Danielle Touré-RobergetPrésidente d’Eau Vive

Eau Vive Actualités, publication

semestrielle à 5 000 ex. éditée par

Eau Vive , 27 rue Léon Loiseau

93102 Montreuil Cedex

tél. : 33 (0)1 41 58 50 50

fax : 33 (0)1 41 58 50 58

Email : eauvive@eau-vive.org

Site : www.eau-vive.org.

Directrice de la publication Danielle Touré-Roberget

Rédactrice en chef Sophie Bouan

Comité de rédaction Virginie Bineau, Laurent Chabert

d’Hières, Sarah Mackenzie, Kristel Malègue, Henintsoa

Rakotomalala, Bernard Simpère, Sophie Tolachides

Secrétariat de rédaction, graphisme Atelier Chévara etc.

Photographies Eau Vive

Impression Édips (papier recyclé / encres végétales).

ISSN 1622-0846. Eau Vive bénéficie d’un partenariat privilégié avec le Groupe

Développement et la SNCF.

ActualitésL A L E T T R E D ’ I N F O R M A T I O NEa u Vive

J U I N 2 0 1 1 | N ° 5 0

A G I R E N S E M B L E P A G E 2

4 000 km de solidarité … Les citoyens du mondemarchent pour l’eau

Z O O M P A G E 3

Programmes Eau ViveL’heure des résultats

D O S S I E R P A G E 4

AfriqueLes femmes, un atout majeur pour le développement

E N T R E T I E N P A G E 5

Maïmouna SyllaÉ C H O S D U M O N D E P A G E 6

Afrique de l’ouest : la société civile africaine se rassemble

G8/G20 2011 : les attentes de la société civile française

S ’ E N G A G E R P A G E 7

Association « Un petit rien pour un grand bien »

A P P E L A U X D O N S P A G E 8

Sécurité alimentaire :soutenons les femmes du Sénégal

L’accès à l’eau et à l’assainissement est lepréalable incontournableà tout progrès et doit être prioritaire.

Les femmes sont les premières concernées par cette priorité.Ce sont elles qui assurentl’approvisionnement en eau du foyer . Ellesgèrent ainsi la vie, la survie de leur famille.Elles ont la charge desproblèmes d’hygiène, de santé, d’alimentation, en fait de toutes les

questions domestiques.Mais c’est aussi ce qui les éloigne de l’éducationet explique leur place prépondérante dans les statistiques de l’analphabétisme.

Ce qu’Eau Vive rencontredans les villages, ce ne sont pas des femmesengluées dans toutes cestâches, mais des femmesactives, force de proposi-tion. Dès que l’accès à l’eauest là, elles sont organi-sées en association, avecdes projets de maraîchage,

d’embouche, d’artisanat,de commerce… Elles veulent des revenus pour financer la scolaritédes enfants, particulière-ment des filles. Les micro-crédits permettent de mener à bien leurs projets. Leur force d’initiative s’impose.

Il est essentiel que partout dans le mondeles femmes accèdent à tous les niveaux de responsabilités. Elles sont indispensables pour le progrès social et pour le développement économique. L’approcheparticipative d’Eau Viveprend part à ce progrèssocial et économique.

Les femmes s’engagent

É D I T O R I A L

Tee shirt «Agissons»Porter ce Tshirt c’est agir pour le développement.8 € Taille – L – M – S

BD « LesMaîtres del’eau » ( 12/16 ans) Prendreconscience des inégalitésquand il s’agit

de l’eau sur notre planète.7 € la BD (15 x 21 cm),

reliure brochée cousue

BD et Cd-rom « Vivo raconteBintou etValentin » (8/12 ans) L’eau, uneressource rare,moteur de

développement mais aussicause de conflits. 10 € la BD et le DVD

CD «Les Enfantastiques Vive l’eau vive» 16 chansons sur l’eau écrites et chantéespar des enfants. Extrait: www.eau-vive.org15 € l’album

Cartes postales Regards, rires et scènes de la vie quotidienne en Afrique.5 € le lot de 4 cartes différentes

(10 x 15 cm)

E N B R E F

6 kilomètres pour avoir 20 litres d’eau, c’est le quotidiende millions d’hommes et defemmes. Ils les parcourent pourassurer leurs besoins de base. Or, ce manque d’accès à une eausalubre et de proximité les piège dans le cercle vicieux de la maladie et de la pauvreté.Face à cette dure réalité, des milliers de citoyens ont participéà la campagne Le Monde Marchepour l’Eau initiée par End WaterPoverty. Symboliquement, du 19au 22 mars, ils ont parcouru 6 kilo-mètres dans une centaine devilles du monde. À Ouagadougouau Burkina Faso, à Kara au Togo, à

Paris en France, Eau Vive a marchépour faire entendre la voix des«sans accès» à l’eau et à l’assainis-sement. Aux côtés de milliers decitoyens, elle a interpellé les déci-deurs pour leur demander uneaction forte, afin de stopper la dure réalité du manque d’accès à une eau salubre et à un assainis-sement adéquat.. •

À l’occasion de la journée mondiale de l’eau du 22 mars,l’antenne bénévole Eau Vive 35a organisé, avec le soutien de la Fédération française départe-mentale de Randonnée pédestre,une douzaine de randonnéessolidaires dans le départemententre le 20 et le 27 mars. Près de 500 randonneurs ontmarché à Saint-Malo, dans la baie du Mont Saint-Michel, mais aussi à Goven, Amanlis, Le Theilde Bretagne... ou à Rennes.4000 kilomètres de marche enBretagne pour soutenir des mil-

lions de personnes en Afriquequi en parcourent, chaque jour,des dizaines pour trouverquelques litres d’eau… L’objectifétait d’alerter sur les problèmesd’accès à l’eau et à l’assainisse-ment dans le monde. Ces journées ont permis de faireconnaître Eau Vive et de collec-ter des fonds pour contribuer à la réalisation d’un projet d’adduction d’eau dans le villagede Netteboulou au Sénégal.«Nous partîmes 500, mais par un prompt renfort...»Alors, à l’année prochaine ! •

C A M P A G N E I N T E R N A T I O N A L E

Les citoyens du mondemarchent pour l’eau

2

A G I R E N S E M B L E

Journée mondialede l’eau au NigerLe 22 mars, Eau Vive a partagéson engagement avec les citoyensde Maradi sur son stand et sur la radio régionale. Eau Vive estaussi intervenue sur la stratégiecommunale d’accès à l’eau potableet à l’assainissement dans cette commune, en s’appuyant sur l’expérience du programmePEADD-Niger, lors d’un atelier qui a regroupé 300 acteurs et décideurs nigériens.

Rando Rollersparisienne

Ils étaient plus de 3000 dimanche15 mai à prendre le départ à laBastille pour la deuxième éditionde la rando rollers Eau Vive. Du plus jeune au plus ancien, tous ont roulé jusqu’au Trocadéropour les 300 millions d’Africainssans eau potable.

« L’eau, uneressource à préserver »

C’est le titre de la campagne à laquelle nous a associés « The body shop » pour le lancement de leur nouvellegamme de gel douche « EarthLovers ». Pendant un mois, autour de la journée mondiale de l’eau, sur chaque flacon vendu,0,40 € étaient reversés à Eau Viveau profit du développement de l’accès à l’eau pour tous en Afrique.

A C H A T S S O L I D A I R E S

Pour commander, tél. : 01 41 58 50 50 ou www.eau-vive.org,boutique solidaire(participation aux frais d’envoi : 5€)

≈

J O U R N É E M O N D I A L E D E L ’ E A U

4 000 kilomètresde solidarité …

Quelle était la situation des femmes dans le villageavant le forage ?Avec nos filles, on se réveillaità 5 h du matin et on marchait5 km pour de l’eau. Les petitesn’allaient pas à l’école. Le plusdifficile était les maladies àcause de l’eau insalubre. Deplus, nous n’étions pas organi-sées, et ne prenions aucune

initiative à cause du problèmed’eau. Même les hommes ensouffraient : ils ne trouvaientpas de femmes à marier.Aucune famille ne veut laissersa fille vivre avec un hommedans un village sans eau. Quand nous avons apprisqu’un projet était en routedans la commune, nous avonsparlé à nos maris pour que levillage ait un forage.

Quels sont les changementsaujourd’hui ? C’est une renaissance pour lesfemmes. Le forage permet de

dégager du temps. Nous pou-vons faire du commerce , dumaraîchage… Nous avons crééune association des femmeset organisé une tontine(mutuelle). Aujourd’hui nousdisposons de 400 000 FCFA.Nous n’avions jamais imaginéque c’était possible.

Et dans votre vie de tous lesjours, qu’est-ce qui a changé ?Je suis soulagée, j’ai du tempspour vendre mes légumes surles marchés. Cette activité aamélioré mes revenus et mafamille vit mieux. •

3 Q U E S T I O N S À …

Alima Diarra, membre du comité de salubrité de Ngolobala (Mali)

Z O O M

Programmes Eau ViveL’heure des résultats

Au Burkina Faso, le programme« Eau potable et Assainisse-ment pour un DéveloppementHumain Durable » (PEADHD),mené dans les communes deMansila et Tankougounadié, estachevé. La construction deforages et de puits permetaujourd’hui un accès durable àl’eau de la population. Elle béné-ficie aussi de conditions de viesaines grâce à l’installation delatrines et aux formations des-tinées à adopter de bonnes pra-tiques d’hygiène. Au-delà de ces améliorations,ce programme a porté sur la res-tauration de l’environnement.Il était important de favoriserle développement agricole etdans ce sens, Eau Vive a encou-ragé de nombreuses initiatives(banques d’aliments à bétail,

création de zones maraîchères…)L’insuffisance en ressourceshumaines qualifiées et en outilsest aussi un véritable frein pourle développement. Eau Vive adonc travaillé au renforcementdes communes et des structuresvillageoises pour améliorer laqualité des équipements et duservice de l’eau et de l’assainis-sement, notamment à traversl’alphabétisation et les forma-tions. Au Mali, c’est le programme«Bonne Gouvernance pour l’ap-provisionnement en eau pota-ble et l’assainissement» (BGEA),développé dans 12 communesde Mopti, qui s’est achevé endécembre. Les forages garan-tissent aujourd’hui une eaupotable à proximité. Ils allègentune corvée d’eau harassante etchronophage pour les femmeset les enfants. L’éducation sani-taire, la promotion de l’usagedes latrines, l’eau à portée demain, améliorent les conditionsde vie de la population. Enfin,le renforcement des capacités

des structures communales etvillageoises par la formation, lamise en place d’une gestion despoints d’eau, d’un dispositif demaintenance et de réparation,l’instauration de commissionscommunales Eau, Hygiène etAssainissement améliorent leservice de l’eau dans cette région. Toujours au Mali, le programme« Amélioration de la gestionde l’eau et de l’assainissement»(PAGEA) dans dix autres com-munes permet l’accès à l’eaupotable et à l’assainissementaux habitants. Là encore, afind’assurer une autonomie durable, Eau Vive a porté sesefforts sur le renforcement descompétences (formation, structuration) tant auprès desélus communaux, des acteurslocaux, que des structures villageoises ou des habitants.Un grand merci à tous nos partenaires, individuels ou collectifs, qui ont permis d’amé-liorer les conditions de vie de milliers d’hommes, de femmeset d’enfants. •

2007≥20103 programmesEau ViveDes résultatsPEADHD (Burkina Faso)

21 000personnesaccèdent à l’eau potable

25 000personnes sontsensibilisées aux règles d’hygiène

625élus et acteurs locauxont renforcé leurscompétences pourgarantir un accès à l’eau durable

BGEA (Mali)

20 500personnes accèdent à l’eau potable

37 000personnes sontsensibilisées aux règles d’hygiène

45élus ont été formés en maîtrise d’ouvragecommunale et 1 commission Eau, Hygiène et Assainissement a été mise en place dans chacune des 12 communes

PAGEA (Mali)

24 600 personnes accèdent à l’eau potable

35 600 personnes sontsensibilisées aux règles d’hygiène

680 élus et acteurs locaux ont renforcé leurs compétences pourun accès durable à l’eau

3

Afrique

D O S S I E R

4

Sur la planète, les femmes sont souvent présentées comme vulnérables. En Afrique, particulièrement en zone rurale, c’est une réalité mais pas une fatalité. Si les femmes reconnaissent être freinées dans leur évolution, que ce soit par le poids de la pauvreté ou des traditions, elles n’en sont pas moins décidées à changer leurs conditions de vie.

Les femmes, un atout majeur pour le développe

n Afrique, conscientesque l’équilibre de lafamille repose en grandepartie sur leurs épaules,

les femmes s’engagent. Elles veu-lent participer au développe-ment économique et social deleur communauté. Pour Eau Vive, investir au profitdes femmes rurales ne répondpas seulement à un impératifmoral, cela contribue à lutter, demanière prometteuse, contre lapauvreté et contre la faim. Les femmes accélèrent le chan-gement. Prenons l’exemple duvillage de Kobadjé au Niger, cesont les femmes qui ont souli-gné l’urgence de disposer dans

le village d’un accès à l’eau dequalité et en quantité suffisante.Elles ont tenu bon pour que l’eauarrive jusqu’à elles. En effet, quimieux qu’une femme africainepeut argumenter sur l’urgencede l’accès à l’eau. Ces femmes,avec qui Eau Vive travaille, neveulent plus marcher de longuesheures pour puiser une eau quitrop souvent empoisonne leurfamille. Elles revendiquent ledroit d’être libérées de ces cor-vées d’un autre temps et de libé-rer leurs filles pour leur ouvrirles portes de l’école. Elles veu-lent du temps pour entrepren-dre, du temps pour produire etévoluer.

E

Les femmes sont volontairespour s’impliquer dans la viecommunautaire. Pour garantirla réussite d’un projet, commela construction de forage parexemple, Eau Vive organise desréunions avec les femmes du vil-lage. Ces réunions sont mises àprofit pour mettre l’accent surce qu’implique un accès à l’eaurégulier. Eau Vive montre l’im-portance d’avoir un comité degestion pour un forage, la néces-sité de suivre une formation àla gestion, le besoin de s’orga-niser en groupements plus struc-turés, ce qui implique le plussouvent des cours d’alphabéti-sation. Juste une étincelle et cesfemmes deviennent volontairespour être trésorière, secrétaireou présidente du comité de ges-tion de point d’eau dans leur vil-lage.

Les femmes jouent un rôle déci-sif dans la sécurité alimentairelocale. Elles sont les premièresproductrices des culturesvivrières qu’elles adaptent à lasaison. En saison sèche, elleslaissent la culture des champsde mil, de sorgho ou d’arachidepour passer à celle des tomates,des choux, du gombo ou des épi-nards. Eau Vive soutient plu-sieurs projets engagés par des groupements féminins qui

T É M O I G N A G E S

Madeleine Yaméogo – Burkina FasoMa vision du Burkina Faso est quenous sommes un peuple travailleurqui mérite d’être soutenu. En tant quefemme burkinabè,  je suis solidairedes femmes de nos villages. Elles sontvolontaires et nombreuses à devoirprendre les rênes du foyer, et àtravailler encore plus pour envoyer les enfants à l’école. Nous devonsdévelopper les initiatives qui sontprofitables et c’est pour cela quej’adhère aux principes d’Eau Vive et que je soutiens sa démarcheparticipative, qui encourage les gens à se prendre en charge, à construireleurs projets. C’est ainsi que nousallons avancer.

Astou Gning – SénégalOn dit que l’on ne prête qu’aux riches.Avec la mutuelle d’épargne et de créditdu village de Kaïré, dont je suisprésidente, la donne a changé pour lespauvres et particulièrement pour lesfemmes. Je constate, que lorsque vousaccordez un micro crédit à une femme,elle ose entreprendre. Son objectifpremier est d’accélérer le processusd’épanouissement de sa famille. Avecun peu d’argent, de la volonté et lasolidarité féminine, tout change.

Aissata Cissé – MaliJ’apporte à ma manière macontribution pour atteindre les OMD.Je suis une femme, une technicienne,une citoyenne et j’ai choisi dem’investir dans ma vie professionnelleet privée parce que chaque famillemalienne doit avoir de l’eau potable et des toilettes à sa disposition.

E N T R E T I E N

5

S É N É G A L

Maïmouna Sylla, présidente du groupement des femmes Takku Liguey de Kaïré

ment

Avez-vous déjà eu recours au microcrédit ? Oui, la microfinance est trèsutile et j’ai pu m’enrendre compte.Dans notre groupe-ment de femmes,on avait commencépar une tontine. Onréunissait la cotisa-tion mensuelle detous les membreset on la versait àl’une d’entre nousqui était tirée ausort. Les mois sui-vants, le tirage s’ef-fectuait sans cellesqui avaient déjàbénéficié du verse-ment mensuel. Ce système est bien mais il a deslimites. Beaucoupd’entre nousavaient trop de pro-blèmes qui ne pou-vaient attendre etnous cherchionsune autre solution.

Comment avez-vous changé de système ?Nos partenaires, telle Eau Vive, ontproposé de nousverser des sommes

par un système de crédits rotatifs qui permettaient desatisfaire beau-coup d’entre nousen même temps. Ce sont de petitscrédits qui nedépassent pas20 000 F CFA (30 €).Ils sont attribués à une partie dugroupe en fonctiondes projets propo-sés. Cela nous per-met de développerun petit commerceou une activitécomme la couture.Au terme du prêt,relativement court,nous remboursonsavec un taux subs-tantiel de 10 % quisert aux frais degestion. Ces prêts recou-vrés, permettent à une autre partie du groupe de bénéficier de crédits et ainsi de suite.

Ce systèmeest donc mieux adapté ?Oui, j’ai moi-mêmesollicité deux lignes de créditssuccessifs. Grâce à ces crédits, j’ai terminé les travaux de ma maison et me suis associée à une amie pour investir dans l’élevage de volailles.

Avez-vous rencon-tré des difficultéspour rembourservos prêts ?Je n’ai eu aucunsouci avec mes cré-dits. J’ai tout rem-boursé dans lesdélais et j’ai réussià réaliser ce que jevoulais. J’ai pu finirde construire mamaison, faire instal-ler des latrines,mettre en place un poulailler quiaujourd’hui m’ap-porte un plus sur le plan financier. Je compte d’ailleursme lancer dans le commerce de tis-sus sous peu, avecl’ouverture d’unnouveau crédit. 

Quels sont leschangements dansvotre vie depuis ces microcrédits ?Ma vie a changé vraiment.J’ai amélioré lesconditions de monhabitat, l’hygièneet la sécurité sontassurées. Je suisindépendantefinancièrement. J’ai une plus grandeconfiance en moicar j’ai pris mes responsabilités entant que mère defamille. J’assure le bien-être de monfoyer et la joie devivre s’est installéeà la maison. •

exploitent des potagers. À Sam-Nguéyène au Sénégal, par exem-ple, le groupement a installé, surson périmètre maraîcher, uneirrigation par goutte à goutte.Grâce à cette technique, 5 per-sonnes au lieu de 36, suffisentpour assurer un arrosage effi-cace qui consomme moins d’eauet garantit une récolte suffisantepour répondre aux besoins dela population.

Le micro-crédit au service desfemmes leur permet d’entre-prendre et de participer au déve-loppement économique de leurcommunauté. En 4 ans, Eau Vivea mis sur pied 5 microprojetsproductifs pour les femmes àhauteur de 22000 €. Grâce à cettedisponibilité financière, ellesont réalisé des activités renta-bles. Eau Vive les a soutenueségalement par des formationsà la gestion, au marketing, à lacomptabilité… qui leur donnentles moyens techniques et finan-ciers de base. Aujourd’hui, ellessavent créer des activités por-teuses d’avenir. Ces projets, audelà du fait qu’ils leur permet-tent de disposer d’un revenupour répondre aux besoins deleur famille, leur apportent uneassurance qui favorise leur recon-naissance de la part de la com-munauté.

Eau Vive est convaincue quel’autonomisation des femmesest un atout maître, porteurd’un avenir plus prometteur. Si nous voulons impulser un réelchangement social durable, nousdevons encourager l’égalité entreles hommes et les femmes quece soit dans le secteur social,économique, ou politique. •

Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisationdes femmes3e Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD)

« ...L’égalité des sexes, qui est inscrite dans les droits de l’homme, est au cœur de la réalisation des OMD. Sans elle,on ne pourra vaincre ni la faim, ni la pauvreté, ni la maladie... »

« ...Donner aux femmes un pouvoir égal d’intervention dansles décisions qui influent sur leurvie, de la famille aux instances les plus élevées du gouvernement,c’est leur donner la clef de leurautonomie… »

15 octobre 2011 journée internationale

des femmes rurales

F R A N C E

G8/G20 2011 : les attentes de la société civile française

Dans quelques semaines, laFrance présidera les Sommetsdes G8 et G20. C’est avec le slo-gan «Nouveau monde, nou-velles idées» et un agendaouvert sur de nouveaux chan-tiers de travail, que la prési-dence française répond aucontexte de crise actuel.Si la France s’est fixée des priori-tés, la société civile française estfortement mobilisée pour porterd’une même voix les questionsde solidarité internationale, lavision d’une économie et d’unsystème financier au service des

citoyens. Selon « CoordinationSud » et la campagne « ActionMondiale Contre la Pauvreté »,par contraste avec 2009, les dis-cours sont optimistes, centréssur la reprise de la croissance etrassurants sur une « sortie decrise ». Les faits démontrentpourtant que les crises, qu’ellessoient financières, sociales, ali-mentaires, climatiques, démocra-tiques perdurent. Pour ces deux grands rendez-vous, la société civile françaiseattend du gouvernement qu’il porte les propositionssuivantes :1Adopter une approche enfaveur d’un développement basésur le respect des droits humains.2En finir avec les paradis fis-caux pour assainir l’économiemondiale, financer le développe-ment, et lutter efficacement

contre la corruption.3Mettre en place dèsaujourd’hui une taxation destransactions financières afin definancer les enjeux de développe-ment et de climat.4Réaffirmer le rôle des Étatsdans l’encadrement de la respon-sabilité des entreprises enmatière sociale, environnemen-tale, fiscale et de droits humains.Veiller à ce que ces engagementspris en matière de travail décentsoient appliqués.5Favoriser une régulation effi-cace des marchés agricoles auservice de l’agriculture familialeet paysanne et des consomma-teurs.6Réguler le commerce desarmes, soutenir la constructionde la paix et de l’État de droit, enfinir avec l’instrumentalisationdes migrations et de l’aide. •

É C H O S D U M O N D E

E N B R E F

6

A F R I Q U E D E L ’ O U E S T

La société civile africaine se rassemble

Depuis 10 ans, les États africainsreconnaissent la nécessité dedialoguer avec la société civilepour faire progresser le secteurde l’eau et de l’assainissementdans les pays. Mais les espacesconsultatifs ne sont pas partouteffectifs. Quand ils existent, ils ne sont pas toujours pleinementinvestis par la société civile. Or, celle-ci a un rôle clé à jouerpour porter au plus haut niveaula cause des plus vulnérables.Eau Vive seule ou à travers lestravaux de la Coalition Eau, sou-tient l’émergence d’une sociétécivile africaine structurée, auto-

nome, efficace et militante afinqu’elle soit reconnue comme un interlocuteur crédible. Celle-cidéveloppe des capacités d’ana-lyse des politiques publiques,devient force de proposition,ainsi elle agit pour que ces poli-tiques soient mises en œuvre defaçon opérationnelle, équitableet pérenne. Eau Vive soutientcette émergence au Bénin, auBurkina Faso, au Cameroun, auMali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Togo. En novem-bre 2010, une vingtaine de collec-tifs partenaires se réunissaient àOuagadougou dans un atelierdont le thème était : « Faire pro-gresser le secteur de l’eau et del’assainissement en Afrique: rôleet mobilisation des collectifs dela société civile ». Cette rencontrea permis de dégager des pistesde travail visant à renforcer lastructuration de ces collectifs,

À voir…

Exposition « Dogon » au musée du Quai Branly, Paris 7e

L’histoire de l’art et de la culturedogon, depuis le 10e siècle jusqu’à nos jours, à travers plus de 330 œuvres exceptionnellesrassemblées pour la première fois en France.

Du 5 avril au 24 juillet 2011http://www.quaibranly.fr/fr

À vivre…

Semaine Africaine et Solidaire par Tiken Jah Fakoly

Du 13 au 18 juin 2011, encollaboration avec le musée du quaiBranly, les cinémas MK2, la Maisonde la Radio…, Tiken Jah Fakolyprésente un cycle de cinéma africain,une exposition photographique, une boutique éphémère et solidaire,ainsi que diverses rencontres et débats entre réalisateurs,journalistes et intellectuels… Venez nombreux pour soutenir cette action militante et engagée !

À écouter…

Irma

Une guitariste et une mélodiste à la fois, camerounaise d’origine, à la voix subtile et à la sensibilitéaffirmée. «Letter To The Lord»est à écouter sans modération.

leurs capacités d’analyse et de proposition.Les 17, 18 et 19 janvier 2011,une nouvelle rencontre de la société civile d’Afrique de l’ouest se déroulait à Oua-gadougou. Elle a préparé samobilisation dans le cadre du processus de dialoguerégional sur les grands pro-jets d’infrastructures hydrau-liques en Afrique de l’Ouest,piloté par la CEDEAO. À l’initia-tive de l’UICN et avec l’appuitechnique d’Eau Vive, lasociété civile a ainsi élaboré 7 axes de recommandationset les a adressés à la CEDEAOpour que l’implantation des grandes infrastructureshydrauliques dans les cinq bassins d’Afrique de l’Ouestréponde prioritairement auxbesoins socio-économiquesdes communautés riveraines. •

S ’ E N G A G E R

7

En 1986, suite à la rencontreavec un restaurateur à larecherche de sarments de vignepour ses grillades, et à la décou-verte d’Eau Vive grâce à OuestFrance, nous avons lancé uneaction annuelle « SarmentsSahel » avec un slogan : « Le sar-ment c’est facile, c’est pas cher, et ça peut apporter l’eau ». Et ça dure depuis 25 ans !On a même inventé une machineà fagoter. Résultat, près de 12 000 fagots cette année et 8 500 € pour Eau Vive.Le travail commence en novem-bre avec 60 bénévoles retraitésqui « pré-taillent » la vigne tousles vendredis. Le temps gagnépermet aux viticulteurs de tailleren mettant le sarment en poi-gnées faciles à ramasser. Puis vient début mars la journéede ramassage (150 bénévolescette année), suivie de leur mise

en « mouches » (tas de 1 000fagots environ). La vente aux particuliers et aux restaurateurss’étale sur toute l’année. Voilà bien du travail, mais aussibeaucoup de chaleur et de convivialité autour du verre de muscadet, de la brioche et de la « confiture à Madeleine »qui accompagnent tous lesefforts. Et puis pour nos bénévoles, le sentiment d’être

utile et de propager un peu de notre bonheur vers l’Afrique.Nous avons pu participer à trois missions au Sahel. C’est peu,mais suffisant pour comprendrele bien-fondé de l’action d’EauVive. Nous sommes heureux de notre fidélité à cette ONG, et d’accueillir son Assembléegénérale à Monnières les 18 et 19 juin prochain. » •

Gérard Bouaud, Président

Mon engagement estbasé sur le partage et nonsur le don, c’est pour moiun acte de justice et non decharité. Au Mali, j’ai admiréces femmes africaines, qui,

accompagnées de leursfilles, ramènent l’eau aufoyer après avoir fait deskilomètres. Bien sûr, je donne de montemps pour sensibiliser lesenfants aux problèmes del’eau dans le monde. Biensûr, je donne de mon tempsen participant aux «paquetscadeaux» pour  Noël ou àdes soirées dansantes. Cesont des occasions d’échan-ger et de récolter un peud’argent (une goutte d’eau

pour un puits).Bien sûr, je suis conscienteque ce n’est pas grandchose, que je ne résoudraipas le problème de l’Afrique,mais j’espère donner de lacrédibilité à cette actionauprès des «pouvoirs». Don-ner la possibilité de faire unpuits près d’une école pourque les filles accèdent à l’en-seignement, que les femmes libèrent du temps pour leurproduction potagère etgagnent un peu d’indépen-

dance, peut être que c’estaussi donner un peu dedignité. Ce qui m’attire avec EauVive c’est que ce n’est pasde l’assistanat, mais de l’accompagnementd’hommes et de femmesdans leurs projets.

« Le sarment c’est facile, c’est pas cher, et ça peut apporter l’eau »

Le professeurTiémoko Malénous a quittés. Très engagé à la tête du groupeassociatif du Mali,il nous a fait bénéficier de sescompétences, deson dynamisme et de son humour.Eau Vive a perduun ami et un collaborateur efficace. Elle s’associe à la peine de tous les siens. Que la terre luisoit légère !

A D I E U

D O N N E R

Michèle Vaissière,donatrice paloise

∆Noussoutenir

L’association un petit rien pour un grand bienest née à Monnières dans le vignoble nantais en 1983, autour de la collecte du verre et du carton.

A P P E L A U X D O N S

Si l’agriculture tient une placeimportante dans l’économie séné-galaise et la sécurité alimentairedes ménages, la faible pluviomé-trie, la récession économique etla hausse des prix des intrants

menacent gravement le fragileéquilibre de la population et fontaugmenter le taux de chômage etde pauvreté. Les femmes en zone rurale assu-ment, en plus de leurs tâches ména-gères, l’essentiel des travaux agri-coles. Pour entretenir les jardinspotagers, elles consacrent beau-coup de temps et d’énergie à l’ar-rosage. La maîtrise de l’eau est essen-tielle pour l’agriculture, plus par-ticulièrement dans les zones aridescomme la région de Tambacounda.Une gestion de l’eau est essen-tielle pour augmenter la produc-tivité agricole et la conservationdes ressources. Les femmes réu-nies au sein de 4 groupementsdans cette région se sont enga-gées, avec l’appui d’Eau Vive, pouraménager et améliorer leur maraî-chage. Un système d’irrigation par« goutte à goutte » a été installésur deux hectares. Ce type d’irri-gation permet d’obtenir une pro-duction maraîchère abondante,même lorsque l’eau vient à man-quer durant la saison sèche.  Ce système porte « ses fruits »,les familles mangent à leur faimet les femmes renforcent leur

rôle économique en revendantle surplus de leur production.Cette évolution a suscité de l’inté-rêt dans les groupements fémininsde 5 communes voisines. Lesfemmes se sont mobilisées pourdemander l’appui d’Eau Vive et pou-voir ainsi participer à la vie socialeet économique de leur village. En 2011, Eau Vive s’engage àaccompagner ces 5 groupementsféminins, porteurs de cette ini-tiative communautaire.  Le projetconsiste à venir en aide à 500 agri-cultrices qui exploitent une super-ficie totale de 5,5 ha. Leur potagerpermettra de cultiver leurs pro-pres fruits et légumes et de reven-dre le surplus pour générer desrevenus. Les études de faisabilitéprévoient une bonne efficacité deces projets avec un taux de renta-bilité (résultat net/capital investi)supérieur à 30 %. Ces groupements féminins ontdéjà mobilisé leur contributionfinancière. Avec votre soutien, nous pou-vons agir aux côtés de ces femmes,renforcer leur rôle en faveur del’agriculture et du développementrural, lutter pour la sécurité ali-mentaire. •

Sécurité alimentaire: soutenons les femmes du Sénégal

Oui, je soutiens l’action d’Eau Vive et l’accès à l’eau pour tous !

Je vous adresse un don de : 20 ¤ 40 ¤ 60 ¤ autre ¤

Je deviens adhérent individuel : 20 50 ¤ adhérent collectif : 100 ¤

MME MLLE M.

ADRESSE N°, BÂTIMENT, RUE

CODE POSTAL VILLE

TÉLÉPHONE EMAIL

ASSOCIATION, COLLECTIF, ENTREPRISE

NOM / PRÉNOM

(Je règle par chèque bancaire ou postal à l’ordre d’Eau Vive)

Je soussigné(e) : M Mme Mlle Nom Prénom

Adresse

Autorise l’établissement teneur de mon compte à effectuer sur ce dernier, si la situation le permet, les prélèvements correspondant à mon “soutien régulier” à Eau Vive. Je pourraisuspendre l’exécution de ce prélèvement par simple demande à Eau Vive.

À complèter et retourner accompagné d’un relevé d’identité bancaire ou postal. Eau Vive s’occupera des formalités avec votre banque. Le premier prélèvement interviendra,le 5 du mois suivant la réception de ce formulaire.

Coordonnées de ma banque

Nom Adresse 

Compte à débiter

Code établissement code guichet

N° compte Clé RIB

Association bénéficiaire : Eau Vive, N° national d’émetteur : 517931

AUTORISATION DE PRÉLÈVEMENT

Signature obligatoire Fait à Le

Je recevrai un reçu fiscal par retour

de courrier. Si je fais un don régulier,

mon reçu fiscal global me sera adressé

en janvier 2012.

66 % de votre don à Eau Vive sont

déductibles de vos impôts dans la limite

de 20 % de votre revenu imposable.

Quand

vous DONNEZ

10 €

20 €

30 €

Votre DÉPENSE

RÉELLE est de

3,40 €

6,80 €

10,20 €

Défiscalisation

Je choisis le don durable : 10 ¤ 20 ¤ 30 ¤ autre ¤Le prélèvement se fera chaque : mois trimestre semestre

CNIL. Conformément à la loi n° 7817 du 6/01/1978, vous disposez d’un droit d’accès etde rectification pour toute information vous concernant, figurant sur notre fichier, ilsuffit de nous écrire. Les informations qui vous concernent sont destinées à Eau Vive.

À retourner à Eau Vive, 27 rue Léon Loiseau 93102 Montreuil Cedex Eva 50

Montant dufinancement recherché :

25 000 €Lutter pour la sécurité alimentaireaux côtés des femmes sénégalaises5 jardins maraîchers pour les groupements de femmes de Ndoga-Babacar, Tabanding-Ouolof, Sinthiou Malème, Colibantang, Nettéboulou

Pour chaque jardin maraîcher :

Mise en place d’une irrigation par « goutte à goutte »

Installation de 300 mètres de clôture

Fourniture de petit matériel (arrosoirs, bêches…)

Mise en place d’un fonds de roulement

∆