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2012 REPUBLIQUE DE GUINEE COMITE NATIONAL CABINET DU PREMIER Travail-Justice-Solidarité DE LUTTE CONTRE LE SIDA MINISTRE Cadre Stratégique National 2008-2012 Octobre 2008 Secrétariat Exécutif du Comite National de Lutte contre le Sida 1/273

Cadre Stratégique National 2008-2012 - ilo.org · performances et les insuffisances, ... Mobilisation des ressources et partenariat ... Tableau 12 : Budget sommaire du plan de suivi

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  • 2012

    REPUBLIQUE DE GUINEE COMITE NATIONALCABINET DU PREMIER Travail-Justice-Solidarit DE LUTTE CONTRE LE SIDA MINISTRE

    Cadre Stratgique National

    2008-2012

    Octobre 2008

    Secrtariat Excutif du Comite National de Lutte contre le Sida

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  • Cadre Stratgique National

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  • Remerciements

    Llaboration du Cadre Stratgique National de Lutte contre le VIH et les IST 2008-2012 (CSN) en Guine est la rsultante des efforts concerts de tous les acteurs publics, privs, civils mais aussi des structures de la coopration multilatrale et bilatrale.

    A tous les acteurs, tant nationaux quinternationaux, qui ont contribu llaboration de ce cadre stratgique national, par leurs rflexions, leurs conseils et leurs observations, le Secrtariat Excutif du Comit National de Lutte contre le Sida (SE/CNLS) prsente ses sincres remerciements. Dans cet lan de reconnaissance, mention spciale est faite lONUSIDA pour son soutien technique et financier de mme que pour sa facilitation des activits de consultation ; lUSAID, pour la consultation en CDV et dcentralisation ; au PAM, pour la consultation en appui nutritionnel ; et au Dispositif dAppui Technique pour lAfrique de lOuest et du Centre (DAT/AOC) pour lassistance dans la conduite du processus.

    Notre reconnaissance va aussi aux consultants nationaux et internationaux pour leur accompagnement soutenu durant tout lexercice de llaboration des diffrentes composantes du cadre stratgique national.

    Je flicite tout le personnel du Secrtariat Excutif du Comit National de Lutte contre le Sida et les IST pour leur engagement tout au long du processus qui a permis llaboration du prsent Cadre Stratgique National dot de plans oprationnels annuels et dun cadre de suivi-valuation.

    Notre gratitude va aux partenaires multilatraux et bilatraux pour leur soutien technique et logistique. Comme toujours votre soutien sest manifest de manire prompte et efficace.

    Je ne saurai terminer sans saluer la participation combien apprcie des reprsentants des ministres, du secteur priv, des organisations non gouvernementales et parmi celles des personnes vivant avec le VIH dont les membres ont accept de confronter leur vcu aux principes acadmiques de la programmation. Je salue les reprsentants des rgions dont la participation laisse augurer ladquation des stratgies aux ralits de la dcentralisation et dune gestion plus amliore de la problmatique des IST et VIH sur lensemble du territoire national.

    Nous avons t ensemble pour tracer les sillons de lavenir, restons ensemble pour les parcourir, les suivre et les valuer.

    Dr. Hadja Mariama Djlo BARRY Secrtaire Excutive du Comit National de Lutte contre le Sida

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  • Prface Pour intensifier la rponse nationale lpidmie du sida et la rendre effectivement multisectorielle, la Guine sest engage depuis juin 2001, dans le processus de planification stratgique travers llaboration du cadre stratgique national 2003-2007 et la cration, par dcret n 016 du 5 mars 2002, du Comite National de Lutte contre le Sida (CNLS). Ce dernier, plac sous la tutelle de la Primature, a pour mission de coordonner la riposte lpidmie sur tout le territoire guinen.

    Le bilan de la revue participative du CSN 2003-2007 a permis d'en apprcier les performances et les insuffisances, tout en capitalisant les acquis enregistrs depuis le dbut de sa mise en uvre, et de dgager de nouvelles orientations et des grands axes dintervention pour le cadre stratgique national 2008-2012.

    A linstar des autres pays, la Guine a souscrit aux dclarations dABUJA I, de lUNGASS et rcemment la dclaration dABUJA II sur laccs universel aux services de prvention, de traitement, de soins et de soutien.

    Le nouveau Cadre Stratgique National 2008-2012, de nature multisectorielle et pluridisciplinaire, dfinit les principes directeurs et les grandes orientations, les stratgies et les actions prioritaires de riposte lpidmie du sida pour les cinq prochaines annes. Il est donc imprieux que nous nous mettions ensemble pour conjuguer nos efforts, respecter les grandes orientations dfinies afin dinflchir la tendance volutive de la pandmie.

    A cet effet, jinvite tous les acteurs sinscrire rsolument dans les axes prioritaires de ce prsent document qui a le consensus de tous pour une riposte efficace et sans complaisance contre lpidmie du sida dans notre pays.

    La mobilisation de ressources pour la mise en uvre efficace des actions de ce cadre stratgique reste encore lun des dfis majeurs relever. Dans cette perspective, jengage le Gouvernement Guinen fournir tout lappui ncessaire, aussi bien budgtaire que technique, pour la mise en uvre de ce plan en poursuivant, de faon dynamique, le partenariat national et international dj tabli. Aucun effort ne sera mnag pour arriver cette fin.

    Je reste persuad que latteinte des objectifs de ce cadre stratgique national 20082012, nous permettra dtre au rendez-vous des Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement, avec une Guine o limpact du VIH a t considrablement rduit sur lindividu, la famille et les communauts.

    Dr Ahmed Tidiane SOUARE Premier Ministre, Chef du Gouvernement,

    Prsident du CNLS

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  • Table des matires

    Liste des sigles et abrviations 9 Rsum excutif 13 I. Introduction 18 II. Contexte de mise en uvre du CSN 2008-2012 20

    2.1. - Situation gographique et organisation politique et administrative 20 2.2. - Caractristiques dmographiques et socio-conomiques 20 2.3. - Situation sanitaire 21 2.4. - Situation spcifique du VIH et des IST 22 2.5. - Etat de mise en uvre du CSN 2003-2007 24

    III. Stratgie de lutte contre le VIH et les IST 2008-2012 29 3.1. - Cadre de rfrence du CSN 29 3.2. - Principes directeurs de la stratgie nationale de lutte contre le VIH et les IST 29 3.3. - Objectifs et principaux rsultats attendus 30 3.4. - Axes stratgiques 31

    IV. Cadre institutionnel de la riposte au VIH et aux IST 59 4.1. - Organes politiques dorientation et de dcision 59 4.2. - Organes techniques dorientation et de concertation 61 4.3. - Structures de coordination 63

    V. Stratgie de suivi et dvaluation du CSN 69 5.1. - Objectifs du suivi et de lvaluation de la mise en uvre du CSN 69 5.2. - Fondements et composantes du suivi et de lvaluation 69 5.3. - Dispositif institutionnel du suivi et de lvaluation 70 5.4. - Approches et stratgies 70 5.5. - Indicateurs de suivi et dvaluation 71

    VI. Mobilisation et gestion des ressources 72 6.1. - Estimation des cots du CSN 2008-2012 72 6.2. - Mobilisation des ressources et partenariat 72 6.3. - Procdure de gestion des ressources mobilises 74 6.4. - Dispositif de contrle 74 6.5. - Processus de planification 74

    VII. Opportunits et facteurs de risques dans la mise ne uvre du CSN 2008-2012 75 VIII. Plans oprationnels 2008-2012 76

    8.1. - Contexte 76 8.2. - Plan oprationnel de travail par axes stratgiques 77 8.3. - Cadrage budgtaire 2008-2012 138 8.4. - Mise en uvre du plan oprationnel 143 8.5. - Conditions de succs et facteurs de risques 147

    IX. Plan de suivi-valuation 148 9.1. - Contexte 148 9.2. - Cadre institutionnel du suivi et de lvaluation 149 9.3. - Matrice des indicateurs cls 156

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  • 9.4. - Cadre de performance 177 9.5. - Collecte de donnes 187 9.6. - Analyse, prsentation et utilisation des donnes 209 9.7. - Evaluation du CSN 2008-2012 221 9.8. - Mise en uvre du plan national de suivi-valuation 224

    IX. Annexes 229 Annexe 1 : Rfrences bibliographiques 229 Annexe 2 :Glossaire 230 Annexe 3 :Plan de suivi et valuation du CSN 2008-2012 par domaines prioritaires 235 Annexe 4 :Plan de suivi et valuation du CSN 2008-2012 par composantes 250 Annexe 5 :Objectifs nationaux vers laccs universel 265 Annexe 6 : Liste des participant(e)s llaboration du CSN 2008-2012 270

    Liste des graphiques et tableaux

    Graphique Graphique 1 : Organigramme du CNLS 67

    Graphique 2 : Organigramme hirarchique du Secrtariat Excutif du CNLS 68

    Graphique 3 : Organigramme du dispositif de suivi et dvaluation 149

    Graphique 4 : Fluxogramme des donnes/informations 153

    Tableaux Tableau 1 : Allocation budgtaire par axe stratgique 72

    Tableau 2 : Rles et responsabilits des acteurs aux diffrents niveaux 150

    Tableau 3 : Prsentation des mcanismes de rapportage 152

    Tableau 4 : Matrice des indicateurs cls 157

    Tableau 5 : Indicateurs dimpact et de rsultats 178

    Tableau 6 : Indicateurs de produits et dapports 179

    Tableau 7 : Plan de collecte de donnes 189

    Tableau 8 : Plan de gestion de la qualit des donnes 199

    Tableau 9 : Plan de dissmination et dutilisation des donnes 211

    Tableau 10 : Plan dvaluation 222

    Tableau 11 : Plan de mise en uvre 224

    Tableau 12 : Budget sommaire du plan de suivi et valuation du CSN 200-2012 par domaines prioritaires 227

    Tableau 13 : Budget sommaire du plan de suivi et valuation du CSN 200-2012 par composantes 227

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  • Liste des sigles et abrviations

    AEDES : Agence Europenne de Dveloppement Socio sanitaire AES : Accident dExposition au Sang AGBEF : Association Guinenne pour le Bien Etre Familial AGEFI : Association Guinenne des Editeurs de la Presse Indpendante AGF : Agence de Gestion Financire AGR : Activits Gnratrices de Revenus ARV : Antirtroviraux AU : Accs Universel BAD : Banque Africaine de Dveloppement BIT : Bureau International du Travail BM : Banque Mondiale BND : Budget National de Dveloppement BP : Bnficiaire Principal BSS : Behavioral Surveillance Survey (Enqute de Surveillance Comportementale) CAAF : Centre dAppui lAutopromotion Fminine CAT : Centre AntiTuberculeux CCC : Communication pour le Changement de Comportement CCLS : Comit Communal de Lutte contre le Sida CCM : Country Coordination Mechanism (Mcanisme de Coordination Pays) CDV : Conseil et Dpistage Volontaire CECOJE : Centre dEcoute, de Conseil et dOrientation des Jeunes CEDEAO : Communaut Economique des Etats dAfrique de lOuest CEJA : Comit d'Ecoute Jeunes et Adolescents CHU : Centre Hospitalo-Universitaire CMC : Centre Mdical Communal CMLS : Comit Ministriel de Lutte contre le Sida CNLS : Comit National de Lutte contre le Sida CNTS : Centre National de Transfusion Sanguine CPLS : Comit Prfectoral de Lutte contre le Sida CPN : Consultation Pr Natale CRD : Communaut Rurale de Dveloppement CRIS : Systme dInformation sur la Riposte des Pays CRLS : Comit Rgional de Lutte contre le Sida CRTS : Centre Rgional de Transfusion Sanguine CS : Centre de Sant CSN : Cadre Stratgique National CTA : Centre de Traitement Ambulatoire CTPAJ/SIDA : Cellules Techniques Prfectorales et Communales d'Action Jeunes de lutte

    contre le Sida CTRAJ/SIDA : Cellules Techniques Rgionales d'Action Jeunes de lutte contre le Sida CU : Commune Urbaine DNEHS : Direction Nationale des Etablissements Hospitaliers et de Soins DNPL : Direction Nationale des Pharmacies et Laboratoires DPS : Direction Prfectorale de la Sant DRS : Direction Rgionale de la Sant DSRP 2 : Deuxime Document de Stratgie de Rduction de la Pauvret DSVCo : Direction de la Sant de la Ville de Conakry

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  • EDSGIII+ : Troisime Enqute Dmographique et de Sant en Guine de 2005 EIBC : Enqute Intgrale avec module Budget de Consommation EIBEP : Enqute Intgre de base pour lvaluation de la pauvret ENRP : Equipe Nationale de Revue et de Planification ESCOMB : Enqute de surveillance comportementale et biologique ESI : Education Sexuelle Informelle ESSIDAGUI : Enqute de Sroprvalence du Sida en Guine ESTHER : Ensemble pour une Solidarit Thrapeutique Hospitalire en Rseau FAO : Fonds des Nations Unies pour lAlimentation FG : Francs Guinens FHI : Family Health International FM : Fonds Mondial GTTOE : Groupe Technique de Travail ONUSIDA Elargi GTZ : Gesellschaft fr Technische Zusammenarbeit (Coopration Allemande) HSH : Hommes ayant des rapports Sexuels avec des Hommes IDA : International Development Agency IDH : Indice de Dveloppement Humain IEC : Information Education Communication IO : Infections Opportunistes IP6 : Indicateur de Prvention n6 IP7 : Indicateur de Prvention n7 IRC : International Rescue Committee IST : Infections Sexuellement Transmissibles KFW : Coopration financire allemande LaPESCH : Planification Evaluation Suivi Collaboration Harmonisation (Logiciel

    du systme dinformation SIDAPES) MASPFE : Ministre des Affaires Sociales, de la Promotion Fminine et de lEnfance MDN : Ministre de la Dfense Nationale MEASURE : Monitoring and Evaluation to Assess and Use Results MEN : Ministre de lEducation Nationale MJSEC : Ministre de la Jeunesse et des Sports MSF : Mdecin Sans Frontire MSP : Ministre de la Sant Publique et de lHygine MST : Maladies Sexuellement Transmissibles NTIC : Nouvelles Technologies de lInformation et de la Communication OCB : Organisation Communautaire de Base OEV : Orphelins et Enfants Vulnrables OGDH : Organisation Guinenne des Droits de lHomme OMD : Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement OMS : Organisation Mondiale de la Sant ONG : Organisation Non Gouvernementale ONUSIDA : Programme Commun des Nations Unies sur le Sida OOAS : Organisation Ouest Africaine pour la Sant OSC : Organisation de la Socit Civile OUA : Organisation de lUnit Africaine PACV : Projet dAppui aux Communauts Villageoises PAM : Programme Alimentaire Mondial PAO : Plan dAction Oprationnel PCG : Pharmacie Centrale de Guine PCIMAA : Prise en Charge Intgre des Maladies des Adultes et Adolescents

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  • PEC : Prise En Charge PEPFAR : President's Emergency Plan for AIDS Relief PEV : Programme Elargi de Vaccination PME : Petites et Moyennes Entreprises PMS : Programme Multisectoriel de lutte contre le Sida (MAP) PMT1 : Plan Moyen Terme 1re gnration PMT2 : Plan Moyen Terme 2me gnration PNIR : Programme National dInfrastructures Routires PNLAT : Programme National de Lutte contre la Tuberculose PNPCSP : Programme National de Prise en Charge Sanitaire et de Prvention des

    IST et du VIH PNUD : Programme des Nations Unies pour le Dveloppement PPE : Prophylaxie Post Exposition PS : Professionnel(le)s du Sexe PSAMAO : Prvention du Sida sur les Axes Migratoires en Afrique de l'Ouest PSI : Population Service International PTF : Partenaire Technique et Financier PTME : Prvention de la Transmission du VIH de la Mre lEnfant PTS : Prvention de la Transmission Sanguine PVVIH : Personnes Vivant avec le VIH RAP+ : Rseau Africain des Personnes Vivant avec le VIH REGAP+ : Rseau Guinen des Associations de Personnes Sropositives REGUIRES : Rseau Guinen de Recherche sur le Sida RGPH : Recensement Gnral de la Population et de lHabitat RIL : Rponse aux Initiatives Locales ROSIGUI : Rseau des ONG de lutte contre le Sida en Guine RS : Rponse Sectorielle SB : Sous-Bnficiaire SBC : Service Base Communautaire SC : Secrtaire Communautaire S-E : Suivi-Evaluation SE/CNLS : Secrtariat Excutif du Comit National de Lutte contre le Sida SIAC : Systme dInformation Assise Communautaire SIDA : Syndrome dImmuno-Dficience Acquise SIDA 3 : Projet dAppui la lutte contre le sida en Afrique de lOuest, phase 3 SIDAPES : Planification, Evaluation et Suivi du Sida (systme dinformation) SNIGS : Systme National dInformation et de Gestion Sanitaire SPD : Service Prfectoral de Dveloppement SP/SRP : Secrtariat Permanent pour la Stratgie de Rduction de la Pauvret SR : Sant de la Reproduction SSA : Service de Sant des Armes SSEI : Service Statistique, Etudes et Informations SSG : Surveillance de Seconde Gnration SSP : Soins de Sant Primaires SWAA : Society for Women against AIDS in Africa TB : Tuberculose TDR : Termes de Rfrence TME : Transmission de la Mre lEnfant UA : Union Africaine UE : Union Europenne

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  • UHTS : Unit Hospitalire de Transfusion Sanguine UNESCO : Organisation des Nations Unies pour lEducation, la Science et la Culture UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la Population UNGASS : Dclaration d'Engagement sur le VIH de la Session Spciale de lAssemble

    Gnrale des Nations Unies UNHCR : Agence des Nations Unies pour les rfugis UNICEF : Fonds des Nations Unies pour lEnfance UNITAID : Facilit internationale d'achats de mdicaments USAID : United States Agency for International Development USRE : Unit Suivi, Recherche et Evaluation VIH : Virus de lImmunodficience Humaine

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  • Rsum excutif

    Contexte de mise en uvre du CSN 2008-2012

    Contexte gnral : la Rpublique de Guine se trouve sur la cte atlantique de lAfrique de lOuest, avec une superficie de 245 857 km. Sa population est estime en 2008 plus de 9,9 millions dhabitants avec un sexe ratio infrieur 1. Cette population est caractrise par sa jeunesse avec 41,5% des personnes ges de moins de 15 ans et un taux brut de natalit estim 38,4 pour 1000. Lesprance de vie la naissance est de 53,9 ans selon les estimations du PNUD en 2006.

    Selon les estimations de lEIBC (Enqute Intgrale avec module Budget de Consommation, 2006), 53,6 % de la population vit au dessous du seuil de pauvret (moins de 300 USD par an). Par ailleurs, la fminisation de la pauvret est trs marque.

    Les indicateurs de sant sont faibles avec un taux de mortalit infantile estim 91 pour mille et un taux de mortalit maternelle 980 pour 100 000 naissances vivantes. Les performances du systme de sant restent encore relativement faibles. La proportion des accouchements assists est estime 38% et seuls 37% des enfants sont compltement vaccins. Les besoins en transfusion sanguine sont loin dtre satisfaits.

    Epidmie de VIH : les rsultats de lEDSGIII+ en 2005 montrent une sroprvalence nationale de 1,5% au sein de la population gnrale avec des variations par groupes cibles, et environ 93 000 [70 000 112 000] personnes vivent avec le VIH. On note une fminisation de linfection avec un taux de sroprvalence chez les femmes de 15-49 ans de 1,9% contre 0,9% chez les hommes de la mme tranche dge. En ce qui concerne les autres IST, la faible notification des cas syndromiques dans les formations sanitaires publiques et prives rend difficile la disponibilit des donnes fiables sur les IST au plan national.

    Cette situation est la conjugaison de plusieurs facteurs mis en vidence par les tudes et recherches: la pauvret et la prcarit conomique qui poussent certaines jeunes filles et femmes au commerce du sexe et aux rapports des hommes avec des personnes du mme sexe ; le statut infrieur de la femme guinenne qui lui te tout pouvoir de ngociation dans les rapports sexuels, notamment le port du prservatif ; lignorance du statut srologique ; la non perception du risque et la prsomption dtre srongatif qui font quaucune prcaution nest prise en cas de rapports sexuels occasionnels ; les relations sexuelles prcoces entre adolescentes et adultes beaucoup plus gs.

    Dans la perspective de contrler cette pidmie, la riposte en Rpublique de Guine a t prcoce ds la dclaration des premiers cas en 1987. Afin de renforcer cette rponse nationale et la rendre effectivement multisectorielle, le pays sest engag depuis Juin 2001, dans le Processus de Planification Stratgique qui a connu llaboration et la mise en uvre du premier Cadre Stratgique National (CSN) pour la priode 2003-2007. Le pays sest dot dun document qui fixe les objectifs nationaux en vue de lacclration de laccs universel (AU) et a labor une feuille de route pour la priode 2008-2012.

    La revue participative du CSN 2003-2007 a mis en vidence de nombreux acquis. Elle a galement mis en vidence des faiblesses qui sont prises en compte dans le nouveau CSN. Il sagit entre autres : des lacunes dans le suivi et lvaluation ; de linadquation de

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  • la couverture gographique en CDV et PTME ; de linsuffisance dans la prise en charge psychosociale; de la faible capacit de nombreux acteurs de la rponse notamment le SE/CNLS ; de linsuffisance de coordination dans la promotion et lapprovisionnement en prservatifs ; de la faible contribution de lEtat dans le financement de la rponse nationale ; du faible respect des "Trois Principes" (Un seul cadre dintervention, Une seule instance de coordination et Un seul systme de suivi et dvaluation).

    Cadre Stratgique National 2008-2012

    Llaboration du CSN 2008-2012 sest faite travers une dmarche largement participative dont le point de dpart est la revue conjointe du CSN 2003-2007. Cette dmarche participative a permis dimpliquer lensemble des secteurs lors des ateliers thmatiques mais aussi lors des ateliers organiss dans lensemble des rgions du pays.

    En ayant comme cadre de rfrence les options politiques contenues dans le DSRP2, cinq principes directeurs ont t dgags comme fondement des interventions du CSN. Il sagit : i) du renforcement de laccs universel la prvention, aux traitements, aux soins et soutien ; ii) de la consolidation de lapproche multisectorielle et dcentralise de la lutte contre le VIH et les IST; iii) de la prise en compte de la dimension genre dans la lutte contre le VIH et les IST; iv) du renforcement de la coordination, de lharmonisation et de lalignement et v) du renforcement de la bonne gouvernance et du leadership.

    Objectifs et rsultats attendus de la mise en uvre du CSN : les objectifs stratgiques de lutte contre le VIH et les IST pour la priode 2008-2012 sont : i) rduire la transmission du VIH et les IST; ii) renforcer la prise en charge mdicale, le soutien et lappui aux personnes infectes et affectes; iii) renforcer les capacits nationales dans le leadership, la gouvernance et la coordination en matire de lutte contre le VIH et iv) renforcer le systme de suivi valuation.

    A lhorizon 2012, sont attendus de la mise en uvre de ce CS, les rsultats suivants: la prvalence du VIH est rduite dans la population gnrale et dans les groupes cibles spcifiques ; la sant et la qualit de vie des PVVIH sont amliores ; la mortalit lie au VIH est rduite ; les conditions de vie des PVVIH, des personnes affectes et des groupes spcifiques sont amliores ; les conditions favorables existent pour assurer une prennisation des acquis notamment en matire de stabilisation voir de rduction de la prvalence.

    Axes stratgiques pour la mise en uvre : pour atteindre ces rsultats, cinq axes stratgiques sont retenus avec 24 domaines dactions prioritaires. Il sagit :

    Axe stratgique I : Prvention de la transmission des IST et du VIH, avec 6 domaines

    i) Promotion de lIEC/CCC pour la prvention des comportements risque de transmission sexuelle des IST et du VIH

    ii) Promotion de l'utilisation du prservatif masculin et fminin

    iii) Dpistage volontaire et anonyme du VIH

    iv) Diagnostic prcoce et traitement des IST

    v) Rduction des risques de transmission par voie sanguine

    vi) Prvention de la transmission du VIH de la mre l'enfant (PTME)

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  • Axe stratgique II : Prise en charge mdicale et nutritionnelle des PVVIH, avec 5 domaines

    i) Renforcement des capacits des laboratoires pour la prise en charge (PEC) mdicale des PVVIH

    ii) Renforcement de la prophylaxie et du traitement des infections opportunistes (IO), y compris de la tuberculose(TB)

    iii) Renforcement de laccs au traitement par les ARV et autres thrapies valides

    iv) Accroissement de limplication du monde associatif et communautaire dans la PEC et le continuum de soins aux personnes infectes et affectes par le VIH

    v) Dveloppement de la prise en charge nutritionnelle des PVVIH

    Axe stratgique III : Protection et soutien aux PVVIH et personnes affectes par le VIH et autres groupes spcifiques, avec 4 domaines.

    i) Renforcement de la prise en charge psychologique des personnes infectes et affectes par le VIH

    ii) Renforcement de lassistance sociale et conomique aux personnes infectes et affectes par le VIH

    iii) Renforcement de la lutte contre les pratiques de stigmatisation et de discrimination envers les personnes infectes et affectes par le VIH, y compris dans les institutions de soins

    iv) Renforcement de laccompagnement spirituel aux PVVIH

    Axe stratgique IV : Gouvernance, partenariat, coordination et mobilisation des ressources, avec 5 domaines.

    i) Renforcement de la capacit institutionnelle et oprationnelle du SE/CNLS et des structures impliques dans la riposte au IST et au VIH (socit civile, secteur public, secteur priv, collectivits locales, mdias)

    ii) Plaidoyer pour une plus grande implication des partenaires techniques et financiers nationaux et internationaux

    iii) Renforcement de la coordination multisectorielle des acteurs et partenaires de la riposte aux IST et au VIH

    iv) Renforcement de la coopration dcentralise, rgionale et internationale

    v) Renforcement de la mobilisation des ressources en faveur de la riposte aux IST et au VIH

    Axe stratgique V : Surveillance de lpidmie, suivi, valuation, communication stratgique et promotion de la recherche, avec 4 domaines.

    i) Renforcement du systme national de suivi et dvaluation des interventions de lutte contre les IST et le VIH

    ii) Renforcement du mcanisme de collecte et de gestion des donnes de routine

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  • iii) Renforcement de la communication stratgique en matire de lutte contre les IST et le VIH y compris la documentation et la diffusion des meilleures pratiques

    iv) Promotion de la recherche en matire de lutte contre les IST et le VIH

    Cadre institutionnel de mise en uvre : le cadre institutionnel est conu dans la perspective de rendre effective lapproche multisectorielle de la rponse nationale. Il dcrit les secteurs impliqus dans la mise en uvre ainsi que le dispositif de mise en uvre. Les secteurs de mise en uvre retenus sont le secteur public (Institutions et Ministres y compris les circonscriptions administratives) ; le secteur de la socit civile ; le secteur priv lucratif ; le secteur des collectivits locales (CU, CRD) et le secteur de la coordination nationale.

    Le dispositif de mise en uvre, quant lui, comprend plusieurs niveaux de coordination qui sont i) au niveau central : le Comit National de Lutte contre le Sida, organe politique dorientations et de dcisions, le Secrtariat Excutif et les structures de coordination des partenaires techniques et financiers ; ii) au niveau dconcentr : le Comit Sectoriel de lutte contre le Sida, les Comits Rgionaux de lutte contre le Sida (CRLS), les Comits prfectoraux de lutte contre le VIH et les IST (CPLS) et les Comits sous-prfectoraux de lutte contre le Sida ; iii) les structures de coordination de la socit civile ; iv) les structures de coordination du secteur priv et les structures de coordination du secteur dcentralis

    Les acteurs de lexcution sont ceux des secteurs des institutions, des ministres y compris les circonscriptions administratives, des collectivits locales, de la socit civile, du secteur priv lucratif et des projets et programmes.

    Suivi et valuation de la mise en uvre du CSN : le suivi et lvaluation de la mise en uvre du CSN 2008-2012 auront un caractre holistique et viseront rendre compte du droulement des diffrentes interventions programmes par les diffrents acteurs dans le cadre des plans dactions annuels et des microprojets ainsi que du niveau de mobilisation et dutilisation des ressources pour la mise en uvre du CSN. Ils visent galement documenter les rsultats obtenus travers les diffrentes interventions en termes dutilisation et de qualit des services offerts mais aussi les effets et les impacts des interventions au niveau de la population en gnral et des personnes affectes et infectes en particulier.

    La tenue annuelle des sessions du CNLS constitue un cadre pour la prsentation et la diffusion des rapports annuels consolids de mise en uvre du CSN. Une revue conjointe sera ralise mi- parcours. Les indicateurs dfinis en rapport avec ceux de lUNGASS et de laccs universel (AU) constitueront la rfrence des valuations. Par ailleurs le SE/CNLS organisera un forum semestriel des partenaires, prsid par le CNLS, pour changer sur les rapports de suivi des interventions, sur les informations stratgiques et ltat davancement des plans daction des projets et les contraintes et perspectives.

    Mobilisation et gestion des ressources : actuellement considre comme une priorit de dveloppement et inscrite dans le DSRP2, la lutte contre lpidmie de VIH bnficie essentiellement de lappui de la communaut internationale, notamment des financements bilatraux et multilatraux dont le Fonds Mondial contre le Tuberculose, le Paludisme et le

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  • Sida et le financement de la Banque Mondiale travers le Projet Multisectoriel de lutte contre le Sida (PMS).

    Les ressources requises pour la mise en uvre du CSN 2008-2012 sont de 245 507 410 USD, et elles seront couvertes des apports du Gouvernement Guinen et des partenaires techniques et financiers (PTF). Cette estimation est faite sur les ambitions affiches travers les rsultats attendus dici 2012.

    Le SE/CNLS, travers la cellule charge de la gestion financire et administrative et celle charge de la passation des marchs, assurera avec efficacit la gestion de lensemble des ressources mobilises progressivement pour la mise en uvre du CSN. Par ailleurs, toutes les mesures seront prises pour amliorer les procdures de passation des marchs et renforcer le dispositif de contrle interne et externe.

    Opportunits et facteurs de risques : des mesures seront prises pour assurer une appropriation effective du CSN par lensemble des acteurs et le leadership de lEtat sera renforc notamment travers une mobilisation consquente des ressources financires du BND. Par ailleurs, le renforcement des capacits oprationnelles du SE/CNLS constituera une mesure essentielle afin de permettre au CNLS de jouer consquemment son rle et une mise en uvre du CSN conformment aux Trois Principes directeurs.

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  • I. Introduction

    En Rpublique de Guine, la riposte lpidmie de sida a t prcoce, ds la dclaration des premiers cas en 1987, par la mise en uvre de 3 plans successifs de lutte contre le VIH de 1987 2000.

    Afin de renforcer cette rponse nationale lpidmie et la rendre effectivement multisectorielle, le pays sest engag depuis Juin 2001, dans le Processus de Planification Stratgique qui a connu llaboration et la mise en uvre du premier Cadre stratgique National (CSN) pour la priode 2003-2007.

    A lissue de la mise en uvre du CSN 2003-2007, le prsent cadre stratgique, deuxime du genre, est initi pour la priode de 2008 2012 afin dassurer la continuit de ce processus national de planification stratgique.

    La revue participative du Cadre Stratgique National (CSN) 2003-2007 marque le dbut du processus de planification stratgique pour la priode 2008-2012. Premire phase du processus de planification stratgique, elle sest droule du 25 juillet au 20 dcembre 2007, afin dexaminer le processus, les mcanismes et les rsultats obtenus travers le CSN 2003-2007, den apprcier les performances et les insuffisances, et den tirer les leons utiles pour llaboration dun nouveau cadre stratgique national 2008-2012. Cette revue a t ralise par le bureau dtudes BACOFI, lEquipe Nationale de Revue et de Planification compose de 251 reprsentants dacteurs du secteur public, du secteur priv, de la socit civile, des personnes vivant avec le VIH et des partenaires techniques et financiers, autour du SE/CNLS qui en a assur le leadership et avec lappui dun consultant international.

    A lissue de la revue, les tapes oprationnelles suivantes ont t mises en uvre pour llaboration et ladoption du CSN 2008-2012:

    La slection de 8 consultants nationaux et de 4 internationaux dans les domaines cls que sont llaboration du CSN ; llaboration du plan oprationnel du CSN ; llaboration de plan de suivi et dvaluation et le processus de budgtisation de lensemble de ces documents ;

    La mise en place des groupes et sous-groupes autour des principaux axes stratgiques suggrs par les rsultats de la revue. Ces groupes thmatiques taient composs des acteurs du secteur public, de la socit civile, du secteur priv et des partenaires techniques et financiers. Au total, 123 reprsentants dacteurs du secteur public, du secteur priv, de la socit civile, des personnes vivant avec le VIH et des partenaires techniques et financiers ont pris part aux travaux des groupes thmatiques ;

    La rdaction par les diffrents groupes dun document de travail comportant : les axes prioritaires, les domaines par axe, les objectifs poursuivis en rapport avec les orientations de laccs universel, le rapport UNGASS, le document Le Point sur lpidmie et les principales actions par domaine ;

    La validation de ce document de travail au niveau de lensemble des 4 rgions naturelles du pays et la zone spciale de Conakry. Dans chaque rgion, un atelier a t organis afin de permettre aux acteurs du niveau dconcentr et dcentralis dapporter leurs contributions aux choix stratgiques. Au total, 135 reprsentants dacteurs du secteur public, du secteur priv, de la socit civile, des personnes

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  • vivant avec le VIH et des partenaires techniques et financiers ont pris part ces ateliers rgionaux ;

    La finalisation du document provisoire de CSN : lissue des ateliers rgionaux, lquipe des consultants, sous la direction du SE/CNLS, a procd la rdaction dune version provisoire du CSN 2008-2012 ;

    La validation nationale de la version provisoire : cette validation technique a regroup 150 reprsentants dacteurs du secteur public, du secteur priv, de la socit civile, des personnes vivant avec le VIH et des partenaires techniques et financiers ;

    La validation finale du CSN par le CNLS et le forum des partenaires ; Ladoption du CSN par le Gouvernement en Conseil des Ministres. A lissue de cette

    adoption, une table ronde des bailleurs de fonds a t organise pour mobiliser le financement additionnel.

    Le prsent document de CSN comprend :

    i) un rappel de ltat de mise en uvre du cadre stratgique 2003-2007 ;

    ii) les axes stratgiques pour la priode 2008-2012 ;

    iii) le cadre institutionnel pour la mise en uvre ;

    iv) la stratgie de suivi et dvaluation ; v) la mobilisation et la gestion des ressources ;

    vi) les hypothses et les facteurs de risques dans la mise en uvre du CSN 2008

    2012 ; vii) les documents disponibles de faon spare : le plan oprationnel budgtis et le

    plan de suivi et valuation budgtis.

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  • II. Contexte de mise en uvre du CSN 2008-2012

    2.1. - Situation gographique et organisation politique et administrative

    Dune superficie de 245 857 km, la Rpublique de Guine se trouve sur la cte atlantique de lAfrique de lOuest. Elle est limite par la Guine Bissau, le Sngal, le Mali, la Cte dIvoire, le Libria, la Sierra Leone et lOcan Atlantique. La Guine est subdivise en quatre rgions naturelles (la Basse Guine, la Moyenne Guine, la Haute Guine et la Guine Forestire) et 8 rgions administratives dont la ville de Conakry, 33 prfectures, 38 communes urbaines (CU), 302 sous-prfectures et 303 communauts rurales de dveloppement (CRD).

    2.2. - Caractristiques dmographiques et socio-conomiques

    La population guinenne est estime en 2008 plus de 9,9 millions dhabitants avec un sexe ratio infrieur 1. Cette population est caractrise par sa jeunesse avec 41,5% des personnes ges de moins de 15 ans et un taux brut de natalit estim 38,4 pour 1000. Lesprance de vie la naissance est de 53,9 ans selon les estimations du PNUD en 2006. La Guine est dominance musulmane plus de 85%.

    Daprs les donnes de lEnqute Dmographique et de Sant en Guine (EDSGIII+, 2005), seulement 16,1% des femmes ges de plus de 15 ans sont alphabtises contre 44,1% des hommes de la mme tranche dge. Ce taux d'alphabtisation se caractrise par un dsquilibre entre hommes et femmes (respectivement 41 % et 22 %). Le taux brut de scolarisation a connu une augmentation significative ces dernires annes : il est de 79% pour lanne scolaire 2006-2007 tandis que le taux dadmission en 7me anne en 2006 est de 69%. On note une disparit entre garons (86%) et filles (71%) au primaire et entre les zones urbaines et les zones rurales.

    Lconomie de la Guine est base sur dimportantes potentialits agricoles et minires et cela constitue, en gnral, des atouts majeurs pour un dveloppement conomique et social. Malgr ces atouts, la Guine demeure toujours au rang des pays en voie de dveloppement.

    Selon les estimations de lEIBC (Enqute Intgrale avec module Budget de Consommation, 2006), 53,6% de la population vit au dessous du seuil de pauvret (moins de 300 USD par an). Par ailleurs, la fminisation de la pauvret est trs marque.

    Lencadr ci-dessous rsume les principales informations au plan socio conomique et dmographique.

    Taux daccroissement annuel moyen de la population : 3,1% * Esprance de vie la naissance : 53,9 ans Taux d'alphabtisme des adultes de 15 ans et plus : 29,5% Taux d'alphabtisme des jeunes de 15 - 24 ans : 46,6% (estimation pour 2004) * PNB en milliards de US$ : 2,9 (Cadrage macro-conomique, 2006) PNB par habitant en US$ : 321,7 (Cadrage macro-conomique, 2006) Indicateur de Dveloppement Humain (IDH) : 0,445 Classement sur la base de lIDH : 160me sur 177 pays Indicateur Sexo-spcifique de Dveloppement Humain (ISDH) : 0,434 Classement sur la base de lISDH : 121me sur 177 pays

    Source : Rapport sur le dveloppement humain 2006 ; *RGPH (Recensement Gnral de la Population et de lHabitat) 1996

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  • 2.3. - Situation sanitaire

    La Guine dispose dune politique nationale de sant et dun plan national de dveloppement sanitaire. Le systme de soins de sant guinen est compos de sous secteurs public et priv1.

    Le sous secteur public est organis de faon pyramidale 3 niveaux : le niveau national avec les 2 hpitaux nationaux de Conakry (Donka et Ignace Deen) ; le niveau rgional avec 7 hpitaux rgionaux ; le niveau prfectoral comportant 31 hpitaux prfectoraux et 496 centres de sant dont au moins un par sous-prfecture rurale ou commune urbaine. Autour de ces centres de sant gravitent des postes de sant.

    Le sous secteur priv comprend 2 tablissements hospitaliers de soins, dentreprises ou de compagnies dun niveau de rfrence quasi-national et 5 tablissements de soins qui sont soit des centres de sant soit des dispensaires. Il existe galement des centres mdicaux et des structures pharmaceutiques. Les centres mdicaux sont constitus de cabinets de soins infirmiers ou de sages femmes, de cabinets de consultations mdicales et de cliniques. En 2004, on comptait 271 cabinets de soins infirmiers et de consultations mdicales, 22 centres mdicaux chirurgicaux, 10 polycliniques, 23 cabinets dentaires et 222 cabinets de sages-femmes sur lensemble du territoire.

    Si le ratio mdecin/population (1990-2004) est relativement satisfaisant (1/10 000 habitants), on note gnralement une ingale rpartition du personnel de sant dans les diffrentes rgions du pays avec une forte concentration dans les zones urbaines surtout dans la ville de Conakry.

    Par ailleurs, la part du budget de lEtat allou au fonctionnement du Ministre de la sant publique est en baisse depuis 1997 ; de plus, le taux de dcaissement est faible rendant ainsi alatoire le fonctionnement adquat des structures de sant. On note ainsi que les dpenses sanitaires reprsentaient 0,4% du PIB en 2006 et 6% du Budget National de Dveloppement (BND) en 2006 (DSRP 2007).

    Les performances du systme de sant restent encore relativement faibles. En effet, selon l'EDSGIII+ 2005, la prvalence contraceptive est de 9%, le taux brut de natalit est de 38,4 pour 1000 personnes, la proportion des accouchements assists est estime 38%, et lindice synthtique de fcondit se chiffre 5,7 enfants par femme. Le statut nutritionnel des femmes et des enfants apparat comme tant critique surtout chez les mres qui nont aucun niveau dinstruction.

    La couverture vaccinale, selon les carnets de vaccination ou la dclaration des mres, indique que seuls 37% des enfants ont t compltement vaccins. Le taux de mortalit infantile est estim 91 pour mille, et le taux de mortalit maternelle est de 980 pour 100 000 naissances vivantes.

    Environ une naissance sur trois (31%) sest droule dans un tablissement sanitaire, contre 69% domicile. Par ailleurs, seulement 38% des naissances ont bnfici de lassistance de personnel de sant au moment de laccouchement. Les femmes appartenant aux mnages les plus pauvres (15%) sont celles dont laccouchement a t le moins frquemment assist par du personnel form (EDSG III+, 2005).

    1 Plan stratgique de dveloppement sanitaire 2003 - 2012

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  • Les besoins en transfusion sanguine sont loin dtre satisfaits faute de moyens. Le pays nest pas totalement couvert ; les campagnes rgulires de promotion du don bnvole de sang ne produisent pas les effets attendus et la pnurie est frquente au niveau des banques de sang.

    2.4. - Situation spcifique du VIH et des IST

    La situation du VIH et des IST est caractrise par :

    2.4.1. - Sroprvalence du VIH

    Les rsultats de lEDSGIII+ en 2005 montrent une sroprvalence nationale de 1,5% au sein de la population gnrale avec des variations par groupes cibles, et environ 93 000 [70 000 112 000] personnes vivent avec le VIH. On note une fminisation de linfection VIH avec un taux de sroprvalence chez les femmes de 15-49 ans de 1,9% contre 0,9% chez les hommes de la mme tranche dge.

    La prvalence moyenne du VIH dans les milieux urbains est plus leve que celle des milieux ruraux (2,4% contre 1%); elle est presque deux fois plus leve chez les hommes des milieux ruraux que chez ceux des centres urbains (1,1% contre 0,6%). Chez les femmes, la situation est contraire car on remarque une plus grande proportion de femmes infectes en milieu urbain quen milieu rural (3,9% contre 0,9%).

    Selon lEnqute de surveillance comportementale et biologique (ESCOMB) 2007, la prvalence du VIH est de 34,4% chez les professionnel(le)s du sexe, 6,5% chez les hommes en uniforme, 5,2% chez les miniers, 5,5% chez les routiers, et 5,6% chez les pcheurs.

    Au plan gographique, les rsultats de lEDSG III+ 2005 rvlent que les rgions de Conakry (2,1%), Lab (1,8%), NZrkor (1,7%) et Faranah (1,6%) enregistrent des prvalences qui se situent au dessus de la moyenne nationale (1,5%). Par contre, les rgions de Bok (1,2%), Kankan (1,2%), Kindia (0,9%) et Mamou (0,7%) ont des prvalences infrieures la moyenne nationale.

    2.4.2. - Autres Infections Sexuellement Transmissibles (IST)

    Le rapport SNIGS annuel 2005 indique que les IST sont classes au 7me rang des causes de morbidit et touchent les sujets de 15 ans et plus avec un taux dincidence de 1,8%.

    La faible notification des cas syndromiques des IST dans les formations sanitaires publiques et prives rend difficile la disponibilit des donnes fiables sur les IST au plan national.

    2.4.3. - Principaux facteurs de la transmission du VIH et des IST

    Les comportements sexuels risque persistent notamment les rapports sexuels non protgs, le multi-partenariat, les viols, les rapports prcoces chez les adolescents. LEDSG III+ 2005 confirme le multi-partenariat comme facteur de risque dinfection par le VIH. Parmi les femmes enqutes, on note une prvalence de 16% chez celles ayant eu entre 5 et 9 partenaires sexuels. Il faut noter par ailleurs labsence dun systme national de marketing social du prservatif fminin.

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  • La persistance de ces comportements risque est souvent lie des situations de vulnrabilit qui constituent les causes sous-jacentes de la transmission du VIH. En Guine, des tudes et recherches ont mis en vidence entre autres les facteurs suivants :

    la pauvret et la prcarit conomique qui poussent certaines jeunes filles et femmes au commerce du sexe et aux rapports des hommes avec des personnes du mme sexe;

    le statut infrieur de la femme guinenne qui lui te tout pouvoir de ngociation dans les rapports sexuels, notamment le port du prservatif ;

    lignorance du statut srologique, la non perception du risque et la prsomption dtre srongatif qui font quaucune prcaution nest prise en cas de rapports sexuels occasionnels ;

    les relations sexuelles prcoces entre adolescentes et adultes beaucoup plus gs.

    2.4.4. - Impacts

    Les consquences de cette pandmie ont des manifestations diverses. Au niveau individuel et familial, le VIH est une source de dstabilisation familiale avec des rpercussions sur les dpenses du mnage et le bien-tre des enfants. A l'chelon communautaire et au plan professionnel, les personnes infectes par le VIH sont l'objet de stigmatisation, voire de rejet. Au niveau de la socit guinenne, le nombre important de PVVIH, environ 93 000 [70.000112.000], dont 23 250 auraient besoin dun traitement ARV, constitue une charge norme. De mme, le nombre dorphelins est pass de 20 000 en 2003 41 000 en 2007 (UNGASS). Selon ltude du CNLS appuye par le PNUD intitule Impact socioconomique du VIH en Rpublique de Guine, 2004 , le nombre denfants qui seraient orphelins cause du sida en 2015 se situerait entre 82 000 et 102 000. Au plan macroconomique, limpact dune baisse de la force de travail lie au VIH sur le Produit Intrieur Brut du pays pourrait tre de lordre de 0,4 0,6% en 2015 (PNUD, 2004).

    Au niveau du secteur de la sant, en plus de la perte des agents due la maladie, le nombre de lits dhpitaux pour la prise en charge mdicale des personnes malades du VIH risquent datteindre en 2015 entre 39% et 67% de la capacit hospitalire actuelle du systme public de sant. De plus, les charges financires pour la prise en charge mdicale seraient excessives par rapport au niveau actuel de financement de la sant.

    2.4.5. - Riposte nationale

    En Guine, le Document de Stratgie de Rduction de la Pauvret (DSRP) reconnat les relations rciproques de cause effet entre la pauvret et le VIH, deux flaux dont les impacts conjugus risquent de compromettre tous les efforts de dveloppement du pays si le Gouvernement ne leur accorde pas une priorit de premier ordre. Le DSRP de la Guine prend largement en compte le VIH comme un secteur part entire. Il reste traduire cet engagement en actes concrets de nature changer la situation de la pandmie.

    Le pays sest dot dun cadre stratgique 2003-2007 de lutte contre le VIH et les IST en 2002. Ce cadre stratgique CSN 2003-2007 a fait lobjet dune revue conjointe en

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  • novembre 2007. La Loi L025/2005 portant sur la prvention, la prise en charge et le contrle du VIH a t promulgue et fait lobjet de textes dapplication.

    Tirant les leons de cette exprience, le Gouvernement de Guine avec lappui des Partenaires techniques et financiers sest engag dans le processus dlaboration du Cadre Stratgique de Lutte contre le VIH et les IST pour la priode 2008-2012.

    2.5. - Etat de mise en uvre du CSN 2003-2007

    La revue participative du cadre stratgique national 2003-2007 (CSN 2003-2007) qui sest droule du 25 juillet au 20 dcembre 2007 a offert loccasion (i) d'examiner le processus, les mcanismes et les rsultats obtenus travers le CSN 2003-2007, (ii) d'en apprcier les performances et les insuffisances, tout en capitalisant sur les acquis enregistrs depuis le dbut de sa mise en uvre, (iii) den tirer les leons utiles pour llaboration dun nouveau cadre stratgique national 2008-2012.

    Cette analyse trs participative (les membres du gouvernement, les partenaires techniques et financiers, les ONG nationales et internationales, tous les autres acteurs sur le terrain etc.) a notamment port sur la prvention de la transmission du VIH, la prise en charge mdicale et psychosociale, la rduction des impacts socio-conomiques et le cadre institutionnel et de gouvernance. Chacun de ces axes comporte un certain nombre de domaines daction dont les objectifs et les stratgies ont t dfinis, les forces et faiblesses dgages et des recommandations formules en vue daboutir une meilleure riposte nationale lpidmie du VIH.

    2.5.1. - Prvention de la transmission du VIH

    Dans le domaine de la prvention, les objectifs poursuivis taient les suivants : i) promouvoir par la communication, la prise de conscience et lappropriation de la lutte contre les IST et le VIH par les communauts ; ii) augmenter le taux dutilisation correcte et systmatique des prservatifs au sein des populations ; iii) amliorer le taux et tendre laccs au conseil/dpistage volontaire du VIH ; iv) rduire la prvalence des IST au sein de la population ; v) assurer 100% la scurit transfusionnelle par rapport au VIH et minimiser la transmission du VIH lors des pratiques invasives et vi) rduire moins de 15% la transmission du VIH de la mre lenfant.

    Dnormes efforts ont t dploys par les secteurs public et priv et la socit civile durant les 5 dernires annes dans le cadre de lIEC/CCC en direction de la population en gnral et des groupes vulnrables en particulier. Ainsi des activits dIEC/CCC sur les IST et VIH ont t menes par des animateurs communautaires et des pairs ducateurs au niveau des gares routires, des zones minires, des maisons closes et des quartiers. Des activits IEC/CCC sont animes en direction des jeunes travers 120 clubs stop sida qui ont t mis en place dans la plupart des coles, des Instituts dEnseignement Suprieur (IES) du pays et autour de 25 CECOJE implants dans 15 communes.

    Malgr ces rsultats, les donnes ci-dessous de lESCOMB 2007 indiquent que dnormes efforts restent faire dans lamlioration des niveaux de connaissance sur le VIH et les IST. En effet, la proportion des groupes cibles possdant la fois des connaissances exactes sur les moyens de prvenir la transmission sexuelle du VIH et qui rejettent les principales ides fausses concernant les modes de transmission du virus se

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  • prsente comme suit : jeunes gs de 15 24 ans (16,2%) ; professionnel(le)s du sexe (4,3%) ; hommes en uniforme (24,8%) ; miniers (18,6%) ; routiers (3,8%) et pcheurs (7,8%).

    Dans le domaine de la promotion du prservatif, les principales activits ont permis davoir entre autres rsultats : la vente de 8 829 960 prservatifs en 2006 par PSI/Guine ; la distribution gratuite de 16 858 prservatifs en 2005 et 25 780 en 2006 par les projets SBC de lAGBEF; la distribution de 12 400 prservatifs en 2004 et 36 200 en 2005 par les projets jeunes AGBEF de Conakry et Lab. LUNFPA a mis la disposition du MSP 1 229 000 prservatifs et 33 000 fmidons. Dans le cadre de la mise en uvre du Projet Mano river Union de lutte contre le VIH, 273 000 fmidons ont t galement mis disposition au niveau du site du projet de NZrkor.

    En matire de dpistage volontaire, les stratgies et actions prioritaires ont t renforces en 2007 par la gratuit du test afin damliorer laccs au dpistage. Lextension du rseau des Centres de Dpistage Volontaires (CDV) a t initie avec lappui des diffrents partenaires pour pallier linsuffisance daccessibilit et de couverture. Ainsi, la date du 30 Juin 2007, les efforts ont permis datteindre les rsultats suivants : ladoption par le MSP dune politique nationale en matire de CDV, la mise au point de normes et procdures en matire de CDV et des outils de formation pour le CDV (USAID/FHI, etc.) au niveau national, la couverture de 22 des 38 districts sanitaires avec au moins un CDV.

    Dans le domaine des IST, malgr linsuffisance des moyens mis en place, les efforts ont port essentiellement sur :

    i) lintgration de lapproche syndromique dans le paquet minimum dactivits de 269 structures de sant publiques et prives ;

    ii) la cration de 8 services adapts pour la prise en charge gratuite des IST chez les PS ;

    iii) lamlioration de la qualit de la prise en charge des IST, de 7% 79% tels que mesure par les IP6 et IP7 et de 10% 87% pour les traitements efficaces ;

    iv) lintroduction de lapproche syndromique la facult de mdecine (dpartement de sant publique, dans le cours de Gestion des Programmes) et dans les coles de formation des agents de sant de Lab et de Kindia ;

    v) lintroduction de molcules anti-IST dose unique et du gel lubrifiant sexuel dans la liste nationale des mdicaments essentiels et la cration dune "Cellule de rflexion sur limplication des travailleurs du sexe dans la lutte contre les IST et VIH en Guine".

    Loffre en matire de scurit transfusionnelle a t amliore travers la construction et lquipement du Centre National de Transfusion Sanguine Conakry et de 7 Centres Rgionaux de Transfusion Sanguine (CRTS), lquipement de 14 units de transfusion sanguine au niveau des hpitaux prfectoraux. Par ailleurs, des directives sur la prophylaxie post-exposition ont t labores, de mme quun guide de communication sociale et de prise en charge psychosociale et un rpertoire national des tradithrapeutes sur financement du PMS (Banque Mondiale).

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  • Les activits du programme de PTME ont dmarr en 2003 avec la validation du document de politique et le lancement de la phase pilote qui a permis douvrir 5 sites Conakry et 2 Forcariah. Depuis, 37 autres sites ont t mis en place.

    Le nombre de femmes enceintes sropositives sous ARV prophylactique est pass de 70 en 2004 741 au 31 octobre 2007 et le nombre de nouveau-ns sous ARV prophylactique est pass de 13 en 2004 241 au 31 octobre 2007.

    2.5.2. - Prise en charge mdicale et psychosociale

    Dans le domaine de la prise en charge, lobjectif du CSN tait dassurer une prise en charge correcte des PVVIH, au plan psychosocial, au niveau des IO et par les ARV.

    Au niveau de la prise en charge psychosociale, les activits ont couvert essentiellement le renforcement des comptences travers des activits de formation, la rvision du guide de prise en charge psychosociale labor en 2002 et llaboration dun guide de formation dans la prise en charge des soins domicile.

    Au niveau de la prise en charge des IO, 498 mdecins et paramdicaux ont t forms au courant de lanne 2006, trois manuels de prise en charge en fonction des niveaux de la pyramide sanitaire ont t labors et diffuss depuis 2003, un module de prise en charge de la co-infection TB/VIH a t labor par le PNLAT. La formation de 25 formateurs et 165 prestataires au niveau national a t effectue.

    En ce qui concerne la prise en charge par les ARV, au del de la formation des acteurs pour la prise en charge, les donnes nationales indiquent quen 2007, le nombre de PVVIH slve environ 93 000 [70 000 112 000] et le nombre dadultes et denfants atteints de linfection VIH un stade avanc est de 23 250. Parmi eux, seuls 5 228 personnes taient sous ARV la date du 30 septembre 2007, soit 22,5%. Par ailleurs, la prise en charge par les ARV et le suivi mdical ont t proclams gratuits par le gouvernement. La disponibilit des ARV est assure entirement par les contributions financires des bailleurs de fonds.

    2.5.3. - Rduction des impacts socioconomiques du sida

    Lobjectif poursuivi ce niveau est dune part, de rduire le poids et limpact socioconomique du VIH en Guine et dautre part de crer un environnement favorable pour la protection des droits et devoirs des PVVIH.

    Malgr labsence de stratgies spcifiques, des initiatives ont t mises en uvre parmi lesquelles la gratuit des ARV dans toutes les structures et entreprises, lappui nutritionnel et des activits gnratrices de revenu en faveur des PVVIH, des personnes affectes et leurs familles, la scolarisation des orphelins par les ONG et le MASPFE.

    La mise en uvre du CSN 2003-2007 a connu une plus grande implication du secteur priv travers des actions telles que la mise en place de CDV et des sites PTME par la chambre des Mines ; la ralisation de campagnes de communication, de mobilisation sociale et de dpistage volontaire auprs des routiers par les socits ptrolires Shell et Total ; la ralisation par lentreprise Mtal Guine de sances de sensibilisation de son personnel et un soutien la scolarisation des OEV.

    De nombreuses initiatives ont t prises pour renforcer lenvironnement juridique et thique des PVVIH. Il sagit notamment de la cration dune division Promotion et

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  • Protection des Droits des Femmes au MASPFE; ladoption de la Loi 025/AN 2005 relative la prvention, la prise en charge et le contrle du VIH ainsi que son dcret dapplication ; la cration des associations de PVVIH et leur rseau (REGAP+) qui sont des cadres de solidarit et de dfense des droits des PVVIH.

    Conclusion

    Nombre dactivits prvues par le CSN 2003-2007 ont t ralises et certaines autres nont pas t excutes compltement, par exemple la proposition de crer un fonds de solidarit pour appuyer les femmes dans leurs efforts de rduire limpact socio-conomique du VIH. Il convient toutefois de signaler galement que dautres activits qui ntaient pas prvues dans le CSN 2003-2007 ont t ralises.

    Les principaux facteurs ayant dtermin les acquis sont entre autres, le dynamisme des organisations de la socit civile y compris les ONG ; le dveloppement des activits du secteur sant grce lappui financier du Fonds Mondial qui, compltant les efforts du Programme Multisectoriel de lutte contre le sida (PMS) en la matire, a permis lextension des traitements ARV et lamlioration de laccs la prvention et aux soins ; lappui relativement substantiel du PMS qui a permis dimpulser une dynamique la rponse sectorielle autant quaux initiatives communautaires de base et en contribuant la prennisation des actions travers le renforcement des capacits institutionnelles et des ressources humaines. Sans une bonne gouvernance de la riposte nationale, il ny a pas de bonne performance. La revue a peru ce dernier bilan comme globalement positif, et enfin souligne lengagement du SE/CNLS et le professionnalisme de son personnel.

    Les principaux obstacles relevs sont : au niveau du SE/CNLS, on note un organigramme relativement inadquat, un effectif trs rduit et des conditions de travail inappropris dans des locaux exigus et peu fonctionnels. Les autres obstacles sont (1) labsence de structures relais du SE/CNLS pour la coordination oprationnelle de la mise en uvre des interventions au niveau des rgions et des prfectures ; (2) la faible fonctionnalit des structures de coordination politique dcentralises que sont les Comits Rgionaux de Lutte contre le Sida (CRLS) et les Comits Prfectoraux de Lutte contre le Sida (CPLS) ; (3) la faible capacit de gestion comptable et fiduciaire des acteurs communautaires ; (4) les difficults de communication entre les collectivits dcentralises et le niveau central et vice versa ; (5) le seuil de financement bas des plans dactions des collectivits et des microprojets des ONG qui les confine des actions sans envergure ; (6) le retard dans la mobilisation des fonds de contrepartie ; (7) la faible implication du secteur priv ; et, (8) linsuffisance sinon linexistence dinitiatives visant la rduction des impacts socioconomiques du VIH sur les personnes infectes ou affectes, de mme que sur le dveloppement sectoriel et macro-conomique du pays.

    Les rsultats de la revue suggrent que des efforts sont ncessaires pour :

    i) assurer une couverture gographique plus quitable en matire de CDV et de PTME ;

    ii) renforcer les comptences dans la prise en charge mdicale, nutritionnelle et psychosociale dans le secteur public et priv ;

    iii) assurer une coordination dansprservatifs ;

    la promotion et lapprovisionnement en

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  • iv) combler les lacunes des mcanismes de suivi et valuation des IST et du sida et, plus gnralement les lacunes du systme dinformation sanitaire en Guine ;

    v) assurer une contribution effective de lEtat dans le financement des activits de prise en charge globale (infections opportunistes, IST, nutrition, ARV etc.) ;

    vi) promouvoir lalignement de lensemble des partenaires sur le CSN ; vii) renforcer les capacits des rseaux dassociations/ONG, de PVVIH, des

    femmes et des jeunes ; viii) renforcer la synergie des rles entre le CNLS et le CCM en matire de

    coordination de la rponse multisectorielle de lpidmie de sida ; ix) renforcer les moyens financiers, techniques et les ressources humaines du

    SE/CNLS afin quil joue efficacement son rle dans la coordination nationale pour un respect effectif des "Trois Principes".

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  • III. Stratgie de lutte contre le VIH et les IST 2008-2012

    3.1. - Cadre de rfrence du CSN

    En adquation avec les diffrents engagements nationaux, africains et internationaux, la stratgie nationale de rduction de la pauvret de la rpublique de Guine sinscrit dans la perspective de ralisation des objectifs de dveloppement long terme, y compris les Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement (OMD) lhorizon 2015. Dans cette perspective, la lutte contre lpidmie de sida est considre comme une priorit de dveloppement et est inscrite dans le DSRP2 (2007-2010).

    Dans ce document, trois objectifs essentiels sont poursuivis i) la rduction de la prvalence du VIH moins de 1,5% ; ii) la prise en charge globale et adquate des personnes vivant avec le VIH, en particulier, les orphelins et enfants vulnrables ; iii) la rduction de limpact socio-conomique de linfection VIH sur les personnes infectes ou affectes, sur la famille, la nation.

    3.2. - Principes directeurs de la stratgie nationale de la lutte contre le VIH et les IST

    La stratgie nationale de riposte au VIH et aux IST sappuie sur les principes directeurs suivants :

    3.2.1. - Renforcement de laccs universel la prvention, aux traitements, aux soins et soutien

    L'accs universel est un concept valeur d'objectif qui s'inscrit dans l'largissement de la rponse nationale au sida. Il sagira pour le CSN 2008-2012 de mobiliser des ressources pour offrir de manire quitable, une gamme complte de services efficaces. Ce sont entre autres l'accs des personnes vivant avec le VIH au traitement, le droit d'accs aux services et aux produits de prvention, l'galit du statut de la femme, les droits des communauts marginalises, et le droit des enfants l'ducation, aux soins et l'appui.

    3.2.2. - Consolidation de lapproche multisectorielle et dcentralise de la lutte contre le VIH et les IST

    Limplication de lensemble des acteurs et des secteurs de dveloppement constitue un principe fondamental dans la mise en uvre du prsent CSN. Dans cette perspective, la composition du CNLS prend en compte lensemble des sensibilits nationales, et lquit daccs aux opportunits dactions en faveur de la lutte contre le sida.

    Le processus de dcentralisation bas sur les CRD et les CU servira davantage de socle la rponse nationale afin de prenniser les acquis mais aussi de couvrir lensemble du pays.

    3.2.3. - Prise en compte de la dimension genre dans la lutte contre le VIH et les IST

    La prise en compte du genre comme thme transversal dans le cadre de la lutte contre le VIH et les IST ncessite daller au-del du sexe et de considrer les besoins de tous les groupes spcifiques (hommes, femmes, groupes vulnrables, minorits, etc.). Par ailleurs, il convient non seulement dimpliquer ces groupes dans les instances dorientation, de coordination et de dcision (CNLS, CRLS, CPLS, etc.) mais aussi de

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  • veiller disposer dune information ventile selon le sexe, lge et le groupe socioprofessionnel et conomique, ...

    3.2.4. - Renforcement de la coordination, de lharmonisation et de lalignement

    La seule adoption dun CSN ne suffit pas pour en faire un cadre unique de rfrence. Il s'agira de dvelopper une dynamique relationnelle plus forte et constante entre les diffrents acteurs impliqus pour faire du CSN le cadre rfrentiel national en matire de lutte contre le VIH et les IST. La compltude et la promptitude seront observes dans la tenue des sessions du CNLS. La tenue des sessions du CNLS constituera un cadre dinformation et danalyse approfondie de la situation nationale aussi bien en termes de rsultats dans la rponse que dans lutilisation des ressources notamment financires. Par ailleurs, le systme de suivi et dvaluation se fera sur la base des indicateurs consensuels, mais aussi partir de revues conjointes avec les diffrents partenaires afin dassurer un partage continu des informations relatives aux acquis et aux insuffisances combler. La prise en compte par les partenaires techniques et financiers des orientations stratgiques ngocies sera une garantie pour un meilleur alignement sur le CSN.

    3.2.5. - Renforcement de la bonne gouvernance et du leadership

    Lengagement soutenu des autorits nationales sera plus affirm travers le fonctionnement efficace du CNLS, une mobilisation effective des ressources propres de lEtat, la lisibilit, la visibilit, le partage de responsabilit, le suivi /valuation et lobligation de rendre compte de la gestion seront la rgle de fonctionnement tous les niveaux du cadre institutionnel de la rponse. A travers le renforcement de lapproche multisectorielle, la participation de lensemble des acteurs et des secteurs sera effective tous les niveaux de la rponse et toutes les tapes du processus de management.

    3.3. - Objectifs et principaux rsultats attendus

    3.3.1. - Objectifs

    Les objectifs stratgiques de lutte contre le VIH et les IST pour la priode 2008-2012 sont : (i) rduire la transmission du VIH et les IST ; (ii) renforcer la prise en charge mdicale, le soutien et lappui aux personnes infectes et affectes; (iii) renforcer les capacits nationales dans le leadership, la gouvernance et la coordination en matire de lutte contre le VIH ; (iv) renforcer le systme de suivi/valuation.

    3.3.2. - Principaux rsultats attendus

    La mise en uvre concerte du CSN aura les rsultats suivants :

    la prvalence du VIH est rduite dans la population gnrale et dans les groupes cibles spcifiques;

    la sant et la qualit de vie des PVVIH sont amliores ; la mortalit lie au VIH est rduite ; les conditions de vie des PVVIH, des personnes affectes et des groupes

    spcifiques sont amliores ; les conditions favorables existent pour assurer une prennisation des acquis

    notamment en matire de stabilisation, voire de rduction de la prvalence.

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  • 3.4. - Axes stratgiques Cinq axes stratgiques ont t identifis comme fondement des interventions de la lutte contre le VIH et les IST. Pour chaque axe, sont prciss les domaines dactions prioritaires, les objectifs atteindre dans chaque domaine, les principales stratgies, et les cibles potentielles pour les cinq prochaines annes 2008-2012. Il sagit de :

    Axe stratgique 1 : Prvention de la transmission des IST et du VIH

    Axe stratgique 2 : Prise en charge mdicale et nutritionnelle des PVVIH

    Axe stratgique 3 : Protection et soutien aux PVVIH et personnes affectes par le VIH et autres groupes spcifiques

    Axe stratgique 4 : Gouvernance, partenariat, coordination et mobilisation des ressources

    Axe stratgique 5 : Surveillance de lpidmie, suivi, valuation, communication stratgique et promotion de la recherche

    Axe stratgique I : Prvention de la transmission des IST et du VIH

    LAxe stratgique Prvention de la transmission des IST et du VIH comprend 6 domaines dactions prioritaires. Ce sont :

    i) Promotion de lIEC/CCC pour la prvention des comportements risques de transmission sexuelle des IST et du VIH ;

    ii) Promotion de lutilisation du prservatif masculin et fminin ; iii) Dpistage volontaire et anonyme du VIH ; iv) Diagnostic prcoce et traitement des IST ; v) Rduction des risques de transmission par voie sanguine ; vi) Prvention de la transmission du VIH de la mre l'enfant (PTME).

    Domaine I : Promotion de lIEC/CCC pour la prvention des comportements risques de transmission sexuelle du VIH et des autres IST

    Situation actuelle et principaux dfis

    La multisectorialit des interventions et limplication de nombreux partenaires techniques et financiers ont permis de prendre en compte les pcheurs comme groupe spcifique qui navait pas t cibl dans le CSN 2003-2007.

    Dnormes efforts ont t dploys par les secteurs public et priv et la socit civile durant les 5 dernires annes dans le cadre de lIEC/CCC en direction de la population gnrale et plus particulirement, en direction des groupes spcifiques (professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les femmes, les jeunes adolescents, les routiers, les miniers, les militaires et paramilitaires).

    Malgr ces efforts importants dIEC/CCC fournis au cours des 5 dernires annes, on observe un certain nombre dobstacles : i) persistance des comportements sexuels risque au niveau des groupes vulnrables et/ou spcifiques ; ii) faible couverture gographique des interventions et des groupes vulnrables ; iii) non adaptation de certains matriels dIEC/CCC aux groupes prioritaires ; iv) fminisation de lpidmie du sida insuffisamment prise en compte.

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  • Le dfi relever est de rduire la transmission sexuelle du VIH et des autres IST par ladoption de comportements responsables au niveau des groupes vulnrables et/ou spcifiques de 2008 2012.

    Objectif national

    Dici 2012, accrotre le pourcentage de jeunes gs de 15 24 ans possdant tout la fois des connaissances exactes sur les moyens de prvenir les risques de transmission sexuelle du VIH et qui rejettent les principales ides fausses concernant la transmission du virus de 20% 30%.

    Principales stratgies

    i) Renforcement de la stratgie nationale de Communication pour le Changement de Comportement (CCC) en faveur de la population gnrale et de chaque groupe spcifique ;

    ii) Renforcement de lenseignement de la lutte contre les IST et le VIH dans le secteur de lducation ;

    iii) Renforcement du partenariat entre les secteurs public, priv et les organisations de la socit civile(OSC) pour la mise en uvre des activits IEC/CCC ;

    iv) Intgration de la stratgie de la prvention primaire des IST et du VIH chez les jeunes ;

    v) Vulgarisation/diffusion/application de la loi L025/AN/05 relative la prvention, la prise en charge et le contrle du VIH.

    Actions prioritaires

    i) Mettre jour la stratgie nationale de communication assortie d'un plan dIEC/CCC appropri chaque groupe spcifique ;

    ii) Renforcer la publication des messages de prvention des IST et du VIH dans les journaux caractres arabes harmoniss, NKO et BALIKOU KARAN par une parution plus rgulire et une diffusion plus large du journal ;

    iii) Produire et diffuser des supports ducatifs et outils de communication plus adapts aux groupes vulnrables (les pcheurs, les PS, les femmes, les jeunes adolescents (es), les routiers, les miniers et les prisonniers) ;

    iv) Mettre en uvre un plan de formation en mobilisation sociale, communication sociale (IEC/CCC), ducation la vie familiale, ducation en matire de population/VIH ;

    v) Introduire des programmes d'enseignement sur l'infection VIH dans les cursus scolaires, professionnels, universitaires (publiques, privs, confessionnels et du secteur informel) ;

    vi) Intgrer la composante VIH et les IST dans les programmes dalphabtisation fonctionnelle en faveur des filles et des femmes ;

    vii) Dvelopper le partenariat entre les secteurs public, priv et les OSC dans la mise en uvre des activits IEC/CCC au niveau national ;

    viii) Mettre en uvre le plan d'action de la stratgie nationale de la prvention primaire des IST et du VIH chez les jeunes ;

    ix) Mettre en application la loi L025 dans les rgions administratives et la zone spciale de Conakry.

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  • Cibles

    Les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les pcheurs, les transporteurs, les miniers, les militaires et paramilitaires, les jeunes, les femmes, les OEV, les PVVIH, les populations carcrales, la population gnrale.

    Responsables de la coordination et acteurs de lexcution

    i) Responsables de la coordination : le SE/CNLS et ses dmembrements. ii) Acteurs dexcution : les secteurs public et priv (associatif, confessionnel et

    lucratif), les OSC et les collectivits locales, les leaders religieux et communautaires, les partenaires techniques, les mdias publics et privs.

    Domaine II : Promotion de lutilisation du prservatif masculin et fminin

    Situation actuelle et principaux dfis

    Les rapports sexuels non protgs sont lorigine de la transmission sexuelle du VIH et des autres IST. Dans le CSN 2003-2007, les stratgies destines la promotion du prservatif ntaient pas dfinies, cependant des ressources ont t mises disposition pour raliser dimportantes activits. Cest pourquoi dans le prochain Cadre Stratgique National, il sera judicieux de formuler de nouvelles stratgies qui prennent en compte les activits qui ont donn des rsultats dans le domaine de la promotion des prservatifs.

    Le dfi majeur relever reste laugmentation du taux dutilisation correcte et systmatique du prservatif au sein de la population et des groupes spcifiques et la coordination de lapprovisionnement et de la distribution.

    Objectif national

    Dici 2012, 50% des adultes de 15-49 ans qui ont eu plus dun partenaire sexuel au cours des 12 derniers mois dclarent avoir utilis un prservatif lors de leur dernier rapport sexuel.

    Principales stratgies

    i) Amlioration de la gestion des approvisionnements et des stocks en prservatif masculin et fminin travers une amlioration de la coordination ;

    ii) Renforcement du systme de contrle de qualit des prservatifs.

    Actions prioritaires i) Renforcer les capacits des acteurs en gestion des approvisionnements et stocks

    de prservatifs masculins et fminins ; ii) Renforcer le systme de contrle de qualit de prservatifs.

    Cibles

    Les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les pcheurs, les transporteurs, les miniers, les militaires et paramilitaires, les handicaps, les PVVIH, les populations carcrales, les adolescents et jeunes et la population gnrale

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  • Responsables de la coordination et acteurs de lexcution

    i) Responsables de la coordination : le Ministre de la sant et de lhygine publique travers ses structures centrales et dconcentres, et le SE/CNLS et ses dmembrements.

    ii) Acteurs dexcution : le secteur public (dpartements ministriels), les structures de soins publiques, prives ( but lucratif, confessionnel et associatif), les ONG/Associations locales, nationales et internationales, notamment PSI, UNFPA, les syndicats et les collectivits locales, les leaders religieux et communautaires, les partenaires techniques, les mdias publics et privs.

    Domaine III : Dpistage volontaire et anonyme du VIH

    Situation actuelle et principaux dfis

    Selon le rapport de la revue du Cadre Stratgique National 2003 - 2007, moins de 5% de la population avaient accs au test de dpistage volontaire. Cest dans ce cadre que, le Gouvernement guinen et les partenaires au dveloppement ont mis en place un systme de dpistage volontaire et anonyme.

    Il ressort de lanalyse de la revue que : i) les activits des intervenants ne sont pas coordonnes ; ii) il y a des ruptures de stocks en ractifs et autres consommables de laboratoire; iii) la couverture gographique en CDV reste trs insuffisante ; iv) la dmission des conseillers sociaux est frquente par manque de motivation ; v) tous les centres antituberculeux (CAT) ne disposent pas de CDV.

    Le dfi majeur relever sera dassurer lapprovisionnement rgulier en ractifs et autres consommables de laboratoire pour les tests de dpistage, la mise en place dun mcanisme de coordination des CDV et de contrle de qualit des services offerts, et lextension des services de CDV sur tout le territoire national.

    Objectif national

    Dici 2012, accrotre le pourcentage de femmes et dhommes de 15-49 ans ayant subi un test de VIH dans les 12 derniers mois et qui en connaissent le rsultat de 5% 10%.

    Principales stratgies

    i) Renforcement des capacits des structures sanitaires publiques et prives offrant les services de CDV ;

    ii) Promotion de la qualit des services de CDV..

    Actions prioritaires

    i) Intgrer les tests de dpistage volontaire dans le paquet minimum des structures sanitaires publiques et prives ;

    ii) Mettre en uvre le plan national de formation des acteurs en matire de CDV ; iii) Renforcer le systme de contrle de qualit en CDV ;

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  • Cibles

    Le personnel de sant, les communauts, les lves, les tudiants et les enseignants, les mdias, les collectivits dcentralises, les OSC, PVVIH, les groupes vulnrables, etc.

    Responsables de la coordination et acteurs de lexcution

    i) Responsables de coordination : le Ministre de la sant et de lhygine publique travers ses structures centrales et dconcentres.

    ii) Acteurs dexcution: la DRS, la DPS, les CS, les OSC, les dpartements ministriels concerns, les collectivits locales, les structures de soins publiques, prives ( but lucratif, confessionnel et associatif), les mdias publics et privs et les partenaires techniques.

    Domaine IV : Diagnostic prcoce et traitement des IST

    Situation actuelle et principaux dfis

    Depuis la mise en uvre du Plan Stratgique National de lutte contre le VIH 2003 - 2007, plusieurs activits ont t entreprises pour inverser la tendance de lpidmie dans notre pays. Dans ce plan daction, la prise en charge des IST a fait lobjet dune attention particulire, car les IST favorisent la transmission du VIH en lui offrant une porte dentre. Cependant leur prvalence tant peu connue, leur contribution dans la transmission du VIH est difficile estimer.

    Malgr les efforts mens dans le cadre de la Communication pour le Changement de Comportement et la prvention de la transmission par voie sexuelle, la revue du plan stratgique 2003 2007 montre : i) une insuffisance de donnes sur les IST ; ii) une insuffisance de couverture en PEC des IST due la non intgration de lapproche syndromique dans certaines prfectures et dans les infirmeries du systme ducatif ; iii) une faible implication du secteur priv dans la prise en charge syndromique des IST et des activits des partenaires par le programme national de prise en charge des IST ; iv) une rupture de stock de certaines molcules anti-IST dans les formations sanitaires.

    Le dfi majeur reste lamlioration de laccessibilit la PEC des IST avec limplication effective des partenaires.

    Objectif national

    Dici 2012, assurer la PEC de qualit des IST dans 80% des structures sanitaires publiques et prives.

    Principale stratgie

    i) Renforcement des capacits des structures et des prestataires sur la prise en charge syndromique des IST.

    Actions prioritaires

    i) Mettre en uvre le plan de formation des prestataires du secteur public et priv (associatif, confessionnel et lucratif) sur la PEC des IST ;

    ii) Intgrer la prise en charge syndromique des IST dans 80% des structures sanitaires publiques et prives ;

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  • iii) Renforcer l'encadrement du commerce de sexe.

    Cibles

    Les populations spcifiques, la population gnrale, les hommes, les prestataires de soins de sant, les OSC, le secteur priv (associatif, confessionnel et lucratif).

    Responsables de la coordination et acteurs de lexcution

    i) Responsable de la coordination : le Ministre de la sant et de lhygine publique travers ses programmes, ses structures centrales et dconcentres.

    ii) Acteurs dexcution : les services dconcentrs des dpartements ministriels concerns, les collectivits locales, les structures de soins publiques, prives ( but lucratif, confessionnel et associatif), les structures pharmaceutiques, les OSC, les mdias publics et privs, les PS y compris les HSH et les partenaires techniques.

    Domaine V : Rduction des risques de transmission par voie sanguine

    Situation actuelle et principaux dfis

    La mise en uvre du CSN 2003-2007 a permis denregistrer de nombreux acquis entre autres:

    i) laboration des documents de politiques ; ii) dcentralisation des services de transfusion sanguine jusquau niveau rgional et

    dans certaines prfectures avec dpistage systmatique du VIH, de lhpatite B, lhpatite C et de la syphilis ;

    iii) existence dune ligne budgtaire au niveau central.

    Cependant des dfis restent encore relever notamment i) le renforcement de capacit en termes dinfrastructures, dquipements, de ressources humaines des centres de transfusion sanguine et ii) le dveloppement de la mobilisation sociale en faveur du don de sang.

    Objectif national

    Dici 2012, augmenter le pourcentage des dons de sang soumis un dpistage de qualit de 53% 90%.

    Principales stratgies

    i) Scurisation transfusionnelle dans les structures de soins ; ii) Prvention et prise en charge des cas daccidents post exposition aux liquides

    biologiques.

    Actions prioritaires

    i) Renforcer les centres rgionaux de transfusion sanguine (CRTS) et les units hospitalires de transfusion sanguine (UHTS) pour une transfusion sanguine de qualit ;

    ii) Renforcer les capacits des structures sanitaires et des prestataires de soins sur la prvention des infections en milieu de soins dans les secteurs public, priv et informel ;

    iii) Assurer la gestion des dchets biomdicaux dans les structures sanitaires et communautaires.

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  • Cibles

    La communaut, les OSC, les prestataires de soins, les tradipraticiens et accoucheuses villageoises, les artisans (coiffeurs, tatoueurs,...), le Ministre de la sant publique et autres dpartements.

    Responsables de la coordination et acteurs de lexcution

    i) Responsables de la coordination : le Ministre de la sant et de lhygine publique travers ses programmes, ses structures centrales et dconcentres.

    ii) Acteurs dexcution : les centres de transfusion sanguine, les structures de soins publiques, prives ( but lucratif, confessionnel et associatif), les OSC, les services dconcentrs des autres dpartements concerns, les services de sant des armes, les tablissements scolaires et universitaires, la croix rouge nationale, les mdias publics et privs.

    Domaine VI : Prvention de la transmission du VIH de la mre l'enfant (PTME)

    Situation actuelle et principaux dfis

    La ralisation des activits du CSN 2003-2007 a permis dobtenir un certain nombre de rsultats dont entre autres : i) llaboration des documents de politique et de formation, ii) lintgration de la PTME dans 44 centres de sant, et iii) la gratuit des prestations de services de PTME.

    Malgr ces efforts, seulement 9% des femmes enceintes attendues ont bnfici des services de counseling et de dpistage.

    Lamlioration de la couverture nationale aux services de PTME demeure le dfi majeur relever.

    Objectif national

    Dici 2012, 85% des femmes enceintes infectes par le VIH reoivent un traitement antirtroviral complet pour rduire le risque de transmission mre-enfant.

    Principales stratgies

    i) Intgration de la PTME dans les structures publiques et prives offrant les services de consultations prnatales et de maternits ;

    ii) Renforcement des capacits des ressources pour lamlioration des prestations de la PTME ;

    iii) Dveloppement dun systme de rfrence et contre rfrence entre les structures de prise en charge des femmes enceintes sropositives.

    Actions prioritaires

    i) Ractualiser les documents de politique en PTME (normes et procdures, curricula de formation, etc.) ;

    ii) Mettre en uvre le plan dextension de la PTME intgrant les soins pdiatriques ;

    iii) Appuyer la formation spcialise sur la PTME (en partenariat avec les universits) ;

    iv) Harmoniser le systme de rfrence et de contre rfrence pour la prise en charge globale des femmes enceintes sropositives.

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  • Cibles

    Les femmes en ge de procrer, les femmes enceintes et leurs enfants, les hommes, les prestataires de soins, les tradipraticiens, les accoucheuses villageoises, la communaut.

    Responsables de la coordination et acteurs de lexcution

    i) Responsables de la coordination : le Ministre de la sant et de lhygine publique travers ses programmes, ses structures centrales et dconcentres.

    ii) Acteurs dexcution : les structures de soins publiques, prives (associatif, confessionnel et lucratif), les structures pharmaceutiques, les laboratoires publics et privs, les tradipraticiens, les accoucheuses villageoises, les OSC, les services dconcentrs des dpartements ministriels concerns, les mdias publics et privs, les services de sant des armes et les partenaires techniques.

    Axe stratgique II : Prise en charge mdicale et nutritionnelle des PVVIH

    LAxe stratgique Prise charge mdicale et nutritionnelle des PVVIH comprend 5 domaines dactions prioritaires. Ce sont :

    i) Renforcement des capacits des laboratoires pour la prise en charge (PEC) mdicale des PVVIH ;

    ii) Renforcement de la prophylaxie et du traitement des infections opportunistes (IO) y compris la tuberculose(TB) ;

    iii) Renforcement de laccs au traitement par les ARV et autres thrapies valides ;

    iv) Accroissement de limplication du monde associatif et communautaire dans la PEC et le continuum de soins aux personnes infectes et affectes par le VIH;

    v) Dveloppement de la prise en charge nutritionnelle des PVVIH.

    Domaine I : Renforcement des capacits des laboratoires pour la prise en charge (PEC) mdicale des PVVIH

    Situation actuelle et principaux dfis

    Environ 300 agents de sant ont t forms en Guine et lextrieur pour le dpistage et la prescription des ARV. En suivi biologique, 16 biologistes ont t forms aux techniques de numration des CD4. Sont disponibles 11 compteurs automatiss de CD4 dont 4 fonctionnels, 2 quantificateurs de la charge virale dont un fonctionnel et 13 microscopes fluorescence dont 1 fonctionnel et 9 installs courant fvrier 2008. Malgr ces avances, il faut noter la faiblesse de la couverture gographique des laboratoires pour la prise en charge des PVVIH, une insuffisance et une instabilit du personnel charg de la PEC des PVVIH, des ruptures frquentes de stock des ractifs et consommables et enfin une insuffisance du plateau technique pour le diagnostic prcoce et le suivi biologique des PVVIH.

    Devant toutes ces difficults, le dfi majeur relever est le renforcement de la dcentralisation et les conditions dune prise en charge correcte.

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  • Objectif national

    Dici 2012, 100% des laboratoires au niveau national sont quips pour le suivi biologique complet des PVVIH, y compris le suivi des rsistances aux ARV et ont leur plateau technique harmonis.

    Principales stratgies

    i) Harmonisation du plateau technique de tous les laboratoires au niveau national ; ii) quipement de tous les laboratoires pour le suivi biologique complet des PVVIH, y

    compris le suivi des rsistances.

    Actions prioritaires

    i) Elaborer un manuel sur les normes et procdures de gestion des plateaux techniques des laboratoires ;

    ii) Renforcer progressivement le plateau technique des laboratoires des formations sanitaires publiques et prives ;

    iii) Amliorer le systme dapprovisionnement en ractifs et consommables ;

    iv) Assurer la conservation du patrimoine biologique (plasmathque) ;

    v) Mettre en uvre le plan de formation du personnel des laboratoires.

    Cibles

    Le personnel de laboratoire et de pharmacie des secteurs publics et privs, les personnes vivant avec le VIH.

    Responsables de la coordination et acteurs de lexcution

    i) Responsables de la coordination : le Ministre de la sant et de lhygine publique travers ses programmes, ses structures centrales et dconcentres, la direction gnrale des services de sant des armes.

    ii) Acteurs dexcution : les laboratoires publics et privs (associatif, confessionnel et lucratif).

    Domaine II : Renforcement de la prophylaxie et du traitement des infections opportunistes (IO) y compris la Tuberculose (TB)

    Situation actuelle et principaux dfis

    Dans la PEC des IO, 498 mdecins et paramdicaux ont t forms sur les trois manuels de prise en charge labors en fonction des niveaux de la pyramide sanitaire. Plus de 8000 malades ont bnfici dun traitement gratuit contre les infections opportunistes. Le Centre de Traitement Ambulatoire (CTA) du CHU de Donka est en cours dextension mais nest pas encore quip. Les prestataires des rgions de Bok et Mamou ont t forms sur le module de prise en charge de la co-infection TB/VIH labor par le PNLAT. Hormis la tuberculose, la couverture nationale en prise en charge des IO concerne 2 hpitaux nationaux, 7 hpitaux rgionaux, 12 hpitaux prfectoraux, 3 CMC, 8 Associations/ ONG, 33 centres de sant et 2 programme