Cardinal Gianfranco RavasiPrésident du Conseil pontifi cal pour la culture

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Pourquoi Dieu permet-il le mal et la souffrance ? Qu’est-ce qui nous attend après la mort ? L’enfer est-il vide ? Comment concilier la foi chrétienne avec la théorie évolutionniste ? La fi n du monde sera-t-elle vraiment une sorte de gigantesque catastrophe fi nale ?, etc.Autant d’interrogations fondamentales qui saisissent non seulement le croyant mais aussi toute personne soucieuse d’approcher le cœur du mystère de la vie et de la foi.Par ses réponses à 150 authentiques questions, le cardinal Ravasi, bibliste de renommée internationale, invite son lecteur à confronter son propre questionnement à la Bible, Parole de Dieu incarnée dans l’histoire et la fragilité de l’homme.

Le cardinal Gianfranco Ravasi est président du Conseil pontifi cal pour la culture et des Commissions pontifi cales pour le patrimoine culturel et pour l’archéologie sacrée, et à ce titre grand organisateur du Parvis des Gentils. Il est également Préfet de la Bibliothèque-Pinacothèque ambrosienne de Milan. Il enseigne l’exé-gèse de l’Ancien Testament. Auteur de nombreux ouvrages, dont en français, L’Église, cité du Dieu vivant : splendeurs et misères des communau-tés du Nouveau Testament, Méditations sur l’Évangile de l’enfance ou encore La paternité de Dieu dans la Bible, il allie démarche spiri-tuelle de chercheur et de vulgarisateur.

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Traduit de l’italien par Alexandre Joly

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La version originale de ce texte, paru sous le titre Questioni di fede, 150 risposte ai perché di chi crede e di chi non crede, est éditée par Arnoldo Mondadori Editore S.p.A, Via Bianca di Savoia 12, 20121 Milano. Première publication en Italie, en 2010.© 2010 Arnoldo Mondadori Editore S.p.A., Milano, pour l’édition originale.© Mame, Paris, 2012 pour cette édition et la traduction en langue française.

Direction : Guillaume ArnaudDirection éditoriale : Sarah Malherbe, David GabilletÉdition : Pauline Trémolet, Marguerite de la TailleDirection artistique : Élisabeth HebertCompositeur : Text’oh !Fabrication : Thierry Dubus, Marie Cheneval

© Mame, 15-27 rue Moussorgski, 75018 Paris.www.fleuruseditions.comISBN : 978-2-7289-1505-7MDS : 531153Tous droits réservés pour tous pays.

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Traduit de l’italien par Alexandre Joly

150 questions à la foi

Cardinal Gianfranco RavasiPrésident du Conseil pontifical pour la culture

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Sommaire

Introduction - La fleur des questions, le fruit des réponses .................. 11

Chapitre 1. Les questions « premières » ................................................ 21Le secret de l’herméneutique, p. 22 – L’épisode déconcertant d’un couple chrétien,  p.  24 – Écrits « canoniques » ?,  p.  26 – La fascination pour le secret des « apocryphes », p. 29 – « La lettre tue » : le fondamentalisme, p. 31 – Les Témoins de Jéhovah et la transfusion sanguine, p. 34 – L’histoire, une légende ou bien un symbole ?,  p.  36 – Regards différents sur les pages bibliques, p. 39 – Un Dieu à visage humain : l’anthropomorphisme, p. 42 – Dieu père et mère ?, p. 44 – Le Dieu des massacres, p. 47 – La colère est un vice, l’indignation est une vertu, p. 49 – L’Ancien Testament est-il néces-saire au chrétien ?, p. 51 – Qui étaient Mani et Marcion ?, p. 53 – « Qu’est-ce que la vérité ? », p. 56.

Chapitre 2. Les questions « laïques » .................................................... 59Abraham, Moïse, Job et Jésus à l’école ?, p. 60 – La Bible, le « grand code » de la culture occidentale, p. 63 – Acculturation ou inculturation ?, p. 65 – Le théâtre condamné ?, p. 68 – Dialogue entre la foi et la science, p. 70 – La foi et l’évolution biologique, p. 72 – L’évolution et le péché originel, p. 75 – Le « Rubicon » de l’humanité, p. 77 – Le jésuite interdit, p. 79 – Toujours le « cas Galilée »,  p.  81 – « Dieu est mort ! »,  p.  83 – Sécularisation et

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sécularité,  p.  85 – « Pendant l’instruction, la femme doit garder le  silence ! »,  p.  87 – Le féminisme en théologie,  p.  89 – David était-il homosexuel ?, p. 91 – Le christianisme a-t-il été révolutionnaire ?, p. 94 – L’argent est un « talisman », p. 96 – Régime végétarien, p. 99 – Médecine naturelle et homéopathie, p. 102 – Dieu est-il de droite ?, p. 104.

Chapitre 3. Les questions « ultimes » ................................................... 107Dieu et le mal,  p.  108 – L’homme et le mal,  p.  111 – La liberté et le péché, p. 113 – Dieu, l’homme et Satan, p. 116 – Faute et châtiment, p. 118 – La malédiction et le mauvais sort, p. 120 – Juger et excommunier, p. 122 – Et après la mort ?, p. 124 – Le bonheur propre à la vie de l’au-delà, p. 127 – Immortalité ou résurrection ?, p. 128 – La résurrection de la chair, p. 131 – L’enfer et le paradis, p. 133 – Y a-t-il un purgatoire ?, p. 134 – L’enfer est-il vide ?, p. 136 – Un ciel aliénant ?, p. 138 – La fin du monde, p. 141 – Le destin final de celui qui se suicide, p. 143 – La réincarnation ou la métempsychose, p. 145.

Chapitre 4. Les questions « hébraïques » .............................................. 149Adam  : histoire ou symbole ?,  p.  150 – La femme de Caïn était-elle sa sœur ?, p. 152 – Le mythe de l’androgyne, p. 155 – Le paradis terrestre, p. 157 – Le péché originel, p. 159 – La « rédemption » des extraterrestres, p. 161 – Les ’Elohîm imaginaires et mystérieux, p. 164 – L’ange nécessaire, p. 166 – Le déluge dans la Bible  : une catastrophe naturelle ou bien un mythe ?, p. 170 – Le mal « cosmique », p. 172 – L’exode d’Égypte : fuite ou expulsion ?,  p.  174 – Les remparts de Jéricho,  p.  178 – La voix des prophètes, p. 181 – Trois Isaïe pour un seul livre ?, p. 184 – Le mystérieux Serviteur du Seigneur,  p.  187 – Job, l’anguille,  p.  190 – Le scandaleux Qohélet, p. 192 – Le Cantique des Cantiques : un poème érotique ?, p. 194.

Chapitre 5. Les questions « chrétiennes » ............................................. 199L’aventure des Évangiles, p. 200 – Les Évangiles et l’histoire, p. 203 – Jésus et les historiens romains,  p.  205 – Le titre des Évangiles,  p.  207 – Les

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manuscrits de la mer Morte et les Évangiles, p. 210 – L’Évangile de Jean est-il antisémite ?, p. 212 – La généalogie de Jésus-Christ, p. 215 – L’énigme des Mages, p. 218 – Jean, le Baptiseur, p. 220 – Le baptême de Jésus au Jourdain, p. 222 – Le baptême des petits enfants a-t-il une origine évangé-lique ?,  p.  224 – La confirmation du chrétien,  p.  226 – Jésus tenté par Satan, p. 229 – Quel était le métier du jeune Jésus ?, p. 232 – Quelle langue parlait Jésus ?, p. 233 – Jésus savait-il lire et écrire ?, p. 236 – Les frères et les sœurs de Jésus, p. 237 – Jésus était-il célibataire ou bien marié ?, p. 240 – Les Apôtres étaient-ils mariés ?,  p.  244 – Jésus et Marie aux noces de Cana, p. 247 – « Mais qui est ce Fils de l’homme ? », p. 250 – Le règne de Dieu est-il déjà au milieu de nous ?, p. 252 – « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ! », p. 255 – « Ne nous soumets pas » ou « Ne nous abandonne pas dans la tentation » ?, p. 258 – Les paroles contradictoires de Jésus, p. 261 – Jésus était-il favorable à la peine de mort ?, p. 263 – « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux »,  p.  265 – Pierre, martyr à Rome ?,  p.  268 – Cannibalisme mystique ?,  p.  270 – Jésus a-t-il jamais ri ?, p. 273 – Marie Madeleine était-elle une prostituée ?, p. 276 – Lazare est-il véritablement revenu à la vie ?, p. 279 – Le baiser de Judas, p. 282 – Judas, diable ou saint ? , p. 285 – L’Évangile selon Judas, p. 288 – Les disciples de Jésus se promenaient-ils avec  des  armes ? ,  p.  290 – Le procès et la condamnation de Jésus, p. 293 – La croix du Christ, p. 295 – « L’obscurité se fit sur toute la terre »,  p.  297 – Les apparitions pascales du Christ et le monde paranormal, p. 300 – La double Pentecôte, p. 302 – « Chacun a son propre charisme », p. 304 – Mithra et Tammuz, p. 306 – Le Jésus « musulman », p. 309 – Le Jésus « indien », p. 311.

Index des noms .................................................................................... 314

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La fleur des questions, le fruit des réponses

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Introduction

La fleur des questions, le fruit des réponses

« Tout le monde est capable de donner les réponses ; mais il faut un génie pour poser les bonnes questions. » Oscar Wilde, écrivain anglais raffiné du xixe siècle, mais également fin caricaturiste, mettait ainsi en relief un aspect de la connaissance humaine pressenti un siècle auparavant par un auteur moraliste français, le duc de Lévis, dans son recueil de Maximes et préceptes : « Il est encore plus facile de juger de l’esprit d’un homme par ses questions que par ses réponses. » En réalité, le livre que tient en main le lecteur est avant tout un livre de questions, si ce n’est géniales au moins significatives, qui me sont parvenues des années durant par des personnes que je n’ai presque pas rencontrées directement mais avec qui j’ai dialogué à travers des journaux ou la télévision, recueillant leurs interrogations reli-gieuses ou philosophiques.

L’ars interrogandi Il s’agissait souvent d’interrogations inattendues qui ne m’étaient jamais

venues à l’esprit et qui, d’une certaine manière, me surprenaient. Parfois, les

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questions me semblaient tout à fait marginales et secondaires alors qu’elles apparaissaient fondamentales pour beaucoup. Il s’agissait souvent de ques-tions si radicales, fondamentales et absolues, qu’elles me conduisaient à reconnaître l’insuffisance de ma réponse dans la manière même de les entendre. Bien sûr, j’avais à faire à des interpellations polémiques ou provo-cantes, parfois parsemées de malice. Il s’agit bien de la base de la confronta-tion. Nous n’aurions pas la déclaration « politico-économique » explicite de Jésus, désormais essentielle dans l’histoire sociale de l’Occident si les phari-siens et les hérodiens ne l’avaient pas interpellé « pour le prendre au piège » : « Est-il permis ou non de payer l’impôt à César. » (Mc 12, 13-17.)

Il y avait également de nombreuses questions rhétoriques, non pas en raison du caractère évident de la réponse mais plutôt parce que celui qui écrivait recherchait uniquement une parole qui le confortait dans ses idées, laissant ainsi apparaître l’inutilité de la réponse elle-même. À ce propos, toujours sous l’aspect spirituel, on peut reprendre la boutade d’un autre écrivain dans le style de Wilde, Clive Staples Lewis, mort en 1963 : « Souvent nous disons que Dieu ne répond pas à nos questions ; en réalité, c’est plutôt nous qui n’écoutons pas ses réponses. » Dans l’éventail de mes interlocu-teurs, on pouvait percevoir parfois une pointe de sarcasme qui cherchait à démystifier la question, peut-être pour éviter de réfléchir en profondeur et de découvrir des éléments qui contraindraient à changer de point de vue ou de choix. C’est un peu ce qui était arrivé aux disciples du Christ lorsque, après avoir écarté les rêves d’un messianisme triomphant, Jésus avait annoncé se diriger vers une arrestation, un procès et une fin infamante : « Mais ils ne comprenaient pas cette parole : elle leur demeurait voilée pour qu’ils n’en saisissent pas le sens, et ils craignaient de l’interroger sur cette parole. » (Lc 9, 44-45.)

Il est donc opportun, même de façon très simplifiée, de s’interroger sur le questionnement, en esquissant une petite grammaire ou théorie de la question, tout en étant conscient qu’il s’agit là de l’âme du dialogue et ainsi de l’échange humain et social. On découvre ainsi qu’il existe un véritable ars interrogandi qui confirme la pertinence du propos de Wilde. Le lexique de

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La fleur des questions, le fruit des réponses

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nos différentes langues indique déjà l’arborescence du sujet : en français, par exemple, demander, questionner, poser une question, consulter, interpeller, sonder, s’enquérir, chercher, scruter, et ainsi de suite ; ils ne se recoupent pas et ne sont pas des synonymes parfaits. On en trouve une bonne illustration dans la différence latine que nous apprenions sur les bancs de l’école entre quaerere, « demander pour savoir », et petere, « demander pour avoir ».

Bien sûr, à la source de la question se trouve la recherche de sens qui structure l’être humain comme le disait le célèbre protagoniste de l’Apologie de Socrate de Platon : « Une vie sans recherche ne mérite pas d’être vécue. » C’est bien pour cela que l’enfant ne lâche pas prise avec ses « pourquoi ? » On retrouve chez lui, à l’état pur et pas encore anesthésié, contrairement à l’adulte superficiel, désenchanté ou déçu, le désir de savoir, l’angoisse de comprendre, la curiosité de la recherche. Toutes les questions relèvent de cette exigence radicale et expriment d’une certaine manière l’interrogation de fond sur le sens ultime de l’existence, sur les choix décisifs, sur les valeurs à rechercher. Sans la fleur des questions qui éclot avec tous ses pétales, nous n’aurions pas le fruit (pas toujours automatique et assuré) des réponses qui indiquent un chemin ou un but dans l’itinéraire de la vie.

C’est bien pour cela que le questionnement est l’âme de la religion, non pas seulement en raison de la prière perçue comme une supplique, une demande, une invocation pour obtenir de l’aide ou une révélation : ainsi les psaumes bibliques ou la pratique séculaire des oracles qui interpellent la divinité, même dans des demandes très concrètes comme avant d’entre-prendre une guerre (1 S 14, 37) ou la libération d’une maladie (2 R 8, 8). La demande religieuse est motivée par une raison plus profonde : sonder le mystère de Dieu, sa transcendance et son caractère incompréhensible. À ce sujet, le Livre de Job est extraordinaire, un paradigme de l’interrogation ininterrompue dirigée vers le Ciel apparemment silencieux  : « Engage le débat, dit Job au Seigneur, et je répondrai ; ou plutôt je parlerai et tu me répliqueras. » (13, 22.) Dieu finit par briser le silence et interpelle avec ironie son interlocuteur : « Ceins tes reins comme un brave : je vais t’inter-roger et tu m’instruiras. » (38, 3.) L’issue surprenante de ce dialogue sera

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Le cardinal Gianfranco Ravasi est président du Conseil pontifi cal pour la culture et des Commissions pontifi cales pour le patrimoine culturel et pour l’archéologie sacrée, et à ce titre grand organisateur du Parvis des Gentils. Il est également Préfet de la Bibliothèque-Pinacothèque ambrosienne de Milan. Il enseigne l’exé-gèse de l’Ancien Testament. Auteur de nombreux ouvrages, dont en français, L’Église, cité du Dieu vivant : splendeurs et misères des communau-tés du Nouveau Testament, Méditations sur l’Évangile de l’enfance ou encore La paternité de Dieu dans la Bible, il allie démarche spiri-tuelle de chercheur et de vulgarisateur.

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