d'utilisations des bras robotisés selon les ergothérapeutes interrogé.

Annexe X: Réponse à la question " Le patient est-il en autonomie avec le robot après les premières utilisations ?"

0 5 10 15 20 25 30

En phase aiguë (avant le 14ème jour)

En phase subaiguë (entre le 14ème jour et 6mois)

En phase chronique (après 6 mois)

63%

37%

non

oui

Page 76: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

XI

Annexe XI : Réponse à la question "Est-ce que l'utilisation du bras robotisé, permet l'augmentation du nombre d'heure de rééducation?"

55%38%

7%

oui

non

ne sait pas

Page 77: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

XII

Annexe XII: Questionnaire vierge, partie 1.

Page 78: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

XIII

Page 79: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

XIV

Annexe XIII: Questionnaire vierge, partie 2.

Page 80: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

XV

Annexe XIV: Questionnaire vierge, partie 3.

Page 81: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

XVI

Annexe XV: Questionnaire vierge, partie 4.

Page 82: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

XVII

Page 83: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

XVIII

Page 84: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

XIX

Annexe XVI: Questionnaire vierge, partie 5.

Page 85: Bras robotisé dans la rééducation en ergothérapie

XX

Annexe XVII: Questionnaire vierge, partie 6