Ch 9 Microstuctures TD (1)

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  • 8/18/2019 Ch 9 Microstuctures TD (1)

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    CHAPITRE IX : MICROSTRUCTURES (TD)

     J.-M. HAUDIN, A.-F. GOURGUES-LORENZON

    EXERCICE 1 : TAUX DE CRISTALLINITE DES POLYMERES

    1.1 TAUX DE CRISTALLINITE

    Montrer que l’on peut déterminer le taux de cristallinité d’un polymère (en masse et en volume) à partir d’unemesure de sa masse volumique ρ (ou de son volume spécifique v) , si l’on connaît les masses volumiquesrespectives (ρ

    cet ρ

    a) des phases cristalline et amorphe.

    1.2 STRUCTURE CRISTALLOGRAPHIQUE DU POLYETHYLENE

    La Figure 1 représente l’arrangement des atomes de carbone et d’hydrogène dans la structure du polyéthylène.

    La maille est un parallélépipède rectangle dont les côtés ont pour valeurs, à 25 °C : a = 0,740 nm, b = 0,493 nm, c= 0,2534 nm.

    Comment s’appelle le système cristallin dans lequel cristallise le polyéthylène ? Citer un exemple de métal

    cristallisant dans le même système.

    Quel est le motif cristallographique associé à cette maille ? En déduire la masse volumique ρc

    de la phase

    cristalline.

    Figure 1 : Arrangement des atomes de carbone et d’hydrogène dans la structure du polyéthylène

    1.3 DETERMINATION EXPERIMENTALE DU TAUX DE CRISTALLINITE EN VOLUME

    Le volume spécifique d’un échantillon de polyéthylène a été mesuré au cours d’un refroidissement très lent de

    200 à 0 °C. Les résultats de cette mesure sont présentés sur la Figure 2 sous forme d’une courbe volumespécifique-température. Déterminer le taux de cristallinité (en masse et en volume) de cet échantillon depolyéthylène à 25 °C.

    c = 2,53 Å

    a = 7,40 Å b = 4,93 Å

    C

    H

     

    c = 2,53 Å

    a = 7,40 Å b = 4,93 Å

     

    c = 2,53 Å

    a = 7,40 Å b = 4,93 Å

    C

    H

    C

    H

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    78 Matériaux pour l’ingénieur

    Figure 2 : Evolution du volume spécifique du polyéthylène en fonction de la température 

    1.4 DETERMINATION EXPERIMENTALE DU TAUX DE CRISTALLINITE EN MASSE

    Montrer que l’on peut déterminer le taux de cristallinité en masse à partir de l’enregistrement d’unthermogramme de fusion, connaissant la masse de l’échantillon.

    1.5 TAUX DE CRISTALLINITE D’UNE STRUCTURE PERIODIQUE

    On considère un modèle à deux phases (arrangement de périodicité L de lamelles cristallines d’épaisseur e et dezones interlamellaires amorphes). Calculer le taux de cristallinité, en volume et en masse. 

    EXERCICE 2 : ENERGIE DE SURFACE D’UNE STRUCTURE CUBIQUE A FACES CENTREES

    On se propose ici de calculer l’énergie de surface d’une structure cubique à faces centrées, formée d’une seuleespèce chimique, en équilibre avec sa propre vapeur. On note L   la chaleur latente de sublimation et ε  l’énergie deliaison.

    • En s’appuyant sur la structure cristallographique, estimer l’énergie de surface pour les plans {111}, {100} et{110} de cette structure. Exprimer le résultat (analytiquement) en J/atome de surface, puis en J/m².

    • Quelles sont les hypothèses posées pour faire ce calcul ? Conduisent-elles à surestimer ou à sous-estimer lavaleur de l’énergie de surface ?

    EXERCICE 3 : MORPHOLOGIE DES ALLIAGES EUTECTIQUES ET EUTECTOÏDES

    De nombreux diagrammes d’équilibre binaire contiennent un point eutectique, où la température de fusion dumélange est inférieure à celles des constituants et où le liquide est en équilibre avec deux phases solides (cf. pointcerclé E

    1 sur la Figure 3). Lorsque la phase stable à haute température n’est pas un liquide, mais un solide, on

    parle d’eutectoïde. Un des eutectoïdes les plus courants est rencontré dans le diagramme Fe-Fe3C, largement

    utilisé pour les aciers (point E2 sur la Figure 3).

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    Microstructures (TD) 79

    Figure 3 : Partie « riche en fer » du diagramme Fe-Fe3C, d’après Massalski. Ce diagramme est utilisé car dansla pratique Fe

    3C, phase métastable, se forme plus rapidement que les nodules de graphite (stables) pour la

     plupart des alliages Fe-C

    Les microstructures d’alliages refroidis en passant par le point eutectique (ou eutectoïde) prennent desmorphologies très variées, selon la vitesse de refroidissement et les fractions relatives des deux phases. Dans cetexercice, on détermine dans quelles conditions la phase minoritaire prendra la forme de bâtonnets (cf. Figure 4b :composite TaC – superalliage base nickel élaboré in situ par solidification eutectique) ou de lamelles (cf. Figure4a : acier perlitique).

    EXERCICE

    En supposant que les lamelles sont infiniment longues et larges et que les bâtonnets sont infiniment longs etdisposés selon un réseau hexagonal régulier, déterminer la morphologie la plus stable en fonction de la fractionde phase minoritaire. On supposera que l’énergie d’interface entre les deux phases est isotrope et que la distanceentre centres de lamelles ou de bâtonnets, λ, est identique pour les deux configurations.

    0

    400

    800

    1200

    1600

    γ + Fe3C

    α + Fe3C

    γ + L

    L + Fe3C

    2000

    T (°C)

    α + γ 

    0

    400

    800

    1200

    1600

    γ + Fe3C

    α + Fe3C

    γ + L

    L + Fe3C

    2000

    T (°C)

    α + γ 

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    Figure 4 : (a) Morphologie lamellaire eutectoïde (ferrite α  en noir, cémentite Fe3C en blanc) dans un acier Fe-

    1%C-1,5%Cr (utilisation typique : cordes à piano) ; (b) morphologie en bâtonnets (vue en coupe) d’un alliage Ni – 10 Cr – 5 Al – 13,9 Ta – 0,9 C étudié pour les aubes de turbines aéronautiques. Microscopie électronique àbalayage, contraste (a) topographique et (b) chimique. Source : (a) cliché Centre des Matériaux ; (b) d’après J.Yu et coll. (voir Références)

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

    T. Massalski (éditeur), Binary Phase Diagrams, ASM International, Materials Park, Ohio (1990)

    J. Yu, J. Zhang, F. Wang, J. Li, H. Fu, Materials Science and Engineering A311 (2001) 202

    500 nm500 nm500 nm 5 µm

    TaC

    superalliage base Ni

    5 µm5 µm5 µm

    TaC

    superalliage base Ni

    (a) (b)

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    CHAPITRE IX : MICROSTRUCTURES (CORRIGE)

     J.-M. HAUDIN, A.-F. GOURGUES-LORENZON

    EXERCICE 1 : TAUX DE CRISTALLINITE DES POLYMERES

    a) Soient M, Ma, Mc les masses, V, Va, Vc les volumes, ρ, ρa, ρc les masses volumiques, v, va, vc les volumesspécifiques de l'échantillon, de la phase amorphe et de la phase cristalline, respectivement. Le taux de cristallinitéen masse xc a pour expression :

    xc = Mc /M [1]

    Le taux de cristallinité en volume αc a pour expression :

    αc = Vc /V [2]

    On voit que :

    cc

    cccccv

    v

    Vx ===   [3]

    On a :

    a

    c

    c

    c

    a

    a

    c

    cac

    )M(MMMMMVVV

    −+=+==+=   [4]

    D'où

    a

    c

    c

    c )x(1x1 −+=   [5]

    ca

    a

    ac

    a

    ac

    ac

    vv

    vv

    vv

    vv11

    11

    x−−=

    −−=

    −=   [6]

    et

    ac

    ac −

    −=   [7]

    b) Le motif cristallographique est constitué de deux CH2-CH2, l'un situé à un sommet de la maille, l'autre en son

    centre. La masse molaire d'une unité CH2 est de 14 g. D'où l'expression de ρc :

    3c g/cm1,006

    Nabc

    144=

    ×=   [8]

    avec N le nombre d'Avogadro (N = 6,022 1023).

    c) vc = 1/ ρc = 1/1,006 = 0,994 cm3 /g (cf. b). De la courbe de variation du volume spécifique, on tire (cf. Figure 1ci-après) :

    • le volume spécifique de l'échantillon à 25 °C : v = 1,087 cm3 /g ;

    • le volume spécifique de la phase amorphe à 25 °C, obtenu par extrapolation de la courbe de variation duvolume spécifique à l'état fondu : va = 1,158 cm

    3 /g.

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    Microstructures (TD) 83

    Figure 1 : C alcul du volume spécifique de la phase amorphe

    Il en résulte : 

    433,0994,0158,1

    087,1158,1xc =−

    −=   [9]

    396,0087,1006,1

    433,0433,0

    cc =×

    ==   [10]

    d)L

    ec = ,

    L

    ex cc =  avec

    a

    c

    c

    c )x(1x1 −+=   [11]

    ])(1[xL

    e])x(1[x

    L

    ex

    a

    c

    a

    cc

    a

    cccc +−=−+=   [12]

    a

    c

    a

    cc

    Le)](1

    Le1[x =−−   [13]

    )(L

    eL

    ex

    aca

    cc

    −+=   [14]

    e) Le taux de cristallinité peut être déterminé par calorimétrie (DSC Differential Scanning Calorimetry). Aucours d’une montée en température à vitesse programmée, l’appareil enregistre la puissance ∆P = dQ/dt fourniepour chauffer et fondre l’échantillon, en fonction du temps (ou de la température). Ainsi, la Figure 2 montre lethermogramme de fusion d’un échantillon de polypropylène lors d’une montée en température à 10 K/min depuisla température ambiante. L’aire sous la courbe dQ/dt = f(t), après soustraction de la ligne de base, est l’enthalpieou chaleur latente de fusion Q de l’échantillon. Si est M la masse de l’échantillon et   Μc la masse de la phase

    cristalline, on a :Q = M ∆H = Mc ∆Hc  d’où xc = Mc/M = ∆H/ ∆Hc  [15]

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    où ∆H et ∆Hc  sont les enthalpies de fusion par gramme d’échantillon et par gramme d’échantillon totalementcristallin, respectivement.

    Figure 2 : Thermogramme obtenu par calorimétrie différentielle à balayage sur un échantillon de polypropylène

    EXERCICE 2 : ENERGIE DE SURFACE D’UNE STRUCTURE CUBIQUE A FACES CENTREES

    On note ε  l’énergie de liaison, S la surface par atome dans le plan de surface et B le nombre de liaisons« perdues » par chaque atome du plan de surface, en ne considérant que les premiers voisins (12 par atome dansla structure CFC).

    On commence par calculer la valeur de B dans les trois cas donnés par l’énoncé, pour un atome à l’intérieur de lastructure CFC. On peut dessiner pour cela une structure CFC et les plans correspondants.

    • Plans {111} : chaque atome a 6 premiers voisins dans le plan. Il en reste donc 6 qui se trouvent pour moitié(3) au-dessus et pour moitié (3) au-dessous, d’où B = 3.

    • Plans {100} : chaque atome a 4 premiers voisins dans le plan donc (pour des raisons de symétrie) 4 au-dessuset 4 au-dessous, ce qui donne B = 4.

    • Plans {110} : chaque atome a 2 premiers voisins dans le plan donc (pour des raisons de symétrie) 5 au-dessuset 5 au-dessous, d’où B = 5.

    On calcule ensuite la valeur de S pour chacune des trois configurations, représentées sur la Figure 3, en sachantque la distance entre plus proches voisins est égale à la demi-diagonale des faces du cube, soit :

    2

    2  =  si a est le paramètre de maille du cube. [16]

    Les cas des plans {111}, {100} et {110} sont illustrés respectivement sur les Figures 3a, 3b et 3c, où on a définila surface occupée en moyenne par un atome, dans un modèle de sphères dures.

    Pour les plans {111} :4

    3

    2

    3

    2

    2

    2

    2 2  = 

      

      

     ⋅⋅ 

      

      

     =   [17]

    Pour les plans {100} :22

    2

    2

    2 2  = 

      

      

     ⋅⋅ 

      

      

     =   [18]

    Pour les plans {110} : ( ) 22

    2

    2 2

      =⋅   

     

     

     

    =   [19]

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    Microstructures (TD) 85

    Figure 3 : représentation des sites atomiques dans les plans (a) {111}, (b) {100} et (c) {110} de la structurecubique à faces centrées

    L’énergie de surface est égale, par atome, à B.ε /2 (chaque atome ne perd que la moitié de l'énergie de liaison quile liait à son voisin). Pour calculer ε , on peut utiliser la chaleur latente de sublimation et considérer qu’elle estégale à 12 ε /2 (il faut rompre les 12 liaisons pour passer à l’état de vapeur).

    Les valeurs d’énergie de surface (= d’interface solide/vapeur) par atome et par unité de surface sont données dansle Tableau 1 ci-dessous. La chaleur latente de sublimation étant généralement exprimée en J/mol, on utilise le

    nombre d’Avogadro N a pour obtenir l’énergie de liaison en J par atome.

    TABLEAU 1 : ENERGIE DE SURFACE LIBRE PAR ATOME ET PAR UNITE DE SURFACE DANS LA STRUCTURE

    CUBIQUE A FACES CENTREES

    Energie d’interface Par atome : Par unité de surface :solide/vapeur :  B.ε / 2  B.ε ./ (2 S) 

    Plans {111}

      

      

      

     ⋅=⋅ 250

    4

      

      

      

     22

    5803

    1⋅≈⋅  

    Plans {200}

      

      

      

     ⋅≈⋅ 330

    3

      

      

      

     22

    6703

    2⋅≈⋅  

    Plans {220}

      

      

      

     ⋅≈⋅ 420

    12

      

      

      

     22

    59012

    25⋅≈⋅  

     Note : N a est le nombre d’Avogadro

    Pour faire ce calcul nous avons fait implicitement plusieurs hypothèses :

    • L’énergie de surface est une enthalpie libre tandis que la chaleur latente de sublimation est une enthalpie. Ilfaut y ajouter le terme (-T.∆S) qui n’est pas nul (la vapeur est plus « désordonnée » que le liquide). Ceciconduit à une diminution de l’énergie d’interface, d’une valeur d’environ 15 à 20%.

    • La surface n’est pas contaminée par une espèce chimique. On sait pourtant que dans la réalité de nombreusesespèces peuvent être adsorbées à la surface des matériaux, réduisant là aussi l’énergie de surface.

    EXERCICE 3 : MORPHOLOGIE DES ALLIAGES EUTECTIQUES ET EUTECTOÏDES

    On représente les deux morphologies en coupe sur le schéma de la Figure 4 ci-dessous, en supposant que la phaseα  (en blanc) est majoritaire et que la phase β  (en gris) est minoritaire. Le parallélogramme sur la Figure 4breprésente un motif du réseau hexagonal 2D. La longueur du motif est notée λ   dans les deux cas. L’énergied’interface entre les deux phases est notée γ .

    Pour une longueur unité dans la troisième direction on calcule l’énergie de surface pour chacune des deuxconfigurations.

    (a) (b) (c)

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    Figure 4 : Représentation des deux microstructures en coupe : (a) lamellaire et (b) en bâtonnets de diamètre d 

    Pour la configuration lamellaire : cette énergie vaut 2γ  / λ  par unité de volume, quelles que soient les fractionsrelatives des phases.

    Pour la configuration en bâtonnets : on calcule les fractions relatives des phases et l’énergie d’interface dans le

    parallélogramme de la Figure 4b. La surface totale des interfaces est proportionnelle au périmètre des disques (leparallélogramme en contient exactement un), soit π  d γ . 

    Fraction de phase β : on a un disque de surface S =4

    2 ⋅π   [20]

    dans un parallélogramme de surface ( )( )2

    360

    2λ λ λ  =°⋅⋅   , [21]

    soit une fraction de phase β égale à :32 2

    2

    ⋅⋅

    ⋅=

    λ 

    π  β 

           [22]

    et une énergie de surface égale à : 3

    2

    2λ 

    γ π    

    par unité de volume. [23]

    La configuration en bâtonnets est plus stable si et seulement si

    3

    22

    2λ 

    γ π 

    λ 

    γ     ≥ , soit

    3

    2≥

     

    λ , [24]

    ce qui donne une fraction de phase β :32

    32

    π 

    π  β  ⋅≤      [25]

    ou encore :     282

    3≈≤

    π  β   de phase β. [26]

    Cette valeur est bien inférieure à 50%, ce qui conduit aux configurations suivantes :

    • entre 0 et 28% de phase β : bâtonnets β dans une matrice α ;• entre 28 et 72% de phase β : lamelles α et β parallèles ;• entre 72% et 100% de phase β : bâtonnets α dans une matrice β.

    λλλ λ dλλ dd

    (a) (b)