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CERCLE DE CRÉATIVITÉ Le diagnostic - uqac.ca · Pour les établissement existants et nécessitant peu de changements, les modifications en valent la peine compte tenu des augmentations

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CERCLE DE CRÉATIVITÉ

SUR LA BIOMASSE

Le diagnostic• Dans le domaine de l'énergie, le terme de

biomasse regroupe l'ensemble des

matières organiques pouvant devenir des

sources d'énergie. En certaines instances,

cette biomasse est considérée comme

renouvelable.

1. Nous revalorisons, dans notre région, d’importantes quantité de biomasse

principalement sous forme d’écorces et de rebus de scierie par leur transformation en

énergie thermique et éventuellement en énergie électrique. Toutefois une quantité

encore plus importante de matière est laissée en forêt et se décompose lentement

libérant un précieux carbone sous forme de gaz à effet de serre (GES) nuisant

fortement à notre écosystème.

2. Présentement, la demande excède l’offre sur le marché de la matière disponible en

provenance des scieries et les prix montent en flèche. Les utilisateurs se retournent

vers les sites d’entassements (ce qui est excellent pour l’environnement mais très

onéreux pour nos entreprises locales). En 2006 c’est au moins 190 000 tonnes

métriques humides qui fûrent extirpé de divers sites d’entassement.

3. Certains établissements se modernisent pour adapter des équipements brûlant

principalement des combustibles fossiles en équipements brûlant principalement de la

biomasse. Pour les établissement existants et nécessitant peu de changements, les

modifications en valent la peine compte tenu des augmentations importantes des

combustibles fossiles au cours des dernières années (principalement les pétroles). Plus

le prix des carburants liquides monte, plus la valeur de la biomasse est intéressante

tant pour la production d’énergie thermique que pour la production d’électricité.

SITUATION ACTUELLESecteur Saguenay-Lac-St-Jean

SITUATION ACTUELLESecteur Saguenay-Lac-St-Jean

4. Les coûts d’implantation de nouvelles usines fonctionnant

uniquement à la biomasse est important. La capacité thermique des

usines doit être importante afin d’amortir le coût de la matière

première et d’assurer une optimisation possible des équipements de

pointe pour l’obtention d’une efficacité accrue. À titre d’exemple,

bien qu’une chaudière à biomasse obtienne un rendement

thermique de l’ordre de 80%, le rendement global d’une usine

typique de cogénération est plutôt de l’ordre de 30%. Si nous

descendons à plus petite échelle et comparons avec un poêle aux

granules qui transformerait cette énergie « chimique » en énergie

thermique, l’efficacité est rarement au dessus de 60% pour la

combustion. La propagation de cette énergie dans les bâtiments est

encore pire, de plus il faut tenir compte de l’énergie requise pour

sécher la biomasse ainsi que celle requise dans le processus de mise

en forme de granule, l’emballage, le transport et la livraison.

SITUATION ACTUELLESecteur Saguenay-Lac-St-Jean

Une nouvelle biomasse fait maintenant son apparition sur le marché. Effectivement la

volonté politique est au recyclage, à la valorisation des rebus. Les rejets des uns

deviennent la matière première des autres.

Les centres de tries réunissent des matériaux aux caractéristiques similaires afin de leur

permettre une deuxième vie. La biomasse disponible dans ces dépôts possède une valeur

calorifique semblable à la biomasse fraîche mais avec un taux d’humidité nettement

inférieur ce qui rend cette matière attrayante. Le problème ce sont les autres composantes

inhérantes à ces matériaux. Puisqu’ils ont déjà servis, ils contiennent des quantités, parfois

importantes, de matières étrangères (fer, créosote, teintures, peintures, colles, etc) exigeant

maintenant une combustion contrôlée (température minimale maintenue) ainsi qu’un

système de traitement des fumées et contrôles des émissions tant atmosphériques

qu’aquatiques (tout au moins pour les rejets). Qui plus est, les cendres (on parle ici d’un

rapport massique d’environ 5%) doivent être disposés dans des sites capable de les

supporter (il pourrait s’agir d’un produit dangereux selon les composantes incinérées).

Plus d’inconvénients que de bénéfice à moins de pouvoir les « diluer » dans une masse

importante de biomasse vierge. Les concentrations de métaux et autres substances

nuisibles sont ainsi diminués.

SITUATION ACTUELLESecteur Saguenay-Lac-St-Jean

En bref l’essentiel des problèmes se résument ainsi:

•La demande en biomasse augmente alors que sa production diminue,

•Il n’est pas économiquement possible de récupérer la biomasse laissée sur

les champs de coupe (enfin pas pour les utilisateurs actuels),

•Les coûts en capital pour la construction de petites usines thermiques est

trop important et les réseaux de distribution trop complexes et onéreux,

•Le coût de transport de la biomasse augmente rapidement (coût du fuel),

•Des quantités importantes de biomasse quittent la région vers des

marchés où l’énergie (électrique) se vend beaucoup plus cher,

•L’extraction de biomasse enfouie augmente les coûts de production,

•Les contraintes environnementales décourage l’utilisation de matières

recyclées (coûts trop élevé),

•Les contrats d’achat d’électricité sont à augmentation limités

(comparativement à l’augmentation du coût des autres sources d’énergie).

SITUATION ACTUELLESecteur Saguenay-Lac-St-Jean

•La région est riche de forêts en bonne santé. Malheureusement l’industrie du bois

souffre de conditions de marchés difficiles, d’une compétitivité importante, d’une

exploitation difficile et d’un rattrapage sur les abus des méthodes d’abattage des

époques antérieures.

•Tout le secteur d’activité a besoin d’optimisation. Encore ici les investissements et la

rationalisation sont de mise. Les intervenants devront apprendre à travailler

ensemble afin de minimiser les pertes de la ressource et d’optimiser les méthodes de

travail. Il est inconcevable, en 2007, d’accepter que des camions transportant une

même matière (du bois brut, du bois fini, des écorces, etc.) se croisent sur nos routes

au prix de la compétitivité. Ne serait-ce qu’au nom de l’environnement, cette

pratique est inacceptable.

•Les pratiques actuelles de récolte de nos forêts sont un vrai gaspillage de matière.

Plus de 50% de la biomasse disponible est laissée au sol et cette valeur augmente

lorsqu’il s’agit de feuillus.

•La récupération de cette matière est simplement trop coûteuse dans l’état actuel des

choses.

SOLUTIONS POSSIBLES

Les problématiques sont nombreuses mais il en est de même pour les solutions.

Dans une solution un peu uthopique, on peut rêver de conditions idéales,

d’optimisation maximales, de compétitivité pratiquement nulle entre les divers

intervenants, d’une distribution équitable de la ressource et de pertes

essentiellement nulles. Dans la pratique les choses sont différentes mais il est tout

de même possible de penser accroître l’efficacité et limiter les gaspillages de la

ressource tout en partageant la richesse.

Le Québec est différent des autres régions du globe en ce sens que les

installations électriques sont complètes, puissantes et pratiques. Presque tous les

foyers Québécois sont en mesure de chauffer à l’électricité. Mise à part quelques

exceptions, penser installer des systèmes à eau chaude demanderait des

investissements trop sérieux et des économies minimes recevables seulement

après de nombreuses années. De plus les agglomérations importantes ne sont pas

nombreuses et l’implantation de réseaux de distribution d’énergie thermique

souterraine constituent un investissement considérable.

Puisque les installations actuelle le permettent, il faudrait continuer de se servir de ces systèmes de distribution existants et transformer l’énergie de la biomasse en énergie facilement exportable et vendable. Mon opinion est possiblement un peu biaisé par l’industrie dans laquelle j’évolue mais…

• Il est moins coûteux de transporter de l’électricité que de la biomasse et ce sous toute ses formes.

• Les systèmes de transport d’électricité sont déjà en place,

• Les usines seraient en région, du travail pour nos travailleurs,

• La biomasse est disponible

• La technologie est peu ou pas polluante et se compose dans une équation de carbone nul,

• Les forêts ne pourraient qu’en bénéficier par des secteurs de coupe plus propres et propices au reboisement,

• Réduction des dangers de feux causés par l’accumulation de bois sec (andins)

Enfin il reste toujours et encore le problème de la rentabilité; Le prix de vente de l’énergie électrique est trop bas au Québec pour pouvoir financer le coût de cueillette de la biomasse disponible après l’exploitation forestière normale.

SOLUTIONS POSSIBLES

La solution parfaiteDans un monde idéal, la récolte se fait au complet, les essences sont toutes récoltées

simultanément. Les arbres au complets sont emballés et transportés en entier. Le terrain est

laissé à nu, prêt pour le reboisement (seul les troncs et racines demeurent en place et

serviront de protection à l’érosion des sols).

Le transport de cette récolte se fait par camion hors route jusqu’à un centre de tri où le

matériel est séparé selon son utilisation potentielle. Le travail en usine est plus efficace,

regroupe plusieurs interventions, économise l’énergie, évite trop de manipulations en forêt

à potentiel élevé de contamination de l’environnement et finalement permet d’optimiser

l’utilisation de la matière en diminuant les pertes.

Le centre de trie effectue la première transformation de la récolte. Une fois les différents

éléments séparés (essence de bois, billes de différentes grosseurs/longueurs, branches

broyées, écorces, boutûres, bran de scie et copeaux) ils sont transportés vers des centres

spécialisé de transformation secondaire et tertiaire. Fini le croisement de matériel d’une

scierie à l’autre ou de scieries à différents utilisateurs. Toute opération est rectiligne

s’éloignant lentement de la source (forêt).

Bien que cette solution soit idéaliste, elle n’est certainement pas réalisable à court terme, la

compétitivité des divers intervenants dans le domaine, les installations actuelles, les lois du

marché, le vouloir politique et les lois en vigueur ne sont que quelques éléments qui

contreviennent à de tel rationalisations.

Merci pour votre temps

Marc Poirier

Directeur Général

O&M Cogénération Inc.

St-Félicien