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N° 26 - 2e trimestre 2006 Sommaire Portrait Paulo Mendes da Rocha . . . . . . . . . . . . .2 Edito La réforme des études d’architecture en France tourne au fiasco . . . . . . . . . . . . .3 Conseil national Formation des architectes à la maîtrise d’œuvre : un diagnostic, des perspectives . . . . . . . .4 Architecte, un métier . . . . . . . . . . . . . . .7 Conseils régionaux Publications ordinales . . . . . . . . . . . . . .8 Association La COFHUAT, un espace de réflexion . . .9 Dossier Directive services : le bout du tunnel . . .10 Juridique Réglementation thermique 2005: ce qui change au 1er septembre 2006 . . . . . . .13 Plomb, termites, amiante… création d’un diagnostic technique unique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14 Un maître d’ouvrage public peut-il exiger un expert HQE dans une procédure de consultation ? . . . . . . . . .15 Accessibilité aux handicapés : nouvelles dispositions . . . . . . . . . . . . . .16 Social Fonctionnement de la CIPAV, quelques explications . . . . . . . . . . . . . .18 Expertise Notes de jurisprudence du CNEAF . . . .20 Devenir expert, avec FOR.m.experts . . .21 International Une convention internationale entre les architectes français et africains . . . .20 Célébration des villes 2 . . . . . . . . . . . . .20 Triennale de Sofia . . . . . . . . . . . . . . . .20 Information – Documentation Nouvelle version de www .ar ch itec tes.org .23 Publications et annonces . . . . . . . . . . .24 Musée brésilien de la sculpture, São Paulo, 1988, P. Mendes da Rocha arch. © Nelson Kon

Cahiers de la profession

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Publication du Conseil national de l'Ordre des architectes - 2ème trimestre 2006

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Page 1: Cahiers de la profession

N° 26 - 2e trimestre 2006

Sommaire

PortraitPaulo Mendes da Rocha . . . . . . . . . . . . .2

EditoLa réforme des études d’architecture enFrance tourne au fiasco . . . . . . . . . . . . .3

Conseil nationalFormation des architectes à la maîtrise d’œuvre :un diagnostic, des perspectives . . . . . . . .4

Architecte, un métier . . . . . . . . . . . . . . .7

Conseils régionauxPublications ordinales . . . . . . . . . . . . . .8

AssociationLa COFHUAT, un espace de réflexion . . .9

DossierDirective services : le bout du tunnel . . .10

JuridiqueRéglementation thermique 2005: ce quichange au 1er septembre 2006 . . . . . . .13

Plomb, termites, amiante… création d’un diagnostic technique unique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14

Un maître d’ouvrage public peut-il exiger un expert HQE dans une procédure de consultation ? . . . . . . . . .15

Accessibilité aux handicapés :nouvelles dispositions . . . . . . . . . . . . . .16

SocialFonctionnement de la CIPAV,quelques explications . . . . . . . . . . . . . .18

ExpertiseNotes de jurisprudence du CNEAF . . . .20

Devenir expert, avec FOR.m.experts . . .21

InternationalUne convention internationale entre les architectes français et africains . . . .20

Célébration des villes 2 . . . . . . . . . . . . .20

Triennale de Sofia . . . . . . . . . . . . . . . .20

Information – DocumentationNouvelle version de www.architectes.org .23

Publications et annonces . . . . . . . . . . .24

Musée brésilien de la sculpture, São Paulo, 1988, P. Mendes da Rocha arch. © Nelson Kon

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Portra i t

2 Cahiers de la profession N° 26 - 2e trimestre 2006

Le Brésilien Paulo Mendes da Rocha a récemment reçu le PritzkerPrize à Istanbul. Remis chaque année, le prix veut honorer les« contributions consistantes et significatives pour l’humanité »d’un architecte vivant.Paulo Mendes da Rocha, né en 1928 à Vitoria dans le sud duBrésil, a été diplômé de l’école MacKenzie de São Paulo en 1954.Fer de lance de l’école Paulista d’architecture brésilienne,enseignant à la faculté d’architecture et d’urbanisme del’Université de São Paulo, lauréat en 2001 du Prix Mies van derRohe pour l’Amérique latine, il est l’auteur de projets polémiquesqui divisent régulièrement les critiques d’architecture. Il construitdès 1957 la soucoupe volante du Club d’athlétisme Paulista, et bien

qu’ayant essentiellement travaillé au Brésil - maisons individuelles,églises et musées, immeubles d’habitation, équipements sportifs,plans d’urbanisme et mobilier - ses projets et réalisations àl’étranger ont été remarqués : le pavillon du Brésil à l’expositiond’Osaka (1969), un projet finaliste du concours pour le CentrePompidou à Paris (1971), le campus de l’université de Vigo(2004), des projets d’installations sportives pour les jeuxolympiques 2008 de Paris…Quelques unes de ses principales réalisations qui associent béton etacier, témoignant d’un mouvement de créateurs attachés auxformes, aux matériaux et à une certaine éthique, illustrent ce n° 26des Cahiers de la profession.

Paulo Mendes da Rocha

Club d’athlétisme paulistano, São Paulo 1958, P. Mendes da Rocha arch. ©José Moscardi

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Défendue par l’ensemble de la profession, l’idée d’une réforme censée appliquer le

nouveau modèle européen des études supérieures en trois cycles Licence – Master -

Doctorat (LMD), de 3, 5 et 8 ans nous semblait également être l’occasion de revoir un

système de formation qui ne permet pas actuellement aux jeunes diplômés

d’affronter dans de bonnes conditions, les difficultés d’insertion dans la vie

professionnelle.

La profession, Ordre et syndicats unis, s’était engagée à participer à la mise en place

d’un véritable complément de formation en milieu professionnel, à la suite du Master.

La France aurait alors pu rejoindre les standards de formation plus relevés qui sont

ceux de la plupart des pays européens. Or le ministère de la Culture qui pilotait cette

réforme n’a pas su, ou pas voulu, régler la question du statut des diplômés du Master

d’architecture. La direction de l’architecture et du patrimoine en voulant satisfaire

certains intérêts, a entretenu l’ambiguïté jusqu’à vouloir donner le titre d’architecte

aux diplômés du Master, et il aura fallu la ténacité de mon prédécesseur pour obtenir

du ministre des aménagements de dernière minute sur ce point, alors même que ses

services ne souhaitaient plus nous recevoir.

Aujourd’hui, c’est la question de l’organisation, après le Master, de « l'habilitation de

l'architecte diplômé d'Etat à l'exercice de la maîtrise d'oeuvre en son nom propre » qui

est dans l’impasse. Le statut du jeune diplômé reste dans le flou, car la direction de

l’architecture et du patrimoine n’a pas réussi, faute de concertation, à déterminer le

type de contrat de stage ou de professionnalisation, qui doit être passé entre l’étudiant

et l’agence qui l’accueille. Et c’est aussi et surtout la question du financement qui reste

dans l’ambiguïté, en l’absence d’accords de branches avec les organismes paritaires,

de formation et d’indemnisation des tuteurs, et de prise en charge des jurys

d’habilitation. Comme si le ministère pensait pouvoir faire financer par les agences et

les salariés, ce complément d’étude, sur lequel elle ne veut accepter aucun droit de

regard extérieur.

Mais au-delà de ces incertitudes sur les modalités d’application de cette réforme,

l’équivalence entre les diplômes européens et le diplôme d’architecte français se fera-

t-elle au stade du Master qui donne droit au titre d’architecte diplômé d’Etat, ou bien

à celui de l’habilitation qui donne le droit d’exercer ? Le niveau de formation français

ne risque-t-il pas d’être dévalorisé par rapport aux exigences européennes ?

Sur ces sujets, la profession a déjà dit son opposition à des réformes qui vont contre

l’intérêt de tous, étudiants, professionnels et maîtres d’ouvrage. Mais, ne nous y

trompons pas, derrière la défense du titre, qui est la mission fondamentale de l’Ordre,

il y a bien, et plus que jamais, la défense de la qualité architecturale et du cadre bâti.

Et quitte à mener une nouvelle fois cette mission contre l’Etat lui-même, il n’est donc

pas question que l’Ordre abandonne ses positions. Mais je garde l’espoir de mettre en

place avec les écoles d’architecture et l’ensemble de la profession, un projet négocié

de formation pratique digne de ce nom.

Sur ce point, même si le débat en région est de nature à enrichir les discussions, il ne

peut y avoir de positions régionales prises école par école, sauf à créer les conditions

d’une inégalité entre les futurs diplômés. Seule une négociation au niveau national

sera susceptible de garantir un cadre et un contenu pédagogique homogène de

formation à tous les étudiants, qui ne peut comporter des particularités territoriales

dans ses modalités d’application. La balle est maintenant dans le camp du ministère

qui ne pourra pas continuer longtemps à faire la sourde oreille.

Bonnes vacances à toutes et à tous en attendant !

BBeerrnnaarrdd FFIIGGIIEELLPrésident du Conseil national de l’Ordre

La réforme des études d’architecture en France tourne au fiasco

Edito

Cahiers de la profession N° 26 - 2e trimestre 2006 3

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Consei l nat ional

4 Cahiers de la profession N° 26 - 2e trimestre 2006

C’est la fonction et laresponsabilité des écoles d’assurerla formation des architectes.Elles ont pour mission depermettre aux étudiants d’acquérirla culture de base nécessaire àl’exercice de leur futur métier aussibien que les savoirs théoriques etles compétences pratiques propresà la discipline complexe qu’estl’architecture.Une partie de ce savoir et de cesavoir-faire ne peut se transmettrequ’au sein d’un environnementprofessionnel réel.Cet aspect de la formation desarchitectes implique doncnécessairement une coopérationétroite entre écoles et milieuprofessionnel.

Une coopération nécessaire

Un métier ne se construit et ne se pérennisequ’au travers du temps. Les architectesengagés dans la pratique professionnelle,qu’ils soient libéraux ou associés d’unesociété d’architecture, considèrent qu’ils ontune responsabilité en ce qui concerne latransmission du métier. Celle-ci est aussi bienéconomique que culturelle. Il s’agit de passerle relais aux nouvelles générations.Les moyens doivent leur être fournis pourqu’ils assument cette responsabilité detransmettre l’expérience complémentaire dusocle de culture et de savoir acquis dans lesécoles.

L’apprentissage professionnel

A la suite du diplôme conférant le grade deMaster, l’apprentissage en milieuprofessionnel doit se dérouler sur une périodede temps suffisante pour permettre auxjeunes diplômés de :� suivre et de maîtriser toutes les phases

d’un projet depuis la commande jusqu’à lalivraison du bâtiment ;� maîtriser l’outil de production del’architecture qu’est une agence (l’orga-nisation du travail, la gestion) ;� cheminer sans se perdre dans le labyrinthejuridique et réglementaire de plus en pluscomplexe qui fait l’ordinaire de la vieprofessionnelle.

Comment organiser cette période depratique professionnelle destinée aux jeunesdiplômés souhaitant devenir architecte ?

Il existe trois grands modes d’organisationde cet apprentissage.1- Il peut être assuré uniquement par lesécoles qui gèrent et valident elles-mêmes unetelle période, le plus souvent intégrée aucursus de formation (c’est le cas par exempleen Grande-Bretagne) ;2- Il peut être assuré, en dehors des écoles,par la profession elle-même. C’est le cas auxEtats-Unis où chaque Etat organise sonpropre examen ouvrant l’accès au statutd’architecte. Pour l’Europe, une période destage d’une durée de deux ans peut êtreorganisée sous le contrôle de l’Ordre, commeen Belgique par exemple.3- Il peut être assuré suivant un systèmemixte où établissements d’enseignement etstructures professionnelles coopèrent.

C’est cette dernière approche qui noussemble le mieux convenir aux spécificitésfrançaises. Elle implique une véritablecogestion de la période d’apprentissage entreles écoles et la profession. Elle a le mériteessentiel à nos yeux de mobiliser les deuxsecteurs autour d’un objectif de formationcommun : doter les architectes de toutl’éventail des compétences nécessaires àl’exercice de leur métier en pleineresponsabilité.

Un partenariat opérationnel

Sur le plan pratique, il nous semblenécessaire de créer dans chaque écoled’architecture une équipe mixte regroupant

un petit nombre d’architectes enseignants etd’architectes représentant le mondeprofessionnel, à charge pour elle deconcevoir et de conduire la mise en placepuis le développement de cette périoded’apprentissage professionnel du métier.La compétence de cette équipe s’étendraitaussi bien à l’organisation des sessions deformations complémentaires à viséeprofessionnelle (responsabilité del’architecte, gestion de l’agence, relationscontractuelles avec clients et partenairesetc) qu’à la recherche d’agence d’accueilpour les jeunes diplômés, au suivi et àl’évaluation de cette période d’exerciceprofessionnel.Le parcours du jeune diplômé doit luipermettre d’approcher, de pratiquer et demaîtriser toutes les étapes d’un projet depuisla phase initiale (intention sur le site et sur leprogramme) jusqu’à la mise en service dubâtiment. A cet effet, l’équipe s’appuiera surun carnet de route décrivant l’ensemble deces étapes, et que le jeune professionnel auraà remplir.C’est ce document qui servira à l’évaluationglobale du parcours du candidat. Ilcontiendra également les commentaires etles appréciations du tuteur de l’agenced’accueil.

Les moyens nécessaires

Quels sont les moyens nécessaires pourmettre en œuvre un tel processus ?

� Tout d’abord les écoles doivent disposerdes moyens pour rémunérer (sous forme deposte de titulaire ou pour les professionnelsde vacation ou de professeurs associés) lesmembres de l’équipe mixte (enseignants etprofessionnels) en charge de la mise en placeet du suivi de ces apprentissages.� Ensuite il faut trouver pour les agencesd’accueil et pour les tuteurs qui auront àsuivre le parcours des jeunes diplômés lemoyen de compenser la perte d’exploitationdue au temps passé. Ils doivent pouvoirbénéficier d’une aide ou à tout le moins d’unavantage financier compensatoire (on peut

Formation des architectes à la maîtrise d’œuvre :un diagnostic, des perspectives

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imaginer plusieurs formules comme desexonérations de charges fiscales ou desprimes). Ce point est important car, faute decet appui, il est à craindre que nombre deprofessionnels hésitent à passerbénévolement du temps pour suivre unapprenti architecte compte tenu de lafragilité économique de notre profession.� Enfin, et c’est là un élément crucial, lesjeunes diplômés doivent aussi être rémunéréspour leur travail. Leur niveau dequalification (Bac + 5) doit être pris encompte, tout comme le fait qu’ils sont encoreen apprentissage et n’ont pas encore atteintleur plein niveau de compétence.

Sur cette question, deux approches s’op-posent :� On peut considérer le jeune diplômécomme un salarié ordinaire, titulaire d’unCDD, ou d’un CDI, et en mesure d’obtenir (sison employeur l’accepte) un contrat deprofessionnalisation lui permettant deconsacrer sur son temps de travail une partiede celui-ci à la formation pour acquérir undiplôme. Dans ce cas de figure, c’est labranche professionnelle (c'est-à-dire lesdifférentes structures paritaires regroupantemployeurs et salariés représentés par leursorganisations syndicales) qui est appelée àmobiliser des ressources sur les réservescollectées au titre des charges sur salaires.Elle peut ainsi compenser une partie desfrais engagés.Dans cette optique, le jeune diplômé ne peutavoir le statut d’étudiant et son parcours deformation doit correspondre à unequalification définie par la branche.� On peut considérer le jeune diplômécomme un stagiaire. Son statut est alorsdifférent de celui d’un salarié. Il peut rester

étudiant et pourra recevoir une indemnitéexonérée jusqu’à un certain plafond decharges sociales. Ses droits et obligationscomme ceux de l’agence d’accueil sontdéfinis par une convention. Il est évident quece type de statut déjà en pratique n’estconcevable que sur une période limitée. Parailleurs le stagiaire n’est pas soumis auxmêmes exigences productives qu’un salarié.

Aucune de ces deux solutions ne semblesatisfaisante.

Le contrat de professionnalisation estincompatible avec le statut d’étudiant. Ilattribue à la branche professionnelle lacharge d’organiser la formation des futurespatrons d’agence et de la financer sur lesfonds collectés pour la formation dessalariés.

Le contrat de stage, s’il est compatible avecle statut d’étudiant, pèche par un faibleniveau de rémunération et un manque deconsistance dans les droits et les devoirs dechacun, stagiaire comme tuteur.

La solution est sans doute à rechercher dansun éventail de formules variéescorrespondant aux parcours et auxpossibilités de chacun. Reste qu’il estnécessaire de clarifier les apports de chaquepartie (Etat, profession, branche) aufonctionnement du système. Il seraitparadoxal et inacceptable que l’Etat qui seproclame garant d’un diplôme nationalpermettant l’habilitation à la maîtrised’œuvre demande à la branche profes-sionnelle (et donc aux salariés) et à laprofession (les agences) de financer cettepériode de formation sans que lui-même ne

contribue de façon substantielle aufinancement du système.

Rechercher des solutions négociées

Si l’on souhaite que la période intitulée« habilitation à l’exercice de la maîtrised’œuvre » ne soit pas une simplereproduction à deux mois près de l’ancienstage de cinquième année où les étudiantsétaient le plus souvent « lâchés dans lanature » sans réel suivi, il faut remettre àplat tout le système et rechercher ensembledes solutions négociées.

Qu’il s’agisse du mode d’organisation decette période professionnelle, de son contenu,de sa durée, de la rémunération de chacun,des solutions sont à trouver dans le dialogueentre les intéressés.

Faute de suivre cette approche on trompe lesétudiants et les jeunes futurs diplômés deniveau Master en leur faisant croire à deschimères (le droit à un contrat deprofessionnalisation pour tous), on renforceles préjugés du côté des écoles et ondémobilise un milieu professionnel qui dansces conditions n’est pas disposé à s’engagerplus avant sans contrepartie.

L’heure de vérité européenne

À une autre échelle, celle de l’Europe, unequestion cruciale se pose. Quelle sera laplace des nouveaux diplômes français dansle cadre de la reconnaissance des qualifi-cations professionnelles définie par ladirective 2005/36/EC ? Il faudra bien que

Transformation de l’Ecole d’Artsand Crafts en Musée national,São Paulo, 1993, P. Mendes da Rocha arch. © Nelson Kon

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Consei l nat ional

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la France soumette à la validation desinstances européennes ses nouveauxdiplômes en remplacement des anciens(DPLG, ENSAIS et ESA). Quel diplômed’architecte sera alors considéré commeéquivalent à ses homologues européens ?Sera-ce le Master à Bac +5 oul’Habilitation à Exercer la Maîtrised’Œuvre à Bac +6 ? Si c’est le Master quiest proposé (c’est le plus probable), laFrance aura réduit d’un an le niveau de saformation au regard des autres formationseuropéennes, ce qui est tout sauf un progrès.De plus, quel titulaire d’un diplôme européen

équivalent pourra porter le titre d’architectesans avoir obtenu l’Habilitation à Exercer laMaîtrise d’Œuvre ? L’Habilitation à Exercerla Maîtrise d’Œuvre sera-t-elle obligatoirepour les architectes européens souhaitanttravailler en France où existera-t-il deséquivalences européennes pour celle-ci ? Laconfusion entretenue depuis le début par laDAPA entre l’intitulé du diplôme valantMaster et le port du titre d’architecte dansle cadre de notre profession réglementée parla loi de 1977 va poser de lourds problèmes,quand il s’agira de savoir qui est architecteou ne l’est pas, dans le cadre de la

reconnaissance des qualifications profession-nelles organisées par la directiveeuropéenne.Il faudra bien à un moment ou à un autrefaire face à cette situation. Cela peut-il sefaire dans l’ignorance de nos instancesprofessionnelles (Ordre et syndicats) alorsque nous sommes depuis des années partiesprenantes des questions européennes autravers du Conseil des Architectesd’Europe ? Sur ces questions, silence du côtédu ministère de la Culture.

CCoommmmiissssiioonn FFoorrmmaattiioonn dduu CCoonnsseeiill nnaattiioonnaall

Musée brésilien de la sculpture, São Paulo, 1988, P. Mendes da Rocha arch. © Nelson Kon

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Consei l nat ional

Architecte, un métierDéclaration commune de la profession

Les organisations représentatives de la profession d’architecte, Syndicat de l’Architecture et l'Union Nationale des Syndicats Françaisd’Architectes (UNSFA), associées au Conseil National de l’Ordre des Architectes, ont décidé de s’unir comme elles l’avaient déjà faiten 2004 pour l’écriture du Livre blanc des architectes, afin de dénoncer les conditions dans lesquelles la Direction de l’architecture etdu patrimoine du ministère de la Culture entend mettre en œuvre la réforme des études d’architecture.

Durant trois ans ces organisations ont participé aux réunions de concertation organisées par la DAPA, mais à aucun moment cettedernière n’a donné de crédit à leurs recommandations. Les professionnels, qui ont d’emblée soutenu le principe d’une réforme desétudes d’architecture dans le cadre du schéma européen d’harmonisation des cursus, ont toujours mis en avant l’absolue nécessitéd’organiser dans la continuité du master une période de préparation à l’exercice de la maîtrise d’œuvre par apprentissage en entreprised’architecture d’une durée de deux ou trois ans, sous la responsabilité d’un tuteur.

Cette acquisition du savoir-faire indispensable à l’exercice du métier aurait été co-organisée par les écoles d’architecture et la professionqui s’engageait ainsi à accompagner les futurs architectes dans une démarche de développement de leurs compétences à la pratiquecontractuelle du projet leur permettant de faire face à des conditions d’exercice de plus en plus complexes du fait de l’ouverture desmarchés à la libre concurrence.

Le ministère de la Culture a voulu limiter cette préparation à l’exercice de la maîtrise d’œuvre à un stage de six mois pratiqué chezdes professionnels et validé par les écoles, ce qui est bien en deçà de celles pratiquées dans le monde et d’abord en Europe.

Faute d’avoir construit avec la profession un projet partagé, la DAPA adresse aux directeurs des écoles d’architecture, sansconcertation avec les organisations représentatives de la profession, une « circulaire » par laquelle elle envisage les différenteshypothèses encadrant l’année d’habilitation à l’exercice de la maîtrise d’œuvre. Après avoir voulu persuader les étudiants que laprofession voulait « mettre la main » sur l’enseignement de l’architecture et bénéficier d’une main-d’œuvre bon marché, la DAPAessaie maintenant, de faire supporter à la profession, l’organisation et le financement de cette habilitation à la maîtrise d’œuvre !

Pourtant, l’article 5 du décret du 30 juin 2005 précise bien que « Les études d’architecture mènent aux diplômes nationauxd’enseignement supérieur dénommés diplôme d’étude en architecture et diplôme d’État d’architecte, conférant respectivement les gradesde licence et de master, ainsi qu’à l’habilitation de l’architecte diplômé d’État à l’exercice de la maîtrise d’œuvre en son nom propre ».

Si l’habilitation montre ainsi clairement son appartenance à la formation initiale, la DAPA tente aujourd’hui de l’en soustraire pourla faire passer sous contrat de professionnalisation.

Or, de deux choses l’une : ou bien la formation pratique envisagée intervient dans le cadre de l’obtention d’un diplôme ou d’un titreet le stage n’est pas rémunéré mais indemnisé conformément à la circulaire n°86-065 du 13 février 1986 du ministère de l’Educationnationale et la loi n°2006-396 du 31 mars 2006 pour l’égalité des chances, car le stagiaire n’a pas le statut de salarié ; ou bien cetteformation est assurée dans le cadre de la professionnalisation et le stagiaire ne peut, en application de l’article R981-1 du code dutravail avoir le statut d’étudiant. En ne choisissant aucune de ces deux solutions, au profit d’une voie intermédiaire la DAPA s’estplacée en dehors de la réglementation.

Les organisations représentatives de la profession et le Conseil National de l’Ordre des Architectes condamnent donc la légèreté deleur ministère de tutelle, refusent d’apporter leur soutien à l’application dans ces conditions de l’arrêté du 20 juillet 2005 et appellentles étudiants, professeurs et directeurs d’écoles à exiger la mise en place d’un contenu théorique et d’un cadre d’application cohérentspour l’habilitation à l’exercice de la maîtrise d’œuvre, et conforme aux exigences internationales.

Elles appellent solennellement l’État à reconsidérer des dispositions qui ont d’ores et déjà abouti à une impasse et demandentl’ouverture immédiate d’une négociation avec tous les acteurs susceptibles de construire un véritable projet de formation desgénérations futures à la pratique du métier d’architecte, seul garant de la qualité architecturale qui en découlera.

Les Présidents, le 31 Mai 2006

Patrick Colombier Bernard Figiel Michel RoulleauSyndicat de l’Architecture CNOA UNSFA

24 rue des Prairies 9 rue Borromée 8-10 rue Bertin Poiré75020 Paris 75015 Paris 75001 Paris

Tel. 01 46 36 24 05 Tel. 01 56 58 67 00 Tel. 01 45 44 58 45www.syndarch.com www.architectes.org www.unsfa.com

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Longtemps délaissé au profit d’autres matériaux, en particulier, lapierre et le béton, le bois occupe aujourd’hui une place honorable maisencore trop modeste dans le choix des constructeurs. A cela plusieursraisons, comme le montre ce dossier. Mais la prise en compte, de plusen plus nettement, de la notion de développement durable et de la vagueéco- citoyenne, ainsi que les initiatives prises ici et là pour valoriser la« filière bois » sont entrain de modifier le tableau. Notamment parAuvergne Promobois qui cherche à mettre en place une véritable

politique dans ce secteur et par le Conseil régional d’Auvergne qui alancé, en 2005, la première édition des prix de l’architecture.Pour y voir plus clair, Auvergne Architectures consacre donc sondossier au bois. Pourquoi a-t-il pris du retard dans l’acte deconstruire ? Peut-on inverser la tendance ? Quelles mesures doiventêtre envisagées pour relancer la filière ? (…)

In Auvergne Architecture n°39, avril 2006, p. 17-26

AUVERGNE Le bois prend du volume

Le propriétaire d’un immeuble ne peut plus systématiquements’opposer à l’exploitation par un tiers de la photographie de son bienà des fins commerciales ou publicitaires. Voici la dernière orientationque la Cour de Cassation vient de donner à la jurisprudence dite de« l’image des biens », revenant ainsi sur les prérogatives qui avaientété initialement reconnues aux propriétaires dans ce domaine.Comme elle l’avait déjà souligné dans son rapport d’activité pourl’année 1999, la Haute Cour rappelle tout d’abord que le propriétairen’a pas de droit exclusif sur l’image de son bien. Elle ajoute aussitôtqu’il peut, toutefois, s’opposer à l’utilisation de cette image par untiers lorsqu’elle lui cause un trouble anormal. En application de ceprincipe, le propriétaire d’un hôtel particulier dont la photographieavait été reproduite sans son autorisation dans un dépliantpublicitaire a été débouté de sa demande d’indemnisation, fauted’avoir établi l’existence d’un tel trouble.(…)

Désormais, les tiers sont libres d’utiliser l’image du bien d’autrui,c'est-à-dire de reproduire cette image et de l’exploitercommercialement. La seule limite admise par l’Assemblée plénièreréside dans l’existence d’un trouble anormal. La jurisprudence à venirpermettra de cerner cette notion et d’identifier les circonstancesparticulières qui autoriseront les propriétaires à réclamer desdommages - intérêts. Il reste qu’en présence d’une œuvre originaleprotégée par les droits d’auteur, les photographes et exploitantsdevront, en tout état de cause, solliciter l’autorisation de l’architectequi a conçu l’immeuble avant de pouvoir utiliser l’image du bien.(Cass. ass. plén., 7 mai 2004, n°02-10-450, n°516 Hôtel deGirancourt c/ Sté Scir Normandie).

In Plan Libre n°39, avril 2006, p.11

MIDI-PYRENEES Droit de propriété et images des bâtiments

Le Conseil régional de Lorraine souhaite suivre les prérogatives duConseil National en matière de lutte contre la signature decomplaisance. Nous ne pouvons accepter que certains d’entre nousdiscréditent une profession toute entière. Il est grand temps de tirerson mea culpa sur ce qui pourrait être considéré comme un laxismede la profession dans ce domaine, depuis la promulgation de la loi surl’Architecture. Aucune action efficace et significative n’a été menée àce jour par les institutions ordinales pour enrayer ce qui constitueaujourd’hui un fléau, une gangrène qui finit par nuire à tous.Il ne se passe pas une semaine sans sollicitation dans nos agences,par téléphone, mail, ou autres de la part de maîtres d’ouvrage neconnaissant pas les bonnes adresses. Qu’importe le refus, ils finironttoujours par trouver ailleurs, pas cher, puisque sans prestation…Notre détermination nous amène aujourd’hui à souhaiter ramener auplus petit nombre les individus complaisants dont le serment d’accèsà la profession ne fait même plus partie du souvenir. Le Conseil de

l’Ordre de Lorraine vient de prononcer une radiation définitive àl’encontre d’un confrère dont la moralité est mise en défaut pour detels agissements.L’intérêt public de l’Architecture et la passion de notre pratique auquotidien, méritent sûrement d’autres égards. Ainsi en Lorraine, desactions envers l’administration, les services instructeurs, lescollectivités et le grand public sont mises en œuvre afin de lutterefficacement contre ce discrédit.Une commission de réflexion au sein du Conseil de Lorraine seraprochainement mise en place pour cibler et avancer sur ce terrainminé. Nous restons à l’écoute de vos observations et propositionspour apporter la sérénité nécessaire à notre pratique, et appelons àla vigilance pour certains…

Par Laurent Kowalski, vice-président, in Architexte n°57,mai 2006, p.20

LORRAINE La complaisance de certains…

Publications ordinales Cette rubrique présente des extraits d’articles publiésdans les revues des Conseils régionaux de l’Ordre(coordonnées sur www.architectes.org)

Consei ls régionaux

Pavillon du Brésil à Osaka, 1969, P. Mendes da Rocha arch.

8 Cahiers de la profession N° 26 - 2e trimestre 2006

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Cette association est née aux lendemains dela seconde guerre mondiale (elle s’appelaitalors CFHU – Confédération Française pourl’Habitation et l’Urbanisme) - dans le but deregrouper, en une même instance, un cer-tain nombre d’institutions françaisesœuvrant dans les domaines de l’habitationet de l’urbanisme.

Il s’agissait d’offrir un lieu de rencontre etd’idées pour les professionnels confrontésaux problèmes de la reconstruction, et d’or-ganiser la participation française aux tra-vaux et contacts internationaux, notammentauprès de la Fédération Internationale pourl’Habitation, l’Urbanisme et l’Aménagementdes Territoires (FIHUAT), organisation nongouvernementale, agréée par l’ONU sié-geant à La Haye (Pays-Bas).

En 50 ans la Confédération a élargi sondomaine d’action, d’abord dans les années1950, à l’aménagement urbain puis dans lesannées 1980, à l’aménagement du territoireet aux transports et plus récemment à l’envi-ronnement. Elle est ainsi devenue laConfédération Française pour l’Habitat,l’Urbanisme, l’Aménagement du Territoire etl’Environnement (COFHUAT).Indépendante de tout groupe de pression, elleconstitue désormais un lieu privilégié deréflexions et d’échanges interprofessionnelssur l’ensemble des composantes de l’espacerural et urbain.

La vocation première de la COFHUAT estde permettre la confrontation de plusieursniveaux d’expériences dans le domaine del’habitat, de l’urbanisme, de l’aménagementdu territoire et de l’environnement :� confrontation pluridisciplinaire entrespécialistes du logement, des transports, del’urbanisme etc.� confrontation entre professionnels dusecteur privé et du secteur public entrepraticiens et chercheurs, entre professionnelset élus.Ces échanges sont organisés dans le cadre degroupes de travail ou de commissions quifavorisent la rencontre de spécialistes et deresponsables de tous horizons et qui assurentla « production » des activités de la COF-HUAT : notes de synthèse ou rapports sur desthèmes précis, auditions de personnalités,préparations de colloques et de séminairesspécialisés, organisation de voyages ouvisites d’études.

Quelles sont les actions de la COFHUAT ?Elle assure trois missions

1 – Un rôle d’information� Animer un réseau aussi riche que celui dela COFHUAT, c’est d’abord permettre lameilleure circulation possible d’informationset de connaissances entre ses membres dansles domaines de l’habitat, l’aménagementurbain et l’urbanisme, l’aménagement duterritoire et des régions, l’environnement etle paysage.� Favoriser les occasions de rencontres avecdes décideurs et techniciens, tant au niveaunational qu’international et susciter laconstitution de réseaux d’opérateurspluridisciplinaires.

2 – Un rôle d’animationLa COFHUAT s’attache à mettre en œuvreune action commune concernant la docu-mentation, les recherches et les travaux detous ses membres en organisant des col-loques, conférences ou voyages d’études.Elle tend à susciter une réflexion croiséeentre ses membres pour favoriser l’émer-gence de nouvelles pistes d’études sur lesgrands thèmes du développement spatial.Elle cherche à repérer les pratiques ou mon-tages innovants dans ces domaines en ras-semblant des personnalités aux fonctions dif-férentes : élus, chercheurs, enseignants,opérateurs de terrain, responsables des sec-teurs privé, parapublic et public.

3 – Une ouverture internationaleLa COFHUAT est la section française de laFIHUAT. Elle prend part de façon active àses travaux étant membre de son BureauExécutif. À ce titre, elle a accès, commeobservateur, aux institutions intergouverne-mentales telles que l’Onu, l’Unesco, et leConseil de l’Europe. Elle s’attache, au traversde ces différentes fonctions, à promouvoir lesavoir-faire français à l’étranger, à entre-tenir des relations suivies avec un réseaud’experts à l’étranger.

Quelles sont ses méthodes d’action ?La Confédération est administrée par unConseil qui se réunit 4 fois par an et par unBureau qui se réunit durant les intersessionsdu Conseil. Il assure le suivi de ses décisions.Elle est présidée par François Leblond depuisoctobre 2000. Son travail de réflexion estfondé sur un système de groupes de travail

mis en place depuis 1991 et régulièrementrenouvelés, associant élus, chercheurs et pra-ticiens sur des sujets d’actualité et de pros-pective. Chaque Commission, sous l’autoritéd’un Président, définit un programme de tra-vail, un certain nombre de thèmes qu’elleentend approfondir à partir de séances quiréunissent de 10 à 30 personnes et aux-quelles peuvent être conviés des intervenantsextérieurs. Cette phase de travail débouchegénéralement soit sur la production et la dif-fusion de notes de synthèse ou de recom-mandations, soit sur la préparation de col-loques nationaux ou internationaux ou devoyages d’études donnant lieu à des rapportsde synthèse. La COFHUAT participe parailleurs aux comités d’experts et aux groupesde travail de la FIHUAT, dont les travauxsont publiés dans la revue trimestrielleCourrier de la COFHUAT (5 000 exem-plaires).

Qui compose la COFHUAT ?Ses membres (personnes morales et non per-sonnes physiques) sont au nombre d’unesoixantaine comprenant pour l’essentiel :� des fédérations et associations nationalesde professionnels concepteurs ou maîtresd'ouvrage, dans les métiers de l’architecture,de l’urbanisme, de l’aménagement foncier,des transports et de l’environnement tels quela FNAU (Fédération Nationale des Agencesd’Urbanisme) ou la Fédération Nationaledes Centres PACT-ARIM� des grands maîtres d'ouvrage tels queUNFOHLM (Union nationale des fédérationsd’organismes d’habitation à loyers modérés),les sociétés d’autoroutes, le BAPH (Bâtir,Aménager, Promotion, Habitat), EDF etc.� des organismes chargés de l’environ-nement tels l’association « Espaces pourDemain » ou la Fédération Nationale desCAUE� de grandes institutions financières tellesque les organismes chargés de la collecte du1 % logement� des établissements d’enseignement et derecherche comme l’École Nationale desPonts et Chaussées ou le CSTB� des collectivités territoriales, commu-nautés urbaines, départements, villes.

Pour en savoir plusCOFHUAT21 boulevard de Grenelle 75015 ParisTel. : +33 1 40 40 70 83www.cofhuat.org - Email [email protected]

La COFHUAT : un espace de réflexion

Assoc iat ion

Cahiers de la profession N° 26 - 2e trimestre 2006 9

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Tour d’horizon

C’est sur une version déjà sensiblement modifiée que leParlement s’est prononcé en première lecture le 16 février 2006 ;le compromis, dégagé par les groupes PPE et PSE, largementsoutenu en assemblée plénière, offrant un meilleur équilibre entreouverture des marchés et protection des droits des travailleurs.

Suite à ce vote la Commission, tenant compte des amendementsproposés et aussi des travaux menés en Conseil, a adopté uneproposition modifiée le 4 avril. C’est sur cette proposition que leConseil « Compétitivité » s’est mis d’accord.

Rappel des dispositions générales

Pourquoi une directive sur les services ?

En mars 2000, lors du Conseil européen de Lisbonne, lesdirigeants européens se sont fixés pour objectif de faire del’Europe, d’ici à 2010, «l’économie de connaissance la pluscompétitive et la plus dynamique du monde».Dans ce contexte, le Conseil avait insisté sur le rôle clé joué parles services dans l’économie qui représentaient à cette date, 54%du PIB et occupaient 67% des travailleurs.C’est dans ce cadre que s’est inscrite la première propositionde directive sur les services du 13 janvier 2004. Elle couvre lesservices au sens large : services marchands bien sûr, maisaussi services professionnels fournis par les professionsréglementées.

Dans le même temps, le 9 février 2004, la Commission publiaitun rapport sur la concurrence sur les professions libérales1

(juristes, notaires, comptables, architectes, ingénieurs etpharmaciens).Ce rapport, qui s’appuyait sur les résultats d’une étude réaliséepar l’Institut IHS de Vienne2 , relevait chez les professions

libérales un niveau très élevé de réglementation, nuisible dans laplupart des cas à la concurrence et donc, à la compétitivité del’Union européenne.

Dès lors on comprend pourquoi les services professionnels, quireprésentent un tiers des emplois dans l’Union européenne, sesont retrouvés avec cette directive, dans l’œil du cyclone.Dans son considérant 3 de la proposition modifiée de directive, endate du 1er juin 2006, la Commission rappelle ainsi : « Alors queles services sont les moteurs de la croissance économique etreprésentent 70 % du PIB et des emplois dans la majorité desÉtat membres, cette fragmentation du marché intérieur a unimpact négatif sur l'ensemble de l'économie européenne et, enparticulier, sur la compétitivité des PME et sur la circulation destravailleurs, et empêche les consommateurs d'avoir accès à unplus grand choix de services à des prix compétitifs »

Au résultat quasi définitif du dernier texte sont notamment exclusdu champ d’application de la directive, les services financiers, lesservices d’intérêt général tels que les services sociaux, les servicesde santé, les services juridiques disposant d’une délégation del’autorité publique, tels que les huissiers.Les architectes, eux, sont visés.

Les principaux amendements repris par laCommission dans la proposition modifiée

Articulation avec la directive 2005-36 du 7 septembre 2005sur les qualifications professionnelles

La primauté des directives sectorielles, dont celle sur lesqualifications professionnelles, sur la directive services estaffirmée par la Commission dans l’article 3. En d’autres termes,tout ce qui touche à la qualification, au titre, et au respect desrègles déontologiques relève de la réglementation du paysd’accueil du prestataire de services.

1- Ce rapport a été suivi d’une communication de la Commission du 5 septembre 2005 sur les services professionnels qui n’apporte aucun élémentnouveau.

2- Commandé par la DG Concurrence de la Commission européenne et publié en janvier 2003, ce rapport porte sur « l’impact économique de laréglementation relative aux professions libérales dans les différents Etats membres ». Les résultats, très partiaux de cette étude ont été trèsvivement critiqués par l’ensemble des professionnels, mais sans grand succès, la DG Concurrence campant sur ses positions.

Directive services : le bout du tunnelAprès avoir été au cœur des débats lors de la campagne sur l’adoption de la constitution européenne, etsoulevé des passions et débats inattendus, il faut bien constater que c’est dans une assez grandediscrétion que le 29 mai dernier, au cours de la réunion informelle du Conseil « Compétitivité » que lesministres de l’Union européenne sont parvenus à un accord politique sur ce texte.Notamment, les nouveaux Etats membres, au départ très réticents, ont manifesté un accord explicite àl’exception de l’un d’entre eux, la Lituanie.

La directive, sur laquelle le Parlement européen devra se prononcer en deuxième lecture, ne devrait pasêtre publiée avant 2007 et, les Etats membres disposant de deux ans pour la transposer, entrer envigueur avant 2009.

DOSSIER

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La Commission renonce au principe du pays d’origine(PPO) et valide la formule du Parlement sur « la libreprestation de services »

Le Commissaire chargé du Marché intérieur et des services,Charlie McCreevy, successeur de l’ancien Commissaire FritsBolkestein l’avait déclaré, la directive ne verra jamais le jour sile principe du pays d’origine est maintenu.

Sur ce point il faut saluer le travail d’Evelyne Gebhardt, rapporteureau Parlement de cette directive, à qui l’on doit ce succès.Comme elle le déclarait le 26 juin dernier à Lyon à l’occasion dupremier colloque européen organisé par les professions libérales3,« le besoin de dérégulation pour les services est nécessaire, caril y a beaucoup de pratiques protectionnistes. Mais l’ouverture nedoit pas se faire à n’importe comment !L’approche de la Commission était très problématique, car ellevoulait mettre en concurrence les systèmes nationaux entre eux.Or la concurrence doit être loyale, entre les prestataires deservices ! ».Contrainte et forcée, la Commission a suivi le Parlement :reprenant l’amendement 252 elle donne un nouvel intitulé àl’article 16 qui devient « libre prestation des services».

Alors que le PPO stipulait que les prestataires offrant des servicestransfrontaliers sont soumis uniquement aux dispositionsnationales de leur Etat membre d’origine, la proposition modifiéeénonce désormais que « l’Etat membre dans lequel le service estfourni garantit le libre accès à l’activité de service ainsi que sonlibre exercice sur le territoire ».

Néanmoins, le pays destinataire du service ne pourra plusimposer n’importe quelle contrainte. Certaines exigences serontdésormais interdites, d’autres seront soumises à évaluation.

Exigences à interdireParmi les exigences que les Etats membres doivent éliminer, onpeut citer :� l’interdiction faite à un prestataire d’avoir un établissement

dans plusieurs Etats membres, ou d’être inscrit au tableaud’Ordres professionnels de plusieurs Etats membres,

� l’obligation faite à un prestataire de constituer ou de participerà une garantie financière ou de souscrire une assurance auprèsd’un prestataire ou d’un organisme établi sur son territoire,

� l’obligation faite à un prestataire d’avoir été préalablementinscrit au tableau d’un Etat membre pendant une périodedonnée ou d’avoir exercé précédemment l’activité pendant unepériode donnée dans un Etat membre,

� les limites à la liberté du prestataire de choisir entre unétablissement à titre principal ou à titre secondaire, enparticulier l’obligation pour le prestataire d’avoir sonétablissement principal sur le territoire de l’Etat membre dedestination, ou les limites à la liberté de choisir entrel’établissement sous forme d’agence, de succursales ou defiliales.

Les exigences à évaluerD’autres exigences imposées par les Etats membres feront l’objetd’un processus d’évaluation. Ce processus devrait permettre un

échange d’expériences entre Etats membres sur les bonnespratiques afin de parvenir, à terme, à une modernisation dessystèmes de régulation des services en Europe.Parmi celles-ci, on peut noter :� les exigences qui imposent au prestataire d’être constitué sous

une forme juridique particulière,� les exigences relatives à la détention du capital d’une société.

Sur ce point, on notera que la version modifiée a supprimé lamention « notamment l’obligation de disposer d’un capitalminimum pour certaines activités ou d’avoir une qualificationprofessionnelle particulière pour détenir le capital ou gérercertaines sociétés » qui visaient directement les sociétésd’architecture françaises,

� l’interdiction de disposer de plusieurs établissements sur unmême territoire national,

� les exigences qui imposent un minimum de salariés,� les barèmes obligatoires minimum ou maximum devant être

respectés par le prestataire.

Assurance professionnelle

Dans sa proposition initiale, la Commission avait choisi d’imposerle caractère obligatoire des assurances professionnelles dans tousles Etats membres, et quelques pays dont la France et laSlovaquie y étaient favorables. Mais, il s’agissait alorsd’introduire des garanties supplémentaires face au principe dupays d’origine.

Suite à la position du Parlement supprimant le caractèreobligatoire des assurances, et au lobbying des sociétésd’assurance, la Commission a opté dans sa version modifiée pourle maintien du statu quo : les Etats membres seront libres dechoisir entre un régime obligatoire ou optionnel. Il n’y aura doncpas d’harmonisation en matière d’assurance professionnelle,puisque la directive permet en fait aux différents régimes envigueur de subsister.

En effet l’article 27.1 dispose que « les Etats membres peuventprévoir que les prestataires dont les services présentent un risquedirect et particulier pour la santé ou la sécurité sanitaire dudestinataire ou d’un tiers ou pour la sécurité financière dudestinataire, souscrivent une assurance responsabilitéprofessionnelle appropriée au regard de la nature et de l’étenduedu risque, ou prévoient une garantie ou un arrangement similaireéquivalent ou fondamentalement comparable pour ce qui est desa finalité ».

Il faut préciser, que l’on entend par (article 27.6):� «risque direct et particulier», un risque résultant directementde la fourniture du service,� « santé et sécurité », par rapport à un destinataire ou à untiers, la prévention du décès ou d'un dommage corporel grave,� « sécurité financière», par rapport à un destinataire, laprévention de pertes importantes en capitaux ou en valeur d'unbien,� « assurance responsabilité professionnelle », une assurancesouscrite par un prestataire pour couvrir, à l'égard desdestinataires et, le cas échéant, des tiers, sa responsabilité en casde dommages résultant de la prestation du service.

3- Colloque européen « Le marché européen, un enjeu pour les professions libérales » organisé le 26 juin 2006, à l’initiative des différents conseilsrégionaux des ordres des professions réglementées (architectes, avocats, commissaires aux comptes, experts-comptables, géomètres - experts,notaires, huissiers).

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Lorsque dans l’Etat d’accueil, l’assurance professionnelle estobligatoire, l’Etat devra accepter du prestataire si celui-ci estdéjà assuré dans un autre Etat membre, « une garantieéquivalente ou fondamentalement comparable pour ce qui est dela finalité et de la couverture qu’elle offre ». « Dans le cas oùl’équivalence n’est que partielle, les Etats membres pourrontdemander une garantie complémentaire pour couvrir leséléments qui ne seraient pas déjà couverts ».Il devra accepter comme preuve suffisante les attestations decouverture émises par des établissements de crédit ou desassureurs établis dans d'autres États membres.De son côté, le prestataire aura l’obligation de fournir lescoordonnées de l’assureur et la couverture géographique.

Activités pluridisciplinaires

D’une manière générale, les États membres devront veiller à ceque les prestataires ne soient pas soumis à des exigences qui lesobligent à exercer exclusivement une activité spécifique ou quilimitent l'exercice conjoint ou en partenariat d'activitésdifférentes.Toutefois, certains prestataires, et notamment ceux relevant deprofessions réglementées peuvent être soumis à de tellescontraintes lorsqu’elles se justifient pour garantir le respect derègles de déontologie différentes en raison de la spécificité dechaque profession, et sont nécessaires pour garantirl'indépendance et l'impartialité de ces professions

Codes de conduite

Enfin l’article 39 de la proposition prévoit que « Les Étatsmembres, en collaboration avec la Commission, prennent lesmesures d'accompagnement pour encourager l'élaboration decodes de conduite au niveau communautaire ». La mentionajoutée par le PE « en particulier par des ordres, organismes ou

associations professionnels, en vue de faciliter la fourniture deservices ou l'établissement d'un prestataire dans un autre Étatmembre, dans le respect du droit communautaire », a été reprisepar la Commission dans sa proposition révisée.Sur ce point, on rappellera que le Conseil des Architectesd’Europe a déjà adopté un code de conduite des architecteseuropéens.

Conclusion

Le raisonnement de la Commission était simple : pour accélérerle processus de croissance économique des services, il fallait leverce qu’elle estime être des barrières à la libre circulation, doncsimplifier et déréguler. Pour ce faire, elle était prête à traiter tousles services de manière uniforme, comme des services marchands.

Le résultat n’est pas celui escompté :La qualification, le titre, la déontologie relèvent du droit du paysd’accueil. La responsabilité professionnelle et l’assurance aussi,puisque le régime antérieur est maintenu.

Quant aux autres règles estimées trop restrictives, elles ferontl’objet d’une évaluation.Il en va ainsi :� des règles limitant la publicité des professions libérales : surce point les architectes français ne sont pas concernés, puisque lapublicité leur est ouverte depuis 1992,� des barèmes et/ou des recommandations d’honorairespratiqués dans plusieurs pays,� des règles relatives à la détention du capital dans les sociétés.

IIssaabbeellllee MMOORREEAAUU

Responsable du Service juridique et international

DOSSIER

Traité de Rome

Article 2La Communauté a pour mission, par l'établissement d'unmarché commun, d'une Union économique et monétaire et parla mise en œuvre des politiques ou des actions communes viséesaux articles 3 et 4, de promouvoir dans l'ensemble de laCommunauté un développement harmonieux, équilibré etdurable des activités économiques, un niveau d'emploi et deprotection sociale élevé, l'égalité entre les hommes et lesfemmes, une croissance durable et non inflationniste, un hautdegré de compétitivité et de convergence des performanceséconomiques, un niveau élevé de protection et d'amélioration dela qualité de l'environnement, le relèvement du niveau et de laqualité de vie, la cohésion économique et sociale et la solidaritéentre les États membres.

Article 14.2Le marché intérieur comporte un espace sans frontièresintérieures dans lequel la libre circulation des marchandises, des

personnes, des services et des capitaux est assurée selon lesdispositions du présent traité.

Article 50Au sens du présent traité, sont considérées comme services lesprestations fournies normalement contre rémunération, dans lamesure où elles ne sont pas régies par les dispositions relativesà la libre circulation des marchandises, des capitaux et despersonnes.Les services comprennent notamment:a) des activités de caractère industriel,b) des activités de caractère commercial,c) des activités artisanales,d) les activités des professions libérales.

Sans préjudice des dispositions du chapitre relatif au droitd'établissement, le prestataire peut, pour l'exécution de saprestation, exercer, à titre temporaire, son activité dans le paysoù la prestation est fournie, dans les mêmes conditions quecelles que ce pays impose à ses propres ressortissants.

QUELQUES RAPPELS

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Jur id ique

Cahiers de la profession N° 26 - 2e trimestre 2006 13

Réglementation thermique 2005 : ce qui change au 1er septembre 2006Le décret n° 2006-592 du 24 mai 2006 relatif aux caractéristiques thermiques et à la performance énergétiquedes constructions est paru au Journal Officiel du 25 mai 2006.

Ce décret remplace l’actuelle régle-mentation thermique 2000 en modifiantl’article R. 111-20 du Code de laconstruction et de l’habitation qui précisedésormais :« Les bâtiments nouveaux et les partiesnouvelles de bâtiments doivent êtreconstruits et aménagés de telle sorte qu'ilsrespectent des caractéristiques thermiquesminimales ainsi que les conditions suivantes :1°- La consommation conventionnelled'énergie d'un bâtiment pour le chauffage,la ventilation, la climatisation, la produ-ction d'eau chaude sanitaire et l'éclairagedes locaux doit être inférieure ou égale à laconsommation conventionnelle d'énergie deréférence de ce bâtiment et, pour certainstypes de bâtiments, à une consommationmaximale ;2°- Pour certains types de bâtiments, latempérature intérieure conventionnelleatteinte en été doit être inférieure ou égaleà la température intérieure conventionnellede référence. (…)»

Cette réglementation s’applique à tous lesbâtiments nouveaux et parties nouvellesd’immeubles ayant fait l'objet d'une demandede permis ou d'une déclaration préalabledéposée à compter du 1er septembre 2006.Néanmoins, ces dispositions ne sont pasobligatoires pour les bâtiments et parties debâtiment dont la température normaled'utilisation est inférieure ou égale à 12 °C etaux constructions provisoires prévues pourune durée d'utilisation de moins de deux ans.

L’architecte qui conçoit un projet doit donctenir compte de ces nouvelles règles.

Un arrêté du 24 mai 2006 relatif auxcaractéristiques thermiques des bâtimentsnouveaux et des parties nouvelles debâtiments fixe en fonction des catégories debâtiments :� Les caractéristiques thermiques minimales ;� La méthode de calcul de la consommationconventionnelle d'énergie d'un bâtiment ;� Les bâtiments pour lesquels la conso-mmation conventionnelle d'énergie ne doitpas être supérieure à une consommationmaximale , la valeur de la consommationmaximale et la méthode de calcul de latempérature intérieure conventionnelleatteinte en été ;

� Les bâtiments pour lesquels la tempé-rature intérieure conventionnelle atteinte enété ne doit pas être supérieure à unetempérature intérieure conventionnelle deréférence ;� Les caractéristiques thermiques de réfé-rence pour le calcul de la consommationconventionnelle d'énergie de référence et dela température intérieure conventionnelle deréférence atteinte en été ;� Les conditions particulières d'évaluationde la performance thermique des systèmesou projets de construction pour lesquels, enraison de leur spécificité, les caractéristiquesthermiques, minimales ou de référence, ou lesméthodes de calcul ne sont pas applicables ;� Les conditions d'approbation des procédéset solutions techniques de construction,d'aménagement.Cet arrêté institue 8 zones climatiquessuivant le département de situation dulogement et 3 classes d'exposition des

bâtiments au bruit des infrastructures detransport.En outre, un arrêté ultérieur du ministrechargé de l'énergie et du ministre chargé dela construction et de l'habitation déterminerales conditions d'attribution à un bâtiment dulabel « haute performance énergétique ».

SSttéépphhaanniiee JJOOUUSSSSEELLLLIINNService juridique du CNOA

Plus d’informationTextes applicables à consulter surwww.legifrance.gouv.fr� Décret n° 2006-592 du 24 mai 2006

relatif aux caractéristiques thermiqueset à la performance énergétique desconstructions

� Arrêté du 24 mai 2006 relatif auxcaractéristiques thermiques desbâtiments nouveaux et des partiesnouvelles de bâtiments.

Chapelle Saint-Pierre, Campos de Jordão,

São Paulo, 1987, P. Mendes da Rocha arch.

© Cristiano Mascaro

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Jur id ique

14 Cahiers de la profession N° 26 - 2e trimestre 2006

Plomb, termites, amiante…création d’un diagnostique technique uniquePrise en application de la loi desimplification du droit du 9décembre 2004, l’ordonnance n°2005-655 du 8 juin 2005 relativeau logement et à la construction,publiée au Journal Officiel du 9juin 2005, comporte en son titreIII des dispositions relatives auxdiagnostics techniques réalisés àl’occasion des ventes ou deslocations de biens immobiliers.

Elle codifie et harmonise les différents textesrelatifs aux états, constats et diagnostics enmatière de termites et autres insectesxylophages, d’accessibilité au plomb, deperformance énergétique, de sécurité desinstallations intérieures de gaz naturel etd’état des risques naturels et technologiquesque peuvent réaliser les architectes.

Exigence d’un diagnostic techniqueunique en cas de vente ou de locationà usage d’habitationVentes immobilièresUn nouvel article L. 271-4 du Code de laconstruction et de l’habitation prévoitl’obligation pour le vendeur d’annexer à lapromesse de vente ou, à défaut, à l’acteauthentique de vente un « diagnostictechnique unique » qui doit comporter6 documents :� le constat de risque d'exposition au plomb ;� l'état mentionnant la présence ou l'absencede matériaux ou produits contenant del'amiante ;� l'état relatif à la présence de termites dansle bâtiment ;� l'état de l'installation intérieure de gaznaturel;� l'état des risques naturels et technologiques ;� le diagnostic de performance énergétique.

Le vendeur qui ne fournirait pas lors del’acte authentique, les documents en cours devalidité relatifs au plomb, à l’amiante, auxtermites et au gaz naturel, ne pourrait pass’exonérer de garantir les vices cachéscorrespondants.A défaut d'état des risques naturels ettechnologiques, l’acquéreur peut demanderen justice la résolution du contrat(annulation rétroactive de la promesse) ou ladiminution du prix.Par contre, aucune action n’est possible encas d’absence de diagnostic de performanceénergétique.

Locations à usage d’habitationLe propriétaire d’un local à usaged’habitation doit fournir à son locataire lorsde la signature d’un nouveau bail ou lors deson renouvellement (article 3-1 nouveau dela loi n° 89-462 du 6 juillet 1989) :� un diagnostic de performance énergétique ;� un constat de risque d'exposition au plomb ;� un état des risques naturels et technolo-giques.Ces obligations s’appliquent à l’ensemble deslocaux loués par un bail d’habitation régi parla loi du 6 juillet 1989 à l’exception deslogements foyers.

Personnes réalisant les diagnosticsL’ordonnance prévoit que les documents dudiagnostic technique unique à l’exception del’état des risques naturels et technologiquesdoivent obligatoirement être établis par unepersonne présentant des garanties decompétence et disposant d’une organisationet de moyens appropriés.La personne réalisant le diagnostic doit êtreassurée pour couvrir les conséquences de sonéventuelle responsabilité ainsi engagée. Elledoit être impartiale et indépendante vis-à-visdu propriétaire et des entrepreneurs pouvantréaliser des travaux sur les ouvrages (articleL. 271-6 nouveau du Code de la constructionet de l’habitation).Ces documents peuvent donc être établis parun architecte, qui devra être couvert par sonassurance professionnelle pour cette activité.A noter cependant qu’un décret ultérieurdevra apporter des précisions quant auxcritères de compétence, de garanties etd'indépendance exigés.

Contenu des différents diagnosticsLe constat de risque d'expositionau plomb (CREP)Le constat de risque d'exposition au plombremplace depuis la loi du 9 août 2004, l’étatd’accessibilité au plomb et s’applique surl’ensemble du territoire.A compter du 12 août 2008, ce constat devraêtre annexé à tout nouveau contrat delocation d'un immeuble affecté en tout oupartie à l'habitation construit avant le 1erjanvier 1949.Le constat porte uniquement sur lesrevêtements privatifs d'un logement, y comprisles revêtements extérieurs. L'auteur du constatde risque d'exposition au plomb identifie leséléments comportant un revêtement, précise laconcentration en plomb de ces revêtements etla méthode d'analyse utilisée pour la mesurer

et décrit l'état de conservation des revêtementscontenant du plomb selon un protocole précisépar un arrêté du 25 avril 2006. Il consigne, lecas échéant, dans le rapport du constat la listedes facteurs de dégradation du bâti qu'il arelevés (article R. 1334-10 du Code de lasanté publique).Une copie de ce constat est transmise aupréfet. La personne ayant réalisé le diagnosticinforme, en outre, le propriétaire, le syndicatdes copropriétaires ou l'exploitant du locald'hébergement.Si un tel constat établit l'absence derevêtements contenant du plomb ou laprésence de revêtements contenant du plomb àdes concentrations inférieures aux seuilsdéfinis par l’arrêté, il n'y a pas lieu de faireétablir un nouveau constat à chaque nouveaucontrat de location.Le constat initial sera jointà chaque contrat de location.L'absence dans lecontrat de location du constat constitue unmanquement aux obligations particulières desécurité et de prudence susceptible d'engagerla responsabilité pénale du bailleur (article R.1334-7 du Code de la santé publique).Le constat de risque d'exposition au plombest dressé par un contrôleur technique agrééou par un technicien de la constructionqualifié (article R. 1334-11 du Code de lasanté publique).L’architecte pourra, en tant que technicien dela construction effectuer ce type de mission,sous réserve d’être assuré.

Etat mentionnant la présence oul'absence de matériaux ou produitscontenant de l'amiante Les propriétaires des immeubles bâtis dont lepermis de construire a été délivré avant le 1erjuillet 1997 doivent produire au plus tard à ladate de toute promesse de vente ou d'achat,un constat précisant la présence ou, le caséchéant, l'absence de matériaux et produitscontenant de l'amiante. Ce constat indique lalocalisation et l'état de conservation de cesmatériaux et produits (article R. 1334-24 duCode de la santé publique).Le contrôleur technique ou le technicien dela construction doit avoir obtenu uneattestation de compétence justifiant de sacapacité. Cette attestation de compétence estdélivrée, à l'issue d'une formation et d'uncontrôle de capacité, par des organismesdispensant une formation certifiée (article R.1334-29 du Code de la santé publique).Le contrôleur technique ou le technicien dela construction doit n'avoir aucun lien denature à porter atteinte à son impartialité et

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L’article 45 alinéa 1er du CMP version 2004précise limitativement les renseignementsqui peuvent être demandés, dans l’avisd’appel à concurrence, par un maîtred’ouvrage public à l’appui des candidatures.L’article 1er de l’arrêté du 26 février 2004pris en son application précise « qu’à l'appuides candidatures et dans la mesure où ils sontnécessaires à l'appréciation des capacités descandidats, l'acheteur public ne peut demanderque les renseignements ou l'un desrenseignements et les documents ou l'un desdocuments suivants (…) :� Indication des titres d'études et/ou del'expérience professionnelle du ou desresponsables et des exécutants de laprestation de service envisagée ;

Un maître d'ouvrage public peut-il exiger un expert HQE dans une procédurede consultation?Les avis d'appel public à concurrence sont loin de prendre le chemin dela simplification avec l'énoncé de plus en plus pléthorique d'acteurs dela maitrise d'oeuvre "saucissonnant" ainsi une mission globale danslaquelle les responsabilités et les compétences se diluent. Il en est ainsides spécialistes de la gestion des déchets, des experts en démolition oubien des techniciens HQE demandés par certains maitres d'ouvragespublics dans les procédures de consultation. L'analyse qui suit préciseclairement les limites de telles exigences.

Patrice GENET, conseiller national

à son indépendance ni avec le ou lespropriétaires, ou leur préposé, qui font appelà lui, ni avec aucune entreprise susceptibled'organiser ou d'effectuer des travaux deretrait ou de confinement des matériaux etproduits contenant de l’amiante.Un architecte peut donc se charger d’établircet état à condition d’avoir une attestation decompétence, d’être assuré pour cette missionet de répondre aux conditions de moralitéexigées par le Code de la santé publique.

Etat relatif à la présence de termitesdans le bâtiment Dans les zones définies par arrêté préfectoralcomme contaminées ou susceptibles de l'êtreà court terme, en cas de vente de tout oupartie d'un immeuble bâti situé, un étatrelatif à la présence de termites est produit.Si l’immeuble est en copropriété, l’étatparasitaire porte sur les parties privatives.

Etat de l'installation intérieure de gaznaturelEn cas de vente de tout ou partie d'unimmeuble à usage d'habitation comportantune installation intérieure de gaz naturelréalisée depuis plus de quinze ans, le vendeurdoit produire un état de cette installation envue d'évaluer les risques pouvantcompromettre la sécurité des personnes(article L.134-6 du CCH).Lorsque les locaux faisant l'objet de la ventesont dans une copropriété, cet état porte surla partie privative du lot.Un décret précisera les modalités d’établis-sement de cet état.

Etat des risques naturelset technologiquesDepuis le 1er juin 2006, dans les zonescouvertes par un plan de prévention des

risques technologiques ou par un plan deprévention des risques naturels prévisibles,prescrit ou approuvé, ou dans des zones desismicité définies par décret, un état desrisques naturels et technologiques ainsi que,le cas échéant, une déclaration des sinistrespour lesquels il a été indemnisé, doit êtrefourni par tout vendeur ou bailleur d’un bienimmobilier (loi du 30 juillet 2003 sur lesrisques technologiques et naturels et L. 125-5 I du Code de l'environnement).Cet état des risques naturels ettechnologiques est établi à partir desinformations mises à disposition par le préfet.La liste des communes concernées et la listedes arrêtés de reconnaissance de l’état decatastrophe naturelle ou technologique sontconsultables en mairie, à la sous préfecture, àla préfecture et, progressivement, sur internet.

Diagnostic de performance énergétiqueL’article L. 134-1 du Code de la construc-tion et de l’habitation dispose :« Le diagnostic de performance énergétiqued'un bâtiment ou d'une partie de bâtimentest un document qui comprend la quantitéd'énergie effectivement consommée ouestimée pour une utilisation standardisée dubâtiment ou de la partie de bâtiment et uneclassification en fonction de valeurs deréférence afin que les consommateurspuissent comparer et évaluer sa performanceénergétique. Il est accompagné derecommandations destinées à améliorercette performance. »Le propriétaire tient le diagnostic deperformance énergétique à la disposition detout candidat acquéreur ou locataire qui enfait la demande. Quand l’immeuble est encopropriété, le diagnostic ne porte que sur lapartie du lot vendu ou loué.Le diagnostic de performance énergétique

est annexé au contrat de location lors de sasignature ou de son renouvellement àcompter du 1er juillet 2007.Un décret ultérieur précisera les modalitésd’entrée en vigueur de ce diagnostic dans lecadre de ventes.Enfin, toujours dans un souci d’informationdes acquéreurs et des locataires, le projet deloi Borloo portant engagement national pourle logement définitivement adopté le 30 juin2006, et non encore publié au Journalofficiel, prévoit un nouveau diagnostictechnique obligatoire. En cas de vente de toutou partie d'un immeuble à usage d'habitation,un état de l'installation intérieured'électricité, lorsque cette installation a étéréalisée depuis plus de quinze ans, doit êtreproduit en vue d'évaluer les risques pouvantporter atteinte à la sécurité des personnes. Cedocument fera lui aussi partie du dossier dediagnostic technique unique.

SSttéépphhaanniiee JJOOUUSSSSEELLLLIINNService juridique du CNOA

Pour informationUne méthode de calcul du diagnostic deperformance énergétique est disponible sur :www.logement.gouv.fr dans la rubrique« Vous êtes professionnel du logement et dela construction ».Textes applicables à consulter sur

www.legifrance.gouv.fr� Ordonnance n° 2005-655 du 8 juin 2005

relative au logement et à laconstruction ;

� Décret n° 2006-474 relatif à la luttecontre le saturnisme et modifiant lesarticles R. 1334-1 à R. 1334-13 du codede la santé publique (dispositionsréglementaires) ;

� Arrêté du 25 avril 2006 relatif auconstat de risque d'exposition au plomb.

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La loi du 11 février 2005 pour l'égalité desdroits et des chances a posé le principed’accessibilité des locaux aux personneshandicapées quel que soit leur handicap(physique, sensoriel, mental, cognitif,psychique, trouble de santé invalidant…).Les architectes devront lors de la conceptionprendre en compte cette nouvelle obligation.

Immeubles concernés par l’obligationd’accessibilité� Les bâtiments d’habitation collectifs lorsde leur construction, de travaux de

modification ou d’extension et de création delogements par changement de destination ;� Les maisons individuelles construites pourêtre louées, mises à disposition ou vendues àl’exclusion de celles dont le propriétaire a,directement ou par l'intermédiaire d'unprofessionnel de la construction, entrepris laconstruction ou la réhabilitation pour sonpropre usage lors de leur construction ;� Les établissements recevant du public(ERP) et installations ouvertes au public lorsde leur construction, de leur création parchangement de destination et lors de travaux.

Mise en œuvreSelon l’article L. 111-7 du Code de laconstruction et de l’habitation : « Les dispo-sitions architecturales, les aménagements etéquipements intérieurs et extérieurs deslocaux doivent être tels que ces locaux etinstallations soient accessibles à tous, etnotamment aux personnes handicapées(…)». Afin d’appliquer ce texte, ont étépubliés un décret n° 2006-555 du 17 mai2006 modifiant les articles R. 111-8 à R.111-19-24 du Code de la construction et del'habitation, ainsi que 2 arrêtés du 17 mai

Accessibilité aux handicapés : de nouvelles dispositions à prendre en comptelors de la conceptionAppelé par le Conseil national à représenter la profession avec notre confrère Maurice Sokol lors des réunions de travail organisées parla DGUHC (Direction Générale de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Construction) pour la rédaction des arrêtés relatifs à la règlementa-tion sur l'accessibilité du cadre bâti, je vous recommande de lire attentivement l’article ci-dessous, qui fait le point sur ces nouveaux textesqui nous concernent tous dans notre activité de conception architecturale. L’enjeu principal de cette nouvelle réglementation réside dansle fait que la société toute entière doit prendre en compte la différence entre les citoyens. Nous sommes tous acteurs privilégiés dans lecadre de l’évolution du cadre bâti, c’est pourquoi nous devons travailler dans le plus grand respect de l’être humain, celui qui vit et faitvivre l’architecture au quotidien. Nous avons apprécié la qualité des dialogues instaurés avec les représentants des différentes associationsregroupant les handicaps les plus divers. Les nouveaux textes ainsi rédigés doivent être appréciés comme la transcription de l’acceptationdes handicaps dans notre société moderne. FFrrééddéérriicc DDEENNIISSAARRTT

Président du Conseil régional Champagne Ardenne

Jur id ique

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� Certificats de qualifications profes-sionnelles.Le CMP permet à l’acheteur public dedemander la production de certificatsdélivrés par des organismes de qualification.Il doit alors préciser le niveau dequalification requis, en se référant auxnomenclatures d’activités de ces organismes.Cependant, dans cette hypothèse, lesdocuments de la consultation doiventpréciser que la preuve de la capacité del'entreprise peut être apportée par tout autremoyen, notamment par des certificatsd’identité professionnelle ou des référencesde travaux attestant de la compétence del’entreprise à réaliser la prestation pourlaquelle elle se porte candidate.Selon une décision récente du Conseil d’Etatdu 25 janvier 2006 (département de laSeine-Saint-Denis), la mention que « lapreuve de la capacité doit être apportée partous moyens » ne doit pas obligatoirementfigurer in extenso dans les documents de laconsultation, si l’acheteur public a mentionnédans ces documents que « la capacitéprofessionnelle peut être attestée par descertificats de qualification ou d’autresjustificatifs regardés comme équivalents ».Et selon une jurisprudence constante, afin de

ne pas porter atteinte à la liberté d’accès auxmarchés publics, le maître d’ouvrage doitaccepter les références équivalentes (CAAMarseille, 6 décembre 2004, commune de laGrande-Motte).Il est important de noter que laqualification ne peut en aucun casconstituer un argument pour sélectionnerou rejeter une entreprise dans le cadred’une procédure puisque la qualificationn’est pas obligatoire (il s’agit d’unedémarche volontaire des entreprises) etque le maître d’ouvrage doit permettre auxcandidats de prouver par tous moyens qu’ildispose de cette capacité.

S’agissant des exigences en terme de HQE(telles que expert HQE, ingénieur HQE,qualifié HQE) :L’association HQE n’est pas un organisme dequalification. Et il n’existe pas à l’heureactuelle de « label HQE ». En revanche,cette association a élaboré une charte de ladémarche HQE et propose aux organismesde formation professionnelle continue d’ysouscrire.L’association diffuse une liste de centreshabilités à dispenser une formation de ladémarche HQE (www.assohqe.org/).

En conséquence, un maître d’ouvrage publicne peut pas aujourd’hui exiger unequalification HQE, puisqu’elle n’existe pas. Ilne peut pas plus demander un expert HQE.

S’il souhaite disposer d’une équipecompétente dans une démarche environne-mentale, il devra exprimer de manièreexplicite, dans l’avis d’appel public àconcurrence, ses objectifs en la matière etdemander aux candidats d’indiquer lesmoyens qu’ils comptent mettre en œuvrepour y répondre.Le maître d’ouvrage devra permettre auxcandidats de prouver ces compétences partous moyens.

Un architecte qui aurait suivi une formationà la démarche HQE, pourrait l’indiquer dansson acte de candidature, c’est un des moyensde preuve mais pas le seul.

Il est possible de prouver sa capacité dans cedomaine en se référant aux opérations déjàréalisées et qui ont pris en compte unedémarche de protection de l’environnement.

LLyyddiiaa DDII MMAARRTTIINNOO -- GGwweennaaëëllllee CCRREENNOOService juridique du CNOA

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2006 relatifs aux caractéristiques tech-niques à mettre en œuvre.Ces textes préconisent de désormais prendreen compte tous les handicaps mais renforcentaussi les règles d’accessibilité actuelles.L’obligation d’accessibilité dans la cons-truction et l’aménagement de bâtimentsd’habitation neufs, de maisons individuelles,d’établissements recevant du public etd’installations ouvertes au public portenotamment sur les cheminements extérieurs,le stationnement, l’accès au bâtiment et lescirculations intérieures et extérieures.

Ces nouvelles règles d’accessibilité serontapplicables aux demandes de permis deconstruire déposées après le 1er janvier2007 et aux travaux commencés à compterde cette date.Néanmoins, ces obligations sont d’applicationdifférée pour certains immeubles et travaux.

Pour les établissement recevant dupublic� Avant le 1er janvier 2015, mise auxnormes des établissements existants de la1ère à la 4ème catégorie ;� Au plus tard le 31 décembre 2010 miseaux normes pour la partie des bâtiments depréfecture délivrant les prestations au publicet les parties ouvertes au public desbâtiments d’enseignement supérieurappartenant à l’Etat.

Pour la construction de maisonsindividuelles� Dès le 1er janvier 2008, application desrègles relatives à l’accès en fauteuil roulantaux balcons et terrasses situés au niveau del'accès au logement ;� Dès le 1er janvier 2010, application desrègles relatives aux salles d'eau équipées.

Pour les immeubles collectifs� Dès le 1er janvier 2007, installationobligatoire d'un ascenseur dans les partiesde bâtiments d'habitation collectifscomportant plus de trois étages accueillantdes logements au-dessus ou au-dessous durez-de-chaussée ;� Dès le 1er janvier 2008, lorsquel'ascenseur n'est pas obligatoire, les partiesde bâtiments comprenant plus de quinzelogements situés en étages, au-dessus ou au-dessous du rez-de-chaussée, doivent êtreconçues de manière telles qu'elles permettentl'installation ultérieure d'un ascenseur sansmodification des structures et descirculations existantes ;� Dès le 1er janvier 2008, application desrègles d’accès en fauteuil roulant auxbalcons et terrasses ;

� Dès le 1er janvier 2010, application desrègles relatives aux salles d'eau équipées.

DérogationsLe préfet de département peut accorder desdérogations à l’obligation d’accessibilité desbâtiments :� Pour impossibilité technique résultant del'environnement du bâtiment et, notamment,des caractéristiques du terrain, de laprésence de constructions existantes ou decontraintes liées au classement de la zone deconstruction, en particulier au regard de laréglementation de prévention contre lesinondations ;� En cas de construction dans les bâtimentsd’habitation collectif de programmes delogements destinés à l'occupation temporaireou saisonnière dont la gestion et l'entretiensont assurés de façon permanente, sousréserve de la réalisation, dans le mêmeprogramme, d'un pourcentage de logementsoffrant des caractéristiques minimalesd'accessibilité dès la construction ;� En cas de travaux dans les bâtimentsd’habitation collectifs au vu d’un rapportd’analyse des bénéfices et inconvénients dela mise en œuvre des règles d’accessibilité ;� Pour des contraintes liées à lapréservation du patrimoine architecturaldans les immeubles collectifs, les ERP et lesinstallations ouvertes au public ;� Pour les ERP et les installations ouvertesau public existantes lorsque les travauxd’accessibilité sont susceptibles d’avoir desactivités excessives sur l’activité del’établissement.Le préfet fait connaître sa décision motivéeaprès avoir consulté, selon le cas, lacommission consultative départementale desécurité et d'accessibilité ou la commissiondépartementale de sécurité pour Paris, lesHauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, ou, par délégation de la commissiondépartementale, la commission d'accessibilitéd'arrondissement. A défaut de réponse de lacommission dans un délai d'un mois à compterde la transmission de la demande par le préfet,cet avis est réputé favorable.A défaut de réponse du préfet dans le délaide deux mois à compter de la date à laquelleil a reçu la demande, la dérogationdemandée est réputée accordée.

Contrôle du respect des règlesd’accessibilitéDans les établissements recevant du public,les travaux qui conduisent à la création,l'aménagement ou la modification ne peuventêtre exécutés qu'après autorisation délivréepar l'autorité administrative qui vérifie leurconformité aux règles d’accessibilité.

De plus, l’autorisation d’ouverture d’unétablissement recevant du public des 4premières catégories, n’est donnée par lacommission de sécurité ou la commissiond’accessibilité qu’après une visite deréception attestant que la réalisation estconforme à l’autorisation de travaux et doncaux règles d’accessibilité.Le décret n° 2006-555 prévoit, en outre,lorsque les travaux sont soumis à permis deconstruire, que le maître d'ouvrage faitétablir une attestation constatant que lestravaux réalisés respectent les règlesd'accessibilité applicables, compte tenu, lecas échéant, des dérogations accordées.La personne qui établit l'attestation doit être(R. 111-19-22 du CCH) :� Soit un contrôleur technique, titulaire d'unagrément l'habilitant à intervenir sur lesbâtiments;� Soit un architecte, qui ne peut être celuiqui a établit le projet architectural objet dela demande de permis de construire.Le maître d’ouvrage doit donc désormaisobligatoirement avoir recours à un tierscontrôleur technique ou architecte pourétablir cette attestation.Le maître d'ouvrage adresse l'attestation àl'autorité qui a délivré le permis deconstruire et au maire dans un délai detrente jours à compter de la date del'achèvement des travaux.

SanctionsLe non-respect des obligations d’accessibilitépar les utilisateurs du sol, les bénéficiairesdes travaux, les architectes, les entrepre-neurs ou toute autre personne responsable del’exécution de travaux, est puni d’une amendede 45 000 €. La peine est portée à 75 000€

d’amende et 6 mois d’emprisonnement en casde récidive (article L. 152-4 du CCH).Ces peines prévues sont également applicablesen cas d'inexécution, dans les délais prescrits,de tous travaux accessoires d'aménagementou de démolition imposés par les autorisationsde travaux et d’ouverture dans lesétablissements recevant du public.

SSttéépphhaanniiee JJOOUUSSSSEELLLLIINNService juridique du CNOA

Plus d’informationTextes applicables à consulter surwww.legifrance.gouv.fr

� Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pourl'égalité des droits et des chances (…) ;

� Décret n° 2006-555 du 17 mai 2006relatif à l'accessibilité des établissementsrecevant du public (…) ;

� Arrêté du 17 mai 2006 sur les caracté-ristiques techniques relatives à l'accessi-bilité aux personnes handicapées (…).

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Les élections pour le renouvellement duConseil d’Administration de la CIPAVont eu lieu le 12 juillet 2005.Pour la première fois, le principe durenouvellement, tous les 3 ans, de la moitiédes administrateurs a été appliqué. Parmesure transitoire, les mandats de la moitiédes administrateurs élus en 1999, ont étéprolongés jusqu’en 2008. Les architectes,rattachés au groupe de « l’aménagement del’espace, du bâti et du cadre de vie »,composé de 12 titulaires et 12 membressuppléants, sont représentés par 6 titualireset 6 suppléants : 3 nouveaux titulaires et 3nouveaux suppléants ont été élus (lesmandats de 3 titulaires et 3 suppléants déjàen fonction ont été prolongés).

Architectes titulaires: Jean-Pierre Espagne(Saint-Flour), Melle Dominique Battesti(Ajaccio), Bernard Henri Monnier (Orléans),nouvellement élus, ainsi que Laurence David-Grant (Paris), Charles Gazzano (Roque-brune-Cap Martin), Jacques Escourrou(Mazamet), Jacques Tournier (Bougival)dans le collège des prestataires, dont lesmandats ont été prolongés.Architectes suppléants : M. DominiqueMonteil (Ussel), Xavier Ménard (Chateau-briant), Philippe Klein (Strasbourg),nouvellement élus, ainsi que Patrick Tauzin(Chaville), Thierry Parinaud (Pontoise),Jérôme Terlaud (Toulouse), Michel Delaportedans le collège des prestataires, dont lesmandats ont été prolongés.

Rappelons que le Conseil d’Administrationde la CIPAV comprend également lesmembres du groupe des professions deConseil (7 titulaires et 7 suppléants), du

groupe interprofessionnel (5 titulaires et5 suppléants) et du groupe des prestataires(2 titulaires et 2 suppléants), soit un total de26 membres titulaires assistés d’un nombreégal de suppléants.� La composition complète du Conseild’Administration est consultable sur le siteInternet de la CIPAV : www.cipav-berri.org

Le Bureau du Conseil d’Administrationest composé de Jacques Escourrou,président, François Kissel, vice-président,Anne Montlahuc, vice-présidente, JacquesTournier, secrétaire, Jean-Pierre Espagne,secrétaire adjoint, Patrice Gentric, trésorieret Bénédicte Rothey, trésorière adjointe.

Ses fonctions principales sont de :� décider du budget de fonctionnement de laCaisse,� adopter les budgets des régimes,� voter les modifications statutaires (appli-cables après approbation de la Tutelle),� gérer les réserves,� constituer les commissions prévues par larèglementation, ou qui lui paraissentnécessaires.

Les orientations du nouveau Conseild’administrationL’évolution démographique qu’elle a connueses dernières années a fait de la CIPAV laseule caisse interprofessionnelle parmi les11 caisses de professions libérales.Loin de nuire à l’efficacité de l’action duConseil d’Administration, cette diversifi-cation des activités représentées, enpermettant d’éviter les effets de crisessectorielles, est très profitable à l’ensembledes adhérents, et donc aux architectes.

Et bien que cette diversification ait entraînéune diminution du poids relatif desarchitectes au sein de la structure de lacaisse, la profession occupe encore une placeprépondérante : la présidence demeured’ailleurs assurée, à l’issue des élections del’an dernier, par un représentant desarchitectes, Jacques Escourrou.Ainsi, la profession d’architecte continue àmaîtriser l’avenir de ses retraites.Cet essor démographique, et un système deretraite de plus en plus complexe, sous-tendent l’action engagée par le précédentConseil d’Administration, et que le Conseilactuel entend poursuivre et intensifierautour de deux axes principaux :

Développer l’activité « Ecoute,Information, Conseil »

Le temps de la CIPAV, administrationbureaucratique au comportement purementcomptable, est terminé.La retraite est l’un dessoucis majeurs des Français et les profes-sionnels libéraux, inquiets, sont demandeurs àla fois d’une information claire, et dedisponibilité de la part de leurs interlocuteurs.

Pour leur répondre, l’équipe des télé-conseillers a été renforcée, la GestionElectronique des Documents (G.E.D.) a étémise en place et la refonte de l’informatiquemétier a été réalisée.

La CIPAV a aussi la volonté d’aller encoreplus à la rencontre de ses adhérents. Saprésence régulière dans les Cahiers de laprofession en constitue l’une des étapes.Une démarche de communication, encollaboration avec l’ensemble des Conseils

L’architecte, qu’il soit au tout début de son activité ou dans la pleinematurité de son exercice est affilié à la CIPAV. Le regard porté sur cetorganisme mal connu, est assez critique et même, souvent négatif.Cette publication est la première d’une série de rendez-vous trimestrielsdont les objectifs seront de lever les préjugés, les approximations et lesambiguïtés, et de contribuer, de façon constructive à une meilleurecompréhension de l’univers compliqué qu’est devenu l’univers desretraites. Car si la CIPAV collecte des cotisations obligatoires,inévitablement perçues comme douloureuses, la valeur ajoutée de sonactivité se trouve dans le conseil.

JJeeaann--PPiieerrrree EESSPPAAGGNNEEConseiller national

Fonctionnement de la CIPAV, quelques explications…

Socia l

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régionaux de l’Ordre est envisagée : leurprésence sur tout le territoire permettrait detoucher les architectes (et pourquoi pas laplupart des professionnels libéraux relevantde la CIPAV) sur leurs lieux de vie, au plusprès de leurs préoccupations quotidiennes.Une opportunité pour les architectes d’êtreforce de proposition et de solidarité, pourl’intérêt de tous les affiliés de la CIPAV.

Assurer la pérennité du régimecomplémentaire pour être en mesure depayer les retraites de demain

Le nombre de pensions à payer progresserainévitablement très vite au cours desprochaines années, progression que l’on nepourra faire reposer sur les seulescotisations des actifs.Pour faire face à cette évolution, la CIPAV aconstitué des réserves depuis plus de 20 ans :elles représentent un peu plus de 10 années deprestations, auxquelles il convient d’ajouterles produits financiers de ces réserves pourcouvrir à terme jusqu’à la moitié desprestations. Cette sécurité est de plus coupléeà un rendement élevé d’un peu plus de 12 %.Ainsi, ce système de fonctionnement parrépartition provisionnée (c'est-à-dire unrégime en répartition assorti de réserves

capitalisées), et une gestion prévoyante etmaîtrisée, permettent aux adhérents de laCIPAV de continuer à acquérir des droits deretraite dans des conditions très favorables :au bout de 8 ans, le retraité récupèreentièrement ses cotisations.

Les cotisations CIPAV

Les professionnels libéraux, comme toutepersonne en activité, sont affiliés à titreobligatoire à une caisse de retraite. Mais,contrairement aux salariés, ils s’acquittenteux-mêmes de l’intégralité de leurscotisations retraite. La somme globaleversée chaque année à la CIPAV recouvre enfait 3 cotisations :

1) La cotisation du régime de base (pour unsalarié, la cotisation du régime général de lasécurité sociale).Depuis le 1er Janvier 2004 (loi du 21 Août2003 portant réforme des retraites, appeléecommunément Loi Fillon), le régime de baseest commun à toutes les professionslibérales. La CIPAV perçoit les cotisations etsert les prestations, mais sous l’égideadministrative et règlementaire de la CaisseNationale d’Assurance Vieillesse desProfessions Libérales (CNAVPL), orga-

nisme autonome d’assurance vieillesse des11 sections de professions libérales.La CIPAV, comme toutes les sections,possède cependant sa personnalité juridiqueet est financièrement autonome.

2) La cotisation du régime complémentaire(pour un salarié, les régimes ARRCO etAGIRC). Ce régime n’est pas concerné par laLoi Fillon. La CIPAV dispose, pour sagestion, d’une grande marge d’autonomie.Les architectes, grâce à la placeprépondérante qu’ils occupent au sein duConseil d’Administration, contribuentactivement à garantir la pérennité du régimeet donc l’équité entre les générations,fondement des systèmes de retraite parrépartition.� Il convient de ne pas confondre ce régimecomplémentaire obligatoire avec le régimede retraite complémentaire facultatif,FONLIB, créé par la CNAVPL, qui permetaux architectes ou autres professionnelslibéraux qui ont choisi d’y adhérer, de seconstituer un complément de retraite parcapitalisation dans les conditions fixées parle code de la mutualité.

3) La cotisation du régime de prévoyanceinvalidité - décès Ce régime est également géré par la CIPAVavec une grande autonomie. Il assure unecouverture en cas d’invalidité ou de décèsmais ne permet pas de servir des indemnitésjournalières. L’assuré qui souhaite souscrireune assurance complémentaire à titre privédoit prendre contact avec un assureur.

� Dans le prochain numéro des Cahiers, uneprésentation concrète et chiffrée de ces troisrégimes sera publiée et permettra de mieuxcomprendre les mécanismes de calcul descotisations et des prestations auxquelleselles ouvrent droit. Des exemples typescomplèteront l’information.

JJooëëllllee FFAABBRREEService Communication de la CIPAV

Plus d’informationconsulter le site www.cipav-berri.orgAdresse : 21 rue de Berri - 75403 ParisCedex 08Ouverture des bureaux :du lundi au vendredi de 9h45 à 16h30Renseignements téléphoniques :sans interruption de 9h00 à 17h00Service cotisations : 01 44 95 98 20Service prestations : 01 44 95 68 49TélécopieService cotisations : 01 53 75 20 41Service prestations : 01 44 95 68 19Email [email protected]

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Chapelle Saint-Pierre, Campos de Jordão, São Paulo, 1987, P. Mendes da Rocha arch. © Cristiano Mascaro

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Notes de jurisprudence du Collège Nationaldes Experts Architectes Français - CNEAF

Opération : opération concertée de rénovation urbaine avec subventionsdans le cadre de l’OPAC-état-ville-conseil général : une palette de tonsd’enduits et peintures est sélectionnée avec contrôle par l’architecte-urbaniste conseil désigné.L’affaire : un architecte en charge d’une partie de cette opérationnéglige de présenter à temps son choix à l’agrément préalable, tandisque l’entreprise commande son enduit sur échantillons au fabricant.L’enduit exécuté n’a rien à voir avec le choix initial, lequel, de surcroit,n’a pas été préalablement avalisé par l’urbaniste ... : le versement dela subvention est refusé pour non conformité au motif que le résultatdu travail dénote avec l’ensemble, ne s’intègre pas, et que l’accordpréalable de l’urbaniste conseil n’a pas été sollicité, lequel refuse designer le bordereau libérant la subvention.Le propriétaire lésé se retourne contre son architecte négligent etl’entreprise, laquelle appelle le fabricant dont la fourniture necorrespond pas à l’échantillon choisi...Constatations d’expertise et conclusions : le résultat obtenu est eneffet assez décevant et la qualité esthétique du projet est compromise :l’enduit réalisé est très différent de l’échantillon choisi (ton plus foncéet coloré accusé par le traitement « tyrolien » de l’enduit – désaccordagressif avec la peinture des menuiseries et volets).Pour sa défense, l’architecte dit que son choix respectait le projet del’urbaniste conseil avec lequel il avait discuté verbalement du jeu detons proposé , l’entreprise dit avoir commandé exactement le choix faitpar l’architecte tandis que le fournisseur argumente que les tons

d’échantillons vieillissent et que l’enduit réalisé fera de même... et tousclament qu’il s’agit d’une notion esthétique très subjective dontl’exigence n’est justifiée que par la sensibilité personnelle de l’urbanisteconseil.Les assureurs des intimés refusent toute prise en charge au motif quecette notion « esthétique » n’entre pas dans le champ des assurances.Sur essai préalable, le remède proposé a été de réaliser un ponçage audisque du traitement tyrolien qui a pour résultat d’adoucir la teinte.Jugement : une conciliation a eu lieu sur cet essai concluant à lasatisfaction de tous, et l’affaire en est restée là... ce qui est dommagedans un certain sens car il aurait été très intéressant de connaître laposition du tribunal sur ce plan du préjudice esthétique.� Commentaire : cette affaire alerte cependant sur différents pointsimportants : tout d’abord, le développement actuel des notionsd’intégraiton au site et d’esthétique qui deviennent un véritable enjeupour les élus devant les actions entreprises par certaines associations dedéfense qui se constituent au nom de la protection de l’environnement ;l’évolution nécessaire des assurances devant cette montée de recours ;l’importance d’une bonne concertation entre acteurs, confirmée par unaccord écrit, puis du suivi des opérations et respect des choix avec leuragrément : ici, conformité de la fourniture avec les échantillonssélectionnés, et non validation de ces derniers par l’urbaniste conseil ;et, accessoirement, qu’une conciliation est toujours préférable à un procèsdont l’issue reste très aléatoire dans ce domaine particulier.

� Intégration des façades dans le site

Opération : sur une carrefour tranquille, réalisation d’un habillage defaçade du magasin d’angle en verre réfléchissant – le carrefour n’est pasorthogonal et la façade concernée se situe sur un pan coupéd’immeuble... Les automobiles qui abordent le carrefour sont réfléchiespar la façade vitrée de telle façon que le conducteur voit une voiture

fonçant sur lui malgré le feu qui doit être au rouge sur l’autre voie... alorsqu’il s’agit de sa propre image ! Il s’en suit un certain désordre etcafouillage dans un carrefour qui n’avait jamais connu le moindreincident : coups de freins brutaux et télescopages répétés avec lesvoitures suiveuses surprises par un freinage imprévu et sans motif.L’affaire: à la suite d’un télescopage, deux conducteurs, soutenus parleurs assurances, décident d’attaquer en dommages et intérêts lepropriétaire des lieux, lequel se retourne contre l’entreprise etl’architecte...Constations d’expertise et conclusions : l’effet de vitrage estabsolument surprenant de réalisme : on ne peut qu’être convaincu dese trouver en danger devant une voiture qui fonce sur vous... surtout sisa propre vitesse atteint ou dépasse les 50 kms/h requis... Queldommage que Jacques Tati n’ait pas pensé à ce gag dans Play-Time !La solution était simple : ou bien réaliser un vitrage non réfléchissant,ou, mieux, le marquer par quelque incrustation. C’est cette 2èmesolution qui a été choisie avec l’insert d’un panneau publicitaire,correspondant au commerce installé. Les assureurs de l’architecte et del’entreprise ont pris en charge les toles froissées dans le cadre del’assurance civile aux tiers et l’affaire conciliée n’est pas allée plus loinau grand soulagement de tous, dont la justice qui se trouvait devant uncas inédit et juridiquement bien difficile à traiter !...� Commentaire : cette affaire montre combien il faut être attentif auxconséquences prévisibles (comme imprévisibles ?) d’une prescriptiond’ouvrage ... mais peut-on penser à tout ? En l’espèce, l’architecte auraitbien dû penser que le vitrage réfléchissant était inopportun dans cettesituation.

� Effet imprévu d’une façade en verre

Expert ise

Maison de Paulo Mendes da Rocha, 1960 © Annette Spiro

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Cahiers de la profession N° 26 - 2e trimestre 2006 21

Formations du CollègeNational des Experts Architectes Français

Le CNEAF, organisme formateur agréé,dispense la formation à l'expertise depuissa création en 1967.De nombreux architectes expertsjudiciaires (inscrits sur les listes de Courd'Appel) ont suivi notre formation.Le CNEAF, ayant toujours eu commeobjectif la formation permanente desexperts architectes, organise depuis denombreuses années des Tables RondesNationales Jurisprudentielles (TRNJ) etCongrès annuels (le 39 ème cette année)sur des sujets techniques et juridiques,répondant parfaitement ainsi (et depuislongtemps) à la nouvelle obligation deformation permanente des expertsarchitectes.Destinée aux architectes, elle est ouverteà leurs collaborateurs à titre pédago-gique, ainsi qu'aux divers acteurs dudomaine bâti.

Formation en 2 modules de 2 jours 1/2 :1er module : initiation à l'expertisejudiciaire, technique de l'expertisejudiciaire. 2ème module : expertisedommage ouvrage, conseil, amiable,arbitrage, pratique de l'expertise. Uncertificat est délivré à l'issue de cetteformation complète.Prochains stages :Orléans, 1er module :13, 14 et 15 septembre 2006Orléans, 2ème module :7, 8 et 9 novembre 2006Paris, 1er module:26, 27 et 28 octobre 2006Paris, 2ème module :30 novembre, 1er et 2 décembre 2006.

Formation permanente Le Collège, propose également desjournées de formation permanente tellesque tables rondes et congrès. Uneattestation de suivi est délivrée à l’issuede ces journées de formation.

39e Congrès du CNEAF à SAINT-MALO 12, 13 ,14 octobre 2006 sur le thème :Métaux, verre et architecture.

Renseignements et inscriptionsCNEAF Sylvie VavasseurTel. 01 40 59 41 96 Fax 01 40 59 45 15Email [email protected]

FOR.m.experts� dispense aux candidats à l’inscription sur leslistes officielles et aux experts en exercice uneformation qui en donne les moyens� répond aux nouvelles obligations législativesfaites aux experts de suivre une formationpermanente � et aux souhaits des commissions de sélectiondes experts (inscriptions et renouvellements).

FOR.m.experts� s’adresse à tous les acteurs de laconstruction (architectes, ingénieurs, écono-mistes, géomètres, maîtres d’ouvrage ….).� est parrainé par le Conseil national del’Ordre des architectes (CNOA et par l’UnionNationale des Economistes de la Constructionet des Coordinateurs (UNTEC) … et autresorganismes professionnels� est distribué et organisé par le GEPA « Groupepour l’Education Permanente des Architectes »� fait intervenir des magistrats, avocats,experts architectes, ingénieurs, financiers,économistes, juristes et assureurs … animés etcoordonnés par GL. LEROY expert près lesCours judiciaire et administrative d’Appel.

FOR.m.experts� permet d’assimiler les connaissancesthéoriques indispensables et de les affiner auregard de l’évolution législative, jurispru-dentielle et technique� apprend à maîtriser comportement etcommunication…, à rédiger le rapport quipermet au Juge de dire le droit et aux partiesde bien appréhender leurs risques� conforte l’expert dans l’exercice de samission en répondant à ses interrogations, enexposant de nombreux exemples concretsd’expertises. crée un lieu d’échanges et de savoirs interpro-fessionnels particulièrement enrichissant.

FOR.m.experts… permet à l’expertd’acquérir� la FOR-mation judiciaire et technique� le FOR-mat , dimension et profil requis� la FOR-ce morale, la fermeté et l’autoriténécessaires� la FOR-tune au sens sérénité du terme…,la désignation d’un bon expert étant naturellepar le Juge et demandée par les Avocats.

Domaines judiciaire et juridique • Institutions judiciaires historique, accès à la justice •Assignation-Ordonnance-Jugement-Mission • Contrôle des expertises : rôle, fonctionnement •Conduite de l’expertise : le contradictoire, notes aux Parties, E.P.F.E. • Réponses à la mission,dires, rapport • Responsabilités civiles des constructeurs (contractuelle, délictuelle) • Loi Spinetta,obligation d’assurance… D.O… • Domaines techniques décennal et biennal • Terrain : limites, topographie • Mécanique des sols,fondations, structures • Référés préventifs, constats d’urgence, périls • Enveloppe : couverture,étanchéité… • Façades, produits verriers, pierre • Equipements techniques • Electricité, fluides,sécurité • Corps d’état secondaires • Domaines connexes • Marchés privés, marchés publics, maîtrise d’œuvre • Règles de l’art, DTU,réglementation • Abandons de chantier, réserves, réception • D.G.D., pénalités, comptes entre lesparties • Réclamations d’entreprises • Désordres intermédiaires • Préjudices de jouissance etd’exploitation • Estimations immobilières et commerciales, dépréciations • Difficultés expertales • Multiplicité de juridictions, consignations • Mises en cause en cascade,avis de l’expert • Production de pièces sous astreinte • Demande d’extension de mission… avis del’expert • Manœuvre de déstabilisation, réunions houleuses • Avalanche de dires, dire récapitulatif •Synthèse, rapport en l’état, rapport de carence • Contestations, ordonnances de taxes, appels •Contestations, rapport, contre-expertise • Appel en garantie de l’expert, assurances

FOR.m.experts vous accueille près deMontparnasse, 6x2, soit 12 jours par an en finde semaine les jeudis et vendredis pourfaciliter les déplacements aux non-franciliens :Session « Automne 2006 »28 - 29 septembre / 26- 27 octobre /30 novembre- 1er décembre 2006Session « Printemps 2007 »22 - 23 février / 29 - 30 mars / 26- 27 avril 2007Le GEPA organisme de formation agréé par

la Préfecture vous délivrera les attestationsde stage pour un minimum de : 3 x 2 = 6 joursde stage, selon vos disponibilités Fraisd’inscription : 285,00 €HT/jour –remboursement partiel FIF-OPCAL

Pour en savoir plusGEPA, 26 boulevard Raspail 75007 ParisTel. 0153632400 - Fax 0153632404 Email [email protected]

Sujets traités

Planning, attestations, inscriptions

Devenir expert, être un bon expert, c’est possible avec FOR.m.experts

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Célébration des villes 2 :des idées pour la villeLes lauréats de la consultation internationale lancée par l’UIA auprès de lacommunauté des professionnels et des étudiants en architecture ont été désignés le15 juin dernier à Vancouver. Les projets lauréats seront exposés pendant laBiennale internationale d’architecture de Venise du 9 septembre au 10 novembre2006. A noter que 12 projets français ont été soumis au jury national, et qu’unprojet français a reçu le prix de la région 1 (Europe).

Tous les résultatswww.uia-architectes.org

Triennale de Sofia (Bulgarie)Le CIAF (Conseil international des architectes français) que préside Albert Dubler, aactivement participé à cette manifestation en présentant notamment une exposition surle thème de « l’architecture durable et solidaire ». L’impact de cette rencontre est loinde celui que rencontraient les biennales d’avant la chute du Mur de Berlin qui étaient laplateforme privilégiée d’échanges entre les architectes des pays de l’est avec ceux del’ouest.Transformée en Triennale, et bien que boudée par les architectes des ex-pays del’est qui ont récemment adhéré à l’Europe, cette manifestation à toujours ce rôle deplateforme d’échanges et les Bulgares y dépensent beaucoup d’énergie et de savoir-faire.Le CIAF va inciter les Conseils régionaux de l’Ordre à collecter au moins troisprojets chacun pour la Triennale 2009, ce qui porterait la représentation françaiseà près de 80 participants.

Plus d’informationCIAF, 9 rue Borromée 75015 Paris Tel. 01 56 58 67 00 - Email [email protected]

Une conventionentre les architectesafricains etfrançaisLe 25 Avril 2006, l’Union des Architectes d’Afriqueet l’Ordre des Architectes français, signaient uneconvention de coopération dans les domaines del’architecture, de la construction et de la formation.Cette convention ratifiée lors de la réunion du conseilde l’UAA à Accra – Ghana – par Jean-Jacques Kottoson président et Bernard Figiel, marque le point dedépart d’une coopération entre la France et lecontinent africain, et s’inscrit dans la ligne souhaitéepar l’Union Internationale des Architectes dedévelopper des relations inter- régionales permettantune complémentarité culturelle.

C’est dans un souci constant de soutenir lesétablissements d’enseignement et la formationcontinue que l’Union des Architectes d’Afrique etl’Ordre des architectes ont décidé de renforcer leurcoopération professionnelle pour permettre d’assurerun haut niveau de formation des architectes et un plusgrand rayonnement continental et international del’architecture pour l’Afrique.

L’accueil chaleureux que nous avons reçu, l’écoute etles besoins exprimés par nos confrères augurent del’importance de cette coopération.S’appuyant sur les compétences nationales, ladémarche initiée permettra de replacer lesarchitectes français dans un dialogue fructueuxd’échanges culturels et institutionnels.Elle s’exprimera entre autres par des échangesd’étudiants, une participation dans les écolesd’architecture africaines, des échangesd’informations entre professionnels et institutions.Déjà les demandes concrètes affluent, parmilesquelles :� la participation à des jurys de diplômes à l’écoled’architecture de Lomé,� une formation sur la démarche qualité,l’architecture durable, ou les modes d’exercices et lescontrats en Côte d’Ivoire,� des échanges d’étudiants au Cameroun,� des interventions pour l’école d’architecture enRépublique Démocratique du Congo,� l’architecture et le développement durable enAfrique du sud…

Afin de concrétiser ces projets, la deuxième étapeconsiste à obtenir le soutien des ministères concernésainsi que celui de l’organisation internationale de lafrancophonie.À suivre…

PPaattrriicckk NNEELLLLIIConseiller national

Chapelle Saint-Pierre, Campos de Jordão, São Paulo, 1987, P. Mendes da Rocha arch. © Cristiano Mascaro

Internat ional

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Le Conseil national de l’Ordre desarchitectes (CNOA) a mis en ligne,le vendredi 2 juin, la nouvelleversion de son site Internetwww.architectes.orgIl s’agit d’une évolution majeurepour ce site Internet qui reçoitchaque mois 75 000 visites et quipropose des rubriques et outilsessentiels pour la profession telsque l’annuaire officiel desarchitectes français, les contrats etdocuments types édités parl’Ordre, la veille juridique, etc.

Une nouvelle maquetteA un graphisme sombre et obsolète, a étésubstituée une maquette claire et épurée,recentrée sur la charte graphique de l’Ordre.La surprise est créée avec la présencenouvelle d’illustrations : images del’architecture d’aujourd’hui puisées dans lespublications de l’Ordre. La page d’accueil dusite propose une image « pleine page » quichange à chaque visite. Dans les pagesintérieures la dimension iconographique sefait plus discrète mais reste partout présentedans un bandeau latéral, lui aussidynamique.Enfin le site Internet offre une apparenceharmonisée avec les autres publications del’Ordre et notamment avec le Bloc-Net, lalettre d’information électronique diffuséechaque mois à tous les architectes – qui laplébiscitent.

Une nouvelle navigationA un classement thématique un peu rigide,cette nouvelle version substitue une

navigation par « profil ». Avec ses quatreentrées principales, architectes.org s’adressedésormais de manière distincte et mieuxciblée :� Aux personnes souhaitant connaître laprofession, aux institutions et auxjournalistes, dans sa rubrique Connaîtrel’Ordre ;� Aux architectes (qu’ils soient en activité,qu’ils cherchent à le devenir ou qu’ils cessentleur exercice), dans sa rubrique Exercer laprofession ;� Aux maîtres d’ouvrage privés ou publics,aux partenaires de la profession, dans sarubrique Travailler avec un architecte ;� Au grand public qui souhaite s’initier ouapprofondir sa connaissance del’architecture, dans sa rubrique Découvrirl’architecture.

Dans cette nouvelle organisation latransversalité de divers contenus (annuaire,développement durable, actualités, forums)est également mieux exploitée pour ne pascloisonner la navigation.

Côté pratique, les outils de navigation sontplus nombreux : en plus des menustraditionnels, on trouve un fil de navigationen haut de chaque page et un menuinamovible des « essentiels » du site sur ladroite de la page. Les instruments derecherche sont plus performants, avecnotamment l’affichage rapide et ludique desrésultats.

Des versions régionaleswww.architectes.org plus près desarchitectes : le site de l’Ordre propose desaccès régionaux qui constituent des sites àpart entière.Ces versions régionales reprennent desinformations générales, issues du sitenational (qui restent donc accessibles),auxquelles viennent s’ajouter toutes lesinformations de votre région, publiées parvotre Conseil régional de l’Ordre.Dans ces version régionales, la hiérarchie desinformations s’inverse : les « contenus »régionaux sont mis en valeur et viennentavant les informations communes.Illustrations de page d’accueil, actualités,formations, annonces sont d’abordrégionales et toutes les actions de votreConseil régional vous sont tout de suiteaccessibles.

DDaammiieenn [email protected]

La nouvelle version de www.architectes.org

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Informat ion - Documentat ion

CCoonnsseeiill nnaattiioonnaall ddee ll''OOrrddrree ddeess aarrcchhiitteecctteess9 rue Borromée 75015 Paris - Tel. : (33) 1 56 58 67 00 - Fax : (33) 1 56 58 67 01 Email : [email protected] Site internet : www.architectes.org

Directeur de la publication : Bernard Figiel - Rédacteur en chef : Patrice Genet - Coordination : Chantal FouquetMaquette : Balthazar Editing - Impression : Première Impression - Editeur : CNOA - Dépôt légal : juillet 2006 - ISSN 1297-3688

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Florence revisitéeChamp social éditions, 112 pp., 20 €

Séjourner au cœurde Florence, l’arpen-ter, voire s’égarerdans les lieuxdélaissés et oubliés.Déambuler dans cecadre, devenir par

le rêve le contemporain de Michel-Ange,Dante, Léonard de Vinci, Brunelleschi,Donatello… Pour découvrir la ville, laposture adoptée est celle du promeneurguidé par sa seule curiosité. Les itinérairesreconstitués et ordonnés de ce parcourssont le fil conducteur du propos.L’architecture, la sculpture et la peintureillustrées par l’iconographie et les indextopographiques pour servir de guideindispensable à tout voyageur avisé. RenéVentura est architecte de formation, ethistorien de l’art par passion.

Tel. 04 66 29 10 04 - [email protected]

www.champsocial.com

Domus : 1928-1999 Vol 1-12,Taschen, Charlotte et Peter Fiell ed.,octobre 2006, 6960 pp.,CD Rom, bilingue anglais-italien,ISBN 3-8228-3027-5, 500 €

Fondé en 1928 par l’architecte milanaisGio Ponti, Domus reste à ce jour la plusimportant mensuel d’architecture et dedesign au monde. Superbement mis enpage et documenté, le magazine identifieet analyse les différents styles et courantsd’une période donnée tels que l’Art Déco,le Modern Style, l’après-guerre, le PopArt, le post-modernisme, le fonction-nalisme ou le Mouvement moderne.Véritable encyclopédie d’architecture,d’art et de design, cette série deréimpressions regroupées en 12 volumeschronologiques (30 kg.) reproduit 70 ansdes meilleurs articles de Domus dans leurétat de publication original. Chaquevolume est préfacé par l’un des rédacteursde l’époque comme Mario Bellini, LisaLicitra Ponti, Hugo Spinelli, EttoreSottsass ou Alessandro Mendini. Un index

permet de repérer rapidement lesinformations recherchées et les articles–clefs dont certains ont été traduits (en finde volume) pour la première fois enanglais, puisque de 1928 à 1945 Domusfut publié exclusivement en italien. Depuis1970 un certain nombre d’articles sontbilingues anglais-français. Plus riches quele vrai magazine, les douze volumes deTaschen offrent des légendes en bas depage et une mine de référencesconsultables en un simple clic de sourisgrâce au CD Rom qui les accompagne enversion anglaise.

Tel. 01 40 51 73 08 – Fax 01 43 26 73 80

[email protected] - www.taschen.com

L’Association Diagnostic Immobilier par l’Architecte (ADIA) regroupe environ trois centsarchitectes libéraux (répartis sur tout le territoire national) et justifiant d’une sérieuseexpérience et d’une formation spécifique.Ils réalisent toutes missions de conseils, d'assistance et de diagnostics pour des particuliers,notaires, avocats mais aussi pour beaucoup d’institutionnels dans le domaine de l'immobilierbâti : acquisition d'ancien (bilans de santé ou contrôles techniques immobiliers), constructionneuve (assistance à réception), réhabilitation, rénovation...L’ADIA recrute dans certains secteurs géographiques ; les candidats devront être motivéset sérieux et faire preuve d’une bonne expérience professionnelle.Pour plus d’informations, consultez le site www.adia.org

Diagnostique Immobilier par l'Architecture

« Risques, responsabilités, assurances :répartition des risques et responsabilitéspour un programme d’assurancesoptimum dans le domaine de l’assuranceconstruction» Lundi 18 septembre 2006, Paris, 9h -13hau Palais du Luxembourg Organisé par Syntec-Ingénierie sous leparrainage du sénateur Grignon, ce colloquea pour objet de faire le point sur lespropositions concrètes qui peuvent êtremises en œuvre plus ou moins rapidementpour améliorer la situation actuelle, difficilepour tous les acteurs de la construction :architectes, ingénieurs, maîtres d’ouvrages,contrôleurs techniques et entrepreneurs.Au programme de la matinée : lespropositions de l’ingénierie, de l’architecte(avec l’intervention d’un Conseillernational), l’avis de l’assureur et de l’expert.Frais de participation : 130 HT (buffetdéjeuner inclus)

Le programme complet de la matinée et le bulletin d’inscriptionsont disponibles sur www.architectes.orget auprès de Syntec Ingénierie 3 rue Léon Bonnat - 75016 Paris Tel. 01 44 30 49 55

SYNTEC-INGÉNIERIE

Magasin Forma, São Paulo, 1987, P. Mendes da Rocha arch. © Nelson Kon

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