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BULLETIN DES SÉANCES DU GRAND-CONSEIL. SeMlon ordinaire de Hai IMI. SION, ÌMVHIHKHIE DE CH. STEIHBACH. 1861. IIDfr. DEP.D.iarNERPr [STATISTISCHES BUREAU Batata •• r—

BULLETIN - parlement.vs.ch · 1er séance, du 21 mai 1801. Présidence de M. ATMON. Le 21 mai 1861, ensuite de lettres de convoca tion de par le Conseil d'Etat, le Grand-Conseil s'est

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BULLETIN DES

SÉANCES DU GRAND-CONSEIL.

SeMlon ord ina i re de H a i I M I .

SION, ÌMVHIHKHIE DE CH. STEIHBACH.

1861.

IIDfr. DEP.D.iarNERPr [STATISTISCHES BUREAU

Batata •• r—

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BULLETIN DES

SÉANCES DU GRAND-CONSEIL.

Session ordinaire de Mal 186t.

1er séance, du 21 mai 1801. Présidence de M. ATMON.

Le 21 mai 1861, ensuite de lettres de convoca­tion de par le Conseil d'Etat, le Grand-Conseil s'est réuni à l'Hôtel-de-Ville, à Sion, à 10 heures du matin. M. le député Aymon, doyen d'âge, est appelé à la présidence.

La haute Assemblée, précédée du Conseil d'Etat, se rend ensuite en corps à la cathédrale pour y assister à un service divin et implorer les béné­dictions du ciel sur la patrie et ses travaux.

De retour à la salle des séances, M. le président déclare ouverle la session ordinaire de mai 1861.

Il appelle pour secrétaires au bureau provisoire MM. les députés Léon Roten, de Rarogne, et Ignace Durier, du Vald'Illiez, et pour scrutateurs MM. César Periïg, de Brigue, et Pierre-Louis Evêquoz, de Conthey.

Après une assez longue discussion sur la ma­nière de procéder à la vérification des pouvoirs, cet examen est remis à une commission composée de MM. de Courten, Ad., Ducrey, Zermatten, Pignat, Joris, F., Perrig et de Torrente, Ferd.

Il est ensuite donné connaissance à l'Assemblée du message du Conseil d'Etat sur l'élection du 7e député de Conthey. — Renvoyé à la commission.

11 est procédé à l'appel nominal de MM. les députés.

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La séance est levée à 1 heure l/t et renvoyée à demain à 11 heures.

Ordre du jour — Vérification des pouvoirs.

2me séance, dv 22 mai 1861.

Présidence de M. AYMON.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et approuvé.

Vérification des pouvoir s. La commission trouve toutes les élections régulières à l'exception de celles de 2 districts. Ainsi dans le district de Con-ches le bureau central ne s'est pas réuni pour le dépouillement de l'élection du 4me suppléant; elle propose en conséquence de n'admettre cette no­mination que lorsque le procès-verbal aura été régularisé et à ce sujet elle rend le Chef du dé­partement de l'intérieur attentif sur les pénalités prononcées par la loi électorale contre les prési­dents de bureau coupables de négligence pour voir s'il y a lieu de les appliquer ici, tout en admettant que la rédaction elle-mêine de cette loi a pu in­duire en erreur ces fonctionnaires sur l'applica­tion de ces peines.

Dans le cercle de Fully le nombre des votants pour le suppléant n'est pas le même que pour le député, d'où il suivrait que ces deux élections n'ont pas eu lieu au scrutin de liste, ainsi que la prescrit la loi, cette irrégularité n'enlraine du reste aucunement la nullité.

M. le président du Conseil d'Etat fait observer que les présidents des bureaux du district de Conches ayant dû se déplacer plusieurs fois pour les dernières élections des députés au Grand-Conseil, avaient chargé M. le préfet de faire con­naître le résultat de cette votation au Département de l'Intérieur et qu'il sera facile d'ailleurs de faire compléter ce procès-verbal.

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La commission n'ayant pas d'autres observations à présenter sur Ins élections des députés, propose de les valider à l'exception de celle du 7e député du district de Conthey qui fera l'objet d'un rap­port spécial. — Cette proposition est adoptée.

Election du 7e député du district de Conthey. La commission est unanime pour considérer le procès-verbal de la section de Brignon comme irrégulier et celui de la section de Clebes comme nul. Mais elle se divise en majorité et minorité quant aux conséquences à tirer de ces irrégula­rités. Une majorité de 5 membres estime qu'il faut reprendre la votation dans tout le district, attendu que M. Broccard n'a pas obtenu de majorité ab­solue, même dans le sens le plus favorable, c'est-à-dire , en admettant les procès-verbaux des sections de Clebes et de Brignon tels qu'ils exis­tent. Elle n'entend point poser un principe, mais elle ne s'occupe que du cas présent.

Par contre la minorité de la commission estime que puisque les procès-verbaux de ces deux sections sont seuls irréguliers, il n'y a lieu de reprendre l'élection que dans ces deux sections seulement et que le résultat de la votation devra être ajouté au dépouillement de la votation au reste du district pour compléter le 2me tour de scrutin.

La commission est unanime pour ne pas pren­dre en considération la votation qui a eu lieu à Ardon, le 17 mars, contrairement aux ordres donnés par le préfet du district et après que la convocation des assemblées primaires avait été révoquée.

M. lldry assure avoir reçu le procès-verbal de la seclion de Clebes et l'avoir envoyé par la poste au Département de l'Intérieur le vendredi après l'élection.

M. de Riedmatten, Chef du département de

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rititérieut-, assure n'avoir reçu qu'une copie du procès-verbal de la votation de Clebes.

M. Pignat. M. Broccard n'a pas obtenu la ma­jorité. Admettre l'avis de la minorité c'est récom­penser la négligence et aborder des questions très difficiles. Il est plus prudent de trancher la question en procédant à un 3c tour de scrutin.

M. de Riedmatlen combat cette manière de voir; il admet la nullité des procès-verbaux des sections de Brignon et de Clebes, mais il ne veut pas que les autres cercles aient à souffrir de ce défaut de forme et voient, par ce fait, leurs votations annulées. Il veut donc la votation dans les deux sections précitées et à l'appui de sa demande il donne con­naissance d'une décision analogue prise à l'égard du district de Mœrel en 1852, où quelques com­munes ont seules été admises à revoter.

M. Ducrey partage l'avis de la majorité de la commission. M. Broccard n'a pas obtenu la ma­jorité dans les autres cercles, la loi doit donc avoir son effet. Il ne s'inquiète pas ce qui a pu être mal fait en 1852, nous devons faire bien; d'ailleurs la loi a été complétée depuis.

M. Pignat. On ne peut invoquer des faits qui se sont passés à une époque où la loi de 1856 sur les cercles n'existait pas. Il y a d'autant plus lieu à voter dans tout le district qu'il y a encore deux suppléants à nommer.

M. de Courten se rappelle l'impression pénible qu'a produite sur le public !a mesure exceptionnelle prise à l'égard des communes de St-Léonard et Grône en 1852; c'est pour empêcher le renouvel­lement de faits de cette nature que la loi de 1856 a été portée.

L'avis de la majorité de la commission est adopté à une grande majorité.

La vérification des pouvoirs étant ainsi terminée, la haute Assemblée est assermentée.

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Le bureau donne connaissance : 1° D'une réclamation des délégués chi Conseil

de district de Monthcy contre l'arrêté du Conseil d'Etat fixant le nombre des députés au Grand-Conseil à élire par district. — Celte pétition est renvoyée au Conseil d'Elat pour un préavis ;

2° D'un message du Conseil d'Etat accompagnant un décret surla correction du lit du Rhône entre Granges et Grône, avec changement de délimita­tion territoriale et de juridiction entre ces deux communes ;

3° D'un message du Conseil d'Etat demandant les pouvoirs nécessaires pour accorder le trans­fert des mines dans l'intervalle de cette cession à la prochaine réunion du Grand-Conseil ;

4° D'un message du Conseil d'Etat accompagnant deux projets de lois soumis aux 2d débats ; celui sur la réduction du prix de vente du sel marin et celui sur l'abrogation de la loi de 1839 sur les acquisitions d'immeubles par des étrangers;

5° D'un message sur les nominations du Conseil d'Etat, du tribunal d'appel et des députés au Con­seil des Etats ;

6° D'un message accompagnant un projet de décret sur l'incorporation de Niedergampel à la commune de Gampel;

7° D'un message accompagnant un décret sur la séparation de la commune municipale de Conthey.

La séance est levée à 1 heure % et renvoyée a demain à 11 heures.

Ordre du jour: Formation du bureau dit Grand-Conseil.

3e séance, du 23 mai i86i. Présidence de M. ATMOM.

Appel nominal.—Le procès-verbal de la séance précédente est lu et approuvé, sauf à mieux pré­ciser, «mr lu demande de M. Ferd. de Torrente, le

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passage ayant trait à l'application des peines pro­noncées par la loi électorale que l'on voudrait voir observer. — MM.vies députés Jos.-Antoine Clémi-nz, de Viége, et Maurice Barman, de Saillon, siégeant pour la première fois dans cette législa­tion, sont assermentés.

Formation du bureau du Grand-Conseil. Nomination du président du Grand-Conseil. —

M. le député Clemenz est élu au 1er tour de scrutin par 70 suffrages sur 85 volants. M. Ducrey obtient H voix.

M. Clemens. Je remercie l'Assemblée de ce nouveau vote de confiance, mais je la prie de porter son choix sur un autre, car dans nos Etats républicains il est bon de changer plus souvent le personnel des magistrats.

Il est passé à l'ordre du jour. Nomination du 1er vice-président. — M. leD r

Ducrey est nommé au 1er tour par 45 voix sur 86 votants. M. Zermatten obtient 34 voix.

Nomination du 2d vice-président. — M. le pré­fet Zermatten est élu au 1er tour par 67 voix sur 86 votants.

M. Zermatten, tout en étant reconnaissant de cette faveur, rappelle que plusieurs fois déjà il a sollicité son remplacement. Il est passé à l'ordre du jour.

Nomination du secrétaire pour la langue fran^ çaise. — M. l'avocat Durier est confirmé au 1er tour par 69 suffrages sur 85 votants. '

Nomination du secrétaire pour la langue alle­mande. — M. Léon Roten est confirmé au 1er tour, par 76 suffrages sur 86 votants.

Scrutateurs. — Sont nommés au 1er tour, MM. César Perrig par 77 voix, et Piere-Louis Evêquoz par 62 voix, sur 82 votants.

Le bureau du Grand-Conseil étant ainsi formé, sur l'invitation de M. le président provisoire, Mr

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Clemenz prend place au fauteuil de la présidence. Il recommande ù la haute Assemblée de ne pas se départir de la modération dont elle a fait preuve pendant la législature qui vient de finir.

Sur la proposition de M. Pignat, la haute As­semblée vole à l'unanimité de faire abandon, au profit des incendiés de Glsiris, de ses honoraires de trois jours. Le Conseil »l'Etat est chargé d'ex­pédier sans retard ce secours.

Le bureau nomme ensuite les commissions sui­vantes :

1° Pour la séparation de Conthey: MM. de Tor­rente, Ferd.; Torrent, Jos.;In-Albon, Pierre-L.; Zimmermann, Jos.

L'incorporation de Niedergampel à la commune de Gampel est renvoyée à la même commission.

2° Pour la correction du lit du Rhône entre Granges et Grône et le changement de délimita­tion entre ces deux communes : MM. Barman; Amacker; Evßquoz, Maurice; Zimmermann, Fran­çois; Stockalper, Ant.

Le message du Conseil d'Etat sur le pouvoir pour le transfert dés mines dans l'intervalle des sessions du Grand-Conseil est renvoyé à la même commission. '

3° Commission des pétitions: MM.Lorétan;Seiler; Rouaz; Evêquoz, L.; de Montheys; Gex; Exhenri.

4* Pour l'examen du compte-rendu du Conseil d'Etat: MM. Aymon; Roten, Nie; Udry; Joris, Fid.; Cretton, Ant.; Chapelet; Roten, Ant.; Biir-cher; Bourgener.

5° Pour les lois présentées en 2d débats: MM. Ducrey; Rappaz; Solioz; Tschieder; de Sépibus, Alphonse.

Le bureau donne connaissance d'un message du Conseil d'Etat sur la situation de la commune et de la paroisse de St-Gingolph.

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M. l'ignat. Ce message est un factum parti du Département de l'Intérieur et dirigé contre moi: j 'en demande une copie pour pouvoir y répondre.

Ce message est renvoyé à une commission com­posée de MM. Zen-Ruffinen; Torrent, Jos.; de Courten, Ad.; Zerinatten; Perrig.

Plusieurs pétitions sont renvoyées au Conseil d'Etat pour préavis.

La séance est levée à 1 heure '/, et renvoyée au lendemain à 1 i heures.

Ordre du jour : 1° Correction du lit du Rhône entre Granges et Grône ; 2° transfert de mines ; 3° Pétitions ; 4° lois présentées en 2ds déhats; 5° séparation de Conthey.

4e séance, du 2fr mai 1861. Présidence de M. CLEMENZ.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et confirmé.

Dans son message sur la correction du lit du Rhône entre Granges et Grône et sur un change­ment de délimitation et de juridiction territoriale entre ces deux communes, le Conseil d'Etat pro­pose de décréter que :

1° La commune de Grône sera chargée à l'ave­nir du diguement de la rive gauche du Rhône en aval de l'extrémité occidentale de la ligne longi­tudinale construite l'année dernière par la com­mune de Granges.

En attendant et par mesure transitoire, le Con­seil d'Etat ordonne à la commune de Granges de continuer la construction de ses digues de la rive gauche en ligne droite jusqu'au point où cette ligne rencontre la courbe soit la déviation du cours du fleuve, en affectant à ces travaux la somme de 2000 fr. alloués à la commune sur les tonds de secours des inondés.

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2° Cornine correspcctif de la charge nouvelle imposée à la commune de Grôue, celle de Granges lui fait cession de la partie de ses terrains com­munaux situés sur la rive gauche et longeant le cours du fleuve, en aval du point où se termine la digue longitudinale construite l'année dernière sur le parcours de son littoral de la rive gauche dont le dignement passe à la charge de cette pre­mière commune, la juridiction territoriale serait aussh portée à la même démarcation.

La commission propose de renvoyer la question au Conseil d'Etat, d'abord, parce que la commune de Grône doit pouvoir présenter ses observations sur le changement proposé; ensuite, parce que les nouvelles propositions faites depuis la lecture du message par le représentant de la commune de Granges sont de la compétence du Conseil d'Etat.

M. Durren ne trouve pas la question assez claire. L'Etat esl-il en droit de céder un terrain contre une charge de dignement et de changer les limites d'une commune? il faut avant tout en­tendre la commune de Grône. Il propose de ren­voyer le tout au Conseil d'Etat pour avoir un préa­vis plus clair et plus détaillé.

M. de Riedmatten, Chef du Département de l'In­térieur. La commune de Granges est épuisée sous les charges de dignement qui lui incombent, elle devait cette année faire des travaux de manière à protéger et a rallier ceux faits par la commune de Grône. Par suite de la déviation du cours du Rhône cette dernière commune est obligée dediguersur son territoire qui est situé au midi de celui de Granges. Néanmoins si la lettre de la commune de Granges était parvenue plutôt, le message du Conseil d'Etat n'aurait pas paru.

M. Barman. Puisque la commune de Granges propose d'achever son diguement pour 1862 et qu'il est impossible de faire quelque chose cette année;

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la question est bien simple ut doit être renvoyée au Conseil d'Etat.

M. de Courten voudrait un croquis pour édifier le Grand-Conseil sur la situation. Ce ne serait pour ainsi dire pas une nouvelle charge que la commune de Grône assumerait, puisqu'elle est obligée de diguer sur son territoire ; on pourrait néanmoins lui céder un peu de terrain en com­pensation, bien que ne terrain n'ait pas grande valeur. Il votera pour le renvoi au Conseil d'Etat.

M. Amacker. Par l'olTre de la commune de Granges, la question est toute tranchée et doit retourner au Conseil d'Etat.

M. Germanier. La commune de Granges se re­fusera à toute cession de territoire, si on ne lui rembourse les frais qu'elle a appliqués à ses tra­vaux de dignement, il rappelle que cette commune a toujours exécuté les ordres de la commission rhodanique et elle se fait fort d'achever les 1000 pieds environ de digues qui restent à faire pour l'année prochaine.

M. Allel. Le Gouvernement voulait venir en aide à la commune de Granges qui fait depuis long­temps de grands travaux et des sacrifices consi­dérables pour le diguement; depuis, de nouvelles offres ont été déposées par Granges, mais le Conseil d'Etat n'a pas cru convenable de retirer des mains de la commission le message qui avait été lu.

M. de Courten. Toutes les communes de la plaine font de grands sacrifices pour le diguement, Granges surtout, mais ce sont les travaux d'en­tretien et les réparations en cas d'ovailles qui coûtent le plus aux petites communes.

M. Germanier ne croit pas en ce cas que les ressortissants de Grône puissent plus faire que ceux de Granges.

Les propositions de la commission sont adoptées.

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Sur le message du Conseil d'Etat et les propo-sitions de la même commission, la haute Assem­blée accorde au Conseil d'Etat les pouvoirs né­cessaires pour le transfert des mines dans l'inter­valle de cette cession à celle qui aura lieu en novembre prochain.

Les 3me, 4me et 5me objets mis à l'ordre du jour n'étant pas prêts, le Grand-Conseil aborde la discussion du message relatif à Niedergampel.

Dans son préavis, le Conseil a'Etat propose d'in-corper ce hameau à la commune de Gampel à la quelle il paraît devoir plutôt appartenir, soit en raison de la dérivation de son nom, soit par sa position topographique, soit enfin par les rapports les plus fréquents.

La commission reconnaît que ci-devant la ju-ridition de ces deux localités était séparée et que les habitants de Niedergampel protestent contre cette annexion; elle propose avant tout d'envoyer des commissaires sur les lieux pour régulariser la position et aplanir, si possible, les difficultés.

M. le président du Conseil d'Etat se range à cette proposition et déclare que depuis l'envoi du messngo, des délégués des deux parties se sont présentés au Département de l'Intérieur et qu'il y a lieu d'espérer que cette question se terminera d'un commun accord.

La proposition de la commission est adoptée. Plusieurs pétitions sont renvoyées au Conseil

d'Etat pour un préavis. Le bureau donne connaissance du message sul­

le contentieux de l'administration et d'une motion de M. l'avocat Zen-Ruffinen, faisant observer que les textes allemand et français de l'art. 279 du Code civil ne sont pas conformes et demandant que ceux-ci soient identifiés par une interprétation légale. Cette motion reste déposée sur le bureau.

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Le bureau fait les remplacements suivants dans les commissions nommées :

1° Séparation de la commune de Conthey: M. le député Alphonse Morand remplace M.

Torrent. ' 2° Commission des pétitions: M. lé député Gross remplace M. Gex. 3° Gestion du Conseil d'Etat: M. le député Gex remplace M. Chapelet. La séance est levée à 1 heure et renvoyée à

demain à H heures. Ordre du jour: Nomination du Conseil d'Etat et

du tribunal d'appel.

5e séance, du 25 mai 1901. Présidence de M. CLÉMENZ.

Appel nominal. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et approuvé.

Ordre du jour : Nomination du Conseil d'Etat. Sont successivement confirmés au 1er tour de

scrutin : MM. Ch.-Louis de Bons, de St-Maurice, par 72

suffrages sur 89 votants ; Antoine Luder, de Sembrancher, par 66 sur

88 ; Ant. de Riedinatten, de Sion, par 66 sur 88; Alexis Allet. de Loéche, par 73 sur 87; Léop. de Sépibus, de Mœrel, par 82 sur 88.

M. Allet est ensuite nommé président de ce corps au premier tour de scrutin, par 70 suffrages sur 86 votants, et M. Luder vice-président au 1er tour de scrutin, par 54 suffrages sur 89 votants.

Nomination du tribunal d'appel. Sont successivement confirmés au 1er tour de

scrutin : MM. Cyprien Barlalay, de Monthey, par 53 suf­

frages sur 82 votants .

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Xavier de Cocatrix, de SI-Maurice, par 57 sur 82 ;

Fidèle Joris, d'Orsières, par 63 sur 75; Au 2e tour de scrutin :

Alph. Pannatier, de Vernamiège, par41 sur74; Au 1er tour de scrutin :

Jean-Bapt. Briguet, de Lens, par 67 sur 73 ; Joseph Loretan, de Loèche-les-Bains, par

68 sur 75 ; Pierre-Marie Stockalper, de Brigue, par 60

sur 71 ; le Dr Bernard-Etienne Cropt, à Sion], par 60

: .-'sur 68; et ' • >•_ Victor Jost, d'Ernen, par 43 suffr. sur 70 v.

Suppléants: M. l'avocat Maurice Evéquoz, de Conthey,>:est

nommé au 1er tour de scrutin par 50 suffrages sur 75 votants.

Sont confirmés au 2e tour de scrutin : ' MM. Ferd. de Monthéys, de Sion, par 43 sur,165 ;

l'avocat Ant. Solioz, à -Sion, par 45 sur 69 ; l'avocat Ant. Ribordy, à Sion, par 40 su r56 ;

Au 1er tour de scrutin : le notaire Adrien Dubuis, de Savièse, par 47

ysur 56. . . . . > . . . M. le I)r Cropt est confirmé président au 1er

tour de scrutin par 52 suffrages sur 55 votants, et M. Loretan vice-président au 1er tour de scru­tin par 38 suffrages sur 57 votants. • ' :

La séance est levée à 3 heures et renvoyée à lundi à 11 heures. ..•»,• - Ordre du jour : 1° Nomination des députés au

Conseil des Etats ; 2° pétitions ; 3° lois présentées en seconds débats; 4° rapport sur la situation de St-Gingolph ; 5° gestion. ' "' l

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6e séance, du 27 mai 1861. Présidence de M. CLÉMENZ.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et approuvé.

Nomination des députés au Conseil des Etats. M. le président du Grand-Conseil, J.-Antoine

Clémenz, de Viège, est nommé au 2e tour de scrutin, par 53 voix sur 84 votants.

M. Clémenz Je vous remercie sincèrement de la nouvelle marque de confiance que vous venez de me témoigner, mais je vous ai déjà énoncé les motifs, dépendant d'intérêts domestiques, qui m'obligent à décliner cet honneur. Il convient que l'Etat du Valais soit représenté par un député qui puisse assister à toutes les séances, je vous prie donc de procéder à un autre tour de scrutin.

M. le major Chapelet, de St-Maurice, est nom­mé au 2d tour de scrutin par 49 voix sur 80 vot.

M. Chapelet. J'étais loin de m'attendre à l'hon­neur qui vient de m'ôtre fait et je ferai tout ce qui dépendra de moi pour m'en rendre digne.

Commission des pétitions. 1° La commune de Binn sollicite une allocation

pour améliorer la route de la vallée qui est dans un état vraiment intolérable.

Le Conseil d'Etat propose de lui accorder les pouvoirs nécessaires pour y faire opérer les amé­liorations les plus indispensables, attendu que les motifs allégués par la pétition sont fondés. La commission fait observer que les subsides alloués plusieurs fois déjà n'ont jamais reçu leur applica­tion et elle est unanime pour demander qu'il y soit donné suite cette année.

M. Guntren fait remarquer que cette route est très-fréquentée par les touristes et qu'elle mérite ces réparations.

M. Aymon. Cette route est peu connue; elle

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est détestable et dangereuse ; il désire que la somme à allouer soit déterminée par le Conseil d'Etat.

M. Pignat. Il aurait fallu que cette question fût abordée lors de la discussion du budget; elle peut néanmoins faire l'objet d'un annexe au budget, car il faut que le chiffre soit précisé, afin que le district sache la part pour laquelle il devra y con­tribuer.

M. de Sepibus demande les travaux les plus ur­gents.

M. L. Roten. On pourrait faire une avance sur la somme à allouer cette année par le budget.

M. de Courtcn. C'est une route de 4e classe, sur une étendue de deux lieues, elle est en si mauvais état qu'elle est dangereuse même pour le bétail. Comme route classifiée et route fron­tière, elle a droit à la protection du Grand-Con­seil. Mais il est difficile de pouvoir allouer une somme maintenant ; il appuie la demande pour le mois de novembre.

M. de Riedmatten fait remarquer que par sa position cette route se trouve quelquefois isolée pendant plusieurs mois; le budget de l'année passée portait 3000 francs à cet endroit, on les a perdus de vue ; il pense qu'il faudrait allouer 1000 francs pour les travaux les plus urgents.

M. Pignat ne votera cette allocation que com­me annexe au budget ; il propose en conséquence le renvoi au Conseil d'Etat pour un message dans ce sens.

La commission adhère à cette manière de voir et cette proposition est adoptée. ••••.'

2° Nanzer, Jos.-Ant., vétérinaire de Gliss, sol­licite la remise de 389 francs qu'il doit encore à l'Etat sur les 1200 francs que le Gouvernement lui avait avancés pour aller faire ses études de

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Fart à l'étranger ; il se fonde sur ce que de |>H-reilles remises auraient déjà été faites précédem­ment à d'autres vétérinaires ̂ et sur ce qu'il est réellement appelé à sacrifier son temps dans l'e­xercice de sa profession contre de bien faibles rétributions.

M. Stockalper recommande de prendre en con­sidération les services rendus par cet homme dans la partie orientale où il est le seul vétérinaire.

M. Pignat trouve aussi qu'il faut encourager un art qui est très-utile au pays.

Contrairement au préavis du Conseil d'Etat et de là majorité de la commission qui proposaient de lui faire remise de 200 francs, et sur celui de la minorité de la commission, la remise de ce qu'il doit est accordée.

3° Schreiter, Joseph, de Martigny-Ville, a mis un enfant infirme dans un établissement de sourds muets à Vevey, pour l'y Faire élever, niais il est sur le point de devoir le retirer faute de pouvoir continuer le paiement de son entretien ; il solli­cite un subside de l'Etat.

M. Âlph. Morand croit que ce jeune homme, une fois de retour dans notre canton, pourra être très-utile à ses semblables et mérite ainsi une faveur.

Sur le préavis du Conseil d'Etat et de la com­mission, cette demande est renvoyée au Conseil d'Etat avec les pouvoirs nécessaires pour accor­der un subside, s'il y a lieu.

4° Joseph Perren, de Mollens, condamné pour vol de comestibles, sollicite sa réhabilitation.— Accordé.

5* Une cinquième pétition est retirée par M. le dépoté Gross.

Loi en 2ds débat? sur la réduction du pria: dr rente du sel marin.

Pas d'observations snr l'ensemble.

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L'en-tête est adopté. . ,..,,, Artide unique adopté. Loi en 2ds débats rapportant la loi du 19 dé­

cembre 1829, sur les acquisitions d'immeubles par des étrangers.

La commission propose cette adjonction : , « Toutefois elle demeure en vigueur contre les

Etats qui n'accordent pas la même faculté aux Va-laisans. »

M. de Riedmatten fait remarquer que ce sont principalement des Italiens et des Français qui font des acquisitions en Valais et que dès lors il n'y a pas lieu à créer des entraves qui nu sont du reste plus de notre époque. Il ne comprend pas la restriction qu'on veut y apporter, puisque les traités ne se font plus par les cantons, mais par la Confédération.

La loi est adoptée en 2ds débats. Rapport sur la situation de la commune de St-

Gingolph. Voici en substance ce message : « Nous nous étions abstenus de vous entretenir,

dans nos précédents rapports de gestion, de la question de la séparation des intérêts indivis entre les deux communes de St-Gingolph Valais et Savoie, parce que les négociations étant tou­jours pendantes à ce sujet, il nous avait paru pru­dent de ne pas provoquer des discussions publi­ques sur les questions qui en font l'objet..

« Ce silence paraît avoir été mal interprêté. Des accusations graves dirigées quelques jours avant les élections du 3 mars contre le Conseil d'Etat, à ce sujet, nous font un devoir de vous faire l'ex­posé de cette longue négociation diplomatique.

« Nous vous laisserons le soin d'apprécier par vous-mêmes* Monsieur le Président et Messieurs, ensuite de l'exposé fidèle que nous avons l'hon­neur de mettre sous vos yeux, si le magistrat qui

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a rempli jusqu'à ce jour les fonctions de commis­saire du Gouvernement dans cette affaire a réel­lement cherché à éclairer consciencieusement l'opinion publique en déclarant dan le N° 14 du Confédéré « que 600 Valaisans établis en pays voisin sont devenus Français par l'unique faute du Gouvernement du Valais qui n'a pas voulu leur donner une protection efficace, nonobstant l'ap­pui de la Confédération. »

Après avoir traité des négociations faites de­puis 1849 jusqu'en 1853 et reprises depuis 1857, le message ajoute :

« Tel était l'état de cette affaire quand le 24 mars 1860 parut au Moniteur français le traité d'annexion de la Savoie à la France qui vint se poser à travers des négociations. Cette annexion qui produisit une si profonde impression en Suisse, avait été reçue avec une inquiétude marquée par la population de St-Gingolph-Savoie. Celle-ci s'en était émue et avait tourné ses regards vers la Suisse.

« Le 13 avril, le Conseil d'Etat délégua un de ses membres avec M. Pignat à Berne pour se con­certer avec le Conseil fédéral sur les mesures à prendre à l'égard de la partie savoisienne de la commune de St-Gingolph, laquelle a beaucoup d'intérêts communs avec la partie valaisanne ; le Conseil fédéral nous promit son concours avec certaines réserves. Quelques jours plus tard Ç18 avril) cent-vingt citoyens de St-Gingolph-Savoie s'adressèrent au Conseil d'Etat par une pétition dans laquelle ils exposaient que de fait, ils avaient été envisagés jusqu'à ce jour comme faisant par­tie de la monarchie sarde, que cependant ils n'ont jamais perdu leur qualité de citoyens valaisans qui leur appartient en vertu de l'article 3 de la constitution; qu'animés du désir de conserver in­tacts ces liens qui les unissent auValais, ils déclarent

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vouloir rester unis à la bourgeoisie de St-Gingolph et se reconnaître citoyens du Valais et citoyens suisses, renonçant à toute autre nationalité. '

« Le Conseil d'Etat envoya cette pièce le 21 avril au Conseil fédéral en la recommandant à sa sollicitude et en appelant son attention sur la pos­sibilité d'ouvrir des négociations avec la France pour porter les limites entre le Valais et le Cha-blais aux rochers de Meillerie ou tout au moins aux limites actuelles de St-Gingolph-Savoie.

ce Le Conseil fédéral répondit qu'il était disposé à satisfaire, autant qu'il dépendrait de lui au désir des pétitionnaires, mais avant de pouvoir entrer plus amplement en matière,'il demanda le texte des dispositions des anciens traités qui pourraient être invoqués et de quelle manière l'article de la constitution du Valais devait être interprêté à Tappili de cette' demande ; mais le Gouvernement du Valais ne crut pas que les documents deman­dés pourraient être utilement invoqués fcn;faveur dés pétitionnaires. : "• > • ''•'<''•'•<•.' "• •* "

« Deux circonstances imprévues -empêchèrent momentanément de donner suite à cette démande. La première était due aux nouvelles propositions de la France qui, elle-même, avait pris l'initiative pour faire des ouvertures au Conseil fédéral' au sujet de la cession du territoire de la Savoie de Meillerie jusqu'au col Ferrei, ce qui impliquait la cession de tout le territoire de St-Gineolph en faveur de la Suisse, comme nous l'avions demandé par lettre du 21 avril. ;1 ;

« Une note circulaire du Conseil fédéral du 23 mai 1860 (feuille fédérale 288), fit connaître en effet que ces propositions avaient réellement été faites; mais le Conseil fédéral, les considérant comme insuffisantes pour compenser les droits ga­rantis à la Confédération, refusa de les accepter.

« Cette note laissait présumer qu'un arrange-

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ment plus favorable pourrait encore intervenir. •-• « La seconde fut l'intervention de St-Gingolph-Valais qui s'étant montré favorable d'abord à la demande des pétitionnaires, refusa néanmoins flettre du 14 juin 1860) de les admettre comme bourgeois de la commune valaisanne, parce qu'il entendait subordonner cette reconnaissance à la condition qu'il fût donné des garanties que les nouveaux bourgeois feraient apport à la commu­nauté de St-Gingolph-Valais de leur copropriété des biens de consorts dont ils jouissent, et que le territoire de St-Gingolph-Savoie serait annexé au Valais.

«Lo 21 juin, à la suite de cette conférence, nous écrivions au Conseil fédéral que puisque la France dans ses propositions aux Puissances pre­nait elle- même l'initiative de l'abandon de cette partie du territoire, en proposant de porteria frontière aux rochers de Meillerie, nous ne pen­sions pas qu'il y eût lieu, pour le moment, d'en­tamer une négociation séparée au sujet de cette pétition dont le but pourrait être atteint plus fa­cilement par les négociations diplomatiques aux-Juelles, sans doute, l'annexion de la Savoie allait

onner lieu ; nous lui donnions connaissance en même temps des inconvénients qu'une reconnais­sance pure et simple des droits de cité valaisanne en faveur des pétitionnaires pourrait avoir pour eux et pour la commune de St-Gingolph sans l'annexion du territoire. Nous lui faisions obser­ver que si la question de délimitation ne recevait pas une solution dans le sens indiqué, les négo­ciations suspendues momentanément pourraient être reprises plus tard. .

« M. Pignat fut informé de cette réponse et la question est restée au même point depuis lors.

«En présence, d'un côté, de la déclaration du Conseil fédéral qui refusait de recevoir de, la

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France le territoire de Sl-Gingolph habité par le» pétitionnaires et de la déclaration du conseil do St-Gingolph-Valais, de l'autre, qui subordonnait leur reconnaissance à une condition qu'il ne dé­pendait pas du Gouvernement du Valais de pou­voir réaliser, celui-ci devait-il légèrement s'aven­turer dans une négociation intempestive pour s'an­nexer une population sans territoire qui ne lui appartenait pas et ne lui avail jamais appartenu ? Quelle eût été la position des pétitionnaires eux-mêmes , si la France les eût renvoyés de son ter­ritoire où se trouvent situés leurs habitations et leurs biens?

« Nous vous laissons juger, Monsieur le Prési­dent et Messieurs, si nos appréciations sont justes et si M. Pignat, le commissaire du Gouvernement, est fondé à accuser son mandant d'avoir abandonné 600 citoyens valaisans établis en pays voisin ? »

La commission fait observer que c'est la lettre de M. Pignat qui a donné lieu à ce message qui aurait dû faire partie du compte-rendu, mais que, vu la gravité de l'accusation lancée en face du public et le nombre de pièf.es à examiner, le Con­seil d'Etat s'est cru autorisé à faire un message spécial. Elle regrette vivement que M. Pignat ait choisi la voie des journaux pour accuser son mandant et elle se bornera à examiner si l'accu­sation est fondée, ou, en d'autres termes, si la conduite du Gouvernement mérite l'approbation du Grand-Conseil. Le Gouvernement a fait tout ce qu'il était en son pouvoir de faire pour sauve­garder les intérêts de la population de cette com­mune, il a communiqué sans retard au Conseil fédéral, seul compétent en cette matière, la péti­tion de St-Gingolph-Savoie, ainsi que tous les documents y relatifs et s'est empressé de commu­niquer aux intéressés la protestation du conseil bourgeoisial de St-Gingolph-Savoie , protestation

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qui jusqu'à ce joqr est restée sans réponse. Bit conséquence elle propose la complète approba­tion de la tractation de cette affaire par le Conseil d'Etat, i -nMj Pignat répond qu'il a écrit dans le Confédéré en qualité desimpie citoyen et qu'il n'est plus commissaire du Gouvernement depuis le mois d'avril 1860. Dans l'origine de la tractation de cette affaire, on paraissait bien disposé du côté de l'au­torité sarde, mais voyant que toute la commune se disposait à devenir Suisse on jugea prudent de suspendre les négociations. Il a obtenu un acte d'adhésion signé par 120 signataires représentant presque la totalité des habitants de Sl-Gingolph-Savoie, moins les militaires au service. Depuis lors on lui a adjoint un second commissaire, et il ignore ce que celui-ci a fait. Il prétend qu'un seul acte déclarant que les habitants de St-Gingolph-Savoie sont bourgeois de St-Gingolph-Valais eût suffi pour les sauver de l'annexion à la France, mais que cet acte, le Conseil d'Etat n'a pas voulu le délivrer.

M. de Riedmatten soutient que M. Pignat est encore commissaire du Gouvernement et refait l'historique de la question. D'un côté, en présence de la déclaration du Conseil fédéral qui ne vou­lait pas entrer en relation et prendre en considé­ration l'offre de la cession du territoire de St-Gingolph par la France; de l'autre, vu le refus du conseil de St-Gingolph-Valais de les reconnaître comme Valaisans, le Conseil d'Etat n'a pas cru devoir aller plus loin et recevoir toute une popu­lation qui pouvait plus tard tomber à sa charge. Il fiersiste à affirmer qu'ils ne sont pas Valaisans ; à 'appui, il cite les registres de l'état civil qui sont

distincts et qui désignent chaque ressortissant par sa nationalité. En face de l'accusation, le Conseil d'Etat ne pouvait se taire, et il a cru de son de-

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voir de soumettre sa conduite au Grand-Conseil. M. Pignat soutient que les ressortissants de St-

Gingolph-Savoie sont Valaisans, qu'ils ont servi en Valais, et qu'il n'y a que 2 ou 3 personne» qui refusent de leur reconnaître ce droit à St-Gin-golph-Valais. C'est« la commune à se faire rendre justice.

M. Allel. .M. Pignat aurait mieux servi ceux qa'U croit défondre en laissant intacte une question si délicate, car pour tout dire, le Conseil d'Etat n'a pu aller, plus loin qu'il n'a été. Peut-on croire qu'une décision du Gouvernement du Valais eût suffi pour ré ;ler la position de tant de personnes, sans traiti', sans convention avec lés puissances intéressées? On nous a fait un crinie de n'avoir pas porté la population de St-Gingolph-Savoie sul­le tableau de la commune de St-Gingolph, mais le Département fédéral de l'Intérieur l'a déclaré^ le recensement ne prouve rien pour le droit de cité.

La proposition de la commission est adoptée. Le bureau donne connaissance du message du

Conseil d'Etat sur la réclamation du district de Monthey. Ce message est renvoyé à une commis­sion composée par le bureau de MM. Zen-Ruffinen; Àmackcr; Rappaz; de Courte^ Frédéric; Zimmer­mann, Joseph.

La séance est levée a 2 '/s heures et renvoyée à demain à i l heures.

Ordre du jour: 4° Nomination du rapporteur près le contentieux de l'administration et de 3 suppléants près le même tribunal ; 2° pétitions ; 3» séparation delà commune do Conthey; 4° mo­tion individuelle de M. lé député Zen-Ruffinen ; 5° gestion. ;

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Te séance, du 28 mai 18G1. Présidence de M. CLEMENZ.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et approuvé.

M. le député Alexandre Bussien, du Bouveret, siégeant pour la première fois dans cette législa­ture, est assermenté.

Premier objet à l'ordre du jour. Nomination du rapporteur et des 3 suppléants près le coiuentieux de l'administration.

M. Wegener demande que la nomination du rapporteur soit suspendue jusqu'à la session de novembre et qu'il soit examiné s'il n'y a pas lieu de supprimer la loi elle-même.

M. Zermatten appuie cette manière de voir, d'autant plus que la loi est défectueuse.

La proposition de M. Wegener est adoptée. M. Crelton. Le tribunal du contentieux ne peut

fonctionner sans le préavis du rapporteur, or ses fonctions expirent et si l'on ne veut procéder à sa nomination, il devient inutile de nommer des suppléants.

M. Ducrey voudrait que, puisque la loi n'est pas encore rapportée, le Conseil d'Etat nommât un rapporteur provisoire.

M. Rappaz, estime que le Grand-Gonseil seul a le droit de nommer le rapporteur, il propose en conséquence de procéder présentement à la no­mination de ce rapporteur dont les fonctions ces­seraient du moment où une nouvelle loi abroge­rait l'ancienne.

M. Zen-Ruffinen croit qu'il n'est pas absolu­ment nécessaire que le rapport soit fait par < le rapporteur du contentieux.

M. Cretton. La loi est positive à cet égard ; les Départements ne peuvent pas instruire des causes; il désire une législation pareille à celle qui existe

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dans plusieurs cantons voisins, c'est-à-dire, un tribunal en dehors du Conseil d'Etat.

M. Ducrey. Comme cet ajournement peut pré­senter des difficultés et entraver la marche régu­lière du contentieux, il invitera le Conseil d'Etat à présenter en cette session un message sur l'op­portunité de l'ajournement de la nomination du rapporteur.

La proposition de M. Ducrey est adoptée. Nomination des suppléants. M. le Dr Bernard-Etienne Cropt, à Sion, est

confirmé au 1er tour de scrutin, par 74 voix sur 83 votants.

M. le député Ignace Zen-Ruffinen, de Loèche, est confirmé au 2e tour de scrutin par 47 voix sur 83 votants.

M. François Kuntschen , président du tribunal de Sion, est confirmé au 1er tour de scrutin par 58 suffrages sur 81 votants.

PéHlions. — 6° Jäger, Jean, d'Eyscholl, con­damné à un emprisonnement de 4 jours pour vol de bois, sollicite la remise de cette peine. — Con­trairement au préavis du Conseil d'Etat et de la commission et sur la recommandation de MM. Ant. Roten et Zen-Ruffinen, la remise de la peine est accordée.

7° Un certain nombre d'enfants naturels des communes de Vionnaz, Port-Valais et Vouvry, demandent à être admis aux bénéfices de la loi sur les heimathloses pour les droits de bourgeoi­sie. Comme une pétition sur cette matière a déjà été présentée à une session précédente et ren­voyée au Conseil d'Etat pour être prise en con­sidération lors de l'examen du projet de la loi sur les heimathloses, sur le préavis du Conseil d'Etat et de la commission, cette demande est renvoyée dans le même sens.

8° Baud, Joseph, de Bagnes, condamné à une

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réclusion de 2 ans pour vol de comestibles, solli­cite sa grâce pour 6 mois environ qui lui restent à subir. — La demande est admise.

•9° Crettenau, Marier-Josette, condamnée à une réclusion de 0 airs pour vol en récidive et quali­fié , demande grâce pour 6 ans. — Rejeté.

10° Zimmermann, François-Joseph, do Visper-terbinen, condamné à une réclusion de 15 ans pour 74 vols en récidive, dont 36 sont qualifiés, demande la remise des ? ans qui lui restent à subir. — Rejeté.

La discussion des pétitions est suspendue et In haute Assemblée passe à l'examen de la demande en séparation de la commune de Conthey.

La commission s'est avant tout posé la question de savoir si elle avait à s'occuper des motifs qui peuvent militer pour ou contre la séparation de­mandée, et elle l'a résolue négativement, partant du point de vue que la sép .ration avait été admise on principe par le Grand-Conseil en «a-session de novembre dernier; elle présente en conséquence son rapport isur les articles du décret de séipara.* lion projeté par 4e Conseil d'Etat et donne con­naissance de plusieurs pétitions arrivées depuis In lecture du message.

M. Ducrey ne croit pas que le Conseil d'Etal soit lié par ce quia été fait en session de novem­bre; il « pu être induit en erreur par les pétitions. Il estime qu'il y a lieu d'inviter la commissiona faire >un nouveau préavis *et de dérider s'il est opportun de .soumettre de nouveau à la volatimi la question de la séparation de Conthey.

il. Morand, Alph. La question est simple : il y a eu votation ; une grande majorité s'est prononcée pour la séparation municipale seulement. Peut-on la leur accorder ? Evidemment non, parce que vous ne pouvez imposer aux autres une position mixte, fatale pt désastreuse. Les administrations

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- ms» communales, parleur complication, sont im véri­table fléau pour le peuple : ilfaut Chercher à en sim­plifier la marche. Posons leur encore franchement la question: Voulez vous la sepawtion, mais pleine et entière? Ils réfléchiront, car les petites passions passent, les grands intérêts restent. Il est d'avis que le Conseil d'Etat ne doit pas accorder la sé­paration pour le moment, attendu qu'il ne'peut l'accorder telle qu'elle a été posée.

Plusieurs autres orateurs soutiennent que le Grand-Conseil ne s'est point prononcé sur l'adop­tion en principe de la séparation demandé« et que cette question est restée intacte. Ils se fondent sur ce qu'en session de novembre, le Conseil d'Etat avait pris l'engagement moral de soumettre à cette session un projet de séparation définitif pour le cas où dans les villages de la plaine le vote prescrit donnerait un vote bien positif et il satisfait à cet engagement par la présentation du projet soumis à la haute Assemblée, mais celle-ci ne devait se prononcer qu'après avoir obtenu les renseignements nécessaires. La décision de .no­vembre est d'autant moins obligatoire pour le Grand-Conseil, que la population de la plaine de Conthey ne s'est pas prononcée pour un« sépa­ration complète et qu'elle repousse la séparation bourgeoisinle.

'M. Allel propose de renvoyer la question à la commission, pour soumettre le projet à un nou­vel examen, attendu qu'elle s'est placée à un faux point de vue, en supposant que la décision de novembre impliquait l'admission de la séparation en principe.

Cette proposition est adoptée. Le bureau donne connaissance ; 1° D'un inessage du Conseil d'Etat sur In péti­

tion relative 'awxdifficultés qui ont surgi sur l'ad­ministration des biens de la «HIrc;de Martigny. —

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Ce message est renvoyé à une commission com­posée de MM. Zermatlen; Amacker; Torrent, Jos.; de Courten, Adrien ; Tschieder.

2° D'un message du Conseil d'Etat proposant d'accorder à M. le major fédéral L. Stucky le grade honorifique de commandant de bataillon ;

3° D'une candidature proposée par le Conseil d'Etat pour la nomination d'un major de landwehr dans le bataillon central-occidenlal;

4° D'un message du Conseil d'Etat accompagnant la demande de prorogation du terme des conces­sions du chemin de fer pour les sections Sion-Brigue et Bouveret-St-Gingolph.

Ce message est renvoyé à une commission com­posée de MM. Pignat; de Couiten, Elie; Morand, Valentin; In-Albon, P.-L.; Zimmermann, Franc.

Le bureau donne lecture des lettres par les­quelles MM. le préaident du Conseil d'Etal Allel, et les conseillers d'Etat de Bons et de Sépibus déclarent accepter leur nomination.

Le bureau remplace M. Morand, Alph, par M. Gay, dans la commission pour la séparation de la commune de Conthey.

La séance est levée 3 '/s heures et renvoyée à demain à 11 heures.

Ordre du jour: 1° Nominations militaires; 2° pé­titions ; 3° gestion ; 4° motion individuelle de M. Zen-Ruifinen ; 5° séparation de la commune de Conthey.

Se séance, du 29 mai ISGt. Présidence de M. DUCREY, vice-président.

Appel nominal. — M, Rappaz réclame contre la rédaction du procès-verbal de la séance pré­cédente, qui ferait croire qu'on a chargé le Con­seil d'Etat de nommer un rapporteur provisoire et de présenter un nouveau projet de loi.

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. M. de Riedmatten ne saurait pour le moment sur quel point porter les modifications à la loi sur le contentieux, attendu que cette loi est établie de­puis trop peu de temps pour qu'on ait pu la juger.

Après une longue discussion sur l'exactitude du procès-verbal, il est enfin approuvé.

Nominalion d'un major pour le bataillon central-occidental de Inndwehr.

Candidature proposée par le Conseil d'Etat: MM. le capitaine Ch.-L. de Torrente, de Sion;

le capitaine Joseph de Cocatrix, de St-Maurice; le capitaine Frédéric de Courten, de Sierre.

M. de Torrente est nommé au premier tour de scrutin par 40 suffrages sur 77 votants.

La haute Assemblée décerne à l'unanimité le grade honorifique de commandant de bataillon à M. le major fédéral Stucky, à Sion.

Pétitions. — 11° AnLille, Pierre, d'Anniviers, condamné à une réclusion de 5 ans pour vol, a commencé de subir sa peine en décembre 1859 et demande la remise du reste. — Rejeté.

\2* Nanschen, Jean-Baptiste, de Sierre, con­damné à une détention de 4 ans pour tentative d'assassinat, demande grâce pour la peine qu'il lui reste à subir. — Rejeté.

13° Crettaz, Gabriel, de Chamoson, condamné à une réclusion de 2 ans pour vols, est entré à la maison de force le 16 février 1860 et demande grâce pour le reste de sa peine. Le Conseil d'Etat et la majorité de la commission proposent d'ac­céder à sa demande; la minorité de la commission ne veut lui faire la remise que de 5 mois. Sur les renseignements peu favorables donnés par le rap­porteur du district de Conthey, la demande est rejetée.

14° Schnydrig, Joseph, de Graechen, condamné a une détention de 8 ans pour prévention devoj, est entré à la maison de force' le 14 janvier 18(10,

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et sollicite la remise du restant de sa peine. Reje!é.

15* Emery,. Michaly de Lens, qondamné à une réclusion de 10 ans avec fers aux pieds, pour vol en récidive, est entré à la maison de force le 30 décembre 1859 et demande grâce pour le restant de sa peine. — La demande n'est pas admise.

16° Pétition demandant la suppression de la' commune et de la paroisse de Zwischbergen- et le partage des biens bourgeoisiaux. Lo Conseil d'Etat et la commission proposent de ne pas entrer en discussion sur cette demande, vu qu'on n'a pas ob­servé les prescriptions légales pour la présenter.

17° Zen-Klusen, Charles, du Simplon. sollicite la remise d? 360 francs de frais qu'il a encore à payer sur une procédure correctionnelle —i Rejeté.

18° Wyder, Laurent, de Gliss, sollicite la remi*? d'une amende de 50 francs à laquelle il a été con­damné pour sévices. —Rejeté.

19° Deiasoie, Pierre-François, de Sembranchcr, condamné à une détention de 3 ans; pour vol, de­mande grâce pour la moitié de la peine qu'il lui reste à subir. — La demande n'est pas admise.

20° Bussiei), Maurice, du Bouveret, condamné à une réclusion de 12 ans pour homicide involon­taire $ demande grâce pour le restant de sa peine. Il est entré à la maison de force le 12 novembre 1859.— La demande est rejetéc.

21" Grange, Maurice, de Fully, condamné à une amende de 100 francs pour voies de fait, demande la remise de cette peine. Sur les renseignements donnés, l'amende est réduite de moitié.

Motion individuelle de M. le député Zen-Ruffi­nen. —M. Zen-Ruffinen fait observer que le texte' allemand de l'art. 279 du Code civil n'est pas con­forme au texte français ; d'après le premier, les chambres pupillaires peuvent autoriser toute vente' ii'»voirs des pupilles sans: enchères dans des on*

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donné», tandis que d'aptes le second, l'autoriia-lion n'existe que pour les meubles des pupilles. Lorsque la loi est obscure, on peut la faire in­terprêter, mais celle-ci est incomplète ou ine­xacte, H demandé que cette disposition soit iden­tifiée pour l'avenir par une interprétation légale et qui mettrait a couvert pour lé passé les cham­bres populaires qui ont pa être induites en erreur par le texte allemand. •*-

M. Loretan signale plusieurs autres erreurs dans te Code dé procédure civil allemand.

M. Barman ne croit pas qu'il y ait lieu à re­courir à Une interprétation légale, mais simple-ment a coordonner les textes d'après l'esprit de la loi:

M. Allet partage cette manière de voir. L'arrêté du Conseil d'Etat statuera pour l'avenir ; quant au passé, léS tribunaux seront saisis dés contesta­tions auxquelles l'application du texte allemand a pu donner lieu.

Gestion du Conseil d'Etat pour Vetcttcict de imo. — La commission, par l'organe de MM. Joris, Fidèle, et Roten, Ant., ses rapporteurs, fait observer que par suite du renouvellement dés autorités, elle n'a en que très peu de temps pour examiner le compte-rendu et que par conséquent ses observations seront très sommaires.

Elle témoigne ses regrets de Vémeute qui a eu lieu k lit gare de Sion, te 27 Septembre 1860, et apptoure la conduite sage et ferme du Consci! d'Etat dans cette circonstance.

Expédition dex actes de l'état cieil. -* La com­mission fait observer que les officiers' chargés de la tenue des registres varient dan« le tarif à pater pour les expéditions ; elle désire qu'il soit fait des démarches pour obtenir un tarif Uniforme. - '

Règlement pouf ta navigation sur le Léman. —

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La commission fait observer qu'une réunion avait eu lieu à Lausanne et que le Valais y avait envoyé un délégué pour s'occuper d'un règlement sur la pisciculture et elle demande si ce ne serait pas le cas de reprendre cette question, — M. An t. de Riedmatten, président du Conseil d'Etat, croit que les principales difficultés qui ont entravé la marche de cette affaire proviennent des indemnités,qu'il aurait fallu payer pour le rachat des droits spé­ciaux de pêche. . . .

Ligne d'Italie, -m La commission voit avec sa­tisfaction que le Conseil d'Etat a tenu la main ferme pour, obtenir la solution des difficultés pen­dantes entre la compagnie, l'Etat, les communes et les particuliers, et qu'il se propose de suivre la même marche à l'avenir. ;r .Boute militaire par la Furka. — M. le con­

seiller d'Elat Allet fait connaître qu'à la confé­rence qui a eu lieu à Berne depuis la rédaction du compte-rendu, la Confédération et les cantons intéressés sont tombés d'accord sur quelques ba­ses, essentielles. Toutefois le Conseil fédéral n'a pas pu fixer le chiffre de sa contribution, faute de données suffisantes sur l'exécution de cette route. — M. Barman prie instamment le Conseil d'Etat d'entendre pour le tracé de cette route, les avis des hommes de la localité qui pratiquent habituel­lement les montagnes et les vallées.

Correction du cours du Rhône. — La commis­sion, ainsi que la haute Assemblée, s'associent aux sentiments de vive gratitude que le Conseil d'Etat exprime à l'adresse du comité de secours gene­vois pour l'appui qu'il en a reçu pour la réalisation de cette entreprise majeure. — M. Alph. Morand. La question de la correction, du cours du Rhône est la plus importante pour le pays. Il voudrait, savoir si la Confédération fait un don ou un prêt. Jusqu'ici on a travaillé sans plan général d'en-

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semble, sans devis, sans nivellements; de là, des travaux'irrégùliërë et iëpars, sans force et sans garantie. Il serait temps de ne plus exécutei au­cun travail de dignement sans avoir préalablement fait procéder sur le terrain à la levée des plans, nivellements, devis et piquetages par des hommes de l'art. Le personnel employé par le Départe­ment est insuffisant pour tous les besoins du ser­vice. Les sous-employés de l'administration ne comprennent souvent pas bien leurs devoirs. On pourrait utiliser les géomètres pour les levées de plans. « • V < r\ .•':'

M. Luder, chef du Département, regrette aussi que les nombreuses occupations des ingénieurs les empêchent de suivre tous les travaux avec toute la surveillance qu'ils méritent. • •••"••

'M.AItet trouve les idées de M. Morand très-justes, mais trop absolues; il fait une proposition conçue en ces termes: « Le Conseil d'Etat est in­vité à prendre des mesures pour qu'à l'avenir, autant que possible, les travaux ne soient plus ordonnés sans un plan, nivellement, devis et pi­quetage par des hommes de l'art. »

M. Morand ne veut excepter que les travaux les plus urgents, car pour Tannée prochaine, on

Eeut aisément faire dresser un plan d'ensemble, e système symétrique des digues inauguré dans

le pays par M. Venetz est celui qui offre le plus de sûreté et de garantie contre les eaux, et si une commune ne peut pas faire sur son territoire les mêmes travaux que ceux élevés sur la rive op­posée, il estime qu'il y aurait lieu à prendre des mesures pour arriver à un diguement complet.

M. de Courten voudrait un personnel d'admi­nistration plus nombreux. Il admet que chacun peut se tromper, car c'est l'expérience qui,en­seigne plus que tout le reste. ! '•-'

M. Ajfmon, président de la commission, déclare

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que la commission n'a point perdu de vue l'im­portance d'un plan du Rhône, mais comme elle voit que le Conseil d'Etat s'en occupe, elle se borne % demander que dans l'intervalle il ne soit parfait de dépenses inutiles en ordonnant des travaux qui ne se concilieraient pas avec l'ensem­ble du plan. -

M. 'Morand remercie le Conseil d'Etat des dé­marches qu'il a faites auprès de la Confédération pour obtenir qu'elle s'intéresse à cette importante question.

M. In-Albon, après une peinture bien sombre des dégâts occasionnés par l'exploitation des bois, fait une proposition tendante restreindre les coupes de bois et les flottages. Sur la remarque qui en est faite, cette proposition est retirée par son auteur pour trouver sa place dans la discus­sion du compte-rendu sur l'administration fores­tière. •• • •

M. Barman, fait remarquer qu'on a toujours refusé les subsides pour la levée des plans. Il ac­cepte le jugement d'experts sur les travaux or­donnés pour la correction du lit de la Dranse. Ne comptons pas trop sur les subsides de la Confé­dération, dit-il, mais comptons avant tout sur nous; mettons-nous à l'œuvre avec courage, travaillons au salut, non du Haut- ou du Bas-nValaig, mais au salut de la route du Simplon et de tous, et tâchons que les travaux préparatoires pour la correction du lit du Rhône soient prêts pour l'automne prochain.

La proposition de M. A Net, mentionnée ci-haut, est adoptée.

Le bureau donne lecture d'une lettre par la­quelle M. le conseiller. d'Etat Luder décline sa nomination, vu qu'il ne pourrait, dans tous les cas,.fonctionner que jusqu'en novembre prochain. Sur la préposition de M. le président du Grand-Conseil, la haute Assemblée passe à l'ordre du

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— IT -jours tout en priant M. Luder d'accepter a« nomi­nation sous réserve de demander sa dominion plus tard si les. circonstances l'exigent.

La séance estlevéeà 4 heura.8, et renvoyée è vendredi à iO heures. •,,,-, . :. : ,*(r :•

Ordre du jour : Séparation de la commune de Contbey ; pétitions ; gestion ; réclamation du dis­trict de Mootbey. , ,.,u;. ,.; MM , , . ; , .. ,,'...' '., ..,; r r T T T î V > •>':'.-"i "l ,, . 9e séance, du 3t mai 1861. .

:, Présidence de M- CLKMKHS. < oUfio/ Appel nominal. — Le procès-verbal de la der-

nière séance est lu et approuvé. ••• MM, les députés Frédéric Défago, de Monthey,

et Joseph-Léopold Zurwerra, de Schallberg, sié­geant pour la première fois dans cette législa­ture, sont assermentés. •' ••• '

Séparation de Conthey. -r+- Dans son préavis, le Conseil d'Etat propose de n'accorder que la séparation municipale. Mais depuis la remise;de ce message de nouvelles pièces ont été transmises à la commission et font entrer la question dans une nouvelle phase, ••>;•: •>•>

En thèse générale, là commission est opposée à toute idée de séparation, parce que cela entraîne à des complications, à des divisions età des accrois­sements de dépenses; mais elle croit qu'il y a lieu 4e faire une exception en faveur de la commune de Conthey, par suite de la divergence d'intérêts, des tiraillements continuels qui existent entre la montagne et la plaine. Mais elle veut une sépara« lion complète, soit tant poiir la bourgeoisie que pour la municipalité, afin de couper court à toute réclamation pour l'avenir. La majorité de la com" mission veut une séparation subordonnée au vote de la population des hameaux de. la plaine de Conthey, tandis que la minorité l'admet dors et déjà et Ut rend obligatoire. i- : i ;-. *v

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- trftp Ctm/équence, 'la majorité ^VóftoitéMlfeffìSr rjtéUvW•<<•'•• l'i- -l-^ '••'•' ' :.' V ' '!. -f"V'-, 1° La séparation des villages delà plaine y com­pris le village de Magnot, Formant la paroisse de Vétroz, d'avec ceux de la montagne est admise eh principe pour autant qu'elle s'étendra tant aux intérêts bourgèoisiaux qu'aux intérêts municipaux et que la séparation deviendra complète ;

2° Cette disposition sera communiquée aux vil­lages de la plaine au plus-tôt et soumise à leur votation, laquelle aura lieu à Vétroz et à Plan-Conthey; > < • '»•'

3° S'il résulte de la votation que la majorité des .ressortissants dans 'chacune de ces deux sections dë'Vétrofc et de Plan-Conthey s'est prononcée pour la séparation complète , celle-ci sera consi­dérée comme admise pour tous les villages for­mant la paroisse de Vétroz, y compris Magnot. »ï La séparation sera de même considérée comme admise pour les villages de Vétroz et Magnot seuls si la majorité de la section de Vétroz seule s'était prononcée pour la séparation.

Les autres dispositions du décret ont trait à l'exécution et n'ont pas été discutées.

M. de Torrente, président de la commission. Cette question est si importante qu'il croit devoir ajouter quelques considérations ; il l'a suivie longuement comme commissaire du gouverne­ment et a toujours éprouvé un vif intérêt pour la commune de Conthey qui a de fréquents rapports avec celle de Sion. Deux motifs paraissent pous­ser à la séparation, l'un est une pure question de personnalités et de petites passions dont il ne s'oc­cupera pas ici, l'autre qui a trait à des intérêts matériels. Depuis un siècle déjà des tiraillements existent entre les villages de la plaine et de la montagne, mais on s'est toujours arrêté devant les difficultés qni naîtraient de la séparation; Bn

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1826 intervint une convention par laquelle le dfc gisement du Rhône était mis à la charge des ha­bitants de la plaine moyennant l'abandon de 100' toises de terrains bourgeoisiaux par toise de digue. Alors il n'y avait pas d'impôts, pas de taxes fo-̂ ' raines, l'entretien des routes était à la charge des aboutissants. Ce n'est que depuis 1852 qu'on per­çoit l'impôt des forains, et toutes les difficultés viennent de ces taxes foraines, la plaine voudrait qu'on lui cède les 2/3 des impôts des forains et une indemnité pour les digues. Mais depuis la po­sition de la plaine de Conthey est changée : le Rhône-est digue en partie par les soins de la com­mission rhodanique, les chemin sont mieux entre­tenus et si les habitants de la montagne avaient compris leurs intérêts ils auraient profité de l'in­tervalle depuis la session de novembre pour faire quelques concessions, carsi la séparation est pro­noncée, il ne jouiront plus de l'impôt des forains dont les biens sont tous situés sur Vétroz ou Plan-Conthey. Il espère encore que la montagne cédera quelque chose et que la plaine se calmera, et qu'on parviendra encore à éviter la séparation qui est une chose désastreuse. A l'appui il cite l'influen­ce, l'avantage des grandes communes comme Sa-vièse, Bagnes et Lens, dans les fléaux, calamnités, etc. Il ne veut pas décréter la séparation et il.ne la votera que complète. ";>• »• • *'>!-• i:eij>

M. M. Eoêquoz. A maintes occasions on s'est ef­forcé de faire croire que la plaine ne pouvait plus suffire aux charges du diguement, qu'elle n'était pas représentée suffisamment dans les conseils, etc., mais tous ces prétextes ont été reconnus mal fondés. Aujourd'hui on prend pour prétexte l'impôt des forains, et ceux de la plaine prétendent l'appliquer au diguement; comme si ils n'avaient pas reçu en échange des portions bourgeoisiales; li prouve que sur léà 700 votants que contient W

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Colimune de Conthey, 170 en définitive deman­dent U séparation ,et on I* leur accorde. Si le procès-verbal des eommissaires du Gouverne­ment doit foire. foi et pour la: séparation munici­pale et contre la séparation bourgeoisiale il y aurait injustice d'imposer à une majorité Une séparation qu'elle ne demande pas; car il ne peut plus' être question que de la séparation complète. Quel sera l'équivalent de cette séparation: tant désirée dé quelques-uns? On aura enlevé à la commune de-son prestige, de son influence, il y atira augmen­tation de dépense, procès, chicanes. Il a été peiné d'entendre les accusations lancées contre l'admi­nistration 4e Conthey, en session de novembre, qu'elle tyrannise ceux de la plaine ; que se» comptes sont en désordre. Veut-on séparer toutes les communes où tout le monde n'est pas d'accord, et parce que les comptes ne sont pas en ordre? Il ne veut pas d'un conseil mixte et votera contre la séparation. : v- • ' '' '.<:•

M. de Çourten. Quand deux.époux nei peuvent plus vivre en paix on prononce' la séparation. Il ne. connaît pas les petites passions qui agitent, cette commune et c'est pour cela qu'il vote la sé­paration. Cette question est centenaire, est nait des intérêts opposés de ces localités. La position de Conthey ne saurait ótre comparée à celle des grandes communes de Bagnes et de Savièse, parce que celles-ci n'ont pas de Rhône à diguer. Sierre se trouvait autrefois dans même position que Conthey aujourd'hui; maintenant il y a 4 commu­nes qui ont leurs forêtset communaux indivis, mais comme U peut surgir à chaque instanti de» diffi-. cultes relativement à la jouissance de« biens bour-geoisiaux U Votera pour la séparation complète.

M. Doçrey ne voit la seule difficulté que dans la taxe foraine, il lui semble que le Conseil d'Etat aurait du intervenir dan« cette question pour ta-

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cher de l'aplanir. Il s'oppose à ce que Vétroz et Magnot forment une commune à part et votera pour la séparation complète si elle est acceptée dans une nouvelle votatimi.

M. Udry était aussi partisan de la séparation dans les commencements; mais quand il a réfléchi aux difficultés d'une solution et qu'il a vu qu'il y avait dans le projet de pai läge autant <ie projets que de têtes, il y a renoncé. Il a signalé dans le temps au Département de l'Intérieur les désordres dans les comptes de l'administration, et croit pour arranger cette question qu'il faudrait déterminer la part de l'impôt des forains à appliquer à la plaine. Il demande que les bourgeois de Conthey résidenlaire à Ardou, soient consultés dans les nouvelles votalimis.

M. Pignat est séparatiste en principe mais il ne croit pas devoir voter ici la séparation. Il ne sa­vait pas ce que c'était que la taxe foraine et voit qu'elle consiste à payer au profit des communes.

M. de Torrente fait remarquer que quand des époux se sont séparés ils finissent souvent par se réconcilier et que les taxes foraines ne sont pas appliquées seulement au diguement.

M. Gard se demande s'il y a véritablement ma­jorité pour la séparation en présence des revire­ments qui se font dans la population intéressée. Il prévoit les difficultés de tous genres qui naîtront de cette séparation et si cet état à pu durer depuis cent ans il peut bien être renvoyé encore à cent ans.

M. Riedmalten croit que le malaise est plus profond que toutes les considérations mises en avant, car il est trop enraciné dans les populations pour être le fait de quelques passions. La con­vention de 1826 fut conclue pour régler la ques­tion du diguement, mais en suite des cessions faites

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à l'Etat, Vétroz et quelques bourgeois du Bourg seuls ont encore à diguer et la commune de Con-they n'a plus le droit de percevoir un impôt des forains pour le diguement. Il estime qu'il y a lien à prononcer d'abord la séparation municipale, car on ne peut d'un jour à l'autre régler la position respective des bourgeois, ni prévoir toutes les questions qui pourraient survenir,

M. Vdry. On impose tous les biens et les fo­rains paient parce qu'ils n'ont rien cédé.

M. Zen-Ruffinen regrette que les partisans de la séparation ne soient pas représentés dans la députation de Conthey et qu'ainsi on ne puisse connaître tous leurs motifs. Il y a antagonisme réel et la question des taxes foraines tranchée, il en naîtra d'autres. Les bourgeoisies n'étant plus aujourd'hui pour ainsi dire que des sociétés pri­vées, il pourrait en être fait abstraction, néan • moins il préfère la séparation totale. La séparation a été votée en principe en session de novembre et l'on ne doit pas eu revenir.

M. L. Roten ne trouve pas convenable de voti r d'emblée un projet tout nouveau, celui de la sé­paration totale, avant de le soumettre à l'accepta­tion des villages de la plaine.

M. Tignai fait observer que la démarcation in­diquée pour la nouvelle commune de Vétroz n'est pas assez précise, qu'elle peut n'être pas natu­relle et donner lieu à des difficultés, il propose de charger le Conseil d'Elat de mieux la préciser, de la rectifier au besoin pour la rendre naturelle et de la piqueter sur le terrain avant la votation des villages de la plaine, afin que ceux-ci puissent prononcer en connaissance de causse. Il estime qu'on ne peut passer de la question municipale à la question bourgeoisiale, beaucoup plus impor­tante, sans la renvoyer au Conseil d'Etat pour être examinée. L'F.lat ne peut admettre que la

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montagne n'ait plus à (liguer le Ithòne et la Li-zerne; s'ils se sont arrangés entr'eux cela les re­garde, mais la commune reste obligée.

M. Zermatten. Si on ne prononce pas la sépa­ration il faut annuler les conventions conclues antérieurement. Il demande de nouvelles votations »MI présence de 2 commissaires du Gouvernement.

M. Rausis fait observer qu'on a accordé jadis la séparation à des communes de Martigny et qu'elles vivent très d'accord.

M. Morand, Alph. Tout le monde est d'accord que la séparation est nuisible, et si l'on voulait écouter les mécontents on arriverait à une divi­sion à l'infini. Il faut donc voir si la séparation est un mal nécessaire : si c'est un mal nécessaire il faut la subir, sinon, changer la source du mal. On a voulu insinuer qu'il y avait incompatibilité d'intérêts matériels, d'habitudes, de position entre ces deux populations et pourtant dans la votation solennelle ils sont tombés d'accord de ne pas par­tager leurs intérêts matériels, les biens bour-geoisiaux. Laissons les réfléchir et ils abandon­neront leurs idées de séparation.

M. de Torrente ne croit pas que le Grand-Conseil ait cru voler la séparation en novembre dernier, car il n'aurait pas alors renvoyé celte question à une commission.

M. In-Albnn estime qu'il est temps d'en finir, il ne croit pas qu'une nouvelle votalion donne un résultat plus certain.

M. L. Ecêquns aime son pays, sa commune et c'est pour cela qu'il ne veut pas voir déchirer le plan de son territoire si beau et si fertile, il vo­lera contre la séparation.

La discussion qui vient d'avoir lieu ayant donné une autre phase à cette affaire, M. le président du Conseil d'Etat retire le préavis du message du Conseil d'Etat.

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M. de Monthéys le reprend. La votation a lieu sur les cinq points suivants : 1° Pour le cas où la séparation serait admise, la

haute Assemblée décide qu'elle sera complète soit pour la municipalité soit pour la bourgeoisie;

2° Pour le cas où la séparation serait admise, la haute Assemblée décide que la population de Conthey sera consultée si elle l'accepte à cette condition ;

3° Après avoir voté éventuellement sur ces deux questions, la séparation est adoptée en principe ;

4° La haute Assemblée vote le renvoi de la question au Conseil d'Etal pour régler l'exécu­tion de cette décision, notamment en ce qui a trait à la démarcation, aux charges publiques et autres intérêts matériels ;

5° Pour le cas où tous les villages de la plaine n'accepteraient pas la séparation, l'article 3 du projet de la majorité de la commission est adopté.

GESTION. Département militaire, -r— La com­mission fait observer que le compte-rendu ne donne pas d'explication sur la manière dont les armes et les habillements des militaires qui ont achevé leur temps de servire renlrent a l'arsenal. Il importe cependant de conserver le matériel mi­litaire. — M. de Bons, chef du Département, ré­pond que les commis militaires ont été institués dans ce but ; que les armes ayant été enmagasi-nées, elles ne restent plus à la disposition des militaires ; que les habillements des réformés et des décédés ne doivent pas, dans la règle, être fendus, mais que l'on doit payer à l'Etat une finance de 4 fr. 50 cent, par an pour la durée du service qui reste à faire.

La commission voit avec satisfaction que les rapports des inspecteurs fédéraux ne signalent plus l'insuffisance de l'instruction de nos officiers et qu'ils témoignent honorablement eu faveur de

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nos milices. Elle a trouvé que les armes et effets militaires étaient bien conservés à l'arsenal, que les registres étaient à jour et bien tenus.

La commission fait observer que le bruit s'est répandu dans le public qu'on avait sorti des ar­mes de l'arsenal pour les transporter ailleurs, et elle a vu que des râteliers d'armes étaient dégar­nis; elle désire savoir si ces bruits sont fondés.

M. dp. Riprlmatten, président du Conseil d'Etat, déclare qu'effectivement, à la suite de bruits di­vers parvenus de tous côtés et qu'on cherchait a répandre, le Conseil d'Etat, pour se décharger de toute responsabilité, a cru devoir prendre quel­ques précautions et donner cette satisfaction au public. 300 fusils ont été transportés à Sierre, afin d'éviter que les compagnies du centre n'ar­rivent sans armes; une trentaine ont été prêtées, comme d'habitude, à la population de Savièse, et une vingtaine à celle deBramois,pour le jour de la Fête-Dieu ; n.ais ces armes doivent rentrer im­médiatement à l'arsenal.

11. de Torrente a aussi entendu, de divers cô­tés, des bruits d'attaques contre le Gouvernement, sans pouvoir y croire toutefois. Cependant le Conseil d'Etat pouvant être rendu responsable des faits regrettables, il trouve qu'il s'est trouvé dans une fâcheuse position et qu'il a dû prendre quelques mesures rassurantes pour ses adminis­trés. A propos d'une phrase qui a paru dans certain journal, il certifie que la grande majorité de la population sédunoise a à cœur de protéger les députés de quelque opinion qu'ils soient et de maintenir l'ordre.

M. Morand, l e pays n'ayant jamais été dans un calme plus profond, la mesure prise par le Gouvernement peut devenir dangereuse en ré­veillant les passions.

M. Ramis approuve la conduite du Conseil

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d'Etui. Il sait parfaitement, lui, ce dont il a été question dans certaines réunions à Martigny. Si ris pacem, para bellum. — Le Conseil d'Etat ne veut pas la guerre, I n a ' s s ' °" ' a '" ' '"'^ ' ' SB ('^~ fendra.

M. Amacker n'a rien aperçu dans son districi, il ne cro't pas l'opposition au Gouvernement assez insensée pour se traduire par des faits qui, d'ail­leurs , seraient bien vite comprimés.

M. Morand, Val., proteste, au nom de Marti-gny, contre toute idée de ce genre manifestée dans cette commune.

M. Morand, Alph., admet qu'il y a pu y avoir quelques esprits échauffés, capables de projets semblables, mais tout le monde eu a ri.

Département de l'Intérieur. — En parlant de l'agitation qui s'est produite dans les dernières élections, le message fait ressortir les constants efforts du Gouvernement pour faire disparaître les dernières traces des luttes politiques qui ont divisé le pays. La commission doit rendre té­moignage que le Gouvernement, malgré que ses intentions aient été parfois méconnues, a été constamment animé d'un esprit sincère de modé­ration et de conciliation el, avec le Conseil d'Etal, elle appelle de ses vœux les plus ardents le terme de ces dissentions.

M. Barman veut que le Département de l'Inté­rieur explique la portée qu'il entend donner au troisième alinéa de ce paragraphe relatif aux lut­tes politiques.

M. Ransis. On n'a qu'à lire le Confédéré et on verra clair.

JM. de R.iedmatten répond qu'il est de fait que lors des dernières élections , on a eu recours à des allégations, à des moyens jusqu'ici inconnus dans nos habitudes.

Culte. — La commission fait observer qu'en

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inai 1860, le Conseil d'Elat a été chargé de voir si In commune de Chamoson n'est pas tenue de fournir les matériaux pour les réparations de l'é­glise de St-Pierre-des-Clages, elle demande quel a été le résultat de ces recherches. Le président du Conseil d'Etat répond que la commune n'est pas obligée de supporter cette charge et qu'elle n'a pas voulu l'assumer. L'entretien était attaché à un immeuble qui a été vendu sans déclaration de charge, en sorte que celle-ci reste à l'Etat.

Un membre voudrait que les 3 à 4000 frs. al­loués à cette église soient appliqués à une répara­tion majeure pour éviter qu'ils ne soient absorbés par de menues dépenses.

M. de Torrente voudrait que le Conseil d'Etat fit des démarches auprès du V. chapitre pour l'entretien de l'église de Valére.

Bureaux des hypothèques. — La commission regrette que la tenue du bureau des hypothèques de Brigue présente des lacunes, elle désire qu'il y soit mis ordre. — Le président du Conseil fait observer que ces lacunes ne présentent pas de gravité et qu'il faut tenir compte au conservateur des hypothèques de ce bureau de la modicité de son traitement.

Al. Barman trouve qu'il serait mieux d'augmen­ter le traitement que de tolérer ces lacunes.

La commission adhère à la proposition contenue dans le message, d'admettre que les inscriptions prises au profit de la Banque pourront à l'avenir être radiées sur le dépôt de la main-levée con­sentie par la direction de la Banque. — Cette proposition est admise.

Inondation. Distribution de secours. — Au sujet des collectes, la commission recommande au Conseil d'Etat de veiller non-seulement à une équitable distribution, conformément aux inten-

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(tons des bienfaiteurs, mais aussi de donner aux comptes la plus grande publicité.

La commission fait observer que sur les dons en faveur des inondés il a été prélevé une sommo de 9,206 frs. pour l'assainissement des terrains avoisinant les villages qui ont souffert de l'inon­dation.

M. de Torrente demande l'application immé­diate de cette somme, plus les intérêts depuis le moment du dépôt à In Banque de Genève. <

M, Ant. Roten demandr qu'on lasse examiner par des hommes de l'art de quelle manière ces sommes pourraient être appliquées le plus effica­cement dans ce moment.

M. Guntren fait remarquer qu'aucun militaire du district de Conches n'a reçu sa part du don fait au bataillon N° 35.

M. de Bledmallen. L'inexactitude des listes fournies par les communes, pour établir la base de répartition, a seule retardé cette opération. Le Conseil d'Etal a pensé alors pouvoir distribuer cette somme à la première réunion du bataillon.

Sur le préavis du Conseil d'Etat et de la com­mission, le Grand-Conseil exprime par un vot»> public et unanime sa solennelle reconnaissance envers le peuple de Genève et son gouvernement, ainsi qu'envers les membres du comité de secours genevois et tous les cœurs généreux qui ont pris l'initiative de cet appel fait à la bienveillance pu­blique pour des frères malheureux.

Emigration. — La commission renouvelle au Département les recommandations qui lui ont été adressées par le Grand-Conseil, en session de novembre 1860, de chercher à détourner de leur projet les familles qui se disposent à partir pour l'Amérique du Sud. Elle ajoute que le Gouverne­ment ne devrait pas se dessaisir du cautionnement déposé par les agences d'émigration avant d'être

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bien assuré par les rapports des «migrants que celles-ci ont rempli leurs engagements.

M. de Riedmatten répond que les dépôts fait« par les agences ont été retenus, que la i corres­pondance est très-lente et très-difficile avec l'A­mérique , et qu'il est impossible de bien .connaître la vérité.

M. Stockalper voudrait qu'on prit des mesures générales afin que les créanciers obtinssent des ga­ranties sur les avoirs de ceux qui veulentémigrer.

M. ln-Albon voudrait qu'on prévint les popula­tions contre le sort qui les attend, afin qu'à leur retour dans le pays on soit à l'abri de tout re­proche.

M. de Riedmatten déclare qu'il a fait faire par les préfets des exhortations, afin de détourner les populations des projets d'émigration, mais que la chose était presque impossible du moment que cette fièvre s'était emparée des esprits.

M. Clement trouve que les ports n'offrent pas des garanties désirables, entr'autres celui de Gê­nes-; celui du Havre , étant sous la surveillance spéciale du gouvernement impérial, est de beau­coup préférable. Il recommande à ce sujet une attention toute particulière.

H. Besse estime que toutes les lettres qui ar­rivent de ces colonies sont ou apocryphes ou au moins visitées et contrôlées. Il voudrait qu'il fut possible d'obtenir un rapport impartial.

Police sanitaire. — M. Barman demande des mesures générales pour l'échenillage. — M. Gay fait observation que la vaccination ne se fait pas partout régulièrement. — M. de Riedmalten, chef du Département. Les communes ne se prêtent pas volontiers à cette mesure ; on ne peut obtenir les rôles des enfants vaccinés. Il sera fait en sorte que cette opération ait lieu régulièrement dans tout le canton. 7

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Administration générale des communes.—s- Lit commission voit avec plaisir que la marohe de» administrations communales s'améliore, mais l'a­pathie, la négligence, l'indifférence pour le» inté« rets et l'ordre publics ne disparaissent pas en un jour. Le Conseil d'Etat ne doit donc pas cesser de faire stimuler par ses employés le zèle des admi­nistration».

Le rapport signale l'inconvénient qui résulte du renouvellement fréquent des autorités ; la com­mission partage cette manière de voir et elle re­grette qu'on ne puisse y obvier sans reviser la Constitution.

Sur l'observation faite par la commission que tes registres de l'étal—civil de la commune de SJàlvan sont en blanc, le chef du Département ré--

ond que la chose est vraie et qu'ayant fait des émarches pour faire cesser cette omission, ila

cru qu'elles avaient abouti; que cependant il existe un registre particulier qui est bien tenu.

N'ayant pas encore de Code rural, la commis­sion désire que le Conseil d'Etat décrète, en at­tendant, des mesures spéciales de police, telle que : pour l'échenillage, destruction des hanne­tons, etc.

M. Mòrand voudrait un Code rural et un guide pour les administrations communales.

M. Barman demande un décret snr l'exercice de l'arpentage.

Jï. de Gourten appuie la proposition de M. Mo­rand, et rapolle qu'on avait invité le Conseil d'Etat è faire un reeùéîi des lois lés; plus usuelles pour lès mettre à la portée des administrations.

M.- àe Riedmattew. Deux volumes du recueil des lois étant épuisés, on avait) pensé en faire une nouvelle édition en ne reproduisant que les lois actuellement en vigueur.

M. Allet trouve ce mode inexécutable, car une

S

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loi nouvelle maintient souvent telles ou telles dis­positions de l'ancienne. ,.,..;.

M. Amackcf trouve qu'il serait plus simple de faire faire un répertoire qui, suivant les cas, in-, diquerait la loi à suivre. Ce répertoire avait déjà été décidé il y a deux ans.

La commission voudrait qu'à l'avenir les rap­ports des préfets soient exactements remis à temps« qu'ils soient complets, exacts et accom­pagnés des tableaux.

Le bureau donne connaissance à la haute As­semblée : . . ,

1° D'un message du Conseil d'Etat sur l'ajour* nement de la nomination d'un rapporteur près 4e contentieux de l'administration. Ce message est renvoyé à une commission composée de : MM. Ducrey ; Zermatten ; Zen-Ruffinen ; Zimmermann, Fr.; Rappaz;

2° D'une lettre par laquelle M. le Conseiller d'Etat de Riedmatten déclare qu'il accepte sa no­mination ; .. ,. •

3° D'une lettre par laquelle M. Stucky déclare qu'il accepte le grade honorifique de commandant dé bataillon ;

4° D'une lettre par laquelle M. le major Ch.~ Louis de Torrente déclare accepter sa nomination;

5e Enfin d'une lettre par laquelle M. l'avocat Ant. Ribordy, à Sion, déclare qu'il ne pe,ut .ac­cepter les fonctions de suppléant près le tribunal d'appel. ' ,. :.' • . . l H . I-'.«>.VÎ;V„!

;

La séance est levée à 3 % heures etvrenvoyée à demain à 8 heures. ..•< ..}>

Ordre du jour: Tous les objets qui restent à traiter.' •. • • • ,.V.KI-.

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10e séance, du 1er juin itiOl. Présidence de M. CLKMF.NZ.

Appel nominal. — Le procès-verbal de lu der­nière séance est lu et approuvé.

La haute Assemblée reprend la discnssion de la gestion.

Département de l'Instruction publique. Ins­pection des écoles. — Un membre désire que les commissions scolaires soient appelées aux ins­pections.

Règlement scolaire. — La commission applau­dit aux constants efforts du Département pour le développement et le perfectionnement de l'ins­truction primaire dans le canton. Si un résultat favorable ne répond pas immédiatement à l'at­tente, on reconnaît cependant que l'action conti­nue et persévérante de l'autorité supérieure finit par triompher des obstacles et de l'indifférence, et que le succès vient tôt ou tard récompenser le Département du zèle et de l'activité qu'il a dé­ployés. Elle ne peut que lui recommander de te­nir la main ferme à l'exécution du nouveau rè­glement scolaire, surtout en ce qui attribue au Conseil d'Etat le droit de fixer le minimum du traitement des régents ; car il importe que les ré­gents soient convenablement rétribués, pour que l'on puisse exiger d'eux un degré d'instruction suffisant et le zèle nécessaire dans l'exercice d'une carrière aussi pénible qu'ingrate.

Instruction supérieure. Collèges. — La com­mission fait observer qu'elle a pris connaissance du rapport de M. le préfet des éludes. Elle a re­marqué 1"S améliorations et les progrès signalés dans quelques branches importantes de l'ensei­gnement, mais, d'autre part, elle ne peut dissimu­ler l'impression pénible qu'elle a éprouvée en ap­prenant que dans le collège de Sion la discipline «'est considérablement relâchée, à un tel point

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que M. le préfet des études déclare lui-même dans son rapport que plusieurs élèves du cours de rhé­torique ont d'autres goûts que ceux de l'étude et que l'examen du premier semestre n'a pas été très-satisfaisant. Si l'on en croit des personnes qui doivent bien être informées, le rapport de M. le préfet ne serait qu'un écho affaibli de ce qui se dit dans le public à Sion. Il paraît donc que le mal est sérieux et grave. La commission prie instam-r ment le Département d'en chercher la cause et d'apporter toute l'énergie et toute la sévérité né­cessaire pour la réprimer. On sait combien la contagion est pernicieuse parmi la jeunesse des collèges, et il serait douloureux qu'un établisse­ment destiné à donner à la jeunesse privilégiée, à l'élite de la population du canton, les bienfaits de l'instruction et de l'éducation, inspirât de sérieu­ses inquiétudes aux parents qui y placent leurs enfants. >•' • •>

M. Zen-Ruffinen ne répétera pas tout Ce qui a été dit sur la conduite des élèves du collège de Sion ; il se bornera à émettre quelques idées gé­nérales. La condition nécessaire à une bonne éducation repose, d'un côté, dans la confiance des' élèves en leur professeur, de l'autre, dans l'au­torité et le dévouement du maître vis-à-vis de ceux qui lui sont confiés. Or ces deux conditions manquent dans ce collège, pourquoi cela? D'abord,' parce que le système de l'enseignement par ma­tière est défectueux. Ce système peut convenir pour les universités et les classes avancées, parce que les élèves ont déjà des principes arrêtés; mais dans les classes inférieures où il importe avant tout de former le cœur de l'enfant, il est difficile de le soustraire à l'influence et à la surveillance d'un professeur unique, sans que sa conduite s'en ressente. En général, on s'attache trop à donnei; des connaissances variées. Il manque entre lès

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professeurs de Sion cet esprit de corps, cette so­lidarité qui existent à Brigue et St-Maurice. U proposera donc de nommer une personne qui ré­ponde du collège devant le public; mais qui fierait en même temps chargée de la haute surveillance «l'investie d'une large part d'autorité.

M. de Courtèh. Tout le monde applaudira au discours et aux idées de l'honorable orateur qui vient de parler. Un écrivain à résumé l'éducation en deux mots. Craindre Dieu et n'atoir pas peur du canon. Si nous faisons beaucoup pour le mili­taire, nous ne devons pas négliger le reste. L'en­seignement par matière est un fléau, on apprend trop de tout un peu, et l'enfant est soustrait à toute surveillance. Â Sion, on ne sait plus où pla­cer un enfant en pension. Donnez-nous Un pen­sionnat, et s'il faut le bâtir, tout le centre sera heureux d'y contribuer. L'instruction sans l'édu­cation est la cause de toutes les révolutions.

M. Ducréy partage aussi l'opinion de M. Zen-Ruffinen, il y a eu amélioration, mais on ne peut obtenir tout à la fois. Il n'a rien appris de si grave sur lé collège de Sion et se domande dans quel but on attaque toujours cet établissement où les élèves se conduisent aussi bien que ceux de St-Maurice et de Brigue. Lui aussi tient à la moralité et à la religion, il demande qu'on prenne toutes lés garanties et qu'on fasse les améliorations pos­sibles. , •. nu

M. de Bons, chef du Département, déclare qu'il Sera pris bonne note des recommandations de la commission ; il témoigne ses regrets dé cet état de choses, tout en faisant observer qu'il a fait une enquête et que cèlle-ci a démontré qu'il y a beaucoup d'exagération dans ces bruits. Si peut-être à Sion il y a moins de discipline que dans lés deux autres collèges, il faut aussi faire la part des «»•constances : iln'y a pas de pensionnat, la ville

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eure plus de distractions, i! est plu» facile de eonduire des élèves de 8 à 10 ans que des jeu­nes gens do 1& k 20 ans, en outre, le préfet des études est tombé malade en pleine année scolaire. Quant au règlement, on l'a déjà rtû-visé et on y a accordé une plus grande autorité aux professeurs. Le système d'enseignement par matière jusqu'en rhétorique n'existe que pour quelques spécialités qui exigent des connais­sances particulières, d'ailleurs il est diffica de pouvoir exiger d'un professeur d'enseigner pefr-dant 6 ou 7 heures par jour. On a établi une salle d'étude do soir pour tenir les élèves réunis et les retirer des rues. Le chef du Département n visité à plusieurs reprises les classes et les salles d'études, et il n'a jamais manqué d'adresser aux élèves des exhortations paternelles.

M. de Torrente croit aussi qu'il y a exagération dans tont ce qui a été dit sur le collège de Sion ; on ne dit rien de ce qui se passe dans les autres collèges et pourtant on sait aussi bien des choses. Il vaudrait aussi qu'on fît, plus pour l'éduca­tion. On nous dit qu'on ne sait plus où mettre un enfant en pension ; mais il y a le pensionnat des Frères de Marie pour lequel la ville a dépensé 4000 francs. .

M. Barman demande que le chef du Département prenne en main la direction des rapporta dos professeurs, qui vivent trop isolés, soit entr'oux, soit vis-à-vis du Département, et qu'il cherche à les convoquer à des conférence» aussi fréquentes que possible dans lesquelles on traiterait les ques­tions d'enseignement et d'éducation. ;;, é

M. de Bonn fait observer que les professeurs sont réunis au moins tous les mois, à teneur das prescriptions de la loi. .

Département de Justice, et Police, Chambras pupi Ilaire s. — '{Vois membres de la commission

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témoignent le désir qu'il soit apporté une modi" fication à la législation dans le but d'obliger tous lés citoyens à accepter les fonctions de membres de la chambre pupillaire et des comités de bien­faisance. Les autres membres préfèrent le main­tien de la législation actuelle. La commission entre dans les vues du message sur l'importance et l'op­portunité d'admettre dans certains cas le recours à une autorité supérieure contre les décissions des chambres pupillaires; cette question mérite d'être mûrement examinée sous ce double rapport : quels sont lés' cas pour lesquels le recours devrait être admis et à quelle autorité conviendrait-il d'attri­buer le droit de connaître de ce recours. ;.->

M. Barman trouvé qu'il ne serait pas boti de retoucher si tôt à l'institution des chambres pu-pilaires et de forcer toute personne à y accepter Une fonction. Tout le monde n'a pas les connais­sances nécessaires pour administrer et ne peut de distraire de ses occupations ordinaires.

M. Ant. Roten défend la proposition de la mi­norité. Le conseil municipal est très chargé s'il veut bien s'occuper des affaires publiques et ne peut vouer une attention suffisante aux affaires particulières. Dans le Haut-Valais, il faut forcer les gens à accepter les places, qui ne sont pas honorifiques du tout, dès-lors il y a injustice à ce que tout retombe sur les uns.

La proposition de la minorité de la commission est rejetée. <

Inspection des protocoles. — Quelques cham­bres pupillaires n'ont pas soumis leur protocole à l'inspection de MM. les rapporteurs ; la com­mission estime qu'il y a lieu de les y contraindre en leur imposant des pénalités. La commission a remarqué que dans plusieurs communes les dé­libérations des chambres pupillaires ne sont ins­crites que sur des feuilles volantes, ce qui peut

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présenter de graves inconvénients. Bile propos« en conséquence' d'inviter toutes les communes à; se procurer des registres nécessaires et des pro­tocoles reliés;'Elle croit que le Gouvernement doit lui-même faire confectionner ces registres et prtttn-nlos qu'if enverrait aux communes contrei remboursement du coût. -* Cette proposition est adoptée. •'•< i- •'; >.*k -~;>or-i 'M1. < Amnciter croit qu'on ne procède pas à Pin*

tentnire des biens des mineurs; il appelle une surveillance spéciale sur cette formalité. •' 'ba

Nftlniresi minutes. — La commission recoin» «f̂ mte an Département de veiller à ce quelles minutes des notaires décédés soient déposées aux archives de chaque commune. Très souvent les minutes restent entre les mains des héritiers-ou; èés notaires qui en sont devenus dépositaires.

Police den étrangers. *—On a signalé à la com­mission le fait que des'individus expulsés du canton en vertu de jugement correctionnel ou criminel y rentraient au bout de quelque temps et obtenaient même des permis de séjour de la po-, lice centrale. Le Département est rendu attentif snr cet objet; — M. de Sépibus, chef du Dépar* tement, admet que cela peut arriver, mais alors c'est aux autorités des communes à en donner avis au Département.

Gendarmerie. — Le rapport du Conseil d'Etat reconnaît que le reproche que l'on fait à la gen­darmerie de 'manquer de zèlo et d'activito est filus ou moins fondé, et en attribue la cause à 'âge pins ou moins avancé de quelques gerdàr-

mes ; la commission a lieu de croire que oe n'est pas la seule causo à laquelle on doit attribuer le relâchement qui se fait remarquer dans une paras de ce corps. Elle estime qu'il est urgent An 'ni donner une nouvelle impulsion et des directions

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précises et positives, dût-an remplacer quelque» personnes peu aptes au service. Cet objet par l'importance et la nature des services que la gen­darmerie est appelé a rendre au pays, mérite toute1

la sollicitude du Pouvoir exécutif. — M. de Sêpi-6MS, chef du Département, fait observer qu'il y a quelque chose à faire à ce sujet; cependant il est étonné des plaintes qui se produisent à chaque session, tandis que pendant le courant de l'année, aucun rapport contre les gendarmes ne lui a été adressé par les administrations communales et par les préfets, dont bon nombre siègent dans cette enceinte. II estime qu'il serait très-utile de les munir d'un répertoire alphabétique des lois, ayant trait à leur service et ce répertoire pourrait ..aussi servir aux administrations communales. . ,

M.Ducrey ne pense pas que la commission.ait en l'idée de vouloir renvoyer les gendarmes vieux et invalides sans pension >.. : ÌKMUI

M. Aymon déclare que telle n'a pas été l'inten­tion de la commission, màis que, s'il y a des gen­darmes devenus plus ou moins inaptes à remplir leurs fonctions, le corps de là uendarmerie ne doit pas en souffrir et qu'il faut le nombre neces­saire pour faire le service.

M. Besse fait la proposition de dissoudre le corps et de le recomposer des hommes qui inspir reraient le plus de confiance. ••,'•...

M. de Torrente veut qu'il soit interdit aux gen­darmes d'ouvrir des débits de vin d'autres spiri­tueux. .

Instruction religieuse des détenus. — Là com­mission partage ies vues éminemment morales evprimées dans le message au sujet de l'extenr-sion de l'instruction religieuse des détenus ; mais comme on ne peut apporter une amélioration un

Eeu sensible sans élever la dépense prévue au udget. elle s'abstient de faire des propositions.

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Département des Ponts et Chaussées. —'Le rapport signale quelques cantonniers qui né foiit pas leur devoir; la commission pense qu'il y a lieu de les remplacer.

M. de Bons croit devoir inviter le Département à examiner s'il n'y aurait pas lieu à réduire la largeur de la grande route depuis le lac juspu'à Sion, aujourd'hui qu'elle a perdu une partie de son importance.

Ml Luder désire qu'il soit fait mention de cette recommandation dans le protocole. Cela se pra­tique ainsi dans plusieurs cantons.

M, Allei ne veut pas de cette réduction pour le moment, on ne peut du reste aller en dessous de 20 pieds qui est le minimum. i Al. Barman eslime qu'il serait dangereux dans

ce moment de dégazonner les talus des routes de la plaine, attendu que le gazon est la meilleure garantie contre les eaux, mais il pense qu'on pourrait laisser croître le gazon des deux côtés de la route à la largeur voulue et le faucher ensuite.

M. de Courlen ne partage pas celte manière de voir; pour qu'une route reste en bon état, il faut qu'elle ait ses pentes, or cela coûterait pour changer, et ne croit pas donc que ce soit le moment.

M. Barman, relativement à la route de Gonches voudrait qu'on fasse faire des études sur la pos­sibilité d'un tracé de route sur la rive droite.

M. Luder fait observer que le projet est déjà adopté et le pont de Nussbnum construit, ce qui rend le changement impossible.

M. Allel fait connaître que la Confédération a déclaré par l'organe du génie militaire, qu'elle ne se chargeait pas de faire ce trajet, et comme cette route doit être achevée pour l'époque da la réu­nion des troupes en Valais, il n'y a plus moyen de changer le tracé, d'autant plus qu'il serait très-eoûteux pour le canton. >

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. Glaciers — M. Barmatt exprime ses- craintes sur le changement du système pour les travaux exécutés au Giélroz. —! M. Luder soutient qu'on poursuit les mêmes travaux qui ont été exécutés usqu'ici. -** M. Besse informe qtt'dTm tiveioent es ouvriers ont dû suspendre momentanément les

travaux ordinaires, des digues trnn-versiles à cause de la chute considérable des glaces dans le lit de la rivière pendant plusieurs jours, mais co* travaux seront repris dès qu'il n'y aura plus dan­ger pour la vie des ouvriers.—< M. de Gourten croit qu'il a été fait des allocations pour dr-s trt* vaux analogues aux glaciers de Sans et d'Aletsch, jusqu'ici on n'a rien fait. Il serait aussi désirable qu'on surveillât les travaux qui se foni le long-dut torrents. M. Barman estime qu'une surveillance est nécessaire sur tous les glaciers; il est mal­heureux que le budget n'alloue rien à ce sujet. •~ M. Luder informe qu'une commission a été envoyée à Saas avec mission d'examiner les trat vaux à exécuter. • i

Roule d'Hérens. — M. Solioz demande pour­quoi l'allocation des 15000 frs. à appliquer à la route d'Hérens ne figure pas dans le rapport. •**» M. Lader dit que cela lient à ce que les commit*» nés auxquelles l'adjudication en a été faite ne se sont point mis à l'œuvre. — M. Solioi. Le Con» seil d'Elat ayant présenté un devis que la com-» mune de Vex a envisagé comme incomplet, une commission s'est adressée à M. le président du Conseil d'Elat pour le prier de vouloir bien faire compléter le devis afin qu'elle puisse y donner suite. Le président du Conseil d'Elat répondit que le Gouvernement ne pouvait pis conclure d'après le devis, et qu'il fallait que la commune den amiât une somme fixe pour sa part de construction de la route; à ces conditions je crois pouvoir décla­rer au nom de la commune de Vex qu'eue radòn»

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ceraìt à se charger de l'entreprise. Dans ce cas je prie le Conseil d'Etat do prendre des mesures pour que les travaux commencent enfin dans le plus court délai. Il fait observer que le tra ré ar­rêté ne peut être définitivement adnplé. Il eslime qu'il y a lieu de le modifier dans l'intérêt même de In ronte comme aussi dans relui de la com­mune de Laverna et des habitants des niayens. »

M. de Iliedmatlcn répond qu'il voulait venir eri aide à la commune en lui donnant l'adjudication des travaux, car on ne peut faire une route de 6 lieues de langueur avec 15000 fra. '• ?l<'.

Rhône et ses affinants. —• La commission de­mande par quel motif l'Etat a fait rétablir le che­min longeant le lac et conduisant du Bouveret à Villeneuve, ce chemin ne devant pas être à la charge de, l'Etat. -r'.M..Luéer, chef du Départe^ ment déclare que c'est pour faciliter les abords des places que l'Etat loue à des flotteurs, que d'ail­leurs ce n'est qu'une avança qui sera répar­tie entre les intéressés, la compagnie et la* com­mune de Port-Valais. Ce travail nr consiste qu'es • • simple enrochement.— M. Barman. Ce tra­vail était nécessaire, néanmoins la commission a bien fait de prendre des informations à ce sujet. Il fait observer que lElat ne doit presque plus avoir de digues à sa charge, que néanmoins il di­gue le Rhône sur plusieurs points et qu'il Berait urgent de mettre un terme à ces travaux consi­dérables entrepris à la légère aux frais de l'Etat. Il regrette que l'inspection «H fait défaut dans le Bas-Valais lors de l'inondation de l'année der­nière, il trouve que le personnel du Département n'est pas assez nombreux et qne deux ingénieurs ne suffisent pas pour suivre les travaux de diffé­rente natnre à exécuter dans l'étendue du canton. M. Luder répond qu'aucun travail de dignement n'a été exécuté sans das ordres précis de la com-

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mission rhodanique. Il demandera des allocations pour augmenter le personnel de son Département. .' M. Slocka'per signale deux points sur le,terril

toire de Brigue dont le diguement incombi? à l'Etat. .:M. de Courlen répond que retenu à Viége lors

de l'inondation il n'a pas pu se rendre dans le Ba>-Valais le jour du désastre, M. Barman se sou­viendra des travaux qu'il a fait exécuter aux Pla-trières lorsqu'il iétaitau Département. Ce digue­ment a eu un heureux résultat puisque la route n'a.jamais.été interrompue en cet endroit.

M. Allei. Tout le inonde reconnaît l'activité, 1« dévouement de M. îde Courten. C'est justement pour qu'on ne puisse pas accuser le Gouverne­ment, de négliger le Bas-Valais qu'on a nommé un second inspecteur des Ponts-et-Chaussées. Le Conseil d'Etat comptait sur M. Barman qui avait bien voulu* offrir ses services. On fera examiner les points de diguement nia charge de l'Etat.

Mi de Torrente fait observer que l'indemnité des digues n'est plus proportionnelle aux dom­mages que les flottages occasionnent surtout de­puis: que l'on flotte des traverses, il voudrait un autre moyen de transport pour celles-ci

AL•••- Aymon fait remarquer que les traverses,' dont les chantiers sont situés à proximité de Sinn, sont ̂ expédiées par le chemin de fer et qu'il ne demande pas mieux que d'en faire de même à mesure que la voie avancera dans le Haut-Valais. . M. Barman> fait une nouvelle invitation tendant

à nommer les ingénieurs nécessaires. -M. Allel trouve que c'est plutôt par le défaut

de surveillance qu'on pèche, et qu'il faut des sous-inspecteurs et des géomètres pour faire les plans nécessaires". • - : :•«• nul. Amacker veut laisser au Gouvernement le

soin de s'entourer du personnel nécessaire à tous («(.besoins du Departement* • •>•• • • <•> •• "* *'"

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— es -Commune de la Batiaz. — Le rapport signal»

la fâcheuse situation de la commune de la Batiaz; les ressortissants de Martigny qui y ont des biens paient l'impôt chez eux et non à cette commune et aussi longtemps que cet usage subsistera, celle') ci ne pourra inarcher. A ce sujet la commission fait observer que la Batiaz doit remplir les obliga­tions qui lui imcombent et que si elle est lésé« elle n'a qu'à recourir à l'autorité compétente. •> -•. - Chemin de fer. —Ce paragraphe contient l'énu-mération des différents griefs de l'Etal contre la compagnie du chemin de fer. La commission ne peut que recommander au Conseil d'Etat de tenir la main ferme à l'exécution de tous les engage­ments de la compagnie. Ce serait;ici le cas de rappeler au Pouvoir exécutif une proposition qui a été faite dans une session précédente, d'élabo­rer un règlement sur la police des chemins de fer.

M. de Courten rend le Conseil d'Etat attentif sur lèsr dangers d'incendie que présentent les constructions en bois faites dans'lès gares et principalement à St-Maurice. : ,».,.. t.. >.

M. Ai/et déclare que le projet de règlement de policé n'a pu être arrêté par suite du .changement de personnel• de l'administration\.que maintenant ce projet est élaboré et qu'il sera publié dans le courant de ce mois. On n'y perdra pas; de vue.les dangers d'incendie qui viennent d'être si justement Signalés.-' - | -: ;m f.i |i!i " ' ••;.;•')- iH/'b

M. Morand désire que la compagnie désigne quelqu'un à qui on puisse s'adresser lorsqu'on a des réclamations à faire valoir contro elle, car jusqu'ici on vous renvoie de Ponce.à Pilatp; vlt-isc

Observations' générales, •-»- La commissions entendu avec beaucoup d'intérêt la discussion qui a été soulevée dans une séance précédente sur la nécessité de dresser des plans et devis et d'en faire surveiller l'exécution par des hommes compétents

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- M -pour les travaux d'endiguement du Hhônc ; elle désire que les.mêmes mesures de précaution «oient appliquées aux travaux qui so font suri le« routes ; c'est le seul moyen pour obtenir que ceux-ci soient solides et durables. A ces condi­tions, la commission désire ajouter un contrôle plus sévère et plus elFcace lors de la reconnais­sance et do la vérification des travaux; C'est pool* ces mrttifs qu'elle fait la proposition formelle qu'à l'avenir les principaux intéressés, c'est-à-dire, les districts et les communes soient prévenus à l'avance do jour où les reconnaissances et vérifications des travaux auront lieu et qu'ils aient le droit de s'y faire représenter. Cette proposition ne rencontre pas-d'opposition. -. > .oidgiìomo» e.\ -,'' r.J.nm

La séance est levée à midi et renvoyée à deux heures, •>*» ' >•• >••••. ?.ut ., • ! ,• ••;•> ,• ' Ordres do jour : Les objets qui restent à traiter.

'î l i ' . \ ' .1 .. » m rt .". . ,'• • l

c'A Èie séance, duler juin 1801, après-midi.-.«a îj C.--.X,, Présidence dèi M.: CtEMBNi.Kii-ryi'OJ

Appel nominal. — Le procès-verbal de la séance précédente n'est pas présenté.

Suite de la discussion snr la gestion. - Adnti* nistration forestière. — Observations de la com­mission. L'administration forestière a été créés Sar la loi du 1er juin 1850. Cette loi fut un bien-

ut pour le pays et une nécessité. Elle fut suivie d'un règlement en date du 15 mars 1855.- : yia ' Tous lés gouvernements vouent une bien juste sollicitude à la conservation des forêts; Elles sont un besoin de la société ; elles sont chez nous en particulier la protection du sol ; elles sont encore Une grande richesse qu'une sage économie or­donne de ménager et qu'il n'est pas permis de pérdre-et de négliger. •'•• " s<:«h ;•''/:••'».*.• hih «

La loi forestière embrasse ces trois points de

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Si elle a rencontré et rencontre encore de grands obstacles, comme vous le dit le Départe^ ment, c'est qu'elle n'est pas comprise et quello lutte contre d'anciennes habitudes; C'est peUt-êlrè aussi qu'elle n'est pas partout appliquée avec in­telligence. La législation qui précédait cette loi ne réglait que la coupe des bois destinés au com­merce et à la grande industrie, soit les coupes extraordinaires. Les coupes que la loi appelle coupes ordinaires, soit celles des bois pour af­fouage, réparation et construction domestiques n'étaient point placées sons In surveillaivee da gouvernement, elles n'étaient réglées que par ltì» administrations communales.

Tous les forestiers Vous diront qu'il se détruit et Se perd bien plus de bois par tes abus des coupes ordinaires que par les abus que peut com­mettre le commerce. One le Grand-Conseil se persuade dfr ce fait, et il se convaincra de l'im­portance, de la nécessité même de recommander l'exécution de la loi forestière sous tous les rap­ports. Nous Savons que de longs abus, que d'an­ciennes habitudes dé liberté ne se laissent pas dé­truire subitement, mais il n'en est pas moins vrai qu'il faut les combattre par l'enseignement et par. une sage fermeté.

Le Grand-Conseil ne peut penser autrement. Mais comment la loi forestière serait-elle obser­vée si le personnel chargé d'en surveiller et pro­curer l'exécution manque?

« Le personnel est provisoirement composé, nous dit le rapport, d'un inspecteur forestier et de 147 gardes-forêt, dont 52 ont cessé leurs-fonctions, faute de rétribution suffisante. » Cha­cun de nous reconnaîtra bien vite l'impossibilité qu'un seul inspecteur surveille les coupes ordi­naires de 157 communes, surveille, règle et ntfcr-

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tète les coupes des forêts livrées au commerce. Comment serait-il possible qu'il dresse des plans d'aménagement, de semis, de plantations? Re­connaissons-le.

Cessons de parler de l'administration forestière; bornons-nous à interdire toute coupe extraordi­naire; rendons nos ressources forestières aux an­ciens usages, oublions qu'il existe une loi ou donnons à l'administration les moyens de la faire observer. Ce moyen, c'est le personnel.

La commission n'hésite pas à recommander au Conseil d'Etat d'y pouvoir par la nomination d'au moins deux inspecteurs forestiers, si ce n'est trois, et de celle d'un forestier cantonal, à moins que le Chef du Département lui-même ou l'un des inspecteurs ne puisse se charger du travail que le règlement attribue au forestier cantonal.

La pensée bien positive de la commission, c'est que le personnel nécessaire soit nommé.

Ce que le rapport nous dit des administrations communales, des coupes ordinaires, des coupes extraordinaires, du parcours, tout vient à l'appui de ce que nous avons l'honneur de vous proposer. , Qui ne connaît les effets du parcours dans les

jeunes bois? qui ne connaît COM.bien il est diffi­cile de concilier la protection que réclament les jeunes semis naturels ou artificiels, avec l'entre­tien des chèvres et des moutons, qui sont aussi une des ressources de nos populations, surtout des plus pauvres?

La commission s'associe volontiers au désir de l'administration forestière, qu'une commission vi­site les forêts exploitées depuis cinq ans. Cette commission pourrait bien encore avoir un autre but, celui d'examiner avec un forestier les res­sources de chaque commune et de faire ainsi un rapport qui pourrait être utilement consulté lors­qu'une demande de coupe serait présentée, e j

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éclairer le gouvernement lorsqu'il aura à exami­ner la demande faite par un député de restreindre la coupe des bois.

La réglementation des coupes de forêts parti­culières touche à un si profond principe du droit de la propriété, que la commission n'est pas à même de se prononcer à ce sujet.

H. Inalbon reprend la proposition qu'il a faite antérieurement, tendant à restreindre ou à sup­primer les coupes de bois et les flottages. Toutes les fois que les eaux menacent de nous inonder, une réclamation unanime se fait entendre dans les populations : il faut éloigner l'ennemi des bar­rières. Cet ennemi, c'est la coupe des bois, c'est le flottage. Dans la dernière inondation, la plaine de Brigue était littéralement couverte de bois et on a pu voir des bois de toute nature, des billons de 2 et jusqu'à 3 pieds de diamètre, battre pen­dant deux ou trois jours le pont de Naters qui s'est écroulé enfin sous ces coups. Que sera-ce des dommages qu'éprouvent les barrières et les digues? Chacun connait l'influence que les coupes rases exercent sur les terres qu'elles livrent ainsi à l'action des eaux. A quoi servent toutes ces lois, ces règlements, ces inspecteurs et ces gar­des-forêts? Et l'on veut encore en créer de nou­veaux. Nous devons ménager ces ressources, car avec le temps toutes nos forêts suffiront à peine à la construction et à l'entretien de la voie ferrée, et nous ne voulons pas que toute la plaine soit sacrifiée aux besoins de la montagne. Il ter­mine en invitant le Conseil d'Etat à prendre, des mesures pour éviter la destruction des barrières, qui coûtent tant de sacrifices aux populations, et à présenter un projet de décret tendant à inter­dire tout flottage pendant quelques années.

M. Barman remercie la commission et son pré­sident des sentiments patriotiques et des sages

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conseils qu'elle a exprimés dans son rapport. Il fait observer que la commission ne demande en définitive que l'application de la loi et que c'est là un fait nouveau. Il y a du vrai dans ce qu'a dit 11. Inalbon, cependant il y a exagération ; c'est justement parce que la loi n'est pas appliquée et non parce qu'elle est mauvaise, qu'il y a des plaintes et des abus. Le bois étant un objet de commerce, il ne croit pas qu'il puisse être consa­cré exclusivement aux besoins du chemin de fer au détriment des acheteurs particuliers. Je prie­rai donc le Conseil d'Etat d'examiner s'il y a lie» de suspendre le flottage, en respectant toutefois les droits acquis.

M. Amacker est surpris d'apprendre qu'une cinquantaine de communes se passent de gardes-forestiers. Il propose de charger le Conseil d'Etat de fixer le minimum du salaire des gardes-forêt et de Caire procéder à leur nomination dans les com­munes qui se trouvent en défaut.

Cette proposition est adoptée. M. Wegener trouve qu'il est inutile d'avoir des

inspecteurs, attendu que celte année on a flotté 9 mille toises au lieu de 6 mule.

La haute Assemblée adopte la proposition de la commission quant au personnel forestier et ap­puie vivement ses recommandations.

La proposition de M. Inalbon est pareillement adoptée.

La commission fait observer que la gestion fi­nancière demande un examen plus détaillé que celle des autres Départements. C'est celle qui in­téresse le plus le pays, et sur le terrain de laquelle s'engage ordinairement la lutte entre les adver­saires politiques, lutte qu'il ne faut pas éviter parce qu'elle profite au pays.

(In rapport sur la gestion financière exige l'exa­men des pièces comptables, la vérification de la

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- m =* balance de caisse, l'examen des causes qui .justi­fient les dépenses excédant les allocations du bud-r get. II devrait mettre sous les yeux du Grand-Conseil les détails des arrérages , signaler les re­tardataires, en un mot, quelle que soit la confiance que méritent les eminentes qualités et la loyauté du chef du Département, il faut que la Donnais? sance du bilan réel et de la situation véritable des finances du canton soit basée sur la eonnaissanco de la vérité des chiffres.

En présence des questions importantes soumi­ses aux délibérations du Grande-Conseil pendant cette session, votre commission a prévu dès le commencement qu'elle ne pourrait pas terminer son travail. Elle vous demande en conséquence de renvoyer au mois de novembre prochain le rapport sur la gestion Arancière et l'approbation définitive de la gestion de 1860. m Cette propo­stoli d'ajournement est adoptée.

Pétitions. — La commune deNaters sollicite un secours pour diguer le Rhône et prie les autorités supérieures du canton de prendre des mesures pour que |es communes placées en face s'exécutent et que les travaux ne soient plus menacés et rendus illusoires.

M. In-Albnn dépeint la triste position dans la­quelle se trouve la commune de Malers et plaide en faveur de la pétition.

Sur le préavis de la commission, cette demande est renvoyée à l'examen du Conseil d'Etat avec recommandation de faire exécuter sans retard les communes en défaut.

M. Rappaz propose l'ajournement de la discus­sion sur la réclamation du conseil de Martigny.

M. Allel fait observer que l'application de l'ar­rêté du Conseil d'Etat relatif à cette question a été suspendue jusqu'après la discussion, mais cet arrêté doit avoir sou effet immédiatement après,

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II est de la dignité du Grand-Conseil de ne pas se séparer sans vider cette question.

Chemin de fer. Prorogation des délais pour Vachèvement des sections de Sion-Brigue, Bou-verel-St-Gingolph. — Le conseil d'Arlministra-tion du chemin de fer de la ligne d'Itale par la Vallée du Rhône a adressé au Conseil d'Etat une lettre par laquelle il fait de nouvelles instances à l'effet d'obtenir du Grand-Conseil un délai de trois ans pour l'achèvement des sections Sion-Brigue et Bouveret-St-Gingolph.

Dans son message, le Conseil d'Etat fait obser­ver qu'une demande dans le môme sens lui a déjà été adressée en novembre 1S60, mais qu'elle a été ajournée en intendant le règlement préalable des questions litigieuses pendantes entre l'Etat et la compagnie.

En renouvelant sa demande auprès du Conseil d'Etat, avec prière de la soumettre au Grand-Conseil en sa présente session, le conseil d'Ad­ministration expose que, bien que les questions litigieuses ne soient point encore réglées, il es­père arriver à un règlement amiable et qu'il lui paraît indispensable que la question de la proro­gation du délai ne soit pins ajournée, parce que le délai précédemment accordé finit avant la pro­chaine assemblée législative.

Des délégués du conseil d'Administration, arri­vés à Sion dernièrement pour reprendre la dis­cussion des questions litigieuses, ont donné au Gouvernement l'assurance la plus formelle que les travau-v vont commencer immédiatement sur la section Sion-Brigue et seront poursuivis avec activité et lui.ont fait un exposé de leurs inten­tions concernant le règlement des contestations pendantes.

A la suite de ces communications, le Conseil d'Etat déclare dans son message qu'il croit pouvoir

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admettre, pour la nouvelle demande de proroga­tion du délai, quelques modifications des condi­tions qui avaient été posées par le Grand-Conseil lors de la demande présentée par la compagnie pour la section Martigny-Sion, et cela d'abord en ce qui concerne le

Ier point relatif à l'imputation du cautionnement sur les fournitures faites par l'Etat à la compagnie concessionnaire.

La section Martigny-Sion étant livrée à la cir­culation et l'état d'avancement des travaux sur la ligne de Sion au Bouveret promettant un achève­ment prochain de la construction de la voie, il croit pouvoir donner son consentement à l'impu­tation du cautionnement fourni pour la concession de cette ligne, toutefois sous, les conditions ci-après :

Que la somme de 200,000 frs. déposée à titre de cautionnement pour la dite concession, soit appliquée immédiatement à l'établissement de la voie en amont de Sion, et acquittée, soit imputée par l'Etat sur les fournitures faites à la compa-

Îrnie, à mesure de l'avancement des travaux de la igne du Haut-Valais ;

Que la construction de la gare de Sion soit ache-r vée sans retard, et qu'il soit de même procédé proiuptement à la construction des édifices dans les autres gares et stations, où le Conseil d'Etat le jugera nécessaire ;

Quand aux points II et III relatifs au prix des bois fournis par l'Etat, et au paiement des terrains ou fossés d'emprunt, le Conseil d'Etat estime qu'il y a lieu à maintenir purement et simplement les décisions prises par le Grand-Conseil.

La IVe condition posée par le Grand-Conseil, à savoir le règlement des réclamations des com-, munes au sujet des passages des chemins, des «venues, des travaux hydrauliques, etc.j cette

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- n -condition, dit le Conseil d'Etat, * reçu en grand» partie une solution satisfaisante et ne tardera pas a être remplie complètement eh suite d'arrange-nlents arrêtés d'entente par l'ingénieur de 1« com­pagnie el les ingénieurs de l'Etat.

En conséquence, le Conseil d'Etat propose de l'autoriser à terminer le règlement des questions pendantes dans le sens des propositions sus-énoncées, et, vu l'urgence, de prendre une dé­cision' atant Ta prochaine réunion de l'Assemblée fédérale qui précédera celle du Grand-Conseil ; sur lft demande de prorogation de délai présentée piar la Compagnie, il sollicite les pouvoirs néces­saires pour admettre Où refuser la dite demande, selon les résolutions du conseil d'Administration dtt chemin de fer sur les conditions modifiées, telles qu'elles viennent d'être énoncées.

Le Conseil d'Etat déclare dans sou message qu'il n'est pas dans son intention' d'accorder à la com­pagnie nn d-Hai unique pour tonte la ligne ; les termes de la prorogation seront échelonnés par section, dont la premiare serait celle de Sion-Sterre et la seconde Sierre-Souste de Loèche, ht troisième comprendrait le reste de la ligne du Haut-Valais, ainsi que la section Bouveret St Gfagolph.

Il informé aussi le Grand- Conseil que les dé­légués de la Compagnie se sont déclarés disposés à consentir à un rapprochement de la gare de .Vïartigny sut* les bases dos conventions passées entre la municipalité du dit lieu et l'ingénieur en chef de la compagnie.

fl discutera celte question simultanément avec celles qui restent à régler entre l'Etat el la corn-' pagnie, et il espère arriver sur ce point aussi à un arrangement satisfaisant.

La commission estime qu'il y a lieu de veiller, quant a 1* section Bouveret-St-Gingolph. a ce

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que l'intérêt du canton et de la compagnie elle-même, par le raccordement de notre ligne avec les lignes françaises, ne puisse, par des retards trop prolongés ou des suspensions de travaux, être compromise au profit de lignes rivales. -.. : La commission demande que dans la tractation au sujet des gares, bâtiments et stations de la ligne, le rapprochement de la gare de Martigny ne soit plus laissé dans l'incertitude et rangé seu­lement dans la catégorie des éventualités, mais qu'il soit déftnivement fixé et arrêté entre l'Etat et la compagnie, confofmsmeitt H la convention passée entre la municipalité de Martigny et l'in»1' génienr de la compagnie. • ;r>y . / >1 V.

Elle recommande aussi vivement la condition do:règlement des réclamations des communes; celles 'qui sont d'un intérêt majeur devraient être-régléesi bref délai él il serait opportun d'adresser une invitation aux 'communes intéressées pour connaître quelles sont les questions qui restent encore pendantes. Moyennant ces observations, elle propose d'adopter le préavis du Conseil d'Etat.

M. Allel voit avec plaisir que la commission est d'accord avec le Conseil d'Etat. Il ne doute pas que l'Assemblée fédérale n'accorde la proroga­tion pour la ligne Bouveret-St-Gingolph comme pour le reste de la ligne. En vertu de l'art. 8 de là concession, la compagnie s'est engagées cons­truire les travaux d'art pour une double voie et les terrassements pour nne voie seulement, mais elle s'est réservée la • faculté de n'établir une double voie que lorsqu'elle le jugera nécessaire. Aujourd'hui, l'ingénieur dé la compagnie témoi­gne, le désire de n'établir les travaux d'art quei pour une voie, afin d'achever plus promptement' et plus facilement la ligne, et le Conseil d'Etat n'a pas cru devoir accorder rette faculté sans,

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consulter préalablement la haute Assemblée ; il propose en conséquence de lui accorder les pou­voirs pour traiter cette question conjointement avec les précédentes. Il désire que les expropria­tions se fassent simultanément sur toute la ligne, afin d'éviter à la compagnie des dépenses inutiles et aux propriétaires les inconvénients d'une dou­ble expropriation.

M. Louis Ecéquoi demande des explications au sujet des indemnités qu'il y aurait lieu à accorder aux personnes qui ont fait des constructions dans le voisinage de la gare de Martigny, croyant que l'emplacement de cette gare était définitif.

M. Pignat ne voudrait pas qu'on prolongeât le terme pour l'achèvement de la ligne Bouveret-St-Gingolph, car il est dans l'intérêt de la ligne que celte jonction se fasse le plus tôt possible. Si la compagnie s'était contentée d'une seule voie; la ligne serait achevée jusqu'à Brigue. Il appuiera donc ce projet à condition que l'on prenne des précautions à l'égard de certains ouvrages d'art qui devront nécessairement être établis pour deux voies, et propose, comme mesure la plus sage, de renvoyer le tout au Conseil d'Etat.

M. Chapelet se rend l'interprète de toutes les communes du district de St-Maurice en appuyant la demande du rapprochement de la gare de Mar­tigny. Il ne croit pas que le Conseil d'Etat ait & s'occuper de la question d'indemnité posée par M. L. Evéquoz. • - . . f.\

M. Rausis voit dans le rapprochement de la gare l'intérêt de tout le pays. Il se rappelle qu'on avait fait espérer dans le temps que le chemin de fer passerait entre Martigny-Ville et Marligny-Bourg et demande s'il n'y aurait pas possibilité d'effectuer ce projet. Il donnera la main à toute amélioration, pourvu que les finances de l'Etat n'aient rien a en souffrir.

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M. Pignat croit qu'en tous cas ce sera la gare des voyageurs seule qui sera rapprochée.

M. de Courten prie le Conseil d'Etat de ne pas tenir à ce que les expropriations se fasse pour double voie : ce serait ainsi priver inutilement de culture une longue étendue de terrains. Il désire­rait qu'on fît disparaître les masures en bois qui ont été établies pour loger les ouvriers lors de la construction de la voie et qui donnent un aspect triste à la ligne.

M. Pignat trouve qu'il y a des améliorations, mais que la prudence la plus vulgaire demande impérieusement la pose d'une double voie depuis la gare de St-Maurice, à travers le tunnel jus­qu'au point de jonction de la ligne de l'Ouest. Il suffit de la négligence d'un machiniste ou d'un ai­guilleur pour compromettre l'existence de tout un train.

M. Allet. Les administrateurs délégués de la Compagnie ont reconnu la nécessité d'une double voie pour la traversée du tunnel de St-Maurice ; le tunnel n'ayant pas la largeur nécessaire, il de­vra être procédé à l'élargissement, ce qui deman­dera du temps.

M. de Torrente, au nom de la municipalité de Sion, remercie le Conseil d'Etat de s'être occupé spécialement de la gare de Sion dans son mes­sage. Il estime qu'il y aurait à convenir avec la Compagnie de la part des frais qu'elle entend ap­pliquer pour les avenues.

Le préavis du Conseil d'Etat, avec les observa­tions de la commission, ainsi que la proposition de M. le vice-président Allet, sont adoptés.

Recours de la commission paroissiale de Mar-tignu contre une décision du Conseil d'Etat au sujet de l'administration des biens de la cure dû dit lieu. — La commission paroissiale de Marligny s'étant arrogé le droit d'administrer les biens d«

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1« cure du dit lieu, le bénéficier chercha à les re­vendiquer pour les administrer lui-même et en. avoir la jouissance en nature. Ne pouvant les ob­tenir, il s'adressa à l'Evêque du diocèse qui, en date du 10 février 1860, intervint auprès du Con­seil d'Etat pour demander que le desservant de la paroisse de Martigny fût admis à jouir des biens de son bénéfice et à les administrer conformé­ment à l'usage constant pratiqué dans le diocèse:

Sans égard à cette intervention légale et à la défense qui lui avait été faite par le Conseil d'E­tat, la commission paroissiale fit publier la loca­tion des biens du bénéfice et les adjugea par en­chère du 12 février précité.

Cet abus de pouvoir fut réprimé par un arrêté du Conseil d'Etat en date du 23 dû dit mois. — Quelques mois plus tard, le Conseil d'Etal reçut une nouvelle réclamation de l'autorité ecclésias-» tique contre la commission paroissiale, laquelle, nonobstant l'arrêté précité, entravait M. le Prieur dans la jouissance de son bénéfice. — Le Conseil d'Etat ayant demandé de nouvelles explications à ce sujet, la commission paroissiale délégua trois membres pour solliciter son intervention, afin d'amener une transaction; mais le Gouverne­ment ne crut pas pouvoir convenablement accep­ter cette mission. Dès lors elle porta sa réclama­tion au Grand-Conseil.

M. Cretton appuie le recours- du conseil de la paroisse de Martigny. Celui-ci, en vertu du dé­cret de 1848, s'est mis en possession des avoirs du bénéfice et les a administrés depuis lors e» constituant aux desservants un traitement conve­nable de 3400 francs, non compris le logement, jardin et mobilier, etc. Il affirme que si la lettre du Conseil d'Etat, interdisant l'enchère, était ar­rivée plus tôt, l'enchère n'aurait pas eu lieu. Il croit que le Conseil d'Etat a mal interprété le N°

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25 de l'art. 4 dé la loi sur la régime communal et que l'église n'a le droit d'intervenir que pour lés aliénations. Le décret du Conseil d'Etat de 1859 n'a pas abrogé les droits acquis vis-à-vis des communes,, mais stJulemftut vis-à-vis de l'Etat. S'il en est autrement, qu'on abroge'franchement la loi sur le régime communal:

M. de Riedmallrn. Nous ne sommes compétents que pour discuter la question adininistrativement. Or nuisqu'il y avait eu intervention de la part da Conseil d'Etit, l'enchère du moins aurait dû être suspendue. Ce n'est point l'enchère, mais.facta administratif qu'on a rass;î. Par su ite du décret d'abrogation, il n'y alpins que la loi sur le ré­gime communal qui régisse l'administration des bénéfices, et cette loi n'a rien changé à ffos tra-t ditiorts qui laissaient l'administration de leurs bierts aux fabriques comme aux hénéficiers. Y a-t-il d'nilieurs un autre conseil de paroisse qui s'arroge le droit que celui du Ma il ign y prétond; se retenir? '<•••'.

M. Bmns veut rendre à César ce qui est à Cé­sar et à Dieu ce qui est à Dieu. Le décret d'abro--Îration a-t-il fait exception en faveur do Martigny? e co:iS!'il de cette paroisse doit donc remettra

l'administration à qui de droit. M. de CnurlfiH appuie les propositions du Con­

seil d'Etat; mais il ne se base pas sur la loi, car ila peur de ces lois douteuses et qui portent des empreintes que l'âge seul peut effacer. L'autorité supérieure ecclésiastique a réclamé contre cette loi anticalholique, car point de religion sans culte; et point de culte sans ministres. On dit qu'on veut épargner des labeurs aux desservants. Il craint ces attentions délicates.

M. Pignat trouve drôle qu'on vienne dire qu'il y a des lois anticatholiques. Il pourrait prouver que dans des temps où Tort était aussi catholique

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qu'aujourd'hui, la Diète a refusé d'accepter le« décisions du Concile de Trente, parce qu'ils em-piélaient sur les droits de l'Etat. Il se rappelle aussi certains arrêtés des gouverneurs qui ont jo ­liment sabré les prétentions des curés. Les fonds appartiennent à ceux qui les ont constitués et si ces fonds viennent à manquer, qui les remplace­ra ? La commune. La cure de Vouvry se trouve dans la même position que celle de Martigny et tout le monde s'en trouve bien. Jamais les curés n'ont eu l'administration de leurs biens que par le bon vouloir des communes. Il votera donc pour le recours de Martigny. - M. Allrt. Plus nous sommes fiers et jaloux des conquêtes de nos pères surle terrain de la liberté et de l'indépendance civiles et politiques, moins nous sommes disposés à accepter ici de qui que ce soit des leçons en matière religieuse. Ce n'est pas dans cette enceinte que siège la seule auto­rité dont nous reconnaissions la compétence pour tout ce qui est du domaine de la religion. C'est au

rioint de vue de cette conviction que s'est placé 'honorable M. de Courten en qualifiant aussi sé­

vèrement qu'il l'a fait les tendances que nous com­battons. C'est au même point de vue que nous ne saurions permettre qu'on jetât du doute sur la' sincérité de nos intentions en nous reprochant de n'avoir osé résoudre la question des bénéfices paroissiaux atteints par les décrets de janvier 1848. Nous avons supprimé ces décrets purement et simplement; ils cessent dès-lors de produire leur effet; il n'a pas dépendu de nous d'en effacer même le pénible souvenir; de notre part là répa­ration est complète. On nous a menacé dans le temps d'une action par-devant le tribunal fédé-!

rai, cette action, nous l'attendons encore. — Pas­sant à la question qui a donné lieu an recours que TOUS adresse le conseil paroissial de Martigny , je

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a« puis qu'appuyer le raisonnement de la com­mission. Le § 25 de la loi sur le régime commu­nal attribue au conseil paroissial l'administration des biens des églises bu destinés au culte. Il ré­sulte des termes de cette disposition que la se­conde partie n'est que l'explication de la première et qu'en parlant des biens destinés au culte , la loi n'a eu en vue que les biens des églises, soit ceux des Fabriques. L'institution des conseils parois­siaux par la loi n'est autre chose que la consé­cration des anciens conseils de fabrique. De même que ceux-ci n'ont jamais eu l'administration dès bénéfices, ceux-là ne l'ont pas aujourd'hui. Pro­céder différemment et priver le bénéficier de la jouissance du bénéfice, ce serait placer le prêtre sous la dépendance de la municipalité qui.pour-rait à volonté lui rendre impossible l'existence dans la paroisse. — L'art. 10 de la loi sur la ré­partition des charges municipales vient à l'appui de l'interprétation que le Conseil d'Etat a donneo au S 25 en question; il distingue formellement entre les édifices destinés au culte et les presby­tères faisant partie des bénéfices. Il ne peut ainsi y avoir doute sur l'esprit de la loi, à mon avis celle-ci est parfaitement claire dans le sens de l'arrêté du Conseil d'Etat ; mais présenterait-elle de doute, qu'évidemment elle devrait être inter­prêtée selon la doctrine catholique et l'usage constant qui toujours a accordé au bénéficier 4à jouissance directe du bénéfice. C'est en viin qu'on cherche à confondre la question qui nous occupe avec celle de la propriété. L'arrêté du Conseil d'Etat ne préjuge rien à l'égard de cette der­nière ; il se borne à déclarer que la jouissance du bénéfice appartient au bénéficier, et il n'exclue nullement la surveillance et l'intervention de l'ad­ministration dans l'intérêt de la conservation dés avoirs du bénéfice. -' >'•'- •'•'•'"?

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La baute Assemblée est appelée n sé prononcer sur cette question, savoir.: <>ii t.:

Le desservant d'une paroisse ou un simple bé­néficier, après qu'il a été installé, a-t il le droit, fondé sur la législation du canton et les usages constamment, suivis dans le diocèse de Sion, de jouir des biens de son bénéfice et de les adminis­trer lui-même, ou ce droit appartient-il à la com­mission paroissiale instituée en vertu de la loi de 1851, sur le régime communal?

Sur le préavis de la majorité de la commission et contrairement à celui de la minorité, cette question est résolue affirmativement en faveur du bénéficier et la réclamation de la commission pa­roissiale, de Marligny est rejetée.

Ajournement de la nominationh du rapporteur près le contentieux de l'administration.. •*- Iae Conseil d'Etat croit qu'en attendant la révision de la loi, il peut être donné suite à la proposition d'ajournement sans s'exposer à une mesure illé­gale et sans trop d'inconvénients pour la marche régulière du tribunal; sous ce: dernier-rapport, il estime au contraire trouver le moyen, pendant l'ajournement, d'activer les causes nombreuses en souffrance.;. .. ;"... . ,.-. •,--, ;.••> : • -..,:.

En eps d'adoption du projet d'ajournemeni.dl propose de lui déléguer les pouvoirs,n< cessaires pour faire suivre dans l'intervalle de la présente session à celle. de. Novembre prochain, à Tins-, trnetion des causes au contentieux de l'adminis­tration par une ou plusieurs personnes qu'il dési­gnera provisoirement. (.;. i S -.,.;:

j,a majorité de la commission propose l'adopf tion du préavis du Conseil d'Etat, parce qu'il Y a convenance de surseoir à cette nomination, vu que la loi sera, probablement révisée a In pro^ chaine session; parce que la haute Assemblé« peut déléguer ses pouvoirs au Conseil d'Etat pour

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nommer provisoirement un rapporteur; parce

Ïue la loi n'oblige pas de faire cette nomination à [ première session du Grand-Conseil; parce

qu'enfin la toi prévoyant les cas d'empêchement et de récusation du rapporteur et autorisant dans ces- cas le Conseil d'Etat à y pourvoir, on peut l'appliquer au cas présent par analogie.

La minorité propose par contre de procéder immédiatement à la nomination de ce fonction­naire, parce qu'elle n'admet pas qu'on puisse-sus­pendre l'effet d'une loi en vigueur.

M. Rausis trouve déplacé de contester au Con­seil d'Etat lo droit de nommer un rapporteur.

M. Ducrey. Toute la commission était passa­blement d'accord pour ne pas demander la nomi­nation d'un rapporteur dans ce moment. On vou­drait particulièrement voir introduire les forme« de la procédure ordinaire, sauf pour les causes « bref délai, comme élections, etc. La minorité do la commission ne croit pas que ie Grand-Conseil ait le pouvoir de déléguer au Conseil d'Etat 1« droit de nommer un rapporteur.

La haute Assemblée adopte le préavis du Con­seil d'Etat et accorde les pouvoirs demandés.

La discussion de la réclamation du district de Monthey au sujet du recensement est renvoyée à la session de Novembre prochain.

La commission de gestion reste la même et eli« •st chargée de l'examen du budget.

Le Grand-Conseil compose la commission de censure du procès-verbal des deux dernières séances, de MM. Ducrey, Zermatten et de Tor­rente.

Les membres du Conseil d'Etat nouvellement nommé sont assermentés.

M. le président du Grand-Conseil prononce ee français le discours suivant :

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Très-honbrés Messieurs les députés, Nous sommes à la fin des tractandas de cette

session. Permettez que je passe rapidement en revue les objets de vos délibérations.

Les nominations périodiques ont absorbé une partie de vos séances. Les représentants du peu­ple valaisan ne pouvaient donner un meilleur té­moignage de satisfaction aux membres du pou­voir exécutif et du tribunal du canton, qu'en les confirmant dans leurs fonctions.

Le Conseil d'Etat, d'accord avec les manda­taires du peuple, ne dissimule pas qu'il reste beaucoup à faire dans toutes les branches de l'ad­ministration. Je me permettrai de vous désigner quelques points qui appellent la sollicitude en­tière du gouvernement. La correction du cours du Rhône et des rivières est une nécessité dé­montrée par des désastres fréquents. Un regard sur le bassin du Rhône, une excursion dans les f allées, le refroidissement de notre climat, le prix progressif des bois, la construction et l'entretien

e notre voie ferrée, nous disent qu'une meil­leure administration forestière est urgente et hautement demandée par le peuple valaisan.

L'instruction publique, les chambres pupillaires et la direction de la police ont droit à une solli­citude toute particulière du Gouvernement.

L'examen du rapport du Conseil d'Etat sur SR'

(restion pendant l'année 1860 a indiqué les amé-iorations à introduire dans les diverses branches

de l'administration. L'administration financière sera soumise à votre discussion à la prochaine session ordinaire.

Les résolutions que vous avez prises au sujet de la séparation de la commune de ('onthey ont démontré qu'en principe le Grand-Conseil n'est point disposé à favoriser les tendances séparatistes.

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La Compagnie des chemins de fer de la ligne d'Italie vous a demandé un nouveau terme pour la continuation de la ligne jusqu'à Brigue. Cette demande ne vous a pas surpris vu le peu d'acti­vité dont fait preuve cette compagnie. Les pou­voirs que vous avez accordés au Conseil d'Etat témoigneront une fois de plus du bon vouloir du Grand-Conseil envers la Compagnie concession­naires. Espérons, très-honorés Messieurs, que ce nouveau délai sera utilisé et que la Compagnie s'acquittera ainsi d'une dette d'honneur envers le pays.

Comme d'ordinaire les pétitions et les recours en grâce ont pris une partie de notre temps. Vous avez renouvelé les pouvoirs pour le transfert de* mines.

Je remercie la haute Assemblée du concours bienveillant qu'elle m'a prêté pendant toute la durée de la session et de l'esprit d'ordre et de conciliation qui n'a cessé de présider à toutes vos délibérations. Cette attitude calme, favorisée par une marche ferme, juste et conciliante du Gou­vernement, consolidera le repos du pays, qui en a besoin sous tant de rapports.

En souhaitant à Messieurs les députés un heu­reux retour dans leurs foyers, je déclare close la session ordinaire du printemps 1861, en recom­mandant la patrie à la protection divine.

La séance est levée à 6 heures.

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