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RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 1
Celtic Interconnector La liaison électrique entre la France et l’Irlande
Compte rendu de la réunion publique
de Plouescat – 9 avril 2019
Affluence : 70 participants
Garantes de la concertation (Commission Nationale du Débat Public) :
Karine BESSES
Marie GUICHOUA
Porte-parole à la tribune (RTE) :
Éric THEBAULT, pilote du projet Celtic Interconnector
Gaëlle CHEVREAU, responsable de la concertation
Représentants de RTE et du bureau d’études présents dans la salle :
Yann DELANNE, responsable de projet
Ophélie CALLONNEC, responsable de projet
Gaël BOUCHERY (TBM Environnement)
Nicolas Blanc, chargé d’étude liaison souterraine
Gael Bouchery, TBM environnement
Animateur :
Nicolas CAMOUS, Menscom
Déroulement (18h35 à 21h00) :
- Introduction (18h35 à 18h40)
- Présentation du projet (18h40 à 18h52)
- Réponses à des questions d’ordre général et échanges (18h52 à 19h20)
- Restitution des cercles de travail et échanges (19h20 à 20h40)
- Conclusion (20h40 à 21h00)
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 2
Sommaire
1. Introduction 3
2. Présentation du projet et de la concertation 5
2.1. Le projet 5
2.2. La concertation 6
3. Réponses à des questions d’ordre général et échanges 8
3.1. Le fonctionnement de l’interconnexion 8
3.2. Les imports et les exports 8
3.3. Les liens entre le projet Celtic et le projet de centrale à cycle
combiné gaz de Landivisiau 9
3.4. L’atterrage 9
3.5. Échanges avec les participants (questions-réponses) 10
4. Restitutions des cercles de travail et échanges 13
4.1. Cercle de travail « développement du territoire » 13
4.2. Cercle de travail « loisirs terre et mer » 17
4.3. Cercle de travail « agriculture » 19
4.4. Échanges avec les participants (questions-réponses) 22
4.5. Cercle de travail « environnement et patrimoine » 24
4.6. Échanges avec les participants (questions-réponses) 26
5. Conclusion 32
5.1. Intervention des garantes sur le dispositif de concertation 32
5.2. Des éléments nouveaux intégrés au projet 34
5.3. La poursuite du projet et de la concertation 36
5.4. Mot de clôture des garantes de la concertation 37
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 3
1. Introduction
Nicolas CAMOUS, animateur
Bonsoir Mesdames, bonsoir Messieurs. Mon nom est Nicolas CAMOUS et j’animerai les
échanges au cours de cette soirée. Le déroulement vous sera exposé dans quelques
instants, juste après avoir passé la parole à M. le Maire pour le traditionnel mot d’accueil.
Eric LE BOUR, Maire de Plouescat
Je vous remercie. Bonsoir à tous. Merci à RTE d’avoir retenu Plouescat pour sa réunion
publique qui continue les débats sur le câble Celtic Interconnector. Plouescat est concernée
effectivement.
Je n’avais pas pris la parole à Saint-Pol-de-Léon mais nous avons été bien avertis il y a
dix-huit mois par courrier qu’un bateau ferait des sondages et que nous étions sur le côté
Est de la commune dans le couloir final retenu pour la traversée du câble. Depuis le projet
évolue, , il s’avère que cela ne passera sûrement pas sur la commune.
Je comprends les inquiétudes et je suis aussi les collègues de Cléder et de Sibiril : ce n’est
pas toujours évident de rassurer la population. Je pense que vous êtes là ce soir pour
continuer à discuter et à progresser sur ce défi qui nous attend pour les prochaines années.
Je pense aussi que c’est important pour les maires, pour les communes, de garder une
autonomie de ce point de vue-là, donc je vous remercie de nous éclairer sur ce sujet et je
vous souhaite à toutes et à tous une bonne soirée.
Nicolas CAMOUS
Je vous remercie Monsieur le Maire. Effectivement nous allons à nouveau beaucoup
échanger sur le projet ce soir. Cette réunion, comme celle de demain à Landerneau, est
une réunion de restitution : c’est-à-dire que la plus grande partie sera consacrée à
entendre ce qui a été dit et ce qui a été écrit sur le projet, vos propos et les propositions,
les contributions, les questions de celles et ceux qui se sont exprimés au cours de cette
concertation, même si la concertation n’est pas complètement terminée aujourd’hui.
La réunion va se dérouler en trois temps :
- un premier au cours duquel nous allons passer la parole d’une part aux
représentants de RTE, d’autre part à Mesdames les garantes de la concertation,
pour rappeler quelques éléments sur le projet – certaines ou certains d’entre vous
sont peut-être là pour la première fois ce soir –, le dispositif de concertation, la
fréquentation des différentes instances qui ont été mises en place. RTE restituera
également les premières questions plutôt générales qui ont été posées ;
- ensuite vous aurez la parole dans la deuxième partie qui sera consacrée
essentiellement à la restitution de ce qui a été dit dans les quatre cercles de travail
qui ont été organisés au cours de cette concertation. Ces quatre cercles ont porté
respectivement sur le développement du territoire, les loisirs, l’agriculture,
l’environnement et le patrimoine. Je demanderai à certaines personnes, qui sont au
courant, de venir me rejoindre et ce sont elles qui vous diront ce qui a été évoqué
au cours de ces cercles de travail. Il y aura évidemment des moments où vous
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 4
aurez la possibilité de poser vos questions ou d’apporter des éclairages
complémentaires si vous le souhaitez ;
- puis nous aurons une troisième partie, dite de conclusion. RTE pourra nous dire
comment le projet a déjà évolué au vu de tous ces propos. Cette troisième partie
se conclura également par un mot de Mesdames les garantes sur la suite du
dispositif.
Comme la soirée est dense et que nous sommes ensemble pour deux bonnes heures, je
ne vais pas parler plus longuement. Je précise que tous les propos de cette soirée sont
enregistrés pour les besoins du bilan de la concertation, comme cela a été le cas aux deux
réunions publiques d’ouverture.
Éric THEBAULT et Gaëlle CHEVREAU (RTE), Karine BESSES et Marie GUICHAOUA (garantes
de la concertation) se présentent.
Karine BESSES, garante de la concertation
Cette concertation qui se déroule depuis un certain temps et durera jusqu’au 21 avril
s’appelle une concertation préalable avec garant(s) de la Commission Nationale du Débat
Public [CNDP]. La loi de 2016 a renforcé le rôle des garants de la concertation et il existe
partout en France 250 garants de la concertation. Nous représentons ici la CNDP qui est
l’autorité indépendante qui veille au bon déroulement de la concertation sur l’ensemble
des projets en France.
Nous avons été choisies pour notre neutralité. Nous sommes entièrement neutres sur le
projet, nous n’avons pas d’avis à formuler. Nous avons également été choisies pour nos
compétences puisque nous avons toutes les deux exercé auparavant dans le champ de la
concertation, nous avons pu nous-mêmes mettre en place des processus de concertation
sur les projets.
En tant que garantes, nous devons veiller à la qualité, à la sincérité et à l’intelligibilité des
informations qui seront dispensées au public. Nous devons veiller à la bonne tenue de la
concertation préalable, ce qui se traduit à notre sens et au sens de la CNDP par une plus
grande participation du public possible et également par la possibilité pour chacun de poser
de questions et d’avoir des réponses, de formuler des avis de manière à ce qu’ils puissent
être pris en compte par le maître d’ouvrage, ici RTE.
Nous intervenons plutôt en tant qu’observatrices. Nous allons devoir rédiger un bilan de
concertation à la fin de cette concertation, qui paraîtra et sera rendu public en mai. Nous
pouvons aussi intervenir en tant que conseil auprès du maître d’ouvrage pour voir avec lui
comment aller plus loin dans la concertation. Également nous sommes à votre service en
cas de question sur le processus de concertation – non sur le projet, cela est vraiment le
rôle de RTE –, vous pouvez venir nous voir. Cela a été le cas, nous avons reçu des mails
sur le processus de concertation.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 5
2. Présentation du projet et de la concertation Cf. diaporama de présentation
2.1. Le projet
Éric THEBAULT, pilote du projet Celtic Interconnector
Le projet Celtic Interconnector s’inscrit dans la transition énergétique : il va favoriser le
développement des énergies renouvelables en France et en Irlande. Il contribue à la
sécurité d’approvisionnement des deux pays et à la solidarité européenne en permettant à
l’Irlande d’avoir un accès direct au système électrique européen.
Le projet est une connexion électrique directe entre la France et l’Irlande, qui serait
raccordée au poste de Knockraha en Irlande et au poste de La Martyre en France. Ce projet
qui représente presque 600 km, dont 500 km en mer, est un projet sous-marin et
souterrain. La puissance est de 700 mégawatts [MW], ce qui est l’équivalent de la
consommation d’environ 150 000 foyers.
Les différents composants du projet sont : une liaison en courant continu à la fois maritime
et terrestre, des stations de conversion qui convertissent le courant alternatif en courant
continu pour pouvoir se raccorder au réseau en courant alternatif des deux pays. Tous les
ouvrages sont souterrains ou sous-marins et les seuls ouvrages visibles sont les stations
de conversion puisque ce sont des bâtiments extérieurs.
Les maîtres d’ouvrage sont RTE et EirGrid. Le rôle de RTE est de développer et de maintenir
le réseau électrique à haute et très haute tension, soit 105 000 kilomètres de lignes et 50
lignes d’interconnexion avec les pays voisins. Il a également pour mission de transporter
l’énergie entre les fournisseurs et les consommateurs : RTE compte aujourd’hui 300 clients
directement raccordés à son réseau et environ une trentaine de réseaux de distribution
dont le plus important est Enedis. Enfin RTE est garant du système électrique : à chaque
instant nous veillons à ce qu’il y ait toujours un équilibre entre la production et la
consommation. EirGrid a des missions équivalentes côté irlandais. Il n’est pas propriétaire
du réseau électrique comme RTE, il est en est l’exploitant, mais il est toutefois propriétaire
des interconnexions.
Le projet Celtic Interconnector est un projet dit d’intérêt commun, label délivré par l’Union
européenne pour des infrastructures énergétiques prioritaires qui vont contribuer à la
transition énergétique. Les projets d’intérêt commun peuvent bénéficier de subventions de
l’Union européenne : le projet Celtic a déjà obtenu deux subventions de 4 millions d’euros
pour réaliser les phases d’études.
Les études que nous conduisons depuis 2012 avec nos collègues irlandais, notamment des
campagnes en mer pour connaître les fonds marins, nous ont permis d’établir une
estimation du coût du projet à environ 930 millions d’euros.
Pour décider d’engager le projet, ce dernier doit être examiné par les deux régulateurs de
l’énergie en France et en Irlande, soit en France la Commission de régulation de l’énergie,
la CRE, et son équivalent en Irlande, la CRU.
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Les deux régulateurs s’exprimeront sur la base d’un dossier d’investissement que RTE et
EirGrid leur ont soumis fin 2018 ; ils devraient prendre une décision courant avril 2019 sur
la manière de financer ce projet. Ils apprécieront la rentabilité du projet, regarderont
comment les bénéfices se répartissent entre la France et l’Irlande et proposeront les
conditions permettant la réalisation du projet, c’est-à-dire la façon dont le financement
pourrait être assuré, y compris l’éventuel recours à une subvention européenne.
Ensuite RTE et EirGird feront en juin une demande de subvention à l’Union européenne –
nous ne sommes pas le seul projet à demander une subvention –, qui devrait donner le
résultat, c’est-à-dire le montant attribué au projet Celtic, courant octobre. En fonction du
montant de la subvention, les régulateurs devront confirmer si le projet peut réellement
être engagé, si l’équilibre économique global pour les deux pays est bien assuré.
Aujourd’hui nous sommes dans la phase de concertation du public. C’est une étape
importante car elle va permettre de faire des propositions sur les différentes options de
tracé de la liaison terrestre, sur l’endroit où l’on peut arriver avec le câble sous-marin. Cela
permettra d’avoir d’ici l’été la validation d’un fuseau de moindre impact.
Ensuite il y aura une étude d’impact à réaliser et un ensemble de dossiers de demande
d’autorisations auprès des administrations concernées, ce qui se déroulera courant 2019-
2020. Une enquête publique se tiendra en 2021, sachant que nous envisageons de déposer
les dossiers de demande d’autorisation vers le mois d’août 2020 pour une décision vers fin
2021. La période de travaux est aujourd’hui envisagée entre 2022 et 2026, soit 4 à 5 ans
de travaux.
2.2. La concertation
Gaëlle CHEVREAU, responsable de la concertation
Je reviens sur quelque chose qui avait déjà été présenté lors des réunions de lancement :
l’imbrication des deux concertations. C’est important car la concertation à laquelle vous
êtes associés est la concertation préalable sous l’égide de la CNDP mais il faut que vous
sachiez qu’en parallèle une autre concertation, la concertation « Fontaine », est menée
sous l’égide de la préfecture.
La préfecture, en associant des parties plus institutionnelles, les élus notamment mais
aussi des associations représentatives du territoire, a déjà validé au mois de décembre
l’aire d’étude, dans laquelle nous avons recherché des propositions de fuseaux qui ont fait
l’objet de cette concertation préalable. C’est également sous l’égide de la préfecture que
sera validé, avant l’été 2019, le fuseau de moindre impact.
Lorsque l’on parle d’un fuseau de moindre impact, on parle bien d’un emplacement pour
la station de conversion, d’un fuseau pour le passage de la liaison souterraine, d’un site
pour l’atterrage qui représente le point de jonction entre la liaison souterraine et la liaison
sous-marine et du fuseau en mer.
La concertation avec le public a été initiée au mois de janvier avec les réunions publiques
de lancement à Saint-Pol-de-Léon et La Martyre. Elle sera clôturée au mois de mai par un
bilan qui sera remis par Mesdames les garantes et RTE sera ensuite amené à produire les
enseignements relatifs à ce bilan. Ces documents seront soumis à l’enquête publique dont
vient de vous parler Éric THEBAULT, qui aura lieu en principe en 2021.
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Je reviens sur les différentes actions de concertation qui ont été conduites, d’une part pour
vous informer et ensuite parce que nous avons fait un peu plus que prévu, l’objectif étant
de vous associer au maximum à ce projet :
- les réunions publiques de lancement à La Martyre et à Saint-Pol-de-Léon fin
janvier ;
- ensuite nous avons tenu 6 stands ou permanences à la rencontre du public ;
l’objectif était vraiment de se trouver là où nous avions le plus de chance de
rencontrer des gens et cela a donné de nombreux échanges intéressants, aussi bien
sur le marché de Landerneau qu’à la médiathèque de Plouescat début février, nous
étions également au supermarché « Leclerc » à Landerneau et dans les mairies de
Saint-Servais, Saint-Vougay et Sibiril ;
- ces permanences ont été complétées de la mise à disposition de la carte des fuseaux
sur la plateforme de concertation sur internet en février ;
- elles se sont poursuivies avec 4 cercles de travail qui vont faire l’objet principal des
restitutions d’aujourd’hui par des acteurs professionnels, des associations et
également le public sur les thématiques « loisirs terre et mer », « développement
du territoire », « agriculture », « environnement naturel, patrimoine et paysage » ;
- nous avons complété ce dispositif par la mise à disposition dans les mairies, parce
que cela nous a été demandé, des cartes papier de fuseaux avec un cahier de recueil
des observations ; il ne s’agit pas d’un processus réglementaire mais cela nous
semblait intéressant puisque la demande nous avait été faite de permettre aux
personnes de pouvoir se rendre simplement dans leur mairie, consulter la carte des
fuseaux et déposer leurs observations ;
- également à l’occasion du cercle de travail « agriculture » s’est exprimé le besoin
d’informer plus largement la profession agricole : nous avons mené 3 réunions
complémentaires à destination de la profession agricole les 20 et 27 mars.
Nicolas CAMOUS
Je me permets juste de préciser Mme CHEVREAU, la carte des fuseaux est celle qui est
affichée sur ce panneau, sauf erreur de ma part.
Gaëlle CHEVREAU
C’est presque la même, la différence est que celle qui est affichée, on va le voir puisque
c’est l’objet de la réunion, intègre déjà certaines des remarques que les participants ont
faites, on y reviendra.
La concertation a également fait remonter des questions d’ordre général, qui ont été
soulevées par le projet mais qui ne le concernent pas forcément directement. Nous allons
vous apporter des réponses dès à présent avant de passer aux restitutions des cercles de
travail.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 8
3. Réponses à des questions d’ordre général et échanges
3.1. Le fonctionnement de l’interconnexion
Éric THEBAULT
Une interconnexion est d’abord un ouvrage qui va permettre de renforcer le maillage des
réseaux entre les différents États membres pour sécuriser le fonctionnement du système
électrique européen globalement. On sait que plus un système électrique est interconnecté,
plus il est robuste aux aléas. Comme on l’a dit, la France est déjà interconnectée avec les
autres États membres par 50 lignes. L’objectif est vraiment de rendre plus robustes les
différents systèmes électriques.
3.2. Les imports et les exports
Éric THEBAULT
Les questions qui nous ont été posées portaient essentiellement sur le sens des échanges
électriques et sur le type d’énergie qui transiterait sur l’interconnexion.
Il existe des bourses de l’électricité sur lesquelles se rendent des « offreurs » qui sont les
fournisseurs, les producteurs et des acteurs qui ont besoin d’énergie. C’est le résultat de
ces transactions sur ces bourses de l’électricité qui détermine à la fin quels sont les
échanges d’énergie entre les différents pays. Ces imports et ces exports ne sont donc pas
décidés par les opérateurs de réseau que sont RTE et EirGrid mais ils sont bien le résultat
de ce qui se passe sur les marchés de l’énergie.
En tant qu’opérateur, le rôle de RTE est ensuite de mettre en place ces échanges d’énergie
sur les interconnexions.
Nicolas CAMOUS
Pour illustrer si je comprends bien : si la bourse de l’électricité montre qu’un pays européen
a un jour une très forte demande, à ce moment-là on va par exemple chercher du courant
en Irlande pour répondre à cette demande ?
Éric THEBAULT
Si les acteurs éoliens en Irlande ont de la production excédentaire, ils vont aller proposer
cette production sur les marchés de l’électricité en Europe et ils sont en général retenus
car ils sont dans les coûts les plus bas.
Comme on le voit, le sens des flux sur le projet Celtic ne relèvera pas d’une décision de
RTE et d’EirGrid. Et cela répond aussi à d’autres questions que nous avons eues qui
demandaient si l’interconnexion est faite pour exporter la production du CCG [centrale à
cycle combiné gaz] de Landivisiau : non, cela n’est pas fait pour ça. On nous a demandé
aussi si le projet était fait pour exporter le gaz irlandais, ce n’est pas le cas non plus. Les
imports et les exports sont totalement décidés sur les marchés de l’énergie.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 9
Nicolas CAMOUS
RTE crée le « tuyau » mais vous ne décidez en rien de ce qui passera dedans ni dans un
sens ni dans l’autre ?
Éric THEBAULT
Tout à fait. Par contre on s’assure que ces flux qui sont décidés peuvent se mettre en place
dans des conditions de sûreté de fonctionnement.
3.3. Les liens entre le projet Celtic et le projet de centrale à cycle
combiné gaz de Landivisiau
Éric THEBAULT
Ce sont deux projets totalement différents. L’interconnexion Celtic, c’est ce que je viens
d’expliquer, n’est pas un moyen de production, cela ne fonctionne pas du tout de la même
manière. Elle n’a pas vocation à se substituer à un moyen de production et donc il n’y a
pas de concurrence avec le CCG de Landivisiau, dont la vocation est de contribuer à la
sécurisation électrique de la Bretagne.
Nous ne programmerons pas nous-mêmes les flux sur cette interconnexion. Le CCG aura
en revanche son propre programme totalement indépendant de ce qui peut se passer sur
l’interconnexion.
3.4. L’atterrage
Gaëlle CHEVREAU
Il nous a semblé important de préciser un sujet qui est apparu lors de nos différents
échanges, qui est celui du moyen technique envisagé pour permettre l’atterrage.
Vous le voyez sur les diapositives, qu’il s’agisse d’un forage ou d’un fonçage, il s’agirait de
passer en dessous d’une plage ou d’une dune par exemple. L’objectif est bien de ne pas
interférer avec ce qui est à terre au niveau du littoral sur la côte. Toutefois une foreuse est
présente le temps du chantier.
La technique est de réaliser un premier trou pour arriver jusqu’en mer. Un alésage est
réalisé pour augmenter le trou, avant de pouvoir y installer un fourreau. La partie de forage
ne nécessite pas d’installation en mer. Ce n’est qu’au moment de l’installation du fourreau
que l’on a besoin d’amener des matériels en mer. Ensuite les câbles sont déroulés dans le
fourreau.
Nous avons eu la question : « Peut-on continuer d’aller sur la plage pendant le chantier ? ».
Nous y avons répondu mais cela nous semble important de partager cette réponse aussi
ce soir. La réponse est oui, on peut continuer d’aller sur la plage.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 10
Pour illustrer, ce que vous voyez sur cette diapositive est un chanter similaire. Yann
DELANNE ici présent a organisé et suivi ce chantier de forage pour une interconnexion
entre la France et l’Angleterre : vous avez les bateaux en mer ici et vous voyez qu’au
niveau de la dune rien n’est apparent. Voici sur ce même chantier les photos qui ont pu
être prises : les bateaux sont en mer mais rien n’empêche de fréquenter la plage
normalement.
Nicolas CAMOUS
S’agit-il d’un projet récent ? De quand datent ces photos et où sont-elles prises ?
Yann DELANNE, responsable de projet
Elles datent du mois dernier et le site se trouve à proximité de Caen en Normandie.
L’opération qui est montrée ici est le déroulage du fourreau et pas le déroulage des câbles,
qui n’est pas encore réalisé. Il le sera à partir du mois de mai.
3.5. Échanges avec les participants (questions-réponses)
NB : les noms des personnes ayant pris la parole au cours des échanges sont retranscris d’après l’enregistrement de la réunion ; nous vous prions de bien vouloir nous excuser de leur absence s’ils
sont inaudibles à l’enregistrement ou de l’inexactitude de leur orthographe.
Michel TOULARMOAT, habitant de Kerfiat
Vous avez dit que les échanges électriques dans le câble sont liés aux bourses de
l’électricité. Qu’est-ce qui nous garantit que ce sera réellement de l’éolien irlandais qui
viendra sur le câble, sachant que le projet a été présenté comme cela et que ce ne sera
pas du thermique ? Aujourd’hui l’Irlande n’a pas d’éolien, donc… On se pose des questions
sur les raisons et l’usage qui sera fait du projet.
Éric THEBAULT
Quand on fait les simulations pour voir ce qui se passerait avec l’interconnexion, on voit
qu’on peut développer beaucoup plus d’énergie éolienne en Irlande et que la part d’énergie
éolienne qui sera en surplus pourra être exportée vers l’Europe. Après on ne trace pas les
électrons, mais on sait que plus la part de l’énergie éolienne augmentera en Irlande, plus
l’énergie qui transitera sur le câble sera d’origine éolienne.
Globalement dans l’énergie qui sera produite en Irlande, il y aura une part d’éolien
beaucoup plus importante qu’aujourd’hui et donc globalement on n’aura pas du 100 %
vert, mais on aura bien un mix énergétique qui transitera.
Michel TOULARMOAT
Le projet est quand même présenté comme ça : aller chercher de l’éolien, faire du propre.
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Éric THEBAULT
Le projet facilite globalement le développement des énergies renouvelables dans tous les
pays. Cela permet effectivement de faire passer en premier les énergies les moins chères
qui sont d’origine renouvelable.
Marie GUICHAOUA, garante de la concertation
Pouvez-vous expliquer pourquoi ce projet favorise le développement des énergies
renouvelables ?
Éric THEBAULT
Si vous voulez augmenter la part des énergies renouvelables dans les mix énergétiques, il
faut tenir compte de ce que ce sont des énergies intermittentes - avec l’éolien quand il n’y
a pas de vent il n’y a pas d’énergie –, donc une interconnexion permet de développer plus
d’énergies renouvelables parce que les pays peuvent se secourir mutuellement quand il
n’y a pas de vent dans un pays ou un autre. Les régimes de vent n’étant pas les mêmes,
on mutualise. Si la France ou l’Irlande développent beaucoup d’énergie éolienne mais qu’il
n’y a pas d’interconnexion et pas de vent, vous n’avez pas assez d’énergie.
Nicolas CAMOUS
Et quand j’ai du vent, il faut que je puisse envoyer mon courant tout de suite dans les
tuyaux.
Éric THEBAULT
Oui. Si vous avez un parc éolien important et beaucoup de vent, vous avez trop d’énergie
et il faut pouvoir l’évacuer ailleurs.
Gaëlle CHEVREAU
En complément parce que vous avez dit que l’Irlande n’a pas d’éolien, aujourd’hui l’Irlande
a déjà 20 % de sa production en éolien.
Ernest PENN, de Plougourvest, ancien conseiller municipal
J’ai une question pour les garantes : comment se fait-il qu’elles ne soient pas intervenues
sur le fait qu’il n’y ait pas eu de débat sur la centrale à gaz de Landivisiau ?
Marie GUICHAOUA
Comme nous l’avons expliqué, la loi a changé en 2016 et cette loi a renforcé le rôle des
garants. Les garants intervenaient moins auparavant sur les projets. Nous nous sommes
renseignées auprès de la CNDP : elle a effectivement reçu un courrier de certaines
associations locales en 2011 et cette requête n’a pas pu suivre parce qu’au moment de la
requête on ne connaissait pas le montant du projet. Or, pour que la CNDP puisse être saisie
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 12
il y a des critères de coûts des projets. Au moment où la lettre a été envoyée, le coût
n’était pas connu car l’appel d’offres était toujours en cours, l’entreprise qui allait construire
et porter le projet n’était pas connue non plus. Pour ces raisons, la CNDP ne pouvait pas
répondre favorablement à cette demande.
Karine BESSES
Les coûts n’étaient pas connus mais de plus il semble que le projet ait toujours été en deçà
des seuils financiers qui sont nécessaires pour qu’il y ait saisine de la CNDP. La loi française
dit qu’on peut saisir la CNDP selon un certain seuil de montant ; il faut qu’un projet soit
assez cher en fait pour que la CNDP puisse être saisie.
Après, je ne dis pas que c’est le cas ici, il y a des maîtres d’ouvrage qui peuvent parfois
« saucissonner » des projets pour faire en sorte qu’ils soient en dessous de ces seuils. La
CNDP a pu saisir le ministère de l’Écologie en 2011 sur le sujet des centrales de type
Landivisiau ; la CNDP a expliqué que parfois les projets étaient artificiellement scindés et
a demandé à l’État de pouvoir améliorer la loi sur ce point, ce qui a priori a été fait dans
la loi de 2016. Cette loi est importante en matière de saisine que les citoyens, les
associations ou les acteurs peuvent faire à la CNDP pour demander une concertation sur
les projets.
Ernest PENN
Il est dommage que la CNDP intervienne aujourd’hui et ne l’ait pas fait.
Marie GUICHAOUA
La CNDP ne peut pas s’autosaisir, il faut qu’elle soit saisie soit par le porteur de projet soit
par d’autres.
Ernest PENN
Y a-t-il des risques électromagnétiques au niveau du réseau souterrain ?
Gaëlle CHEVREAU
RTE construit des réseaux souterrains très régulièrement, le plus souvent en courant
alternatif puisque nous exploitons le réseau en courant alternatif. Il se trouve que cette
interconnexion sera en courant continu.
Ce qui change est que le courant alternatif est un courant de très basse fréquence à 50
Hz, en courant continu il n’y a pas du tout de changement de fréquence. Ce qui est commun
aux deux types de réseau est qu’un câble souterrain n’émet pas de champ électrique
contrairement à l’aérien dans lequel, l’air faisant l’isolant, le champ électrique passe
également dans l’air…
Ernest PENN
Y a-t-il des risques électromagnétiques pour les animaux ? pour les humains ?
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 13
Gaëlle CHEVREAU
Il n’y a pas de champ électrique émis à l’extérieur d’un câble souterrain, il est confiné
dedans. Quelques cas existent d’élevages sous des lignes aériennes, pouvant faire l’objet
de courant parasites qui peuvent venir perturber, mais sont impossibles dans le cas d’une
liaison souterraine.
Ernest PENN
Lorsque le câble souterrain passe dans une parcelle quelconque, est-ce qu’il y a des
conséquences sur les cultures, des distances à respecter ?
Gaëlle CHEVREAU
Nous avons parlé du champ électrique. Pour le champ magnétique, il y en a un qui est
émis car il n’est pas confiné dans le câble, qui est un champ magnétique statique. À savoir
que partout sur la Terre vous êtes soumis à un champ magnétique statique qui est le
champ magnétique terrestre et qui oscille aux alentours de 50 microteslas (c’est l’unité de
mesure du champ magnétique).
Ici avec ce câble on ajoute localement du champ magnétique statique, qui est très
largement en dessous des normes qui sont demandées pour l’exposition du public. Les
normes pour le champ magnétique statique et l’exposition du public sont de 40 000
microteslas. Il y a une production de champ magnétique de la même manière qu’il y a du
champ magnétique créé pour tous les courants électriques que vous pouvez avoir
absolument partout en courant alternatif.
Il n’y a pas de normes de distance particulière d’éloignement par rapport à des
constructions, des élevages ou des habitations. Ce qui fait la norme est l’exposition
maximum à un champ électrique dans le cas d’une ligne aérienne, et un champ magnétique
dans le cas d’une ligne souterraine. Quant aux contraintes, il y en a, elles sont indiquées
en détail dans le dossier de concertation : il y a une impossibilité de construire sur une
bande d’environ 5 mètres de large au-dessus de l’ouvrage souterrain.
Ernest PENN
Je suis pour l’interconnexion avec l’Irlande, par contre je suis contre la centrale de
Landivisiau. À Landivisiau, ils vont se trouver le nez dans le pot d’échappement, les
particules fines vont nous tomber dessus et au-delà de Landivisiau puisque les vents de
Sud-Ouest sont dominants. Je considère que le projet d’interconnexion est une bonne idée,
malheureusement le préfet de région de l’époque qui est aujourd’hui conseiller, directeur
de cabinet de M. Macron, qui est poursuivi d’ailleurs, enfin bref, avait interdit de parler de
l’interconnexion concernant la Bretagne et l’Irlande.
Nicolas CAMOUS
Je vous remercie, Monsieur. Nous allons attaquer la deuxième séquence.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 14
4. Restitutions des cercles de travail et échanges
Gaëlle CHEVREAU
Je projette la carte de l’aire d’étude, telle qu’elle figure dans le dossier, d’une trentaine de
kilomètres entre le nord et le sud, de quinze kilomètres de large et vous distinguez les
fuseaux qui sont les bandes gris clair. Les fuseaux sont également représentés dans les
cartes papier et dans la lettre d’information n° 2 sur le projet, qui est diffusée et disponible,
vous la trouvez sur la table. Certains enjeux environnementaux figurent sur cette carte,
en particulier les zones humides et les espaces boisés classés.
Le zoom sur la partie de gauche concerne ce qui se passe autour du poste électrique de La
Martyre. Vous voyez que sur cette partie plus au sud le fuseau est particulièrement large
autour du poste et puis il y a une seule proposition de fuseau qui emprunte une route avant
de franchir l’Elorn. Sinon vous avez différentes options et ce sont ces différentes options
qui ont fait l’objet de vos regards croisés lors des cercles de travail qui vont faire l’objet
des prochaines restitutions.
Nicolas CAMOUS
Laissons ces cartes affichées, elles pourront nous être utiles. Les personnes ont bien voulu
se prêter à l’exercice de la restitution des cercles de travail. Nous commençons avec le
cercle « développement du territoire ».
4.1. Cercle de travail « développement du territoire »
Michel BILLANT
Nous nous sommes réunis sur la commune de Bodilis. Je vais d’abord vous dire qui nous
étions :
- la CCI de Morlaix était représentée par M. ROMEUR qui est en charge d’un pôle de
conseil aux entreprises ; c’est surtout M. ROMEUR qui s’est exprimé sur les
questions économiques et pour l’ensemble du territoire car il a, par rapport à
d’autres personnes qui assistaient, une compétence plus large ;
- étaient présents deux délégués nommés par Haut-Léon Communauté et de leur
côté comme du mien, j’habite Sibiril, nous nous sommes davantage exprimés sur
les enjeux du littoral et de la zone légumière appelée aussi Ceinture Dorée.
Dans un premier temps au cours de cette réunion, nous avons d’abord été intéressés à
avoir des explications sur le projet. Nous avions besoin de comprendre pourquoi il y a trois
fuseaux. Cette description détaillée du projet nous a été faite par les trois personnes de
l’équipe de RTE, M. THEBAULT, Mme CHEVREAU et une de leurs collègues.
Je retiens quelques éléments clés :
- le premier est celui exprimé par RTE aussi bien lors de cette réunion que dans les
réunions précédentes: c’est d’éviter les zones sensibles tout en essayant de ne pas
allonger le linéaire par des détours importants ;
- le deuxième est que les câbles sous-marins arriveront par l’Ouest, côté Brest par
rapport à cette carte ;
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 15
- le troisième est sur le rôle et la position de la chambre d’atterrage qui raccorde des
deux câbles électriques sous-marins, venant d’Irlande, à deux câbles souterrains.
La position de cette chambre d’atterrage nous a interpellés, nous souhaitions savoir
si cette chambre pouvait se trouver à distance, à terre, ou proche du littéral. La
réponse qui nous a été faite est la suivante : la chambre d’atterrage se situera à
quelques centaines de mètres de la côte [100 mètres maximum, cf CR du Cercle de
travail], du niveau haut de la mer. Dans le cas présent, cela peut très bien être un
parking ou un champ ;
- l’opération d’atterrage telle qu’elle nous été expliquée est une opération
particulièrement délicate, c’est ce que nous avons retenu. D’une part parce que la
côte comprend de nombreux rochers, que la hauteur de l’eau varie avec les marées
et que nous avons de façon assez régulière de la houle sur cette côte. Suivant les
fonds marins, les forages dirigés ne vont pas avoir la même distance. Ce point m’a
interpellé car lorsqu’on regarde les trois sites d’atterrage, à Groac’h Zu on a une
distance entre le bateau et cette chambre d’atterrage d’environ 670 mètres, à
Kervaliou et Port-Neuf Sibiril, la distance est de 800 mètres, c’est-à-dire 20 % plus
long. Qui dit plus long dit plus de temps, plus de gêne, etc. Donc les sites ne sont
pas égaux, l’un est préférentiel en termes de distance.
Nous avons ensuite abordé les questions davantage économiques. La première est : ce
gros chantier depuis le littoral jusqu’au poste de La Martyre donnera-t-il du travail aux
entreprises locales ? Nous pensons ici aux services pour les personnels du chantier,
hôtellerie, restauration, mais aussi aux carrières, aux centrales à béton, aux entreprises
de terrassement. Nous avons noté lors de cette réunion l’engagement de RTE de mettre
en relation leurs fournisseurs avec des sous-traitants locaux. Ceci se fera par le biais de
forums organisés à l’avance.
Nicolas CAMOUS
Je vous interromps M. BILLANT pour m’adresser à RTE : c’est quelque chose que vous
faites de manière habituelle ?
Gaëlle CHEVREAU
Nous essayons effectivement de promouvoir l’économie locale lors de nos chantiers pour
la partie que nous pouvons promouvoir. Des clauses peuvent être insérées dans nos
marchés, elles sont toutefois assez limitées ; d’autre part nous avons des actions
incitatives et sur les grands projets nous mettons en place, nous le faisons déjà, des forums
avant le démarrage du chantier, pour favoriser la sous-traitance par des entreprises
locales.
Michel BILLANT
Les terrains agricoles sont un autre enjeu pour le littoral légumier. Vous avez tous constaté
qu’ils sont irrigués à certaines périodes de l’année et bien sûr drainés puisqu’ils se trouvent
dans des zones un peu humides. RTE en tiendra compte lors de l’étude détaillée du fuseau
retenu. On voit de plus en plus de serres qui sont en développement, des serres chapelles,
tunnel, etc., Le principe est le suivant : les projets de serres seront évités par la ligne. De
même, mais cette fois pour l’ensemble du parcours du littoral vers La Martyre, les futures
zones d’activités économiques seront contournées.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 16
Un autre point est ressorti, qui est tout à fait spécifique au littoral, à propos des algues.
Nous connaissons pour la plupart d’entre nous le potentiel des algues marines. Pour
permettre le développement de leur récolte, mais aussi de leur culture à l’avenir, le
passage de cette ligne électrique devra se faire en accord avec cette jeune filière.
Nicolas CAMOUS
Et qu’a répondu RTE ?
Gaëlle CHEVREAU
Effectivement, nous avons commencé à prendre les contacts qui nous ont été indiqués. Il
faut poursuivre. C’est un enjeu marin important pour le Finistère, même si c’est en
développement. Bien entendu nous allons poursuivre aussi la concertation avec ces
acteurs.
Michel BILLANT
Une activité a également été repérée à Port-Neuf à Sibiril, il s’agit d’un bateau d’activité
de plongée sous-marine. Cette activité est spécifique à ce lieu.
Nicolas CAMOUS
La plongée sera-t-elle gênée ?
Gaëlle CHEVREAU
Il faudra regarder de près au moment du chantier, mais a priori la ligne ne peut pas gêner
de manière durable, une fois le câble installé. Il y aura forcément au moment du chantier
des restrictions de navigation autour du bateau lorsque les fourreaux ou le câble seront
déroulés, cela pourra gêner très temporairement quelqu’un qui viendrait soit plonger soit
pêcher à cet endroit. De manière permanente, il n’y a pas de gêne.
Michel BILLANT
Toujours sur le littoral, les travaux de la ligne électrique sont un risque de gêne dans la
période estivale. Nous craignons des répercussions néfastes sur les activités touristiques
et de pêche. Cette remarque s’applique aux trois sites d’atterrage avec cependant une
particularité qui est le parking de Port-Neuf-Sibiril, qui est très utilisé. Ce parking est utilisé
par des plaisanciers, des randonneurs, des baigneurs, des touristes, etc. Il faut savoir qu’il
est régulièrement saturé lors des vacances.
Toujours à propos du littoral et de l’utilisation de la mer par les plaisanciers, on peut
observer que les trois sites n’ont pas du tout le même nombre de mouillages : Kervaliou
comprend 23 corps-morts, il n’y en a pas à Groac’h Zu, il n’y a pas de bateau à demeure,
Port-Neuf compte 65 mouillages et une cale. L’impact sur la plaisance sera proportionnel
bien sûr à ces nombres. Plus il y a de bateaux plus il y aura de problèmes. Les trois sites
ne sont pas égaux.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 17
Le sujet est un peu comparable concernant les habitations. Les contraintes sont différentes.
Le site de Kervaliou compte 3 maisons et une ancienne ferme ; il n’y a pas d’habitation à
Groac’h Zu ; Port-Neuf-Sibiril, Keraval et Créac’h al lia comptent une densité élevée avec
78 habitations, dont une dizaine de locations saisonnières.
Je vous remercie de m’avoir écouté et je vous invite tous, au nom de notre petite équipe
de Bodilis, à participer au développement économique de ce territoire remarquable.
Gaëlle CHEVREAU
Je précise que les cercles de travail ont fait l’objet d’un compte rendu qui a été envoyé aux
participants pour validation. Nous n’avons pas encore tous les retours, mais ils seront bien
sûr disponibles pour le public.
4.2. Cercle de travail « loisirs terre et mer »
Yvonnick PEROCHEAU
Nous avons fait une réunion qui a duré 3 heures. Un certain nombre de choses vont se
recouper, ce qui est assez logique. Nous étions 6 participants dont ceux qui représentaient
les plaisanciers sur Sibiril et Cléder, une personne représentant la fédération de chasse, 3
habitants de Sibiril et 2 de Cléder . [Non cité : mais également présente, l’école de surf du
Léon]
.
Sur les points clés des échanges, nous avons eu un premier échange sur la garantie de
concertation, de façon à ce que tout le monde ait une égalité dans la prise de parole. Les
participants ont remercié pour cette précision. Il a été précisé que les maires sont bien
associés à la concertation, dans le cadre de la concertation « Fontaine ».
Sur les zones d’atterrage et les impacts de chantier qui ont bien sûr mobilisé les habitants
de la côte, les questions suivantes ont été posées : quelle sera la zone qui sera déconseillée
voire interdite à tout engin ? Est-ce que ce sera exploitable au cours des travaux ? Une
crainte a été émise par rapport à l’étroitesse de la sortie de Port-Neuf : sera-t-il possible
de sortir s’il y a un bateau de forage ? Pourra-ton continuer de pêcher, de poser des casiers,
activité importante ici ? Y aura-t-il un arrêté d’interdiction de navigation comme cela se
fait classiquement sur les projets en Bretagne, dans une zone qui peut aller jusqu’à un
quart de mille autour du bateau ?
À ces questions RTE répond, je synthétise : on ne sait pas si la contrainte sera exactement
identique pour les travaux, nous ne pouvons pas donner d’assurance, nous avons des dates
souhaitées mais nous ne pouvons pas garantir de date précise de venue du bateau de
forage. Le dossier passe dans différentes commissions nautiques qui dépendent de la
préfecture maritime, qui intègre les pêcheurs, les plaisanciers, la Fédération française de
voile, et une fois que nous aurons annoncé des périodes, nous devrons nous y tenir, donc
a priori il y aura des engagements de ce côté-là.
Le sujet abordé ensuite a été celui du calendrier, ce qui est important n’est pas les dates
mais la période de travaux. Nous avons relevé que le chantier ne devra pas pénaliser les
activités de pêche, de plaisance, l’ensemble des activités touristiques, locations
saisonnières, baignade, canoë-kayak, accès au GR34, etc. L’été et lors des vacances
scolaires, la période d’avril à octobre doit rester praticable pour la plaisance, il y a pour
nous un fort enjeu au choix de la période.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 18
La réponse de RTE est qu’il n’y a généralement pas d’intervention en mer entre novembre
et mars car l’aléa météorologique est trop important. Pour le déroulage en haute mer
plusieurs options sont possibles, soit en démarrant au printemps mais avec un risque de
déborder sur l’été, soit en démarrant l’été mais plus loin en mer, à 20-25 kilomètres, ce
qui n’empêche pas la plaisance. Sur le forage, il s’agit d’environ 6 mois et le chantier se
déroule par étapes : d’abord le forage, ensuite la pose des fourreaux avec un bateau, puis
la pose des câbles. Seuls la pose des fourreaux et le tirage du câble nécessitent la présence
d’un bateau pour une durée limitée à quelques jours, trois jours environ par opération. La
foreuse elle se trouve à terre. On ne sait pas encore quel site sera retenu mais dans le
principe, sur ce projet un forage dirigé sortira au minimum à 600 mètres de la côte et cela
pourra aller jusqu’à 800-900 mètres. La sortie en mer ne serait ainsi pas condamnée. Le
bateau qui est bout du forage n’est pas présent tout le temps.
Nicolas CAMOUS
Si je dois résumer, la gêne est plutôt de courte durée, aussi bien pour la plaisance, que
pour les pêcheurs ou les casiers…
Gaëlle CHEVREAU
Oui, pour la partie maritime.
Yvonnick PEROCHEAU
Sur les travaux et le choix du lieu d’atterrage : Port-Neuf présente des enjeux importants,
habitations, locations saisonnières de standing, parking très fréquenté, étroitesse de la
sortie du mouillage, ce n’est pas le cas par exemple de Groac’h Zu. Il y a quelques oiseaux
migrateurs qui peuvent être perturbés. En termes d’enjeux environnementaux, Kervaliou
est en zone inondable : il y a des endroits qui sont plus adaptés que d’autres.
Autre remarque, il faut raisonner sur un ensemble : pendant un certain temps, il y aura
des contraintes maritimes et terrestres, l’objectif pour une activité maritime est de réussir
à poser sa voiture, pouvoir sortir du port, ou déposer ses casiers ou ses lignes, si l’un des
éléments est bloquant, l’ensemble est bloqué. Les parkings sont complètement pleins l’été.
On peut prendre l’exemple de Port-Neuf : vos engins devront s’y trouver et cela amènera
des contraintes conséquentes. Le risque est qu’avec des engins, plus personne ne puisse
circuler dans Port-Neuf et les habitants non plus. En termes de comparaison, entre Groac’h
Zu et Kervaliou, Kervaliou est en zone inondable, c’est une zone quasiment poldérisée, ce
qui serait sans doute dangereux pour vos engins.
Réponse [de RTE] : cela sera regardé mais on n’utilisera pas forcément un parking pour la
pose des engins. D’autres espaces sont disponibles, la partie atterrage proposée à Port-
Neuf est beaucoup plus large que le parking dont on parle.
Le sujet très sensible des locations a été abordé. Cela concerne surtout Port-Neuf où il y a
beaucoup d’immobilier et de locations de grand standing, dont certaines avec piscine par
exemple. Les gens ont investi et forcément ont besoin que ça tourne pour vivre. Si l’on
prend Groac’h Zu, il n’y a que des champs. Le fait qu’il n’y aura pas de travaux dans la
période estivale, si c’est le cas, devra être écrit, avec des contraintes financières. Les
périodes de fréquentation estivales ne sont pas les seules : au mois de février quand il fait
beau, c’est plein, toutes les périodes scolaires s’il fait beau sont concernées.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 19
Réponse [de RTE] : il faut bien séparer les deux approches à terre et en mer. Quand on
réalise la chambre d’atterrage et la partie forage en terre, on essaie au maximum de ne
pas intervenir en période estivale, au besoin nous aurons des engagements là-dessus.
Nous avons eu ensuite une partie purement technique où nous avons parlé de distances,
de trous, là je dis voir le document de RTE qui peut résumer tout cela.
Nous avons finalement établi un petit tableau, nous avions posé sur une carte des post-it
de trois couleurs, des verts, des jaunes et des oranges qui correspondaient à ce qui est de
peu de contrainte, de moyenne contrainte et de grande contrainte. Nous avons séparé le
territoire entre la partie maritime, la partie côtière qui comprend les trois zones d’atterrage
et la partie terrestre.
Ce qui est ressorti pour la partie maritime, on passe tout de suite en zone orange, plus
contraignant : zone de pêche, dune avec lançons à un mille nautique, basse de Sibiril,
présence de filets, casiers, homard, lieu jaune, dorade,. Dans le nord du territoire, il est
signalé de l’érosion terrestre et beaucoup de sources.
Pour la bande côtière et la zone d’atterrage, la zone de Poulénou-Kervaliou, Groac’h Zu, -
ces deux points d’atterrage sont sur la commune de Cléder – et celle de Port-Neuf qui est
sur la commune de Sibiril.
Pour le vert, peu contraignant, on signale pour Kervaliou 50 mouillages, 3 professionnels
pêcheurs, filet, palangre, casier. Ces gens-là, même s’ils ne sont pas complètement
impactés, il faut quand même qu’ils sortent avec leur bateau. En ce qui concerne Groac’h
Zu c’est signalé pas de mouillage, peu urbanisé. Port-Neuf : rien n’a été mis en faible
contrainte.
En moyenne contrainte, on n’a rien sur Poulénou-Kervaliou, sur Groac’h Zu on a petite
plage familiale avec un peu de pêche au bar, du body-surf entre Groac’h Zu et Port-Neuf,
il y a un spot là. Sur Sibiril, il y a cours de surf et spot.
Pour les grosses contraintes, Kervaliou une trentaine de mouillages, camping mobil-home,
association de plaisanciers, camping estival, camping-cars, local SNSM, voie d’accès GR34,
port de plaisance. Rien sur Groac’h Zu. Sur Port-Neuf : zone d’habitat dense, dévaluation
terrains, zone très touristique en été, périodes vacances scolaires plus 64 mouillages,
activité pêche, loisirs, locations à l’année, canoë-kayak, randonneurs, parking pour le
départ du GR34. C’est signalé aussi que c’est une zone immersible et on a déjà eu des
tempêtes où on a retrouvé les pierres au milieu des champs de l’agriculteur et sur la route.
4.3. Cercle de travail « agriculture »
Vincent MERRIEN
Bonjour à toutes et à tous, je me présente, Vincent MERRIEN, exploitant agricole à Cléder,
dans la zone de Groac’h Zu. Notre cercle agricole a été plus général, on ne s’est pas focalisé
sur la côte ou sur La Matyre, nous avons fait toute la longueur.
Le groupe a d’abord bien insisté sur le fait qu’il ne connaissait pas toutes les parcelles
traversées par les différents fuseaux proposés. Les agriculteurs que je représente
aujourd’hui demandent à RTE de passer par les routes en priorité, de s’écarter le plus
possible des bâtiments d’élevage, d’éviter les parcelles drainées et irriguées car cela
pourrait être une catastrophe pour les exploitants concernés. Par contre, dans le dossier
de concertation à la page 21 vous nous indiquez que passer le câble par la rade de Brest
présente des contraintes techniques par rapport à la présence de câbles militaires
transversaux non identifiés ainsi que d’un tissu urbain dense. Les câbles vous posent
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 20
problème ainsi que les habitants proches de la rade. Sachez qu’ici aussi il y a des tuyaux
en terre et des habitants sur terre.
Le groupe a demandé :
- de renforcer la communication avec l’envoi de grandes cartes dans les mairies, cela
a été demandé à Saint-Derrien le 28 février, cela a été fait les jours suivants ;
- de faire un état des lieux de chaque terrain avant de creuser et d’avoir un suivi
annuel pendant au moins trois ans ;
- de faire les travaux sur sol ressuyé en accord avec le planning cultural des
exploitants ;
- de construire la zone d’atterrage dans une parcelle non cultivée afin d’éviter les
désagréments d’une dalle en béton en profondeur par rapport à l’infiltration de
l’eau.
Les inquiétudes des agriculteurs sont les suivantes :
- la coupe de principe, le schéma qui est là, de 8 mètres de large ;
- le décapage de terre cultivée sur 30 centimètres avant de réaliser la tranchée ;
- le fait de creuser dans de la terre très meuble par endroits, surtout dans le bord de
mer ;
- les travaux qui vont bloquer l’accès à certaines parcelles pendant quelques jours ;
- la problématique des parcelles avec plusieurs cultures par an dans la zone
légumière ;
- la problématique de travailler la terre après les travaux ;
- la différence de structures qui engendrera des temps de récolte plus importants,
trois à quatre passages supplémentaires avec de plus une utilisation de méthodes
chimiques pour essayer de limiter les différences dans les parcelles ;
- la construction de chambres de jonction tous les 1 à 2 kilomètres, cela on n’en parle
pas beaucoup mais il faut savoir qu’il y aura une chambre de jonction de 30 mètres
carrés à peu près tous les 1 à 2 kilomètres ;
- le fait que de nombreuses parcelles de la zone sont certifiées par des cahiers de
charges bien précis, certification AOP oignon de Roscoff, certification GlobalGAP,
nombreux producteurs bios, on ne peut pas se permettre d’être déréférencés de
ces certifications à cause du câble.
Les interrogations des agriculteurs sont les suivantes :
- la zone légumière est composée de nombreuses parcelles avec de nombreux
propriétaires. Si chacun des propriétaires doit signer une convention avec RTE pour
traverser la parcelle, vous aurez du pain sur la planche ; il y a des parcelles qui font
500 m2 où il y a 25 propriétaires ;
- vous avez dit que vous ne traversez pas les propriétés privées et les agriculteurs
qui sont propriétaires de la parcelle se sentent un peu discriminés, excusez-moi du
peu ;
- il faudra prendre en compte le fait que les terrains agricoles doivent devenir un jour
des terrains constructibles, comme dans une commune voisine où les carottes ne
poussent plus, par contre les maisons, elles, poussent comme des champignons. La
valeur des terres agricoles et celle des terrains à bâtir n’est pas la même. Dans les
familles d’origine agricole, lorsqu’il y a une succession, les descendants qui ne sont
pas restés travailler la terre accourent dans les mairies pour savoir si les terrains
dont ils ont hérité sont à bâtir ;
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 21
- en dernier lieu, nous ne connaissons pas encore les indemnités qui seront versées
aux agriculteurs pour les dommages dans leurs parcelles.
En conclusion, les agriculteurs voudraient vous dire que le passage du câble va impacter
leur outil de travail. Dans un des fuseaux évoqués, il y a un secteur où il y a trois jeunes
agriculteurs qui vont s’installer dans les deux ans qui viennent. Donnons-leur l’envie de
s’installer, dans de bonnes conditions agronomiques et économiques. Nous pensons
également qu’il aurait fallu réunir tous les acteurs locaux bien avant maintenant, afin de
développer des énergies renouvelables dans notre Bretagne, et pas en Irlande avec cet
argent-là. Enfin il faut que vous sachiez que la tête des Léonards est aussi dure que le
granit que vous aurez à traverser en terre comme en mer. Je vous remercie.
La salle applaudit.
Nicolas CAMOUS
Merci à vous M. MERRIEN pour ces différents éléments. Nous allons compléter votre propos
par ce qui a pu se dire au cours des réunions supplémentaires qui ont été organisées avec
la profession agricole.
Bruno TREVIEN
Bonsoir, Bruno TREVIEN, agriculteur sur la commune de Plouvorn et président du syndicat
local au niveau du canton de Plouzévédé. Ce que nous avons vu au cours des réunions qui
se sont passées soit à Saint-Derrien soit à Bodilis est que nous avons une attente générale
sur le projet. La présentation du projet en réunion du 27 mars a suscité des vives
inquiétudes auprès d’une grande partie des agriculteurs, qui souhaiteraient que le projet
prenne davantage en compte des productions d’énergie locales ou permettent de
contribuer à leur développement.
La Bretagne est d’autant plus concernée par les enjeux de transition énergétique et de
sécurisation de l’approvisionnement qu’elle ne produit que 11 % de l’énergie consommée.
Les exploitations agricoles sont en capacité de répondre à ces enjeux au travers des
énergies renouvelables produites par la méthanisation, le photovoltaïque, la cogénération.
Les agriculteurs serristes souhaitent avoir plus de visibilité sur ces bénéfices-risques du
projet Celtic Interconnector vis-à-vis du développement des filières énergétiques agricoles
locales, et notamment sur la possibilité pour les agriculteurs serristes finistériens
d’alimenter le projet en électricité renouvelable.
La production d’énergie est une façon pour les agriculteurs de diversifier leurs revenus et
la liaison permettrait de gagner de nouveaux marchés au-delà de leur seule période
d’équilibre des réseaux. Les agriculteurs serristes souhaitent la mise en œuvre du plan
énergétique finistérien pour leur permettre d’accéder de façon compétitive et sans
restriction d’accès aux nouveaux débouchés générés par le projet Celtic Interconnector.
Il est donc demandé à RTE d’apporter des éléments de réponse ou de faciliter les
négociations ou mise en relation dans ces préalables pour désamorcer les problèmes
d’acceptabilité suscités par le projet avant la réalisation des travaux de la ligne.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 22
Les recommandations vis-à-vis du fuseau de passage proposé :
- compléter le protocole national d’accord de passage des lignes électriques en milieu
agricole d’un protocole local tenant compte des spécificités locales ;
- la définition des barèmes d’indemnisation et des modalités de remise en état des
parcelles en fonction des productions ;
- privilégier le passage par les routes et les bordures de manière à impacter le moins
possible le foncier agricole et les parcelles pâturées ;
- s’écarter le plus possible des bâtiments d’élevage, des serres, des habitations, des
sièges d’exploitation qui sont amenés à évoluer dans les années à venir ;
- tenir compte des projets d’extension compte tenu de l’interdiction de construire au-
dessus de la ligne ;
- prendre en compte les systèmes d’irrigation et de drainage ;
- réaliser des analyses des champs magnétiques et électriques avant et après travaux
dans les élevages situés à proximité de la ligne et prendre en charge l’intervention
d’un biogéologue si besoin en cas de courant parasite impactant dans les élevages ;
- prendre en compte les remarques apportées dans les registres d’observation placés
en mairie jusqu’au 22 avril, date officielle de fin de concertation préalable ;
- réunir les propriétaires et exploitants concernés par le tracé qui sera retenu.
4.4. Échanges avec les participants (questions-réponses)
NB : les noms des personnes ayant pris la parole au cours des échanges sont retranscris d’après l’enregistrement de la réunion ; nous vous prions de bien vouloir nous excuser de leur absence s’ils sont inaudibles à l’enregistrement ou de l’inexactitude de leur orthographe
Mélanie LANUZEL
Bonsoir. Je suis fille d’agriculteur, j’ai travaillé dans l’agricole, je n’y suis plus. Je pense
que beaucoup d’entre nous ici ont lu des témoignages d’élevages français impactés par
des éoliennes, principalement les élevages laitiers avec une mortalité complètement
explosée, des frais vétérinaires, du lait de qualité plus que médiocre. Du coup, je suis
étonnée de voir que l’on veut développer cela en Irlande, ce sont nos cousins. Est-ce qu’on
pense à l’impact là-bas ? Je suis d’accord : est-ce qu’il ne faudrait pas développer la
méthanisation ici ? Il y a plein de choses à faire, pourquoi ce projet-là ?
J’ai aussi en loisir des animaux à la maison, et je me pose des questions par rapport aux
impacts. Peut-être qu’il y aura des impacts économiques, des frais de véto, mais il n’y aura
pas une comptabilité pour signaler cela.
Éric THEBAULT
Tous les pays européens cherchent à décarboner leur système électrique, ils ont tous des
politiques de développement des énergies renouvelables. L’interconnexion est juste un
moyen qui permet de mutualiser les différents parcs énergétiques. Pourquoi les Irlandais
souhaitent développer les énergies éoliennes ? C’est leur politique de développement des
énergies renouvelables, comme nous en avons une. En Irlande il est plutôt prévu de l’éolien
terrestre, en France de l’éolien terrestre et des parc off-shore. C’est bien dans l’idée
d’arriver à décarboner le système électrique.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 23
Nicolas CAMOUS
Je sais que vous n’êtes pas producteurs, les différents modes ne sont pas forcément votre
domaine, mais Madame évoquait la méthanisation. Peut-on préciser sur ce point ?
Éric THEBAULT
Des productions d’énergie locale sont développées dans un contexte particulier, on sait
que des cogénérations sont développées en Bretagne selon des dispositions validées par
la Commission de régulation de l’énergie, mais RTE ne rentre pas du tout dans ce processus
décisionnel. Faire un lien entre Celtic et les cogénérations ou souhaiter que RTE puisse
intervenir auprès de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), ce n’est pas du tout
notre rôle.
Gaëlle CHEVREAU
Cette réponse-là, nous l’avons apportée évidemment lors des réunions où cela a été
soulevé. Non seulement ce n’est pas notre rôle, mais nous avons un devoir de neutralité
envers l’ensemble des types de production, nous dépendons nous aussi de la Commission
de Régulation de l’Energie. RTE ne pourra pas favoriser tel ou tel mode de production de
l’électricité. Nous avons bien entendu la demande qui nous a été faite, mais nous n’avons
pas d’autre réponse que celle-ci. Nous ne pourrons pas interférer sur cette demande.
Nicolas CAMOUS
Par rapport aux interventions du secteur agricole, nous n’allons pas ici dire ce que RTE
répond à chacune des demandes mais globalement comment travaillez-vous avec le
secteur agricole lorsqu’on rentre en phase de chantier en particulier ?
Gaëlle CHEVREAU
Ce qu’il faut dire d’abord me semble-t-il est que sur la thématique agricole, nous avions
un cercle de travail prévu, comme sur les autres thématiques. Nous avons eu cette
demande d’informer plus largement ; nous avons bien compris que sur ce projet-là en
particulier, il y a une thématique agricole prégnante, avec des particularités liées, vous
l’avez dit, au fait qu’il y a des cultures qui vont se poursuivre dans le temps, il y a des AOP
(il y a aussi des AOP sur d’autres projets, sachez que nos chantiers n’ont pas d’incidence
sur les AOP en particulier, même pour l’oignon, nous avons une contribution récente sur la
plateforme sur ce sujet-là), après évidemment qu’il faut que nous fassions particulièrement
attention.
Cela nous a été dit lors des cercles de travail et des réunions, vous avez un terrain fragile,
avec différentes couches dont il faut prendre soin pour les reconstituer à l’identique. Nous
vous avons donné les explications, en vous disant qu’on sait faire. Nous avons entendu
vos demandes d’aller davantage en zone routière et on a entendu aussi la Chambre
d’agriculture nous demander, à l’instar de ce qui a été fait sur un autre projet mis en
service l’année dernière, en Bretagne aussi, un protocole particulier se superposant au
protocole général de travail entre RTE et les Chambres d’agriculture.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 24
4.5. Cercle de travail « environnement et patrimoine »
Daniel ROUÉ
Je vais vous parler du patrimoine et d’un certain patrimoine, puisque que c’est le plus
ancien qu’on possède, c’est l’archéologie. C’est important pour un chantier comme cela,
car en creusant pour passer un câble de la côte jusqu’à La Martyre, cela représente à peu
près 40 kilomètres Nord-Sud, vous risquez de rencontrer des sites archéologiques. Là, la
loi s’en mêle puisque vous savez qu’en archéologie, lorsqu’on a un projet d’aménagement,
il faut déposer le projet au SRA, Service Régional de l’Archéologie de Rennes : ce sont des
archéologues de métier, mais ils sont fonctionnaires, ils travaillent sous le contrôle du
préfet de région et du ministre de la Culture à Paris.
Si ces personnes ont un soupçon de site ou de contrainte archéologique, ils vont demander
à faire des fouilles complémentaires. Étant un peu connaisseur de l’archéologie moi-même,
mon objectif était dans un premier temps de signaler les sites que je connais afin que le
projet les évite déjà.
Je prends le cas de la branche Est qui arrive de Port-Neuf et va sur Tréflaouénan : en
traversant la commune de Sibiril, vous allez rencontrer les parages de 6 sites
archéologiques, dont Creach al Lia, Keriwa, Troheon, Le Carpont et quand vous rentrez
dans la commune de Cléder, vous tombez sur le grand site gaulois de Kerlissien, trouvé
par M. JESTIN. Vous voyez que vous avez un site archéologique tous les 500 mètres. On
a trouvé à Kerlissien un village complet avec les fonds des cabanes, le souterrain qui servait
de cave, le parcellaire gaulois (les fossés), des stèles funéraires. Il n’a jamais été fouillé,
mais je pense que si le câble a le malheur de passer au milieu de ce site…
Nicolas CAMOUS
Tout cela a été signalé à RTE ? Vous les connaissez avec précision ces sites ? Et vous êtes
capable de dire ils vont de là à là ?
Daniel ROUÉ
Oui, je les connais sur les communes littorales mais ce n’est pas entièrement précis. On
sait que dans un champ il y a quelque chose, mais peut-être que le site continue dans le
champ du voisin. Il faut savoir que la préhistoire du Léon est fort mal connue, pour la
bonne raison qu’il y a une culture le matin et une autre le soir, donc il n’est pas question
pour les archéologues d’aller se promener dans les champs et embêter tout le monde.
Quand nous avons voulu faire une prospection aérienne du plateau du Léon, vous savez
qu’on peut repérer les sites archéologiques par avion, nous avons eu interdiction des
militaires parce qu’il y a la base de Landivisiau, la base de l’Île Longue, le radar de
Loperhet, l’antenne de Kerlouan, ce qui fait que cette prospection nous a toujours été
refusée.
On peut supposer que cette histoire est très riche, parce que, je vais rejoindre les
agriculteurs, il y a 20 000 ans on est au maximum de la glaciation, la Manche que vous
avez devant Cléder et Sibiril a disparu, la mer s’est retirée au large d’Ouessant. Et sur le
plateau du Léon, apporté par le vent, un limon très fertile, qui garde bien l’humidité, qu’on
appelle le loess. À cela s’ajoute un climat assez humide, vous avez un goutte-à-goutte
naturel, de ce fait les hommes vont commencer à cultiver le sol ou s’implanter dans les
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 25
terres les plus fertiles, donc on peut supposer que notre plateau léonard a été très
fréquenté. Le début de l’agriculture c’est à peu près 5 000 ans avant Jésus-Christ jusqu’à
maintenant, donc pendant 7 000 ans vous aurez des générations d’agriculteurs qui vont
venir sur ce plateau du Léon.
Nicolas CAMOUS
Une question pour RTE : quelle est la règle si vous tombez sur un site archéologique ?
Gaëlle CHEVREAU
On évite de traverser un site archéologie car la règle c’est la loi : s’il y a une découverte,
on arrête tout et le chantier prend du retard. L’intérêt de cette concertation est de pouvoir
rassembler ces éléments avant et plutôt de passer là où il y a le moins de chance d’avoir
des vestiges archéologiques. Nous travaillons déjà avec la Direction Régionale des Affaires
Culturelles et donc le SRA, Service Régional de l’Archéologie, qui nous a déjà dit qu’il
prescrirait, notamment au niveau de la station de conversion, un diagnostic. Il sera
complété certainement pour la liaison souterraine en fonction du fuseau qui sera retenu.
Je le redirai dans la suite sur les engagements que nous prenons, la partie archéologique
est particulièrement importante.
Daniel ROUÉ
Un mot sur l’avenir. Cela n’a pas été trop évoqué mais lorsqu’on fait de l’archéologie
littorale, on prend maintenant en considération le réchauffement climatique avec la
remontée du niveau de la mer. C’est important aussi pour faire la chambre d’atterrage et
le câble de ne pas choisir des endroits trop bas par rapport au niveau actuel. Pour cela
nous avons ici dans le Léon, depuis février 2007, un PPRSM, Plan de Prévention des Risques
de Submersion Marine. Quand en 2010 survient la tempête Cynthia, alors que 800
communes du littoral français devaient être à jour, seules 39 étaient en règle avec un
PPRSM, dont Cléder et Sibiril. C’est pour cela que sur le site de Kervaliou vous avez une
zone verte en bordure de littoral, qui est une zone très sensible dans laquelle en principe
on ne doit faire aucun affouillement, vous n’avez pas le droit de creuser, derrière vous
avez une zone rouge qui est une zone d’aléa fort, où le risque de submersion est à l’heure
actuelle déjà en cas de mauvais temps concomitant à une grande marée de l’ordre de 1
mètre, la mer envahit déjà le site sur 1 mètre. Et vous avez une zone bleue avec un aléa
moindre, qui est de l’ordre de 50 centimètres. Cette zone de Kervaliou est impactée par le
PPRSM.
Je n’ai moi-même pas à parler d’archéologie car il y a un service compétent, le jour où le
fuseau sera bien défini, ce seront les services compétents de l’État qui vont s’en occuper.
M. CRÉAU
Nous étions à ce cercle de travail deux associations principalement : Bretagne Vivante à
laquelle j’appartiens et le Groupe Mammalogique breton qui est une association qui
s’occupe des mammifères.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 26
Nous nous sommes intéressés sur les différents fuseaux à trois biotopes ou milieux qui
nous intéressent particulièrement :
- les zones humides, enjeux pour la biodiversité de manière générale, et qui ont
disparu les unes derrière les autres, on a beaucoup parlé de drainage, etc.
Aujourd’hui on a des zones humides qui sont vraiment relictuelles qui restent dans
le milieu agricole général, et il s’agit aujourd’hui de les protéger principalement ;
- deuxième milieu sur lequel nous avons insisté, c’est celui des landes et notamment
des landes à ajoncs, c’est un peu ce qui fait aussi la particularité du pays breton et
c’est peut-être aussi ce que viennent rechercher chez nous les touristes, qui vont
dans des locations de prestige qui ont été mentionnées tout à l’heure ;
- et enfin le troisième élément ce sont les dunes qui, pour les différents éléments que
nous avons, vont être effectivement d’importance moindre.
Sur la zone de La Martyre, tout autour de la zone sur laquelle va arriver le câble se trouvent
des zones humides importantes. Nous avons eu la garantie lors de la réunion qu’elles
étaient évitées, donc de ce côté-là, ça va.
Le deuxième point un peu délicat est le passage de l’Elorn, parce qu’il n’y a pas 36 lieux
où on peut passer d’après ce que nous avons compris et donc à cet endroit-là, il y a
nécessité d’éviter absolument toutes les zones humides qui sont sur Ploudiry, mais là aussi
nous avons eu quelques garanties.
J’arrive enfin à la zone qui nous intéresse plus ici dans cette réunion de Plouescat : les
zones d’atterrage. À Kervaliou, on est dans une zone dunaire relativement importante qui
reste encore et qu’il conviendrait de protéger au maximum, sachant que derrière cette
dune on a une zone humide aussi extrêmement intéressante et qui se poursuit relativement
loin en arrière du trait littoral.
À Groac’h Zu on se trouve dans une position du point de vue de la biodiversité et du point
de vue des associations de l’environnement dans un contexte plus favorable dans la mesure
où à la fois la plage, les parkings qui ont été aménagés et le milieu agricole qui est juste
derrière, ne présentent pas d’intérêt spécifique dans la région : il y a d’autres lieux de ce
type-là, en nombre.
Port-Neuf est une zone intéressante à plusieurs titres : celui des oiseaux migrateurs, c’est
une zone d’hivernage relativement importante pour la bernache cravant notamment,
différentes sortes de limicoles, les petits échassiers donc, et une zone intéressante aussi,
plus on va vers l’est plus on trouve une zone de landes qui restent encore en place et qui
sont intéressantes.
Si on devait faire un choix, il est clair que le moins mauvais choix, du point de vue de la
biodiversité et de l’environnement, serait celui de Groac’h Zu.
4.6. Échanges avec les participants (questions-réponses)
NB : les noms des personnes ayant pris la parole au cours des échanges sont retranscris d’après l’enregistrement de la réunion ; nous vous prions de bien vouloir nous excuser de leur absence s’ils
sont inaudibles à l’enregistrement ou de l’inexactitude de leur orthographe
Un participant
Vous avez dit vouloir longer toutes les routes : pourquoi parler du milieu agricole quand
on sait qu’il y a les routes ? C’est un domaine public, je ne comprends pas cela.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 27
Gaëlle CHEVREAU
Ce que vous avez entendu ici, ce sont les restitutions des réunions, je pense que c’est
important que vous ayez pu les entendre par la voix de ceux qui participaient aux réunions.
C’est effectivement ce qui a été dit de la part des participants aux réunions.
J’avais quelques questions en particulier à compléter ou corriger. Avant que j’oublie pour
les zones humides l’évitement sera fait pour la station de conversion à proximité de La
Martyre, c’est sûr, et on essaye au maximum d’éviter aussi pour la liaison souterraine. En
revanche nous n’avons pas pris la garantie d’éviter toutes les zones humides pour la liaison
souterraine sur l’ensemble du parcours, même si globalement ce sont des milieux
intéressants et que l’on cherche à éviter. Pour la station de conversion, oui, j’ai répondu
fermement que ce serait évité, pour les deux emplacements qui seraient proposés.
Sur les routes et les propriétés privées, j’ai entendu qu’on ne passait pas en propriété
privée, non, on peut passer en propriété privée. On passe le plus souvent nos ouvrages en
propriétés privées, c’est la règle habituelle pour le réseau neuf souterrain que l’on
construit. Cela ne veut pas dire exclusivement, cela ne veut pas dire dogmatiquement non
plus, donc on emprunte des routes quand il y a une raison d’emprunter les routes. On a
bien entendu les arguments qui sont développés ici en particulier, ils vont évidemment
intégrer les propositions qu’on va faire définitivement sur les propositions de passage. Les
routes, encore faut-il qu’elles soient dans le bon sens, il n’y en a pas partout et on a aussi
une question de linéaire.
Nicolas CAMOUS
Si on ne prenait que les routes, on aurait un linéaire plus important qu’un linéaire plus
direct ?
Gaëlle CHEVREAU
Oui, sauf à avoir une route Nord-Sud mais ce n’est pas le cas sur l’ensemble de ce territoire.
Maintenant vous le voyez déjà dans la construction des fuseaux, il y a des tronçons sur
lesquels on peut avoir par endroit deux alternatives, par endroit on en a trois, la
concertation n’est pas terminée. Je vais vous faire part dans les minutes qui suivent des
enseignements qu’on a déjà tirés de ce que vous nous avez dit, comment nous avons fait
évoluer certains fuseaux. Pour autant le dossier final de présentation des propositions de
passage et d’installation et d’atterrage n’est pas encore fait. On va continuer. Voilà
pourquoi pas forcément les routes, cela ne veut pas dire qu’on ne prend pas en compte les
problématiques agricoles, ou environnementales ou d’urbanisme, au contraire.
Un participant
Vous n’êtes pas à la veille de passer dans les propriétés.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 28
Gaëlle CHEVREAU
Nous sommes extrêmement attentifs à gêner le moins possible à l’occasion du chantier les
activités quelles qu’elles soient. Cela vaut aussi bien pour la profession agricole, pour les
communes qui peuvent avoir des projets d’urbanisme, pour les extensions d’élevage – je
n’avais pas répondu sur ce point -, les problématiques de serre, etc.
M. KERLEROUX, de Cléder
Vu les différentes recommandations qui ont été faites par les uns et les autres, qui sont
extrêmement intéressantes, je voudrais vous poser deux questions : l’évaluation du coût
de cette installation est de combien aujourd’hui ? Parce que deux chiffres ont circulé ce
soir entre 930 millions et 980 millions. Cela fait quand même 50 millions de différence.
Éric THEBAULT
L’estimation qu’on a montrée, c’est bien 930 millions.
M. KERLEROUX, de Cléder
D’accord. Alors vu les réflexions qui ont été faites par les différents intervenants, comment
les travaux vont-ils commencer ? Est-ce que vous allez déjà commencer par tirer le câble
de l’Irlande à la France ou bien commencer par les secteurs terrestres ? Parce que si vous
rencontrez des difficultés, en supposant comme l’a dit M. ROUÉ qui est intervenu, je l’ai
trouvé brillant, si vous rencontrez des difficultés pour continuer parce que vous tombez
sur un site archéologique, que faites-vous ? On aura tiré déjà le câble de l’Irlande à la
France ?
Gaëlle CHEVREAU
Effectivement, ce n’est pas comme cela qu’on procède. On fait les travaux une fois qu’on
a des autorisations. On obtient ces autorisations sur un tracé détaillé, lequel tracé détaillé
aura d’abord été soumis à un processus d’étude d’impact et avant tout cela il faut déjà que
l’on détermine un fuseau de moindre impact.
L’objectif de toute cette concertation préalable et jusqu’à l’obtention des autorisations, qui
nécessite une enquête publique – donc le public est de nouveau associé au moment de
l’enquête, dans deux ans donc, on est très très en amont –, l’objectif de tout ce qu’on fait
là est d’éviter qu’il y ait un problème au moment des travaux. On ne commencera pas les
travaux tant qu’on n’aura pas nos autorisations. On compte sur vous pour nous amener
les éléments. Pour la particularité de l’archéologie, j’ai répondu je pense tout à l’heure, on
essaye au maximum d’éviter, on travaille avec le SRA qui va nous demander des
diagnostics préventifs à certains endroits plus risqués et bien sûr si on trouve quelque
chose, on applique la loi, on arrête le chantier. C’est bien pour cela d’ailleurs que l’on
cherche au maximum à éviter ces zones.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 29
M. KERLEROUX, de Cléder
Il y a quand même des interrogations au sein de la population concernée, par rapport à
ces deux projets avec le projet de Landivisau, ce n’est pas le sujet aujourd’hui mais
néanmoins je crois qu’il faut quand même que l’on s’interroge très sérieusement. Ce sont
de très lourdes dépenses par ailleurs. Aujourd’hui on a de très bonnes relations avec nos
cousins irlandais mais quand on voit comment se comporte l’Europe aujourd’hui, on peut
aussi avoir une fâcherie avec ses cousins. Merci.
Nicolas CAMOUS
Une prise de position qui n’appelle pas particulièrement de réponse de RTE. Monsieur ?
Xavier CADIOU, de Groac’h Zu
Je voulais vous interroger par rapport à la présentation du projet, et notamment le
contexte. Êtes-vous allés en Irlande récemment ? Si vous allez à Dublin, vous remarquerez
que c’est une ville en plein chantier, tous les GAFA sont en train de s’installer là-bas pour
des raisons fiscales, Dublin recrute, le taux de croissance de l’Irlande est de 7,8 % l’année
dernière, ce n’est pas rien. L’Irlande a forcément besoin d’énergie. Vous nous dites que le
câble c’est 700 MW, grosso modo une éolienne moyenne c’est à peu près 1 MW, cela veut
dire que cela représenterait grosso modo l’électricité de 700 éoliennes. Quel est le plan
d’énergies renouvelables irlandais ? À mon avis, l’énergie produite en Irlande ira tout
simplement alimenter Dublin, elle n’ira pas en Bretagne, c’est utopique de penser ça.
Quand vous nous dites que l’énergie qui viendra par le câble sera une belle énergie verte
irlandaise, je ne vous crois pas.
Après, sur les trois tracés, chacun a des avantages, chacun a des inconvénients. Certains
ont dit « il y a un parking ici, il y a un parking là », « il y a le GR34 », de toutes façons le
GR34 passe partout, il fait toute la côte, il y a des parkings et à Groac’h Zu, et à Port-Neuf
et à Kervaliou… Juste une petite remarque : si sur le site de Groac’h Zu s’il n’y a pas de
pression immobilière comme on a pu l’entendre, c’est peut-être que les riverains ont réussi
à le préserver et que ce site est absolument merveilleux et n’est pas dénaturé aujourd’hui.
C’était une simple remarque.
La salle applaudit.
Nicolas CAMOUS
M. THEBAULT, pour éclairer la première partie du propos de Monsieur, l’Irlande est-elle en
mesure d’être demain auto-suffisante par rapport à ses besoins énergétiques ?
Éric THEBAULT
L’interconnexion est évaluée dans différents scénarios : dans tous les scénarios qui sont
aujourd’hui évalués au niveau européen, il y a un développement très fort de l’éolien aux
alentours de 7,5 gigawatts, soit 7 500 mégawatts. Aujourd’hui il y a déjà 5 000 mégawatts
d’éolien installés en Irlande. L’Irlande a effectivement cette ambition-là mais elle ne pourra
l’atteindre que si elle développe ses interconnexions : l’intérêt est qu’on pourra bénéficier
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 30
de cette énergie-là, de même que les flux iront dans les deux sens, comme on l’a expliqué,
pour cette interconnexion comme pour toutes les interconnexions.
Intervention hors micro (inaudible)
Éric THEBAULT
Il y a des scénarios qui sont basés sur les politiques des différents pays. Ce sont ces
scénarios-là qui permettent de faire les études pour examiner la rentabilité du projet et ce
sont les régulateurs qui vont regarder si cette interconnexion peut être rentable, en
fonction des différents scénarios qui peuvent se produire. Aujourd’hui c’est à la main des
régulateurs de s’assurer que cet investissement-là est un bon investissement.
Gaëlle CHEVREAU
Sur les ambitions sur l’énergie verte en Irlande, vous avez la source dans le dossier de
concertation qui est là, en page 19.
Jean-Paul LE BIHAN, de Cléder
Je voulais revenir sur le GR34 mais M. CADIOU a donné les précisions. Le site de Groac’h
Zu est classé remarquable depuis pas mal d’années, au moins cinquante ans. Aucune
construction n’a jusqu’à présent été autorisée et là vous allez mettre un blockhaus, il y a
un truc que je ne comprends pas. On est dans un site remarquable et vous allez construire
dessus alors que c’est absolument interdit.
Gaëlle CHEVREAU
Il n’y a pas de construction ou rien d’apparent. Il n’y a aucun blockhaus prévu sur aucun
des sites d’atterrage.
Ernest PENN
RTE en fait, c’est le transporteur d’énergie, on est d’accord ? Il ne s’occupe que du
transport, vous me confirmez ? [RTE acquiesce]. En fait il y a les transporteurs et les
producteurs. S’il y a des producteurs à Landivisiau, donc les petits tuyaux vont servir à
évacuer la production de la centrale à gaz de Landivisiau vers l’Irlande, oui ou non ?
Éric THEBAULT
La réponse est non, je l’ai déjà donnée tout à l’heure. Je vous ai expliqué comment se
mettaient en place les imports et les exports sur une interconnexion, comment l’énergie
échangée sur les interconnexions résulte des mécanismes de marché, ce qui se passe sur
les bourses de l’électricité. Notre rôle à nous est uniquement de permettre ces imports et
ces exports sur les interconnexions et si vous parlez de la centrale à gaz de Landivisiau, le
programme de marche de la centrale dépendra du producteur.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 31
Ernest PENN
Exact. Et comme c’est Total qui est le maître d’œuvre actuellement, Total va vous dire
« écoutez, nous on veut vendre aux Irlandais ».
Éric THEBAULT
Non, ça ne se passera pas comme ça, c’est ce que j’ai expliqué tout à l’heure.
Alain BIHAN, de CLÉDER
J’aimerais savoir par quels moyens exactement se fait l’atterrage : vous dites que c’est
une foreuse qui va intervenir au niveau de notre granit, est-ce que vous pouvez expliquer
comment vous allez pouvoir forer ce granit-là, est-ce que tous les éléments qui seront
forés seront exportés, retraités, et avec quels produits ?
Yann DELANNE
Nous avons plusieurs techniques de forage, que l’on adapte en fonction du sol que l’on va
rencontrer. On va faire déjà des études de sol pour déterminer quel type de granit on va
avoir, s’il y a des fractures, s’il n’y en n’a pas, et après on adapte les outils de taille qu’on
utilise. On parle de forage dirigé ici, mais on doit plutôt parler de sous-œuvre qui est la
famille de forages par en dessous parce qu’on peut utiliser soit des « direct pipe », soit des
micro-tunneliers : on va adapter la technique en fonction du sous-sol. Les taillants sont
adaptés : diamant, roues pour creuser le granit, pour arriver le plus loin possible. Il y a
des nouvelles technologies qui s’adaptent mieux dans le terrain, plus il est dur plus cela
s’adapte, plus on peut aller loin.
Comment cela est retraité ? Au moment où on fait le forage dirigé, on injecte ce qu’on
appelle de la bentonite, qui est de l’argile liquide tout simplement, qui permet d’injecter
sous pression et de retirer tout ce qui est extrait en cailloux ou en sable par exemple. Tout
cela revient dans ce qu’on appelle un désableur, on emmène ce qui est extrait et la
bentonite repart dans le circuit de forage pour poursuivre l’extraction.
Intervention hors micro (inaudible)
Nicolas CAMOUS
La question est : pourquoi Cléder ?
Gaëlle CHEVREAU
Aujourd’hui il y a toujours trois sites, deux sur la commune de Cléder, un sur la commune
de Sibiril. Le site d’atterrage n’est pas retenu. Pourquoi cette zone-là, ces 10-12 kilomètres
de côte ? Cela fait l’objet du premier dossier qui a été présenté, ce sont essentiellement
les conditions d’arrivée marines qui ont délimité cette partie-là comme étant une partie
possible pour réaliser un atterrage. Je vous invite à prendre le dossier ou à le consulter sur
internet pour avoir l’explication complète.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 32
5. Conclusion
5.1. Intervention des garantes sur le dispositif de concertation
Karine BESSES
Vous aurez notre bilan de la concertation dans un mois à compter de la fin de la
concertation, qui sera à priori le 21 avril, je laisserai RTE confirmer ou infirmer. Dans le
bilan sera précisé notre avis et un certain nombre de choses sur la concertation.
Ce soir pour faire un rapide bilan, je rappelle que nous ne sommes pas sur le fond du
projet, vous l’avez bien compris, mais sur comment s’est passée cette concertation. De
notre point de vue il nous semble qu’il y a eu un nombre assez grand de possibilités de
participation pour le public mises en place par RTE. RTE avait l’obligation de mettre un
certain nombre de choses en place, il nous semble qu’il a bien répondu à cette obligation
en mettant en place des réunions publiques, en informant largement sur les dates des
réunions publiques, par boîtage, boîtes aux lettres, etc., en organisant aussi des cercles
de travail où les choses ont pu être vues de manière assez précise, en organisant des
réunions en plus à la demande des acteurs. Il y a également la plateforme en ligne où tout
le monde peut encore aller mettre son avis jusqu’au 21 avril.
Nous avons un regret quant à cela, c’est que quelquefois les dates des réunions publiques
ou des cercles de travail aient pu être annoncées et posées plus tôt pour permettre au plus
grand nombre d’y participer. Nous avions demandé que les quatre cercles puissent aussi
accueillir éventuellement des citoyens, au-delà des acteurs spécifiques ; on avait invité les
citoyens à y participer lors des premières réunions publiques. Il y a quand même eu 35
participants sur les quatre cercles, ce qui est déjà bien et intéressant et une soixantaine
de personnes par réunion publique à peu près, ce qui est aussi un bon chiffre.
À noter juste qu’il y a peu de contributions sur la plateforme en ligne, il n’y en a que
quatorze. Ce qui nous conforte dans l’intérêt de faire vraiment du présentiel, donc de faire
des réunions de cercles, des réunions publiques, etc. et de ne pas compter sur l’internet
pour faire une concertation, ce qui quelquefois est quand même dans l’air du temps.
Les questions qui ont été le plus abordées sont des questions générales et il nous semble,
on en a déjà fait part à RTE, qui vous a donné d’ailleurs un certain nombre d’éléments de
réponse ce soir, ce sera dans les compte-rendus, important de réexpliquer le lien avec la
centrale de Landivisiau et les objectifs et l’intérêt du projet parce que beaucoup de vos
questions ce soir interrogent sur l’intérêt du projet et on entend bien cette question-là.
À cette réunion publique, qui est une réunion de restitution de la concertation, c’est aussi
tout à fait l’endroit et on a encore le droit de se poser la question de l’intérêt du projet et
on sent que c’est quelque chose qui vous anime tous, et effectivement quand une
concertation est ouverte, l’intérêt du projet peut être questionné. On est tout à fait dans
le champ de la concertation. Il faut encore continuer, semble-t-il, à argumenter sur cet
intérêt, mais comme vous le disiez ce sont aussi des décisions qui vont être prises au-delà
par des acteurs de l’électricité au niveau européen, sur l’intérêt par rapport au coût du
projet, ce n’est pas encore complètement répondu.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 33
Éric THEBAULT
Ce sont bien les deux régulateurs qui en ce moment même sont en train d’analyser le
dossier et de préparer une décision qui devrait être publique en avril.
Karine BESSES
Une décision sur l’intérêt du projet par rapport au coût ?
Éric THEBAULT
Oui, sur l’intérêt du projet, sa rentabilité et la manière de le financer.
Karine BESSES
D’accord, on attend courant avril pour avoir des éléments.
Sur le lien aussi, qui n’est pas toujours fait et peut-être qu’on a du mal à comprendre,
nous les premières, entre le réseau local d’énergie, le réseau national, le réseau européen,
c’est vrai que l’on sent bien qu’il y aurait presque besoin d’un cours. C’est un projet au
niveau européen, on est sur une sécurisation du réseau européen, quelle est l’articulation
avec le réseau local et la production locale d’énergie, y compris énergies renouvelables ?
Rapidement, sur des sujets plus précis, on a bien noté la problématique sur la zone
d’atterrage qui est un point fort, la problématique sur la période des travaux, la
problématique sur l’agriculture, avec un certain nombre de demandes, je pense que RTE a
bien entendu et a commencé à y répondre et bien sûr la thématique environnement et
patrimoine avec un certain nombre de points.
En fait, l’enjeu principal là, ça va être comment les avis et les travaux vont être pris en
compte par RTE dans la proposition qu’il va faire dans le cadre de la concertation
« Fontaine ». Dans ce cadre RTE va faire une proposition, notamment au préfet, cela va
se dérouler dans une prochaine réunion, vous nous donnerez les dates.
C’est vrai que nous, notre intérêt est de veiller à ce que la proposition que va faire RTE
contienne bien les différents avis, les différentes choses que vous avez pointées du doigt,
que ce soit sur les sites archéologiques, sur les problématiques agricoles, etc.
Et après c’est le préfet qui décidera du tracé, selon la proposition de RTE, mais il pourra
décider un autre tracé si c’est le cas, et après ce sera au ministère de la Transition
écologique de pouvoir valider cette décision, vous voyez il y a encore plusieurs degrés de
décisions à prendre.
Si la décision est actée par les régulateurs que le projet apporte un intérêt, et lorsque le
tracé sera choisi, il y aura une post-concertation. La présente concertation va se terminer
et il y aura toute la période qu’on appelle post-concertation, entre la fin de cette
concertation et l’enquête publique en 2021. C’est un autre enjeu de voir quel dialogue et
quels types de concertation il y a pendant ce moment. Il n’y a pas vraiment d’obligation
légale là-dessus, mais à priori un garant sera nommé par la CNDP pour suivre cette post-
concertation. Ce sont des choses à enjeux que RTE devra mettre en place : comment
continuer à informer le public, etc.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 34
5.2. Des éléments nouveaux intégrés au projet
Nicolas CAMOUS
Mme CHEVREAU, par rapport à tout ce qui a été entendu, que peut d’ores et déjà dire
RTE ?
Gaëlle CHEVREAU
Je vais vous montrer comment on prend en compte déjà ce qu’on a entendu. Mais je vais
d’abord prendre un tout petit peu de temps sur la date de fin de concertation : c’est un
mois à partir de demain ; effectivement, on laisse la plateforme de concertation ouverte
au-delà, le maître d’ouvrage souhaite laisser la possibilité à des personnes qui auraient été
informées peut-être plus tardivement, de continuer à donner leur avis, mais pour autant
la date officielle de fin de concertation c’est demain, et donc la remise de votre document
intervient dans le mois qui suit la dernière réunion publique du 10 avril.
Pour la consultation du module internet, juste un chiffre complémentaire, il y a 14
contributions, c’est peu, mais il y a eu 1 200 consultations de ce module. Donc les gens
sont venus consulter, télécharger, vous aurez le détail dans le bilan complet. Une précision
également pour que ce soit bien clair pour tout le monde, le préfet ne prend pas sa décision
seul : nous, RTE, ne proposerons pas un seul fuseau mais nous allons déjà dans le dossier
présenter les restitutions de ce que vous nous aurez dit et cela représente un gros travail
de comparaison des solutions, après nous proposerons vraisemblablement une option qui
selon nous paraît être de moindre impact environnemental. Ensuite le préfet réunit les
acteurs dits de la circulaire « Fontaine » donc les maires mais aussi les associations, les
représentants des communautés de communes, certains services de l’État, pour apprécier
les éléments qui sont dans ce dossier et déterminer un fuseau de moindre impact. Nous
n’avons pas la date aujourd’hui puisque cette réunion dépend de la préfecture, on espère
que cela puisse être avant l’été.
Quels ont été les éléments que nous
avons intégrés suite à cette phase de
concertation ? Vous voyez en
commençant par la droite les fuseaux
proposés, nous avons ajouté un barreau
puisqu’on nous l’a demandé lors des
cercles de travail, c’est cette partie-là qui
est zoomée. On a revérifié et vous voyez
qu’il y a là une route, la RD35 qui est
Nord-Sud à cet endroit et nous avons la
possibilité, tout en restant dans la
chaussée, de franchir ce ruisseau qui est
ici. Cette possibilité a été ajoutée suite
aux cercles de travail et c’est elle qui
figure sur les cartes qui sont derrière M.
CAMOUS, ce sont les cartes des fuseaux
mis à jour.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 35
Nous avons aussi évité ce qui nous a été indiqué et que nous n’avions pas particulièrement
recensé dans les premières propositions de fuseaux :
- ici c’est un périmètre de protection immédiate d’un captage d’eau, nous ne
proposerons pas d’installer le câble dans cet endroit-là ;
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- nous avons été alertés sur une parcelle boisée ici ; ce n’est pas un bois classé mais
de la même manière que nous souhaitons éviter de couper des arbres pour
construire une liaison souterraine, nous avons souhaité afficher clairement que
cette parcelle, qui au départ était comprise dans le fuseau, aujourd’hui ne l’est plus.
Le fuseau est limité, il forme un goulet à cet endroit-là ;
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 36
- au niveau de deux sites d’atterrage, des modifications par rapport aux propositions
initiales ont été intégrées :
un élargissement sur la partie Port-Neuf afin de s’écarter des habitations qui
sont nombreuses ici et permettre un passage plus à distance, tout en respectant
la zone environnementale qui a été citée lors de la restitution du cercle de
travail, qui est ici ;
sur Groac’h Zu, là où nous regardions au départ des possibilités de construire
la chambre d’atterrage plutôt à proximité de la plage, même si c’était en recul
de la plage, nous avons intégré des possibilités d’être plutôt sur le côté. Cela
donne des sites d’atterrage aujourd’hui assez larges ; dans cette zone-là, il ne
pourra pas y avoir la chambre d’atterrage – elle ne peut pas s’écarter de plus
d’une centaine de mètres de la côte, cela ne peut pas aller trop au-delà, ce ne
sont pas les mêmes câbles – mais cela reste grisé pour pouvoir installer la
liaison souterraine ;
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- par rapport à la problématique agricole ou de prise en compte de constructions
futures : quand c’est le plan local d’urbanisme qui le détermine c’est entre
guillemets assez facile, quand ce n’est pas le cas, cela peut être plus compliqué. Là
vous avez trois exemples où nous avons d’ores et déjà adapté les fuseaux :
ici sur la commune de Ploudiry, on a un élevage
et vous voyez que le fuseau est assez large de
part et d’autre pour permettre d’éventuelles
extensions de cet élevage, à cet endroit-là cela a
été repéré, il n’est pas exclu qu’on le fasse à
d’autres endroits aussi ;
là ce sont plutôt des projets de serres, vous voyez il y
a un trou car il y a un permis de construire pour des
serres. Encore une fois, il n’est pas du tout dans notre
souhait d’interférer et de gêner les projets qu’il peut y
avoir sur le territoire. C’est au contraire de les prendre
en compte et de les prendre en compte assez tôt. Ce
trou permet d’éviter de manière visible ce projet de
serre, et de la même manière dans cette zone-là en
particulier ;
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 37
puis nous avons élargi le fuseau pour intégrer une route, pas très large, qui
au départ n’était pas intégrée. Je voudrais aussi par là répondre aux
questions qui ont été posées : oui, quand on s’aperçoit qu’il y a moyen
d’utiliser une route et que c’est une zone qui est susceptible d’être davantage
construite, on va plutôt se reporter dans la route.
Je vous ai montré ce qui serait d’ores et déjà pris en compte mais après il y a des choses
qui sont encore à l’étude pour intégrer vos expressions :
- notamment la problématique drainage et irrigation en terres agricoles, qui a été
citée, cela concerne à peu près toute la moitié nord de l’aire d’étude. Effectivement,
on va poursuivre pour regarder là où on peut aller, là où on peut ne pas aller,
sachant qu’en termes de travaux ce sont des choses que l’on sait gérer : on sait
passer dans un champ drainé ou irrigué, cela peut aller moins vite mais ce sont des
choses que l’on fait de manière classique. Pour autant, si on peut éviter, c’est aussi
bien ;
- là on nous a signalé un espace boisé classé, on s’aperçoit que le fuseau est encore
dessus, ce sont des zones que l’on cherche à éviter. Dans le cas contraire, si on ne
peut pas, il va falloir le déclasser mais ce n’est pas du tout l’objectif, il faut qu’on
regarde comment franchir cette partie-là, vous avez le zoom qui est dessus, avec
éventuellement l’emprunt d’une petite route…
Nicolas CAMOUS
Que sont les autres cercles en pointillés ?
Gaëlle CHEVREAU
Ce sont des cercles des périmètres de protection liés aux monuments historiques, ou sites
inscrits, parce que là vous avez un château. Là on voit qu’il y en a deux qui sont imbriqués
et là vous en avez d’autres. Il y a beaucoup de périmètres de protection associés à des
sites inscrits ou classés.
On est particulièrement attentifs aux zones archéologiques parce que les participants des
cercles de travail, comme vient de nous le dire M. ROUÉ mais il n’était pas le seul, nous
ont dit « à cet endroit-là, on a trouvé des vestiges, à cet endroit on en a trouvé aussi ».
Évidemment nous chercherons à éviter tous ces endroits déjà connus pour recenser des
vestiges. L’apport que vous pouvez faire est complémentaire à celui que va pouvoir nous
amener le Service Régional de l’Archéologie bien sûr.
Enfin, ce que nous sommes en train de regarder, c’est encore à l’étude, au niveau des
atterrages entre Groac’h Zu et Kervaliou, il y a cette zone qui fait quelques centaines de
mètres. On a bien compris qu’il y a des avantages et des inconvénients à chacune des
options mais qu’il n’y avait pas forcément de consensus aujourd’hui autour des atterrages.
On est en train de regarder s’il est possible de déterminer une autre zone d’atterrage,
intermédiaire entre les deux. Cela va nécessiter des études complémentaires, y compris
sur site. On prendra bien soin d’informer le maire et les services de la commune en avance.
Il s’agit d’évaluer la faisabilité technique mais aussi l’estimation financière si la faisabilité
technique est avérée.
RÉUNION PUBLIQUE DE PLOUESCAT 9 AVRIL 2019 – CELTIC INTERCONNECTOR 38
5.3. La poursuite du projet et de la concertation
Gaëlle CHEVREAU
S’agissant de la poursuite du projet, voici le calendrier : nous sommes aujourd’hui dans le
cadre de la concertation préalable sous l’égide des garantes, nous envisageons que la
réunion plénière de validation d’un fuseau de moindre impact, sous l’égide de la préfecture,
puisse se tenir avant l’été.
Aujourd’hui vous pouvez toujours donner votre avis jusqu’au 21 avril, que ce soit en mairie
ou sur la plateforme de concertation, l’adresse s’affiche juste après.
[www.concertation.celticinterconnector.eu].
L’enquête publique qui interviendra dans le cadre des autorisations se tiendra au premier
semestre 2021. Nous sommes très en amont dans le cadre de ce projet, donc n’hésitez à
continuer de nous faire part de vos retours.
Vous avez également toujours une adresse mail du projet [rte-celtic-interconnector@rte-
france.com] et les cahiers de recueil des contributions qui sont mis à disposition dans les
20 communes et vous avez les adresses de Mmes les garantes qui peuvent vous répondre
dans le cadre de la CNDP [[email protected] ; marie.guichaoua@garant-
cndp.fr].
5.4. Mot de clôture des garantes de la concertation
Maire GUICHAOUA
À partir de demain, nous avons un mois pour rédiger notre bilan, qu’on présentera à la
CNDP en séance plénière. Il est aussi rendu public sur le site de RTE donc le même site
que celui où vous avez l’habitude de trouver les documents.
Lors de cette séance plénière, la CNDP va également nommer un ou plusieurs garants pour
la concertation qui va suivre, généralement ce sont les mêmes garants qui sont nommés,
cela paraît plus cohérent.
Ensuite, comme ce sont des périodes plutôt longues puisque vous avez vu que cela va
jusqu’à l’enquête publique qui aura lieu en 2021, cela alterne entre des phases où il y a un
peu plus d’activité et d’autres où il ne se passe rien, mais on est là encore pour suivre le
processus.
Si certains le souhaitent, nous aimerions que vous ayez la possibilité de nous envoyer un
mail sur la façon dont vous avez ressenti, ou vécu cette concertation, s’il y a des choses
que vous avez à mettre en avant ou à nous faire parvenir, pour qu’on puisse l’intégrer
dans notre bilan. Nous avons notre perception, que nous vous avons présentée, mais s’il
y a des choses qu’il vous semble intéressant qu’on ajoute ou sur lesquelles vous voulez
nous alerter, c’est encore possible de le faire et d’apporter votre témoignage pour que le
bilan soit le plus exhaustif possible. Vous avez nos adresses mail dans tous les documents
et elles sont encore en fonction jusqu’à la remise de notre bilan. N’hésitez pas.
Nicolas CAMOUS
Merci beaucoup, Mesdames et Messieurs merci à vous, vous pouvez évidemment venir
discuter avec les représentants de RTE ou de la CNDP qui sont là. Ils seront ravis de
répondre à vos questions. Merci beaucoup de votre participation et bonne fin de soirée.