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NOUVELLES ÉCONOMIQUES François Dupuis, vice-président et économiste en chef Mathieu D’Anjou, économiste en chef adjoint Carine Bergevin-Chammah, économiste Benoit P. Durocher, économiste principal Francis Généreux, économiste principal Hendrix Vachon, économiste principal Desjardins, Études économiques : 514-281-2336 ou 1 866-866-7000, poste 5552336 [email protected] desjardins.com/economie NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement des caisses Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement des caisses Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marchés. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement des caisses Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement des caisses Desjardins. Copyright © 2019, Mouvement des caisses Desjardins. Tous droits réservés. Brexit : comment les entreprises britanniques réagissent-elles? La saga du Brexit n’est pas encore terminée. Puisque les parlementaires britanniques n’ont pas adopté l’entente négociée entre l’Union européenne (UE) et le gouvernement de Theresa May (ni aucune autre option), la prochaine échéance reste pour l’instant le 12 avril. Toutefois, une nouvelle demande d’extension jusqu’au 30 juin a été faite et les autres membres de l’UE devront y répondre lors d’une réunion qui aura lieu cette semaine. De plus, un report plus long ne peut être écarté, tout comme une sortie prochaine. Le flou demeure donc en place. La confiance des entreprises britanniques n’est pas trop mise à mal jusqu’à maintenant. L’indice PMI composite se situe exactement sur la barre de 50, qui fait la différence entre une progression ou une contraction de l’activité économique. De plus, le PIB réel mensuel du Royaume-Uni a connu une bonne croissance en janvier, contrebalançant ainsi la chute de décembre. On remarque toutefois que l’évolution de l’investissement des entreprises a été plutôt modeste au Royaume-Uni depuis 2017, que ce soit par rapport à la zone euro ou aux États-Unis ou même à sa propre tendance cyclique. Une enquête de la Banque d’Angleterre (BoE) montre que les entreprises sont de plus en plus conscientes du risque posé par un Brexit sans entente et s’y préparent. Selon la BoE, près de 80 % des entreprises se jugeaient prêtes en mars à un Brexit sans accord et sans transition, contre environ 50 % en janvier. Comment les entreprises se préparent-elles au Brexit? Une majorité des répondants ont alloué des ressources à une telle planification et on sent surtout que les entreprises sont en train d’augmenter considérablement leurs stocks. Cette demande supplémentaire aide d’ailleurs les fournisseurs et tend à soutenir la production actuelle et possiblement le PIB. Cet effet positif risque cependant d’être éphémère et un ressac des stocks pourrait bientôt contribuer négativement à la croissance. IMPLICATIONS Le Brexit a déjà amené un affaiblissement de l’économie britannique. Il semble cependant que les préparatifs aient ÉTUDES ÉCONOMIQUES | 9 AVRIL 2019 récemment eu des effets positifs temporaires, mais les risques que le Brexit nuise davantage à l’économie restent bien présents, surtout en cas de no‑deal . Francis Généreux, économiste principal GRAPHIQUE 1 Brexit : l’incertitude nuit à l’investissement Sources : Office for National Statistics, Bureau of Economic Analysis, Eurostat, Banque d’Angleterre et Desjardins, Études économiques Investissement des entreprises Variation annuelle en % -5 0 5 10 15 20 2014 2015 2016 2017 2018 États-Unis Zone euro R.-U. – cycle actuel R.-U. – moyenne des cycles précédents Référendum de 2016 GRAPHIQUE 2 Afin de se préparer au Brexit, les entreprises cherchent à augmenter leurs stocks Sources : Banque d’Angleterre et Desjardins, Études économiques Préparation des entreprises britanniques en vue du Brexit En % 0 10 20 30 40 50 Planification interne Planification externe Accumulation de liquidités Augm. de stocks – matières premières Augm. de stocks – biens intermédiaires Augm. de stocks – biens finis Ajout d'entreposage – Royaume-Uni Ajout d'entreposage – Union européenne Changements de ports Arrangements avec les transporteurs Autres changements logistiques GAGNANT DU TITRE DU MEILLEUR PRÉVISIONNISTE - CANADA #1 BEST OVERALL FORECASTER - CANADA

Brexit : comment les entreprises britanniques …Theresa May (ni aucune autre option), la prochaine échéance reste pour l’instant le 12 Variation annuelle en %avril. Toutefois,

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Page 1: Brexit : comment les entreprises britanniques …Theresa May (ni aucune autre option), la prochaine échéance reste pour l’instant le 12 Variation annuelle en %avril. Toutefois,

NOUVELLES ÉCONOMIQUES

François Dupuis, vice-président et économiste en chef • Mathieu D’Anjou, économiste en chef adjoint • Carine Bergevin-Chammah, économiste Benoit P. Durocher, économiste principal • Francis Généreux, économiste principal • Hendrix Vachon, économiste principal

Desjardins, Études économiques : 514-281-2336 ou 1 866-866-7000, poste 5552336 • [email protected] • desjardins.com/economie

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement des caisses Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement des caisses Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marchés. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement des caisses Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement des caisses Desjardins. Copyright © 2019, Mouvement des caisses Desjardins. Tous droits réservés.

Brexit : comment les entreprises britanniques réagissent-elles?La saga du Brexit n’est pas encore terminée. Puisque les parlementaires britanniques n’ont pas adopté l’entente négociée entre l’Union européenne (UE) et le gouvernement de Theresa May (ni aucune autre option), la prochaine échéance reste pour l’instant le 12 avril. Toutefois, une nouvelle demande d’extension jusqu’au 30 juin a été faite et les autres membres de l’UE devront y répondre lors d’une réunion qui aura lieu cette semaine. De plus, un report plus long ne peut être écarté, tout comme une sortie prochaine. Le flou demeure donc en place.

La confiance des entreprises britanniques n’est pas trop mise à mal jusqu’à maintenant. L’indice PMI composite se situe exactement sur la barre de 50, qui fait la différence entre une progression ou une contraction de l’activité économique. De plus, le PIB réel mensuel du Royaume-Uni a connu une bonne croissance en janvier, contrebalançant ainsi la chute de décembre. On remarque toutefois que l’évolution de l’investissement des entreprises a été plutôt modeste au Royaume-Uni depuis 2017, que ce soit par rapport à la zone euro ou aux États-Unis ou même à sa propre tendance cyclique.

Une enquête de la Banque d’Angleterre (BoE) montre que les entreprises sont de plus en plus conscientes du risque posé par un Brexit sans entente et s’y préparent. Selon la BoE, près de 80 % des entreprises se jugeaient prêtes en mars à un Brexit sans accord et sans transition, contre environ 50 % en janvier. Comment les entreprises se préparent-elles au Brexit? Une majorité des répondants ont alloué des ressources à une telle planification et on sent surtout que les entreprises sont en train d’augmenter considérablement leurs stocks. Cette demande supplémentaire aide d’ailleurs les fournisseurs et tend à soutenir la production actuelle et possiblement le PIB. Cet effet positif risque cependant d’être éphémère et un ressac des stocks pourrait bientôt contribuer négativement à la croissance.

IMPLICATIONSLe Brexit a déjà amené un affaiblissement de l’économie britannique. Il semble cependant que les préparatifs aient

ÉTUDES ÉCONOMIQUES | 9 AVRIL 2019

récemment eu des effets positifs temporaires, mais les risques que le Brexit nuise davantage à l’économie restent bien présents, surtout en cas de no‑deal.

Francis Généreux, économiste principal

GRAPHIQUE 1Brexit : l’incertitude nuit à l’investissement

Sources : Office for National Statistics, Bureau of Economic Analysis, Eurostat, Banque d’Angleterreet Desjardins, Études économiques

Investissement des entreprises

Variation annuelle en %

-5

0

5

10

15

20

2014 2015 2016 2017 2018

États-Unis Zone euro R.-U. – cycle actuel R.-U. – moyenne des cycles précédents

Référendum de 2016

GRAPHIQUE 2Afin de se préparer au Brexit, les entreprises cherchent à augmenter leurs stocks

Sources : Banque d’Angleterre et Desjardins, Études économiques

Préparation des entreprises britanniques en vue du BrexitEn %

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