Deuxième carnet créatif.

PHOTOGRAPHIE

Simon Grégoire

Deuxième carnet créatif./Table

D.J p.2Architecture p.4Prestance p.8Corridor p.10Texte et symbole 1 p.12Mauve distingué p.14Fin de journée p.16Projeté p.18*SLUSH* p.20Participation p.32

Portraits p.36Cadres extérieurs p.38Épisode du dimanche p.42La manif sur les murs p.47Scènes p.52Le visage de lʼA p.54

Lʼensemble des images de cette publication sont sous droits dʼauteur. Pour obtenir les originaux ou une licence dʼutilisation, communiquez à simon@exposants.ca

«Photography is not a sport. It has no rules. Everything must be dared and tried.»

Bill Brandt En réponse à l’orthodoxie technique

de Cartier-Bresson et d’Edward Weston.

P u i s q u e l e m o n d e s e r e n o u v e l l e constamment, la photographie durera toujours, et ce, tant quʼil y aura des appareils et des hommes pour les tenir. La photographie est à lʼhumain ce que les mondes sont aux dieux; des jeux, des fiertés, des chocs. Je suis dʼavis quʼon ne possède jamais totalement une photographie, car même si on y a mis tout lʼeffort et le temps nécessaire à la technique, quelque chose dʼelle nous échappe. Avec les appareils numériques, cette idée nʼa jamais paru plus évidente. Considérez la première pensée qui hante lʼesprit après avoir pris une image; le désir de la voir reproduite sur lʼécran de lʼappareil. Ce réflexe démontre que, malgré tout le talent et l'expérience de lʼauteur, lʼimage qui compte au final nʼest pas celle voulue, mais celle obtenue. Entre ces deux choses; une distance irrésolue. Cet espace, entre lʼimage souhaitée et celle créée, est la dimension qui nous échappe. Il est le lieu de lʼart comme celui de la fonction. Lorsque des images sont agencées en séries, lʼespace dont on parle ici se trouve reconfiguré et donne parfois lieu à des usages insoupçonnés. Pareil pour lʼassociation avec le texte. La photographie que je cherche à faire est celle qui transpire lʼexpression de cet espace. Jʼaime, devant une image, sentir le poids de la créativité, quʼelle se trouve au plan de la démarche, de la technique ou de la publication. Cʼest un acte de puissance, qui ne se relève pleinement que lorsquʼil, comme le monde, exprime le renouveau constant des choses, avec les phases de création et de destruction qui sʼimposent.

Pour quʼune photographie existe, il faut quʼelle soit vue. Considérez le chemin que parcoure une scène de lumière issue du monde réel, photographiée, retenue et présentée, sur un mur ou dans un cahier comme celui-ci; cʼest là une équation de probabilités dont le résultat représente une fraction à ce point infime que, face à el le, l ʼesprit sain devrait convenir de l'impossibilité de son existence. Pourtant, lʼimage existe. Une photographie que lʼon regarde, quʼelle quʼen soit la nature et avant toute chose, est un o b j e t i m p r o b a b l e . S u i v a n t c e l a , n o u s conviendrons tous du caractère unique de chaque photographie. Mais le fait dʼêtre unique confère-t-il une valeur? Après tout, chaque humain ou flocon de neige est unique. Est-ce suffisant pour les différencier tous et reconnaître, à chacun, une importance et attention particulière? Bien sûr que non. Pour quʼune photographie soit faite objet dʼart, quʼelle se démarque de la masse des milliards dʼimages, il faut quʼelle, à travers la démarche, la technique et la publication, dépasse le seul fait dʼêtre unique pour témoigner du ce en quoi elle est unique.

Ce deuxième carnet créatif présente une partie de mon travail des derniers mois. Cʼest une exploration dans le monde de la photographie conceptuelle et lʼexpression de mes tentatives.

                    Simon Grégoire

*SLUSH* Sur l’eccéité Montréalaise,

à l’aube du printemps.

EccéitéNom féminin, se prononce è-ksé-i-té.Caractéristiques matérielles et immatérielles qui font qu’une chose en est une et non une autre.

Lʼéquation triptyque Une réflexion + Une ligne droite = La réflexion dʼune ligne droite

LA MANIF SUR LES MURS.

La manif sur les murs, c’est une série photographique conceptuelle qui tient en trois objets distincts. Le thème, «La manif sur les murs», y est exploré à des degrés et des niveaux différents, que ce soit par la métaphore, la technique ou l’action.

Objet 1: Trois photographies réalisées à partir de trois expositions différentes, dont le résultat vise à plaquer, sur les murs d’édifices du centre-ville de Montréal, la manifestation qui se déployait à leurs pieds. (Variation technique sur le thème)

Objet 2: Photographie d’une jeune manifestante et de sa pancarte reposant sur le mur. (Variation métaphorique sur le thème)

Objet 3: Les photographies de la manifestation, impressions numériques, affichées sur le mur que nous nous sommes approprié. (Variation symbolique)

/Objet 1

/Objet 2

/Objet 3

La photo dans tout ses éclats,sur Exposant S point C A.

Simon Grégoire :: exposants.ca