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1 CHAPITRE 12 : QUELS SONT LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE L’INTERNATIONALISATION DE LA PRODUCTION ? Sujets de bac Dissertations - Comment peut-on expliquer les échanges internationaux de marchandises ? (bac 2013) - Dans quelle mesure le recours au protectionnisme est-il souhaitable ? (bac 2013) - Par quelles stratégies les firmes multinationales cherchent-elles à accroître leur compétitivité ? (bac 2013) - Quels sont les déterminants des stratégies d'internationalisation de la production des firmes multinationales ? (bac 2013) EC1 (mobilisation de connaissances) - Montrez que la différenciation des produits peut être à l'origine d'une compétitivité hors prix. (France métropolitaine 2013) - Présentez deux déterminants de la demande de devises. (Polynésie, 2013) - En quoi la délocalisation améliore-t-elle la compétitivité des entreprises ? (Antilles-Guyane, 2013) - Quels types d'échanges la balance des paiements permet-elle de mesurer ? (Nouvelle-Calédonie, 2013) - Quels sont les déterminants de l'offre de devises sur le marché des changes ? (Amérique du Sud, 2013) - Quels sont les avantages du commerce international pour les producteurs ? (Polynésie, 2013) - Présentez deux avantages du commerce international pour le consommateur. (Amérique du Nord, 2014) - À quels risques économiques peuvent s’exposer les pays qui mènent une politique protectionniste ? (France métropolitaine, 2014) - Distinguez compétitivité prix et compétitivité hors-prix. (Asie, 2014) - Vous présenterez deux risques liés au protectionnisme. (Polynésie, 2014) EC2 (Etude d’un document) - Vous présenterez le document, puis vous caractériserez l'évolution des exportations mondiales de marchandises depuis 1948 (Polynésie, 2013). - Vous présenterez le document, puis caractériserez les principales évolutions du commerce international qu'il met en évidence. (Amérique du Sud, 2013 et Asie 2014) EC3 (Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire) - Vous mettrez en évidence les principaux facteurs expliquant les choix de localisation des firmes multinationales. (Nouvelle Calédonie, 2013) - Vous mettrez en évidence les principaux déterminants de la division internationale du travail. - Vous analyserez les avantages et les inconvénients des échanges internationaux pour les producteurs comme les consommateurs. Notions Programme de première Le gain à l’échange est l’amélioration de la situation d’un individu, d’une entreprise ou d’un pays grâce à l’échange. Programme de terminale Le commerce international est l'échange de biens et de services entre les pays. Les exportations sont les ventes de biens et services des résidents aux non-résidents et les importations sont les achats des résidents aux non résidents. Une firme transnationale (ou firme multinationale : FMN) est une entreprise, en général de grande taille, qui a implanté des unités de production hors de son territoire national et réalise ainsi des opérations de production à l'étranger. Elle est constituée d'une société-mère qui réside dans un pays et d'au moins une filiale de production dans un autre pays dont elle détient au moins 10 % du capital.

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CHAPITRE 12 : QUELS SONT LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE

L’INTERNATIONALISATION DE LA PRODUCTION ?

Sujets de bac

Dissertations

- Comment peut-on expliquer les échanges internationaux de marchandises ? (bac 2013) - Dans quelle mesure le recours au protectionnisme est-il souhaitable ? (bac 2013) - Par quelles stratégies les firmes multinationales cherchent-elles à accroître leur compétitivité ? (bac 2013) - Quels sont les déterminants des stratégies d'internationalisation de la production des firmes multinationales

? (bac 2013) EC1 (mobilisation de connaissances) - Montrez que la différenciation des produits peut être à l'origine d'une compétitivité hors prix. (France

métropolitaine 2013) - Présentez deux déterminants de la demande de devises. (Polynésie, 2013) - En quoi la délocalisation améliore-t-elle la compétitivité des entreprises ? (Antilles-Guyane, 2013) - Quels types d'échanges la balance des paiements permet-elle de mesurer ? (Nouvelle-Calédonie, 2013) - Quels sont les déterminants de l'offre de devises sur le marché des changes ? (Amérique du Sud, 2013) - Quels sont les avantages du commerce international pour les producteurs ? (Polynésie, 2013) - Présentez deux avantages du commerce international pour le consommateur. (Amérique du Nord, 2014) - À quels risques économiques peuvent s’exposer les pays qui mènent une politique protectionniste ? (France

métropolitaine, 2014) - Distinguez compétitivité prix et compétitivité hors-prix. (Asie, 2014) - Vous présenterez deux risques liés au protectionnisme. (Polynésie, 2014) EC2 (Etude d’un document) - Vous présenterez le document, puis vous caractériserez l'évolution des exportations mondiales de

marchandises depuis 1948 (Polynésie, 2013). - Vous présenterez le document, puis caractériserez les principales évolutions du commerce international qu'il

met en évidence. (Amérique du Sud, 2013 et Asie 2014) EC3 (Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire) - Vous mettrez en évidence les principaux facteurs expliquant les choix de localisation des firmes

multinationales. (Nouvelle Calédonie, 2013) - Vous mettrez en évidence les principaux déterminants de la division internationale du travail. - Vous analyserez les avantages et les inconvénients des échanges internationaux pour les producteurs comme

les consommateurs.

Notions

Programme de première

Le gain à l’échange est l’amélioration de la situation d’un individu, d’une entreprise ou d’un pays grâce à l’échange. Programme de terminale

Le commerce international est l'échange de biens et de services entre les pays. Les exportations sont les ventes de biens et services des résidents aux non-résidents et les importations sont les achats des résidents aux non résidents. Une firme transnationale (ou firme multinationale : FMN) est une entreprise, en général de grande taille, qui a implanté des unités de production hors de son territoire national et réalise ainsi des opérations de production à l'étranger. Elle est constituée d'une société-mère qui réside dans un pays et d'au moins une filiale de production dans un autre pays dont elle détient au moins 10 % du capital.

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Le commerce intrafirme concerne les échanges de produits au sein d'une firme multinationale entre les différentes unités de production qui la composent implantées dans divers pays (d'une filiale à l'autre ou de la société-mère à filiales). Dans la théorie de l'avantage comparatif de David Ricardo, chaque pays doit se spécialiser dans les productions pour lesquelles il est le plus avantagé ou le moins désavantagé en terme de productivité du travail (modèle technologique). La dotation factorielle est la combinaison de travail, de capital et de ressources naturelles propre à chaque pays. L'abondance relative de l'un des trois facteurs donne alors un avantage comparatif aux pays dans les productions qui l'utilisent. Le libre-échange affirme que l'ouverture est toujours préférable au protectionnisme. Ce libre-échange se caractérise par une absence d'entrave à la circulation des marchandises, des services et des capitaux et, selon David Ricardo, débouche sur une division internationale du travail qui favorise l'enrichissement mutuel de tous les participants à l'échange. Le protectionnisme est la pratique (et la théorie) économique qui vise à protéger l'économie nationale de la concurrence internationale en limitant les importations en renchérissant artificiellement les produits issus du reste du monde ou en limitant les quantités. Les moyens sollicités sont les barrières tarifaires (droits de douane) ou non tarifaires (contingentement, réglementation, normes...) ou encore le patriotisme économique des citoyens qui appliquent eux-mêmes la préférence pour les produits nationaux préconisée par le slogan : « nos emplettes sont nos emplois. » La compétitivité-prix est la capacité d'une entreprise d'une industrie ou d'un pays à faire face à la concurrence en imposant ses produits grâce à des prix relativement bas. Elle dépend de trois facteurs : les coûts de production, les marges de l'entreprise et le taux de change de la monnaie nationale. La compétitivité-produit (ou compétitivité structurelle ou hors prix) est la capacité d'une entreprise, d'une industrie ou d'un pays à faire face à la concurrence en imposant ses produits indépendamment de leurs prix mais de façon à ce qu’ils répondent le mieux possible à la demande en termes d’innovation, de fiabilité, d'image de marque, de réseau commercial, de service après-vente, de conditions de financement, de respect des délais de livraison… La délocalisation est, au sens restreint, le transfert d'activités hors du lieu de production d'origine. Au sens large, il s’agit du déplacement à l’étranger, d'activités qui auraient pu être réalisées sur place, vers des zones qui offrent aux entreprises les moyens de se rapprocher des consommateurs, de contourner les barrières à l'entrée sur un marché des conditions de production plus avantageuses ou de profiter de coûts salariaux plus bas. La différenciation des produits est la stratégie poursuivie par de nombreux industriels pour contourner le problème de la concurrence par les prix en offrant des produits toujours différents de leurs concurrents. La stratégie de différenciation systématique permet d'expliquer la montée des échanges intrabranche (échanges de produits d’une même branche : Renault Twingo contre Mercedes classe E). Pour une entreprise, l'externalisation est le transfert à une entreprise sous-traitante d'une partie de la production (comptabilité, relations clients, maintenance informatique…) généralement dans une optique de long terme. La spécialisation est le processus au terme duquel des entreprises ou des pays se sont dessaisis d'un grand nombre d'activités pour se consacrer à une ou plusieurs activités (ou produits) spécifiques.

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I. Les grandes évolutions de commerce international

Indications : En partant d’une présentation stylisée des évolutions du commerce mondial… A. Les mesures du CI

Document 1 : Les ratios indicateurs du commerce international

Ratios Formule Interprétation

Taux de couverture

Exportation x 100

Importation

Si ce rapport est égal à 100, cela signifie que le solde de la balance commerciale (Exportations – importations) est nul. Si ce rapport est supérieur à 100, la balance est excédentaire, si ce rapport est inférieur à 100, la balance est déficitaire.

Taux de pénétration du marché intérieur

OU coefficient de

dépendance

Importation x 100

PIB

Taux qui permet de connaître la part des importations dans le PIB, savoir si un pays est plus ou moins dépendant de l’extérieur

Taux d’extraversion de l’économie

Exportation x 100

PIB

Part du PIB d’un pays consacrée à l’exportation

Élasticité des importations / PIB

Δ M M

ΔPIB PIB

Rapport qui étudie comment varie les importations quand le PIB varie. Généralement quand le PIB augmente plus vite, les importations augmentent elles aussi plus vite. En effet, quand la production repart les besoins en matières premières, par ex sont plus importants d’où un recours à la hausse des importations. Qd la situation se dégrade dans un pays, celui se met généralement à réduire ses importations.

Taux d’ouverture

X + M

2

PIB

Permet de mesurer le degré de dépendance du pays par rapport à l’extérieur pour produire sa richesse nationale

Indice des termes de l’échange

Indice des prix des exportations

Indice des prix des

Importations

- Si rapport > 1 : amélioration des termes de l’échange - Si ce rapport < 1 : détérioration des termes de l’échange. Cet indicateur permet de mesurer les conséquences de l’évolution des prix relatifs sur le commerce extérieur. On compare les prix relatifs des produits exportés par rapport aux prix des produits importés. Une dégradation des termes de l’échange signifie que les prix des importations augmentent plus vite que ceux des produits exportés, et qu’il faut donc augmenter le volume des exportations. Cette dégradation peut être très préjudiciable pour les pays exportant des biens primaires notamment. En cas d’effondrement des cours, ces pays auront une dégradation

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Document 2 : Le degré d’ouverture des économies nationales en 2013.

En milliards de dollar US France Etats-Unis Japon

Exportations de marchandises 579,6 1 578,9 715,1

Exportations de services commerciaux

233,3 662,1 143,9

Importations de marchandises 680,7 2331,4 833,2

Importations de services commerciaux

188,1 427,3 160,9

Source : Données sur le commerce internationale et l’accès au marché, données statistiques de l’OMC, 2014. 1) Quel pays semble le plus ouvert aux échange internationaux en 2013 ?

Les Etats- Unis. 2) Sachant qu’en 2013, le PIB de la France (en milliards de dollars courants) était de 2 734,9, celui des

Etats-Unis de 16 800 et celui du Japon de 4 901,5, proposez un ou plusieurs calculs permettant de

mesurer l’importance du commerce mondial pour l’économie de chacun des pays. Commentez les résultats.

Calcul du taux d’ouverture pour chacun des pays. France : 30,74 EU : 14,8 Japon : 18,9 Les EU sont peu dépendants de l’extérieur pour produire leurs richesses 3) En réfléchissant aux caractéristiques de l’économie américaine, proposez une explication de son taux

d’ouverture.

C’est un très grand pays avec une économie diversifiée qui produit aussi bien des matières premières agricoles et énergétiques que des biens industriels. B. L’évolution quantitative du CI : un essor spectaculaire des échanges

A visionner avec les élèves : http://www.ina.fr/video/I11052345 Les accords de Bretton Woods (juillet

1944)

Les 70 dernières années sont caractérisées par une croissance forte du commerce internationale

Une grande part du XIXe siècle et les premières années du XXe siècle ont été marquées par la première grande mondialisation. La période de 1914 à 1945 se caractérise toutefois par une spectaculaire «démondialisation». Sous l’effet combiné des chocs de la Première Guerre mondiale, de la Grande Dépression et de la Seconde Guerre mondiale, les pays se sont détournés de l’intégration mondiale pour privilégier des modèles économiques de portée plus nationale et dirigés par l’État.

Ces tendances se sont inversées après 1945, l’économie mondiale se « remondialisant » progressivement après la dévastation engendrée par la guerre et la dépression. Fait nouveau, le deuxième âge de la mondialisation a vu se créer des institutions internationales – l’Organisation des Nations Unies, le FMI, la Banque mondiale, le GATT (puis plus tard l’OMC) qui ont contribué à son essor.

Au cours des 30 dernières années, le commerce international, mesuré par la a valeur des exportations mondiales, a connu une croissance vertigineuse, dépassant de loin celle de la production mondiale.

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Document 3 : « Remondialisation » et évolution du commerce internationale depuis 1948

Question : Interprétez les données de 2013 et calculez l’évolution de ces données de 1948 à 2013. En 2013, les exportations mondiales avaient atteint l’indice 30 390 base 100 en 1948 et le PIB mondial l’indice 1000 base 100 également en 1948. Ainsi le montant des exportations ont été multiplié par plus de 300 (x 303,9) entre 1948 et 2013 tandis que le PIB mondial n’a été multiplié que par 10. On constate bien un essor très impressionnant du CI avec un taux de croissance bien plus important que la production mondiale. Document 4 :

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Question : Le développement des échanges commerciaux internationaux constitue-t-il la principale dimension de la mondialisation économique ? C. L’évolution structurelle du CI

En dehors de ces grandes évolutions, c’est la structure du commerce mondial qui a changé depuis 1950. 1) Qu’échangeons-nous ?

La structure du commerce internationale par produit s’est transformée depuis 1950

� La modification de la nature des biens échangés

Document 5 : Répartition des différents produits exportés depuis 1900

1) Interprétez les données de 2011.

En 2011, d’après l’OMC, les produits manufacturés représentaient 65% des exportations mondiales de marchandises, les combustibles et produits miniers 22%, les produits agricoles 9% et les autres divers produits 4%. 2) Qu’elles sont les grandes évolutions dans la nature des marchandises échangées depuis plus d’uns

siècle ?

Alors que les échanges de produits primaires (produits agricoles, minéraux et combustibles) dominaient largement les échanges de marchandises au début du 20ème siècle (57% des exportations mondiales en 1900), le poids des produits manufacturés est devenu majoritaire depuis les années 1960. En 2011, les échanges de produits manufacturés constituent la majorité des exportations de marchandises dans le monde (65% ° Les échanges de services (transports, voyages, autres services commerciaux) se sont développés plus tardivement que les échanges de biens sous l’effet des progrès des techniques d’information et de communication. Ils pèsent toutefois d’un poids important dans le commerce mondial aujourd’hui ( voir doc suivant)

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Source : Réussir son BAC ES, HS, Alternatives économiques, 2015.

� Les différents pays dans le monde échangent désormais des produits similaires. Le commerce actuel est

donc de plus en plus un commerce intrabranche.

Document 6 : Evolution du commerce intra-branche

Les échanges intra-branche qui désignent les importations et les exportations de produits similaires

entre pays ont progressé dans la plupart des pays de l’OCDE depuis les années 1980. Une enquête montre que sur 29 pays de l’OCDE étudiés, 22 se caractérisaient par une part des échanges intra-branches supérieures à 50% des échanges de produits manufacturés et 24 ont vu cette part augmenter entre 1980 et 2000. Elle est ainsi passée de 75,9% à 77,5% en France et de 67,1% à 72% en Allemagne. Le commerce intra-branche peut revêtir trois formes : le commerce horizontal de produits similaires de « variétés » différenciées, le commerce de produits différenciés verticalement qui se distinguent par leur qualité et leurs prix et la spécialisation

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verticale de la production qui se traduit par le commerce de produits similaires à différents stade de production.

D’après Echanges intra-brache et intra-groupe et internationalisation de la production, OCDE, 2002. 1) Qu’est-ce que le commerce interbranche ? Intra-branche ? Donnez des exemples.

Commerce inter-branche : échanges de produits différents, chaque pays étant soit exportateur soit importateur d’un type de produit. Ex : la France produit du Champagne qu’elle vend à l’exportation par contre elle importe des produits comme le chocolat ou le cacao. Commerce intra-branche : échanges de produits similaires appartenant à la même branche, à une même industrie. Ex : commerce automobiles entre pays européens. 2) Calculez les parts de l’Allemagne dans les exportations puis dans les importations d’automobiles en

2012.

Total X° : 1291.6 Total M° : 1317.9 Part de l’Allemagne dans les X° : 234.7/1291.6 x 100 = 18,2 Part de l’Allemagne dans les M° : 96,7 / 1317,9 x 100 = 7,3 3) Rappelez les trois formes de commerce intra-branche et donnez un exemple pour chacune des formes.

Reprendre le texte 4) Quel est le poids du commerce intra-branche en France et en Allemagne ?

Il est très important. Reprendre le texte

Exercice d’application : Identifiez la nature des échanges : commerce intra-branche ou interbranche ?

1. Air France achète des Boeings et American Airlines importe des Airbus. intra 2. La France importe des automobiles Audi et exporte du champagne en Allemagne. inter 3. La Chine exporte des jouets dans l’UE et en importe des machines-outils. inter 4. La France importe des iPhone et Apple achète des gyroscopes incorporés dans les iPhone à une société française. intra

La décomposition internationale des processus productifs (DIPP) c'est-à-dire l’éclatement des processus

de production engendre une multiplication des échanges de produits semi-finis entre des sites de production dispersés mondialement. Ceci explique en partie la croissance du commerce intra-branche. Ainsi la part des échanges intra-branche augmente au détriment de la part des échanges inter-branches.

Document 7 : Le Boeing 787, un avion made in world

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Décomposition internationale du processus productif (DIPP) : répartition des différents stades de la fabrication d’un produit entre plusieurs pays, afin d’en réduire le coût. 2) Avec qui échangeons-nous ?

Document 8 : D’où viennent les importations ? Où vont les exportations ?

1) Que signifient les données entourées ?

Sur 100 euros d’exportations dans le monde, 13,2 en moyenne sortent de l’Amérique du Nord. Et sur 100 euros d’importations dans le monde, 17,6 en moyenne y entrent 2) Quelles sont les trois zones géographiques où se concentre le CI ?

Asie, Europe et Amérique du Nord 3) Comment évoluent les échanges concernant ces trois zones ?

Baisse de la part pour l’Europe et l’Amérique du Nord et hausse pour l’Asie. Document 9 : Destination et origine des échanges commerciaux

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1) Que signifient les données de la diagonale ? Interprétez la donnée entourée.

Sur 100 euros d’exportations destinées à l’Europe, 68,6 en moyenne proviennent de l’Europe (les exportations destinées à des pays européens proviennent, pour plus des deux tiers, d’autres pays européens). La diagonale représente le commerce intra-zone. 2) Pourquoi peut-on dire que le CI est très polarisé ?

On constate que, pour les trois grands pôles du commerce international que sont l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie, la valeur qui est dans la diagonale est la plus importante : les exportations qui leur sont destinées proviennent, pour la plus grande part, de la même zone: l’Amérique du Nord (48,6 %), l’Europe (68,6 %) et l’Asie (53,4 %). Le commerce international est donc très polarisé . Document 10 : La concentration des flux commerciaux de marchandises

1) Quelles sont les trois régions les plus impliquées dans le CI ?

Europe, Amérique du Nord et Asie 2) Calculez le poids des échanges commerciaux des pays de la Triade en 2011 dans le CI.

Total : 17 364 milliards de dollars Part de l’Amérique du nord : 2277/17364 x 100= 13,1 Part de l’Europe : 6 532 / 17 364 x 100 = 37,6 Part de l’Asie : 5 447 / 17 364 x 100= 31,4 3) Calculez le poids des échanges intra-zones dans chaque pôle de la triade. Que remarquez-vous ?

Amérique du Nord : 1103 / 2277 x 100 = 48,4 Europe : 4667 / 6532 x 100= 71,4 (le commerce intra zone représente les deux tiers du commerce européen Asie : 2926 / 5447 x 100= 53,7 4) Quelle est la principale destination des exportations de l’Amérique du Sud et centrale ? Et celle de

l’Afrique ?

Amérique du sud et centrale : eux-mêmes Afrique : l’Europe

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Source : Réussir son BAC ES, HS, Alternatives économiques, 2015.

C’est ensuite la structure géographique des échanges qui a évolué. De nouveaux acteurs, plus particulièrement de grands pays en développement et des économies asiatiques en cours d’industrialisation rapide, comme la Chine, ont acquis une position prééminente dans le commerce mondial. Dans le même temps, la part de l’Amérique du Nord n’a cessé de décliner sur les 70 dernières années. Le commerce mondial est encore largement dominé par les pays développés, l’Europe et L’Amérique du Nord conservant un poids prééminent. La mondialisation commerciale est également fortement concentrée sur un petit nombre de pays, incluant les émergents. Trois pays (Chine, Allemagne, Etats-Unis) réalisent a ̀ eux seuls 27,3% des exportations mondiales de biens. Si l’on raisonne par zones géographiques, on peut parler d’une tripolarisationdes échanges mondiaux entre l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie. A elles trois, elles concentrent près de 81% du commerce mondial. Les échanges ne se font toutefois pas uniquement entre les zones : une part importante du commerce mondiale s’effectue à l’intérieur des grandes zones géographiques.

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II. Pourquoi les échanges internationaux se sont-ils développés ? Indications : …. et en faisant référence à la notion d’avantage comparatif, on s’interrogera sur les déterminants des échanges internationaux de biens et services et de la spécialisation. A. Un contexte favorable au CI

1) La généralisation des accords de libre échange Document 11 : doc 2 p 68 : La libéralisation des échanges commerciaux, du GATT à l’OMC

1. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’ONU souhaite « libérer » le commerce international car la crise économique de l’entre-deux guerre avait conduit les pays concernés à mettre en place de nombreuses protections douanières et/ou réglementaires pour diminuer la concurrence avec les produits étrangers. Ces protections étaient de nature à freiner le commerce et la croissance. C’est dans ce contexte que le GATT est créé. Le GATT a donc été créé en 1947 lors d’un sommet à Genève entre 23 pays. Il est entré en vigueur au début de 1948. Les objectifs : l’abolition des contingents, c’est-à-dire l’abolition des quantités maximales qui peuvent être importées ou exportées au cours d’une période donnée et la diminution des droits de douane entre les parties signataires. 2. Le graphique montre qu’après chaque cycle de négociation, le niveau moyen des droits de douanes a tendance à diminuer, les pays se mettant d’accord pour lever les obstacles à l’échange (droits de douane, réglementations). Ainsi, en 1947, à l’instauration du GATT, ce niveau moyen était de 40 %. En 1994, après le cycle de l’Uruguay, le niveau moyen est d’à peine 5 %. Dans le même temps, le PIB réel a été multiplié par 5 et les échanges par 17. Il semble donc qu’il existe un lien entre l’action de l’OMC, la progression des échanges internationaux et la croissance mondiale.

Document 12 : 50 ans de négociations

+ fiches sur le GATT et l’OMC

Des institutions internationales ont fortement contribué à l’internationalisation des échanges. C’est le cas de l’OMC, l’Organisation Mondiale du Commerce (née en 1995, du GATT), qui a fait de la baisse des droits de douane un objectif essentiel, avec l’idée que le commerce rend plus difficile les conflits, et est un gage de paix, de stabilité et de prospérité générale (conformément aux analyses libérales du commerce international). Les droits de douane correspondent aux taxes qu’instaurent les pays sur leurs importations. Ils contribuent à freiner les échanges, car ils renchérissent le coût des importations, qui perdent en attractivité pour les consommateurs. L’OMC cherche aussi à faire diminuer les protections dites « non-tarifaires » (réglementations, contingentements, manipulation des taux de change...).

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Document 13 : La multiplication de traités bilatéraux De plus, nos voyons que le nombre d’accord bilatéraux a fortement augmenté (multiplié par plus de 17 antre 1980 et 2004). Ce sont des accords commerciaux entre deux pays (ex : diminution des droits de douanes, quotas…). Grâce à ce type d’accords le commerce entre les pays connaît là aussi une forte croissance. NB : Il est à noter que si le CI connaît une forte croissance c’est aussi parce que la croissance économique mondiale est également forte. 2) La baisse des coûts de transports et le développement des NTIC Document 14 : La baisse spectaculaire des coûts de transport et de communication

L’abaissement des coûts de transports (des personnes et des marchandises) et de transmission de l’information est spectaculaire depuis les années 1950.

En matière de transport tout d’abord, des navires toujours plus nombreux, plus grands et plus rapides, associés à la modernisation des infrastructures portuaires et à la sophistication des méthodes [par exemple la généralisation du conteneur qui permet de combiner transport par mer, par air et par terre] permettent de diminuer des deux tiers le coûts de transport entre 1920 et 1960 et de 10 % encore depuis, rendant quasi négligeable le coût du transport dans le prix final du produit. […]

Quant au transport aérien, il faut attendre la fin des années 1970 pour assister à l’explosion du trafic (de fret comme de passagers) en rapport avec la baisse des tarifs. […]

Mais ce sont les avancées en matière de télécommunication qui apparaissent les plus décisives, autorisant une diffusion quasi instantanée de l’information sur tous les continents et à un coût de plus en plus réduit. […]

A côté des modes traditionnels de communication à distance, les années 1980 voient l’essor des NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication). Celles-ci […] suscitent des progrès rapides en termes de capacité et de coût de transmission. Internet en représente l’avancée la plus spectaculaire, en tant que premier service universel de communication, théoriquement capable de connecter en direct tous les habitants de la planète pour un coût modique.

Vincent Baudrant, Gérard-Marie Henry, Comprendre la mondialisation, Studyrama, 2006.

Document 15 : doc 1 p 68 : La réduction des coûts de transports

1. Entre 1910 et 1990, le coût du transport maritime a été divisé par deux. 2. Cette évolution s’explique par les innovations qui ont été peu à peu introduites dans le transport maritime. À partir de 1850, les bateaux à vapeur appelés « steamer » sont construits en tôle. Ils peuvent transporter beaucoup plus de marchandises et de passagers que les bateaux à voiles. Cela permet une diminution du coût de transport. Le commerce maritime connaît alors un grand essor. Pour accélérer les traversées, des canaux

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transocéaniques sont percés : le canal de Suez entre la Méditerranée et la mer Rouge (1869), le canal de Panama (1914) entre l'océan Atlantique et l'océan Pacifique. Les temps de transport sont réduits, ce qui diminue également le coût du transport. 3. Les porte-conteneurs géants génèrent des économies d’échelles dans le sens où, en transportant de très nombreux conteneurs, ils permettent d’amortir le coût du transport, qui devient presque négligeable pour chaque marchandise transportée. Par ailleurs, le conteneur est conçu de manière à être aisément manipulé, notamment lors de son transbordement d’un mode de transport l’autre. Il est facile à remplir et à vider. Ses dimensions sont standardisées, ce qui permet une standardisation de sa gestion, ainsi qu’une rapidité de manutention qui permet de réaliser des économies. 4. La plus grande partie du monde en développement est laissée à l’écart de ce processus car ces pays n’ont pas les moyens d’investir dans des infrastructures portuaires dignes de ce nom qui leur permettraient de s’insérer dans les grandes routes commerciales. Ils ne bénéficient donc pas des économies d’échelles générées par les porte-conteneurs géants. Synthèse :

Que ce soit par l’air, la mer ou par la terre, les coûts de transport de marchandise se sont nettement

abaissés. Ainsi, il ne représente aujourd’hui qu’une part négligeable dans le prix final du produit. De plus le temps de transport a également diminué ce qui favorise le CI.

Le progrès technique en permettant de réduire le temps et le coût des transports a joué un rôle essentiel en facilitant et en sécurisant les échanges de marchandises.

Voir par exemple La boîte qui a changé le monde article de J. Bradford DeLong consacré au "container". De la même manière, le développement des nouvelles technologies de l’information et des communications

soutient celui des échanges et la croissance très rapide du nombre de connexions à internet va encore accélérer le processus (e.commerce et e.business).

Ainsi, le volume des marchandises transportées par mer est passé de 500 millions de tonnes en 1950 à plus de 6 milliards de tonnes aujourd’hui.

Le trafic aérien de marchandises, en milliards de tonnes-kilomètres, est passé de 15 au début des années 1970 à 25 en 1980 et à plus de 130 en 2005.

Enfin le prix des communications téléphoniques a été divisé par 8 entre 1930 et 1970, puis par 100 entre 1970 et 2000.

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B. Les fondements théoriques du CI

1) Les théories classiques : des avantages absolus aux avantages comparatifs Document 16 : La théorie des avantages comparatifs

+ Exercice page 69 : La théorie des avantages comparatifs

1. D’après l’analyse d’Adam Smith, l’Angleterre et le Portugal n’ont aucun intérêt à échanger dans cet exemple, car l’Angleterre dispose d’avantages absolus dans la production de vin et dans la production de drap. 2. Si on suppose que les rapports d’échange internes reflètent les écarts de productivité, on échangera au Portugal 20 litres de vin contre 20 mètres de drap (1 contre 1) et en Angleterre, 60 mètres de drap contre 40 litres de vin (soit un litre de vin contre 1,5 mètre de drap). 3. Le Portugal a donc un avantage comparatif dans la production de vin, car il faut en Angleterre davantage de mètres de drap pour obtenir un litre de vin (1,5 mètre de drap contre un litre de vin). D’après l’analyse de Ricardo, le Portugal a donc intérêt à se spécialiser dans la production de vin et l’Angleterre dans la fabrication de drap, car si ces deux pays échangent, ils y trouveront un avantage. 4. Le Portugal produit cette fois 40 litres de vin. L’Angleterre produit, elle, 120 mètres de drap. 5. a/ Avec ses 20 litres de vin produits en plus, le Portugal peut acheter 30 mètres de drap (car en Angleterre, pour un litre de vin, on obtient 1,5 mètre de drap). b/ L’Angleterre, elle, produit 60 mètres de drap en plus. Elle peut donc acheter 60 litres de vin (car au Portugal, un mètre de drap a la même valeur qu’un litre de vin). 6. Le Portugal a gagné 10 mètres de drap par rapport à la situation de départ (30 – 20) en utilisant autant de journées de travail. L’Angleterre, elle, a gagné 20 litres de vin par rapport à la situation de départ (60 – 40) en utilisant également autant de journées de travail. Synthèse :

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Les économistes classiques (A. Smith et D. Ricardo) affirment que les pays ont intérêt à commercer entre eux à condition qu’ils se spécialisent. Pour A. Smith, le libre-échange est facteur d’enrichissement pour les nations. Chaque nation a intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle elle possède un avantage absolu, c’est-à-dire un coût unitaire de production plus bas que dans les autres pays. D. Ricardo (1772-1823, Des principes de l’économie politique et de l’impôt, 1817) approfondit l’analyse de Smith. Pour lui, les pays ne disposant pas d’un avantage absolu ont tout de même intérêt à s’intégrer aux échanges internationaux et à se spécialiser dans la production où leur désavantage est le plus réduit. Ainsi, Ricardo prend-il l’exemple du Portugal et de l’Angleterre, cette dernière ayant un avantage absolu dans la production de drap et dans la production de vin par rapport au Portugal. La théorie de Smith amène à conclure que le Portugal et l’Angleterre n’ont pas intérêt à échanger. Ricardo montre que même dans cette situation, il existe des gains à l’échange international. Le Portugal a en effet un désavantage plus faible dans la production de vin que dans la production de drap (l’écart de productivité est plus réduit pour cette production que pour l’autre vis à vis de l’Angleterre). Si les deux pays choisissent la spécialisation et l’échange, ils sont tous les deux gagnants, puisque la quantité de drap et de vin disponible augmente dans les deux pays.

La spécialisation et le commerce international permettent d’augmenter la production et sont donc sources de croissance. En effet la spécialisation permet une allocation optimale des ressources au niveau mondial qui profitera à tous : les facteurs de production jusque là utilisés pour produire les biens qui vont désormais être importés sont réaffectés vers les secteurs les plus performants du système économique. Les quantités produites augmentent donc, et le surplus peut être échangé avec les partenaires commerciaux. La quantité et la diversité des biens et services disponibles pour satisfaire les besoins augmente, et c’est le bien-être de la population qui s’en trouve amélioré. 2) L’analyse néoclassique : le théorème HOS Document 17 : doc 3 p 69 : L’importance des dotations factorielles 1. D’après le texte, le Brésil et la Grande-Bretagne ont tout intérêt à échanger. En effet, le Brésil dispose de vastes étendues de terres qui lui donnent la possibilité d’exporter des produits agricoles. La Grande-Bretagne, elle, dispose de peu de terre mais de beaucoup de capital : les deux pays ont donc intérêt à échanger pour tirer pleinement parti de leur complémentarité. 2. Les pays se spécialisent ici en fonction de leur dotation factorielle. Le modèle HOS montre qu’un pays a

intérêt à se spécialiser dans la fabrication du bien qui utilise intensivement le facteur (relativement)

abondant du pays. Autre exemple : le capital est relativement abondant aux États-Unis, le travail relativement abondant au Mexique, il est donc logique que le premier pays se spécialise dans la fabrication des biens qui utilisent intensivement le capital, le Mexique se spécialisant dans la fabrication des biens qui utilisent intensivement le travail ; les deux pays s'échangent ensuite les biens fabriqués. 3. Non, ce modèle explique très mal le fait que les échanges internationaux concernent pour l'essentiel des pays aux dotations similaires. Mais il permet de donner une explication à la division internationale du travail qui est encore visible dans les échanges internationaux (pays producteurs de matières premières au Sud, pays producteurs de biens à forte intensité capitalistique au Nord). 4. À travers l’exemple des pays asiatiques, on constate que les dotations factorielles peuvent évoluer, modifiant la division internationale du travail. En effet, la stratégie de « remontée de filière » a permis aux pays asiatiques de faire évoluer leurs spécialisations. Tout d’abord, ils ont produit des biens utilisant du travail très peu qualifié, puis ils ont utilisé les bénéfices liés à la vente de ces produits pour « monter en gamme », tout en utilisant une main-d’œuvre plus qualifiée. Cette stratégie a permis à un pays comme la Corée du Sud de connaître un très fort développement ces vingt dernières années, couplé à une tertiarisation de l’économie : elle a vu son PIB/ habitant augmenter de 6,2 % par en moyenne entre 1975 et 2000 ; parallèlement la part du tertiaire a été multipliée par 2, passant de 30,1 % à 63,7 %.

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Synthèse : L’analyse ricardienne a été prolongée au XXème siècle : c’est le théorème HOS. Cette théorie postule

que les nations sont amenées à se spécialiser dans les produits incorporant une forte quantité de facteur de production (travail, capital, terre) qu’elles possèdent en abondance. La spécialisation se base donc sur des dotations factorielles différentes selon les pays. Ainsi, l’Australie a-t-elle eu intérêt à se spécialiser dans l’agriculture extensive, compte tenu de l’immensité des terres dont elle dispose sur son territoire.

Grâce à l’échange international, on assiste alors à un phénomène de convergence entre les pays. Les facteurs les plus abondants, au départ moins chers, sont plus demandés : leur prix a donc tendance à monter. Inversement, les facteurs plus rares, au départ relativement coûteux, sont moins demandés, leur prix relatif a tendance à diminuer.

Enfin, les dotations factorielles peuvent être modifiées dans le temps, notamment grâce à la mise en place de politiques industrielles : c’est ce qu’a montré l’exemple des pays asiatiques, et notamment le cas de la Corée du Sud. En exploitant d’abord son avantage en termes de main-d’œuvre (industrie textile), la Corée a utilisé les bénéfices ainsi générés pour investir (augmentation du stock de capital disponible : machines plus performantes, incorporant du progrès technique), et « remonter la filière » (passage de l’assemblage au filage puis au tissage et enfin à la fabrication de métiers à tisser), tandis qu’un effort était fait en matière de formation de la population, afin de disposer d’une main-d’œuvre de plus en plus qualifiée.

Qu’est-ce que la stratégie de remontée de filières ?

C'est une stratégie qui vise le marché extérieur. Il s'agit d'une part de substituer aux

exportations de produits primaires des exportations de produits manufacturés, d'autre part, une fois le

processus engagé, de " remonter les filières ". Exemple : pour le textile, à commencer par fabriquer des vêtements de sport en important le tissu, le

fil, les accessoires, les machines, les services de stylistes, etc. ; ensuite on se met à fabriquer le tissu (c'est le tissage), puis on se met au filage, enfin on n'hésite plus à construire des machines textiles (et à les exporter, bien sûr !).

On part donc d'un produit de grande consommation, utilisant beaucoup de main d'œuvre, et on remonte la filière jusqu'à fabriquer les machines-outils nécessaires à la production, quitte à laisser la fabrication des vêtements à des pays moins avancés, donc à délocaliser la production. La cible de cette stratégie est d'abord le marché extérieur mais, en fabriquant des produits manufacturés et en distribuant des revenus à l'occasion de cette production, on vise aussi à développer le marché intérieur.

Ce sont surtout les pays d’Asie qui ont mis en place ces stratégies de remontée de filière. Ils n’avaient

pas de matières premières et donc pour s’insérer dans les échanges internationaux ils se sont spécialisés dans les productions pour lesquels ils avaient un avantage comparatif : les productions industriels nécessitant de la main d’œuvre peu qualifiée et nombreuse. La stratégie seule ne suffit pas, le rôle de l’Etat reste primordial

Rappel : les premiers NPI sont les 4 dragons : Corée du Sud , Taïwan, Singapour, Hong-Kong Prenons l’exemple de la Corée du Sud : L’Etat y a joué un rôle majeur dans le processus : il a choisi d’aider les industries à forte intensité en

travail qui étaient susceptibles de concurrencer les pays occidentaux (car le coût du travail y était faible), il a choisi également de protéger son marché intérieur de manière sélective (protectionnisme éducateur) tout en recourant de manière massive aux capitaux étrangers. Enfin, il a mené une politique de construction des infrastructures (réseau de communication) et de formation de la MO.

Résultats : le pays est passé d’industries à forte intensité en travail à des industries de plus en plus sophistiquées nécessitant de plus en plus de travail qualifié en s’attaquant notamment à la P° de services haut de gamme.

Il faut enfin noter que ces stratégies n’’ont été payantes qu’au prix d’une forte mobilisation de la population qui a connu pendant longtemps un pouvoir d’achat faible et des droits sociaux quasiment inexistants (pas de syndicats). Aujourd’hui le niveau de vie de la Corée du Sud est égal à celui des PDEM.

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3) Les nouvelles théories du CI

1) Quels échanges sont mal expliqués par la théorie de l’avantage comparatif ?

La théorie des avantages comparatifs suppose que les pays se spécialisent. Ils échangent donc des produits différents. Cette théorie ne peut donc pas expliquer des échanges de produits très proches les uns des autres.

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2) Donnez des exemples de produits pour lesquels il existe des économies d’échelle internes aux firmes. Lorsque les coûts fixes sont élevés et que les coûts variables ne sont pas trop croissants, il y a des économies d’échelle internes. C’est le cas, par exemple, pour la télévision à péage ou les opérateurs de téléphone cellulaire. 3) Pourquoi la spécialisation est-elle totale en présence d’économies d’échelle internes ?

Dans le cas d’économies d’échelle internes, la firme la plus grande est la plus compétitive. La spécialisation accentue cet écart jusqu’à disparition totale de la firme la moins efficace. 4) Pourquoi s’installer là où d’autres producteurs sont déjà présents (Silicon Valley pour l’informatique ou

Toulouse pour l’aéronautique) ?

La présence d’autres producteurs garantit l’existence d’un vivier de main-d’œuvre spécialisée et, de manière générale, des facteurs spécifiques nécessaires à la production. En outre, la circulation de l’information, souvent décisive, est forte dans les clusters. 5) Comment les pays peuvent-ils construire les avantages comparatifs ?

Pour ces nouvelles théories, le CI n’est plus un rapport paisible, mais plutôt un rapport de force, des rivalités entre firmes pour accroître les parts de marché. Paul Krugman prévoit donc un certain protectionnisme sectoriel et explique le développe des échanges non pas par rapport à la DIT mais un commerce intra branches entre PDEM Il qualifie les théories de Smith et Ricardo, selon lui, les avantages comparatifs, sont le résultat et non la cause des échanges : c’est la hausse des échanges qui accroît la P° et donc réduit les coûts unitaires (économies d’échelle) et créer des avantages pour la compétitivité des firmes. Les réductions, comme les différences de coûts de production trouvent leur origine dans la taille du marché que chaque producteur parvient à s’accaparer.

A même technologie, le producteur qui produit plus peut réduite son coût unitaire. La croissance est donc intensive, une utilisation moins efficace des facteurs de Y° sera faite. Les gains de productivité provoquent une baisse des coûts, donc des baisse de prix, et une extension des marchés, avec davantage de débouchés, d’où une hausse de la Y°, cela crée des économies d’échelle, d’où une baisse des coûts unitaires.

Rappel : On appelle commerce intra-branche les échanges concernant les produits similaires issus de

même branche (importations et exportations d’automobiles par exemple). Le commerce intra-branche peut concerner des produits similaires de même gamme, différenciée horizontalement (design, image de marque) ou bien des produits similaires de gammes différentes : on parle alors de différenciation verticale. Les échanges intra-branches représentent une part très importante dans les échanges au sein des pays du Nord : plus de la moitié des échanges au sein de l’Union Européenne, et près des 2/3 des échanges pour la zone Amérique du Nord.

Les théories traditionnelles du commerce international (la théorie des avantages comparatifs, et sa

généralisation, le théorème HOS) ne permettent pas de comprendre le commerce intra-branche, puisqu’elles concluent à la nécessaire spécialisation préalable à l’échange. Comment dès lors comprendre ce type d’échanges, très importants dans les pays développés ?

On peut faire appel aux stratégies de recherche de débouchés des entreprises : plutôt que de se contenter de subir la concurrence, les entreprises peuvent avoir intérêt à différencier leurs produits de celui de leurs concurrents, tout en vendant ces produits à l’échelle la plus grande possible. Cela leur permet d’améliorer leur compétitivité prix grâce aux économies d’échelle (dues à l’importance des quantités produites), ainsi que d’une plus grande compétitivité hors-prix (liée à leur image de marque ou à la spécificité de leur produit). On peut aussi évoquer le rôle de la demande des pays développés et le goût des consommateurs pour la diversité, qui incite à multiplier les produits similaires mais différenciés dans une même branche

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III. L’échange international est-il toujours avantageux ? Indications : On analysera les avantages et les inconvénients des échanges internationaux pour les producteurs comme pour les consommateurs. On présentera à cette occasion les fondements des politiques protectionnistes et on en montrera les risques.

Pour les économistes libéraux, partisans du libre-échange, l’échange international est source de croissance économique : nous verrons quels sont leurs arguments. Bien que le libre-échange soit le principe d’organisation du commerce international, admis et revendiqué dans les discours, on constate que des pratiques protectionnistes existent toujours. Il faut donc se demander pourquoi : l’ouverture internationale serait-elle parfois néfaste à la bonne santé économique d’un pays ?

Définitions :

� Le libre-échange désigne une doctrine économique qui préconise de laisser une totale liberté de circulation aux biens économiques entre les pays, ainsi que la politique commerciale qui consiste à supprimer les entraves aux échanges internationaux.

� Le protectionnisme désigne au contraire une doctrine économique visant à favoriser les entreprises nationales et à pénaliser la concurrence étrangère ainsi que la politique commerciale qui consiste à fermer ses frontières aux produits étrangers afin de favoriser les entreprises nationales.

A. Quels sont les avantages et les inconvénients du libre échange ?

1) Les biens faits du libre échange.

Document 19 : Les avantages du libre échange

1) En se spécialisant, les entreprises vont devenir plus efficaces (habileté, effets d’apprentissage…), ce qui permet de réaliser des gains de productivité. 2) En produisant en grandes quantités, les couts unitaires de production des biens vont diminuer, ce qui permet de réaliser des économies d’échelles. Ainsi, l’ouverture des frontières et l’accès à des marches étendus permettent aux producteurs nationaux de voir leurs couts baisser. 3) Le développement des échanges internationaux est favorable aux consommateurs, tout d’abord car

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s’il y a une baisse des couts unitaires (économie d’échelle) et un accroissement de la concurrence, les prix ont de grandes chances de baisser, ce qui favorise le pouvoir d’achat. Par ailleurs, le consommateur a accès à une plus grande variété de produits (choix, qualité.). Pour les producteurs, cela permet d’avoir accès à des marches plus vastes. Le développement des échanges contraint également les producteurs à rester compétitifs (au niveau des prix et de la qualité) pour ne pas perdre de parts de marche. Les entreprises doivent donc rationaliser le processus de production et innover en permanence. Enfin, les entreprises ont accès à des nouvelles matières premières, à de nouvelles technologies. 4) L’internationalisation des échanges a des effets sur les consommateurs et les producteurs (voir question 3), mais aussi sur les pays développés et en développement. La hausse des échanges s’est accompagnée d’une transformation de la division internationale du travail, et a favorisé la croissance économique mondiale et le développement, en particulier des puissantes émergentes. Document 20 : doc 3 p 71 : Libre-échange et concurrence Question 3 du manuel : Les prix bas permettent une augmentation de la consommation qui, à son tour, stimule le reste de l’économie. Ainsi, les consommateurs peuvent satisfaire leurs besoins à moindre coût, tandis que les entreprises ont davantage de débouchés. Synthèse : Le libre-échange est supposé apporter des avantages aux consommateurs et aux producteurs, par différents mécanismes.

� Un effet de dimension : grâce à la spécialisation et à l’ouverture d’un marché mondial, chaque nation peut produire plus et plus efficacement. Cela permet la réalisation d’économies d’échelle et d’effet d’apprentissage, qui améliorent la productivité et font baisser les coûts de production.

� Un effet de diversification : grâce aux importations, les consommateurs, mais également les entreprises, ont à leur disposition une plus large diversité de produits pour satisfaire leurs besoins, que ce soit en terme de biens et services de consommation ou de biens de production.

� Un effet de concurrence : le commerce international et le libre-échange permettent l’entrée de nouvelles entreprises sur des marchés qui sont largement oligopolistiques (donc pas optimaux). La situation de marché se rapproche alors de la Concurrence Pure et Parfaite, ce qui est favorable aux consommateurs (baisse des prix et de la qualité) et à l’économie toute entière (incitation à investir, à innover pour améliorer la compétitivité hors-prix, à réaliser des gains de productivité qui amélioreront la compétitivité et feront baisser les prix, ...)

En fin de compte, les producteurs bénéficient de gains de productivité, d’un élargissement du marché (et donc d’économies d’échelle), ainsi que d’une incitation à l’innovation (mais est-ce vraiment positif pour eux ?). Les consommateurs quant à eux peuvent profiter de baisse des prix (du fait d’une concurrence plus intense, des économies d’échelle et des gains de productivité permis par la spécialisation), d’une hausse de la qualité ainsi que de la variété/diversité, grâce à la fois à la multiplication des offreurs présents sur le marché et à l’accélération de l’innovation induite par la concurrence.

2) Les inconvénients du libre échange

Document 21 : doc 3 p 73 : La domination des pays développés

Question 3 du manuel : Comment peut-on expliquer que le libre-échange a des effets dévastateurs sur

certains pays en développement ?

Le libre-échange peut avoir des effets dévastateurs sur les pays en développement car il déstabilise les économies de ces pays, qui n’ont pas les moyens de s’en protéger. L’afflux de produits étrangers vendus à bas

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prix contribue au déclin de l’industrie nationale dans ces pays. Ce phénomène est particulièrement visible dans l’agriculture : exemple des éleveurs de poulets africains ruinés par l’afflux de poulets européens congelés, etc Document 22 : Le piège de l’ouverture

1) Quel héritage économique la colonisation a-t-elle laissé aux pays colonisés ?

Les pays anciennement colonisés souffrent la plupart du temps d’une trop forte spécialisation. En effet, les pays colonisateurs utilisaient ces pays pour produire une ressource naturelle ou pour fabriquer des produits de base qui étaient ensuite réexportés vers la métropole. De fait, nombre de ces pays se retrouvent aujourd’hui mono-exportateurs, c’est-à-dire que leur économie est principalement orientée vers la production d’un seul produit (chocolat en Côte d’Ivoire, pays pétroliers d’Afrique, etc.). 2Expliquez la phrase soulignée

Les pays mono-exportateurs exportent la ressource qu’ils produisent, ce qui leur permet d’obtenir des ressources monétaires qu’ils peuvent ensuite utiliser pour leur développement (acquisition de technologies étrangères, importations de biens non produits dans le pays, etc.). Il est donc important pour ces pays que le prix auquel ils vendent leur ressource soit stable et rémunérateur. 3) En quoi les pays mono-exportateurs sont-ils dépendants des prix qui se forment sur le marché ?

Le prix auquel les pays mono-exportateurs vendent leurs ressources est fixé sur les marchés. Selon que ce prix est élevé ou faible, le pouvoir d’achat international du pays est lui aussi élevé ou faible. Les pays mono-exportateurs sont donc soumis aux aléas du marché, ce qui peut avoir des conséquences très importantes sur leur niveau de développement. En effet, en cas de spéculation à la baisse sur le prix de la ressource qu’il produit, le pouvoir d’achat international du pays s’effondre et il n’a plus les moyens d’importer des produits étrangers, ce qui nuit à son développement. Par ailleurs, le pays étant dépen-dant d’une production, il peut être concurrencé par d’autres pays qui ont la capacité de diminuer leurs coûts et de proposer des prix plus attractifs, ce qui exerce à nouveau une pression à la baisse sur les prix, qui diminue d’autant plus le pouvoir d’achat international. Document 23 : Toutes les spécialisations ne se valent pas

1) Entre 2008 et 2009, le prix des exportations des produits alimentaires a baissé de 15 %. 2) Ces trois dernières années, on constate que les prix des exportations de produits primaires ont beaucoup fluctué. En 2008 et en 2010, les prix des exportations de produits primaires ont connu de fortes hausse (+ 28 % et 26 %), alors qu’en 2009 ceux-ci avait baissé de 30 %. Cette forte volatilité se retrouve par exemple pour les exportations de produits alimentaires, des matières premières agricoles, de l’énergie. On constate que, malgré la crise économique, les années 2008 et 2010 ont été des années de fortes hausses pour les prix des

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exportations de produits primaires (+ 33 % pour les matières premières agricoles, + 26 % pour l’énergie, + 48 % pour les métaux). 3) Au cours de la décennie 2000-2010, les pays spécialisés dans les produits agricoles (matières premières, produits alimentaires et boissons) n’ont que très peu tiré profit de leur spécialisation. On constate que la hausse du prix des exportations est très faible. En 10 ans, le prix des exportations des matières premières agricoles, par exemple, n’a augmenté que de 2 %. On peut imaginer que ces pays spécialisés dans les productions agricoles ont connu une dégradation de leurs termes de l’échange. En effet, les prix de leurs importations ont certainement augmente plus vite que le prix de leurs exportations. 4) Les avantages tirés de l’échange international dépendent en fait de la spécialisation des pays. Les pays mono spécialises ou spécialisés dans des productions primaires, dont les prix sont très volatiles (en raison, en particulier, de la spéculation), ne tirent pas profit de la mondialisation. Comme le rappelle le titre du document « toutes les spécialisations ne se valent pas », et toutes ne permettent pas de connaitre la croissance économique et le développement. A faire : Exercice sur les termes de l’échange page 73 : 1)

Termes de l’échange = Indice des prix des produits exportés x 100

Indice des prix des produits importés

� Si TE > 100 : amélioration des termes de l’échanges

� Si TE = 100 : équilibre

� Si TE < 100 : détérioration

a) Le prix des importations augmente plus vite que le prix des exportations : détérioration des termes de l’échange Par exemple : si le prix des M a augmenté de 20 % (I= 120) et le prix des X que de 5% (I= 105), on a : (105 / 120) X 100 = 87,5 < 100 donc : dégradations des termes de l’échange b) Le prix des importations et des exportations augmentent dans les mêmes proportions : équilivre des termes de l’échange Par exemple : si le prix des M et des X augmente de 10% (I=110) alors on a : (110 / 110) x 100 = 100 c) Le prix des exportations augmentent alors que le prix des importations diminuent ! amélioration des termes de l’échange Par exemple : si le prix des X augmente de 15% (I=115) et le prix des M diminue de 5% (I= 95) , on a : (115 / 95) x 100= 121 > 100 donc amélioration des termes de l’échange. 2) Termes de l’échange = 110 / 115 x 100 = 95,7 Il y a, dans ce cas, une dégradation des termes de l’échange, c’est-à-dire que le pouvoir d’achat des exportations en produits importés diminue. Synthèse :

La concurrence internationale peut amener à la disparition de productions locales, lorsque les producteurs locaux ne sont pas suffisamment compétitifs. Ne pouvant soutenir la compétition, ils sont condamnés à disparaître. C’est le cas par exemple de l’industrie textile en France qui subit de plein fouet la concurrence de pays où le coût de la main d’œuvre est beaucoup plus bas (pays du Maghreb, d’Europe de l’Est ou Chine). C’est aussi le cas du secteur agricole dans les pays en développement, qui se trouvent confrontés à des productions ultra-subventionnées en provenance des pays développés.

Par ailleurs, dans les pays développés, le libre-échange est accusé d’entraîner une pression à la baisse sur les salaires et sur les systèmes de protection sociale, remettant ainsi en cause le pacte social.

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De plus, le libre-échange suppose une spécialisation, c’estd’activité moins productifs qu’à l’étrangerla satisfaction de besoins fondamentaux. S’est posée par exemple la question de l’autolors de la flambée des prix agricoles en 2007dramatique lorsque la hausse des cours moproduits : certains pays ont alors connu des émeutes de la faim ( voir doc 24)

Enfin, pour certains économistes, le libreaux pays en voie de développement. Le système économique mondial est en effet hérité de l’époque coloniale, et permettrait aux pays du Nord de poursuivre l’exploitation des richesses naturelles des pays du Sud à leur profit. Les spécialisations auxquelles les pays effet peut avantageuses : elles ont peu d’effets d’entraînement sur l’ensemble de l’économie (elles ne nécessitent par exemple pas d’investissements, donc d’accumulation de capital physique et pas plus qu’elles ne nécessitent une mainprimaires ont été confrontés à une dégradation des termes de l’échangeaugmenté plus rapidement que le prix de leurs exportations. Cette dégradation des termes de l’échange les oblige à produire sans cesse davantage pour financer leurs importations, sans pouvoir augmenter les quantités de produits importés. On peut parler de "croisdes ressources stables nécessaires au financement de leur processus de développement (qui suppose des investissements privés dans l’appareil productif afin de développer certains secteurs poinvestissements publics dans les infrastructures de communication, de santé ou de formation). Leur économie est totalement extravertie et leur croissance ne profite pas à leur population. Document 24 : Les émeutes de la faim

échange suppose une spécialisation, c’est-à-dire l’abandon de certains secteurs d’activité moins productifs qu’à l’étranger : il peut s’ensuivre une dépendance vis-à-vis des pays étrangers pour

isfaction de besoins fondamentaux. S’est posée par exemple la question de l’autolors de la flambée des prix agricoles en 2007-2008 : l’abandon de certaines productions agricoles s’est révélé dramatique lorsque la hausse des cours mondiaux a rendu difficile voire impossible les importations de ces

rs connu des émeutes de la faim ( voir doc 24) Enfin, pour certains économistes, le libre-échange permet aux pays riches d’imposer un échange inégal

en voie de développement. Le système économique mondial est en effet hérité de l’époque coloniale, et permettrait aux pays du Nord de poursuivre l’exploitation des richesses naturelles des pays du Sud à leur profit. Les spécialisations auxquelles les pays en voie de développement sont plus ou moins contraints sont en

: elles ont peu d’effets d’entraînement sur l’ensemble de l’économie (elles ne nécessitent par exemple pas d’investissements, donc d’accumulation de capital physique et pas plus qu’elles ne nécessitent une main-d’œuvre qualifiée). Par ailleurs, les pays spécialisés dans les produits primaires ont été confrontés à une dégradation des termes de l’échange : le prix des produits qu’ils importent a

té plus rapidement que le prix de leurs exportations. Cette dégradation des termes de l’échange les oblige à produire sans cesse davantage pour financer leurs importations, sans pouvoir augmenter les quantités de produits importés. On peut parler de "croissance appauvrissante". En fin de compte, ils se retrouvent privés des ressources stables nécessaires au financement de leur processus de développement (qui suppose des investissements privés dans l’appareil productif afin de développer certains secteurs poinvestissements publics dans les infrastructures de communication, de santé ou de formation). Leur économie est totalement extravertie et leur croissance ne profite pas à leur population.

: Les émeutes de la faim

24

dire l’abandon de certains secteurs vis des pays étrangers pour

isfaction de besoins fondamentaux. S’est posée par exemple la question de l’auto-suffisance alimentaire : l’abandon de certaines productions agricoles s’est révélé

ndiaux a rendu difficile voire impossible les importations de ces

échange permet aux pays riches d’imposer un échange inégal en voie de développement. Le système économique mondial est en effet hérité de l’époque coloniale, et

permettrait aux pays du Nord de poursuivre l’exploitation des richesses naturelles des pays du Sud à leur en voie de développement sont plus ou moins contraints sont en

: elles ont peu d’effets d’entraînement sur l’ensemble de l’économie (elles ne nécessitent par exemple pas d’investissements, donc d’accumulation de capital physique et de progrès technique,

d’œuvre qualifiée). Par ailleurs, les pays spécialisés dans les produits : le prix des produits qu’ils importent a

té plus rapidement que le prix de leurs exportations. Cette dégradation des termes de l’échange les oblige à produire sans cesse davantage pour financer leurs importations, sans pouvoir augmenter les quantités

sance appauvrissante". En fin de compte, ils se retrouvent privés des ressources stables nécessaires au financement de leur processus de développement (qui suppose des investissements privés dans l’appareil productif afin de développer certains secteurs porteurs, et des investissements publics dans les infrastructures de communication, de santé ou de formation). Leur économie

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TABLEAU COMPARATIF SUR LE LIBRE ECHANGE

B. La tentation du protectionnisme

1) Les fondements des politiques protectionnistes

� Friedrich. List et le protectionnisme éducateur

Friedrich List (1789-1846) « Système national d’économie politique », inspirateur de la Zollverein (Union douanière all de 1834 – 1867) « Un pays en phase d’industrialisation doit protéger ses industries naissantes, dans l’enfance, le temps qu’elles soient suffisamment compétitives » : PROTECTIONNISME EDUCATEUR Une protection qui doit permettre aux jeunes industries d’obtenir un marché de taille suffisante pour générer des économies d’échelle, de construire des avantages comparatifs. Par ex, la Corée du Sud s’est développée à l’abri des barrières douanières pour se créer un avantage comparatif. List va plus loin, en disant que le LE peut être néfaste entre des pays qui ont un niveau de développement différent.

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Document 25 : doc 1 p 74 : Le protectionnisme éducateur

1) Selon List, qu’est-ce qui justifie qu’un pays puisse recourir au protectionnisme ?

D’après F. List, un pays peut recourir au protectionnisme si certains secteurs de son économie ne sont pas encore en mesure d’affronter la concurrence internationale. En effet, lorsqu’un pays souhaite créer ou renforcer des avantages comparatifs dans un secteur, il se peut que ce secteur ne soit pas immédiatement compétitif. Dans ce cas, il est nécessaire de mettre en œuvre des politiques protectionnistes visant à protéger le secteur concerné de la concurrence internationale, ce qui lui permet de « mûrir », c’est-à-dire de renforcer sa productivité, de diminuer son coût unitaire, jusqu’à ce qu’il soit prêt à entrer sur le marché mondial. 2) Le recours au protectionnisme a-t-il vocation à durer dans le temps ?

Le recours au protectionnisme n’a pas vocation à durer dans le temps selon List. En effet, il n’est qu’une mesure temporaire qui vise à combler l’écart de compétitivité entre des entreprises nationales peu compétitives et des concurrents étrangers très compétitifs. Lorsque le secteur protégé a pu renforcer sa compétitivité et diminuer ses coûts, il est alors temps de supprimer toutes les mesures protectionnistes et d’entrer sur le marché mondial. 3) En quoi peut-on dire que le protectionnisme permet de créer des avantages comparatifs ?

Le protectionnisme apparaît comme un excellent moyen de changer de spécialisation productive ou de renforcer des avantages comparatifs. En effet, il permet à une économie de renforcer temporairement un secteur en le mettant à l’abri de la concurrence internationale. Sans ces mesures, le secteur ne pourrait jamais devenir compétitif, car il ne pourrait jamais combler l’écart avec les entreprises concurrentes étrangères qui bénéficient déjà d’économies d’apprentissage, d’économies d’échelle, etc.

� Le protectionnisme défensif

Le protectionnisme sectoriel défendu par Krugman, s’inspire de cette protection temporaire, avec comme ex, Airbus Document 26 : doc 2 p 74 : Le proctectionnisme défensif

1) Qu’est-ce que la PAC ? Quels sont ses objectifs ?

La politique agricole commune (PAC) a été créée par le traité de Rome en 1957 et mise en place en 1962. Ses objectifs sont alors : d’accroître la productivité de l’agriculture ; d’assurer un niveau de vie équitable à la population agricole ; de stabiliser les marchés ; de garantir la sécurité des approvisionnements ; d’assurer des prix raisonnables aux consommateurs. Les agriculteurs bénéficient : d’aides indirectes, les « prix garantis », qui leur assurent un prix minimum pour leur production en comblant la différence entre prix du marché et prix garanti ; d’aides directes au revenu depuis la réforme de 1992. En échange d’une baisse des prix garantis, l’UE verse des aides proportionnelles à la superficie de l’exploitation. Par ailleurs, la préférence communautaire permet d’isoler l’agriculture européenne des variations des prix mondiaux en lui accordant des avantages en matière de prix par rapport aux produits importés. 2) Quelle proposition a été faite par le commissaire européen au budget ? Quelle a été la réaction de la

France ?

Le commissaire européen au budget a proposé que la part des dépenses agricoles dans le budget européen baisse afin de dégager des ressources pour financer d’autres politiques européennes, comme l’énergie, la recherche ou l’immigration.

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La France est opposée à cette proposition car son agriculture a besoin des crédits de la PAC pour continuer à exister. Actuellement, environ 40 % du budget européen est consacré à la PAC et la France est l’un des principaux bénéficiaires de cette politique. 3) Si un accord de libre-échange était signé entre l’UE et les pays du Mercosur, les agriculteurs français ne bénéficieraient plus des aides de la PAC et seraient confrontés à la concurrence des produits agricoles à bas prix du Mercosur. Cela aurait pour conséquence une perte de parts de marché pour l’agriculture française, accompagnée d’une baisse de l’emploi agricole et des revenus des agriculteurs (qui vivent actuellement principalement des aides de la PAC). Cela pose à terme la question de l’indépendance alimentaire de l’Europe.

4) En quoi peut-on affirmer que la PAC est un exemple de « protectionnisme défensif » ?

La PAC est un exemple de protectionnisme défensif dans le sens où c’est une politique d’aides et de subventions à un secteur (l’agriculture européenne) qui n’est pas en mesure d’être concurrentiel par rapport à d’autres pays d’Amérique du Sud ou d’Asie. Synthèse : Pour F. List (1789-1846), le protectionnisme est le seul moyen de stimuler l’industrialisation des nations. Il promeut donc un « protectionnisme éducateur », c’est-à-dire un ensemble de mesures destinées à protéger le marché intérieur et à permettre l’essor d’entreprises nationales « dans l’enfance ». Grâce à ces mesures, ces industries naissantes disposent en effet du temps d’apprentissage nécessaire pour accéder au niveau de compétitivité des pays plus avancés dans le processus d’industrialisation. Dès que le retard est rattrapé, les barrières douanières doivent être abandonnées, car elles ont alors plus d’effets pervers (surcoût pour le consommateur, peu d’innovation et d’amélioration des produits) que d’effets bénéfiques. Il existe d’autres justifications au protectionnisme. La défense de l’intérêt national, notamment pour limiter la dépendance vis à vis de l’extérieur (politique énergétique française par exemple ou bien protection du secteur militaro-industriel, ou politique agricole en Europe) peut être avancée pour justifier des mesures de protection du marché intérieur. L’intérêt national peut aussi résider dans la préservation de l’emploi. La concurrence internationale peut en effet conduire à un dumping social, c’est-à-dire le maintien d’un faible niveau de protection sociale ou de niveau de salaire bas pour limiter le coût du travail et améliorer la compétitivité-prix des entreprises, ce qui se traduit pour les pays industrialisés par une perte de compétitivité et du chômage. On a récemment employé le terme de « patriotisme économique », ou de protectionnisme défensif. Il s’agit de pénaliser les produits étrangers afin de préserver le pacte social. Le protectionnisme peut aussi concerner les industries vieillissantes (N. Kaldor), parce qu’elles ne sont plus suffisamment productives pour soutenir la concurrence internationale. Le protectionnisme permet alors une adaptation progressive du tissu productif et la réallocation "en douceur" des facteurs de production, sans crise sociale majeure. Le protectionnisme peut aussi être un ensemble de représailles vis à vis de pays ayant eux-mêmes adopté des mesures protectionnistes ou pratiquant une concurrence déloyale (pays qui autorisent le travail des enfants ou ne respectent aucune norme de sécurité ou environnementale ...). Un tarif douanier peut enfin être justifié par un besoin en termes de recettes fiscales pour l’État. En période de contrainte budgétaire forte, il est en effet tentant de taxer les produits importés, car la mesure apparaît plus acceptable que l’augmentation des impôts (même si en fin de compte, ce sont les consommateurs qui en supportent le coût...). 2) Les instruments du protectionnisme Voir fiche « Les mesures protectionnistes »

On distingue deux grands types d’instruments : les mesures tarifaires, et les mesures non-tarifaires.

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3) Les risques du protectionnisme Document 27 : doc 3 p 75 : Le protectionnisme, un frein à la croissance ?

1) Expliquez la phrase soulignée.

Les mesures protectionnistes entraînent un renchérissement du prix des produits, lié à une absence de concurrence. Cette hausse des prix nuit au pouvoir d’achat des consommateurs et donc à la croissance économique. Par ailleurs, le protectionnisme entraîne une augmentation du coût de production pour les entreprises, dans la mesure où le prix des consommations intermédiaires augmente. La production est donc moins importante, ce qui entraîne mécaniquement une moindre diversification des produits. 2) Quels sont les effets du protectionnisme sur la croissance et sur l’emploi ?

Le protectionnisme nuit à la croissance et à l’emploi. Protectionnisme => hausse des prix => les agents consomment moins => les entreprises produisent moins => il y a moins de croissance et d’emploi. 3) En quoi les subventions accordées à l’agriculture dans les pays développés nuisent-elles aux pays en

développement ?

Les pays en développement n’ont pas les moyens de mettre en œuvre des politiques protectionnistes : ils n’ont pas les ressources budgétaires pour accorder des subventions. Par conséquent, ils ont beaucoup de difficultés pour être compétitifs et accéder aux marchés. Le secteur de l’agriculture illustre bien ce problème : les pays développés subventionnent fortement leur agriculture (en 2007, 258 milliards de dollars de subventions pour l’agriculture dans la zone OCDE), ce qui fausse fortement la production et pénalise les pays en développement qui perdent des parts de marché. Document 28 : doc 4 p 75 : La mondialisation, une aventure obligée ?

1) En quoi le protectionnisme peut-il entraîner une perte de compétitivité pour l’économie ?

Lorsqu’un secteur est protégé de la concurrence étrangère, il n’est plus incité à diminuer ses coûts, ce qui a des répercussions sur le reste de l’économie. D. Cohen explique ainsi que le fait de mettre en place des mesures protectionniste dans un secteur comme la sidérurgie a des conséquences très négatives sur le reste de l’économie : les producteurs automobiles doivent dès lors payer leur consommation beaucoup plus chère que leurs concurrents. Ils subissent donc une hausse de leur coût de production et sont donc pénalisés par rapport à leurs concurrents : ils perdent des parts de marché et sont contraints de réduire leur volume de production. 2) Pourquoi, selon l’auteur, la mondialisation est –elle une aventure obligée ?

La mondialisation est une « aventure obligée » dans le sens où les échanges de technologies permettent aux pays d’améliorer la compétitivité de leurs entreprises, entraînant ainsi l’économie (croissance, augmentation de l’emploi). D. Cohen donne l’exemple de l’informatique : l’utilisation par la France de produits créés par Microsoft a eu des répercussions positives sur notre économie, en augmentant la productivité des entreprises, en

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facilitant la recherche. Sans l’utilisation de ces technologies, l’économie française aurait perdu en compétitivité et les entreprises auraient eu davantage de difficultés à affronter la concurrence étrangère. Synthèse :

De nombreuses justifications, théoriques ou pragmatiques, existent en matière de protectionnisme. Cependant, ce type de politique présente aussi des inconvénients et des limites.

Les importations sont parfois rigides à la baisse, en particulier lorsque le produit n’a pas de substitut ou n’est pas produit sur place. Dans ce cas, les mesures protectionnistes, qui se traduisent par une hausse du prix des produits importés, peuvent engendrer une inflation importée : la hausse du prix des produits importés se répercute sur les autres produits et se diffuse à l’ensemble de l’économie, pénalisant la demande et la croissance.

La diminution de la concurrence peut nuire aux consommateurs, par insuffisance de la qualité ou par des prix élevés. A long terme, les entreprises peuvent devenir moins performantes, du fait de l’absence d’investissement, en particulier dans la recherche et développement.

En fin de compte, le protectionnisme pénalise la croissance et l’emploi, car la demande est moins stimulée et que le processus concurrentiel fonctionne moins bien.

TABLEAU COMPARATIF SUR LE PROTECTIONNISME

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IV. Quels sont les effets d’une variation des taux de change sur les économies ? Indications : On s’interrogera sur les effets d’une variation des taux de change sur l’économie des pays concernés. A. Qu’est-ce qu’un taux de change ?

Document 29 : doc 1 p 96 : Comment se détermine un taux de change ?

1. Pour 100 euros proposés, au taux de change de 1 € = 1,40 $, un vendeur obtient en échange 140 dollars ; au taux de 1 € = 1,80 $, il obtient alors 180 dollars. Plus le taux de change de l’euro est élevé, plus le vendeur (offreur) d’euros obtiendra de dollars en échange, donc plus il sera tenté de vendre une plus grande quantité d’euros. 2. En d’autres termes, ils vont dans des banques ou des bureaux de change pour acheter des euros en échange de dollars. Plus le taux de change de l’euro en dollar est élevé, moins ils obtiennent d’euros contre leurs dollars. Ainsi, plus le taux de change est élevé, moins la demande d’euros est forte. La courbe de demande d’euros est par conséquent une courbe décroissante avec le prix de l’euro. 3. Au niveau de change 1 € = 1,40 $, il y a une pénurie d’euros car le niveau de l’offre (d) est inférieur au niveau de la demande (c). Les banques n’ont donc pas assez d’euros pour pouvoir satisfaire toute la demande. Dans le même temps, elles ont une offre excédentaire de dollars. Elles augmentent donc le taux de change de l’euro en dollar jusqu’à ce que la demande soit égale à l’offre. Le taux de change d’équilibre sera 1 € = 1,60 $. 4. Par exemple : le taux de change d’équilibre du marché passe dans ce cas de 1€ = 1,60$ à 1€ = 1,70$. L’euro s’est apprécié par rapport au dollar.

Document 30 : doc 2 p 96 : Changes fixes et changes flottants

1. Dans un régime de change fixe, la parité entre les devises est stable ; la banque centrale a en charge de maintenir cette stabilité. Dans un régime de change flottant, le taux de change entre les devises est instable ; le cours des monnaies varie en fonction de l’offre et la demande observées sur le marché des changes. 2. En régime de change fixe, lorsque la monnaie nationale se déprécie, l’objectif de la banque centrale est de voir remonter le taux de change de sa monnaie nationale. Or le taux de change augmente quand la demande de cette monnaie augmente sur le marché (cf. doc. 1, Q. 4). Donc la banque centrale se porte acheteuse de monnaie nationale sur le marché. Pour ce faire, elle doit fournir en contrepartie des devises étrangères, qu’elle prélève sur son stock de réserves de change … à condition qu’il soit suffisant pour mener à bien l’opération. 3. La banque centrale d’un pays (ou d’une zone monétaire) peut émettre elle-même sa propre monnaie et elle n’a, a priori, pas besoin de l’acheter à d’autres (cf. cours de Première ES). C’est d’ailleurs pourquoi il lui est plus facile d’intervenir pour faire baisser le taux de change de sa monnaie nationale que l’inverse, car elle dispose alors de moyens d’intervention a priori infinis. Acheter sa propre monnaie sur le marché des changes n’est donc qu’un moyen de réaliser un objectif : voir remonter le taux de change de la monnaie nationale pour respecter la parité fixée.

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B. Les effets de variations des taux de change

Document 31 : doc 2 p 100 : La politique de dévaluation compétitive +

1) A quelles conditions une dépréciation de la monnaie nationale est-elle favorable au retour à un solde

commercial positif ?

a/ À condition que la consommation réagisse suffisamment à l’effet prix : augmentation des exportations quand les prix baissent et baisse des importations quand les prix augmentent [on pourra faire le lien avec les élasticités étudiées en Seconde]. b/ À condition que le changement de parité soit répercuté sur les prix, et donc que les marges bénéficiaires ne soient pas modifiées (à la hausse pour les exportations, et inversement pour les importations). c/ À condition de laisser au mécanisme un temps plus ou moins long pour produire ses effets. 2) voir doc suivant 3) Quels pays sont actuellement soupçonnés de pratiquer ce genre de politique ?

Les États-Unis et le Japon sont soupçonnés de pratiquer ce genre de politique, dite de dévaluation compétitive. Mais les États-Unis eux-mêmes accusent la Chine de pratiquer de même en freinant l’appréciation de leur monnaie, thèse rejetée par la Chine qui fait observer que le taux de change effectif réel du yuan s’apprécie depuis 2005.

Document 32 :

EXERCICE, p. 100 Après une dévaluation, à court terme, le prix des exportations diminue et le prix des importations augmente alors que les volumes stagnent. Par conséquent, la valeur des exportations diminue alors que la valeur des importations augmente. Donc le solde commercial diminue (peut-être déficitaire). À long terme, le prix des exportations diminue et le volume augmente ; le prix des importations augmente et le volume diminue. Par conséquent, la valeur des exportations augmente alors que la valeur des importations diminue. Donc le solde commercial augmente (excédentaire)

Point notions

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Appréciation : hausse du cours d’une devise sur le marché des changes (ex : passage de 1 euros = 1,5 dollars à 1 euro = 1,55 dollars) Dépréciation : baisse du cours d’une devise sur le marché des changes (ex : passage de 1 euros = 1,5 dollars à 1 euro = 1,45 dollars) Dévaluation : baisse du cours d’une devise qui découle d’une décision des pouvoirs publics.

Explication de la courbe en J

Quand le taux de change baisse, il y a d’abord une baisse de la valeur des exportations en devises étrangères et une hausse de la valeur des importations : c’est l’effet-prix. (Les prix des produits nationaux exprimés en monnaies étrangères diminuent et les prix des produits étrangers exprimés en monnaie nationale augmentent ; l’effet prix équivaut à une détérioration des termes de l’échange et dégrade le solde des échanges de biens) Mais ensuite les quantités exportées augmentent et les quantités importées diminuent: c’est l’effet volume. - Dans un premier temps, l’effet-prix l’emporte sur l’effet volume : il y a un déficit du solde extérieur (plus

d’importations et moins d’exportations en valeur). On est en dessous de l’axe des abscisses. - Dans un second temps, l’effet- volume l’emporte : le solde devient positif (moins d’importations et plus

d’exportations en volume).On est au dessus de l’axe des abscisses. Conditions pour qu’il y ait une amélioration du solde commercial :

- Les modifications de prix induites par la dévaluation ne sont pas automatiquement répercutées, à la hausse ou à la baisse par les entreprises. Les entreprises exportatrices peuvent ne pas baisser les prix et profiter de la dévaluation pour accroître leurs marges bénéficiaires. De façon symétrique, les prix des produits importés n’augmentent pas si les entreprises étrangères compriment leurs marges bénéficiaires. Les comportements de marges (stratégies d’entreprises en matière de marge bénéficiaire), des entreprises peuvent donc contrecarrer les variations de prix provoquées par la dévaluation :

- Il n’est pas certain que l’effet-quantité soit supérieur à l’effet-prix. Tout dépend de la valeur de l’élasticité des importations et des exportations par rapport aux prix

- Les quantités échangées ne dépendent pas seulement des prix. La différenciation des produits (apparence, qualité, etc…), l’adaptation des produits exportés et importés à la demande (nationale et mondiale) doivent être prises en compte. Ces derniers éléments qui définissent la compétitivité structurelle ou encore la compétitivité hors-prix tendent à prendre une importance croissante dans la détermination des flux d’échanges internationaux.

- Il faut que les consommateurs étrangers perçoivent la baisse des prix, il faut donc qu’ils changent leurs habitudes, ce qui demande un certain délai.

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Document 33 :

Lorsqu’une monnaie prend de la valeur par rapport aux autres devises, le prix des importations libellé en monnaie nationale diminue et au contraire le prix des exportations libellé en devises augmente : cela doit faire augmenter les quantités importées et diminuer les quantités exportées. Inversement une perte de valeur de la monnaie nationale devrait permettre d’améliorer la compétitivité-prix des producteurs résidents mais elle renchérit le coût des importations.

Les effets des variations du cours du change sur la valeur des échanges commerciaux dépendent à la fois de l’élasticité des exportations par rapport au cours du change et de l’élasticité des importations par rapport au cours du change.

L’élasticité-prix des exportations ou des importations mesure la réaction de ces grandeurs à une variation des prix. Si elle est supérieure à 1 en valeur absolue, on dit qu’elle est forte.

+ voir schéma doc 3 p 101

V. Pourquoi la production de biens et de services s’est-elle internationalisée ?

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Indications : En s’appuyant sur des données concernant le commerce intra-firme et sur des exemples d’entreprises multinationales, on abordera la mondialisation de la production. On analysera les choix de localisation des entreprises et leurs stratégies d’internationalisation. On étudiera à cette occasion les principaux déterminants de la division internationale du travail en insistant sur le rôle des coûts et la recherche d’une compétitivité hors prix.

A. La mondialisation de la production

1) Qu’est-ce qu’une FTN ?

Une firme transnationale peut se définir comme une entreprise qui exerce une partie de son activité à l’étranger : elle réalise donc son activité de production dans au moins deux pays. Une FTN comprend une maison-mère (dans un pays) et au moins une filiale (dans un autre pays).

Une filiale est une entreprise dont le capital est contrôlé par une autre société, appelée la société-mère (le contrôle du capital est en général compris comme la possession d’au moins 10 % du capital). Elle fait souvent appel à un réseau de sous-traitants qui dépendent étroitement d’elle.

Document 34 : Exemple d’une FTN : Renault

Document 35 : doc 1 p 76 : L’augmentation du nombre firmes transnationales

1) Entre 1990 et 2007, le nombre firmes transnationales a augmenté de 2,81 % par an en moyenne (TCAM) ou encore, le nombre de FTN a plus que doublé entre 1990 et 2007. 2) On constate que le nombre de filiales augmente plus rapidement que le nombre de firmes transnationales, ce qui signifie que le nombre moyen de filiales par firme a tendance à augmenter. Cela signifie concrètement que les firmes sont de plus en plus ouvertes sur l’extérieur et qu’elles développent de plus en plus d’activités dans d’autres pays du monde.

La plupart des FTN sont originaires des pays du Nord :

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2) L’évolution des IDE

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Les flux d’IDE sont la caractéristique principale de la mondialisation actuelle.

Définitions

Les IDE (investissements directs à l’étranger) correspondent à un flux de capitaux entre deux pays afin de créer, de racheter ou de prendre le contrôle d’une entreprise (la prise de contrôle d’une entreprise se définit comme une prise de participation supérieure à 10 % du capital de l’entreprise).

Les flux d’IDE entrants correspondent à des "importations" de capitaux, les IDE sortants à des "exportations" de capitaux.

Contrairement aux investissements de portefeuille, les IDE ont avant tout une logique productive. Les investissements de portefeuille sont des prises de participation inférieures à 10 % du capital. Ils

ont une logique de placement (ex : bénéficier de revenus via le versement de dividendes).

Document 36 : Les flux d’IDE entrants et sortants

1) Lorsqu’une firme du pays A effectue un IDE dans le pays B, s’agit-il d’un IDE sortant ou entrant, pour

le pays A ? pour le pays B ?

Pour le pays A, il s’agit d’un IDE sortant et pour le pays B, il s’agit d’un IDE entrant. 2) Donnez la signification des données encadrées pour les IDE entrants

En 1970, les IDE entrants représentaient 13 milliards 345 millions 690 milles dollars et en 2013, ils représentaient 1 451 milliards 965 millions de dollars, soit une multiplication par 108 entre 1970 et 2013. 3) Quelles sont les évolutions qu’ont connues les IDE entrants et sortants entre 1970 et 2013 ?

D’abord ils ont fortement augmenté (faire les lectures et les calculs) Et ils ont change de nature et se sont diversifiés : - IDE entrants : tandis que dans les 70 les IDE allaient d’abord dans les pays développés (71% des IDE

entrants) puis dans les pays en développement, en 2013, les IDE entrants vont d’abord dans les pays en développement puis dans les pays développés mais également dans les pays qui connaissent une économie en transition (ouverture au commercre international) et à la Chine. (faire les lectures graphiques)

- IDE sortants : tandis qu’ils venaient exclusivement des pays développés en 1970, ils viennent maintenant dans tous les types de pays. Cependant, ils restent majoritairement issu des pays développés (cela s’explique par le fait que les FTN soient surtout issues dans pays développés).

Synthèse :

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Les IDE sont étroitement liés aux FTN : ce sont ces dernières qui réalisent ces investissements. Ils sont donc le symbole d’une organisation mondialisée de la production et de la DIPP. On constate d’ailleurs une explosion des IDE qui accompagne le processus d’internationalisation des entreprises. Les IDE ont considérablement augmenté depuis les années 1970. Aujourd'hui le stock mondial d'IDE représente 30 % du PIB mondial, alors qu'au début des années 1980, cette part était de 6 % à peine.

Cet essor des IDE est en grande partie lié à l’essor des opérations de fusion-acquisition (= opération

par laquelle deux entreprises disparaissent pour créer une nouvelle entreprise). Pour augmenter leur taille, les entreprises choisissent de prendre le contrôle ou de s’allier à l’un de leurs concurrents (croissance externe).

Exemples de fusion-acquisition : Alcatel-Lucent (2006) est devenu l’un des principaux équipementiers en télécommunication, leader sur le marché de la fibre optique. Sanofi-Aventis (2004), dans l’industrie pharceutique. Mittal-Arcelor (2006) : leader sur les principaux marchés sidérurgiques (automobile, électroménager, construction, emballage). Mais aussi GDF-Suez (2008) ou BNP-Paribas (2008).

Cependant, cette explosion des IDE laisse de nombreux pays de côté, notamment les pays africains.

3) Le poids grandissant des FTN

Document 37 : Le poids économique des FMN

dans le PIB, l’emploi et le commerce mondial

1) Montrez l’évolution de la part de la VA dans le

PIB mondial de 1990 à 2013.

2) Par quel coefficient l’emploi dans les filiale des

FMN a-t-il été multiplié ?

3) Comment expliquer le poids du commerce intra firme dans le commerce international ?

Cela s’explique par la DIPP : la production n’est plus assurée au même endroit. Le processus de P° est divisé en plusieurs étapes et chacune peut-être réalisée dans un pays différent.

Bilan du A.

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Une firme devient multinationale en réalisant un IDE dans le reste du monde : la société mère doit détenir au moins 10% du capital d’une filiale, et la production située dans un autre pays que celui de la société mère et contrôle sa gestion. Aujourd’hui, on assiste au développement des firmes en réseau qui passent par de multiples accords dans le monde avec d’autres firmes. Les principales FMN sont issues des pays développés mais en 2013, on compte 3 firmes chinoises dans les 11 premières FMN.

B. Pourquoi les entreprises s’internationalisent-elles ?

1) La recherche de la compétitivité-prix

Rappel : compétitivité-prix : aptitude à faire face à la concurrence en termes de prix.

Document 38 : La baisse des coûts

pour gagner en compétitivité-prix

1) Quels coûts directement liés à la production

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une FMN souhaite-t-elle réduire en s’implantant à l’étranger ?

Le coût du travail, le coût de transport, les droits de douanes, et la fiscalité. 2) Distinguez une filiale relais d’une filiale atelier

Filiale relais : la production est la même que celle de la société mère mais elle a lieu à l’étranger. Il s’agit d’une stratégie de marché : la firme souhaite se rapprocher d’un marché géographiquement éloigné. Filiale atelier : la production est divisée en plusieurs étapes et chaque filiale est spécialisé dans la production d’un élément de la gamme ou dans l’assemblage. Il s’agit ici d’une stratégie de rationalisation : la firme souhaite bénéficier des avantages comparatifs des différents pays pour chaque étape de la production. 3) Supposons que l’inflation soit de 3% e aux Etats-Unis et de 1% en France : à quel pays le différenciel

d’inflation profite-t-il ?

A la France qui a le taux d’inflation le plus faible et donc les produits français sont plus compétitifs que les produits américains. 4) Quels sont les effets de l’appréciation du taux de change sur la compétitivité-prix des produits

nationaux ?

Les entreprises nationales perdent en compétitivité car leurs produits se vendent alors plus chers à l’exportation.

Document 39 : Taux de change et compétitivité-prix

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Document 40 : Le coût salarial unitaire du travail : un déterminant de la compétitivité-prix

1) Pourquoi le niveau du salaire minimum en France peut-il décourager l’implantation de FMN ?

Parce que les FMN cherchent à diminuer leurs coûts de production. 2) Quel pays semble être le plus attractif en termes de coûts horaire de la MO ? En termes de coût

salarial unitaire ?

En termes de coûts horaires, c’est la Bulgarie qui semble la plus attractive. En terme de coût salarial c’est la Norvège, la France étant également bien placée. 3) Un coût salarial élevé est-il nécessairement un inconvénient ?

Non si la productivité du travail reste élevée.

Document 41 : Impôt sur les bénéfices des sociétés et optimisation fiscale

1) Qu’est-ce que l’optimisation fiscale ?

Optimisation fiscale : Techniques qui permettent à une entreprise le transfert de son assiette taxable entre deux pays. L'optimisation fiscale permet à des multinationales de localiser leurs bénéfices dans celui des Etats d'implantation qui pratique le taux d'impôt sur les sociétés le plus bas. Elle peut emprunter différentes stratégies comme la sous-capitalisation des filiales dans les pays à

forte imposition ou l'utilisation de procédés de facturation intragroupe.

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2) Quelle conséquence de l’optimisation fiscale pratiquée par McDonald’s pour la France ?

Une baisse des recettes fiscales. 3) Pourquoi le taux d’imposition est-il un déterminant des choix de localisation des FMN ? Parce que la fiscalité entre dans les coûts de production. Or la FMN cherche à diminuer au maximimum ses coûts de P° afin de diminuer ses prix et être compétitivité sur le marché mondiale (compétitivité-prix). (risque de Dumping fiscal).

Synthèse : La localisation des filiales des FMN peut s’expliquer par la recherche de faibles coûts pour gagner en compétitivité-prix. Ainsi, le coût unitaire du travail (coût salarial / quantités produites) peut expliquer l’implantation à l’étranger (ex : délocalisation d certaines P°). Les FMN tiennent également compte d’autres coûts liés à la production et à l’implantation comme le coûts des transports(ex : transports en containers) le taux d’imposition (optimisation fiscale). D’autres éléments sont prix en compte comme les variations du taux de change ou encore le niveau de l’inflation.

Attention : un coût du travail élevé peut-être compensé par une forte productivité du travail d’où l’intérêt

de regarder le coût unitaire salarial.

2) La recherche de la compétitivité hors-prix

Rappel : compétitivité hors-prix : aptitude à faire face à la concurrence en s’appuyant sur des éléments hors prix (qualité, innovation, différenciation, services)

Document 42 : Les stratégies hybrides

1) Quelles sont les trois raisons pour lesquelles

une entreprise a intérêt à accéder à des marchés

étrangers ?

Raison 1 : s’implanter sur un nouveau marché Raison 2 : diminuer ses coûts de P° en profitant des avantages comparatifs de chaque pays et en fractionnant le processus de P° Raison 3 : mélanger les deux.

2) Pourquoi les stratégies des FMN sont-elles

qualifiées d’hybrides ?

Parce que les entreprises mélanges plusieurs stratégies : compétitivité-prix et hors-prix. Et elles prennent donc en compte de multiples facteurs avant de choisir un lieu d’implantation : coût du travail, fiscalité mais également moyens de communication, éducation…

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Document 43 : Une stratégie pour gagner en compétitivité hors-prix : celle de L’Oréal

Document 44 : La compétitivité hors-prix : l’attractivité des territoires

1) Pourquoi la santé, l’éducation et

l’enseignement supérieur sont-ils des facteurs

attractifs pour les FMN ?

Car ils vont avoir une forte influence sur la productivité du travail ainsi que sur le degré d’innovations qui vont avoir lieu.

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Synthèse : En localisant leurs filiales à l’étranger, les FMN cherchent à la fois à minimiser les coûts et à

maximiser leurs avantages : leur stratégie est hybride. L’un des avantages des IDE est d’approvisionner les marchés, d’y exploiter des innovations et de satisfaire la demande locale. Le second avantage est de gagner en compétitivité hors-prix, en adaptant la production à la demande locale (voir l’exemple de l’Oréal) Pour cela les firmes s’appuient sur de nombreux avantages hors-coûts offerts par les territoires.

C. Quelles sont les conséquences de cette internationalisation de la production sur les pays

d’accueil ?

1) Les FMN, sources de croissance et de développement

Document 45 : Des retombées positives pour les pays d’accueil

Les IDE ont des multiples retombées positives pour les pays qui en bénéficient. � L’arrivée d’IDE entraîne des créations d’emplois sur le site ainsi que des créations d’emplois indirects chez

les sous-traitants, les artisans, les commerçants de la zone, du fait des revenus supplémentaires distribués. Le tissu économique local est dynamisé. C’est le niveau de vie qui se trouve globalement amélioré. La consommation augmente, alimentant ainsi la croissance économique.

� L’accroissement de la concurrence du fait de l’arrivée d’un nouveau producteur stimule également la croissance économique (voir les effets positifs du libre-échange), du fait de l’incitation à innover et à investir pour les entreprises locales.

� Par ailleurs, les pays peuvent bénéficier de raccourcis technologiques, ce qui accroît la productivité globale des facteurs et accélère l’accumulation de capital.

� L’arrivée d’IDE peut aussi permettre une hausse des recettes fiscales, ce qui permet de financer des politiques publiques favorables au développement et à la croissance : redistribution, formation de la population, santé publique, recherche publique...

� Enfin, le plus souvent, l’arrivée d’IDE s’accompagnent d’investissements publics, notamment en termes d’infrastructures de communication et de transports qui bénéficient à l’ensemble des acteurs économiques (externalités positives).

Mais pour que ces retombées positives soient possibles, il est nécessaire que le pays d’accueil ait déjà un niveau de formation de sa main-d’œuvre et de productivité suffisant, sans quoi le territoire n’est pas suffisamment attirant. On comprend pourquoi les IDE peuvent contribuer à renforcer les inégalités mondiales entre territoires.

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2) Les FTN peuvent aussi être sources de déséquilibres Document 46 : Des effets néfastes

Les États ont donc tout intérêt à attirer les IDE sur leur territoire. On comprend alors la concurrence entre États, par exemple en matière de fiscalité, pour attirer les entreprises étrangères. On parle de stratégie de dumping, qu’il soit fiscal, social ou environnemental. Il s’agit pour un État de volontairement baisser sa fiscalité, ou de ne pas développer son système de protection sociale (NB : considéré comme un des droits fondamentaux de l’homme... article 22 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948) ou sa législation environnementale, afin d’être plus attractif pour les FTN et leurs IDE. En dehors de ces stratégies de dumping, on constate que l’impératif de compétitivité devient l’objectif des politiques économiques menées, parfois au détriment de l’emploi ou de la solidarité nationale. Par exemple, les dirigeants européens ont signé en 2011 un Pacte de compétitivité, et le rapport Gallois préconisait un "choc de compétitivité" pour relancer la croissance... Les IDE et de façon plus générale la mondialisation ont donc un impact fort en termes de politique économique, dans les pays développés comme dans les pays du Sud. Par ailleurs, les IDE peuvent contribuer à assoir la logique de domination dont les pays du Sud sont victimes et renforcent les mécanismes de l’échange inégal. Les firmes cherchent à exploiter au maximum les avantages comparatifs des pays. Les PED attirent surtout les filiales-ateliers, tandis que les pays du Nord voient s’implanter des filiales-relais (stratégies de marché). Dans les pays du Sud, les IDE et les FTN participent à la mise en place d’économies extraverties, et entretiennent une spécialisation dans les produits primaires dont on a vu que les effets n’étaient pas forcément bénéfiques. Il y a donc un risque pour les pays qui accueillent les IDE de rester cantonnés dans certaines activités (à faible VA, polluantes, ...) ou bien être soumises à la volonté des FTN. Ainsi, en Afrique, les IDE se dirigent vers l’exploitation des richesses du sous-sol, l’extraction de matières premières, et aucune activité de transformation ne se développe sur place. De ce fait, il n’y a pas d’effet d’entraînement sur le tissu économique local (pas de recours à des sous-traitants par exemple), et pas de transferts de technologie, pas d’incitation non plus à former la main-d’œuvre et à investir dans l’éducation. Les IDE constituent même parfois des enclaves économiques, mal reliées au reste du tissu productif. Autre exemple : en Amérique latine, les terres et les forêts appartiennent à de grands groupes étrangers. Peu de possibilités de réformes permettant de lutter contre le sous-développement (réforme agraire, distribution de terre aux petits paysans) et la dégradation de l’environnement. Les IDE peuvent créer une dépendance importante à l’égard des grandes firmes et des pays étrangers.