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    ANALYSE DU PERSONNAGE GEORGES DUROY EN TANT QUE REPRSENTANT DE LASOCIT DU XIXme SICLE DANS LE ROMAN

    BEL- AMI DE GUY DE MAUPASSANT

    CAROLINA MANCILLA PAZYENNY FLOR EMILSE MORENO ACUA

    UNIVERSIDAD DEL VALLEFACULTAD DE HUMANIDADES

    ESCUELA DE CIENCIAS DEL LENGUAJESANTIAGO DE CALI, AGOSTO DE 2011

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    ANALYSE DU PERSONNAGE GEORGES DUROY EN TANT QUE REPRSENTANT DE LA

    SOCIT DU XIXme SICLE DANS LE ROMANBEL- AMI DE GUY DE MAUPASSANT

    Monografa presentada como requisito para optar por el ttulo de Licenciada enLenguas Extranjeras Ingls - Francs

    CAROLINA MANCILLA PAZYENNY FLOR EMILSE MORENO ACUA

    CARMEN CECILIA FAUSTINO RUIZDirectora

    UNIVERSIDAD DEL VALLEFACULTAD DE HUMANIDADES

    ESCUELA DE CIENCIAS DEL LENGUAJESANTIAGO DE CALI, AGOSTO DE 2011

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    TABLE DE CONTENU

    INTRODUCTION 41. JUSTIFICATION 52. OBJECTIFS 63. TRAVAUX ANTRIEURS 74. BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR 145. RSUM DE LUVRE 186. CONTEXTE HISTORIQUE 206.1. Contexte littraire et politique 206.2. Guy de Maupassant : naturaliste ou raliste ? 27

    7. AUTEURS IMPORTANTS DU NATURALISME ET DU RALISME 307.1 Honor de Balzac 307.2 Gustave Flaubert 317.3 mile Zola 327.4 Guy de Maupassant 32

    8. CADRE THORIQUE 348.1. La sociologie de la littrature 348.1.1 Lauteur et le personnage 40

    8.1.2. La forme spatiale du personnage 418.2 La description 428.3 Lespace 438.4 Le temps 44

    9. ANALYSE DU ROMAN 469.1. Lauteur et le personnage 469.2. Le personnage principal: description physique, psychologique et

    Philosophique de Georges Duroy 499.3. Relation de Duroy avec les femmes 56

    9.4. Rapport du personnage principal avec l'espace 639.5. Rapport du personnage principal avec le temps 659.6. Le personnage en tant que reprsentant de la socit du

    XIXme sicle. 68

    CONCLUSIONS 71RFRENCES BILBIOGRAPHIQUES 73

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    INTRODUCTION

    Guy de Maupassant, un des crivains les plus connus de lcole raliste, analyse ce

    phnomne et dcrit la misre humaine de son poque travers des sujets qui

    inspirent son criture: la maladie, la mort, lagonie, le fantastique, la cruaut, les

    obsessions, la vie militaire, la folie, lambition, les valeurs, la bourgeoise, lascension

    sociale, le moral, le dsamour, les dformations, lhallucination et la solitude. Il a

    crit prs de trois cent contes qui sont pleins danecdotes: LAuberge, Le Horla(1887),

    La petite Roque (1886), La Maison Tellier(1881) La Nuit, et les romans Une vie(1883),

    Bel Ami(1885) et Pierre et Jean(1888).

    travers le personnage de Georges Duroy, Maupassant explore lunivers du

    journalisme et nous raconte des vnements de la vie quotidienne qui le mnent

    donner sa vision critique de la socit bourgeoise du XIXme sicle. C'est une socit

    qui accorde beaucoup de valeur l'argent et l'accumulation de richesses pours'assurer une bonne position sociale. Le roman Bel- Ami fait rfrence lascension

    sociale dun journaliste qui russit grce son apparence physique, le pouvoir

    conomique, son travail la Vie Franaise et sa relation avec les femmes.

    Dans ce travail nous analyserons le rapport auteur personnage, le personnage

    principal, Georges Duroy, dans ses dimensions physique, motionnelle et

    philosophique, et la relation de ce personnage avec les femmes. Nous aborderons

    galement le temps et lespace par rapport lvolution du personnage principal afin

    de saisir comment ce personnage et les autres personnages reprsentent pour

    lauteur, la socit du XIXme sicle.

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    1. JUSTIFICATION

    Nous portons un intrt particulier au roman de Maupassant, Bel Ami, car il y

    dpeint les valeurs et croyances de la socit du XIX sicle et notamment

    limportance de l avoir sur l tre . Cette primaut de lavoir sur ltre existe

    encore aujourdhui et a pntr lambiance sociopolitique et socioconomique de

    bien des pays du monde. Il est donc intressant de faire une analyse de cette uvre

    littraire franaise, crite une autre poque mais qui peut aider comprendre

    certains changements et mettre en vidence les similitudes entre la ralit du XIXme

    sicle et celle daujourdhui.

    Par ailleurs, nous considrons la littrature comme une matire importante dans le

    programme de Licence en Langues trangres, car sa richesse linguistique et critique

    peut apporter notre formation en tant quenseignantes. Nous pensons quun

    professeur de langue trangre doit connatre la littrature dans ses dimensions

    linguistique, sociale et culturelle, car elle occupe un espace remarquable dans la

    formation personnelle et professionnelle. Cest pourquoi nous avons voulu

    approfondir lanalyse dun texte en particulier car il nous amne mieux connatre un

    auteur et son temps.

    Nous esprons que cette analyse contribuera aux travaux dautres tudiants, pour

    raliser ce type de mmoire et quelle sera utile aux professeurs de mme qu la

    communaut qui en gnral sintresse au sujet que nous allons dvelopper dans cetravail.

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    2. OBJECTIFS

    Objectif gnral

    Analyser la vision que Maupassant porte sur la socit du XIX sicle dans Bel-ami,

    partir de la caractrisation de Georges Duroy (personnage principal du roman) et des

    rapports quil tablit avec son entourage.

    Objectifs spcifiques

    Dcrire le contexte social, littraire et culturel du XIXme sicle dans lequel

    sinscrit le roman Bel-ami.

    Analyser lvolution du personnage principal, Georges Duroy, dans ses

    dimensions physique, psychologique et philosophique.

    Analyser les rapports que Duroy entretient avec les femmes afin de

    caractriser ces rapports (identifier les motivations de ces rapports).

    Identifier les vnements marquants qui permettent de mettre en vidence la

    relation du personnage avec lespace et le temps dans le roman.

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    3. TRAVAUX ANTRIEURS

    Nous avons fait la recherche des travaux ou des mmoires sur le roman Bel Ami et

    son auteur Guy de Maupassant afin de connatre diffrents concepts et diverses

    perspectives qui abordent le livre et lcrivain.

    Premirement, lUniversit del Valle, lcole dtudes Littraires, nous avons

    trouv une tude de Rojas (1999) qui fait une analyse psychologique de lunivers cr

    par le protagoniste de Le Horla. partir de la psychocritique propose par Charles

    Mauron, centre dans le contenu de louvrage, Rojasmontre le monde cr dans le

    rcit, travers le discours du narrateur, de ses rflexions autour du mystre et des

    limites de lhomme. Cette analyse comprend la structure du personnage: sa

    dimension cognitive et mentale, sa dimension affective o les peurs et la solitude

    dominent son tre; la dimension pragmatique qui motive ses actes face sa pense.

    En mme temps, lanalyse psychologique du personnage montre que celui-ci est

    ambigu : la dissociation de sa pense est mise en relation avec lexistence de Le Horla

    En gnral dans ltude du sujet psychocritique on remarque une prminence de la

    fantaisie ou de la ralit, ce qui produit un mlange entre surnaturel et fantastique.

    Deuximement, le mmoire de Realpe (2001) montre la tradition philosophique et

    morale davant le XXme sicle. Elle construit une analyse sur les comportements et

    les dcisions que ltre humain doit prendre un moment spcifique de son

    existence. Realpe retrace lhistoire dauthentiques dilemmes moraux depuis la

    tragdie classique jusqu'au roman contemporain, et dcrit des situations qui mettent

    en vidence une problmatique lie la condition humaine : la prise de dcisions.

    Elle montre comment ltre humain peut adopter un comportement dtermin au

    sein dune socit, en mettant ses intrts particuliers au-dessus de son thique et de

    sa morale.

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    En troisime lieu, larticle de Rodriguez (2006), fait une analyse de la socit du

    XIXme sicle travers le personnage Georges Duroy. Il souligne que lauteur de cetouvrage a crit lhistoire du personnage partir de la ralit sociale, morale et frivole

    de lpoque.

    Rodriguez prsente le personnage la fois comme le hros et lantihros de lhistoire

    o Maupassant fait une critique du triomphe de Georges Duroy, dnonce la russite

    de lastuce et pointe du doigt la manire dont le journalisme offre lespace idal aux

    gens qui veulent le pouvoir sans avoir conscience ni scrupules.

    Ensuite, nous avons le mmoire de Dortindeguey (1979) qui a fait une tude des

    personnages fminins et de leur rle dans la socit bourgeoise partir de quatre

    romans de Maupassant : Une vie, Bel-ami, Mont-Oriol et Pierre et Jean. Le thme

    central est lanalyse des types de femmes de lpoque. Elle tient compte de certains

    aspects tels que la description physique et morale, lducation, le mariage et

    ladultre, afin de dgager la vision de lauteur sur les femmes. Selon Dortindeguey, la

    femme occupe la premire place dans toute luvre de Maupassant qui se dfinit

    comme connaisseur du cur et de lme fminine et sculpteur de sa beaut.

    Dortindeguey a choisi les quatre romans cits plus haut car ils regroupent les types de

    femmes issues de toutes les classes sociales ; Maupassant sintresse la socit

    franaise et observe autant les murs rustiques que les murs parisiennes de la

    deuxime moiti du XIXme sicle. La femme est la base dune socit rgie par des

    institutions qui lui ont attribu un rle capital dans une cellule familiale. Cette tude

    ne sintresse aux femmes dans leurs relations familiales mais la relation de ces

    dernires dans leur couple ou entre amants ; les types fminins et leur vie (carrire

    dpouse, de mre, et pour la plupart dentre elles, de matresse). Lanalyse montre

    quil y a une vision pessimiste du monde et des hrones dans les romans de

    Maupassant.

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    Lcrivain tablit les portraits des femmes selon les classes sociales auxquelles elles

    appartiennent un moment donn de leur existence. En ce qui concerne le romanBel-Ami, Maupassant montre des femmes telles que : la jeune fille dlicate, fragile et

    artificielle qui appartient la haute bourgeoisie (Suzanne) ; une dame de la haute

    bourgeoisie (Mme. Walter) une femme du monde, douce, raffine, rserve et

    soucieuse de bien remplir ses devoirs mondains ; les demi-mondaines (Mme Forestier

    et Mme Marelle) dune beaut qui rside surtout dans la dignit et la distinction;

    Madame Forestier est maternelle et protectrice, douce, mystrieuse, nergique et

    intellectuelle ; en revanche Rachel la prostitue, qui obi t lart de plaire, reprsente

    la vulgarit de la femme. Cette vulgarit et cette arrogance foncires apparaissent

    brusquement sous le coup dune contrarit mais elle attache une singulire

    importance la politesse. Ce travail montre que lauteur a vou lu caractriser des

    femmes dune classe sociale dtermine avec leur portrait moral. Ces femmes

    rpondent aux cinq chelons dascension de larriviste Duroy. Lcrivain reconnat en

    presque toutes les femmes la finesse, le charme et la grce. Elles sont futiles et

    superficielles modeles par leur rang social et obissent au souci de la considration

    et dune bonne rputation. Ces femmes mnent donc leur vie autour dune

    ducation conventionnelle leur convenance ce qui donne lieu une vie conjugale

    qui nest pas satisfaisante et les mnent ladultre. Diffrents types de mariage sont

    donc dessins dans ces quatre romans : mariage de raison, mariage de convenance

    ou dintrt, mariage damour.

    Finalement, le mmoire de Benot (1980), analyse Le monde fminin dans les

    romans de Guy de Maupassant : Une vie, Mont-Oriol, Bel-ami, Pierre et Jean. Cette

    analyse souligne que lauteur fait une peinture objective de son temps en ce qui

    concerne la femme et son entourage, son contexte social et ses attitudes adoptes

    face aux problmes de la vie. Les personnages fminins sont troitement lis au

    personnage principal et son ascension dans le milieu journalistique, car chaque

    tape de son volution correspond la conqute dune femme. Benot, comme lavaitfait Dortindeguey, montre que Maupassant tudie les femmes dans leur milieu

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    familial et social. Il caractrise les femmes non maries comme Rachel, des jeunes

    filles comme Suzanne, ainsi que les femmes maries qui sont infidles commeClotilde de Marelle, Madame Forestier et Madame Walter. Dans le milieu familial on

    trouve des femmes non maries telle que Suzanne Walter, une adolescente ptulante,

    indpendante, rveuse et sans aucune exprience de la vie. Elle est duque dans un

    couvent o elle reoit une instruction plus que rudimentaire ; elle ne connat rien des

    ralits de la vie, et a une vision idale du mariage et de lamour. Le mariage et par

    consquent lhomme sont les deux concepts selon lesquels la jeune fille sera

    dtermine et modele.

    Les femmes maries, Madame de Marelle, Madame Forestier et Madame Walter sont

    des pouses infidles. Clotilde de Marelle reprsente la matresse par excellence car

    elle reste disponible pour le plaisir et la fantaisie. Elle a pous son mari sans amour,

    il lui assure une faade et subvient ses besoins matriels. Elle reste fidle Georges

    Duroy parce quelle laime.

    Madame Forestier mne une vie indpendante, elle prtend tre lgale de lhomme,

    et dissocie amour et mariage. Madame Walter succombe Duroy par passion, elle

    dcouvre lamour et se donne entirement lui. Cet amour pour lui se caractrise par

    la douleur la fois physique et morale. Ce sont donc des femmes maries

    insatisfaites, malheureuses et des pouses infidles ; pour Maupassant le mariage

    nest pas synonyme de fidlit.

    Selon cette tude, lascension sociale de Duroy est assure par les femmes. Pour

    Benot, dans les romans de Maupassant cette ascension sociale commence avec la

    rencontre avec Rachel, puis avec Madame de Marelle, continue avec le mariage de

    Madame Forestier et termine avec Madame Walter et Suzanne. Selon Benot, dans les

    romans de Maupassant les jeunes filles sont innocentes et sympathiques. Cest la

    rencontre avec lhomme qui va fixer leur destine et dvelopper leur personnalit.Les femmes ne sont ni heureuses ni fidles, car le mariage napporte pas de plnitude

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    leur personnalit ; lhomme napparat pas comme un ducateur mais simplement

    comme une opportunit pour la femme de librer ses passions. Les hrones lexception de Madame Forestier sont nulles intellectuellement. En effet, le mariage

    apparat dans les romans comme une contrainte sociale et lamour comme un

    instinct. Pour Benot, Maupassant condamne le mariage au profit de lamour.

    Benot trouve que sur le plan de lamour et du mariage il y a incompatibilit des mes.

    Aux yeux de lauteur, lamour est la plus belle illusion de la vie. Le sentimentalisme de

    la femme et lintelligence de lhomme vont crer le tragique malentendu de lamour.

    La femme trompe impunment son mari : la mondaine pour passer le temps, la

    bourgeoise par amour car celui-ci ne lui a pas t procur par le mariage. Daprs

    Benot, Maupassant dnonce la frocit hypocrite de la socit de lpoque qui est

    la base de leur dchance. Il sattache particulirement aux milieux de la politique et

    du journalisme mais il prfre abandonner parfois lvocation dun Paris mondain

    pour tracer rapidement le portait de quelques personnages du peuple comme celui

    de Rachel.

    Dans Bel-Ami, il a observ la femme sous diffrents aspects sociaux. Mais le principe

    traditionnel troitement respect au XIXme sicle, veut que lducation sadapte la

    destine sociale de lenfant. Ainsi la fille du peuple recevra une formation

    lmentaire, tandis que les jeunes filles aises seront prpares leur mission de

    mres et dpouses des classes dirigeantes. Maupassant dpeint une socit de

    marionnettes o les femmes sont coquettes et frivoles.

    Enfin nous avons le mmoire de Gil (1979) Le journalisme des illusions perdues

    dHonor de Balzac et Bel-Ami de Guy de Maupassant (1979). Gil fait ltude du

    journalisme travers ces uvres et dnonce tant la puissance conomique de la

    presse du XXme sicle, que les scandales, les mfaits de la presse ou le caractre des

    reporters. Maupassant pointe du doigt la collusion de trois forces : la politique, lesfinances et le journalisme.

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    Gil commence par un contexte historique sur le journalisme, les expriences

    journalistiques de Balzac et de Maupassant, le journalisme de 1880, les faits sociauxlis au monde du journalisme. Puis elle parle de leurs dbuts communs, de lambition

    et du monde journalistique. Aprs, elle fait ltude des murs journalistiques dans le

    monde de la littrature, dans le monde des affaires, et pour finir celui de la politique.

    Enfin, elle analyse les intentions et les messages de Balzac et de Maupassant.

    Le thme dominant de ces deux livres est le journalisme et les deux auteurs sont

    intresss aux nombreux scandales de ce milieu car on sait quils ont travaill dans

    des journaux et quils ont crit des chroniques. Grce Balzac et Maupassant, lon

    peut tudier en dtail tous les aspects du journalisme du XIXme sicle. Dans chacun

    de leurs deux romans, on note que la bassesse de lme tait le point commun des

    deux reporters entre 1820-1830 et 1880. Le rapport historique a montr les vices des

    petits journaux des manigances amorales auxquelles ils se livraient. lpoque de

    Balzac la presse tait ses dbuts et commenait tendre son pouvoir, et en 1880

    elle atteignait son apoge, grce laide efficace de la finance et de la politique.

    Ces trois aspects amnent un jeu conomique qui a pour but de senrichir en

    utilisant les moyens les plus malhonntes. Les auteurs rejoignent une ralit qui a pris

    lavantage moral des reporters. Ils saident de leur propre exprience dans ce

    domaine et de leurs observations faites sur le terrain. On note dans le livre de Balzac

    une intention de rgler des comptes avec la presse; or, lobjectif principal recherch

    par ce dernier est de nous donner une reproduction exacte des murs

    journalistiques. Quand il reprsente la presse, il cherche montrer et expliquer ses

    effets destructeurs, car Il se sent capable daffrontercette puissance et de dnoncer

    tous ses vices. Illusions perduesreflte donc la mauvaise conscience des journalistes.

    Maupassant, grce ses observations, a reproduit fidlement la vision de la socit

    des annes 1880. Il montre avec Bel-Ami le rgne de la facilit, de la vnalit dumilieu journalistique. Notre auteur ayant rprim la tentation de se lancer dans une

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    tude approfondie des murs de cette poque, sintresse nanmoins celle du

    journalisme. Il prfre crire son roman en fonction de cette dernire, afin que sonlivre ait plus dimpact sur le public et gagne en sobrit. Maupassant sest limit dans

    son champ dinvestigation: il dcrit avec beaucoup de finesse le milieu journalistique,

    mais il sabstient dtendre son observation tousles domaines que touche la presse,

    car son objectif principal est de dnoncer la collusion politique finance-journal et

    la puissance conomique qui se dgage de ces trois forces. Il nabuse pas de dtails

    secondaires.

    Gil conclut que les deux uvres sont deux tmoignages dpoques diffrentes

    domines par le journalisme et le got pour le pouvoir dans tous les domaines

    importants du pays. Cest la crainte de voir lconomie nationale dirige par la presse,

    qui a fait ragir les deux hommes. Les deux uvres se compltent. Bel-Amiest une

    suite donne aux proccupations de Balzac. Il rpond ses inquitudes de voir le

    journal sallier la politique et la finance.

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    4. BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR

    Guy de Maupassant (1850-1893) est n Fcamp. Fils de parents spars, il grandit

    chez ses grands parents. Certains vnements familiaux marquent sa vie pour

    toujours. Laure sa mre doit lever ses deux fils seule, Guy and Herv, dans la

    campagne normande, o elle les laisse vagabonder en compagnie des paysans :

    Maupassant apprend les connatre.

    Quand il a douze ans il est envoy Yvetot pour y tudier le latin et les

    mathmatiques. Il ne sy plat pas et en vacances il passe son temps la mer, il aime la

    pche, la natation. Il finit ses tudes au lyce, Rouen. Quand il a vingt ans la guerre

    clate en 1870 et il se mobilise. Aprs la guerre il commence des tudes de droit

    Paris ; pour gagner sa vie, il travaille au Ministre de la Marine et de l'instruction

    publique. Il y passe huit longues annes de sa vie. Il passe le dimanche sur la Seine.

    Flaubert, ami denfance de Laure, est pour Maupassant comme un pre. Grce lui, il

    entre en relation avec les principaux crivains de son temps, parmi eux lauteur russe

    Tourgueniev et un groupe dauteurs franais, qui son lis par un esprit littraire

    commun : Zola, Huysmans, Daudet, les frres Goncourt. Cest ainsi quil participe

    llaboration des Soires de Mdan, un recueil. Une longue nouvelle de Maupassant,

    Boule de Suif, obtient un succs clatant.

    Maupassant abandonne son travail au ministre et devient journaliste puis conteur,

    romancier et essayiste. Il publie en lespace de dix ans quinze recueils de contes, six

    romans, trois rcits de voyage et dinnombrables chroniques dans diffrents journaux.

    Il parvient vivre de sa plume, et mme bien vivre. Il gte ses nombreuses

    matresses, loue Paris des appartements de plus en plus luxueux, possde une villa

    sur la cte normande, un yacht en Mditerrane : le Bel Ami , achet grce aux

    droits dauteur du roman qui porte ce nom. Il fait de longs sjours dans les villes

    deaux, ainsi que des croisires en mer, en particulier sur la Cte dAzur dont ilapprcie la douceur. Ses succs lui ouvrent les portes des salons parisiens,

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    notamment ceux de la haute finance juive et cosmopolite. Il est choy par les

    femmes, redout par les hommes, et cache sous des apparences rustres un espritcaustique et une sensibilit vif fleur de peau.

    Ses modles ne sont plus les paysans normands les petits employs des ministres ni

    les filles, mais les gens du monde. Il sintresse aux passions souterraines, aux

    mandres sentimentaux. Dlaissant le genre du conte, pittoresque ou piquant, il se

    veut avant tout analyste du cur humain et crit notamment de longues nouvelles

    ou des romans.

    Pendant longtemps, Maupassant souffre des consquences dune syphilis contracte,

    celle-ci se verra aggrave par les excs dune vie drgle et par une lourde hrdit :

    sa mre tait sujette des crises nerveuses et son frre meurt fou en 1889.

    Migraines atroces, maux destomac, troubles oculaires, hallucinations, insomnies,

    anxit il essaie dy remdier par des drogues varies et abuse de lther. Aussi

    fidle observateur de lui-mme que des autres, il utilise le rsultat de ses

    investigations dans ses contes fantastiques ou cruels, qui plongent le lecteur dans

    langoisse avec une sensation de malaise, une fois le livre referm.

    Quand sa lucidit et la matrise de son art lui chappent il se sent menac et d evient

    fou. En 1892, sa maladie le condamne la paralysie gnrale et la dmence. Il tente

    de se suicider mais son valet len empche. On lenferme Passy, dans la clinique du

    docteur Blanche, o il meurt le 6 juillet 1893, sans avoir pu vaincre la nuit qui a

    submerg son esprit.

    Ses ouvrages sont envahis dun pessimisme absolu, confirm depuis lenfance, tay

    par lenseignement de Flaubert et la doctrine de Schopenhauer, fort rpandue cette

    poque. Lhomme, crature borne, ne peut avoir du monde qui lentoure quune

    connaissance illusoire. Machine animale, en proie aux maladies, aux dformations,aux putrfactions, poussive, mal rgle, nave et bizarre (Carlier et Al (1988:462), il

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    est condamn la solitude et lennui. La vie est un pige, lamour un leurre, et Dieu

    sil existait, aurait les traits dun bourreau.

    Cependant cet univers dsespr est adouci par la piti quprouve Maupassant

    envers certaines victimes du sort : animaux innocents, vieilles filles oublies, enfants

    sans dfense, fous pitoyables. Il a une prdilection pour les fous, prsents dans son

    uvre : le hros du Le Horla ou celui de La Petite Roque sont vous lobsession

    morbide, ainsi que matre Hauchecorne qui la fin de sa vie, ressasse son histoire de

    ficelle. Maupassant peut exprimer ses propres fantasmes; lun des plus persistants

    chez lui est de sentir une double personnalit. Le thme du double hante toute

    luvre de Maupassant. La plupart de ses personnages possdent une duplicit

    fondamentale, paysans russ, politiciens vreux, femmes de fausse vertu; et il arrive

    que ltre malfique chez lhomme abrite en lui -mme, le monstre inavou, se

    matrialise et devienne lAutre. Chez lui, il a lapparence dun ami, mais laisse le hros

    en proie une peur indlbile. Toute ressemblance excessive entre les deux tres est

    malfique, quant la jeune fille de Fort comme la mort, en toute innocence, va

    conduire Olivier Bertin au suicide, parce quelle est le portrait rajeuni de sa mre. Les

    thmes de la folie, du double et de lobjet sont particulirement significatifs de mme

    que la peur, la solitude, la mort, la nuit et leau.

    Maupassant est un auteur original et populaire. Son talent est vident grce sa

    matrise du rcit court. Il nous montre une grande varit de structures: il utilise la

    troisime personne, la lettre, le journal, le cauchemar, le rve, le dialogue. Il choisit

    en gnral un narrateur omniscient aussi bien la premire qu la troisime

    personne. Il utilise un vocabulaire simple, une syntaxe souple qui lui permet de

    fustiger les vices dans la perspective de montrer les sentiments et les hantises

    caches dans les replis de la conscience.

    Maupassant connat bien lunivers du journalisme. Chroniqueur en vogue, il nhsitepas, contrairement son hros, fustiger lalliance de la presse, de largent et du

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    pouvoir, ainsi qu dnoncer les pratiques des colons en Algrie et en Tunisie o il a

    t envoy spcial en 1881.

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    5. RSUM DE LUVRE

    Bel-Amiraconte lhistoire de Georges Duroy, fils de paysans normands, ex militaire qui

    dsespre de sa vie misrable et veut appartenir la socit bourgeoise. Georges

    Duroy, ou Bel-Ami, habite Paris et na pas dargent il rve dune autre vie, et

    dappartenir la socit bourgeoise qui lui semble tre le chemin le plus convenable.

    Cependant il ne sait pas comment y arriver.

    Forestier, un ami de larme lui indique le chemin du journalisme et lintroduit dans

    cette socit. Duroy ne sachant comment sy prendre suit les conseils de son ami. Il

    trouve un travail dans La Vie Franaise grce Forestier, mme sil ne sait pas crire

    darticles. Forestier commence alors par lui enseigner servir quelquun et Il lenvoie

    chez sa femme pour quelle laide rdiger son article qui sera ensuite publi.

    Peu aprs il devient lamant de Madame de Marelle qui laide aussi pour ses articles.

    Cest la fille de cette femme qui le nomme Bel -Ami. Il se sert de son charme pour

    conqurir les femmes, telle que Madame de Marelle pour laquelle il sent un dsir

    brutal. Il se montre habile pour faire des galanteries et il sduit les femmes avec des

    discours damour. Aprs la mort de Forestier il pouse sa veuve et adopte le nom de

    Du Roy de Cantel pour plus de noblesse. Son nouveau statut ne lempche pas de

    poursuivre ses relations avec Rachel, Madame de Marelle. Il aime conqurir des

    cratures naves, des femmes lgantes, riches et puissantes. De temps en temps il se

    dispute avec Madame de Marelle, mais ils se rconcilient. Madame Walter lui avoue

    son amour et elle devient sa matresse. Elle lui donne des informations sur Monsieur

    Walter et Monsieur Laroche.

    Vaudrec, un ami de Duroy, meurt et laisse un testament o il lgue toute sa fortune

    Mme Du Roy. Bel-Ami afin dviter un scandale public manipule alors sa matresse

    pour quelle partage cet hritage avec lui. Lorsquil rencontre Suzanne la fille deMadame Walter, il voit en elle loccasion dappartenir une famille puissante encore

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    plus riche avec en sus le pouvoir politique. Il dcide alors de quitter Madame

    Forestier.

    Il avoue son amour Suzanne la fille de M. Walter. Or Il apprend que sa femme a un

    amant, M. Laroche-Mathieu. Du Roy, manigance alors un plan pour prendre sa femme

    en flagrant dlit dadultre et se fait aider dun commissaire de police. Il russit et

    demande aussitt le divorce pour se marier avec Suzanne Walter.

    Pour pouvoir pouser Suzanne Walter il schappe avec elle et contre la volont de

    Madame Walter, son mari dcide dautoriser ce mariage. Du Roy continue son

    ascension sociale et devient Rdacteur en chef. Aprs le mariage qui a lieu lglise,

    en prsence de nombreuses figures de la haute socit, Duroy rencontre Madame

    Marelle qui lui pardonne et se rconcilie avec lui. On assiste ainsi la formation

    morale et sentimentale du hros, pauvre au dpart, qui russit par la suite grce sa

    conqute des femmes.

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    6. CONTEXTE HISTORIQUE

    6.1. Contexte littraire et politique

    Selon Carlier et Al (1988:5), le contexte littraire et politique de louvrage Bel -Ami a

    t marqu par des bouleversements en France. Le XIXme sicle est un sicle de

    changements importants dans la science, lart et les droits humains qui ont eux

    mmes contribu au progrs et la transformation de la socit. Aprs la Rvolution

    franaise est ne une forme de libert qui nexistait pas pendant L'Ancien Rgime de

    Napolon : Rpublique sans une structure rellement solide mais avec des principes

    rvolutionnaires sa base.

    La peine de mort pour raison politique et lesclavage dans les colonies sont abolis

    en 1848; la libert de la presse et le suffrage universel sont tablis. Une unit

    nationale est ne et le peuple a lespoir dune socit juste. Mais le coup d'tat de

    Louis Napolon Bonaparte dtruit les nouvelles ides de libert et de socialisme quisont frapps mort.

    Entre 1870 et 1871, priode connue comme lAnne terrible, Paris est en guerre;

    linvasion prussienne, le sige de Paris puis la rpression sanglante de la Commune

    donne aux dbuts de la troisime Rpublique une couleur tragique. La dmocratie

    bourgeoise stablit et les scandales financiers se multiplient.

    C'est galement l'poque o la tour Eiffel est btie; c'est l'poque de la premire

    automobile et de l'invention de la cinmatographie. L'esprit matrialiste et positiviste

    se dveloppe; on reconnat lart et la richesse des civilisations asiatiques et africaines.

    Cependant un nouveau conflit europen menace d'clater. ce moment-l le moyen

    privilgi des crivains pour exprimer leur pense politique est lcr iture dont les

    changements sociaux deviennent les sujets prfrs. Le mot littrature prend un

    sens moderne mais le livre reste rserv une classe sociale dlite, aux intellectuels

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    et aux savants. Le livre deviendra par la suite un objet de consommation pour un

    public de lecteurs devenu plus large et le systme de ldition franaise devrasadapter cette demande.

    Daprs, Carlier et Al (1988:6) le nombre de titres publis augmente et des diteurs

    tels que Zola, Charpentier, Verne et Hetzel font fortune. Pourtant les crivains vivent

    en gnral assez mal de leur plume. Balzac, Sue et Hugo, auteurs forts tirages, font

    plutt figure dexception alors que Stendhal, Musset, Gautier et d'autres sont obligs

    de trouver dautres sources de revenus. Ceci est un des facteurs qui marginalisent

    lcrivain puisquil lui est difficile de sadapter au systme de lpoque qui considre le

    livre comme une vulgaire marchandise.

    Nanmoins, les circuits de diffusion se diversifient avec la cration des salons et des

    cnacles-foyers intellectuels o l'uvre est reue (parfois lue en public), critique et

    mme labore au contact dautres esprits littraires. Des coles, des courants, des

    mouvements se regroupent autour dun matre : Victor Hugo rassemble les

    Romantiques dans son Cnacle. Mdan, chez Zola, ce sont les initis du Naturalisme

    qui se rejoignent.

    Dautres types de littratures donnent le jour des livres et des varits de journaux :

    il sagit de la littrature scientifique, la littrature religieuse et la littrature historique.

    De cela, il rsulte le dveloppement des connaissances dans ces diffrents domaines

    et de leurs multiples spcialisations, le rationalisme, la spiritualit, et enfin

    lapparition du genre romanesque qui capte lintrtde tous les publics.

    En 1836 avec La Presse, le journal bon march est invent et en partie finance par la

    publicit. Les titres se multiplient depuis la feuille politique jusqu la revue culturelle

    comme la clbre Revue des deux Mondes. On ne compte plus les crivains-

    journalistes et feuilletonistes de Nerval Maupassant. La presse devient de plus enplus un outil conomique et surtout un formidable moyen de pression politique. Dans

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    un tel climat socio-conomique, au cours de la Monarchie de Juillet le journal

    rpublicain, Le National et lorgane du gouvernement, Le Constitutionnelsaffrontent.En 1863, Milland cre Le Petit Journal un sou. Vingt ans plus tard, on trouve Paris

    soixante quotidiens diffrents.

    Ce phnomne a des consquences importantes. Linstruction se dveloppe avec la

    cration de lyces et lEmpire instaure lenseignement primaire obligatoire et lac en

    1882. Le public socialement privilgi, form par lenseignement secondaire et

    suprieur sintresse la littrature, mme sil nen apprcie pas toujours lesprit

    crateur ou la culture populaire des consommateurs de romans et de journaux

    sensation.

    Daprs Carlier et Al (1988:7), cette poque, les crivains sont des militaires, des

    marins, des industriels, des commerants, des banquiers, des universitaires, des

    mdecins ou encore des avocats. Les valeurs librales dfendues par les classes

    moyennes qui se heurtent la grande bourgeoisie du pouvoir en place et trouvent

    leur expression dans le roman balzacien ou stendhalien des annes 1830-1840. Les

    crivains sont marqus par leur vie personnelle et le dsquilibre social de lpoque

    de sorte que dans leurs productions prdominent des sujets lis au contexte social et

    aux ides de progrs universel. Les thmes prfrs des crivains sont les conflits

    entre lindividu et la socit. Ils veulent montrer que ltat de la socit et des

    personnages quils ont crs ont des caractristiques plus relles avec lobjectif de

    susciter, chez les gens, une prise de conscience de linjustice sociale, du conformisme

    moral et intellectuel que fonde lidologie bourgeoise en cette fin de sicle.

    Le tableau ci-dessous prsente les principaux mouvements littraires du XIXme

    sicle, les caractristiques et les auteurs reprsentatifs:

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    Mouvement Dfinition Caractristiques Prcurseurs

    Romantisme1

    1820-1850

    Dfinie comme une rvolutionpotique qui reflte la crise dela sensibilit collective. Il

    apparat en France aprs 1820 la fin de la crise en

    Angleterre et en Allemagne.Les romantiques en Francesont diviss en deux groupes.Les conservateurs et leslibraux. Le thtre passe parune poque rvolutionnairequi a une thorie du drameromantique, tablie parStendhal, et mise au point parHugo et Vigny. La cration duthtre moderne, picesirrgulires inspires deShakespeare et Schiller.

    Libert et individualisme dans lart Libre adaptation des modles trangers. Exaltation du sentiment Au niveau politique simpose le libralisme. Lesprit romantique est dfini par : la valeur

    des sentiments comme le bonheur, lavrit et la libert qui font que lindividu aune nergie passionne.

    La libert dans lart. Lobstacle vers lindividualit le mensonge,

    largent, le prjug moral, la tyrannie, lavanit de laction.

    Un mlange au niveau potique des sujetstels que : le rve, le voyage, lexaltation dela nature mais au mme temps la rvolte.

    Le thtre est domin par la libert et pardes orientations que peuvent expliquer lecontexte historique, social et littraire.

    Des auteurs inspirs dans le romannoir : Nodier (Rcits Fantastiques) Balzac (Eugnie grandet) Hugo (Les Misrables et Notre-

    Dame de Paris) George Sand (La Mare au diable)

    Dautres auteurs Stendhal (Armance) Lamartine (Recueillementspotiques) Montesquieu (Lettres persanes) Dumas (Le comte de Monte-Cristo)

    Positivisme

    (1850-1890)

    Dfini comme un mouvement

    surgi au sein de la philosophiepositive.

    Confiance dmesure dans les possibilits

    de la science.La science fiction est surgieLes crivains de la science fiction ne furentpas pris au srieuxSinspire sur le plan de la critique

    Leconte de Lisle (Les pomes

    antiques, pomes barbares et pomestragiques)

    Jules Verne (Voyage au centrede la terre)

    Taine (La Fontaine et ses Fables)

    1 Salomon (1978:121-137)

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    Ralisme

    Aprs 1850

    Cest un mouvement qui vise la reproduction exacte,complte, sincre du milieu

    social, de lpoque. Lobjectifdu ralisme est peindre la

    ralit en tenant compte desproblmes de la classeouvrire

    Lide de lexpression de la ralit. La disgrce et la vulgarit ne le rebutent pas Il marque lintroduction de mthodes

    scientifiquesOn trouve dveloppement de lhistoire et de

    lobservation impersonnelleLtude et la description rigoureuse de faitsOn a lobservation et la documentation

    comme linspiration de lcrivain pour viterla subjectivit excessive.

    la nouvelle sintresse aux humblesdestines, aux intrigues de la vie deprovince, aux tracas de la vie quotidienne.2

    des personnages de la bourgeoisie sontremplacs par des tres moyens oumdiocres et de la classe ouvrire.

    Les sujets principaux des crivains sont prisdes situations de la vie quotidienne et lesconflits psychologiques et sociaux de ltre

    humain.

    Flaubert (Madame Bovary) Gautier (Le Capitaine Fracasse et Le

    Roman de la Momie) Balzac (La Femme de Trente Ans)

    Naturalisme

    1880

    Ce mouvement est lerenforcement et lasystmatisation du ralisme etcherche appliquer les

    Cest le rsultat dune philosophiematrialiste et dterministe

    Le romancier tient compte des expriencespersonnelles

    Zola (Lassommoir) Huysmans (Sac au dos)

    Maupassant (Bel- Ami, Pierre et Jean) Goncourt (Sur Philomne)

    2 Carlier et Al (1988:464)

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    mthodes de la biologie et laphysiologie au moral

    La prtention une mthode exprimentaleLe roman est une collection ordonne de

    petits fais authentiquesLa raction des caractres doit stablir

    conformment aux lois des sciencesmdicales et psychiatriques

    Le symbolisme

    1886

    Ce nest pas une cole maisune socit damis potes. 3Le symbolisme a donn dessolutions aux problmesesthtiques littraires

    Lexpression du sentiment subtil eexceptionnel

    Forme libre et complexe sans lesprceptes de la potique traditionnelle(vers libr).

    Utilisation constante de symbolesReprsente une ralit complexe

    Baudelaire (Les Fleurs du Mal) Rimbaud (Des Ardennes auDsert) Mallarm (Posies, Un coup deds jamais nabolira le hasard)

    3 Plinval (1978: 219-226)

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    Dans la peinture et la littrature le sujet dinspiration est le mme et le Romantisme

    est linfluence principale du dbut du sicle. Les peintres montrent un got pour lanature sauvage et la passion pour lOrient, la libert, la somptuosit des couleurs, le

    mystre des paysages. En 1848, la peinture se dirige vers le ralisme laissant de ct

    les sujets romantiques et en prenant compte de lobservation de la ralit comme

    outil principal. Le principal chef duvre est produit par Gustave Courbet, considr

    comme crateur visionnaire et qui sest distingu par son tableau Lenterrement

    Ornansen 1849-1850.

    Durant la seconde moiti du XIXme sicle, arrive l 'impressionnisme o lartiste a le

    souci de reprsenter le monde selon sa pense sans se proccuper des rgles

    imposes par la socit. travers la peinture, Renoir, Monet, Pissarro et Seurat

    traduisent la reprsentation que Verlaine, Rambaud, Maupassant et Laforgue ont

    crite.

    Le Symbolisme nat en 1886 aprs l'Impressionnisme, subit l'influence de la peinture

    impressionniste et de la musique wagnrienne (Salomon, 1978: 156). Il cherche

    mettre en relief limportance de la musicalit et de lharmonie dans les textes

    potiques. Selon Jean Moras, le Symbolisme dcoule des actions des humains,

    tous les phnomnes concrets qui ne sauraient se manifester eux-mmes. Ce sont l

    de simples apparences avec les ides primordiales. (1886. En Carlier et Al, 1988:

    399) Le dveloppement du symbolisme est une raction contre le positivisme et ses

    certitudes scientifiques car il utilise lunivers entier comme source de recherche

    (Idem) Lessence du mouvement est la reprsentation dune ralit complexe

    reprsente grce lutilisation du symbole ,

    cette poque on trouve plusieurs artistes qui dveloppent leur travail au XIXme

    sicle. Voici un tableau qui rsume les artistes les plus importants et leurs uvres:

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    Artiste Ouvrage

    Beethoven 1808 Symphonie pastoraleGoya 1810 Les dsastres de la guerre

    Delacroix 1815 Les massacres de ScioLa mort de SardanapaleFemmes dAlger

    Chopin 1839 Prludes

    Monet 1874 Impression

    Van Gogh 1890 Champ de bl aux corbeaux

    Renoir 18751887

    Le Moulin de la GaletteJeunes filles au piano

    6.2. Guy de Maupassant : naturaliste ou raliste ?

    Dans le monde littraire, diffrents auteurs classent Guy de Maupassant dans deux

    mouvements diffrents de la littrature : le naturalisme et le ralisme. Selon Salomon

    (1978), Guy de Maupassant membre du groupe Mdan (aux cots de Zola, Huysmans,

    Alexis, Card, Hennique) appartient au mouvement naturaliste. Ses romans Une Vie,

    Bel-Ami et Pierre et Jean reprsentent un naturalisme assez diffrent de celui Zola d

    sa manire de simplifier les situations dans le but dobtenir une vision plus

    complte, plus saisissante, plus probante que la ralit mme. Paralllement, de

    Plinval (1978) associe Maupassant au naturalisme parce quil reprsente

    intgralement la vie, avec une prcision rare et avec un pessimisme tragique, en

    dcrivant surtout la bourgeoisie et la vie paysanne. (p. 229)

    Selon Maupassant dans le prface de Pierre et Jean les coles ralistes ou naturalistes

    prtendent montrer tout la vrit de la vie, rien que la vrit et tout que la vrit

    (p. 14); dautres coles littraires qui nous ont donn une vision dforme,

    surhumaine, potique, attendrissante, charmante ou superbe de la vie. Pour lui, un

    crivain naturaliste veut nous montrer une ralit dans son livre, mais elle va tre

    diffrente de la ralit de la vie.

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    Selon cet auteur le romancier qui veut nous donner une image exacte de la vie auraun plan qui consistera dans le groupement de petits faits constants, do se dgagera

    le sens dfinitif de luvre, avec la logique ordinaire des faits, vitant toute

    explication complique des personnages et des vnements. L'auteur devra souvent

    corriger les vnements au profit de la vraisemblance, et au dtriment de la vrit car

    le vrai peut quelquefois ntre pas vraisemblable (p. 17).

    Un crivain raliste nous raconte des histoires et nous force penser et comprendre

    les vnements qui sont le rsultat dun ensemble dobservations rflchies de sa

    vision personnelle du monde. Lcrivain raliste prendra son ou ses personnages une

    priode d'existence et les conduira par des transitions naturelles avec le

    dveloppement des ses sentiments et ses passions dans le milieu social jusqu' la

    priode suivante (p.16)

    Carlier et Al (1988 :467) considrent les romans de Maupassant au cur du

    mouvement Raliste car il fait une description cruelle de la socit de son temps. Il

    donne une image exacte de la vie avec la finalit dinviter le lecteur penser et

    comprendre le sens profond des vnements. Ses histoires sont un ensemble

    dobservations et de profondes rflexions. Maupassant appartiendrait au ralisme

    puisquil exprime et analyse sa ralit sociale sans faire une description de la

    problmatique des personnages et leurs comportements.

    Le ralisme est un mouvement dispers dans lart, la pe inture et la littrature. Il nat

    vers 1848 grce Balzac qui est considr le fondateur de lcriture raliste. Ce

    dernier cherche reprsenter le plus fidlement possible la ralit en laissant de ct

    la beaut et la perfection. Le style de Balzac parmi dautres trouve ses racines dans

    les scnes de la vie quotidienne de province et de la vie parisienne. Sa mthode est

    lobservation minutieuse qui est une caractristique propre du ralisme, aveclintgration dvnements sociaux qui deviennent le sujet de lintrigue. Les crivains

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    ralistes ne se contentent pas de choisir un type de socit, ils crivent leurs histoires

    partir dun contextesocial, cest--dire quils fouillent au plus intime de la socit,dans la famille, dans les consciences, dans la vie prive et jusque dans la vie des

    domestiques pour montrer les drames et les combats qui existent secrtement. Le

    ralisme tel que celui de Balzac est lexplication de la ralit et non une simple copie

    de la ralit. La comdie humaine est la fois lhistoire et la critique de la

    Socit (Carlier et Al 1988 : 176)

    cette priode ces sujets font partie du monde social, contemporain et historique.

    Les crivains sintressent aux sujets et aux vnements qui ntaient pas considrs

    autrefois comme faisant partie du milieu artistique. Le pre Goriot, uvre publie

    par Balzac en 1835, est un exemple de la recration de la socit o ltre humain fait

    preuve davarice, dambition, dabandon, et sa ruine. Les romans foisonnent des

    personnages de la vie quotidienne : ouvriers, artisans, prostitues ou encore des

    marginaux et reprsentent les aspects les plus sordides de leur existence.

    Les crivains ralistes sintressent aussi reproduire le rel et rendre compte des

    faits travers de lobservation et dune vritable documentation. Des crivains

    comme les frres Goncourt et Zola se rendent sur place pour sinformer auprs des

    spcialistes ; Maupassant et Flaubert visitent des lieux mdicaux. Tout ce travail

    rside dans le souci daccorder de limportance lindividu en tant qutre social et

    ignore dautres aspects tels que leur psychologie. 4

    Les sujets traits par Maupassant sont lis la vie quotidienne et aux soucis de ltre

    humain: les rves, la vie, lespoir, les penses, la peur, les conflits familiaux et la

    bourgeoisie. Comme nous lavons dj dit, les crivains ralistes faisaient un travail

    dobservation de la ralit dans les sites publics tels que les jardins, les cafs, les

    muses, les cours de rcration etc., afin dobtenir le matriel ncessaire pour crire

    4 http://www.ambiance-fantastique.com/PAGES/c-realisme.htm

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    leurs romans. Ils prenaient des notes sur les mouvements, les attitudes des gens, les

    bruits, les conversations, etc.

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    7. AUTEURS IMPORTANTS DU NATURALISME ET DU RALISME

    7.1 Honor de Balzac

    Selon Carlier et Al (1988 :170), Balzac consacre sa vie la littrature. Son uvre

    considrable compte quatre vingt dix romans parmi lesquels prs de deux mille

    personnages qui reprsentent la socit franaise du XIXme sicle. Les thmes de

    son uvre sont: loccultisme et le fantastique dans Louis Lambert, La peau de

    chagrin et Le colonel Chabert; les murs dans Csar Birotteau, Eugnie Grandet et Le

    pre Goriot, La comdie humaine(il y fait une critique de la socit concernant des

    aspects tels que lambition et les crimes sociaux). La passion destructrice (cette ide

    de Balzac est fonde sur un systme philosophique qui conoit la socit comme une

    socit de profit et de pouvoir, vouloir et sentir). On retrouve cette philosophie dans

    La peau de chagrin, La fille aux yeux dor, La recherche de labsolu et Le pre Goriot. Le

    thme de linitiation ou approche de la socit et de ses dangers- ressort dans Le

    pre Goriot et Illusions perdues. Le thme de la russite dans les romans de Balzacdonnent lieu une morale car, il prend en compte le dsir des personnages et les

    obstacles de la ralit, la russite est traite dans Illusions perdues et Le pre Goriot.

    Tel que le dcrit Salomon (1978 :133) les uvres de Balzac sont rassembles dans La

    comdie humaine qui comprend trois sries :

    tudes des murs: Scnes de la vie prive(Le Colonel Chabert, Batrix, Le

    pre Goriot), Scnes de la vie de province (Le Lys dans la valle, Ursule

    Mirout, Eugnie Grandet, Illusions perdues), Scnes de la vie parisienne

    (Histoire des Treize, Csar Birotteau, Splendeur et misres des courtisanes)

    Scnes de la vie politique(Une tnbreuse affaire),Scnes de la vie militaire

    (Les Chouans), Scnes de la vie de campagne (Les Paysans, Le Mdecin de

    campagne, Le Cur de village).

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    tudes philosophiques : (La peau de Chagrin, La Recherche de labsolu, Louis

    Lambert, Sraphita). tudes analytiques : (Physiologie du mariage)

    Balzac dcrit minutieusement lespace, les personnages et les faits. On peut le

    constater notamment dans Le pre Goriot o il fait la description de la pension

    Vauquer. Il reprsente attentivement la nature, la campagne, la rivire telle la

    description quil fait dans Eugnie Grandet. Entre 1800 et 1848 se droulent la

    plupart des romans de Balzac qui ont pour cadre : Paris et ses environs, la province ou

    ltranger. Les descriptions de Balzac permettent de mieux comprendre les

    personnages tels quils sont.

    Les personnages de Balzac font partie dune gamme de typologies issues de la ralit,

    de laristocratie parisienne la provinciale, du monde de la finance, du commerce, du

    journalisme, de la littrature, de la mdecine, de larme, de ladministration, de la

    politique, de lglise, des bourgeois des provinces, des jeunes arrivistes, des

    aventuriers, et des paysans entre autres. On peut galement trouver que les

    personnages de Balzac prennent des caractristiques de lui-mme.

    7.2 Gustave Flaubert

    Les principaux sujets dvelopps chez Flaubert sont : la btise, la violence, la mort, la

    folie, lorgie, le monstre, la tragdie et lchec. Il exprime par ailleurs son got pour le

    sarcasme, lironie et la dnonciation.

    Les uvres de Flaubert sont: Madame Bovary (1857), Sjour Carthage (1858),

    Salammb (1862), Lducation sentimentale (peu du succs) (1869), La Tentation de

    saint Antoine (troisime version dune uvre commence en 1846), Trois contes

    (1877), Bouvard et Pcuchet(rcits ironiques dirigs contre la sottise humaine et unscientisme born) (1881).

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    Flaubert a un got de lobservation qui vient probablement dune enfance entoure

    de mdecins. Pour lui lme est conditionne par le physique. Il est contre la tendanceromantique qui met en scne des personnages exceptionnels. Il sintresse aux tres

    moyens ou mdiocres. Il est aussi convaincu que lcrivain ne doit pas crire sur lui-

    mme mais lducation sentimentaleest son roman autobiographique. Son principal

    souci est la recherche de la beaut. Il crit pour une lite. Il aime les images

    clatantes.

    7.3 mile Zola

    Zola est considr le fondateur du naturalisme qui est le mouvement qui reflte la

    ralit ; il sinscrit dans le ralisme mais avec une vision plus extrme des faits. Il

    considre ltre humain comme le rsultat d'une certaine force telle que lhrdit, le

    milieu social et lpoque. Il sintresse aux thmes qui relvent des problmes

    sociaux : la nature, lamour, le travail, la fcondit, lascension sociale, lamour

    incestueux, lamour impossible, la grande lutte entre la religion et la nature, la

    russite, la solitude, la bourgeoisie, le socialisme humaniste ou encore le ralisme

    historique et social. Selon Salomon (1978), le socialisme et sa vie ont influenc Zola

    qui souvre de plus en plus la sympathie, lespoir et la piti. Son uvre est

    pleine didalisme.

    Lon compte parmi ses crits: Thrse Raquin (1867), Les Rougon-Macquart1871

    1893. LAssommoir 1877, Nana 1880, Germinal 1885, La Terre1887, La Bte humaine

    1890, Le Roman exprimental 1880. Les Trois Villes : Lourdes 1894, Rome 1896 et

    Paris 1897. Jaccuse (1898). Les Quatre vangiles : Fcondit (1899), Travail (1901),

    Vrit (1903) etJustice (en projet).

    7.4 Guy de Maupassant

    D'aprs Carlier et Al (1988) Maupassant est un conteur raliste qui peint la socit de

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    son temps dune faon cruelle; il est aussi celui qui sait le mieux prsenter les

    obsessions et les abmes de lme des hommes. Il suit les recommandations deFlaubert et de Zola et dcrit seulement ce quil connat pour crer ses personnages.

    Son style est laccomplissement de sa vie et son caractre :

    Lunivers de Maupassant est un univers cruel avec un pessimisme absolu qui a son originedans son enfance. Guy en comprend lobjet. Lorigine du pessimisme atroce se rapporte la terreur dont il est envahi chaque change doutrages entre ses parents. A lge de 13ans, il a vu son pre rouer de coups sa mre. Depuis, il na plus damour pour personne.Guy est persuad que tout mariage est vou lchec. Lhomme nest pas fait pour vivreavec la mme femme. Il est fort tent de comprendre son pre. Le dsir de sa mre estque Guy devienne crivain. Elle lui donne une ducation passionne et littraire. 5

    Tout comme les autres crivains ralistes, Maupassant a des sujets qui inspirent son

    criture: la maladie, la mort, lagonie, le fantastique, la cruaut, les obsessions, la vie

    militaire, la folie, lambition, les valeurs, la bourgeoise, lascension sociale, le moral, le

    dsamour, les dformations, lhallucination et la solitude. Il a crit prs de trois cent

    contes qui sont pleins danecdotes : LAuberge, Le Horla (1887), La petite Roque

    (1886), La Maison Tellier (1881) La Nuit, et les romans Une vie (1883), Bel Ami

    (1885) et Pierre et Jean(1888).

    Il collabore avec les crivains naturalistes aux "soires de Mdan" (1880) o il publie

    Boule de Suif. Sa vie est guide par son seul idal littraire et son fort attachement au

    ralisme mettant en scne la mchancet humaine et l'horreur ordinaire. Il publie au

    total six romans et seize volumes de nouvelles, entre ralisme et fantastique, qui lui

    apportent, grce son talent de conteur, clbrit et fortune.

    5 http://atheisme.free.fr/Biographies/Maupassant.htm

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    8. CADRE THORIQUE

    Dans cette partie nous prsenterons notre cadre de rfrence pour lanalyse de

    luvre. Nous donnerons une dfinition de la sociologie de la littrature, ses

    caractristiques, ses reprsentants et quelques aspects tels que lauteur et le

    personnage, le personnage et sa description, et lespace dans luvre.

    8.1 La sociologie de la littrature6

    La sociologie de la littrature est une mthode d'analyse qui tudie des uvres

    littraires. D'aprs cette mthode, la littrature est considre comme une ralit, un

    phnomne ou encore comme une institution sociale parce quelle tablit une

    relation entre les uvres littraires et leur auteur, la socit et le moment histor ico-

    politique dans lequel elles sont cres.

    La sociologie de la littrature est une discipline qui est apparue aprs la sociocritique

    ne dans la Nouvelle Critique franaise, et qui cherchait prendre distance de

    lesthtique marxiste traditionnelle en utilisant des principes mthodologiques

    propres de la smiotique, de la no rhtorique et de lhermneutique. Dans ce cas-l,

    la sociocritique met en relation les structures textuelles avec la socit,

    contrairement la sociologie de la littrature qui tient compte de tout le processus de

    production, distribution et de rception des uvres.

    Lon peut tablir plusieurs liens entre littrature et socit. On distingue deux cas :

    dans le premier cas lanalyse illustre la socit avec laide du texte littr aire comme

    document de lpoque, ou bien elle peut tablir des conclusions propos des uvres.

    Dans le deuxime cas, lanalyse montre les rapports entre les structures littraires et

    les structures sociales.

    6 http://es.wikipedia.org/wiki/Sociolog%C3%ADa_de_la_literatura

    http://es.wikipedia.org/wiki/Sociolog%EF%BF%BDde_la_literaturahttp://es.wikipedia.org/wiki/Sociolog%EF%BF%BDde_la_literaturahttp://es.wikipedia.org/wiki/Sociolog%EF%BF%BDde_la_literatura
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    La sociocritique sintresse lorigine, la condition sociale des auteurs, ainsi qu

    leurs ides politiques et sociales. Elle sintresse aussi au degr de dpendance quontles crivains avec la classe qui a le pouvoir conomique qui garantit leur existence, le

    besoin de crer, et donc une place de lauteur dans la socit.

    Les uvres littraires sont destines au public, au grand public. De ce dernier, dpend

    donc lconomie de la littrature. Lcrivain vivant non seulement de ce quil crit

    mais surtout de ce quil rend, la condition sociale est donc lie ltat conomique de

    ses rentes. La sociocritique se penche aussi sur le rle que jouent les institutions

    sociales ou des associations comme le salon, le caf, lacadmie, luniversit, ou

    encore le rle de lEtat et son intervention au moment de publier ou de censurer un

    auteur ou une uvre.

    La critique littraire marxiste cherche expliquer les intrts conomiques dans le

    domaine de la littrature et vise montrer le chemin menant au socialisme. Les

    reprsentants les plus importants sont : Gramsci, Lukcs et Goldmann entre autres.

    Leurs ides sont diffrentes mais ils partagent leur intrt pour des problmes

    gnraux de la thorie de lart. Selon eux, lesthtisme dans lart littraire, est li au

    contexte historico social de luvre car cest celui-ci qui permet den comprendre les

    codes. Autrement dit, la valeur de lesthtisme en littrature ne peut tre considre

    hors de sa dimension sociale.

    Selon le ralisme socialiste, fortement li la critique marxiste, la littrature doit

    reprsenter la ralit et montrer lattitude des politiques. Le rle social de la

    littrature est un des arguments de la critique marxiste qui soppose aux thories

    formalistes. Lide de lart comme reflet de la structure sociale apparat dans plusieurs

    textes marxistes et est reformule dans les uvres de Lukacs.

    Selon Lukacs la critique marxiste fait une analyse de la littrature sans tenir comptede lopinion mais dune ralit qui est le produit des conditions politiques et sociales.

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    Lessentiel de la pratique lukcsienne, par exemple, cest ltude approfondie dun

    texte littraire la lumire des questions sociales. Le point de dpart cest lcrivain,et une uvre concrte. partir de cela, largumentation de Lukacs atteint les niveaux

    les plus hauts en utilisant des plus complexes divagations. La catgorie essentielle

    selon Lukcs et Goldmann cest la totalit: cest le rsultat.

    Lukcs croit que lcrivain ne doit pas abandonner la perspective de la totalit parce

    que dans un tel cas, luvre artistique nest plus le reflet du monde mais sa

    dcouverte, sa connaissance. Dans ce sens, la littrature raliste est le reflet de la

    ralit. Cest--dire que les circonstances historiques et sociales passent avant la

    reprsentation artistique. Une uvre raliste doit faire limpasse sur certains styles

    ou sujets littraires pour reprsenter au lecteur une vision la plus authentique

    possible de la ralit. Pour Lukcs et dautres partisans de la pense marxiste, le

    ralisme dtermine la valeur des uvres artistiques. Lartiste doit crer des uvres

    qui refltent la ralit comme lentend la science du socialisme.

    La forme de luvre doit permettre daccder rapidement au contenu. Elle ne doit pas

    tre un handicap et ne doit pas servir de distraction de la ralit que raconte lauteur.

    Lcrivain doit avoir la plus haute transparence envers son lecteur et ne doit pas

    dformer les objets quil reprsente. partir de ce point du vue, lide est quil

    nexiste pas de forme, puisque cela suppose identifier ou prendre en compte deux

    aspects essentiels : le monde et la littrature.

    Parmi ceux qui ont cherch dvelopper des thories politiques et sociales dans la

    littrature lon peut mentionner Lucien Goldman et son ide de sujet collecti f. Lucien

    Goldmann parle de la complexit du rapport dunion ou de sparation de lindividu

    avec la socit. Cest un des plus grands sujets dinvestigation dorigine marxiste.

    Goldmann tudie des textes afin de comprendre la vision marxiste : la classe ou legroupe social de lauteur. Plus le texte est proche de la vision marxiste, plus sa valeur

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    artistique est vidente. Par ailleurs, les uvres littraires ne doivent pas tre

    considres comme la cration dun individu, mais comme la cration dun sujet collectif : des structures mentales trans-individuelles, cest--dire des ides et des

    valeurs partages par un groupe. Selon ces principes, linterprtation dun texte

    littraire ne sagit donc pas den reprer des traits linguistiques. Pour comprendre

    luvre dans sa totalit, lon doit prendre en considration des structures sociales qui

    trouvent leur origine dans une situation concrte.

    Selon Acosta (1989) les sociologues tudient les manifestations artistiques qui elles-

    mmes contribuent lanalyse et la comprhension des comportements de groupes

    sociaux lis luvre littraire. Alors, il sagit de faire connaissance avec des

    groupes sociaux que produit la littrature. (p. 30)

    Acosta affirme que la sociologie littraire sintresse lt ude des relations entre la

    littrature et la socit qui la produit. Ces relations se limitent aux aspects

    sociologiques. Dans ce sens son objet dtude est lapparition de luvre, les moyens

    de diffusion, laccs au public, linfluence et les effets produits chez le lecteur (p.53).

    Ltude de la gense et lapparition de luvre est plus centre sur les conditions

    sociales de production que sur le contexte personnel de lauteur. Par consquent

    luvre est reue comme un tout dont la fonction est dexpliq uer une ralit ou des

    ralits sociales spcifiques et de donner en mme temps un sens au fait quil essaye

    dexpliquer.

    Cette ralit littraire est organise et structure dune manire particulire et rsulte

    dun style dtermin par trois facteurs : lcrivain, louvrage et le milieu social.

    Cependant, il est difficile de trouver la manire concrte de raconter la ralit partir

    des phnomnes rels ou sociaux.

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    Un point qui nous semble des plus importants cest lauteur : son portrait

    psychologique, ses origines sociales, son style, ses intentions, ses objectifs quidterminent son esthtisme . Cela nous aide comprendre le choix de lutilisation

    dun vocabulaire spcifique de la langue dans une uvre et expliquer si lauteur est

    dfenseur ou dtracteur ou bien sil cherche provoquer un changement dans la

    socit et les consciences sociales.

    Par ailleurs, la sociologie de la littrature cherche identifier leffet que produit la

    littrature sur le lecteur et le phnomne de communication qui a lieu entre

    lmetteur et le rcepteur. Ltude sociologique dune uvre et de son auteur permet

    donc de dduire certaines qualits et en mme temps dexpliquer les ractions

    dacceptation ou de refus de luvre(horizons des attentes du lecteur).

    On trouve deux courants de la sociologie de la littrature : la sociologie matrialiste

    (les courants marxistes) et la sociologie empirique (les courants non marxistes).

    La sociologie matrialiste accorde beaucoup dimportance lauteur et luvre en

    ce qui concerne les phnomnes sociologiques. De plus elle considre luvre

    comme une ralit autonome, finie et ferme sur elle-mme et o le lecteur ou le

    public na aucune influence. Pour ce courant le lecteur a une trs grande importance

    car la lecture de luvre, selon les principes esthtiques matrialistes, les rflexions

    se dveloppent sur la nature. Leffet quelle produit est quelle donne au lecteur une

    perspective partiale de ce que lauteur suggre.

    La sociologie empirique fait des tudes de dates, de faits, et de circonstances

    possibles et vrifiables au sein dune uvre, pour dterminer sils peuvent servir de

    rfrence pour sa connaissance.

    Daprs Schmitt et Viala (1982) il y a trois difficults au moment danalyser laspectsociologique dun texte, ds quil inclut des faits historiques et sociaux. La premire

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    est la dualit entre le texte et la socit puisquil y a des aspects sociaux dans le texte

    et en mme temps le texte lui-mme fait partie de la vie sociale et culturelle. Si letexte a des rfrents historiques et sociaux, il faut alors les confronter avec les savoirs

    tablis leur sujet en Histoire et en Sociologie.

    La deuxime difficult cest le champ historique et social du texte. Il sagit en effet de

    dfinir le champ socio-historique, c'est--dire des reprsentations donnes dans

    luvre du monde social en gnral. La troisime difficult est la nature mme des

    objets dtude savoir: lidologie des lecteurs au moment daborder le texte, et

    valuer les distorsions quil accorde au rel et en dterminer les causes.

    Le champ socio-historique est analys travers le contenu du texte. Il varie selon les

    uvres. Tous les vnements ou phnomnes qui affectent collectivits ou individus

    reprsentatifs sont considrs comme des faits sociaux. Ces vnements et

    phnomnes sociaux peuvent tre authentiques, mais aussi bien fictifs. Ils peuvent

    servir de toile de fond au propos ou laction ; ou en tre, linverse, le sujet mme

    comme ici ; ou encore avoir le rle de circonstances dterminantes. Aussi, dans tous

    les cas, on aura soin danalyser le (ou les) point(s) de vue travers lequel ils sont

    prsents. (Schmitt et Viala, 1982 : 172).

    Il est galement important de confronter les reprsentations faites par lauteur avec la

    ralit. Quel est lobjectif du texte et comment valuer sa reprsentation? On doit

    tenir compte des catgories sociales qui aident la comprhension du champ socio-

    historique en dcrivant des personnages simples et complexes. Les catgories sociales

    des personnages constituent le premier pas pour l analyse dun texte. Aprs, on

    examine leurs valeurs et leurs opinions qui nous aident mieux comprendre leurs

    critres de jugements moraux ou politiques. De plus, le texte prend une telle place

    dans la socit et dans lhistoire que cela nous invite dcouvrir sa gense et laccueil

    quil a dans le pass et quil a encore aujourdhui.

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    8.1.1 Lauteur et le personnage

    Selon Bajtin (1999), lauteur doit donner de la vie ses personnages. Il est

    responsable doffrir chaque moment un panorama de lobjet de luvre travers sa

    cration. Il doit faire sentir et voir les sentiments positifs ou ngatifs en utilisant les

    lments ncessaires. Lauteur doit tre conscient de sa responsabilit avec lhistoire

    quil a cre. Son travail est de transformer un personnage et de lui donner les

    caractristiques les plus relles possibles.

    Lesthtique du personnage est galement la responsabilit de lauteur ; il doit mettre

    en valeur les ractions, les gestes, les dcisions et les motions de ce dernier dans sa

    cration. Pour ce faire il doit lutter pour tablir une image trs complte et relle de

    son personnage. Cest donc une lutte avec lui-mme.

    Le processus de cration ne peut pas tre tudi par le lecteur. Il connat le

    personnage dans la mesure o il appartient lhistoire. Autrement dit, il peut

    percevoir la plnitude du personnage mais il ignore son volution psychologique. On

    peut faire des conjectures mais cela na rien voir avec lesthtique.

    Lauteur donne au personnage des attitudes et des valeurs morales et il effectue un

    travail continu et minutieux de sorte que son hro ait une attitude positive du point

    de vue social et moral. Paralllement il doit sloigner du personnage, pour lui

    donner de lindpendance. Le plus important cest la conscience que lauteur donne

    sa cration son personnage.

    La conscience du personnage doit tre dvelopp de la manire la plus complte

    possible par lauteur dans la mesure o il est le crateur ; il connat tout par avance et

    sait tout propos de lhistoire et de chaque personnage. La conscience de ceux-ci se

    situe dans la conscience de lauteur, comme affirme Bajtn (1999):

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    () para encontrar al autor concebido de una manera semejante en alguna obra, hay queprecisar todos los momentos que determinan al personaje y a los sucesos de su vida, los

    aspectos que transgredan su conciencia de una manera fundamental, y definir su unidadactiva, creativamente intensa y significativa; el autor es el portador viviente de esta unidadconclusiva, que se opone a la nocin del personaje concebido como otra unidad, abierta einternamente inconclusa unidad del acontecimiento. Estos momentos activamentedeterminantes vuelven pasivo al personaje, as como la parte es pasiva en relacin a latotalidad que la acoge y determina. (p.21)

    Lextraposition a lieu quand lauteur donne lespace son personnage, c'est--dire,

    lauteur reste extrieur au personnage et le laisse se dvelopper en diffrentes

    situations de la vie quotidienne la extraposicinse ha de conquistar, y a menudo

    se trata de una lucha mortal, sobre todo all donde el personaje es autobiogrfico,

    aunque no slo en estos casos: a veces resulta difcil ubicar su propio punto de vista

    fuera del enemigo; no tan slo el hecho de situarse dentro del personaje, sino

    tambin el situarse a su lado o frente a l (Ibdem, 22)

    Le personnage et lauteur doivent tre diffrents et avoir une personnalit propre.

    Lauteur doit devenir un autre pour parvenir se regarder dune manire

    distincte, comme nous regardons les autres ; partir de l le personnage a donc sa

    propre vie et peut exister dans lhistoire.

    8.1.2 La forme spatiale du personnage

    Pour Bajtin (1999), le lecteur peut envisager le personnage dune manire spatiale. Il

    peut accder des horizons que le personnage ne peut pas percevoir. Cependant lelecteur doit tenter de se mettre la place du personnage sans tenir compte de sa

    propre pense et vivre le plus possible la ralit concrte de lautre. Il sagit dune

    extraposition o le lecteur se place dans un espace dtermin un moment

    dtermin de luvre avec lhabilit de sentir le personnage et voir son monde

    depuis son intrieur. Aprs la lecture, le lecteur redevient lui-mme ou transforme sa

    vision, sa connaissance, son dsir et ses sentiments.

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    La posicin vital del que sufre, si se sufre desde adentro, me puede inducir a una accin tica:ayuda, consuelo, reflexin cognitiva, pero en todo caso, la vivencia debe regresar hacia uno

    mismo, a su lugar que est fuera del que sufre, y tan slo desde su propio lugar el materialvivencial puede ser concientizado tica, cognitiva o estticamente; si tal regreso no tuvieselugar, sucedera un fenmeno patolgico de la vivencia del sufrimiento ajeno y nada ms.(Ibdem, 31)

    On comprend ici que la contemplation esthtique commence avec les

    questionnements, la pens et les actions tiques du lecteur :

    La actividad esttica propiamente dicha comienza cuando regresamos hacia nosotros mismosy a nuestro lugar fuera de la persona que sufre, cuando estructuramos y concluimos elmaterial de la vivencia. La estructuracin y la conclusin se realizan de tal modo que

    completamos el material vivencial, o sea el sufrimiento de la otra persona, con los momentosque son extrapuestos (transgredientes) a todo el mundo objetual de su adolorida conciencia,que ahora ya no cumplen con una funcin comunicativa sino con una nueva, que es laconclusiva () (Ibdem, 31)

    Lanalyse comporte des tapes. Au dbut, lapparence physique joue un rle

    important car celle-ci montre qui nous sommes : en effet lapparence physique est

    une forme dexpression. Le lecteur qui se met dans la peau du personnage ne peut

    pas voir limage externe du protagoniste mais il a les images des autres personnages.

    Cest--dire que le protagoniste occupe une place diffrente celle des autres

    personnages parce que le premier est vu de lintrieur et les autres de lextrieur.

    8.2. La description

    Selon Reuter (1996: 25), au Moyen ge la description a un rle secondaire, les dcors

    ont un aspect symbolique et les auteurs se limitent une seule qualit de lieu ou de

    lobjet dcrit. La fonction de la description est avant tout physique et sociale. Il sagit

    de montrer les lieux communs qui activent des symboles et des actions obliges ; cest

    aussi le cas des portraits de personnages qui ne sont rduits qu quelques qualits.

    Lvolution de la description entre les XVI et XVIII sicles arrive avec un jeu complexe

    dimitation et de libration des modles. Aux XVIme et XVIIme sicles, la

    description devient ornementale et sa caractristique est la recherche du beau. Avec

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    les mutations sociales et les premiers lments de constitution du texte littraire la

    description devient expressive. Il apparat la notion de gnie crateur avec les idesdoriginalit et dinspiration. Limagination entre en conflit avec limitation et la

    description tend exprimer le caractre de lauteur en cherchant symboliser une

    atmosphre ou un personnage. Alors, les paysages extrieurs et intrieurs se

    refltent.

    partir du XVIIIme sicle, la description cherche conserver la fonction plaisante du

    roman. Les auteurs font des descriptions qui clairent le pays et ses habitants, les

    objets renvoient au personnage. Cette description expressive est prsente jusquau

    XIXme sicle avec les Romantiques et dans les romans du XIXme sicle par les

    relations mtaphoriques entre les divers lments de la nature et les motions ou

    sentiments des personnages. Le modle reprsentatif triomphe pendant la seconde

    moiti du XIXme sicle qui est imprgn de la description romanesque. La volont

    mimtique o se montre le monde tel quil est simpose. Lauteur doit utiliser

    lobjectivit pour montrer le rel sans les dlires de la subjectivit. Le vrai

    remplace le pittoresque, accompagn dune attention aux dtails qui

    authentifient le rcit et un dsir dexhaustivit. (ibidem, 27)

    8.3. Lespace

    Les romans peuvent utiliser des descriptions de lieux rels dans leurs rcits. Dans un

    tel cas, ils doivent donner une description prcise avec des lments typiques en

    utilisant des noms et des informations qui viennent dun savoir culturel extrieur au

    roman. Quand ils sont mis en uvre, ils produisent un effet raliste. Cependant,

    certains rcits utilisent lespace dune autre manire: labsence de description ou la

    rduction des lieux symboliques.

    Les fonctions de lespace sont multiples. Nous devons savoir sils sont divers etnombreux ou bien rduits ; sils sont plus ou moins exotiques, spars ou en

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    continuit, urbains ou ruraux, passs ou prsents ; cela varie selon les genres, les

    thmatiques, les univers de rfrence, etc.

    Les lieux produisent du sens selon leur organisation et conforment un systme. Ils

    limitent les personnages. De plus, les lieux symbolisent les tapes de la vie,

    lascension ou la dgradation sociale des racines ou des souvenirs; ils peuvent aussi

    symboliser le statut ou le dsir.

    8.4. Le temps

    Les indications temporelles permettent de placer le texte dans une chronologie relle

    puisquelles sont prcises et correspondent un calendrier ou des vnements

    historiques attests. On trouve des romans qui privilgient le pass, lactualit, le

    futur ou le brouillage de ces catgories.

    Comme lespace, le temps produit des effets de sens. Il est long ou bref, limit,

    structur par des oppositions : pass /prsent, vieux/jeunes, etc., et il est nanmoins

    organis autour dun vnement. Finalement, le temps constitue aussi le mot if de

    base de thmatique romanesques importants : la vengeance, lamnsie.

    Un autre aspect important ce sont les contextes historiques et sociaux. Pour Schmitt

    et Viala (1982), ceux-ci dterminent la situation dnonciation des textes o se trouve

    une localisation dans un temps donn, une socit, une idologie et une culture qui

    caractrise leurs rfrents. Lanalyse peut seffectuer dune manire diachronique (au

    fil du temps) et synchronique (en oprant des coupes dans le temps) comme des

    disciplines complmentaires. Les aspects historiques et sociaux sont

    fondamentaux pour tudier les aspects symboliques et pragmatiques puisquils font

    partie dans ensemble des situations qui donnent un environnement extrieur au

    texte et la fin des significations idologiques.

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    Le rfrent socio-historique peut tre explicite ou implicite. Il peut comprendre desfaits, extraordinaires ou quotidiens, des ralits conomiques, sociales,

    psychologiques ou morales. Ce rfrent apparat entre les lignes comme un ensemble

    dattitudes, de comportements et de valeurs des personnages dun milieu spcifique.

    Le texte et les institutions impliquent les pouvoirs, en particulier les politiques. Ces

    rapports aux pouvoirs se dfinissent travers la lgislation du texte, la censure et le

    mcnat.

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    9. ANALYSE DU ROMAN

    9.1. Lauteur et le personnage

    Maupassant veut montrer avec Bel- Ami la socit de son poque. Il donne ses

    personnages des caractristiques propres selon leur milieu social, conomique et

    politique. Ce quil trouve intressant est de montrer les aspects quil connat le mieux

    comme le monde du journalisme. Le personnage Duroy ou Bel- Ami est intgr dans

    une socit qui nest pas relle mais qui est cre partir de la vie que lauteur

    connat. Le personnage Georges Duroy ressemble lauteur plusieurs niveaux

    surtout celui de la vie quotidienne et sur un plan personnel. Le personnage partage

    certains vnements qua vcus lauteur. En effet Maupassant cre les expriences de

    Georges Duroy en se basant sur son propre pass. Par exemple la vie Paris joue un

    rle important dans la vie du personnage. Comme nous le verrons aprs, le contexte

    et les espaces o se place le personnage sont assez proches de la ralit. Lauteur

    parle de colonisation delAlgrie et raconte des anecdotes de lAncien rgime et de la

    vie arabe. Il montre lAlgrie comme une terre franaise, comme la porte blanche et

    charmante de cet trange continent : lAfrique. Par rapport au contexte politique,

    Maupassant montre la puissance colonisatrice de la France pendant le XIXme sicle,

    notamment en Algrie, pays qui a t colonise entre 1830- 1848.

    De plus, avec Paris Maupassant dcouvre diffrents lieux quoffre la ville des annes

    1880. Les lieux cits o les personnages dnent et samusent particulirement Georges

    Duroy, tels que les Folies Bergre, le journal et les maisons o lauteur raconte ses

    scnes, montrent une vie mondaine et quotidienne et la vision sociale bourgeoise de

    lpoque, la vie parisienne rgie par largent et le plaisir. Ce monde qui a marqu

    lauteur, le monde des riches, Duroy veut y appartenir.

    Son pre et sa mre tenaient un petit cabaret, une guinguette o les bourgeois desfaubourgs venaient djeuner le dimanche : la Belle-Vue. Ils avaient voulu faire de leur filsun monsieur et lavaient mis au collge. Ses tudes finies et son baccalaurat manqu, iltait parti pour le service avec lintention de devenir officier, colonel, gnral. Mais dgotde ltat militaire bien avant davoir fini ses c inq annes, il avait rv de faire fortune. (p. 42)

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    Le journalisme est un sujet important dans la vie de Maupassant, d son expriencejournalistique ; en effet il crit des chroniques pour des journaux o il aborde des

    vnements politiques et dactualit tels que la colonisation en Afrique du Nord et le

    suffrage universel. Maupassant dcrit dans Bel-Ami le milieu de la presse o travaille

    Duroy, le personnage principal, et qui devient chroniqueur comme Maupassant.

    Lcrivain situe son personnage en Algrie. Duroy est militaire et trouve dans le

    journal un moyen pour se dtendre :

    Duroy Si vous saviez, madame, quels bons moments ma fait passer La Vie Franaise,quand jtais l-bas dans le dsert. Cest vraiment le seul journal quon puisse lire horsdeFrance, parce quil est plus littraire, plus spirituel et moins monotone que tous les autres.On trouve de tout l-dedans. (p. 36)

    Lauteur donne Georges Duroy des caractristiques physiques et personnelles

    propres. Ces attributs sont bass sur l observation des gens de son poque : la

    manire de shabiller, les gestes militaires, luniforme militaire; Duroy est militaire au

    dbut puis il devient journaliste et fait son entre dans la bourgeoisie. On note

    limportance de la beaut et des vtements classiques, importants pour la socit

    bourgeoise.

    Le rapport aux femmes marque aussi la vie de Maupassant de mme que celle de

    Duroy qui les utilise pour son ascension sociale et professionnelle. Cependant elles

    sont surtout objets de passion, il les dsire, il se montre galant avec elles et en mme

    temps il profite delles. Il veut les sduire et les connatre parce quil a besoin dun

    type damour diffrent de lamour des femmes distingues, dlicates et de lamour

    des femmes vulgaires.

    Alors il studia comme font les acteurs pour apprendre leurs rles. Il se sourit, se tendit lamain, fit des gestes, exprima des sentiments : ltonnement, le plaisir, lapprobation ; et ilchercha les degrs du sourire et les intentions de lil pour se montrer galant auprs desdames, leur faire comprendre quon les admire et quon les dsire. (p. 26)

    Maupassant cherche nous montrer la vie en photographie , et nous donne une

    vision plus complte, plus attachante, plus convaincante que la ralit mme. Il

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    nessaye pas de tout raconter. En effet il fait un choix des vnements et des

    situations pour donner le degr de relief qui leur convient, suivant leur importance,pour produire la sensation profonde de la vrit quil veut montrer.

    Ce qui lhumiliait surtout, ctait sentir fermes les portes du monde, de navoir pas derelations traiter en gal, de ne pas entrer dans lintimit des femmes, bien que plusieursactrices connues leussent parfois accueilli avec une familiarit intresse. (p.73)

    Des traits de caractre comme la passion et le manque dhonntet sont remarqus

    par lcrivain dans une socit dont les murs, la manire de vivre et de voir le

    monde, le fait dans lunique but de samuser. Il donne une illusion complte et

    ordinaire des faits partir de son personnage. Les dtails nourrissent la ralit quil a

    comprise.

    Duroy accdera aprs au monde du journalisme sans en avoir les qualifications ou

    lexprience. Il y parvient grce aux amitis et ses relations; il sait profiter du talent

    de Madame Forestier et ses connaissances de rdacteurs du journal.

    Maupassant utilise des lments rels pour crer son personnage. En effet

    Maupassant a t volontaire pendant la guerre franco prussienne. la suite de quoi

    il sest install Paris o son amiti avec Flaubert lui a ouvert les portes de certains

    journaux. On note une ressemblance avec ce qua vcu Bel Ami quand Forestier le

    conduit au monde du journalisme. Petit petit lauteur construit la vie journalistique

    et sociale du personnage observant les chroniques parisiennes :

    Ses murs, tendus dun papier gris bouquets bleus, avaient autant de tches que de fleurs,des tches anciennes, suspectes, dont on naurait pu dire la nature, btes crases ou gouttedhuile, bouts de doigts graisss de pommade ou cume de la cuvette projete tendant leslavages. Cela sentait la misre honteuse, la misre en garni de Paris. Et une exaspration lesouleva contre la pauvret de sa vie. Il se dit quil fallait sortir de l, tout de suite, quil fallaiten finir ds le lendemain avec cette existence besogneuse. (p. 41)

    Maupassant tudie les murs (lamour, le divorce, la socit bourgeoise, les femmes).

    Il prsente Bel- Ami comme un personnage Jeune (comme lui) qui a besoin

    dapprendre dun nouveau monde. Les restaurants, les soires, les hypocrisiesimpudiques, les femmes du vrai monde parisien, le dsir, les paroles passionnes,

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    lenvie de conqurir, les galanteries, les paroles damour, les cadeaux, les femmes

    lgantes riches, les puissantes nuits damour. Tout cela appartient a socitbourgeoise parisienne de lpoque quil aspire rejoindre. Cest pour cette raison que

    lauteur se souscrit dans ce quon appelle le ralisme.

    Forestier lui dit : remarque donc lorchestre: rien que des bourgeois avec leurs femmes etleurs enfants, de bonnes ttes stupides qui viennent pour voir. Aux loges, des boulevardiers,quelques artistes, quelques filles de demi choix ; et, derrire nous, le plus drle de mlangequi soit dans Paris. Quels sont ces hommes ? Observe-les. Il y a de tout, de toutes lesprofessions et de toutes les castes, mais la crapule domine (.) (p. 21)

    9.2. Le personnage principal: description physique, psychologique et philosophique

    de Georges Duroy

    Le personnage Bel Ami (Georges Duroy) russit changer sa vie au moyen de

    lamiti et des femmes. Au dbut, on trouve un Bel- Ami pauvre qui ne peut

    mme pas combler