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ERUTTI sculptures - installations TRANSIRE la tête d’obsidienne ART CONTEMPORAIN 2 Octobre - 17 Novembre 2007

Catalogue Erutti

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ERUTTIsculptures - installations

TRANSIRE

la tête d’obsidienne

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2 Octobre - 17 Novembre 2007

2006 - Conception, création et installation d’éléments plastiquespour la conception et la réalisation d’une structure pour la petite enfance. (collaboration avec l’Atelier 3A : Cabinet d’architecture)Villars de Lans (38)

"Potarbres" : 25 éléments.Bois, "Rotules" , bagues, branches : acier galvanisé.

… Évoquer la forêt, créer dans l’architecture des contre-rythmes, introduire dans le bâtiment un aléatoire apparent (inclinaisons, branchages ). Dialogue entre les courbes de l’architecture et la verticalité des "potarbres"...

Il faut bien qu’une oeuvre passe par mon corps et traverse toutes ses mémoires, quand elle est autre chose qu’une idée. À quoi bon la danse et la chorégraphie, si le mouvement sur la scène ne prolonge celui de mon propre corps dans le vécu ordinaire ? À quoi bon le tableau hissé, à quoi bon la sculpture dressée s’ils ne sont comme la cristallisation d’une expérience du monde qui recoupe la mienne ? Face aux installations d’Erutti, c’est bien d’abord mon corps qui prononce ces mots : le lourd et le léger, le plein et le vide, le haut et le bas. Sous l’œuvre, je pressens une relation au monde qui m’engage tout entier. Je cherche simplement à dire ce que j’éprouve : quelque chose comme la résurgence d’une expérience première, une forme de vitalité plus intense, un sentiment de l’espace comme le lieu d’une interpénétration du soi avec le monde, en quoi, selon John Dewey, culmine l’expérience esthétique accomplie. Peut-on dire à la fois, dans une même expérience, le poids du monde et l’envol du ciel sous l’aile de l’oiseau ? La matière tellurique vomit des entrailles de la terre et la voûte céleste impassible ? Les installations monumentales d’Erutti disent bien la Terre et le Ciel, le Ciel parce que la Terre. Elles me font éprouver et assumer le poids du monde dans le moment même où elles m’en libèrent. Elles sont comme une allégorie toute matérielle de la condition humaine, de l’humanité de chair et d’esprit comme être debout, les deux pieds collés au sol et la tête levée vers les étoiles. Entre l’immobilité du roc et l’euphorie de l’espace. Corde tendue entre ici et là-bas. Être né de la mer et retournant à l’immensité de la mer.

Est-il concevable qu’un instant au moins le monde et la voûte céleste cessent de peser sur le dos et les épaules du Géant Atlas ? Une fois au moins, un moment, Atlas put échapper à son fardeau : Héraclès l’avait remplacé, tandis qu’il récoltait les pommes d’or. Mais pour nous autres hommes, pour nous autres simples mortels, cette catharsis n’est possible qu’à la faveur de l’oeuvre de l’art, elle n’advient jamais que par la grâce de la belle apparence. Voilà peut-être la clé de cette sorte de jubilation que nous font éprouver les installations d’Erutti : le poids du monde sous nos yeux se transmue en pures formes et surfaces. "Avis aux philosophes !", ironisait Nietzsche. "On devrait mieux honorer la pudeur avec laquelle la nature se dissimule derrière des énigmes et des incertitudes bigarrées". Comment vivre en assumant le poids du monde ? L’art d’Erutti nous invite à faire nôtre la réponse du Gai Savoir nietzschéen : "Vivre : ce qui exige une manière courageuse de s’arrêter à la surface, au pli, à l’épiderme ; l’adoration de l’apparence, la croyance aux formes !".

Le Géant Atlas, rapporte le mythe grec, connaissait bien les profondeurs de la mer ; il gouvernait un royaume bordé par une côte escar-pée et très vaste : l’Atlantide. On y accomplissait comme il se doit des travaux titanesques : canaux, palais, ports, temples. Comme il se doit l’affaire s’acheva dans le courroux des dieux : un déluge, en un jour et une nuit, engloutit l’Atlantide tout entière ; les ports et les temples furent recouverts d’une boue épaisse. Le monde de pierre et de lumière, de terre et de ciel que donne à voir le travail d’Erutti garde bien quelques traces de ce passé et du déferlement qui le submergea. Mais il se souvient tout autant et plus encore de la suite de l’histoire. Atlas en effet avait sept filles : les Pléiades, soeurs des Hyades. Un jour, pourchassées ainsi que leur mère par Orion, elles implorèrent les dieux de les sauver. Elles furent alors changées en colombes, puis placées dans le ciel comme constellations.

Alain KerlanLyon, le 16 avril 2007

Alain Kerlan est philosophe, Professeur des universités à l’Université Lumière Lyon2, directeur du département des Sciences de l’Éducation. Son travail se situe aux carrefours de la philosophie et de la pédagogie, de l’art et de l’éducation, à la croisée de la sociologie et de la philosophie éducative. Membre de l’Unité Mixte de Recherche Éducation et Politiques, il y développe des travaux consacrés aux pratiques artistiques et culturelles, aux rencontres et aux intersections de l’art et de l’école. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont notamment : L’art pour éduquer ? La tentation esthétique, Québec, Presses de l’Université Laval, 2004, Des artistes à la maternelle, éditions du Scérén, 2005, La photographie comme lien social, éditions Isthmes/Scéren, à paraître.

ERUTTILe poids du monde et l'envol des colombes

Si l’acte d’évolution dépose une matière pour surgir et en repoussant le résultat déjà maté-rialisé d’un élan antérieur, c’est un acte à double flèche. Pour bien l’imaginer, il faut une double participation. Seule l’imagination matérielle, l’imagination qui rêve des matières sous les formes, peut fournir, en unissant les images terrestres et les images aériennes ,les substances imaginaires où s’animeront les deux dynamismes de la vie : le dynamisme qui conserve et le dynamisme qui transforme. Nous retrouverons toujours les mêmes conclusions : l’imagination d’un mouvement réclame l’imagination d’une matière.À la description purement cinématique d’un mouvement – fût-ce d’un mouvement métapho-rique – il faut toujours adjoindre la considération dynamique de la matière travaillée par le mouvement.

Gaston Bachelard "L’air et les songes" Essai sur l’imagination du mouvement (14e réimpression) - Extrait p 300 - Librairie José Corti – décembre 1983

"La Spirale"Installation 2005Centre Culturel Le Toboggan Décines (69)Dimensions (l. x H.) : 12 x 6,40 mPolyester et métal oxydé - acier peint

Projet - structure interne métallique et résine époxy�

�Projet - structure interne métallique et résine époxy

Principes d’installation pourune partie de l’exposition "Transire".

Dimension de la salle d'exposition : 12 x 6 m

Les éléments :

l Le ciel (l. x H.) : 5 x 2,40 m - acier peint

l Les "chrysalides" : 7 éléments de 400 cm de longueur, 90 cm de largeur et une hauteur approximative de 40 cm. Résine polyester + charges : poudre de graphite, métallique et aluminium

l Une bande son fait partie du concept de l'installation.

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La bande son est conçue à partir de cris d’oiseaux, des martinets. De longs cris stridents qui fendent l’espace-matière définit par le lieu. Mais s’agit il de cris d’oiseaux...Câbles virtuels, tranchants, libérant des interstices, des passages qui permettent de nous entraî-ner, nous libérer de la pesanteur.

Transire : Outrepasser, dépasser la limite de - ce qui est convenable, permis, possible etc. -Traverser : franchir. Traverser : (passer, passer à travers), passer d’un côté à l’autre.Traverser : voir.

Il nous est donc possible, de traverser cet espace, et non seulement de l’habiter totalement mais aussi de s’en libérer totalement. Crever le plafond, ou, de traverser le ciel "peint".Les 7 éléments que je nomme "chrysalides", laissent eux aussi, par leur interprétation et leurs symboliques multiples libre cours à la sensation, à l’imagination et à l’évasion, par leur concep-tion même, ambiguïté entre l’envol de la forme, et la matière-plomb. Je souhaite donner la liberté et la possibilité à chacun, s’il le désire, de mesurer l’étendue de tous les possibles.

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1987 Création monumentale (17 x 3 x 4 m) Chateauvert (83) Installation "Espace et Espaces" (100 m ), MAPRA, Lyon (69) Installation ÉLAC (50 m ) Lyon (69)1988 Mur-Sculpture (17 x 6 m), Centre hospitalier, Lons le Saunier (39)1990 Installation Fort Napoléon (500 m2 ), La Tête d’Obsidienne, La Seyne-sur-mer (83)1991 Symposium de sculpture (6 x 3 x 0,9 m), St Jean Soleymieux (42)1992 Symposium "Les plastiques dans l’art contemporain", (1,40 x 2,50 x 1,20 m ) Louis Aragon - Oyonnax (01)1993 Sculpture - Fontaine monumentale (10 x 3,10 x 8 m ), St-Julien-Molin-Molette (42) Sculpture-Fontaine monumentale ( 6 x 6 x 4 m ) Beaucaire1997 Réalisation d’un ensemble monumental intérieur / extérieur (55 x 6 x 3,50 m ), Laboratoires Boiron, Messimy (69), 1ère partie1998 Laboratoires Boiron - 2e partie2000 Création et installation in situ : "Les Mendemilles 98/99/2000" (5 éléments sur 1 000 m ), Mende (48) Installation: "Parcelle 2000" - (60 x 60 x 60 m ). Promenade et points de vue, intervention en sous bois, Centre d’art contemporain de Lacoux (01) 2002 Premio Internazionale di Scultura de la Région Piémont, Turin, Italie2003 Création et réalisation d’une sculpture monumentale (12,50 x 4,50 x 1,40 m ) Lac d’Orta, Pettenasco, Italie Sculpture monumentale (création Lovato/ Erutti ) Commande privée, Romans (26)2005 Installation , Le Toboggan, Espace La Spirale, Décines (69)2006 Conception d’espaces - création, installations d’éléments plastiques (collaboration avec l’Atelier 3 A : Cabinet d’architecture) pour la conception et la réalisation d’une structure pour la petite enfance, Villars de Lans (38) Acquisition d’une œuvre "Sans titre à la rose 2", Collection Région Rhône-Alpes FRAC Rhône-Alpes, Lycée horticole Erea , Montélimar (26)2007 Exposition Galerie Tête d'obsidienne, Fort Napoléon - sculptures et installations.

Cette exposition et ce catalogueont été réalisés parla Ville de La Seyne-sur-MerService Culture et Patrimoine

Le Docteur Arthur PaechtAncien Vice-Présidentde l’Assemblée nationaleétant Maire de La Seyne-sur-MerPremier Vice-Présidentdu Conseil général du Var

Dominique BaviéraAdjoint délégué à la Culture

Avec l’aide du Conseil général du Var

CommissariatJean-Christophe Vila

Direction Culture et PatrimoineFrançoise BaudissonLaurence BrenierJean-Christophe Vila

Merci à Marcelle Benhamou, Corinne Lazizzera, Alain Lovato, Alain Kerlan, Aude Cornillac et Daniel Lovato.

Achevé d’imprimer sur les pressesde l’Imprimerie Hémisud en juin 2007N° ISBN 978-2--917169-01-8

La tête d’obsidienneFort NapoléonChemin Marc Sangnier83500 La Seyne-sur-MerTél. 04 94 87 83 43Fax 04 94 30 63 [email protected]

© Copyright les auteursService Culture et PatrimoineVille de La Seyne-sur-Mer

Le Nouveau Sud

ERUTTINée en ���0 à ToulonPremier cycle des Beaux-arts àToulon Deuxième cycle à LyonDiplôme des Beaux-arts en ����Prix Linossier sculpture en����Diplôme national d’expression plastique avec mention en����

Expose depuis ���� en France et à l’étranger dans différentes galeries et centres d’art.D’esprit monumental son travail s’exprime également dans diverses manifestations, installations et réalisations publiques dont les principales :