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Au nom du conseil d'administration de la section Montréal d'ACAMS, nous aimerions vous présenter le troisième bulletin de l?année 2018. Comme toujours, notre but est de présenter des sujets pertinents et au goût du jour. Ceci permet de suivre les changements constants et les défis liés à la lutte au blanchiment d'argent et au financement du terrorisme. Si vous avez manqué les plus récents petits-déjeuners, ce bulletin vous donnera les faits saillants des événements ainsi que la liste des professionnels hautement respectés qui nous ont fait part de leurs points de vue et de leurs opinions. Si vous avez des suggestions pouvant être intéressantes ou si vous souhaitez contribuer aux prochains bulletins en préparant un article pertinent, le conseil d'administration est toujours ouvert à recevoir vos suggestions et articles. DATE IMPORTANTE À RETENIR BULLETIN No7 JUILLET 2018 MOT DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Pour la seconde année consécutive, la sectionMontréal d'ACAMS organise une journée conférence le mardi 11 septembre. C'est une journéeà ne pas manquer au coursde laquelle des professionnels chevronnés viendront partager leur expertise et connaissance en matière de lutte au blanchiment d'argent et de financement d'activité terroristes. Les détailsde la journée(lieu, horaires, programme)seront communiqués au courant de l'été. En espérant vousy voir nombreux! 1 1

Bulletin Juin 2018 - ACAMSfiles.acams.org/pdfs/2018-2/ACAMS-Montreal-Bulletin-July-2018.pdf · l'Université de Sherbrooke, est unique au Canada. Préconisant l'approche intégrée

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Au nom du conseil d'administration de la section Montréal d'ACAMS, nous aimerions vous présenter le troisième bulletin de l?année 2018.

Comme toujours, notre but est de présenter des sujets pertinents et au goût du jour. Ceci permet de suivre les changements constants et les défis liés à la lutte au blanchiment d'argent et au financement du terrorisme.

Si vous avez manqué les plus récents petits-déjeuners, ce bulletin vous donnera les faits saillants des événements ainsi que la liste des professionnels hautement respectés qui nous ont fait part de leurs points de vue et de leurs opinions.

Si vous avez des suggestions pouvant être intéressantes ou si vous souhaitez contribuer aux prochains bulletins en préparant un article pertinent, le conseil d'administration est toujours ouvert à recevoir vos suggestions et articles.

DATE IMPORTANTE À RETENIR

BULLETIN No7 JUILLET 2018

MOT DU CONSEIL D'ADMINISTRATION

Pour la seconde année consécutive, la section Montréal d'ACAMS organise une journée conférence le m ardi 11 sept em bre.

C'est une journée à ne pas m anquer au cours de laquelle des professionnels chevronnés viendront partager leur expertise et connaissance en matière de lutte au blanchiment d'argent et de financement d'activité terroristes.

Les détails de la journée (lieu, horaires, programme) seront communiqués au courant de l'été.

En espérant vous y voir nombreux!

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DEVENEZ MEMBRE DE LA SECTION MONTRÉAL

La section ACAMS Montréal tient à remercier ses membres pour leur appui et souhaite leur offrir un grand nombre de

privilèges. En devenant membre de la section, vous bénéficiez notamment :

* de gratuité, de rabais ou de priorité sur l'inscriptionaux événements de la section;

* de la possibilité d'inviter un non-membre de votrechoix lors de certains événements;

* et bien plus!

Pour plus de renseignements communiquez avec nous:

[email protected]

Diplôm e de 2e cycle Lut t e cont re la cr im inalit é f inancière (LCCF)

Le Diplôme de 2e cycle en lutte contre la criminalité financière, offert au campus de Longueuil par l'Université de Sherbrooke, est unique au Canada.

Préconisant l'approche intégrée GRC (gouvernance, gestion des risques et conformité) et LCCF, ce diplôme enseigne les outils permettant de prévenir et de détecter la criminalité financière par une meilleure

compréhension des signaux d'alerte, et d'investiguer une fraude présumée.

Il offre aux futurs spécialistes un bagage solide afin de pouvoir interagir avec des professionnels en comptabilité, en droit, en finance et en fiscalité intéressés à combattre la fraude et la criminalité financière.

Pour plus d'information, consultez le site du programme:

www.usherbrooke.ca/adm/diplomes/lutte-criminalite-financiere

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RETOUR SUR LES PETITS DÉJEUNERS-CAUSERIES

ACAMS Montréal est fière d'offrir du contenu de qualité à ses membres et

de faciliter leur développement professionnel.

Nos petits déjeuners-causeries sont ainsi accrédités par le Barreau du Québec, en

plus de fournir des crédits ACAMS. Des discussions sont en cours avec

d'autres ordres professionnels afin de faire profiter tous nos membres et partenaires de cet avantage!

Le 19 avril dernier, la section ACAMS Montréal organisait un petit déjeuner-causerie portant sur les cryptomonnaies au Centre de conférence Sunlife. L?événement a fait salle comble avec plus de 120 personnes présentes!

Pour l?occasion, trois conférenciers étaient invités à partager leur expérience relativement aux cryptomonnaies:

Nassiba Idebdou de Cent re d?analyse des opérat ions et déclarat ions f inancières du Canada : « les cyptomonnaies: quel avenir pour ces monnaies sans État? »

Nassiba a présenté les enjeux et défis des cryptomonnaies dans le contexte de la lutte au blanchiment d?argent et au financement des activités terroristes; les produits disponibles sur le marché pour déceler ces activités (tel que le site « blockchain.info »); et les opportunités qui découlent de la technologie de chaîne.

François Côt é Duham el et Aaron Gilkes de la Gendarm er ie Royale du Canada: « Bitcoins et devises virtuelles: défis émergents pour les organismes d?encadrement ».

François et Aaron ont présenté les défis auxquels font face les organismes d?encadrement, notamment quant à la provenance et l?auteur des transactions dans un contexte où la structure de l?organisation criminelle implique de nombreux intermédiaires qui ne se connaissent pas entre eux, et la forme de monnaie tend à changer en cours de route.

Pet it Déjeuner -causer ie Spécial crypt om onnaies

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PETIT DÉJEUNER CAUSERIE DU 5 JUIN 2018 SUR L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Le chapitre Montréal d'ACAMS a eu le plaisir de présenter un petit déjeuner causerie le 5 juin dernier sur le thème de l'intelligence artificielle (IA).

C'est devant un auditoire captivé que trois experts ont démystifié les enjeux de l'intelligence artificielle.

Myr iam Côt é, Directrice Exécutive, Institut des Algorithmes d'apprentissage de Montréal a ouvert l'évènement sur le thème de la révolution de l'IA. Elle a mené sa présentation en intéraction avec l'auditoire, en apportant des explications et précisions sur l'utilisation de l'IA.

La deuxième partie de la conférence a été assurée par:

- Wesley Girdhar ry, Spécialiste national en solutions, Crimes financiers et renseignements stratégiques en matière de sécurité, SAS Canada et

- Nat haniel Kennedy-Noble, Solution Specialist, Data Science Team, SAS Canada

L'accent a été mis sur l'utilisation de l'intelligence artificielle comme clé du succès dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement d'activités terroristes.

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Le projet de Loi C-45, loi fédérale (« la Loi ») concernant la légalisation du cannabis récréatif, devrait être effective le 17 octobre 2018. La Loi permettra, sous

certaines réserves, la production, possession et commercialisation de la marijuana ainsi que ses substances dérivées. La décriminalisation de cette industrie aura un impact non négligeable sur la gestion des risques au sein des institutions financières canadiennes.

En vertu de la Loi sur le Recyclage des Produits de la Criminalité et le Financement des Activités Terroristes (« LRPCFAT ») et son Règlement[1], les institutions financières (« IF ») ont certaines obligations relatives à la vérification de l?identité, tenue de documents, surveillance des transactions et déclarations d?opérations financières de leur clientèle.

Cadre act uel de gest ion des r isques

Industrie du cannabis médical

Les IF ont notamment l?obligation de connaître l?identité des propriétaires véritables des entreprises avec lesquelles elles font affaires, c?est-à-dire les personnes physiques qui détiennent 25% et plus de l?entreprise, et d?évaluer le niveau de risque de recyclage des produits de la criminalité (« RPCFAT ») associé à chaque client afin d?effectuer une surveillance adéquate de ces relations.

En dépit de la légalisation du cannabis aux fins médicales autorisant la production et vente de cannabis médical aux producteurs détenant une licence délivrée par le gouvernement, le niveau de risque RPCFAT associé à ce secteur d?activité est élevé.

Plusieurs IF sont réticentes à offrir des services financiers aux entreprises de cette industrie. En effet, en fonction de son appétit au risque, une IF peut décider d?interdire ou restreindre sous certaines conditions les services offerts à certains types de clients.

Les types de clients suivants sont communément évalués à risque élevé de RPCFAT par les IF: personnes politiquement vulnérables, banques fictives, entreprises de services de casino, entités de prêts sur gage et entreprises reliées à l?industrie du cannabis médical.

Selon l?appétit du risque de l?IF, ces types de clients peuvent soit faire l?objet d?une interdiction complète ou être acceptés avec mesures de mitigation des risques permettant d?atténuer le risque RPCFAT. On entend notamment par mesures de mitigation: effectuer des recherches poussées sur le client et ses relations; faire un suivi serré des transactions au compte; et mettre à jour plus régulièrement les renseignements au dossier.

[1] Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes, Gouvernement du Canada, http:// laws-lois.justice.gc.ca/fra/ lois/p-24.501/ Règlement sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes, Gouvernement du Canada, http:// laws-lois.justice.gc.ca/fra/reglements/DORS-2002-184/index.html

L?indust r ie du cannabis et la gest ion des r isques RPCFAT par les inst it ut ions f inancières

par Daphné Kathia Rosalbert, Conseillère sénior en gestion des risques réglementaires

Adrien Freixanet, Analyst due diligence

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Marché illicite du cannabis

Les IF doivent être attentives aux transactions pouvant être issues du marché illicite du cannabis. En effet, la première étape du processus de RPCFAT est le placement de fonds illégaux dans le système financier. C?est ce qui se produit lorsqu?une personne effectue des transactions financières avec l?argent issu d?activités criminelles telle que la vente illégale de cannabis.

Pour identifier ces transactions, les IF doivent tenter d?obtenir la provenance des fonds. Si un client ne peut justifier la provenance de l?argent au moment d?effectuer une transaction ou si l?employé de l?IF a des motifs raisonnables de croire qu?une opération effectuée ou tentée constitue du RPCFAT, alors l?IF doit transmettre une déclaration d?opération douteuse (DOD)[1].

Im pact s de la Loi

Suite à l?entrée en vigueur de la Loi, les IF pourront développer des relations d?affaires avec de nouveaux acteurs économiques pour lesquels des mesures de gestion du risque devront être mises en ? uvre.

Comme évoqué précédemment, les IF ont des obligations en vertu de la LRPCFAT. À ce titre, les IF devront effectuer les diligences nécessaires afin de vérifier que les entreprises opérant dans des activités liées au cannabis y soient autorisées.

À cet effet, selon l?alinéa 62 (3) partie 3 de la Loi, les entreprises souhaitant ? uvrer dans l?industrie du cannabis devront faire une demande de licence ou de permis auprès du ministre, accompagnée de renseignements financiers comprenant notamment des informations quant à ses actionnaires et personnes détenant le contrôle.

Ainsi, les IF seront tenues de veiller à ce que leurs clients, qui entrent dans le champ d?application de la Loi aient satisfait à leurs obligations, sous peine d?être elles-mêmes en non-conformité.

Enfin, suivant le niveau de risque attribué à ces nouveaux partenaires d?affaires, des mesures de mitigations devront être mises en place. Ces mesures pourront être effectuées à travers une revue périodique de cette clientèle où l?accent sera mis sur le contrôle de l?activité effective afin de prévenir tout risque de blanchiment d?argent. La liste non exhaustive suivante donne un aperçu de saines diligences à mener afin de mitiger le risque représenté par les entreprises liées au cannabis et ainsi pérenniser la relation d?affaires entretenue avec elles:

· Les revenus observés de l?entreprise cadrent-ils avec les états financiers et avec le chiffre d?affaires que l?on peut légitimement attendre d?une entreprise standard ? uvrant dans ce secteur d?activité?

· Le schéma transactionnel cadre-t-il avec ce que peut légitimement attendre d'une entreprise standard ? uvrant dans ce secteur d?activité? à savoir :

· Les dépôts en espèces sont-ils d?un montant régulier et effectués à des fréquences récurrentes;

· Les personnes effectuant les opérations bancaires ont-elles un lien avec l?entreprise et le pouvoir nécessaire de le faire?

· Les sorties de fonds sont-elles en lien avec les activités du client?

· Les partenaires d?affaires de l?entreprise ? uvrent-ils dans des secteurs d?activité connexes et font-ils l?objet d?actualités négatives en lien avec le blanchiment d?argent.?

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Les IF ont d?importantes obligations réglementaires en matière de RPCFAT. La gestion des risques reliés à l?industrie du cannabis ne sera pas simplifiée par l?entrée en vigueur de la Loi.

En effet, en raison du risque associé à cette industrie et du nombre croissant de relations d?affaires qui devront être suffisamment documentées et régulièrement surveillées, les IF auront avantage à évaluer les pours et les contres de chacune de ces relations d?affaires.

[1] Entités financières, Centre d?analyse des opérations et déclarations financières du Canada, http://www.canafe-fintrac.gc.ca/re-ed/fin-fra.asp

En tout temps, vous pouvez soumettre vos articles pour parution dans le bulletin de la section ACAMS Montréal.

Une actualité a capté votre attention? Vous souhaitez partager votre opinion? Vous voulez revenir sur un des sujets abordés lors d'un événement ACAMS Montréal?

Vous pouvez soumettre vos idées et propositions en tout temps à l'adresse suivante:

[email protected]

Nous vous rappellons que vous pouvez voter pour choisir l'article qui remportera

le prix "Acams Today of the year". Vous pouvez consulter les articles en nomination et

soumettre votre vote via le lien suivant:

https://www.acamsconferences.org/vegas/awards-article/

Vot re avis est im por t ant

Nous voulons vous l ire!

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Québec: l 'af faire des biens m al acquis par des dir igeant s af r icains.

Où en som m es-nous?

par Me Inma Prieto du Cabinet d?avocat Martin Camirand Pelletier Avocats, et

Stéphanie Annecou-Falaguet, CAMS, CFCS, Analyste Sénior RPCFAT

RETOUR SUR L'ACTUALITÉ

Nous revenons sur la bataille judiciaire dans laquelle une vingtaine de dirigeants et hauts gradés africains sont dans la ligne de mire, accusés de détournement de fonds et de blanchiment d?argent au Canada et dans plusieurs pays européens.

Originaires du Tchad, Congo-Brazzaville, Gabon, Sénégal, Burkina Faso, Algérie et République démocratique du Congo, ces dirigeants et hauts gradés africains corrompus sont à la recherche de pays dits sécuritaires pour blanchir leur argent. Tout commence en 2007 lorsque l?association Sherpa porte plainte en France pour recel de détournement de fonds publics et complicité contre plusieurs dirigeants africains et les membres de leurs familles, ayant acquis plusieurs biens immobiliers en France. La plainte sera classée sans suite en 2007 mais l?enquête aura permis de révéler l?existence d?autres biens mobiliers et immobiliers. Une deuxième plainte est déposée en 2010. Le vice-président de la Guinée équatoriale sera condamné à trois ans de prison avec sursis et trente millions d?euros d?amende avec sursis également. Ce dernier a fait appel de cette décision et l?affaire est actuellement en cours.

Au Canada, une plainte sera déposée pour des faits similaires au printemps 2018, l'association Sherpa y dénonçant cette fois des investissements immobiliers de plus de 30 millions au Québec toujours par des politiciens et dirigeants de divers pays africains.

Au coeur de cette bataille judiciaire, Sherpa, une association française anti-corruption, présidée par William Bourdon, avocat et ancien secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l'homme, et composée de juristes originaires de divers pays, animés par le même objectif: défendre les victimes de crimes commis par des opérateurs économiques et permettre la restitution aux populations concernées des avoirs illégalement détournés par leurs dirigeants corrompus.

Cette affaire relance le débat de la règlementation et le contrôle des investissements au Canada réalisés par les étrangers politiquement vulnérables.

L?enquête est en cours et de nombreuses interrogations demeurent, notamment s?agissant des démarches menées par les intermédiaires qui ont contribué à intégrer les fonds de ces dirigeants dans l?économie canadienne.

Les informations diffusées par plusieurs médias dévoilent certains noms de hauts dirigeants et de leurs proches.

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Une recherche effectuée dans les médias internationaux nous a permis de constater que plusieurs des personnes citées font l?objet de presse négative notamment en lien avec la corruption, le détournement de fonds et des liens avec des gouvernements corrompus. Nous avons approfondi nos recherches à l?aide d?une base de données qui permet de faciliter la lutte contre la corruption.

Nous constatons que plusieurs des personnes citées sont présentes dans la base de données et classées à titre de « Politically Exposed Person » et « Special Interest Person ».

Ces recherches sommaires et basiques dans le domaine de la lutte au blanchiment d?argent démontrent sans l?ombre d?un doute que les personnes représentent un haut risque en termes de gestion de risque.

Les intermédiaires qui ont contribué à l?investissement de fonds de ces dirigeants pour l?achat d?immeubles au Québec, ne pouvaient ignorer de telles informations lors de l?établissement de l?identité des véritables propriétaires.

Un facteur supplémentaire, et non le moindre, s?ajoute à la palette des risques associés à ces investisseurs: le risque lié aux pays dont ils sont originaires.

Dans le but d?évaluer le risque associé à chaque pays impliqué, nous avons consulté le dernier rapport édité par Transparency International (TI) pour l?année 2017.

Rappelons que TI est une organisation non gouvernementale qui diffuse des rapports sur l?indice de corruption propre à chaque pays.

Ce sont 180 pays qui sont classifiés en fonction de nombreux critères qui permettent d?évaluer le degré de corruption du pays.

Les indices s?étendent sur une échelle de 0 à 100. Un indice faible signifie que le pays est hautement corrompu alors qu?un indice élevé signifie que la corruption est inexistante dans le pays.

Les pays dont il est question dans cette affaire se placent tous au-delà de la 60ème place avec un indice inférieur à 46%.

Nous retiendrons à titre d?exemple, le Sénégal qui se place à la 66ème place avec un indice s?élevant à 45% alors que bien derrière suivent le Congo et le Tchad avec respectivement un indice qui s?élève 21% (161ème place) et 20% (165ème place).

Cet autre facteur de risque aurait dû être déterminant avant la réalisation des investissements.

Dans cette affaire, beaucoup de questions restent, pour le moment sans réponse, notamment s?agissant du rôle des intermédiaires, des vérifications effectuées sur l?identité des investisseurs, de l?établissement de l?origine des fonds, de la gestion de risque menée.

C'est ainsi que placé dans la ligne de mire en Europe et aux États-Unis, le Québec est apparu comme le nouvel eldorado de ces politiciens et hommes d?affaires africains, en raison de certaines carences législatives dans le secteur immobilier. Cette affaire reste à suivre de près aux regards des nombreux développements à venir.

Source: https://www.transparency.org/news/feature/corruption_perceptions_index_2017 http://www.journaldemontreal.com/2018/06/08/enquetes-de-la-grc-sur-les-biens-mal-acquis-dafricains-au-quebec http://www.journaldemontreal.com/enquetes/filiere-africaine/afrique http://www.fintrac.gc.ca/re-ed/real-fra.asp

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Merci à nos commanditaires

Les membres du comité de direction ACAMS Montréal tiennent à remercier les

contributeurs de cette édition, tant pour leurs aticles, les résumés d'évènements et leur implication dans la mise en oeuvre de ce

bulletin:

Stéphanie Annecou-Falaguet

Adrien Freixanet

Daphné Kathia Rosalbert

Com m andit aire Plat ine: Com m andit aires Bronze:

Com m andit aire Or :

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