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Page 1 BREF RESUME DE L’ HISTOIRE DE LA BRETAGNE LES 9 PROVINCES TRADITIONNELLES – PEUPLES – CAPITALES - Bro Léon, Pays du Léon. les Osismii Varganium = Carthaix (ancien évêché de St Pol et le vicomté de Léon) Bro Gernew, La Cornouaille les Osismii (ancien évêché de Quimper et le comté de Cornouaille) Bro Dreger, Pays de Tréguier- les Osismii (ancien évêché de Landreger) Bro St Brieg, Pays de St Brieuc, St Malo- les Coriosolites Corseul (Côtes d'Armor et Ille et Villaine en partie ) Bro St Malw, Pays de St Malo. les Redones Bro Zol, Pays de Dol. les Redones Condate = Rennes Bro Roazon, Pays de Rennes. les Redones Bro Naoned, Pays de Nantes.-Morbihan les Venéti Namnètes Condevincum = Nantes Bro Wened, Pays de Vannes. les Venéti Darioritum = Locmariaquer La communauté Celtique regroupait 6 pays : Irlande, Ecosse, Ile de Man, Pays de Galles, la Cornwall, la Bretagne. La Galice, terre ibérique que l'émigration Bretonne peupla au VI° siècle a demandé d'en faire partie. Les prénoms Bretons : -les employés de l'Etat Civil et organismes officiels ne les acceptent pas toujours... Le texte de la loi du 11 Germinal an XI, est actuellement la seule loi à régir ces questions : "Tout prénom mentionné sur un calendrier actuellement en usage peut-être donné." Chaque année la revue de langue Bretonne " Al liamm " publie un calendrier, sur lequel figurent la plupart des Saints d'Armorique. En vertu de la loi, l'employé de l'Etat Civil ne peut s'opposer validement à l'inscription de l'un des prénoms de ce calendrier. ====================================

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BREF RESUME DE L’ HISTOIRE DE LA BRETAGNE

LES 9 PROVINCES TRADITIONNELLES – PEUPLES – CAPITALES - Bro Léon, Pays du Léon. les Osismii Varganium = Carthaix (ancien évêché de St Pol et le vicomté de Léon) Bro Gernew, La Cornouaille les Osismii (ancien évêché de Quimper et le comté de Cornouaille) Bro Dreger, Pays de Tréguier- les Osismii (ancien évêché de Landreger) Bro St Brieg, Pays de St Brieuc, St Malo- les Coriosolites Corseul (Côtes d'Armor et Ille et Villaine en partie ) Bro St Malw, Pays de St Malo. les Redones Bro Zol, Pays de Dol. les Redones Condate = Rennes Bro Roazon, Pays de Rennes. les Redones Bro Naoned, Pays de Nantes.-Morbihan les Venéti Namnètes Condevincum = Nantes Bro Wened, Pays de Vannes. les Venéti Darioritum = Locmariaquer La communauté Celtique regroupait 6 pays : Irlande, Ecosse, Ile de Man, Pays de Galles, la Cornwall, la Bretagne. La Galice, terre ibérique que l'émigration Bretonne peupla au VI° siècle a demandé d'en faire partie. Les prénoms Bretons : -les employés de l'Etat Civil et organismes officiels ne les acceptent pas toujours... Le texte de la loi du 11 Germinal an XI, est actuellement la seule loi à régir ces questions : "Tout prénom mentionné sur un calendrier actuellement en usage peut-être donné." Chaque année la revue de langue Bretonne " Al liamm " publie un calendrier, sur lequel figurent la plupart des Saints d'Armorique. En vertu de la loi, l'employé de l'Etat Civil ne peut s'opposer validement à l'inscription de l'un des prénoms de ce calendrier.

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Les Principautés 1. Principauté de POHER 555 - CONOMOR "Le maudit" a conquit la Cornouaille, la Domnonée, après avoir fait assassiner son monarque IONA, puis épouser sa veuve 872 - Dans les dernières années de son règne SALOMON confie le Poher à JUDICAEL, comte de Rennes, + 888, petit-fils d'ERISPOE, par sa mère, par un acte stipulant de façon exceptionnelle pour l'époque et pour la Bretagne qu'il est Prince de Bretagne, plutôt qu'au fils de l'ancien comte de la Cornouaille. Les parents et alliés de celui-ci s'abouchèrent pour tuer SALOMON en 874. 2. Principauté de BROEREC ( MORBIHAN ) La principauté connaît de nombreuses luttes sanglantes par ses monarques successifs. Le premier responsable en est le fils du comte WAROC mort vers 550, CHANAO ou CONOO qui pour ne pas perdre le trône du Vannetais, fait assassiner ses frères, le quatrième, MACLIAU, en réchappe et entre au monastère, [sa soeur TRIPHAINE est tuée par son mari CONOMOR ( de LEON ) à Saint Inan ( Saint Agnan )]. 558 - Sous le règne de WAROC, une " paix " s'installe entre Francs et Bretons. CHANAO décide de chercher noise aux Francs, et accorde le droit d'asile à Chrame le fils rebelle de Clotaire 1er qui dépêche des troupes dans le Vannetais, en 558 CHANAO est tué, Clotaire 1er donne l'ordre d'étrangler son fils Chrame et de faire brûler vifs sa femme et ses enfants dans une hutte de charbonnier transformée en bûcher, près du château de Guildo, demeure de CONOMOR. MACLIAU revient en tant qu'évêque, son règne est assez calme, il a un fils WAROC. Il n'en sera pas de même avec son fils WAROC II, qui donnera au royaume le nom de BRO WAROCH, puis BROEROC, puis BROEREC. 1021 - Il s'allie à BUDIC comte de Cornouaille, chacun s'engage à ce que le survivant prenne la charge et la défense des fils de l'autre. BUDIC meurt le premier, WAROC dépossède son fils THIERRY qui après un long exil, l'attaque, le tue ainsi que son fils JACOB. Il récupère une partie des terres, l'autre fils de WAROC, garde le reste 3. Principauté de LEON 555 - Ici la sauvagerie est encore pire. CONOMOR " Le maudit " a conquit la Cornouaille, le Poher et la Domnonée après avoir fait assassiner son monarque IONA, et épouser sa veuve. Elle est sa 6ème épouse qu'il assassine. Précédemment il a tué toutes ses épouses dès qu'elles étaient enceintes. Il avait eu une prédiction selon laquelle il périrait de la main d'un de ses fils. Childebert est roi des Francs. D'autres sources réfutent qu'il ait conquis les trois principautés, ( il n'aurait gouverné que sur l'autre rive de la Manche, GB ). Visant Vannes, il fait alliance avec WAROC, roi de Vannes, épouse sa fille TRIPHAINE, elle est enceinte, il lui tranche la tête peu avant la naissance, Saint Gildas ressuscite la mère et l'enfant, le baptise : Trémeur, il devient moine au monastère de Rhuys fondé par Saint Gildas. CONOMOR est destitué après un violent réquisitoire de Saint Hervé. Il reprend son trône en massacrant ceux qui l'avaient trahis. Il est tué de la main de son beau-fils, IONA. VI ° Siècle - La principauté est gouvernée par les princes WITHUR et AOUSOCH. Le LEON est soumis à la DOMNOEE, soit très tôt, ou au VII° siècle sous JUDICAEL. 4. Principauté de CORNOUAILLE ( nom donné par les Cornovïï ), premiers arrivants de Cornwall, chassés par les Saxons, ils s'installent dans le sud de l'île de G.B, à la pointe de la Domnonée, puis à nouveau chassés ils traversent la Manche, et s'installent en Armorique, entre l'Elorn et l'Ellé peu après ceux du Devon, au sud-ouest de la péninsule. V ° siècle - Son fondateur est RIVALEN. 530 - 538 - MILAW est apprécié de tous pour sa bonté et son dévouement, il suscite la jalousie de son frère RIWOD qui le tue. GUIMILLAU, paroisse du roi assassiné, à 18 Kms de Morlaix, ( LEON ) possède un calvaire dédié à Saint MILAW ou il est vénéré, comme à PLUMELIAU, en pays Vannetais. Son fils MELAR à 7 ans, l'oncle mutile l'enfant de la main droite et du pied gauche, ainsi il ne peut monter à cheval, ni tenir une épée, il ne règnera donc pas, cela se passe à KERFEUNTEUN ( LANMEUR ), près de la source. Il reçut une main d'argent et un pied de bronze, qui grandirent avec lui. Il fut confié à la garde d'un officier de son oncle et enfermé chez l'évêque de Quimper. Il réussit à s'évader et a se réfugier chez le prince BUDIK. Il fut tué par Justin son cousin et repose à KERFEUNTEUN, où il est vénéré, les chevaux blancs qui tiraient sa dépouille refusèrent d'aller plus loin.

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L'église de Lanmeur conserve le souvenir de MELAR, son sarcophage était dans la crypte jusqu'au XVII° siècle, ses reliques sont dispersées dans toute la Bretagne, à Orléans, à Meaux, à Paris, dans l'église de St Jacques du Haut Pas, et au monastère d' Amesbury en Angleterre. Dans la crypte se trouve la source sacrée de Saint MELAR, c'est là qu'eut lieu la mutilation. Cette fontaine ne possède aucun système d'écoulement, elle ne tarit jamais, quand elle déborde l'eau se répand dans la crypte, elle ne s'évacue que par infiltration dans le sol ou par évaporation. Une ancienne prophétie prévoit qu'un jour l'eau s'écoulera de plus en plus fort, la crypte, l'église et tout le pays environnant seront engloutis, ce sera un Dimanche de la Trinité. La main d'argent est connue chez les Celtes, les Irlandais et les Gallois. Le nom de GRADLON, arrière-petit-fils de RIWALEN reste attaché à la submersion de la ville d'Is. Pour la légende, Is était la plus belle capitale du monde. Si Lutèce a vu son nom changé en Paris, c'est que Par Is signifie en breton " pareille à Is ". Un proverbe le dit : " Depuis que fut noyée la ville d'Is, on en a point trouvé d'égale à Paris " Un jour la cité Bretonne ressurgira des eaux et retrouvera sa splendeur passée : " Quand Paris sera engloutie, Ressurgira la ville d'Is " Il accède au trône avec un lourd passé de rapines, de meurtres. Le peuple ne lui pardonne pas d'avoir succombé à une sirène, qui lui donne une fille, la sinistre Dahud. Elle transforme la cour de son père, réputée brillante, en caravansérail de la concupiscence. Las de ces orgies, Saint Guénolé sévit et par une belle nuit, il entraîne GRADLON dans une chevauchée fantastique afin d'échapper à l'engloutissement par les eaux de tout le territoire situé entre Audierne et Douarnenez. GRADLON passe le reste de sa vie en sage administrateur de Quimper. Il meurt pieusement entouré de ses conseillers Corentin et Guénolé. Près de Douarnenez à Poul Dahud, un rocher porte l'empreinte d'un sabot de cheval, celui de la monture de GRADLON, lorsqu'il toucha la terre ferme. Jusqu'à ces dernières années la rivière qui passe ensuite sous le grand pont, au port Rhu, s'élargissait à l'endroit maudit, de façon à former un étang dans lequel la mer remontait lors du flux et dont elle laissait voir la vase au jusant : c'est le trou Dahud, ( Poul Dahud puis Pouldavid ) ou elle fut noyée ainsi que la population, des travaux ont comblé ce " trou " et une usine est sur son emplacement. Ce qui est historiquement prouvé de cette aventure, c'est qu'un raz-de-marée submergea le Cap-Sizun. Un village ou une bourgade a réellement disparue sous les flots. La Bretagne s'enfonce lentement dans la mer, depuis 3 000 ans elle s'est considérablement abaissée, à Arzon des mégalithes existent sous les eaux et la maison gallo-romaine de l'île de Sein. A Quimper située à 18 Kms de la côte, la mer remonte à chaque marée, ainsi qu'à Morlaix située à 10 kms du rivage, et dans d'autres villes encore. L'enfoncement progressif de la côte Armoricaine est bien connue des géographes. Une solide tradition affirme l'existence, aux environs de Douarnenez, sous le sable de la grève, des restes d'une forêt,(on y trouve de la tourbe et des troncs fossilisés) et de ruines romaines visibles par grandes marées d'équinoxe, sur la plage du Ris à 2 kms de Douarnenez, ainsi que d'une chapelle, la première qui ait existée à Sainte Anne La Palud. 555 - CONOMOR chef du LEON conquiert la CORNOUAILLE. 1008 - 1031 - Le petit-fils de GRADLON, BUDIC est dépossédé de son trône par un aventurier de la principauté, IANN REITH, qui meurt ensuite par la main de son frère RIVOLD. 6. Principauté de DOMNONEE ( LE LEON actuel ) Nom donné par les Gallois en souvenir d'une de leurs localités, elle s'étendait de l'Elorn jusqu'à Couesnon. V ° siècle - Son premier chef est RIWAL, il est le premier Breton insulaire ( GB ) à fouler le sol d'Armorique après avoir chassé une bande de Frisons ( Ecossais ) il a été sanctifié vox populi, comme sa soeur Pompée et son neveu l'évêque Tugdual, fondateur du diocèse de Tréguier. Se succèdent DEROC et RIATHAM. 500 - Voit le règne de WRIMOK, père de MILAW et de RIWOD, qui gouverneront la Cornouaille à sa suite. 555 - IONA est tué par CONOMOR ( de LEON ), son fils JUDUAL obtient la protection de l'archevêque de Dol Saint Samson et l'aide de Childebert qui lui fournit une armée, deux fois vainqueur de CONOMOR, JUDUAL finit par l'acculer à la Montagne d'Arrée, au-dessus du Relec ( PLOUNEOUR-MENEZ ) le combat fit rage durant 3 jours, CONOMOR est tué et ses troupes massacrées. JUDICAEL est le descendant direct de RIWAL, il épouse PRIZEL et a trois fils, JUDICAEL, JOSSE, WINOC. Mais RETHWAL place son filleul HAELOC puis l'un des frères de JUDICAEL, sur le trône. JUDICAEL se retire dans un monastère. Après le décès de l'usurpateur il revient, accorde son pardon à RETHWAL et reprend sa couronne. Il se bat contre les Francs qui s'aventurent sur la principauté de Domnonée. JUDICAEL manoeuvre fort diplomatiquement avec les troupes de Dagobert roi Mérovingien. Eloi conseiller de Dagobert se rend en Bretagne pour signer un armistice. JUDICAEL accepte de rencontrer Dagobert à Clichy mais refuse son banquet. Il signe un traité d'alliance avec les Francs, c'est la paix. Ses enfants nés de MONOROE sont trop jeunes, il offre la régence à ses frères qui la refusent. Il se retire au monastère Saint-Jean-de-Gaël, fondé par Saint Meen, jusqu'à sa mort le 16/12/652. On ignore ce qui s'est passé durant un siècle mais le royaume ne tarde pas à péricliter. En 691 dans les annales de Metz, une allusion mentionne les Bretons parmi les peuples autrefois soumis aux Francs et dont les chefs, par suite de l'incurie des derniers Mérovingiens, se sont soustraits à l'hégémonie franque. A la veille de l'ère Carolingienne, la Bretagne échappe complètement à l'autorité du roi des Francs, les Princes Bretons en profitent pour assurer leur autorité et étendre leurs domaines vers l'est.

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La Chronologie

-300 000 La situation climatique très froide du Paléolithique ne permit pas une occupation humaine aussi importante qu'en d'autres région de la Gaule. Toutefois la présence de groupes humains s'affirme le long des zones côtières, exemple à Plestin les Grèves.

-80 000 Les témoignages de présences humaines sont plus nombreux : sur l'île de Bréhat, présence d'outillage en silex

et en dolerite locale, ces outils sont à encoches ou denticulés. D'autres sites furent occupés : Saint Hélen, La Vicomté et Pleudihen.

-10 000 L'Armorique est déjà occupée par une population clairsemée, elle y chasse le mammouth, l'ours, le tigre et le

cerf, première invasion en Europe par les Scythes. -5 000 Le Néolithique.

Avant l'arrivée des populations bretonnes (GB) l'Armorique est un vaste territoire entre Seine et Garonne, la mer la borde sur les quatre cinquièmes de son pourtour. L'homme commence à domestiquer les animaux, ex: les moutons, il se sédentarise, cette période coïncide avec le début de la civilisation des mégalithes (culte des morts).

-4 000 Les hommes ont appris à semer et récolter le blé, l'orge. Puis ils s'étendent vers l'intérieur, en défrichant de

nouvelles régions, ils apportent leurs mégalithes, dans le pays de Pont-l'Abbé et à Guérande. La fabrication de haches polies se développe, des tailleries de silex existent le long du littoral (cap Fréhel, Ploumanac'h) surtout pour l'utilisation agricole, cela favorise la prospection de gisements rocheux, l'importation de matériaux rares, comme la jadéite du Piémont. Les exportations, à partir de Plussulien, atteignirent tout le quart N.O de la France, les Pyrénées, les Alpes, le Rhin, et le sud de l'Angleterre.

-3 500 Les constructeurs de mégalithes viennent des bords méditerranéens, de la péninsule ibérique, ils appartiennent

à une race dérivée de celle de Cro-Magnon. Ils apportent une nouvelle religion et des usages funéraires nouveaux, c'est la civilisation des mégalithes, la première période est celle des dolmens et des menhirs, disposés en files ou en rangées parallèles. Les monument funéraires évoluent, le dolmen est quelquefois réoccupé, on trouve des monuments plus étroits et souterrains, "des allées couvertes", sur tout le territoire. La race dite de " Téviec " habite la côte sud, entre la Vilaine et Ethel, elle vit pauvrement de coquillages et de pêche.

-3 000 Construction du tumulus de St Michel à Carnac.

Les poteries à fond rond sont décorées de motifs géométriques, incisés ou pointillés. Elles évoluent, fond plat et formes carénées, c'est le style de Quessoy. Dans l'allée couverte de Kerguntuil à Trégastel, on a découvert des bouteilles à collerette, modèle retrouvé aussi en Ukraine.

-2 000 Les poteries sont campaniformes (profil en cloche retournée) dans toute l'Europe, découverte de beaux objets

de ce style dans l'allée couverte de Men ar Romped, à Kerbors. Evolution des sépultures, en céramique et campaniforme, sur la côte du Morbihan, des outils en métal, poignards, haches plates, objets en or, apportés par les commerçants ibériques. Le principal foyer d'échanges se situe sur les côtes de la mer du Nord, de la Manche, la recherche de mines de cuivre et d'étain et le trafic de l'ambre nordique favorisent la venue de diverses populations. Construction du tumulus de Kermené en Guidel (statue de la déesse-mère). Les 3000 alignements de Carnac datent de cette époque.

-1500 à 625 Des troupes d'immigrants, venus du nord de la Germanie introduisent en Armorique la civilisation du bronze.

La civilisation des tumulus atteint les gisements métallifères de l'intérieur, dans les l'intérieur, dans les monts d'Arée et la région du Haut Blavet où elle se fixe. Les ressources naturelles de l'Armorique en étain (indispensable à la fabrication du bronze) et en plomb sont très importantes. Corbilo (St Nazaire) est le port ou arrivent l'étain de la région de Piriac, des bateaux ibères en assurent le transport jusqu'à la Méditerranée. Ils pratiquent l'inhumation sous "tumulus" individuels, dans le Trégor puis dans le Léon.

-1 200 C'est "l'industrialisation" de la fabrication d'armes et d'outils en bronze, cachés dans des sacs de toile de lin,

dans des vases, réserves domestiques et surtout de fondeurs et de marchands. 400 dépôts ont été répertoriés. -1 000 L'Armorique est une plaque tournante du commerce atlantique, connue et fréquentée par les phéniciens, qui

entretiennent des relations, par la mer, avec le pays des Belges, la Germanie, etc. Le métal s'exporte sous forme de lingots, à l'état brut et sous forme de produits finis, des épées dites " à langue de carpe ", des haches à talon étroit ( 360 objets retrouvés à Calorguen ).

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Les Celtes de la Cimmerie arrivent en occident, (de la Bohême à l'Espagne ) et peu à peu vont se manifester en Armorique (de 625 à 56 av J C).

-700 Une nouvelle spécialité armoricaine apparaît:la hache à douille carrée, trop riche en plomb pour être résistante,

elle est miniaturisée et sert de monnaie, l'axe de ce courant d'échanges semble être la vallée de la Loire, le grand port bronzier de Corbilo (St Nazaire), leur commerce s'étend à l'Irlande, l'Angleterre et jusqu’en Pologne. 24 centres de fabrication sont recensés en Côtes d'Armor : Plurien (900 haches), Hénon (800), Loudéac (800), Plestin les Grèves (600).

-500 Les Osismes et les Coriosolites se partagent les actuelles Côtes d'Armor, à l'ouest les Ossimes, à l'est les

Coriosolites, comme les Venètes, installés entre Ellé et Vilaine, côte la plus anciennement peuplée, ils paraissent être d'origine pré-celtique. Seconde invasion en Europe centrale, les Gaulois arrivent et apportent le char, César sera surpris d'en voir pendant la guerre des Gaules. Les Osismes et les Vénètes, (ouest et sud de la péninsule) ont peu subit l'influence gauloise. Les Celtes arrivent de la Cimmerie, ils sont de grands inventeurs : l'éperon, la charrue à roue, le tonneau, ils forgent et sont semi-nomades. Ils s'imposent en artisans ingénieux, adroits commerçants, artistes talentueux. Ils se sont bien implantés à l'est de l'Armorique.

-350 L'utilisation du fer commence en Armorique avec l'installation définitive des tribus celtiques. Les celtes ne sont

jamais assez nombreux pour supplanter la race antérieure. Ils vivent de façon dispersée dans des petits villages aux maisons de pierres sèches ou dans des huttes à clayonnages, ils ont repris l'exploitation minière et l'utilisation du fer et de l'étain dans le nord du département de la Loire-Atlantique actuel. Dans le golfe du Morbihan et sur le littoral guérandais, ils récoltent le sel marin à l'aide d'un système de briquetages très complexe. Les Vénètes, du fait de leur situation géographique, reprennent toute l'activité commerciale de la péninsule, par les routes maritimes de l'âge du bronze. C'est de ce rôle d'intermédiaire entre les pays atlantiques et le continent qu'ils tirent richesses et puissance. Ils sont les premiers à frapper monnaie d'or: les statères, puis d'argent, les peuples voisins les imitent. La monnaie des Coriosolites représente une image du cheval androcéphale, tête humaine avec chevelure et traits du visage, lyre ou sanglier schématisés.

-100 Les Vénètes exercent une véritable hégémonie politique et culturelle au sein de la confédération des peuples

armoricains. Ils commercent avec les romains jusqu'en -57. Avant la conquête romaine sur l'île de Bretagne (GB) les Bretons vivent de viande et de lait, ils ne connaissent pas le fromage, ils n'ont pas de villes, leurs "oppida" sont de simples fourrés défendus par un fossé et des retranchements, tous se tatouent, la polyandrie est en vigueur (les femmes ont plusieurs maris), ils se vêtent de peaux. A l'époque de la conquête romaine seuls sont considérés d'origine celtique les peuples des citées bordières, Redones et Coriosolites à l'est, les Namnètes au sud.

-57 La conquête romaine, ruine l'évolution commerciale et politique des peuples d'Armorique en prenant le monopole maritime des Vénètes. Les Vénètes résistent, ils sont l'âme de la coalition armoricaine, du fait de leur puissance maritime et de leur très bonne connaissance des côtes, ils échappent à la flotte romaine, de presqu'îles en promontoires, ils établissent des points de résistance. Dans La guerre des Gaules, Jules César écrit : "Les Vénètes, est le peuple le plus puissant de toute la côte, il possède le plus grand nombre de navires, il est supérieur par sa science et son expérience de la mer. Ses navires sont en bois de chêne, les carènes sont plates pour ne pas craindre les bas-fonds et le reflux, les proues sont très relevées et les poupes appropriées à la hauteur des vagues et à la violence des tempêtes, les ancres sont retenues par des chaînes, les voiles sont en peaux de cuir minces". César, vaincu, attend la flotte de Brutus, pour reprendre le combat.

-56 Devant St Gildas-de-Ruys, la flotte vénète, 220 vaisseaux, sort de la rivière Auray pour surprendre Brutus, le

vent tombe immobilisant les vaisseaux des Venètes, les galères romaines plus maniables (à la rame) assaillent la flotte vénète, presque anéantie à la fin du jour. Après sa victoire, Jules César fait égorger les magistrats de la région vénète, ceux qui peuvent s'enfuir se réfugient dans l'île de Bretagne (GB), ils fondent en Combrie dans l'actuel pays de Galles, une petite communauté nommée Gwynned. Les Coriosolites alliés des Unelles (peuple du Cotentin) furent écrasés près d'Avranches par les légions de Q. Titurus Sabinus.

-52 Longtemps les peuples d'Armorique contesteront la loi du vainqueur.Ils s'associent à la grande révolte nationale

dirigée par Vercingétorix, auquel ils envoient une armée pour secourir Alésia. (défaite) -51 Les peuples Osismes sont insoumis, ils permettent au chef angevin Dumnacos de se réfugier et de trouver des

appuis sur leurs territoires.Le pays n'adopte pas la civilisation romaine, les monnaies celtiques circulent sous forme de petits billons jusqu'au règne de Claude (41-54).

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C'est la conquête de la Bretagne insulaire (GB), à partir de 43, qui intègre la péninsule au monde romain, lui donne une importance stratégique et stimule le commerce. Pendant deux siècles l'Armorique connaît une grande prospérité matérielle, les villes de Carthaix, Corseul, Vannes, Rennes et surtout Nantes se développent. L'agriculture s'étend à l'intérieur des terres, à partir des grandes voies de communication. Les grands domaines se multiplient. La base de la prospérité armoricaine est surtout due à l'essor industriel, le bâtiment est en pleine prospérité, la métallurgie que l'on rencontre partout, les productions de poteries, de textiles, l'industrie de la verrerie, du sel sur le littoral atlantique, les fabriques de "garum" et de salaisons de poissons, au fond de la baie de Douarnenez. Les échanges par voies terrestres sont aussi très actifs, grâce à un réseau routier très dense reliant Nantes avec les grandes voies de Lyon et d'Aquitaine, et Rennes avec les voies du centre et de l'est de la Gaule. Le pays s'enrichit, un indice révélateur est l'importation de vaisselle de luxe en céramique sigillée, très abondante au II° Siècle, les ateliers de Lezoux dans le Massif Central en fournissent la plus grande partie. La Bretagne va connaître six siècles d'occupations sévères.

-27 à 14 La politique de l'empereur Auguste, intégra l'Armorique à la province de Gaule lyonnaise.

Les romains développent les citées préexistantes : le site du Yaudet en Ploulec'h, Vorgium (Carthaix) chez les Osismes, ils édifient des villes neuves : Corseul. Les villes assuraient l'administration, la justice, la religion, création d'un réseau routier, jalonné de bornes militaires à distance régulière. L'exploitation agricole était basée sur la villa, réunissant le logement du propriétaire et ceux des paysans, construite en pierres et tuiles, avec des galeries à colonnades et thermes, La Gauvenais (Corseul). Le site de Caulnes en représente le meilleur exemple. Mais l'habitat celtique en bois et végétaux à perduré pendant cette période. L'Armorique est peu occupée militairement, ce sont des élites locales "romanisées", qui gouvernent. Cette société garde les structures sociales celtiques : 1) Les riches propriétaires, les chevaliers, les druides. 2) Le petit peuple. 3) Les esclaves. 4) Les affranchis.

235 Après la dynastie des Sévères le pouvoir impérial se délite. 170-180 Pour la première fois des bandes de pirates Saxons débarquent sur les côtes et ravagent le pays. Une fois cet

épisode passé, le commerce reprend, plus florissant. 257-273 L'Armorique participe à l'empire gaulois de Tétricus.

259 La période qui suit la fin de la domination romaine voit l'arrivée des Bretons (GB). L'Armorique devient la

Bretagne, originale par : sa langue, son peuplement, ses institutions religieuses. L'origine des immigrants se situe dans le sud-ouest de la Grande Bretagne, le Devon et la Cornwall d'une part et la Combrie de l'autre, (pays de Galles). La langue bretonne est plus proche du cornique, ce point confirme l'origine géographique de Cornwall. Il y a rapprochement entre les noms de lieux : Trégor et Trigger, qui est une région de Cornwall. Deux régions principales de la Bretagne continentale , la Domnonée au nord, la Cornouaille au sud-ouest portent le nom des peuples qui étaient établis entre la Manche et le canal de Bristol (voir les principautés). A l'appui de l'origine galloise il y a des parallèles entre Ilangollen, Twrch, et Elliant que l'on retrouvent dans la région de Quimper sous : Langollen, Tourch, Elliant.

Les Gallois sont arrivés après leurs compatriotes et se sont répartis dans la région. La cause de l'émigration est l'insécurité due pendant longtemps aux Scots (Irlandais) et plus tard aux Saxons, à

cette époque de nombreux peuples européens cherchent vers le sud, un monde moins difficile, les vagues de migrations dispersent les Bretons (GB), en Armorique, en Aquitaine, et surtout en Normandie plus proche.

275-285 L'Armorique est dévastée par les Vikings, elle connaît une régression démographique à la fin de l'empire

romain.Les terribles ruées des Vikings, les invasions germaniques, le retour des pirates saxons, (qui vont sévir à l'état endémique sur les côtes de la Manche) mettent la péninsule à feu et à sang, obligent Rennes, Nantes et Vannes à abandonner leurs faubourgs, et à s'enfermer dans des enceintes fortifiées. Des camps militaires s'établissent aux points stratégiques, les anciennes routes sont réparées, de nouvelles sont construites pour relier les camps, et favoriser les rapides déplacements de troupes.

290 Début du christianisme en Armorique, les premiers martyrs sont 2 frères nantais, Donatien et Rogatien, morts

d'un javelot planté dans la gorge. La nouvelle religion s'installe sans grand succès. Les populations, surtout dans les campagnes restent très attachées à leurs protecteurs du clan, demi-dieux qui leur apportaient la force, le courage et le sens moral, dans leurs actes de la vie quotidienne.

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A ces cultes s'en ajoutent d'autres, naturels : celui du soleil, des plantes, de l'eau, cultes thérapeutiques, tandis que la nouvelle idéologie n'apporte rien à la vie familiale. Au V° siècle, les invasions barbares rappellent aux Armoricains le souvenir de leurs ancêtres : le culte des morts est remis à l'honneur, avec tout ce qui en découle pour les soins du corps et de l'esprit.

Les cultes druidiques ont apporté de nombreux bienfaits tant corporels que spirituels. V° siècle Dans les premières années, les Vandales (Tunisiens actuels) et les Suèves, peuples germaniques fixés en

Souabe (sud-ouest de la Bavière) envahissent le pays. De plus en plus abandonnée à elle-même, l'Armorique végète et se dépeuple. Les insulaires Bretons (sud GB) traversent la Manche et reviennent en Armorique, ils sont catholiques. Ce ne sont pas encore des marins, d'éleveurs sur l'île de Bretagne ils deviennent agriculteurs en Armorique.

La côte nord de L'Armorique est une terre d'accueil, les migrants viennent des côtes de Galice, des côtes de l'ouest de la Gaule, leur installation se fait sans problèmes. Mais les indigènes sont plus nombreux que les nouveaux venus. L'intégration des Bretons aux Armoricains se fait progressivement au cours des trois siècles suivants, avec une apogée de 450 à 550 (les derniers arrivent vers 750) et est favorisée par les affinités des deux peuples de part et d'autre de la Manche, même langue celtique, même mode de vie, mêmes pratiques religieuses. L'émigration Bretonne donne a toute la péninsule un sang nouveau, elle créée aussi un peuple, énergique, fier et indépendant, conservant sa culture et sa tradition. Au fur et à mesure de l'avancée du christianisme, les mégalithes furent christianisés par les moines, en les taillant de l'emblème du crucifix. Les menhirs caractérisaient une tradition mystique, la religion chrétienne s'en sert. D'autant plus que le Breton possède un culte des morts très affectif, (culte de l'âme) les moines christianisèrent, ce qui aux yeux des Celtes symbolisaient la tradition ancestrale. Ce culte se répercuta sur les calvaires, qui ne sont que la représentation des deux monuments religieux celtiques : le dolmen et le menhir Il y a une survivance de ces deux éléments primordiaux, auxquels les chrétiens ajouteront la table de sacrifice celte, c'est à dire l'autel. Le culte de l'âme, trouve son interprétation dans l'Ankou, conducteur d'un char funèbre, que personne ne peut voir sans être immédiatement terrassé. Il est représenté par un squelette portant une faux et recouvert d'un suaire. Son rôle est d'emporter dans l'au-delà ceux qui ont accompli leurs temps terrestre. Il est maître de ce passage, du transport des âmes qui errent dans les gorges, les marais, les crevasses et cela depuis le néolithique (calvaire de Plougonven). Le culte des morts se traduit aussi par les ossuaires : lieux de repos des restes humains qui renferment le souvenir et l'espérance. Les Bretons vont prier et méditer devant ce tas de cranes, d'os des ancêtres, les moines les encouragent par des sermon, des cantiques, à garder les usages, coutumes et tradition se rapportant au culte des morts. Le séjour des morts ou plutôt de l'âme est représenté par l'enclos paroissial (principalement dans le pays de Léon). Le calvaire en est l'âme matérielle. Il représente la vie du Christ, le but de ces sculptures est l'enseignement, s'y mêlent aussi des représentations de l'Ankou, et des Saints Bretons, St Yves, encadré du riche et du pauvre, arrive en tête des représentations, s'ils adhèrent à la nouvelle religion les Bretons gardent leurs croyances et traditions celtiques. A l'époque néolithique et celtique les habitants voulaient être inhumés près de ceux qui avaient été sacrés par les dieux, ou par les druides sur les tables d'autel. A l'époque chrétienne ils furent remplacés par des personnages ayant été sanctifiés par l'ethnie, la paroisse. Le Breton garde ici encore son indépendance, il accepte les Saints de l'église, les Saints du terroir prédominent toujours, et encore actuellement. Il y a les 7 grands Saints Bretons, ce sont les 7 fondateurs de la patrie, les 7 pères : - Corentin, s'occupa de la Cornouaille - Brieuc, fonda l'évêché de St Brieuc - Pol, reçu le pays du Léon - Malo, créa l'évêché et le territoire de St Malo - Tugdual, évangélisa la région de Tréguier ou Tandreger - Samson, s'installa dans la région de Dol - Patern, rayonna dans la région de Vannes A l'intérieur de ces régions, quelques ethnies choisirent aussi 7 Saints : - à Trédias, dans les Côtes d'Armor, Armel, Cado, Firmin, Georges, Laurent, Thias, et une femme, Urielle. - à N.D. du Haut en Trédaniel : Mamert, Lubin, Yvertin, Méen, Hubert, Houarmaule, et une femme, Ujane.

- à Josselin : Berthin, Mélenc, Mandé, Golien ou Gobrien, Servaix, Gildas et Cado. 429 et 447 Voyages de St Germain d'Auxerre et de St Loup en G.B. Les Saxons ont déjà commencé leur invasion de l'île,

St Germain, ancien officier romain contribue à la victoire d'Alleluia, sur les Saxons. 450 Sous l'impulsion de Saint Martin, évêque de Tours, le christianisme s'installe à Rennes, Nantes et Vannes. Dès le milieu du V° Siècle, toutes les citées armoricaines ont des sièges épiscopaux.

De cette époque date l'église Saint Jean-du-Baptistère de Nantes, dont les restes ont été trouvés sous l'actuelle cathédrale. En même temps est fondé le premier évêché, Saint Clair en est le premier titulaire. L'hérésie de Pélagie se répand en G.B. à la fin du IV° siècle.

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461 Un évêque des Bretons d'Armorique, Mansuetus, assiste au Concile de Tours, c'est dire l'importance de

l'émigration, elle continue jusqu'au VI° siècle. 465-511 Clovis a réalisé l'union de ses territoires avec le concours des évêques, il veut conquérir la Bretagne. vers 480 Lorsque commencent les migrations bretonnes la cité osisme (Carthaix) vole en éclats sous l'afflux des

envahisseurs, son administration se réfugie dans la citadelle du Coz-Yaudet au nord et dans celle de Locmaria-Quimper au sud. L'autorité romaine a cessé d'exister.

Childebert entretien de bonnes relations avec les Bretons jusqu'à sa mort en 558. 496 Clovis se convertit, les rois de France vont à présent s'employer à envoyer des missionnaires de part le monde

aux fins de conversions. 497 Par Traité, les Bretons reconnaissent la suprématie franque, et se voient confirmer un territoire comprenant

l'ouest de l'Armorique et le pays des Coriosolites. en 558 Les premiers conflits avec les Francs apparaissent. Clotaire 1er a confié l'Aquitaine à son fils Chrame, qui ne

tarde pas à en créer un royaume à son profit .Il s'entend alors avec Childebert contre son père, en 558 Childebert meurt, son royaume grossit celui de Clotaire 1er, qui réunit une armée contre son fils.

Chrame se tourne vers Conoo. (voir le résumé de la Principauté du Broerec). 577-594 WAROC (du BROEREC) affronte les Mérovingiens en Bretagne continentale, il essaye de ramener au duché

les territoires occupés par les Francs et d'unifier les territoires bretons, en vain. Les évêques de Vannes, Rennes, Nantes lui infligent un camouflet en exprimant leur volonté de rester sous la tutelle ecclésiastique des Mérovingiens.

579 Vannes objectif principal de WAROC, est reconquise au début de son règne, mais Chilpéric la reprend avec des

mercenaires Poitevins, Angevins, Manceaux, Saxons du Bessin, pour mettre fin à l'expansion de WAROC. Celui-ci repousse l'ennemi, par l'entremise de l'évêque, il offre allégeance au roi des Francs contre un tribut annuel et le titre de gouverneur de la région Vannetaise.

585 Gontran (roi de Bourgogne) s'empare de l'administration des pays francs occidentaux, à l'occasion de la

minorité de Clothaire II, fils de Frénégonde. 590 Les Francs prennent Vannes une fois de plus, WAROC, entouré de mercenaires pille les campagnes de

Rennes et Nantes, Cornut (Corps Nuds) et Vertou sont des bastions avancés de ces territoires soumis aux exactions de WAROC. Les vignobles nantais sont arrachés avant les vendanges. Saisi de l'affaire le roi Gontran réagit et envoie deux colonnes punitives contre Vannes. Leurs chefs, Beppolen et Ebrachaire se haïssent, aucune liaison ne s'établit entre eux. Beppolen est taillé à merci par les troupes de WAROC et par les Saxons prêtés par la reine franque Frénégonde (qui assure la régence de Clotaire II). Il ne pardonne pas à Frénégonde de l'avoir fait attaquer par des parjures, tondus à la mode bretonne pour le tromper. Il reprend la bataille dans les faubourgs de Rennes, WAROCH est vainqueur. WAROC s'efforce de contenir la poussée franque, les Francs organisent des "Marches" dans les actuelles régions de Rennes, Vannes. Childebert croit le moment venu de mettre fin à la subversion bretonne. La Neustrie est dévastée par les Bretons sans représailles. Victime de luttes intestines et d'une invasion sarrasine la dynastie mérovingienne n'oppose plus de résistance aux incidents de frontières provoqués par les Bretons. Dès la fin du VI° Siècle la frontière méridionale entre la Bretagne et les pays soumis au pouvoir Franc atteint la Vilaine. Les Bretons lancent des raids de pillages vers Nantes. A cette époque les Bretons sont plus proches des us et coutumes des gallo-romains que des Francs. Ils gardent la coiffure courte à la romaine, la libération des prisonniers se fait avec la remise de tablette d'affranchissement, selon l'usage romain.

629-639 Dagobert roi des Francs, lutte contre les Slaves, Thuringiens, Basques et Bretons. 732 Charles Martel, rend service à toute la chrétienté, en arrêtant les musulmans à Poitiers.

Comme Dagobert, Charles Martel accorde, à la demande du pape, sa protection diplomatique aux missionnaires envoyés en Frise et en Germanie.

650-750 Pendant un siècle les Bretons ne craignent plus les incursions des Francs.

A l'arrivée de la nouvelle dynastie franque avec Pépin le Bref, fils de Charles Martel, cela change. Pépin possédait la Neustrie, la Bourgogne, la Provence, l'Austrasie.

753 Campagne de Pépin en Bretagne, il vainc les Saxons et encouragé envahit Le Broërec, les Bretons résistent

mais doivent évacuer Vannes et abandonner la région entre l'embouchure de la Vilaine et de Blavet. Il se

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contente d'imposer un tribut annuel à quelques chefs locaux. Il forme un cordon de sécurité entre la Bretagne et ses fiefs francs. Les comtés de Rennes, Nantes et Vannes récemment reconquis sont transformés en bastions fortifiés, c'est la "Marche de Bretagne".

778 La charge de Préfet de la Marche est attribué à Roland, pseudo-neveu de Charlemagne. Il n'obtient pas le

paiement du tribut demandé par Pépin. 786 Charlemagne roi des Francs depuis 768 donne mission au sénéchal Audulf d'y trouver une solution. Les troupes

franques assiègent la péninsule Armoricaine et exigent un autre tribut. Les rebelles sont conduit enchaînés à l'Assemblée de Worms pour faire acte de soumission. Le tribut n'est pas plus acquitté.

799 Charlemagne envoie une expédition punitive conduite par Wido, préfet de La Marche. La Bretagne succombe. 811 Nouvelles expéditions Carolingiennes en Bretagne. La rébellion s'amplifie. Un certain nombre de Bretons

échappent aux représailles de Charlemagne. Le roi des Francs se trouve dans une situation paradoxale : après avoir rattaché à sa couronne les Gaules, l'Occitanie, la Catalogne, les territoires tchèques, croates, saxons et lombards, il n'a pas réussi à adjoindre cette Bretagne rebelle qui seule, jusqu'à sa mort, trois ans plus tard, reste hors de sa domination.

814 Le moment parait propice à la proclamation d' indépendance de la Bretagne. Charlemagne est mort, Louis Le

Pieux règne sur les Francs. De son mariage avec Ermengarde il a trois fils : Lothaire, Pépin, Louis Le Jeune. Louis Le Pieux entreprend de convertir les Frisons, en soutenant Ebbon, leur apôtre et en envoyant Anschaire en Suède.

La révolte se rallume dans le Vannetais mais échoue faute d'organisation des Bretons. 817 MORVAN Lez Breiz, unifie la Bretagne, devient chef militaire et premier roi de la Bretagne. C'est un pas

important dans la voie de la libération de la Bretagne. Du palais d'Aix La Chapelle, Louis (fils de Charlemagne) envoie Witchar en mission en Bretagne afin de faire payer le tribut.

818 MORVAN, refuse de payer le tribut au pouvoir impérial.

Louis convoque l'armée, choisit Vannes comme point de concentration des troupes, des Suèves, Saxons, Thuringiens, Burgondes par milliers arrivent sur l'Ellé, au domaine de MORVAN, l'empereur en tête, MORVAN a la tête tranchée dans la bataille. Les Bretons se résignent à la soumission et au tribut. Louis veut trouver une solution aux problèmes des pratiques religieuses des Bretons, proches de l'hérésie, ils ont l'audace de rendre à la Sainte-Trinité, un culte faisant fi de l'orthodoxie romaine. Louis convoque l'abbé de Landévennec, lui reproche sa tonsure : la tête rasée du haut du front jusqu'au milieu du crâne, cheveux longs jusqu'au cou, tombant sur les oreilles. Louis interroge l'abbé sur la règle de l'abbaye, " Saint Guénolé notre fondateur, nous a prescrit de suivre les préceptes édictés en Irlande par Saint Colomban ". Louis enjoint à l'abbé d'appliquer désormais la règle de Saint Benoît, et d'adopter la tonsure circulaire sur le sommet de la tête, prescrite par Rome.

Louis nomme un breton, NOMINOE comme gouverneur de Vannes. 8/10/818 Ermengarde décède, Louis se remarie 4 mois plus tard avec Judith de Bavière. 819 Moins d'un an après la mort de MORVAN, NOMINOE est élevé à la dignité de Comte de Vannes par Louis Le

Pieux, il participe à l'action religieuse de l'empereur. Louis rédige une ordonnance selon laquelle les abbayes bretonnes sont sommées de renoncer à la Règle de St Colomban, il supprime les usages celtiques d'organiser des évêchés indépendants, des monastères. Louis veut contrôler la nomination des évêques, et les faire obéir au métropolitain de Tours. NOMINOE révolté, assure l'indépendance de l'Eglise bretonne comme celle du territoire, avec l'appui de CONWOION, l'abbé de Saint Sauveur de Redon. NOMINOE est la figure dominante du Haut Moyen Age Breton.

823 Naissance de Charles, Judith exige pour son fils les mêmes prérogatives que ses frères (cette exigence est à

l'origine des disputes et partages successifs de l'empire). 822-825 WIOMARC'H roi de Bretagne, originaire de Broërec dont les terres se trouvent en lisière de Rennes prend le

parti de résister, il refuse de payer le tribut. Il chasse par les armes les représentants du roi. A l'automne 822 Louis ordonne au préfet de la Marche de réduire en cendres le domaine de WIOMARC'H, le froid les chasse. Cela incite nombre de comtés, celui de Domnonée, de Cornouaille, de Broërec, à se joindre à WIOMARC'H, qui n'hésite pas à braver l'empire, en proclamant l'indépendance de la Bretagne. Dès 823 le mouvement

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insurrectionnel gagne du terrain. La disette désole l'empire franc, l'expédition franque est lancée le 20/9/824 après les récoltes. Louis, ses fils Pépin et Louis, prennent chacun le commandement d'une colonne. Après un mois de résistance WIOMARC'H se soumet pour éviter la mort à ses compagnons.

mai 825 Il se rend à la grande assemblée d'Aix La Chapelle et promet d'être un fidèle vassal. De retour, il reprend le

combat. Louis constate qu'il est plus redoutable que MORVAN, et le fait assassiner par le Comte LAMBERT, préfet de la Marche.

825 Louis attribue le titre de Duc de toute la Bretagne à NOMINOE. Suivent trois années de paix et de prospérité dans le comté de Vannes.

828 Les commandos francs traversent la frontière pour agresser les Bretons. Bernard, le chambellan de Louis le

manoeuvre afin qu'il intervienne. 829 Louis doit revoir le partage des royaumes confiés à ses trois aînés, pour satisfaire Judith, ainsi le futur Charles

Le Chauve possède un grand territoire rogné sur celui de ses frères : il reçoit le pays Alaman, la Rethie, l'Alsace et une partie de la Bourgogne, Lothaire est élevé à la dignité impérial, Pépin reçoit L'Aquitaine, Louis reçoit la Bavière.

2/3/830 Louis quitte Aix La Chapelle, rejoint ses troupes à Rennes, pour maîtriser la révolte bretonne suite à la provocation franque. Ses fils s'étant révolté contre lui, il préfère annuler l'expédition contre les Bretons, le calme revient en Bretagne.

833-834 Ses fils le privent du trône, l'enferment dans un couvent, emprisonnent Judith. L'année suivante Pépin et Louis se liguent contre Lothaire, rendent le trône à leur père, sa place au foyer à Judith, Lothaire est envoyé en exil en Italie. Par quatre fois l'empereur doit refaire le partage du royaume entre ses fils.

834-837 Les Francs font des incursions en Bretagne, NOMINOE fait appel à l'arbitrage de Louis qui désavoue les francs, ceux-ci récidivent en 837. Furieux, les Bretons envahissent La Marche, Louis envoie ses troupes, NOMINOE, use de son autorité et calme les Bretons. A l'assemblée d'Aix La Chapelle NOMINOE renouvelle son serment de fidélité.

dès 835 Les Normands (Vikings Scandinaves) ravagent les côtes de Bourgneuf, leur base est à Noirmoutier, ils s'y installent définitivement faisant fuir les moines.

837 Louis prend le contrôle des territoires de Charles, un autre partage est défini : Charles reçoit la majeure partie de la Belgique, la Frise, tout entre Meuse et Seine jusqu'en Bourgogne avec le Verdunois. Lothaire et Louis n'approuvent pas ce plan, ils se rencontrent en mars 838 pour le contrer. En août, l'empereur, en présence de Pépin modifie encore le partage : Charles reçoit, en même temps que les armes, en signe de majorité, une partie de la Neustrie, c'est-à-dire le duché du Maine, tout le littoral de la Gaule, de la Loire à la Seine, donc la Bretagne. Le 13/12/838, la mort de Pépin occasionne encore un autre partage.

30/5/839 A Worms, Lothaire se réconcilie avec Charles et choisit la partie Est, c'est à dire : l'Italie, la Bourgogne, délimitée par le cours du Rhône et de la Saône et toutes les régions situées à partir de la rive droite de la Meuse. Charles reçoit, à l'ouest, l'autre partie de la Bourgogne avec certains comtés de la rive gauche du Rhône et de la Saône, les régions entre Meuse et Seine, entre Seine et Loire, avec la Marche de Bretagne, la Provence, l'Aquitaine, la Gascogne, et la Septimanie. Louis conserve la Bavière.

840 A la mort de l'Empereur, Louis Le Pieux, NOMINOE ne s'estime pas lié à son fils Charles le Chauve, celui-ci

doit le sommer de jurer fidélité. NOMINOE s'incline mais ne participe pas aux guerres entre les trois frères. 12/5/840 Les Scandinaves arrivent dans l'estuaire de la Seine, le 14 ils incendient Rouen, le 16 ils partent, le 24 ils

incendient le monastère de Jumièges. 25/6/842 Une importante bataille a lieu à Fontenay-en-Puissaye, au sud-ouest d'Auxerre, entre Charles allié à Louis et

Lothaire, qui est vaincu. NOMINOE refuse à Charles l'aide de ses troupes pour ses querelles familiales. LAMBERT II fils, du comte de Nantes (tombé en disgrâce et protecteur de NOMINOE) s'est exilé en Italie. RICUIN a pris sa place. LAMBERT II souhaite récupérer le titre de son père. Lorsque Charles a besoin d'hommes pour lutter contre Lothaire, LAMBERT II le rejoint avec un fort contingent d'hommes qui sont décimés à la bataille de Fontenay, parmi les morts se trouve RICUIN, LAMBERT II postule auprès de Charles à la succession du comté de Nantes, afin de reprendre son héritage. Charles la lui refuse.

9/842 LAMBERT II décide de se venger, s'en va trouver NOMINOE, qui s'est affranchi de la tutelle franque, et lui

propose son aide pour retrouver l'intégralité de son territoire.

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Le plan de reconquête commence par Nantes, l'attaque est reportée à mai 843, après la froidure et la disette du début de l'année. NOMINOE, malade ne peut prendre la tête de ses troupes, il en charge son fils ERISPOE, qui n'attend pas les troupes de LAMBERT II pour faire traverser la Vilaine à ses effectifs, le comte de Nantes prévenu, vient à sa rencontre. Les hommes d'ERISPOE sont décimés. Il prévient LAMBERT II, le presse de venir, ils se rejoignent à Messac, attaquent le comte de Nantes, surpris à Blain, ils vengent leurs hommes, contre forte rançon ils laissent la vie à ceux qui payent, sauf au comte, sa succession vaut plus que l'or. LAMBERT II arrive à Nantes pour s'emparer du pouvoir devenu vacant, les habitants refusent de le reconnaître et le chassent hors des murs de la ville.

18/3/843 Après un engagement avec ses frères, à Coblence, Lothaire fuit vers Lyon. Le 15 juin les trois frères se

rencontrent dans une île de la Saône, au sud de Mâcon, là ils jurent de maintenir la paix, de partager équitablement le royaume, à l'exception de la Bavière, (à Louis), de la Lombardie, (à Lothaire) et de l'Aquitaine, (à Charles). La signature fixée au 10 octobre est retardée jusqu'au 19 octobre, puis pour ne pas prendre le risque de se battre en hiver, ils la fixent au 14 juillet 843 assortie d'une trêve jusque là.

24/6/843 A 10 h du matin, les Normands remontent la Loire sur 67 drakkars, de bois et de cuir, jettent l'ancre dans le port

de Nantes avec 3 500 hommes, c'est l'heure de la grand-messe de la fête de la Saint Jean, célébrée dans la cathédrale par l'évêque GUNHARD. Les Vikings font irruption dans la ville, se rendent à la cathédrale, égorgent les fidèles, décapite l'évêque, (au moment où ils s'apprêtent à y mettre le feu, le corps de l'évêque se lève tenant sa tête entre ses mains, va jusqu'au fleuve, embarque sur un bateau éclairé de 2 flambeaux, vogue vers Angers, le lendemain les chanoines de St Pierre viennent le chercher et lui donnent une sépulture).Les vikings tuent les habitants qui sont sur leur passage, pillent les riches ornements de l'église. Au coucher du soleil les Vikings quittent la ville, y laissent la désolation. Les rescapés s'enfuient, pendant plus de deux mois la ville reste une cité morte, seules des bêtes sauvages avides s'y rassemblent ( le temps de nettoyer la ville des cadavres ). Seul quelqu'un connaissant les richesses de la ville et le rassemblement de la fête de la Saint-Jean pouvait renseigner les Vikings. LAMBERT II fait remarquer aux rescapés, que s'ils ne l'avaient pas chassé de la ville, il aurait évité ce massacre, en mettant les Vikings en déroute. LAMBERT II s'arroge le droit de gouverner le comté de Nantes puis il s'empare des pays de Tiffauges, Retz, Mauges, sur la rive droite de la Loire, rattachés au comté du Poitou, par l'administration impériale. LAMBERT II impose donc sa loi dans le pays nantais en le détachant de la tutelle franque pour le placer sous celle de NOMINOE. Pendant ce temps NOMINOE soumet à sa tutelle une grande partie du comté de Rennes. LAMBERT II défait encore deux comtes, dans la région de Vertou. NOMINOE, envahit le Maine, entre au Mans, sans opposition, il se dirige sur Paris, mais s'en retourne en apprenant qu'une flotte Normande menace les côtes Bretonnes.

15/8/843 Le Traité de Verdun laisse le duché de Bretagne à Charles. En novembre l'assemblée de l'épiscopat franc, à

Coulaines, près d'Angers, signe la conclusion de la paix. 13/11/843 Révolte contre le pouvoir des Carolingiens menée par Lambert II, qui demande aide à NOMINOE, prudent il se

proclame du parti de Lothaire, malgré le traité de Verdun. Pour la première fois, Charles dévaste la Bretagne, par le fer et le feu, il est sous les murs de Rennes.

Au printemps suivant Charles est assailli à l'ouest et au sud-ouest par une flotte Normande sur la Gironde, qui s'empare de Toulouse, il assiège la ville de mai à juillet, en vain.

845 Charles somme les deux Bretons de se soumettre, ils refusent. Charles essaie et réussi à les brouiller.

Au printemps, NOMINOE envahit le Poitou, ses troupes doivent traverser Nantes, elle est dévastée, après avoir pillé, dévasté, les villes et campagnes du Poitou, NOMONOE remonte la Loire, saccage la région de Mauges, annexée deux ans plutôt par LAMBERT II. NOMINOE épargne l'abbaye de Saint Florent, lui fait des dons, lui offre sa statue, l'abbé mécontent, l'abat, la remplace par celle de Charles, orientée délibérément face à la Bretagne. C'est un affront, NOMINOE ordonne de piller et d'incendier l'abbaye. Sur la place de BAINS-SUR-OUST, devant l'église, il y a une statue moderne en granit du vainqueur de BALLON, debout tenant un glaive à deux mains, sur le socle on lit :

NEVENOE TAD AR VRO, PENNTIERN AR VRETONED NOMINOE BRITONNUM REX 851,

se traduit par : NOMINOE, Père de la Patrie, Chef souverain des Bretons, Roi des Bretons, 851.

Près du hameau de la bataille un mémorial constitué de deux croix est élevé, l'une date de 1845, mille ans après la bataille, petite croix flanquée de deux volutes, l'autre plus grande, de schiste ardoisé, montée sur un haut socle et une élévation date de 1889 et sont inscrit les mots : BASILEAN NEM.

845 Conquête d'Alésia par les Normands.

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22/11/845 Victoire de Ballon, au nord-est de Redon, près de Bain-sur-Oust, non loin du monastère de Ballon, NOMINOE laisse Charles franchir la Vilaine, à Langon. L'attaque des Bretons est effroyable pour les Francs, une trêve est décrétée à la tombée de la nuit. Le deuxième jour est identique à la veille, les deux armées campent face à face. A l'aube du 24, l'armée franque attend le roi pour reprendre la bataille, en vain, le roi s'est enfuit avec son escorte en laissant meubles, argenterie, or, c'est un beau butin, il faut sept chars à boeufs pour le transporter. Cette bataille est la première grande victoire de la Bretagne, comparable à celle que Charles Martel, avait remporté pour les Francs, 113 ans plus tôt, comme lui il a chassé un envahisseur qui entendait coloniser le pays. Cette victoire donne à NOMINOE le prestige d'un chef, la confiance de tous les Bretons, il peut entreprendre l'Unification de la Bretagne et constituer un Etat Libre et Indépendant.

846 Nouvelle victoire de NOMINOE, Charles le Chauve reconnaît l'indépendance de la Bretagne. NOMINOE est roi. vers 850 Une taxe, le tonlieu, est créée, elle frappe toutes les marchandises qui entrent en ville, par chariots ou bateaux,

celles qui entrent par la route subissent deux redevances, l'une pour le chargement, l'autre pour l'entretien des chemins publics. Cette taxe est fonction du nombre de roues du véhicule.

7/3/851 Mort de NOMINOE, à la frontière du pays franc, à Vendôme, alors qu'il marchait sur Paris, après avoir conquis le Maine et l'Anjou.

851 Avènement d'ERISPOE, fils de NOMINOE, victorieux au Grand-Fougeray le 22 août sur Charles III, il étend son domaine jusqu'à la Mayenne, après la mort de LAMBERT II.

9/851 Accord entre Charles III et ERISPOE, qui reçoit les comtés de Rennes et de Nantes. Après la concession du Cotentin le royaume de Bretagne compte au moins 7 comtés De la reine MARMOHEC il a un fils, CONAN et une fille.

853 Les Normands ravagent encore Nantes, puis les côtes du Morbihan et la vallée de la Vilaine avant qu'ERISPOE

ne les chasse. La Bretagne est handicapée par l'étendue de ses côtes pour pouvoir riposter à toutes les invasions normandes, de plus l'extension de ses territoires à la fin du IX° Siècle a porté ses frontières sur la Vire, la Mayenne et au-delà de la Loire vers le sud. Les chefs Bretons n'hésitent pas, à demander l'aide des Normands contre les Francs, cette profession de mercenaire des Normands explique leur installation sur les côtes du Morbihan.

856 Rapprochement Franco-Breton devant le péril Normand, le traité de Louviers règle le sort de la Neustrie, pays entre Seine et Loire, sans cesse envahi par les Bretons, est donné en duché au fils de Charles, Louis Le Bègue, 10 ans, à l'occasion de ses fiançailles avec la fille d'ERISPOE, ce mariage ne se fera pas. En six ans, ERISPOE fait reconnaître les terres et le titre conquis par son père et constitue, " de jure" , le PREMIER ETAT BRETON . Ce traité de Louviers mécontente les comtes, SALOMON profite de la situation en novembre 857, avec quelques conjurés, il attaque le palais.

857 Assassinat d'ERISPOE par SALOMON, son cousin, entre le 2 et le 12 novembre dans la chapelle du palais, en

violant le droit d'Asile. 857- 874 Règne de SALOMON, frère de RIVALEN comte du Poher, il à 2 fils de WENBRIT, RIVALLON et WIGON ou

GUIGON. SALOMON obtient le titre de Roi de la Bretagne par Charles Le Chauve en 858. Il prête serment à Charles, mais que pour ce qui est de ce territoire.

La gravité du danger Normand le rend fidèle à Charles contre les Scandinaves. En 17 ans il obtient par alliances successives, avec Normands ou Francs, une partie de l'Anjou par le traité d'Entrammes (863). La Bretagne a une étendue, des rives de la Loire à celles de la Mayenne, jusqu'à Angers, une puissance qu'elle ne retrouvera pas avant longtemps, et un pouvoir que les ducs auront du mal à obtenir. La politique d'accroissement territorial se poursuit à un rythme régulier, une partie de l'Anjou, en 863 et annexion de l'Avranchin et installation dans le Cotentin qui devient une province Bretonne, durant les derniers mois de 867, par le traité de Compiègne.

6/859 Un concile est convoqué à Savonnières, près de Toul, pour réconcilier les frères ennemis, Charles le Chauve et

Louis le Germanique. 8/867 La paix de Compiègne stipule l'aide des Bretons contre les Normands, elle est signée entre Charles et

SALOMON, qui obtient la souveraineté du comté de Coutances et une partie du diocèse d'Avranches, la presqu'île et ses dépendances : Jersey, Guernesey et Serq sont le prolongement naturel du royaume de Bretagne vers le nord.

868-888 Querelles dynastiques entre les maisons de Rennes et de Nantes.

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873 Charles le Chauve fait appel à SALOMON, qui se trouve à Lis-Penfau, (Guémené-Penfau où se tient sa cour et

où il rend la justice), pour faire le siège d'Angers, prise par les Normands qui s'y sont installés. Pendant trois mois, la peste et la dysenterie frappent les Francs. SALOMON imagine une ruse : il fait creuser un large fossé au-dessous et parallèlement au cours de la Maine où sont ancrés les drakkars Normands, il en détourne le cours, au matin les drakkars se trouvent couchés dans la vase. Après cette victoire SALOMON, reçoit du roi des Francs le droit de battre monnaie d'or. L'atelier monétaire de Rennes continue à émettre des espèces au nom de Charles jusqu'en 923.

874 SALOMON se retire du pouvoir, son fils WIGON, étant trop jeune, il charge ses meilleurs conseillers d'assurer la

régence. Après six mois de luttes internes, entre RIVELEN, son frère, comte de Cornouaille puis du Vannetais, GUIGON, son neveu, GURVAND, époux de la fille d'ERISPOE et PASCWETHEN, son gendre, époux de sa fille PROSTLON, Préfet du Palais et comte de Vannes, tous le trahissent. Son fils WIGON capturé, SALOMON prend la fuite en Poher, se réfugie dans un petit monastère, il est livré par les siens aux Francs et aux traîtres.

25/6/874 Ils font irruption dans le monastère. Dans la nuit du 24 au 25, SALOMON est martyrisé, obligé d'assister au

meurtre de son fils, avant d'avoir les yeux crevés. Au matin du 29 on le retrouve sans vie à 500 m du palais. Il est inhumé dans le monastère de Plélan, auprès de son épouse.

875 Un partage donne le nord du royaume à GURVAND, soit l'évêché de St Pol-de-Léon, soit celui d'Alet, le sud (le

Vannetais) à PASCWETHEN, qui continuent leurs luttes au profit des Scandinaves. Les deux assassins se battent pour le pouvoir, GURVAND est victorieux il repousse les Scandinaves sous Rennes.

877 PASCWETHEN renouvela son attaque, GURVAND très malade, est encore victorieux et meurt après la bataille.

Le lendemain, PASCWETHEN est empoisonné. Charles Le Chauve prend prétexte de ces événements pour prétendre que la monarchie Bretonne n'existe plus faute de descendants. En fait PASCWETHEN a un frère : ALAIN, qui lui a quatre fils, RUDALT, GUEREC, PASCWETHEN, BUDIC, deux filles, l'une épouse TANGUI, l'autre MATUDOI.

Du fait d'une grave maladie ALAIN ne peut répondre aux propos du roi. 6/10/877 Mort de Charles Le Chauve, en Maurienne, au retour d'une expédition en Italie. En 20 ans six rois se sont

succédés sur le trône. 8/12/877 Sacre et couronnement de Louis Le Bègue, à Reims par Hincmar. 12/6/878 ALAIN LE GRAND, frère et successeur de PASCWETHEN, malade, se fait administrer l'extrême onction par

l' évêque de Nantes, au cours de sa visite au roi Louis Le Bègue, à Tours auquel il vient de rendre hommage. Fils et successeur du comte de Rennes, JUDICAEL, n'apprécie pas qu'ALAIN accapare le trône et la couronne, la guerre civile fait rage, les Comtes de Léon, de Gaëlo, du Poher et de Cornouaille s'empressent de voler pour leur propre compte.

Luttes entre ALAIN et JUDICAEL qui meurt en 890 devant les Normands, entre Loire et Blavet. Toute la Bretagne tombe sous le pouvoir d'ALAIN, qui jusque là, gouverne avec vigueur.

Depuis 5 ans, c'est-à-dire depuis le siège d'Angers, les Scandinaves n'ont plus assailli la Bretagne (mais ils sont signalés sur la Seine). Informé des troubles qui sévissent dans la péninsule le barbare Hasting se rue sur les côtes bretonnes, Tréguier, la région de Dol, de St Malo, le Léon, l'île de Bat, sont pillées, détruites. Commencent alors les exodes des communautés religieuses, avec leurs reliques, archives, etc., pendant un demi siècle. Peu reviennent en Bretagne. C'est à Angers, Boulogne sur mer, Douai, Lille, que se trouvent les précieux manuscrits des monastères de Bretagne.

10/4/879 Mort de Louis Le Bègue qui règne moins de deux ans, fils de Charles Le Chauve. Ces décès évitent aux

Bretons le péril Franc pendant cette période d'instabilité. Son fils, futur Louis III est écarté au profit de Louis le Jeune, fils de Louis Le Germanique, ceux qui soutiennent Louis III, le font couronner en septembre 879, ainsi que son frère Carloman, à l'abbaye de Ferrières-en-Gâtinais. L'année suivante Louis Le Germanique signe un pacte d'amitié avec Louis III et Carloman.

Les deux fils de Louis Le Bègue se partagent le royaume. 5/8/882 Louis III meurt d'une chute de cheval, en chassant les Scandinaves, et en rencontrant Hasting amicalement,

après l'entrevue, celui-ci quitte le pays. Son dernier acte est de libérer la Loire des Normands, pour un temps. Hasting se fait baptiser, motivé par un acte politique du roi des Francs, Carloman, qui attribue à Hasting le comté de Chartres.

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6/12/885 Mort de Carloman. Charles à 5 ans. Le dernier fils du Germanique Charles Le Gros, est appelé à régner, incapable face aux Danois, son fils aîné bâtard, Arnulf prend le trône en novembre 887. Charles Le Gros meurt en 888. C'est Eudes fils de Robert Le Fort qui est sacré à Compiègne le 29 février 888.

888 ALAIN LE GRAND, débarrasse la Bretagne des envahisseurs Danois venus de la Seine, près de Questembert,

et rétablit l'unité de la nation. Au lendemain de la victoire il se fait reconnaître pour roi. A Questembert, il fait ériger des croix de pierre pour marquer la victoire des chrétiens sur les infidèles, (il en reste une). Plus tard les Vikings, après avoir quitté le Cotentin, sont vaincus sur le Couesnon par le nouveau comte de Rennes, BERANGER. Il se réconcilie avec les comtes du Léon et du Goëlo (nord de la Domnonée) et laisse même le comté de Rennes à BERANGER, fils de JUDICAEL. La Bretagne peut enfin relever ses ruines. ALAIN devient mécène en favorisant la poésie, l'hagiographie, à Landévennec et à Redon, proche des châteaux de Rieux et Seï, qu'il préfère à ses capitales, Vannes et Nantes. Après lui (dernier roi de Bretagne) les souverains Bretons n'auront que le titre de Duc.

28/1/893 Charles III le Simple (surnom donné pour sa droiture) se fait sacrer à Reims, et obtient qu' Eudes le désigne

comme son successeur. 898 Après 3 ans de guerre civile, Charles le Simple, 19 ans, fils posthume de Louis Le Bègue, petit-fils de Charles

Le Chauve, légitime héritier de Pépin Le Bref, récupère la couronne de France. Il fait face aux Normands, depuis 890, une cohorte de Normands s'est installée dans la région de Rouen, d'où ils poursuivent leurs raids.

X°-XI° siècle Les grandes abbayes bretonnes prennent part à la vie administrative et politique du pays. 907 Mort d'ALAIN. La Bretagne est submergée par les rivalités entre son fils RUDALT, comte de Vannes,

MATUDOI, son beau-frère, comte du Poher, Dérien et Tangui qui n'ont que les terres d'Elven, en indivision. Profitant de ces conflits, GOURMAELAN, Comte de Cornouaille, se fait reconnaître pour roi de la Bretagne. Il n'a aucune autorité, en six ans, le royaume se trouve dans l'insécurité et l'anarchie, la Bretagne est au bord de la catastrophe. La situation est telle que de nombreux chefs s'exilent en France, en Aquitaine, et en Angleterre pour le gendre d'ALAIN, MATUEDOI comte de Poher. Cela entraîne la disparition de tout Etat Breton. Retour des Normands qui ravagent le pays.

911 Deux mois avant le rattachement de la Lorraine à son royaume, par le traité de St Clair-sur-Epte, Charles le

Simple se résigne à concéder au chef Normand Rollon, la partie de la Neustrie, entre l'Epte et la Dive (le pays de Caux et la vallée d'Auge), ce fief érigé en duché héréditaire, les Vikings s'engagent à ne plus troubler le royaume Franc, à se convertir au Christianisme. Rollon 50 ans est baptisé en 912, prend le nom de Robert, comme son parrain le comte ROBERT, et épouse Gisèle, la fille du roi Charles.

914 Les Danois s'engagent dans le goulet de Brest, pillent et dévastent l'abbaye de Landévennec, invasion générale

de la Bretagne. Les moines se réfugient au monastère de Saint Judoc, (Montreuil-sur-Mer) fondée par JUDOC, frère du roi JUDICAEL, 15 ans plus tard c'est de là que viendra celui qui donnera son impulsion au mouvement de la reconquête de la Bretagne (ALAIN BARBETORTE).

919 Les Normands ravagent, écrasent et ruinent toute la Bretagne située à l'extrémité de la Gaule, en bordure de

mer. Les Bretons sont enlevés, déportés en Scandinavie pour y être vendus comme esclaves, ils se retrouvent avec, noirs, arabes, espagnols, saxons, flamands. Certains sont vendus non loin de leur patrie, en Normandie. C'est le cas de Sprota, une esclave achetée par Guillaume-Longue-Epée, le fils de Rollon, elle lui donne un fils, qui devient Richard 1er de Normandie. Plus tard elle épouse un riche Viking, elle a un autre fils, Raoul qui portera le titre de comte d'Ivry. La plupart sont vendus loin de chez eux, dans les neiges de Norvège ou sous le soleil brûlant d'Espagne. Les moins dépaysés sont ceux qui arrivent en Ecosse ou en Irlande.

30/6/921 Robert, frère d'Eudes, est sacré roi des Francs à Reims par Gautier, archevêque de Sens, de peur que les

Scandinaves établis à demeure sur la Loire, ne soient une menace pour ses comtés d'Angers, de Blois, de Tour et d'Orléans, il assiège Nantes pendant cinq mois, (il était déjà en lutte avec Charles III Le Chauve), il signe un pacte avec les Scandinaves, leur chef Ragenhold s'engage à ne pas franchir la frontière entre la Bretagne et le pays Franc sur la promesse d'être libre, de dévaster tout le territoire Breton. Robert leur livre la Bretagne en la leur concédant expressément, ainsi que la pays nantais. Il existe donc une principauté Scandinave à Nantes. En livrant la Bretagne aux Scandinaves, il pense déjà à être roi à la place de Charles III, et il lui faut être libre pendant un certain temps du côté de l'ouest.

15/6/923 Robert meurt dans une bataille contre Charles III, dirigée par son fils Hugues. Charles à perdu son trône. 13/7/923 Raoul duc de Bourgogne, époux d'Emma, fille de Robert est sacré roi à Soissons par l'archevêque de Sens.

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Charles fait prisonnier, son épouse Ogive se réfugie avec son fils Louis, en 924, auprès de son père le roi anglo-saxon Edouard 1er. Le 7 octobre 929 Charles meurt à Péronne.

931 JUHEL comte de Rennes n'a pas fuit devant les Scandinaves, il bat le rappel des Bretons retranchés dans le

maquis. Il commence la reconquête de son comté, il est dans la région d'Alet (St Malo) lorsqu'il apprend que la flotte Normande vient d'aborder à Cancale. Il se rend au devant des Normands, les trouve près du lieu de débarquement, tue immédiatement leur chef, paniqués les Normands s'enfuient, Juhel les rattrape et fait un carnage. La victoire des Bretons est éclatante. Elle réveille les sentiments de fierté et d'indépendance dans le cour des Bretons, des réseaux de résistance s'organisent. Le jour de la Saint Michel, par toute la Bretagne, des commandos se ruent sur les Normands. Après ce sursaut désespéré, la Bretagne est réduite au silence et à la terreur permanente. Guillaume-Longue-Epée qui a remplacé son père à la tête des Normands de Rouen, en profite pour faire frapper monnaie à son nom comme duc de Bretagne.

933 Raoul, roi des Francs cède le Cotentin et l'Avranchin (pour lui la Bretagne est un pays rayé de la carte de

l'Europe) à Guillaume-Longue-Epée, le successeur de Rollon, qui reconnaît seulement l'autorité royale de Raoul.

11/934 Emma, épouse de Raoul, fille de Robert 1er, meurt, puis son frère, en 935, la maladie du roi, ces événements

annoncent un changement de règne. 14/1/936 Raoul meurt à Auxerre. Hugues, fils de Robert 1er, Guillaume-Longue-Epée, fils de Rollon, donnent la

succession au fils de Charles, après des négociations diplomatiques avec la cour anglo-saxonne. 19/6/936 Sacre de Louis IV, à Laon, il est rappelé d'outre-mer, (GB) pour occuper légitimement le trône d'où son père

Charles a été chassé durant 50 ans. Pour la Bretagne c'est la fin des tentatives Scandinaves et le retour du petit-fils du dernier roi de Bretagne, il est Duc et son territoire plus restreint qu'auparavant. Les souffrances infligées par les Scandinaves, partagées par les Francs ont plus fait pour rapprocher la Bretagne et la France que les guerres.

937 Alain BARBETORTE petit-fils d'ALAIN LE GRAND, par sa mère, fils de MATUDOI, comte de Poher, passe sa

jeunesse en exil auprès du roi anglo-saxon Athelstan, son parrain, il se lie d'amitié avec Louis, futur roi des Francs. Il rentre en Bretagne à l'appel de l'abbé Jean de Landévennec, réfugié à Montreuil-sur-Mer.

Guillaume-Longue-Epée, par amitié pour le roi Athelstan, restitue à ALAIN tout son héritage en Bretagne. En deux ans, il chasse les Normands, les bat à Plourivo et continue à Nantes, où il s'installe, deux ans plus tard il remporte une victoire décisive à Trans près de Dol avec l'aide des comtes de Rennes, BERANGER, du Mans, HERBERT. Son territoire est amputé du Cotentin, de l'Avranchin, d'une partie des comtés de Rennes et de Nantes, en échange de la reconnaissance d'un Etat Breton indépendant par Louis IV.

A l'initiative de l'évêque Gwerec'h, l'église brûlée par les vikings en 843, est reconstruite. Il prête hommage à Louis IV, ce serment n'engage que lui, il est assorti d'une attestation de Louis IV reconnaissant que "La Bretagne n'a jamais fait partie de son royaume".

et par conséquence ne devrait prêter à aucun litige dans l'avenir. Louis IV accorde à la Bretagne de recueillir les serfs échappés. BERANGER comte de Rennes ignore son autorité, elle n'est totale que sur les comtes de Nantes, de Broerec et du Poher. Alain BARBETORTE épouse une Angevine puis une Chartraine, d'elle il a un fils légitime, DREU, et 2 bâtards, HOULE et GUEREC'H (qui est comte de Nantes et aussi évêque sans avoir été oint), le comte de Chartres, THIBAULT LE TRICHEUR est l'oncle et le tuteur de DREU. Beaucoup, d'évêques (sinon tous) sont mariés, et à Dol, Rennes, Quimper, Nantes la charge se transmet de père en fils. La réforme est l'oeuvre du pape et des moines, elle est difficile en Bretagne. Certains dotent leurs filles de terres appartenant à l'Eglise...

XI° S On a reproché à ALAIN un certain laxisme qui aurait favorisé l'abandon progressif de la langue celtique et celui

de système administratif traditionnel au profit du féodalisme. Les classes dirigeantes de Bretagne, parties en exil dans le pays Francs, ont adopté les usages et l'emploi de la langue romane, il est normal qu'en rentrant d'exil ils aient gardé ces pratiques. Leurs serviteurs, puis leurs vassaux et leur entourage d'artisans et de commerçants adoptent cette langue romane qui devenue officielle prédomine dans les villes, le Breton n'étant plus parlé que dans les campagnes, recule vers l'ouest presque à l limite actuelle. L'histoire intérieure est fonction de 2 équilibres : - entre les 3 maisons Bretonnes, Nantes, Rennes et Cornouaille, - entre le roi Franc, le duc de Normandie, les comtes d'Anjou et de Chartres.

952 Mort d'Alain II et règne du duc drogon jusqu'en 958. 958-992 Rivalités entre les maisons de Rennes et de Nantes.

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Période d'influence de Rennes sur la Bretagne et de l'influence des Normands sur Rennes. THIBAULT se décharge de sa tutelle sur FOULQUES LE BON, qui tente d'imposer DREU, face à Rennes, puis à sa mort, ses frères bâtards, comtes de Nantes.

990 CONAN le Tort, comte de Rennes, fils de BERANGER, maître de la Domnonée et de Vannes, allié du comte de

Chartres, s'empare de Nantes et s'impose Comte de Bretagne. 992 Le petit fils de FOULQUES le Bon, FOULQUES NERRA, malgré sa victoire à Conquéreuil, où CONAN I est tué,

occupe Nantes que quelques années. 994 GEOFFROI, fils de CONAN I, (Rennes) , reprend Nantes, reconnu Duc, il prête serment à Robert Le Pieux, en

996 il épouse Havoise, la soeur du Duc Richard de Normandie. 996-1076 La période d'influence de Rennes et de Normandie, est marquée par des révoltes. XI° S Du particularisme Breton il ne reste que le culte pour les Saints locaux (qui n'en sont pas pour Rome) et sa

manifestation la plus éclatante : le Tro Breiz. Le Tour des Sept Saints, pèlerinage national pratiqué jusqu'aux guerres de religion. C'est un circuit de 525 km environ, (il fallait faire la boucle complète, peu importait le sens, en cheminant un mois), jalonné de fontaines, de chapelles miraculeuses, d'oratoires, de croix qui permettaient de prier les Sept Saints Fondateurs de la Bretagne : Corentin à Quimper, Patern à Vannes, Samson à Dol, Tugdual à Tréguier, Malo et Brieuc dans leur ville, Pol-Aurélien à St Pol-de-Léon. On partait à l'approche des 4 grandes fêtes, Noël, Pâques, Pentecôte, Saint Michel, lorsque les reliques des évêques étaient exposées. A l'origine il existait un culte païen autour des fontaines, pour ne pas heurter la population, des statues des Saints locaux, des petites chapelles ont été ajoutées. Ce culte païen s'est fondu dans les rites chrétiens.

1 008 Mort de GEOFFFROI, au cours d'un pèlerinage à Rome, sa régence est confiée à Havoise, qui doit concéder la

suppression du servage après une révolte rurale. A partie de 1009, le littoral du comté de Rennes avec son arrière-pays est progressivement intégré à la Normandie.

1 034 Mort d'Havoise, ALAIN III accorde à son frère, EON, un vaste territoire de la Rance au Trieux, le tiers du duché,

future seigneurie de Penthièvre. 1 040 Mort de ALAIN III au cours d'une expédition en Normandie pour aider le Duc Guillaume Le Bâtard. La régence

est confiée à EON, son frère. 1056-1066 CONAN II lutte contre les soulèvements provoqués par EON, puis en 1057 par son fils Geoffroi Boterel, battu en

1062, par son beau-frère, HOEL Comte de Cornouaille. Les Rennais ont déjà amorcé le rapprochement avec la France, dès 1059, CONAN II à mené un contingent à l'ost d'Henri 1er, contre Guillaume. HOEL hérite du duché au moment ou Guillaume le Bâtard devient Le Conquérant, et prétend à des droits de suzerain.

1 076 Quand éclate une nouvelle révolte contre HOËL (Cornouaille) , menée par les Penthièvre, Guillaume s'en va les

assiéger à Dol, c'est l'apogée de l'influence normande. Philippe 1er, roi de France, inquiet de l'accroissement de son vassal, par la conquête de l'Angleterre, oblige Guillaume à lever le siège.

XII° S Début de l'émigration des Bretons, aristocrates et nobles, pauvres de Haute Bretagne qui partent vers Paris. 1084-1119 ALAIN IV Fergent (qui abdiquera en 1112 en faveur de son fils CONAN) Comte de Cornouaille par son père, de

Rennes après la mort d'un bâtard d'ALAIN III, Comte de Nantes après la mort de son frère en 1103, épouse la fille du Duc d'Anjou, cela provoque un énorme accroissement du domaine ducal de Cornouaille. Il participe à la première Croisade. Il aide Henri 1er d'Angleterre quand celui-ci veut reprendre la Normandie à son frère Robert Courteheuse, puis marie son fils CONAN à la fille d'Henri 1er. Il est inhumé à Redon dans l'abbaye de St Sauveur, fondée en 832, par St konwoïon, ministre du roi NOMINOE.

Sa veuve Ermengarde y fut aussi inhumée, en 1149. L'année suivante Louis le Gros met fin à la guerre avec Henri 1er, en lui abandonnant "de jure" la suzeraineté sur la Bretagne, désormais simple arrière-fief de la France.

1 136 Conan III fonde l'abbaye de Langonnet, dans l'évêché de Quimper, aujourd'hui dans le Morbihan. 1 148 Mort de CONAN III fils d'ALAIN IV. Sa fille BERTHE épouse EON de Porhoët, elle à déjà un fils, CONAN, c'est

lui qui hérite du duché, avec l'appui d'Henri II de Plantagenêt. 1148-1156 Querelles de succession entre EON de Porhoet, HOËL et CONAN.

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1 156 CONAN IV Le Petit promet sa fille CONSTANCE à Geoffroy, troisième fils d'Henri II et donne la garde de la Bretagne à Henri II, jusqu'à la majorité de Geoffroy.

1 160 Une charte du duc CONAN IV confirme les concessions faites précédemment aux templiers et mentionne leur

installation dans environ 60 paroisses. 1 166 Absorption de la Bretagne par les Plantagenêt. Les seigneurs de Bretagne prêtent hommage à Henri II, maître

de l'Angleterre, de la Normandie, du Maine de l'Anjou, c'est à dire qu'il encercle totalement la Bretagne. Huit soulèvements de barons se produisent contre Henri II, détesté pour sa poigne, non pour le fait qu'il soit anglais.

CONAN IV se rend dans son comté de Richemont (GB). Il meurt en 1203. La faiblesse de Louis VII, la division des révoltés, expliquent les succès d'Henri II. Tout en gardant sa particularité à la Bretagne, Henri II dote le duché d'une excellente organisation, qu'elle conservera, les officiers de la cour deviennent des ministres, les chanceliers rédigent les actes, les chambellans, les sénéchaux, maîtres de la justice, des maréchaux, des commandants des troupes, les trésoriers, en sont la base. Au besoin ce Conseil est élargit en un Parlement Général, origine des Futurs Etats, réunissant tous les grands vassaux. Henri II divise la Bretagne en 8 bailliages : Nantes, Rennes, Ploërmel, Broërec, Cornouaille, Léon, Tréguier, Penthièvre, qu'il confie à des sénéchaux révocables.

1 181 Le fils d'HENRI II, Geoffroy est investit duc de Bretagne, il esquisse la régularisation de la féodalité et adoucit

les rigueurs des lois. Plus Breton qu'Anglais, il cherche appui auprès de Philippe Auguste contre son père. 8/1186 La mort accidentelle de GEOFFROY II Plantagenêt, au cours d'un tournoi, jeté à terre il a été piétiné par les

chevaux, laisse la Bretagne à Henri II. Il laisse une fille ALIENOR, un fils posthume, ARTHUR, sa veuve CONSTANCE est remariée par Henri II à un seigneur anglais.

Elle assure sans problèmes la régence d'ARTHUR duc de Bretagne jusqu'en 1197. A l'extérieur de l'église de Saint Gildas de Rhuys, il y a un bas relief, disposé de telle sorte à correspondre, à l'intérieur, à une inscription déposée par sa veuve Constance : " Priez Dieu pour Geoffroy "

1 189 Lorsque Henri II meurt, la situation dynastique est difficile.

Richard Coeur de Lion succède à son père, en 1190, il part rapidement pour la 3° croisade. Lorsqu'il rentre en 1197, il envahit et saccage le duché de Bretagne.

ARTHUR est mis à l'abri à la cour du roi des Francs, Richard meurt en 1199. 1 199 Jean-sans-Terre, frère, successeur de Richard, vassal du roi de France pour la Normandie, refuse de

comparaître devant son roi, la commise de ses fiefs est prononcée par Philippe Auguste qui investit ARTHUR, 16 ans, du Maine, de l'Anjou, de l'Aquitaine pour lesquels hommage lui est prêté en même temps que pour la Bretagne.

XIII° S Emigration des Bretons d'origine populaire de Basse Bretagne et du pays de Carthaix, ils vont vers l'Anjou, le

Maine et Paris, plus pauvres que les autres immigrés, ils sont réduits au métiers les plus modestes, domestique, porteur d'eau, de bûches, tisserand ou tailleur, il n'y a ni soldats ni paysans. Les Bretons deviennent des marins. Le commerce avec l'Angleterre se fait au départ de 18 villes, qui sont encore que de simples bourgs, Concarneau dépend de Beuzec. D'après l'enquête de Philippe Le Bel, les Florentins, les Cahorsins ont remplacés les Juifs expulsés en 1240. Le grand atout de la Bretagne est le sel, au Croisic, dans la baie de Bourgneuf se rencontrent, Anglais, Flamands, Hanséates, Basques, Portugais. Les Bretons portent leur sel, leurs toiles, leurs produits agricoles. Ils développent leur marine et deviennent courtiers des mers, vins de Bordeaux, laine d'Espagne, draps des Flandres sont transportés. Une colonie Bretonne s'installe à La Rochelle, escale au centre de l'Atlantique. L'ère des bâtisseurs commence dans les villes avec la construction de halles ou "cohues", au rez-de-chaussée la vente des blés, à l'étage, les cuirs, et des salles de réunions ( à Rennes) la fondation d'hôpitaux par les évêques, les Templiers, les Hospitaliers, le premier est crée à Auray par l'ordre du Saint Esprit, qui en créent rapidement 50 dans le duché et les provinces voisines, cela permet l'essor commercial et l'expansion du duché. Les seigneurs jouent un rôle important dans l'entretien et l'installation des léproseries. Les hôpitaux, hospices sont situés hors des centres, près des portes des villes (par hygiène), ils accueillent les voyageurs démunis, pèlerins, vieillards, les enfants trouvés, les femmes pauvres enceintes et secondairement les malades pour lesquels ils y a peu de remèdes. Les villes sont structurées par l'élaboration de plans urbains : d'une rue principale, partent quatre ou cinq rues parallèles ou perpendiculaires, reliées par un réseau de ruelles, si l'ensemble est fortifié il a un château d'angle (Malestroit, Morlaix). L'accroissement de la population, le climat de paix favorisent le développement d'un habitat extra-muros dans les faubourgs. C'est la construction religieuse qui montre le mieux les progrès réalisés dans les villes armoricaines. Reconstruction des cathédrales de Dol, Rennes... Le comté de Nantes est le plus riche, il sort plus rapidement de la médiocrité, en plus du sel il le doit à sa viticulture, la vigne est présente partout associée aux céréales, aux légumes, à l'élevage, le développement

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urbain et l'appel d'un marché très bien desservi par les voies navigables et les ports, expliquent l'importance d'un vignoble qui tend à devenir la seule culture au sud de la Loire. La gestion domaniale progresse, le moulin à eau est courant , il a divers usages, fouler les tissus, broyer l'écorce du chêne, le moulin à vent (à Pommeret dès 1319), l' aménagement de fours, de ponts, de chemins. de parcs, entourés de murs, à la fois terrains de loisirs (chasse, promenades) et fermes modèles (Morlaix). Les forêts sont mieux entretenues, elles appartiennent au duc ou à ses vassaux (Loudéac) et surtout Brocéliande (Paimpont) fournissent le bois indispensable aux constructions, de l'argile à potier (Lamballe), du fer (Gâvre), du sable à verriers (Fougères), et même des produits finis, armes, outils dans les forges de Paimpont.

Ce siècle Breton est paisible, ses ducs prudents, mais opportunistes. La Bretagne sort de l'ombre. 1 201 La duchesse Constance approuve la charte de CONAN IV, concernant les templiers. 1 203 ARTHUR 1er est capturé par Jean Sans Terre, son oncle, au siège de Mirebeau, qui le fait assassiner à Rouen.

Sa soeur, ALIENOR est captive à Bristol. Reste ALIX fille de CONSTANCE et de GUY de Thouars, son 3ème mari qu'Henri II lui a fait épouser. Les barons désignent ALIX Duchesse de Bretagne sous la régence de son père GUY de Thouars.

1 206 Philippe Auguste évince GUY, il devient maître de facto de la Bretagne. Il fiance ALIX à Henri de Penthièvre,

puis par sécurité dynastique, en 1212 il la fiance à un arrière petit-fils de Louis VI Le Gros, PIERRE de Dreux, ou PIERRE 1er MAUCLERC, né en 1187, élevé à la cour avec le futur Louis VIII.

27/1/1213 Sans attendre le mariage, Philippe fait investir PIERRE de Dreux, il lui réclame un hommage-lige, le lien le plus

astreignant de la féodalité, qui prévoit un service prioritaire et maximum du vassal envers son seigneur. La Bretagne n'eût jamais un tel prince, très énergique, intelligent, cultivé, malgré son manque de mesure.

La Bretagne est bien faible lorsqu'il la découvre. 1216-1222 Il dépouille Henri de Penthièvre, lui laisse le Goëlo et la forteresse d'Avaujour qui donne à présent son nom à la

famille, Lanvollon et Châtelaudren. A la mort de Maurice de Craon, maître de Ploërmel, il en récupère la châtellenie sous prétexte qu'elle fait partie du domaine ducal.

1 217 Pierre Mauclerc lui aussi approuve la charte de CONAN IV, concernant les templiers. En 1219, il participe à la

croisade royale contre les Albigeois, puis à celle de 1226. 3/3/1222 PIERRE est vainqueur contre le frère du défunt.

D'origine française il est vu comme le protecteur et le sauveur des Bretons. PIERRE n'est que bailleur de sa femme, ALIX, qui meurt en 1221, puis de son fils, qui sera majeur en 1237. Il désire s'assurer une vieillesse aisée, il veut se remarier avec Yolande de Flandres, puis avec Alix de Chypre, pour se voir attribuer des domaines en France, Blanche de Castille régente de Louis IX, s'y oppose. Il est le chef des ligues féodales qui se dressent contre Blanche et le prince Louis, 4 fois révolté, 2 fois allié à Henri III d'Angleterre, en 1226, avec qui il signe un pacte contre l'ennemi commun " sur le continent ", qui prévoit aussi le mariage entre leurs enfants, puis en 1229 en lui faisant hommage du duché, dont il prévient par lettre le roi de France, cela est une déclaration de guerre à la France. Il se soumet, contraint et forcé en juillet 1234. Il utilise à la lettre une clause de "l'Assise du comte Geoffroy" qui prévoit que le bail de toute seigneurie importante, héritée par un mineur, revienne au souverain. Le droit de bail devient une arme politique et financière. Il récupère à son compte le droit de bris, privilège des grands barons côtiers.

Avec ces manières, il accroît le domaine ducal de belles seigneuries. 1 223 Il élève une forteresse dans la forêt de Rennes, St-Aubin-du-Cormier, la venue des paysans," hôtes du duc"

auxquels il accorde des privilèges ainsi qu'à leurs descendants : exonération de toutes redevances seigneuriales, tailles, coutumes, chevauchées et autres exactions de toutes sortes, sauf un loyer annuel de 5 sous par habitation et du service armé en cas de mobilisation, le droit d'envoyer les bêtes pacager et de ramasser du bois mort dans la forêt qui n'est pas mis en défens, permet le défrichage de grandes surfaces. Il renouvelle l'expérience dans la forêt du Gâvre près de Nantes en 1225.

1 226 Mort de Louis VIII, Blanche de Castille assure la régence de Louis IX, mineur. 1 235 Une enquête royale est menée sur les abus, nouveautés et violences, de PIERRE, ses barons ne lui

pardonneront pas. Sa mission terminée, il se retire en 1237 sur ses terres, profondément opposé au rôle temporel du clergé, PIERRE DE BRAINE simple Chevalier de Champagne, reprend la lutte contre les empiétements des clercs. Il part en expédition en Orient, ses relations avec Louis IX sont devenues excellentes. Profondément pieux, PIERRE DE DREUX, meurt de ses blessures, en 1250, au retour de la Croisade de Louis IX en Egypte, après s'être illustré sur le Nil.

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1 237 Son fils et successeur, JEAN 1er le Roux, épouse Blanche de Champagne, occupe une place particulière, il se caractérise par sa gestion du duché, sans luttes guerrières, économe, et pourtant homme de son temps. C'est un féodal épris de chasse, de châteaux forts, (Suscino), de chevaux, poète, courtois et pieux. Il a huit enfants. Il ruine les barons en difficulté financière, il prête et rapidement réclame le remboursement, les obligeant à vendre à vils prix, si ceux-ci s'adressent aux tribunaux royaux, ils perdent dans les méandres de la justice médiévale.

Deux faits sont à retenir de son règne ( 50 ans) : * La consolidation du pouvoir ducal, par l'abandon de prétentions trop contestées, il abandonne le droit de bail, en échange d'un droit de rachat, (l'assise de 1276) il étend son pouvoir par les rachats de seigneuries, Dinan, Hédé, La Roche-Dérrien, Hennebont, Lesneven avec le château de Brest, vendu par le vicomte de Léon, Hervé IV, criblé de dettes. De leurs côté les DREUX, continuent la lutte contre les abus du clergé. Les ducs se conduisent en fidèles vassaux. Une Chambre des Comptes réunit des clercs chargés de vérifier, une ou deux fois par an, les opérations des agents domaniaux. L'abbé de Prières, (abbaye cistercienne, sur la rive nord de l'estuaire de la Vilaine. 1251) connu pour sa compétence fiscale est responsable de cette Chambre.

Un dépôt d'archives est crée au château de Muzillac. C'est au niveau des institutions locales que l'effort de centralisation est réalisé, avec l'apparition en Bretagne d'un personnel qualifié, zélé défenseur des intérêts ducaux.

Ils font souvent partie de la petite et moyenne noblesse, du clergé et quelques uns de la bourgeoisie naissante. * Un renforcement de l'influence royale. 1 240 Jean 1er, demande à Louis IX la confirmation de son ordonnance d'expulsion des Juifs de Bretagne, pour

usure, ils devaient porter un tissu jaune sur leur vêtement, (l'histoire se répète-t-elle ou Hitler connaissait-il bien l'histoire de France ?)

1250-9.5.1303. Yves Hélory naît au manoir de Kermartin (Tréguier), en respectant l'ancienne coutume, il donna au droit Breton

son sens le plus juste, celui de l'égalité, de l'amour et de la justice. St Yves, est patron des avocats et des causes perdues.

1 259 Signature du traité de Paris, il obtient pour son fils aîné, le mariage avec la fille d'Henri III, qui lui permet de

récupérer l'honneur de Richemont, (qui est un comté anglais aux énormes revenus et un important moyen de pression anglais sur la politique ducale).

1 270 La mort de son fils Pierre, oblige JEAN 1er à rejoindre Louis IX à la Croisade de Tunis, la mort du roi, de

dysenterie sur la côte de Carthage le libère de ses obligations, il rentre en hâte. Louis IX clôt le cycle des Croisades. Auparavant il aura envoyé un dominicain, Yves Le Breton, en Perse, et Guillaume de Rubruck en Chine.

1 286 Mort de JEAN 1er. Le domaine ducal est constitué dans ses grandes lignes, Dinan, Morlaix, Nantes, Rennes,

Vannes, des forteresses redoutables et bien situées comme Brest, d'un ensemble de terres et de droits, aux revenus importants. Les revenus ducaux sont entamés par des dons au monastères, aux fidèles et surtout par la constitution de douaires (rentes) au bénéfice des princesses bretonnes, mère, filles ou femmes de souverains, legs pour soutenir une prochaine croisade... PIERRE et JEAN 1er ont été de grands bâtisseurs d'ouvrages militaires sur leurs terres. Par précaution, ils interdissent à leurs vassaux d'élever des forteresses sans leur autorisation, qui est donnée seulement dans l'intérêt du pays. A Vannes, entre le port et les murs gallo-romains, secteur marécageux, il entreprend de grandes travaux.

1 297 JEAN II fils de JEAN 1er, épouse Béatrix d'Angleterre, il croit pouvoir s'allier l'Angleterre, cela dure peu de mois.

L'honneur de Richemont lui est confisqué par Henri III. JEAN II parvient à obtenir la reconnaissance officielle de son titre de duc et pair en échange de l'envoi d'un contingent de Bretons en Flandre.

Il est influençable et subit l'ascendant de Philippe Le Bel, dont il sert les intérêts. 1 303 JEAN II ouvre son duché aux Commissaires Royaux qui viennent lever, en 1303, des subsides pour la guerre

de Flandre. 1 305 Mort de JEAN II, accidentellement, à Lyon, lors du couronnement du pape Clément V. 1 305 ARTHUR III, fils de JEAN II, épouse Marie de Limoges dont il aura 3 fils, JEAN, GUY, PIERRE, puis il épouse

Yolande de Dreux, dont il aura JEAN de Montfort et 5 filles, de ces deux mariages il obtient : le vicomté de Limoges, le comté de Montfort l'Amaury.

1 308 ARTHUR II donne des subsides au roi pour l'exécution des mesures contre les Templiers. Il laisse une fortune à

sa seconde épouse et une rente de survie à ses enfants.

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Sa seule qualité connue est son goût prononcé pour les lettres. Il meurt en 1312. Les deux branches de ses descendants se détestent profondément.

1 312 Disparition des Templiers, leurs possessions passent aux mains des hospitaliers de St Jean. Le peuple garde

un souvenir sinistre des templiers, dits les moines-rouges, coupables de crimes et d'attentats divers. 1 317 JEAN III Le Bon, petit-fils de Jean 1er, après 3 mariages, n'a pas d'enfants, inquiet de sa succession, très

méfiant envers sa belle-mère, Yolande, et de Jean de Montfort, son demi-frère, juge prudent de constituer un apanage à son frère puîné GUY. Il lui laisse un vaste territoire : le Penthièvre, avec les châteaux de Lamballe, Jugon, Moncontour et Cesson, zone du parler français du diocèse de St Brieuc, et le comté de Tréguier avec les châteaux de Guimgamp, de Lannion, de la Roche-Derrien. Cette décision entame les revenus de la couronne, remet en question l'unité de la Bretagne, crée un état vassal, donne trop de puissance à la branche cadette. L'erreur est complète lorsque JEAN III laisse GUY épouser en 1318, Jeanne d'Avaujour, héritière du Gaëlo (il aura une fille). L'apanage de 1034 est reconstitué. Cette donation va ouvrir la guerre de succession, guerre civile qui ravage la Bretagne de 1341 à 1364, et les séquelles vont durer en partie jusqu'au XV ° Siècle.

1 337 JEANNE de Penthièvre (fille de GUY) épouse Charles de Blois, fils du comte et de Marguerite, soeur du roi

Philippe VI. Début de la guerre de 100 ans. 30/4/1341 A la mort de JEAN III débute de la guerre de succession de Bretagne, qui dure 23 ans, la France soutient la

famille de Blois, l'Angleterre soutient la famille de Montfort. JEAN de Montfort a épousé Jeanne de Flandre, selon le droit naturel et à défaut d'héritier direct, en tant que frère et plus proche parent, il revendique le duché. Edouard III désire renouer avec la politique Armoricaine d'HENRI II pour contrôler les ports situés sur la route de Guyenne.Les riches marchands entretenant des relations maritimes avec le sud de l'Angleterre et la Flandre sont du parti de Jean de Montfort.

Les partisans de Jean de Montfort (anglais) se fondent sur les usages français. De la même façon qu'ALIX à été duchesse, JEANNE de Penthièvre revendique la succession du duché, selon le droit usager. Philippe VI est bien disposé envers son neveu, Charles de Blois, d'autant que JEAN III préférait voir sa nièce lui succéder, il avait constituer un apanage à son frère.La noblesse ne veut pas déplaire au roi, les Rennais ne veulent pas perdre le commerce avec les provinces voisines, ils sont donc du parti de JEANNE de Penthièvre.

7/9/1341 Charles de Blois séjourne à Paris, le roi Philippe VI accepte par l'arrêt de Conflans, l'hommage-lige de Charles. Reste à appliquer la décision de Philippe VI. Jeanne de Flandre reconnaît Edouard III comme roi de France. 1341-1344 Charles de Blois s'empare de Nantes après un siège de quinze jours, capture Jean de Montfort, l'emprisonne à

Paris. Redon, Guérande font leur soumission, les opérations se déroulent jusqu'aux environs de Brest et de St Pol-de-Léon. Le duc de Normandie qui commande l'ost royal fait l'erreur pendant le rude hiver 1341-1342 de démobiliser ses troupes. Les partisans de Montfort trouvent en Jeanne (La Flamme) de Flandre, une résistante, elle prend en main les intérêts de son fils, galvanise ses fidèles à Vannes et forme un îlot de résistance dans la ville close de Hennebont, avec des seigneurs fidèles, Guillaume de Cadoudal, Yves de Trésiguidy, Henri et Olivier de Spinefort, sires de Guingamp et de Landerneau, et l'évêque de Léon. Amaury de Clisson est envoyé en Angleterre auprès d'Edouard III, pour lui demander son secours.

Les espoirs de Charles de Blois sont brisés. A partir de 1342 la guerre s'enlise, malgré quelques victoire de Philippe VI, dont la prise de Rennes en avril.

En octobre 1342 Edouard III débarque à la tête d'une expédition de 6000 archers, dont l'objectif est de reprendre Nantes, Rennes, Vannes. 2 jour plus tard l'armée française levait le camp et se repliait sur Auray. La trêve de Malestroit, conclue sous la pression des légats du pape Clément VI suspend les batailles, mais non les incidents. Philippe VI fait décapiter les nobles Bretons, dont Olivier de CLISSON, sa tête fut envoyée à Nantes et exposée sur l'une des portes de la ville, et confisquer leurs biens, le château de Clisson. A titre de représailles Edouard III s'empare de Vannes. Charles de Blois, à la tête d'une armée française prend Quimper.

1 345 Jean de MONTFORT, à la tête d'une armée anglaise ne peut reprendre Quimper. Il meurt le 26/9 à Hennebont,

son fils Jean a 5 ans, il est élevé en Angleterre. 6/1345 Charles de Blois est battu à Cadoret, par les capitaines anglais, puis encore deux fois à la Roche-Derrien en

1346, il est blessé et fait prisonnier, pendant 9 ans dans la Tour de Londres. Sa femme JEANNE de Penthièvre assure la régence ducale avec compétence et fermeté. Elle souhaite la libération de son mari, des tractations sont menées dès la fin de 1347, et la possibilité d'un mariage de l'héritier des Penthièvre avec une fille d'Edouard III, en vain. Ce projet de mariage est repris en 1348, et durant l'hiver 1352-1353, sans plus de succès.

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26/3/1351 Le Combat des "Trente" dans la lande de la Mi-Voie, près de Josselin donne à la guerre un air de fête, de

tournoi, affrontement de 30 trente Français et Bretons menés par Beaumanoir, capitaine Français de Josselin et 20 Anglais, 6 Allemands et 4 Bretons, menés par Bemborough, capitaine Anglais de Ploërmel, les Français sont vainqueurs.

1 352 Victoire des anglais à Mauron.

En plus de ces batailles la Bretagne souffre des terribles famines de 1340 à 1350, de la peste noire de 1348 à 1350, des défaites de Crécy en 1346, de Calais en 1347, de Poitiers en 1356, des pillards.

1 356 Charles de Blois est libéré à prix fort, il reprend la tête de ses troupes. Philippe VI puis Jean Le Bon sont

incapables d'aider efficacement Charles de Blois, malgré un pacte d'amitié entre Jean Le Bon et Edouard III, qui se veut perpétuel, pour mettre fin à une querelle de plus de 20 ans. Pendant le siège de Rennes du 3 octobre 1356 au 5 juillet 1357, Du Guesclin en tête de la garnison repousse les troupes du duc de Lancastre. Du Guesclin est né à La Motte-Broons sur la route de Rennes à Dinan. Sa carrière est liée aux conflits de l'Occident du XIV° Siècle. Il est chef d'une bande de routiers. Il n'a rien d'un grand stratège, son mérite est d'avoir rassuré le roi par sa fidélité, son courage, son honnêteté, de s'être attiré l'estime du peuple par sa rusticité, et d'avoir été un instrument de propagande, de son vivant et après sa mort, et un mythe au service d'une monarchie fragile et menacée.

1 360 Ni le traité de Calais, ni la paix de Brétigny (1360), ne règlent la question Bretonne, les territoires sont occupés

pas les ennemis, il est question de partager le duché, JEANNE de Penthièvre refuse. 1 362 C'est le retour du futur JEAN IV. La guerre civile entre dans une phase décisive. 29/9/1364 Auray est assiégée, Charles de Blois commet l'erreur d'attaquer son rival, Jean de Montfort, il est écrasé, et

périt dans cette furieuse bataille, Du Guesclin est prisonnier. Cela solutionne les problèmes, JEANNE de Penthièvre ne peut poursuivre la lutte, Charles V souhaite sortir de la guerre pour se consacrer au relèvement de la France. Jean de Montfort fit élevé, à l'endroit ou Charles de Blois est tombé, une collégiale dédiée à St Michel. Par la suite Charles a été canonisé. Il est dit que les environs du marais de Kerso et de la Chartreuse d'Auray sont hantés par les spectres des combattants morts en état de péché mortel, lors de cette bataille. Ils errent la nuit, sur le champ de bataille, condamnés à marcher droit devant eux et à tuer quiconque se trouve sur leur chemin. De nombreux habitants de la contrée moururent ainsi, "frappés par une âme" A Auray, au voisinage du Champ des Martyrs, se trouve une croix commémorant la victoire de Jean de Montfort. La chapelle de la collégiale garde les ossements de 350 émigrés, fusillés en 1795, et sur un mausolée figures 952 noms de victimes.

1 365 Les Malouins s'affranchissent de la tutelle du Duc de Bretagne. 12/4/1365 La paix de Guérande consacre la victoire de Jean IV Le Conquérant et met fin à la guerre civile. L'hommage

Breton reste dû au roi de France. JEANNE de Penthièvre garde son comté. Le traité prévoit que toute succession par les femmes est exclue, sauf en absence d'héritier mâle. Cette clause suffit à montrer la fragilité de la paix. Le duché de Bretagne reste au royaume de France. Les conséquences de cette guerre sont désastreuses dans l'immédiat et pour l'avenir.

1 372 JEAN IV très anglophile, marié deux fois à des princesses anglaises, et de plus comte de Richemont, conclut

une alliance avec Edouard III, et renie la suzeraineté française. Charles V réagit vigoureusement. Du Guesclin, devenu Connétable de France occupe toute la Bretagne, Jean IV fuit en Angleterre, il y reste 6 ans en exil. Les Anglais ne tiennent plus que Brest, Auray, Bécherel et Derval. Charles V s'empare du duché, il en confie l'administration à son frère le duc d'Anjou. Le roi a interrogé le Parlement de Paris sur l'opportunité d'une annexion du duché à la France dès le mois d'août 1373, rien ne change avant 1378.

18/12/1378 Charles V somme JEAN IV de comparaître devant son Parlement pour félonie, JEAN IV ne se présente pas, le

roi prononce la commise de son fief. Toute la Bretagne s'insurge, ainsi que JEANNE de Penthièvre, et rappelle JEAN IV, qui est accueilli triomphalement à St Servan le 3 août 1379.

1 380 L'alliance anglaise est aussitôt renouvelée. La mort de Charles V permet de négocier un traité plus conforme au

rapport de forces. 4/4/1381 Second Traité de Guérande. JEAN IV renonce à son alliance anglaise et obtient le pardon de Charles VI mais il

doit l'hommage-lige au roi de France, et verser 200 000 livres d'indemnité de guerre. L'accord exige l'assistance

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de JEAN IV contre tout ennemi du roi et la promesse de renvoyer les conseillers anglais et de récupérer les places fortes tenues par des mains étrangères, y compris Brest. Les anglais récupèrent une dernière fois le comté de Richemont en 1399.

10/9/1384 JEANNE de Penthièvre, veuve de Charles de Blois meurt. Son fils Jean Comte de Penthièvre à la malchance

d'être otage en Angleterre, depuis 1356 en tant que caution du paiement de la rançon de son père. Ses biens sont temporairement gérés par le Connétable Olivier de Clisson. Le duc renie sa promesse de 1365 (Guérande) d'oeuvrer pécuniairement à la libération du comte de Penthièvre.

26/6/1387 JEAN IV attire Olivier de Clisson à Vannes sous prétexte de réconciliation et le fait arrêter à l'issu du banquet,

lui extorque 100 000 livres-or, la remise des villes et places fortes qu'il contrôle. La victime dénonce au roi la nouvelle félonie ducale et engage les hostilités. Charles VI impose la paix et fait restituer à JEAN IV les sommes et les biens extorqués. JEAN IV joue un rôle dans la tentative d'assassinat du Connétable par Pierre Craon, à Paris dans la nuit du 13 au 14 août 1392. Cela ravive la querelle civile et provoque une intervention militaire de Charles VI, qui traverse la forêt de Sablé, ressent les atteintes du mal qui lui ôte la raison. Le conflit dure jusqu'en 1395, nouvelles destructions dans le Penthièvre, à St Brieuc... La réconciliation entre le duc, Charles V, puis avec Olivier de Clisson met fin à de longues années de souffrances. Jean de Blois, comte de Penthièvre épouse Marguerite de Clisson, il a 4 fils : Olivier comte de Penthièvre, mort en 1433, Jean de Blois sire de l'Aigle, mort en 1432, Charles sire d'Avaujour, lui a une fille Nicole qui épouse Jean de Brosse, et Guillaume vicomte de Limoges.

1 399 Mort de JEAN IV. De son troisième mariage avec Jeanne de Navarre, fille de Charles Le Mauvais, il a un fils

Pierre qui n'a que 10 ans en 1399. Il est décidé que la régence de JEAN V revienne à la duchesse sous le contrôle du Connétable de Clisson. Charles VI qui est (déjà) le beau-père de l'adolescent et de son frère le duc d'Orléans, veut éduquer et surveiller le petit duc jusqu'à sa majorité. Jeanne de Navarre est demandée en mariage par Henri IV d'Angleterre, il n'est pas question qu'elle garde la régence ni que son époux intervienne dans les affaires du duché. La garde de l'enfant est donnée au duc de Bourgogne qui fait son entrée à Nantes en 1402. Les deux années que le jeune duc passe chez son tuteur en Bretagne et à Paris, sont très formatrices. Il découvre la majesté d'un prince, le faste de la cour, l'administration de son Etat en pleine mutation, il constate aussi les faiblesses du pouvoir livré à un dément et aux intrigues de son entourage.

1 400 Création des petites écoles, elles se généralisent dans les paroisses urbaines et dans beaucoup de villages

ruraux, le nombre de gens sachant lire et écrire augmente considérablement à partir de ce siècle. Les nobles allaient à l'école dès 7 ans, puis aux Universités à Paris. Les maîtres des écoles devaient être bacheliers.

1 404 JEAN V Le Sage, arrive au pouvoir, il épouse Jeanne de France, fille de Charles VI, il a 3 fils, François, en

1410, comte de Montfort-L'Amaury, héritier de la couronne ducale, Pierre, né 1418, administrateur du comté de Guingamp, Gilles en 1425, futur seigneur de Chantocé et d'Ingrandes et 4 filles. Deux de frères de JEAN V l'appuient et le secondent dans sa politique : à Bourges, Arthur de Richemont Connétable de France, à la cour Bretonne, Richard comte d'Etampes, (père du futur duc François II). Avec ce duc l'image de la nouvelle dynastie se redresse et s'impose. Il a su préserver la paix, gouverner avec justice. Les Bretons acceptent son autorité, ils sont à l'abri des guerres, des divisions, ils ont le souvenir du récent passé. La gloire de JEAN V rejaillira sur ses successeurs. Désormais le couronnement inaugure chaque règne, mais sans le sacre, il a lieu à Rennes, "la ville capital" du duché selon un texte de 1485, dans la Cathédrale St Pierre, où avant la grand-messe il revêt les anciens habits des rois de Bretagne : une soutane de pourpre fourrée d'hermines et un manteau royal de même broché de fils d'or, il reçoit de l'officiant les insignes de sa fonction : l'épée nue symbole d'autorité, la bannière du duché, et le chapel d'or, cercle de métal précieux orné de pierreries, qui se transforme au cours du siècle en véritable couronne par l'adjonction de 8 hauts fleurons et de plus petits. Il prête hommage-lige au roi que pour ses possessions dans le royaume (Montfort l'Amaury), il rappelle au roi son indépendance. Ses successeurs feront de même. Sauf aux frontières traversées par des routiers (mercenaires) étrangers et les côtes, à la merci des corsaires, (les Bretons eux-mêmes deviennent des pirates contre l'Anglais) , L'Armorique à la chance inestimable de vivre en paix à côté d'une France à feu et à sang. Avec plus d'un million d'habitants, des villes en pleine expansion, une campagne pas trop affaiblie par les impôts, un commerce avantagé par l'élimination des concurrents, une monnaie solide, l'Armorique fait figure d'îlot de prospérité, de pays de cocagne ou de droit paradis terrestre. Les Normands fuyant l'occupation anglaise s'y rendent en grand nombre, jusqu'à la fin de la guerre de 100 ans, des Espagnols, Portugais, des Hollandais les rejoignent et font fortune dans les ports. Un service de renseignements et d'espionnage est mis en place, il atteint son plein essor au moment de la rupture avec la France sous Louis XI et Charles VIII.

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C'est l'ère de la neutralité bretonne, le duc refuse de guerroyer pour la France, lorsqu'il le peut, il garantit ainsi son indépendance. L'armée bretonne est faible en nombre, 6000 hommes, en qualité et en efficacité (le service est de 40 jours), force est de recourir aux mercenaires permanents, à grands frais supplémentaires (impôts).

1 405 Les Bretons envoient une armée de secours à leurs frères Gallois, en guerre contre les Anglais. 25/10/1415 JEAN V a la sagesse d'arriver en retard à Azincourt, cela épargne ses hommes, une défaire humiliante et en

plus lui vaut la reconnaissance du roi, qui lui rend Saint Malo ! 13/2/1420 Complot de la famille de Penthièvre contre JEAN V.

Encouragée par le futur Charles VII, Marguerite de Blois feint de vouloir se réconcilier avec JEAN V, l'invite sur ses terres, l'emprisonne jusqu'en juillet dans la forteresse de Champtoceaux, il est sommé d'abdiquer en faveur d'Olivier de Blois comte de Penthièvre. JEANNE de France obtient le soutien des Etats réunis à Vannes, nomme le gendre de Marguerite, le vicomte de Rohan, lieutenant-général du duché en l'absence de son époux. Avec ses fidèles elle entreprend la conquête des bases adverses et Champtoceaux. Les Penthièvre traitent et libèrent JEAN V, qui fait prononcer des peines de mort par son Parlement, confisquer les biens des coupables et démolir les châteaux de Champtoceaux, Guingamp et Lamballe.

1 431 Mort de Jean de Blois comte de Penthièvre. Le pouvoir ducal est menacé par le complot du duc d'Alençon,

neveu de JEAN V, et par des tentatives d'assassinat, en 1437. 19/91440 Gilles de Rais, compagnon de Jeanne d'Arc, est convoqué à Josselin, devant JEAN V pour répondre de ses

actes, péchés, sodomie et 144 assassinats d'enfants, qu'il confessa. Il fut pendu et brûlé le 26/10/1440 à Nantes. Sa fille Marie fit élevé un monument expiatoire, les nantais lui donnent le nom de monument de Barbe-Bleue.

1 442 Mort de JEAN V. FRANCOIS 1er devient Duc de Bretagne. Il participe aux dernières phases de la guerre de

100 ans avec gloire. François, Pierre et Arthur de Richemont (leur oncle) participent activement à la reconquête du Bassin Parisien, de la Normandie et du sud-ouest Aquitain.

7/1443 Ils sont en Guyenne, à la bataille de Castillan, une attaque menée par François comte d'Etampes (qui sera

François II) brise la défense adverse et permet la victoire totale. La Bretagne a joué un rôle décisif dans la dernière phase de la guerre de 100 ans. 1 448 A la demande de la France, il se réconcilie avec Jean sire de l'Aigle, héritier du Penthièvre, celui-ci est près à

renoncer à ses biens et droits en Bretagne contre 120 000 écus-or payables dans les 2 ans. La région frontalière des Marches subit toutes sortes d'invasions, de pillages, de meurtres, d'affrontements entre les officiers des différentes seigneuries, s'ajoutent les épidémies, la famine, les catastrophes naturelles dans tout le duché. Une querelle politique oppose François 1er à son frère Gilles, élevé en Angleterre, plus anglophile que Breton, Gilles est emprisonné au château de la Hardouinaye. Gilles de Bretagne vivait au château de Guildo, il y donnait des parties galantes avec ses amis, de là vient l'expression "courir le guilledou".

24/3/1449 Un chef de routiers au service de l'Angleterre prend Fougères par surprise, les anglais proposent de rendre

Fougères contre 50 000 livres et la libération de Gilles. François 1er refuse, mobilise ses troupes et de l'artillerie, il récupère la ville au prix d'un siège très meurtrier pour la ville et catastrophique pour l'arrière-pays.

14/4/1450 Les mercenaires Bretons sont à Formigny et l'arrivée d'Arthur précipite la défaite anglaise, ils libèrent le

Cotentin. Le sort de Gilles s'aggrave, le duc (son frère) ordonne le statu quo : ni libération, ni exécution. 24/4/1450 Six ou sept hommes étranglent Gilles dont Olivier Méel et Arthur de Montauban qui avaient la garde du

prisonnier. 18/7/1450 Mort de FRANCOIS 1er Duc de Bretagne, inhumé à Redon, dans l'abbaye St Sauveur, qui n'a pas eu le temps

d'honorer l'accord avec Jean de Penthièvre. PIERRE II Le Simple, épouse Françoise d'Amboise, il n'a pas d'enfants. Incapable de payer les 120 000 écus-or à Jean de Penthièvre, lui restitue son apanage. Il défend les libertés bretonnes, lorsque Charles VI réclame l'hommage-lige pour la Bretagne, Pierre II refuse et finalement la nature de l'hommage n'est pas précisé. Il fait exécuter Méel et chasse les Montauban de la Cour, le parti français est décapité, c'est un acte judiciaire et politique.

Mais il continue d'appuyer la France contre l'Angleterre, en permettant aux Bretons de se battre pour la France.

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1 451 Il affirme néanmoins l'indépendance et l'autonomie de la Bretagne au sein du royaume de France, en entretenant des relations directes avec les souverains étrangers, et en signant des traités de commerce avec la Castille, le Portugal.

1 457 Mort de PIERRE II. Il laisse à son oncle un duché libéré des vieilles querelles, et au soldat français, l'esquisse

d'une politique d'autonomie. 1457-1458 Le Connétable de Richemont devient ARTHUR III Le Justicier, il a une forte personnalité, mais est il arrive trop

tard sur le trône. Il défend les libertés bretonnes avec vigilance, pas d'hommage-lige, et refus de siéger en tant que Pair de France au procès du duc d'Alençon, son neveu, qui a comploté contre le roi.

1 458 Règne de FRANCOIS II Duc de Bretagne, qui n'est pas familiarisé avec l'Armorique, il a passé sa jeunesse

dans le Val-de-Loire, en Orléanais, en Touraine, à la Cour de Charles VII, son père est Richard, dernier fils de JEAN V.

3/2/1459 Il est accueilli avec enthousiasme à Rennes lors de son couronnement. Il épouse sa cousine germaine, fille de

François 1er. La paix règne dans le duché. Les rapports avec Charles VI sont bons. L'Angleterre n'est plus en état d'inquiéter le continent, la folie d'Henri VI, la guerre des deux roses entre les Lancastre (rose rouge) et les York (rose blanche) épuise le pays, jusqu'au triomphe des York avec Edouard IV qui monte sur le trône en 1461. Le duc s'installe à Nantes, dans le château de la Tour-Neuve qu'il fait reconstruire à partir de 1466. Il crée l'Université de Nantes en 1460, au terme de longues tractations avec le Saint Siège commencées sous JEAN V dès 1414. Elle apporte à la Bretagne un prestige, c'est un des rares pays à bénéficier d'une telle institution, la cohésion du duché, elle protège son indépendance, en formant ses administrateurs, conseillers et prélats dévoués, dont un Etat moderne a le plus grand besoin. Pendant une courte période le duché connaît la tranquillité, une reprise démographique, des fêtes, des tournois, des chasses à la Cour.

22/7/1461 Mort de Charles VII. Louis XI est roi. Les rapports avec François II s'enveniment. François a connu le dauphin,

qui a passé une partie de sa jeunesse à intriguer et à comploter contre son père, il a cherché à soudoyer le duc, à l'attirer dans son camp. Sa méfiance se mue en haine. Ils n'ont que la chasse en commun. Louis XI est davantage tourné vers l'avenir que vers le passé médiéval.

Guerre contre la France (Ligue du Bien public contre Louis XI) Louis XI veut assujettir la Bretagne, lors de l'hommage de François II, Louis XI ne s'affecte pas qu'il ne soit pas lige, lors des trêves de 1463, et 1464 avec Edouard IV il omet volontairement les noms de ses vassaux au bas des actes, en feignant d'ignorer les usages, le roi amenait le duc et ses pairs au rang de sujets, le roi use du chantage :"Les côtes Armoricaines sont constamment menacées par les corsaires anglais, ou François II accepte d'être "sujet" et le roi défend ses côtes, ou il dénonce les trêves et les anglais poursuivent la lutte avec lui. Louis XI est diabolique ! Par chance les anglais traitent directement avec François II. La moindre action du roi masque des noirs desseins.

1462-1464 La peste envahit le duché. La population est décimée, dans certains villages le quart des habitations est

abandonné. 1 464 Le duc reprend sa liberté d'action diplomatique. La rupture a une origine féodale. A la politique anti-féodale du

roi répondent les ligues féodales auxquelles François II est lié. C'est ainsi qu'il accueille Charles de Valois, duc de Berry, révolté contre son frère aîné, le roi Louis XI.

C'est le point de départ de " La Ligue du Bien Public ". François y adhère et apporte le concours de 10 000 hommes, il arrive trop tard pour participer à la bataille de Montlhéry, ne fait qu'une démonstration de force en Ile-de-France. Il tire avantage du traité de St-Maur-des-Fossés, le roi renonce à la suzeraineté sur la Bretagne.

1 465 FRANCOIS II, confisque les seigneuries des Penthièvre, sous prétexte que l'héritière, Nicole à épousé un seigneur français. C'en est fini des Penthièvre. A partir de 1466, Pierre Landais, devient l'inspirateur de la politique étrangère du duché, il a compris la menace qui pèse sur l'indépendance de son pays, il signe donc des accords avec les adversaires de Louis XI, ce qui conserve au duché ses Marches traditionnelles.

Pendant 30 ans la Bretagne a une politique de grande indépendance. 21/6/1471 FRANCOIS II épouse Marguerite de Foix au château de Clisson.

Retour de la peste dans les années 1472-1474. La crise économique s'aggrave à partir de 1475. A nouveau la peste en 1479-1485.

1 475 A l'initiative des Rohan, l'imprimerie fait son apparition à Bréhant-Loudéac, puis très vite à Lantenac, Rennes,

Tréguier et Nantes en 1493. Création de papeteries, en 1499, on trouve trace d'un moulin à papier à Bréhant-Loudéac.

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9/1485 La création du parlement de Vannes est une mesure politique destinée à limiter les appels du Parlement de Paris et à réduire l'influence française.

8/2/1486 Les Etats de Bretagne réunis à Vannes donnent satisfaction au duc en proclamant solennellement les droits de

ses filles ANNE et ISABEAU à la succession du trône ducal. 1487-1488 Des ruptures, des fausses réconciliations amènent l'épreuve de force avec la France . La Bretagne dispose de

12 000 soldats dont 5 000 mercenaires étrangers, des allemands, espagnols, gascons, anglais. 28/71488 L'armée française commandée par La Trémoille, vainc l'armée bretonne placée sous les ordres du duc

FRANCOIS II. La bataille de Saint Aubin du Cormier est perdue, en souvenir le tertre de la bataille porte le nom de "Lande de la Rencontre". Un mémorial "La Croix des Bretons" s'élève à proximité, une plaque scellée sur les rochers, porte ces mots : 6 000 Bretons sont morts ici pour défendre l' Indépendance Bretonne le 28/7/1488.

10/8/1488 Le traité du Verger est signé il laisse à la Bretagne son autonomie, le Duc reconnaît devoir l'hommage-lige au

roi de France et autorise l'appel des cours de justice au Parlement de Paris. 9/9/1488 FRANCOIS II meurt, il laisse le duché à sa fille ANNE, 12 ans. Son tuteur est le maréchal de Rieux. Charles VIII proclame immédiatement ses droits à la couronne ducale, les Bretons refusent. 7/1/1489 La France entre en guerre contre la Bretagne. Les mercenaires du comte de Salinas, espagnols, (2 000)

anglais, (2 000) allemands (1 500) viennent aider ANNE qu'on ne sait à qui marier, tant il y a de candidats. L'Europe s'aperçoit que l'annexion augmenterait la puissance française. En 1490, une coalition se forme entre Henri VII (Angleterre) Ferdinand de Castille (Espagne) et Maximilien (Autriche), qui épouse ANNE par procuration le 19/12/1490.

4/4//1491 Charles VIII entre à Nantes, livrée par Alain d'Albret dans la nuit du 19 au 20 mars, il est acclamé par la foule !

Le mariage avec Maximilien est nul, un vice de forme dans la procuration a été trouvé par un dominicain. Le 12 novembre, ANNE, abandonnée, accepte de recevoir les envoyés de Charles VIII. Le rapport fait au roi est favorable, il accepte de rencontrer ANNE le 15 novembre et de conclure les fiançailles.

6/12/1491 Mariage à Langeais de la duchesse ANNE (la petite boiteuse) avec Charles VIII. Le contrat prévoit la cession

réciproque des droits sur la Bretagne. Si Charles meurt avant ANNE, sans enfants, elle devra épouser son successeur. Les privilèges bretons sont confirmés, la Chancellerie bretonne est supprimée.

La Bretagne accepte ce traité modéré qui lui ramène la paix. Pendant le règne de la Duchesse Anne, on constate l'apogée du gothique flamboyant. 1 493 Saint-Malo est annexé purement et simplement au domaine royal. 8/4/1498 Charles VIII meurt à Amboise, la Bretagne retrouve son autonomie.

Le duc d'Orléans a succédé à son cousin sous le nom de Louis XII. Louis a été marié de force à la fille de Louis XI, Jeanne de France, une infirme monstrueuse, à l'âme de sainte. Selon son précédent contrat de mariage ANNE doit épouser Louis XII, intérêts et sentiments se rejoignent.

18/8/1498 Les deux parties se mettent d'accord. Anne obtient la restitution des villes et places fortes armoricaines encore

occupées par les forces royales à l'exclusion provisoire de Nantes et de Fougères. Elle accepte d'épouser le roi si son mariage est annulé d'ici un an. Sinon elle retrouvera sa liberté entière et la totalité de ses biens. ANNE rentre en Bretagne, rétablit la Chancellerie, frappe monnaie d'or à son effigie, publie des ordonnances pour réformer la justice et l'administration, nomme des agents aux principaux offices. La Cour de Nantes brille d'un dernier éclat. Louis XII obtient au terme d'une parodie de procès, l'annulation de son mariage pour vice de forme, parenté rapprochée.

Le pape Alexandre VI, un Borgia, qui en a vu et fait d'autres, donne la dispense nécessaire. 7/1/1499 Le contrat est signé à Nantes, il stipule que la cérémonie aura lieue en Bretagne, le duché reviendra au second

enfant de la seconde union. Si les époux n'ont qu'un fils, ce sera le second enfant du prince qui héritera du duché. Si la reine meurt sans enfants, le roi ne fera qu'administrer le duché, qui passera ensuite aux légitimes héritiers de son épouse décédée (sa soeur ISABEAU, ses enfants...) Louis XII confirme les libertés du duché et les décisions prises par ANNE pendant l'inter-règne. Ce contrat assure à la Bretagne une dynastie séparée, sa propre administration et fait reculer la menace d'annexion.

8/1/1499 La duchesse ANNE épouse Louis XII, à Nantes.

Pendant 15 ans la Duchesse Anne va jouer un rôle important pour le duché. Elle entretient une correspondance avec les municipalités qu'elle tient au courant des affaires politiques (Nantes, Rennes, Guingamp), elle

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intervient pour désamorcer les conflits comme ceux qui opposent les bourgeois de Saint-Malo aux membres du Chapitre.

15/10/1499 Naissance de CLAUDE, fille aînée de la Duchesse ANNE, l'avenir du duché et du royaume vont dépendre de

son mariage. Officiellement, de juin à septembre 1505, lors d'une inquiétante maladie du roi, ANNE fait un pèlerinage à N.D. du Folgoët et autres lieux de culte armoricains à la suite d'un voeu pour le rétablissement du roi. Elle se rend à Nantes, Vannes, Hennebont, Quimper, Brest, St-Pol, Tréguier, Guingamp, St Brieuc, Lamballe, Dinan et Vitré. Elle est heureuse de s'éloigner des intrigues de la Cour. Après cette visite, elle pense 0 se retirer à Nantes, le maréchal de Gié s'y oppose par la force, il est disgracié. Les municipalités s'occupent d'affaires sociales, du relogement et du versement d'indemnités aux sinistrés de guerre, des adductions d'eau (Rennes) de la construction de nouveaux égouts (Nantes, Rennes, Saint-Malo), d'hôpitaux pour faire face aux épidémies. Des efforts sont faits pour relancer l'économie, la toilerie de Morlaix en 1507 doit sa réputation à 78 texiers soumis à des règles très strictes. Locronan et sa région se spécialisent dans la production et le travail du chanvre et secondairement du lin." Des foires franches sont créées ( 2 à Dinan) pour sortir les localités du marasme économique. Pour faire revenir les étrangers, des institutions destinées à traiter leurs différents sont mises en place (en 1508, le tribunal franco-espagnol) et ils bénéficient de traités commerciaux avantageux. Louis XII songe à marier sa fille CLAUDE, au petit-fils de Maximilien, le futur Charles-Quint. Les négociations aboutissent à la signature de traités, en 1501 et en 1504 à Blois, CLAUDE épousera le duc Charles de Luxembourg, la Bretagne et autres terres seront sa dot. ANNE approuve ce projet, car il préserve l'autonomie de la Bretagne et écarte un autre candidat au mariage, François d'Angoulême, futur François 1er, fils de son ennemie du moment, Louise de Savoie. L'intérêt de l'alliance autrichienne diminue. En avril 1505, le roi très malade, désigne dans son testament François d'Angoulême, son neveu, comme futur époux de CLAUDE.

9/1505 Une fois rétablit, il profite du voyage d'ANNE en Bretagne, pour rompre le traité de Blois. ANNE ne peut

empêcher les fiançailles en 1506, mais elle retarde le mariage. 1 507 La Duchesse ANNE fait construire par Jean Perréal et le sculpteur Michel Colombe, la plus belle oeuvre de la

cathédrale de Nantes, "le tombeau des Carmes" pour y déposer "les restes de ses parents. Pendant la Révolution cet ensemble de marbre fut enlevé pièce par pièce et ne fut reconstitué qu'en 1817, les corps ont disparus.

9/1/1514 Mort de la Duchesse ANNE au château de Blois. Le dernier obstacle au mariage de CLAUDE est levé. Elle est

embaumée et inhumée le 16/2/1514 à St Denis. Par testament elle a demandé que son cour soit ramené dans l'église des Carmes, à Nantes. Il arrive le 13 mars 1514, provisoirement déposé sur le tombeau de son oncle, Arthur III, dans l'église des Chartreux du Faubourg Saint Clément, jusqu'au 19 mars, recouvert d'un drap de velours et d'un drap d'or, veillé jour et nuit par sa garde royale. Puis il est déposé dans un reliquaire en or, en forme de cour, le convoi traverse la ville, parée des signes de deuils, cierges aux fenêtres, crêpes noirs sur les bâtiments publics, des draps noirs aux armes de la Duchesse ANNE sont tendus dans les rues, des enfants vêtus de noir sont à genoux aux portes des maisons, un cierge à la main. Dans les jours qui suivent, des cérémonies, des processions, des services sont encore célébrés dans toutes les églises, monastères et prieurés de Nantes. Claude de France est Duchesse de Bretagne. Après la Révolution le reliquaire d'or fut retrouvé, vide, il est à présent au musée Dobrée.

18/5/1514 Louis XII marie sa fille CLAUDE au futur François 1er, son cousin, elle aura deux fils, François III, dernier duc

de Bretagne, et Henri II, futur roi de France. François 1er fait pression sur CLAUDE, il remet en cause les clauses du contrat de mariage d'ANNE. 1/1/1515 Louis XII meurt avant que son remariage avec la soeur d'Henri VIII d'Angleterre, lui donne un fils. 22/4/1515 François 1er obtient de CLAUDE la donation du duché, sa vie durant, pour en disposer comme de sa propre

chose et héritage, donation qui devient perpétuelle quelques semaines plus tard. A la fin de sa vie CLAUDE accepte que le duché revienne au Dauphin et non plus au cadet de la dynastie, comme cela était prévu au contrat d'ANNE.

1 519 Saint-Malo se lance dans la pêche à la morue, Vannes, Quimper réexportent du vin, de métaux, des pierres

dans l'arrière-pays, on découvre l'activité et la richesse de Roscoff, de Quiberon, du Croisic, qui remplace Guérande ensablée, de Belle-île. L'âge d'or maritime de la Bretagne commence.

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1 524 Le prince François devient effectivement duc de Bretagne sous le nom de François III. La situation est trop ambiguë, François 1er veut la régler définitivement.

4/8/1532 Les représentants des Etats de Bretagne, réunis à Vannes, votent l'union réelle et perpétuelle de la Bretagne à la France. Le roi signe un Edit à Suscinio le 13 août : "Nous voulons que les droits et privilèges que ceux du dit pays et duché ont eus par ci-devant leur soient gardés et observés."

21/9/1532 François 1er publie au château du Plessis Macé, le Traité d'Union, garantissant les libertés administratives, fiscales, judiciaires et ecclésiastiques de la Bretagne.

C'est la fin de l'indépendance Bretonne.

" Nous unissons et joignons le pays et duché de Bretagne, avec le royaume et la couronne de France perpétuellement, de sorte qu'ils ne puissent être séparés ni tombés entre diverses mains pour quelque cause que ce puisse être. "

Le Dauphin garde le titre ducal qui disparaîtra définitivement en 1547 à l'avènement d'Henri II. La période classique s'installe. 1 534 Jacques Cartier, de St Malo, aborde dans l'estuaire du St Laurent et baptise ses rives du nom de Canada. 1545-1563 Concile de Trente (Italie) : réforme de l'église 10/8/1546 Mort du dauphin FRANCOIS III. Il est le dernier à porter le titre de Duc de Bretagne. 1 547 Pour le roi Henri II, frère et successeur de FRANCOIS III, la Bretagne n'est plus qu'une province de son

royaume. Philibert Delorme est nommé ingénieur général des fortifications de Bretagne 1 548 Marie Stuart reine d'Ecosse débarque à Roscoff, pour venir épouser le dauphin François, fils d'HENRI II. 1554 Construction du Parlement de Bretagne, à Rennes, incendié accidentellement par les agriculteurs en colère,

440 ans plus tard, en février 1994, la reconstruction durera 10 ans. 1588-1598 Guerres (de religion, protestants) de la Ligue en Bretagne, révolte de Mercoeur.

Le protestantisme reste limité à quelques grandes familles qui entraînèrent quelques conversions : les Laval, Coligny, Rohan, le et la marquise de la Moussaye constitue un petit bastion de protestants dans la région de Plénée-Jugon et Quintin. Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur, Gouverneur de Bretagne, marié à l'héritière de Penthièvre mit le feu aux poudres, Ligueur fougueux il voulut reprendre à son profit le Duché de Bretagne.

1 588 L'assassinat du duc de Guise sert de prétexte à la révolte.

Mercoeur ayant contre lui : les protestants, leurs alliés anglais débarqués à Pimpol, les villes et les parlementaires légalistes, appelle les Espagnols qui débarquent à Brest.

Cela tourne à une suite de d'exactions menées par de grands brigands, tel : * Guy Eder de la Fontenelle, né près de Quintin, qui écume les régions de Lannion, Corlay, puis en 1595 il ravage le Finistère, met à sac le Cap Kaval, Penmarc'h, ville importante du Moyen-Age est réduite à quelques villages. En 1595, 3000 personnes enfermées dans l'actuelle église, furent massacrés pal les bandes de La Fontenelle.

* Yves du Liscouët, pille la région de Guingamp au nom du roi. * Anne de Sanzay, comte de La Magnanne, installé à Lantenac, désole le pays de Loudéac au nom de la Ligue.

Les villes importantes ne sont pas épargnées : - St Brieuc, prise par la Ligue en 1589, par les royalistes en 1591, à nouveau par la Ligue en 1592.

- Moncontour, est aux mains des royalistes en 1590, prise par la Ligue en 1591, reprise et assiégée par Mercoeur en 1593.

- Lamballe, prise par les royalistes en 1590, puis par la Ligue, et à nouveau assiégée en 1591. - Corlay, prise par les royalistes en été 1592, par la Ligue en novembre, par les royalistes puis par La Fontenelle en 1593, par les royalistes en 1595. - Tréguier, saccagée par la Ligue en 1589, par les royalistes en 1590, à nouveau prise et reprise jusqu'en 1592.

- Rostrenen, Quintin, prises par Mercoeur en 1591, 1592. - Guingamp, prise par les Anglais en 1591.

Les habitants se plaignent d'être journellement courruz, pillez, ravagez, par les gens de tous les partis, et par ceux d'aucun.

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10/3/1590 St Malo se constitue en une République indépendante et aristocratique. La population s'empare du château dans la nuit. L'indépendance durera 4 ans.

1 598 Une fois la paix revenue avec Henri IV (Edit de Nantes) les costarmoricains s'occuperont de vivre en paix le

mieux possible. XVII° siècle Arts : Apogée de la sculpture sur bois et de l'ornementation interne des églises : retables, chaires, baptistères. 1 610 A la mort d'Henri IV, la révolte de César de Vendôme, gouverneur de Bretagne succita un remue-ménage

nobiliaire, et s'acheva par la destruction des châteaux de Lamballe et de Moncontour, sur ordre de Louis XIII (fils d'Henri IV).

1 620 C'est la première installation d'une imprimerie à St Brieuc par Guillaume Doublet. 1 640 Le pays supporte un tremblement de terre. 1643 Louis XIV est roi. 1647-1648 Deux autres tremblements de terre. 1 649 Les loups attaquent dans le pays de Loudéac. 1 661 Un terrible incendie détruit la ville de St Malo. Le Parlement de Bretagne décide que la ville serait reconstruite

en pierres. Le Parlement ne pensait pas que les armes se perfectionneraient autant et que la ville serait totalement détruite une seconde fois.

1 665 Dans le ciel, c'est le passage de 2 comètes. (vu inscrits sur les registres paroissiaux) 1673-1736 Dugay-Trouin, naît à St Malo. Les marins de St Malo sont avant tout des guerriers, par privilège royal, ils sont

autorisés à s'armer pour la "course", ils peuvent se comporter en pirates à l'égard de tout navire appartenant à un pays en guerre contre le roi de France.

1 675 La révolte des Bonnets Rouges affecta durement la Bretagne, troubles à Guingamp, Lamballe, Dinan et dans la

région de Callac et de Maël-Carthaix, sans connaître l'ampleur des évènements du Finistère et de l’Ille et Villaine.

1 695 Louis XIV viole les dispositions du traité d'Union de 1532, il impose une augmentation du papier timbré et de la

vaisselle d'étain. Le 3 avril Rennes commence à s'agiter. 18/4/1695 Débute la Révolte du Papier Timbré à Rennes et en Basse Bretagne, sous la direction d'un notaire de Cléden

Poher : Le Balp, Nantes et St Malo suivirent le mouvement. 2/9/1695 Le Balp est assassiné par traîtrise par le marquis de Montgaillard. 3/9/1695 Une manifestation de la population était prévue, l'assassinat de Le Balp désorganisa les plans des révoltés.

L'armée royale pénètre en Bretagne. Le Parlement fut exilé à Vannes, pour avoir soutenu les émeutiers. Epoque des corsaires Bretons. 1 717 Louis XV est roi depuis 2 ans. Les Etats de Bretagne réunis à Dinan, refusent de voter sans discussion le "don

gratuit" ils y consentent en 1718 en échange de la suppression de la taxe sur les boissons. Le régent Philippe d'Orléans cassa la décision.

10/1/1718 Refus du parlement de Bretagne de faire rentrer les impôts sans le consentement des Etats, troubles dans le

pays les Frères Bretons, obtiennent 500 signatures. La conspiration de Cellamare : un petit groupe de nobles, tente de renverser le Régent, duc d'Orléans pour le remplacer par le roi Philippe V d'Espagne, dans l'espoir de rendre à la Bretagne ses droits et libertés, tumulte populaire à Lamballe (à la suite de la violation des clauses d'Union de 1532, par le régent).

28/12/1718 Arrestation du marquis de Pontkallek, trahi par son ami, Chémendy, sénéchal du Faouet et de 3 autres nobles

bretons. 26/3/1720 Les sieurs : Clément de Guer de Pontkallek, 22 ans, âme de la conjuration, de Montlouis, de Le Moyne,

ordinairement appelé Chevalier de Talhouet, et le Sieur du Couëdic furent condamnés à avoir la tête tranchée, ils sont toujours vénérés par les Bretons.

Le 4 mai l'exécution a lieu sur la place du Bouffay à Nantes, les nobles ont quitté la ville pour ne pas y assister.

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25/12/1720 Un terrible incendie dévaste près de 900 maisons, à Rennes. 4/9/1758 Le général Bligh avec 105 navires anglais et 10 000 hommes débarquent à St Briac, renonçant à faire le siège

de St Malo, il franchit l'Arguenon au Guildo et sème la terreur dans la région de Matignon, il se rapproche de St Cast où sa flotte s'est réfugiée.

Le 11 septembre le duc d'Aiguillon l'attend à St Cast, le bat et le contraint à rembarquer. Cet épisode de la guerre de sept ans à marqué les mémoires, on dit que dans les rangs anglais, un régiment de Gallois marchait aux accents d'un vieux chant celtique, en face les Bretons avançaient au rythme des mêmes paroles et du même air. Dans un délire et une pagaille indescriptibles, ils se reconnurent pour frères, il n'était plus question de se battre et l'ennemi héréditaire des Celtes, ces maudits Saxons n'eurent plus qu'à rembarquer, pour éviter les coups des Bretons des deux pays.

1 769 Naissance de Napoléon, peut-être à Saint Sève (29) et non à Ajaccio. 1 771 Naissance de Georges Cadoudal à Kerléano (près d'Auray) 1764-1774 Affaire du Parlement de Bretagne, en rébellion contre le pouvoir royal (droits de l'Union) . Louis XVI est roi.

4/8/1789 Abolition des privilèges. En dépit des très nombreux cahiers de doléances réclamant le maintien des libertés concédées par le Traité de l'Union, ces franchises sont abolies.

1 790 En janvier, à Pontivy des Angevins se joignent à des fédérés Bretons pour déclarer leur appartenance à une

seule communauté politique : la France. Le 6.9.1790 suppression du Parlement de Bretagne. Le vicomte de Botherel, procureur-syndic des Etats, élève en vain une protestation solennelle. C'est la fin de l'autonomie de la Bretagne.

9/6/1790 Le département des Côtes du Nord prend vie par l'élection de son Conseil général, il est délimité par le comité

de liaison de l'Assemblée nationale le 15/1, et créé le 26. Le 12 juillet, premières délibérations du Conseil général approuvant l'organisation et l'administration du département des Côtes du Nord. Pierre Gesnico est président d'âge. En juillet, décret de Constitution civile du clergé. On refuse l'installation des prêtres assermentés. 70% des prêtres ont refusés le serment , ils sont réfractaires. Offices et processions, parfois nocturnes, assurés par des prêtres destitués, mais cachés se succèdent. Des heurts ont lieu avec la troupe. Ces réfractaires continuent à officier et à tenir les registres de baptêmes, mariage et décès, parallèlement à ceux tenus par les prêtres assermentés.

1 791 La première forme de chouannerie est celle de l'Association Bretonne organisée par Armand Tuffin, marquis de

la Rouerie, dit colonel Armand après sa participation à la guerre d'Indépendance Américaine en 1777. A partir de 1791, il essaie d'obtenir l'appui du comte d'Artois, en vue de soulever la Bretagne pour assurer la restauration monarchique et le salut des droit de la province, (Art. 6 de l'Association) qui ont été supprimés la nuit du 4 août 1789. Il organise des comités d'évêchés et constitue des districts, il créé un stock d'armes pour l'insurrection.

En 1792, la prise des Tuileries, la victoire de Valmy, la dénonciation de l'Association, met fin au projet. La Rouerie se réfugie au château de La Guyomarais, près de Lamballe, il meurt le 30 janvier 1793 à l'annonce de l'exécution de Louis XVI.

1793-1799 La Chouannerie se développe dans les pays de Nantes et de Vannes.

Un des chefs Chouan pour les Côtes du Nord est : Amateur Le Bras de Forge de Boishardy qui commandait entre Jugon et Dinan avec de Solilhac . Né à Bréhand au château de Boishardy le 13/10/1762, il est lieutenant au Royal La Marine en 1791, il démissionne le 9 juillet, s'installe à La Rochelle et prête serment de Liberté-Egalité devant la municipalité. En octobre 1792 le district de Lamballe porte irrégulièrement Boishardy sur la liste des émigrés, met ses biens sous séquestre.

1/1792 Le Directoire des Côtes du Nord promulgue l'arrestation des prêtres perturbateurs alors que l'Assemblée

nationale n'a prit ce décret que le 26 mai, les paroisses résistent à la saisie des trésors, le retrait des registres aux recteurs, au profit de l'état civil, conduisent à une Terreur anti-religieuse qui touchera même les prêtes "jureurs". Croix abattues, églises fermées, cathédrale saccagée (Tréguier), la laïcisation qui fait de l'église St Sauveur de Dinan un temple de la Raison, qui transforme St Brieuc en Port Brieuc, consomment la rupture entre le pouvoir officiel et la population attachée à sa foi.

24/2/1793 La Constitution décide la levée de 300 000 hommes. 10/3/1793 Date du tirage au sort des conscrits, décidé par la Convention, sur tout le territoire français, pour la défense de

la République. Cela est contraire aux libertés reconnues au peuple breton par les actes qui depuis 1532, unissaient la Bretagne à la France, en effet aucun breton ne pouvait être appelé contre son gré, pour quelque

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raison que ce soit, hors du duché. Ce jour le tocsin sonna dans toute la Bretagne, appelant à la résistance contre la décision de l'Assemblée. Les premiers groupements de réfractaires se constituent. Après Les Celliers à la lisière de la forêt de Fougères, est une croix de pierre, sur sa base sont écrit ces mots : CROIX DE RECOUVRANCE. C'est là que le 19 mars 1793 eût lieu le premier rassemblement des Chouans. ( Lors de la conscription de 1798, les Bretons sont tous exemptés, pour avoir été tirés au sort en 1793) .

4/1793 Boishardy rentre en Bretagne, après la confiscation de ses biens, il trouve le pays agité par les persécutions

religieuses et par la conscription. Il prend la tête des paroisses insurgées, rapidement il tient le pays, intercepte les courriers, les convois de ravitaillement, d'armes et de munitions des Républicains. Son rôle dans la chouannerie est important, il accueille Frotté à son débarquement en France, d'Andigné (le Vendéen) et Armand de Chateaubriand (cousin de l'écrivain). Il participe à la conférence de La Mabilais (près de Rennes) le 21 avril 1795, et traite avec Hoche. Trahi il sera tué à la reprise des hostilités le 17 juin 1795

29/6/1793 L'armée royale est devant Nantes, la ville et les ponts sont défendus par Canclaux. Six mois plus tard et après

avoir tenté de prendre Angers, Le Mans, les derniers Chouans sont battus par Marceau à Savenay. A partir du mois d'octobre, Nantes subit la dictature du sanguinaire Carrier dit "le noyeur", représentant de la Convention. Pour se débarrasser des suspects, il les faisait attacher deux à deux, entassés sur des embarcations, conduites en aval de la ville, à Chantenay, où elles étaient coulées. Il ne resta à Nantes que 4 mois. Rappelé à Paris début 1794, il est guillotiné le 16 décembre, lors de la réaction thermidorienne.

1 795 La politique de paix religieuse commence à se mettre en place, des prêtres reviennent d'exil. 27/6/1795 Une armée d'émigrés débarque devant Carnac, cernés par l'armée de Hoche, ils sont refoulés sur Quiberon. Le

21/7/1795 les émigrés déposent les armes. A Port-Haliguen, une petite pyramide rappelle la reddition en ce lieu du marquis de Sombreuil, 1000 prisonniers Chouans et Nobles furent exécutés à Auray, au lieu dit "Le Champs des Martyrs", une chapelle expiatoire marque l'emplacement de la tragédie.

1 797 Après le 18 Fructidor, les révolutionnaires purs et durs reviennent, cela entraîne une nouvelle insurrection.

Les Chouans s'organisent autour de Duviquet et Le Gris-Duval qui tiennent le Mené et la région de Rostrenen. Le dernier épisode important de la chouannerie est la prise de St Brieuc par Mercier-La-Vendée le 27 octobre 1799, pour libérer les prisonniers chouans.

29/12/1799 La loi d'amnistie pour les chouans est promulguée. 1799 Georges Cadoudal, chef des Chouans de Bretagne.

Sous le Consulat et l'Empire la chouannerie est encore active avec Taupin chef dans le Trégor, les prêtres s'exilent, la loi Jourdan sur la conscription alimente la rébellion, Loudéac est bloquée. L'avance de l'armée de Brune chasse les chouans à Plancoêt, Chatelaudren, Pontrieux. Taupin est tué à Tréglamus, Pontbriand se soumet à Dinan, ainsi que les chefs du Penthièvre.

1 802 Le Concordat ramène la paix, malgré quelques irréductibles qui luttent le long des côtes entre St Brieuc et St

Malo avec Armand de Chateaubriand comme chef. 1 814 Conspiration de Cadoudal, attentat manqué contre le 1er Consul, il est arrêté et exécuté, son corps est livré aux

étudiants en médecine, pour dissection, le chirurgien Larrey garde ses ossements, et par la suite il fût possible de lui donner une sépulture décente. Il repose dans un monument élevé devant sa maison natale.

1 815 Près d'Auray, bataille entre les Chouans et les troupes de Napoléon. 1 821 Publication du dictionnaire celto-breton de Le Gonidec. 1 830 La révolution surprend la Bretagne dominée par les grands notables légitimistes, ils refusent le serment au

pouvoir et opèrent un retrait dédaigneux. 1831 Le sursaut de la chouannerie à Plaintel est sans conséquences, mais l'opposition de gauche trouve un meneur :

Alexandre Glais-Bizouin, avocat républicain, élut à Loudéac. 1 839 Publication du Barzaz Breiz de La Ville-Marqué. Ces 2 dates marquent la Renaissance Bretonne.

Les Côtes du Nord sont de gauche (5 députés contre 1), alors que la Bretagne est partagée en 2 camps d'égale importance. La grave crise de l'hiver 1847-1848 conforte le montée de l'opposition.

2/1748 La chute de la Monarchie de Juillet est bien acceptée dans le département, les prêtres bénissent les arbres de

la Liberté !

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10/12/1848 Aux élections présidentielles, la Bretagne est réticente vis à vis de Napoléon Bonaparte, où il n'obtient que 53,4% des suffrages contre 74,2% en France.

1 851 Le clergé est hostile au plébiscite, cela se traduit en Bretagne par l'abstention de 31,3% des inscrits, mais le

coup d'Etat est ratifié par 94,6% des suffrages du pays. 1 858 Plémet (22) : épidémie de choléra du 22 août au 27 décembre, 74 décès. Au 1er janvier suivant il n'y a plus de

décès par fièvre cholérique. 1 870 L' Empire s'effondre sous les coups de la guerre. Paris s'érige en Commune.

Constitution de l'Armée de Bretagne, qui est abandonnée sans armes, dans la boue du camp de Conlie, par crainte que ce soit une armée de Chouans.

1 898 Fondation de l'Union Régionaliste Bretonne, en 1901, Fondation du Gorsedd des Bardes. 1914-1918 300 000 Bretons tués. Dans les Côtes du Nord, 20 à 30% des mobilisés sont tués, le pourcentage est le double

de la moyenne nationale. La guerre marque une rupture radicale dans la société rurale bretonne, les travaux sont assurés par les femmes, la hausse des denrées agricoles fait progresser le revenu.

Les soldats comparent leurs conditions de vie à celles des autres régions, souvent moins pénibles. 1 919 Le marquis de l'Estourbeillon, avec l'approbation du Maréchal Foch et des Evêques de Bretagne, réclame à

l'occasion du traité de Paix, le renouvellement du Traité de l'Union de 1532 et la possibilité pour la Bretagne de s'exprimer dans les conférences internationales.

1/9/1939 Dans les Côtes du Nord, 60 000 hommes sont mobilisés. 1 940 Proclamation à Pontivy, d'un Gouvernement Autonome Breton, décidé à agir dans un sens séparatiste. Du 17 juin jusqu'au 25, en 8 jours la Bretagne est entièrement occupée, 137 000 Bretons sont faits prisonniers.

Le 18 juin St Brieuc est occupé, Guingamp le 19, Quimper le 20, Lannion le 22, le 8 septembre les affiches allemandes sont lacérées à Lamballe.

Il faut accueillir 412 000 réfugiés entre juin et octobre. Les allemands comprennent l'intérêt stratégique représenté par les ports de guerre de Brest et de Lorient, visité le 23 juin par l'amiral Donitz, pour la bataille de l'Atlantique.

Ils entreprennent d'y construire des bases sous-marines, comme à St Nazaire. Résistance de la Bretagne à l'occupation nazie.

Des réseaux d'informations dans les ports militaires et les bases sous-marines se créent en prévision du débarquement. Dès juin, les hommes de l'île de Sein, prennent la mer sur leurs bateaux de pêche pour rejoindre l'Angleterre, d'autres départs se font de Paimpol. Dès les premiers mois de l'occupation, les ports et aérodromes bretons intéressent les résistants, aide aux aviateurs alliés tombés en France par des filières d'évasions en en liaison avec la France Libre et les Anglais. Une liaison régulière par vedettes de la Royal Navy est organisée de St Cast d'octobre à décembre 1943, puis de la plage de Guimaëc prend le relais de février à avril 1944, parmi les agents débarqués se trouve Morland, (François Mittérand) rentrant de Londres et hébergé à Morlaix. Autre relais important qui durera 8 mois, l'anse Cochat à Plouha est choisie par les Anglais sous le nom de code "la Plage Bonaparte", le premier départ a lieu dans la nuit du 28 au 29 janvier 1944, le dernier 8 août, 143 personnes ont utilisées cette filière, dont 124 aviateurs (91 Américains) venus de toute la France et une mission interalliée parachutée en Bretagne le 29 juin, pour étudier les possibilités d'un éventuel débarquement dans le Morbihan, afin de soulager le front de Normandie. Le pilote anglais chargé de guider les corvettes jusqu'au point de rencontre était David Birkin, le père de Jane, qui connaissait parfaitement les côtes bretonnes. Les Alliés organisent des réseaux d'action, à commencer par le Morbihan, en décembre 1944, des agents sont parachutés près de Ploermel, pour organiser des équipes de récupération d'armes et pour organiser la résistance du Centre-Bretagne. 24 parachutages d'armes ont lieu à Ploermel, à Pontivy, de février à mai, (environ 120 containers). Les Anglais préparent des groupes de sabotages des voies de communication, en Ille et Vilaine, l'été 1943, en prévision du débarquement.

A partir d'avril la Bretagne est en état d'insurrection, les résistants se manifestent de plus en plus. La ligne Paris - Brest subit 50 sabotages entre avril et mai 1944, les attaques de bureaux de poste, de mairies, de fermes, de bureaux de tabac, souvent avec la complicité des victimes, pour ravitailler le maquis, attaques d'hôpitaux et de prisons, attentats contre les allemands se multiplient. La Bretagne se signale par son Héroïsme et son Esprit de Résistance. 3 763 résistants sont déportés, plus de 45% ne sont pas rentrés des camps, au moins 2276 fusillés, 6500 victimes civiles (dont les représailles allemandes, le bombardement de la gare de Rennes 2000 victimes, ...) pour les 4 départements Bretons. Pendant l'été 1943, 4601 jeunes réfractaires au S.T.O. se cachent, beaucoup s'engageront dans différents groupes de résistance.

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1 944 Les Américains sont aux portes de Rennes le 2 août, n'y entrent que le 4 , libèrent avec les Résistants, St Brieuc le 4 , Lannion, Loudéac le 5, Dinan, Ploermel le 6, Guingamp le 7, Morlaix et Quimper le 8, ( le 4 à Quimper alors que l'armée allemande est sur le point de partir, l'insurrection éclate, les allemands se retranchent dans la prison le 5, provoquant de violents combats) et le 17 le département des Côtes du Nord est libéré. Le 12 août la poche du Cap Fréhel tombe, suivit par celle de Pimpol, le 17. La résistance acharnée de l'armée allemande qui se rend le 14, provoque pour la deuxième fois la destruction totale de St Malo, due à l'incendie provoqué par 3 jours de bombardements de l'artillerie américaine pour libérer la ville. Concarneau est assiégée par les FFI depuis le 7 août, l'occupant l'abandonne par la mer le 24. le 26 août les Américains attaquent Brest, le 18 septembre 38 000 allemands, 4 000 blessés se rendent, Brest est détruite, les parachutistes allemands se sont repliés dans la Presqu'île de Crozon. Du 17 au 20 septembre les 2 presqu'île et la pointe du Raz sont libérées. L'île de Cézembre capitule seulement le 2 septembre. Après la libération les débordements de l'épuration se produisent. A partir de décembre 1944 la Cour de Justice et les Chambres civiques rendent les premiers verdicts, dans les Côtes d'Armor 5 condamnés sur 40 sont fusillés, nombreuses sont les peine de mort par contumace, il y a peu de répressions judiciaires, car les exécutions extra-judiciaires ont été nombreuses...

1 945 Les 10 et 11 mai, Capitulation de l'armée allemande, les 25 000 soldats retranchés dans les poches de Lorient

et de St Nazaire, et Quiberon sont les derniers à se rendre.

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Si vous découvrez des erreurs, ou avez des compléments à apporter (cartes...) : [email protected]

Documents consultés :

Nominoe H.Le Boterf La Bretagne des Saints et des Rois, V°-X° siècle A.Chedeville

La Bretagne féodale XI°-XIII° siècle A.Chedeville. N.Y Tonnerre L'âge d'or de la Bretagne 1532-1675 A.Croix Histoire des Bretons A.Croix.J. Guiffan Histoire de la Résistance en Bretagne C.Bougeard Le siècle des Vikings en Bretagne J.C.Cassard Bretagne des calvaires Editions Marabout Les Côtes d'Armor Editions Bonneton

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